« Je n’en peux plus des souffleuses utilisées pour épousseter quelques feuilles » - La Libre
▻https://www.lalibre.be/debats/opinions/2023/11/12/je-nen-peux-plus-des-souffleuses-utilisees-pour-epousseter-quelques-feuilles
▻https://www.lalibre.be/resizer/LcfE_YKA2qVuS7aI0kxq-EsPzLI=/1200x630/filters:format(jpeg):focal(545x355:555x345):watermark(cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OIO44DUUUNC2DB5T3FIJECBT5U.png,0,-0,0,100)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YEYGCQJNGVE7HFFXWSQ7QEHY7U.jpg
En réalité, notre époque a remplacé la politesse par la tolérance. Il n’incombe plus à chacun de limiter les nuisances causées à autrui. Il incombe à chacun, au nom de la tolérance, de supporter sans broncher les nuisances imposées par autrui. On a sacrifié la politesse sur l’autel de la liberté individuelle. Au cinéma, mes filles sont moins gênées par le quidam qui allume son portable au milieu de la séance que par leur père qui demande audit quidam de l’éteindre.
Certes, la politesse, cette “petite vertu” (elle semble bien modeste à côté des “grandes valeurs” dont on ne cesse de farcir nos discours) ne fait plus le poids. Mais à l’époque où l’on glose jusqu’à la nausée sur la “citoyenneté” et le “vivre ensemble”, ne commencerait-on pas par un retour à la simple politesse ? Ce serait déjà un pas dans la bonne direction.
Allons plus loin et étendons la politesse au fait de réduire les désagréments que l’on cause non seulement à autrui, mais aussi à l’ensemble du vivant. À quoi ressemblerait notre monde si le souci de ne pas déranger les forêts, les sources et les rivières, les insectes, les oiseaux, la vie sauvage et les territoires devenaient une préoccupation réelle ? La destruction de la nature qui caractérise notre époque n’est-elle pas, en fin de compte, un manque de politesse à l’égard du vivant ?