salim sellami

La liberté d’expression n’a jamais été la l’expression de la liberté

  • Footage de Gaule ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/09/footage-de-gaule

    C’est son garde du corps qui va nous révéler que notre président a déjà perdu son âme et qu’il ne lui restait plus que son corps à sauver pour persévérer dans son être ou régner en maître.

    Tout le monde le savait mais sans vraiment le savoir que l’heureux élu ne devait sa gloire qu’à des malheureux électeurs qui ont voulu croire qu’on pouvait faire de la politique autrement ou faire sans politique.

    Et c’est ce qui nous a valu quelques révélations tragi-comiques lors d’un été meurtri plutôt que meurtrier… ou l’on a vu fleurir et en même temps flétrir le meilleur et le pire.

    Dans le sillage de Macron, on a vu gagner l’équipe de France qui méritait de perdre mais la chance l’a emporté sur Pas-de-chance dans ce concours de circonstances. Seuls les plus bêtes sont parvenus à faire la fête… peut être pour ne pas briser le miroir aux alouettes de ceux qui ne se soucient que de la victoire même si elle n’a ni queue, ni tête… Tout a été fait à la sauvette : alouette, méchante alouette… que de la poudre de Perlinpinpette !

    Une réussite sans suite puisqu’elle va être éclipsée par la faillite de Macron et signer la fin de son mythe.

    Qu’est-ce qu’on apprend avec l’affaire Benalla ? Que l’histoire de notre premier magistrat est cousue de fil blanc. C’est un amateur, d’une insoutenable légèreté… qui pour sauver son corps, n’hésite pas un instant à sacrifier l’âme de sa nation, sa constitution, ses institutions et ses plus dignes enfants. Et lorsqu’il crie : « venez me chercher ». Il feint d’ignorer qu’on n’a surtout pas envie de le retrouver.

    Cet homme épris de lui-même est tout simplement méprisant. Il méprise tous ceux qui lui ont permis de remporter la mise. Parce que tout cynique qu’il est, il sait que ce n’est pas mérité. Il hait le peuple qu’il a roulé, comme nous ont roulé certains de nos joueurs de foot, qui ne peuvent s’empêcher de rire quand on les appelle : champions du monde ! Quels champions ? Et de quel monde ?

    Comme quoi le succès n’est pas un argument… on peut aller jusqu’à bâtir un empire sur du faux-semblant.

    Je n’irai pas jusqu’à dire que le faux est plus solide que le vrai pour ne pas être sordide… Mais je dirais juste en mauvais français : que le meilleur c’est désormais le plus mauvais.

  • Pourquoi j’ai tout raté ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/09/pourquoi-jai-tout-rate

    Quand je monte ou descend une pente… Il y a une raison apparente et une raison non apparente.

    Quand je cesse de jouer et que je commence à tricher… Il y a une raison affichée et une raison cachée.

    Les faits sont ainsi faits : ils ont une raison d’apparaître et une raison de disparaître…

    Une raison devant qui crève les yeux et une raison derrière qui crève les cieux à travers mes rêves… ou mes cauchemars… et dont je suis à peine consciente ou dont je suis complètement inconsciente.

    On dit alors que je suis dans l’ignorance de cette raison trop intérieure ou trop supérieure… qui se trouve au-dedans ou au-dessus.

    Et je ne peux m’empêcher de croire en mon for intérieur, que c’est plus fort que moi, comme une cause dont j’ignore la cause… effective.

     

    Le sage distingue à juste titre deux sortes de causes :

    La première est dite : cause efficiente : celle qui raconte comment j’ai raté ma vie, par exemple.

    Et la seconde est dite : cause finale : celle qui fait le plus de mal en me révélant pourquoi j’ai raté ma vie, par exemple.

     

    La première c’est l’histoire de toute la science. Le comment. Le commentaire. L’esprit qui rend compte de la matière en disant : c’est moi l’auteur qui sème le trouble, le fauteur de trouble… mea culpa… c’est de ma faute… je plaide coupable et j’admets être la responsable de tout ce gâchis ou de ce hachis Parmentier… pas la peine de me cuisiner plus longtemps, c’est moi le chef, le boss, le big boss… méga-giga-top !

     

    La seconde, c’est l’histoire de toute la religion qui me révèle le fin mot de l’histoire. Le pourquoi du comment le ciel m’est tombé dessus…

    Il en est ainsi et pas autrement.

    C’est le mot de la fin, celui qui ne transparaît pas en chemin, mais qui s’apparente à ce que l’on appelle : un destin… mon destin… comme si j’ai fait tout ce que j’ai fait pour tout rater in fine… rater ma croisière, ma carrière et ma mission sur terre. Cela fait partie du mystère, de cette raison cachée qui m’a fait faire ce que j’ai fait… qui m’a fait être ce que j’étais…

    Tu n’y crois pas ? Je n’y croyais pas non plus.

    Mais qu’est-ce que ça change à mon forfait ?

    Que le fond de l’air est hors de ma portée… ce n’est pas méga-giga-top, c’est un mini-mini-drop qui explique le pourquoi du comment je ne suis pas au top.

    https://www.lejournaldepersonne.com/2018/09/pourquoi-jai-tout-rate

  • Le Peuple ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/06/le-peuple

    Pourquoi tout le monde national ou presque, à chaque défaillance venue d’ailleurs ou de l’intérieur tend à accuser de tous mots et maux le pauvre peuple ? Qui de passif et résigné, qui manquant de vision d’avenir, qui d’abandon de sort.

    Certains ont même eu le libre aplomb de lui jeter l’anathème, le traitant qui de lâcheté, qui de félonie, qui de malpropre.

    Ils ont le peuple dans la bouche et ils détestent la foule

    L’on ne cesse de s’interroger sur son prétendu silence. On l’accuse de naïveté, de léthargie ou de somnolence. Un silence que l’on n’entend pas, car ses voix ne se débitent pas à tout vent. Elles s’emmagasinent au fil du temps, à mesure que l’usure se fasse persistante. Est-il absent ou simple présentéiste pour confirmer la raison de l’Etat, la nécessité d’une nation ? Certainement pas. Le peuple n’est qu’un concept qu’utilisent les politiciens. Il n’est pas un conglomérat d’individus, un « ghachi » ou un long listing d’habitants. Le vrai peuple existe dans chacun de nous, dans nos rangs, dans nos différentes classes, dans nos divergentes opinions, dans nos distinctes visions. Il suffit pour sortir de cette torpeur qui semble, chez certains le pourfendre ; les mêmes idéaux suprêmes, les mêmes valeurs fondamentales, comme dans la nuit d’un certain Novembre.

    Tellement mâché et remâché à chaque coin de micro ou de tribune, ce mot « peuple » a perdu toute sa connotation. Personne n’admet qu’il y soit dedans ou concerné.

    A entendre dire un « responsable » quelconque, élu ou désigné qu’il agit au nom du peuple et pour son exclusif intérêt, il n’y a que le fou-rire qui puisse contenir la moquerie et l’absurdité. Avec qui tu parles mon p’tit ? aw ? En Droit, personne n’a le droit de parler au nom du peuple. Sauf le président de la république, car élu au suffrage universel direct et le juge, car prononçant ses verdict au non du peuple. Un chef de parti du FLN, du RND, HMS ou d’autres appendices, s’il a un mot à dire ça sera au nom de ses militants, pas plus. Alors que dire d’un membre du gouvernement ou d’un Wali ? Ainsi du Droit l’on passe à la légitimité. Ceci est une autre affaire.

    « De qui ris-tu, de la bûche ou du menuisier ? »

    Cependant la véritable question profonde et impétueuse est celle de pouvoir savoir identifier dans cavités cérébrales des uns et des autres et de dire qui en est responsable ? Dans la philosophie d’un adage populaire, disant « sur qui ris-tu, de la bûche ou du menuisier ? » il y est susurré que dans toute œuvre la main de l’artisan reste toujours prédominante. Si le peuple, pris en ce sens , est une œuvre toutes les malformations, les difformités, les imperfections qui le grèvent sont le travail de ceux qui sont censés le modeler et le moduler. Les bonnes œuvres aussi portent l’empreinte de leurs signataires. Néanmoins dans chaque pays, il existe bel et bien un code pénal, des prisons, des asiles, des ordures. Dans chaque peuple des policiers, des juges, donc des criminels, des indélicats.

    Ainsi chacun de nous, dans sa faiblesse humaine et son spontanéité naturelle, dira les pires insanités lorsqu’il est confronté à des situations où la fausseté, la rapine et le mensonge sont devenus maitres de céans. Il dira aussi et atrocement son désarroi lorsque son destin, sa survie, ses amours, ses espérances dépendent de l’humeur d’hommes sertis de pouvoirs et de décisions alors qu’ils n’ont ni l’étoffe ni le punch.

    Un peuple à l’image de ses dirigeants et vice-versa

    C’est dans l’image de son maire, de ses députés, de son wali, du moins dans leurs agissements que le villageois ou le citadin entraperçoit l’honnêteté publique, le reniement de soi et la mise à disposition pour le servir ou l’ensemble de leur contraire. Il n’a pas à entendre, à satiété les discours de proximité ou les promesses de circonstances. Ce sont certains de ces gens là, qui par mollesse dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes ou par compromission ont favorisé un tel climat. Le citoyen, partie cellulaire de ce peuple reste tenu par ce contrat social tacite qui lie les uns aux autre. La loi doit venir ainsi, ferme et coercitive pour condamner tout abus ou toute violation de ce fameux contrat. Encore que, ce n’est pas à l’Etat de lui prescrire qu’il doit tirer la chasse d’eau quand il exécute ses besoins dans des toilettes publiques. Non plus, de lui ordonner de ne pas conduire, cannette d’houblon en main et jeter ses mégots pardessus vitres.

    « Il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que de mauvais maitres » C’est une maxime ancienne, connue dans les grandes encyclopédies de la gestion managériale encore balbutiante. Comme dans une caserne, il ne peut y avoir de mauvais soldats, que si le chef l’est. Idem pour une entreprise, une administration, une direction, un ministère, un office. Car tout simplement les prérogatives d’édicter des règles de conduite, de comportement, de procédures appartiennent à ceux qui ont la puissance publique. Mais la complexité, c’est que le « peuple » n’est pas uniquement un contingent d’élèves ou un gros effectif de fonctionnaires ou de travailleurs.

    D’où cette autre interpellation tenace de savoir qui de l’Etat ou du peuple façonne l’autre ? L’on dira qu’ils sont les deux complices de l’interaction négative qui se fait voir au grand jour. Encore que la co-responsabilité est difficile à établir.

    Le gourdin de la loi, rigueur et justice

    Voir l’irrespect, l’incivilité, l’incivisme, l’impolitesse, la brutalité, le manque de savoir être partout, y compris dans les mosquées, la plage, la poste, le bus, la cité et tout l’espace public n’est qu’un constat amère affirmant que le peuple doit se refaire. L’Etat doit se corriger, châtier et se châtier. C’est ce couple inséparable peuple/Etat qui est appelé à se mouvoir dans une neuve trajectoire. Un déclic est salutaire. Il y a péril en la demeure. Si la loi qui existe bel et bien reste totalement appliquée, la conduite sociale citoyenne sera en toute certitude une conformité à suivre. Mais comme, cette loi vit alternativement tantôt sous une fermeture d’œil voulue, tantôt au gré d’une intervention ou d’un traitement de faveur. L’on voit de temps à autre, des campagnes s’élever contre des étalages sauvages, des marchés parallèles, des constructions illicites, des activités clandestine, l’irrigation aux eaux usées et puis hop ; la loi se met en veilleuse, s’endort sur les quelques statistiques récoltés et s’apprête à rebondir au nouvel ordre.

    C’est cet état aléatoire de l’application de la loi selon les circonstances et les conjonctures, les têtes et les épaules qui lui fait perdre toute sa crédibilité en faisant perdre au bon citoyen toute confiance. Le gourdin de la loi est une bonne thérapie pour le grand salut public. Il doit être comme une règle de droit ; neutre, abstrait et impératif, de surcroit s’il est fort et juste.

    Il est établi que l’individu, voire l’Algérien n’a d’égard que pour ce qui rentre ou sort vers ou de sa poche. Les amendes pour outrage à l’environnement, entorse à la loi dans sa généralité ou autres infractions minimes soient-elles auraient un grand impact dans la prévention et l’exemplarité si elles arrivaient à être constatées, dressées puis recouvrées. Le seul indice de cette fermeté de l’application légale est fort signifiant en matière de port de la ceinture de sécurité. Ce n’est plus, presque une obligation, c’est un geste machinal, culturel, habituel.

    L’Etat de Droit ? L’on en n’a que faire ……

    A contrario de tout ce qui se passe ailleurs, l’Algérien passe pour être le plus patriotique du monde. Il aime sa patrie sans faire d’effort. Réciter kassamen, arborer le drapeau uniquement lors des mach de l’équipe nationale ou du retour du hadj sont les plus forts moments de ce patriotisme triomphant. Participer à l’édification d’un Etat de droit, pense-t-il ce n’est pas de ses affaires. Pour anecdotique qu’elle soit, votre humble serviteur avait eu à vivre cette aventure d’aveux et d’attente populaires. Un matin d’un ramadhan ensoleillé, dans un souk où des marchandises alimentaires, fromages, limonades, jus, gâteaux en butte de péremption étaient exposées, j’interpellais le jeune vendeur qui vociférait à tout vent – haya tout à 50 dinars ! : C’est quoi tout ça mon fils …et l’Etat qu’en dis-tu ? – quoi l’Etat ? , hilarant me rétorqua t-il. – Oui l’Etat ! Tu n’en veux pas d’un Etat de Droit ? C’est quoi ton état de droit ya El hadj ? – Eh ben, dans cet Etat tu auras tous tes droits, personne ne te dérangera, tout le monde te respectera, il n’y aura plus de hogra ni de piston, ni d’interventions, tu seras heureux. Paraissant tout heureux, souriant il me lance – eh ! winrah , ou est cet Etat ya khouya ! c’est un rêve – Ecoute mon fils, dans cet Etat, toi tu dois avoir un local, un registre de commerce, une enseigne lumineuse, payer tes impôts, Il me stoppa net : – arrête ya El hadj, laisse-la comme elle est ! Et il reprend ses cris, haya ! tout à 50 dinars !

    C’est dire qu’il y a de ces situations bizarroïdes qui tendent à aménager chacun selon ses commodités où tout un chacun trouve son compte. La loi ainsi n’arrange pas tout le monde. En fait la construction d’un Etat de droit est un consensus général qui nécessite l’adhésion volontaire ou impérative.

    Chérissez ce peuple, il vous chérira !

    Pas en fermant carrément l’œil sur les dépravations ni les encourager par un laxisme ou une insouciance. Pas même en le chouchoutant, croyant trouver dans ces mauvaises caresses de l’ouïe et de la bonne attention. Nommez des gens valables, modestes et compétents. Ainsi le peuple tient toujours à reporter son verdict final. Au contraire du simple individu qui ne vit qu’une seul fois, a un seul état civil, un seul parcours d’actions de l’acte de naissance à celui du décès ; le peuple se régénère, s’accroit et se multiplie. Il est un ensemble de registres, un ensemble de mairies, tout un territoire. Mais qui est en fait responsable de ce qu’est devenu ce peuple ? Une famille démissionnaire, une école otage, une rue abandonnée, une loi inappliquée, une religion mal interprétée, des politiques mal entamées ? Ou bien mauvais œil, un destin impitoyable ou une malédiction de chouhadas trahis.                                                                              Publié par El-Yazid DIB

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5265878

  • La crucifixion de Jeremy Corbyn. Les amis d’Israël demandent sa totale reddition – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/04/la-crucifixion-de-jeremy-corbyn-les-amis-disrael-demandent-s

    Beaucoup pensent que la très visible domination des amis d’Israël sur certains aspects de la politique gouvernementale est un phénomène unique aux États-Unis, où les Juifs engagés et les sionistes chrétiens sont capables de contrôler à la fois les politiciens et le message médiatique relatif à ce qui se passe au Moyen-Orient. Malheureusement, la réalité est qu’il existe un « lobby israélien »dans de nombreux autres pays, tous dédiés à la promotion des agendas promus par les gouvernements israéliens successifs, quels que soient l’intérêt national du pays hôte. L’incapacité de confronter Israël à ses crimes contre l’humanité ainsi que de résister à ses diktats sur des questions telles que l’antisémitisme et le discours de haine a causé de terribles dommages à la liberté d’expression en Europe de l’Ouest et, plus particulièrement, dans le monde anglophone.

    Pour les États-Unis, cette corruption des médias et du processus politique par Israël a entraîné des guerres sans fin au Moyen-Orient ainsi que la perte des libertés civiles dans le pays, mais d’autres pays ont compromis leurs propres valeurs déclarées bien au-delà. L’ancien premier ministre canadien Stephen Harper a fait l’éloge, à tort, d’Israël comme étant une lumière qui « …brûle, brillante, soutenue par les principes universels de toutes les nations civilisées – liberté, démocratie, justice ». Il a également dit : « Je défendrai Israël à n’importe quel prix » pour le Canada, une affirmation que certains pourraient considérer comme très, très étrange pour un chef d’État canadien.

    Dans d’autres cas, Israël joue directement au dur, menaçant de représailles les gouvernements qui n’obéissent pas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a récemment averti la Nouvelle-Zélande que soutenir une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes équivaudrait à une « déclaration de guerre ». Il a pu le faire parce qu’il avait confiance dans le pouvoir du lobby israélien dans ce pays pour se mobiliser et produire le résultat souhaité.

    Certains seront peut-être surpris d’apprendre que la « Mère des parlement » en Grande-Bretagne est peut-être l’organe législatif le plus dominé par les intérêts israéliens, plus, à bien des égards, que le Congrès des États-Unis. Le Parti conservateur au pouvoir a un Groupe des Amis d’Israël dont plus de 80 % de ses parlementaires font partie. BICOM, le Centre de communication et de recherche de la Grande-Bretagne, est un clone situé à Londres de l’American Israel Political Action Committee (AIPAC). Il est bien financé et politiquement puissant, travaillant par l’intermédiaire de ses différents mandataires « Amis d’Israël ». Les Américains pourraient être surpris d’apprendre à quel point ce pouvoir est manifeste, y compris qu’en Grande-Bretagne, les organisations juives sont autorisées à patrouiller les quartiers juifs de Londres dans des uniformes de type policier tout en conduisant des véhicules de type policier. Des rapports font état de patrouilles menaçant les musulmans qui cherchent à entrer dans ces quartiers.

    La Premier ministre Theresa May veille à ne jamais offenser ni Israël ni la riche et puissante communauté juive britannique. Après que le secrétaire d’État John Kerry a décrit le gouvernement d’Israël comme étant « d’extrême-droite », le 28 décembre 2016, May s’est précipitée à la défense de Tel Aviv, en disant « nous croyons qu’il n’est pas approprié d’attaquer la composition du gouvernement démocratiquement élu d’un allié ». La réplique de May aurait pu être écrite par Netanyahou, et c’était peut-être le cas. Deux semaines plus tard, son gouvernement a émis des « réserves » au sujet d’une conférence de paix au Moyen-Orient parrainée par le gouvernement français à la mi-janvier et n’a pas signé de déclaration commune appelant à une solution négociée à deux États au conflit israélo-palestinien après que Netanyahou a condamné avec véhémence les procédures.

    Cette déférence existe en dépit de la récente et étonnante révélation d’al-Jazeera, qui a révélé comment l’ambassade d’Israël à Londres manigance avec des fonctionnaires du gouvernement pour « faire tomber » les parlementaires et les ministres du gouvernement qui sont considérés comme critiques à l’égard de l’État juif. On a également appris que l’ambassade d’Israël subventionnait et conseillait secrètement des groupes privés qui défendaient les intérêts israéliens, y compris des associations de députés.

    Le chef des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn, fait l’objet d’attaques incessantes en raison du fait qu’il est le premier chef d’un parti politique majeur à résister au fait qu’on exige de lui qu’il place Israël sur un piédestal. Corbyn est en effet un homme de gauche qui s’est toujours opposé au racisme, au nationalisme extrême, au colonialisme et à l’interventionnisme militaire. Le crime de Corbyn est de critiquer l’État juif et d’appeler à « mettre fin à la répression du peuple palestinien ». Du coup, il est poursuivi sans pitié par les juifs britanniques, même ceux de son propre parti, depuis plus de deux ans.

    L’invective lancée par certains juifs britanniques et Israël a dernièrement monté en puissance, probablement parce que le gouvernement conservateur de Theresa May est perçu comme étant faible et qu’il y a une nette possibilité que le chef du Parti travailliste soit le prochain Premier ministre. Le fait qu’un premier ministre britannique puisse être compatissant au sort des Palestiniens est considéré comme tout à fait inacceptable.

    Le mois dernier, la parlementaire travailliste de droite, Margaret Hodge, a haussé les enchères, qualifiant Corbyn de « putain d’antisémite et de raciste ». Elle a ensuite écrit dans le Guardian que le Parti travailliste est « un environnement hostile pour les juifs ». Le Guardian, traditionnellement libéral, a en fait été à l’avant-garde de la critique juive de Corbyn, dirigée par son rédacteur en chef Jonathan Freedland, qui considère que « son identité juive est intimement liée à Israël, et qu’attaquer Israël, c’est l’attaquer personnellement (…) il exige le droit exclusif de contrôler les paramètres des discussions sur Israël ». Le mois dernier, il a publié dans son journal une lettre attaquant Corbyn, signée par 68 rabbins.

    Toutes ces attaques ont été plus ou moins orchestrées par le gouvernement israélien, qui soutient directement des groupes qui se sont unis pour faire tomber Corbyn. Cet effort pour détruire le leader travailliste inclus l’utilisation d’une application diffusant des messages via les médias sociaux accusant Corbyn d’antisémitisme. L’application a été développée par le ministère des Affaires stratégiques d’Israël, qui « dirige les efforts secrets d’Israël pour saboter le mouvement de solidarité avec la Palestine, dans le monde entier ».

    La campagne « se payer Corbyn » a deux objectifs principaux. La première est de le retirer de la direction du Parti travailliste, garantissant ainsi qu’il ne sera jamais élu Premier ministre, tout en éliminant du parti tous les membres qui sont perçus comme étant « trop critiques » à l’égard d’Israël. Dans la pratique, cela signifie toute personne critiquant Israël. Deuxièmement, il s’agit d’établir un principe juridique établissant que l’infraction de « crime de haine » antisémite soit spécifiquement définie de manière à inclure la critique d’Israël, ce qui fait qu’il sera criminel d’écrire ou de parler du comportement raciste d’Israël envers sa minorité musulmane et chrétienne tout en rendant impossible de discuter librement de ses crimes de guerre.

    Le principal argument utilisé contre Corbyn est que le Parti travailliste est inondé par l’antisémitisme et que Corbyn ne fait rien, ou pas assez, pour s’y opposer. Certains des coups les plus brutaux portés contre lui sont venus du groupe habituel aux États-Unis. Andrew Sullivan a récemment fait remarquer dans le New York Magazine que « lorsqu’il est apparu que Naz Shah, une nouvelle députée travailliste, avait donné son avis sur Facebook avant d’être élue pour qu’Israël soit transféré aux États-Unis, et que l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone, l’a soutenue en soutenant que les nazis avaient initialement favorisé le sionisme, Corbyn n’a pas fait beaucoup d’histoires ». Sullivan a ensuite écrit : « Il est alors apparu que Corbyn lui-même avait souscrit à divers groupes pro-palestiniens sur Facebook où un antisémitisme de base s’est épanoui » et qu’il avait même « … assisté à une réunion sur la Journée commémorative de l’Holocauste en 2010, intitulée ‘Plus jamais pour personne : ‘D’Auschwitz à Gaza’, assimilant les Israéliens aux nazis ».

    En d’autres termes, Corbyn aurait dû être responsable de la qualité des points de vue personnels de Shah et Livingstone, qui ont par la suite été suspendus du Parti travailliste et Livingstone a fini par démissionner. Il aurait également dû éviter les commentaires des Palestiniens sur Facebook parce que des antisémites présumés contribuent occasionnellement à donner leurs opinions et ne devraient reconnaître en aucune façon les crimes de guerre israéliens commis quotidiennement à Gaza.

    Corbyn doit donc accepter le fait qu’il doit être un antisémite, comme le discernent Andrew Sullivan de ce côté-ci de l’Atlantique et une foule de soutiens Israéliens en Grande-Bretagne. Mais le pire crime du dirigeant travailliste qui est considéré comme une « menace existentielle » pour le peuple juif partout dans le monde est sa résistance à la pression exercée sur lui pour qu’il endosse et adopte la définition précise et multidimensionnelle de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) de ce qui constitue l’antisémitisme. La définition de base de l’antisémitisme de l’IHRA est suffisamment raisonnable, y compris « une certaine perception des juifs, qui peut s’exprimer sous forme de haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme s’adressent à des individus juifs ou non-juifs et/ou à leurs biens, aux institutions communautaires juives et aux installations religieuses ».

    Le Parti travailliste et Corbyn ont accepté cette définition mais se sont opposés à onze « exemples contemporains d’antisémitisme » également fournis par l’IHRA, dont quatre n’ont rien à voir avec les Juifs et tout à voir avec Israël. Ces exemples sont :

    Accuser des citoyens juifs d’être plus loyaux envers Israël, ou envers les prétendues priorités des Juifs dans le monde entier, qu’envers les intérêts de leurs propres nations.
    Priver le peuple juif de son droit à l’autodétermination, par exemple en prétendant que l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste.
    Établir des comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des nazis.
    Appliquer deux poids deux mesures en exigeant d’Israël un comportement qui n’est pas attendu ou exigé d’une autre nation démocratique.
    On peut observer que beaucoup de juifs – pas tous ou même la plupart – mais beaucoup ont une double loyauté dans laquelle l’allégeance à Israël est dominante. Je citerai à titre d’exemple l’actuel ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, qui passe une grande partie de son temps à défendre Israël. Et il y a aussi les juifs américains qui ont espionné pour Israël, y compris Jonathan Pollard et les membres de l’AIPAC, Steven J. Rosen et Keith Weissman, qui ont obtenu des informations classifiées de Lawrence Franklin et ont ensuite transmis ce qu’ils avaient obtenu aux services de renseignements israéliens.

    Et oui, Israël est une « entreprise raciste ». Jetez un coup d’œil à la récente loi sur la nationalité adoptée par la Knesset qui déclare qu’Israël est un État juif. Elle n’accorde l’autodétermination qu’à ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières et qui sont juifs. Et si l’utilisation de distinctions raciales pour une citoyenneté à part entière tout en bombardant des hôpitaux et des écoles, tout en faisant la queue pour tirer sur des milliers de manifestants palestiniens non armés, n’est pas un comportement nazi, alors qu’est-ce que c’est ? Israël et son chef sont parfois comparés aux nazis et à Adolf Hitler parce qu’ils se comportent comme les nazis et Adolf Hitler.

    Et enfin, il y a la définition qui remet en question toute remise en question du fait qu’Israël ne se comporte pas comme les autres nations démocratiques. Eh bien, tout d’abord, Israël n’est pas une démocratie. C’est une théocratie ou une ethnocratie ou, si vous préférez, un État policier. D’autres pays qui se disent démocratiques ont des droits égaux pour tous les citoyens. D’autres démocraties n’ont pas des centaines de milliers de colons qui volent la terre et même les ressources en eau de la population indigène et la colonisent au profit d’un seul segment de sa population. D’autres démocraties ne tirent pas régulièrement sur les manifestants morts et non armés. Combien de démocraties pratiquent actuellement le nettoyage ethnique, comme le font les Juifs israéliens envers les Palestiniens ?

    Corbyn cédera-t-il aux demandes de l’IHRA pour sauver sa peau en tant que chef de parti ? Je pense qu’il le fera, comme il le fait déjà régulièrement en concédant des points et en s’excusant, en rendant publiquement l’obéissance requise à l’Holocauste comme étant « le pire crime du XXe siècle ». Et chaque fois qu’il essaie d’apaiser ceux qui veulent l’attraper, il s’affaiblit. Même s’il se soumettait complètement, les soutiens israéliens qui sont chauds pour l’attraper, ayant le contrôle significatif des médias comme aux États-Unis continueront à attaquer jusqu’à ce qu’ils trouvent le point précis qui le fera tomber. Le Conseil exécutif national du parti travailliste se réunira en septembre pour voter sur la pleine acceptation de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA. S’ils s’agenouillent, comme il est probable, devant cette force majeure, ce sera la fin de la liberté d’expression en Grande-Bretagne. Critiquer Israël et vous irez en prison.

    C’est exactement la même chose qui se passe aux États-Unis. La critique d’Israël ou la protestation contre Israël sera tôt ou tard criminalisée. Je me demande parfois si le sénateur Ben Cardin et les autres qui font la promotion de cette loi sur la haine comprennent vraiment ce qui sera perdu lorsqu’ils sacrifieront la Constitution américaine pour défendre Israël. Une fois que la liberté d’expression aura disparu, elle ne reviendra jamais.

    Philip Giraldi

    Traduit par Wayan, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker francophone                                                                                                                                    lesakerfrancophone.fr/la-crucifixion-de-jeremy-corbyn-les-amis-disrael-demandent-sa-totale-reddition

  • Les carences de Monsieur Hulot – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/les-carences-de-monsieur-hulot

    Les carences de Monsieur Hulot ne m’ont pas inspiré.

    Issu d’une famille de paysans du plateau des mille-vaches, l’écologie appliquée , c’est à dire le respect de la nature et des autres hommes — et non l’admiration béate du parisien pour tout ce qui sent le crottin — m’a été inculqué dès mon enfance.

    C’est dire que les gesticulations des écolos me laissent froid et perplexe. La vanité qui leur fait croire que l’homme aurait une prise sur l’univers me sidère. Leur soif de pouvoir et leur folie morale de modification de l’homme me rappelle trop de souvenirs mortifères de l’histoire des hommes.

    Yves Marchand, ancien maire de Sète, a écrit sur l’affaire Hulot un billet que je trouve parfait, je le reproduis ci-dessous.

    Il l’a intitulé « Relaps », je vous laisse chercher sur Wikipédia…

    « L’environnement est au cœur de la vie. Nous le savons depuis toujours. Mais ce que nous ne savons pas, ou pas bien, c’est la manière de le sauvegarder. La difficulté s’est accentuée depuis que des gens ont fait profession – de foi – de dire ce qui en la matière était bien ou mal, à la manière de grands prêtres d’une religion de mystères, d’exigences et d’interdits.

    Hulot était l’un d’eux. Son ralliement à une équipe gouvernementale laissait augurer d’un changement profond de son appréhension de la réalité du monde. Tout laissait espérer que l’écologie allait, sous son impulsion, devenir constructive. M. Hulot avait accepté d’entamer sa rédemption, de ne plus intenter de procès en sorcellerie et de reléguer les ordalies spécistes au rang des pratiques vaudou.
    Mais le mal était profond. Pratiquer durant des décennies la chasse aux infidèles ne favorise pas la tolérance, le dialogue et la réforme. Procéder par affirmation sans preuve n’est pas compatible avec la responsabilité du pouvoir. Jouer les lanceurs d’alerte n’a rien à voir avec la gestion réaliste de situations complexes. Effrayer les citoyens n’est pas dans les attributions d’un gouvernement qui se doit de prévenir et de rassurer. Bref, M. Hulot n’était pas fait pour la fonction. L’y placer aurait dû signifier qu’il avait changé de camp pour rejoindre les tenants de l’écologie constructive. Mais il n’était qu’une prise de guerre. Les prises de guerre ne sont intéressantes que prisonnières. Jamais, libres. Car celui qui trahit une fois peut trahir à nouveau. C’est fait.

    En matière d’écologie, les deux camps du punitif et du constructif sont irréconciliables. La preuve en est ce sondage qui révèle que si 2/3 des Français considèrent l’écologie comme une question importante, moins d’un quart en fait une priorité. Les questions de chômage, et de sécurité – le court terme – l’emportent largement sur les questions environnementales, par essence à long terme. Et l’on n’inversera jamais cet ordre de priorités.

    La leçon devrait être bénéfique pour l’avenir.

    Le remplacement de M. Hulot doit prendre en compte cette situation. Il faut que le ministre de l’écologie soit celui ou celle qui rende compatibles les exigences de l’environnement avec les exigences du quotidien et non pas celui ou celle qui tente – vainement d’ailleurs – d’imposer de force une manière de vivre que personne ne veut adopter.

    Nous avons abordé avec le règne du principe de précaution une ère où le doute s’est insinué partout, même là où il n’a aucune place, où la doctrine de la méfiance s’est substituée au savoir et où la crainte du toujours possible a remplacé la certitude de la démonstration. Ce n’est pas le moment de permettre à ceux qui utilisent ces procédés de devenir nos maîtres à penser.

    L’écologie constructive est un combat qui doit être mené avec autant de vigueur contre les atteintes portées à l’environnement que contre les faux prophètes de la religion verte, adeptes des autodafés. »

    Bien à vous. H. Dumas

  • Ce n’était pas un héros – John McCain était un criminel de guerre – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guer

    Le décorum et la décence humaine exigent que nous nous abstenions de parler mal d’un malade aux portes de la mort. Cette règle est nulle et non avenue lorsque la personne qu’on est censé pleurer est responsable de la mort et du massacre continu d’innombrables humains à travers le monde. Pardonnez-moi si je refuse de faire l’éloge de ce sénateur de l’Arizona, un belliciste. Même un rendez-vous imminent avec son créateur ne peut modérer la désinvolture de McCain. Comme un barbare montrant ses stéroïdes, Johnny Boy insiste pour pousser à déclencher une guerre impie après l’autre.

    McCain a utilisé le fait d’être un ancien du Vietnam pour se catapulter au sommet de la classe politique, même s’il a peu fait pour aider les anciens combattants qui subissent les ravages des guerres qu’il ne cesse de pousser à faire. Je ne cache pas mon admiration pour les anciens combattants. Après avoir été confronté à deux ans de difficultés et avoir appelé des vétérans sans abri, mes voisins et mes amis, je peux témoigner de la valeur et de la gentillesse de ceux qui ont servi dans notre armée. Ce qui fait des anciens combattants des héros, ce n’est pas le nombre de fois où ils ont déclenché des guerres et leur valeur n’est pas quantifiée par le nombre de tués à leur actif. C’est leur générosité et leur esprit de don qui en font de véritables guerriers dignes d’éloges et d’honneur.

    Les vrais héros sont ceux qui se battent dans les guerres et qui rentrent chez eux pour servir même s’ils combattent leurs propres démons. J’ai écrit sur mes expériences avec des anciens combattants à de nombreuses occasions. Cela me brise le cœur tous les jours en voyant des vétérans aux prises avec le PTSD (syndrome de stress post-traumatique) et aux immenses difficultés à se réadapter à la vie après avoir vu l’enfer déchaîné contre leurs semblables. Mon propre père était un vétéran et mes deux grands-pères étaient des héros de guerre qui ont combattu l’armée de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, je suis un homme qui a toujours vénéré les gens qui portent l’uniforme pour servir leur pays. Cette révérence a été amplifiée par la magnitude lorsque je me suis fait des amis au cours des deux dernières années parmi une litanie de vétérans de Caroline du Sud, de Géorgie, du Tennessee et de l’Iowa jusqu’au Colorado. La gentillesse des vétérans qui m’ont maintenu dans la bonne humeur pendant ma période d’adversité est une dette que je ne pourrai jamais rembourser. Beaucoup étaient confrontés à des difficultés d’indigence et de détresse, tout en continuant à aider les autres – c’est la quintessence d’être un héros.

    Je connais des héros de guerre ; J’ai rencontré des héros de guerre. John McCain n’est pas un héros de guerre. Les réalisations passées ne compensent pas la malveillance actuelle. À l’origine de la souffrance humaine de ce monde, il y a un complexe militaro-financier hors de contrôle qui n’existe que pour voler la richesse des autres nations et tuer des millions de personnes à travers le monde. Cette même machine de mort est à l’origine des luttes que traversent les anciens combattants. Nos politiciens immoraux – des présidents aux sénateurs et aux membres du Congrès – continuent de déclarer les guerres illégales en utilisant des prétextes mensongers comme la « protection de la démocratie » pour commettre des crimes en violation directe des Conventions de Genève. S’il y avait une justice dans ce monde, Clinton, Bush, Obama, Trump et chaque marchand de guerre néo-conservateur et néo-libéral seraient envoyés au Tribunal International de La Haye et jugés pour crimes contre l’humanité. Si Clinton, Bush, Obama et Trump auraient été des as dans le jeu de cartes des criminels de guerre, John McCain serait le roi de cœur. Cet homme n’avait jamais assez de guerres. C’est un mélange de Dr. Folamour et de major frappant les tambours de guerre. Pendant près de quatre décennies, il a défilé devant le Sénat et a encouragé un flux continu de guerres. Liban, Grenade, Panama, Irak 1, Somalie, Bosnie, Kosovo, Irak 2, Afghanistan, Libye et Syrie ne sont là que quelques-unes des guerres que notre gouvernement en état de guerre continue a faites pour des profits et des massacres. Et si l’on commence à compter les guerres secrètes causées par notre gouvernement, la liste des pays frappés avec des balles et des bombes par nous dépasse la liste des pays que nous n’avons pas encore agressés. Mon pays natal L’Ethiopie est victime de cette atroce machine de guerre. Ce qui se fait sous nos noms est en train d’arriver à nos côtes alors que les mondialistes dépravés détruisent maintenant l’Amérique de l’intérieur (lire en anglais « When a Conscience Begets a Colonial Bullet ».)

    McCain a approuvé chacune de ces guerres. Il n’y a pas eu une guerre contre laquelle il s’est opposé pendant sa carrière à Washington DC. Après avoir vu les horreurs de la guerre, la plupart des gens reviennent avec le but d’y mettre fin. Pas McCain ! Ce qu’il a connu à Hanoi Hilton est bien inférieur aux ravages qu’il a commis dans le monde, car il a été l’un des principaux défenseurs de la guerre et le plus grand partisan de la politique guerrière au Congrès. S’il ne consacrait qu’une partie de l’effort qu’il déploie pour pousser à faire des guerres à aider les anciens combattants, je pourrais lui donner au moins un petit peu de crédit comme être humain. Au lieu de cela, il a voté à plusieurs reprises contre les droits des Anciens Combattants et hier, il s’est envolé pour Washington DC pour voter contre les soins de santé.

    Je n’écris pas cela comme un parti pris comme la plupart des experts des médias de l’établissement. Je reste très claire au sujet de l’Obamacare. L’Affordable Care Act a été une arnaque et un cafouillage qui a profité au secteur des assurances, car il nous a tous jetés dans un système de soins de santé cassé qui va rapidement imploser (lire en anglais « Obamacare, Obama’s Scam »). Cependant, McCain ne s’est pas rendu à Washington DC pour défendre les petites gens ou pour promouvoir un système d’assurance maladie plus équitable. Il a pris le micro pour défendre les intérêts des entreprises et à nouveau pour colporter l’idéologie brisée de l’économie par ruissellement. McCain ne voit rien de mal à dépenser des billions de dollars sur le complexe militaro-financier, mais il refuse de soutenir des politiques de santé qui garantiraient aux anciens combattants et au reste des Américains le même type de couverture dont lui et ses collègues législateurs bénéficient. Nous sommes une nation dirigés par des hommes sans loi et des criminels de guerre. Trop souvent, nous appelons héros des canailles non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils ont réussi à gagner la gloire et le statut. Avoir combattu dans une guerre ne fait pas de lui un héros car si tel était le cas, Hitler en serait un lui-aussi parce qu’il a également combattu dans une guerre (la Première Guerre mondiale) et a été victime d’armes chimiques. Nous avons raison de qualifier Adolf de monstre parce que nous le jugeons en fonction de ce qu’il a fait après avoir quitté l’uniforme. Dans le même esprit, je juge McCain non pas pour son service au Vietnam, mais pour ce qu’il a fait une fois devenu sénateur. Les mains de McCain sont couvertes par le sang de millions de personnes qui ont péri au cours des 40 dernières années de guerres interminables qu’il a endossé et poussé à faire. Ce n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre.

    Pour conclure, une phrase de Kennedy :

    « L’humanité doit mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à l’humanité. » ~ John F. Kennedy

    Teodrose Fikre

    Article original : https://ghionjournal.com/no-hero-mccain

    Traduit de l’anglais par La Gazette du Citoyen

    Paru le 26 juillet 2017 sous le titre No Hero : John McCain is a War Criminal                                                                                                                                             https://arretsurinfo.ch/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guerre

    • John McCain : salut pourriture ! Gabriel PROULX - 3 septembre 2018 - Le Grand Soir
      https://www.legrandsoir.info/john-mccain-salut-pourriture.html
      . . . . .
      Alors qu’il était jeune pilote dans l’aviation de guerre des États-Unis, John McCain, fils d’un amiral 4 étoiles, forge son mythe héroïque dans le ciel du nord du Vietnam. Là-bas, il bombarde une usine de fabrication d’ampoules électriques et quelques champs de riz, avant que ceux qu’il bombardait n’osent répliquer en abattant avec précision son avion de guerre. Il aurait pu être lynché sur place par une foule en colère, mais il a plutôt été sauvé par ceux qu’il bombardait. Ayant eu droit à un logement adéquat pour son statut de fils d’amiral, les histoires sur les tortures qu’il aurait subi, appartiennent plus à la catégorie des rumeurs qu’à celle des faits historiques, en l’absence de preuves. C’est ici que s’arrête le mythe sur son héroïsme militaire supposé.

      Quoi qu’il en soit, John McCain a toujours gardé une haine raciste pleinement assumée en public contre le peuple vietnamien qu’il a bombardé, mais qui ne l’a pas tué en retour. Alors qu’il participait en 2000 à la course pour l’investiture républicaine à la présidence des États-Unis, John McCain lançait encore des insultes racistes contre le peuple vietnamien.


      Dans les années 70, après son retour du Vietnam, John McCain a milité aux États-Unis pour le maintien de la politique de bombardements massifs contre le Cambodge, sous prétexte que les Vietnamiens avaient des lignes logistiques dans la jungle de ce pays. Les bombardements aveugles des États-Unis contre des villages cambodgiens, qui ont causé des dizaines de milliers de morts parmi la population rurale du Cambodge, sont la cause directe de la montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, principalement un mouvement de fermiers enragés par les morts dans leurs familles sous les bombes des États-Unis.

      John McCain, qui était pilote de guerre dans cette région quelques années plus tôt, devait être au courant de l’ampleur des destructions dans la campagne du Cambodge, mais il est évident que tout ce qui lui importait à ce moment était de tuer des Vietnamiens, qu’ils soient militaires ou civils.

      John McCain a ensuite soutenu, avec un fanatisme peu commun, chaque guerre d’agression des États-Unis, ainsi que chaque action militaire, ouverte ou par procuration, contre des socialistes, partout dans le monde. Durant sa croisade anti-communiste, il n’a pas hésité un seul instant à collaborer avec des nazis, des terroristes et même les fondateurs du groupe terroriste Al-Qaïda.

      Après l’implosion et la chute de l’URSS, John McCain a soutenu la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN, avant de soutenir avec zèle le bombardement massif des infrastructures civiles de la Serbie.

      Devenu sénateur républicain de l’Arizona, où les gens voteraient pour tout candidat investi par le parti républicain, John McCain a voté en faveur de l’invasion de l’Afghanistan, au nom de la guerre contre ses anciens amis anti-communistes d’Al-Qaïda.

      Il a ensuite soutenu la guerre d’agression illégale des États-Unis contre l’Irak, basée sur une montagne de mensonges peu convaincants. McCain a défendu l’invasion de l’Irak par son pays pendant des années, malgré l’absence d’un début d’argumentaire crédible pour défendre sa position. Peu de temps avant sa mort, il aurait laissé entendre que la guerre qui a complètement détruit l’Irak et a causé la mort de plus d’un million de citoyens de ce pays, aurait été « peut-être une erreur ». Dans le merveilleux monde de l’impérialisme occidental, détruire un pays au complet sur la base de purs mensonges inventés pour faire rouler le complexe militaro-industriel et voler du pétrole, ce n’est pas un crime, mais une malheureuse erreur...

      Soutien indéfectible de l’apartheid sioniste israélien, John McCain n’a jamais exprimé assez bruyamment son adoration pour chaque crime de guerre commis par l’armée israélienne contre le peuple palestinien sous son occupation militaire coloniale. Quand il se rendait en Israël, à de multiples reprises, avec son ami et collègue sénateur de Caroline du Sud, Lindsay Graham, John McCain n’était plus le « grand patriote » des EU, mais un valet d’Israël, un pays étranger qui a long savoir-faire dans le domaine de l’ingérence dans les affaires internes occidentales par corruption de politiciens.

      Le même John McCain a dénoncé en 2008 la réaction défensive de la Russie devant une attaque de l’armée géorgienne contre la force de maintien de la paix russe en Ossétie du Sud. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud a duré 4 jours. Dans son attaque suicidaire basée sur les mauvais calculs géopolitiques du gouvernement géorgien du fasciste Mikhail Saakachvili (qui milite aujourd’hui en Ukraine du côté des nazis les plus fanatiques), l’armée géorgienne a essuyé la perte de 171 morts et de 1 147 blessés. 224 civils géorgiens ont trouvé la mort durant ces 4 jours de combats, alors qu’environ 300 civils sud-ossètes ont été tués durant l’attaque initiale de leur capitale, Tskhinvali, par l’armée géorgienne.

      Sur la base de ces données, John McCain, qui était en campagne électorale en tant que candidat officiel du parti républicain à la présidence des États-Unis, a déclaré que s’il était élu président, il allait bombarder la Russie, une puissance nucléaire, pour sa « guerre d’agression sauvage » contre la Géorgie. Rien de moins, de la part d’un homme qui retirait une grande fierté des guerres de son pays contre des nations pauvres, causant au passage des millions de victimes civiles, allant des centaines de milliers de morts au nombre incalculable de blessés et de réfugiés.

      McCain a ensuite apporté un support bien sélectif aux révoltes du mal nommé « printemps arabe » à partir de 2011. Après avoir complètement ignoré les événements de Tunisie, McCain a soutenu la campagne de destruction de la Libye par l’aviation de l’OTAN et ses mercenaires islamistes sur le sol libyen, dont Al-Qaïda. John McCain et ses collègues Lindsay Graham et Marco Rubio (sénateur républicain de Floride) se sont rendus en Libye occupée pour apporter de vive voix leur soutien à des miliciens islamistes qui commettaient à ce moment même des exactions contre les libyens noirs, qu’ils accusaient de tous leurs problèmes.

      Il faut savoir que la Libye était au début de 2011 le pays le plus prospère du continent africain, avec un indice de développement humain et un niveau de vie comparable à celui des pays européens de la Méditerranée. Aujourd’hui, la Libye « démocratisée » à la sauce libérale occidentale est un enfer terrestre, avec l’un des pires niveaux de vie du monde, une infrastructure en ruines, jamais reconstruite après les bombardements de l’OTAN, une guerre civile qui s’éternise, des ressources pétrolières en cours de pillage par des compagnies occidentales et pour couronner cette grande réussite d’exportation de la démocratie libérale par une « intervention humanitaire » de l’OTAN : des marchés d’esclaves à ciel ouvert.

      Dans le cadre du printemps arabe, John McCain n’avait rien à faire des répressions violentes subies par le peuple du Bahreïn. Après tout, le monarque absolu du Bahreïn est un allié des États-Unis et de l’Arabie saoudite, dont le régime totalitaire fut un autre parrain de la carrière politique de McCain.

      John McCain s’est ensuite rendu en Syrie, pour apporter son soutien aux fameux « rebelles modérés » qui venaient d’un peu partout dans le monde dans le but parfaitement altruiste de créer un régime « démocratique » en coupant les têtes des infidèles et en pratiquant l’esclavage sexuel des femmes et des petites filles qui appartenaient à la mauvaise religion. Sur les photos de sa réunion avec les bons rebelles, on retrouve un McCain souriant, entouré de membres d’Al-Qaïda et flanqué d’un certain Abou Bakr al-Baghdadi, avant que ce terroriste irakien ne soit mieux connu comme le chef du mouvement terroriste État Islamique (Daech).

      John McCain retournera ensuite à ses racines anti-communiste et russophobe, lorsqu’il se rendra à Kiev pour se mêler directement des affaires politiques internes de l’Ukraine. Il monte sur un podium pour livrer un discours « pro-démocratie » profondément anti-russe, flanqué d’un certain Oleh Tyahnybok, chef d’un parti politique ukrainien ouvertement nazi qui appelle assez régulièrement à exterminer les russes et la « juiverie bolchévique ». Un autre nazi ukrainien bien connu, Andriy Parubiy, sera plus tard reçu par McCain dans son bureau de sénateur aux États-Unis. Il est important de noter que les alliés sionistes et israéliens de McCain n’ont jamais vu le moindre problème dans ses relations avec des nazis ukrainiens.

      Enfin affaibli par la maladie, John McCain, qui était considéré par la base Démocrate comme la risée de la politique étasunienne pour sa campagne présidentielle de 2008 assez désastreuse, sera élevé au rang de héros de la « résistance » contre le président Donald Trump en 2017 pour avoir accusé ce dernier d’être un agent russe. John McCain s’est ensuite mis à voir des espions et des ingérences russes partout.

      Jusqu’à son dernier souffle, John McCain aura défendu bec et ongles la guerre génocidaire infligée par le régime saoudien au peuple yéménite. Il a voté contre toutes les propositions visant à mettre un terme aux livraisons d’armes au régime saoudien dans le cadre de sa guerre d’agression contre le Yémen, tout comme il a voté contre toutes les propositions pour améliorer l’accès de ses compatriotes moins fortunés à des soins de santé abordables. Lui avait droit aux meilleurs soins pour sa maladie, mais pas les pauvres et les exploités du système.

      Pour un homme qui nous est présenté comme ayant été « héroïque » dans sa vie, qui voulait déclencher la Troisième Guerre mondiale pour répondre à 4 jours de guerre entre la Russie et la Géorgie, il est assez révélateur qu’il n’avait strictement rien à faire du sort du peuple yéménite. Sur les bombardements aveugles de l’Arabie saoudite contre des marchés, des fermes et des écoles au Yémen, qui ont causé un grand nombre de morts et de blessés chez les enfants yéménites, John McCain s’acharnait à dire que les saoudiens étaient « justifiés » dans leurs actions, que les victimes de cette guerre étaient toutes à blâmer sur les Houtis, qui ne font pourtant que défendre leur territoire. Sans le soutien des États-Unis et des Britanniques, les Saoudiens seraient incapables de continuer leur campagne de bombardements aveugles contre les infrastructures civiles du Yémen. Si cela devait arriver, quelques fabricants d’armes aux États-Unis feraient un peu moins de bénéfices et c’est le droit de ces marchands de morts de profiter d’un génocide que McCain a défendu jusque sur son lit de mort.

      Conclusion sur une vie trop longue :
      John McCain était visiblement un homme de peu de jugement, qui n’avait rien à faire des victimes des bombes fabriquées aux EU. Après tout, qu’est-ce qu’un enfant mort ou mutilé sous les bombes de son pays ou d’un de ses alliés, dans un pays pauvre situé de l’autre côté du monde, quand les grands fabricants d’armes sont aussi généreux pour les coffres-forts de votre carrière politique ? John McCain avait bien compris cela. Ce n’est pas pour rien que les milieux réellement progressistes aux États-Unis considèrent McCain comme le politicien le plus militariste de mémoire d’homme dans leur pays.

      Criminel de guerre, terroriste, sioniste, grand ami des nazis, des monarques absolus et autres ennemis des peuples, la disparition de John McCain est une bonne nouvelle pour la paix dans le monde. Il aura au moins vécu assez longtemps pour voir cette Russie qu’il détestait tant, faire échouer ses sinistres plans pour l’Ukraine et la Syrie.

      Les grands médias se lamenteront de l’hostilité entre Trump et McCain. Le manque de respect de Trump pour McCain sera dénoncé sur toutes les tribunes. Pourtant, les seuls qui devraient pouvoir s’exprimer aux funérailles de McCain, se sont les familles de ses innombrables victimes.

      Voici donc l’expression de tout mon respect pour John McCain et l’ensemble de son œuvre :

      John McCain : Salut pourriture !

      Gabriel Proulx 
Coporte-parole du PCQ

  • Ministres et Walis, quel profil ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ministres-et-walis-quel-profil

    Il existe des gens dont le sort, estiment-ils, est lié intimement à un remaniement ministériel, à un mouvement de walis ou à un autre plus dense et en hauteur. D’autres, le leur est fixé sur une loi de finances complémentaire, sur des taux d’importation et sur des crédits budgétaires ou de dépenses publiques. C’est dire que chacun trouve son compte dans le compte d’un autre. L’effet domino existe bel et bien dans la détention d’une partie du pouvoir ou dans le confort d’une aisance financière. Si l’un est fort, sa puissance pourra rejaillir sur son environnement immédiat. Si l’autre est riche, son opulence se reflétera, même éparse, sur tout son espace vital, commercial ou d’affaires. Il y est aussi et le plus fréquemment présent et faisable que l’un puisse se confondre à l’autre pour qu’en finalité se forme un groupement d’intérêt binaire, sans raison sociale, ni enseigne lumineuse. Ainsi se font et se défont les allégeances et les compromissions, mais aussi les convergences et les concessions.

    Après le mouton, la pandémie, le « parkingcide » et autres incarnations ahurissantes, revoilà les supputations sur un probable redéploiement gouvernemental qui refont surface façon de faire tenir le souffle à la rumeur jusqu’à l’annonce officielle. Il viendra ce remaniement, ce mouvement. Ceci n’est pas une exclusivité d’information. Ce n’est qu’une déduction d’un empirisme vécu jusque-là, depuis la naissance du régime. A chaque coup, un coup salutaire. Ce n’est pas à cause du sit-in des médecins résidents ou du choléra que le ministre de la Santé va partir. Ce n’est pas à cause des fruits et légumes, des terres en jachère, de l’approvisionnement inégalitaire en blé pour les minotiers que le ministre de l’Agriculture va partir. Le mauvais débit du net ou l’attente postale, les chaînes de retraités devant les guichets ou sur les trottoirs de banques, les dérives de la communication off-shore, les logements made in China, l’invasion de la Tunisie par les touristes algériens, les fatwas saugrenues et le salafisme rampant ne seront que quelques brins de causes chez certains pour motiver en ne l’expliquant pas la fin de missions des gestionnaires concernés. Il en est ainsi pour autant de titulaires de département ministériel. La cause d’un départ n’est pas forcément ni légalement dans une défaillance de gestion, elle peut être dans celle qui justifie l’arrivée de l’autre. Faire évacuer un endroit et l’attribuer pour cause de vacance. Presque une affectation foncière, voire fonctionnelle suite à une déshérence. Un terrain, soit un siège que l’on rend res nullius.

    Ils doivent être ces arrivants, à défaut de porteurs d’espoir, des étendards pleins de sourires et d’entrain à même ne serait-ce que d’atténuer la grisaille qui pourfend la quotidienneté. Je rêve de ministres qui puissent exister non pas par présentéisme, cet excès de présence mais à travers le ressenti de chacun des chagrins de quiconque des citoyens. Je rêve de voir dans ces futurs ministres l’ombre d’un martyr qui lui chuchote à chaque oubli le sens du sacrifice et la valeur de la patrie, la muse d’un poète qui lui inspire à chaque discours la noblesse de l’art et de l’oraison, le regard d’un enfant, l’amour d’une maman, les siens qui lui font rappeler à chaque signature l’humanisme et la modestie.

    La persistance se fait également pour ces walis qui vont partir et ceux qui vont venir, revenir ou se maintenir. Certains de ces personnages ont été engloutis dans l’uniforme qui s’est révélé trop large pour leur frêle corpulence. D’autres ont été effacés par impuissance d’avoir pu ou su égaler leurs précédents. Quel que soit l’habit, en soie soit-il, il ne peut éternellement couvrir la nudité originelle, si disgrâce génétique y est. La grâce est un attribut de seigneur, et la seigneurie est un poinçon de simplicité, de mesure et de décence. Il y a aussi de ces walis qui croient pouvoir faire pleuvoir le ciel ou avoir mainmise sur le soleil quand bien même frôlent-ils l’ironie, le burlesque et la bouffonnerie. Il y a aussi en face des walis qui vous font aimer le pays et ses élections. Mais où est donc passé ce temps-là où le ministre était Ministre, le wali, Wali ? Je rêve de ceux qui seront là demain pour couronner nos attentes, entériner nos désespoirs ou ensevelir nos cadavres.        Publié par El-Yazid Dib..

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5265504

  • LE MIGRANT – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/02/le-migrant

    La veille, je n’ai rien eu

    Et je suppose que le lendemain, je n’aurais rien, non plus

    C’est aujourd’hui, le jour J… J’y crois… je l’ai cru.

    C’est ce que je me disais, c’est ce que je me suis dit… lorsque j’entendis frapper à la porte, ce dimanche après-midi.

    Le souci, c’est que je n’ai ni proches, ni voisins, ni amis

    Et personne ne sait que je suis ici… Je m’y suis installée en pleine nuit.

    Qui c’est ? C’est qui ?

    Une voix m’a répondu : je suis

    Hé ! Pour qui il me prend ? Pour qui il m’a pris ?

    Pour qui vous me prenez, je ne suis pas Moïse !

    Et la voix répondit : -Je le sais, je ne suis pas plus bête que je ne suis

    –Oui, mais qui êtes-vous ? Parce que je n’ai rendez-vous avec personne.

    Il soupira, je l’ai entendu soupirer… y a pas pire qu’un soupir.

    –Je croyais qu’il me suffisait de frapper pour voir la porte s’ouvrir.

    – dites-moi qui vous êtes ? Un seigneur avec un E ou un saigneur avec un A ?

    – je n’ai jamais rien écrit, je m’appelle Jésus-Christ.

    Une chance sur deux pour que ce soit vrai : croix ou pile ?

    Le jeu de hasard m’a toujours semblé infantile… Je n’ai pas ouvert, je ne suis pas une imbécile. Et pour en avoir la preuve, j’ai voulu le mettre à l’épreuve.

    – qui vous suit ?

    Il m’a dit : -Jean… même le singe connaît la passion selon Saint Jean… passons !

    – qui vous envie ?

    –le soleil qui brille m’a-t-il dit

    Et c’est là que je me suis dit que nul n’est à l’abri d’un coup de soleil

    – qui vous renie ?

    –Pierre…

    Et dire que c’est sur lui que le Christ a bâti tout son édifice… ça tombe mal surtout pour quelqu’un comme moi qui ne s’est jamais convertie.

    – qui vous trahit ?

    –Judas

    – oui mais pourquoi ? Pour quelques euros de plus ?

    – non, me répondit l’inconnu… il a fait ça juste pour m’éprouver comme ce que tu fais en me mettant à l’épreuve des faits !

    Je ne sus quoi répondre, il en profita pour me retourner la question : « qui crois-tu que je suis ? « 

    Je ne sais pas moi, un migrant… qui cherche bon gré, mal gré à couvrir son intrusion avec un prétexte transcendant. » Non, simplement quelqu’un qui a entendu dire que Dieu est grand. »

    Je lui ai aussitôt ouvert, mais malheureusement il n’y avait personne derrière.

  • DÉCONSIDÉRATION DU PRIX NOBEL , UN MINISTRE NE DEVRAIT PAS DIRE CELA ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/17/deconsideration-du-prix-nobel-un-ministre-ne-devrait-pas-dir

    El Watan
    17 AOÛT 2018
    Le revirement précipité du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique relatif à ses affirmations centrées sur le peu d’intérêt porté par l’université algérienne, au prix Nobel, ne changera pas l’image peu reluisante de l’université algérienne.

    Ses propos du 07 août 2018 nous rappellent ceux d’un autre responsable qui avait dit, toute honte bue, en 1996, « qu’il était prêt à fermer l’université algérienne », au moment des grèves des enseignants. Ces propos des deux responsables montrent le peu d’enthousiasme des décideurs algériens et notamment des responsables du secteur de l’Enseignement supérieur, pour tenter de donner une âme scientifique à l’université algérienne.

    Il est alors plus aisé de persister dans une rhétorique du « tout va bien », toujours appuyée par des données quantitatives « flamboyantes », faisant valoir de façon arrogante la massification en termes du nombre d’étudiants, d’établissements universitaires, d’enseignants, de revues scientifiques, etc., apparaissant comme le seul résultat majeur mis en avant par les responsables de l’université algérienne.

    Image peu reluisante des savoirs en Algérie

    Sauf à refuser de regarder la réalité en face, la fiction des savoirs est prégnante dans l’université algérienne. La fiction est une construction sociale qui permet d’affirmer, sans un examen critique, autocritique et détaillé de la réalité des savoirs dans notre pays, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Ce mode d’appréhension des savoirs est « aveugle » et de surcroît, piteux. Il est dominé par le primat donné à la logique politico-administrative en matière de gestion et de communication. Celle-ci ne se limite pas à l’application des textes juridiques. Elle représente un véritable mode d’action, avec ses propres codes, ses propres espaces de pouvoir, s’imposant comme un moyen de fonctionnement hégémonique au sein de l’université, en éjectant à la marge la dimension scientifique et pédagogique.

    On ne parlera jamais à l’université de la hiérarchie scientifique, de sa valorisation, des libertés académiques, du mérite et de l’autonomie dans la gestion et le fonctionnement. Il semble que cela n’a pas de sens ! Il faut au contraire se faire tout « petit » pour ne pas froisser les susceptibilités des acteurs importants de l’université qui ont d’autres préoccupations plus importantes que celles de redonner de façon forte et déterminée la priorité aux savoirs, et rien qu’aux savoirs dans une société encore profondément sous-analysée, c’est-à-dire insuffisamment appréhendée dans toutes ses facettes.

    C’est pourquoi, les propos de M. Hadjar sur « l’inutilité » de tout prix Nobel pour l’université algérienne, en mettant sur le même plan, les élèves qui ont 19 et 10 de moyenne au baccalauréat, intègrent parfaitement les façons de faire de l’université algérienne : distribution tous azimuts des diplômes, plagiat, laxisme temporel pour la soutenance des doctorats, la primauté de l’administratif sur la science et la pédagogie, les violences multiples, le refus de toute reconnaissance sociale du travail assuré, pour privilégier de façon dominante la médiocrité « normalisée » et « institutionnalisée » qui se substitue au travail continu, à la rigueur et à l’émulation scientifique, seuls gages de réussite dans le champ des savoirs.

    « Restez tous les mêmes »

    Monsieur Hadjar a contribué à noircir davantage le statut des savoirs en Algérie, réfutant toute hiérarchie scientifique entre les jeunes bacheliers qui vont découvrir pour la première fois l’université. Le slogan au cœur de ses propos peut aussi être lu comme un appel implicite ou inconscient à toute absence d’efforts : « Restez tous les mêmes. »

    Alors qu’il faut constamment se remettre en question, s’inspirer en permanence, en son for intérieur, de cette phrase lumineuse du philosophe grec Socrate : « Je sais que je ne sais rien », pour se surpasser, M. Hadjar nous renvoie de façon expéditive à un égalitarisme affligeant et primaire, qui laisse perplexe sur le devenir des savoirs en Algérie. Pourtant, le développement des connaissances scientifiques est indissociable de la concurrence, de la critique constructive et des remises en question perpétuelles entre les chercheurs. Avouons humblement que nous en sommes loin !

    Déconsidérer de façon aussi maladroite le prix Nobel ne peut étonner les observateurs avertis du fonctionnement de l’université algérienne envahie par des certitudes et des prétentions, tout en étant, aujourd’hui, orpheline d’une production scientifique crédible, critique, libre, discutée et débattue collectivement. Peut-on encore se complaire dans la reproduction d’une université sans autre ambition, que celle de gérer les flux des étudiants, en continuant à se mouvoir de façon béate et silencieuse dans le statu quo ?

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous semblent d’un défaitisme ravageur, renforçant le nivellement par le bas. Les prétendants au moindre effort, à la paix sociale, seront indéniablement confortés par ces déclarations publiques qui vont nécessairement marquer le fonctionnement au quotidien de l’université. Evoquer de façon aussi lapidaire et simpliste le prix Nobel, considéré dans toute sa banalité, c’est faire peu cas du travail immense et des multiples sacrifices pour celles et ceux qui ont eu à concourir pour cette distinction scientifique prestigieuse.

    Peut-on effacer, d’un trait de plume, l’histoire prestigieuse des différents prix Nobel ? Le silence et le respect auraient été, nous semble-t-il, de rigueur face à ces « monstres » scientifiques qui ont réussi le pari de révolutionner avec un courage intellectuel et une ténacité inouïs, les différents paradigmes scientifiques existants. On aurait applaudi M. Hadjar s’il avait, avec humilité, tiré sa révérence aux chercheurs scientifiques de haut niveau qui ont voué toute leur vie à la science, pour accéder à un tel niveau scientifique qui est celui du prix Nobel.

    Mohamed Arkoun, grand penseur algérien de l’islam, mort dans l’indifférence et le silence le plus total en Algérie, avait évoqué à juste raison, « la sainte ignorance » ou « l’ignorance institutionnalisée » qui s’interdit toute possibilité de comprendre dans sa complexité un fait social donné.

    Or, l’absence de toute référence historique aux grandes découvertes scientifiques dans le monde n’a sans doute pas permis au ministre de peser ses mots à propos du prix Nobel, pour comprendre les souffrances, les privations, les exclusions des hommes qui se sont rebellés contre l’ordre social pour imposer de façon courageuse et autonome les résultats de leurs recherches scientifiques respectives.

    A propos des classements des universités

    Si les classements des universités et des centres de recherche ont été l’objet de nombreuses critiques, il aurait été important que les décideurs les prennent en considération pour définir les stratégies nécessaires et pouvoir ainsi adopter les critères adéquats.

    Concernant le lien que fait le ministre entre le prix Nobel et le classement des universités, il importe de rappeler que le nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves ne représente que 10% en matière des critères de classement Shanghai. Par contre, le nombre de prix Nobel parmi les chercheurs en exercice dans les universités est considéré comme un critère de qualité de l’institution avec une pondération de 20%. Les autres critères concernent le nombre des chercheurs, les publications (articles publiés dans Nature et Science, articles indexés et les plus cités dans leurs disciplines) et la performance académique au regard de la taille de l’institution.

    En outre, le ministre accorde une importance démesurée à la visibilité des travaux sur les sites web qu’il considère comme le principal critère dans le classement. Il affirme, à la conférence nationale des universités, « que l’ensemble des critères de classement ne tient pas compte de l’enseignement, mais de la conception et des contenus des sites électroniques des universités » et que « les instances internationales se basent dans leur classement sur le contenu des sites électroniques des universités et non sur la qualité de l’enseignement » (publié dans le site du ministère : http://www.mesrs.dz)

    S’il est vrai, en partie, que la visibilité des travaux sur le web est relativement importante, notamment dans le classement de Times Higher Education, cela ne suffit pas, évidemment, d’avoir un site bien fait avec une masse d’informations et de publications, contenant tout et n’importe quoi, pour être bien classé ! Car il s’agit, de prime abord, de rendre visible les connaissances scientifiques et techniques.
    En effet, 80% des critères adoptés par les autres classements des universités comme ceux de Shangai, Heeact, Global University Ranking, pour ne citer que ces quatre institutions, tiennent comptent de la qualité de l’enseignement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout en critiquant le classement mondial des universités, le ministre n’hésite pas à se féliciter quand une université algérienne gagne une place ou deux dans ce même classement. Ce qui lui permet de déclarer que « l’université algérienne va bien ! » (El Moudjahid, le 05 juillet 2018).

    De tels propos discréditent l’université algérienne. Ils banalisent la compétition et la production scientifique. Ils mettent mal à l’aise la communauté scientifique, qui devrait s’inscrire dans les critères académiques mondiaux fondés sur la qualité et l’excellence. Ils créent un sentiment d’angoisse auprès des nouveaux bacheliers. Enfin, de telles considérations renforcent le statu quo extrêmement prégnant dans les universités algériennes.

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur auraient été plus pertinents en se focalisant sur le nécessaire encouragement des acteurs sociaux de l’université, dans le but d’accéder à un haut niveau scientifique, d’affirmer de façon forte la priorité politique de la recherche scientifique comme une activité incontournable et centrale pour une nation qui a pour prétention de rompre avec la rente pétrolière.

    C’est la lumière des sciences et non la violence de l’argent, qui permettra de donner plus de crédibilité et de dignité politique, culturelle et économique à la nation algérienne dans le monde. Or, la stagnation et la consommation mécanique et administrée de savoirs dans nos universités bloquent tout nouveau souffle novateur, pouvant donner un sens plus dynamique et autonome de la recherche scientifique dans notre société.

    In fine, en écoutant les propos du ministre à propos du prix Nobel et sa conception de l’université, nous comprenons pourquoi cette dernière opère une régression fulgurante et dangereuse, banalisée à l’extrême dans un contexte sociopolitique dominé profondément par la paix sociale, au sens où rien ne doit changer.

     

    Références :

    Arkoun, M. (2010), La question éthique et juridique dans la pensée islamique, Paris, Vrin, 2010.
    Salmi, J. & Saroyan, A. (2007), Les palmarès d’universités comme moyens d’action : usages et abus. Politiques et gestion de l’enseignement supérieur, 19, (2), 33-74.
    Stuart, D. (1995), Reputational Rankings : Background and Development, New Directions for Institutional Research, no 88.
    Eloire, F. (2010), « Le classement de Shanghai. Histoire, analyse et critique », L’Homme & la société, vol. 178, no. 4, 2010, pp. 17-38.

  • 30 « sanafirs » de la théocratie républicaine – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/17/30-sanafirs-de-la-theocratie-republicaine

    30 parti(cule)s élémentaires sur les 60 hizb que compte l’ineffable « paysage politique » algérien se sont rencontrés non pas pour expliquer leurs programmes- ils n’en ont pas- ni pour critiquer la gestion du pays qu’on suppose exercée par 2 partis appelés « majoritaires » mais qui n’ont eux aussi qu’un seul programme appelé lui, à juste titre « allégeance aveugle »…

    Ces 30 « sanafirs » de la théocratie républicaine se sont rencontrés de manière spontanée (comme les « marches de soutien » de même nom) pour lever un peu plus le voile sur cette allégeance.

    Qu’est ce qui les a fait courir maintenant, alors qu’il reste une bonne période à traverser avant l’élection présidentielle, précisément 9 mois de gestation avant que l’Algérie n’accouche d’un nouveau président ou qu’elle ne succombe à l’impossibilité de cet enfantement à haut risque ?

    L’allégeance inconditionnelle à Bouteflika et l’appel insistant qu’ils lui lancent pour annoncer sa candidature afin d’assurer « la continuité » ne sont en vérité qu’un leurre…

    Ces partis et leur géniteur FLN comme leur grand frère RND savent que le Président était déjà incapable d’assumer ses lourdes responsabilités depuis le 4e mandat et qu’il est illusoire de le croire capable de faire un autre mandat et criminel de ne pas tenir compte de son impotence…

    Sachant pertinemment celà, on doit chercher autre chose dans cet faux appel trop véhément pour être sincère de reconduction illusoire de M. Bouteflika Abdelaziz, et trouver un autre sens au terme « continuité » qui est réitéré à chaque fois pour justifier cette prise de position totalement illogique et irréaliste.

    En réalité, ce « soutien » est trop parfaitement orchestré pour qu’il n’y ait pas derrière sa manifestation une force qui l’a orchestré… il insiste trop sur la continuité pour ne pas faire comprendre un sens caché à ce terme qui, en réalité, veut dire que la fin de Abdelaziz ne doit pas être la fin du bouteflikisme…

    Ould Abbas a commis le lapsus révélateur et un des lillupitiens l’a dit : » nous souhaitons la candidature de Abdelaziz Bouteflika ou… de la personne qu’il désignera pour lui succéder »…

    Voilà le « beit el qacid » !…

    Il reste à savoir qui sera désigné par le président (ou qui se fera désigner) afin d’assurer la continuité du bouteflikisme sans Abdelaziz… et il ne faut sortir ni de St Cyr ni de l’Académie interarmes de Cherchell pour deviner de qui il s’agit au plan A… (parce qu’il y’a un plan B)…

    La machine à faire les présidents étant programmée, il lui faut juste les essais de mise en route et les dernières retouches pour éviter tout imprévu et quand on sera assuré de sa fiabilité, on dévoilera le nom du génie que la machine électorale fera sortir de l’urne…

    Et alors la machine s’emballera et rien ne l’arrêtera !…                                                                                                                                                            Source : https://web.facebook.com/mohamed.adjou?fref=nf&__tn__=m-R

  • Au cœur des nouveaux métiers – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/12/au-coeur-des-nouveaux-metiers

    Depuis un certain temps, des agissements devenus comme des habitudes dures sont venus estampiller le quotidien de notre présent. Au nom de la loi, ces activités sont déclarées nocives, coupables et pouvant constituer la maille des fléaux sociaux. Elles prolifèrent au fur et à mesure du gain facile qu’elles procurent. Sans imposition, sans formalisme ni procédure d’inscription, l’activité est vite repérée à la pressante nécessité d’y recourir. On n’a pas à regarder un panneau indicateur ou une enseigne lumineuse pour se diriger vers le bon endroit. Il suffit juste de faire une rotation visuelle, et voilà votre besoin rapidement satisfait.
    Le parckingeur : tout est chez lui un espace gardé. Pas d’amendes, ni de procès-verbal pour stationnement dangereux, non autorisé ou gênant. C’est lui le policier de la place. Il est une gourde. C’est le percepteur de droits de camper là où il vous l’indique. Que de crimes odieux ne furent pas commis par ces surveillants autoproclamés pour « refus d’obtempérer ».
    Le tabatier : vendeur de cigarettes mi-mobile, mi- fixe. Posant son cageot à même un coin, un pignon sur rue, socle à une future baraque qui deviendra une bâtisse le long de l’inertie d’un contrôle et au cours du sommeil sans répit d’une administration parfois compromise. Un bureau de tabac, de confiserie, de carte de recharge téléphonique. Il est le sauveur de minuit. Toutes les insomnies viennent chercher chez lui leur quintessence.

    Le clandestin : chauffeur par défaut de taxi banalisé, marchand de kilométrages ; il est là devant son volant, sirotant son marc dans ce gobelet biodégradable. Sans statut particulier et loin d’une réglementation étouffante, il se dit rendre un service public et disponible à tout moment.

    Le souteneur scolaire : il prétend vendre le savoir. Celui qui aurait à manquer d’être fourni par une école publique en phase de déperdition scolaire. C’est un métier qui se pratique au crépuscule des jours moroses, dans les interstices des examens finaux. Dans les caves, les garages en totale insécurité, la profession est florissante.

    Le cambiste : il est là telle une banque à guichet ouvert, papillotant des liasses. C’est ce mouvement itératif de billets qui fait de lui une enseigne bancaire. Le taux de change est à jour et fortement respecté. Une bourse sans siège, sans régulation étatique.

    Le harrag : voyageur sans visa. Il brûle les vagues et défie les ressacs. Au périr de son âme, le rêve de l’outre-mer, d’une meilleure vie que celle qu’il tente d’éteindre, vaudrait pour lui les incertitudes de l’aventure. Le « métier » fait jalouser d’innombrables candidats pour les faire embarquer su r les chaloupes de la mort.

    L’auto-brûlé : symbole d’une expression oppositionnelle personnelle ; le suicide par le feu ne se pratique que pour des considérations touchant un tant soit peu à la politique de gestion des affaires publiques. Pour un refus de logement, un ajournement d’examen, une allumette sur un corps aspergé tiendrait lieu d’une délivrance ou d’une satisfaction posthume.

    Il y a bien d’autres métiers fortuits et spécifiques à chaque saison et selon l’occasion. Il suffit de créer le besoin ou de le sentir venir pour faire émerger un travail. Il n’y est exigé ni formation ni contrat de pré-emploi. Une audace, un défi, un fait accompli. Publié par El Yazid Dib.

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5216632

  • La république des « Fils de… » (1re partie) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/29/la-republique-des-fils-de-1re-partie

    Frasques, voracité, prédation, succession… Rejetons conçus dans le dos de la République égalitaire, les enfants terribles de la nomenklatura sont les nouveaux seigneurs de cette« Algérie de papa », la version bâtarde de l’« Etat algérien restauré ». Pour désigner les fils de généraux et hauts gradés de l’armée, des services de sécurité, ministres, pontes de la haute administration…, l’humour populaire est intarissable de génie créatif : ouled al qiada, meqla, qaloi, chouaker, ouled douk douk, qemqoum, les rejetons des pontes font valoir chaque jour leur droit de cuissage sur les ressources du pays. De Toufik Benjedid à Saïd Bouteflika, de Adel Gaïd à Sid Ali Mediene, de Abdelmoumen Khalifa à Farid Bedjaoui, de Rym et Farès Sellal à Amine Zerhouni, de Réda Habour à Khaled Tebboune, des fils de Meziane au fils Ould Kaddour, des fille et fils de Saadani au fils Ould Abbès, de Amel Bouchouareb à Khaldoun et Sina Khelil…, des échantillons représentatifs de la caste de compradores et de fabricants d’hégémonie qui réécrit l’histoire d’un « seul héros, le pouvoir ». Plongée dans les dessous putrides de la reproduction en marche de la classe des dirigeants.

    Ils sont dans l’import-import (60 milliards de factures d’importation), dans l’immobilier (?), dans les « services » (12 milliards/an), dans la com’ et l’événementiel, les bureaux d’études, le consulting, les centres commerciaux et grandes surfaces, le catering, le contrôle et concessions automobiles, les franchises, les sociétés de gardiennage et de sécurité, 7 milliards de dollars que se partagent quelques sociétés appartenant à des généraux à la retraite et/ou en activité, comme celle d’un des fils de Gaïd Salah, Adel, et à des personnalités du gouvernement et de la haute administration, à l’image de Vigie Plus, société à 50 000 agents, apparentée au fils de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aucun créneau juteux, aucune opportunité d’affaires, aucun business florissant n’échappe à leur appétit vorace.

    Shootés à l’argent public, addicts aux privilèges et rente de « l’Etat pompeur », les « fils de » ont un « couloir vert » dans les ports, les tapis rouges des salons d’honneur, occupent des postes (fictifs de préférence, mais rémunérés en devises) dans les grandes compagnies (Air Algérie, Sonatrach…), postés dans les grandes capitales mondiales. Ils sont dans la diplomatie, dans les agences et organismes internationaux. Ils ont des ports secs pour cocaïne pure (fils du général Hamel) et quincaillerie de luxe, des flottes (navires de la Cnan rachetés en partie par Réda Habour).

    Ils sont dans le négoce des matières premières (Sina Khelil…), dans la distribution, souvent en situation de monopole (Mouloud Djebbar, fils du général M’henna Djebbar), « bien nés » et as du trafic d’influence, ils ont les clés des coffres-forts de l’Etat social, dépecés, en bandes organisées, lors des soirées banquet. D’affriolantes saisons algériennes pour une jet-set fâchée avec le Projet national et le principe d’égalité des chances.

    Boucherie du peuple vs caudillo du régime

    Kouba. « Marché des 13 salopards ». « La boucherie du peuple ». Il porte bien son nom, le très « modeste » magasin de Kamel « Le Boucher », gros sous-traitant présumé des cartels de la cocaïne, scellé depuis plus d’un mois. L’homme aux 701 kg de coke a entraîné dans sa chute spectaculaire deux caudillos du régime : Abdelghani Hamel et Menad Nouba, tout puissants patrons de la police et de la gendarmerie.

    Au ministère de la Défense, gros client de la viande importée par « le Boucher », deux généraux-majors, Boudouaour Boudjemaa, le directeur des finances, et Mokdad Benziane, directeur du personnel du MDN, sont éjectés, « admis à la retraite ». Le menu fretin (26 inculpés-1, le fils de l’ex-Premier ministre Tebboune) est envoyé au cachot. L’Algérie, ses attributs de pouvoir, ses autorités régaliennes, flirte dangereusement avec narco-Etat.

    Dans le Vieux Kouba, c’est encore la consternation. La colère. De l’incompréhension aussi. « Kouba, ce sont toutes ces personnalités qui ont fait l’histoire. De Ferhat Abbas qui y a vécu (en résidence surveillée) au colonel Mohamedi Saïd, de Cheikh Soltani à Ali Benhadj et j’en passe. Mais des ”cavés” comme ça, on en avait pas. » Yazid, spécimen de cette petite bourgeoisie de Kouba qui se sent « salie » par l’érection dans son paysage de ce sulfureux personnage. « Ce berani (étranger) qui a débarqué ici presque avec son seul vélo et qui s’achètera, en un temps record, pas moins de 26 villas. »

    A Alger, les gendarmes de la section de recherches ont mis au jour 22 promotions immobilières, dont les appartements de standing sont cédés à des hauts fonctionnaires de l’Etat. « L’homme aurait juré de raser toute la ville et de ne laisser au peuple de Kouba que l’Hôtel de la mairie pour ses papiers d’identité. » Au chemin Calvaire, dans le bas Kouba, il aurait offert quelque 130 milliards pour s’adjuger un djenane de 6000 m2. « La famille, une grande famille de militants nationalistes qui y résidait depuis plusieurs générations, voulait préserver la valeur patrimoniale de la résidence.

    Le Boucher ne voulait rien savoir. ”Dites-moi plutôt combien elle fait en longueur, combien en largueur et combien vous en voulez !” » Le Boucher a, selon ce riverain, mis tout le monde dans sa poche, « distribuant des cadeaux et liasses de billets par-ci, des kilos de viande par-là, offrant une voiture au commissaire, de petits pécules pour les fonctionnaires des mairies, de la daïra et de la wilaya et même des omra aux fidèles de la mosquée ».

    Le « gueux » quadra, fils d’un boucher venu de sa « gueuse » province de Palestro (Lakhdaria), s’est blanchi sous le harnais du pouvoir et de ses camorra. Sa résidence à Kouba, située en face du commissariat de police (qui n’a rien vu) ; les bureaux de ses sociétés à La Croix et à Aïn Naâdja ne désemplissaient pas de visiteurs de haut rang qui lui mangeaient avidement dans la main. « Les magistrats sont en train de compiler les écoutes téléphoniques et quelque 3 ans de vidéo-surveillance », rapporte la journaliste Salima Tlemçani, qui enquête sur l’affaire.

    Des enregistrements « compromettants pour la longue liste de personnalités civiles et militaires qui y apparaissent ». 30 ans après le scandale impliquant un des fils du président Chadli – en association avec un roturier du quartier La Montagne (Bourrouba) – dans la ruine d’une banque publique, l’affaire dite « Testosa » – du nom de la célèbre Ferrari Testarossa – a fait des « petits ». Beaucoup de « petits ».

    La patri Mohand Aziri e pour les riches, le patriotisme pour les pauvres

    Portrait d’un fils de… De l’élevage ovin dans les Hauts-Plateaux à la technologie de pointe, Lotfi Nezar est un entrepreneur aussi polyvalent que coriace. « Il est impitoyable en affaires », témoigne HKM*, un employé de SLC (Smart Link Communication), la « petite » boîte familiale devenue grande (plus de 150 employés), nichée au chemin Gadouche (Ben Aknoun) sur le domaine d’une ancienne coopérative militaire.

    PDG de la société, Lotfi, l’aîné, y est actionnaire au même titre que sa fratrie et son généralisme paternel, aussi président de son conseil d’administration. Pionniers dans la technologie wimax (solution internet haut débit par ondes hertziennes), les fils du général affichaient un carnet de commandes plein.

    Ses abonnés clients allant des ministères de la Défense, de la Santé, de l’Enseignement supérieur aux compagnies pétrolières (Becker, Schlumberger, Sonatrach…), les banques (BNP Paris Bas…), Alstom, Peugeot. « Une véritable machine à cash dont une partie des revenus générés est perçue en devise, en Espagne, notamment », décrit la gorge profonde. Le pouvoir, la réputation du père, le général Khaled Nezzar (sauveur de la République ou fossoyeur de son peuple, c’est

    selon), parmi les premiers promus sous Chadli au grade d’officier général, a fait exploser littéralement le plan de charge de la SPA, créée en 1997. « Aujourd’hui, les affaires tournent de moins en moins bien. A cause de la concurrence soutenue par deux autres fournisseurs de services, Anwar Net et Icosnet, tout aussi puissants et adossés à des pontes mais surtout à cause des déboires de la famille avec le clan présidentiel. » Le général a dû, selon la même source, rembourser quelque 40 milliards de crédits alors que d’autres ont vu leurs ardoises effacées. La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres.

    « Hna fi hna, el barani yasamhna »

    Déclinaison locale de « Entrepreneurs de progrès », la devise chère au FCE, le cercle des bonnes affaires sis à El Mouradia, au fond d’une impasse, rue Sylvain Fourastier, du nom du maire de Bir Mourad Raïs dans les années 1940. C’est ici, dans la proximité charnelle du pouvoir et de l’argent, à quelques centaines de mètres du Palais présidentiel, que se trouve la fine fleur du CAC 40 algérien, les Kouninef, Bairi, Mazouz, Benabdeslam, Benamar, Tahkout et consorts, empires biberonnés aux marchés publics.

    « 150 millions pour réserver sa place à la table du Premier ministre. » H. Imad*, témoin ulcéré par les turpitudes de cette business class « made in bladi », jeune loup de la finance, a été dans le staff de Ali Haddad, le président du Forum des chefs d’entreprise, le FCE. « Self made man » comme sait en « fabriquer » à la chaîne le cercle présidentiel, le patron du groupe ETRHB, petite société de BTP fondée en 1997, est propulsé, 20 ans après, à la tête d’un empire engrangeant quelque 400 millions de dollars de revenus annuel (Forbes). « Rebrab ? C’est rien. Mon chiffre d’affaires à moi, c’est 5 à 6 fois plus », se vanterait Ali Haddad.

    Le groupe Cevital, propriété d’Issad Rebrab, affiche un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Agence parapublique orientée vers la captation des contrats publics, le FCE possède sa version « fils de ». Jil FCE, ce pouls de jeunes entrepreneurs connectés aux centres de décisions. Comme Allégories, la boîte de com’ et événementiel, drivée par le tandem Lourari/Marhoun Rougab, fils de Mohamed Rougab, secrétaire particulier du président Bouteflika.

    C’est Allégorie qui, le 3 décembre 2016, a organisé, pour le compte du FCE, le Forum africain d’investissements et d’affaires au Centre international de conférences (CIC) et qui a tourné au fiasco. Ce jour-là, le gouvernement Sellal, arguant les « entorses au protocole », se retira, sous les regards médusés de centaines d’invités étrangers. « Tout n’a pas été dit sur cette affaire du CIC, raconte Imad. Il y avait une forme de mise en scène, puisque le gouvernement était la veille en possession du programme des interventions et aurait pu décliner sa participation. »

    Les enjeux se superposaient, selon lui. Dans les coulisses du CIC, aux manettes, ce fut Saïd Bouteflika, tout puissant frère et conseiller plénipotentiaire du Président. « Il fallait à la fois happer le destin de Lamamra, le MAE qui était présidentiable, saper l’autorité du gouvernement au profit d’un patronat paraissant tout puissant, et troisio, renverser la table des négociations des contrats qui s’amorçaient dans la salle (…). »

    Jeunesse dorée, jeunesse offshore

    De SwissLeaks à Panama Papers, une orgie à coups de centaines de millions de dollars. Les listings des propriétaires algériens de comptes dans les banques suisses (HSBC) et de sociétés offshore au Panama renseignent sur la fraude à grande échelle et sur les pratiques des faunes au pouvoir. Le scandale planétaire des Panama Papers est aussi celui de cette caste d’Algériens dont les fortunes mal acquises transhument à travers les paradis fiscaux, lavées, blanchies, « réinvesties ».

    Des Îles Vierges britanniques au Panama, des îles Caïman à la République suisse, de la Barbade à Maurice, de Hong Kong à Dubaï, la toute nouvelle plaque tournante du blanchiment de l’argent algérien. Aux Emirats, une société offshore, c’est 30 000 dollars de capital avec droit de succession garanti pour les ayants droit en cas de décès du propriétaire.

    Dans les Panama Papers, les Algériens y sont souvent en famille : les Khelil (Chakib), père, épouse et fils, les Sellal (père et fille), les Bouchouareb, les Habour, les Chadli, les frères Bedjaoui, les Zerhouni – entre autres cités –, paraissant en qualité de propriétaires, bénéficiaires et/ou ayants droit de sociétés offshore. Journaliste d’investigation, membre du réseau ICIJ – le Consortium international des journalistes d’investigation qui révéla le scandale Panama Papers –, Lyès Hallas a eu accès à certains documents fuités de la société fiduciaire panaméenne Mossack Fonseca.

    Ne se distinguant ni par des « compétences reconnues » ni par un « savoir-faire particulier », les « fils de », observe le journaliste, excellent par contre dans la « fructification des carnets d’adresses » de leurs parents, dans la mise en relation d’affaires d’entreprises étrangères intéressées par le marché algérien. Ils sont dans « l’intermédiation internationale ».

    Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, est de ceux-là. « Ce ne sont certainement pas les 75 000 dollars canadiens de revenus annuels générés par son ancienne société de négoce qui ont permis à Bedjaoui de s’offrir des tableaux de Salvador Dali ou des biens immobiliers à Montréal et à New York, mais, les placements de Sonatrach.

    Pourquoi n’a-t-il pas pu décrocher la gestion des portefeuilles de BP ou ExxonMobil, génie en placements financiers qu’il est ? » Impliqué dans les affaires Saipem, Sonatrach, SNC Lavalin (suit une longue liste), Farid Bedjaoui passe pour celui qui sait ouvrir les portes blindées des décideurs algériens, sécurisant, via un système de commissions/rétro-commissions, les gros contrats de compagnies étrangères.

    « Le drame de ce pays est que son élite dirigeante n’imagine pas son avenir, l’avenir de ses enfants, en Algérie. Son principal souci est de trouver des alternatives pour financer l’éducation, les soins ou s’offrir une douce retraite à l’étranger, parce que les salaires perçus ne sont pas en mesure de prendre en charge son train de vie. Comment un Pdg de Sonatrach qui touche 300 000 DA de salaire mensuel pourrait s’acheter une résidence à Neuilly-sur-Seine ? »

    Les Gated communities du Mont Sidi Yaya

    Mont Sidi Yaya… Hydra. Le « Beverly Hills » algérois, une houma branchée au grille-pain et à la compteuse à billets, n’a rien d’un quartier pour ouled bouchia. Gosses de riches, gosses de maqla (pontes) et résidus du lumpenprolétariat s’y côtoient intimement dans ce lit d’oued (oued Hydra) où la jet-set s’est offert, par flots d’argent ininterrompus, son quartier de « luxe »…

    Enfant de la cité Sellier, populace suspendue aux flancs des Crêtes, Nadir a vu le quartier se transfigurer. En seulement quelques années d’économie de bazar. « Vous voyez ce pâté de villas, désigne-t-il de la main. Elles appartiennent toutes à des généraux. Le terrain sur lequel elles sont construites devait accueillir à l’origine une coopérative pour enseignants. » Banques étrangères, restaurants sélects, magasins de grandes marques, Sidi Yahia est le quartier des affranchis du pouvoir et des franchises qui prolifèrent.

    Malgré les nombreux interdits dressés par la Banque d’Algérie qui proscrit le transfert des royalties au franchiseur (la maison mère détentrice de la marque). Comment s’y prennent-elles ? « D’abord, elles appartiennent toutes à de hauts responsables et/ou à leurs enfants, ensuite, elles contournent les obstacles de la BA en gonflant le prix d’achat ou en transférant les devises sous le prétexte de l’assistance technique. »

    Tout autour du quartier chic, des résidences gardées. Un phénomène urbanistique en pleine expansion. Des Gated Communities où gent aisée et gent du pouvoir s’inventent un « entre-soi », loin des masses qui menacent. Safar Zitoun Madani, spécialiste en sociologie urbaine, ne hurle pas au loin pour autant. Les Gated Communities sont un phénomène « universel ». De la Chine « communiste » à l’Afrique du Sud, du Maroc aux Etats de l’Amérique latine. Une tendance mondiale. L’implantation de ces bunkers hautement sécurisés renseigne toutefois sur les inégalités qui s’accroissent dans un pays. Des inégalités qui ne sont pas toujours justifiées d’un point de vue économique.

    Des « inégalités un peu honteuses » et un « enrichissement pas très transparent ». « Dans le cas algérien, dit le sociologue, il faut un peu le relativiser. Car ce qui le caractérise, c’est qu’avant l’indépendance, nos villes étaient extrêmement inégalitaires du point de vue de la répartition des populations dans l’espace. Il y avait d’un côté les quartiers européens, les quartiers mixtes et les quartiers musulmans où résidaient la majorité des Algériens.

    A l’indépendance, cette structure ségrégationniste, inégalitaire, a complètement explosé. Nos villes se sont mélangées, des populations d’origines modeste, moyenne, ont occupé des habitations situées dans les quartiers européens. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que les élites, notamment celles qui disposent des ressources, ne se retrouvent plus dans ce mélange. Alors, elles inventent des espaces d’entre-soi.

    On revient, en quelque sorte, contre l’absence de ségrégation, et par des formes inédites, à une nouvelle façon de ségréguer, de se séparer des autres. » Loin du Fahs algérois, la proche campagne d’Alger, naguère prisée par les bourgeoisies coloniales, ottomane et française, les quartiers de l’ancienne plaine de la capitale sont en plein dans le processus de « gentrification », mot désignant ces quartiers de la noblesse anglaise qui étaient à l’origine des quartiers populaires d’origine sociale modeste.

    Les opérations de relogement, de résorption de l’habitat précaire, menées au pas de charge, sur fond de spéculation foncière, immobilière, vident le Vieil Alger de sa population, au profit d’une autre. « Ce sont des processus sociologiques très courants. Ces quartiers, pour des raisons pratiques, leurs positions dans la ville, la présence d’opportunités, attirent une clientèle qui prend une coloration sociale bien particulière (…).

    Progressivement donc, il y a un remplacement de population. » Dans ce processus, précise le spécialiste, l’Etat n’y est pour rien : « Il n’y a pas de volonté derrière, pas de deus ex machina, pour délimiter les quartiers des riches des quartiers pauvres. Ce sont des processus objectifs. » Dans le plan d’urbanisme d’Alger, explique-t-il, qui n’est pas « ségrégatif », la volonté de vider les quartiers populaires n’y est pas.

    « Même si derrière un certain vocabulaire très technique, il y a la possibilité de comprendre que telle zone, par exemple, est destinée à une population fortunée. Mais il n’y a pas de volonté de déloger les gens du centre-ville, les populations pauvres et modestes pour la périphérie. Dans les plans, il n’y a rien de cela, dans la pratique, avec les opérations de relogement en cours. Effectivement, pour certains bidonvilles du centre-ville d’Alger, les populations sont relogées en périphérie. Est-ce qu’il y a une volonté de déportation de ces populations ? (…) »                                                                                                    Mohand Aziri                                                                                                                                                               https://www.elwatan.com/edition/actualite/la-republique-des-fils-de-1re-partie-28-07-2018

  • La coupe & le visa. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/19/la-coupe-le-visa

    La finale de la coupe du monde qui s’est jouée en Russie et subie en Algérie a retransmis un match mettant en compétition la France et une autre équipe. Par défaut, à bon escient ou par mérite c’était la Croatie. Vouloir voir avec beaucoup d’état d’âme la France perdre ou la Croatie gagner ; il y avait de l’hystérie des deux options.

    L’ambassadeur de France, à la grande poste

    « C’est bien organisé…l’atmosphère algéroise…et voir ainsi la grande poste, la mer et le ciel bleu » a affirmé l’ambassadeur de France à l’issue de la première mi-temps. L’essence même d’un certain paradis perdu. A l’apparence rien d’anormal de voir son excellence prendre un tabouret et se mêler à l’immense foule, yeux tous fixés sur l’écran géant mis en relief en cette journée si spécifique mondialement. Le spectacle semblait réjouir toute l’assistance. En compagnie de son collègue de la Croatie et du maire d’Alger son sourire diplomatique affichait un air de vainqueur footballistique. Rien que ca. Mais dans la tête de son excellence, il ne peut y avoir uniquement la vision du match. Dans sa belle résidence, l’aisance aurait été toute autre. Mais, là dans les rues d’Alger, dans ces lieux mythiques, en bas de la Casbah, sur le boulevard Didouche, et Larbi Benmhidi aux détours de celui de Benboulaid ou de la place Maurice Audin, l’heure se serait pas réglée sur une rencontre qui se passe très loin, en Russie. L’on sentait là, un désir d’écoute publique, une méthode d’analyse et d’évaluation sonore et visible du sentiment du profond peuple algérien.

    De cette jeunesse algéroise, échantillon suffisamment représentant l’ensemble des jeunes de cette Algérie qui ne s’étend pas de Dunkerque à Tamanrasset, mais de l’Ouarsenis aux Aurès passant par Djurjura et les Babors. En venant, il aurait pensé voir brandir des emblèmes tricolores ou des vivats. Il vrai qu’il s’agissait là d’une rencontre de foot, pas besoin d’aller chercher le résultat dans la mémoire collective ou dans les pages d’une histoire qui se fait encore.

    A la 18 minute , au premier but marqué indirectement au profit de la France, la tristesse arrosait toute l’assistance. L’ambassadeur marquait silencieusement son bonheur. C’est tout à fait légitime et il en a l’extrême droit.

    Il y avait de l’amertume dans ce « ciel bleu » algérois lorsqu’Ivan Perisic à la 28 eme minute a fait brusquement hisser les voix, les bras, les youyous. « Un but qui a déclenché une liesse qui aurait pu faire penser que ces supporters étaient plutôt à Zagreb qu’à Alger. Ou que c’était les Verts qui étaient sur le terrain » relatait un confrère. L’équation était quand bien même difficile à cerner. Vouloir voir la France perdre ou voir la Croatie gagner ?

    Et si la France était alignée en phase finale contre l’Angleterre, quel aurait été le vœu de ces milliers de spectateurs ? A cet instant tout est venu confirmer que l’évaluation est terminée. Le sentiment national algérien est pour la Croatie. Et pas nécessairement contre la France. Chacun ira selon sa grille de lecture. Bravo les deux. Félicitations aux bleus.

    « Allez les bleus » et non pas « vive la France »

    C’est un phénomène qui n’est pas tout à fait nouveau, le fait de voir des drapeaux maghrébins notamment algériens flotter le long des champs Elysées tenus par des mains « françaises ». Du moins juridiquement estampillées telles. L’on aurait fait des lois, des tweets et des campagnes pour faire éliminer ce genre de manifestations, mais rien ne semble résister à des gènes pris pour des intrus et dont les penchants culpabilisés sont favorisés par l’exclusion, la marginalisation et l’inégalité.

    La France d’autrefois, celle d’un peuple féru de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, de solidarité, d’accueil et d’asile n’est plus en cours. Elle se noie dans la quête d’un équilibre international qu’elle ne voit qu’à la traine des Etats unis.

    Si la sélection française a remporté avec brio cette édition de la coupe du monde (je ne connais rien dans les sciences de la balle ronde) et si elle n’a pas vu tous ses résidents, ses nationaux dits et qualifiés maladroitement d’origine étrangère, enfin plus particulièrement du coté maghrébin ; c’est que ce pays vit une crise identitaire. Oui identitaire. Une grande partie qui fait actuellement le peuple français n’a pas comme ancêtres les gaulois. Tenir une carte nationale d’identité française prouve un statut mais pas une matrice. C’est la faute au droit du sol diront les jurisconsultes.

    Les fans de l’équipe de France à Paris ou ailleurs dans la métropole scandent « allez les bleus ». C’est dire que l’amour qu’ils ont pour cet ensemble sportif qui a su donner du bon jeu reste intact et s’accroit au fur et à mesure des titres et des succès. Certains diront que ce slogan est bien réfléchi allusion à la diversité « d’origine » qui constitue le onze. Par contre d’autres soutiendront que scander « vive la France » est encore un point à mettre dans la case d’un pouvoir honni et incapable de réussir à rassembler les français ou à faire aimer cette France. Cette équipe que l’on glorifie est presque sentie en extra-nationalité. Elle ne serait pas française de souche. Elle est avait-on dit la 6eme équipe africaine a se voir qualifier au mondial. Deschamps, l’entraineur et son complexe Benzema ne sont pas indemnes de cette sensation de phobie. Zidane aurait mieux fait pour faire au moins aimer ce tricolore qu’il portait, s’il était à la barre directionnelle.

    Haine de l’équipe ou du pouvoir ?

    Voir tous les pays arabes et bien d’autres supporter la Croatie face à une France mise dans la peau d’un bourreau ou d’un gourou maléfique est une expression de quelque chose. Certains prétendent et s’interrogent sur le pourquoi final de cette haine, d’autres comprennent et se taisent. En Tunisie, où il n’y avait ni ambassadeur dehors ni grande poste, tous étaient cantonnés dans une résidence ; les mêmes interpellations taraudent plus d’un. La penseuse tunisienne Oulfa Youssef, affiche sa révolte et publie sur sa page Facebook « Loin du foot, que le meilleur gagne…À qui profite cette haine de la France ? À qui profitent des jeunes qui n’ont jamais côtoyé Balzac, ni rêvé avec Sagan, ni s’enivrer de Baudelaire, ni aimé en lisant Pascal ? qui n’ont pas vu la Vie en rose avec Piaf, ni regretté leur vingt ans avec Aznavour, ni mourir sur scène avec Dalida …À qui profite le crime ? » . Oui, Madame, ils n’ont jamais lu Balzac et les fleurs de Baudelaire leur font mal, mais ils nourrissent sans avoir lu Emile Zola un cri strident de leur silencieux « j’accuse ». Leur vie n’est pas si rose que la chantait Piaf tout en regrettant amèrement non seulement leurs vingt ans mais toute leur existence sans toutefois connaitre Aznavour.

    Quant à mourir sur scène , ils n’ont pas cette aubaine puisque ils meurent noyés de dégoût dans les vagues de cette maudite Méditerranée qui fait juxtaposer deux mondes et ne les égalise pas. Nos jeunes ne haïssent pas la France, ils aiment le rêve, la beauté, l’art et s’accrochent à la vie. Ils ont par contre une dent contre ce pouvoir frileux qui en les haïssant leur fait les pires embuches pour briser dans l’œuf leurs illusions pour un monde meilleur. De paix et de justice interplanétaires.

    « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! »

    A Alger ou dans les autres villes, dans les cafés, dans les lieux publics la jubilation n’était pas au rendez-vous. Pas de klaxons, ni de liesse.

    Seule une frustration généralement et publiquement apparente grisait les grises mines des téléspectateurs. Cependant dans les cœurs, aux fins fonds de soi, il se peut qu’il y ait un autre sentiment. Un homme relativement jeune m’avait confié, me voyant totalement désintéressé du match, accoudé à un comptoir de café prés de chez moi « moi, je ne suis pas hypocrite, je supporte la France, tous mes enfants vivent là-bas » il me semblait gérer difficilement son enthousiasme et s’interdisait de l’afficher. Je le rassurais sur le droit absolu et la liberté qu’il avait de choisir sa tribune de supporter. Réconforté, il croyait trouver en moi un adepte de son camp favori. « Quelle équipe supportez-vous ya El hadj ? » cherchant, sans doute une probable confirmation. Avec une pincette d’humour et un sourire sincère je répliquais machinalement « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! de surcroit avec cette canicule ». Je me disais silencieusement et s’il n’avait pas d’enfants ou ne pouvait aller leur rendre visite, continuerait-il à ne pas être « hypocrite » ?

    Drôle de positon, drôle de supporter, drôle d’esprit sportif.

    Si les Maghrébins en général et les Algériens en particulier ont soutenu la Croatie , le président Bouteflika voit dans « le succès de la France en Coupe du Monde de football » tout en étant convaincu un « facteur puissant de promotion et de développement des liens entre les jeunes de nos pays et de rapprochement autour des valeurs essentielles de paix, de respect, d’amitié et de solidarité » . Oui, il y a là une grande vérité. Les jeunes de nos pays ont besoin de ce « rapprochement ». Dommage que le sport, la vertu olympique, le fair-play, l’effort et le mérite sont devenus une retro-vision de l’histoire, un dossier de visa, une affaire d’enfants, un sentiment de haine ou d’hypocrisie. Dommage aussi que l’histoire n’arrive pas à faire repentir le crime, que le visa soit pris pour un dispositif de chantage ou un détonateur, que l’amour ne soit plus semer aux deux rives.

    Publié par El-Yazid DIB.

    .       http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5264165

  • L’instrumentalisation de l’antisémitisme par quelques “personnalités” – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/24/linstrumentalisation-de-lantisemitisme-par-quelques-personna

    À l’initiative de Philippe Val – Philippe Val ! – quelques 250 “personnalités” viennent de signer « un manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France.

    Et d’en rajouter jusqu’à l’obscénité sur le « silence médiatique », sur une « épuration ethnique à bas bruit », sur cette « faillite démocratique » qui mériterait d’être « cause nationale avant qu’il ne soit trop tard » et « que la France ne soit plus la France ».

    Ho, ça vous emmerderait d’arrêter vos conneries, les “personnalités” ?

    Si l’antisémitisme est toujours une triste réalité, en France et ailleurs, il n’est (heureusement) plus le fléau le plus marquant d’une réalité française et internationale autrement plus sinistre.

    Quid de la pauvreté galopante créée par des voyous que vous soutenez pour la plupart ? Quid de la précarisation grandissante de masses populaires de plus en plus nombreuses ? Des suicides par désespoir au travail ? Quid du sort innommable réservé aux nouveaux damnés de la terre, ces réfugiés politiques, économiques, climatiques qui déferlent en panique à nos frontières et que nous pourchassons sans la moindre vergogne jusque dans nos montagnes ? Et de celui des Palestiniens massacrés à Gaza par la soldatesque du régime israélien ?

    Je vais vous dire franchement ce que je pense, moi, père d’enfants juifs par descendance, de votre “manifeste” faux-cul hypocrite ? Une très vulgaire diversion, un écran de fumée sur les véritables tragédies actuelles de notre monde, une instrumentalisation d’un drame crapuleux (le meurtre de la malheureuse Mireille Knoll) pour masquer la politique ignoble d’Israël à Gaza – gageons que le CRIF et autres officines d’acabit identique ne manqueront pas de profiter de votre appel pour cadenasser un peu plus l’antisémitisme à l’antisionisme.

    Alors je vais vous dire, chères “personnalités” : votre manifeste, sorti opportunément du chapeau comme le lapin par le magicien pour faire illusion et détourner l’attention, on l’emmerde ! Vous en faites trop, vous comprenez ? Ça ne prend plus.              Pierrick Tillet

    https://yetiblog.org/antisemitisme-instrumentalise-par-250-personnalites

  • Qu’attend le peuple ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/19/quattend-le-peuple

    « Si on veut connaitre un peuple, il faut écouter sa musique » Platon

    Beaucoup et énormément de choses. Il s’est solidarisé corps et âme dans toute son entièreté avec son armée nationale populaire. La tragédie qu’a connue Boufarik par la disparition de 257 vaillants enfants du pays, braves martyrs du devoir l’avait davantage galvanisé et l’avait profondément fait vivre dans sa chair le drame enduré. Et on le juge vorace, insatiable et toujours en quête du surplus. Oui plus de solidarité, d’unité et de fraternité.

    Un sachet de lait

    C’est quand même inouï de voir se tenir des réunions à un haut niveau pour traiter de la disponibilité d’un sachet de lait. Cela devait faire partie d’une simple régulation commerciale. Mais quand l’on a, au ministère, la tête ailleurs, n’épiant qu’un probable remaniement l’on se noie dans un sachet vide ou s’il est plein il se fait rare.

    Economiquement, le lait est un produit stratégique voire devenu un élément politique en l’absence d’une vraie politique de production des matières de bases et leur protection. L’agriculture qui devrait faire la fierté du pays, de par sa vocation originelle est en manque de vision. Tous ceux qui se sont succédé à la tête de ce département avaient, chacun selon ses sillons, une façon de labourer ses terres à sa convenance. Viennent s’ajouter les convoitises de ceux qui encore possèdent cet esprit p’tit bourgeois mal en point et qui se ravive à se pointer chez les nouveaux gros propriétaires fonciers. Avec tout ce beau pays où la terre arable peut devenir une industrie agricole, l’on ne peut imaginer que des chaines aurorales puissent se tisser devant les épiceries pour un sachet de lait. Ca frôle l’humiliation et cause une grosse brèche dans cette fierté nationale. L’on peut se passer de ce sachet mais pas de cette fierté. Alors ? Donc cette ineptie de gestion n’est pas instantanément liée au sommet des hiérarchies. Elle ne se dédramatise que par un sérieux travail de fond et doit se réfléchir dans la prospective d’une politique à long terme. Absente, car conjoncturelle cette politique ne fait que raccommoder au jour le jour les déséquilibres et tente d’ajuster précairement le manque au besoin d’un marché qui n’a nullement raison d’être bouillonné.

    Des dirigeants à l’écoute

    La meilleure des écoutes est d’abord celle des siens, de ceux qui vous font la proximité, comme un papa qui rugit vouloir tendre l’oreille aux voisins et esquive de le faire à ses propres enfants. L’on a vu des gouverneurs refuser des audiences à leurs subordonnés et des maires à leurs collaborateurs alors qu’à tue-tête ils crient que les portes sont ouvertes. N’est-il pas urgent d’abord d’ouvrir sa tête, prendre toute l’ampleur de ses responsabilités et d’affronter le besoin à l’expression de quiconque pour qu’ensuite trancher par ce fameux oui ou non ? Le responsable n’est-il pas ce personnage à tout niveau qui écoute, scrute, réfléchit, étudie et finalement décide ? La sourde oreille étant une antinomie au dialogue ne fera qu’exacerber la haine et entretenir le doute et la suspicion.

    Le bonheur citoyen ne se trouve pas uniquement dans la disparition de l’embarras d’une lourde paperasserie. Il a besoin , ce citoyen de ce droit de circuler quand il est à pied ,sur un trottoir bien fait, dans une rue propre ou en voiture sur un goudron bien étalé, sans nids de poules ,ni trous béants. Quand il voit son robinet domestique débiter une eau saine et sans rupture d’approvisionnement, une énergie électrique pérenne et sans coupures répétitives il ressentira tout l’effort accompli par ceux qui agencent sa vie, ses états et ses humeurs.

    En fait dans toute localité il y a une autorité publique qui agit au nom de la loi pour veiller à l’épanouissement de ce vivre ensemble. Il est sensé exister entre un administrateur et ses administrés une certaine harmonie dans la compréhension mutuelle. Un wali qui par inutilité managériale nie carrément des inondations prouvées par des bulletins météo et rapportés par plusieurs diffusions virtuelles ne fait que faire ressentir le roussi en la demeure. Sa responsabilité n’était pas de justifier les chutes diluviennes ni d’expliquer leur phénomène, il lui fallait juste déclencher son plan d’actions urgentes et les mesures rapidement à prendre. Point barre.

    De ces dirigeants, il existe ceux qui viennent y faire carrière ou peaufiner une autre, sans se soucier des missions fondamentales qui leur incombent.

    Des représentants à la hauteur

    Nous sommes en face d’une crise dans la légitimité de la représentativité. Heureusement que la loi sur la démocratie participative s’annonce. L’on peut s’en passer si toutefois l’on se sentira mal géré, mais de là à être encore mal représenté ceci n’aura qu’à augmenter notre malheur, le cas échéant.

    Il est toujours possible d’hypnotiser l’assistance et de charmer un temps soit peu son électorat. L’on a vu des élus nationaux entièrement absents durant les moments où dans leurs maisons électives des situations drôles se passent. L’artifice électoral qui leur aurait permis d’être là, à représenter ce peuple ne devrait pas justifier l’inertie et la somnolence ou faire croire à une légitimité authentique. Ils sont là, égrenant doucereusement leur mandat, essayant d’en tirer le plus en termes d’arrhes et d’ares.

    L’oubli de longs serments faits aux masses relève d’une tactique satanique. Le sortilège chez nous se veut résignation dans la mesure où c’est le citoyen qui doit rendre des comptes de son hygiène, de ses besoins, de son mal par devant ses élus. Peut-on provoquer publiquement la question d’à quoi sert un député ? A bien représenter les citoyens. À défendre leurs intérêts sociaux et politiques. A utiliser sa lourde bourse financière pour les œuvres de bonne charité. À s’éloigner du wali et le laisser travailler. A ne pas picoler à toutes les cantines gratuites. A éviter le cholestérol des banquets étatiques. A faire tempérer l’angoisse des électeurs. A bien lire et relire les projets de lois et mâcher l’éventuel amendement. A ne pas, dès la première invite du perchoir national, lever la main, sans oser quelquefois lever le petit doigt au niveau local.

    De l’espoir et du bonheur

    Napoléon disait un jour « on ne conduit un peuple qu’en lui montrant un avenir, un chef est marchand d’espérance » d’où le rôle de tout gouverneur, chef, dirigeant à tout niveau. La mission est donc noble, celle de susciter de l’espoir même en l’absence de moyens adéquats. Il est pourtant tout à fait aisé de mettre son vis-à-vis dans une posture sensationnelle de bonheur, quoique présumé. C’est de l’illusion que pourra éventuellement sortir la réalité d’un rêve ou d’une aspiration. Une parole, une belle parole pleine d’engagement à mieux faire entrainera en toute certitude une forte conviction d’aller de l’avant. Il est également facile de rallumer chez tout un chacun cette lueur qui lui manque pour un avenir radieux. C’est à légalité sociale, au traitement juste et impartial que l’on saura construire l’embryon de la confiance qui persiste à en faire défaut. Si le peuple se voit marqué dans l’agenda de ses gouverneurs, de ses élus il ne manquera pas de poursuivre son inscriptions dans l’accompagnement des politiques initiées qui doivent prendre en charge ses simples préoccupations. Il est toujours insuffisant de parler en son nom à tout bout de champ. Il a aussi ce besoin pédagogique du comportement. Comme tout doit s’apprendre, de l’usage de la démocratie à la préservation de l’écologie ; le respect et l’écoute mutuelles demeurent l’excellente approche systémique dans l’échange didactique qui certes manque à l’un autant qu’à l’autre.

    Enfin ce peuple n’attend rien et ne demande pour certains que des horizons plus cléments, des prairies abondantes, des vaches laitières, de l’eau claire, des routes plates, une multitude de Fx, des fiches de paye, des terrasses de café et pour d’autres des engagements fermes, des priorisations d’actions, davantage d’usage démocratique, des gabarits forts et justes.                                                              Publié par El-Yazid DIB                                                            http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5260252

  •  » En quête de vérité dans les décombres de Douma – et les doutes d’un médecin sur l’attaque chimique, par Robert Fisk
    https://www.les-crises.fr/en-quete-de-verite-dans-les-decombres-de-douma-et-les-doutes-dun-medecin-

    Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

    Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

    Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

    Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

    Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

    Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

    Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

    Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

    Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)
    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

    Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

    Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

    Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

    Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

    Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

    Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

    Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.

  • Déplorant les conditions de détention de Tariq Ramadan, Fanny Bauer-Motti dénonce une procédure qui a été bâclée et en appelle au président de la République. – world-muslims-news.com
    https://lakhdarbahlouli.wordpress.com/2018/04/10/deplorant-les-conditions-de-detention-de-tariq-ramadan-fa

    AFFAIRE TARIQ RAMADAN : LETTRE OUVERTE À EMMANUEL MACRON, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
    Déplorant les conditions de détention de Tariq Ramadan, Fanny Bauer-Motti* dénonce une procédure qui a été bâclée et en appelle au président de la République.

     

     Fanny Bauer-Motti 
    « J’accuse… ! »

    Monsieur le Président,

    « Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. » C’est ainsi que débute Zola, dans sa lettre dénonçant le procès de l’affaire Dreyfus. 125 ans plus tard, en tant que citoyenne française, je souhaite moi aussi prendre parole pour mes concitoyens. Prendre parole pour une France unie et juste qui ne vilipende pas un homme en fonction de sa confession ou de son idéologie. Une France qui, forte de son Histoire, lutte et œuvre contre l’antisémitisme, l’islamophobie et contre toute forme de xénophobie. « Nous sommes l’étranger de l’autre », disait la psychanalyste Marinette Motti. Il serait temps qu’en France le débat public s’oriente vers l’union plutôt que vers la division.

    J’accuse une procédure qui a été bâclée et une négation de la présomption d’innocence
    Le Professeur Tariq Ramadan est incarcéré en détention provisoire depuis le 2 février 2018, après s’être présenté à la justice de son plein gré, en homme libre. Il était confiant tant en la justice qu’en la suite de la procédure. Il clame son innocence depuis le début dans une affaire de mœurs qui a pris la direction d’une affaire aussi politique qu’idéologique.

    Dès la première audition, les incohérences et contradictions dans les témoignages des deux premières plaignantes, signalées par l’équipe juridique de Tariq Ramadan, ont été ignorées. Sans prendre le temps de mieux connaître et de comprendre tant la psychologie que l’histoire des plaignantes, un début d’enquête à charge a jugé plus que durement Tariq Ramadan.

    Alors que d’autres hommes politiques, sous le joug du même type d’accusation, sont en liberté — ce qui est normal, via la présomption d’innocence —, Tariq Ramadan a été placé en détention et à l’isolement total. Pendant les premiers 45 jours, il a été privé de visites familiales et d’appels téléphoniques, un droit dont jouissent même les criminels de droit commun.

    D’autre part, Tariq Ramadan n’a pas eu l’autorisation jusqu’à aujourd’hui d’appeler tous ses enfants. Les juges ne lui donnent pas cette autorisation. En France, en 2018, quel traitement est-ce que celui-là ? La présomption d’innocence est là pour protéger le justiciable. En faire fi, c’est exposer à toutes les dérives la justice et l’Homme. Est-ce cela la loi telle qu’elle peut s’appliquer en France ?

    L’histoire ne s’arrête pas là. Tariq Ramadan s’est vu refuser une demande de libération sous caution, alors que l’affaire était encore au stade de l’enquête préliminaire. Les magistrats ont rejeté la proposition de la défense consistant en la remise du passeport suisse de Tariq Ramadan, le placement en résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique et un pointage quotidien à la police. Son courrier a été retenu et censuré sans motif valable. Les juges d’instruction lui ont refusé l’accès à son propre dossier judiciaire. Comment un homme peut-il se préparer à sa défense sans savoir contre ‘qui et quoi’ il se bat ? La justice peut-elle réellement cautionner ce type de procédé ?

    J’accuse un système judiciaire délétère qui ne prend pas en compte la santé du justiciable
    Tariq Ramadan est atteint d’une sclérose en plaques diagnostiquée depuis 2014, qui était sous contrôle grâce à un suivi médical régulier et rigoureux.

    Lors de ses enseignements et cours à l’université d’Oxford, je l’ai vu de nombreuses fois avoir de profondes douleurs dans les jambes mais continuer à faire cours par souci éthique. Je l’ai vu avoir des tremblements et se lever pour faire passer la douleur. Nous l’avons vu, nous, chercheurs, étudiants, professeurs de l’université d’Oxford, vivre une maladie tout en respectant ses engagements professoraux. Or, depuis son incarcération, l’absence d’un traitement médical approprié a contribué à la progression rapide de la maladie. Même les procédures médicales, telles que le transport en ambulance, n’ont pas été respectées.

    Neuf médecins ont confirmé le diagnostic de la sclérose en plaques, y compris le médecin en chef de la prison Dr. Farid Mehareb. Il a affirmé que l’état de santé de Tariq Ramadan était incompatible avec l’incarcération. Ces rapports ont été mis en doute sur fond de discrimination latente puisque l’avocat d’une des plaignantes, Me Morain, a ouvertement exprimé devant les magistrats qu’il s’agit de « ce docteur Farid », citant le prénom. Oblitérant le nom, insinuant le lien communautaire. Est-ce que de tels procédés ont leur place dans le droit français ?

    Il ne s’agit pas des seules dérives.

    Afin de décider du maintien en détention de Tariq Ramadan, le tribunal nomme un expert chargé de l’examiner. Lors de la première expertise, vingt minutes ont suffi à déclarer que la santé de ce dernier était compatible avec le maintien en détention. Une expertise si « précise » qu’elle lui donne dix kilos de plus que son poids réel. Cet examen médical a été contesté par l’équipe juridique de Tariq Ramadan et les juges d’instruction ont été contraints d’ordonner un second examen. Leur rapport, initialement attendu le 31 mars, doit maintenant être rendu le 15 avril. La nouvelle expertise a duré plus d’une heure, et un bilan plus poussé « aurait été fait ». Mais alors pourquoi cela n’a pas été le cas lors de la première expertise ? Et comment pouvons-nous avoir confiance en un système qui remet en question l’expertise de médecins qui connaissent le dossier de Tariq Ramadan depuis des années et attestent que la détention provisoire n’est pas compatible avec son état de santé ? De quoi est coupable Tariq Ramadan pour que l’on ne respecte ni son intégrité, ni sa santé, durant le temps de l’investigation. Y a-t-il des zones de non-droit en France ?

    En attendant, Tariq Ramadan souffre d’importantes douleurs et éprouve de la difficulté à marcher. A plusieurs reprises, il a dû se rendre au parloir en fauteuil roulant. Le Consul suisse, qui a rendu visite à son concitoyen en prison, a été choqué par l’état de santé de ce dernier. En effet, il souffre d’intenses maux de tête, d’engourdissement des membres, de violentes crampes, de troubles du sommeil et de la mémoire. 

    Ses symptômes s’aggravent chaque jour passé en détention. Ce traitement absolument dégradant se poursuit avec des risques de préjudices permanents. Il est clair que la détention provisoire aggrave la maladie dont souffre le Professeur Tariq Ramadan. La détention provisoire peut-elle se faire au détriment de la santé d’un homme ?

    J’accuse certains médias d’avoir soufflé le vent de l’islamophobie
    J’accuse les médias d’avoir manqué de neutralité. D’avoir soufflé le vent de l’islamophobie en faisant constamment référence à la croyance, à l’idéologie et à la filiation du Professeur Tariq Ramadan. D’avoir usé de caricature attaquant une religion, une communauté et créant stigmatisation et division communautaire.

    Les fuites d’information, la distorsion et la manipulation de faits essentiels dans l’affaire ont eu un impact grave sur l’opinion publique. Créant trauma pour les uns et confortant les autres dans une représentation de « l’autre » comme dangereux. Le terme « islamiste » s’incrustant dans le débat sans qu’il n’ait rien à y faire. Pourquoi une campagne médiatique à charge ? Ignorance ? Manipulation des masses ? Le devoir de neutralité n’a pas été respecté.

    Des enquêtes journalistiques à charge ont été faites au sujet du Professeur Tariq Ramadan. Proférant mensonges et diffamation sur sa personne mais aussi sur ses soutiens. Si l’on enquête sur lui, pourquoi ne pas avoir enquêté sur les plaignantes ?

    En effet, la presse n’a pas parlé des faits que je vais énumérer et que vous pourrez vérifier par vous-même.

    Les plaignantes n’ont avancé aucun élément de preuve pouvant étayer leurs accusations. Elles ont même fait des déclarations contradictoires aux enquêteurs et aux médias. Mme Ayari affirme qu’elle a cessé de contacter M. Ramadan en 2013. Or, les avocats de la défense ont découvert qu’elle lui avait envoyé près de 300 messages en 2014, soit quinze mois après le viol présumé. Elle a reconnu l’avoir contacté via Facebook dans le but de le séduire et le piéger.

    La deuxième plaignante, « Christelle », a admis à la police avoir créé de faux comptes sous le nom de Tariq Ramadan afin de diffuser de fausses informations. De plus, même si cette dernière a nié avoir été directement en contact avec Mme Ayari, l’enquête technique montre que les deux femmes ont quatre numéros en commun dont celui de Fiammetta Venner, la compagne de Mme Fourest. Entre mai et novembre 2017, « Christelle » a appelé ce numéro 116 fois et Mme Ayari 156 fois. D’autre part, elle appartient à la mouvance d’extrême droite. En ce sens, comment pouvons-nous parler d’emprise sectaire ?

    La troisième plaignante, « Marie », a non seulement essayé de piéger une personnalité publique de haut rang, mais aussi d’escroquer son assurance par la déclaration de faux vols. La sœur de « Marie » a contacté Tariq Ramadan en 2014 et l’a averti que sa sœur essayait de le piéger avec un paparazzi, comme elle avait tenté de le faire avec Dominique Strauss-Kahn contre de l’argent au magazine Closer.

    La vérité laisse bien sûr des traces. Ces éléments sont dans les mains des avocats et des magistrats en charge de l’enquête. Le temps de la justice est long. La présomption d’innocence en est le garant humain et éthique.

    Monsieur le Président, la Cour européenne des droits de l’Homme a été saisie par la défense de Tariq Ramadan. Le dossier est actuellement en cours d’instruction auprès de cette instance. Il est cependant triste de constater que, en France, nombreuses plaintes sont déposées devant la CEDH, reflet d’un système judiciaire qui ne protège pas mais expose. Ne prévient pas mais est dans la répression. Une justice qui parfois détruit plus qu’elle ne construit. 

    Quand la France apprendra-t-elle de son Histoire ? Une société juste ne peut que se construire en veillant à ce que les institutions véhiculent nos valeurs de liberté, égalité et fraternité. La justice en est le pilier. Œuvrons ensemble à la construction d’une justice qui a les moyens de travailler en toute impartialité en dehors de tout relent idéologique antisémite ou islamophobe.

    Soyons unis. Nous aurions tous pu être Dreyfus. Nous pourrions tous être Ramadan. Demain, qui sera cet « autre » que l’on vilipende ? « Au commencement était l’acte », a un jour dit Sigmund Freud. Positionnons-nous face à une justice à géométrie variable quelle qu’elle soit.

    Pour finir, je reprendrais ici les paroles de Zola, illustrant notre réalité d’aujourd’hui : « Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n’avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution. Vous n’en avez pas moins un devoir d’homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n’est pas, d’ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera. C’est aujourd’hui seulement que l’affaire commence, puisque aujourd’hui seulement les positions sont nettes : d’une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l’autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu’elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. »

    Nous serons mémoire.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mon estime.

    Fanny Bauer-Motti

    * Fanny Bauer-Motti est docteur en psychologie clinique et psychopathologie, psychologue, psychanalyste.

  • La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné. - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/04/la-journee-de-la-terre.la-resilience-du-peuple-palestinien-abandon

    Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

    « Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante. » (Yasser Arafat)

    Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du « droit au retour ». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

    Tuer délibérément « grâce aux snipers »

    Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters : « Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948 » (1).

    Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation : « L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

    « La grande manifestation du retour », comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

    « L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine, de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. « Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés « Arabes d’Israël », Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces « Arabes d’Israël » sont considérés comme des citoyens de seconde zone. » (2)

    Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne :

    « Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette « grande marche du retour » ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem « Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal » et « tout ordre donné à cette fin l’est également ». (3)

    Les réactions

    Dans un discours le même jour vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne « avec force » et d’un « ton très ferme » la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre », sous le slogan du « grand retour » d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. « Le risque de l’escalade (de la violence) est réel », a estimé devant le Conseil le représentant français. « Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. « Il est vital que ce Conseil soit équilibré » a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Israël rejette toute enquête

    Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014 : 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’« hypocrites » les appels à ouvrir une enquête. « Il n’y aura pas de commission d’enquête », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. « Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête. » (3)

    Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de « rentrer chez eux » d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley. » (4)

    La marche du désespoir des Palestiniens

     Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique :

    « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. « Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…) » (5)

    Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

    « On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe. » Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine : celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) « On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens ! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès. »(5)

    La colonisation continue : personne ne proteste

    Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

    Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

    Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

    Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

    Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit « la plus morale du monde » car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale ; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

    Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

    « Est-ce ainsi que les Hommes vivent » aurait dit Aragon.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Notes

    1.https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ghaza-les-palestiniens-poursuivront-leur-protestation-apres-une-pre

    2.http://www.elwatan.com/international/israel-commet-un-massacre-a-ghaza-31-03-2018-365426_112.php

    3.https://assawra.blogspot.fr/2018/04/israel-rejette-toute-enquete.html

    4.http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/03/31/palestine-still-remains-core-issue-in-middle-east

    5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/31/a-la-frontiere-de-la-bande-de-gaza-une-grande-marche-du-retour-pacifique-mai

    6.https://www.nouvelobs.com/monde/20180406.OBS4747/affrontements-a-gaza-5-palestiniens-tues-dans-des-heurts-avec-l-armee-isr

    Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/289893-la-resilience-du-peuple-palestinien-abandonne.htm

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2018

  • AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/06/au-service-secret-de-sa-majeste

    Je ne vais pas nommer les acteurs du drame que je m’en vais aborder mais juste les désigner avec trois lettres de l’alphabet : X.Y.Z. pour que votre imagination puisse les identifier.

    Question de droit : la Loi c’est la Loi… même si les faits sont réels, tant que je ne dispose pas de preuve matérielle, je ne peux prétendre qu’à un scénario imaginaire.

    Il n’est pas interdit que je sache de mener l’enquête dans ma tête pour ne pas mourir bête.

    Théoriquement, toutes les analyses sont permises… la raison se sent toute fière quand elle s’autorise une petite instruction policière.

    Peut être parce que je vous sens à la dérive que je joue à la détective.

    Je vous rassure : je ne vais pas m’inventer des indices, mais me contenter de détecter les vices cachés de toute mise en scène politico-judiciaire ou médiatico-financière.

    L’enjeu étant toujours le même : le pouvoir de l’argent quand ce n’est pas l’argent du pouvoir.

    C’est un véritable travail de réflexion et non un vulgaire jeu de pistes.

    Pour attiser votre curiosité, j’ai choisi « l’attentat terroriste-islamiste« , susceptible d’intéresser ou… d’intriguer un scénariste de métier.

    Et même si le modus operandi est toujours le même dans ce genre de coup d’éclat, on peut être surpris si on met toutes les choses à plat.

     

    L’acteur du drame, de l’attentat de celui qui va tirer dans le tas, comme ce fut le cas dans je ne sais quel supermarché, l’apprenti-djihadiste qui n’a rien de sorcier, on va le nommer X qui s’apprête à devenir le plus connu des inconnus, en donnant la mort avant de se donner la mort et finir en Martyre.

    Mais, parce qu’il y a toujours un « mais » pour bien comprendre ce genre de forfait… mais, ce n’est pas à son bras armé qu’on va intenter un procès mais à celui qui a armé son bras, non l’acteur mais le véritable auteur du drame qu’on va nommer Y, qui ne s’est pas sali les mains, il a opéré à sec, en amont, en donnant son aval.

    Comment on l’appelle déjà ? Le commanditaire de l’attentat, celui qui l’a financé ou influencé.

    Ça y est ! L’affaire est classée. Il nous suffit de reformuler un verset du Coran pour mettre Dieu et son prophète en examen… Y a pas plus facile que d’incriminer « l’absent de tous les bouquets ».

    Depuis Jésus, on le sait, il ne se défend jamais.

    La mauvaise nouvelle est toute brève : X est entré, il est entré… X a tiré, il a tiré… X a marqué, il a marqué… marqué les faibles d’esprit, eh oui ! Son forfait a été revendiqué…c’est Y qui l’a commandité… et le tour est joué.

    Mais derrière cet écran de fumée, désolée de l’affirmer, il y a souvent presque toujours un instigateur, un premier moteur, non pas le créateur mais un fauteur de troubles qui est à l’origine de ce chaos, le rédacteur du scénario, qu’on appelle Z.

    Z c’est le service secret qui a su et pu instrumentaliser X et Y pour parvenir à ses fins et réaliser ses ignobles desseins.

    Comment il a fait ?

    Il n’a rien fait pour nous éviter le drame.

    Il était au courant que X était candidat à la mort, avec l’intention de la donner. Il l’a laissé faire en sachant qu’il y a toujours un idiot utile pour le revendiquer, un Y qui cherche à récolter les lauriers… sans débourser le moindre centime et sans devoir la moindre prime.

    Z laisse faire X et laisse dire Y sous couvert de secret d’état ou sous le couvercle d’un État adroit… Parfois avec le recours ou l’aimable concours d’un autre état que l’on peut nommer Z’.

    On n’a pas besoin d’approfondir davantage notre investigation pour deviner le mobile de ce genre d’atrocités consenties par nos propres services.

    J’en vois même deux, deux mobiles concomitants :

    1- soumettre l’islam et les musulmans

    2- tout se permettre au Proche et au Moyen Orient

    En vertu du principe de précaution selon lequel : tous les coups sont permis contre les terroristes … CQFD

    C’est ce qu’il faut se dire, en tout cas, pour ne plus être surpris de découvrir toujours les mêmes pochettes surprises !

    Sinon, Messieurs dames, à quoi serviraient nos services secrets ?

    À nous servir ? Non ! Mais à se servir de nous, à l’insu de notre plein gré.

     .

    Le terrorisme bon marché !                                                                         https://www.lejournaldepersonne.com/2018/04/au-service-secret-de-sa-majeste

  • ROBERT FAURISSON : Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    http://robertfaurisson.blogspot.com/2008/05/invite-mais-censure-par-radio.html

    Thursday, May 1, 2008
    Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    Le mercredi 9 avril, j’ai été invité par Martin Peltier à m’exprimer sur les ondes de Radio Courtoisie. Notre entretien était prévu pour durer de 19h30 à 21h mais il a été interrompu au bout de vingt-sept minutes. Il l’a été sans préavis et aucune explication n’a suivi. Radio Courtoisie est une modeste station, à but non lucratif, qui se présente en « radio de toutes les droites ». Elle est dirigée par Henry de Lesquen. Sur l’affaire, on trouvera ci-dessous une série d’éléments classés dans l’ordre chronologique.

    1) Communiqué de « Bocage » (11 avril)

    C’est dans le plus grand secret que Martin Peltier, pour son émission mensuelle de Radio Courtoisie, avant-hier, mercredi 9 avril, avait invité le professeur Faurisson. Tous deux s’étaient bien mis d’accord pour faire en sorte de ne jamais transgresser la loi Fabius-Gayssot, non seulement pour échapper eux-mêmes à toute poursuite, mais pour préserver la station radio mise, comme on le sait, par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en liberté surveillée.

    L’émission a commencé à 19h 30 ; les deux interlocuteurs, avec d’infinies précautions, ont relaté les persécutions dont sont victimes les révisionnistes à travers le monde. Les correspondants qui le désireront pourront nous réclamer la transcription de cette émission.

    Mais, au bout de 27 minutes, l’entretien a été coupé ... Motif invoqué sur place : « La coupure est faite à la demande du CSA ».

    Or, voici ce qu’on pouvait lire sur le site du quotidien Le Parisien, avant-hier soir, à 22h 30 :

    <http://www.no-media.info/834/radio-courtoisie-censure > ou encore

    Etrange silence sur Radio Courtoisie

    Brutale interruption des programmes ce mercredi soir sur Radio Courtoisie.

    Alors que la station - qui se définit comme « la radio de toutes les droites » - diffusait une émission sur le révisionnisme, l’antenne a soudain été coupée. Sans préavis, « Le libre journal » présenté par Martin Peltier a laissé la place à de la musique classique. Il n’a pas repris.

    Quant à l’émission du député européen Paul-Marie Coûteaux, qui devait commencer à 21h30, elle a été reportée à une date ultérieure.

    Contacté, Henry de Lesquen, le responsable de la station, nous a expliqué que l’émission avait été interrompue vers 19h30 « par la déléguée aux questions éditoriales qui a considéré que l’un des invités tenait des propos inacceptables ».

    Il n’a cependant pas indiqué de quels propos il s’agissait, ni pourquoi les programmes n’avaient toujours pas repris.

    Non seulement il semble qu’il y ait eu censure de la part de la radio elle-même, mais il y a censure dans l’article ci-dessus faisant état de la censure, puisque le nom du professeur Faurisson n’est même pas mentionné !

    2) Transcription, due à « Bocage », de l’entretien

    Martin Peltier : Bonsoir, Professeur.

    Je dois expliquer aux auditeurs pourquoi j’ai décidé d’inviter dans ce studio un repris de justice. Tout nous sépare : vous êtes professeur de faculté, j’ai toujours été un cancre ; vous êtes à moitié britannique et la Grande-Bretagne est ma bête noire politique ; vous êtes athée, je suis catholique. Alors pourquoi ?

    Eh bien il y a des raisons inavouables – d’abord, on aime toujours faire le malin. Et puis il y a des raisons frivoles : vous êtes un amateur de Nerval et vous tenez Isidore Ducasse pour un farceur, ce qui est très sympathique.

    Et puis il y a deux raisons avouables :

    La première, d’abord, j’écoute l’Evangile : « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le ferez », a dit le Christ. Or aujourd’hui, dans notre société, le plus petit ce n’est pas le chômeur, ce n’est pas non plus l’immigré clandestin, qui a bénéficié de la bienveillance et du soutien d’une foule d’associations bien-pensantes ; le plus petit c’est le révisionniste, ce pelé, ce galeux, de qui vient la pire des pestes : celle qui affecte la mémoire.

    Et il y a une deuxième raison à cette invitation : nous ne parlerons pas aujourd’hui de vos idées ni de vos travaux, Professeur Faurisson, parce que c’est interdit par la loi. Mais la façon dont les médias et l’appareil d’Etat vous ont traité est dégoûtante et choquante. On peut très bien soutenir que la pensée et son expression doivent être limitées, doivent être dirigées – c’est peut-être même souhaitable, sait-on jamais ? Mais qu’une société, qui a fait du blasphème une vertu et qui proclame à tout va son désir de liberté totale, réprime avec la dernière férocité le délit d’opinion est insupportable, du point de vue de la logique et du point de vue de la morale. Il faut donc dénoncer ce fait avec force et précision : on ne peut pas rester toute sa vie couché devant les oukases des puissants et les [inaudible] qu’ils imposent. Pour l’honneur de la presse et pour celui du peuple français, il faut bien qu’on redresse de temps en temps ne serait-ce que le bout d’une oreille.

    Alors nous allons faire aujourd’hui de l’histoire, un peu d’histoire du révisionnisme. Il ne s’agira absolument pas de justifier quelque thèse que ce soit mais de raconter ce qui s’est passé.

    Cela dit, soyons clairs : nous ne parlerons pas des chambres à gaz ! La loi Gayssot de 1990 réprime la contestation du crime contre l’humanité tel que l’a défini le tribunal de Nuremberg en 1946. Et, si je ne me trompe, elle condamne cette contestation même par insinuation. Quel est le texte exact ? Vous pouvez me le citer, de mémoire ?

    Robert Faurisson : Il est exact que cette loi du 13 juillet 1990, qu’on a pris l’habitude d’appeler la loi Fabius-Gayssot ou Gayssot, interdit la contestation de ce qu’on appelle les crimes contre l’humanité tels qu’ils ont été définis, jugés, condamnés, notamment par le tribunal militaire international de Nuremberg en 1945-46. Mais cette loi du 13 juillet 1990 a reçu des applications qui font qu’il existe aujourd’hui une jurisprudence qui fait que, non seulement vous n’avez pas le droit de contester mais, pour résumer, vous n’avez pas le droit de paraître contester. Il est dit exactement, dans le Code pénal, que vous n’avez pas le droit de procéder à une contestation, même par voie d’insinuation. Par conséquent tout peut, ou à peu près tout peut s’interpréter comme une contestation.

    MP : Absolument. Et c’est là que – je reprends la parole – c’est un secret pour personne, professeur, que vous avez mis en doute l’existence des chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler et que vous révisez fortement à la baisse le nombre communément admis de six millions de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale. Je ne vous interrogerai donc pas à ce sujet et si vous aviez envie d’y venir spontanément je vous couperais avec la dernière rigueur et sans la moindre courtoisie, je vous en préviens. Vous êtes ici en quelque sorte en liberté surveillée – c’est ce que je peux vous offrir de mieux – et nous nous en tiendrons à trois sujets strictement définis avant l’émission. D’ailleurs, pour vous faire une confidence, même sans la loi Gayssot, je ne vous aurais pas laissé développer vos thèses révisionnistes ; en dehors des sanctions légales prévues par le législateur et décidées par les juges il y en a d’autres, spontanément appliquées, tacitement ou hautement revendiquées : il y a les pressions sur les familles, les brimades dans le travail, les voies de fait qui s’exercent contre ceux qui pensent mal et ceux qui les laissent s’exprimer. Il y a des puissances para-légales qui s’exercent en toute tranquillité dans notre pays, il y a des milices au-dessus des lois et j’avoue que j’en ai peur ; j’ai la trouille de la puissance plus ou moins occulte que l’on voit au travail autour de la mémoire des années dites les plus sombres de notre histoire.

    Et le premier sujet que je voudrais que vous abordiez est précisément la persécution contre les révisionnistes en France et dans le monde. Vous-même vous avez été battu et laissé pour mort par une bande de voyous que la police a préféré laisser courir en fin de compte. Vous avez perdu votre emploi et plusieurs procès vous ont ruiné. Mais finalement vous estimez avoir de la chance parce que vous n’avez jamais fait de prison pour révisionnisme, finalement. Quel est… comment vous jugez-vous vous-même dans cette affaire-là ?

    RF : Pour répondre à votre question, « juger c’est comparer » ; je compare mon sort à celui de bien d’autres révisionnistes, notamment allemands ou autrichiens. Je juge la justice qui m’a condamné mais par rapport également à la justice allemande, la justice autrichienne, la justice suisse, la justice britannique, la justice canadienne anglophone, la justice américaine et d’autres justices encore, la justice australienne, par exemple. Et j’estime que j’ai de la chance de vivre dans un pays de cocagne qui s’appelle la France ; j’ajoute que pour moi la République est bonne fille quand elle n’est pas en guerre, en guerre civile, ouverte ou larvée ; et enfin, je dois le confesser, j’ai la baraka.

    MP : Vous avez fait un petit tour d’horizon. J’aimerais qu’on revienne point par point sur… Est-ce que… Justement il faut faire de la pédagogie. Déjà l’histoire des différentes persécutions. Est-ce qu’on peut faire le point des différents pays avec vous ? Est-ce que vous pouvez me dire, par exemple, où on en est en Suisse ? Quels sont les procès qui ont eu lieu contre les révisionnistes, quelles sont les persécutions qu’ils ont subies ? Je pense à Amaudruz, peut-être ?

    RF : Alors, il y a Amaudruz, qui, à l’âge, je crois, de 82 ans, a été en prison, peut-être pour 3 mois, mais il y a eu d’autres personnes – je vous avoue que c’est un sujet que je n’ai pas tellement envie de traiter parce que c’est une façon de se plaindre que de parler des persécutions qu’on a subies. Parce que la question est de savoir si sur le fond nous avons raison ou non, et là, vous m’interdisez de parler.

    MP : Absolument. Là je suis très clair. Mais, par définition, on ne peut pas parler de choses dont on ne peut pas parler. C’est une tautologie. Mais j’adore la tautologie : c’est mon sport préféré. Alors je crois qu’il est quand même intéressant – vous n’avez pas envie d’en parler mais j’ai envie de vous en faire parler parce que je crois que le public, le public même cultivé n’a pas… – Vous, vous nagez dedans, un peu comme Obélix, depuis que vous êtes tout petit mais le grand public, même cultivé, même éclairé n’a pas pris la mesure de l’extrême, je ne dirai pas sévérité, mais de l’extrême bizarrerie des sanctions portées contre plusieurs personnes. Alors, bon, allons-y pour l’Autriche. Moi j’ai deux cas dont j’aimerais que vous parliez : c’est le cas de M. Honsik et le cas de M. Fröhlich. Je ne vous demande pas de m’en parler pendant trois heures mais en deux minutes, voilà, déjà, vous pouvez faire du bon travail.

    RF : Gerd Honsik est effectivement un révisionniste et il a habité Vienne ; il a été condamné pour révisionnisme ; il s’est réfugié en Espagne et, il y a peu de temps, l’Espagne l’a extradé, rendu à l’Autriche et donc Honsik est en prison.

    MP : On extrade, pour ce délit-là…

    RF : Voilà !

    MP : C’est un délit ou un crime ? C’est un délit, tout de même.

    RF : Alors, « délit » ou « crime », tout dépend, n’est-ce pas ; par exemple, en justice anglo-saxonne, on parle de « crime » ; ça peut être un délit, c’est une question de vocabulaire, peu importe. Le fait, le fait important – vous avez raison de le souligner – c’est qu’on arrive à extrader. Alors, à ce propos, je vais continuer, donc, de répondre, puisque vous m’avez parlé de Honsik mais également de Fröhlich ; je vais donc rapidement parler de Fröhlich puis je reviendrai à cette affaire d’extradition car, vous avez raison, elle est importante. Fröhlich est un spécialiste des chambres à gaz de désinfection et il a dit que les chambres à gaz nazies, pour lui, étaient impossibles pour des raisons…

    MP : Oui, mais, là on va vraiment…

    RF : Attendez : voilà. Donc, en tant que révisionniste il a été condamné et je crois qu’il est condamné pour quelque chose comme six ans et cinq mois de prison.

    MP : D’accord.

    RF : J’en arrive à la question d’extradition. Vous savez, on fait valoir que la France possède des lois antirévisionnistes.

    MP : Oui.

    RF : C’est le cas également de la Suisse, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Allemagne évidemment, d’autres pays encore. On fait valoir que dans les pays anglo-saxons il n’y a pas de loi antirévisionniste. Pure hypocrisie ! Et c’est là que j’en viens à la question d’extradition. Prenez les Etats-Unis. Voilà un pays où je dois dire que personnellement je me sentais libre. C’était à peu près le seul pays du monde où je me sentais libre. Eh bien, c’est fini. Puisque si nous prenons le cas d’un des principaux révisionnistes, Ernst Zündel, il vivait dans le Tennessee et un beau jour il a vu arriver cinq malabars de la police, qui l’ont menotté, qui l’ont conduit en prison puis qui l’ont livré au Canada ; le Canada – tenez-vous bien – l’a mis en prison pendant deux ans dans des conditions a-bo-mi-nables…

    MP : C’est-à-dire ?

    RF : C’est-à-dire : dans sa cellule, où en hiver il crevait de froid, pas le droit à une chaise, pas le droit à un oreiller, pas le droit à quoi que ce soit, des fouilles anales continuelles et intimidation en amenant des chiens – on le mettait à terre, lui, et les chiens, n’est-ce pas, lui bavaient dessus : voilà comment il a été traité pendant deux ans au Canada, puis…

    MP : Une question technique, pendant que j’y pense : il avait été amené des Etats-Unis au Canada sur un mandat d’arrêt international, une demande d’extradition ?

    RF : Même pas. Si, c’est une demande ; ce n’était pas international : c’est le Canada qui l’a réclamé et qui l’a obtenu, c’était d’accord entre les Etats-Unis et le Canada. Donc les Etats-Unis, où vous avez le Premier Amendement, où vous êtes censé pouvoir vous exprimer librement, traitent un révisionniste comme un gangster et avec des méthodes de gangster. Il a donc été livré. Bien. Et il est passé devant un tribunal spécial – je dis bien : spécial – dit « commission des droits de l’homme ». Et je sais d’expérience ce que c’est et je pense que les auditeurs vont quand même être intéressés par ce point.

    MP. Alors qu’est-ce que c’est qu’une commission…

    RF. Voici. On a dit, lorsqu’en 1992 Zündel a fini par gagner ses fantastiques procès de 1985 et de 1988 par une décision de 1992, certaines personnes – je ne les désigne pas – ont dit : c’est intolérable ; il faut faire quelque chose. Elles ont dit : il faut des commissions des droits de l’homme. Alors le bon peuple a dit Oui. Enfin, les parlementaires ont dit Oui. Puis, second pas : mais attendez : il faudrait des tribunaux des droits de l’homme, pas des tribunaux ordinaires, et on a créé des tribunaux spéciaux où les juges sont recrutés d’après leur sensitivity – je n’ai pas besoin de traduire – à un certain problème et vous arrivez devant ces tribunaux – moi ça m’est arrivé quand je suis venu défendre Ernst Zündel, on vous fait lever la main droite, on vous fait jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et, la minute d’après, si vous avez le malheur de dire « Mais, Ernst Zündel, on ne peut rien lui reprocher car ce qu’il dit est exact et peut se démontrer, et je me fais fort de le démontrer », à ce moment-là le tribunal intervient et vous dit : « Attention, here, Truth is no defence », c’est-à-dire qu’ici « la Vérité n’est pas défense. Il nous importe peu de savoir si ce que vous dites est exact ou non, ce qui nous intéresse c’est de savoir la douleur qu’éventuellement vous pouvez déclencher dans un segment de la société canadienne ».

    MP. Très bien. Vous me disiez, la suite, donc il a été jugé au Canada, de cette façon…

    RF : Et ensuite l’Allemagne l’a réclamé, et il a été livré à l’Allemagne, jugé dans des conditions épouvantables…

    MP : Une deuxième extradition…

    RF : Une deuxième extradition et, en Allemagne, non seulement il a été condamné à cinq ans mais on a refusé de tenir compte des deux ans qu’il avait passés au Canada et, en plus, une de ses avocates est maintenant en prison…

    MP : Qui s’appelle ?

    RF : Sylvia Stolz. « Stolz » en allemand veut dire « fier ». On l’appelle couramment « la Jeanne d’Arc allemande ». Et un autre de ses avocats va passer en jugement, il s’appelle Jürgen Rieger.

    MP : Ça fait beaucoup, finalement.

    RF : Oui. Mais, vous savez, si vous faites le compte des misères physiques qui sont arrivées aux révisionnistes, c’est finalement peu de chose !

    MP : On y reviendra tout à l’heure…

    RF : Je ne sais pas si c’est vraiment utile…

    MP : Mais pour l’instant on est sur la question purement judiciaire. Il y a le cas de l’Australie, je crois, il y a un monsieur Töben, en [Belgique] il y a un ancien sénateur du Vlams [Blok], et en Grèce il y a un Constantinos Plevris… En dehors des questions purement judiciaires, pour en rester dans des sanctions qui ne sont pas des sanctions brutales et qui ne sont pas des sanctions légales, il y a des sanctions disciplinaires ou universitaires. Je pense, en France, à des gens comme Notin, Plantin, Bruno Gollnisch…

    RF : Bien sûr !

    MP : Pouvez-vous nous en dire quelques mots quand même ? Ça ne me semble pas du tout négligeable.

    RF : Prenons le cas de Notin. Pour avoir, dans une revue scientifique vraiment confidentielle, glissé une toute petite réflexion où il manifestait son scepticisme quant à une question dont vous ne voulez pas que je vous parle, eh bien, Notin a connu l’enfer. Ça a commencé par l’exécution de ses animaux domestiques : on a tué ses chiens…

    MP : Ses chats…

    RF. Oui, ses chats, pardon. [Note : En fait, on a d’abord tenté de tuer son chien, puis on a réussi à tuer son chat]. Ensuite on s’en est pris à sa femme, à ses enfants, à lui-même, puis…

    MP : Des insultes ? des menaces ?

    RF : Tout ce que vous voudrez. Je dois aller vite ; je vous donne le résultat de ces courses : ses collègues se sont permis, bien sûr, de le juger, de le condamner. La malheureuse revue qui avait publié son article a été pilonnée : on est allé en rechercher les exemplaires dans toutes les bibliothèques ; ensuite, lui, n’a plus pu exercer son métier d’enseignant à Lyon-3 et, là-dessus, se voyant condamné, avec un procès sur le dos, eh bien il a eu le malheur de choisir un avocat – dont je ne donnerai pas le nom mais qui est un sacré farceur – et qui lui a fait signer une abjuration. J’aime autant vous dire que Notin – il ne s’en cache plus, je pense, aujourd’hui – m’a présenté ses excuses pour cette abjuration mais on lui conseillait ça : ça n’a servi à rien du tout : quand il a voulu obtenir un poste à l’étranger il a cru qu’il allait en obtenir un ; « on » l’a su, et, bien entendu, il n’en a plus été question. Ce devait être le Maroc. Finalement il s’est retrouvé au Mexique et, bien sûr, divorce : femme, quatre enfants, terminé. Et c’est un exemple.

    Ensuite vous m’avez parlé d’un autre cas : le cas Plantin. Il est extraordinaire.

    Plantin est un homme très sérieux et très prudent, très modéré. Il avait soutenu une thèse qui lui avait valu de la part d’un certain professeur du nom de Régis Ladous, L-A-D-O-U-S, la mention Très Bien. Ce n’était pas à proprement parler révisionniste mais enfin ça y touchait. Puis, il a eu, l’année d’après, un autre diplôme. Peu importe. Dix ans après on s’est avisé de cette affaire, alors que Plantin était parti dans la nature et qu’il y avait longtemps qu’il n’était plus à l’université. Voici ce qu’on a osé faire – écoutez ça, c’est absolument extraordinaire ; je pense que ça ne s’est jamais passé dans l’histoire mondiale, et ça s’est produit à Lyon, Rhône :

    Eh bien on a inventé une soutenance fictive, dix ans après ! C’est-à-dire qu’on a obligé Ladous à venir, on a convoqué Plantin – qui, bien sûr, n’est pas venu – et, là, on a fait semblant de procéder à une soutenance de thèse ; ça a duré, je crois, dix minutes ; Ladous s’est retiré et puis il est venu déclarer que la thèse, à laquelle il avait donné la mention Très Bien, recevait maintenant, dix ans après, la mention… alors je ne me rappelle plus l’adjectif mais quelque chose comme « intolérable ». [Note : en fait, « inacceptable »].

    Mais nous avons des exemples extravagants.

    Je voudrais vous donner, puisque ça vous intéresse…

    MP : Oui ça m’intéresse, ce sujet.

    RF : Moi il ne m’intéresse pas spécialement, mais il vous intéresse vous, alors je vais vous faire plaisir : comme vous me menacez je vais vous faire plaisir !

    MP : Eh bien voilà !

    RF : Voilà. Eh bien, prenez ce qui m’est arrivé l’année dernière : je suis invité par un professeur italien prestigieux à venir enfin délivrer un petit cours – « délivrer » est un anglicisme, donner un petit cours…

    MP : C’est mieux…

    RF : N’est-ce pas que c’est mieux ? Je suis comme vous, là-dessus.

    Et je vais donc à l’université de Teramo. Teramo : vous voyez Rome ? Bon, eh bien, vous tirez une flèche vers l’Adriatique, à cette hauteur-là, et vous avez Teramo. Je vais à l’université de Teramo et il est entendu que dès le matin je vais m’y rendre. Et que fait le président de l’université ? Je ne sais pas si un pareil précédent existe. Eh bien il a fait fermer l’université !

    MP : C’est très italien. Ils sont très malins, parce qu’il fallait trouver une solution.

    RF : (Riant) Vous approuvez presque !

    MP : Non mais il faut avoir de l’imagination.

    RF : Et alors, la suite est intéressante : eh bien nous nous sommes portés vers un hôtel où nous pensions pouvoir tenir cette petite conférence, et là j’ai trouvé un groupe de journalistes italiens. L’Italien, vous savez, a tendance à être subtil…

    MP : Ça oui !

    RF : … et il est humain. Je me suis trouvé, à la porte de l’hôtel qui a refusé de me recevoir et, là, au bord d’une de ces belles places italiennes, les journalistes m’ont interrogé, j’ai répondu, et pas comme avec vous : tout de suite sur le fond, j’ai sorti mon magnum, c’est-à-dire la phrase de soixante mots, que je ne vous dirai pas…

    MP : Non !

    RF : Et là-dessus je leur ai dit : « Mais vous savez, ce qui se passe en ce moment, c’est extraordinaire. Parce que c’est inconcevable en France que je puisse comme ça, quasiment sur la voie publique, et avec des journalistes, m’entretenir de ce sujet. » Je leur ai dit : « Jusqu’à présent ! Jusqu’ici ça s’est bien passé ». Je n’avais pas terminé cette phrase que j’entends un hourvari et c’est une bande de personnes particulières que je ne qualifierai pas, qui sont venues par train de Rome, avec à leur tête un garçon boucher particulièrement musculeux qui a porté un coup – mais un coup qui aurait pu être mortel – au professeur qui m’invitait et [coupure « à la demande du CSA » (?), puis musique en continu].

    3) Message d’Eric et Monique Delcroix à Martin Peltier

    Cher Ami,

    Nous nous étions réjouis un peu trop tôt d’entendre votre dialogue avec le professeur Faurisson... La censure la plus brutale, soi-disant à la demande verbale du CSA, a mis fin à une ultime illusion... Pourtant vous aviez pris toutes les précautions pour ne pas transgresser la loi Fabius-Gayssot. Les vaticinations de feu l’humoriste Pierre Desproges se réalisent. Rappelez-vous son « Tribunal des flagrants délires », lorsqu’il fit annoncer le prévenu par l’huissier : « Monsieur Faurisson », provoquant la réponse du président : « Non, pas ce nom-là, c’est interdit ! » Nous n’aurons bientôt même plus de nom, plus d’existence. « Blow up » ! Orwell nous l’avait bien dit.

    Bien amicalement. Éric et Monique Delcroix.

    4) Trois jours après l’entretien du 9 avril

    Martin Peltier a reçu d’Henry de Lesquen une lettre lui annonçant la suppression définitive de son émission et son renvoi de Radio Courtoisie où il travaillait bénévolement. Aux auditeurs qui avaient téléphoné pour s’en étonner, Radio Courtoisie avait expliqué que l’ordre d’arrêter l’entretien venait du CSA. Mais, à 19h30/20h, il est probable qu’au CSA les bureaux sont vides et que ne fonctionnent plus que les appareils d’enregistrement, qui seront consultés le lendemain par les censeurs. En réalité, la décision de censure paraît avoir été prise, au sein de Radio Courtoisie, par Madame Paoli, déléguée aux questions éditoriales, après consultation de M. Henry de Lesquen. A la décharge de Radio Courtoisie il faut admettre que l’intolérance en matière de presse est aujourd’hui telle que l’autocensure en est presque devenue une nécessité. Martin Peltier n’a écouté que son courage ; il se fera donc traiter d’irresponsable mettant toute une entreprise en péril. « Il aurait au moins dû demander à d’autres que Faurisson de venir parler de la répression du révisionnisme ! » Quels autres ?

    Député européen de la tendance de Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux devait, à son tour, intervenir à Radio Courtoisie vers 21h, mais il a fait savoir qu’il refusait de prendre la parole après Faurisson. Il n’est donc pas venu. De leur côté, Emmanuel Ratier et Alain Sanders ont spontanément fait savoir à Henry de Lesquen qu’ils ignoraient que Faurisson allait s’exprimer après eux. Il est peu probable que, dans sa prochaine livraison de Faits & Documents, E. Ratier ose rapporter quoi que ce soit de toute cette affaire.

    Rompant avec les usages, Radio Courtoisie n’a procédé le lendemain à aucune nouvelle diffusion de l’entretien. Elle n’a, par la suite, fourni aucune explication ni présenté d’excuses à ses auditeurs. Elle n’a pas même fait état d’un événement qui, dans les vingt années de son existence, n’a probablement pas connu de précédent.

    5) Henry de Lesquen s’explique le 14 avril

    Cinq jours après l’affaire du 9 avril, Henry de Lesquen s’explique enfin sur sa décision d’interrompre l’entretien. Il le fait sur un ton de satisfaction. Il présente Radio Courtoisie comme une radio libre où « la liberté d’émission est totale ». Il précise que les patrons de chaque émission sont libres et nullement tenus d’annoncer le contenu de leurs émissions respectives. Il déclare en passant que les auditeurs de Radio Courtoisie sont « fins et intelligents ». Mais, ajoute-t-il, Radio Courtoisie est soumise aux autorisations d’émission délivrées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et, dans le passé, elle a eu à payer de lourdes amendes. Il explique que, le 9 avril, « un invité » (?) ayant tenu des propos (?) susceptibles de mettre Radio Courtoisie en péril, il avait rapidement décidé d’interrompre l’émission. Il dit que, par la suite, tous les responsables de Radio Courtoisie ont approuvé son initiative. Il qualifie l’affaire de « malheureux incident ». Il ne nomme ni Robert Faurisson ni Martin Peltier et il ne révèle pas qu’il a sanctionné ce dernier par une lettre lui signifiant son renvoi. Il ne prononce pas le mot de « révisionnisme » et ne donne aucune idée du contenu de l’émission. Il affirme que, si l’émission suivante, celle de Paul-Marie Coûteaux et de ses deux invités, prévue pour durer de 21h30 à minuit, a été, elle aussi, remplacée par de la musique, cela n’a été dû qu’à « un fâcheux concours de circonstances » et à la malencontreuse « indisponibilité » de certains des invités. La vérité est que P.-M. Coûteaux et ses invités, apprenant que le professeur les avait précédés dans le studio, ont refusé de s’exprimer « après Faurisson ».

    6) Martin Peltier s’explique le 17 avril. Propos diffusés sous le titre « Survivre entre censure et autocensure »

    Bocage : Que s’est-il passé à Radio Courtoisie le mercredi 9 avril ?

    Martin Peltier : J’avais invité en deuxième partie de mon « Libre Journal », de 19h 30 à 21h, le professeur Faurisson. Un peu avant 20h, la musique a couvert nos voix et le technicien m’a signalé par geste que l’émission était finie. On nous a indiqué qu’un membre du CSA avait conseillé cette censure dans l’intérêt de la station, et c’est ce qui a été répété pendant une heure aux innombrables auditeurs qui téléphonaient pour la déplorer.

    B : Le Parisien du lendemain 10 avril donne une autre version.

    MP : En effet. Selon lui, l’un de ses journalistes, surpris par cette brusque interruption des programmes, a interrogé immédiatement Henry de Lesquen, le patron de Radio Courtoisie, qui lui aurait fait la réponse suivante : c’est la déléguée aux questions éditoriales, Mme Paoli, qui aurait pris la décision de couper parce que « l’un des invités aurait tenu des propos inacceptables », sans que soient précisés lesquels. Quelle que soit la version véritable, on doit remarquer la promptitude des réactions de tous. Mme Paoli, ou un membre du CSA à l’écoute de mon émission, n’a pas hésité à déranger Lesquen, qui présidait à ce moment une réunion. Le journaliste du Parisien a été encore plus réactif. Avant le bouclage, il a eu le temps de s’étonner, d’appeler, d’écrire et de caser son papier. C’est certainement un bon professionnel. Quoi qu’il en soit, vendredi 11 avril, j’ai reçu une lettre recommandée de Lesquen m’annonçant que mon "Libre Journal" était supprimé. L’après-midi, il me téléphonait pour s’expliquer, non pas tant sur les faits que sur la raison de la censure.

    B : Elle est limpide : Robert Faurisson nie l’existence de chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler. Or c’est interdit par la loi Gayssot et il a été condamné plusieurs fois pour cela. Votre invitation était donc une provocation suicidaire.

    MP : Non. J’avais formellement interdit à Faurisson d’aborder la chose. Nous étions convenus de nous cantonner à quatre thèmes. D’abord, la persécution des révisionnistes, judiciaire, disciplinaire et autre. Ensuite, la critique des lois restreignant la liberté de recherche, à la lumière des pétitions signées ces dernières années par des historiens français réputés. Troisièmement, l’examen des faussaires profiteurs de la Shoah, dont l’actualité récente offre de bons exemples. Enfin, à la suite de Raul Hilberg, principal historien de l’Holocauste, nous devions relever les progrès que l’hérésie révisionniste fait faire à l’histoire officielle.

    B : Ces sujets, quoique un peu « borderline », peuvent en effet être abordés, mais pourquoi avec Faurisson ? Sa personne est elle-même devenue symbole de provocation.

    MP : La question est de savoir si Robert Faurisson est un homme ou une bête. « Si c’est un homme », comme dirait Primo Levi, il a des droits. Certes, c’est un multirécidiviste, un repris de justice, mais il a payé ses dettes à la société ; il a donc droit de vivre et de s’exprimer comme tout autre, pourvu qu’il n’enfreigne pas la loi. Une comparaison va vous éclairer. La campagne pour la dépénalisation de l’avortement a culminé avec le « Manifeste des salopes » : des femmes en vue y revendiquaient leur crime pour obtenir l’abrogation de la loi qui le réprimait. Or, loin de les condamner, on les loue. Et l’on bâillonnerait Faurisson, même s’il s’engage à respecter la loi Gayssot ? Quel coeur normal, quel esprit droit, tolérerait ce « deux poids deux mesures » ?

    B : Bien sûr, mais demeurer au niveau des principes peut être parfois enfantin. Lesquen est responsable de Radio Courtoisie, de sa survie. Vous auriez dû lui soumettre la liste de vos invités.

    MP : Non. Lorsqu’il m’a demandé de venir à Radio Courtoisie, il m’a détaillé verbalement un cahier des charges contraignant, mais il m’a laissé libre de mes invités et de mes sujets. Ce qu’il me reproche est une erreur d’appréciation. Pour lui, Faurisson étant ce qu’il est et la jurisprudence en matière de révisionnisme ce que nous savons, aborder le sujet comme je l’ai fait était impossible. Il en voit une preuve surabondante dans le fait suivant : les invités de l’émission de Coûteaux, ayant appris que le professeur diabolique était passé avant eux dans le studio, se sont défilés et leur émission a dû être reportée. Ils « avaient des bouches à nourrir ».

    B : Vous voyez, l’interdit porte sur Faurisson.

    MP : Pas tout à fait. Henry fait une analyse plus subtile. Depuis trente ans que Robert Faurisson mène ses recherches révisionnistes, il a été l’objet de tant d’attaques qu’il se compare, d’une certaine manière, à Galilée. De toutes ses paroles sourdent, même quand il se domine, une révolte indomptable et la certitude d’avoir raison. Pendant ses vingt-cinq minutes d’antenne, il n’a tenu aucun propos révisionniste passible de la loi Gayssot mais, à plusieurs reprises, il a laissé entendre que, s’il pouvait parler, on verrait ce qu’on verrait... UN ESPRIT TORDU POURRAIT POURSUIVRE EN CONTESTATION DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ EN S’APPUYANT SUR LA SEULE CONVICTION IMPLICITE DU PRÉVENU ! Henry ne veut courir aucun risque et il a coupé. Si une telle procédure était menée, elle pourrait entraîner des dépenses de justice insupportables pour Radio Courtoisie, une réputation qui ferait fuir une part de ses invités et de ses auditeurs, et peut-être, à terme, supprimer l’autorisation d’émettre. Un chef responsable doit prendre sa décision en quelques secondes. Lesquen est d’une famille de marins. Il a préféré sacrifier une chaloupe en perdition pour préserver sa frégate.

    B : Ainsi, vous approuvez ses décisions ?

    MP : N’exagérons rien, mais je les comprends, surtout celle qu’il a prise à chaud. La suppression de mon « Libre Journal » me paraît, elle, inutile et risque de dégoûter une partie des auditeurs. Quant à moi, je la regrette un peu, car nous avions retrouvé, avec quelques amis de la presse nationale, un ton et une ambiance qui rappelaient de bonnes heures et qui pouvaient contribuer à maintenir l’unité de notre camp dans les passes difficiles que nous traversons. Mais, d’un autre côté, c’est un poids en moins : moins de travail et moins de dépenses, car vous savez que l’on n’est ni payé ni défrayé à Radio Courtoisie, et, n’habitant pas Paris, cela me faisait des frais chaque mois. Le journalisme à compte d’auteur, je ne sais pas si c’est encore de mon âge.

    B : Et l’émission avec Faurisson, comment la jugez-vous ?

    MP : Un peu courte, on en était au tour de chauffe, on n’a pas abordé les points les plus intéressants. Mais enfin ça a le mérite d’exister. Et les plus courtes sont parfois les meilleures. Nous avons fait la démonstration qu’un tabou interdit toute expression libre en France. Et qu’il impose l’autocensure aux plus intelligents et aux plus courageux ; car je ne tiens nullement Radio Courtoisie pour un ramassis de moules. Nous rappelons ainsi, de la manière la plus explicite, que notre pays est aujourd’hui un territoire occupé. Il est très difficile d’y survivre, entre censure et autocensure. C’est pourquoi je comprends si bien la position de Lesquen. Il y a deux armes pour servir l’information en France : l’épée et le bouclier.

    J’ai choisi l’épée, Lesquen le bouclier.

    B : Vous reprenez les mots du colonel Rémy, quand il pensait que De Gaulle et Pétain s’étaient partagé les rôles sous l’Occupation.

    MP : Sauf qu’à la différence de De Gaulle, je ne souhaite pas diviser le camp des Français attachés à leur patrie. Je n’aimerais pas que certains se détachent de Radio Courtoisie à cause de je ne sais quelle tiédeur supposée. La comparaison avec l’Occupation me paraît fructueuse. Radio Courtoisie est une radio aussi libre que l’était la zone du même nom : libre, mais sous la menace permanente de l’occupant. C’est une radio « nono », non occupée, ce n’est déjà pas si mal. Le Maréchal ménage ce qui doit l’être pour sauver ce qui peut l’être.

    B : Alors, pas de regrets ?

    MP : Vous êtes devant un équilibriste qui vient de se casser la figure. Je regrette d’être tombé. Ma femme m’a dit : « Tu t’es cru plus malin que tout le monde et maintenant, tu te retrouves dans la m..., comme d’habitude. » Mais je préfère conclure autrement. C’est avec le temps qu’apparaissent les dernières conséquences et la portée finale d’un acte. Peut-être un jour Radio Courtoisie s’honorera-t-elle d’être la station qui a laissé parler Faurisson vingt-cinq minutes. Et il ne s’agit pas seulement de défendre l’honneur de la presse et des Français, il s’agit de ménager l’avenir. Je n’en veux pas à Lesquen de son réalisme, je m’occupe de réalités plus hautes. En refusant que l’on piétine le droit, la vérité, la liberté, la justice, je préserve les chances d’une jeunesse qui souffre sous le joug, et qui trouvera demain, n’en doutons pas, les moyens efficaces de la victoire.

    Propos recueillis par Memona Pfennigstein

    7) Un message de R. Faurisson, le 19 avril

    Henry de Lesquen, directeur de Radio Courtoisie, a, vous le savez, ordonné l’arrêt immédiat d’une interview que j’étais en train de donner au journaliste Martin Peltier. Puis, il a envoyé une lettre recommandée à ce journaliste pour lui signifier son renvoi. J’ajoute que des personnes qui devaient participer le même soir à une autre émission ont refusé de s’exprimer « après Faurisson », dont ils avaient ignoré la venue.

    Radio Courtoisie est une modeste st ation. Elle est proche à la fois de Jean-Marie Le Pen et des catholiques intégristes ; elle se définit comme la « radio de toutes les droites ». Elle est surveillée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fonctionne comme une sorte de commission gouvernementale de la censure. Le CSA se vante de ne rien interdire à l’avance (c’est encore heureux !) mais, à tout moment, il peut, après l’audition d’une émission qui lui déplaît, retirer à une station le droit de continuer d’émettre.

    En 34 ans, les grands médias français ne m’ont jamais donné la parole.

    Aucune de nos chaînes de télévision ne m’a proposé de m’expliquer.

    Aucune radio non plus sauf une fois. Le 17 décembre 1980, Ivan Levaï m’a fait venir dans son studio d’Europe n°1. Mais son invitation était due à la peur de poursuites judiciaires parce que, peu auparavant, il avait laissé dire à l’antenne par son coreligionnaire Jean Pierre-Bloch que Faurisson était payé par Khadafi. Mon ami Pierre Guillaume avait alors prévenu Ivan Levaï que je risquais de le poursuivre en justice s’il ne me permettait pas de m’exprimer à mon tour sur Europe n° 1.

    Quant aux rares textes que je suis parvenu à faire paraître dans les grands journaux, en particulier dans Le Monde du 29 décembre 1978 et du 16 janvier 1979, je ne dois leur parution qu’au jeu de ce que la loi française appelle « le droit de réponse ».

    Bilan à ce jour : pendant 34 années consécutives, un professeur est dénoncé par l’unanimité des grands médias de France comme l’auteur d’un crime inouï, bouleversant, incompréhensible (pour Le Monde, il est un « gangster de l’histoire ») et pas une fois on ne lui offre de s’expliquer (sinon une fois à la radio pour la raison que je viens de dire). Faut-il que soient remarquables en France à la fois le pouvoir du lobby juif et la crainte qu’il inspire !

    8) Martin Peltier, à nouveau, le 29 avril

    Jeanne d’Arc et Iéna
    Quel réalisme pour aujourd’hui ?

    Il y a quinze jours, j’invitais le professeur Faurisson sur Radio Courtoisie. Je fus censuré en direct et viré. Un ami (vrai) a soupiré :

    -- « Quand tu vois un mur, il faut décidément que tu fonces dedans ! »

    Je lui ai raconté que, ma tête ayant rencontré par inadvertance, naguère, une cheminée de pierre, celle-ci avait cassé. Il a répondu :

    -- « Ça n’arrive pas tous les jours. »

    Je le sentais retenir, par amitié, les innombrables reproches qu’appelait mon cas : entêtement, aveuglement, irresponsabilité n’étaient que les plus criantes de mes sottises. Je suis un peu responsable de cette façon de voir : quand on m’a coupé l’antenne, je suis parti avec le sourire, pour ne pas diviser ma famille politique. Ce silence a été mal interprété. On y a vu la gentillesse d’un benêt ou la résignation d’un honteux. C’est une erreur. J’ai ravalé ma colère mais ce n’était pas l’aveu d’une faute. Au contraire, je suis convaincu que ce fut une bonne chose d’inviter Faurisson, et je vais le montrer.

    Appliquons d’abord à aujourd’hui une citation célèbre : « Lorsqu’ils sont venus chercher Faurisson, je n’ai pas bougé… » Les excès de la prudence ne nous soustrairont pas à la vindicte du totalitarisme et nous soumettront un jour aux reproches de notre conscience. Ce rappel moral fait, ne nous préoccupons plus que de politique, concrète et réaliste : l’invitation de Faurisson entre dans la meilleure stratégie possible aujourd’hui.

    On a parlé de mur, parlons donc de murs, puisqu’il y a des murs et qu’il faut bien en faire quelque chose.

    Prenons un premier cas : le mur de l’Atlantique. Si vous disposez des forces conjointes de l’Amérique et de l’Angleterre, vous débarquez le 6 juin 1944 et l’on n’en parle plus.

    Examinons maintenant les murs de Jéricho. Chacun fera la lecture qui lui convient de la Bible, mais ce qu’elle dit, dans tous les cas, c’est que Jéricho est tombée et qu’elle est tombée d’une manière inhabituelle, alors que le rapport de forces apparent ne le laissait pas prévoir. Il est tout aussi clair que la ville serait restée intacte derrière ses remparts si Josué, découragé, s’était arrêté au quatrième ou au cinquième tour. Ce n’est qu’au sixième tour que les murailles se sont effondrées devant les trompettes sacrées. Quels enseignements en tirer ? Ceux-ci : lorsque, à vue humaine, le rapport des forces ne permet pas de solution satisfaisante, il convient d’utiliser des moyens qui sortent de l’ordinaire, et de persister avec détermination dans cette voie, quelle qu’en soit l’apparente absurdité.

    Revenons à nos moutons, à Radio Courtoisie.

    On me dit : la loi, la jurisprudence, les associations, les lobbies, la manipulation des esprits, les médias, la veulerie et les intérêts des hommes politiques font que parler de certaines choses ne sert à rien et met en danger le peu d’espace d’information qui nous reste. Il ne faut donc pas, pour une cause secondaire, d’ailleurs jugée d’avance, sacrifier l’une des rares armes qui nous permettent de défendre d’autres causes. Aussi limités que soient les moyens de Courtoisie, elle est utile à la France. Il faut donc la conserver à tout prix. Sacrifier des dizaines de journalistes bénévoles, souvent talentueux et courageux, leurs invités, non moins courageux, le réseau d’amis et d’informateurs tissé dans les médias, l’édition, toutes les branches de la société, et même parmi les hommes politiques, sacrifier des dizaines de milliers d’auditeurs, sacrifier tout cela sur l’autel du révisionnisme, n’aurait pas de sens.

    J’entends ce message, et je ne puis m’empêcher d’en sourire. C’est vrai, il se trouve à Radio Courtoisie de vrais talents et de vrais caractères. Mais, puisque l’on parle politique, responsabilité, stratégie et rapport de forces, qu’y a-t-il derrière Courtoisie ? Jean Tibéri ? Marine et Louis Aliot ? Dupont Aignan, Catherine Mégret, les frères et sœurs de Philippe de Villiers ? Qui d’autre ? Qu’est-ce que cela pèse ? Combien de divisions ? Avons-nous de quoi monter une opération Overlord ? Non. En américain, on dirait que c’est peanuts. Même pas un bretzel liquide.

    Alors, il ne reste de réaliste que la solution Jéricho. Nous ne comptons que par l’esprit, et seule une stratégie de l’esprit peut être efficace.

    Il faut comprendre cela. Les notions mêmes de réalisme et de responsabilité dépendent de la situation historique où l’on se trouve. Peut-être, quand le Front national rassemblait entre 15 et 20 pour cent des électeurs, qu’il était bien encadré et qu’il y avait sur sa gauche une grosse réserve de voix et d’alliés potentiels, avant, d’ailleurs, que les prétoires et les médias ne soient complètement colonisés, avant qu’il faille plus des deux mains pour compter les millions d’immigrés, peut-être pouvait-on entretenir l’espoir, ou l’illusion, d’une politique classique des rapports de forces. Ce n’est plus qu’un rêve aujourd’hui, et s’y accrocher serait un signe de débilité mentale. La seule politique réaliste est de tenter une révolution spirituelle.

    Retournons-nous vers l’histoire pour établir encore mieux cette évidence.

    Que faire, quand on est vaincu par l’envahisseur, pour survivre et préparer la revanche ? Il y a, ce me semble, deux cas de figure radicalement différents.

    – Le roi de Prusse après Iéna put collaborer avec Napoléon, le maréchal Pétain put finasser avec Hitler, parce que l’un et l’autre espéraient raisonnablement qu’en fin de compte leur vainqueur provisoire serait soumis à des forces supérieures aux siennes. L’Angleterre avide d’hégémonie saurait rallier à elle une Russie et une Autriche que la Révolution française révulsait. Le monde juif, que la révolution allemande épouvantait, saurait maintenir ensemble les ploutocraties anglo-saxonnes et la tyrannie soviétique, il suffisait de garder la Manche quelques mois. Dans le cas du Maréchal et du roi de Prusse, une politique de ménagement, une collaboration plus ou moins active se comprend donc, en attendant, en préparant le retournement de marée.

    – Mais prenons maintenant le cas de Jeanne d’Arc. Là, si on regarde le rapport des forces, l’affaire est entendue. Il ne reste au dauphin Charles qu’un mouchoir de poche et quelques villes pas très fortes, avec des troupes médiocres, lasses et mal payées. La puissante Bourgogne, l’Angleterre, l’université de Paris, et la légalité du traité de Troyes sont contre lui. A terme, il n’a strictement rien à espérer, c’est plié. Et c’est pourquoi la stratégie de Jeanne d’Arc est nette et sans bavure : à la vérité, il n’y en a pas d’autre possible. Elle n’a pour elle, elle n’a pour Charles VII, que leur double légitimité : celle que la coutume du royaume donne au dauphin et celle dont Dieu a marqué sa mission de pucelle. Ce sont les seules forces qui puissent contrebalancer les puissances du monde, qui puissent inverser le rapport des forces. Si cette double légitimité est une foutaise, alors c’est terminé, et Jeanne d’Arc, et Charles VII, et la France que nous connaissons n’ont plus qu’à disparaître. Pourtant, finalement, ce sont les Anglais et leur bastringue qui finiront par aller se rhabiller. Cela me surprend toujours, et n’en finit pas de me rassurer.

    Transposons à aujourd’hui. Il ne s’agit pas de sacrifier Radio Courtoisie sur l’autel du révisionnisme : ni l’un ni l’autre ne sont ici primordiaux. Radio Courtoisie n’est qu’un pion parmi d’autres sur l’échiquier de la France libre, et il n’est même pas question de défendre les révisionnistes. Il est question de juger la situation politique et historique où se trouve la France. Sommes-nous en 1429 ou en 1940 ? La réponse est facile. Nous n’avons aucune des immenses réserves qui justifiaient l’Appel du dix-huit juin et la politique de Vichy. Nous sommes même sensiblement plus atteints que ne l’étaient le roi de Bourges et ses sujets. Notre identité et notre souveraineté prennent l’eau. Nous n’avons donc d’autre stratégie possible que celle de Jeanne d’Arc. Le rapport de forces entre nous et d’éventuels alliés d’une part, l’occupant de l’autre, est du zéro à l’infini. Tout ménagement, tout calcul, toute alliance, toute collaboration, tout échafaudage tactique sont donc hors de portée, hors de propos, ils appartiennent à un monde plus virtuel que celui des jeux vidéos. Notre seul espoir est spirituel, notre seule force est la légitimité de notre cause.

    Or, de quoi s’agit-il, avec Faurisson ? De chambres à gaz ? Pas du tout. Il s’agit qu’en ne dénonçant pas la façon dont le système le traite, nous acceptons d’être les esclaves de ce système, et ses complices. Nous bafouons avec lui le droit, la liberté, la vérité, la justice. Et nous nous prosternons devant le socle sur lequel se dresse l’idole dominatrice qui nous dévore. Nous piétinons donc notre propre cause, nous renonçons à notre légitimité, nous réduisons à rien notre force, nous brisons à jamais l’épée spirituelle, l’espoir que nous portons. A persister dans cette erreur, non seulement nous nous déshonorerions mais nous nous suiciderions par-dessus le marché.

    Alors, je ne dis pas que donner de la tête dans le mur soit une stratégie bien agréable, ni bien délurée ; je ne sais pas du tout ce qu’elle va produire, je constate seulement qu’il n’y en a pas d’autre. Je ne me fais pas d’illusions. Sans doute joins-je l’inutile au désagréable et ne suis-je qu’un tout petit crachat dans l’océan, une goutte dérisoire. N’importe, je fais ce que je dois. J’espère que le Ciel nous aidera, faute de quoi nous passerions aux poubelles de l’histoire, comme c’est tranquillement programmé. Du moins aurons-nous fait ce qu’il fallait et gardé intacte la possibilité d’une victoire. A l’inverse, la soumission et la finasserie, qui paraissent subtiles et responsables, ne sont aujourd’hui que des illusions mortelles, en raison du moment historique où nous nous situons. La stratégie du sacrifice est la seule raisonnable.

    9) Emmanuel Ratier, le 1er mai

    Dans la livraison de Faits & Documents qui a suivi (1er au 31 mai 2008, p. 9), E. Ratier a passé sous silence aussi bien la censure de R. Faurisson que le limogeage de M. Peltier, patron d’émission, mais, en revanche, parlant de lui-même à la troisième personne, il a annoncé la nouvelle suivante : « Directeur de Faits & Documents, Emmanuel Ratier a été nommé patron d’émission à Radio Courtoisie (95,6Mhz en région parisienne), ‘la radio libre du pays réel et de la francophonie’ à laquelle il collaborait depuis une dizaine d’années dans le cadre du Libre Journal de Claude Giraud et dont il était devenu le suppléant depuis l’année dernière. Il animera désormais, un mercredi sur quatre, durant trois heures, Le Libre Journal de la résistance française […] ».

    Les mots sonnent haut et fort : « courtoisie », « radio libre », « libre journal » (2 fois) et, enfin, « résistance ». Mais la réalité a été la suivante : censure, discourtoisie, limogeage et des comportements qui ont été à l’opposé du souci de la liberté et de la volonté de résistance à l’oppression. Pour couronner le tout, un petit camarade, Emmanuel Ratier, se fait nommer à la place de son collègue, Martin Peltier, dont il s’était, dès la nuit de l’incident, aussitôt désolidarisé, avec quelques autres, auprès du directeur de la station.

    10) Conclusion : la preuve de l’existence d’un tabou et non d’un simple interdit.

    La loi Fabius-Gayssot prononce un interdit et cet interdit, elle le formule. Un tabou, lui, ne se formule pas. Il n’en a que plus de force. La peur qu’il inspire est de caractère sacré. Le tabou crée un lien social à base de sous-entendus dans le langage et le comportement des individus d’un même groupe. Dans le microcosme de Radio Courtoisie il est des noms qu’on ne prononcera plus et des sujets qu’on proscrira sans qu’il soit besoin de dire lesquels. Quant à celui qui a enfreint le tabou, il a été mis au ban de la petite société qui l’employait, et ce dans la discrétion. Aucun détail, aucune précision n’ont été ni ne seront fournis aux auditeurs de Radio Courtoisie ou aux lecteurs de Faits & Documents. Dans ladite société qui, pendant un instant, s’est sentie en danger, la vie va donc reprendre son cours. Comme par le passé, on se targuera d’être indépendant, libre, courageux mais – c’est le grand mot, le mot magique – on se proclamera désormais plus que jamais « RESPONSABLE ». On le sera à la différence d’autres qui, eux, se sont montrés « IRRESPONSABLES » et dont on ne rappellera ni les noms ni les crimes. On criera victoire tout en cachant de quel prix on a payé cette victoire. Le seul authentique tabou du monde occidental, celui de « l’Holocauste », aura été ainsi respecté. Dans le monde environnant, la religion triomphante de « l’Holocauste » continuera d’être célébrée à grand fracas et le tabou qui la fonde restera puissant. Seuls des « irresponsables » continueront d’ouvrir par effraction la porte d’un tabernacle qui, censé contenir le fin mot des mystères holocaustiques, ne renferme en réalité que du vide et du vent. Au moins la petite histoire vécue par une modeste station de radio parisienne a-t-elle ainsi apporté sa contribution à la grande histoire de la plus mirifique imposture des temps modernes. Grâce à l’incident de Radio Courtoisie et à ses suites, un profane pourra comprendre ce qu’est un véritable tabou et comment un mythe gigantesque, celui de « l’Holocauste », qui s’est construit sur la peur ne peut se survivre que par la peur.

    Complément (1er juillet)

    Pour la première fois de ma vie, je reçois aujourd’hui un courrier de « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie ». Il s’agit d’une lettre circulaire de quatre pages adressée aux « amis » de cette station par « Henry de Lesquen, président de radio Courtoisie ». La date en est du 3 juin mais le cachet porte celle du 24 juin. Il s’agit d’un appel de fonds. J’en extraie les passages suivants :

    La famille des auditeurs de Radio Courtoisie est une élite à qui la France doit beaucoup. – Vous savez que Radio Courtoisie n’a pas d’équivalent en France. Vous savez quel est le rôle crucial qui est le sien pour sortir les Français de la confusion des esprits et pour leur faire découvrir les vraies valeurs. Ce rôle, elle est seule à le tenir, non seulement parmi toutes les autres radios, mais même parmi tous les autres moyens de communication audiovisuelle. Il suffit d’imaginer un seul instant que Radio Courtoisie n’existe plus pour mesurer la perte irréparable que ce serait pour notre pays. C’est bien pourquoi elle est portée par la ferveur de ses auditeurs. – « Oui. Il y a MIRACLE, écrivait autrefois Jean Cau à Jean Ferré : sans Radio Courtoisie, une lumière, la plus vive qui brille dans notre temps, s’éteindrait. Mais oui, Radio Courtoisie nous a aidés à marcher sur des chemins droits, à ne pas tâtonner, à recueillir les bons grains de la vérité et à jeter les ivraies du mensonge. – Où il y a miracle, c’est ici : le pluralisme d’expression s’exerce à Radio Courtoisie sur un tel ton de liberté, de politesse (et de courtoisie !) que l’on s’en frotte les oreilles d’étonnement ravi. Quoi ! Il existe encore, de nos jours, des exemplaires de l’Honnête Homme ? Et qui ne se pique de rien sauf de dire sinon sa vérité, du moins ce qu’il croit, en connaissance et bonne foi. Bref, à Radio Courtoisie, on entend des … VOIX ! » […] Radio Courtoisie est une oasis de santé morale dans un désert de désinformation et d’intoxication intellectuelle.

    9 avril-1er mai 2008

    Posted by N N
    Labels : Emmanuel Ratier, Henry de Lesquen, Interviews, Le Parisien, Martin Peltier, Plantin, Radio Courtoisie, Toben

  • Les leçons de Camus. Par John R. MacArthur* – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/04/les-lecons-de-camus-par-john-r-macarthur

    De temps en temps, on tombe sur un livre qui vous bouleverse l’esprit profondément, qui vous change carrément la vie. Dans ma jeunesse, ce texte fut La peste, de Camus. L’histoire métaphorique de « l’occupation » d’Oran par un fléau meurtrier m’a secoué comme un tremblement de terre lorsque j’étais en terminale à mon lycée de la banlieue de Chicago.

    Tellement secoué que je me souviens toujours d’une belle journée d’été en France, à Bretignolles-sur-Mer — où j’étais en vacances chez des amis avant d’entrer à l’université —, marchand de long en large à travers le petit jardin et consignant furieusement sur de grandes feuilles mon dévouement aux pensées et aux principes de l’inlassable Docteur Rieux et de son ami Tarrou, ainsi qu’à l’idéalisme du journaliste Rambert. Jamais je ne céderais au mal, au nazisme, à la cruauté de l’occupant. Jamais je ne perdrais de vue l’obligation de défendre l’humanité contre la brutalité.

    Il est facile d’être si confiant en soi à 18 ans. Évidemment, au fil de la vie, les choses se compliquent, tout comme, en temps de guerre, les motivations des nations et des politiciens. Toute une carrière dans le journalisme m’a révélé un autre « mal » puissant qui brouille les cartes et qui confond même les gens les plus honorables. Au lieu de lutter contre le « mal » camusien en noir et blanc, je me suis retrouvé souvent en combat contre la propagande « humanitaire », parfois promue par des gens bien, prônant des interventions militaires sous l’étendard du sauvetage d’innocents par centaines de milliers.

    C’est là que j’ai commencé à me spécialiser et que je me suis mis à contrecarrer les idées reçues sur diverses atrocités hurlées à travers les réseaux de télévision et à la une des grands journaux. Ayant acquis une expertise à Chicago sur les omissions cyniques du parquet et de la police au sujet des meurtres en série commis par John Wayne Gacy, j’ai révélé les origines du meurtre inventé des bébés au Koweït en 1990 par des soldats irakiens, contesté le faux projet de « génocide » serbe en Kosovo en 1999 et contredit le programme fabriqué de bombe atomique prétendument en cours à Bagdad en 2002-2003. Pas exactement ce que j’imaginais dans mon élan de noblesse à Bretignolles, mais le métier du journalisme honnête n’est pas pour les suivistes.

    Et voilà que je viens de découvrir une fois de plus un livre bouleversant — celui-ci farouchement critique des prétextes de la guerre « humanitaire » — dont le sujet est un genre de docteur Rieux moderne. Ancien président de Médecins sans frontières, Rony Brauman a produit dans Guerres humanitaires ? Mensonges et intox, en conversation avec Régis Meyran, le texte essentiel pour comprendre à quel point le principe de la « guerre juste » contre un mal absolu, soutenu par son collègue Bernard Kouchner et par Bernard-Henri Lévy, a été tordu et déformé :

    « Ce qui frappe quand on regarde de près les guerres de Somalie, du Kosovo, d’Afghanistan et de Libye, c’est la force de la propagande, dès lors qu’elle s’enracine dans une matrice intellectuelle favorable…. Les « faits alternatifs » sont devenus un sujet de moquerie générale à la suite des déclarations de la conseillère de presse de Trump, mais on oublie qu’ils ont régné en maîtres pendant la guerre de Libye. »

    Étant donné le bombardement imaginaire par les forces de Kadhafi contre la population civile en Tripoli — un « crime » amplifié notamment par Al-Jazeera et BHL — et les« attaques systématiques et généralisées » jamais vérifiées à l’époque, il y a de quoi croire la déclaration de Brauman selon laquelle « la Libye, c’est notre guerre d’Irak à nous [les Français] ». Aujourd’hui — avec Nicolas Sarkozy mis en examen pour le possible financement de sa campagne électorale par Kadhafi en 2007 —, nous avons à nouveau de bonnes raisons de remettre en question les pieux arguments de 2011 en faveur du renversement du dictateur libyen.

    Toutefois, il est moins utile de condamner tel et tel politicien sans scrupules — les deux Bush, Tony Blair, Sarkozy, le couple Clinton, Obama — que de creuser plus loin afin de comprendre que l’idéologie de l’ingérence humanitaire n’est pas vertueuse en soi, y compris en Syrie. Le fait que l’on aurait dû arrêter Hitler en 1933, en 1936 ou en 1938 — ou que l’ONU renforcée par une alliance franco-américaine aurait pu empêcher le génocide au Rwanda — n’est pas une excuse pour la corruption intellectuelle qui nous mène si rapidement à l’accusation de crimes contre l’humanité suivie d’une violence militaire. Selon Brauman, « cette reductio ad Hitlerum relève plus de la rhétorique d’intimidation morale que de l’argumentation rationnelle ».

    C’est comme si le docteur Rieux était apparu dans le jardin à Bretignolles et m’avait saisi par le col : « Allez doucement, jeune homme. La “responsabilité de protéger” s’applique aussi bien à la protection de la vérité qu’à la protection des innocents. »

    Source : Le Devoir-Canada

    * John R. (Rick) MacArthur est le président et l’éditeur du magazine new-yorkais Harper’s Magazine. Il est également un journaliste et auteur primé. Sous sa direction, Harper’s Magazine a reçu vingt National Magazine Awards, la plus haute reconnaissance de l’industrie. Il est l’auteur de « Deuxième combat : la censure et la propagande dans la guerre du Golfe (1992, 2004) » et, plus récemment, de « L’illusion Obama (2012) ».                                                                                              Publié par Saoudi Abdelaziz

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/2018/04/les-lecons-de-camus.html

  • Le jour de la honte – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/03/le-jour-de-la-honte

    Le CRIF ou l’obligation pour les députés français d’être solidaires des crimes du gouvernement d’Israël

     De crainte que les médiacrates n’aient pas l’idée de vous en informer ni d’organiser des débats sur le sujet, nous donnons à lire ici un texte écrit sur du vécu. On y découvre comment dix députés, ceints de leur écharpe, menacés par une milice braillarde hurlant des slogans homophobes et des « Israël vaincra ! », ont quitté « la marche blanche » sur ordre de la police et sous le regard indifférent des hautes autorités, dont François de Rugy, président de l’Assemblée nationale.
    LGS

                                                         Quelle étrange semaine que celle-ci. Le jeudi 22, j’avais chaussé mes bottes de militant et je rechargeais ma batterie au contact des cheminots qui descendaient de la gare de l’Est. Le pays était à l’unisson. Le fond de l’air était social et le malaise s’épanchait à gros bouillons sur la place publique.

    Un jour plus tard, à Trèbes et Carcassonne, un épisode majeur de la tragédie du terrorisme bousculait de fond en comble le pays. Le même jour encore, un assassinat, déclaré antisémite par la justice, celui d’une vieille dame rescapée des camps nazis, mettait le pays en sidération.

    Pourtant, sitôt close la cérémonie des Invalides à la mémoire du Colonel Beltrame, la marche qui devait exprimer l’unité de la communauté républicaine fut déchirée par un particularisme communautariste arrogant et sans pudeur. Un chef communautaire, nommé Kalifat, ayant fulminé une interdiction de paraître à la marche, contre l’avis même de la famille, le ministre de l’intérieur ayant reproché à la LFI ses « péchés », toute dignité collective du système s’effondra. Dix députés en écharpes furent exfiltrés sur ordre de la police devant une milice braillarde dans l’indifférence des hautes autorités qui passaient devant la scène en détournant les yeux et en se bouchant les oreilles. À trois mètres fusaient pourtant les menaces, la violence et les injures sexistes. Jour de honte. Non pour nous, les élus de « la France insoumise ». Au contraire ! Venus à dix députés sur dix-sept, seuls sous l’outrage communautariste, nous avons honoré notre mandat républicain en répondant à l’appel que nous avions lancé avec tous les autres groupes parlemenatires de l‘Assemblée nationale.

    La honte est pour ceux qui nous ont abandonnés à la vindicte de la milice du CRIF. Les officiels, la police, le cabinet du ministre de l’Intérieur alerté depuis le matin à tous les étages de responsabilité, les hautes autorités morales gorgées de leur importance portant crète haute, bras dessus bras dessous dans la veulerie, laissant le drapeau être foulé aux pieds devant eux. La honte n’est même pas pour « la ligue de défense juive » non plus. Dans cette circonstance, elle défend à sa façon d’extrême droite traditionnelle et violente ce qu’elle défend tous les jours avec l’approbation des « institutions » communautaires juives et la bienveillante complicité des autorités de l’État. Elle avait annoncé son coup de force sur son site. Sur le terrain, elle maîtrisa de bout en bout son action comme si elle était certaine d’obtenir ce qu’elle voulait sans que nul ne s’y oppose : l’expulsion de la LFI et la réintégration dans le cortège des dirigeants du FN. Pourtant, nous étions dix députés en cortège et en écharpe bleu-blanc-rouge. En face, une quarantaine d’énergumènes vociférant des injures sexistes et des menaces sur nous et nos enfants. Mais c’est pourtant à nous qu’a été donné l’ordre de partir.

    Eh, vous autres, les parfumés, les bien notés, les « grandes consciences », les Ponce Pilate drapés dans vos toges de comédie, vous croyez peut-être que c’est là juste un incident de manif qui concerne « les extrêmes » comme vous le cancanez dans vos dîners en ville ? Ce jour-là, vous avez accepté que soient rompues des digues symboliques essentielles. Vous avez accepté que nous soyons mis dans le même sac que l’extrême droite. Vous avez accepté que les écharpes tricolores soient expulsées sur ordre des communautaristes. Vous avez cautionné le raisonnement de Kalifat : pour défendre la France, c’est-à-dire son unité nationale par-delà les confessions, il faut être solidaire de la politique d’un État étranger et des crimes de son gouvernement. Vous avez cautionné qu’une milice obtienne sous les injures, les menaces et les coups l’expulsion d’un groupe de l’Assemblée nationale en écharpe.

    La leçon doit être retenue et comprise au pied de la lettre. La blessure qu’elle a ouverte en moi ne cicatrisera pas de sitôt. Je ne demande pas que les lâches l’admettent. Leur opinion m’indiffère dorénavant davantage encore qu’hier. Je voudrais qu’ils comprennent quels chiens ils ont lâché. Entendez bien : ce flot que vous avez libéré ne fera pas le tri. Pour y échapper, vous serez poussés d’une abjection à l’autre puisque vous avez pris le chemin de la soumission au communautarisme. Bien sûr, j’ai la prudence de ne pas écrire davantage de ce que je pense quant au fond sur le danger qu’est pour la patrie républicaine ce type de communautarisme.

    Mais pour nous, la leçon doit être retenue. Ni écharpe, ni onction du suffrage universel, ni rien, ni personne ne nous protège de rien dans ce pays désormais. La bonne société adore nos paroles de paix et d’unité nationale mais elle nous hait si profondément qu’elle est prête à nous abandonner au premier groupuscule ethnique venu, se réclamant des intérêts d’un État étranger, écharpe tricolore ou pas. Je le dis sans oublier les personnes, les intellectuels, les journalistes et les amis de toutes sortes, de toute religion et de toutes convictions qui n’ont pas accepté cette honte et qui l’ont dit. Je ne parle pas de ceux qui ont attendu deux jours et des rappels à l’honneur pour le faire. Je parle du NPA, du rabbin Fahri, du journaliste Attal, de Gérard Miller, des militants de l’Union des étudiants juifs de France venus nous protéger de coups et de combien d’autres heureusement. Je parle de ceux du tout de suite, ceux qui étaient là non pour faire des phrases mais pour aller eux aussi au bout de leurs convictions. Je parle de Richard Ferrand, adversaire politique et président du Groupe « La République en Marche » mais qui a préféré quitter la marche plutôt que de cautionner par sa présence l’agression contre ses collègues.

    Ce jour-là, cette heure-là, tenant par le bras Danièle Obono et Clémentine Autain accablées d’injures les plus vulgaires, mes collègues du groupe parlementaire confrontés à une violence dont ils n’avaient jamais eu idée, scrutant du regard l’avis des plus vieux militants parmi nous, avec nos pauvres dix camarades de service d’ordre, je refusais de sortir de l’endroit où nous nous tenions, au rendez-vous donné par l’Assemblée nationale, en face du café « Le philosophe ». Je n’acceptais de partir, pour finir, que sur ordre des policiers inquiets pour eux-mêmes. Nous n’avons donc pas quitté la marche. Nous avons reçu l’ordre de la police de la quitter. Ce n’est pas du tout la même chose. La volonté d’une milice était donc plus forte pour ce groupe de la police nationale, d’ailleurs abandonnés par ses chefs, que le devoir de protéger des députés répondant à l’appel de l’Assemblée nationale.

    Nombreux sont ceux qui ont compris comme moi que le pire n’était pas le traitement qui nous était réservé quoiqu’il soit inacceptable. Mais monsieur Kalifat, le CRIF et son bras armé de la LDJ ont proclamé devant le pays une singularité communautaire radicale dont je doute qu’elle soit beaucoup appréciée par la masse du peuple français. Le peuple français, quelle que soit sa religion, ses « racines », et ainsi de suite comme on le dit dans la novlangue obscurantiste de notre temps, n’aime pas le sectarisme communautariste. Et encore moins l’allégeance de principe à un gouvernement étranger et à sa politique quelle qu’elle soit. Kalifat et la LDJ ont fait plus pour l’antisémitisme à cette occasion que des dizaines de basses besognes des vecteurs antisémites. Notre devoir reste entier : y faire échec. Non pour eux, mais pour nous.

    Ce pays est à nous, les républicains. Aucune secte communautaire ne doit y avoir le dernier mot. Quoiqu’en pense le CRIF et Kalifat, les personnes de religion ou de culture juive en France sont des citoyens de la République commune et sont unis par la loi commune à tous les autres Français. Ils ne doivent en être distingués d’aucune façon, sinon par le soin particulier dont on doit les entourer compte tenu des crimes que la superstition, le fanatisme religieux et le racisme leur ont fait endurer sur ce territoire depuis plus de 1 000 ans. La République n’accepte pas que leur soit attribué une mise à part, même par ses propres chefs communautaires : ils n’ont pas d’autre patrie, d’autres députés, d’autre gouvernement ni d’autre drapeau que celui du peuple français tout entier auquel ils participent. Il est interdit de les distinguer des autres personnes et à plus forte raison de les persécuter et molester à raison de leur religion ou de leurs mythes culturels identitaires.

    De cela, il ne faut démordre d’aucune façon. Ceci est l’essence de notre victoire de 1789. L’universalisme a vaincu en France. La France n’est pas une collection d’indigènes. Non parce que l’histoire n’en aurait pas produit mais parce que nous avons décidé qu’il en irait autrement.

    Dans ce moment où je me sens si mortifié par la face hideuse de mon pays que je viens de voir me cracher à la figure et m’insulter, la France des lâches et des violents, je lis pour me consoler de cette grande douleur les mots du dernier livre de Timothy Tackett sur les fêtes qui précédèrent le 14 juillet 1790. Le pays tout entier s’auto-organisait contre la pagaille résultant de l’effondrement de l’ancien régime et des ligues se formaient pour « fédérer » les actions. « Avec le temps, écrit Tackett, il y eut une évolution des motifs et de l’esprit de ces fédérations. L’accent fut mis non seulement sur le maintien de la loi et de l’ordre, mais aussi sur les expressions de fraternité et de dévotion partagée à la Patrie et à la Révolution en général. Des gardes nationaux se regroupèrent à Besançon en novembre, à Valence en janvier, en Anjou et en Bretagne en février. Dans ce dernier cas, ils déclarèrent “que désormais ils n’étaient ni bretons ni angevins, mais Français” ».

    Ici, le mot « Français » désigne l’appartenance commune à la seule « communauté commune » : celle de la loi qui s’applique à tous en pleine liberté. Peut-être ergotera-t-on et moquera-t-on une fois de plus sur mon adhésion à la religion républicaine qui anime ma vie et donne son sens à mon engagement. Chacun va sur le chemin commun avec son paquetage. Le mien en vaut d’autres, non ? Le chemin se fait en cheminant, il n’y a pas de République sans républicain, ni de courage sans courageux comme l’enseigne le geste du colonel Beltrame. En voyant de Rugy, président en papier mâché de l’Assemblée nationale, détourner la tête tandis qu’un de mes jeunes collègues lui lançait un appel du regard, j’ai reçu une rude blessure. Elle ne cicatrisera pas davantage que quelques autres des plus fondamentales qui m’ont construit comme homme et comme citoyen engagé. Je fais la part des choses. de Rugy est un tout petit bonhomme voué au parjure et aux coups bas comme le montre sa trajectoire politique. Mais je n’oublierai pas qui a foulé le drapeau, qui a laissé faire et pourquoi ces gens-là agissaient de cette manière.

    Deux jours plus tard, une armée de tueurs tiraient sur une foule sans défense en Palestine. Les injures et les menaces ne m’empêcheront pas de condamner ce crime, ceux qui l’ont ordonné, ceux qui l’ont commis et ceux qui se taisent.

    Jean-Luc MELENCHON
    (Lundi 2 avril 2018).

    Logo : La fête de la fédération, célébrée le 17 juillet 1790 (Crédits photo : Bibliothèque nationale de France).

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  • Du Sarkoprez au Sarkotrou ? - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
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    Il a fallu plus de dix ans pour que la justice s’invite enfin dans la vie de l’ex-président de la République…même si aujourd’hui, droit dans ses bottes, il affirme que tout ça n’est qu’un infâme tissu de mensonges.

    De l’eau a coulé sous les ponts depuis que j’ai publié un article sur la question, et, à l’instar de l’affaire Bettencourt, ils étaient nombreux à penser que l’affaire était enterrée.

    Surprise donc lorsque la garde à vue de l’intéressé a été décidée, avec les conséquences que l’on connait, et même si celui-ci a proposé sur TF1 un numéro d’illusionniste, qui n’a rien à envier à celui de Cahuzac, lors de sa prestation : « les yeux dans les yeux »…, il semble bien que certaines vérités sortent du puits.

    Pour bien comprendre, il faut rester dans les faits, et rien que dans les faits.

    Lors de son passage à TF1, Nicolas Sarközi a donc récemment affirmé que les documents produits étaient des faux… or, comme l’a expliqué Edwy Plenel sur l’antenne de France Inter le 22 mars 2018, ces documents ont été authentifiés et validés par la justice française.

    Essayons d’y voir plus clair.

    Tout avait peut-être commencé en 2007 lorsque Kadhafi, le « guide » libyen, faisait des pieds et des mains, et les yeux doux, à la France pour obtenir une centrale nucléaire afin d’obtenir une source énergétique supplémentaire…dans un pays pourtant très riche en énergie fossile.

    Mais qui a oublié que dès 1992 le ministère des affaires étrangères kazakh avait reçu un courrier provenant du leader libyen, lequel voulait créer la « première bombe nucléaire islamique » ? lien

    D’ailleurs, dès les années 70, s’il faut en croire Yves Girard, vice-président de Framatome, le futur Areva, Kadhafi a toujours voulu la bombe atomique, grâce à un réacteur genre Dimona, réacteur à basse température, destiné à « faire du dessalement d’eau de mer », réacteur alimenté en uranium naturel, dont on peut tirer du plutonium de qualité explosive. lien

    Il n’est donc plus question de « survie énergétique »…

    D’après Médiapart, généralement bien informé, il y a eu un échange téléphonique le 28 mai 2007 entre Kadhafi et Sarközi, dans lequel ce dernier lui aurait proposé de se doter d’énergie nucléaire… pourtant sur l’antenne de France Inter, le 17 avril 2012, l’ex-président français a assuré : « il n’a jamais été question de vendre une centrale à Mr Kadhafi ». lien

    Hélas pour l’ex-président français, sa déclaration « émouvante » est démentie par les faits.

    Il suffit de réécouter ses propos du 3 juillet 2008 : « je sais qu’il y a des gens et des pays qui se disent : n’est-ce pas un peu dangereux de proposer le nucléaire civil à des pays comme l’Algérie, les Emirats arabes unis…ou la Libye ? » ajoutant : « ce qui serait vraiment dangereux, ce serait de le leur refuser ». lien

    Il faut revoir cette déclaration à la lumière de l’accord de coopération pour le « développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire » signé une 1ère fois le 25 juillet 2007, puis confirmé le 8 juillet 2009, en faveur du ministre libyen des affaires européennes, Abdelaati Ibrahim el Obeidi.

    Voici ci-dessous les 2 photos de ce document.

    Un autre témoignage vient apporter de l’eau à ce moulin, c’est celui d’Anne Lauvergeon, laquelle était à l’époque la patronne d’Areva, expliquant que le projet franco libyen consistait à la mise en place d’un EPR, déclarant : « personne n’imagine trop une centrale nucléaire totalement dédiée à la dessalinisation. D’abord il y a des besoins d’électricité qui sont tels que ce ne serait pas véritablement optimal. Par contre, avoir un système ou une partie de la production est utilisée pour la dessalinisation et une partie en production d’électricité pour le pays, ça, c’est modèle sur lequel nous discutons avec d’autres pays de la région ». lien

    Le 11 décembre 2007, Libération publiait une enquête sur le sujet, évoquant les réticences du groupe nucléaire, lequel cherchait à faire trainer la signature en vue de la construction d’une centrale nucléaire en Libye, doutant de l’argument « dessalinisation », soupçonnant d’autres buts : « une telle usine de traitement de l’eau de mer n’a absolument pas besoin d’une centrale nucléaire pour fonctionner, surtout dans un pays dont le sous-sol regorge de pétrole et de gaz ». lien

    Malgré toutes ces preuves, Sarközi, droit dans ses bottes, continue d’affirmer : « entre ceux qui disent que monsieur Kadhafi a payé ma campagne et les autres qu’on voulait lui offrir une centrale nucléaire, est-ce que vous croyez vraiment que j’aurais fait tout cela, si tout ça était vrai ? »

    Sauf que les Inrockuptibles ont pu consulter des dossiers relatifs à l’affaire Kadhafi, lesquels décrivent que l’essentiel de l’affaire s’est soldé en 7 jours, en une succession de bluffs, loin du temps long de la raison diplomatique. Le sort des infirmières bulgares s’est joué sur des missiles français et une centrale nucléaire.

    Quelques mois après on se souvient que Kadhafi était venu planter sa tente bédouine dans les jardins de l’hôtel Marigny, non loin de l’Elysée, avec dans ses bagages une poignée de contrats, des promesses d’achat pour 14 Rafales, 21 Airbus, des contrats pour Vinci, Veolia, la centrale nucléaire, et 50 millions d’euros. lien

    Par la suite, les choses se sont gâtées entre le président français, et le chef Libyen, suite à une fronde menée par Rama Yade, finalement la Libye n’achètera rien, évoquant une arnaque…et la situation se dégradera encore plus lorsque Sarközi soutiendra plus tard le CNT (Conseil National de Transition), lequel veut démettre le dictateur libyen.

    Pas surprenant dès lors que le 16 mars 2011, l’un des fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, numéro 2 de l’état, interrogé par Riad Muasses, journaliste à Euronews, déclarait : « tout d’abord il faut que Sarközi rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne présidentielle. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l’on demande à ce clown, c’est de rendre l’argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide pour qu’il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus ». lien

    Il attend encore d’être entendu par la justice. lien

    Ce qui confirme la déclaration qu’avait fait le dictateur libyen le 10 mars 2011, menaçant de « révéler un grave secret qui entraînera la chute de Sarközi », ce qui a été confirmé par l’agence officielle libyenne Jana. lien

    Ceci explique peut-être la décision prise 3 jours après par le président français de lancer 8 bombardiers Rafale avec leurs bombes sur l’armée de Kadhafi… on connait la suite.

    Kadhafi sera tué, un certain 20 octobre 2011 : il aurait été capturé vivant, et les versions sont nombreuses : d’après l’ONG Human Right Watch, il aurait été passé à tabac, et aurait succombé à ses blessures, chargé dans une ambulance alors qu’il semblait sans vie… d’autres sources disent qu’il était encore vivant dans l’ambulance, et que celle-ci aurait été attaquée par des miliciens (lien), comme le montre cette vidéo.

    Pourtant, s’il faut en croire Morice qui s’exprimait dans les colonnes d’Agoravox, la décision du dernier carré de fidèles au leader libyen, fuyant les bombardements, avait été prise de partir vers le sud, avec 45 véhicules, dans lesquels s’étaient entassés près de 200 combattants.

    Il y eut tout d’abord un drone américain qui, tirant un missile, mit 3 voitures sur le flanc… et à 11 h du matin, des avions français attaquaient, larguant 2 bombes au milieu du groupe en fuite, faisant un carnage, blessant Kadhafi, lequel, ne pouvant plus se déplacer se cacha dans un égout, avant d’en être extrait pour être finalement lynché. lien

    Auparavant, Le 1er mai 2011, c’était l’un des fils du « guide » Libyen qui trouvait la mort, suite à un raid de l’Otan. lien

    Petit à petit, toutes les preuves du don des 50 millions s’envolent, sauf qu’il en reste encore quelques-unes s’il faut en croire les derniers rebondissements.

    Il y a Abdallah al Senoussi, ex-chef des services secrets libyens, surnommé « la boite noire de Kadhafi », beau-frère de ce dernier, qui détient les preuves du financement de la campagne présidentielle française, et fut arrêté en Mauritanie le 16 mars 2012, et dont la France demanda en vain l’extradition. lien

    Il a été remis aux dirigeants libyens du CNT, purge ses jours en prison à Tripoli, et, interrogé par la justice, il affirme qu’il y a eu un « pacte de corruption », conclu en 2005 dans un hôtel de Tripoli, entre Sarközi, et lui-même.

    Selon Ziad Takieddine, il s’agissait d’effacer le mandat d’arrêt international qui visait Al Senoussi, condamné par contumace par la France, dans l’affaire de l’attentat du DC10 d’UTA, au Niger, en 1989. lien

    C’est ce même Takieddine qui, questionné par la justice, affirmait avoir remis à Claude Guéant, puis à Nicolas Sarközi, alors ministre de l’intérieur, 5 millions d’euros en liquide, provenant de Tripoli. lien

    La justice fera-t-elle toute la vérité sur cette affaire pestilentielle ? L’avenir nous le dira, car pour l’instant, les témoins éventuels tombent comme des mouches : on a vu que l’un des fils du leader libyen avait péri le 1 mai 2011, (lien) Béchir Saleh, l’ex-trésorier du dictateur a été blessé par balle à Johannesburg, et l’intermédiaire Alexandre Djouhri a été placé en coma artificiel, après une « attaque cardiaque »…quand à l’ex-ministre libyen du pétrole, il s’est noyé dans le Danube, à Vienne. . lien

    Ça ne peut être bien sur que des coïncidences…

    Comme dit mon vieil ami africain : « bouche de miel, cœur de fiel ».

    L’image illustrant l’article vient de ripostelaique.com

    Merci aux internautes de leur aide précieuse

    Olivier Cabanel

    Articles anciens

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    Allo, j’écoute

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    Les dessous sales du Karachigate

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    Garçon ! L’addition !

    Les folies de Mr Blabla

    L’orchestre jouait une valse

    Allo, j’écoute

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    Main basse sur la République

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    La stratégie du toc

    Les vessies pour des lanternes

    Apprenez le « parler creux »

    L’Attila de la République

    Un bonimenteur

    Sarko…verdose

    Pourquoi Sarközi a perdu                                                                                                                                              

    par olivier cabanel (son site) 
    mardi 27 mars 2018
     https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/du-sarkoprez-au-sarkotrou-202745

  • Interdire le salafisme, disent-ils - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/03/interdire-le-salafisme-disent-ils.html

    Le dernier crime commis par un terroriste présumé [mais assassin en tout état de cause] à Trèbes, une petite commune près de Carcassonne, a ravivé les polémiques sur la « radicalisation » et le salafisme dont certains demandent l’interdiction parce qu’il fournirait l’idéologie par laquelle les criminels justifieraient leurs actes.

    Je ne vais pas me lancer dans une discussion théorique, ni sur la « radicalisation », ni sur le salafisme. Par contre, j’entends bien qu’on nous dit que ces criminels, qualifiés de terroristes, agissent au nom ou se revendiquent de l’organisation Etat Islamique ou Daesh.

    Le terme salafisme renvoie à différents courants de la pensée islamique dont le point commun est de prôner un retour à ce que serait « l’Islam des origines ».  Personnellement, je ne vois pas trop le rapport entre maintes expressions du salafisme, et encore moins les Frères Musulmans qui appartiennent à un courant différent, et Daesh.

    Pour ce qu’on peut en savoir, Daesh est une organisation dont les adhérents se situent plutôt dans le sillage du wahhabisme, la doctrine salafiste en vigueur en Arabie Saoudite. Les financements de Daesh, et d’autres organisations du même genre actives en Syrie, en provenance d’Arabie Saoudite n’ont pu échapper à personne hormis ceux qui font des affaires avec la monarchie des Saoud.

    Ces derniers sont en gros les mêmes, comme par exemple l’ancien premier ministre français Manuel Valls, qui pointent du doigt avec insistance le salafisme qu’ils accuseraient presque de tous les maux. M. Valls est même allé jusqu’à suggérer l’interdiction du salafisme, une demande également formulée par Nicolas Dupont-Aignan, celui qui avait fait alliance avec le front National entre les deux tours du dernier scrutin présidentiel… Dans un esprit semblable, Mme Le Pen propose de faire « la guerre au salafisme« .

    C’est pourtant bien le salafisme wahhabite, dans sa version d’exportation et pro-active, qui anime la plupart des terroristes « islamiques » ou « islamistes » comme on voudra.

    En ce qui concerne les différents attentats perpétrés en France, on aimerait quand même en savoir un peu plus sur l’état d’avancement des enquêtes qui portent toutes sur des délinquants connusauparavant des services de police. Des personnes par ailleurs le plus souvent peu instruites et donc peu susceptibles d’assimiler une doctrine quelque peu élaborée. Parce que l’affirmation salafiste d’un retour aux origines est à la fois le point d’arrivée et de départ d’un cheminement intellectuel et spirituel.

    Mais pourquoi donc ce wahhabisme, à priori à usage unique pour les gens de la péninsule arabique, s’est-il propagé dans différents pays arabes et musulmans, voire même, de manière marginale, dans des communautés musulmanes en Occident ?

    Le prince héritier Mohammed bin Salman, nouvel « homme fort » de la monarchie saoudienne a répondu clairement à la question dans un entretien accordé le 22 mars dernier au Washington Post alors qu’il était en visite officielle dans la capitale des Etats Unis.

    Interrogé sur le financement de la diffusion par l’Arabie Saoudite du wahhabisme, la foi qui est dominante dans le royaume et que certains ont accusé d’être une source du terrorisme dans le monde, Mohammed a répondu que les investissements pour financer des mosquées et des écoles religieuses [madrassat] à l’étranger avaient leur origine dans la Guerre Froide quand les alliés [c’est-à-dire les puissances occidentales : Etats Unis, France et Royaume Uni principalement, NdT] demandèrent à l’Arabie Saoudite d’utiliser ses ressources pour empêcher l’Union Soviétique de prendre pied dans les pays musulmans.

    Les gouvernements saoudiens successifs ont perdu de vue cette entreprise, dit-il, et maintenant « nous devons tout reprendre. » Les subventions viennent maintenant largement de « fondations » établies en Arabie Saoudite, dit-il, plutôt que du gouvernement.

       

    Octobre 2015 : Manuel Valls et le prince Mohammed bin Salman à Riyad

     

    Malgré cette franche déclaration, inutile d’espérer voir le gouvernement français ou d’autres membres de la nomenklatura hexagonale dénoncer directement la responsabilité de Riyad dans la promotion d’une idéologie violente. Cette relation est pourtant connue, énoncée dans les médias et même constatée par le Parlement Européen en 2013. Sans conséquence aucune, pas même symbolique, pour la monarchie saoudienne.

    Novembre 2017 : Emmanuel Macron et le prince Mohammed bin Salman à Riyad

    Normal, puisque les puissances occidentales, celles-là mêmes qui vont jusqu’à faire la guerre pour répandre l’esprit des Lumières, sont aussi responsables de cet état de fait ainsi que l’a rappelé le prince héritier d’Arabie ; et que l’Arabie Saoudite est un gros pourvoyeur de contrats civils et militaires pour les industries des grandes puissances occidentales.

    https://mounadil.wordpress.com/2018/03/28/interdire-le-salafisme-disent-ils

  • Des docteurs ont restauré la vue de deux personnes dans une première mondiale incroyable – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/03/24/des-docteurs-ont-restaure-la-vue-de-deux-personnes-dans-une-

    Des médecins britanniques ont utilisé avec succès des cellules souches pour réparer le tissu dégénératif à l’arrière des yeux de deux patients dans une première mondiale, annulant de facto la perte de leur vision.

    On espère maintenant qu’une forme abordable de cette thérapie pourrait être offerte au Royaume-Uni au cours des cinq prochaines années, ouvrant la voie à plus d’un demi-million de personnes au Royaume-Uni et à des millions d’autres dans le monde entier pour que leur vision altérée soit rétablie.

    Les deux patients âgés mentionnés (dans une étude de cas récemment publiée) souffraient d’une condition appelée dégénérescence maculaire – une condition liée à l’âge de la rétine qui est responsable d’environ la moitié de tous les cas de cécité.

    En termes simples, la maladie implique une dégradation de la couche cellulaire derrière les bâtonnets et les cônes photosensibles formant la rétine de l’œil.

    Cette couche de tissu, appelée épithélium pigmentaire rétinien, aide à transporter les nutriments dans la couche externe de la rétine et à éliminer les déchets ; sa perte entraîne l’accumulation de matériaux qui tuent lentement les cellules environnantes.

    Au fil du temps, cette dégénérescence constante peut se transformer graduellement en une tache aveugle qui interfère avec la vision d’une personne.

    Les causes fondamentales de l’échec de la couche cellulaire ne sont pas très claires, mais le risque de contracter la maladie augmente considérablement chez les personnes de plus de 50 ans.

    Bien que de petite taille, la position des taches aveugles tombe sur une zone minuscule appelée la macula – une zone de tissu qui capte la plupart des détails de ce que nous recherchons.

    Cela exclut la lecture, la télévision ou même la reconnaissance des visages.

    Pour Douglas Waters, âgé de 86 ans, l’un des bénéficiaires de la thérapie, la condition signifiait perdre la moitié de son champ de vision.

    “Dans les mois qui ont précédé l’opération, ma vue était vraiment mauvaise et je ne pouvais rien voir de l’œil droit”, a déclaré James Gallagher au correspondant de la BBC pour la santé et les sciences.

    Il existe des traitements pour les formes les plus sévères de dégénérescence maculaire, mais ils peuvent impliquer des injections fréquentes dans l’œil, ce qui, nous pouvons tous en convenir, n’est pas exactement un concept agréable.

    Douglas Waters était l’un des deux patients à subir une intervention chirurgicale il y a un an, où un patch de cellules souches embryonnaires spécialement conçues, d’une épaisseur de 40 microns et d’une largeur de 4 millimètres sur 6 millimètres, a été inséré dans la rétine.

    Ces cellules n’ont pas seulement été cultivées pour répliquer les diverses cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien, elles ont été enduites d’un composé synthétique qui les ont aidées à bien adhérer.

    Une étude de cas de suivi de 12 mois sur les progrès des patients a révélé que les deux patients présentaient des améliorations significatives.

    Bien que les cellules transplantées n’étaient pas un substitut parfait, avec quelques petits signes de rejet causant une propagation inégale des cellules, elles semblaient relativement saines.

    Les deux patients ont également fait état d’une amélioration de leur vision, ce qui est vraiment là où tout ça devient important.

    “C’est brillant ce que l’équipe a fait et je me sens si chanceux d’avoir retrouvé la vue”, a déclaré Waters à la BBC, affirmant qu’il pouvait maintenant lire le journal.

    Une surveillance plus poussée contre le rejet et les changements cancéreux dans les cellules permettra également de s’assurer que la procédure est aussi sûre et efficace que possible.

    L’équipe de recherche a la permission, à ce stade des essais cliniques, de tester la procédure sur huit autres receveurs.

    Si tout continue à bien se dérouler, la procédure pourrait bientôt être plus largement disponible.

    “Nous espérons que cela mènera à une thérapie abordable qui pourrait être mise à la disposition des patients du NHS dans les cinq prochaines années”, a déclaré Pete Coffey, ophtalmologiste de l’Institut d’ophtalmologie du University College of London pour la BBC.

    L’avenir nous dira ce que cela signifiera pour les quelque 100 millions de personnes dans le monde qui seront confrontées à une dégénérescence maculaire liée à l’âge.

    Une autre thérapie prometteuse testée l’année dernière a utilisé un virus artificiel injecté dans l’œil pour ralentir et même inverser les effets de la maladie, mais il semble que l’immunité du patient soit affectée chez certains des patients.

    Bien que la procédure soit plus invasive, les cellules souches pourraient être la voie à suivre.

    Nous ne pouvons qu’espérer que Doug Waters soit le premier d’une longue liste à obtenir un nouveau souffle sur la vue.

    Cette recherche a été publiée dans Nature Biotechnology.

    Source : Science Alert, le 21 mars 2018 – Traduction Nouvelordremondial.cc                                                                                           https://www.nouvelordremondial.cc/2018/03/24/des-docteurs-ont-restaure-la-vue-de-deux-personnes-dans-une-premi