• Faits marquants de l’actualité internationale
    https://www.aa.com.tr/fr/monde/faits-marquants-de-lactualit%C3%A9-internationale/3102251

    Gouvernement de Gaza : l’armée israélienne a pillé 25 millions de dollars en argent et en objets en or

    Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré, samedi, que, depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a pillé de l’argent et des objets en or dans la Bande de Gaza, pour un montant d’environ 25 millions de dollars.

    Il a affirmé avoir noté « des dizaines de témoignages de résidents de la Bande de Gaza concernant le vol par l’armée d’occupation israélienne, au cours des 92 derniers jours, de sommes d’argent, de l’or et des objets de valeur estimés à 90 millions de shekels (24,5 millions de dollars). »

    « Les vols ont eu lieu sous diverses formes, la première étant aux points de contrôle, comme la rue Salah al-Din, où ils ont dépouillé des habitants déplacés du nord de la Bande de Gaza vers le sud, de leurs sacs contenant leurs biens de valeur tels que de l’argent, de l’or et des objets de valeur », a déclaré le Bureau.

  • TÉMOIGNAGE. Une agence immobilière victime de cyberharcèlement : un ancien locataire se venge pour une caution non remboursée
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/temoignage-200-appels-bloquant-le-standard-faux-avis-us
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/aMwdrT2oG1yg81Cy0qv0naJi-68/930x620/regions/2024/01/04/cyberharcelement-6596c32c43752596981743.jpg
    Il y a quelques jours seulement, de fausses images montrant des appartements mal-entretenus circulaient lorsque des clients tapaient « SITEA » sur Google. • © Laurence Boffet / FTV

    L’homme en cause discrédite directement SITEA sur Google en se cachant derrière son anonymat numérique. « Il nous nuit avec des faux avis et des fausses photos » reprend Bruno Deumie. « Quand des clients tapaient SITEA sur Google, ils tombaient sur des photos d’appartements complètement ravagés, avec des punaises de lits, des cafards, faisant croire que c’était l’agence qui mettait ça en ligne » fustige l’#agent_immobilier

    [...]

    Qui est à l’origine de cette campagne de harcèlement et pourquoi ? Il faut remonter à avril 2023 pour trouver l’explication. Ce harceleur est un ancien locataire de l’agence : il n’accepte pas qu’elle ne lui rende pas sa caution de 450 euros. « L’appartement loué en avait pour 7.000 euros de dégradations. Ce monsieur n’a pas compris la contrepartie financière qu’il devait y laisser » rembobine Bruno Deumie.

    des sans-dents qui mordent ?

    #logement #agence_immobilière #caution

  • En 2024, ne plus être courageuses ni formidables par Lola Lafon (tribune, texte intégral)

    N’attendez pas des femmes qu’elles changent seules les règles d’un système dont elles sont victimes, d’un ordre du monde qu’elles n’ont pas contribué à créer. Acceptez de voir vos certitudes, vos désirs questionnés. Agissez et prenez le relais. Mais le temps presse.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/en-2024-ne-plus-etre-courageuses-ni-formidables-par-lola-lafon-20240105_T

    En ces premiers jours de l’année, où on rêve et on souhaite, mon vœu est qu’on arrête de célébrer la force et le courage des femmes. Qu’en 2024, on leur accorde la possibilité de ne pas être formidables. De ne plus être courageuses. Qu’on cesse enfin de glorifier leur capacité à encaisser. Qu’elles soient les premières concernées ou qu’elles soutiennent celles qui dénoncent les violences sexuelles, elles sont nombreuses à être épuisées, usées, qui prennent de plein fouet les tribunes nauséabondes, la remise en cause de leur parole, l’indifférence et même, la prose méprisante d’un discours présidentiel.
    Demandez à vos sœurs. A vos copines. A vos collègues

    Aujourd’hui, à ceux qui se tiennent en retrait tout en assurant les femmes de leur soutien, j’aimerais demander ceci : où est-il, ce soutien ? Pourquoi est-il si mesuré, pour ne pas dire inexistant ? Est-ce l’illusion que sur ce champ de bataille, ils ne connaissent personne ? Qu’aucune proche n’est concernée ? Est-ce un déni de ces évidences-là : que grandir dans la peau d’une femme, c’est, au mieux, avoir échappé au pire. C’est, dès l’enfance, se méfier, craindre ceux qu’on est éduquées à aimer. C’est avoir le choix entre renoncer à être libre ou à risquer sa vie. C’est perdre un temps infini à élaborer des stratégies de vigilance, au quotidien : une armure qui finit par ressembler à une cage.

    Si, en 2024, tout ceci fait encore débat, alors, peut-être faut-il extirper de l’ombre ces histoires que tant de femmes dissimulent à leur fils, à leur mari, à leurs amis. Qu’elles racontent. Qu’elles leur disent à quel âge elles ont eu, pour la première fois, le sentiment d’être une proie. A quel âge, la main brutalement intrusive d’un ami de la famille, d’un oncle, d’un grand-père, d’un médecin ? L’insistance aveugle d’un petit ami, à l’adolescence ? A quel âge le souffle court, la gorge serrée, la nausée et la rage ? La révélation qu’on parle sans être entendue ou crue ? A quel âge, l’apprentissage du silence ? Interrogez votre grand-mère. Votre mère. Demandez à vos sœurs. A vos copines. A vos collègues. Questionnez celles dont l’entourage vante la « solidité ». Celles qui assurent qu’il ne leur est jamais rien arrivé de grave. Demandez-leur ce qui leur est arrivé de pas grave.

    Demandez aux femmes le nombre de fois où le sexe a été quelque chose qu’on « consent » à donner sous la pression, qu’elle soit amoureuse, économique, professionnelle ou affective. Parce que c’était plus simple. Parce qu’on n’osait pas faire autrement. Dire « oui » parce qu’on n’a pas appris à dire « non ». Ces mots qui vous seront confiés, considérez-les comme une photographie révélée ; celle d’un espace souterrain que vous ignorez : le paysage intime, tristement secret, des femmes que vous côtoyez.
    Vous n’avez pas idée de l’ampleur de cette colère

    Ces mots formeront une liste, une énumération. Sans doute sera-t-elle aride, répétitive. Vous entendrez, je le crains, les mêmes récits. Les mêmes souvenirs. Vous arguez que vous n’êtes pas responsables des abjections commises par d’autres. Mais ces « autres », ce sont parfois vos amis, vos collègues, vos voisins, vos pères, vos fils. Vous les connaissez. Votre rôle, dans cette histoire, ne peut se borner à endosser celui, flatteur, du type bien qui compatit. De celui qui attend, en coulisses, l’issue d’un combat qui ne le concerne jamais. N’attendez pas des femmes qu’elles changent seules les règles d’un système dont elles sont victimes, d’un ordre du monde qu’elles n’ont pas contribué à créer.

    Les tribunes, les livres, les films, les podcasts de celles qui combattent l’impunité sont empreintes de trop de colère ? Vous n’avez pas idée de l’ampleur de cette colère, qu’elle soit toute neuve ou ancienne, si ancienne, comme celle qui vrille votre mère, votre grand-mère. Vous n’en avez pas idée, car elles ont dû apprendre à la taire. A ne pas déranger. N’exigez pas sans cesse de celles qui parlent qu’elles vous rassurent sur votre probité. Acceptez que leurs mots vous inquiètent. Acceptez de voir vos certitudes, vos désirs questionnés. Et renversés.

    Enfin, ne vous targuez pas d’être des alliés. Agissez et laissez les discriminé·e·s en décider. Y a-t-il trop d’impératifs dans ce texte ? C’est que le temps presse. Manque-t-il de nuances ? Ce mot justifiant qu’on reste prudemment spectateur. Ce mot qui met à égalité tous les récits, toutes les postures. En 2024, souhaitez à celles qui, sans relâche, alertent, d’avoir ce luxe dont vous jouissez : celui de pouvoir parler d’autre chose. De penser à autre chose. De pouvoir écrire autre chose. Prenez le relais, reprenez ce qui, dans ce mouvement mondial, vous appartient, aussi.

  • Shlomo Sand, historien israélien : “Je ne suis pas ‘pour’ un état binational mais on n’a pas d’autre solution”
    https://www.telerama.fr/livre/shlomo-sand-historien-israelien-je-ne-suis-pas-pour-un-etat-binational-mais


    Les Palestiniens ont été chassés de leurs maisons par des soldats israéliens lors de la guerre de 1948. Photo Pictures From History/TopFoto/Roger-Viollet

    Dans son passionnant ouvrage qui vient de paraître au Seuil, l’historien Shlomo Sand repose la question d’une solution à deux États et revient sur la génèse du #sionisme pour tenter d’y voir plus clair et d’espérer malgré toute cette folle violence. Entretien.

    Imaginer, au paroxysme de la violence actuelle, qu’Israéliens et Palestiniens puissent un jour vivre côte à côte, au sein d’un État binational, semble une folle utopie. C’est pourtant, comme le met en lumière l’historien israélien #Shlomo_Sand dans son nouvel ouvrage, Deux Peuples pour un État ?, ce que de nombreux intellectuels juifs installés en #Palestine, dès la fin du XIXᵉ siècle et jusqu’à la création d’#Israël en 1948, ont souhaité ardemment. Beaucoup de penseurs sionistes craignaient qu’un État juif exclusif sur une terre peuplée en majorité d’Arabes n’entraîne un conflit sans fin. Aucun ne souhaitait « une solution à deux États », que l’intrication des populations semble désormais rendre impossible. N’y aurait-il d’autre perspective que l’enfermement, la répression, le déplacement, l’expulsion ? Relire l’histoire du sionisme, avec Shlomo Sand, redonne de l’espoir.

    Écrit avant les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements sur Gaza, votre livre serait-il différent si vous l’écriviez aujourd’hui ?

    Dès mon introduction, j’écrivais que, du fait de l’alliance croissante entre #religion et #nationalisme radical, des deux côtés, israélien et palestinien, nous étions condamnés à traverser des catastrophes. Une maison d’édition anglaise m’avait demandé d’ajouter une postface plus optimiste ! Certes, personne ne pouvait envisager le choc inouï du #7_octobre, cette sauvagerie du Hamas. Je suis également bouleversé par les milliers de civils palestiniens que nous tuons à #Gaza. Mais Ariel #Sharon [cofondateur du Likoud, parti de droite israélien, et qui fut plusieurs fois ministre, jusqu’à diriger le gouvernement entre 2001 et 2006, ndlr] a été le premier bâtisseur du Hamas, qu’il envisageait comme un contrepoids à l’OLP. Il a tout fait, ainsi que Benyamin Netanyahou, pour favoriser son émergence. J’ajoute qu’en Israël tout le monde sait que Yahya Sinouar, le petit Staline du Hamas, est l’enfant d’une famille originaire de Ashkelon, qui s’est réfugiée dans le camp de Khan Younès en 1948. Abdessalam Yassine, fondateur du Hamas, était né près d’Ashkelon, poussé lui aussi avec sa famille à Gaza par Israël. Refuser de voir que 60 % des Gazaouis sont venus des lieux où nous, Israéliens, habitons maintenant, c’est être aveugle. On ne peut pas comprendre le 7 octobre sans connaître l’Histoire.

  • BALLAST • Active Clubs : une plongée dans la violence d’extrême droite
    https://www.revue-ballast.fr/active-clubs-une-plongee-dans-la-violence-dextreme-droite

    Alors que le recours à la vio­lence fait de plus en plus consen­sus au sein de la facho­sphère, le mou­ve­ment des Active Clubs pré­tend com­bler une lacune : celle du manque d’ap­ti­tude aux raton­nades de ses mili­tants, tout en orien­tant les esprits des fas­cistes vers les idéo­lo­gies néo­na­zies et supré­ma­cistes blanches. Après la vio­lence gra­phique, sup­po­sée inti­mi­der et dégra­der les biens des « gau­chos », les for­ma­tions d’ex­trême droite radi­cale mul­ti­plient leurs actions, inten­si­fiant une autre forme de vio­lence, qui endom­mage les corps de leurs enne­mis désignés.
    .../...
    L’extrême droite radicale est en pleine transformation, adaptant et restructurant son idéologie. Influencée par le populisme historique du FN/RN, de négationnistes comme François Duprat, ainsi que par des idéologues tels que Dominique Venner, elle intègre diverses influences. Si cela génère des scissions au sein de ces groupes, cette stratégie de recrutement finit par se révéler fructueuse, attirant des éléments plus radicaux et enclins à l’affrontement. Il est crucial de souligner que l’extrême droite partisane n’a jamais été aussi puissante en France. Par conséquent, l’extrême droite radicale se sent de plus en plus à l’aise et protégée par un système qui normalise les discours et les violences racistes. Face à la montée des violences perpétrées par l’extrême droite à l’encontre de militants, de défenseurs des droits humains et même d’élus — autant d’incidents souvent minimisés par les médias — la question se pose : comment la gauche antifasciste, cherchant à établir un rapport de force avec ces groupuscules violents, va-t-elle évoluer et se renforcer alors que la France s’avère de plus en plus fascisante ? Confrontée à un nombre croissant de fascistes et de néonazis qui s’arment et se préparent à la confrontation physique, la gauche antifasciste doit envisager sa propre consolidation.

    • J’ignore s’il y a une qualification juridique internationale. En France, a priori on n’évoque ni crime de guerre ni crime contre l’humanité, mais depuis Carpentras on a aggravé la qualification :

      Le terme juridique de « profanation » est apparu en France dans les années 1990[réf. nécessaire]. Auparavant, seule la « violation de sépulture » (dégradation matérielle d’une tombe) définie par les Articles 225-17 et suivants du Code pénal [archive] était punie : jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende lorsqu’elle a été accompagnée d’atteinte à l’intégrité du cadavre et a été commise à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, des personnes décédées à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. De plus, l’Article 16-1-1 du Code civil [archive] précise que « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence. » La « profanation » relève d’un acte symbolique sur plusieurs tombes4.

    • Par contre, les soldats israéliens qui retournent un cimetière palestinien le font en sachant pertinemment qu’ils commentent une profanation extrêmement grave. Parce que dans leur propre religion c’est un tabou bien connu :
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/08/02/selon-la-loi-juive-les-corps-doivent-etre-enterres-dans-leur-integralite-l-o

      L’intégrité du corps des morts, dans ce conflit, c’est un enjeu déjà connu et documenté, comme dans l’article ci-dessus. Retourner un cimetière et déterrer les cadavres, ça n’est pas un « incident » anodin.

  • La technocritique devant ses calomniateurs

    Quelques observations

    Suite à la publication du texte "Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel • Histoire de dix ans"

    https://seenthis.net/messages/1029340

    https://seenthis.net/messages/1029970

    Voici les réponses qui ont été publiées :

    1. Anaïs G.
    https://www.infolibertaire.net/reponse-naufrage-reactionnaire-du-mouvement-anti-indus

    2. « Naufrage réactionnaire » : la plaidoirie de la défense
    https://lille.indymedia.org/spip.php?article36165

    3. Qui a peur de la critique anti-industrielle ?
    https://collectifruptures.wordpress.com/2024/01/06/qui-a-peur-de-la-critique-anti-industrielle

    4. #Annie_Gouilleux, La nébuleuse (soi-disant) anti-autoritaire…
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/07/annie-gouilleux-la-nebuleuse-soi-disant-anti-autoritair
    Laquelle prépare une sorte de biographie de #Paul_Kingsnorth pour montrer à quel point il est "fasciste" et "pro-Trump"...

    5. Une lettre du "fasciste" #Olivier_Rey à Vincent Cheynet
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/16/une-lettre-dolivier-rey-a-vincent-cheynet

    6. Édouard Schaelchli, « À chacun son fascisme ? »
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/24/edouard-schaelchli-a-chacun-son-fascisme
    Franchement, on se serait bien passé des petites obsessions de ce monsieur.

    7. Sébastien Navarro, Avant de tous y passer
    http://acontretemps.org/spip.php?article1033
    Recension d’un livre de #Derrick_Jensen qui commence par qqs commentaires sur le torchon.

    Je mettrait à jour ce fil à mesure que de nouvelles réponses vont arriver...

    #technocritique #critique_techno #postmodernisme #calomnie #Naufrage_réactionnaire

  • Israël- Palestine : « Un Etat binational arrivera après plusieurs catastrophes » avec Shlomo Sand
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-06-janvier-2024-4341205


    à partir de 27:00

    La paix ne pourrait passer que par la naissance d’un Etat binational. C’est la thèse du dernier livre de l’un des plus grands historiens israéliens. Shlomo Sand signe « Deux peuples pour un État ? » aux éditions du Seuil. Une réflexion sur les origines du sionisme et l’identité israélienne.
    Avec

    Shlomo Sand Historien israëlien spécialisé dans l’histoire contemporaine

  • Bertrand Badie : « Le centre de gravité occidental a vécu » | Illustré
    https://www.illustre.ch/magazine/le-centre-de-gravite-occidental-a-vecu-668974

    – L’année 2023 est-elle l’année la plus calamiteuse depuis 1945 ?
    – Bertrand Badie : Difficile à dire. Mais il est évident qu’elle restera dans les mémoires. Pas seulement à cause de ces guerres proches et sinistres (Israël-Hamas, Russie-Ukraine), mais parce qu’elle aura été le révélateur de transformations de fond que nous avons été incapables d’identifier, ou que nous avons ignorées, et qui s’affichent désormais à l’œil nu. En réalité, nous restons convaincus de vivre encore dans le monde fondé en 1945 sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, mais c’est une illusion complète.
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    - Pour quelles raisons ?
    – Nous feignons de croire que les rapports classiques entre les principales puissances ont le pouvoir de tout régler. Nous imaginons vivre dans un monde « unifié », au sein duquel tous les acteurs donneraient la même signification à tout. Or, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette vision du monde était déjà caduque, mais nous n’y avons pas pris garde. On pressentait alors l’avènement d’un nouvel ordre dont le centre de gravité multiséculaire, l’Occident, allait céder du terrain au profit d’autres formes de pouvoir. Malheureusement, les dirigeants, occidentaux en particulier, sont restés bloqués sur la compétition entre puissances, sous l’emprise de la notion périmée de souveraineté. Ils refusent de comprendre que la mondialisation a consacré l’interdépendance et la mobilité, et s’acharnent par exemple à dénoncer la migration, à la considérer comme transgressive. L’ensemble Europe-Amérique du Nord ne s’est pas vraiment remis en question, alors que tout a changé. Il se comporte comme s’il était resté le seul centre actif du monde.

    - En quoi consiste concrètement cette « sécurité globale » que vous venez d’évoquer ?
    – L’insécurité humaine ne cesse d’augmenter. La faim dans le monde fait 10 millions de morts par an, l’équivalent de huit attaques sur le World Trade Center de New York chaque jour. L’insécurité sanitaire, on en sait quelque chose depuis la pandémie de Covid-19. L’insécurité climatique, je n’ai pas besoin de dresser le tableau, elle est partout. Un exemple ? La désertification progresse de 10 centimètres par heure au Sahel. Et tous ces facteurs tuent une seconde fois en devenant le vrai déclencheur des nouvelles guerres. On ne peut pas concevoir les conflits en Afrique (Sahel, Congo, Corne de l’Afrique) et tant d’autres ailleurs sans avoir en tête ces paramètres.

    - Au fond, est-ce que ce ne sont pas les valeurs occidentales (démocratie, droits de l’homme) qui sont refusées ?
    – La démocratie et l’Etat de droit sont certes les valeurs communes de l’Occident, mais pas depuis très longtemps, si l’on aborde les choses avec un minimum de profondeur historique. Du temps de mes parents, les « valeurs » européennes étaient portées par l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, donc arrêtons de grâce cette géopolitique des valeurs ! Et puis je ne crois pas sociologiquement à l’effectivité des valeurs collectives. Dans une société donnée, en France ou en Suisse, il n’y a pas homogénéité de valeurs, elles sont interprétées de manière très différente par différents segments de la population. Quand on présente Israël comme la pointe avancée de l’Occident démocratique et vertueux au Moyen-Orient, on voit bien que l’axiome ne tient pas. La colonisation en Cisjordanie, la négation du peuple palestinien et de ses droits, le carnage à Gaza sont autant d’éléments qui nous mettent, nous les « Occidentaux », sur un plan d’égalité avec tous les autres peuples. Il n’y a pas de peuple plus vertueux que d’autres ; il n’y a pas d’histoire plus noble que d’autres. Il y a, dans chaque histoire, un combat incessant entre une idée d’humanité et la volonté destructrice de déshumaniser. Les relations internationales sont, au fond, la science des souffrances humaines.
    Par Serge Enderlin publié le 2 janvier 2024 - 01:23

    #Géopolitique

    • Au fond, est-ce que ce ne sont pas les valeurs occidentales (démocratie, droits de l’homme) qui sont refusées ?

      Extraordinaire…

      Et dans un premier temps Badie en est même désarçonné…

      Le poids de l’auto-intoxication est phénoménal

  • Le gouvernement embarrassé par un “deepfake” visant Marine Le Pen
    https://www.politico.eu/article/france-gouvernement-deepfake-marine-le-pen

    Alors que le gouvernement français fait de la régulation des deepfakes l’un de ses combats dans le monde numérique, ces trucages destinés à tromper le public ont fait leur entrée dans la bataille politique par le biais d’un représentant du parti présidentiel lui-même.

    Loïc Signor, porte-parole de Renaissance, s’est attaqué à Marine Le Pen en la mettant en scène dans un montage généré par intelligence artificielle, publié sur la plateforme X. De quoi créer un précédent dans le débat français, à quelques mois des élections européennes.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1741512612028850177/vid/avc1/1280x720/a0l3yNErDff2P_PZ.mp4

    • Après, assimiler le simple fait de parler russe au fait d’être financé par un gouvernement autoritaire, ça n’a pas l’air de poser de problème. (Fais un montage de Macron qui se mettrait à parler en hébreux, tu vas voir du pays.)

    • déshumaniser / diaboliser l’ennemi…

      en même temps, la question est loin d’être simple : voir la place du russe et de la culture russe en Ukraine. Entre la culture comme soft power (pas forcément si soft d’ailleurs…) en soulignant le passé commun et l’éradication totale rejetant le passé commun (dominé…)

      connaître / comprendre, c’est déjà adhérer.

      On est loin du général de Gaulle dont on me disait quand j’étais petit qu’il avait choisi d’apprendre l’allemand, langue de l’ennemi…

    • J’ai pris allemand seconde langue en hommage à mon père qui avait « fait » la seconde guerre mondiale . Il en est ressorti militant pro Européen. L’allemand restait la langue de l’ennemi qu’il fallait connaitre...une peur restait...

  • Pour l’#agriculture_palestinienne, ce qui se passe depuis le 7 octobre est « un #désastre »

    À #Gaza sous les bombes comme en #Cisjordanie occupée, l’#eau est devenue un enjeu crucial, et le conflit met en évidence une #injustice majeure dans l’accès à cette ressource vitale. Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS.

    Des cultures gâchées, une population gazaouie sans eau potable… Et en toile de fond de la guerre à Gaza, une extrême dépendance des territoires palestiniens à l’eau fournie par #Israël. L’inégal accès à la ressource hydrique au Proche-Orient est aussi une histoire d’emprise sur les #ressources_naturelles.

    Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS, qui a fait sa thèse sur les enjeux politiques de l’eau dans les territoires palestiniens et a contribué à l’initiative de Genève, plan de paix alternatif pour le conflit israélo-palestinien signé en 2003, pour laquelle elle avait fait, avec son collègue David Brooks, une proposition de gestion de l’eau entre Israéliens et Palestiniens.

    Mediapart : L’#accès_à_l’eau est-il un enjeu dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre ?

    Julie Trottier : Oui, l’accès à l’eau est complètement entravé à Gaza aujourd’hui. En Cisjordanie, la problématique est différente, mais le secteur agricole y est important et se trouve mal en point.

    Il faut savoir que l’eau utilisée en Israël vient principalement du #dessalement d’eau de mer. C’est la société israélienne #Mekorot qui l’achemine, et elle alimente en principe la bande de Gaza en #eau_potable à travers trois points d’accès. Mais depuis le 7 octobre, deux d’entre eux ont été fermés, il n’y a plus qu’un point de livraison, au sud de la frontière est, à #Bani_Suhaila.

    Cependant, 90 % de l’eau consommée à Gaza était prélevée dans des #puits. Il y a des milliers de puits à Gaza, c’est une #eau_souterraine saumâtre et polluée, car elle est contaminée côté est par les composés chimiques issus des produits utilisés en agriculture, et infiltrée côté ouest par l’eau de mer.

    Comme l’#électricité a été coupée, cette eau ne peut plus être pompée ni désalinisée. En coupant l’électricité, Israël a supprimé l’accès à l’eau à une population civile. C’est d’une #violence extrême. On empêche 2,3 millions de personnes de boire et de cuisiner normalement, et de se laver.

    Les #stations_d’épuration ne fonctionnent plus non plus, et les #eaux_usées non traitées se répandent ; le risque d’épidémie est considérable.

    On parle moins de l’accès aux ressources vitales en Cisjordanie… Pourtant la situation s’aggrave également dans ces territoires.

    En effet. Le conflit a éclaté peu avant la saison de cueillette des #olives en Cisjordanie. Pour des raisons de sécurité, craignant de supposés mouvements de terroristes, de nombreux colons ont empêché des agriculteurs palestiniens d’aller récolter leurs fruits.

    La majorité des villages palestiniens se trouvent non loin d’une colonie. En raison des blocages sur les routes, les temps de trajet sont devenus extrêmement longs. Mais si l’on ne circule plus c’est aussi parce que la #peur domine. Des colons sont équipés de fusils automatiques, des témoignages ont fait état de menaces et de destruction d’arbres, de pillages de récoltes.

    Résultat : aujourd’hui, de nombreux agriculteurs palestiniens n’ont plus accès à leurs terres. Pour eux, c’est un désastre. Quand on ne peut pas aller sur sa terre, on ne peut plus récolter, on ne peut pas non plus faire fonctionner son système d’#irrigation.

    L’accès à l’eau n’est malheureusement pas un problème nouveau pour la Palestine.

    C’est vrai. En Cisjordanie, où l’eau utilisée en agriculture vient principalement des sources et des puits, des #colonies ont confisqué de nombreux accès depuis des années. Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière...

    Avant la création d’Israël, sur ces terres, l’accès à chaque source, à chaque puits, reposait sur des règles héritées de l’histoire locale et du droit musulman. Il y avait des « #tours_d’eau » : on distribuait l’abondance en temps d’abondance, la pénurie en temps de pénurie, chaque famille avait un moment dans la journée pendant lequel elle pouvait se servir. Il y avait certes des inégalités, la famille descendant de celui qui avait aménagé le premier conduit d’eau avait en général plus de droits, mais ce système avait localement sa légitimité.

    À l’issue de la guerre de 1948-1949, plus de 700 000 Palestiniens ont été expulsés de leurs terres. Celles et ceux qui sont arrivés à ce qui correspond aujourd’hui à la Cisjordanie n’avaient plus que le « #droit_de_la_soif » : ils pouvaient se servir en cruches d’eau, mais pas pour irriguer les champs. Les #droits_d’irrigation appartenaient aux familles palestiniennes qui étaient déjà là, et ce fut accepté comme tel. Plus tard, les autorités jordaniennes ont progressivement enregistré les différents droits d’accès à l’eau. Mais ce ne sera fait que pour la partie nord de la Cisjordanie.

    À l’intérieur du nouvel État d’#Israël, en revanche, la population palestinienne partie, c’est l’État qui s’est mis à gérer l’ensemble de l’eau sur le territoire. Dans les années 1950 et 1960, il aménage la dérivation du #lac_de_Tibériade, ce qui contribuera à l’#assèchement de la #mer_Morte.

    En 1967, après la guerre des Six Jours, l’État hébreu impose que tout nouveau forage de puits en Cisjordanie soit soumis à un permis accordé par l’administration israélienne. Les permis seront dès lors attribués au compte-gouttes.

    Après la première Intifida, en 1987, les difficultés augmentent. Comme cela devient de plus en plus difficile pour la population palestinienne d’aller travailler en Israël, de nombreux travailleurs reviennent vers l’activité agricole, et les quotas associés aux puits ne correspondent plus à la demande.

    Par la suite, les #accords_d’Oslo, en 1995, découpent la Cisjordanie, qui est un massif montagneux, en trois zones de ruissellement selon un partage quantitatif correspondant aux quantités prélevées en 1992 – lesquelles n’ont plus rien à voir avec aujourd’hui. La répartition est faite comme si l’eau ne coulait pas, comme si cette ressource était un simple gâteau à découper. 80 % des eaux souterraines sont alors attribuées aux Israéliens, et seulement 20 % aux Palestiniens.

    L’accaparement des ressources s’est donc exacerbé à la faveur de la #colonisation. Au-delà de l’injustice causée aux populations paysannes, l’impact du changement climatique au Proche-Orient ne devrait-il pas imposer de fonctionner autrement, d’aller vers un meilleur partage de l’eau ?

    Si, tout à fait. Avec le #changement_climatique, on va droit dans le mur dans cette région du monde où la pluviométrie va probablement continuer à baisser dans les prochaines années.

    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Israël a lancé le dessalement de l’eau de mer. Six stations de dessalement ont été construites. C’est le choix du #techno-solutionnisme, une perspective coûteuse en énergie. L’État hébreu a même créé une surcapacité de dessalement pour accompagner une politique démographique nataliste. Et pour rentabiliser, il cherche à vendre cette eau aux Palestiniens. De fait, l’Autorité palestinienne achète chaque année 59 % de l’eau distribuée par Mekorot. Elle a refusé toutefois une proposition d’exploitation d’une de ces usines de dessalement.

    Il faut le souligner : il y a dans les territoires palestiniens une #dépendance complète à l’égard d’Israël pour la ressource en eau.

    Quant à l’irrigation au goutte à goutte, telle qu’elle est pratiquée dans l’agriculture palestinienne, ce n’est pas non plus une solution d’avenir. Cela achemine toute l’eau vers les plantes cultivées, et transforme de ce fait le reste du sol en désert, alors qu’il faudrait un maximum de biodiversité sous nos pieds pour mieux entretenir la terre. Le secteur agricole est extrêmement consommateur d’eau : 70 à 80 % des #ressources_hydriques palestiniennes sont utilisées pour l’agriculture.

    Tout cela ne date pas du 7 octobre. Mais les événements font qu’on va vers le contraire de ce que l’on devrait faire pour préserver les écosystèmes et l’accès aux ressources. L’offensive à Gaza, outre qu’elle empêche l’accès aux #terres_agricoles le long du mur, va laisser des traces de #pollution très graves dans le sol… En plus de la tragédie humaine, il y a là une #catastrophe_environnementale.

    Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/pour-l-agriculture-palestinienne-ce-qui-se-passe-depuis-le-7-octobre-est-u

    #agriculture #Palestine

    • Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

  • Nasrallah: ‘If we remain silent over the killing of al-Arouri, all of Lebanon will be exposed’
    5 January 2024 | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/nasrallah-if-we-remain-silent-over-killing-al-arouri-all-lebanon-will

    Hezbollah’s secretary general, Hassan Nasrallah, said in a speech on Friday that all of Lebanon would be exposed if the group did not react to the assassination of deputy Hamas chief Saleh al-Arouri in Beirut.

    “The response will inevitably come,” he added.

    In his second speech since Israel killed Arouri in the Lebanese capital, Nasrallah also said that the latest escalation now marks a “historic opportunity” for Lebanon to liberate its land from Israeli occupation.

    However, he said that no agreements can happen before a ceasefire in Gaza.

    Nasrallah also praised the “resistance” from Yemen and Iraq.

    Here are some of the key points from his speech.

    The Islamic resistance in Lebanon conducted 670 operations against Israel in the past three months, targeting border positions 494 times.
    At least 2,000 Israeli soldiers were wounded on the Lebanon-Israel border. Nasrallah also blasted Israel for not releasing clear numbers of casualties on its side.
    The Lebanese front is there to alleviate pressure on Hamas and Gaza, and to impose a ceasefire in Gaza.
    Israelis in the north should ask their government for a ceasefire if they wish to be safe.
    The response to the Arouri assassination will come from the battlefield.

    Nasrallah ended his speech by telling families of fallen Hezbollah soldiers “we are proud of you” and said he would have visited them and “kissed your hands” if the security situation allowed him to.

  • Être journaliste palestinienne en Israël
    https://www.yaani.fr/post/%C3%AAtre-journaliste-palestinienne-en-isra%C3%ABl

    Hanin Majadli, Palestinienne citoyenne d’Israël, a longtemps exprimé ses opinions sur la politique et la société israéliennes à travers ses réseaux sociaux. Un jour, elle a reçu une proposition du journal israélien Haaretz pour écrire une chronique hebdomadaire partageant son point de vue. Aujourd’hui, elle est également éditorialiste de la version en arabe du seul quotidien de « gauche » du pays. Dans une interview en hébreu accordée à Yaani, elle évoque la situation des citoyen·nes palestinien·nes depuis le 7 octobre, dénonce la propagande des médias israéliens et partage son expérience personnelle en tant que journaliste palestinienne.

    Entretien très intéressant sur la #censure et la #répression qui frappe les citoyens (de seconde zone) palestiniens d’Israël, sur l’#autocensure des journalistes arabes (comme elle) même au sein du Haaretz, pourtant d’un des rares journaux qui parle de ce qui se passe à Gaza et de la régression du débat public en Israël, dont le ton est donné par des médias fascistes. A lire.
    #fascisme

    • Mais la majorité absolue des médias israéliens ignorent effectivement ce qui se passe à Gaza. Qu’est-ce que vous en pensez ?

      C’est lamentable. Je ne trouve rien de positif à dire sur les médias israéliens. Ce sont des médias impliqués dans la propagande, qui sont empoisonnés et qui mettent en danger les citoyens du pays. Ils négligent le principe de base : rendre compte de l’intégralité de la réalité. Il ne s’agit pas de médias, mais plutôt d’un groupe de supporters enthousiastes. Ils considèrent que leur rôle consiste à remonter le moral des gens... Les seules exceptions sont Haaretz, +972, Siha Mekomit (« appel local » en hébreu) et d’autres plateformes alternatives. Les médias principaux parlent comme des fascistes. Ils utilisent un langage fasciste.

      Je me demande comment il est possible qu’ils parlent de l’incitation à la haine contre les Juifs dans le monde, tout en faisant la même chose contre les Palestiniens ! Les médias en Israël font simplement partie de la Hasbara

    • Cette guerre a clairement fait réaliser aux Palestiniens citoyens d’Israël, même à ceux qui n’ont pas de conscience politique ou nationale palestinienne, qu’ils n’ont pas de place dans ce pays.

  • Shoshana Zuboff
    L’Âge du capitalisme de surveillance

    https://www.zulma.fr/livre/lage-du-capitalisme-de-surveillance-3

    Extrait : https://www.zulma.fr/wp-content/uploads/extrait-572196extrait_sitepdf-1.pdf

    Définition
    Capitalisme de surveillance, n.

    1. Un nouvel ordre économique qui revendique l’expérience humaine comme matière première gratuite à des fins de pratiques commerciales dissimulées d’extraction, de prédiction et de vente ;

    2. Une logique économique parasite selon laquelle la production des biens et des services est subordonnée à une nouvelle architecture globale de modification des comportements ;

    3. Une mutation dévoyée du capitalisme marquée par des concentrations de richesse, de savoir et de pouvoir sans précédent dans l’histoire humaine ;

    4. La structure fondatrice d’une économie de surveillance ;

    5. Une menace pour la nature humaine, au xxie siècle, aussi cruciale que l’a été le capitalisme industriel pour le monde naturel aux xixe et xxe siècles ;

    6. L’origine d’un nouveau pouvoir instrumentarien qui affirme sa domination sur la société et lance des défis inédits à la démocratie de marché ;

    7. Un mouvement qui vise à imposer un nouvel ordre collectif fondé sur la certitude absolue ;

    8. Une dépossession des droits humains essentiels mieux comprise comme coup d’en haut : un renversement de la souveraineté du peuple.

  • « Les responsables du Rassemblement national ont retenu la leçon de Dominique Venner »
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/01/04/les-responsables-du-rassemblement-national-ont-retenu-la-lecon-de-dominique-

    .... En réalité, Notre-Dame ne lui importait que dans la mesure où elle aurait été construite à l’emplacement d’un temple gallo-romain. Il était, avec son ami Alain de Benoist, un des représentants du courant dit « païen » de l’extrême droite, opposé au courant catholique traditionaliste. Il consi­dérait le christianisme comme une religion de faibles qui, en défendant le pardon, l’accueil, a amorcé la décadence de l’#Occident. Il a inscrit sa mort dans une célébration de cet idéal antique mythifié, où Sparte jouait un rôle central, comme symbole d’un culte de l’honneur et de la guerre. Mais Sparte a fini par être vaincue par Athènes. La pensée de la décadence absolue s’identifie toujours au camp des vaincus. C’est un défaitisme radical.

    .... Il bascule vite dans l’action terroriste, aux marges de l’OAS. En 1961, il plastique, à Paris, le siège du MRP [le Mouvement républicain populaire, favorable à l’indépendance de l’Algérie]. Et, la même année, il prépare rien de moins que la prise de l’Elysée et l’assassinat du général de Gaulle. Mais le complot est éventé et il se retrouve en prison, où il va rester un an et demi. C’est le moment d’une mue fondamentale. Il comprend que l’action violente est vouée à l’échec. Il écrit un texte qu’il fait circuler depuis la prison de la Santé, Pour une critique positive [Saint-Just, 1964], où il appelle l’#extrême_droite à changer ses modes d’action, pour devenir plus moderne, plus professionnelle, et être enfin capable de prendre le pouvoir. Mais, désormais, de manière légale, plutôt que de passer par un coup d’Etat chimérique.
    Il théorise la nécessité d’apprendre l’art de la dissimulation, qui va devenir une constante de l’histoire de l’extrême droite française, jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit de présenter ses thèses de la manière la plus inoffensive, de faire en permanence attention au registre lexical qu’on emploie, tout en parsemant son discours de sous-entendus à destination des initiés. Il insiste également sur l’importance du travail intellectuel, de la conquête des esprits. C’est ce à quoi il va se consacrer entièrement à partir de 1967-1968, quand il choisit, après un piteux échec électoral, d’abandonner toute action politique. Il se met à beaucoup écrire, en particulier des livres sur les armes, sa grande passion, et sur l’histoire.

    https://justpaste.it/5xylt

    #grand_remplacement

  • Israël - Territoires palestiniens (03.01.24) - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/actualites-et-evenements/2024/article/israel-territoires-palestiniens-03-01-24

    La France condamne les propos des ministres israéliens des Finances, M. Bezalel Smotrich, et de la Sécurité nationale, M. Itamar Ben Gvir, appelant à « l’émigration » de la population gazaouie ainsi qu’au rétablissement de colonies à Gaza et à son occupation terrestre.

    Nous appelons Israël à s’abstenir de telles déclarations provocatrices, qui sont irresponsables et alimentent les tensions. La France rappelle que le transfert forcé de populations constitue une violation grave du droit international au sens des conventions de Genève et du statut de Rome.

    Il ne revient pas au gouvernement israélien de décider où les Palestiniens doivent vivre sur leurs terres. L’avenir de la bande de Gaza et de ses habitants s’inscrira dans un État palestinien unifié vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël.

    #FranceDiplo

  • « La loi sur l’immigration rompt avec les principes de la Sécurité sociale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/03/la-loi-sur-l-immigration-rompt-avec-les-principes-de-la-securite-sociale_620

    La loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre constitue une rupture politique sur de nombreux plans qui justifieraient amplement son abandon rapide. L’un d’entre eux est le domaine des politiques sociales. Sur la forme, en introduisant une restriction liée à la nationalité sur l’accès à une prestation de sécurité sociale, il rompt avec les principes historiques de celle-ci, instaurant un lien direct entre cotisation et affiliation. Sur le fond, la réforme, si elle était appliquée, provoquerait un appauvrissement important de familles et d’enfants, français ou non, avec des conséquences sociales dramatiques à court et à long terme.

    Le texte voté introduit pour les étrangers, hors Union européenne, une période d’exclusion de trois mois à cinq ans dans l’accès aux aides au logement, mais également une période d’exclusion de deux ans et demi à cinq ans dans l’accès aux allocations familiales. Cette dernière mesure, que l’on retrouvait jusqu’ici dans le programme du Rassemblement national, et non dans le programme présidentiel, constitue une rupture avec le principe posé par l’ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue « une organisation de la Sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent ».
    Certes, Il existe en France des prestations comme le revenu de solidarité active (RSA) soumises à une période d’exclusion de cinq ans pour les étrangers résidents avec des conséquences sociales graves. Mais le RSA n’est pas une prestation de sécurité sociale : c’est un dispositif d’aide publique financé par le budget des départements, eux-mêmes subventionnés par l’Etat. Aucun mécanisme d’assurance sociale n’a jamais été concerné jusqu’ici par une telle exclusion sur critère de nationalité.
    En effet, le critère de nationalité n’est pas, depuis les origines, dans le répertoire de la Sécurité sociale. Celle-ci, inspirée du paradigme « bismarckien » des assurances sociales, s’est construite dans une logique contributive d’affiliation émanant du salariat : la communauté des assurés est la communauté des cotisants, construisant ainsi une citoyenneté sociale et les bases d’une démocratie sociale.

    Rupture d’égalité

    Même les prestations de sécurité sociale devenues avec le temps « universelles », comme celles touchant à la maladie ou à la famille, ont conservé jusqu’ici des dimensions de « contributivité » propres aux assurances sociales. Elles sont financées par des prélèvements – cotisations sociales, contribution sociale généralisée (CSG) et prélèvements fiscaux se substituant aux cotisations exonérées – prélevés d’abord sur les seuls revenus du salariat puis sur l’ensemble des revenus, et servent des prestations à l’ensemble des assurés affiliés.

    C’est d’ailleurs en reconnaissance de ce principe qu’en 2015 la Cour de justice européenne avait dispensé un salarié néerlandais de CSG sur ses revenus du patrimoine, car il était déjà couvert par une assurance sociale obligatoire dans son pays d’origine.
    Aussi, si la loi était appliquée, des personnes affiliées à la Sécurité sociale par leur travail et à ce titre assujetties à la CSG et aux cotisations sociales ne pourraient pas bénéficier des prestations comme l’ensemble des assurés. Par exemple, une salariée dont dès le premier jour d’embauche 0,95 point de CSG et de 1,65 % à 3,45 % de cotisations employeur financent directement la branche famille serait, pour ses enfants, privée de la couverture à laquelle elle contribue, en raison de sa nationalité, au contraire des autres salariés de l’entreprise.
    Cette rupture d’égalité d’accès aux droits serait contraire aux fondements de la Sécurité sociale, à moins que le Conseil constitutionnel n’invalide cette mesure, précisément pour cette raison.
    Tournant xénophobe
    Par-delà les ruptures politiques, la mise en œuvre de la réforme conduirait à appauvrir durablement des dizaines de milliers de familles et d’enfants, français ou non (puisque la loi retient la nationalité des parents, et non des enfants, comme critère d’exclusion).
    Une mère célibataire de trois enfants, en raison de sa nationalité, pourrait par exemple voir ses revenus mensuels diminuer de 319 euros au titre des allocations familiales et de 516 euros au titre des aides au logement, contrairement à sa voisine ou collègue vivant dans les mêmes conditions et soumise aux mêmes prélèvements. Un couple d’actifs avec un enfant de 6 ans et un enfant de 6 mois se trouverait privé d’allocations familiales (140 euros) et de la prestation d’accueil du jeune enfant (182 euros).

    On peut également anticiper une hausse du taux et de l’intensité de la pauvreté des familles et des enfants vivant en France, même si celle-ci n’est pas encore quantifiée : à notre connaissance, personne, à l’université ou dans les administrations, n’a songé jusqu’ici à évaluer l’impact d’un tel tournant xénophobe de la politique sociale.
    Ainsi, si les mesures adoptées sont d’abord le fruit d’un marchandage politique de circonstance, les conséquences immédiatement prévisibles sont loin d’être symboliques : appauvrissement des familles et des enfants, difficultés accrues à vivre, à apprendre, à se loger et à participer à la vie sociale dans de bonnes conditions. Cette loi dangereuse pour la cohésion sociale du pays ne doit pas s’appliquer.

    Elvire Guillaud est maîtresse de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et économiste au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po ; Michaël Zemmour est enseignant-chercheur à l’université Lumière Lyon-II et économiste au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po.

  • Le droit de parler pour nous-mêmes, Mohammed El-Kurd
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/le-droit-de-parler-pour-nous-memes-4308

    Permettez-moi de vous raconter une histoire. L’année dernière, le 11 mai, je me suis réveillé, comme beaucoup d’autres personnes dans le monde, en apprenant que la bien-aimée journaliste de télévision palestinienne Shireen Abu Akleh avait été abattue par les forces d’occupation israéliennes lors d’un raid dans le camp de réfugié-e-s de Jénine, en Cisjordanie occupée. Quelques minutes après l’annonce de la nouvelle, j’ai trouvé dans ma boîte de réception un courriel anonyme contenant un conseil. L’e-mail se lisait comme suit : « Très urgent et nécessaire, veuillez annoncer sur Twitter et Facebook que Shireen Abu Akleh est une citoyenne américaine. C’est un fait, pas une rumeur. Les Israélien-ne-s ont tué une journaliste américaine ». Bien entendu, je ne l’ai pas annoncé. Et lorsque j’ai écrit sur l’assassinat de Shireen Abu Akleh, j’ai veillé à ne pas la qualifier de citoyenne américaine, mais plutôt de détentrice d’un passeport américain. Mais cela n’a pas eu d’importance. Dans les heures qui ont suivi, on a appris que Shireen était américaine, et sa prétendue américanité l’a soudain rendue humaine.

    Cette anecdote est l’occasion de se poser trois questions : Dans l’esprit occidental dominant, qui est considéré comme endeuillable ? Qui est humanisé ? Et qui prend le micro ?

    [...]Regardez autour de vous – il y a environ 7 000 flics ici. Il y a eu de nombreux articles, déclarations et tracts protestant contre cette conférence avant même qu’elle ne commence. Je suis dangereux, apparemment.

    Alors, si je ne peux pas toujours obtenir le micro, qui le peut ? La personne que nous honorons aujourd’hui, Edward Saïd, l’un des intellectuels publics les plus célèbres de notre époque, peut certainement obtenir le micro. Eh bien, même Edward Saïd – une personne de sa stature, de sa renommée – n’a pas eu le micro à un moment donné. En 2000, Edward Saïd s’est rendu au Liban. Il a jeté, selon ses propres termes, « un caillou » sur un poste de garde israélien à la frontière. Tout le monde s’est mis en colère. Edward Saïd n’était plus humain. Il ne pouvait plus parler leur langue. Le titre d’un article du Columbia Daily Spectator à son sujet était le suivant : « Edward Saïd accusé de lapidation au Sud-Liban ». La Société Freud de Vienne a annulé une conférence qu’il devait donner. Le Washington Post a publié un article qui commençait par dire que Saïd était « un peu trop corpulent, un peu trop distingué pour lancer des pierres en direction des soldat-e-s israélien-ne-s…. ». Se pourrait-il qu’Edward Saïd ait rejoint les rangs des lanceurs-euses de pierres palestinien-ne-s ? Cet article est très accablant, mais d’autres personnes ont estimé qu’il ne l’était pas assez. Deux auteurs ont réagi dans le Daily Spectator : « La première phrase nous dérange, car elle semble impliquer que l’acte de lancer des pierres à travers une frontière internationale sur des civil-e-s et des soldat-e-s inconnu-e-s d’un pays voisin serait acceptable ou au moins compréhensible s’il était entrepris par des individus ordinaires plus jeunes, moins corpulents ou plus distingués ». Ils ont qualifié son acte d’ »acte gratuit de violence aléatoire ».

    Alors, si quelqu’un comme Edward Saïd ne peut pas toujours obtenir le micro, quel-le-s Palestinien-ne-s ont le droit de raconter ? Les Israélien-ne-s ! (...)

    #Palestiniens #Israël

  • Les tâches principales d’un mouvement révolutionnaire, selon Luc Boltanski

    Dans cette perspective, les tâches principales d’un mouvement révolutionnaire sont, d’une part, de susciter des événements propres à mettre à l’épreuve la réalité et, ce faisant, à en dévoiler la fragilité. Et, d’autre part, de rendre possible cette mise en commun des expériences individuelles. De lui donner un langage et des lieux d’expression. Cela de façon à tirer parti des situations favorables qui peuvent se présenter, c’est-à-dire des situations où la réalité existante perd de sa robustesse apparente, soit sous l’action d’un mouvement de protestation (par exemple une grève), soit pour des raisons intrinsèques, qui tiennent aux contradictions du capitalisme. Il faut que les acteurs puissent alors trouver des ressources pour mettre en partage celles de leurs expériences qui s’enracinent dans le monde et prendre appui sur elles pour contester ce que l’on peut appeler la réalité de la réalité, et, par là, pour rendre la réalité telle qu’elle est inacceptable et en construire une autre.

    Il demeure néanmoins important, à mon sens, que ces mouvements révolutionnaires, d’un côté contribuent à la mise en place de revendications collectives, mais aussi que, de l’autre, ils n’écrasent jamais sous le poids de la revendication collective la dimension individuelle des expériences qui sont celles des acteurs.

    La seule prise en compte des singularités individuelles s’épuise dans le psychologisme et dans l’aide sociale personnalisée. Mais l’insistance mise uniquement sur la dimension collective des processus dont les acteurs subissent la contrainte enferme un autre risque qui est celui de la « langue de bois ». C’est-à-dire d’un discours tout fait, supposé valable pour toutes les situations, quelles qu’elles soient, au prix d’un écrasement ou d’un déni des conditions et des expériences singulières. Lorsque cela devient le cas – et on l’a vu dans le cas des Partis communistes occidentaux des années 1950-1980 –, les acteurs tendent à déserter les arènes politiques et à douter de langages politiques dans lesquels ils ne reconnaissent plus rien de leur propre expérience, en tant précisément qu’elle est la leur et non celle d’un autre. Se tenir entre la construction de systèmes d’équivalences, qui est absolument nécessaire pour résorber la fragmentation, et le respect des situations singulières, est, à mon sens, l’une des difficultés principales qu’un mouvement révolutionnaire doit savoir affronter. Ne jamais oublier que les gens, quand ils se révoltent, ont toujours une longueur d’avance non seulement sur les sociologues mais aussi sur les politiques.

    https://www.contretemps.eu/pourquoi-ne-se-revolte-t-on-pas-pourquoi-se-revolte-t-on

    #révolution

  • #Gaza: Human Rights Watch accuse Israël d’affamer délibérément des civils
    https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/gaza-human-rights-watch-accuse-israel-d-affamer-deliberement-des-civils_AD-20

    L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi 18 décembre le gouvernement israélien d’affamer délibérément des civils palestiniens dans la bande de Gaza, dans le cadre de sa stratégie de guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

    « Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre », a déclaré l’organisation basée à New York dans un rapport.

    « L’armée israélienne bloque délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, en détruisant semble-t-il des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie », assure le rapport.

    Le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW « d’organisation antisémite et anti-israélienne ».

  • La France veut bien accueillir des Palestiniens de Gaza, mais sans leurs enfants
    Pascale Pascariello | 29 décembre 2023 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291223/la-france-veut-bien-accueillir-des-palestiniens-de-gaza-mais-sans-leurs-en

    Depuis le début de l’offensive israélienne, des familles ayant des liens avec la France et vivant dans la bande de Gaza demandent leur évacuation au Quai d’Orsay. Certaines l’obtiennent, mais doivent abandonner une partie de leur famille.
    (...)
    Alors que le Quai d’Orsay vient de faire un communiqué pour annoncer l’accueil de deux enfants palestiniens blessés, le 28 décembre, il a en revanche refusé de répondre aux questions que nous lui avons posées sur les incohérences de la politique des évacuations et leurs conséquences.

    Comme nous l’avions révélé, Ahmed Abu Shamla, agent du quai d’Orsay depuis plus de vingt ans, avait demandé à être rapatrié avec ses enfants, mais quatre de ses fils n’y avaient pas été autorisés par le Quai d’Orsay. Tandis que sa femme et ses autres enfants ont pu rejoindre la France en novembre, Ahmed a donc fait le choix de rester auprès de ses quatre fils et, malgré ses appels à l’aide, il n’a pu être évacué. Il est mort sous les bombardements, le 16 décembre.

    Quinze jours après son décès et la publication de notre enquête, le 29 décembre, le Quai d’Orsay a annoncé, auprès de Mediapart, que ses fils viennent de quitter la bande de Gaza, finalement autorisés à rentrer en France. Une procédure tardive qui a coûté la vie à un agent.

    Mais Ahmed n’est pas un cas isolé.
    Amine, autorisé à partir mais sans sa fille ni son fils

    Depuis le début du conflit, Amine*, 49 ans, demande à être rapatrié en France, où il a vécu avec sa famille pendant plus de dix ans. Trois de ses six enfants ont la nationalité française. Installé depuis 2012 dans le nord de Gaza, après la destruction de son quartier, il se réfugie avec sa famille dans une école à Jabalia. Dès le 13 octobre, il sollicite la cellule de crise du consulat général à Jérusalem, afin d’être évacué et en attendant de pouvoir recevoir les médicaments pour sa fille diabétique.

    Deux semaines plus tard, les services consulaires l’informent que sa famille figure sur la liste des personnes autorisées à quitter Gaza. Du moins, une partie. Car ses deux plus jeunes enfants, âgés de 8 et 3 ans, son fils de 21 ans de nationalité française et sa fille aînée n’y figurent pas.

    Pensant à une erreur, il renouvelle sa demande et transmet l’ensemble des documents attestant de l’identité et du lien de filiation de chacun des membres de sa famille. Le 17 novembre, il appelle à l’aide le consulat, une proche parente venant d’être tuée par un obus tombé sur l’école. Espérant être évacuée, toute la famille part alors vers le sud de la bande de Gaza. Quelques jours plus tard, le consulat acte bien le renouvellement de sa demande pour l’ensemble de sa famille, tout en précisant qu’il n’est pas maître de la décision des autorités israéliennes.

    Sans plus de nouvelle, Amine adresse le 3 décembre un courrier à la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna. « Je ne me vois pas abandonner dans ce conflit la moitié de mes enfants », explique-t-il à la ministre.

    Lui qui a vécu « plus de dix ans » en France y détaille son parcours. Après un master à l’Institut national polytechnique et à l’université Pierre-Mendès-France à Grenoble ainsi qu’un doctorat, il a fondé une société qu’il a gérée de 2008 à 2012, avant de retourner s’installer à Gaza « pour exercer le métier d’enseignant-chercheur en management supérieur ».

    Il rappelle à la ministre que les services consulaires français lui ont proposé de « laisser [s]es deux jeunes enfants mineurs dont un en bas âge » ainsi que son fils français de 21 ans et sa fille de 23 ans, qui tous deux « ont vécu plus de la moitié de leur vie en France ». À ce jour, il n’a toujours pas reçu de réponse.

    Le 13 décembre, c’est au tour d’avocats ayant formé un collectif pour venir en aide aux familles françaises et palestiniennes éligibles aux évacuations de soutenir la demande d’Amine et de solliciter le Quai d’Orsay, dont la réponse est quasi-automatique : « Les services compétents ne manqueront pas d’apporter avec diligence toute l’attention requise à votre démarche. »

    Le 22 décembre, plus de deux mois après sa première demande, Amine reçoit à nouveau la proposition des services consulaires : ils l’invitent à quitter Gaza. Cette fois, ses enfants mineurs y sont également autorisés mais ni sa fille de 23 ans ni son fils de 21 ans, qui a la nationalité française, n’y figurent. À la suite de cette terrible nouvelle, Amine a fait part de son désespoir auprès d’un ami. Il lui explique avoir demandé aux autorités françaises de « rapatrier [sa] fille à [sa] place ». « Je reste avec mon fils, ici à Gaza. »
    (...)

    #FranceDiplo

  • The Israel-Hamas war in maps : latest updates
    https://www.ft.com/content/42bbe534-8a0d-4ba8-9cc6-f84936d87196
    De nombreuses cartes, graphiques, animations et vidéos très intéressants. Un certain nombre étant animés il n’est pas possible de le reproduire directement dans Seenthis

    • 9522e séance – matin
      CS/15549
      29 décembre 2023
      Conseil de sécurité : inquiétudes croissantes face au risque « élevé » de débordement régional du conflit dans la bande de Gaza
      https://press.un.org/fr/2023/cs15549.doc.htm

      M. MAJED BAMYA, Observateur permanent adjoint de l’État de Palestine, a déclaré que le meurtre de civils palestiniens n’est pas un effet collatéral de la guerre mais bien un « assaut délibéré » contre ceux-ci, tout comme la catastrophe humanitaire à Gaza est un « outil utilisé par Israël pour forcer la population à partir ». Les arrestations massives, les humiliations, les disparitions forcées et les enlèvements de Palestiniens ainsi que les exécutions sommaires visent, selon lui, à « terroriser un peuple tout entier ». Nous sommes face à des « atrocités », a-t-il martelé en dénonçant une attaque à grande échelle contre 2,3 millions de Palestiniens assiégés, bombardés, déplacés et affamés. Il a ajouté qu’il existe des preuves indéniables du caractère criminel de cette attaque et de ses objectifs, à savoir la destruction d’un peuple pour forcer son déplacement.

      « Les tueurs exigent des excuses de ceux qui les critiquent pour leurs crimes, ils exigent un soutien politique, financier et militaire de la part de leurs alliés qu’ils humilient et rejettent », s’est indigné l’Observateur. À ses yeux, Israël considère que le problème provient de ceux qui dénoncent les crimes et non de ceux qui les commettent. Il a dénoncé « l’abus honteux de la mémoire des 6 millions de victimes innocentes » de l’Holocauste pour justifier le massacre de civils innocents. Afin que l’appel du Conseil de sécurité à la protection des civils, à un accès humanitaire immédiat sûr et sans entrave et à l’acheminement de l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza soit entendu, M. Bamya a exigé un cessez-le-feu immédiat. Déplorant que l’organe onusien n’ait toujours pas été en mesure de le réclamer, il a noté qu’Israël a réagi à cette demande avec mépris, étant donné qu’il n’a jamais été tenu pour responsable de ses crimes. « Les horreurs provoquées par cette impunité continueront de se produire jusqu’à ce qu’elle prenne fin », a-t-il averti.

      L’Observateur s’est ensuite inquiété de l’intensité de la violence et de la répression des trois derniers mois en Cisjordanie, les plus meurtriers que ce territoire occupé ait connu depuis des décennies. Pendant que le Premier Ministre israélien se vante d’avoir « contribué à empêcher la paix », sa survie politique nécessite une guerre sans fin et de plus en plus étendue, a constaté M. Bamya. Or, a-t-il ajouté, la reconnaissance de notre existence et de nos droits et leur respect est la seule voie vers une paix et une sécurité partagées. « Nos souffrances ne sont pas inévitables, elles sont une création humaine, celle de l’occupation. » De même, l’impuissance de certaines puissances mondiales n’est pas une fatalité, comme l’indique le droit international, a-t-il encore soutenu. Se disant convaincu que l’impact des massacres israéliens à Gaza se fera sentir « pendant des décennies » dans la région et dans le monde entier, il a ajouté que « nul ne peut prédire le prochain chapitre de cette tragédie, mais tout le monde sait qu’il sera pire ».

  • Jeter le Gégé avec l’eau du bain, Louise Chennevière
    https://lundi.am/Jeter-le-Gege-avec-l-eau-du-bain

    Il faut que je creuse loin pour avoir quelques images de lui à la télé, on n’était pas chez moi féru de cinéma français. En grandissant je n’ai jamais senti quelque attirance que ce soit envers lui, et étonnamment rattrapant ma culture cinématographique, j’ai comme toujours évité les films dans lesquels il jouait. Ce ne fût pas exactement conscient, plus comme s’il y avait instinctivement quelque chose qui me rebutait dans cette figure. J’avais dû subir, un soir d’hiver le visionnage avec quelques amis exaltés d’un best-of de l’émission A pleines dents dans laquelle on suit le type parcourir l’Europe pour, bouffer. Il est vrai que je ne suis pas non plus obsédée par la bouffe, et que je n’ai pu me résoudre à rire devant ces images de ce type d’une vulgarité sans égale dévorant bruyamment tout ce qui passait devant lui. Voilà ce que je savais moi de Depardieu, bien peu je l’admets, mais cela me suffisait. Ah, il y avait aussi cette publicité pour une marque de montre russe dans laquelle on le voit fièrement tenir un fusil avec lequel il se vante d’avoir été à l’heure pour buter un cerf, cerf dont la pauvre carcasse gît au premier plan de l’écran, Gégé nonchalamment accoudé dessus.

    Je dois bien avouer aussi que je n’ai pas été surprise lorsque les premiers témoignages d’agressions sexuelles ont commencé à émerger. Si je n’ai pas été surprise c’est parce que ces agressions sexuelles sont permises et justifiées par une certaine culture dont, pour le peu que j’en avais vu, Gérard Depardieu me semblait être l’un des hérauts et des plus fiers représentants. Je veux dire que je n’avais jamais eu besoin de creuser très loin pour sentir que le type était l’incarnation de tout ce que l’on nomme aujourd’hui la masculinité toxique – je n’aime pas particulièrement l’expression mais ça a le mérite d’être clair et concis. On pourrait dire aussi : la masculinité qui s’est construite avec la certitude que tout, absolument, lui était dû et permis. Il faut voir ce passage de l’émission où ce bon vieux Gégé énumère fièrement tous les animaux qu’il a bouffé, et un steak de lion, et du crocodile, une baleine bourguignonne – on le sait de toute façon, les animaux si exotiques soient-ils, et quelle que soit leur voie de disparition, c’est fait pour être bouffé par des Gégé, tout comme les femmes. Croquer la vie à pleines dents donc et qu’importe si, sur son passage on détruit celles de dizaines de femmes. On m’accusera sûrement d’être rabat-joie. Mais il n’y a rien, absolument rien dans ce qu’incarne Gérard Depardieu qui ne me semble confiner à la joie. Tout ce que j’en vois me dégoûte, m’attriste et me met en colère.

    • Louise Chennevière invitée du podcast Je tiens absolument à cette virgule (36 min.)

      https://podcast.ausha.co/je-tiens-absolument-a-cette-virgule/je-tiens-absolument-a-cette-virgule-avec-louise-chenneviere

      Dans ce quatrième épisode, vous entendrez Louise Chennevière, romancière et musicienne, qui a publié deux romans chez POL, Comme la chienne en 2019 et Mausolée en 2021.

      Émission résolument féministe, se réclamant autant d’Annie Ernaux que de Marguerite Duras, Louise Chennevière défend l’importance en littérature d’entendre la voix des femmes et d’en écrire le corps réel, émancipé de ses représentations sociales. Lors de notre entretien, elle revient aussi sur la question de l’équilibre entre travail du style et première intuition, la prévalence de l’écriture sur l’intrigue ou encore la difficulté de demander des conseils lors de l’élaboration d’un roman.

      Dans cette émission, vous entendrez aussi plusieurs extraits de ses deux romans, lus par Marina Torre.

    • Lettre ouverte à Gérard Depardieu : “Tu crées la terreur par le rire, tu te fais passer pour un bouffon, alors que tu es un roi tout puissant”

      https://seenthis.net/messages/1034125

      Ah Gégé ! Ce tournage de Turf … Toi, tu ne t’en souviens plus. C’est réglo, c’est ta ligne, mais moi, j’y étais. J’ai dû être payé une fortune pour l’époque, quelque chose comme 100 balles la journée : je faisais partie du ballet de figurant·es. C’est intéressant comme rôle, c’est quasiment intraçable, ça ne fait pas de bruit, ça se pose là où on lui dit et surtout, ça FERME BIEN SA GUEULE.

      [...]

      Je ne te raconte pas une fiction Gégé, j’étais là, dans l’ombre parmi les intraçables, les témoins muets de tes agissements qui nous ont atterrés. La fille se sauve, toi, tu fixes l’horizon d’un air pénétrant (sûrement pour réviser ta réplique) et c’est branle-bas de combat de l’équipe technique, des assistant·es qui tentent de mettre de la poudre aux yeux à tout le monde pour que ton geste paraisse aussi anodin que tes rots ou tes pets.

      [...]

      Je te le dis pour ta gouverne, c’est pas du womansplaining, mais un peu quand même : une nana encerclée par un groupe de mecs à l’œil allumé n’est pas sereine, elle rit bêtement et reste un peu paralysée sur place. Pas parce que ça lui plaît, mais parce que les petits animaux face aux prédateurs ont tendance à se pétrifier avant de fuir. Heureusement pour moi, les turfistes avaient d’autres juments à monter et je suis restée face à toi, indécise. Non pas parce que j’hésitais encore à savoir si j’aurais aimé te sucer la bite, mais parce qu’à l’école de théâtre, on m’avait dit que face au monstre sacré, il fallait BIEN FERMER SA GUEULE. Et puis l’éducation des filles aussi : en société, il faut sourire, être dans une forme d’écoute et d’empathie face à ton interlocuteur. C’est hyper chiant et ça te rend vachement moins libre de tes mouvements.

    • « Choix pragmatique » –
      En Suisse, Gérard Depardieu n’a plus droit de cité à la télévision publique

      https://www.liberation.fr/economie/medias/en-suisse-gerard-depardieu-na-plus-droit-de-cite-a-la-television-publique

      La décision de suspendre la diffusion sur la RTS des films dans lesquels l’acteur français tient un des rôles principaux est « un choix pragmatique, que nous réexaminerons en fonction des évolutions de la situation, sans calendrier fixé d’avance et dans le respect de la procédure en Justice », a indiqué Marco Ferrara.

      « En tant que média de service public, nous devons veiller à rester en marge des parties impliquées et ne pas porter de jugement : nous nous limitons à agir au service de l’intérêt du public, ce qui inclut aussi son appétence ou, au contraire, son rejet envers une œuvre », avance-t-il prudemment.

      « Au-delà de cette évaluation qualitative », a ajouté le porte-parole de la RTS, « nous avons récemment organisé un vote du public pour le film de Noël et, parmi les options figurait une œuvre avec Gérard Depardieu, que le public lui-même a décidé de ne pas retenir, alors que le contexte d’actualité concernant l’acteur était connu ».

    • Coupable, Jacques Weber
      https://blogs.mediapart.fr/jacques-weber/blog/010124/coupable

      Je mesure chaque jour mon aveuglement. J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis. L’écartèlement entre les devoirs de l’amitié et ceux de l’homme, du père et du citoyen aurait pu encore m’aveugler si je n’avais vu de mes propres yeux, vu et entendu ces derniers jours une femme exprimer une violence, une émotion, un déchirement, un désespoir que je ne mesurais pas. J’ai saisi ce que pouvait signifier la douleur qui ne se refermera jamais. Dans le livre collectif Moi aussi je lisais que les survivantes sont les seules à pouvoir comprendre les autres survivantes. Je le sais à présent.
      Ma signature était un autre viol.

    • Depardieu : notre responsabilité de société - Stephane Lavignotte

      https://blogs.mediapart.fr/stephanelavignotteorg/blog/281223/depardieu-notre-responsabilite-de-societe

      Etablir les faits, une responsabilité de la société

      Pour dire des faits, il n’y a pas que la justice. La société et certaines de ses institutions ont aussi cette responsabilité, les journalistes et les historiens, par exemple. Pour savoir que les attentats du 11 septembre ont bien eu lieu et qu’Al Qaida en était à l’origine, on n’attend pas une décision judiciaire, le travail de presse fait foi. Pour savoir que Dreyfus était innocent, il vaut mieux s’en remettre aux historiens et aux journalistes de son temps qu’à l’institution judiciaire. Le propre de la justice ne consiste d’ailleurs pas tant à dire les faits qu’à prononcer des sanctions mises en oeuvre grâce au monopole de la violence légitime de l’État, prison ou amende. La justice reconnaît volontiers que – par exemple sur les faits de pédophilie ou de viol – elle ne peut souvent pas prononcer les faits car ses critères sont restrictifs pour retenir des preuves et que par exemple elle s’applique une prescription des faits. Des institutions de la société civile disent mieux le factuel que la justice et c’est leur responsabilité d’aller chercher et de divulguer les faits.

      [...]

      Faire société ou pas ?

      Maintenant que ces fait sont connus par delà le petit milieu du cinéma, cette responsabilité de ne plus fermer les yeux et de ne plus laisser faire est collective : elle s’élargit à l’ensemble de la société. Collectivement, disons-nous « stop » ou « encore » ? Il y a des tribunes, ou des déclarations de président de la République, qui en défendant Depardieu participent du déni de la gravité des faits d’hier mais aussi se déchargent de toute responsabilité des comportements inacceptables de demain, de Depardieu ou d’autres. Qui, paradoxalement, font société – « bonne société » en l’occurrence – pour nous dire de ne pas faire société, qu’il y a uniquement des individus et l’État. Des individus dans des rapports inter-individuels (en ignorant les déséquilibres de pouvoir) et l’État quand il y a désaccord. Rien entre les deux.

    • violence légitime de l’état

      mais quand est-ce que les journalistes vont arrêter de mettre ces mots en contre vérité total de leur contexte à toutes les sauces ?

    • Notion fourretout

      monopole de la violence légitime de l’État

      La « violence légitime de l’État » de Max Weber
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/la-violence-legitime-de-l-etat-de-max-weber-8101512

      Et il insiste sur la dimension violence, c’est souvent ce qu’on retient de ce texte. Il y a d’autres versions dans des textes de Weber qui sont plus scientifiques, dirais-je, et où il utilise à la place du terme “violence, le terme “contrainte”. C’est-à-dire, les moyens de garantir le droit.

      Ambiguïté du terme "légitime"

      C’est une définition des pouvoirs de l’État pas une justification de la violence envers le peuple. Max Weber explique que l’État se substitue aux autres instances de pouvoir, contrairement aux multiples autorités de l’époque féodale : Église, roi, villes libres. En somme, c’est une définition de la souveraineté moderne.

    • Quand Max Weber parle de “violence légitime” il en fait une description sociologique, il décrit ce qui est et non pas ce qui doit être. Max Weber théorise comment se sont constitués les États en tant qu’entités politiques.

      "Cette définition intervient après qu’il (Weber) a écarté les définitions plus courantes, par les objectifs, les buts de l’État. Il se replie sur la définition par son moyen. Il a un moyen spécifique que n’ont pas les autre groupements politiques. Et ce moyen spécifique ce n’est pas la violence physique mais c’est le monopole de la violence physique. "

      La force précède et accompagne le droit. Refuser la « violence contre le peuple », c’est refuser l’État.