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Pigiste, ami des utopies qui consolent

  • #technique #écosocialisme #benjamin
    Walter Benjamin, qui propose par ailleurs une nouvelle conception de la technique comme « maîtrise des relations entre la nature et l’humanité », dit dans ses Thèses sur le concept d’histoire :
    « Marx a dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale. Peut-être que les choses se présentent autrement. Il se peut que les révolutions soient l’acte par lequel l’humanité qui voyage dans le train tire les freins d’urgence »

    in Walter Benjamin, précurseur de l’écosocialisme, de Michael Löwy (https://journals.openedition.org/chrhc/4909), lequel vient de faire paraître un La révolution est le frein d’urgence. Essais sur Walter Benjamin (http://www.lyber-eclat.net/livres/la-revolution-est-le-frein-durgence) (préface : https://blogs.mediapart.fr/michael-lowy/blog/280119/la-revolution-est-le-frein-d-urgence-essais-sur-walter-benjamin). Voir aussi, pour une approche biographique de Walter Benjamin, les trois premiers tomes du Manifeste incertain de Frédéric Pajak (http://www.leseditionsnoirsurblanc.fr/manifeste-incertain-1-frederic-pajak-9782882502797)

  • #SF #futurs #prospective #technique #effondrement
    « L’imaginaire collectif semble peiner à concevoir un développement humain en dehors d’une extension continue de la technosphère. On conçoit facilement que les questions qui seraient alors soulevées pourraient être désagréables ou perturbantes. »

    « La thématique montante de l’anthropocène et, a fortiori, celle de l’effondrement peuvent laisser l’impression qu’il n’y a plus guère d’espoir hormis gérer les conséquences de la dégradation écologique généralisée que l’humanité a enclenchée. L’angoisse et la peur sont rarement les réactions les plus propices à l’émancipation.[...] L’émancipation suppose en tout cas de ne pas penser que l’horizon futur est bouché et une pré-condition est toujours d’avoir à disposition des visions alternatives. »

    https://yannickrumpala.wordpress.com/2019/03/13/redonner-de-la-perspective-au-futur

  • Foisonnants médias alternatifs sur le Web, par @xporte
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/26/foisonnants-medias-alternatifs-sur-le-web_4373954_3232.html

    Néanmoins, même avec Seenthis, on voit bien que se constituer un équivalent Libération nécessite un coût d’entrée, il faut y passer du temps, avoir repéré l’outil qui convient, ou l’ensemble d’outils qui convient. Cela nécessite un autre investissement que s’abonner à un journal ou descendre au kiosque, un investissement moins directement financier, mais plus technique, plus chronophage.

    Est-ce du temps perdu ? Le temps passé à essayer des outils, et à perdre ses articles répertoriés en désertant une plate-forme, à découvrir un site qui paraît génial pendant deux jours mais ne se renouvelle pas assez, à errer de lien en lien sans trouver ce que l’on cherche, à préférer un diaporama impressionnant – ou débile – à un papier de 15 000 signes, à plonger dans les archives d’une revue, à regarder jusqu’au dégoût des vidéos d’Alain Soral, ce temps est-il perdu ?

    Chouette papier, mais je regrette d’y retrouver cette idée reçue :

    Car cet équivalent Libération, chacun se le fabrique selon ses centres d’intérêt, selon son rythme de lecture, avec le risque d’un enfermement non seulement sur ses certitudes politiques mais aussi sur quelques sujets.

    C’est une vieille idée de Dominique Wolton, qui s’accroche désespérément depuis 15 ans à ses chers médias généralistes (les seuls qu’il comprend) :

    « La multiplication des canaux d’information, comme le montre Internet, favorise communautés et réseaux. On reste entre soi. »
    http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Dominique-Wolton-Communiquer-c-est-cohabiter-_NG_-2009-03-27-533088

    (Délices de l’autocitation : http://www.uzine.net/article319.html
    )

    Ça me semble complètement faux. Internet confronte sans arrêt à des choses qu’on ne cherchait pas et à des opinions très éloignées des siennes, il est peut-être même beaucoup moins ségrégué que la « vraie vie ». Sans parler de Twitter ou Facebook, qui peuvent être carrément très violents de ce côté-là. Il y a d’ailleurs des gens qui le supportent plus ou moins bien (on peut être dans la baston permanente sur Twitter et y puiser une forme d’énergie, visiblement).

    #Internet #journalisme

    • @Mona la plupart des études sur les médias sociaux montrent que la polarisation est forte, par exemple : http://seenthis.net/messages/230224 Mais nul n’a montré effectivement qu’elle était plus forte ou moins forte qu’à l’ère des médias non sociaux... (même si entièrement d’avoir avec toi pour penser que l’entre-soi y est moindre que dans le monde réel, au moins du fait du nombre de profils avec lesquels nous sommes connectés).

      Ce qui me dérange le plus dans le papier de @xporte c’est qu’il pointe très justement que la pratique n’est pas la même. @seenthis n’est pas un équivalent à Libération. Ni en terme de pratique ni en terme de public. Il ne concerne qu’un micro-public qui cherche à avoir un rapport à l’information (et tout le monde ne veut pas avoir un rapport à l’information). Il ne faut pas confondre la coproduction de l’information et sa consommation. Le Libération d’aujourd’hui, en fait, on le retrouve désormais un peu partout. Tous les médias ont des pages « Vu sur le web », tous les médias reprennent des informations publiées ailleurs pour les donner à voir, à lire, en fonction de leurs publics. Mais ça ne fait pas média pour autant. Ca ne donne pas un ton, une ligne, une préoccupation...

      Quand les gens partagent des articles sur Facebook on partage sa réaction à l’information, pas l’information, soulignait très justement Vincent Glad Sur Slate.fr : http://www.slate.fr/story/83569/partage-cet-article-si-toi-aussi-accord-avec-le-titre C’est peut-être ça qui est apparu (plus que basculé), se rendre compte que, pour beaucoup de gens, l’information n’a pas tant une valeur comme information, que comme un moteur d’échange et de retour sur soi. Mais ce sont là plus des questions que des réponses...

    • @hubertguillaud Oui, c’est plus par rapport au monde réel, mais merci de remettre un peu de rigueur scientifique dans mes affirmations péremptoires.

      Même si elles ne sont pas représentatives, ces expériences me semblent intéressantes, dans la façon dont le réseau fait voler en éclats les protections « physiques » qu’on peut avoir dans la vraie vie : se faire insulter sur Twitter par quelqu’un qui ne pense pas comme vous, découvrir les opinions politiques de ses amis d’enfance sur Facebook et tomber de sa chaise...

      Ce discours sur l’entre-soi m’énervait chez Wolton parce qu’il servait à faire l’apologie des médias de masse diffusant la bonne parole de gens comme Wolton et qui étaient tout d’un coup totalement idéalisés, la télévision étant censée créer du lien social, de la démocratie et assurer le triomphe du vrai et l’avenir radieux de l’humanité.