Revue Z

Revue itinérante d’enquête et de critique sociale

  • « L’industrie minière crée des phénomènes qu’elle ne sait pas maîtriser »
    http://www.zite.fr/systext

    Le 25 janvier dernier, le barrage d’une mine de fer de la multinationale Vale s’effondre à Brumadinho dans l’État du Minas Gerais au Brésil, causant des centaines de morts. Au cours des 10 dernières années, 44 accidents de ce type ont eu lieu de par le monde, produisant des pollutions majeures et irréversibles. On se souvient, en 2015, des images ahurissantes de la coulée de déchets miniers toxiques qui a déferlé sur le fleuve Rio Doce suite à la rupture d’un barrage similaire dans le même Etat brésilien. Dans un entretien paru dans le #Z12, les ingénieurs en révolte du collectif SystExt expliquent, à partir du cas de l’or, pourquoi la démultiplication des mines industrielles entraîne des pollutions de plus en plus destructrices.

    Propos recueillis par Celia Izoard Illustrations : Laura Pandelle

    À quoi sert (...)

    #Article_à_la_Une #Non_classé

  • Des pages de Z mystérieusement transformées en affiches politiques
    http://www.zite.fr/des-pages-de-z-mysterieusement-transformees-en-affiches-politiques

    Un matin de novembre dernier, les Saint-Laurentai.ses ont découvert des façades recouvertes d’affichages contre l’enfer de l’industrie minière. Au marché, devant Pôle Emploi ou devant la Poste, les slogans « Non à l’orpillage », ou « Cyanure = Mort » étaient accompagnés des poèmes du militant anticolonialiste Benoît Waddy (lire le texte ci-dessous), illustrés par Eloïse Rey pour le numéro de Z consacré à la Guyane. Le vidéaste Stéphane Trouille, en reportage à ce moment-là pour documenter l’opposition à la mine Montagne d’Or, en a profité pour prendre quelques photos de ce collage sauvage.

    La publication de ses clichés est l’occasion pour le collectif de la revue d’exprimer tout notre soutien à notre ami, qui a été condamné le 26 décembre à 18 mois de prison dont 1 an ferme, ainsi qu’à 3 ans d’interdiction de (...)

    #Article_à_la_Une #poème #Z12

  • Occuper les ronds-points : une tradition de lutte en Guyane
    http://www.zite.fr/ronds-points-guyane

    Depuis le 17 novembre 2018, le blocage de centaines de ronds-points sur tout l’hexagone est devenu la stratégie privilégiée de la révolte des gilets jaunes. Sur le sol guyanais, cela fait bien longtemps que les ronds-points sont des lieux de résistance, où l’on se retrouve pour débattre, partager des vivres et construire des cabanes. Retour sur le mouvement du printemps 2017, où même sur les fleuves s’organisaient des barrages !

    Propos recueillis par : Celia Izoard et Anna Lochard Texte : Clémence Léobal Photos : Katherine Vulpillat et Pierre-Olivier Jay Une « bouffée d’oxygène », voilà ce que représentent les mouvements sociaux en Outre-mer pour l’historienne Lydie Ho-Fong-Choy Choucoutou, expression de l’énervement de celles et ceux qui se sentent « citoyen·nes de seconde zone » face à la métropole. De quoi (...)

    #Article_à_la_Une #éclairage #Z12

  • Bloquer la route, une expérience guyanaise
    http://www.zite.fr/utg

    Depuis le 17 novembre 2018, le blocage de centaines de ronds-points sur tout l’hexagone est devenu la stratégie privilégiée de la révolte des gilets jaunes. Pour bon nombre d’entre eux, occuper la route était un acte inédit. En Guyane, pourtant, cela fait bien longtemps que les ronds-points sont des symboles de résistance. Retour sur le mouvement du printemps 2017, où même sur les fleuves s’organisaient des barrages.

    Propos recueillis par : Celia Izoard et Anna Lochard Texte : Clémence Léobal Photos : Katherine Vulpillat et Pierre-Olivier Jay Une « bouffée d’oxygène », voilà ce que représentent les mouvements sociaux en Outre-mer pour l’historienne Lydie Ho-Fong-Choy Choucoutou, expression de l’énervement de celles et ceux qui se sentent « citoyen·nes de seconde zone » face à la métropole. De quoi « ébranler (...)

    #Non_classé #Z12

  • Brésil en sol mineur
    http://www.zite.fr/amapa

    Le 30 octobre 2018, Jair Bolsonaro, candidat d’extrême-droite, accédait à la présidence du Brésil. Vécu sur le mode de la surprise, cette poussée d’autoritarisme paraît en réalité plus profonde et plus prévisible quand elle est vue depuis l’Amazonie. En effet, l’économie d’exportation de matières premières, fondée sur le maintien des oligarchies régionales et la corruption généralisée, n’est pas sans rapport avec les désillusions démocratiques.

    Texte : Théo Jacob et Noémie Wojtowicz Photos : Noémie Wojtowicz

    Cet article est directement inspiré du film documentaire No meio do mundo (« Au milieu du monde »), tourné en 2015 par Noémie Wojtowicz et Théo Jacob. Calé entre la Guyane française et l’estuaire de l’Amazone, le petit État brésilien de l’Amapá s’apprête, nous dit-on, à vivre des jours paisibles. Sur le port (...)

    #Article_à_la_Une #reportage-analyse #Z12

  • “Tout le monde déteste la start-up nation”
    http://www.zite.fr/tout-le-monde-deteste-la-start-up-nation

    Revenir sur les mobilisations du printemps 2018 pour penser celles à venir : tel est l’objectif des rencontres de collectifs en lutte organisées le 20 octobre prochain à Montreuil. Malgré la longue grève des cheminots, l’émergence de nombreux conflits dans plusieurs secteurs du monde du travail et la présence continue et diffuse du mouvement étudiant, les attaques néolibérales du gouvernement n’ont pas été repoussées : après la Loi Travail et les ordonnances, le pacte ferroviaire a été approuvé et la réforme scolaire est toujours à l’œuvre. Mais des alliances renouvelées ont aussi montré la capacité à se soutenir les uns les autres ainsi qu’à imaginer des actions symboliques puissantes : en juin dernier, une bande d’empêcheur.ses de « startupper » en rond issue de toutes sortes de secteurs en lutte faisait une (...)

    #Article_à_la_Une #récit #Z12

  • Comme un poison dans l’eau

    En #Guyane, le #mercure utilisé par les chercheurs d’#or détraque la #santé des Amérindiens. Tandis que Michel et les siens poursuivent leurs pêches toxiques, l’État français regarde le problème de loin. De barrages de fortune en recours administratifs, sur les berges du fleuve #Maroni, les peuples s’organisent pour obtenir justice.



    https://lequatreheures.com/episodes/comme-un-poison-dans-leau
    #pollution #eau #matières_premières #mines #peuples_autochtones
    cc @albertocampiphoto @daphne @marty

    • « Les #multinationales n’ont jamais affranchi aucun peuple de la #domination coloniale »

      Il arrive que les bons mots sortent le bon jour au bon endroit. C’est ce qui s’est passé dans la commune d’#Awala-Yalimapo pendant la réunion sur le projet de mine d’or organisée par la Commission nationale du débat public, en présence d’agents de la #Compagnie_Montagne_d’or.

      À l’une des extrémités de la salle municipale, les quatre représentant·es de l’entreprise, aligné·es, présentent des sourires figés et – blague à part – des mines un peu grises. En face, quelque 200 personnes ont pris place sur les rangées de sièges en plastique rouge et bleu, puis par terre ou debout le long des murs. Il aura fallu que France Nature Environnement fasse pression pour que la Commission nationale du débat public (CNDP)se déplace en Guyane afin d’organiser cette série de débats publics du 7 mars au 7 juillet 2018, comme le prévoit le Code de l’environnement1. En fait, l’exercice démocratique est purement formel : à l’issue des séances, c’est à l’entreprise de décider si elle maintient le projet, puis à l’État de valider ou non cette décision après une enquête publique. Mais opposant·es et habitant·es guyanais·es ont saisi au vol cette rare occasion de s’exprimer dans un espace politique, et le 3 avril, une première réunion houleuse s’est tenue à Saint-Laurent-du-Maroni. Le 5 avril, celle de Cayenne est interrompue par les forces de l’ordre après une altercation entre un opposant au projet et le patron d’une entreprise d’orpaillage. C’est dire si la troisième réunion le 25 avril à Awala-Yalimapo2 est attendue avec impatience.

      Solennels, le chef coutumier d’Awala et celui de Yalimapo ouvrent la séance, rappelant l’#opposition unanime au projet des chef·fes coutumiers·ères de Guyane. S’ensuivent deux longues heures de langue de bois professionnelle des miniers·ères que les interventions des opposant·es et des habitant·es peinent à désamorcer. Le dispositif est bien verrouillé, et il fait chaud…

      Alors que la torpeur gagne peu à peu la salle, le président de séance, ancien polytechnicien, annonce les dernières prises de parole. Le micro circule de main en main jusqu’à Christophe Pierre – Yanuwana Tapoka de son nom amérindien –, représentant de la Jeunesse autochtone de Guyane, qui, tout en parlant, se lève et esquisse quelques pas. Petit à petit, une cinquantaine d’Amérindien·nes habillé·es de rouge éparpillé·es aux quatre coins de la salle viennent se placer derrière lui, formant une colonne qui avance pacifiquement mais inexorablement vers les miniers·ères dont les visages se décomposent à vue d’œil. Les mots sont percutants, la force collective des Amérindien·nes est palpable. Mue par le sentiment d’assister à un grand moment politique, la salle entière se lève.

      « Vous avez parlé d’une notion très importante : la #préservation. Je pense que la définition même de ce mot, nous la comprenons différemment. Quand les Blancs parlent de préservation, on sait très bien ce que ça donne. Ça veut dire que nos dépouilles, les traces qu’on a laissées finissent dans un musée, entre quatre verres, dans une salle climatisée. C’est ça que vous appelez « préservation ».

      Tout à l’heure, j’ai entendu parler de peuple guyanais, de population guyanaise. On nous a arrachés à nos racines, l’histoire même de ce pays a effacé notre #identité. Aujourd’hui, nous sommes en train de la retrouver, et en faisant ce chemin, en retrouvant la philosophie ancestrale de nos peuples qui a permis la préservation de ce territoire, on comprend très bien ce qui se joue.

      La #technicité de vos propos empêche de vous comprendre de manière simple. Vous faites un débat entre vous, entre experts, entre spécialistes, entre miniers et écologistes. Nous, on ne comprend pas tout ce que vous avez raconté. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas saisies et pourtant je suis allé à l’école, enfin un petit peu [rires dans la salle, ndlr]. Mais en vérité, pour comprendre ce dossier, il faut se poser des questions de fond. Et ce sont des questions politiques : aucun peuple au monde ne s’est affranchi de la domination coloniale en acceptant sur son territoire la présence de multinationales. Ce n’est jamais arrivé. Si on veut gagner de l’autonomie, ce n’est certainement pas comme cela.

      Pour continuer sur des choses simples, on parle d’emploi, on parle de #développement… mais il faut comprendre à quoi sert l’or aujourd’hui. Vous savez qu’il y a des chercheurs, des scientifiques qui viennent dans nos villages pour piller nos savoirs. On leur demande souvent : « C’est pour faire quoi ? » Aujourd’hui, vous venez ici, vous êtes face à nous, et je vous demande : qu’est-ce que vous allez faire de cet or ? Sur votre page Facebook, on a vu quelque chose qui nous a bien fait rire, c’est que l’or sert à la médecine. Mais à quel pourcentage, en vérité ? Sur ces 80 tonnes qui vont sortir de nos terres à nous, combien vont aller à la médecine ? Et combien iront dans les coffres-forts pour que continue la #spéculation qui crée des #inégalités ?

      En venant à ce débat, dans le bus, j’ai discuté avec les chefs coutumiers. Ils m’ont appris plein de choses, des choses auxquelles je n’avais jamais réfléchi. Tout à l’heure, quelqu’un a évoqué Dubaï et d’autres pays riches. La remarque des chefs coutumiers était simple : dans tous ces pays riches, il y a des pauvres, il y a des inégalités, il y a des gens qui souffrent, et l’#argent n’est certainement pas la solution. Voilà ce qu’ils m’ont dit, voilà ce que je retiens. J’ai appris à l’école, mais j’ai aussi appris dans mon village. J’ai appris auprès de toutes ces personnes qu’on traite de crackées, de cocaïnées, d’alcooliques. Vous voyez, finalement, cet Amérindien, ce cliché complètement bourré devant le chinois [épicerie], il a quelque chose à vous apprendre.

      C’est la transmission de tous ces savoirs et de toute cette connaissance qui a permis aujourd’hui que vous soyez là à respirer de l’air pur. On a longtemps été oubliés, et heureusement pour nous, car cela nous a laissé le temps de nous préparer. Aujourd’hui, on est prêts à vous faire face. Alors je vous repose la question qui vous a déjà été posée tout à l’heure : on est face à vous, on ira jusqu’au bout. Est-ce que cet argument-là vous empêchera de faire votre projet ? Car vos 32 camions, nous, on va les arrêter, c’est simple.

      Ce débat public, il est caduc, mais c’est un espace où on vous exprime encore une fois notre positionnement. Car vous n’avez toujours pas répondu à la demande du chef Pierre : on a demandé un débat public dans un village amérindien avec les autorités coutumières et les organisations autochtones le 22 mai prochain. Les rumeurs courent que vous fuyez. On ne va pas vous faire du mal, on ne vous en veut pas à vous personnellement. Moi, je ne vous ai jamais allumé personnellement. Par contre, on va bien allumer votre Montagne d’or. On va la calciner, on va la détruire. Parce que si on ne le fait pas, c’est vous qui la détruirez, notre #montagne. »


      http://www.zite.fr/les-multinationales-nont-jamais-affranchi-aucun-peuple-de-la-domination-colonia
      #résistance
      ping @albertocampiphoto @daphne

  • « Les multinationales n’ont jamais affranchi aucun peuple de la domination coloniale »
    http://www.zite.fr/les-multinationales-nont-jamais-affranchi-aucun-peuple-de-la-domination-colonia

    Il arrive que les bons mots sortent le bon jour au bon endroit. C’est ce qui s’est passé dans la commune d’Awala-Yalimapo pendant la réunion sur le projet de mine d’or organisée par la Commission nationale du débat public, en présence d’agents de la Compagnie Montagne d’or.

    Texte : Anna Lochard et Celia Izoard Illustrations : Sylvie Bello À l’une des extrémités de la salle municipale, les quatre représentant·es de l’entreprise, aligné·es, présentent des sourires figés et – blague à part – des mines un peu grises. En face, quelque 200 personnes ont pris place sur les rangées de sièges en plastique rouge et bleu, puis par terre ou debout le long des murs. Il aura fallu que France Nature Environnement fasse pression pour que la Commission nationale du débat public (CNDP)se déplace en Guyane afin d’organiser cette série de (...)

    #Article_à_la_Une #Z12

  • Édito
    http://www.zite.fr/z12-edito

    Cayenne, Guyane française, dimanche 8 avril 2018, 23 heures. 4 heures du matin à Notre-Dame-des-Landes. Pour l’équipe de Z qui vient de débarquer, une nuit blanche commence. Il fait 35°C et dans l’air moite de la nuit tropicale les chants stridents des grenouilles rythment les images de tanks et de cabanes détruites. Les énormes câbles qui traversent les océans nous transmettent instantanément les nouvelles de l’offensive militaire, mais nos corps sont bien sur la terrasse de cette maison créole plutôt que sur la Zad. Qu’est-ce qu’on fout là ?

    Depuis notre rencontre avec SystExt, une bande d’ingénieur·es révolté·es, nous étions déterminé·es à enquêter sur les méfaits de l’extraction minière, cette industrie indispensable au mode de vie moderne. Nous aurions pu aller en Bretagne ou à Salau, en Ariège, à la (...)

  • Guyane – Trésors et Conquêtes
    http://www.zite.fr/guyane-tresors-et-conquetes

    « Trésors et conquêtes », rédigé depuis la Guyane, nous embarque au cœur de l’industrie la plus polluante du monde : les mines. On y parle luttes anticoloniales et amérindiennes, critique de l’aérospatiale avec une visite de Kourou, « port spatial de l’Europe » et retour sur le mouvement social massif de 2017. 230 pages d’enquêtes et de témoignages illustrés avec soin pour interroger aussi l’idéologie occidentale du développement, ses promesses, ses impasses et la possibilité de s’en libérer. EDITO 

    Cayenne, Guyane française, dimanche 8 avril 2018, 23 heures. 4 heures du matin à Notre-Dame-des-Landes. Pour l’équipe de Z qui vient de débarquer, une nuit blanche commence. Il fait 35°C et dans l’air moite de la nuit tropicale les chants stridents des grenouilles rythment les images de tanks et de cabanes (...)

  • Rendez-vous à la Parole Errante !
    http://www.zite.fr/rendez-vous-a-la-parole-errante

    Le douzième numéro de la revue Z, publication annuelle d’enquête et de critique sociale, sort en librairie le 12 septembre. « Trésors et conquêtes », rédigé depuis la Guyane, nous embarque au cœur de l’industrie la plus polluante du monde : les mines ! On y parle luttes anticoloniales et amérindiennes, critique de l’aérospatiale avec une visite de Kourou, « port spatial de l’Europe » et retour sur le mouvement social massif de 2017. Retrouvez-nous le samedi 22 septembre, à partir de 16h30, à la Parole Errante à Montreuil. Au programme : film, discussions, sérigraphie et concert.

    Depuis notre rencontre avec SystExt, une bande d’ingénieur·es révolté·es, nous étions déterminé·es à enquêter sur les méfaits de l’extraction minière, cette industrie indispensable au mode de vie moderne. Nous aurions pu aller en Bretagne (...)

  • Prochaines escales
    http://www.zite.fr/prochaines-escales

    Le 23 août à 19h, Z sera au off du festival de cinéma de Douarnenez pour une soirée anti-extractiviste. Les Amérindien.nes de la Jeunesse autochtone de Guyane rencontreront le collectif breton Vigil’oust ! Pour échanger récits et tactiques de résistances à l’industrie minière. Adresse : Le Local, 5-7, rue Sébastien-Velly, Douarnenez. Le 30 août à 10h, rendez-vous à l’Ambazada, sur la la Zad de Notre-Dame des Landes, dans le cadre de la semaine intergalactique : « Développement ou autonomie ? Quelques pistes à partir de l’opposition aux mines en Guyane ». Le 22 septembre, après-midi et soirée de lancement du Z12 Guyane – Trésors & Conquêtes à la Parole errante, à Montreuil. Plus d’infos à venir. Adresse : 9, rue François Debergue, Montreuil. Lire la (...)

    #Article_à_la_Une

  • « Simplement, il faisait des enfants à sa fille »
    http://www.zite.fr/simplement-il-faisait-des-enfants-a-sa-fille

    « Un inceste ordinaire »1, Léonore Le Caisne enquête auprès des habitants d’un village de Seine-et-Marne, témoins d’un cas d’inceste perpétré pendant vingt-huit ans. Un travail qui interroge les mécanismes collectifs banalisant les viols en famille et met en évidence le lien entre inceste et domination masculine.

    Propos recueillis par Julia Burtin Zortea Illustration de Yasmine Blum Pourquoi avez-vous choisi de réaliser une recherche sur l’inceste, et plus particulièrement à travers l’histoire singulière de Lydia G. ? En France, les sciences sociales ont participé à édifier le lieu commun selon lequel puisque l’inceste serait le tabou ultime et universel des familles, il n’existerait pas, ou alors de façon marginale [voir encadré ci-dessous]. N’existant pas, il ne saurait être un objet d’étude légitime. (...)

    #entretien #Z10

    • L’échelle de gravité des infractions sexuelles est calée sur une conception masculine du crescendo sexuel. Le droit récompense la retenue des hommes, puisqu’il ne retient pas les attouchements comme des viols. Si les gestes sexuels sans pénétration sont passibles d’une sanction moindre parce qu’ils sont considérés comme moins graves, c’est en référence au moindre plaisir qu’ils procurent aux hommes. (…) Dans le même esprit, la sanction imposée par la cour est plus importante quand la victime est un garçon, parce que le viol parait plus dommageable pour un garçon que pour une fillette. (…) Les considérations entourant la rupture éventuelle de l’hymen, incontournables lorsque la victime est une petite fille, s’inscrivent dans une même logique masculiniste. On se rappelle de ce beau-père qui avait fait bien attention à ne pas déflorer ses belles-filles et qui s’était attiré la clémence de la cour pour ce signe de contention.

      #male_gaze #domination_masculine #violophilie #androcentrisme

    • L’histoire de Lydia a été médiatisée en deux temps. D’abord en avril 2007, d’une manière limitée, par la presse locale, le quotidien Libération et l’Agence France-Presse, quand le tribunal correctionnel rend ses premiers jugements. Puis en avril 2008, à la faveur de l’« affaire Fritzl », l’histoire de cet ancien ingénieur autrichien qui, pendant vingt-quatre ans, viola et séquestra sa fille, et lui fit sept enfants. Il a fallu attendre que cette affaire défraie la chronique pour que l’ensemble des médias nationaux s’intéressent à ce qui deviendra l’« affaire G. » ou l’« affaire Fritzl française ». En fait, avant l’« affaire Fritzl », l’histoire de Lydia n’était qu’une banale histoire d’inceste de province dans un milieu populaire où l’inceste serait courant – l’usage du mépris social est aussi une manière d’éloigner l’inceste de soi et d’en faire un non-événement. Ce n’était donc pas une histoire digne d’intérêt pour les journalistes de la presse nationale. Portée par l’« affaire Fritzl », l’« affaire G. » est devenue l’histoire d’un inceste « extraordinaire » avec torture et séquestration, perpétré par un monstre, un inceste qui ne se produit qu’une fois dans un pays. À partir de ce moment-là, l’histoire de Lydia est devenue digne d’intérêt pour la presse nationale. L’inceste banal et quotidien, l’inceste qui se produit souvent dans les familles françaises, lui, n’a pu être dit.

  • 40 ans de lutte à Notre-Dame-des-Landes
    http://www.zite.fr/40-ans-de-lutte-a-notre-dame-des-landes

    C’est un enfant de la terre. Un paysan en lutte. Un camarade qui restait dormir dans les usines en grève. Un militant qui n’écoutait pas les grands discours en 68. Un homme consterné par la gauche au pouvoir en 81. Un « otage du nucléaire ». Un passionné qui fabrique encore du commun. Un monsieur de 77 ans qui habite avec sa femme dans sa ville de toujours. Il dit en somme que si un aéroport n’a aucune racine, la résistance a elle un héritage.

    Texte paru dans #Z4 À quelques bancs de supermarchés à l’est de Nantes, Couëron effleure la Loire encore inachevée. Le fleuve s’enfonce alors dans l’estuaire, cahoté par l’océan proche et ses ondes de marée qui se dispersent en amont. Près des quais, au sud, un trait de pierre comme un phare surveille la ville au passé rural et ouvrier, convertie en dortoir courtisé de la « (...)

    #reportage

  • Éloge du possible | Antoine Clavier
    http://www.zite.fr/eloge-du-possible

    Lorsque je conterai à mes petits-enfants, si j’en ai un jour, les quarante années de lutte contre l’aéroport prévu dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes à côté de Nantes, je crois que je commencerai par les cabanes. Celles qui font exploser l’imaginaire. Celles qui rendent invincible et qui transforment la lutte en un jeu permanent. Hommage à celles et ceux qui luttent sur la ZAD : « Zone d’aménagement différé », rebaptisée « Zone à défendre ». Source : Revue Z

  • Depuis la Bourse du travail occupée
    http://www.zite.fr/bourse-occupee

    Le 30 janvier 2018, des exilé.es et leurs soutiens ont réquisitionné un bâtiment de l’université Paris 8 à Saint Denis. Cet hiver, des salles universitaires avaient déjà été occupées à Lyon ou à Grenoble. Une manière de faire tenir ensemble le besoin concret de réquisition des lieux pour ne plus dormir à la rue et la nécessité de s’organiser politiquement pour défendre la liberté de circulation. Ces occupations font écho à celle de la Bourse du travail, menée dix ans plus tôt par d’autres, qui avaient décidé de se faire appeler « sans-papiers ». L’occasion d’écouter Maïmouna, l’une des actrices de l’époque, qui raconte au collectif Précipité le quotidien de l’auto-organisation, entre cuisine collective et galères de chauffage. Source : Revue (...)

  • À Bure, semer contre la poubelle nucléaire
    http://www.zite.fr/a-bure-semer-contre-la-poubelle-nucleaire

    Ce mardi 27 février, hiboux, chouettes et autres créatures costumées convergeront à Chatenay-Malabry, au siège de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Elles chanteront leur refus du nucléaire et son monde, malgré l’expulsion musclée le 22 février des occupant.es du bois Lejuc, qui doit être rasé pour réserver son sous-sol aux rebuts de l’industrie atomique. Retour sur quelques années de résistance, où luttes foncières et luttes antinucléaires se mêlent dans la reprise en main de quelques hectares par de drôles d’oiseaux.

    Extrait du livret « Des graines dans la pelleteuse, rencontres 2016 des luttes foncières ».

    Près du village de Bure, entre Troyes et Nancy, l’État prévoit d’implanter un gigantesque centre d’enfouissement de déchets nucléaires. L’histoire, qui se déroule sur (...)

    #Des_graines_dans_la_pelleteuse #éclairage

  • « Areva, rentre chez toi ! »
    http://www.zite.fr/areva-rentre-chez-toi

    Tout juste sept ans après la catastrophe #nucléaire de Fukushima, Emmanuel Macron a profité samedi 10 mars de sa visite en Inde pour confirmer qu’un accord serait bien signé pour la livraison de six réacteurs EPR à Jaitapur, territoire côtier situé en zone sismique. En réalité, rien n’est encore joué : le fiasco du chantier de Flamanville, avec ses surcoûts pharaoniques et ses retards tout aussi démesurés, marque les tractations. Cela n’a pourtant pas empêché New Delhi de commencer les réquisitions de terres, il y a quelques années. En 2012, Z avait séjourné dans les villages alentours, à la rencontre des habitants déterminés à sauver leurs cultures fruitières et leurs activités en mer. #reportage parmi « les opposants au progrès », ces nouveaux ennemis intérieurs.

    par Naïké Desquesnes avec ses dessins C’est une (...)

    #Z6

  • Défaire l’industrie
    http://www.zite.fr/defaire-lindustrie

    Mauvaises Mines. Combattre l’industrie minière en France et dans le monde sortira en librairie le 12 avril prochain. Ses huit courts chapitres dévoilent les menaces du « renouveau minier » français, les pollutions qu’il implique, ses faux-semblants écologiques et ses tentatives d’échapper au débat public. Nous publions ici, en avant-première, le chapitre conclusif.

    Texte : Mathieu Brier et Naïké Desquesnes La production croissante de métaux industriels est indispensable à l’armement et à l’urbanisation du monde comme à la diffusion d’un mode de vie moderne et ultra-équipé. Pas de nouvel immeuble sans quantités considérables de fer (pour l’acier présent dans le béton armé), de cuivre (pour les plomberies), de zinc (pour la toiture), etc.1 Pas de voiture sans plomb ni aluminium. Construire des ponts, viaducs, (...)

    #extrait #Mauvaises_Mines