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  • Près de 70 % des Français n’éprouvent pas de « sentiment de submersion » migratoire, selon une enquête sociale européenne

    Selon l’#Enquête_sociale_européenne 2023-2024 menée par des universitaires dans 31 pays européens, au moins 69 % des Français sont favorables à l’#accueil d’étrangers dans notre pays. Bien loin du « sentiment de #submersion_migratoire » évoqué par le premier ministre François Bayrou.

    Accoler « #sentiment » au concept de « submersion migratoire » relève d’une #stratégie_de_communication millimétrée qui place le débat au-delà des #réalités_statistiques sur l’#immigration. Qui peut nier les #ressentis subjectifs des citoyens, aussi biaisés soient-ils ? Des #données d’enquêtes internationales qui interrogent les Français sur la #politique_migratoire de notre pays montrent pourtant que le « #sentiment_de_submersion_migratoire » n’existe pas.

    La submersion migratoire, une idée largement démentie

    Le 27 janvier 2025 sur LCI, les déclarations de François Bayrou font des émules lorsqu’il évoque l’idée qu’il existe en France un « sentiment de submersion » migratoire. Difficile de croire que les mots n’ont pas été méticuleusement choisis. En réaction, le PS annule une réunion avec le gouvernement sur le budget et dix jours plus tard, le chef du gouvernement se prononce pour un débat plus large sur qu’« est-ce qu’être français ».

    Dans une tribune parue dans le Monde, le sociologue Emmanuel Didier souligne qu’en désavouant l’#Insee, dont les #statistiques contreviennent à l’idée de #submersion, le chef du gouvernement participe à la fragilisation de notre administration et de notre institut de statistiques dont la réputation n’est pourtant plus à faire. Dans cette lignée, l’historien et sociologue Hervé le Bras a consacré en 2022 un ouvrage complet sur l’idée tout aussi fausse qu’il existerait un « #grand_remplacement ».

    Le professeur au Collège de France François Héran rappelait quant à lui que « la France n’était pas le pays le plus attractif d’Europe, bien au contraire » et qu’il faudrait plutôt s’en inquiéter.

    Le sentiment des Français, une dimension qui compte

    Mais les mots du chef du gouvernement sont choisis. Il parle de « sentiment ». Peu importe la réalité, même si on sait que, partout dans le monde, les citoyens surestiment systématiquement la part d’étrangers dans leur société comme le démontre très bien un article, au sérieux indiscutable, publié par la Française Stefania Stantcheva, professeure à Harvard.

    Peut-on aller contre le sentiment des Français, aussi biaisé soit-il ? Cela paraît difficile tant le peuple devrait être souverain en démocratie. Mais avant de penser la mise en pratique de cet aspect théorique de notre modèle politique, encore faut-il que ce « sentiment » ait une quelconque matérialité.

    En employant le terme « sentiment », le chef du gouvernement s’appuie sur une appréciation subjective de la réalité qui lui permet de placer le débat au-delà des données collectées par l’Insee et du même coup créer l’embarras. Qui dispose de la légitimité pour nier le « #ressenti » de nos citoyens, fondé sur la #perception de leur environnement au quotidien ? A priori personne.

    On peut en revanche s’attacher à documenter si ce sentiment existe réellement en France. Certes, les Français surestiment le nombre d’étrangers dans notre pays, mais ont-ils pour autant le sentiment d’être submergés ? Peut-être y voient-ils une richesse culturelle, un atout pour notre pays, ou sont-ils tout simplement indifférents ?

    Repartir des données

    Si les données les plus récentes de l’Insee ne permettent pas de répondre à cette question, il va de soi que les données collectées par un parti politique, les microtrottoirs réalisés pour illustrer tel ou tel documentaire, ou les rapports élaborés par les associations ne constituent en rien des preuves exploitables à verser au débat. Il faut pour cela des données d’enquête collectées via un #protocole_statistique clair et éprouvé, fondé sur les techniques de #sondage que seules quelques organisations sont en mesure de mettre en œuvre. Il faut une photographie représentative des sentiments des Français.

    L’Enquête sociale européenne (ESS), dispositif transnational bisannuel, menée par des universitaires dans toute l’Europe, a récemment fait paraître les résultats de sa onzième campagne réalisée en 2023-2024 dans 31 pays.

    Trois questions invitent les enquêtés à se prononcer sur la mesure dans laquelle la France devrait autoriser des #étrangers à venir vivre en France. Les données sont disponibles en ligne et téléchargeables sans prérequis.

    La première question concerne le fait d’autoriser les personnes du même groupe ethnique que la plupart des habitants de la France. La seconde question concerne les personnes de groupes ethniques différents. La troisième porte sur les personnes venues de pays pauvres hors Union européenne. Les répondants ont le choix des réponses entre « beaucoup », « un certain nombre », « peu » ou « aucun ».

    Les Français ont-ils le sentiment de boire la tasse ?

    Un sentiment de submersion de la part des Français se traduirait par une majorité de répondants en faveur d’une opposition catégorique à l’accueil d’étranger dans notre pays ou, a minima, par une majorité de répondants s’exprimant en faveur de « peu » ou « aucun ». Or les chiffres de l’enquête ne confirment absolument pas cette réalité.

    Sur ces trois questions, le pourcentage de Français catégoriquement opposés à l’accueil d’étrangers oscille entre 3,5 % et 8,2 % tandis que ceux qui y sont très largement favorables s’établit entre 17,4 % et 23,3 %.

    On est loin d’une opposition totale comme le montre le graphique 1 où chaque point représente une des quatre modalités de réponse pour chacune des questions.

    Graphique 1 – La France devrait-elle autoriser des étrangers à venir vivre en France ?

    Entre ces deux cas polaires, ils sont entre 51,6 % et 60 % à répondre qu’ils sont favorables à l’accueil d’un certain nombre d’étrangers (traduction de l’anglais « some », quantité indéfinie) et entre 13,2 % et 22,9 % en faveur du « peu ». Et lorsqu’on groupe les modalités par paire (« beaucoup » et « quelques-uns » vs « peu » et « aucun »), on obtient un pourcentage de répondants vraiment favorables supérieur à 69 % dans les trois cas.

    Au moment de l’enquête, les citoyens français semblent donc bien loin de percevoir une submersion migratoire. Mais peut-être que cette « photographie » statique cache tout de même une tendance de fond qui se dégrade ?
    En quatre ans, une dépolarisation des avis sur l’accueil des migrants

    L’avis des Français sur l’accueil des étrangers s’est dépolarisé en quatre ans. La puissance de l’ESS repose notamment sur sa bisannualité. Il est donc possible de comparer l’évolution de l’avis des Français entre deux campagnes.

    Le graphique 2 résume ces évolutions. Les points rouges, qui capturent l’évolution des opposants stricts à l’immigration entre les deux périodes, enregistrent les évolutions les plus marquées, toutes à la baisse, entre 6 et 17 % selon les catégories. Les points verts, qui eux capturent l’évolution des partisans d’une immigration large, enregistrent également une baisse, mais plus contenue, comprise entre 6 et 10 %.

    Entre les deux, la part des Français qui expriment une opinion en faveur d’« un certain nombre de migrants » stagne pour les étrangers venus de pays pauvres hors de l’UE et progresse pour les deux questions qui contiennent une référence à l’ethnie dominante en France. Les partisans du « peu » progressent également de plus de 10 % pour les migrants issus de pays pauvres hors UE, mais est en quasi-stagnation ou régressent pour les deux autres questions.

    Graphique 2 –– Évolution (en %) de l’avis des Français entre l’enquête de 2020-2022 et celle de 2023-2024.

    Cette tendance à la dépolarisation des Français ne révèle en aucun cas un « sentiment de submersion migratoire ». Le constat d’un tel écart entre les éléments de langage du chef du gouvernement et des réalités établies par la recherche ou des données accessibles à tous appelle à la mise en œuvre de propositions plus sérieuses dans le débat public.

    Aujourd’hui, sur l’immigration, plus que sur tout autre sujet, l’État doit être garant de l’utilisation d’une information fiable pour mener à bien sa mission de gardien de la cohésion sociale.

    https://theconversation.com/pres-de-70-des-francais-neprouvent-pas-de-sentiment-de-submersion-m
    #France #biais #migrations

    ping @reka @isskein @karine4

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    voir aussi ce fil de discussion sur la "submersion migratoire"
    https://seenthis.net/messages/1095770

  • Trump instaure son #ministère_de_la_vérité

    Le limogeage de #Colleen_Shogan, directrice des #Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une #dérive plus profonde, où le #contrôle_de_l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de « 1984 » de George Orwell.

    Colleen Shogan, ce nom ne vous dit peut-être rien. Elle était, jusqu’à ce vendredi 7 février 2025 la directrice des Archives nationales des Etats-Unis. Etait, puisqu’elle a été brutalement limogée par le président Donald Trump. Pour beaucoup, cette décision passera inaperçue, reléguée à une simple péripétie administrative. Pourtant, elle marque un tournant dangereux.

    Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump leur transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago. Sans le professionnalisme de ces archivistes, sans leur rigueur dans l’application de la loi et leur dévouement à la préservation des traces de l’administration, ces informations ne seraient jamais connues et aucune trace n’en aurait été conservée. Or, aujourd’hui, leur cheffe de file est évincée. Quelques jours seulement après le retrait de données scientifiques publiques (open data) contraires aux idées de la nouvelle administration, c’est un nouveau coup porté à l’accès à l’information libre et contextualisée.

    Les archives, un enjeu de pouvoir majeur

    Ce type d’intervention politique sur les archives n’a rien d’anodin. L’histoire regorge d’exemples où la manipulation ou la destruction d’archives a servi des régimes autoritaires. De l’Allemagne nazie à l’Union soviétique, en passant par la Révolution culturelle chinoise et le régime des Khmers rouges, les archives ont toujours représenté un enjeu de pouvoir majeur. L’accès à une information libre, fiable et contextualisée est une menace pour ceux qui cherchent à réécrire l’histoire à leur avantage.

    Les archives et archivistes sont bien loin des clichés poussiéreux dans lesquels on tente de les enfermer. Ils sont aux premières loges des transformations dans les pratiques de création et de partage de l’information, ils suivent et tentent d’anticiper les évolutions en matière de supports, de technologies et de compréhension de notre société. Ils jouent un rôle clé dans la gouvernance et la sauvegarde de la mémoire individuelle et collective, comme le rappelle la Déclaration universelle sur les archives. Les archives garantissent la transparence, la mémoire et la justice. Elles permettent à chacun d’accéder à des informations essentielles sur sa fiscalité, son état civil, ou encore sur les décisions prises par ses dirigeants en temps de crise.

    Sans elles, comment juger les responsabilités politiques dans la gestion du Covid ? Comment comprendre la destruction de stocks de masques avant la pandémie ou les liens entre gouvernements et laboratoires pharmaceutiques ? Supprimer ou falsifier des archives, c’est effacer la possibilité d’un débat éclairé, c’est priver les citoyens de leur droit à l’information.

    Le risque n’est plus théorique. Avec ce coup de force, Donald Trump ne se contente pas de contrôler le présent, il cherche à s’assurer un monopole sur l’interprétation du passé et modeler le mode de pensée future de la société américaine. « Qui contrôle le passé contrôle le futur : qui contrôle le présent contrôle le passé », écrivait George Orwell dans 1984. Cette prophétie semble aujourd’hui, plus actuelle que jamais.

    Faut-il voir dans ce licenciement un simple caprice ou le symptôme d’une dérive bien plus profonde visant à instaurer un « ministère de la vérité » ? Si nous fermons les yeux, combien de temps faudra-t-il avant que des documents disparaissent, que des traces soient altérées, que l’histoire soit remodelée selon la volonté d’une oligarchie conservatrice ?

    L’instrument d’une emprise totale sur l’information

    Le département des archives représente le cœur névralgique du « Ministère de la Vérité », tel que décrit par George Orwell dans 1984. Son contrôle permet au régime d’exercer une emprise totale sur l’information, tant passée que présente, qui est ensuite diffusée à la population. Ce système confère une crédibilité redoutable et constitue le socle de la police de la pensée et du pouvoir omniprésent de « Big Brother ». Pour que 1984 reste une fiction, pour préserver notre avenir et garantir la liberté d’accès à l’information, ainsi que pour permettre aux générations futures de se forger leur propre jugement sur nos actions, il est impératif de sauvegarder nos archives.

    Notre défense contre l’#oubli et la #manipulation

    En Europe, et particulièrement en Belgique, les archives sont trop souvent reléguées au second plan et perçues comme une dépense superflue. Pourtant, elles constituent notre meilleure défense contre l’oubli et la manipulation populiste de l’information et de l’histoire. Les démocraties doivent impérativement s’affirmer face au « nouvel ordre » mondial que Trump et son administration cherchent à imposer. L’Europe peut devenir la figure de proue de la démocratie représentative… en revalorisant ses archives et ses archivistes, gardiens de l’accès à notre mémoire collective.

    Save the archives, save the world.

    https://www.lesoir.be/655205/article/2025-02-13/trump-instaure-son-ministere-de-la-verite

    #trumpisme #Donald_Trump #USA #Etats-Unis #vérité #histoire

  • Global burn-out

    Il fallait établir ce constat : avant d’être un problème individuel, le burn-out est d’abord une #pathologie_de_civilisation. Marquée par l’accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un #piège pour certaines personnes trop dévouées à un #système dont elles cherchent en vain la #reconnaissance. Mais ce piège n’est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l’œuvre au noir du burn-out afin qu’il devienne le théâtre d’une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.

    https://www.puf.com/global-burn-out-1
    #livre #burn-out

  • L’arbre, le maire et le terrain constructible
    https://laviedesidees.fr/L-arbre-le-maire-et-le-terrain-constructible

    L’objectif « Zéro artificialisation nette », ou ZAN, suscite de nombreux débats, souvent très techniques. Pourquoi empêcher les villes de s’étendre sur les espaces naturels, les forêts et les terres agricoles ? S’agit-il comme l’affirment certains élus d’une mesure « ruralicide » ?

    #Politique #ville #logement #agriculture #urbanisme #urbanisation
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250214_zan.pdf

    • fin de l’article (dense et stimulant) :
      #artificialisation

      Sortir de l’opposition entre mondes urbains et ruraux
      Malgré les protestations, tensions et questions suscitées par le #ZAN, l’optimisme demeure possible car les débats ont accompagné une prise de conscience des enjeux pédologiques, et plus largement écologiques, associés aux sols. Beaucoup d’urbanistes et d’aménageurs, dont l’auteur de ces lignes, ignoraient toute l’importance des sols pour la biodiversité ou une agriculture écologique. À présent, la réduction des sols à du foncier plus ou moins constructible n’est plus permise. Pour le Sénat lui-même, la « sobriété foncière » est une exigence indiscutable.

      Le ZAN a donc redéfini les termes du débat. Comment consolider cet acquis ? Difficile de répondre. Si on prend le point de vue de l’écologie politique, quatre questions restent ouvertes. La première est, pour reprendre une formule qui a fait mouche, l’articulation des « fins de mois » et de « la fin du monde ». Cette question est centrale. Derrière le ZAN, une partie du pacte social français se trouve mise en cause pour les classes populaires.

      La seconde question est relative à la place des initiatives locales. Au vu du passé, et même du présent, faire confiance aux élus locaux pour garantir un usage des sols moins inconséquent peut paraître difficile. Mais jusqu’où l’État peut-il imposer ses vues à des dizaines de milliers d’élus (et même des centaines de milliers, en comptant les membres des conseils municipaux et intercommunaux) ? Et quand bien même il le pourrait, serait-ce souhaitable ? Pour l’écologie politique, la réponse à cette question renvoie au débat entre celles et ceux pour qui les urgences écologiques nécessitent un retour à une planification autoritaire et celles et ceux qui, inspirés par les mouvements des communs, le municipalisme ou les pensées libertaires, pour qui il faut faire ici et maintenant et que le changement ne peut venir que du bas, du local. Dans cette seconde perspective, les petites communes rurales peuvent constituer un levier majeur de transformation [55].

      Planification centralisée ou pas, il convient incontestablement de modifier les règles du jeu. Mais, et c’est la troisième question, quelles règles faut-il transformer ? L’enjeu est-il vraiment de mettre un terme aux extensions urbaines ? Plutôt que d’agir sur les symptômes, ne faut-il pas intervenir sur les causes, à savoir les plus-values retirées du classement en zone constructible ? Ces plus-values trouvant leur origine dans l’action des collectivités locales, il serait logique qu’elles reviennent à ces dernières plutôt qu’à des propriétaires privés.

      Quatrième question : la catégorisation des sols dédiés à l’agriculture. Cette question, relativement simple en théorie, est politiquement très délicate. L’enjeu est majeur pourtant. Redéfinir le ZAN pour imposer des contraintes à l’agriculture changerait beaucoup de choses. Cela créerait une pression très forte en faveur de l’agroécologie. Parallèlement, les communes seraient poussées à inclure l’agriculture dans leurs projets de territoire. Cela conforterait les démarches déjà engagées de projets agri-urbains [56], où les collectivités locales se mêlent d’agriculture pour favoriser les circuits courts et l’agroécologie (notamment parce que les citadins sont souvent très inquiets des épandages de pesticides et autres produits chimiques dans leur voisinage). Cela donnerait aussi et surtout une consistance politique à la périurbanisation, particulièrement intense en France. Aujourd’hui les couronnes périurbaines des villes rassemblent plus de 40 % de la population française [57]. Or ces couronnes rassemblent également deux-tiers des exploitations agricoles (en nombre comme en superficie [58]). Mondes ruraux et mondes urbains se sont profondément entremêlés, liant leurs destins. Pour reconnecter l’humanité et le vivant, comme le demandent avec insistance certaines pensées écologistes, l’enjeu est d’articuler les dimensions campagnardes et citadines des territoires plutôt que de les opposer.

    • image non créditée (et qu’on trouve pourtant un peu partout)
      occasion de repointer vers les photos de Christoph Gielen dans Ciphers, relevé ici à la parution du livre (2014)
      https://seenthis.net/messages/275618

      depuis, il a un nouveau projet (que je met en billet plein par ailleurs)

      Supermax : Structures of Confinement and Rationales of Punishment
      Work — Christoph Gielen
      http://www.christophgielen.com/category/work

      Forthcoming:
      Exploring the rationales behind the building of maximum security prisons, “Supermax” offers rarely-heard industry insider assessments of the architectural aims behind these facilities and presents an otherwise not available opportunity to examine these places from directly above.

      “Supermax” is conceived as a video exhibition accompanied by a discussion forum that will address the future role of prison architecture and respond to the growing impasse facing the corrections praxis today.

  • La vie publique d’un livre - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2025/02/12/la-vie-publique-dun-livre


    #censure

    Après un entretien pour un média national, un journaliste auquel j’exprimais mon étonnement de la teneur nettement critique, voire déstabilisante, des questions qu’il m’avait posées dans la mesure où, hors micro, il m’avait dit combien il avait apprécié mon livre et le tenait pour important, m’expliqua qu’il l’avait fait par anticipation des remarques négatives que sa rédaction aurait, sinon, pu faire sur son travail en le considérant comme de parti pris.

    Ce double positionnement – soutien affirmé dans l’échange privé, prise de distance dans l’espace public – et la justification qui en m’en était donnée révèlent la double contrainte à laquelle font face nombre de journalistes lorsqu’il s’agit de traiter de la guerre à Gaza puisque, d’un côté, il leur faut respecter la déontologie de leur profession, et donc leur conviction de ce qui est juste et fondé, et, de l’autre, il leur faut tenir compte de la police du langage dont certains de leurs collègues surveillent l’application et dont leur hiérarchie doit se porter garante. À plusieurs reprises, je fis le même constat : alors que mon interlocuteur m’avait assuré avec chaleur qu’il avait à cœur de faire connaître le livre à son public, lorsque l’entretien paraissait, il était accompagné d’un chapô parfaitement neutre.

    De même que celles et ceux qui présentent les journaux d’information doivent, chaque fois que le sujet est abordé, rappeler que l’opération militaire israélienne a été déclenchée par l’attaque du 7 octobre, sans jamais évoquer les trois-quarts de siècle d’histoire de l’oppression palestinienne qui l’ont précédée par peur de paraître la justifier, de même celles et ceux qui ont obtenu de leur rédaction, parfois de haute lutte, de pouvoir m’interroger sur mon livre m’ont dit devoir se soumettre à des règles dans les questions qu’ils posent et s’attendre à de nombreuses révisions une fois que leur papier serait prêt à être publié.

    Il leur fallait respecter ce que certains m’ont présenté comme une charte précisant la manière de parler du conflit et, bien au-delà, prévenir toute critique qui pourrait être exprimée par des lecteurs ou des auditeurs et relayée auprès d’organisations communautaires juives, donnant possiblement lieu, de la part de responsables politiques, à des accusations d’antisémitisme. « Vous avez bien décrit dans votre ouvrage la façon dont les choses fonctionnent », m’a dit l’un de ces journalistes après la publication d’un entretien qui avait été retardé de plusieurs jours en raison de multiples corrections qu’on avait exigées de lui.

  • Connaître Mayotte pour mieux l’aider
    https://topophile.net/rendez-vous/connaitre-mayotte-pour-mieux-laider

    CONNAITRE MAYOTTE POUR MIEUX L’AIDER Le 14 décembre dernier, le cyclone Chido frappait Mayotte, rajoutant des dégâts exceptionnels à une situation humaine et matérielle déjà très lourde. La solidarité s’est rapidement organisée. D’abord sur place pour reloger et reconstruire un minimum d’abri. Puis dans l’hexagone pour permettre d’acheminer les secours. Les professionnel.le.s du bâtiment ont... Voir l’article

  • New Details Emerge About Dr. Hussam Abu Safiya’s Fate in Israeli Detention
    February 11, 2025 - Quds News Network
    https://qudsnen.co/new-details-emerge-about-dr-hussam-abu-safiyas-fate-in-israeli-detention
    https://qudsnen.co/wp-content/uploads/2025/02/isxalkeran-nahelin-ku-bila-derman-bice-nexwesxaneya-kemal-advane-ca593f44-78

    Gaza (Quds News Network)- Dr. Hussam Abu Safiya, the director of Kamal Adwan Hospital in Gaza, was subjected to severe mistreatment and torture after his arrest by Israeli forces, according to his family and legal representatives. The doctor, arrested on December 27, 2024, endured harsh conditions, including 24 days of solitary confinement. He was later transferred to Ofer Prison, where he continues to face poor treatment.

    His health remains stable but precarious. Dr. Hussam Abu Safiya suffers from chronic high blood pressure and an enlarged heart muscle. Despite receiving some medical treatment, he is provided with only one meal a day, which his family describes as inadequate and poor quality.

    Legal representatives maintain that Dr. Abu Safiya faces no charges. All accusations against him lack evidence, and his case remains unresolved. The Israeli public prosecution has not filed any charges, prompting hope for his eventual release. Dr. Abu Safiya has called for the world to act, urging global pressure to secure the release of detained healthcare workers and to ensure their rights are upheld.

    The Israeli military kidnapped Dr. Abu Safiya during a raid on Kamal Adwan Hospital, where he was beaten before being detained. His condition worsened due to lack of proper medical care, with reports indicating he lost approximately 12 kilograms. His arrest and treatment have sparked outrage from human rights organizations, with calls for his immediate release.

  • « From Ground Zero » : destruction et création à l’œuvre dans la bande de Gaza
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/02/12/from-ground-zero-destruction-et-creation-a-l-uvre-dans-la-bande-de-gaza_6543

    Le réalisateur Rashid Masharawi a collecté vingt-deux courts métrages tournés dans l’enclave depuis le début de la guerre, pour mettre des visages sur la tragédie.

    L’AVIS DU « MONDE » - À NE PAS MANQUER

    Il y a l’histoire de cet homme, Mossab Al-Nadi, enseveli trois fois en l’espace de vingt-quatre heures, à la suite de bombardements de la bande de Gaza. S’il survécut miraculeusement, il perdit ce jour-là son oncle, sa tante, un cousin, une cousine, une petite-nièce, sa maison. « Toutes les étapes de ma vie ont été démolies sous mes yeux », témoigne-t-il, résigné, face à la caméra. Il y a aussi ces jeunes enfants, dans un camp de réfugiés, qui racontent ce moment où leur mère a inscrit leur nom sur leur bras ou leur jambe, pour aider à identifier leur corps. Les larmes. La difficulté de dormir. « Je ne veux pas qu’on rassemble mes morceaux », confie un garçon d’un peu plus d’une dizaine d’années.

    Il y a cette artiste, Ranin Alzeriei, qui retourne dans son appartement dévasté. Au milieu des décombres, elle retrouve quelques esquisses de projets à l’abandon, comme cette colombe entourée de perles. « Mais il n’y a plus de paix ou de culture possibles. (…) La guerre n’a épargné personne », déplore-t-elle, amère.

    Ces récits marquants sont documentés dans le film From Ground Zero. Cette collection de vingt-deux courts-métrages allant de deux à huit minutes a été créée à Gaza, sous l’impulsion du réalisateur Rashid Masharawi. Parmi toutes les images de Palestine qui affluent sur les écrans français – depuis Voyage à Gaza, de Piero Usberti (2024), qui donnait à entendre la désolation de la jeunesse gazaouie à partir d’enregistrements réalisés en 2018, jusqu’à No Other Land, de Basel Adra, Yuval Abraham, Rachel Szor, Hamdan Ballal (2024), qui témoignait du harcèlement, de la part de l’armée et des colons israéliens, subi par les communautés bédouines de Massafer Yatta, en Cisjordanie entre 2018 et 2023 –, From Ground Zero est le seul à avoir été tourné après les massacres terroristes du 7octobre 2023 en Israël et les représailles israéliennes. Les films ont été tournés, entre janvier et juin 2024, dans une zone à laquelle la communauté internationale n’avait plus accès.

    Essai visuel

    De politique il n’est pas question ici. Le nom du Hamas n’est jamais cité. Des attaques terroristes du 7-Octobre ne reste qu’une voix, « contre tout ce qui arrive », qui s’élève pour les condamner. En lançant ce projet, l’ambition de Rashid Masharawi était double : faire émerger des histoires qui donneraient des visages et des noms à la tragédie que traversent les civils palestiniens et réussir à s’exprimer avec les moyens du cinéma, pour maintenir l’art vivant à Gaza. Le contrat est rempli. Si la plupart des courts-métrages, comme ceux évoqués plus haut, s’appuient sur la force de témoignages, le documentaire est loin d’être la seule forme explorée.

    Fragments, de l’artiste Basel El-Maqousi mêle dessins et images volées dans la rue, couleur et noir et blanc, dans un essai visuel qui s’approche plus du cinéma expérimental. Soft Skin, de Khamis Masharawi, a recours en partie à l’animation, Awakening, de Mahdi Kreirah, utilise l’art de la marionnette. Plusieurs réalisateurs se servent de la fiction, à l’image du vidéaste Ahmed Al-Danaf qui, dans A School Day, suit le parcours d’un écolier, depuis sa tente de réfugié jusqu’à l’école, où ne reste plus qu’un carton annonçant la mort de son professeur. A l’opposé, d’autres retravaillent le son ou les images d’enregistrements réels, d’un appel apeuré à des corps sortis des gravats.

    Le cinéma a cette force de rendre sensible une situation en quelques images. Il suffit de voir ces hommes qui courent derrière les colis alimentaires parachutés et ramassent au milieu de bâtiments détruits, à même le sol, un peu de farine mêlée à du sable. Outre la faim, l’épuisement, la peur, l’inconfort de la promiscuité, la mort omniprésente, la lassitude face à la répétition des drames et le poids des besoins matériels sont palpables dans de nombreux segments, dressant le portrait d’un peuple traumatisé. « Nous avons tous besoin d’une thérapie pour supporter la douleur, clame une femme. Personne ne va bien. »

    Humour noir

    Avoir la force de créer dans ces conditions relève du défi. Plusieurs courts-métrages disent cette impossibilité de la fiction à prendre en charge la tragédie. Dans Sorry Cinema, le réalisateur Ahmed Hassouna s’excuse d’avoir perdu son élan créatif après la disparition de son frère. Etimad Washah, la réalisatrice de Taxi Wanissa, a renoncé, après que son propre frère a été victime d’une attaque israélienne, à tourner la fin de son récit, l’histoire d’un âne qui survit à son maître lors d’un bombardement. Elle conclut son film en reprenant la parole face caméra.

    En contrepoint, From Ground Zero n’est pas dénué d’humour noir ou de poésie. Dans Hell’s Heaven, de Karim Satoum, un homme s’empare d’un sac mortuaire pour dormir, car il préfère encore en profiter vivant. Dans Overburden, la réalisatrice Alaa Islam Ayoub interroge sa culpabilité d’avoir laissé ses livres derrière elle, quand elle a fui son domicile. No, de Hana Eleiwa, va même chercher de la joie dans la figure d’un musicien de rue, qui chante, auprès des adultes comme des enfants, l’amour et l’espoir : « C’est certain, les jours heureux reviendront », entonne-t-il, sourire aux lèvres. Sous les pavés de Gaza résonne encore un appétit de vie.

  • La résistance universitaire au trumpisme

    Entretien avec Joan W. Scott
    Par Pascal Marichalar et Joan Scott

    L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques, un dossier qu’elle suit depuis plusieurs décennies. Elle est notamment membre du “Comité A” de l’Association of American University Professors (AAUP), dédié à la question de la titularisation (“tenure”) et des libertés académiques.

    Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, Nous devrons résister. Elle y détaille le fait que la prétendue “neutralité institutionnelle” des universités ne sera pas de mise face au projet trumpiste de “convertir l’enseignement supérieur en une usine de production de patriotes loyaux envers le régime au pouvoir.” Elle est également l’une des rédactrices du communiqué de l’AAUP publié début février 2025 sous le titre “Against Anticipatory Obedience”, Contre l’obéissance par anticipation.

    Sociologue et historien au CNRS, Pascal Marichalar a interviewé Joan Scott le 31 janvier 2025 pour recueillir son avis sur les dix premiers jours de la deuxième administration Trump.

    #trump_en_decadence

  • Sur le refrain "La mondialisation, c’est fini" ...

    Arnaud Orain : « Le libéralisme n’est qu’une parenthèse transitoire du capitalisme » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/arnaud-orain-liberalisme-nest-quune-parenthese-transitoire-capi/00113872

    Arnaud Orain : Le néolibéralisme – même si c’est une illusion – promet une croissance infinie des richesses pour tous les pays, toutes les entreprises, tous les individus. Le capitalisme de la finitude, c’est l’inverse : le monde est fini, les ressources, la richesse, sont en quantité limitée, le gâteau ne peut pas grossir, il faut se battre pour avoir sa part. Il ne laisse espérer ni l’abondance, ni le bonheur individuel.

    Quelles sont les caractéristiques de ce capitalisme ?

    A. O. : Je fais l’hypothèse qu’il a été présent durant les XVIIe et XVIIIe siècle, de 1880 à la Seconde Guerre mondiale et depuis une dizaine d’années. On retrouve à chaque fois trois piliers. Le premier est relatif aux mers et aux océans : la puissance hégémonique censée y assurer la sécurité est absente ou affaiblie. Les conséquences sont multiples : des Etats et des compagnies privées vont tenter d’en monopoliser les ressources. Sur des routes moins sûres, la marine de guerre vient de plus en plus en appui de la marine marchande, qui a elle-même tendance à se militariser. On passe du commerce au convoi.

    https://justpaste.it/7m9cb

    Le "capitalisme de finitude" c’est un peu comme la guerre (et nos "dirigeants" l’acceptent "d’un cœur léger").

  • Gaza : Donald Trump déclare que les Palestiniens n’auraient pas de droit au retour dans le cadre de son plan pour le territoire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/10/gaza-donald-trump-declare-que-les-palestiniens-n-auraient-pas-de-droit-au-re

    Le président américain, Donald Trump, a affirmé que les Palestiniens n’auraient pas le droit au retour dans le cadre de son plan pour Gaza, dans un extrait d’interview dévoilé lundi 10 février. Au journaliste de la chaîne Fox News Bret Baier qui lui demande si les Palestiniens auraient « le droit au retour » dans le territoire ravagé par la guerre, Donald Trump a répondu : « Non, ils n’en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs. »
    [...]
    le président américain affirme que les Etats-Unis veulent construire de « belles communautés » pour les quelque 2 millions d’habitants de Gaza. « Il pourrait y en avoir cinq, six ou deux. Mais nous construirons des communautés sûres, un peu à l’écart de l’endroit où ils se trouvent, là où est tout ce danger », ajoute M. Trump. « Il faut le voir comme un développement immobilier pour l’avenir. Ce serait un terrain magnifique. Il n’y aurait pas de dépenses importantes », assure-t-il.

    #Gaza #trump

    • il est clair. Il dit ce qu’il pense, il met tout sur la table. Ses buts sont déclarés. Il dit : voilà, je vais régler le problème de cette façon. Et là, on comprend très bien que les vrais buts de guerre ne sont plus sous la table, mais dessus, en plein jour. C’est ce que je dis depuis le début de la guerre : le but des Israéliens, dont Trump se fait l’interprète, ce n’est pas d’éradiquer le Hamas, ni de libérer les prisonniers israéliens, mais d’expulser toute la population de Gaza vers le Sinaï ou d’autres lieux. Les euphémismes de Trump —, « raisons humanitaires » au lieu de nettoyage ethnique, « chercher une meilleure vie pour eux » — ne trompent personne.
      [...]
      je crains vraiment qu’à la fin, on voie une émigration importante. Beaucoup de gens veulent partir pour échapper à la non-vie, pour l’avenir de leurs enfants. J’ai déjà dit que Trump allait ouvrir les portes de Gaza. Je crois que les conditions s’y prêtent maintenant. Et pas seulement à Gaza. Voyez ce qu’il se passe actuellement en Cisjordanie. Les Israéliens sont en train de vider le camp de réfugiés de Jénine, en appliquant la même stratégie qu’à Gaza : terroriser les habitants, détruire les infrastructures et les maisons, tuer tout le monde. Avec bien sûr le feu vert du monde entier, qui regarde sans bouger. Et après on lit des déclarations affirmant « nous sommes contre le nettoyage ethnique ». Mais vous ne faites rien contre ces déplacements. Vous ne faites rien contre l’arrogance de l’occupation, qui se déroule dans l’impunité totale.

      https://orientxxi.info/dossiers-et-series/les-vrais-buts-de-guerre-ne-sont-plus-sous-la-table,7986

  • Ce que cache #Périclès, le projet politique réactionnaire du milliardaire #Pierre-Edouard_Stérin

    Après avoir fait fortune dans les affaires, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin assume désormais vouloir financer les projets « #métapolitiques » susceptibles de faire gagner la droite et l’extrême droite. Une première liste de ces initiatives vient d’être mise en ligne. Selon nos informations, elle pourrait ne constituer que la partie émergée de l’iceberg.

    Un média, une chaîne Youtube, des associations catholiques ou libérales, des think tanks destinés au lobbying politique... La première liste des projets soutenus par « Périclès » - mise en ligne il y a quelques jours sur son site internet - n’est pas bien longue mais permet déjà de lever toute équivoque sur les intentions de l’homme à l’origine du projet, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin. Après avoir fait fortune dans les affaires, cet exilé fiscal de 51 ans - il a fui en Belgique après l’élection de François Hollande en 2012 - ambitionne de faire gagner la droite et l’extrême droite en mettant à contribution son compte en banque. Soit un investissement de 250 millions d’euros annoncé en dix ans. Du jamais vu.

    Cette initiative, baptisée donc « Périclès » (pour « Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes »), devait, à l’origine, rester discrète mais elle avait été dévoilée en juillet dernier par nos confrères de « l’Humanité ». Lesquels, documents confidentiels à l’appui, ont détaillé le plan de « #bataille_culturelle » imaginé par Stérin et ses équipes pour « permettre la victoire idéologique, électorale et politique » de ses idées et de ses valeurs. Parmi elles, « la #famille, base de la société », la « #préférence_nationale », le « #christianisme ». Au programme également : la promesse de mener une « #guerilla_juridique » et « médiatique » face au « #socialisme », au « #wokisme » ou à « l’#islamisme ». Surtout, ces documents énuméraient des objectifs politiques précis, dont une aide concrète à apporter au #Rassemblement_national de Marine Le Pen pour remporter le plus grand nombre de victoires lors des prochaines #élections municipales en 2026.

    Offensive sur tous les fronts

    En l’état, au moins 24 projets auraient déjà bénéficié de la générosité de l’homme d’affaires l’année dernière, selon le site flambant neuf de Périclès. L’ensemble confirme sa volonté de mener son #offensive par petites touches et sur tous les fronts. On y retrouve sans surprise ses obsessions libérales avec la promotion des idées antiétatistes et anti-taxes, incarné par son soutien à des think tanks comme le #Cercle_Entreprises et #Libertés, de l’ex-patron d’#Elf_Loïk_Le_Floch-Prigent ; ou encore #Ethic, le syndicat patronal de #Sophie_de_Menthon (une des rares à assumer dialoguer avec Marine Le Pen), qui a reçu, selon nos informations, 3 000 euros pour l’organisation d’une conférence. Des cercles de juristes, comme #Justitia, le collectif d’avocats de l’#Institut_Thomas_More, qui propose d’offrir « une réponse juridique aux nouvelles intolérances » ou le #Cercle_Droit_et_Liberté, qui prétend lutter contre le « #politiquement_correct » de l’Université et du monde juridique, sont également cités. Sans oublier, les enjeux migratoires et sécuritaires, via le #Centre_de_Réflexion_sur_la_Sécurité_intérieure (#CRSI), présidé par l’avocat connu des réseaux de droite dure #Thibault_de_Montbrial. Présents également, la marque #Terre_de_France, chouchou des influenceurs #identitaires ; #Eclats_de_femme, l’association fondée par #Claire_Geronimi, victime de viol par un homme visé par une OQTF en 2023, depuis proche du collectif identitaire #Némésis (elle vient d’être nommée vice-présidente de l’UDR, le parti d’Eric Ciotti, ce dimanche 9 février), ou encore l’association #Léa, en croisade contre le « #racisme_anti-Blanc ». Idem pour le mensuel « #l'Incorrect » - lancé en 2017 par des proches de #Marion_Maréchal - ou #Les_Films_à_l'arrache, une chaîne Youtube humoristique moquant - entre autres - l’antiracisme et le féminisme...

    Objectifs politiques

    Au-delà de ces combats marqués à l’extrême droite, Périclès a également investi dans le combat contre le « #wokisme_à_la_fac », via l’#Observatoire_du_décolonialisme, ainsi que le champ de la #laïcité au travers de #Défense_des_serviteurs_de_la_République, dont le comité d’honneur compte #David_Lisnard, le maire Les Républicains de Cannes et #Astrid_Panosyan-Bouvet, l’actuelle ministre du Travail et de l’Emploi - laquelle ignorait le lien avec Stérin, nous assure son cabinet. D’autres structures présentées par le site de Périclès font plus directement référence à l’objectif politique du projet. C’est le cas de #Data_Realis_Conseil, une société spécialisée dans la #cartographie_électorale rappelle la « #Lettre », ou de l’#Institut_de_Formation_Politique (#IFP), qui ambitionne de doter les militants de toutes les droites du bagage nécessaire pour garnir les rangs des formations politiques, des Républicains aux RN. En bonne place, enfin, #Politicae, l’école de formation au mandat de maire, destinée à faire élire « le maximum de candidats pour les prochaines élections municipales », que Stérin a confié à #Antoine_Valentin, édile LR de Haute-Savoie et candidat d’#Eric_Ciotti lors des dernières législatives. Auprès du « Nouvel Obs », ce dernier ne souhaite pas communiquer le montant du financement consenti par son mécène mais indique que l’effort financier pourrait atteindre « plusieurs centaines de milliers d’euros », d’ici au scrutin de 2026.

    Des projets plus discrets

    Cette liste pourrait, selon nos informations, ne constituer que la partie émergée de l’iceberg Stérin. Les sites internets de plusieurs structures citées plus haut semblent avoir été montés de toutes pièces et sur le même modèle... Surtout, la plupart de ces initiatives n’auraient en réalité reçu que de maigres sommes. Moins de 5 000 euros par exemple pour l’association #Les_Eveilleurs, proche de #La_Manif_pour_Tous, à l’occasion d’un peu rentable concert de #Jean-Pax_Méfret, chanteur des nostalgiques de l’Algérie française. Idem au #Cérif (#Centre_européen_de_Recherche_et_d'Information_sur_le_Frérisme), où la chercheuse au CNRS #Florence_Bergeaud-Blackler jure ne pas avoir touché plus de 10 000 euros. Très loin des 10 millions d’euros que Périclès claironne avoir investi au total en 2024. De quoi nourrir les soupçons sur la réalité de ce montant : est-elle artificiellement gonflée ? Ou, plus probable, l’essentiel de cet argent passe-t-il dans des projets tenus secrets ?

    « Nous nous gardons le droit d’être discrets sur nos investissements », élude #Arnaud_Rérolle, président de Périclès et ancien du #Fonds_du_Bien_Commun, la branche philanthropique des activités de Pierre-Edouard Stérin. Un paravent caritatif - Stérin y finançait aussi des associations au diapason de ses idées réactionnaires - dont est également issu #Thibault_Cambournac, le nouveau « responsable stratégie » de Périclès. L’équipe compte aussi dans ses rangs #Marguerite_Frison-Roche, ancienne petite main de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour. Quant au « senior advisor » de Périclès, #Philippe_de_Gestas, c’est l’ancien secrétaire général du #Mouvement_Conservateur, allié à #Reconquête. Pour 2025, le #budget de Périclès est annoncé autour des 20 millions d’euros. L’achat ou la création d’un institut de sondage fait déjà figure d’objectif prioritaire.

    https://www.nouvelobs.com/politique/20250209.OBS100069/ce-que-cache-pericles-le-projet-politique-reactionnaire-du-milliardaire-p
    #Stérin #extrême_droite #réseau

    ping @karine4 @reka @fil @isskein

  • Architect of so-called Generals’ Plan admits Israel’s ’absolute failure’ in Gaza | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/israel-architect-generals-plan-admits-absolute-failure-gaza

    The architect of Israel’s so-called Generals’ Plan to depopulate northern Gaza has described the country’s war in the enclave as an “absolute failure”.

    The original plan, also known as the Eiland Plan after its creator Giora Eiland, a retired major general and former head of the Israeli National Security Council, was seen by Palestinians and rights groups as part of a long-term project of ethnic cleansing that would result in the restablishment of Jewish settlements in Gaza.

    However, writing in a comment piece for Ynet, Eiland said that Israel had failed to achieve its aims in Gaza.

    “Israel has failed in three-and-a-half out of the four goals of the war: we have not demolished Hamas’ military power; we have not overthrown Hamas’ rule; we are not managing to return the residents... safely to their homes [in Israel], and as for the return of the abductees, the fourth goal – we have partially succeeded,” he wrote.

    Eiland added that part of the problem was that the Israeli government had treated Hamas as purely a “terrorist” organisation when it had already established state power in Gaza, comparing them to Nazi Germany rather than the Islamic State (IS) group, as Prime Minister Benjamin Netayahu had done.

  • Intelligence artificielle. « On est tous capables d’identifier les copies ChatGPT ». Pour cet enseignant-chercheur, « il faut remettre l’IA à sa place »
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/intelligence-artificielle-on-est-tous-capables-d-identi
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/C59T9XIg6RJT87ykx2fOMnGP27o/930x620/regions/2025/02/10/visuel-article-6-67a9d6ecbed92385658165.png

    Des copies qui commencent par les mêmes phrases

    La capacité à certifier une compétence est le défi à relever pour les enseignants face à des lycéens et des étudiants qui, après avoir découvert et utilisé Google et Wikipédia, se ruent aujourd’hui sur ChatGPT.

    Le devoir sur table, face au prof, restera une valeur sûre puisque protégée de l’accès à l’outil numérique de l’intelligence artificielle. Mais quid des travaux de groupe ou des devoirs individuels faits loin des amphis ?

    « On est tous capables d’identifier les copies ChatGPT », estime Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information, à l’université de Nantes. « Des copies qui commencent par les mêmes phrases et se terminent par les mêmes conclusions, ou qui évoquent des notions complexes non abordées en cours. »
    Des outils gratuits, disponibles et performants

    Interdire l’IA est impossible selon lui, comme il était illusoire de vouloir interdire le recours à Wikipédia. « Ce sont (les IA), des outils massivement utilisés parce que gratuits, disponibles et performants, constate cet enseignant-chercheur. Il faut, en revanche, déployer des actions concrètes pour remettre à sa place cet outil ».

    Et donc enseigner l’IA comme on enseignerait l’utilisation de n’importe quel outil, en expliquant comment on le sollicite, et en soulignant ses vertus, mais aussi ses limites et ses travers, son coût écologique, son coût social avec des travailleurs pauvres employés pour le nourrir de données. Le fait, par exemple, que les données exploitées par les IA ne soient pas représentatives de ce qui fait notre monde et que les réponses de l’IA peuvent véhiculer, de manière cachée, des problématiques sociales sur la place des hommes et des femmes ou des problématiques raciales.

    « Les personnalités qui sont derrière ces bases de données, à la tête de la tech américaine, ne sont par des personnalités qui font de l’antiracisme une priorité, estime Olivier Ertzscheid. Modifier les données d’entraînement (de l’IA), c’est compliqué. »

    Quand Wikipédia est apparu, on s’est interrogé sur son interdiction. On s’est rendu compte que c’était inutile.
    Olivier Ertzscheid

    Enseignant-chercheur dans les sciences de l’information


    https://cfeditions.com/ia-cyberespace

    Comme son collègue angevin, l’enseignant chercheur pense qu’il est vain de vouloir faire sans l’IA et préfère travailler intelligemment avec l’intelligence artificielle. L’enseignant est certain que dans cinq ans, on ne reprochera plus à un élève d’avoir fait appel à l’IA si c’est pour étayer sa propre réflexion.

    #Olivier_Ertzscheid #Intelligence_artificielle

  • A Sweeping Ban on D.E.I. Language Roils the Sciences - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2025/02/09/science/trump-dei-science.html

    Katrina MillerRoni Caryn Rabin

    By Katrina Miller and Roni Caryn Rabin
    Feb. 9, 2025

    The National Academies of Sciences, Engineering and Medicine is an independent, 162-year-old nongovernmental agency tasked with investigating and reporting on a wide range of subjects. In recent years, diversity, equity and inclusion — collectively known as D.E.I. — have been central to its agenda.

    But the Academies’ priorities changed abruptly on Jan. 31. Shortly after receiving a “stop work” order from the Trump administration, the institute closed its Office of Diversity and Inclusion, removed prominent links to its work on D.E.I. from its website’s homepage and paused projects on related themes.

    Now the website highlights the Academies’ interest in artificial intelligence and “our work to build a robust economy.”

    The quick about-face reflects the widespread impact that President Trump’s executive order on D.E.I. is having on scientific institutions across the nation, both governmental and private. The crackdown is altering scientific exploration and research agendas across a broad swath of fields.

    NASA cut requirements for inclusivity from several of its programs. The National Institutes of Health removed the application for its new Environmental Justice Scholars Program. National laboratories under the Department of Energy took down web pages that had expressed a commitment to diversity, while the department suspended its promotion of inclusive and equitable research.

    None of these federal agencies responded to requests for comment.

    Many organizations initiated D.E.I. programs as a way to correct historical underrepresentation in the sciences. According to one report, in 2021, just 35 percent of STEM employees were women, 9 percent were Black and less than 1 percent were Indigenous.

    “If we want to be the best country for the world in terms of science, we need to leverage our entire population to do so,” said Julie Posselt, an associate dean at the University of Southern California. D.E.I. programs, she added, “have ensured that the diverse population we have can make its way into the scientific work force.”

    ‘Obeying in advance’

    Several scientists expressed concern that organizations within the federal sphere seem to be overcomplying, prompting confusion and resentment.

    “They’re obeying in advance, they’re going beyond what the executive order says,” said Christine Nattrass, a physicist at the University of Tennessee, Knoxville, who conducts research at Brookhaven National Laboratory and emphasized that she was not speaking on behalf of her institutions.

    According to Dr. Nattrass, internal documents at the lab are being scrubbed of references related to D.E.I. efforts. At least one code of conduct, which outlines expected professional behavior within research collaborations — such as treating others with respect and being mindful of cultural differences — has been taken down.

    #DEI #Comment_installer_le_facisme

  • Israel Police Raid Prominent East Jerusalem Bookshops, Arrest Owners, Confiscate Books - Israel News - Haaretz.com
    https://archive.is/2025.02.10-093318/https://www.haaretz.com/israel-news/2025-02-10/ty-article/.premium/israel-police-raid-prominent-east-jerusalem-bookshops-arrest-owners-confiscate-books/00000194-eee4-dc0f-a7de-fef4f44c0000

    Israel Police Raid Prominent East Jerusalem Bookshops, Arrest Owners, Confiscate Books
    Police told the owners of the stores, specializing in Arabic and English books on the Israeli-Palestinian conflict and the history of Jerusalem, that they were suspected of disturbing public order. Their lawyer says police likely pivoted once they realized they would not get approval for incitement charges

    Israel Police raided two bookstores in East Jerusalem on Sunday, suspecting that the books sold there constituted incitement, but then arrested the owners on suspicion of disturbing the peace.
    The police obtained a search warrant for the stores from Jerusalem Magistrate Court Judge Chavi Tucker.

    After seizing the books and arresting the store owners, the police decided to change the charge from incitement to suspicion of disturbing public order, leaving the owners in custody until the morning. They will be brought to court on Monday morning for a hearing as the police request an eight-day extension of their detention.

    Israel Police raided The Educational Bookshop. Nir Hasson X account
    The Educational Bookshop chain is the most well-known bookstore chain in East Jerusalem, with three locations on Salah al-Din Street and in the American Colony Hotel complex. The stores specialize in Arabic and English books on the Israeli-Palestinian conflict and the history of Jerusalem, and they are well-known to researchers, diplomats, journalists and tourists.

    On Sunday afternoon, Israeli police officers raided the stores on Salah al-Din Street, searched the premises, examined the books for an extended period, confiscated dozens of books from both stores and arrested the owners, Mahmoud Muna and his nephew, Ahmad Muna, both well-known figures in East Jerusalem. The officers presented a search warrant signed four days ago by Judge Tucker.
    “They used Google Translate on the books, and anything they didn’t like, they took,” said Mourad Muna, Mahmoud’s brother. “They even found a Haaretz newspaper with a picture of the hostages and asked what it was, saying it was incitement. They took every book with a Palestinian flag on it.”

    Attorney Nasser Odeh, who represents the owners, stated that during their interrogation, they were told they were suspected of disturbing public order, not incitement.
    “To open an incitement investigation, the police need approval from the prosecution. It seems they realized they had no chance of getting that approval, so they switched the charge to the more generic ’disturbing public order’ offense. I have never encountered a case where someone is held in custody overnight for suspicion of disturbing public order,” said Odeh.

    The Israel Police have yet to provide a comment.

  • Soutien de la société civile aux familles de personnes migrantes décédées ou portées disparues

    La carte ci-dessous est une représentation visuelle des organisations et institutions travaillant sur les questions liées à la disparition des migrant.e.s dans l’espace euro-méditerranéen. Elle présente le type d’accompagnement proposé par les différents acteurs et actrices afin de faciliter la #recherche et l’#identification des personnes disparues en migration pour les #familles, les proches et les acteurs de la #société_civile. Cette carte a pour vocation de faciliter la #coordination et le partage d’expériences entre les différents intervenants et de renforcer les actions de plaidoyer.

    En cliquant sur le nom de l’organisation ou des personnes qui travaillent de façon indépendante, vous aurez les coordonnées et le type d’accompagnement proposé. Nous avons l’objectif de développer cette carte continuellement :

    – Les informations complètes sont en bleu.
    – Les informations en attente de mise à jour sont en jaune.
    - Les informations en rouge concernent les organisations qui ont suspendu leurs activités à cause du rétrécissement de l’espace civique.

    https://euromedrights.org/fr/publication/soutien-de-la-societe-civile-aux-familles-de-personnes-migrantes-dece

    #cartograhie #visualisation #disparus #migrations #réfugiés #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #base_de_données #soutiens

    ping @6donie @karine4

  • The geographies of capitalism, a king of Geography, and the destruction of political dreams
    (publié il y a une dizaine d’années, ici pour achivage)

    Republished from Camila Bassi’s blog. Camila is a human geographer academic and lecturer at Sheffield Hallam University.

    “It would be difficult to deny the difficult days that the world is going through. One might say that the four horseman [sic] of the apocalypse have moved from a quiet trot to a full gallop and this increase in activity has been accompanied by the rise of Right-wing politics of various kinds which are clearly associated with a series of state and corporate ideologies and practices that must be denied any more room in the world and that, in time, must be rolled back.” (Nigel Thrift and Ash Amin, What’s Left? Just the Future, 1995, 236)

    Did you foresee when you were writing this, Nigel, the danger of you becoming a horseman of capitalism? When naming as a value for the Left, “a constant and unremitting critical reflexivity towards our own practices” (Amin and Thrift, 1995, 221), at what point did you relinquish and decide on the other side? In proposing for the Left, “an unending, always-changing politics” with “no anchor” (Amin and Thrift, 1995, 220), did you worry about where you might float if anchor-less?

    Some background

    • Professor Nigel Thrift is one of the most successful and influential human geographers in the world.
    Recent works include, Knowing Capitalism, Non-representational Theory: Space, Politics, Affect, and Arts of the Political: New Openings for the Left (with Ash Amin).

    • A generation of human geographers have been shaped by Thrift’s geographical research direction.

    • In 2005, Professor Nigel Thrift was appointed Vice Chancellor at the University of Warwick. He took up office in 2006. Also in 2005, Thrift (and his colleague Ash Amin) published a challenge to Marxist geography in the Antipode journal, titled What’s Left: Just the Future.

    • In January 2014, VC Nigel Thrift had a pay rise of £16,000, taking his annual salary to £332,000.

    • On December 3rd 2014, a group of University of Warwick students staged a sit-in protest on campus against university tuition fees, and were subjected to police force, including CS spray. Amnesty International stated in response: “Videos of the incident and accounts from several eyewitnesses raise serious concerns about whether the police acted heavy-handedly and seriously endangered people at the scene. Eyewitnesses report that CS gas was used in a relatively confined space against peaceful protesters posing no threat, while one police officer is clearly seen discharging a Taser into the air for a prolonged period – an action that could have caused serious injury if gas had been ignited.”

    • On December 4th 2014, VC Nigel Thrift issued a statement reminiscing of a previous “spirit of co-operation” and sharing his present disheartenment caused by the behaviour and non-cooperation of certain students. He expressed hope for future protest to be “peaceful”. Warwick for Free Education responded with “A Critical Analysis of Nigel’s Statement”.

    • On December 4th 2014, after a large protest of over 1,000 people took place on the University of Warwick campus – in response to the police violence and the VC’s statement – a group of students went into occupation.

    • On December 9th 2014, the management at the University of Warwick issued the students in the occupation with a court injunction.

    • On December 12th 2014, in an “Exit Statement”, Warwick for Free Education wrote: “The University is in crisis. A vital part of the fabric of our society, universities are sites of analysis and debate, where the ideal of intellectual honesty drives us to confront difficult problems and propose rigorous solutions. They are places where thought is cultivated as a public good. In 2010, however, a new imperative emerged in higher education: universities are to compete for funding in the form of individual student fees, while precarious research funding means grants, patents, contracts and private investment have become increasingly crucial to the survival of institutions. Under these conditions everything must change. […] On the 3rd of December, this conflict of interest manifested as a conflict between police and students. […] The thin end of the wedge was driven into our community a long time ago; what happened on the 3rd was a result of that same wedge being hammered harder and deeper into our campus: it must be hammered no further. The court order will not be a fatal blow to our community, but it must mark the moment where we once more conjure the energy that brought us together on the 4th and tell those who so enthusiastically capitulate with the marketisation of higher education that, despite their titles, despite their money, despite their power, this is our university.”

    • In December 2014, the University and College Union (UCU) accused the #University_of_Warwick of “damaging and dangerous practices” in threatening redundancies to academic staff who have failed to bring in research income of £90,000 per year in the past four years. UCU have petitioned VC Nigel Thrift to reverse this practice.

    https://www.workersliberty.org/story/2017-07-26/geographies-capitalism-king-geography-and-destruction-political-drea

    #Nigel_Thrift

    • Vice-chancellor Nigel Thrift calls protesting students “yobs”

      Nigel Thrift was overheard calling #Warwick_For_Free_Education (#WFFE) members “yobs”, at the end of the Warwick Protest Summit.

      A video published by WFFE records Sir Nigel Thrift referring to members of the group as “yobs”.

      https://www.youtube.com/watch?v=4ekVpzaTLzU

      In the video, the vice-chancellor, who still had his microphone switched on, commented: “This shows you what we’re dealing with. These are just yobs.”

      The comment came as a response to chants from the audience, which were directed at Nigel Thrift himself.

      Some students from the audience, allegedly members of WFFE, began chanting “348K Nigel Thrift go away” followed by “there are many, many, more of us than you,” over a megaphone.

      Peter Dunn, director of press and policy at the University, suggested: “Some might argue that it is to be expected that the head of an organisation should take whatever is said to them and about them.”

      Second-year English and Theatre undergraduate Danie Sharp thought that Nigel Thrift should not have made the comment. She stated: “We pay his wages, he should behave himself.”

      Miguel Costa Matos, a third-year undergraduate and supporter of WFFE urged: “It was the police who acted as yobs on December 3 and, by backing them up, the University has revealed extremely poor judgement.

      “How can they expect us to negotiate with them when they give us no grounds to trust them.”
      Thrift personally attacked

      However, Mr Dunn highlighted to the Boar that Nigel Thrift had personally been verbally attacked “both at work and at home”, in the weeks leading up to the Summit.

      The vice-chancellor had allegedly been subjected to a series of intimidating attacks. Mr Dunn told the Boar that these included: “Being spat at, being confronted and shouted at aggressively by multiple people very close to his face, and being verbally abused late at night near his home when his family were in residence.

      “A reference to him being killed was also uploaded onto a public website.”

      Saveena Mangat, a seond-year Economics and Politics undergraduate, was disappointed by the actions of the students involved in these attacks. She commented: “This just shows how WFFE are losing their credibility by acting inappropriately – this behaviour is simply unacceptable!”

      A spokesperson from WFFE urged: We absolute refute these absurd claims and will not allow our protest to be delegitimised by them.”

      In light of these recent attacks against Nigel Thrift, Mr Dunn commented: “The Vice-Chancellor’s brief verbal response to these acts at the end of the summit was a very human one, not least given the indications from at least one student member that their previous actions would continue unaffected by the discussions at the Summit.”

      He continued: “We will work with others to continue to ensure that peaceful protest and demonstration are able to be facilitated on campus by responding to the suggestions that were made in response to the survey and at the Summit.”
      WFFE deny aggressive behaviour towards Thrift

      WFFE have responded to the allegation of aggressive behaviour, they stated: “This is the first time that Warwick for Free Education has been made fully aware of the spitting and death threat levelled at Nigel Thrift.”

      “Despite Nigel’s bizarre requests that we attend his house for supper, we have no desire to go anywhere near his residence. We want to make it clear that these incidents have no links to WFFE in an official capacity and we in no way celebrate them.”

      WFFE continued: “However, we feel that these revelations further highlight the widespread dissatisfaction and anger towards Nigel Thrift and his behaviour as VC, and would like to take this opportunity to remind people that these views have been held since long before the establishment of WFFE. Let us not forget that a historic Vote of No Confidence in Nigel Thrift was recently passed overwhelmingly through our highest available level of student democracy.”

      “Further to this, it would seem that university management are becoming more hypocritical day by day – during the summit Nigel Thrift called us ‘yobs’, compared us to ‘children’ and patronisingly dismissed our actions as having no value. Yet now, in what is clearly an act of desperation, they are attempting to paint us as a group of violent criminals who bully and intimidate on a daily basis.”

      However, Mr Dunn urged: “Campaigns of targeted intimidation, which also affect many more people than the person directly targeted, should never be seen – and will never be seen – as acceptable.”

      https://theboar.org/2015/03/nigel-thrift-calls-students-yobs

  • Faut-il critiquer l’IA ? | Stéphane Bortzmeyer
    https://www.bortzmeyer.org/critiquer-ia.html

    Qu’on attribue à l’IA des miracles ou au contraire qu’on l’accuse de tous les maux, dans les deux cas, on fait l’erreur de croire qu’il existe bien quelque chose qui s’appelerait « l’IA » et qui aurait des caractéristiques qui en feraient quelque chose de très distinct du reste du monde numérique. Source : Relevé sur le Net...

    • C’est bien qu’il insiste sur le point : « L’IA dans la bouche des gens, c’est les ChatBot et les générateurs d’images, donc plus généralement les LLM et le DeepLearning », ce qui ne constitue que la part qui a trouvé sa voie auprès du grand public.
      Certains problèmes se résolvent mieux avec des vieilles tech de l’IA. Exemple récent : Linguisticae qui veut construire une langue fictive et bute sur les LLM et n’y parvient pas. Alors que les moteurs d’inférence (techno d’IA des années 80) l’auraient amené bien plus près du but.

    • Cet agacement peut mener à passer complètement de l’autre côté et à dire que l’IA ne sert à rien, voire qu’elle est 100 % néfaste.

      Personne ne dit que l’IA ne sert à rien : manifestement elle sert avant tout aux flics, aux militaires et aux patrons. Si on ajoute ses conséquences écologiques et néo-coloniales désastreuses, elle est bien « 100% néfaste ».

      Rezo : #technophilie ?!? « Pasque, hein, tout dépend de comment on l’utilise, hein. » - « Pasque, hein, c’est quand même bien pratique ! »

      En matière de prise de position sur l’IA, on lira avec plus d’intérêt le texte de #Celia_Izoard :

      Nous devons combattre le fanatisme technologique

      https://reporterre.net/Intelligence-artificielle-Nous-devons-combattre-le-fanatisme-technologiq

    • Ouais c’est un peu la technique de l’homme de paille, alors que personne ne dit vraiment ça parmi les critiques. Mais plutôt que malgré les dernières évolutions qui semblent des améliorations pour certaines personnes précises (recherches plus rapides et simples qu’avec Google, accélération de tâches déjà connes avant ça, etc), ces évolutions apportent tellement de points négatifs, que la balance est immensément dans la colonne du « contre » si on est un peu rationnel (ou si on n’est pas un occidental riche et blanc qui profite de ces évolutions).

      C’est toujours le problème de l’ambivalence des techniques de Ellul : oui on peut trouver des bénéfices, mais combien, et pour qui concrètement, par rapport à l’ensemble des gens (et des non humains) ? Et quel poids ont ces bénéfices par rapport à toutes les horreurs que ça engendre (pour bien plus de monde et de territoires) ? Et donc quand on fait la balance entière y compris avec les éventuels bénéfices, ça penche de quel côté ? Il me semble que c’est assez flagrant non ? (et je ne parle pas de bon sens, tout ça est quand même assez documenté, journalistiquement)

    • Je trouve tout de même assez sain de rappeler que c’est tout ça c’est surtout du marketing et pour bonne partie de l’esbroufe... (certes, qui coûte cher, exploite des petites mains et rapporte gros à des capitalistes qui n’ont pas d’états d’âme)

  • Cartographie biorégionale : la méthode 10+1
    https://topophile.net/savoir/cartographie-bioregionale-la-methode-101

    Parce qu’il ne suffit peut-être pas de dire « la biorégion, c’est ce qu’habitent les gens qui essaient de vivre de façon écologique », et que d’aucun voudrait la voir vraiment, cette biorégion, il est probablement intéressant de proposer un exercice de cartographie biorégionale. Mathias Rollot, architecte, enseignant et théoricien du biorégionalisme, a développé d’ateliers participatifs en festivals... Voir l’article

  • Dans les geôles de Poutine
    https://www.obsarm.info/spip.php?article682

    Dans ce livre à la première personne, Alyosha Deminn témoigne de ses 120 journées passées en détention. 120 journées de supplices, comme celles de Sodome fantasmées par Sade. Révoltée par les élections truquées de décembre 2011, l’autrice participe à une première manifestation brutalement réprimée. « On devient opposant politique. Et alors on le reste. » Avec son meilleur ami, elle défile pour protester conte l’interdiction de la marche des fiertés homosexuelles. Cet ami sera (…) #Fiches_de_lecture

    / #Actions_contre_la_guerre, #La_quatre

  • Did You Notice? They Admitted Possibly Killing Almost a Million Palestinians
    https://bettbeat.substack.com/p/did-you-notice-they-admitted-possibly?publication_id=437130
    https://substackcdn.com/image/fetch/w_1200,h_600,c_fill,f_jpg,q_auto:good,fl_progressive:steep,g_auto/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F

    Let us be precise: Gaza’s pre-war population was estimated around 2.5 million. Through the clinical language of demographics and development, Trump and Netanyahu inadvertently acknowledged the disappearance of roughly 500,000 to 800,000 human beings in mere months. Not since the Rwandan genocide has the world witnessed such rapid decimation of a civilian population.

  • MAP : « #Day_Without_Immigrants » Strikes in 120 Cities & 40 States

    On Monday, February 3rd, “Day Without Immigrants” strikes were held in at least 120 cities, 40 states, and Puerto Rico, according to strike tracking analysis by Payday Report. This analysis was done by Payday Report’s Strike Tracker using local news articles found on the internet.

    While the number of exact workplaces closed by the strikes is unknown because many newspapers didn’t cover them, there were several cities where hundreds of workplaces closed and thousands of workers went on strike.

    (See Payday’s interactive “Day Without Immigrants” Strike Tracking Map here to read the local coverage)

    While dozens of local news outlets, particularly Latino outlets, covered the massive "Day Without Immigrant” strikes on Monday, neither The New York Times, The Washington Post, CNN, ABC, NBC, or CBS covered the strikes.

    On the national level, just the Associated Press and USA Today ran brief articles about the actions. The Associated Press predicted that the strikes would likely have a low turnout, as many in the mainstream press expected.

    With low turnout expectations, the national media decided to largely ignore the “Day Without Immigrants.” The exclusive analysis by Payday Report shows that the mainstream media missed the largest walkouts recorded by our Strike Tracker since the 2020 Black Lives Matter-inspired walkouts following the death of George Floyd at the hands of Minneapolis Police in 2020.

    Daniel Hernandez, owner of Colonial Market, told CBS Minnesota that he predicted that 350-400 immigrant-sympathetic businesses would close in Minneapolis and St. Paul alone on Monday, easing the worries of immigrant workers, who were debating walking off the job.

    In California, Carlos Solorzano-Cuadra, CEO of the Hispanic Chambers of Commerce of San Francisco, estimated that 65% of 11,000 immigrant-owned businesses in the San Francisco Bay Area were closed in solidarity with Monday’s “Days Without Immigrants” strike. He predicted that the number of strikes would grow as they prepare for a massive nationwide strike on International Workers Day on May 1st.

    “Preparing for the big march in May!” Solorzano-Cuadra told the Redwood City Pulse, a local non-profit publication in the Bay Area.

    Monday’s “Day Without Immigrants” strikes were organized through a loosely connected group of immigrant networks. The organizing was done mainly by local groups and online. Few unions got involved in backing them on the national level.

    In Pittsburgh, immigrant rights organizers from Casa San Jose and the Pittsburgh Hispanic Development Corporation decided to take up the grassroots call. They began organizing a “Day Without Immigrants” action only 3 days beforehand.

    Still, over 60 employers in Pittsburgh closed on just 3 days notice.

    “They’re the ones that actually caught wind of this, and they said we want to participate,” Monica Ruiz of Casa San Jose told Payday Report. “And I think the beauty of this is it wasn’t only Latino owned businesses, it was other immigrant groups. Our American allies that were in solidarity closed as well.”

    The strikers had an impact not just in big cities like Pittsburgh, but also in small towns.

    In Oak Ridge, North Carolina, population 3,000, Stokeridge Tavern and Grille owner Kevin Champion decided to close his bar for the day after several Latino workers told him they wanted to take the day off.

    Champion said it likely cost him several thousand dollars to close the restaurant but thought it was right.

    “They know that I’ve got their back,” Champion told WGHP, “If speaking out means I take some heat then so be it, but my guys know I’m loyal, and they return that loyalty every single day.”

    Many immigrants took considerable risks to walk out in small towns like Mayfield, a town of 9,000 in rural Western Kentucky. Organizers there told WKMS that while they danced and played maracas at a major intersection, several big rigs pulled up right alongside immigrants and let the exhaust go directly into the faces of immigrants.

    “A lot of people walk [by] saying, ’Go Trump.’ People just kind of being negative,” organizer Antonio Aragonez told college reporter Zacharie Lamb of WKMS. “But we’re definitely just trying to…not reciprocate that anger, to just show that love.”

    In more immigrant-rich communities like Wenatchee, located in rural central Washington State, the decision by some fruit-picking workers to refuse to show up to work put a lot of pressure on local employers to close in solidarity with them.

    “Right now, there’s a fear that if we stay open, people will think we’re against the movement,” Azucena Hernandez, owner of La Mexicana Super Market, told Wenatchee World. "In many cases, businesses have faced backlash, with people posting on social media and speaking negatively about them.

    Unlike traditional strikes, these strikes are not organized along the lines of American labor law, They often happen with the support of sympathetic small business owners in immigrant communities. The support from these small business owners was crucial in creating pressure on reluctant employers to close, releasing workers to march in the streets, and swelling community support for “Day Without Immigrants” strikes.

    During the pandemic, workers used non-traditional strikes to change workplace diversity practices and gain pay raises at a time when employers were experiencing a labor shortage and willing to raise wages to find workers.

    These mass walkouts in 2020, inspired heavily by Black Lives Matter, were also initiated by viral calls to action, independent of unions.

    In the past, these “Day Without Immigrants” strikes have proven effective. In 2006, over 1 million immigrant rights activists walked out of work on May 1st. The walkouts killed momentum for the Bush Administration’s attempts at draconian immigration legislation.

    Now, many in the corporate media (and even some in the heavily white left media) aren’t paying enough attention to the game-changing potential of these strikes because they don’t resemble traditional strikes in the United States. (For more on how the 2020 strike wave began, check out “How Black & Brown Workers Are Redefining Strikes in the Digital COVID Age.”)

    Now, Payday Report analysis indicates that another massive, non-traditional strike wave may start with “Day Without Immigrants” mass strikes in more than 120 cities in 40 states and Puerto Rico.

    While the nation’s major media outlets may have missed this week’s big “Day Without Immigrants” strikes, they will likely have plenty of opportunities to cover future strikes. In Philadelphia on Super Bowl Sunday, some immigrant workers have called for a general strike as the city prepares to cheer on the Eagles.

    Activists hope that as more “Day Without Immigrants” strikes occur, more media attention will help get more workers on the streets.

    “We came up with this in like two or three days,” Monica Ruiz told Payday on Monday when over 60 employers closed down in Pittsburgh. “So it was really a short time. But, had we had a lot more time, I think we could have engaged a larger community of people.”

    https://paydayreport.com/map-day-without-immigrants-strikes-in-120-cities-40-states-2
    #cartographie #visualisation #USA #Etats-Unis #résistance #villes #grève #grève_de_migrants #un_jour_sans_immigrés

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