• La répartition des tâches entre les #femmes et les hommes dans le travail de la #conversation
    http://1libertaire.free.fr/CMonnetConversation.html

    Selon l’opinion communément admise, ce sont les femmes qui parleraient plus que les hommes. Le #stéréotype de la femme bavarde est certainement, en ce qui concerne la différence des sexes et la conversation, l’un des plus forts et des plus répandus. Paradoxalement, c’est aussi celui qui n’a jamais pu être confirmé par une seule étude. Bien au contraire, de nombreuses recherches ont montré qu’en réalité, ce sont les hommes qui parlent le plus. Déjà en 1951, Strodtbeck a mis en évidence que dans des couples hétérosexuels mariés, les hommes parlaient plus que les femmes.

    Mais comment expliquer un tel décalage entre le stéréotype et la réalité ? Comment se fait-il que, bien que tou-te-s nous nous soyons retrouvé-e-s dans des situations où il était clair que les hommes monopolisaient la parole, si peu d’entre nous en aient profité pour questionner le bien fondé de cette croyance ?

    Dale Spender s’est penchée sur ce mythe de la femme bavarde afin d’en analyser le fonctionnement. Ce stéréotype est souvent interprété comme affirmant que les femmes sont jugées bavardes en comparaison des hommes qui le seraient moins. Mais il n’en va pas ainsi. Ce n’est pas en comparaison du temps de parole des hommes que les femmes sont jugées bavardes mais en comparaison des femmes silencieuses (Spender, 1980). La norme ici n’est pas le masculin mais le silence, puisque nous devrions toutes être des femmes silencieuses. Si la place des femmes dans une société patriarcale est d’abord dans le silence, il n’est pas étonnant qu’en conséquence, toute parole de femme soit toujours considérée de trop. On demande d’ailleurs avant tout aux femmes d’être vues plutôt qu’entendues, et elles sont en général plus observées que les hommes (Henley, 1975).

  • L’#objectivation sexuelle des #femmes : un puissant outil du #patriarcat – Introduction | Sexisme et Sciences humaines - Féminisme
    http://antisexisme.wordpress.com/2013/08/13/objectivation-1-2

    Elle a par ailleurs détaillé sept caractéristiques qui impliquent l’idée de traiter quelqu’un comme un objet7 :

    L’instrumentalisation : le fait de traiter quelqu’un comme un objet pour ses propres fins
    Le déni d’autonomie : le fait de traiter quelqu’un comme manquant d’autonomie et d’autodétermination
    La passivité : le fait de traiter quelqu’un comme manquant d’agentivité (capacité à agir)
    L’interchangeabilité : le fait de traiter quelqu’un comme étant interchangeable avec des objets
    La violabilité : le fait de traiter quelqu’un comme n’ayant pas de limite à son intégrité.
    La possession : le fait de traiter quelqu’un comme étant quelque chose qu’autrui possède, et qui peut être vendue ou achetée.
    Le déni de subjectivité : le fait de considérer que les expériences et les sentiments de la personne objectivée n’ont pas besoin d’être pris en compte.
    Rae Langton en a par la suite rajouté trois8 :

    Réduction au corps : le fait d’identifier quelqu’un à son corps, ou à des parties corporelles.
    Réduction à l’apparence : le fait de traiter quelqu’un en fonction de son apparence physique principalement.
    Réduction au silence : le fait de traiter quelqu’un comme s’il/elle était silencieu-x-se ou incapable de parler.

    Par ailleurs, les penseuses féministes ont aussi noté que dans nos sociétés les femmes sont plus souvent associées à leur corps que les hommes, et plus souvent évaluées en fonction de leur apparence. Quelque soit leur personnalité, les femmes sont perçues avant tout comme des corps conçus pour plaire et exciter. Devant se conformer constamment à des normes de beauté impossibles à atteindre, les femmes perdent beaucoup de temps, d’énergie et d’argent en soins de #beauté.

    cc @beautefatale

  • Si l’on comprend que les femmes vivent une exploitation et une violence systématiques, alors la défense de quoi que ce soit, l’acceptation de quoi que ce soit qui promeut ou qui perpétue cette exploitation et cette violence exprime une haine des femmes, un mépris de leur liberté et de leur dignité. Et tout effort visant à entraver des initiatives législatives, sociales ou économiques qui amélioreraient la condition des femmes, si radicales ou réformistes que soient ces initiatives, exprime ce même mépris. On ne peut tout simplement être à la fois pour et contre l’exploitation des femmes : pour quand elle procure du plaisir, contre dans l’abstrait ; pour quand elle est lucrative, contre en principe ; pour quand personne ne nous regarde, contre quand on pourrait nous voir. Si l’on comprend à quel point les femmes sont exploitées - la nature systématique de l’exploitation et son assise sexuelle -, aucune justification politique ou éthique n’autorise à faire moins que le maximum, avec toutes nos ressources, pour mettre fin à cette exploitation. L’antiféminisme a servi de couverture au sectarisme le plus flagrant et il en a été le véhicule. S’il a pu être crédible comme couverture et efficace comme véhicule, c’est que la haine des femmes n’est politiquement réprouvée ni à droite ni à gauche. L’antiféminisme est manifeste partout où la subordination des femmes est activement perpétuée ou attisée ou justifiée ou passivement acceptée, parce que la dévaluation des femmes est implicite dans chacune de ces positions. La haine des femmes et l’antiféminisme, si agressive ou discrète que soit leur expression, sont synonymes en pratique, inséparables, souvent impossibles à distinguer, souvent interchangeables, et toute acceptation de l’exploitation des femmes - dans n’importe quel domaine, pour n’importe quelle raison, de n’importe quelle manière - incarne, signifie et soutient cette haine et cet antiféminisme.

    Andrea Dworkin, Les femmes de droite, chapitre 6 : L’antiféminisme, pp. 197-198.

    #féminisme #antiféminisme #AndreaDworkin

    Une fiche de lecture du livre : http://antisexisme.wordpress.com/2012/12/20/les-femmes-de-droite

    Sur le site de l’éditeur :
    http://www.editions-rm.ca/livre.php?id=1436