• « Cornelius Castoriadis, une leçon de démocratie »

    En 1989, #Chris_Marker filmait #Cornelius_Castoriadis. En hommage au cinéaste, disparu le 29 juillet, la version intégrale inédite de cet entretien avec le philosophe, décédé en 1997. Son propos est plus que jamais d’actualité : la démocratie, tout simplement.

    http://www.youtube.com/watch?v=CJCq6Vy_YRM

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cornelius_Castoriadis

    Un projet de démocratie radicale[modifier]
    Le projet d’autonomie défendu par Castoriadis se revendique ainsi comme un projet révolutionnaire, visant au point de vue #institutionnel à construire une « #démocratie_radicale », qu’il définit comme une #société ayant reconnu et accepté « l’absence de toute norme ou #Loi #extra-sociale qui s’imposerait à la société »46, et instaurant de ce fait l’#égalité politique des #citoyens.
    Une véritable #démocratie ne peut être selon Castoriadis qu’une démocratie directe, dans laquelle chaque citoyen peut participer sur un rapport d’égalité avec les autres à l’activité auto-instituante de la société, et plus précisément au « pouvoir explicite », c’est-à-dire à l’élaboration des lois et aux décisions gouvernementales. Castoriadis milita ainsi dès ses débuts et jusqu’à la fin contre la #hiérarchisation du #pouvoir politique entre un groupe d’individus aux commandes (qu’il s’agisse de prêtre, de la cour du Roi, d’un Parti, et même d’une assemblée d’élus non révocables) et le reste de la population qui est contrainte d’obéir, ou dont les protestations n’ont aucun pouvoir concret et effectif - et surtout institué - sur les décisions prises. Il reprend à ce sujet la célèbre remarque de Rousseau au sujet de la
    #monarchie parlementaire anglaise, selon laquelle « le peuple anglais pense être libre », mais « se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave »47.
    De ce fait, une société démocratique, autrement dit #autonome, est selon Castoriadis une société qui pose l’égalité des citoyens comme la condition de possibilité de leur #liberté... Liberté et égalité ne s’opposeraient donc pas mais seraient au contraire deux #notions indissociables : on ne peut être dit libre, d’après Castoriadis, que si l’on n’est dominé par personne, si donc personne n’a plus de pouvoir que soi pour décider des règles communes qui nous concerneront48.
    Il associe ainsi la démocratie à la nécessité d’instaurer une véritable #sphère_publique, qu’il nomme sphère publique-publique ou #ekklesia, qui correspond aux institutions du "pouvoir explicite" (institutions politiques), et qui doit donc selon lui véritablement appartenir à tous les citoyens, et non être "privatisée", que ce soit par une élite politique, une bureaucratie, ou quelconques experts - experts qui pour Castoriadis, ne sauraient exister dans le domaine politique (voir plus haut, sur l’hétéronomie sociale).

    #Démocratie #Citoyenneté #Athéniens #Philosophie #Aristote #Politique #Société #Etat#Peuple #Pouvoir_partagé #Appropriation #Vidéo

  • Black Panthers(1968) d’ #Agnes_Varda

    Documentaire tourné a Oakland au cours des manifestations autour du procès #Huey_Newton, leader des activistes noirs du #Black_Panthers Party.

    http://www.youtube.com/watch?v=itjvLxnst_U

    Fiche Wikipédia Black Panther :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Panther_Party

    Le Black Panther Party (à l’origine le Black Panther Party for Self-Defense) est un mouvement révolutionnaire afro-américain formé en Californie en 1966 par Bobby Seale et Huey P. Newton qui a atteint une échelle nationale avant de s’effondrer à cause de tensions internes et des actions menées par l’État, en particulier le Federal Bureau of Investigation (FBI) (arrestations et agitation de factions rivales via des infiltrants). L’organisation est connue pour son programme « Free Breakfast for Children », l’utilisation du terme « pigs » (cochons) pour décrire les agents de police ainsi que pour avoir apporté des armes à feu à l’assemblée législative californienne.

    #Marxisme #Communisme #Black_power #Afrique #Etats_unis #Décolonisation #Vietnam #Ségrégation #Documentaire #Vidéo

  • « Les mots et les choses » de #Michel_Foucault est une des oeuvres fondatrice de la pensée « structuraliste ».
    http://www.youtube.com/watch?v=CVy_frFL7w4


    #Philosophie #Linguistique #Ethnologie #Epistémologie #Ordre #Vérité #Sciences_humaines #Homme_nouveau #Marxisme #Humanisme #Structuralisme #Livre #Pierre_Dumayet #Vidéo

    Une présentation de l’ouvrage :
    http://michelfoucault.fr/2010/03/13/les-mots-et-les-choses

    Les Mots et les Choses n’est pas tant l’histoire de la constitution des sciences humaines, pas plus que celle du discours. Ce qui importe n’est pas en premier lieu les linéaments hésitants de Foucault dans son histoire de la vérité, que l’hésitation elle même, ou plutôt faudrait-il dire la lutte de Foucault avec les mots pour l’instauration de cette nouvelle pratique discursive critique. Celle-ci prend pour objet le discours en tant que sujet historique. Mais cette instauration posait problème, car la possibilité même de l’analyse historique critique du discours demandait à être fondée au sein du discours. Pour le dire plus simplement : discourir sur les modes de constitution du discours avait pour préalable de forger dans la langue une seconde langue qui se prête à cette analyse.

  • Le sociologue militant #Mathieu_Rigouste nous parle de son livre : « l’ennemi intérieur » la généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine paru aux éditions de la découverte.
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wUpNOhM5xiE

    Une excellente présentation de l’ouvrage par l’historien #Benjamin_Stora
    http://blogs.mediapart.fr/blog/benjamin-stora/300109/a-propos-de-l-ennemi-interieur

    La thèse de Mathieu Rigouste soutenue en 2008 à l’université Paris 8, l’Ennemi intérieur, vient d’être publiée aux Editions La Découverte. Mathieu Rigouste a réalisé un travail de recherche sur lesreprésentations de l’immigration en France à partir d’une problématique audacieuse, originale, différente.

    La figure de l’immigré qui se dégage de cette étude est celle d’un « ennemi intérieur », sorte de « cinquième colonne »comme greffée sur le corps de la société française. L’auteur, pour sa démonstration, pour sa thèse (car il s’agit là d’une vraie thèse, d’un engagement sur un point de vue, et pas d’une simple compilation prudente et savante d’archives) valorise la pensée politico-militaire à l’œuvre dans le champ intellectuel et médiatique. Dans la construction d’un système de représentations, à base militaire donc, la séquence guerre d’Algérie joue un rôle essentiel. La guerre d’Algérie, mais on pourrait ajouter aussi, la guerre d’Indochine, dont les références relativement faibles dans ce travail, auraient du être davantage exploitées.

    Avec finesse, Mathieu Rigouste cherche dans les discours (« la production de contrôle ») et trouve des liens entre les imaginaires de la menace, et les théories militaires. Il se situe résolument dans le registre de l’histoire des idées, si difficile à manier, pour comprendre, situer les niveaux d’encadrement des populations étrangères sur le territoire français. Accompagnant cette pensée politico-militaire, il tente de dresser une sociologie des réseaux dominant la justification du contrôle des immigrés dans ce qu’il appelle « l’institution médiatico-sécuritaire ». Et il aboutit à la conclusion que « la guerre coloniale a constitué une matrice institutionnelle » de la cinquième République », elle est l’un des principaux « répertoires techniques » du contrôle sécuritaire.

    Pour construire patiemment son argumentation, Mathieu Rigouste s’est appuyé sur un fond inédit, d’archives inédites, celui de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, une structure « civilo-militaire chargée de promouvoir l’esprit de défense ». Puis il a croisé ces archives avec un sous-corpus de presse militaire, les articles parus dans Défense Nationale, dans Défense, la revue de l’IHEDN depuis son premier numéro en 1974. Cette thèse nous permet ainsi de découvrir L’IHEDN, institut chargé de la mise en œuvre de la « pensée de défense ». Mathieu Rigouste rapproche cette visée de diffusion à de « l’action psychologique » qui connu un essor sans précédent durant la guerre d’Algérie. Il analyse le « public » de l’IHEDN (dirigeants d’entreprise, patrons de presse et de publicité, journalistes, industriels de l’armement, dirigeants d’ONG, préfets, magistrats, universitaires, syndicalistes…). Un tiers de ce public appartient la haute fonction militaire (officiers généraux ou supérieurs).

    « Immigration comme menace », « administration de la peur », « ennemi intérieur » : des liens s’établissent ainsi avec la doctrine de la « guerre révolutionnaire » des théoriciens de la guerre d’Algérie….. Est ce à dire pour autant que la France d’aujourd’hui se trouve en état de guerre ? Ou est-ce simplement l’utilisation d’un vocabulaire héritée des périodes antérieures ? D’autre part, peut-il exister une continuité, simple et évidente, entre un contexte d’une guerre coloniale située en un moment de guerre froide, et la situation présente ? La France vit-elle en situation de pratiques de lois d’exceptions généralisées (camps d’internement, expulsions massives quotidiennes), de pratiques terribles d’arbitraires (tortures systématiques, massives, corvées de bois, disparitions de personnes….) ? Non, bien sûr, et je ne crois pas que Mathieu Rigouste soit un adepte de cette thèse. Son travail, plus subtil, nous aide à comprendre la transmission de représentations négatives, leurs transmissions d’une génération à l’autre, dévoile l’installation d’une pensée dominante dans le champ intellectuel français.

    #Ségrégation #relégation #Immigration #Ennemi_intérieur #Colonisation #Banlieue #Contrôle #Contre_insurrection #livre #Vidéo

  • Mozart, nouvelle arme anti-squat
    http://lemonde.fr/mobilite/article/2013/05/31/mozart-nouvelle-arme-anti-squat_3420838_1653095.html

    La SNCF y explique avoir testé la musique classique dans certaines gares "pour rétablir l’ordre" et dissuader "ces groupes de personnes [qui] utilisent les gares comme des lieux de squat" . "Figurez-vous que ça marche ! Soumettre ces personnes à des airs auxquels elles ne sont pas habituées a le mérite de les faire fuir" , se félicite un responsable.

    #contrôle_social #espace_public

    • oui et l’idée que Mozart ferait fuire les indésirables est assez curieuse.
      Comme je discute ici avec @Jean_no sur le rôle sociale de l’art, http://seenthis.net/messages/143795#message143923

      ici avec la musique, on a aussi l’idée que la musique classique serait agréable a certaines catégories sociales et pas à d’autres.

      Il y aussi un paradoxe chez ces proprio, qui se servent de la musique qu’ils aiment (Mozart ici, hier Bethoven) pour torturer des gens ou les faire fuire, comme si leur musique chérie était un genre d’arme.

    • A mettre en perspective avec les technique de torture utiliser par les USA a Abu Grahib et Guantanamo, à base de hard rock diffuser en boucle et à fond les ballons dans les cellules des présumés talibans.

    • On peut effectivement imaginer ce genre de torture sans le hard-rock : Céline Dion en boucle, Mireille Mathieu ("je suis une femme amoureuse" par Mireille Mathieu, c’était une technique utilisée pour m’envoyer jouer dehors quand j’étais gosse. Imagine que tu puisses pas sortir, O_o !!), One Direction ou Justin Bieber, ...

      erk... Non, pas Justin Bieber, non ...

    • oui tu fait bien de préciser @intempestive , le volume sonore et la diffusion en boucle alterner de phases de privations sensoriels font clairement partie du dispositif de torture. Mais j’avais lu que le choix du genre musicale (musique occidentale rock ET sataniste) était sensé briser un peu plus l’esprit des prisonniers et en se sens c’est la même idée que ce truc de mozart dans les gares.

      Sinon pour la musique c’est assez facile de voire les enjeux d’appartenance sociale qui s’y rattachent. A l’adolescence souvent on ne rigole pas avec le genre musical de sa bande (gothiques, vs rappeurs, vs techno, vs pop...)

    • Je vous conseille la lecture de « la distinction » de Pierre #Bourdieu paru aux éditions de Minuit sur la construction sociale du jugement et notamment des goûts culturels
      http://www.ina.fr/video/I12012180
      La critique du livre :
      http://www.alternatives-economiques.fr/la-distinction--critique-sociale-du-jugement-pierre-bourdie

      Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Le principal enjeu de la sociologie de la culture est évidemment de montrer que l’adage populaire est faux et trompeur. Faux parce que les goûts ne sont pas inexplicables, strictement individuels ou liés au caractère ou à la personnalité, mais au contraire produits par l’éducation, les rapports de domination, les stratégies de classement. Trompeur parce que l’influence de la position sociale sur le goût est d’autant plus grande qu’elle passe inaperçue, l’individu étant d’autant plus manipulé par celle-ci qu’il se croit libre de ses croyances, de ses choix et de ses opinions. Dans une tradition française qui remonte à Maurice Halbwachs et à Paul-Henri Chombart de Lauwe, Pierre Bourdieu s’emploie donc à démonter les ressorts du goût en matière de loisirs, d’art ou d’alimentation. Il s’appuie pour cela sur la notion d’habitus : un ensemble de pratiques, de règles et de contraintes issues de notre expérience, de notre milieu social, et liées à ce que notre entourage attend de nous. Et il étend son analyse aux comportements politiques.

      #Distinction #Violence_Symbolique #Habitus #Sociologie #Critique_du_Goût #Musique

    • En tout cas, ce qui est sûr, c’est que n’importe quelle musique non sollicitée, à fond dans une station de transports en communs, rend dingue et n’est supportable que le temps d’attente du prochain bus, de la prochaine rame. Et ce, sans convoquer ni Bourdieu, ni Mozart, ni Mireille Mathieu. Et que c’est effectivement utilisé dans certaines stations, dont celle à côté de chez moi, pour faire dégager jeunes et sans-abris qui stationneraient trop longtemps aux arrêts et dans les couloirs.

  • Le grand philosophe #Etienne_Balibar revient longuement sur son « Mai 68 » pensé comme un processus d’émancipation notamment à travers les guerres de #décolonisation ou de la transformation des rapports de production tant matériels qu’intellectuels(renversement de la valeur hiérarchique) et transmission d’un savoir émancipateur.
    http://www.dailymotion.com/video/xb54ak_l-ebranlement-68-etienne-balibar_news

    #Marxisme #Capitalisme #Communisme #Philosophie #Critique #Foucault #Althusser #Transformation #Société #Révolution #68 #Anti_autoritarisme #individualisme #Prolétariat #Servitude #Consommation #Vidéo

  • Interroger la politique, interroger le commun une conférence de #Jean-Luc_Nancy.
    http://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/interroger_la_politique_interroger_le_commun_jean_luc_nancy.8842

    Dans cette conférence, le philosophe Jean-Luc Nancy convoque tour à tour Platon, la Révolution française, Carl Schmitt, les soviets, Marx, Spinoza, Georges Bataille, Michel Foucault... pour interroger le/la politique, l’État, la démocratie et interroger surtout le concept, la possibilité et le sens du "commun", de #l'être-en-commun, de "l’être-ensemble" communiste. « Le communisme représente la protestation contre l’État, la demande, l’exigence que l’existence commune ne soit pas assumée par, ni déleguée à, ni représentée par, ni pris en charge par cette instance, l’État ».

    #Philosophie #Être #politique #Etat #Communisme #Marx #Foucault #Bataille #Spinoza #Vidéo

  • #Antigones : qui sont ces #anti-Femen ?
    http://www.lesinrocks.com/2013/05/30/actualite/antigones-qui-sont-ces-anti-femen-11399243

    Découvrir qui se cache derrière les robes blanches des Antigones relève du parcours du combattant. Comme avec les HomMen, un certain flou entoure ce groupe féminin né il a plusieurs mois et qui s’est seulement fait connaitre il y a cinq jours, à la faveur d’une action avortée menée dans le quartier de la Goutte d’or, à Paris. Le 25 mai, un groupe de jeunes femmes se dirige vers le Lavoir moderne, où les Femen ont établi leur QG, avec la ferme intention de leur dire leurs quatre vérités. Mais un cordon policier met fin à leur tentative. Le lendemain est diffusée une vidéo dans laquelle une vingtaine de jeunes femmes arborant des robes blanches et des sourires figés posent sagement tandis que deux membres prennent la parole à tour de rôle pour exposer les griefs du groupe contre les Femen. Elles déclarent notamment :

    “Femen, vous affirmez que le combat de la femme est féministe. Nous vous répondons qu’il est féminin. (…) Femen, vous revendiquez l’égalité entre les sexes. Nous vous répondons que c’est la complémentarité entre les hommes et les femmes qui fait la richesse de notre société.”

    Et de conclure :

    “Regardez-les, les vraies femmes. Elles sont devant vous, dignes, sourires aux lèvres, élégantes. (…) Femen, Femen, Antigones est devant toi.”

    #Conservatisme #Anti_féminisme #Patriarcat #Religion #Femme #Genre #Sexe #Nature #Culture

  • « J’accuse » a propos de la catastrophe au #bangladesh par Karl Abersteon.
    http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2013/05/jaccuse.html

    Il nous faut accuser même si le goût de l’accusation est passé de mode, pourfendre non pas les petits voleurs à la tire devant les grands magasins de luxe, mais les magasins de luxe eux-mêmes. J’accuse ces grands carrefours du chic et bon genre, non pas seulement de perpétrer le crime des savoirs-faire et des emplois qui ont été détruits massivement, sans état d’âme. J’accuse l’infamie de leur « dégraissage » sans nombre -nom odieux devenu bienséant- imposé à toutes les sociétés qui n’existent plus, étouffant toute création au bénéfice de la mondialisation. J’accuse, nous accusons tous autant que nous sommes et avec toutes nos forces, ces grandes Maisons, ces grandes marques, tous les grands qui ont perdu leur grandeur de ne songer qu’à détruire ce qui est Grand, d’être les maîtres d’œuvre de ce qui est vilain, laid, faisant de la laideur la seule ressource de vie sans que nul ne les condamne pour cette dévitalisation. Les délinquants que nous pourchassons tous les jours ne sont rien en comparaison du vol suprême commis au nom de la richesse, de la bleue piscine des créateurs de destruction. J’accuse cette engeance aux mains propres et au cœur sale de se retrancher derrière la moralité, de se scandaliser des sans-abris, d’afficher un air compassé devant les pauvres tout en créant à la vue de tous l’esclavage, détroussant les faibles, faibles de tous pays miséreux. J’accuse leur dentier gras de faire claquer le caviar, d’éclabousser de leurs restes tout ce qui vit sans ressentir le relent misérable qui en émane. Le goût des cadavres écrasés sous le poids de conditions de travail qui se réclament de plus en plus sans condition. J’accuse ces marchands de rêve de créer du cauchemar, de la maladie, de l’épidémie, de l’abjection. Je les accuse pour tous les corps écrasés, vendus, comme des carcasses de viande, des os, bientôt des abats recyclés avec tout le brillant d’un emballage ou le clinquant musical des grandes surfaces. J’accuse ces arracheurs d’entrailles, ces bouffeurs de rats qui traitent les hommes comme du bétail, je les accuse donc de revendre partout leur mauvaise conscience, leur défiscalisation indue, leurs titres de noblesse, leurs actions de grâce, leur sourire aux dents blanchis par des paradis artificiels dont nous ne voulons plus, avec comme nulle autre conséquence que celle de la détérioration du monde en ressources d’intelligence, d’énergie et de beauté.

    #Exploitation #Esclavage #Mondialisation #Prédation #Industrie_du_textile #Capitalisme

  • La France, favorisée par les marchés, comme ses banques too-big-too-fail, a pu économiser 24 milliards cette année. Privilège historique, sans doute..
    Les pays qui ont gardé la souveraineté de leur monnaie, c’est encore mieux.
    Par contre pour les autres, qui ont l’Euro et n’ont pas la main sur la BCE, c’est tant pis pour eux... Les marchés s’attaquent aux plus faibles...

    http://alternatives-economiques.fr/pourquoi-l-etat-francais-emprunte-a-des-taux-d-interet-auss

    Malgré leurs difficultés budgétaires, les Etats apparaissent toujours comme les emprunteurs les plus sûrs. Du moins ceux qui s’endettent dans leur propre monnaie : leur banque centrale nationale, pourvue du pouvoir de création monétaire, garantit qu’ils honoreront leurs engagements quoi qu’il arrive. C’est le cas des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou du Japon, qui empruntent à des taux encore plus bas que la France, malgré des comptes publics plus dégradés. Dans la zone euro, en revanche, la BCE n’est a priori pas censée jouer ce rôle. Aussi la possibilité d’un défaut sur les dettes publiques a- t-elle propulsé les coûts de financement de certains Etats à des niveaux insoutenables depuis 2010. Ce n’est pas le cas de la France pour l’instant. Pourrait-elle cependant les rejoindre et susciter à son tour la défiance des marchés ? Pour l’économiste américain Paul Krugman, cette crainte est erronée : « Les marchés savent que la BCE ne laissera jamais la France faire défaut ; sans la France, il n’y a plus d’euro » [1].
    Économies

    C’est donc plus à sa position centrale dans la zone euro qu’à sa vertu budgétaire que la France doit le privilège de s’endetter à bon marché. Malgré la morosité qu’elle trahit, cette situation a au moins le mérite de soulager les finances publiques. Alors que la dette publique s’est accrue de 40 % de 2008 à 2012, la charge de la dette a baissé de 8 % ! S’il avait fallu payer, sur les 1 834 milliards d’euros de la dette publique, le niveau de taux d’intérêt moyen enregistré depuis 1999, les administrations publiques auraient dû débourser 24 milliards en plus en 2012.

  • De L’extrême « visibilité » que sont aujourd’hui les icônes top-models et leurs corps glorifiés par un trop-plein de lumière jusqu’ à l’aveuglement.
    A propos du livre « Corps glorieux de la top-modèle » de Véronique Bergen par #Jean-Clet_Martin
    http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2013/05/corps-glorieux-de-la-top-modele.html

    C’est en effet la transparence du modèle qui l’emporte sur la copie, le brillant d’une diagonale intelligible capable de fournir le carré d’une figure que nul ne peut voir autrement que par les yeux de l’esprit. Et pourtant, les formes pures ne cessent d’emprunter aux strass et aux parures le jeu de leur gloire, le brillant de leur assise stellaire. On tiendra, au titre d’un argument sévère et exigeant, que l’Idée ajuste son fard et sa poudre étoilée à la gloire d’un corps, celui qui va au turbin de la lumière, monte sur le podium essentiel d’un découpage scénique fort calculé. Preuve en est l’intérêt dont Degas, Mallarmé autant que Valéry témoignent à l’aspect, à la spectralité évanouie des scènes les plus obscènes.
    La patine de l’Idée ne serait rien sans ce modèle qu’elle ignore, ce modèle offert aux regard les plus indiscrets, celui que la poursuite ronde de la lumière découpe, déchiquette, trucide en un carré scénique, un top d’une minute, d’un instant de rien du tout, simple éclat de vie qui abolit sa durée, l’éternise jusqu’au suicide. Le top modèle est le Christ inversé de l’Idée, sa gloire vampirisée par les éléments d’Euclide, par les partitions Platoniciennes qui arborent la perfection dure des schèmes mathématiques. Gloire des apparences diaphanisées par la splendeur des Idées épurées, épreuve de la superficie dont la nudité n’est que celle des Vérités les moins incarnées en apparence.

    #Icônes #Tops_models #Mode #Femme #Glorification #Mythe #transparence #Philosophie #Foucault #Platon #Ontologie #Littérature #livre

  • Edward SOJA | Justice Spatiale
    http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2013/02/edward-soja-justice-spatiale.html

    Le concept de Justice spatiale, énoncé par Le droit à la ville d’Henri Lefevbre en 1968, n’est autre qu’une tentative de la grande tradition figurative bourgeoise à résoudre, sur le plan d’une idéologie anachronique, les déséquilibres, les contradictions et les dysfonctionnements sociaux des villes ; et à la manière de Le Corbusier, l’on pourrait leur adjoindre le slogan : Urbanisme ou Révolution ! L’idée d’une Ville Juste est bien la preuve d’une contorsion intellectuelle pseudo-humaniste névrotique ; car l’on sait qu’il est illusoire de proposer des contre-espaces architecturaux, et plus encore urbains : la recherche d’une alternative inscrite au sein même de structures libérales qui conditionnent toute la nature de la condition du projet, est dans les termes une contradiction évidente et historique. L’arriération politique de ce groupe d’intellectuels est marqué par leur relance de l’éthique de l’architecture et de l’urbanisme, en leur assignant des missions politiques destinées à apaiser les tensions, un réformisme érigeant l’Existenz minimum urbain plutôt qu’une ville - une vie - idéales.

    Le géographe Ed Soja, principal théoricien de cette notion, reconnaît pleinement les limites politiques d’une telle vision optimiste, et si ces propositions humanistes ne sont guère convaincantes, ses critiques acerbes de ce qui est sont un véritable plaidoyer en faveur d’un renouveau de la critique politisée en urbanisme et en géographie urbaine ; critiques politiques depuis longtemps bien ancrées dans ces domaines en Angleterre, aux Etats-Unis et au Canada, au contraire de la France, où les revues d’architecture et d’urbanisme - subventionnées - se font l’écho et les portes-paroles des décideurs politiques, des acteurs financiers, et érigent les plus hauts piédestaux à leurs complices : les [st]architectes.

    #Lutte_urbaine #Activisme #Réformisme #Théories_Urbanisme
    #Architecture #Politique

  • Très bon article qui revient sur le livre(qui est au demeurant excellent) de #Grégoire_Chamayou « Théorie du drone » publié par la maison d’édition #la_fabrique.
    http://trahir.wordpress.com/2013/05/28/labrecque-chamayou

    En deux mots, les drones ont pour effet de transformer ladite situation de guerre en situation de chasse. L’« ennemi » au-dehors se voit ainsi métamorphosé en proie, et les sujets « domestiques » de l’État deviennent, à terme, autant de proies potentielles (sur ce point, voir en particulier la section « V. Corps politiques »). Les fonctions militaires et policières se confondent : il y a policiarisation de l’armée et militarisation des polices, qui s’équipent elles aussi en drones (non-armés, pour le moment). Ces fonctions se réarticulent selon la logique de l’innovation technologique voulant que la domination ne se refuse (pratiquement) jamais de nouveaux moyens. Les moyens, cependant, en viennent à moduler les fins. Il résulte de l’adoption du drone des crises dans l’éthique et la psychologie des combattants (voir notamment les sections « II. Ethos et psychè » et « III. Nécroéthique »), et surtout une réarticulation de cette catégorie elle-même, puisque les cibles des drones se voient, à toutes fins pratiques, privées de la possibilité de combattre. La notion de combat implique un minimum de réciprocité. Or, le sens de la « devise opérationnelle » du drone, projeter du pouvoir sans projeter de vulnérabilité (p. 22) tient précisément à l’unilatéralisation de la violence

    #Philosophie #Politique #Critique #Chercheurs #Drones #Droit #Militarisation #Territoires #Livre

  • Sans aucun doute le beau film jamais réalisé sur la guerre d’Espagne
    « Mourir à Madrid »(1963) de #Frédéric_Rossif.
    Prix #jean_Vigo.

    http://www.youtube.com/watch?v=3DEPyPeMxy0

    http://www.arkepix.com/kinok/DVD/ROSSIF%20Frederic/dvd_mouriramadrid.html

    Début 1963, Mourir à Madrid s’apprête à sortir dans les salles françaises. La commission de censure des films a accordé son visa à l’unanimité des voix moins une abstention. Malheureusement, il semble que l’ambassade franquiste exerce des pressions sur le Ministère des Affaires Etrangères, si bien que les projections sont interdites. Les journaux rapportent rapidement la nouvelle : « Le bon plaisir de Franco est (…) maintenant un argument auquel les Affaires Etrangères françaises sont de plus en plus particulièrement sensibles ; on sait d’ailleurs que c’est le Quai d’Orsay qui intervint pour mettre en cause la décision des censeurs. On en atteint ainsi ce degré paradoxal dans la logique du mariage franquisme-gaullisme que le gaullisme a concédé à Franco que dans un film français soit censurée, par exemple, une phrase de Franco lui-même. C’est ainsi Franco qui s’autocensure et cette auto-censure est le plus évident aveu de culpabilité. (4) ». Il faut ainsi opérer deux coupes sonores avant que le film ne sorte enfin au mois d’avril 1963. L’affaire de censure, qui a fait grand bruit et du même coup une excellente publicité, attire les spectateurs et les critiques qui acclament l’œuvre de Rossif. Surtout, le film touche au plus près de l’actualité, car Franco « fait exécuter Julian Grimau, le combattant de la liberté de l’Espagne (5) » deux jours après la sortie de Mourir à Madrid.

    #Guerre_civile #Espagne #Brigades_internationales #Anarchisme #Communisme#Fascisme #Franco #Religion #Monarchie #Révolution #Front_populaire #Ouvriers #Paysans

  • "Longue rencontre entre #Nicolas#Klotz, #Elisabeth_Perceval et #Jean-Luc_Nancy à Strasbourg, en 2009, dans la maison du philosophe, autour de son livre « Vérité de la démocratie ».
    Première partie
    http://vimeo.com/26750517

    Extrait de l’article suivant qui revient sur le livre de Jean Luc Nancy
    http://www.humanite.fr/node/49755

    Positivement, il s’agissait donc d’outrepasser cette « culture de calcul général - nommée "capital" », pour ouvrir (ou rouvrir) la possibilité de ce « partage de l’incalculable » sans lequel aucune démocratie n’a la moindre chance de tenir la promesse qu’elle recèle. Pour avoir fait peu de cas du « sans-valeur », de ce qui est « hors de toute valeur mesurable », les démocraties occidentales avaient abandonné au capitalisme la gestion du bien commun, s’exposant à une contestation sans mesure. Telle fut peut-être, selon Jean-Luc Nancy, l’inspiration critique la plus profonde du mouvement de 68, qui ne pouvait donc qu’en appeler à l’excès sous toutes ses formes. Cet excès, en définitive, n’est autre que celui qui fait la « vérité de la démocratie », à condition de ne pas faire de la démocratie le nom d’un régime politique parmi d’autres, mais justement l’emblème de ce franchissement des limites de toutes les formes politiques données. À ce titre, Vérité de la démocratie est à lire dans le prolongement de tous les livres où Jean-Luc Nancy a retracé les contours du problème politique, de la Communauté désoeuvrée à la Communauté affrontée en passant par Être singulier pluriel, pour ne citer que quelques titres majeurs.

    Deuxième partie
    http://vimeo.com/30547200

    #68 #Politique #Régime #Démocratie #Etat #Communisme #Socialisme #Philosophie #Rousseau #Marx #Livre #Vidéo

  • « Le Ballon rouge », une petite merveille du cinéma, 30 minutes d’une poésie à la Tati

    On a regardé ça ce soir avec les enfants, ils ont beaucoup plus aimé que Ninjago. Je partage donc ce chef d’oeuvre qui va rappeler leur enfance à certains vieux comme moi...

    Albert Lamorisse

    http://www.youtube.com/watch?v=NjDc8v3FVXU

    Ce film se déroule dans le quartier de Ménilmontant dans un Paris des années 1950, et suit les aventures d’un jeune garçon (joué par le fils d’Albert Lamorisse, Pascal). Ce petit garçon trouve un gros ballon rouge accroché à un réverbère. Commence alors une histoire d’amitié avec ce ballon qui suit de lui-même le petit garçon dans les rues de Paris. La jalousie d’une bande de garçons de son âge va mener ce film vers une fin à la fois tragique et magique.

    Réalisation : Albert Lamorisse
    Production et distribution : Films Montsouris
    Scénario et mise en scène : Albert Lamorisse
    Musique : Maurice Leroux
    Chef opérateur : Edmond Séchan
    Ingénieur du son : Pierre Vuillemin
    Montage : Pierre Gillette
    Directeur de production : Michel Pezin
    Assistants réalisateur : Edmond Agabra et André Fontaine
    Procédé : 35mm (positif et négatif), Technicolor, 1 x 1,37, son mono
    Durée : 36 min
    Sortie France : 19 octobre 1956

    Lire aussi
    http://demeninges.blogspot.no/2013/02/prendre-le-temps-de-souffler-dans-un.html

    #cinéma #film #années_50

  • Michel #Foucault a donné en 1981 une série de cours et de conférences à l’Université Catholique de Louvain intitulé « mal faire dire le vrai » sur la fonction de l’aveu en justice. Il interroge le rapport au présent à travers son parcours de philosophe de ses travaux et sa confrontation à l’expérience et la construction sociale de la légitimité du pouvoir.
    https://www.youtube.com/watch?v=132QZ_C3ovs&feature=player_embedded

    #Pouvoir #Droit #Gouvernementalité #Surveillance #Prison #Philosophie #Kant #Hegel #Nietzschze #Expérience #Folie #Psychiatrie #Histoire

  • "Dialogue avec Jean-Clet Martin, autour de son « Deleuze », paru aux éditions de l’Eclat"
    Un moment de radio intelligent,vif,lumineux en un mot captivant !
    http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2013/06/deleuze-perspectives-ethiques-entretiens.html

    Le livre de JCM (qu’on me permette cette abréviation) est vif, il se lit rapidement, il est imagé, recourt à des exemples. Il revêt ainsi une dimension pédagogique, évite le jargon et va à l’essentiel — encore que sur cette question il est permis de se demander si la philosophie de Deleuze peut s’attraper, si elle contient un cœur ou un noyau, un centre, une base… Y a-t-il une entrée privilégiée pour pénétrer la cathédrale ou faut-il se jeter du haut de son regard de lecteur pour atterrir quelque part au milieu de la toile d’araignée ? En offrant un parcours et non une thèse sur Deleuze, JCM privilégie l’intuition plutôt que le jugement. Tout le contraire de ce que dans un livre polémique, il y a de cela une quinzaine d’années, Badiou avait entrepris, notamment en mettant l’accent sur une notion difficile mais néanmoins cruciale chez Deleuze, celle de l’#univocité de l’#Être : comment un philosophe du multiple peut-il en appeler à une forme d’unité, ou plutôt qu’à une forme à un « réel » unaire, commun à tous, sans retomber dans un idéalisme, une abstraction, un platonisme ? (Et quel besoin de le faire ? Réponse : donner consistance au plan du vécu, de l’expérience, comme à celui de la pensée ou de la création.) #Badiou s’appuyait alors essentiellement sur Logique du sens pour disqualifier d’une part le règne des #simulacres (ou des étants) – Deleuze récuse effectivement la vérité au profit des puissances du faux -, d’autre part une conception de l’Être assimilé à un « réservoir infini de productions dissemblables » [2]. C’est que Badiou pense en termes d’Idée là où Deleuze pense en termes de force. Deleuze écrit au sujet du vitalisme (monisme) duquel il se réclame : « Le #vitalisme a toujours eu deux interprétations possibles : celle d’une Idée qui agit, mais qui n’est pas, qui agit donc seulement du point de vue d’une connaissance cérébrale extérieure ; ou celle d’une force qui est, mais qui n’agit pas, donc qui est un pur Sentir interne [3]. » Chacun sent différemment mais à travers son sentir, c’est la même force de l’être univoque qui s’affirme et qui dit « oui », même dans la lutte, a fortiori dans la lutte.

    #Philosophie #Deleuze #Spinoza #Borges #Beckett #Radio #Audio #Entre_là #Jean-Clet_Martin #livre

  • tiens, Global Voices verse dans la propagande pro-#big_pharma

    le problème évoqué est bien réel, mais il doit aussi être lié à l’absence de médicaments à prix abordables sur ces marchés… et donc, entre autres, aux actions de lobbying pro-#brevets de ces mêmes industriels du médicaments présentés ici comme des chevaliers blancs ; cf. #ACTA, sujet pas du tout évoqué par l’article…

    mélanger à dessein violations de #propriété_intellectuelle et problème des faux médicaments, c’est de la fraude intellectuelle

    >> Journée mondiale anti-#contrefaçon : Le cas des médicaments
    http://fr.globalvoicesonline.org/2013/05/26/146846

    Le 28 mai aura lieu la journée mondiale anti-contrefaçon. L’occasion de s’intéresser aux différents domaines frappés par ce fléau moderne, de l’art à la maroquinerie en passant par les parfums, le textile, les produits d’entretien ou encore les casques audio. (...)

    l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 10% des médicaments fabriqués sont des faux.


    Nombre d’incidents causés par de faux médicaments, par année. Graphique de PSI (domaine public).

    La contrefaçon de médicaments touche tous les pays, sans exception, qu’ils soient développés ou moins. Elle atteint parfois des proportions vertigineuses, comme pour le traitement du paludisme, bidon une fois sur deux. En Europe, elle représente 24% des saisies douanières, soit davantage que les cigarettes. En 2010, elle a généré 75 milliards de dollars de bénéfices. Plus que le marché de la drogue. Une situation grave sur le plan de la santé publique, combattue à grand renfort de mesures plus ou moins idoines, plus ou moins efficaces.

    Fer de lance de ce combat en France, le #Leem (les entreprises du médicament) s’est doté en 2003 d’un comité anti-contrefaçon. Il assure un lien en continuum entre industriels et autorités publiques (service des douanes, justice…). Vigie plutôt que réelle force de frappe, ce comité n’en demeure pas moins en première ligne dans le processus de modernisation des techniques anti-contrefaçon. Ces innovations sont de tous types : boîtes scellées, code-barres, hologrammes sur les emballages…

    Mais la lutte contre la contrefaçon passe aussi par une coopération accrue entre industriels et forces de l’ordre.

    #santé

    • j’ai envoyé une réponse sur le site (elle est « en modération ») :

      Cet article de propagande est d’une malhonnêteté alarmante. “La santé des citoyens a-t-elle vraiment un prix ?” Parlez-en au Leem et à l’industrie pharmaceutique, que vous présentez dans cet article comme le chevalier blanc. Car l’industrie est en partie responsable de la situation, du fait de son acharnement à maintenir les prix les plus élevés possibles, via les brevets, ce qui rend les médicaments inabordables dans les pays où, justement, on trouve le maximum de fakes. Est-ce un hasard ? Peut-on écrire un article pareil sans mentionner ce qui s’est passé avec ACTA ?

      En faisant passer un réel problème de santé publique (la tromperie sur la marchandise) pour un problème de propriété industrielle, les lobbyistes de big pharma veulent démontrer que leur propre comportement (la défense des brevets CONTRE la santé publique) serait en fait un comportement tout à fait favorable à la santé publique.

      La manipulation est habile et efficace ; hélas, il s’agit d’une fraude intellectuelle dangereuse.

      # 26 Mai 2013, 16:03

    • pour mémoire la « journée mondiale anti-contrefaçon » évoquée en début d’article est organisée par le lobby des lobbies de la propriété intellectuelle, le GACG, et en France le « Comité Colbert » (http://www.gacg.org/Member).

      Créé en 1954, le Comité Colbert rassemble 75 maisons françaises de luxe et 13 institutions culturelles. Elles œuvrent ensemble au rayonnement international ...

      (pas vraiment des amis de la santé publique mondiale comme Médecins sans frontières ou Act Up…)

    • à noter aussi, le graphique provient du lobby : « Pharmaceutical Security Institute »
      http://www.psi-inc.org

      The Pharmaceutical Security Institute, Inc., a notfor-profit, membership organization dedicated to addressing pharmaceutical counterfeiting issues, is based in Vienna, Virginia.

    • @Fil tu as lu les contributions de l’auteur (5 à ce jour).
      http://fr.globalvoicesonline.org/2013/04/13/143616

      J’ai eu du mal à dépasser le titre de celle sur l’ANI, mais après le premier paragraphe, j’ai craqué…

      Compromis sur le projet de loi sur l’emploi en France
      Mardi 9 avril, l’Assemblée nationale a entériné le projet de loi sur l’emploi. Une transposition légale qui sanctionne avec succès des mois de négociations au cours desquels les partenaires sociaux ont su s’entendre pour améliorer la flexibilité des entreprises sans nuire à la sécurité des salariés. Voilà qui tord le cou aux clichés sur la culture du conflit à la française et qui prépare un terreau fertile de compétitivité pour l’avenir.

  • « Perception morale, représentation sociale : les #afro-américains dans les séries télévisées américaines. L’exemple du Cosby Show et de The Wire »
    http://www.raison-publique.fr/article586.html

    En 1952, #Ralph_Waldo_Ellison abordait avec L’Homme invisible la question de la visibilité sociale des noirs dans la culture américaine : et ce qu’il mettait d’abord en avant, de manière fameuse, c’est l’aveuglement systématique et socialement organisé de toute une partie de la population. La situation a manifestement bien changé depuis, en partie parce que le mouvement des droits civiques a fait son oeuvre. Mais les succès sont partiels et la réalité de la pauvreté noire reste indéniablement l’un des traits caractéristiques de la société américaine, que les séries télévisées, selon leur projet, reflètent ou masquent au contraire pour le plus grand confort du public blanc, ou noir. On peut tirer de ces remarques des enseignements qui dépassent le cadre des #États-Unis : car le problème, plus généralement, est celui de comprendre ce qui permet de constituer une unité #politique quand les réalités sociales sont fragmentées. Les séries télévisées, de ce point de vue, sont bien évidemment un symptôme et pas une solution. D’abord, parce qu’elles obéissent aux impératifs propres de l’#industrie_culturelle qui n’a rien à voir avec les urgences politiques. Ensuite parce que, comme le reconnaissent eux-mêmes les auteurs de #The_Wire, si leur but est nettement sociologique, voire politique, rien ne dit comment chaque spectateur va accueillir la série, ni les conséquences pratiques que cela peut avoir

    #Ségrégation #communautarisme #Altérité #Sida #Médiologie #Série #Télévision

  • Un continent littéraire inépuisable que sont les" dits et écrits" de Michel Foucault. Une pensée en mouvement qui ne cesse d’interroger et penser l’histoire,l’actualité, les idées... Paru à l’époque en quatre volumes, ils existent aujourd’hui en deux volumes dans l’excellente collection #Quarto chez #Gallimard
    http://www.ina.fr/video/I07302844

    Après un extrait de « Lecture pour tous » du 15 juin 1966, François EWALD présente les « Dits et écrits » de Michel Foucault , textes écrits par le philosophe de 1954 à sa mort en 1984, en France et dans le monde entier et rassemblés dans quatre volumes. #Arlette_FARGE parle du bonheur qu’elle a eu en lisant ces textes. #François_EWALD évoque le reportage de #FOUCAULT en Iran, dont il a soutenu la révolution de 1978. Avant de mourir, Michel FOUCAULT travaillait sur la notion de l’amitié. #Jean-Pierre_FAYE se souvient de son amitié avec FOUCAULT, de son rire, de l’affaire iranienne, de sa maladie, de l’affaire Klauss Croissant, de sa défaite par rapport à l’histoire qui a été plus rapide que lui.

    #Philosphie #Histoire #littérature #Politique #Ethique

    • Il me semble utile de préciser que l’un des intervenants sur cette #vidéo, le renégat François Ewald (http://fr.wikipedia.org/wiki/François_Ewald) est aujourd’hui directeur de l’École nationale d’assurances. Il fut l’un des tenants de la « justice prolétarienne » à la G.P, c’est-à-dire d’une conception punitive de la politique à laquelle il est en quelque sorte resté fidèle tout en changeant de côté de la barricade. Si il a travaillé avec Foucault, il a fait son chemin depuis, ce qui l’a conduit à devenir un #intellectuel_organique du patronat, l’un des initiateurs de la « refondation sociale » patronale qui a présidé à la transformation du CNPF en Mouvement des entreprises de France (#MEDEF) en 1998.

      L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du #risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance » . Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      "Refondation sociale" patronale : Le gouvernement par l’individualisation, #Maurizio_Lazzarato
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279

      Peut-on définir la « refondation sociale » du Medef comme un projet bio-politique dans le sens foucaldien du terme ? Y a-t-il un transfert de souveraineté de l’État à l’entreprise, de ses fonctions biopolitiques ? Sommes nous confrontés à une sorte de privatisation de la biopolitique ? La refondation sociale annonce une volonté de « gouverner la société » en partant de l’entreprise. Elle affiche la détermination patronale à « gérer la vie » des individus du point de vue de la logique du profit.

      Refondation sociale patronale : Le Pare, une entreprise travailliste à la française
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3184

      Avec le Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi) il s’agit de régler le marché du travail par le biais de restrictions dans l’accès au salaire socialisé, de prévenir et de circonvenir ainsi une mobilité qui est toujours un objet de conflit. Un dispositif qui s’inscrit parfaitement dans la volonté du Medef de définir pour toute la classe dirigeante une nouvelle discipline du travail

      Le projet du Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi) découle directement du consensus politique autour de ce qui est communément appelé « l’activation des dépenses passives ». En ce sens, la réponse de Lionel Jospin au mouvement des chômeurs et précaires en 1997-1998 était très claire : quelques aides financières et un fonds d’urgence (« le milliard Jospin ») accompagnaient la réaffirmation d’une orientation de principe, à savoir, le choix d’ « une société fondée sur le travail et non sur l’assistance. »
      Cette réponse était une fin de non recevoir à la revendication d’un revenu garanti pour tous que portait le mouvement. Depuis, des changements au sein du patronat organisé ont permis à celui-ci de redevenir un acteur politique. Une fraction du patronat issue des « services » (assurance, banque) construit actuellement son hégémonie sur la faillite politique du patronat industriel fordien de la métallurgie. Le Medef succède ainsi au CNPF et propose un projet qui synthétise et approfondit la restructuration de l’organisation du travail et de ses marchés à l’oeuvre depuis 25 ans. Avec pour toile de fond la décomposition d’une droite en mal de projet, le Medef initie une « refondation sociale » qui a, logiquement, pour premier volet la réforme de l’assurance-chômage.

      #chômage #précarité #capitalisme #restructuration #individualisation #gouvernementalité #refondation_sociale

    • Oui ! Un échantillon (vous en trouverez davantage à l’url indiqué ci-dessus) :

      Jack Lang. (...) Protecteur des renégats
      Tu as la futilité des girouettes, et le je-m’en-foutisme élégant de l’apparatchik un peu marginal ; aussi tes « convictions » ne t’incluent-elles pas au nombre des véritables renégats, objets de ce livre. Mais tu fus, si trop futile même pour le reniement, le maquereau, le grand protecteur des nouveaux renégats. Grâce à toi, le plus fou-fou des ministres, « l’imagination au pouvoir » des murs de la Sorbonne a servi de devise et d’excuse pour le rachat, en vrac, des intellos et #artistes de toutes tendances ; pas si fou, au fond, tu as fait des écrivains, des peintres, des #journalistes, que tu as arrosés, décorés, traînés en avion de cocktails – plus du tout Molotov, sauf la vodka – en buffets-champagne, tes complices ou tes esclaves. D’accord, la « fête gauchiste » d’autrefois était un tantinet ridicule, mais le placage du verbalisme généreux sur le bal des #nantis, sur les mondanités du #Versailles #socialiste, ce fut odieux. Protecteur des Arts et Lettres, tu fus leur proxénète.

      #renégat

  • «L’ina ouvre les portes de l’enfer»
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/05/23/l-ina-ouvre-les-portes-de-l-enfer_3416404_3246.html

    Pour comprendre dans quelles conditions ces films ont été précipités en enfer, il faut remonter dans le passé. Plus précisément à la présidence du général de Gaulle, au début des années 1960. Souhaitant contrôler les journaux d’informations à la radio et à la télévision - « les voix de la France » -, le président de la République avait mis en place un système de censure que les journalistes avaient bien du mal à contourner. A la tête de ce système, on trouvait Alain #Peyrefitte, ministre de l’information depuis 1962, chargé des basses oeuvres audiovisuelles. Chaque matin, il réunissait dans son bureau les responsables de la radio et de la télévision, à qui il dictait le conducteur quotidien de leurs différents journaux. Ensuite, il les faisait surveiller par quelques fonctionnaires du service de liaison interministériel pour l’information (SLII), organisme interne de son ministère chargé, jusqu’en 1969, de contrôler la « bonne conduite » de la #radio et de la #télévision. Rien n’échappait à ces hommes de l’ombre dont le zèle frôlait souvent l’abus de pouvoir. Ainsi, lorsqu’un reportage traitait d’un sujet politiquement sensible ou que des images ou des commentaires ne plaisaient pas, il était immédiatement envoyé en "enfer.

    #Films #Censure #archives #Ina

    • Pour échapper à cette censure, certains avaient trouvé une tactique. Le journaliste Michel Honorin, grand reporter aujourd’hui disparu, explique dans Voyage au centre de l’info que les censeurs disposaient, dans la salle de projection, d’une lumière installée sur leur siège qu’ils allumaient pour noter les scènes à couper. « Lorsqu’on voulait passer une séquence litigieuse, dit-il on la faisait précéder d’images provocatrices qui obligeaient le censeur à allumer sa lumière, afin de prendre des notes. Pendant qu’il écrivait, il ne pouvait pas voir la séquence qui aurait pu poser problème. C’est une astuce que nous avons beaucoup utilisée. »

      #ruse #insoumission

  • « faire L’idiot avec Deleuze »
    "http://philo.over-blog.com/article-faire-l-idiot-avec-deleuze-nouveaute-fevrier-2013-112672178

    Faire l’idiot, est-ce un moyen de résister aux puissances établies ?
    Dans un cours à #Vincennes, Deleuze déclarait que « philosopher, c’est faire l’idiot ». Le personnage de l’#idiot a d’ailleurs une place importante dans la philosophie deleuzienne. Le prince Mychkine de Dostoïevski, le #Bartleby de H. Melville, sont les héros deleuziens par excellence, en ce qu’ils sont porteurs d’une même indétermination fondamentale. L’idiot est une figure, un intercesseur des intuitions ; il donne au système de #Deleuze une cohérence et à sa #politique ses orientations principales. Une #politique de l’idiot permet de faire valoir autre chose que ce que proposent aujourd’hui les organisations et les programmes politiques

    #Philosophie #Concept #Dostoïesvski #Melville #Littérature #Livre

  • "Comment les détracteurs de la théorie du « genre » se mobilisent"
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/25/comment-les-detracteurs-de-la-theorie-du-genre-se-mobilisent_3180069_3224.ht

    En mars, l’Union nationale inter-universitaire (UNI), association étudiante de droite très active dans la contestation contre le « mariage pour tous », a ainsi fondé l’Observatoire de la théorie du genre, proposant d’"ouvrir les yeux sur la théorie du genre", une « idéologie [...] qui vise à remettre en cause les fondements de nos sociétés ’hétéro centrées’, de substituer au concept marxiste de la lutte des classes, celui de la lutte des sexes ». Ce discours très radical, outre le fait qu’il illustre une mauvaise compréhension de ce que sont les études sur le genre, est représentatif des « éléments de langage » repris dans la sphère conservatrice et catholique.

    #Genre #Identité #Sexualité #Conservatisme