• Le chef de l’ONU met en garde contre un « effondrement total de l’ordre public bientôt » à Gaza

    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/06/en-direct-guerre-israel-hamas-l-onu-met-en-garde-contre-un-effondrement-tota

    Le secrétaire général de l’ONU a mis en garde mercredi contre un « effondrement total de l’ordre public bientôt » à Gaza, pilonnée par Israël, dans une lettre inédite au Conseil de sécurité insistant pour un cessez-le-feu humanitaire.

    « Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l’absence d’abris ou du minimum pour survivre, je m’attends à un effondrement total de l’ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée », écrit Antonio Guterres en invoquant pour la première fois depuis son arrivée à la tête des Nations unies, en 2017, l’article 99 de la Charte qui lui permet d’« attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ».

    https://www.youtube.com/watch?v=fHHPepOmOb4

    _

    La lettre : https://www.un.org/sites/un2.un.org/files/sg_letter_of_6_december_gaza.pdf

    • Le ministre des affaires étrangères israélien affirme que le mandat d’Antonio Gutteres à la tête de l’ONU est un « danger pour la paix mondiale »
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/06/en-direct-guerre-israel-hamas-l-onu-met-en-garde-contre-un-effondrement-tota

      Eli Cohen, le chef de la diplomatie israélienne, a qualifié sur X de « danger pour la paix mondiale » le mandat du chef de l’#ONU, Antonio Guterres, après que ce dernier a invoqué une procédure rare devant le Conseil de sécurité au sujet de la guerre à #Gaza. « Sa demande d’activation de l’article 99 et l’appel à un cessez-le-feu à Gaza constituent un soutien à l’organisation terroriste Hamas », a également fustigé Eli Cohen.

      Israël approuve la construction de nouveaux logements pour colons à Jérusalem-Est, selon l’Agence France-Presse

      La municipalité de Jérusalem a donné son accord final à la construction de nouveaux logements pour #colons à Jérusalem-Est, a annoncé, mercredi, l’ONG israélienne La Paix maintenant à l’Agence France-Presse (AFP).

      Ce « quartier », qui comprendra 1 738 unités d’habitation, sera situé pour une moitié à Jérusalem-Est annexée et occupée et pour l’autre du côté israélien de la ville, précise l’ONG dans un communiqué. « S’il n’y avait pas la guerre, cela ferait beaucoup de bruit. C’est un projet très problématique pour la continuité d’un Etat palestinien entre le sud de la Cisjordanie et Jérusalem-Est », a souligné auprès de l’AFP Hagit Ofran, une responsable de l’ONG.

      #Israël

  • Recherche : à l’université, les spécialistes de la Palestine dénoncent une pression inédite - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/politique/cnrs/recherche-a-luniversite-les-specialistes-de-la-palestine-denoncent-une-pres

    Depuis le massacre perpétré en Israël par le Hamas, le 7 octobre, les chercheurs et universitaires spécialistes de la Palestine et du monde arabe ont toutes les peines du monde à porter leurs connaissances dans le débat public. Selon une vingtaine d’entre eux interrogés par l’Humanité, le gouvernement est pour beaucoup dans ce climat délétère.

    Ce sont des thésards à qui une bonne âme conseille de changer de sujet de recherche : la Palestine, ce serait gênant, quand même. C’est une chercheuse médaillée du CNRS que des éditocrates somment d’abjurer et de lancer avec le chœur que « le Hamas, c’est Daech » !

    C’est un juriste, professeur à HEC, qui se voit, pour avoir parlé d’apartheid en #Palestine, ciblé par une pétition signée par des centaines d’anciens élèves exigeant des « mesures disciplinaires » à son encontre. Ce sont des associations étudiantes qui doivent soumettre leurs communiqués à l’administration, avant publication. Ou un syndicat qui, dans une université, est tout bonnement privé d’accès aux listes de diffusion au personnel pour avoir apporté son soutien aux Gazaouis sous les bombes.

    Malveillance, dénonciation, insultes et calomnies à tous les étages

    Ce sont aussi des soirées-débats privées de salles, des colloques repoussés, un symposium international sur la Cour pénale internationale reporté… Ce sont des demandes d’autorisation qui, échappées du cadre académique, finissent sur le bureau des préfets. Ou encore des publications semi-publiques qui, même très éphémères, sont prélevées et signalées comme illicites sur la plateforme Pharos.

    C’est aussi de la malveillance, de la dénonciation, des insultes et des calomnies à tous les étages. Ce sont ensuite des sanctions possibles, de la mise en retrait à la suspension temporaire. Derrière ces signaux plus ou moins faibles, ou quasi inexistants selon le ministère, le climat général vire à la #censure et, à tout le moins, à l’#autocensure. Et ça, pour beaucoup, ça reste du jamais-vu.

    Jusque-là, à l’#université et dans la #recherche, la muraille avait tenu bon an, mal an. En novembre 2007, sur fond de révoltes à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), Nicolas Sarkozy avait grondé à la télévision : « Quand on veut expliquer l’inexplicable, c’est qu’on s’apprête à excuser l’inexcusable. » Tout le monde, ou presque, avait haussé les épaules. En janvier 2016, le premier ministre Manuel Valls s’était glissé dans ses bottes. « Expliquer, c’est déjà un peu vouloir excuser », avait-il sermonné, et là, les sociologues avaient protesté plus vigoureusement.

    Recherche : dans un contexte de censure et de délation, le gouvernement nie toute atteinte aux libertés académiques
    https://www.humanite.fr/politique/enseignement-superieur/recherche-dans-un-contexte-de-censure-et-de-delation-le-gouvernement-nie-to

    Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, on récuse toute idée de porter atteinte aux libertés académiques. Même si, dans certains cas, les consignes réservées au signalement des délits ont pu être appliquées de manière très extensive.

    #paywall

  • #Liban : Déferlement de responsables français, message israélien et force al-Radwan. – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2805013

    Quelques jours après la visite de l’envoyé spécial du président français Jean-Yves Le Drian, le directeur général de la sécurité extérieure français (DGSE) Bernard Émié est arrivé dans la capitale libanaise à la tête d’une délégation de 5 responsables français pour une visite clandestine.

    Alors que personne ne sait les causes réelles de leur visite, des sources haut-placées ont assuré qu’ils devraient compléter la mission de leur prédécesseur, rapporte al-Akhbar, selon lequel Paris est à l’avant-garde pour véhiculer les messages israéliens menaçants , destinés à faire pression afin d’imposer une nouvelle réalité de terrain à la résistance libanaise. Depuis le déclenchement de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, cette dernière mène des opérations contre les positions israéliennes frontalières, à un rythme sans précédent depuis la guerre 2006.

    Officieusement le Drian affichait sa volonté « d’assurer un consensus libanais concernant les échéances actuelles », mais il s’est avéré qu’en tant que représentant du Groupe des cinq (dont la France fait partie avec les USA, l’Egypte, le Qatar, l’Arabie saoudite), il portait un message primordial : mettre en exécution la résolution 1701 et créer une zone tampon au sud du Liban entre la ligne du Litani et la ligne bleue. Le but en est de rassurer les habitants israéliens des colonies limitrophes du Liban et qui craignent revenir en raison de la présence du Hezbollah.

    Le Drian aurait même menacé de faire appliquer cette résolution par la force en la modifiant au sein du Conseil de sécurité ou en recourant au chapitre VII pour imposer une zone tampon de 30 km de profondeur.

    Les sources d’al-Akhbar estiment que le responsable français de la DGSE porte le même message, d’autant que les médias israéliens avaient assuré que « Tel Aviv a chargé Paris d’agir contre le Hezbollah ».

    Selon ces sources, les Français parlent en détail, mais « ne présentent de plan clair quant au type ou à l’ampleur du déploiement du Hezbollah au sud du Litani. Ils ont plutôt présenté quelques idées ».

    « La France entreprend un effort diplomatique pour mettre en œuvre la résolution, étant donné qu’elle fait partie de ceux qui l’ont rédigé en 2006 » rapporte al-Akhbar selon lequel parmi les idées qui circulent dans les milieux diplomatiques et que certains envoyés européens véhiculent au Liban, il était question de « séparer les forces al-Radwan », la force d’élite du Hezbollah, de toutes les autres forces affiliées à la résistance, avec la proposition de retirer ces forces de la frontière sud, sans objection à la présence d’autres forces à caractère défensif dans le sud.

    Selon des sources informées de ces délibérations, les envoyés occidentaux ont entendu à Beyrouth des réponses claires selon lesquelles « l’ensemble du Hezbollah est la force al-Radwan ».

    Les sources ont placé la visite d’Émié dans le contexte de « la pression croissante sur le Liban et la résistance pour réaménager le statut de la région frontalière, alors qu’il est difficile de revenir à ce qu’elle était avant le 7 octobre dernier ».

    Elles jugent que « L’ennemi sioniste jette des ballons de test à travers les Français, pour surveiller la réaction de la résistance et l’ampleur de la réponse des autorités libanaises à cette demande, et pour savoir s’il existe une base politique permettant de faire pression sur le Hezbollah en utilisant ses opposants internes ».

    Toujours selon ces sources, cette campagne est d’ores et déjà menée par le chef du Parti des Forces Libanaises, Samir Geagea, qui réclame de rendre la zone au sud du fleuve Litani démunie d’armes et de militants. Sans compter les activités menées par les Forces intérimaires des Nations Unies pour le Liban (FINUL) qui poursuivent le même objectif.

  • Condamner la violence, Judith Butler

    Il serait étrange de s’opposer à quelque chose sans comprendre de quoi il s’agit, ou sans la décrire de façon précise. Il serait plus étrange encore de croire que toute condamnation nécessite un refus de comprendre, de peur que cette compréhension ne serve qu’à relativiser les choses et diminuer notre capacité de jugement. Mais que faire s’il est moralement impératif d’étendre notre condamnation à des crimes tout aussi atroces, qui ne se limitent pas à ceux mis en avant et répétés par les médias ? Quand et où doit commencer et s’arrêter notre acte de condamnation ? N’avons-nous pas besoin d’une évaluation critique et informée de la situation pour accompagner notre condamnation politique et morale, sans avoir à craindre que s’informer et comprendre nous transforme, aux yeux des autres, en complices immoraux de crimes atroces ?

    Certains groupes se servent de l’histoire de la violence israélienne dans la région pour disculper le Hamas, mais ils utilisent une forme corrompue de raisonnement moral pour y parvenir. Soyons clairs. Les violences commises par Israël contre les Palestiniens sont massives : bombardements incessants, assassinats de personnes de tous âges chez eux et dans les rues, torture dans les prisons israéliennes, techniques d’affamement à Gaza, expropriation radicale et continue des terres et des logements. Et ces violences, sous toutes leurs formes, sont commises sur un peuple qui est soumis à un régime colonial et à l’apartheid, et qui, privé d’État, est apatride.

    Mais quand les Groupes Solidarité pour la Palestine de Harvard (Harvard Palestine Solidarity Groups) publient une déclaration disant que « le régime d’apartheid est le seul responsable » des attaques mortelles du Hamas contre des cibles israéliennes, ils font une erreur et sont dans l’erreur. Ils ont tort d’attribuer de cette façon la responsabilité, et rien ne saurait disculper le Hamas des tueries atroces qu’ils ont perpétrées. En revanche, ils ont certainement raison de rappeler l’histoire des violences : « de la dépossession systématique des terres aux frappes aériennes de routine, des détentions arbitraires aux checkpoints militaires, des séparations familiales forcées aux assassinats ciblés, les Palestiniens sont forcés de vivre dans un état de mort, à la fois lente et subite. » Tout cela est exact et doit être dit, mais cela ne signifie pas que les violences du Hamas ne soient que l’autre nom des violences d’Israël.

    (...) Si l’on nous demandait de comprendre la violence palestinienne comme une continuation de la violence israélienne, ainsi que le demandent les Groupes Solidarité pour la Palestine de Harvard, alors il n’y aurait qu’une seule source de culpabilité morale, et même les actes de violence commis par les Palestiniens ne seraient pas vraiment les leurs. Ce n’est pas rendre compte de l’#autonomie d’action des Palestiniens.

    (...) La question de savoir quelles vies méritent d’être pleurées fait partie intégrante de la question de savoir quelles sont les vies qui sont dignes d’avoir une valeur. Et c’est ici que le racisme entre en jeu de façon décisive.

    (...) tous les gens que je connais vivent dans la peur de ce que va faire demain la machine militaire israélienne, si le discours génocidaire de Netanyahu va se matérialiser par une option nucléaire ou par d’autres tueries de masse de Palestiniens.

    https://aoc.media/opinion/2023/10/12/condamner-la-violence

    https://justpaste.it/9zy1v

    #Judith_Butler #violence #pleurer #Palestine #Hamas #Israël #discours_génocidaire

    • où l’on voit une intello BDS qui plane au point de penser que le Hamas se crée après les accords d’Oslo, sans voir que c’est bien avant 1987 qu’Israël à produit les conditions d’émergence d’une telle organisation. donc outre le fait de signaler ce « discours génocidaire » qui gouverne Israël, pas mal de bêtises de quelqu’un qui s’est débattu pour arriver à écrire dans l’après 7 octobre 2023, après l’attaque du Hamas.
      le point qui m’intéresse c’est celui qu’elle évoque trop rapidement : l’autonomie politique, celle des palestiniens en l’occurence, et ce depuis un aspect décisif qu’elle fait mine de résoudre par une « non-violence » ici encore absurde.

      on arrive bien à essentialiser « la violence » lorsque l’on est pas confronté en première personne à la question de son usage, de sa nécessité (ou que cet usage vous est garanti par la la force et la loi). ça nous donne des indignations qui loupent totalement le coeur du problème qu’exemplifie cette attaque du Hamas : de quelle type de violence use-t-on ? quelles limites est on a même de lui donner ? de quoi parle-t-on au juste, concrètement ?

      c’est sur ce point à mon sens que pour le Hamas la comparaison avec Daesh vaut quelque chose. un proto-État à moins encore de limites que bien des États (Hiroshima, Sétif, etc.) et se situe exactement dans le même registre : s’autoriser le massacre de civils.

      c’est la visée politique qui donne sa forme à la violence employée. le contenu vient avec : attentats massacre (extrême droite), pogroms (dont le Hamas vient de fournir un exemple qui surpasse spectaculairement, bravo ! ce que les meurtres quotidiens de palestiniens dans les territoires occupés donnent à voir).

      l’autonomie, se donner une, des lois, ce n’est pas l’État, cela a souvent voulu dire s’empêcher, autant que faire se peut, prendre des précautions (souvent coûteuses) et avant tout s’interdire le massacre sans distinction d’aucune sorte. c’est à ce titre que les organisations combattantistes des années 70 étaient critiqués non pas depuis des positions extérieures mais depuis d’autres usages de la violence révolutionnaire.

  • Une relecture de #Antonio_Gramsci pour lutter contre la subversion de l’idéologie capitaliste à l’encontre de nos sociétés.

    Qu’est-ce que la notion d’hégémonie pour Antonio Gramsci ? - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2023/11/30/quest-ce-que-la-notion-dhegemonie-pour-antonio-gramsci

    La constitution de l’hégémonie bourgeoise

    L’enquête historique de Gramsci sur la constitution de l’hégémonie bourgeoise est une des spécificités de sa réflexion sur l’hégémonie. Bien des évolutions dans les usages et les significations qu’il imprime à la notion dans les Cahiers viennent de sa réflexion sur la façon dont la constitution d’une nouvelle conception du monde propre à la bourgeoisie est devenue dominante avant les révolutions modernes et a été l’une des principales conditions de possibilité de la Révolution française. Cette réflexion lui vient notamment de la lecture d’un ouvrage, Aux origines de l’esprit bourgeois en France, qu’il lit dès sa parution en 1927 chez Gallimard, alors qu’il est emprisonné à Milan dans l’attente de son procès – il n’a pas encore le droit d’écrire mais il lit abondamment et commence à élaborer un programme d’études. Comme en témoignent plusieurs lettres, il est très admiratif de ce livre de Bernard Groethuysen, philosophe et historien allemand installé en France, et il entend développer quelque chose de semblable pour l’Italie, sous la forme de ce qu’il appelle par ailleurs une histoire des intellectuels. Gramsci en vient ainsi à donner un sens plus large à l’hégémonie : elle est désormais ce qui fait société, ce qui conduit à la diffusion et au partage de valeurs qui, bien qu’émanant d’une classe précise, tendent à une forme d’universalité. Elle est en ce sens le propre de la société civile plutôt que de la société politique, selon la division qu’il établit à partir de 1931 entre les deux parties de l’État « dans sa signification intégrale » (« État = société civile + société politique, c’est-à-dire hégémonie cuirassée de coercition »). Partis, journaux, clubs, écoles, églises etc. sont autant d’appareils d’hégémonie indispensables au fonctionnement de l’État.

    - Lénine et l’hégémonie du prolétariat
    - Direction et domination
    - Guerre de position et hégémonie
    - La constitution de l’hégémonie bourgeoise
    - Hégémonie et démocratie

    https://justpaste.it/8hg4s

    #hégémonie #guerre_de_position #communisme #révolutions_prolétariennes

  • Christiane Amanpour sur X :
    https://twitter.com/amanpour/status/1731745533474074663

    Josh Paul resigned from the State Dept over sending arms to Israel. “I have heard from actually so many hundreds of colleagues at this point who support what I did,” he says.

    “They are finding what is happening both a moral disaster and a policy disaster for the United States.”

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1731783577023496192/pu/vid/avc1/614x720/7Fb2szYJCAHJJTkV.mp4?tag=12

    • Démission de Josh Paul du département d’État : le transfert d’armes à Israël en cause

      « Il y a eu absence de débat sur Israël, ce qui va à l’encontre de nos politiques sur le transfert d’armes », déplore-t-il.

      Azeb Wolde-Giorghis 1er novembre 2023
      https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2022886/demission-josh-paul-departement-etat

      Deux semaines après sa démission très publique du département d’État, Josh Paul nous explique que la situation lui était intenable.

      Nous retrouvons Josh Paul assis sur les marches de la National Gallery, tout près du Capitole, à Washington. Il est presque 17 h.

      Après un bref échange de courtoisie, il revient sur ces deux dernières semaines et sur les raisons qui l’ont poussé à remettre sa démission, après 11 années au bureau militaire du département d’État américain.

      Durant toutes mes années au département d’État, ça n’a jamais été notre objectif de fournir des armes létales à un pays en sachant qu’elles allaient servir à tuer de façon massive des populations civiles.
      Une citation de Josh Paul, ex-directeur du bureau militaire du département d’État

      « Ce n’est pas la première fois qu’on est confronté à des questions morales complexes », dit-il. « Mais dans le cas du conflit entre Israël et le Hamas, on ne suivait plus du tout les lignes directrices habituelles applicables à n’importe quel transfert d’armes à un pays. Dans le cas de l’Ukraine, par exemple, lorsqu’il a été question d’envoyer des bombes à fragmentations, il y a eu un débat, l’administration Biden était réceptive aux différentes recommandations et conditions, et a toujours tenu compte des droits de la personne. Pour Israël, il fallait juste répondre aux demandes. » (...)

    • Charlies Ingalls Le Vrai 🤠🐑🐄🐔🐎🤓
      @CharliesIngalls
      12:35 AM · 5 déc. 2023
      https://twitter.com/CharliesIngalls/status/1731819462062383355

      🚨🇵🇸 Un enfant de 13 ans violé dans une prison israélienne. Le Département d’Etat américain demande aux israéliens d’enquêter. Résultat : l’organisation caritative qui a signalé le cas a été déclarée entité terroriste.

      Josh Paul était directeur des affaires publiques et du Congrès au sein du département d’État américain. Il a démissionné il y a quelques semaines car en désaccord avec la politique de livraison d’armes à Israël.

      Dans cette interview sur CNN avec Christiane Amanpour, il revient sur cet enfant palestinien de 13 ans violé dans une prison israélienne, un signalement fait au Département d’état par l’organisation caritative Defense of Children International Palestine

      Après enquête, les américains ont jugé les allégations crédibles. Ils ont donc signalé cette affaire aux israéliens.

      ➡️"Et vous savez ce qui s’est passé le lendemain ? L’IDF est entrée dans les bureaux de la DCIP et a retiré tous leurs ordinateurs et les a déclarés entité terroriste."

      Remarque sur les raisons de la démission de Josh Paul (on y reviendra) :

      ➡️"Durant toutes mes années au département d’État, ça n’a jamais été notre objectif de fournir des armes létales à un pays en sachant qu’elles allaient servir à tuer de façon massive des populations civiles."

      ➡️"Ce n’est pas la première fois qu’on est confronté à des questions morales complexes, dit-il. Mais dans le cas du conflit entre Israël et le Hamas, on ne suivait plus du tout les lignes directrices habituelles applicables à n’importe quel transfert d’armes à un pays. Dans le cas de l’Ukraine, par exemple, lorsqu’il a été question d’envoyer des bombes à fragmentations, il y a eu un débat, l’administration Biden était réceptive aux différentes recommandations et conditions, et a toujours tenu compte des droits de la personne. Pour Israël, il fallait juste répondre aux demandes."

  • Israel Knew Hamas’s Attack Plan More Than a Year Ago
    https://www.nytimes.com/2023/11/30/world/middleeast/israel-hamas-attack-intelligence.html

    #Israeli officials obtained #Hamas’s battle plan for the Oct. 7 terrorist attack more than a year before it happened, documents, emails and interviews show. But Israeli military and intelligence officials dismissed the plan as aspirational, considering it too difficult for Hamas to carry out.

    The approximately 40-page document, which the Israeli authorities code-named “Jericho Wall,” outlined, point by point, exactly the kind of devastating invasion that led to the deaths of about 1,200 people.

    The translated document, which was reviewed by The New York Times, did not set a date for the attack, but described a methodical assault designed to overwhelm the fortifications around the Gaza Strip, take over Israeli cities and storm key military bases, including a division headquarters.

    Hamas followed the blueprint with shocking precision. The document called for a barrage of rockets at the outset of the attack, drones to knock out the security cameras and automated machine guns along the border, and gunmen to pour into Israel en masse in paragliders, on motorcycles and on foot — all of which happened on Oct. 7.

    The plan also included details about the location and size of Israeli military forces, communication hubs and other sensitive information, raising questions about how Hamas gathered its intelligence and whether there were leaks inside the Israeli security establishment.

    The document circulated widely among Israeli military and intelligence leaders, but experts determined that an attack of that scale and ambition was beyond Hamas’s capabilities, according to documents and officials. It is unclear whether Prime Minister Benjamin Netanyahu or other top political leaders saw the document, as well.

    [...]

    Officials privately concede that, had the military taken these warnings seriously and redirected significant reinforcements to the south, where Hamas attacked, Israel could have blunted the attacks or possibly even prevented them.

    [...]

    Underpinning all these failures was a single, fatally inaccurate belief that Hamas lacked the capability to attack and would not dare to do so. That belief was so ingrained in the Israeli government, officials said, that they disregarded growing evidence to the contrary.

    • Selon le « New York Times », des responsables israéliens ont eu connaissance, il y a plus d’un an, d’un plan d’attaque inédit du Hamas
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/01/en-direct-guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-annonce-avoir-repris-le-co

      [...] Or, en juillet, une analyste de l’unité d’élite du renseignement 8200, avait averti qu’un exercice militaire que venait de conduire le Hamas ressemblait en plusieurs points au plan de l’attaque prévu dans le document « Jericho Wall ». Mais un colonel de la division militaire responsable de Gaza avait écarté ce scénario, le qualifiant de « totalement imaginaire ».

      « Je réfute catégoriquement l’idée que ce scénario soit imaginaire (…) il s’agit d’un plan pour une guerre » pas simplement pour une attaque « contre un village », écrit cette analyste dans des e-mails cryptés consultés par le journal. « Nous avons déjà eu une expérience similaire il y a cinquante ans sur le front sud à propos d’un scénario qui semblait imaginaire. L’histoire pourrait se répéter si nous ne sommes pas prudents », a écrit l’analyste de manière quasi prophétique à ses collègues, en référence à la guerre de Kippour, en 1973.

      D’après le « Times », si le document « Jericho Wall » a circulé au sein de la hiérarchie militaire israélienne, on ignore si le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et son cabinet l’ont consulté.

      #Hamas #Israël

    • Les cibles sont proches de la frontière et souvent très à gauche politiquement… c’est à dire le noyau dur des opposants à la politique fachiste de Netanyahu et de ses sbires.

      De là à penser qu’ils ont estimé que c’était une bonne affaire de sacrifier un tas de gauchistes pour obtenir le prétexte qu’ils cherchaient délibérément depuis des mois pour lancer leur épuration ethnique de Gaza…

    • 03:52
      Selon le « New York Times », des responsables israéliens ont eu connaissance, il y a plus d’un an, d’un plan d’attaque inédit du Hamas

  • Le #village_sous_la_forêt, de #Heidi_GRUNEBAUM et #Mark_KAPLAN

    En #1948, #Lubya a été violemment détruit et vidé de ses habitants par les forces militaires israéliennes. 343 villages palestiniens ont subi le même sort. Aujourd’hui, de #Lubya, il ne reste plus que des vestiges, à peine visibles, recouverts d’une #forêt majestueuse nommée « Afrique du Sud ». Les vestiges ne restent pas silencieux pour autant.

    La chercheuse juive sud-africaine, #Heidi_Grunebaum se souvient qu’étant enfant elle versait de l’argent destiné officiellement à planter des arbres pour « reverdir le désert ».

    Elle interroge les acteurs et les victimes de cette tragédie, et révèle une politique d’effacement délibérée du #Fonds_national_Juif.

    « Le Fonds National Juif a planté 86 parcs et forêts de pins par-dessus les décombres des villages détruits. Beaucoup de ces forêts portent le nom des pays, ou des personnalités célèbres qui les ont financés. Ainsi il y a par exemple la Forêt Suisse, le Parc Canada, le Parc britannique, la Forêt d’Afrique du Sud et la Forêt Correta King ».

    https://www.villageunderforest.com

    Trailer :

    https://www.youtube.com/watch?v=ISmj31rJkGQ

    #israel #palestine #carte #Israël #afrique_du_sud #forêt #documentaire

    #film #documentaire #film_documentaire

    (copier-coller de ce post de 2014 : https://seenthis.net/messages/317236)

    • Documentary Space, Place, and Landscape

      In documentaries of the occupied West Bank, erasure is imaged in the wall that sunders families and communities, in the spaces filled with blackened tree stumps of former olive groves, now missing to ensure “security,” and in the cactus that still grows, demarcating cultivated land whose owners have been expelled.

      This materiality of the landscape becomes figural, such that Shehadeh writes, “[w]hen you are exiled from your land … you begin, like a pornographer, to think about it in symbols. You articulate your love for your land in its absence, and in the process transform it into something else.’’[x] The symbolization reifies and, in this process, something is lost, namely, a potential for thinking differently. But in these Palestinian films we encounter a documenting of the now of everyday living that unfixes such reification. This is a storytelling of vignettes, moments, digressions, stories within stories, and postponed endings. These are stories of interaction, of something happening, in a documenting of a being and doing now, while awaiting a future yet to be known, and at the same time asserting a past history to be remembered through these images and sounds. Through this there arises the accenting of these films, to draw on Hamid Naficy’s term, namely a specific tone of a past—the Nakba or catastrophe—as a continuing present, insofar as the conflict does not allow Palestinians to imagine themselves in a determinate future of place and landscape they can call their own, namely a state.[xi]

      In Hanna Musleh’s I’m a Little Angel (2000), we follow the children of families, both Muslim and Christian, in the area of Bethlehem affected by the 2000 Israeli armed forces attacks and occupation.[xii] One small boy, Nicola, suffered the loss of an arm when he was hit by a shell when walking to church with his mother. His kite, seen flying high in the sky, brings delighted shrieks from Nicola as he plays on the family terrace from which the town and its surrounding hills are visible in the distance. But the contrast between the freedom of the kite in this unlimited vista and his reduced capacity is palpable as he struggles to control it with his remaining hand. The containment of both Nicola and his community is figured in opposition to a possible freedom. What is also required of us is to think not of freedom from the constraints of disability, but of freedom with disability, in a future to be made after. The constraints introduced upon the landscape by the occupation, however, make the future of such living indeterminate and uncertain. Here is the “cinema of the lived,”[xiii] of multiple times of past and present, of possible and imagined future time, and the actualized present, each of which is encountered in the movement in a singular space of Nicola and his kite.


      http://mediafieldsjournal.squarespace.com/documentary-space-place-and-la/2011/7/18/documentary-space-place-and-landscape.html;jsessioni
      #cactus #paysage

    • Memory of the Cactus

      A 42 minute documentary film that combines the cactus and the memories it stands for. The film addresses the story of the destruction of the Palestinian villages of Latroun in the Occupied West Bank and the forcible transfer of their civilian population in 1967. Over 40 years later, the Israeli occupation continues, and villagers remain displaced. The film follows two separate but parallel journeys. Aisha Um Najeh takes us down the painful road that Palestinians have been forcefully pushed down, separating them in time and place from the land they nurtured; while Israelis walk freely through that land, enjoying its fruits. The stems of the cactus, however, take a few of them to discover the reality of the crime committed.

      https://www.youtube.com/watch?v=DQ_LjknRHVA

    • Aujourd’hui, j’ai re-regardé le film « Le village sous la forêt », car je vais le projeter à mes étudiant·es dans le cadre du cours de #géographie_culturelle la semaine prochaine.

      Voici donc quelques citations tirées du film :

      Sur une des boîtes de récolte d’argent pour planter des arbres en Palestine, c’est noté « make wilderness bloom » :

      Voici les panneaux de quelques parcs et forêts créés grâce aux fonds de la #diaspora_juive :

      Projet : « We will make it green, like a modern European country » (ce qui est en étroit lien avec un certaine idée de #développement, liée au #progrès).

      Témoignage d’une femme palestinienne :

      « Ils ont planté des arbres partout qui cachaient tout »

      Ilan Pappé, historien israëlien, Université d’Exter :

      « ça leur a pris entre 6 et 9 mois poru s’emparer de 80% de la Palestine, expulser la plupart des personnes qui y vivaient et reconstruire sur les villes et villages de ces personnes un nouvel Etat, une nouvelle #identité »

      https://socialsciences.exeter.ac.uk/iais/staff/pappe

      Témoignage d’un palestinien qui continue à retourner régulièrement à Lubya :

      « Si je n’aimais pas cet endroit, est-ce que je continuerais à revenir ici tout le temps sur mon tracteur ? Ils l’ont transformé en forêt afin d’affirmer qu’il n’y a pas eu de village ici. Mais on peut voir les #cactus qui prouvent que des arabes vivaient ici »

      Ilan Pappé :

      « Ces villages éaient arabes, tout comme le paysage alentour. C’était un message qui ne passait pas auprès du mouvement sioniste. Des personnes du mouvement ont écrit à ce propos, ils ont dit qu’ils n’aimaient vraiment pas, comme Ben Gurion l’a dit, que le pays ait toujours l’air arabe. (...) Même si les Arabes n’y vivent plus, ça a toujours l’air arabe. En ce qui concerne les zones rurales, il a été clair : les villages devaient être dévastés pour qu’il n’y ait pas de #souvenirs possibles. Ils ont commencé à les dévaster dès le mois d’août 1948. Ils ont rasé les maisons, la terre. Plus rien ne restait. Il y avait deux moyens pour eux d’en nier l’existence : le premier était de planter des forêts de pins européens sur les villages. Dans la plupart des cas, lorsque les villages étaient étendus et les terres assez vastes, on voit que les deux stratégies ont été mises en oeuvre : il y a un nouveau quartier juif et, juste à côté, une forêt. En effet, la deuxième méthode était de créer un quartier juif qui possédait presque le même nom que l’ancien village arabe, mais dans sa version en hébreu. L’objectif était double : il s’agissait d’abord de montrer que le lieu était originellement juif et revenait ainsi à son propriétaire. Ensuite, l’idée était de faire passer un message sinistre aux Palestiniens sur ce qui avait eu lieu ici. Le principal acteur de cette politique a été le FNJ. »

      #toponymie

      Heidi Grunebaum, la réalisatrice :

      « J’ai grandi au moment où le FNJ cultivait l’idée de créer une patrie juive grâce à la plantation d’arbres. Dans les 100 dernières années, 260 millions d’arbres ont été plantés. Je me rends compte à présent que la petite carte du grand Israël sur les boîtes bleues n’était pas juste un symbole. Etait ainsi affirmé que toutes ces terres étaient juives. Les #cartes ont été redessinées. Les noms arabes des lieux ont sombré dans l’oubli à cause du #Comité_de_Dénomination créé par le FNJ. 86 forêts du FNJ ont détruit des villages. Des villages comme Lubya ont cessé d’exister. Lubya est devenu Lavie. Une nouvelle histoire a été écrite, celle que j’ai apprise. »

      Le #Canada_park :

      Canada Park (Hebrew: פארק קנדה‎, Arabic: كندا حديقة‎, also Ayalon Park,) is an Israeli national park stretching over 7,000 dunams (700 hectares), and extending from No man’s land into the West Bank.
      The park is North of Highway 1 (Tel Aviv-Jerusalem), between the Latrun Interchange and Sha’ar HaGai, and contains a Hasmonean fort, Crusader fort, other archaeological remains and the ruins of 3 Palestinian villages razed by Israel in 1967 after their inhabitants were expelled. In addition it has picnic areas, springs and panoramic hilltop views, and is a popular Israeli tourist destination, drawing some 300,000 visitors annually.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Canada_Park

      Heidi Grunebaum :

      « Chaque pièce de monnaie est devenue un arbre dans une forêt, chaque arbre, dont les racines étaient plantées dans la terre était pour nous, la diaspora. Les pièces changées en arbres devenaient des faits ancrés dans le sol. Le nouveau paysage arrangé par le FNJ à travers la plantation de forêts et les accords politiques est celui des #parcs_de_loisirs, des routes, des barrages et des infrastructures »

      Témoignage d’un Palestinien :

      « Celui qui ne possède de #pays_natal ne possède rien »

      Heidi Grunebaum :

      « Si personne ne demeure, la mémoire est oblitérée. Cependant, de génération en génération, le souvenir qu’ont les Palestiniens d’un endroit qui un jour fut le leur, persiste. »

      Témoignage d’un Palestinien :

      "Dès qu’on mange quelque chose chez nous, on dit qu’on mangeait ce plat à Lubya. Quelles que soient nos activités, on dit que nous avions les mêmes à Lubya. Lubya est constamment mentionnées, et avec un peu d’amertume.

      Témoignage d’un Palestinien :

      Lubya est ma fille précieuse que j’abriterai toujours dans les profondeurs de mon âme. Par les histoires racontées par mon père, mon grand-père, mes oncles et ma grande-mère, j’ai le sentiment de connaître très bien Lubya.

      Avi Shlaim, Université de Oxford :

      « Le mur dans la partie Ouest ne relève pas d’une mesure de sécurité, comme il a été dit. C’est un outil de #ségrégation des deux communautés et un moyen de s’approprier de larges portions de terres palestiniennes. C’est un moyen de poursuivre la politique d’#expansion_territoriale et d’avoir le plus grand Etat juif possible avec le moins de population d’arabes à l’intérieur. »

      https://www.sant.ox.ac.uk/people/avi-shlaim

      Heidi Grunebaum :

      « Les petites pièces de la diaspora n’ont pas seulement planté des arbres juifs et déraciné des arbres palestiniens, elles ont aussi créé une forêt d’un autre type. Une vaste forêt bureaucratique où la force de la loi est une arme. La règlementation règne, les procédures, permis, actions commandées par les lois, tout régulé le moindre espace de la vie quotidienne des Palestiniens qui sont petit à petit étouffés, repoussés aux marges de leurs terres. Entassés dans des ghettos, sans autorisation de construire, les Palestiniens n’ont plus qu’à regarder leurs maisons démolies »

      #Lubya #paysage #ruines #architecture_forensique #Afrique_du_Sud #profanation #cactus #South_african_forest #Galilée #Jewish_national_fund (#fonds_national_juif) #arbres #Palestine #Organisation_des_femmes_sionistes #Keren_Kayemeth #apartheid #résistance #occupation #Armée_de_libération_arabe #Hagana #nakba #exil #réfugiés_palestiniens #expulsion #identité #present_absentees #IDPs #déplacés_internes #Caesarea #oubli #déni #historicisation #diaspora #murs #barrières_frontalières #dépossession #privatisation_des_terres #terres #mémoire #commémoration #poésie #Canada_park

    • The Carmel wildfire is burning all illusions in Israel

      “When I look out my window today and see a tree standing there, that tree gives me a greater sense of beauty and personal delight than all the vast forests I have seen in Switzerland or Scandinavia. Because every tree here was planted by us.”

      – David Ben Gurion, Memoirs

      “Why are there so many Arabs here? Why didn’t you chase them away?”

      – David Ben Gurion during a visit to Nazareth, July 1948


      https://electronicintifada.net/content/carmel-wildfire-burning-all-illusions-israel/9130

      signalé par @sinehebdo que je remercie

    • Vu dans ce rapport, signalé par @palestine___________ , que je remercie (https://seenthis.net/messages/723321) :

      A method of enforcing the eradication of unrecognized Palestinian villages is to ensure their misrepresentation on maps. As part of this policy, these villages do not appear at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. Likewise, they do not appear on first sight on Google Maps or at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. They are labelled on NGO maps designed to increase their visibility. On Google Maps, the Bedouin villages are marked – in contrast to cities and other villages – under their Bedouin tribe and clan names (Bimkom) rather than with their village names and are only visible when zooming in very closely, but otherwise appear to be non-existent. This means that when looking at Google Maps, these villages appear to be not there, only when zooming on to a very high degree, do they appear with their tribe or clan names. At first (and second and third) sight, therefore, these villages are simply not there. Despite their small size, Israeli villages are displayed even when zoomed-out, while unrecognized Palestinian Bedouin villages, regardless of their size are only visible when zooming in very closely.


      http://7amleh.org/2018/09/18/google-maps-endangering-palestinian-human-rights
      Pour télécharger le rapport :
      http://www.7amleh.org/ms/Mapping%20Segregation%20Cover_WEB.pdf

    • signalé par @kassem :
      https://seenthis.net/messages/317236#message784258

      Israel lifted its military rule over the state’s Arab community in 1966 only after ascertaining that its members could not return to the villages they had fled or been expelled from, according to newly declassified archival documents.

      The documents both reveal the considerations behind the creation of the military government 18 years earlier, and the reasons for dismantling it and revoking the severe restrictions it imposed on Arab citizens in the north, the Negev and the so-called Triangle of Locales in central Israel.

      These records were made public as a result of a campaign launched against the state archives by the Akevot Institute, which researches the Israeli-Palestinian conflict.

      After the War of Independence in 1948, the state imposed military rule over Arabs living around the country, which applied to an estimated 85 percent of that community at the time, say researchers at the NGO. The Arabs in question were subject to the authority of a military commander who could limit their freedom of movement, declare areas to be closed zones, or demand that the inhabitants leave and enter certain locales only with his written permission.

      The newly revealed documents describe the ways Israel prevented Arabs from returning to villages they had left in 1948, even after the restrictions on them had been lifted. The main method: dense planting of trees within and surrounding these towns.

      At a meeting held in November 1965 at the office of Shmuel Toledano, the prime minister’s adviser on Arab affairs, there was a discussion about villages that had been left behind and that Israel did not want to be repopulated, according to one document. To ensure that, the state had the Jewish National Fund plant trees around and in them.

      Among other things, the document states that “the lands belonging to the above-mentioned villages were given to the custodian for absentee properties” and that “most were leased for work (cultivation of field crops and olive groves) by Jewish households.” Some of the properties, it adds, were subleased.

      In the meeting in Toledano’s office, it was explained that these lands had been declared closed military zones, and that once the structures on them had been razed, and the land had been parceled out, forested and subject to proper supervision – their definition as closed military zones could be lifted.

      On April 3, 1966, another discussion was held on the same subject, this time at the office of the defense minister, Levi Eshkol, who was also the serving prime minister; the minutes of this meeting were classified as top secret. Its participants included: Toledano; Isser Harel, in his capacity as special adviser to the prime minister; the military advocate general – Meir Shamgar, who would later become president of the Supreme Court; and representatives of the Shin Bet security service and Israel Police.

      The newly publicized record of that meeting shows that the Shin Bet was already prepared at that point to lift the military rule over the Arabs and that the police and army could do so within a short time.

      Regarding northern Israel, it was agreed that “all the areas declared at the time to be closed [military] zones... other than Sha’ab [east of Acre] would be opened after the usual conditions were fulfilled – razing of the buildings in the abandoned villages, forestation, establishment of nature reserves, fencing and guarding.” The dates of the reopening these areas would be determined by Israel Defense Forces Maj. Gen. Shamir, the minutes said. Regarding Sha’ab, Harel and Toledano were to discuss that subject with Shamir.

      However, as to Arab locales in central Israel and the Negev, it was agreed that the closed military zones would remain in effect for the time being, with a few exceptions.

      Even after military rule was lifted, some top IDF officers, including Chief of Staff Tzvi Tzur and Shamgar, opposed the move. In March 1963, Shamgar, then military advocate general, wrote a pamphlet about the legal basis of the military administration; only 30 copies were printed. (He signed it using his previous, un-Hebraized name, Sternberg.) Its purpose was to explain why Israel was imposing its military might over hundreds of thousands of citizens.

      Among other things, Shamgar wrote in the pamphlet that Regulation 125, allowing certain areas to be closed off, is intended “to prevent the entry and settlement of minorities in border areas,” and that “border areas populated by minorities serve as a natural, convenient point of departure for hostile elements beyond the border.” The fact that citizens must have permits in order to travel about helps to thwart infiltration into the rest of Israel, he wrote.

      Regulation 124, he noted, states that “it is essential to enable nighttime ambushes in populated areas when necessary, against infiltrators.” Blockage of roads to traffic is explained as being crucial for the purposes of “training, tests or maneuvers.” Moreover, censorship is a “crucial means for counter-intelligence.”

      Despite Shamgar’s opinion, later that year, Prime Minister Levi Eshkol canceled the requirement for personal travel permits as a general obligation. Two weeks after that decision, in November 1963, Chief of Staff Tzur wrote a top-secret letter about implementation of the new policy to the officers heading the various IDF commands and other top brass, including the head of Military Intelligence. Tzur ordered them to carry it out in nearly all Arab villages, with a few exceptions – among them Barta’a and Muqeible, in northern Israel.

      In December 1965, Haim Israeli, an adviser to Defense Minister Eshkol, reported to Eshkol’s other aides, Isser Harel and Aviad Yaffeh, and to the head of the Shin Bet, that then-Chief of Staff Yitzhak Rabin opposed legislation that would cancel military rule over the Arab villages. Rabin explained his position in a discussion with Eshkol, at which an effort to “soften” the bill was discussed. Rabin was advised that Harel would be making his own recommendations on this matter.

      At a meeting held on February 27, 1966, Harel issued orders to the IDF, the Shin Bet and the police concerning the prime minister’s decision to cancel military rule. The minutes of the discussion were top secret, and began with: “The mechanism of the military regime will be canceled. The IDF will ensure the necessary conditions for establishment of military rule during times of national emergency and war.” However, it was decided that the regulations governing Israel’s defense in general would remain in force, and at the behest of the prime minister and with his input, the justice minister would look into amending the relevant statutes in Israeli law, or replacing them.

      The historical documents cited here have only made public after a two-year campaign by the Akevot institute against the national archives, which preferred that they remain confidential, Akevot director Lior Yavne told Haaretz. The documents contain no information of a sensitive nature vis-a-vis Israel’s security, Yavne added, and even though they are now in the public domain, the archives has yet to upload them to its website to enable widespread access.

      “Hundreds of thousands of files which are crucial to understanding the recent history of the state and society in Israel remain closed in the government archive,” he said. “Akevot continues to fight to expand public access to archival documents – documents that are property of the public.”

    • Israel is turning an ancient Palestinian village into a national park for settlers

      The unbelievable story of a village outside Jerusalem: from its destruction in 1948 to the ticket issued last week by a parks ranger to a descendent of its refugees, who had the gall to harvest the fruits of his labor on his own land.

      Thus read the ticket issued last Wednesday, during the Sukkot holiday, by ranger Dayan Somekh of the Israel Nature and Parks Authority – Investigations Division, 3 Am Ve’olamo Street, Jerusalem, to farmer Nidal Abed Rabo, a resident of the Jerusalem-area village of Walaja, who had gone to harvest olives on his private land: “In accordance with Section 228 of the criminal code, to: Nidal Abed Rabo. Description of the facts constituting the offense: ‘picking, chopping and destroying an olive tree.’ Suspect’s response: ‘I just came to pick olives. I pick them and put them in a bucket.’ Fine prescribed by law: 730 shekels [$207].” And an accompanying document that reads: “I hereby confirm that I apprehended from Nidal Abed Rabo the following things: 1. A black bucket; 2. A burlap sack. Name of the apprehending officer: Dayan Somekh.”

      Ostensibly, an amusing parody about the occupation. An inspector fines a person for harvesting the fruits of his own labor on his own private land and then fills out a report about confiscating a bucket, because order must be preserved, after all. But no one actually found this report amusing – not the inspector who apparently wrote it in utter seriousness, nor the farmer who must now pay the fine.

      Indeed, the story of Walaja, where this absurdity took place, contains everything – except humor: the flight from and evacuation of the village in 1948; refugee-hood and the establishment of a new village adjacent to the original one; the bisection of the village between annexed Jerusalem and the occupied territories in 1967; the authorities’ refusal to issue blue Israeli IDs to residents, even though their homes are in Jerusalem; the demolition of many structures built without a permit in a locale that has no master construction plan; the appropriation of much of its land to build the Gilo neighborhood and the Har Gilo settlement; the construction of the separation barrier that turned the village into an enclave enclosed on all sides; the decision to turn villagers’ remaining lands into a national park for the benefit of Gilo’s residents and others in the area; and all the way to the ridiculous fine issued by Inspector Somekh.

      This week, a number of villagers again snuck onto their lands to try to pick their olives, in what looks like it could be their final harvest. As it was a holiday, they hoped the Border Police and the parks authority inspectors would leave them alone. By next year, they probably won’t be able to reach their groves at all, as the checkpoint will have been moved even closer to their property.

      Then there was also this incident, on Monday, the Jewish holiday of Simhat Torah. Three adults, a teenager and a horse arrived at the neglected groves on the mountainside below their village of Walaja. They had to take a long and circuitous route; they say the horse walked 25 kilometers to reach the olive trees that are right under their noses, beneath their homes. A dense barbed-wire fence and the separation barrier stand between these people and their lands. When the national park is built here and the checkpoint is moved further south – so that only Jews will be able to dip undisturbed in Ein Hanya, as Nir Hasson reported (“Jerusalem reopens natural spring, but not to Palestinians,” Oct. 15) – it will mean the end of Walaja’s olive orchards, which are planted on terraced land.

      The remaining 1,200 dunams (300 acres) belonging to the village, after most of its property was lost over the years, will also be disconnected from their owners, who probably won’t be able to access them again. An ancient Palestinian village, which numbered 100 registered households in 1596, in a spectacular part of the country, will continue its slow death, until it finally expires for good.

      Steep slopes and a deep green valley lie between Jerusalem and Bethlehem, filled with oak and pine trees, along with largely abandoned olive groves. “New” Walaja overlooks this expanse from the south, the Gilo neighborhood from the northeast, and the Cremisan Monastery from the east. To the west is where the original village was situated, between the moshavim of Aminadav and Ora, both constructed after the villagers fled – frightened off by the massacre in nearby Deir Yassin and in fear of bombardment.

      Aviv Tatarsky, a longtime political activist on behalf of Walaja and a researcher for the Ir Amim nonprofit organization, says the designated national park is supposed to ensure territorial contiguity between the Etzion Bloc and Jerusalem. “Since we are in the territory of Jerusalem, and building another settler neighborhood could cause a stir, they are building a national park, which will serve the same purpose,” he says. “The national park will Judaize the area once and for all. Gilo is five minutes away. If you live there, you will have a park right next door and feel like it’s yours.”

      As Tatarsky describes the blows suffered by the village over the years, brothers Walid and Mohammed al-‘Araj stand on a ladder below in the valley, in the shade of the olive trees, engrossed in the harvest.

      Walid, 52, and Mohammed, 58, both live in Walaja. Walid may be there legally, but his brother is there illegally, on land bequeathed to them by their uncle – thanks to yet another absurdity courtesy of the occupation. In 1995, Walid married a woman from Shoafat in East Jerusalem, and thus was able to obtain a blue Israeli ID card, so perhaps he is entitled to be on his land. His brother, who lives next door, however, is an illegal resident on his land: He has an orange ID, as a resident of the territories.

      A sewage line that comes out of Beit Jala and is under the responsibility of Jerusalem’s Gihon water company overflows every winter and floods the men’s olive grove with industrial waste that has seriously damaged their crop. And that’s in addition, of course, to the fact that most of the family is unable to go work the land. The whole area looks quite derelict, overgrown with weeds and brambles that could easily catch fire. In previous years, the farmers would receive an entry permit allowing them to harvest the olives for a period of just a few days; this year, even that permit has not yet been forthcoming.

      The olives are black and small; it’s been a bad year for them and for their owners.

      “We come here like thieves to our own land,” says Mohammed, the older brother, explaining that three days beforehand, a Border Police jeep had showed up and chased them away. “I told him: It’s my land. They said okay and left. Then a few minutes later, another Border Police jeep came and the officer said: Today there’s a general closure because of the holiday. I told him: Okay, just let me take my equipment. I’m on my land. He said: Don’t take anything. I left. And today I came back.”

      You’re not afraid? “No, I’m not afraid. I’m on my land. It’s registered in my name. I can’t be afraid on my land.”

      Walid says that a month ago the Border Police arrived and told him he wasn’t allowed to drive on the road that leads to the grove, because it’s a “security road.” He was forced to turn around and go home, despite the fact that he has a blue ID and it is not a security road. Right next to it, there is a residential building where a Palestinian family still lives.

      Some of Walaja’s residents gave up on their olive orchards long ago and no longer attempt to reach their lands. When the checkpoint is moved southward, in order to block access by Palestinians to the Ein Hanya spring, the situation will be even worse: The checkpoint will be closer to the orchards, meaning that the Palestinians won’t be permitted to visit them.

      “This place will be a park for people to visit,” says Walid, up on his ladder. “That’s it; that will be the end of our land. But we won’t give up our land, no matter what.” Earlier this month, one local farmer was detained for several hours and 10 olive trees were uprooted, on the grounds that he was prohibited from being here.

      Meanwhile, Walid and Mohammed are collecting their meager crop in a plastic bucket printed with a Hebrew ad for a paint company. The olives from this area, near Beit Jala, are highly prized; during a good year the oil made from them can fetch a price of 100 shekels per liter.

      A few hundred meters to the east are a father, a son and a horse. Khaled al-‘Araj, 51, and his son, Abed, 19, a business student. They too are taking advantage of the Jewish holiday to sneak onto their land. They have another horse, an original Arabian named Fatma, but this horse is nameless. It stands in the shade of the olive tree, resting from the long trek here. If a Border Police force shows up, it could confiscate the horse, as has happened to them before.

      Father and son are both Walaja residents, but do not have blue IDs. The father works in Jerusalem with a permit, but it does not allow him to access his land.

      “On Sunday,” says Khaled, “I picked olives here with my son. A Border Police officer arrived and asked: What are you doing here? He took pictures of our IDs. He asked: Whose land is this? I said: Mine. Where are the papers? At home. I have papers from my grandfather’s time; everything is in order. But he said: No, go to DCO [the Israeli District Coordination Office] and get a permit. At first I didn’t know what he meant. I have a son and a horse and they’ll make problems for me. So I left.”

      He continues: “We used to plow the land. Now look at the state it’s in. We have apricot and almond trees here, too. But I’m an illegal person on my own land. That is our situation. Today is the last day of your holiday, that’s why I came here. Maybe there won’t be any Border Police.”

      “Kumi Ori, ki ba orekh,” says a makeshift monument in memory of Ori Ansbacher, a young woman murdered here in February by a man from Hebron. Qasem Abed Rabo, a brother of Nidal, who received the fine from the park ranger for harvesting his olives, asks activist Tatarsky if he can find out whether the house he owns is considered to be located in Jerusalem or in the territories. He still doesn’t know.

      “Welcome to Nahal Refaim National Park,” says a sign next to the current Walaja checkpoint. Its successor is already being built but work on it was stopped for unknown reasons. If and when it is completed, Ein Hanya will become a spring for Jews only and the groves on the mountainside below the village of Walaja will be cut off from their owners for good. Making this year’s harvest Walaja’s last.

      https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-israel-is-turning-an-ancient-palestinian-village-into-a-national-p
      https://seenthis.net/messages/807722

    • Sans mémoire des lieux ni lieux de mémoire. La Palestine invisible sous les forêts israéliennes

      Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, près de 240 millions d’arbres ont été plantés sur l’ensemble du territoire israélien. Dans l’objectif de « faire fleurir le désert », les acteurs de l’afforestation en Israël se situent au cœur de nombreux enjeux du territoire, non seulement environnementaux mais également identitaires et culturels. La forêt en Israël représente en effet un espace de concurrence mémorielle, incarnant à la fois l’enracinement de l’identité israélienne mais également le rappel de l’exil et de l’impossible retour du peuple palestinien. Tandis que 86 villages palestiniens détruits en 1948 sont aujourd’hui recouverts par une forêt, les circuits touristiques et historiques officiels proposés dans les forêts israéliennes ne font jamais mention de cette présence palestinienne passée. Comment l’afforestation en Israël a-t-elle contribué à l’effacement du paysage et de la mémoire palestiniens ? Quelles initiatives existent en Israël et en Palestine pour lutter contre cet effacement spatial et mémoriel ?

      https://journals.openedition.org/bagf/6779

    • Septembre 2021, un feu de forêt ravage Jérusalem et dévoile les terrassements agricoles que les Palestinien·nes avaient construit...
      Voici une image :

      « La nature a parlé » : un feu de forêt attise les rêves de retour des Palestiniens

      Un gigantesque incendie près de Jérusalem a détruit les #pins_européens plantés par les sionistes, exposant ainsi les anciennes terrasses palestiniennes qu’ils avaient tenté de dissimuler.

      Au cours de la deuxième semaine d’août, quelque 20 000 dounams (m²) de terre ont été engloutis par les flammes dans les #montagnes de Jérusalem.

      C’est une véritable catastrophe naturelle. Cependant, personne n’aurait pu s’attendre à la vision qui est apparue après l’extinction de ces incendies. Ou plutôt, personne n’avait imaginé que les incendies dévoileraient ce qui allait suivre.

      Une fois les flammes éteintes, le #paysage était terrible pour l’œil humain en général, et pour l’œil palestinien en particulier. Car les incendies ont révélé les #vestiges d’anciens villages et terrasses agricoles palestiniens ; des terrasses construites par leurs ancêtres, décédés il y a longtemps, pour cultiver la terre et planter des oliviers et des vignes sur les #pentes des montagnes.

      À travers ces montagnes, qui constituent l’environnement naturel à l’ouest de Jérusalem, passait la route Jaffa-Jérusalem, qui reliait le port historique à la ville sainte. Cette route ondulant à travers les montagnes était utilisée par les pèlerins d’Europe et d’Afrique du Nord pour visiter les lieux saints chrétiens. Ils n’avaient d’autre choix que d’emprunter la route Jaffa-Jérusalem, à travers les vallées et les ravins, jusqu’au sommet des montagnes. Au fil des siècles, elle sera foulée par des centaines de milliers de pèlerins, de soldats, d’envahisseurs et de touristes.

      Les terrasses agricoles – ou #plates-formes – que les agriculteurs palestiniens ont construites ont un avantage : leur durabilité. Selon les estimations des archéologues, elles auraient jusqu’à 600 ans. Je crois pour ma part qu’elles sont encore plus vieilles que cela.

      Travailler en harmonie avec la nature

      Le travail acharné du fermier palestinien est clairement visible à la surface de la terre. De nombreuses études ont prouvé que les agriculteurs palestiniens avaient toujours investi dans la terre quelle que soit sa forme ; y compris les terres montagneuses, très difficiles à cultiver.

      Des photographies prises avant la Nakba (« catastrophe ») de 1948, lorsque les Palestiniens ont été expulsés par les milices juives, et même pendant la seconde moitié du XIXe siècle montrent que les oliviers et les vignes étaient les deux types de plantation les plus courants dans ces régions.

      Ces végétaux maintiennent l’humidité du sol et assurent la subsistance des populations locales. Les #oliviers, en particulier, aident à prévenir l’érosion des sols. Les oliviers et les #vignes peuvent également créer une barrière naturelle contre le feu car ils constituent une végétation feuillue qui retient l’humidité et est peu gourmande en eau. Dans le sud de la France, certaines routes forestières sont bordées de vignes pour faire office de #coupe-feu.

      Les agriculteurs palestiniens qui les ont plantés savaient travailler en harmonie avec la nature, la traiter avec sensibilité et respect. Cette relation s’était formée au cours des siècles.

      Or qu’a fait l’occupation sioniste ? Après la Nakba et l’expulsion forcée d’une grande partie de la population – notamment le nettoyage ethnique de chaque village et ville se trouvant sur l’itinéraire de la route Jaffa-Jérusalem –, les sionistes ont commencé à planter des #pins_européens particulièrement inflammables sur de vastes portions de ces montagnes pour couvrir et effacer ce que les mains des agriculteurs palestiniens avaient créé.

      Dans la région montagneuse de Jérusalem, en particulier, tout ce qui est palestinien – riche de 10 000 ans d’histoire – a été effacé au profit de tout ce qui évoque le #sionisme et la #judéité du lieu. Conformément à la mentalité coloniale européenne, le « milieu » européen a été transféré en Palestine, afin que les colons puissent se souvenir de ce qu’ils avaient laissé derrière eux.

      Le processus de dissimulation visait à nier l’existence des villages palestiniens. Et le processus d’effacement de leurs particularités visait à éliminer leur existence de l’histoire.

      Il convient de noter que les habitants des villages qui ont façonné la vie humaine dans les montagnes de Jérusalem, et qui ont été expulsés par l’armée israélienne, vivent désormais dans des camps et communautés proches de Jérusalem, comme les camps de réfugiés de Qalandiya et Shuafat.

      On trouve de telles forêts de pins ailleurs encore, dissimulant des villages et fermes palestiniens détruits par Israël en 1948. Des institutions internationales israéliennes et sionistes ont également planté des pins européens sur les terres des villages de #Maaloul, près de Nazareth, #Sohmata, près de la frontière palestino-libanaise, #Faridiya, #Kafr_Anan et #al-Samoui sur la route Akka-Safad, entre autres. Ils sont maintenant cachés et ne peuvent être vus à l’œil nu.

      Une importance considérable

      Même les #noms des villages n’ont pas été épargnés. Par exemple, le village de Suba est devenu « #Tsuba », tandis que #Beit_Mahsir est devenu « #Beit_Meir », #Kasla est devenu « #Ksalon », #Saris est devenu « #Shoresh », etc.

      Si les Palestiniens n’ont pas encore pu résoudre leur conflit avec l’occupant, la nature, elle, s’est désormais exprimée de la manière qu’elle jugeait opportune. Les incendies ont révélé un aspect flagrant des composantes bien planifiées et exécutées du projet sioniste.

      Pour les Palestiniens, la découverte de ces terrasses confirme leur version des faits : il y avait de la vie sur cette terre, le Palestinien était le plus actif dans cette vie, et l’Israélien l’a expulsé pour prendre sa place.

      Ne serait-ce que pour cette raison, ces terrasses revêtent une importance considérable. Elles affirment que la cause palestinienne n’est pas morte, que la terre attend le retour de ses enfants ; des personnes qui sauront la traiter correctement.

      https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/israel-jerusalem-incendies-villages-palestiniens-nakba-sionistes-reto

      –—

      An Israeli Forest to Erase the Ruins of Palestinian Agricultural Terraces

      “Our forest is growing over, well, over a ruined village,” A.B. Yehoshua wrote in his novella “Facing the Forests.” The massive wildfire in the Jerusalem Hills last week exposed the underpinning of the view through the trees. The agricultural terraces were revealed in their full glory, and also revealed a historic record that Israel has always sought to obscure and erase – traces of Palestinian life on this land.

      On my trips to the West Bank and the occupied territories, when I passed by the expansive areas of Palestinian farmland, I was always awed by the sight of the long chain of terraces, mustabat or mudrajat in Arabic. I thrilled at their grandeur and the precision of the work that attests to the connection between the Palestinian fellah and his land. I would wonder – Why doesn’t the same “phenomenon” exist in the hills of the Galilee?

      When I grew up, I learned a little in school about Israeli history. I didn’t learn that Israel erased Palestinian agriculture in the Galilee and that the Jewish National Fund buried it once and for all, but I did learn that “The Jews brought trees with them” and planted them in the Land of Israel. How sterile and green. Greta Thunberg would be proud of you.

      The Zionist movement knew that in the war for this land it was not enough to conquer the land and expel its inhabitants, you also had to build up a story and an ethos and a narrative, something that will fit with the myth of “a people without a land for a land without a people.” Therefore, after the conquest of the land and the expulsion, all trace of the people who once lived here had to be destroyed. This included trees that grew without human intervention and those that were planted by fellahin, who know this land as they do their children and as they do the terraces they built in the hills.

      This is how white foreigners who never in their lives were fellahin or worked the land for a living came up with the national forestation project on the ruins of Arab villages, which David Ben-Gurion decided to flatten, such as Ma’alul and Suhmata. The forestation project including the importation of cypress and pine trees that were alien to this land and belong to colder climes, so that the new inhabitants would feel more at home and less as if they were in somebody else’s home.

      The planting of combustible cypresses and pines, which are not suited to the weather in this land, is not just an act of national erasure of the Palestinian natives, but also an act of arrogance and patronage, characteristics typical of colonialist movements throughout the world. All because they did not understand the nature, in both senses of the word, of the countries they conquered.

      Forgive me, but a biblical-historical connection is not sufficient. Throughout the history of colonialism, the new settlers – whether they ultimately left or stayed – were unable to impose their imported identity on the new place and to completely erase the place’s native identity. It’s a little like the forests surrounding Jerusalem: When the fire comes and burns them, one small truth is revealed, after so much effort went into concealing it.

      https://www.haaretz.com/opinion/.premium-an-israeli-forest-to-erase-the-ruins-of-palestinian-agricultural-t

      et ici :
      https://seenthis.net/messages/928766

    • Planter un arbre en Israël : une forêt rédemptrice et mémorielle

      Tout au long du projet sioniste, le végétal a joué un rôle de médiateur entre la terre rêvée et la terre foulée, entre le texte biblique et la réalité. Le réinvestissement national s’est opéré à travers des plantes connues depuis la diaspora, réorganisées en scènes signifiantes pour la mémoire et l’histoire juive. Ce lien de filiation entre texte sacré et paysage débouche sur une pratique de plantation considérée comme un acte mystique de régénération du monde.

      https://journals.openedition.org/diasporas/258

  • En Israël, les fanatiques du Troisième Temple à Jérusalem, Jean-Pierre Filiu
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2023/12/03/les-fanatiques-du-troisieme-temple-a-jerusalem_6203641_6116995.html


    Le dôme du Rocher, à Jérusalem. REUTERS/© AMMAR AWAD / REUTERS

    Les surenchères des ministres suprémacistes encouragent les groupuscules messianiques qui veulent construire le Troisième Temple sur l’actuelle esplanade des Mosquées, à Jérusalem.

    Yishaï Sarid, sans doute le romancier israélien le plus inventif de sa génération, a publié en 2015 Le Troisième Temple, un livre « d’anticipation biblique » fondé sur des centaines d’heures d’entretiens avec des militants de la mouvance messianique, majoritairement issus des colonies de Cisjordanie. Vingt ans après l’assassinat du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un fanatique issu de cette même mouvance, Yishaï Sarid avait décidé de prendre très au sérieux, littéralement au pied de la lettre, les discours eschatologiques de ces activistes de la « fin des temps ».
    Le roman, couronné par le prestigieux prix Bernstein, suit le narrateur, dont le père « enleva les mosquées du sommet du Mont » pour édifier le Troisième Temple en leur lieu et place. L’écho de cette dystopie résonne aujourd’hui, alors que Benyamin Nétanyahou a promu deux suprémacistes à des portefeuilles-clés, Bezalel Smotrich aux finances (ainsi que ministre délégué à la défense) et Itamar Ben Gvir à la sécurité nationale (avec autorité sur une future « garde nationale »).

    https://archive.is/a6Ewr

    #suprémacisme_juif #messianisme_juif #eschatologie #Israël #histoire

  • Contra el tiempo; el genocidio, lxs sionistas encubiertxs y las tecnologías del silenciamiento

    https://terremoto.mx/online/contra-el-tiempo-el-genocidio-lxs-sionistas-encubiertxs-y-las-tecnologias-

    Ante el genocidio en Palestina, lxs sionistas encubiertxs, las tecnologías del silenciamiento, los modelos de editorialización y la instrumentalización de relatos históricos; Fabian Villegas nos comparte una imprescindible reflexión hacia la movilización más allá del performance mediático.

  • Terrorisme : qu’est-ce que la fiche « S » ?

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/16/terrorisme-qu-est-ce-que-la-fiche-s_4741574_4355771.html

    Contrairement à plusieurs idées reçues sur la fiche « S », cette dernière est d’abord un outil d’alerte pour les forces de l’ordre et non un motif d’enfermement.

    [...]

    La fiche « S » est elle-même subdivisée en divers niveaux, qui ne correspondent pas au motif de fichage ou à la « dangerosité » d’une personne, mais plutôt aux actions à entreprendre pour les membres des forces de l’ordre en cas de contrôle (la conduite à tenir).

    Un hooligan, un manifestant altermondialiste régulier ou un opposant actif à la construction d’une autoroute ou d’une mégabassine peut se retrouver « fiché S », au même titre qu’un fanatique djihadiste connu par les services de renseignement de dizaines de pays.

  • Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours

    https://samba93.wordpress.com/2023/11/22/presentation-de-la-samba

    Depuis un an, nous assistons à la recrudescence d’une présence d’extrême droite, voire fasciste, à Montreuil, Bagnolet et alentours. Bien que discrète, celle-ci s’exprime et prend différentes formes – stickers, rencontres désagréables, tags etc. C’est en nous trouvant relativement démuni·es pour y opposer une réponse claire et nette que nous, militant·es issu·es de divers collectifs et horizons dans l’est francilien, pensons avoir aujourd’hui besoin de constituer une voix antifasciste s’exprimant en tant que telle. C’est dans l’optique de faire bloc pour combattre le fascisme sous toutes ses formes que nous avons décidé de créer la Samba – Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours.

  • La Palestine est le génocide que nous, peuple juif, pouvons arrêter | Amanda Gelender Mardi 28 novembre 2023 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/guerre-israel-palestine-genocide-peuple-juif-antisionisme

    (...) Les Palestiniens ont autorité sur leur propre lutte pour la liberté. Mais l’endoctrinement et la peur instillée en moi en tant qu’enfant juive étaient trop forts pour les surmonter, jusqu’à ce qu’éclate la bulle du sionisme.

    Lorsque j’ai appris l’ampleur de l’actuelle brutalité d’Israël contre le peuple palestinien, j’ai eu du mal à y croire. Mes aînés juifs m’ont enseigné la justice, les droits de l’homme ainsi que l’obligation morale pour tout juif de cultiver le changement social et de « réparer le monde » (tikkoun olam).

    Comment est-il possible que mon propre peuple puisse omettre la vérité à propos de l’apartheid israélien et de l’occupation ? On m’a enseigné qu’Israël avait été fondé sur un lopin de terre vide, non que des escadrons terroristes sionistes avaient fait irruption dans des villages, tuant 15 000 Palestiniens et déplaçant de force 750 000 personnes supplémentaires lors de la Nakba. Comme moi, ne savaient-ils pas ?

    Erreur sioniste

    L’allégation selon laquelle « tous ceux qui critiquent Israël sont antisémites » me donne l’impression d’être de plus en plus fragile face à la liste croissante des crimes de guerre israéliens. Si tout ce qu’on m’a appris sur Israël n’était pas la vérité, quels étaient les autres mensonges ?

    Et qu’est-ce que cela signifierait pour mon implication au sein de la communauté juive, étant donné que quasiment tous mes coreligionnaires sont toujours investis activement ou tacitement dans l’erreur du nationalisme sioniste ?

    Une fois le déni passé, la colère s’est installée. Des gens auxquels nous faisions confiance nous ont menti, nous ont trompés pour qu’on se réjouisse d’un État d’apartheid qui maltraite les enfants et torture sans pitié en notre nom. De jeunes juifs, comme moi, sont impliqués dans un génocide en cours depuis 75 ans contre le peuple palestinien.

    Il y a eu énormément d’atteintes aux droits de l’homme commises sous prétexte de protéger les moyens d’existence des juifs – alors qu’en réalité, la paix tranquille d’un colon n’est rendue possible que par la répression incessante des Palestiniens. Il n’y a de sécurité pour personne sous occupation. (...)

  • Dubaï : le temple fossile du capitalisme
    https://reporterre.net/COP28-La-grande-messe-pour-le-climat-dans-le-temple-du-capitalisme

    Dubaï, qui accueille la COP28 jusqu’au 12 décembre, est l’incarnation des effets délétères du capitalisme, qu’ils soient climatiques, environnementaux ou sociaux.

    L’information a de quoi choquer : Dubaï, ville des stations de ski créées ex nihilo, des travailleurs migrants surexploités et des influenceurs en quête de soleil et d’exil fiscal, accueille jusqu’au au 12 décembre la vingt-huitième conférence internationale pour le climat. L’occasion pour la première ville des Émirats arabes unis (EAU), sixième pays le plus riche au monde par habitant, d’être sur le devant de la scène internationale.

    De quoi mettre en exergue, aussi, la capacité jamais démentie du capitalisme à incorporer à sa sauce, de façon cynique, les valeurs au nom desquelles il est critiqué. Bien que symbolique du néolibéralisme dans tout ce qu’il a de plus délétère, c’est Dubaï et un président qui est aussi PDG d’une compagnie pétrolière qui accueillent des négociations cruciales pour l’avenir de la planète et de ceux qui y vivent.

    #Dubaï #énergies_fossiles #greenwashing #COP28

    (Source image : @redfrog@mamot.fr)

  • Selon Israel Hayom, quotidien de droite pro-Netanyahou, le premier ministre a demandé à Ron Dermer (ministre des Affaires stratégiques) d’élaborer un plan de nettoyage ethnique de Gaza qui permettrait de contourner d’éventuelles objections américaines :
    https://www.israelhayom.co.il/magazine/hashavua/article/14889801

    לזה מצטרפת תוכנית נוספת. רוב שרי הקבינט לא יודעים עליה. גם לא שרי קבינט המלחמה. היא לא נידונה בפורומים אלה בשל נפיצותה הברורה: דילול אוכלוסיית עזה למינימום האפשרי. ביידן מתנגד בתוקף וכמוהו כל הקהילה הבינלאומית. גלנט, הרמטכ"ל וצמרת צה"ל טוענים שאין כל היתכנות כזאת. אבל נתניהו רואה בכך יעד אסטרטגי. הוא אף הטיל על נאמנו בקבינט המלחמה, השר רון דרמר, לגבש עבודת מטה בעניין.

    מדובר בתוכנית שתעקוף את ההתנגדות האמריקנית בלי עימות, את ההתנגדות הנחרצת של המצרים בלי שיתחילו לירות בפליטים שייכנסו לשטחם דרך ציר פילדלפי, ואת ההתנגדות הגלובלית הכללית שתקום כאשר ראשוני העזתים יעזבו את ביתם וינדדו למקום אחר.

    תופעת פליטות במוקדי מלחמה היא דבר מקובל. עשרות מיליוני פליטים עזבו אזורי קרבות על פני הגלובוס רק בעשור האחרון. מסוריה ועד אוקראינה. לכולם נמצאה כתובת במדינות שהסכימו לקבל אותם כמחווה הומניטרית. אז למה שעזה תהיה שונה?

    לא מדובר בטרנספר, אלא בשחרור טבעת החנק שבגבולות עזה. אמנם המעברים לישראל יישארו אטומים, אבל יש אפשרויות נוספות. רפיח זו אחת מהן, על אף ההתנגדות העזה של מצרים. המעבר הזה, בתקופות מסוימות, היה פרוץ ופתוח לחלוטין. גם היום מתנהל מעבר תת־קרקעי בין רפיח העזתית לזו המצרית בממדים של אוטוסטרדה. גם הים פתוח בפני העזתים. ברצונה, פותחת ישראל את המעבר הימי ומאפשרת בריחה המונית למדינות אירופה ולאפריקה.

    בהקשר עידוד ההגירה העזתית הפערים בין חברי הממשלה עצומים. בעוד סמוטריץ’, בן גביר ולא מעט משרי הליכוד רואים בכך הכרח, אחרים כמו גלנט, גנץ ואיזנקוט רואים בזה משהו בין פנטזיה לא מציאותית לתוכנית מתועבת ובלתי מוסרית.

    • Israël-Hamas : la fuite en avant dans la guerre de Benyamin Nétanyahou

      Le premier ministre israélien, obsédé par sa survie politique, refuse l’idée d’un Etat palestinien et n’offre que des solutions par défaut pour l’avenir de l’enclave côtière.

      En presque deux mois de guerre, le bilan est maigre. Moins de la moitié des otages sont rentrés et le Hamas, malgré des bombardements d’une ampleur inégalée – entre le 7 octobre et le 20 novembre, 27 000 munitions sont tombées sur l’enclave, selon les médias israéliens –, tient si bien Gaza que la trêve a tenu sept jours sans rupture significative. Avant que le mouvement palestinien, anticipant un échec des négociations visant à obtenir une reconduction de la « pause humanitaire » ne décide, vendredi 1er décembre au matin, d’envoyer ses roquettes sur le territoire israélien, montrant ainsi qu’il garde l’initiative. Avec 75 soldats morts côté israélien et plus de 15 000 côté palestinien, des civils dans l’immense majorité, cette confrontation est déjà la plus longue et la plus meurtrière de la série de guerres entre les deux camps, entamée en 2008. Si l’un des objectifs de cette guerre est de « détruire » le mouvement islamiste, le chemin sera encore difficile.

      Pendant ce temps, Benyamin Nétanyahou conforte son record de premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël. Malgré son impopularité, mise en évidence par les gigantesques manifestations contre la réforme de la Cour suprême, et malgré sa responsabilité dans le fiasco sécuritaire du 7 octobre, date de l’attaque initiale du Hamas, qui a causé 1 200 morts en Israël, rien ne garantit qu’il finisse par démissionner. « Il peut tout à fait résister à la pression publique. Il a tenu jusqu’à maintenant, malgré un procès, une mobilisation civile et des grèves générales sans précédent. La seule chose qui peut le faire plier, c’est de perdre sa majorité à la Knesset ou une rébellion au Likoud », estime l’analyste politique Dahlia Scheindlin. L’opinion israélienne, à la sortie de la guerre, « bougera vers la droite, mais pas à l’extrême droite », ajoute-t-elle.

      Le premier ministre se ménage un espace politique tout en grignotant des deux côtés. Ses alliés radicaux ne représentent pas une menace pour lui, selon Ksenia Svetlova, ancienne députée à la Knesset et membre du groupe de réflexion américain Atlantic Council : « Nétanyahou se bat pour sa survie. Il laisse l’extrême droite dire qu’il faut reconquérir Gaza, y reconstruire des colonies. Pour les contrer, il dit qu’il est le seul à pouvoir empêcher la création d’un Etat palestinien. Et de l’autre côté, il se vend comme le “M. Sécurité”. » Ceci, pour concurrencer l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, figure aussi hiératique que muette, avec qui Benyamin Nétanyahou cohabite dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale chargé de la conduite de la guerre.

      Riposte au projet américain

      C’est ainsi qu’on l’a vu, dimanche dernier, en pleine trêve, parader dans Gaza aux côtés des soldats, en casque et gilet pare-balles, et marteler inlassablement ses trois buts de guerre : « Eliminer le Hamas, ramener tous nos otages et garantir que Gaza ne redevienne pas une menace pour l’Etat d’Israël. »

      Depuis son entrée en politique, au début des années 1990, Benyamin Nétanyahou s’est toujours opposé à la création d’un Etat palestinien. Il y a bien eu le discours de l’université Bar-Ilan en 2009, où, sous la pression de Barack Obama, il fut le premier leader de la droite israélienne à accepter publiquement l’idée d’une solution à deux Etats – mais à des conditions tellement exorbitantes que cet engagement perdait toute signification. Et en 2017, dans la foulée de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui préparait alors son « deal du siècle », il a déclaré devant les cadres du Likoud ne vouloir proposer aux Palestiniens qu’un « Etat-croupion ».

      Alors, quand les Américains, par la voix du porte-parole de la Maison Blanche John Kirby, du secrétaire d’Etat Antony Blinken et du président Biden lui-même, demandent à leur allié de mener des opérations militaires plus prudentes, dans l’optique d’une prochaine relance de la solution à deux Etats, il y a peu de chances que les Israéliens, à commencer par Benyamin Nétanyahou, s’exécutent. « L’administration américaine a dit ce qu’elle avait à dire. Elle a été le plus ferme possible. Mais tant qu’elle ne démontre pas qu’il y aura des conséquences concrètes si elle n’est pas entendue, cela reste des suggestions. Et sur la guerre, les Etats-Unis continuent à soutenir Israël », analyse Dahlia Scheindlin.

      Benyamin Nétanyahou se contente de répéter son message : « Tant que je serai assis sur cette chaise, l’Autorité palestinienne, qui soutient, enseigne et finance le terrorisme, ne dirigera pas Gaza au lendemain du [départ du] Hamas », a-t-il dit lors de la réunion du cabinet de guerre pendant la visite d’Antony Blinken en Israël, selon les médias israéliens. Une riposte au projet américain de ramener l’Autorité palestinienne à Gaza à l’issue de la guerre.

      Le premier ministre dépèce Gaza

      Benyamin Nétanyahou n’a à n’offrir qu’une stratégie par défaut, et maintient son approche qui a pourtant mené au désastre du 7 octobre. Le Hamas, qualifié d’« entité hostile », a longtemps servi au chef du gouvernement à diviser et discréditer le mouvement national palestinien. Ce modèle de gestion du conflit, conçu et entretenu par M. Nétanyahou, s’est écroulé le jour de l’attaque du Hamas. L’entité hostile est désormais considérée comme un ennemi existentiel, à chasser de Gaza, quel qu’en soit le prix pour la population.
      Quitte à envisager les solutions les plus radicales : selon le journal Israel Hayom, Benyamin Nétanyahou a demandé à son conseiller Ron Dermer un plan pour « réduire la population de Gaza au niveau le plus bas possible », et considérer l’ouverture des frontières maritimes de l’enclave, pour permettre « une fuite massive vers les pays européens et africains ». L’extrême droite applaudit, la droite condamne et Benyamin Nétanyahou existe.

      En attendant, l’armée israélienne organise un nouveau #déplacement_forcé. Après avoir vidé le nord de la bande de Gaza d’une grande partie de sa population, elle demande aux Gazaouis présents dans la localité de Khan Younès, dans le Sud-Est, dont des centaines de milliers de déplacés, d’évacuer cette zone. Au risque d’entasser deux millions de personnes à Rafah, l’extrême sud de l’enclave. En parallèle, Israël a informé plusieurs Etats arabes qu’il compte aménager une zone tampon sur le territoire gazaoui, selon l’agence Reuters. Ce qui était déjà l’un des territoires les plus densément peuplés au monde risque de rétrécir. Après avoir découpé la Cisjordanie, le premier ministre dépèce Gaza.

      « Ce gouvernement préférera rester dans le nord de la bande, pour la contrôler du mieux possible, pour ne pas céder la place à l’Autorité palestinienne et maintenir la pression sur le Hamas. Une porte de sortie pourrait être de déporter la direction du Hamas avec l’aide du Qatar, des Egyptiens et des Américains. Ça offrirait un succès à Israël. Et dans l’avenir, avec un autre gouvernement, on pourrait accepter le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, la mise en place d’une force internationale, et revenir au but stratégique de la solution à deux Etats », estime Michael Harari, ancien diplomate israélien et membre de l’institut Mitvim.

      Il faudra pour cela provoquer le départ de l’inamovible Benyamin Nétanyahou, qui répète jusqu’à l’envi : « Nous continuerons jusqu’au bout, jusqu’à la victoire. Rien ne nous arrêtera », sans que l’on sache s’il parle d’Israël ou de lui-même, tant l’homme a lié depuis longtemps son destin à celui de son pays.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/02/israel-hamas-la-fuite-en-avant-dans-la-guerre-de-benyamin-netanyahou_6203527

      #Israël #Gaza #palestiniens #exode

  • Proche-Orient : comment les improvisations de Macron malmènent l’héritage de la diplomatie française
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/proche-orient-comment-les-improvisations-de-macron-malmenent-lheritage-de

    Qui inspire la diplomatie d’Emmanuel Macron ? Comment expliquer tant d’atermoiements depuis le 7 octobre, et cette idée de coalition internationale anti-Hamas lancée comme un coup de poker, lors de son déplacement en Israël, le 24 octobre ? Elle a surpris le monde entier, sans qu’aucun pays n’y souscrive. Elle a saisi le Quai d’Orsay, jusqu’à l’Elysée. « Alors, la France va bombarder Gaza ? », se sont vu questionner les communicants du Château […]

    Le chef de l’Etat a, une fois de plus, ignoré les canaux officiels. Il a préféré écouter… Bernard Henri-Lévy. Oui, l’inoxydable philosophe, toujours en quête d’influence, a de nouveau sévi, douze ans après avoir convaincu Nicolas Sarkozy de bombarder la Libye de Kadhafi, au nom d’une « guerre juste », matrice d’un chaos dont l’Afrique et l’Europe paient encore le prix.

    • A Dubaï, Macron fait les frais de l’irritation des dirigeants arabes sur la question de Gaza
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/02/a-dubai-macron-fait-les-frais-de-l-irritation-des-dirigeants-arabes_6203524_

      Le président français, qui s’est rendu à la COP28, n’est pas parvenu à organiser la table ronde qu’il projetait avec les représentants des gouvernements les plus concernés par la guerre entre Israël et le Hamas.

      [...]
      L’Elysée a passé la journée à minimiser l’importance des contretemps. D’après l’entourage du chef de l’Etat, une tournée régionale a bien été « explorée », sans être jamais décidée. Les dirigeants arabes, précise-t-on, sont d’une très grande prudence, car ils redouteraient critiques et manifestations dans leurs pays respectifs. Compliqué dans ces conditions de parler du « jour d’après » les opérations israéliennes, pourtant l’un des sujets de discussion mis en avant par le chef de l’Etat français dans ses entretiens. Pour Emmanuel Macron, il faut d’ores et déjà préparer le retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, afin d’éviter une occupation durable du territoire par Israël. Mais ni les uns ni les autres ne seraient prêts à s’engager dans ce sens, politiquement ou financièrement.

      « Une position de départ pro-israélienne » qui a surpris

      Des raisons plus profondes encore peuvent expliquer cette méfiance. « Les dirigeants arabes ont été surpris par la position de départ de Macron, très pro-israélienne. En dépit du rééquilibrage en cours, le sentiment domine que la France n’a plus la valeur ajoutée qu’elle pouvait avoir par le passé, que seuls les Etats-Unis comptent, observe l’ancien ambassadeur Denis Bauchard, vétéran de la diplomatie dans la région. A cela s’ajoute le souci des dirigeants arabes de ne pas s’afficher avec les Occidentaux. Les opinions publiques arabes estiment que le Hamas a rendu leur dignité aux Palestiniens en humiliant Israël. »

      Les dirigeants arabes critiquent ainsi le « double standard » dont feraient preuve les Occidentaux, dénonçant les crimes de guerre russes en Ukraine, mais pas, selon eux, les bombardements meurtriers d’Israël dans la bande de Gaza. Cette posture agace Emmanuel Macron : lors d’une rencontre, le 22 novembre, avec plusieurs ministres des affaires étrangères des pays arabes, membres du groupe de contact établi par la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique, le président français leur a retourné la critique en leur reprochant de pratiquer le « deux poids, deux mesures » au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      https://archive.is/9our3

      #Israël #France #diplomatie

  • Comment l’armée israélienne utilise l’intelligence artificielle pour bombarder Gaza
    https://www.liberation.fr/checknews/comment-larmee-israelienne-utilise-lintelligence-artificielle-pour-bombar

    Dans un article paru fin juin sur le média israélien YNet, l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne Aviv Kochavi expliquait que, lors de la guerre de 2021, « Gospel » générait 100 cibles par jour, ajoutant : « Pour mettre cela en perspective, dans le passé, nous produisions 50 cibles à Gaza par an. »

    Attention tout de même avec ce genre d’information : il s’agit aussi pour la startup-nation israélienne de vendre son expertise en contre-insurrection à ses soutiens américains, et ses produits d’armement destinés l’exportation. Les massacres sont pour Israël une excellente vitrine pour promouvoir ses armes « testées en situation de combat ».

  • Freed Palestinians Were Mostly Young and Not Convicted of Crimes - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/12/01/world/middleeast/palestinian-prisoners-released-gaza.html

    Israel released a total of 240 Palestinian prisoners and detainees in exchange for 105 hostages freed by Hamas during a weeklong pause in hostilities, an arrangement that diplomats had tried to extend before it collapsed into fighting on Friday morning.

    A New York Times analysis of data on the Palestinians released showed that a majority of them had not been convicted of a crime. There were 107 teenagers under 18, including three girls. Another 66 teenagers were 18 years old. The oldest person released was a 64-year-old woman.

  • Gaza : un « parti pris » de « 24h Pujadas » plein d’erreurs sur l’ONU
    https://www.arretsurimages.net/articles/gaza-un-parti-pris-de-24h-pujadas-plein-derreurs-sur-lonu

    Dans un « parti pris » sur LCI, la chroniqueuse Abnousse Shalmani a repris presque mot pour mot un entretien dans « Atlantico » qui attaque l’organisme pour les réfugiés palestiniens de l’ONU, l’UNRWA, en utilisant des éléments de langage provenant d’un rapport

    • Johann Soufi à propos de ce… plagiat :
      https://threadreaderapp.com/thread/1729572058642715043.html

      La chronique reprend le contenu de l’interview de Simone Rodan-Benzaquen sur Atlantico. J’ai croisé Simone sur le plateau de @Ccesoir. Elle est gentille et mesurée. Mais dans cet entretien, elle reprend toutes les calomnies contre lesquelles UNRWA se défend depuis des années.

      Ces calomnies s’inscrivent dans le cadre d’attaques coordonnées, à l’échelle globale, qui cherchent à nuire à @UNRWA et aux plus de 5 millions de réfugiés palestiniens qu’elle protège.

      Elles ont des conséquences catastrophiques pour UNRWA !

  • « Le peuple russe vit peut-être le meilleur moment de sa vie »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/02/le-peuple-russe-vit-peut-etre-le-meilleur-moment-de-sa-vie_6203497_3232.html

    Dans la rue de mes parents, il y a un autre « héros de guerre » : un ancien soldat de Wagner, plus anciennement encore un criminel endurci, qui vit chez ses parents. Aussi loin que je m’en souvienne, il était toujours en prison, pour des petits vols ou des faits de vandalisme. Il sortait, puis, après quelques mois, se remettait à boire, à voler et finissait à nouveau derrière les barreaux. Si, au cours de ces quelques mois de liberté, quelque chose venait à disparaître dans un jardin ou une maison du voisinage, il était le premier suspecté. Il a aujourd’hui une médaille et une voiture flambant neuve. Il a emmené ses parents en vacances au bord de la mer. Ils en auraient versé des larmes de fierté.