L’atelier des Gilets Jaunes @latelierdesgj
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Histoire. #M’hamed_Issiakhem, la #peinture comme un volcan | L’Humanité
▻https://www.humanite.fr/histoire-mhamed-issiakhem-la-peinture-comme-un-volcan-667801
En décembre dernier, à Milan, une exposition de la fondation Galli, « Main coupée, imaginaire en feu », rendait hommage au peintre, l’un des pionniers de la modernité picturale algérienne.
Il y a dans le regard au loin de ses autoportraits le reflet d’un vertige, et dans sa peinture l’écho d’une ancienne déflagration. M’hamed Issiakhem se figura trois fois, la dernière au seuil de la mort. Gravés en noir sous ses traits émaciés, sur cette ultime toile, ces mots : « D’où vous viennent / la force de survivre / et celle de ne faiblir / parmi vous Barbares ? » Énigmatique adresse aux survivants de ce peintre algérien qui brûla par les deux bouts une vie vécue en rescapé.
« S’adapter », nouvel horizon du libéralisme ? avec la philosophe Bar...
▻https://diasp.eu/p/8580932
« S’adapter », nouvel horizon du libéralisme ? avec la philosophe Barbara Stiegler
L’hybris néolibérale : détruire le monde, puis changer l’humain pour s’adapter au monde détruit.
Walter Lippmann (1889 - 1974)
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Lippmann
Barbara Stiegler:
Le cap et la pédagogie – à propos du néolibéralisme et de la démocratie
▻https://aoc.media/analyse/2019/01/24/cap-pedagogie-a-propos-neoliberalisme-de-democratie
(demande de s’enregistrer)
[...]
Le cap, d’abord. Non pas laisser faire, comme dans le libéralisme classique, mais imposer à la société la direction qu’elle doit suivre. Cette direction, c’est celle de son adaptation progressive à la division mondialisée du travail. Et sa destination finale, c’est celle d’un grand marché mondial régi par des règles loyales et non faussées, dans lequel devront désormais prévaloir, non plus des rapports brutaux de prédation où les plus gros continueraient de dévorer les plus petits (la fameuse « loi de la jungle »), mais les règles d’arbitrage d’une compétition fair play où, comme dans le sport, tous doivent avoir les chances égales de faire valoir leurs capacités et de révéler leurs talents. Ce que les nouveaux libéraux comprennent, dans le sillage de la crise de 1929 et à la suite de la décennie noire qui lui succède, c’est que le marché ne se régule pas tout seul. C’est qu’il n’y aucune main invisible qui harmonise spontanément la lutte des intérêts, et qu’il faut donc impérativement en appeler à la main des États, architectes et arbitres de ce nouveau marché à construire. Dans son analyse « à chaud » des premiers néolibéralismes de gouvernement à la fin des années 1970 au Collège de France (Naissance de la biopolitique), Michel Foucault l’avait déjà très bien compris.
On pourra objecter, et on aura raison que, une fois parvenus au pouvoir, les néolibéraux n’hésitent pas à favoriser la concentration des richesses. Mais cette hybridation permanente avec l’ultra-libéralisme, qui laisse faire la formation des monopoles au nom d’un hypothétique « ruissellement » des fortunes sur tout le reste de la société, n’est pas la dimension la plus originale ni la plus intéressante de sa doctrine. Elle relève plutôt du compromis ou de la concession prétendument réaliste avec les forces en place. Ce qu’il y a de véritablement nouveau dans le néo-libéralisme, ce qui constitue le cœur de son utopie, c’est que le cap qu’il entend imposer à toutes les sociétés, est celui d’une compétition juste, qui inclut et qui doit inclure tous les individus. L’idée, c’est que tous sans exception, y compris les plus modestes et les plus vulnérables – malades, chômeurs, handicapés, démunis –, soient remis en selle pour participer à la course. Le cap, c’est que tous puissent, avec un maximum d’égalité des chances, participer à la grande compétition pour l’accès aux ressources et aux biens, désormais théorisés par les économistes comme des « ressources rares ». Alors se dégagera une hiérarchie juste entre les gagnants et les perdants, résultat toujours provisoire qu’il s’agira à chaque fois de rejouer, une fois encore comme dans le sport, afin qu’aucune rente de situation ne s’installe et que la compétition soit indéfiniment relancée.
[...]
« Whiteness studies » : il était une fois les Blancs…
L’historienne américaine Nell Irvin Painter publie une ambitieuse « Histoire des Blancs », qui montre que l’humanité s’est bien longtemps passée du concept de « races ». Née en Europe au XVIIIe siècle, l’idée de la supériorité des « Caucasiens » jouera un rôle central dans la construction de l’identité américaine.
« Whiteness studies » : il était une fois les Blancs raconte que l’idée d’écrire une Histoire des Blancs lui est venue en lisant le New York Times, chez elle, à Princeton. Une photo montrait Grozny, la capitale tchétchène, rasée par les Russes. « Une question m’est alors venue : pourquoi appelle-t-on les Blancs américains les "Caucasiens" ? Ça n’a aucun sens. Autour de moi personne n’avait de réponse. Tous me disaient s’être déjà posé la question sans jamais oser demander… Un non-dit. » On est en 2000 et Nell Irvin Painter, historienne afroaméricaine jusqu’alors spécialisée dans l’histoire des Etats-Unis, se lance dans une longue recherche qui s’achèvera dix ans plus tard avec la parution, outre-Atlantique, de son livre The History of White People . Il vient d’être traduit et paraît ces jours-ci en France, aux éditions Max Milo.
« La plus belle race d’hommes, la géorgienne »
Sa quête la mène d’abord à Göttingen, en Allemagne, sur les traces du médecin Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840), l’inventeur de la notion de « race caucasienne ». Ses caractéristiques : « La couleur blanche, les joues rosées, les cheveux bruns ou blonds, la tête presque sphérique », écrit le savant dans De l’unité du genre humain et de ses variétés . L’homme classe dans cette catégorie « tous les Européens, à l’exception des Lapons et des Finnois », et l’étend aux habitants du Gange et de l’Afrique du Nord. « J’ai donné à cette variété le nom du mont Caucase, parce que c’est dans son voisinage que se trouve la plus belle race d’hommes, la géorgienne », conclut Blumenbach.
Nell Irvin Painter poursuit ensuite le fil de ses recherches en France, dans les salons de Mme de Stael qui publie en 1810 un livre à succès, De l’Allemagne . L’ouvrage popularise en France la manie qu’ont les savants allemands (ils ne seront bientôt plus les seuls) à classer les Européens entre différentes « races ». Mme de Stael en voit trois : la latine, la germanique et la slave. L’enquête de Painter la porte encore vers l’Angleterre de l’écrivain Thomas Carlyle, dont la théorie de la « race saxonne » traversera l’Atlantique et exerça une grande influence sur le poète et philosophe américain Emerson (1803-1882). Celui-ci, père de la philosophie américaine, abolitionniste convaincu, est aussi l’un de ceux qui a lié pour longtemps la figure de « l’Américain idéal » à celui de l’Anglais, parangon de beauté et de virilité. Son idéologie « anglo-saxoniste » marquera, selon Nell Irvin Painter, la conception de la « blanchité » américaine jusqu’au XXe siècle.
Car pour le reste, l’histoire que retrace Nell Irvin Painter dans son livre est bien celle des Blancs d’Amérique. « Painter montre la construction endémique, aux Etats-Unis, de la question raciale, analyse l’historienne Sylvie Laurent, qui a coordonné le livre De quelle couleur sont les Blancs ? (La Découverte, 2013). Dès la fondation des Etats-Unis, les Américains se sont construits comme une nation blanche. Sa généalogie de la "race blanche" est un travail passionnant, même s’il n’est pas transposable à la situation française. »
En France, parler de « Blancs » (plus encore qu’évoquer les « Noirs ») reste très polémique. Notamment parce que parler de « race » (une notion construite de toutes pièces et qui n’a rien de biologique), comme de couleur de peau, pourrait finir par leur donner une réalité qu’elles n’ont pas. Sans doute aussi parce qu’il est difficile pour un groupe majoritaire, les personnes perçues comme blanches, d’accepter qu’elles bénéficient de privilèges sans même s’en rendre compte… Les récents passages de Nell Irvin Painter à la radio ou à la télévision ont suscité des mails outrés d’auditeurs. « C’est touchant, ironise l’historienne américaine, lors d’un passage à Paris. Mais cette crispation face à ces questions passera. » Déjà, des chercheurs, comme Maxime Cervulle à l’université Paris-VIII, revendique la notion émergente de « blanchité » : « Alors que le terme "blancheur" renvoie à une simple propriété chromatique, parler de blanchité, c’est parler de la façon dont le fait de se dire ou d’être perçu comme blanc a été investi d’un rapport de pouvoir : l’idéologie raciste qui continue d’associer la blancheur de la peau à la pureté, la neutralité ou l’universalité. »
« La question raciale, indissociable de la question sociale »
Aux Etats-Unis, les whiteness studies se sont développées dès les années 80 et 90. Des départements d’université ou des maisons d’édition y sont consacrés. « Les années Reagan ont accouché de ce nouveau champ d’études, explique l’historien Pap Ndiaye, spécialiste des Etats-Unis et auteur de la Condition noire (Calmann-Lévy, 2008). Reagan s’est fait le porte-parole des Blancs "abandonnés" par le Parti démocrate… Un discours qu’on retrouve aujourd’hui avec Trump. Des historiens ont voulu étudier ce backlash conservateur. » L’historien David Roediger est l’un des premiers à travailler sur l’invention de la « race » blanche. En 1991, il publie The Wages of Whiteness . « Il a montré que la blanchité n’était pas un universel fixe et sans histoire. Et qu’on pouvait donc faire l’histoire des Blancs », note Pap Ndiaye. Roediger, marqué par le marxisme, relit la culture ouvrière au prisme de la « race ». « La question raciale est indissociable de la question sociale, confirme Pap Ndiaye. Les immigrés italiens aux Etats-unis ont été animalisés et victimes d’un racisme incroyable. Ils ne se sont "blanchis" qu’au fil de leur ascension sociale. Quand on est tout en bas de l’échelle, on n’est jamais totalement blanc. Les hiérarchies de races sont aussi des hiérarchies de classes. » Au fil des années, les whiteness studies ont diversifié leur approche s’ouvrant largement à la dimension du genre, et dépassant les frontières américaines pour tenter d’écrire une histoire transnationale des « races ».
Pourtant, selon l’américaniste Sylvie Laurent, « les recherches sont sans doute aujourd’hui plus stimulantes parmi les working class studies ou les gender studies, que dans les départements de whiteness studies des universités ». « Au fond, dit-elle aussi, les chercheurs des whiteness studies se sont toujours appuyés sur les grands penseurs noirs, ceux qui ont été exclus du groupe des Blancs : le sociologue et militant pour les droits civiques W.E.B. DuBois (1868-1963) ou James Baldwin, qui a été un grand théoricien du "pourquoi les Blancs se pensent blancs". Aujourd’hui encore, ce n’est pas un hasard si cette vaste Histoire des Blancs est écrite par une femme noire, Nell Irvin Painter. »
« Embrasser une histoire beaucoup plus large »
Née en 1942, celle-ci a été parmi les premières femmes noires a devenir professeure d’histoire dans les facs américaines - elle a enseigné à Princeton. Elle a consacré un livre à la migration de Noirs vers le Kansas après la guerre de Sécession et a écrit une biographie reconnue de la féministe et abolitionniste Sojourner Truth. « Cette Histoire des Blancs je l’ai écrite en tant qu’historienne, pas en tant qu’afroaméricaine. Je suis noire, c’est un fait, mais "it’s not my job" », prévient-elle. Painter n’est pas issue des départements de whiteness studies et revendique un regard différent de celui de la plupart de ses collègues. « A travers leurs recherches, ils ont retracé leur généalogie : leurs grands-pères étaient juifs d’Europe de l’Est ou italiens… Ils commencent donc leur histoire des Blancs à la fin du XIXe siècle, le moment où leurs aïeux ont débarqué du bateau. Je voulais au contraire embrasser une histoire beaucoup plus large. »
A tel point que Nell Irvin Painter fait démarrer son livre… dans l’Antiquité. Manière de démontrer à quel point le concept de « race » est récent. « Contrairement à ce que croient des gens très éduqués encore aujourd’hui, les Anciens ne pensaient pas en terme de race », insiste Nell Irvin Painter. Les Grecs distinguaient les hommes en fonction de leur lieu d’origine ou du climat de leur région. Les Romains pensaient en terme de degrés de civilisation. Les Blancs ne sont donc pas les illustres et exclusifs descendants des démocrates grecs. « C’est le XIXe siècle qui a "racialisé" l’Antiquité, précise l’historienne. Des historiens de l’art, comme Johann Joachim Winckelmann notamment, s’en sont servis pour glorifier les Européens blancs, cette fois dans une perspective esthétique : "Nous n’avons pas seulement le génie de gouverner les autres, nous avons également toujours été les plus beaux." Un tableau exposé au Boston Museum représente ainsi des Grecs beaux et blonds, dont même les montures sont blondes ! »
L’humanité a donc passé le plus clair de son temps à se passer des « races ». « Celles-ci sont nées au XVIIIe siècle dans les travaux de savants qui cataloguaient le monde entier : les plantes, les oiseaux, les rochers, les abeilles… et bientôt les êtres humains, dit encore l’historienne Nell Irvin Painter. Leur visée n’était pas raciste, mais chauviniste plutôt. Ethnocentriste. »
Il est une autre idée - fausse - qui a pour longtemps suggéré une différence d’essence entre les Blancs et les Noirs, « creusant définitivement un abîme entre eux », écrit Painter. Etre noir, ce serait avoir été esclave ; être blanc, serait donc ne jamais l’avoir été. Or des Blancs, rappelle-t-elle, furent longtemps esclaves ou serfs : les Vikings ont massivement déplacé les peuples européens, et au XIe siècle, au moins un dixième de la population britannique a été réduit en esclavage. « P artout où il y a des gens pauvres, il y a de l’esclavage. Si nous le relions aujourd’hui aux Noirs, c’est parce que la traite africaine a coïncidé avec le moment où ont émergé les théories racialistes. Avant, il n’y avait pas le "langage racial" pour "légitimer" ce phénomène. C’est important de le dire : cela montre que l’esclavage n’est pas un problème racial, c’est un problème de droits humains. »
« Discours embrouillés et changeants »
Dernière idée que cette Histoire des Blancs met en charpie : il n’y a jamais eu une « race » blanche bien définie. Construction sociale et imaginaire comme toutes les races, la « blanchité » n’a jamais été stable, mais au contraire le fruit de « discours embrouillés et changeants », explique Nell Irvin Painter. Au XIXe siècle, les Saxons étaient censés être des Blancs supérieurs aux Celtes (ce qui expliquera en partie le racisme des Américains descendants des Anglais envers les Irlandais). « L’histoire des Blancs américains n’a pas de sens si on ne parle pas des vagues successives d’immigration aux Etats-Unis. » Progressivement, les Irlandais, les Italiens, les Juifs d’Europe de l’Est, les Grecs… intégreront et construiront l’identité américaine. C’est ce que Painter appelle les « élargissements » successifs de la figure de « l’Américain ». L’ère Obama, en est la dernière étape. « Qu’on ait la peau noire ou brune, pourvu qu’on soit riche, puissant ou beau, on a désormais accès aux atouts et privilèges de la blanchité », conclut Nell Irvin Painter.
L’élection de Trump a représenté un point de bascule pour l’identité blanche, estime encore l’historienne : « Avant Trump, les Blancs se considéraient comme des individus. Les "races", les "communautés", c’était les autres : les Noirs, les Mexicains… Mais pendant sa campagne, le slogan "Make America great again" a été clairement entendu comme "Make America white again". Et les Blancs, même ceux qui n’étaient pas des suprémacistes, se sont découverts blancs. »
Au fil de ses recherches, Painter a trouvé, bien sûr, l’origine du mot « caucasien ». Dans son cabinet d’anthropologue, Johann Friedrich Blumenbach, le savant de Göttingen, conservait des crânes. Il estimait que le plus « parfait » d’entre eux était celui d’une jeune fille géorgienne, une « caucasienne », qui fut violée et mourut d’une maladie vénérienne. Le terme « caucasien », qui devait devenir au fil des siècles le mot de ralliement de « Blancs » qui, dans le monde entier, se sentiront supérieurs, venait en fait d’une petite esclave sexuelle.
Sonya Faure
▻https://www.liberation.fr/debats/2019/02/24/whiteness-studies-il-etait-une-fois-les-blancs_1711379
The Superior Race (An Essay)
—W. E. Burghardt Du Bois
▻http://www.webdubois.org/dbSuperiorRace.html
Londres : deux rappeurs condamnés à des peines de prison pour les paroles d’une de leurs chansons
▻https://lundi.am/Les-tentatives-de-censurer-la-drill-ont-franchi-un-nouveau-cap-alarmant
Les beats sont délibérément épars et menaçants, et les paroles tendent vers le sombre, vers des récits violents de la vie de quartier.
Elle est criminalisée parce qu’elle décrit souvent des activités criminelles ; et ainsi, c’est plus facile pour la police d’aller chercher des personnes parlant juste du crime à Londres, que d’aller poursuivre les criminels avérés.
Qu’est-ce qui est reproché à Skengdo & AM ?
Les deux ont été condamnés à 9 mois de prison avec sursis parce qu’il ont joué un titre insultant contenant les noms de rappeurs rivaux.
Comment décrirais-tu le contexte raciste de l’affaire ?
Les hommes noirs sont considérés comme des malades et des criminels violents. L’idée que ces deux artistes pourraient avoir exprimé leurs conditions de vie avec habileté et esprit s’est complètement dissoute dans l’urgence qu’il y a eu de les étiqueter comme membres de gang, et malfrats. Il y a une longue histoire d’artistes blancs qui traitaient de thèmes inconfortables, mais leur liberté d’y impliquer des expériences vécues est rarement étendue aux jeunes noirs...
(1) Pour Scotland Yard, drill rime avec crime - Culture / Next
▻https://next.liberation.fr/musique/2018/10/12/pour-scotland-yard-drill-rime-avec-crime_1684990
En Angleterre et au pays de Galles, les crimes à l’arme blanche ont augmenté de 22 % en 2017 par rapport à 2016 et 39 enfants et adolescents ont été poignardés à mort. En août, la capitale a passé la barre des 100 morts violentes. Les rappeurs sont en première ligne : entre mai et août, trois MCs sont morts par arme blanche ou arme à feu dans le quartier de Camberwell. « C’est triste, mais tu ne peux pas changer la volonté de Dieu. Qu’ils reposent en paix », jette Scribz, 26 ans, membre du groupe 67, également connu sous l’alias LD et pour son masque à la MF Doom. Dans la cour de l’immeuble où ils ont grandi, les jeunes rappeurs sont résignés - blasés presque. « C’est la loi de la rue, tout arrive pour une raison », assène Liquez, 21 ans, le plus jeune du groupe. De nombreux « drillers » sont passés par la prison, notamment pour possession d’armes.
Londres est une ville pétrie d’inégalités. 37 % des enfants y vivent sous le seuil de pauvreté, 81 clubs de jeunes ont fermé depuis 2011 à la suite de coupes budgétaires et les frais universitaires ont explosé (9 000 livres par an, soit 10 300 euros environ) pendant qu’une bourse destinée aux étudiants les plus pauvres (EMA) était supprimée. Un quotidien brutal aux minces perspectives qui se reflète dans les couplets des MCs. Mais pour la police, le lien est fait entre cette recrudescence de violence et le drill : « La musique drill est associée à des paroles qui rendent glamour de graves violences, des meurtres, des coups de couteau », a dénoncé en mai Cressida Dick, patronne de la Met, la police de Londres, appelant YouTube à supprimer certaines vidéos de la plateforme. Fin mai, l’agence Press Association annonçait que 30 vidéos environ avaient été supprimées. Un chiffre sous-évalué, corrige-t-on chez YouTube, sans donner de précisions.
Nés pour le rap
▻http://www.revue21.fr/zoom_sur/nes-pour-le-rap
Chief Keef porte un bracelet électronique, condamné pour « fabrication et vente d’héroïne ». Il s’en moque : « Rien à foutre de cette merde, je sais que j’irai en enfer. » Né en 1995 dans le ghetto de Chicago, élevé par la rue, il appartient au gang des Black Disciples. « Bang » est sa première chanson. Elle est vue dix millions de fois. Les suivantes – « I don’t like », « Love Sosa » – font de lui une star mondiale. D’autres jeunes le suivent et on se met à parler du rap « drill » de Chicago. La drill n’a pas de définition officielle. C’est une mise en scène de la violence sur un rythme planant, c’est jeune et brut, ça marche parce que c’est réel. « Bang. »
« Chief Keef est Chicago, il n’aurait pas pu venir d’ailleurs. Les rappeurs drill n’inventent rien. Ils mettent des rimes au bout de leur vie, et leurs vies ne sont pas belles à voir », explique son producteur. Pas aussi branchée que New York, moins pailletée que Los Angeles, la troisième ville des États-Unis est une boiteuse. Blancs et Noirs vivent à part : les riches au nord, les pauvres autour. En 2012, la ville a enregistré 532 meurtres et 2 670 blessés par balle.
Comme il arrive généralement, la BBC a suivi le mouvement et a commencé à censurer le rock ’n’ roll, interdisant, entre autres, le « Maybellene » de Chuck Berry, étant donné que les paroles, qui mentionnaient l’infidélité (Maybelle drague et Chuck a le coeur brisé) étaient potentiellement dépravantes.
Les années 70 ont vu l’avènement très documenté du punk, et l’interdiction simultanée des Sex Pistols en concert et sur les ondes, en même temps qu’une poursuite judiciaire avait tenté - sans succès - de faire juger leur album « Never Mind the Bollocks » comme criminellement obscène. Les années 80 ont eu le tube génialement sordide « Relax » suscitant l’indignation à cause de ses paroles osées, les anarcho-punks de Crass se sont vu refuser le pressage de leurs disques par les usines parce qu’ils étaient « blasphématoires » et U2 terrifiait les gardes-côtes de Island Records parce qu’ils chantaient la brutalité de l’armée britannique en Irlande du nord.
Mais rien de tout cela n’a d’équivalent avec ce qui s’est passé la semaine dernière - parce que, peu importe le nombre de fois où la police a fait fermer un lieu, ou que la BBC (ou n’importe quelle station de radio) a décidé de ne pas jouer un titre, de toute ma vie, je ne peux trouver aucun exemple d’artiste ayant été puni d’une peine de prison pour le simple fait de chanter une chanson pop.
#Musique #Musique_et_politique #censure #rap #drill #Skengdo_x_AM #UK
Skengdo x AM - Attempted (2018)
▻https://www.youtube.com/watch?v=5vxrQFkaNag
Ilhan Omar takes on the establishment | The Electronic Intifada
▻https://electronicintifada.net/blogs/nora-barrows-friedman/ilhan-omar-takes-establishment
Support for Israel is part of a strategy employed by establishment politicians to defend US empire across the world.
It is no coincidence that the same Democratic Party leaders who threw Omar to the wolves had already joined their Republican counterparts in stumping for regime change in Venezuela, with Elliott Abrams appointed as a key policy architect.
Omar’s tenacious antiwar principles, which she employed during her honest examination of Abrams’ record just days after she told the truth about the powerful Israel lobby, are a clear rebuke to establishment politics.
Omar’s colleagues in Congress should follow her lead and use this moment to challenge the status quo. But so far she stands virtually alone.
«Cultural Boycott» by Eurodivision
►https://www.youtube.com/watch?v=3orfG--JhHI
#balance_ton_porc : l’année du porc ? J’espère que non !
Deux articles dans le Diplo de février sur l’évolution de la situation aux Etats-Unis vis à vis de la Palestine, un sujet tendance effectivement en ce moment, comme je le signalais déjà ici :
►https://seenthis.net/messages/752002
Israël s’aliène les Juifs américains
Eric Alterman, Le Monde Diplomatique, Février 2019
►https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/ALTERMAN/59542
Ce que la Palestine m’a appris du racisme aux États-Unis
Sylvie Laurent, Le Monde Diplomatique, Février 2019
▻https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/LAURENT/59558
#paywall #BDS #USA #Palestine #Juifs #Noirs #Black_lives_matter
US arms sold to Saudi Arabia and UAE end up in wrong hands
▻https://www.cnn.com/interactive/2019/02/middleeast/yemen-lost-us-arms
Saudi Arabia and the United Arab Emirates, its main partner in the war, have used the US-manufactured weapons as a form of currency to buy the loyalties of militias or tribes, bolster chosen armed actors, and influence the complex political landscape, according to local commanders on the ground and analysts who spoke to CNN.
By handing off this military equipment to third parties, the Saudi-led coalition is breaking the terms of its arms sales with the US, according to the Department of Defense. After CNN presented its findings, a US defense official confirmed there was an ongoing investigation into the issue.
The revelations raise fresh questions about whether the US has lost control over a key ally presiding over one of the most horrific wars of the past decade, and whether Saudi Arabia is responsible enough to be allowed to continue buying the sophisticated arms and fighting hardware. Previous CNN investigations established that US-made weapons were used in a series of deadly Saudi coalition attacks that killed dozens of civilians, many of them children.
The developments also come as Congress, outraged with Riyadh over the murder of journalist Jamal Khashoggi last year, considers whether to force an end to the Trump administration’s support for the Saudi coalition, which relies on American weapons to conduct its war.
#yémen et en syrie déjà...
Dan Shapiro sur Twitter :
“1. Israel is making a major push for US recognition of Israeli sovereignty in the #Golan Heights. Yesterday, PM Netanyahu called for it directly in his press conference with NSA John Bolton yesterday. It’s worth considering the pros, cons, and implications of such a move.” / Twitter
▻https://twitter.com/DanielBShapiro/status/1082256784495181825
2. One has to assume the Trump Admin is giving this step serious consideration. Maybe the decision is already made, & it is just a question of announcing it. It could be presented as compensation to Israel for the withdrawal of US troops from Syria, which Israel advised against.
Jocelyne Saab, l’indomptable - Colette KHALAF - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1151436/jocelyne-saab-lindomptable.html
Elle abandonne donc une mission qui devait l’emmener filmer le dénouement du conflit vietnamien pour rentrer au pays du Cèdre et réaliser son premier film sur les débuts et les origines de la guerre civile, Le Liban dans la tourmente (1975). Ce premier film réalisé en tant que cinéaste indépendante sort en salle à Paris, mais est censuré au Liban. C’est le début d’une longue histoire d’engagement. Très vite, Jocelyne Saab, ne craignant rien, choisit son camp. Elle s’engage aux côtés des Palestiniens, qui habitent aux abords de la capitale libanaise. Forte de ses convictions et au prix de sa vie, elle réalise l’année suivante, suite au massacre de la Quarantaine, Les Enfants de la guerre (1976). Jocelyne Saab filme, mais provoque et fait des remous. Elle réalisera plus d’une quarantaine de films, la plupart documentaires, sur le Liban, l’Égypte, le Sahara, l’Iran, la Turquie et le Vietnam, tout en témoignant des grands bouleversements de la seconde moitié du XXe siècle. Dans Beyrouth ma ville en 1982, elle illustre l’invasion israélienne avec une radicalité formelle qui donne à la journaliste documentariste ses galons de cinéaste.
Nécro dans al-akhbar : ▻https://al-akhbar.com/Last_Page/264264/%D8%AC%D9%88%D8%B3%D9%84%D9%8A%D9%86-%D8%B5%D8%B9%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D8%B
Davis joins a long list of scholars and activists who have been censored, fired, de-funded, defamed, harassed and targeted with frivolous litigation because of concerted efforts by the Israeli government and anti-Palestinian organizations in the U.S. to silence debate. Marc Lamont Hill was not alone. Neither is Angela Davis.
▻https://palestinelegal.org/news/angela-davis-statement
Palestine Under Occupation : One Village’s Resistance - YouTube
Très bons reportages sur l’occupation israélienne de la Palestine, autour de la famille Tamini
PART 1
▻https://www.youtube.com/watch?v=fPhPAHaY82U
PART 2
▻https://www.youtube.com/watch?v=lJqH7_xYKi4
Night raids, child arrests and open fire. Welcome to daily life in this tiny village in the occupied West Bank, home to Palestinian teen icon Ahed Tamimi. Collected form AJ+
#palestine #ocupation #démolition #colonisation #résistance #tamini
En bonus
Living under occupation: Daily Life in Occupied Palestine
▻https://www.youtube.com/watch?v=osocIWakOp4
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Ahed Tamimi - Living Resistance Tour
116th Congress: #TweetYourThobe, Rashida Tlaib wears Palestinian thobe at swearing in - INSIDER
▻https://www.thisisinsider.com/116th-congress-tweetyourthobe-rashida-tlaib-wears-palestinian-thobe-a
Democratic members of the House of Representatives takes their oath on the opening day of the 116th Congress as the Democrats take the majority from the GOP, at the Capitol in Washington, Thursday, Jan. 3, 2019. On the top row are, Rep. Debbie Wasserman Schultz, D-Fla., left, and Rep. Ilhan Omar, D-Minn., middle row, Rep. Joe Morelle, D-N.Y., left, and Rep. Rashida Tlaib, D-Mich., and on the bottom row, Rep. Deb Haaland, D-N.M., the first Native American woman elected to Congress. They are joined by children and family members, a tradition on the first day of the new session. (AP Photo/J. Scott Applewhite)
Women are tweeting images of their thobes — traditional Palestinian dresses adorned with elaborate embroidery — inspired by freshman Rep. Rashida Tlaib.
Rep. Tlaib, who was elected in November to represent the 13th District in Michigan, was sworn into the 116th Congress on Thursday.
The congresswoman is one of the first two Muslim-American women elected to Congress, and during her swearing-in Rep. Tlaib wore a thobe.
The #TweetYourThobe movement was started by Palestinian-American novelist Susan Muaddi Darraj, The New York Times reported, as a way to show support for Tlaib.
Congrès américain : Rashida Tlaib a prêté serment en dishdasha, une robe traditionnelle palestinienne
Sofiane Zaizoune | Le 03 janvier 2019
▻http://madame.lefigaro.fr/societe/congres-americain-rashida-tlaib-a-prete-serment-en-dishdasha-une-rob
La première femme musulmane élue à la Chambre des représentants a commencé son mandat avec un symbole fort. Rashida Tlaib a prêté serment au Congrès vêtue d’une dishdasha, une robe traditionnelle de Palestine, d’où viennent ses parents.
@Loutre : dishdasha : c’est vraiment la saoudisation du monde arabe !
Et pourtant, la ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Dishdasha
… vêtement long […] porté par les hommes de la péninsule arabique…
• thowb ou thawb ou thobe au Koweït et au Qatar ,
• gandourah aux Émirats arabes unis et au Maghreb-Arabe…
se dit ▻https://en.wikipedia.org/wiki/Thawb dans WP[en]
The thawb is commonly worn by men in the Arabian Peninsula, Iraq, and other Arab countries in the Persian Gulf.
[…]
The term thawb is also used to refer to similar women’s garments. The traditional Palestinian woman’s long tunic is called thawb.
L’engouement pour la tenue palestinienne qu’a porté Rashida Tlaib pour son investiture au congrès est l’occasion de se souvenir de l’exposition « L’Orient des Femmes », début 2011 au Quai Branly :
▻http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/lorient-des-femmes-vu-par-christian-lacroix-34146
Les robes et tenues du Levant y étaient de véritables merveilles. Une petite vidéo sur l’expo :
▻https://vimeo.com/207130185
Je me demande où on peut voir ces robes depuis (je ne crois pas que ça faisait partie des collections exposées habituellement dans le musée).
Sujet connexe : je ne sais pas comment on traduit l’anglais “throbe” en français. Au Levant, il me semble qu’on utilise directement la translittération de l’arabe – « dashdasha » – dans une conversation en français.
La presse nordaméricaine utilise beaucoup « thobe » (ثوب), ce qui est révélateur à la fois de son ignorance et de l’influence du Golfe. C’est plutôt là en effet qu’on y utilise ce terme, mais pour ce qu’on appelle aussi la « dasdasha », à savoir la robe masculine. D’ailleurs, une recherche sur internet avec le mot écrit en arabe, et même en anglais, le montre bien. Pour moi il est étrange que le mouvement et Rachida Tlaib en particulier aient choisi ce mot pour leur campagne (#TweetYourThobe ). Mais seul Dieu est savant !!!
Sinon, il y a pas mal de choses sur la question et notamment cette page Facebook (!) ▻https://www.facebook.com/Palestine-Costume-Archive-117427533463
Pour répondre à ta question, on ne traduit pas « thobe » en anglais mais, avant que « thobe » n’entre dans le lexique, on disait « Palestinian dress » tout simplement. Peut-être que « thobe » évite l’adjectif « palestinian », sans doute pas encore très « cacher » au Congrès américain...
Je crois que @nidal parle de throbe qui est une contraction de throw et robe, en gros un poncho:
Rashida Tlaib to be sworn into US Congress wearing a Palestinian Thobe
▻https://www.wxyz.com/rashida-tlaib-to-be-sworn-into-us-congress-wearing-a-palestinian-throbe
Tlaib is also the first Palestinian-American to be elected to Congress — she’ll honor that heritage by wearing a Palestinian throbe at the mass swearing in on Wednesday afternoon
Merci @george, j’ai cru à une coquille. Cela étant, la campagne de Tlaib, c’est bien « thobe »
As Rashida Tlaib Is Sworn In, Palestinian-Americans Respond With #TweetYourThobe
The new congresswoman from Michigan wore a thobe, a traditional Palestinian dress with elaborate embroidery, to her swearing-in, and her supporters posted photos of themselves in their own.
▻https://www.nytimes.com/2019/01/03/us/politics/rashida-tlaib-palestinian-thobe.html