đVirginie Gautron, sur la pĂ©nalisation de lâusage de drogue : dĂ©couvrez le hors-sĂ©rie du Panier Ă salade
â»https://mailchi.mp/31f505247c73/virginie-gautron
Plus largement, au niveau budgĂ©taire, Ă©normĂ©ment dâargent a Ă©tĂ© mis sur la table ces derniĂšres annĂ©es pour la rĂ©pression. A lâopposĂ©, les budgets pour les soins et la prĂ©vention sont en baisse. Câest antinomique Ă la loi de 1970 qui dĂ©clare que les stupĂ©fiants sont avant tout un problĂšme de santĂ© publique.
LâidĂ©e que les stupĂ©fiants, et notamment le cannabis, sont dĂ©pĂ©nalisĂ©s de fait, est donc totalement fausse. La rĂ©pression est de plus en plus forte, mais sans le moindre effet sur les niveaux de consommation, puisque la consommation est majeure dans le pays, et plus importante que dans les pays voisins.
]]>â»https://mailchi.mp/44b4edacd97d/jackie-wang-technologie-3658005?e=8d2c8c27b6
Melchior Simioni est doctorant en sociologie économique à la Sorbonne ; il revient pour le Panier à salade sur les différentes dynamiques économiques en détention :
« De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, en prison, il y a un fantasme rĂ©glementaire â lâidĂ©e foucaldienne se vĂ©rifie en partie â et tout est rĂšglementĂ©. On se plonge dans un univers extrĂȘmement rigide de rĂšgles dont lâĂ©conomie est aussi extrĂȘmement rigide et rĂšglementĂ©e. (...) Assez rapidement, on se rend compte quâon a une structure rĂšglementaire forte, mais que la vie quotidienne est faite de tolĂ©rances par rapport Ă cette structure. Tout ce qui se passe en prison peut ĂȘtre lu comme une tolĂ©rance plus ou moins grande par rapport aux rĂšgles. »
]]>Les nouveaux anges gardiens face aux violences policiĂšres - VICE
â»https://www.vice.com/fr/article/3a8ak8/les-nouveaux-anges-gardiens-face-aux-violences-policieres
Pour les combattre, plusieurs initiatives de sensibilisation ont fleuri, sous forme dâapplications mobiles ou sites web. Elles sont de plus en plus nombreuses. Elles Ă©taient dĂ©jĂ lĂ , Ă lâabri des mĂ©dias et des regards, dans les quartiers populaires, depuis de nombreuses annĂ©es. Les violences policiĂšres sont sorties de lâombre, exposĂ©es aux yeux du grand public, avec le mouvement des Gilets Jaunes, citoyens primo-manifestants pour la plupart, qui se sont retrouvĂ©s sous les tirs de LBD et les explosions (...)
]]>âșhttps://www.lagazettedescommunes.com/660599/le-palmares-des-50-plus-grandes-villes-videosurveillees
Entre la fin de lâannĂ©e 2013 et le dĂ©but de lâannĂ©e 2020, le nombre de camĂ©ras de vidĂ©osurveillance dans les 50 villes les plus peuplĂ©es de France a Ă©tĂ© multipliĂ© par 2,4, passant de prĂšs de 4 800 camĂ©ras dans 35 villes Ă plus de 11 400 dans 47 villes. Avec plus de 2 600 camĂ©ras pour 346 000 habitants, soit une camĂ©ra pour 130 habitants, Nice (Alpes-Maritimes) reste la ville la plus couverte.
#videosurveillance #surveillance #police
â»https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=a6dbb30dfb
Jackie Wang est une chercheuse, travaillant sur les questions raciales dans les systÚmes carcéral et policier américain. Elle évoque dans une interview la prison, les caméras-piétons ou encore la police prédictive :
Cette question rappelle aussi un scandale rĂ©cent au dĂ©partement de police de Los Angeles (LAPD) : au moins vingt officiers de police ont frauduleusement entrĂ© des personnes noires et latino-amĂ©ricaines dans une base de donnĂ©es de membres de gang sans raison, entraĂźnant la surveillance et le contrĂŽle policier de ces personnes. Bien sĂ»r quâil est possible de faire de meilleurs algorithmes et de collecter des donnĂ©es plus prĂ©cises mais cette question masque une question plus importante : existe-il des solutions politiques Ă ce que nous avons appris Ă conceptualiser technologiquement ?
]]>LĂ©gitime dĂ©fense ou homicides injustifiĂ©s : 676 personnes tuĂ©es Ă la suite dâune intervention policiĂšre en 43 ans
âșhttps://www.bastamag.net/intervention-policiere-letale-morts-police-recensement-legitime-defense-ho
En 2019, selon notre recensement, 26 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lors dâune intervention des forces de lâordre, dont deux du fait dâagents en dehors de leur service. Nous venons dâactualiser notre recensement des interventions lĂ©tales de la police et de la gendarmerie ou du fait dâun reprĂ©sentant des forces de lâordre (au 13 dĂ©cembre 2019). Ce dĂ©compte est le seul, Ă ce jour, rĂ©alisĂ© en France de maniĂšre indĂ©pendante et se voulant le plus exhaustif possible. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă partir dââarchives de presse, de (...) #DĂ©crypter
]]>âșhttps://www.mediapart.fr/journal/france/280919/selon-un-rapport-policier-la-repression-contre-les-supporters-est-ineffica
Depuis plusieurs années, tout un arsenal répressif frappe les supporters de football, pour un résultat médiocre, selon un rapport de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), qui dépend de la police nationale.
« La gestion des rencontres de football abordĂ©e uniquement sous lâangle de lâordre public montre ses limites. Dâautres pistes (approche intĂ©grĂ©e de la sĂ©curitĂ©, dĂ©veloppement de la prĂ©vention et du dialogue, “contractualisation” des relations avec les supporters) doivent ĂȘtre explorĂ©es afin de limiter les incidents et les violences tout en prĂ©servant les libertĂ©s publiques. »
]]>âșhttps://www.bastamag.net/gilets-jaunes-champs-elysees-justice-repression-condamnations-violences-po
Selon le ministĂšre de la Justice, plus de 3000 condamnations ont Ă©tĂ© prononcĂ©es depuis le dĂ©but du mouvement des « Gilets jaunes », dont un tiers ont donnĂ© lieu Ă des peines dâemprisonnement ferme. Les violences contre les forces de lâordre et les dĂ©gradations restent les principaux motifs de condamnation Ă de la prison. Muriel Ruef, avocate au barreau de Lille qui a dĂ©fendu de nombreux « Gilets jaunes » tĂ©moigne :
« Nous avons eu des poursuites pour violences contre les forces de lâordre, la plupart du temps niĂ©es. Ce sont souvent des gens qui nâont pas de casier. Les condamnations ne sont pas dĂ©lirantes. Mais il y a une sorte de systĂ©matisation Ă partir de la seule parole de la police. Les condamnations ne sont pas sĂ©vĂšres, ça ne pousse pas Ă faire appel, mais ça reste quand mĂȘme des condamnations de personnes qui se disent innocentes. »
]]>â»https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=b5d6c70036
Ălodie Lemaire, maĂźtre de confĂ©rences en sociologie Ă lâUniversitĂ© de Picardie â Jules Verne revient pour le Panier Ă salade sur son enquĂȘte auprĂšs des acteurs de la vidĂ©osurveillance dâune ville du nord de la France, aux cĂŽtĂ©s des vidĂ©o-opĂ©rateurs, des policiers et des magistrats, retracĂ©e dans lâĆil sĂ©curitaire (Ă©d. La DĂ©couverte).
Il y a une fuite en avant de la vidĂ©osurveillance qui empĂȘche de revenir sur son efficacitĂ©. Celle-ci nâa pas besoin de preuve dâefficacitĂ© pour se dĂ©velopper ; dâautres Ă©lĂ©ments, dâautres facteurs entrent en ligne de compte, la dĂ©passent et lui permettent de prospĂ©rer. Lâargument de vente principal de la vidĂ©osurveillance, câest que câest un outil multi-fonction. Ăa tĂ©moigne bien de son statut. Elle devient un rĂ©flexe, une « bonne Ă tout faire » et sâimpose comme la rĂ©ponse Ă tous les problĂšmes qui se posent, y compris dans lâextra-sĂ©curitaire.
]]>La gendarmerie ne parvient toujours pas Ă prĂ©dire lâavenir
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/020919/la-gendarmerie-ne-parvient-toujours-pas-predire-l-avenir
PrĂ©sentĂ© comme un outil dernier cri, lâalgorithme prĂ©dictif des gendarmes nâa pas un impact aussi flagrant quâannoncĂ© lĂ oĂč sâest dĂ©roulĂ©e lâexpĂ©rimentation. Il a nĂ©anmoins Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©.
#EnquĂȘte #gendarmerie,_algorithme,_algorithmes_prĂ©dictifs,_A_la_Une
]]>â»https://www.liberation.fr/debats/2019/08/27/les-procureurs-doivent-etre-des-procureurs_1747618
Les avocats gĂ©nĂ©raux Jean-Christophe Muller et David SĂ©nat dĂ©cryptent le rĂŽle actuel du procureur, et plaident pour un retour Ă ses missions dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
« En faisant depuis plus de trente ans de la lutte contre les troubles Ă lâordre public de proximitĂ© une prioritĂ©, les responsables politiques ont malgrĂ© eux contribuĂ© Ă brouiller la perception du rĂŽle des procureurs dans la sociĂ©tĂ© et lâinstitution elle-mĂȘme qui, de bonne ou de mauvaise foi, ne voient plus ou pas assez en eux des magistrats mais de plus en plus des surintendants de police. »
]]>â»https://www.nytimes.com/2019/08/08/opinion/bodycams-privacy.html
Albert Fox Cahn, directeur du Projet pour la supervision des technologies de surveillance au Centre de justice urbaine, revient sur certains problÚmes posés par les caméras-piétons :
« Les camĂ©ras-piĂ©tons qui ont Ă©tĂ© vendues au public comme une promesse dâune plus grande transparence ont fini par renforcĂ© la vision policiĂšre des choses. Cette dynamique est un exemple supplĂ©mentaire dâune tendance dĂ©rangeante : les solutions technologiques aux problĂšmes humains ont souvent des effets collatĂ©raux dĂ©sastreux qui ne sont pas forcĂ©ment compris avant que la technologie ne soit massivement utilisĂ©e. »
]]>â»https://www.dallasnews.com/news/investigations/2019/07/30/gonna-kill-dallas-police-body-cam-footage-reveals-final-minutes-tony-tim
đčLes images des camĂ©ras-piĂ©tons des policiers de Dallas (Texas, Ătats-Unis) montrent lâinterpellation fatale de Tony Timpa, qui avait appelĂ© la police alors quâil ne se sentait pas Ă lâaise. Alors que Tony Timpa est inconscient, les images montrent les policiers rigoler et faire des blagues. Les policiers ont attendu quatre minutes avant de prodiguer les premiers soins Ă lâhomme inanimĂ©.
#violences_policiĂšres #police #Ătats-Unis
âșhttps://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/02/les-violences-policieres-decoulent-directement-de-la-volonte-des-gouvernants
Vanessa Codaccioni revient sur la multiplication des violences policiĂšres et lâabsence de remise en cause du maintien de lâordre Ă la française :
« On assiste dĂšs lors depuis Ă une radicalisation de la rĂ©pression politique et des deux processus qui la caractĂ©risent : la mobilisation de lâensemble de lâappareil rĂ©pressif contre les activistes (police, justice, services de renseignement, administration, armĂ©e) et lâapplication de la logique prĂ©ventive antiterroriste Ă la gestion du militantisme. EmpĂȘcher de militer, de contester et de revendiquer est devenu le socle de cette nouvelle politique rĂ©pressive. Ainsi, la violence du maintien de lâordre dĂ©coule directement de la volontĂ© des gouvernants dâannihiler toute contestation de lâordre politique, Ă©conomique ou social. »
]]>â»https://www.mediapart.fr/journal/france/170719/la-promotion-gilets-jaunes-de-christophe-castaner-les-medailles-de-la-hont
La mĂ©daille de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure a Ă©tĂ© remise, le 16 juin, Ă plus de 9 000 personnes, Ă lâoccasion dâune promotion spĂ©ciale « Engagement des forces de seÌcuriteÌ inteÌrieure 2018-2019 ». Parmi elles, on retrouve Rabah Souchi, Ă la tĂȘte de la charge de police ayant provoquĂ© les blessures de GeneviĂšve Legay Ă Nice ou encore Bruno FĂ©lix, qui commandait les CRS auteurs des tirs ayant tuĂ© Zineb Redouane Ă Marseille.
#police #violences_policiĂšres
â»https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/le-casseur-anti-flics-condamne-a-un-an-de-prison-ferme-a-clermont-ferrand
Un homme de 28 ans a été condamné, lundi 24 juin, à Clermont-Ferrand, pour violences aggravées et outrages à de dix-huit mois de prison, dont douze ferme, avec maintien en détention.
« Câest la premiĂšre fois que je participais Ă une manif comme ça. (...) Jâavais entendu dire quâil y aurait du grabuge ce jour-lĂ , alors jâai dĂ©cidĂ© dây aller. Je me considĂšre comme un Black Block indĂ©pendant. Je ne fais partie dâaucun groupe, mais je suis anti-flics depuis tout petit. »
]]>Sebastian RochĂ© : « Affirmer que la “police des polices” est indĂ©pendante est faux »
â»https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/27/sebastian-roche-affirmer-que-la-police-des-polices-est-independante-est-faux
Le systĂšme de contrĂŽle français de la police sâest incontestablement modernisĂ©, notamment sous lâimpulsion de Marie-France Moneger, la prĂ©cĂ©dente patronne de lâIGPN, qui a ĆuvrĂ© Ă la dĂ©cision de publication dâun rapport annuel incluant une compilation de lâusage des armes et de la violence policiĂšre (les chiffres nâont toujours pas Ă©tĂ© publiĂ©s Ă ce jour). Elle a aussi introduit des personnes non policiĂšres dans sa « mission dâappui et de conseil » (une sorte dâorgane dâorientation), et a crĂ©Ă© une plate-forme Internet pour que les citoyens puissent la saisir directement. Ce nâest pas rien. Mais transparence nâest pas indĂ©pendance.
En effet, il nâen reste pas moins quâon ne peut, hors de tout esprit de polĂ©mique, qualifier lâIGPN dâindĂ©pendante. Il nây a quâĂ lire lâarticle 1er du dĂ©cret qui lâĂ©tablit : « LâInspection gĂ©nĂ©rale de la police nationale est un service actif de la direction gĂ©nĂ©rale de la police nationale. » Raisonnons par lâabsurde : si un service de la police est qualifiĂ© dâindĂ©pendant, comment nomme-t-on un service dâinspection qui serait extĂ©rieur Ă la police mais dans le pĂ©rimĂštre du ministĂšre de lâintĂ©rieur ? LâInspection gĂ©nĂ©rale de lâadministration (IGA) serait alors « super-indĂ©pendante » ? Et que penser des « autoritĂ©s indĂ©pendantes » qui nâont pas de lien avec lâexĂ©cutif comme la Commission nationale de lâinformatique et des libertĂ©s (CNIL) ? Elles aussi tomberaient dans la mĂȘme catĂ©gorie fourre-tout ?
LâindĂ©pendance ne se rĂ©duit pas au fait de ne pas recevoir dâinstruction du ministre. Affirmer que lâIGPN est indĂ©pendante est simplement faux. Cela ne signifie nullement que les enquĂȘteurs qui travaillent Ă lâIGPN ne sont pas professionnels, faut-il le prĂ©ciser ?
Deux concepts distincts
Professionnalisme et indĂ©pendance sont deux concepts distincts. Mais il faut appeler un chat un chat : lâIGPN est non seulement un service du ministĂšre de lâintĂ©rieur, mais en plus un service de police. Que les enquĂȘtes pĂ©nales menĂ©es par lâIGPN soient dirigĂ©es par un juge, ce qui est une bonne chose, nây change rien. Le directeur de lâIGPN est nommĂ© par lâexĂ©cutif, les agents y sont affectĂ©s par le ministĂšre de lâintĂ©rieur et leurs carriĂšres en dĂ©pendent. Enfin, ce sont des policiers qui enquĂȘtent sur des policiers.
En matiĂšre dâindĂ©pendance, on doit pouvoir faire mieux. Et câest prĂ©cisĂ©ment ces limites que les pays les plus attentifs Ă lâEtat de droit, et donc au contrĂŽle de lâusage de la violence par la police, ont voulu corriger.
Câest, par exemple, le cas du Royaume-Uni oĂč, pour les affaires graves, lâOffice indĂ©pendant du comportement policier (IOPC, Independant Office for Police Conduct) peut sâautosaisir. Il ne rend pas de comptes Ă lâexĂ©cutif, dispose de son propre budget, de ses propres enquĂȘteurs, qui ne sont pas rattachĂ©s Ă un service actif de la police, et ses directeurs ne peuvent pas, du fait de la loi, ĂȘtre des policiers.
Au Danemark, lâAutoritĂ© indĂ©pendante pour les plaintes Ă lâencontre de la police, qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2012, est dirigĂ©e par un bureau composĂ© dâun juge, dâun avocat, dâun professeur de jurisprudence et de deux membres du public. Elle dispose dâenquĂȘteurs. Isoler lâorgane de lâinfluence directe et indirecte de lâexĂ©cutif, de la hiĂ©rarchie policiĂšre, donner un rĂŽle aux personnels non policiers (pour Ă©chapper aux normes informelles de la profession), voilĂ les critĂšres en vigueur.
Gagner la confiance du public
Lâabsence de complĂšte indĂ©pendance, en toute logique, limite lâaction du directeur dâun organe dâinspection, fĂ»t-il animĂ© de la meilleure bonne volontĂ© au monde. Comment expliquer autrement quâun organisme dont les statuts lui donnent « une mission gĂ©nĂ©rale dâinspection, dâĂ©tude, dâaudit et de conseil (âŠ) de la direction gĂ©nĂ©rale de la police nationale » ne juge pas opportun de le faire de toute urgence, Ă©tant donnĂ© le nombre de blessĂ©s graves ?
Si les propos tenus par la direction de lâIGPN lors de la confĂ©rence de presse de juin sont exacts, « dans une majoritĂ© de cas, nous nâavons pas pu identifier les policiers », pourquoi dire en mĂȘme temps quâil nây a pas urgence Ă mettre sur pied une mission dâaudit pour modifier profondĂ©ment la traçabilitĂ© des violences ?
Gagner la confiance du public, telle est chez nos voisins la motivation Ă lâorigine de la crĂ©ation des organismes indĂ©pendants de contrĂŽle de la police. Cette ambition nous fait dĂ©faut. Cela entrave la dĂ©mocratisation de la police. ReconnaĂźtre les problĂšmes, plutĂŽt que les couvrir dâun voile de novlangue, aiderait Ă sortir de la crise ouverte par un usage immodĂ©rĂ© des armes « moins mortelles », lanceurs de balles de dĂ©fense (LBD) et grenades au premier chef.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le lourd bilan des lanceurs de balles de défense de la police
Dans la droite ligne des prises de parole du prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron et du ministre de lâintĂ©rieur Christophe Castaner, on constate que le procureur de Paris puis la directrice de lâIGPN rĂ©futent en chĆur â et en toute indĂ©pendance â le terme de « violence policiĂšre ». Il est pourtant aisĂ© Ă comprendre.
Une violence policiĂšre est une violence commise par un policier, une violence non policiĂšre est commise par un non-policier. Soyons-en conscients : si les violences policiĂšres sont lĂ©gales dans notre pays, le problĂšme nâest pas moindre, mais plus sĂ©rieux encore.
Car violence lĂ©gale nâest pas lĂ©gitime pour autant, et il est prĂ©judiciable que les deux concepts soient confondus. On se souvient que les rĂ©voltes de Los Angeles de 1992 nâont pas Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©es par les violences des policiers qui frappaient au sol un citoyen sans dĂ©fense, mais par la dĂ©cision de justice : leurs actes Ă©taient dĂ©clarĂ©s conformes Ă la loi, et les agents, innocents. Câest dire lâenjeu dâun examen impartial des faits par des organes indĂ©pendants auxquels le public fait confiance. Et de dĂ©cisions justes dans les cours de justice. La tempĂȘte est devant nous.
]]>â»https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/police-municipale-a-paris-l-inquietude-des-maires-de-seine-saint-denis-15
La crĂ©ation dâune nouvelle police municipale Ă Paris inquiĂšte certains maires de Seine-Saint-Denis qui ont dĂ©jĂ du mal Ă recruter de nouveaux agents. La preuve en chiffres. La mairie de Paris va dĂ©bloquer 3,5 millions dâeuros pour crĂ©er sa police municipale alors quâĂ Bondy, le budget annuel global de toute la sĂ©curitĂ© publique sâĂ©lĂšve Ă 881 000 euros. Anouck Giana, directrice de la tranquilitĂ© Ă Bondy, explique :
« La mairie de Paris va avoir plus de moyens pour acheter du matĂ©riel, des voitures, des Ă©quipements mais en aura aussi pour les salaires et Ă©ventuellement des avantages sociaux. »
]]>â»https://www.mediacites.fr/lyon/solutions-lyon/2019/06/05/ces-condamnes-qui-purgent-leur-peine-a-lair-libre
« Le placement extĂ©rieur a Ă©tĂ© mis en place pour Ă©viter les sorties sĂšches de personnes prĂ©carisĂ©es, isolĂ©es, et dont les sĂ©jours en prison contribuent Ă les maintenir dans le cercle de la dĂ©linquance. »
Dans lâombre du bracelet Ă©lectronique, le placement extĂ©rieur ne concerne que 600 dĂ©tenus dĂ©but 2019.
#prison #détention
â»https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=8cc96e117d
Vanessa Codaccioni est chercheuse en sciences politiques Ă lâUniversitĂ© Paris-8. Elle est spĂ©cialisĂ©e dans la justice pĂ©nale et la rĂ©pression. Elle a publiĂ© en avril RĂ©pression, lâĂtat face aux contestations politiques chez Textuel. Dans le livre, elle revient sur la criminalisation de lâaction politique et la dĂ©politisation de lâactivisme. Elle a rĂ©pondu Ă nos questions. Extrait.
Aujourdâhui, les procĂšs ne peuvent plus ĂȘtre une tribune politique ; les juges ne reconnaissent plus la parole politique. La plupart des militant·es sont jugé·es en comparution immĂ©diate â 29 minutes dâaudience en moyenne, sans vraiment le temps de prĂ©parer sa dĂ©fense â ou au tribunal correctionnel, qui est le tribunal des petites affaires.
Si dans les tribunaux correctionnels, les peines sont plus lĂ©gĂšres, il y a cependant une impossibilitĂ© dâen faire une tribune politique. Ces procĂšs ne permettent pas de faire des dĂ©clarations politiques, ils nâautorisent pas les avocats Ă plaider en longueur ou comme ils le souhaiteraient, ou encore Ă faire dĂ©filer des tĂ©moins. Les dĂ©filĂ©s de tĂ©moins ont toujours Ă©tĂ© importants dans les procĂšs politiques. En cour dâassises ou en tribunal spĂ©cial, lâexercice serait plus simple, mais les peines y sont plus lourdes.
]]>â»https://www.rtl.fr/actu/politique/laurent-nu-ez-sur-rtl-forcement-il-y-aura-une-nouvelle-loi-renseignement-7797756
Laurent Nuñez, secrĂ©taire dâĂtat auprĂšs du ministre de lâintĂ©rieur promet une nouvelle loi renseignement pour 2020.
« ForcĂ©ment, il y aura une nouvelle loi car un certain nombre de dispositifs arrivent Ă Ă©chĂ©ance en 2020. Il sâagira dâen faire le bilan et de les pĂ©renniser Ă©ventuellement (...) Ce sera aussi lâoccasion de voir, avec lâensemble des services de renseignement, sâil faut adapter nos techniques au dĂ©veloppement de nouvelles technologies, comme le dĂ©veloppement de la 5G par exemple. »
]]>â»https://www.nosdeputes.fr/15/question/QE/18146
Lâadministration pĂ©nitentiaire a mis en place un groupe de travail pour lutter contre la prĂ©caritĂ© menstruelle.
Afin de renforcer les mesures dĂ©jĂ prises et mieux prendre en compte la particularitĂ© des besoins des femmes en terme dâhygiĂšne, la direction de lâadministration pĂ©nitentiaire prĂ©voit la mise en place dâun groupe de travail en mai 2019, visant Ă rĂ©interroger la pertinence et le choix de produits prĂ©sents dans le kit hygiĂšne pour les femmes sans ressources suffisantes et dans la liste des produits de cantine pour lâensemble des femmes dĂ©tenues. Les conclusions seront rendues en juillet prochain.
]]>ZAD. Comment les gendarmes ont remporté la bataille de NDDL - Bretagne - LeTelegramme.fr
âșhttps://www.letelegramme.fr/bretagne/zad-comment-les-gendarmes-ont-remporte-la-bataille-de-nddl-02-06-2019-1
Il y a un an prenaient fin les opĂ©rations dâĂ©vacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (#NDDL), dĂ©butĂ©es quatre mois plus tĂŽt. Un document de la gendarmerie, que Le TĂ©lĂ©gramme a pu consulter, revient sur la stratĂ©gie mise en place et dresse le bilan de cette opĂ©ration hors normes, qui a mobilisĂ© jusquâĂ 2 500 gendarmes.
Un an de prĂ©paration. Lâintervention (commencĂ©e en fĂ©vrier 2018 par la rĂ©ouverture Ă la circulation de la « route des Chicanes », puis par lâĂ©vacuation des occupants illĂ©gaux en avril 2018) a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e un an Ă lâavance. La mission a Ă©tĂ© confiĂ©e, en concertation avec la prĂ©fecture de Loire-Atlantique, au Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) de la gendarmerie. Cette unitĂ©, projetable rapidement et en tout lieu, est activĂ©e pour gĂ©rer les crises majeures sur le territoire national et en opĂ©rations extĂ©rieures, et prĂ©parer les grands Ă©vĂ©nements (G7, Coupe du monde de football, etc.).
La gendarmerie et seulement la gendarmerie. Pas question de rĂ©pĂ©ter lâĂ©chec cuisant de 2012. LâopĂ©ration CĂ©sar avait permis de dĂ©loger temporairement les zadistes, mais pas de dĂ©truire les squats. En 2017, la gendarmerie propose de gĂ©rer et mener seule la nouvelle opĂ©ration (problĂšmes de coordination avec la police en 2012 et Ă Calais ensuite). Le statut militaire des gendarmes (grande amplitude horaire de travail possible ; formation commune Ă tous les gendarmes, etc.) plaide en leur faveur. Le gouvernement accepte.
Le test de la « route des Chicanes ». Cette premiĂšre mission assignĂ©e aux gendarmes Ă©tait surtout un « test » voulu par les politiques pour sâassurer de la volontĂ© de coopĂ©ration des zadistes (quitter les lieux occupĂ©s illĂ©galement ou dĂ©clarer individuellement un projet dâinstallation lĂ©gale). Test qui sâest conclu par un Ă©chec pour une partie des occupants et a conduit au lancement de lâopĂ©ration dâĂ©vacuation dâavril.
De 200 Ă plus de 500 Ă©lĂ©ments violents. Les gendarmes effectuent un gros travail de renseignement prĂ©alable, sur la configuration gĂ©ographique et sur le profil de leurs futurs adversaires. Ils sont en moyenne prĂšs de 400 zadistes prĂ©sents sur site, dont la moitiĂ© sont jugĂ©s violents. Ils sont prĂ©sents dans trois zones : Ă lâouest, des agriculteurs (hostiles mais non violents) ; Ă lâest, des Ă©leveurs jugĂ©s non dangereux et, au centre, les « irrĂ©ductibles ». Plus de 300 Black Blocs (parfois plus du double) se greffent occasionnellement aux zadistes. Mais, cette fois-ci, et contrairement Ă 2012, aucun renfort dâĂ©lus et dâagriculteurs nâest pressenti (possibilitĂ© dâafflux de sympathisants Ă©cologistes). En tout, 97 squats (de la simple tente jusquâĂ la maison en bois) sont identifiĂ©s. Lâobjectif donnĂ© aux gendarmes : Ă©vacuer et dĂ©truire 39 dâentre eux.
40 escadrons envisagĂ©s, 24 finalement dĂ©ployĂ©s. PrĂšs de 2 000 gendarmes et policiers avaient Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s en 2012. Cette fois-ci, le recours Ă plus de 3 000 gendarmes est envisagĂ©, dont 40 escadrons de gendarmerie mobile (sur 109), soit lâĂ©quivalent de lâensemble des escadrons mobilisĂ©s chaque jour sur tout le territoire national ! HĂ©licoptĂšres, drones, blindĂ©s (une trentaine, dont la moitiĂ© en rĂ©serve, stationnĂ©e Ă Angers), unitĂ©s spĂ©cialisĂ©es (dĂ©gagement dâobstacles, antenne du GIGN de Nantes, observation et imagerie lĂ©galeâŠ), officiers de police judiciaire sont Ă©galement mobilisĂ©s. Au final, « seuls » 24 des 40 escadrons interviendront (1 800 gendarmes mobiles). Chaque unitĂ© dĂ©ployĂ©e sur le terrain passe prĂ©alablement par un sas, pendant 24 heures, pour recevoir un ultime « pack formation » (cadre lĂ©gal, manĆuvres prĂ©vues, rappel des rĂšgles, emploi des grenades, tronçonneuses et disqueuses, etc.).
Un QG Ă la Beaujoire : 50 000 ⏠par jour. OĂč hĂ©berger le QG et faire converger chaque jour les forces et leurs vĂ©hicules ? Les organisateurs prospectent et repĂšrent des infrastructures du stade de la Beaujoire. La facture prĂ©sentĂ©e - prĂšs de 50 000 ⏠par jour - sera dissuasive. Le site de lâancienne Ăcole du gaz, situĂ©e Ă Saint-Ătienne de Montluc (formation agents ERDF), Ă une dizaine de kilomĂštres de la ZAD, sera finalement retenu.
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Pas dâunitĂ©s sur zone la nuit. MalgrĂ© une prĂ©sence massive, les gendarmes veulent Ă©conomiser leurs moyens. Contrairement Ă lâopĂ©ration CĂ©sar, dĂ©cision est prise de ne mobiliser aucune unitĂ© sur la ZAD la nuit : trop dangereux pour les gendarmes et les zadistes, et trop gourmand en effectifs (trois unitĂ©s mobilisĂ©es la nuit Ă©galent six unitĂ©s perdues le jour suivant).
Trois phases chaque jour. Cette dĂ©cision implique de rentrer (et sortir) chaque jour en force et en nombre, pour libĂ©rer les axes, protĂ©ger les huissiers qui dĂ©signent les objectifs et procĂšdent aux expulsions, et les concourants (conducteurs engins de chantier, dĂ©mĂ©nageurs qui doivent emballer les meubles/objets rĂ©cupĂ©rĂ©s dans les habitations, etc.). Trois phases se succĂšdent : une offensive massive tous les matins (par des itinĂ©raires diffĂ©rents), Ă une heure oĂč les adversaires sont peu mobilisĂ©s ; une occupation du terrain pendant une quinzaine dâheures, oĂč les forces sont plus exposĂ©es car dispersĂ©es ; et un retrait trĂšs dangereux car progressif (sous le « feu » des adversaires qui prĂ©paraient ce moment toute la journĂ©e), via des itinĂ©raires chaque jour diffĂ©rents (commandĂ©s par le sens du vent). Pendant les quatre premiers jours, les opĂ©rations dĂ©butent Ă 2 h du matin et se terminent aprĂšs 22 h. Chaque jour, la plupart des gendarmes effectuent une dizaine de kilomĂštres Ă pied, avec tout leur Ă©quipement sur le dos.
La stratĂ©gie : casser le moral des zadistes. PlutĂŽt que de grignoter sur les flancs de lâadversaire et lâaffaiblir petit Ă petit, dĂ©cision est prise de concentrer les moyens et de frapper dĂšs le dĂ©part en force, et au cĆur de la ZAD, lĂ oĂč se trouvent les « irrĂ©ductibles ». « En cassant tous les matins les barricades quâils Ă©rigeaient la nuit, on cassait aussi leur moral », commente un officier supĂ©rieur.
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Un adversaire « grĂ©gaire », « peu offensif » et « peu organisĂ© ». Profil des zadistes par les gendarmes : des adversaires « jeunes mais qui tardent Ă se mobiliser », « sâĂ©puisent la nuit en discussions et en prĂ©paratifs dĂ©fensifs », « peu prĂ©sents avant 10 h-11 h le matin », « grĂ©gaires, regroupĂ©s, mais peu organisĂ©s », « peu offensifs malgrĂ© lâutilisation de moyens dangereux » et « sans vĂ©ritable stratĂ©gie ». « Ils Ă©taient Ă©quipĂ©s de moyens radios mais ne sâen servaient que pour dire « attention les keufs arrivent ». Cela nâallait pas au-delĂ », rapporte un officier.
Beaucoup de femmes. Elles sont nombreuses sur zone. Elles renseignent, gĂšrent les communications et, dans les pĂ©riodes calmes, harcĂšlent verbalement les jeunes gendarmes. « Elles venaient au contact, rĂ©citaient dâincessants vers, les abreuvaient dâinsultes. Les gars nâen pouvaient plus, tĂ©moigne un officier. On Ă©tait obligĂ©s de les relever toutes les 20 minutes ».
Catapulte gĂ©ante et atelier de fabrication dâengins explosifs. En plus des fusĂ©es de dĂ©tresse, cocktails molotov et explosifs (essence + pĂ©tard ou aĂ©rosol + acide), les zadistes ont utilisĂ© une grosse « catapulte projetant des blocs de 5 Ă 7 kg », qui a « considĂ©rablement gĂȘnĂ© » les forces de lâordre (plusieurs blessĂ©s). Une intervention de lâantenne nantaise du GIGN Ă©tait programmĂ©e pour percer le dispositif adverse et mettre la main sur lâarme. Mais celle-ci a disparu et nâa plus Ă©tĂ© utilisĂ©e par la suite. Une intervention dans une ferme a permis de mettre la main sur 800 engins explosifs et incendiaires. Les zadistes disposaient dâartificiers qui ont rĂ©cupĂ©rĂ© des grenades GLI-F4 nâayant pas explosĂ©. Ils ne sont cependant pas parvenus Ă les rĂ©utiliser.
GuĂ©rilla Vietcong. AprĂšs les imposantes barricades, assez aisĂ©ment balayĂ©es par les blindĂ©s, les zadistes ont mis en place dâautres moyens dâobstruction. Notamment des « touches de piano » (une succession de tranchĂ©es interdisant tout passage de vĂ©hicules, hormis des piĂ©tons ou des vĂ©los grĂące Ă des planches) : une technique empruntĂ©e Ă la guĂ©rilla Vietcong lors de la guerre dâIndochine. « En une nuit, ils ont creusĂ© une tranchĂ©e de 300 m de large. Nous Ă©tions trĂšs heureux. Ils se sont Ă©puisĂ©s toute la nuit et on a simplement contournĂ© lâobstacle au petit matin », confie, sourire en coin, un officier.
BlindĂ© en feu. Un VBRG (vĂ©hicule blindĂ© Ă roues de la gendarmerie) ciblĂ© par des zadistes a commencĂ© Ă prendre feu (pneus), provoquant un instant de panique au sein de lâĂ©quipage. Une manĆuvre a permis de sauvegarder lâengin et ses hommes. Les flammes nâont pas atteint lâintĂ©rieur mais la tempĂ©rature est montĂ©e Ă 70 degrĂ©s Ă bord (apparition de cloques), oĂč se trouvaient des munitions et des grenades GLI F4.
Drone capturĂ©. Ă deux reprises, les unitĂ©s engagĂ©es ont Ă©tĂ© survolĂ©es par un drone. Un a pu ĂȘtre capturĂ© (ainsi que sa prĂ©cieuse vidĂ©o), grĂące Ă lâutilisation dâun « bĂąton anti-drone » (BAD). Cet appareil immobilise en vol le drone visĂ©, jusquâĂ Ă©puisement de sa batterie. Les gendarmes disposaient Ă©galement dâĂ©quipements permettant de repĂ©rer des Ă©metteurs radio et de brouiller les ondes (radio et talkies-walkies). « On a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas les utiliser. Il Ă©tait prĂ©fĂ©rable pour nous dâĂ©couter », rapporte un officier.
Pas dâarmes Ă feu. Aucune arme Ă feu nâa Ă©tĂ© trouvĂ©e lors des opĂ©rations. « Certes, des zadistes Ă©taient dangereux et voulaient nous blesser, mais il nây avait pas de volontĂ© rĂ©elle de tuer, insiste un officier supĂ©rieur. Il a fallu expliquer cela Ă nos gendarmes. CâĂ©tait trĂšs important car cela conditionnait nos rĂ©actions sur le terrain ». Lâantenne du GIGN prĂ©vue en cas de tir par arme Ă feu nâa jamais Ă©tĂ© engagĂ©e.
Guerre des images. Les zadistes ont filmĂ© chaque face-Ă -face avec les forces de lâordre. Et vice-versa. Tous les gendarmes qui le souhaitaient pouvaient utiliser des dispositifs dâenregistrement vidĂ©o. Ces dispositifs ont donnĂ© lieu Ă des « scĂšnes ubuesques », en pĂ©riode calme, oĂč chaque camp filmait lâautre, avec des dizaines de camĂ©ras en Ćuvre. « Cela apaisait la situation », rapporte un officier. InconvĂ©nient : des flots dâimages Ă traiter insurmontablesâŠ
BlindĂ©s dĂ©terminants. Ils nâavaient pas Ă©tĂ© employĂ©s « depuis trĂšs longtemps » en mĂ©tropole. Sans eux, il aurait Ă©tĂ© « impossible ou beaucoup plus compliquĂ© » de briser les dĂ©fenses adverses. Depuis, les blindĂ©s de la gendarmerie sont mis en Ćuvre lors des grosses opĂ©rations de maintien de lâordre (depuis le 8 dĂ©cembre pour les grandes manifs des Gilets jaunes). « On sâest aperçu au cours de ces manifestations quâaucun Ă©lĂ©ment ne venait au contact dâun dispositif intĂ©grant ces engins », observe un autre officier supĂ©rieur. Dissuasif (chaque jet de son diffuseur Ă©quivaut Ă 200 grenades lacrymogĂšnes permettant de « traiter » lâĂ©quivalent dâun terrain grand comme le Stade de France), le blindĂ© fait Ă©galement office de « tour dâobservation ». Ă NDDL, lâutilisation de chiens, dissuasive elle aussi, a permis dâinterpeller deux zadistes, « sans aucune blessure ». Les recours au BĂąton anti-drone, Ă des unitĂ©s de la SĂ©curitĂ© civile (franchissement, dĂ©blaiement), Ă des hĂ©licoptĂšres et des drones Ă©taient aussi « une premiĂšre ».
Plus de 700 000 ⏠de munitions. Les forces de gendarmerie ont rempli lâobjectif qui leur Ă©tait fixĂ© : dĂ©truire les 39 squats (sur 97) dĂ©signĂ©s. Plus de 200 barricades ont Ă©tĂ© rĂ©duites et plus de 30 tranchĂ©es comblĂ©es. Entre janvier et fin mai 2018, 16 000 grenades ont Ă©tĂ© utilisĂ©es, dont 4 000 GLI-F4/GM2L (lacrymogĂšne et assourdissante), et 400 tirs de LBD ont Ă©tĂ© effectuĂ©s (lanceurs de balles de dĂ©fense en caoutchouc). Les seules munitions reprĂ©sentent, selon nos calculs, une enveloppe de plus de 700 000 âŹ.
LâĂ©quivalent⊠de la seule manif du 1er dĂ©cembre (gilets jaunes). « On pensait que cet usage de munitions avait Ă©tĂ© Ă©norme », rapporte un officier supĂ©rieur. Mais ça, câĂ©tait avant le mouvement des gilets jaunes. Ce chiffre de 16 000 grenades en quelques mois (prĂšs dâun millier par jour au dĂ©but de lâĂ©vacuation dâavril) correspond Ă ce qui a Ă©tĂ© tiré⊠en une seule journĂ©e, lors de la manifestation des gilets jaunes du 1er dĂ©cembre 2018 (14 500 grenades, 1 300 tirs de LBD) ! Ă titre de comparaison, la journĂ©e du 4 fĂ©vrier 1994 - date gravĂ©e dans les annales du maintien de lâordre en France (manifestation des marins-pĂȘcheurs Ă Rennes ; Parlement incendiĂ© ; 77 blessĂ©s)-, avait gĂ©nĂ©rĂ© le tir de 3 200 grenades.
430 blessĂ©s. Du cĂŽtĂ© des forces de lâordre, 130 gendarmes ont Ă©tĂ© blessĂ©s (dont 4 graves), contre 300 pour les adversaires (traumas sonores, polycriblage et une main arrachĂ©e), selon les dĂ©comptes de la gendarmerie.
CrĂ©ation dâun exercice « NDDL ». Un mois aprĂšs la fin de lâopĂ©ration, ce retour dâexpĂ©rience donnait lieu Ă la crĂ©ation dâun « exercice NDDL » qui est depuis systĂ©matiquement proposĂ© aux forces mobiles et gendarmes qui viennent se former et/ou se recycler (tous les 30 mois pour les mobiles) dans leur centre national dâentraĂźnement (CNEFG).
]]>â»https://www.ladepeche.fr/2019/05/23/la-militante-fichait-les-policiers-elle-reste-en-prison,8216377.php
Une militante « Gilet jaune » a Ă©tĂ© jugĂ©e pour avoir diffusĂ© des photos de policiers de la BAC de Nice (Alpes-Maritimes) venu en renfort sur une manifestation Ă Toulouse (Haute-Garonne) sur Facebook. Elle a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă sept mois de prison, dont cinq avec sursis, avec mandat de dĂ©pĂŽt. Elle est dĂ©jĂ incarcerĂ©e pour des violences lors dâune manifestation.
#police #copwatch #justice
âșhttps://www.streetpress.com/sujet/1558444107-documentaire-gilets-jaunes-une-repression-etat
?La réponse policiÚre et judiciaire au mouvement social des Gilets jaunes est devenue une revendication majeure du mouvement. Une politique de gestion des foules en gestation depuis prÚs de 50 ans dans les quartiers populaires, les ZAD et aux abords des stades.
#police #justice #giletsjaunes