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Revuerep pour Revue républicaine. Revue politique en ligne créée en 2002 de sensibilité républicaine et gaulliste.

  • http://blog.revue-republicaine.fr/post/21909957571
    Ces derniers jours, la campagne présidentielle s’est abîmée dans les plus abjectes polémiques. Il n’est plus question de projet pour la France, plus question de tracer une voie crédible pour sortir de l’ornière un pays qui, comme tant d’autres vieilles démocraties occidentales, voit s’épuiser son influence dans le monde, son socle industriel, son modèle social et jusqu’à son identité.

    Des deux candidats en présence, le meilleur qualifié du premier tour s’efforce, par tous les moyens, de conserver la virginité qui lui promet la victoire par défaut. N’ayant jamais porté de responsabilités nationales, n’ayant jamais eu à assumer le moment difficile du choix qui engage un pays, homme sans histoire et sans bilan, personnage composé à l’inspiration mitterrandienne, il navigue avec toute l’habileté qu’on lui connaît sur le puissant courant qui éloigne les Français de son adversaire, en se mouillant le moins possible. Peu importe qu’il n’ait rien prouvé jusqu’ici. Peu importe que ses engagements soient, sur l’essentiel, des illusions qui se briseront vite sur des récifs bien réels : François Hollande est parvenu, en restant dans le creux, à se forger une silhouette de président qui, tant est fort le rejet de l’occupant actuel de la fonction, suffit à rassembler les suffrages.

    Face à lui, le président-candidat devenu outsider est à l’exact inverse : laissant au fil de la campagne s’effacer les contours de la fonction, il n’est plus aujourd’hui qu’une masse informe de discours et de gestes, relayé par une cohorte de mercenaires oublieux des règles élémentaires du débat démocratique. Lesté par un bilan dont il n’a pas su faire voir la part estimable, si peu pénétré de la France qu’il s’est laissé, sans clairvoyance, approcher et entourer par ses pires démons, Nicolas Sarkozy est redevenu ce qu’il est : un corps sans squelette, une simple énergie, un flux en mouvement perpétuel, que seul guide un instinct qui, chez lui, n’est pas le meilleur conseiller.

    Dans quelques jours, les Français retourneront aux urnes. Il est probable qu’ils préfèreront des contours bien propres à des contenus saumâtres, pensant peut-être avoir une chance d’y mettre en suite un peu d’eux-mêmes.

    La campagne de Nicolas Sarkozy aurait pu être le moindre de ses échecs. Après tout, gouvernée pendant tant d’années par la droite, la France pouvait, ne serait-ce que par souci d’hygiène démocratique, aspirer à l’alternance. De surcroît, une crise majeure est passée par là, réservant mécaniquement le mauvais rôle à celui qui dut l’affronter. Depuis le début, l’équation du scrutin est simple. Elle met en balance deux perceptions : celle du passif de l’un et celle de l’aptitude de l’autre. Suivant cette arithmétique, rien n’était joué, chacun avait sa chance. Aujourd’hui, après quelques semaines de campagne, les jeux sont faits. François Hollande n’a pas commis d’erreur quand Nicolas Sarkozy n’a évité aucun piège, jusqu’à tutoyer l’indignité et susciter, dans son propre camp, un mouvement centrifuge dont personne ne sait, pour l’heure, ce qu’il résultera. Les jeux sont faits mais il n’y aura aucun gagnant. Le futur occupant de l’Élysée héritera d’un pays désorienté et divisé, affaibli et démoralisé, dont une part grandissante sent monter la tentation de la révolte. Il devra, sur des plaies à vif et des contradictions irrésolues, donner corps à la fonction qu’il aura reçue au titre de la présomption d’innocence et trouver les voies du rassemblement.

    Pour notre pays, souhaitons-lui de réussir tout en restant lucides : à l’évidence, si le changement est pour maintenant, l’espoir n’est pas encore pour demain.

  • Michel Rocard et Pierre Larrouturou, un ancien Premier ministre et un économiste, tirent le signal d’alarme dans Le Monde :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/02/pourquoi-faut-il-que-les-etats-payent-600-fois-plus-que-les-banques_1624815_

    Est-il normal que, en cas de crise, les banques privées, qui se financent habituellement à 1 % auprès des banques centrales, puissent bénéficier de taux à 0,01 %, mais que, en cas de crise, certains Etats soient obligés au contraire de payer des taux 600 ou 800 fois plus élevés ? " Etre gouverné par l’argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé" , affirmait Roosevelt. Il avait raison. Nous sommes en train de vivre une crise du capitalisme dérégulé qui peut être suicidaire pour notre civilisation.

  • La leçon de pragmatisme des Sud-Américains
    Confrontés aux conséquences de la crise financière, du ralentissement de la demande des États-Unis et de l’Europe et de la surévaluation de leurs monnaies par rapport au dollar et au yuan, ils mettent en place des mesures protectionnistes, à titre de régulation provisoire. Les effets positifs de cette politique pragmatique sont aujourd’hui reconnus :
    http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/12/29/1624001.html
    Message aux dirigeants Européens : qui, si nous ne le faisons nous-mêmes, protégera nos intérêts ?

  • Bernard Conte, inventeur du concept de tiers-mondialisation, explique que l’endettement insoutenable, la mise sous tutelle par le FMI et le dualisme exacerbé des sociétés (régression des classes moyennes et polarisation aux extrêmes de l’échelle socio-économique) accentué par les mesures d’austérité placent l’Europe dans une spirale qui la rapprochent des caractéristiques du Tiers-Monde.

    Il définit aussi l’ordo-libéralisme allemand, dont les principes gouvernent les institutions européennes : concurrence libre et non faussée garantie par un ensemble de lois-cadres (règle d’or, etc.) qui tiennent les marges de manœuvre politiques dans un carcan serré. Une recette valable pour l’Allemagne peut-être (quoique) mais certainement pas pour l’Europe entière...

    http://www.causeur.fr/la-tiers-mondialisation-de-l%E2%80%99europe,14143

  • Une idée intéressante dans les propositions de Dominique de Villepin : la renationalisation de la dette française par le biais d’un grand emprunt.
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/12/20/villepin-plaide-pour-un-etat-d-urgence_1620933_1471069.html

    S’exprimant mardi 20 décembre sur BFM, Dominique de Villepin, candidat à l’élection présidentielle, s’est prononcé pour l’instauration d’un "Etat d’urgence économique, social et financier" en France face à la crise. L’ancien premier ministre, qui avait décrété "l’Etat d’urgence" lors de la crise des banlieues de 2005, a estimé "aujourd’hui nécessaire de faire pareil" dans ces domaines. "Cela veut dire d’abord que nous devons retrouver notre souveraineté, c’est-à-dire renationaliser notre dette", a-t-il expliqué, estimant qu’un "grand emprunt permettrait aux Français de redevenir propriétaires d’une partie de leur dette". "Il faudrait ensuite baisser le coût du travail si nous voulons redevenir compétitif", a-t-il ajouté en se prononçant pour la création d’une "TVA exportation, environnement et emploi".

    • Il est aberrant que l’épargne des Français s’investisse dans des obligations souveraines étrangères et que, dans le même temps, la dette publique française soit aux deux tiers entre des mains étrangères. A contrario, si le Japon n’est pas menacé par les marchés financiers malgré son endettement considérable, c’est parce que cette dette est détenue par les Japonais eux-mêmes.

  • A la caisse d’un super marché une vieille femme choisit un sac en plastique pour ranger ses achats. La caissière lui a alors reproché de ne pas se mettre à « l’écologie » et lui dit :
    "Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources ! "
    La vieille femme s’est excusée auprès de la caissière et a expliqué : " Je suis désolée, nous n’avions pas de mouvement écologique dans mon temps."
    Alors qu’elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta :
    " Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps ! "
    La vieille dame admît qu’à l’époque, on retournait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coke et de bière au magasin. Le magasin les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau ; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    De mon temps, on montait l’escalier à pied : on n’avait pas d’escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait jusqu’à l’épicerie du coin aussi. On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux rues. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    À l’époque, on lavait les couches de bébé ; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge ; pas dans un machine avalant 3000watts à l’heure. On utilisait l’énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements.
    À l’époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une soeur à l’autre. C’est vrai ! on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    À l’époque, on n’avait qu’une TV ou une radio dans la maison ; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l’État du Texas.
    Dans la cuisine, on s’activait pour fouetter les préparations culinaires et pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent des watts autant qu’EDF en produit.
    Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boites ayant déjà servies, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
    À l’époque, on utilisait l’huile de coude pour tondre le gazon ; on n’avait pas de tondeuses à essence auto-propulsées ou auto portées.
    À l’époque, on travaillait physiquement ; on n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. Mais, vous avez raison : on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    À l’époque, on buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif ; on n’utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter à chaque fois qu’on voulait prendre de l’eau.
    On remplissait les stylos plumes dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo ; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir après chaque rasage. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    À l’époque, les gens prenaient le bus, le métro et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi de 24 heures sur 24.
    À l’époque, les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d’une année sur l’autre, les crayons de couleurs, gommes, taille crayon et autres accessoires duraient tant qu’ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jeter fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
    On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d’aujourd’hui.
    Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

    #écologie #décroissance #chain-letter

  • Surprenant François Bayrou...
    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20111129trib000667610/pour-redresser-le-pays-il-faut-se-remettre-a-produire-en-france.html

    Sur la gestion de la crise des dettes souveraines :
    « Il fallait, et il faudra de toutes façons, que la BCE, ou une institution adossée à la BCE, devienne l’assureur de cette dette, en permette le renouvellement le temps nécessaire au redressement, et que cette assurance soit équilibrée par des injonctions adressées aux Etats concernés pour qu’ils fassent le nécessaire pour retrouver leur équilibre national. »

    Sur la technocratie européenne :
    « Il n’est pas imaginable que le pouvoir politique soit transféré à des techniciens encore moins à des mécanismes aveugles. Les peuples ne l’accepteront pas. C’est en Européen de conviction et d’engagement que je vous le dis. J’ajoute que si j’avais été en responsabilité, jamais je n’aurais accepté que le FMI entre dans le sauvetage de la zone euro. »

    Sur le référendum grec :
    « Pour moi, le référendum était une démarche démocratique et juste. L’Europe ne s’en sortira qu’avec les peuples, et en retrouvant une authentique démarche communautaire. »

    Sur la désindustrialisation en France :
    « On ne peut pas redresser le pays, y compris ses finances, sans un plan pour se remettre à produire en France. Dans tous les domaines, agricole, industriel, culturel, numérique, de services. Il faut à tout prix équilibrer notre commerce extérieur. Certes, c’est très compliqué. Cela exige que l’on fasse de ce sujet une obsession nationale. J’en viendrais volontiers à repenser un Commissariat au Plan, un lieu où tous les acteurs concernés seraient appelés à se retrouver pour définir une stratégie nationale de soutien à la production. »

    On peut ne pas partager le fédéralisme de François Bayrou en matière européenne mais saluer dans le même temps une vision qui fait manifestement défaut à bien d’autres...

  • Alerte ! Pour les agriculteurs, ressemer sa propre récolte sera interdit ou taxé - LeMonde.fr

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/pour-les-agriculteurs-ressemer-sa-propre-recolte-sera-interdit-ou-taxe_16107

    Dans le champ de l’agriculture, l’usage libre et gratuit des graines ne sera bientôt plus qu’un doux souvenir rappelant des méthodes paysannes d’un autre temps. Surnommées « semences de ferme », ces graines étaient jusqu’alors sélectionnées par les agriculteurs au sein de leurs propres récoltes et replantées l’année suivante.

  • Racisme ordinaire et lynchage extraordinaire
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/11/29/my-tram-experience-chronique-du-racisme-ordinaire-en-anglete

    Il y a deux jours, une femme se lâche dans un tramway anglais :

    "Assise dans le tram Croydon-Wimbledon, en Angleterre, son enfant sur les genoux, Emma West, visiblement sur les nerfs, injurie copieusement son entourage. « Qu’est-ce qu’est devenu ce pays ? ... plein de Noirs, plein de p... de Polonais ! (etc.) », lance-t-elle à l’adresse des autres voyageurs."

    Pendant qu’elle éructe, quelqu’un la filme avec son téléphone portable. La vidéo est mise en ligne. En quelques heures, elle fait le tour du monde. Les médias se saisissent de l’affaire et appellent à la délation. La femme est vite retrouvée, arrêtée et poursuivie pour "trouble à l’ordre public". Voilà qui rappelle l’affaire des "Auvergnats" de Brice Hortefeux...
    Ces propos sont bien évidemment inacceptables mais ce qui me perturbe est qu’ils n’avaient causé, sur le moment, aucun émoi particulier. Tout le monde a gentiment sourit aux blagues vaseuses de l’ancien ministre de l’Intérieur et personne n’a réagi aux insanités de cette mère de famille anglaise. C’est le fait qu’ils aient été filmés, mis en ligne et propagés qui permet de motiver l’action judiciaire. Tant mieux, bien sûr, si les responsables politiques friands de dérapages se voient contraints de contrôler leurs propos de campagne sachant qu’il y a toujours un smartphone quelque part... En revanche, si cette tendance conduit à l’autocensure généralisée, s’il devient impossible au citoyen d’exprimer à sa façon ses craintes et ses colères, par exemple dans le cadre de réunions politiques publiques, il n’est pas certain que la démocratie y gagne tant que ça.

    • Ouais, p’têtre, fô voir. Ce qui m’embête dans cette affaire c’est le côté « balance » et big brother mais je ne suis pas outré que les gens s’autocensurent pour éviter de raconter des conneries plus grosses qu’eux, même si ces gens sont mère de famille avec enfant sur les genoux.
      Pour ce qui est de la démocratie @revuerep, j’crois qu’on est déjà cuits. On a le choix bien sûr, mais on a le choix entre Macdo et quick, entre Auchan et Carrefour, entre l’UMP et le PS, démocrates et républicains, etc.
      Pour que la #démocratie gagne un jour quelque chose il faudrait vraiment de gros changements.
      Bonjour chez vous ;-)

    • @butadaie : Je ne suis pas non plus outré que les gens se contiennent en public, dans la vie de tous les jours, bien au contraire. Heureusement qu’on ne passe pas notre temps à crier tout ce qu’on pense... En revanche, je ne trouverais pas sain que, dans des réunions publiques de nature politique (meetings, etc.), on empêche des propos dès lors qu’ils sont l’expression de la souffrance, du ras-le-bol, de la crainte. Il faut que les gens puissent dire "Tout ça c’est la faute aux bougnoules !" pour qu’on ait une chance de leur expliquer que non.
      Je ne dis pas que la #démocratie se porte bien, loin s’en faut, mais, pour ma part, je n’ai pas renoncé à y croire... ;)
      @fil : En effet ce n’est pas comparable. C’est bien pour cela que je distingue le ministre du simple citoyen, qui n’est pas un « professionnel des mots » ni des médias. Je dis au premier de tenir sa langue ou d’assumer les conséquences de ses dérapages et je dis au second que, dans un certain cadre (réunions politiques notamment), il peut et doit s’exprimer (mais, là aussi, assumer la controverse).

  • Daniel Arnaud, La République a-t-elle encore un sens ?

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-republique-a-t-elle-encore-un-105256

    « ’La République a-t-elle encore un sens ?’ La question est brutale et on est en droit de se demander quel nostalgique de l’Ancien Régime monarchiste la pose ? Non, c’est un républicain convaincu qui s’interroge. Daniel Arnaud a intitulé ainsi le livre qu’il vient de tirer de sa thèse de doctorat. »