salim sellami

La liberté d’expression n’a jamais été la l’expression de la liberté

  • LE PEUPLE MAÎTRE DE SON DESTIN – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

    Après avoir trompé l’opinion dès son arrivée au pouvoir en 1999, en se prévalant faussement d’être l’artisan de la paix retrouvée, alors que cinq ans plus tôt le pays était ravagé, Bouteflika avait refusé l’offre des militaires de prendre les rênes du pays pour aller se planquer chez ses amis des Emirats dans le confort douillet des palais.

    A son intronisation, Bouteflika, allergique à la démocratie, avait promis la grandeur et la dignité au peuple. Mais il a fait tout le contraire. Puis, fidèle à sa vocation, il a manœuvré, rusé, s’entourant de coteries serviles pour l’accompagner dans sa catastrophique gestion, où la prédation, la rapine, l’absence de contrôle et surtout l’impunité ont fini d’achever la ruine d’un pays tant au plan économique, social que moral. Mais le complot est son sport favori depuis sa jeunesse, dixit le regretté Saad Dahleb, ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA.

    « Maître en intrigues et au double jeu » (in Mission accomplie) de Saad Dahleb 1989. Par ailleurs, il est écrit qu’en décembre 1961, alors que la guerre n’était pas finie et que l’OAS appliquait la politique de la terre brûlée, Bouteflika est missionné par Boumediène pour contacter Ben Bella en prison (château d’Aulnay) à Paris, pour le convaincre de faire un coup d’Etat au GPRA et de prendre les rênes du pouvoir. Bouteflika était parti sous un nom d’emprunt, « Boukharta », avec un passeport marocain bénéficiant de la complicité des services aussi bien marocains que français (In La diplomatie algérienne de la guerre d’indépendance, Abdelkader Bousselham, 2015).

    Aujourd’hui, Bouteflika n’est pas parti sans laisser ses traces à travers une Constitution piégée, qu’il a laissée comme une bombe à retardement et que les résidus de son régime s’acharnent à appliquer scrupuleusement. Qu’est-ce qui explique cet empressement soudain à défendre la Constitution ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait lorsque Bouteflika, au mépris de la Constitution et des candidats, a unilatéralement annulé l’élection présidentielle du 19 avril ? Et ce n’est pas là la seule transgression de sa part du texte fondamental de la nation. Pourquoi le peuple a-t-il marché pour la 8e fois ?

    Chat échaudé craint l’eau froide, le peuple vacciné est bien imprégné des gouvernances factices si décriées. Il marche pour dire son refus du fait accompli et d’être dirigé par des lieutenants du Président démissionnaire. Du bouteflkisme sans Bouteflika ! Vendredi, les barrages filtrants et l’impressionnant dispositif de sécurité n’ont pas eu raison des milliers de marcheurs toujours aussi déterminés. Nous avons été fascinés et désarçonnés par leur vitalité, tous sexes et âges confondus.

    Il fallait les côtoyer pour vivre l’éclat de leur regard, le cuivre de leur voix, les larmes dans leurs trémolos pour crier leur colère et leur espérance. Il faut dire que le génie de notre peuple a su trouver dans les générations futures le ressort d’une nouvelle vocation, celle d’aborder un monde neuf à reconstruire.

    Ce que l’on retiendra à travers les slogans, c’est que les manifestants ne sauraient imaginer que les décideurs actuels non représentatifs puissent constituer un gage de sincérité et de stabilité dès lors qu’ils sont à l’origine de la décomposition des mœurs, de l’économie, de la société et de la vie tout court. Pourquoi les marcheurs visent-ils les 4B, Bedoui, Bensalah, Belaiz et Bouchareb, garde rapprochée de l’ex-Président ? Bedoui n’a-t-il pas été l’architecte de la fraude à grande échelle et celui de la répression ?

    Des manifestants ont rappelé le douloureux souvenir des résidentes en médecine arrêtées et brutalisées comme des délinquantes, entassées comme des sardines dans des fourgons à Alger et d’autres jetées sur l’autoroute, à des dizaines de kilomètres avec tous les risques encourus par des femmes seules en pleine nature ! Un acte odieux passible des tribunaux, indigne et abject. Tout simplement parce qu’elles réclamaient leurs droits ! Et c’est ce même Bedoui qui est appelé à reproduire le système en y mettant sûrement plus de zèle en sa qualité de Premier ministre. Pour mieux appréhender la situation actuelle qui confine au vaudeville.

    Le pdg de Sonatrach, faisant partie du cercle corrompu et corrupteur du clan présidentiel, a fait convoquer le président fraîchement désigné du Mouloudia d’Alger, le Dr Zoubir Bachi, pour lui dire sans rire : « J’ai reçu une injonction d’en haut pour te destituer et mettre à ta place Omar Ghrib. » Interloqué, Bachi le médecin, l’ancien capitaine probe et honnête, a eu cette réponse cinglante : « En haut, il n’y a que le bon Dieu », sans en rajouter en se fiant à son éducation, à sa culture et à son sang-froid. De qui le PDG de Sonatrach a-t-il reçu l’ordre ? Sans doute de celui qui l’a nommé. On pensait qu’il n’était plus en exercice ! Et voilà qu’il fait les heures supplémentaires…

    Ces indus occupants peuvent-ils éhontément tourner le dos à la volonté du peuple souverain qui plébiscite, tous les vendredis, la liberté, la démocratie et l’avènement d’une IIe République ? Basta de ce système périmé et mortifère. Le peuple veut renouer avec la vie…

    HAMID TAHRI

    El Watan 14 avril 2019

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  • Manifestations pour un changement de régime : Quels scénarios pour une sortie de crise ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/31/manifestations-pour-un-changement-de-regime-quels-scenarios-

    Le chef d’état-major, le général de corps d’armée, vice-ministre de la Défense nationale est depuis mardi dernier dans l’œil du cyclone. « Il doit partir ! » ont scandé vendredi dernier marcheurs et nombreux autres milieux. 

    Une telle revendication est une suite évidente de toutes celles exprimées depuis 6 vendredis consécutifs. Elle devait être au centre dans tout ce que le mouvement populaire met en avant depuis son soulèvement contre le pouvoir en place. Elle devait apparaître en même temps que celles revendiquant le « départ immédiat de Bouteflika », « système dégage ! » et « irouhou gaâ ! ». Il fallait juste attendre que le chef d’état-majeur s’implique officiellement et publiquement dans la gestion de la crise politique du pays pour être pris au piège. Les appels incessants à une intervention de l’armée pour faire partir le pouvoir en place étaient certainement pour le pousser à le faire en vue de le pointer directement du doigt au même titre que le président de la République. Prévoir de le faire tomber des hauts des Tagarins n’est pas une chose nouvelle. Il est clair qu’elle était inscrite sur la feuille de route des hommes de l’ombre au même titre que la gronde de la rue. Mais sa mise en évidence attendait le moindre faux pas que Gaïd Salah allait faire. Sa « proposition » du recours à l’article 102 en a été un. L’appel à sa chute est devenu public depuis quelques jours. Le slogan est tout trouvé. « Bouteflika rayah, rayah, edi maâk Gaïd Salah ! » scandait vendredi dernier des marcheurs et des voix bien éclairées. 

    Reste à savoir comment Gaïd sera-t-il « cueilli ». Une petite polémique a tout de suite levé le doute sur le procédé. Dès qu’elle a été exprimée par des politiques, la demande de son limogeage a été jugée « étonnante » par des observateurs avertis. « Mais qui doit limoger le chef d’état-major, le président que la rue veut limoger ? » ont-ils interrogé jeudi dernier. La parade est trouvée. « Ce sont les militaires qui doivent eux-mêmes le faire partir, d’ailleurs ils ne l’aiment pas », soutiennent des voix proches des anciens responsables des services secrets. Le verdict devrait être sans appel au regard de sa préparation bien réfléchie par ceux qui connaissent depuis longtemps les rouages du système. 

    (Re)déploiement des wilayas historiques 

    Il est demandé « aux troupes » de se révolter contre leur chef. A l’intervention militaire dans le champ politique décidée par Gaïd et qui a l’air d’un coup d’Etat à blanc contre le président de la République, il est apposé l’exigence d’un putsch à l’intérieur même de l’institution militaire pour le faire partir. C’est l’implosion des rangs qui est recherchée alors que jusque-là ils sont en principe unis face aux dangers des frontières. Des voix le réclament publiquement depuis jeudi dernier. « Bouteflika et Gaïd doivent partir, ce sont les deux piliers du système », plaident-elles. 

    Les pièces du puzzle recherché sont ainsi placées au fur et à mesure que la rue marche. Le scénario de faire chuter le pouvoir en place n’est cependant pas totalement dévoilé. Reste la réponse définitive qui doit être donnée à la question « à qui remettre les clefs du pays s’ils doivent tous partir (irouhou gaâ) ? » Aux quelques noms de personnalités qui ont été avancés dès les premières marches pour prendre les commandes du pays, il est susurré depuis peu mais non encore au grand jour, celui de Abdelghani Hamel, l’ex-directeur général de la sûreté nationale limogé en mai dernier par Bouteflika dès l’éclatement de l’affaire El Bouchi ou les 701 kg de cocaïne. Depuis ses déclarations fracassantes sur la gestion de cette affaire et surtout sa phrase « celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre », Hamel s’est imposé le silence. Aujourd’hui, des officines des services avancent que son nom figure parmi ceux qui doivent revenir « pour assainir les lieux ». D’autant que, selon eux, « il fait partie de ceux qui ont des revanches à prendre sur le pouvoir en place ». Mais il n’est pas question de le placer avant Zeroual ou autres personnalités qui sont proches à l’ancien président de la République de par son positionnement passé et présent. Il est fait état d’alliances « étroites » entre wilayas historiques qui ne pouvaient se faire il y a à peine quelques années ou même durant la guerre de libération nationale pour des raisons évidentes de leadership. 

    Recompositions des pouvoirs anciens 

    Un casting minutieux est entrepris en parallèle des joyeux « Silmia !Silmia !(pacifique) » qui sont clamés par la rue depuis le 22 février dernier. Il est fait en sorte que tout soit bien synchronisé pour que la chute programmée des gouvernants intervienne au moment jugé opportun par ses concepteurs. Des restructurations sont menées sur la base de recompositions de pouvoirs anciens. De nouveaux visages devraient apparaître pour faire croire au changement sans qu’il ne se produise véritablement. Il est certain que ce ne sont pas des incultes des manœuvres tactiques qui planifient l’exécution d’un tel scénario. L’enchaînement des revendications, leur cohérence et leur profondeur sont trop bien faits pour être une simple œuvre d’une rue dont la majorité sort pour se retrouver dans une ambiance festive. C’est cet air de « liberté » qui en dessine chaque vendredi les différentes phases. Scénario qui ne peut avoir été monté sur un coup de tête d’un ras-le-bol populaire. 

    L’on se demande comment le clan présidentiel et le chef d’état-major n’ont-ils rien vu venir de la programmation de leur chute alors qu’il est affirmé par des sources du renseignement qui leur sont proches qu’ils avaient reçu il y a plus d’une année des rapports détaillés prévoyant de fortes protestations populaires. Services de renseignement, police militaire, gendarmerie nationale ont, selon ces sources, tous tiré la sonnette d’alarme mais le clan Bouteflika a fait la sourde oreille. Il importe peu de savoir aujourd’hui si une telle attitude résulte de la prétention ou de l’ignorance, la chute est bien organisée. Elle concerne en premier un homme que la maladie ronge depuis plusieurs années. Ainsi affaibli physiquement, son départ ne devrait se faire en principe ni par la force des bras ni par celle de la violence. L’Algérie aura tout à gagner à observer la sérénité loin des haines dévastatrices comme celles qui ont marqué les années 90 où près de 200.000 de ses enfants avaient péri. « Mais il faut bien que des têtes tombent et que les marches s’arrêtent », nous disent des anciens responsables. Tout dépendra de l’entêtement des antagonistes en faction, les uns pour garder le pouvoir et les autres -tapis dans l’ombre- pour le récupérer quelques années après en avoir été éjectés. 

    par Ghania Oukazi

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5274960

  • TRÊVE DE NIFAQ BOULITIQUE ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/29/treve-de-nifaq-boulitique

    N’étant pas un adepte du nifaq boulitique, des manipulations bassement politiciennes

    Nous entendons certaines voix appeler à ne pas s’attaquer politiquement à l’armée ? Qui s’est attaqué à cette institution qui est celle de la République et de la Nation ?

    Ne confondons pas institution militaire et oligarchie militaro-financière.
    Oui, c’est l’oligarchie militaro-financière (terme dont la paternité revient à notre frère Si Hocine Aït Ahmed, Rahimahu Allah) qui détient le pouvoir réel. Et c’est elle qui fait et défait les « Présidents ». Cette oligarchie est constituée d’une poignée d’officiers corrompus en activité et certains en retraite associés à des « magnats » de l’argent sale (certains connus et d’autres plus puissants, inconnus du public). Elle a prospéré plus particulièrement durant la « sale guerre » contre le peuple et détient pratiquement tous les rouages de l’économie et plus particulièrement de l’Import. 

    C’est cette oligarchie militaro-financière qui a démis Bendjedid et a intronisé Boudiaf, puis Zeroual et Bouteflika.

    Tout comme il serait malhonnête de dire que le pouvoir réel était entre les mains de Bouteflika et de son frère Saïd. 
    Les services de l’action psychologique de cette oligarchie ont, durant longtemps trompé l’opinion publique en distillant via leurs agents-journaleux, cette propagande. 

    Bouteflika (dont on connait le goût immodéré du pouvoir) et sa fratrie, ont été utilisés comme vitrine par ceux qui l’ont ramené, pour permettre à cette oligarchie de piller en toute quiétude les ressources de ce pays avant « d’essuyer le couteau » sur eux, en cette période de révolution populaire. Cela ne signifie pas que le Président désigné n’a pas profité de son pouvoir apparent pour servir ses proches et ses soutiens (éphémères).
    Cinq semaines de marches de plus de 20 millions d’Algérien(ne)s n’ont pas fait broncher le pouvoir apparent et ses appareils.

    Il a suffi d’un discours de quelques minutes d’un chef d’Etat-Major qui n’était pas habilité théoriquement à s’immiscer dans les affaires politiques, pour tout faire basculer !

    Que signifie tout cela ?

    Que la résistance pacifique du peuple qui n’a pas faibli d’un iota, menaçait les privilèges de cette oligarchie. Il fallait actionner le fameux article 102 pour sauver le régime au détriment de la Patrie.
    Pourquoi ne l’a -telle pas actionné en 2013, lors du grave AVC du président désigné ? Car à l’époque, elle pensait avoir anesthésié le peuple !
    Ne soyons pas dupes et hypocrites et disons la vérité à notre Peuple qui nous a montré le chemin de la libération.

    Salah-Eddine SIDHOUM.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/28/treve-de-nifaq-boulitique

  • Peut-on noyer un peuple tsunamique ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/27/peut-on-noyer-un-peuple-tsunamique

    Post mortem un corps secrète la vermine qui le ronge ; durant le processus de putréfaction celle-ci prospère et se renforce tant que qu’elle trouve dans le corps de quoi s’alimenter. Elle cesse de vivre quand le dernier ligament a été grignoté. Délié le squelette finira alors par se désarticuler et fatalement par s’écrouler. 

    Le titre de cette réflexion ne renvoie pas aux « harragas » ni à « bahr ettofan » du regretté Med El Badji. Non ! C’est d’un tout autre type de noyade qu’il est question. Celle dont use, par immersion ou submersion, un système à la traine de l’histoire pour étendre sa toile, s’interdisant plus d’un demi-siècle durant de s’inscrire dans le sillage de la dynamique du processus universel de démocratisation de la vie politique. Ce n’est pas une fatalité de l’histoire mais le résultat d’une volonté délibérée d’une force organisée, insaisissable, qui a pris en otage la dite histoire, ne lâchant la bride que pour mieux la ramener à soi. 

    La peur de n’en point maîtriser son impétueux mouvement lui fait craindre pour sa propre survie en tant qu’organisme de reproduction d’un mode de domination. Incapable d’admettre que tout a une fin, il est convaincu que le secret de l’éternité est dans la fuite en avant, optant pour cela de s’aligner sur une logique de marathonien, dédaignant celle du relayeur. Ceux qui pensent que cette force érigée en système va délibérément passer le « témoin » ignorent son principe fondateur (soif du pouvoir) et les pratiques sur lesquelles il a assis sa perpétuité, à savoir : L’étouffement, l’altération de l’authentique par le faux et le chantage, la saturation et la pollution de la scène politique par le noyautage, le brouillage jusqu’à ne plus distinguer qui est qui, la « récup » et la « manip », le retournement, la stérilisation du champs politique. Le tout par l’usage de la ruse, la corruption et la violence chaque fois que de besoin. Soit tout un arsenal d’armes de plus en plus sophistiquées, de mafieuseries inaugurées durant la guerre de libération, confirmées à l’été 1962 et constamment mises au jour. Un modèle de « gestion » de la société si pernicieux qu’il donne à croire qu’il s’est autonomisé en mode de pilotage automatique, faisant dire à un responsable syndical que la prochaine présidentielle ne sera qu’une formalité. Annihilant tout obstacle d’où qu’il vienne il a fait de la politique l’art de l’impossible pour autrui, lui interdisant de comprendre et analyser ce qu’il se passe. Un embrouillamini tel qu’aucun esprit sain ne peut poser les termes même de l’énoncé du problème. De là à avoir accès aux éléments de la solution… 

    Bien assis sur ses certitudes, il pensait avoir tout verrouillé. Mais voilà qu’aujourd’hui il est pris de court face à un tsunami. Il n’est pas le seul à être surpris par une telle insurrection citoyenne, autant par son ampleur que par sa forme. Un véritable miracle pour beaucoup d’observateurs qui donnera ultérieurement bien des thèmes de réflexion aux sociologues politologues et autres chercheurs. Car il s’agit d’un appel au changement qui vient d’ailleurs, de là où personne ne l’attendait, de là où on n’est pas sensé parler de politique. Une lame de fond, qui a gagné tout le pays sous la houlette d’une jeunesse qui se contre fiche du passé et des subtilités du langage qu’elle résume en un seul mot : « dégage ». Mais le système en a vu d’autres et cette réflexion est destinée à précisément à mettre en garde quiconque s’aviserait de sous-estimer sa capacité de nuisance et sa « science » à contourner les obstacles. Il est en effet judicieux de rappeler quelques faits de l’histoire pour ne pas avoir à les revivre, pour éviter qu’un miracle ne devienne mirage.On se contentera ici des expériences subies par les moudjahidine, certains partis politiques et certains journaux. 

    D’abord les anciens Moudjahidine 

    Ils étaient quelques milliers de vrais Moudjahidine à l’indépendance, les rares braves que « Fafa » n’avait pas exterminés avec ses opérations jumelles, pierres précieuses et autres rosseries du diabolique plan Challe. Leur sacrifice a été immense et il était impensable, hérétique, d’imaginer que le maquis et la Fédération de France s’accommoderaient de la dérive du « bateau Algérie ». Leur présence rassurait car leur passé et leur légitimité parlaient pour eux et les rendaient incontournables. Qu’à cela ne tienne, se dirent alors leurs antonymes, planqués durant la guerre mais en embuscade si tôt le cessé le feu décrété. Sous les coups de boutoir de ces combattants des vingt cinquième heures (Djamila Bouhired dixit), en quelques années d’un travail de sape, le rempart des vrais moudjahidine devint passerelle, leur vigilance contournée, leur voix étouffée, leur légende galvaudée. Leur propre congrégation devint par accrétion une vulgaire boursouflure, une agglomération dominée par des faussaires, « auréolés » de complaisantes attestations communales à provoquer des regrets chez les harkis qui ont quitté précipitamment le pays. Les faussaires avaient pour mission de phagocyter l’authenticité des « Novembristes » en la noyant dans la contrefaçon des « Marsiens ». Les héros, eux, sont noyés dans un seul : le peuple ! Tsunami dévastateur, assourdissant jusqu’à rendre inaudible la voix des justes. Submergés, noyés sous le nombre, ils furent contraints d’humer les relents fétides de la corruption, de se résigner à l’inaction et l’incapacité de défendre ne fut-ce que l’honneur du sigle de leur matrice génitrice qui jadis fut l’acronyme de leur raison d’être. Silencieux au point où, lorsque le premier d’entre eux fut exécuté en direct devant les caméras de télévision, nul, y compris leur tutelle, n’éleva la voix pour exiger la vérité sur le parricide. Aujourd’hui, derniers des mohicans, chandeliers nus, ils assistent impuissants et la mort dans l’âme au dévoiement de ce qui fut leur combat libérateur. Continuité de l’histoire ou juste retour des choses, ce même parti dont ils se réclament n’eut de cesse, tout au long de la guerre de libération, de se débarrasser de tout concurrent afin de se positionner comme unique représentant du peuple. La pratique de la table rase n’est donc pas une nouveauté. 

    Ensuite les partis d’opposition 

    Sur la lancée de la révolte de Kabylie d’avril 1980, celle d’octobre 1988 a eu pour effet de contraindre le système à lâcher du lest et c’est ainsi que furent votés les textes autorisant le multipartisme. En quelques mois, émergèrent du nouveau paysage politique nombre de figures dont certaines contribuèrent avantageusement à l’enrichissement du débat politique. Il était alors raisonnable de penser, au vu des débats animant la scène politique, que l’Algérie était bien sur une dynamique de reproduction d’une classe politique à même de prendre en charge le processus démocratique au vrai sens du terme. Mais c’était compter sans les sempiternelles sentinelles de l’ombre. En quelques mois le nombre de partis politiques devint si foisonnant que leurs initiateurs peinaient à trouver, dans un alphabet de vingt-six lettres, des sigles encore disponibles pour s’identifier. Une soixantaine de partis croupions furent agrées au pas de charge sans autre feuille de route que celle d’occuper l’espace, de parasiter le champ politique, d’instaurer la cacophonie, tout en profitant d’une prébende généreusement offerte. 

    Les gardiens du temple pensaient, une fois de plus, dévoyer le multipartisme consenti en noyant les quelques partis significatifs dans une kyrielle de « faire valoir », effriter ainsi l’électorat et empêcher l’émergence d’une opposition à l’inamovible parti du pouvoir, qu’ils avaient pris soin de relooker pour la circonstance, oubliant que c’était lui qui fut la cible privilégiée des « émeutiers » d’octobre. Signalons au passage que, même plus tard, lorsque certains (Mehri et consorts) ont voulu, de bonne foi, le « normaliser » et l’insérer dans une logique de démocratie, un « coup d’état scientifique », dont se vanta goguenard et en publique un des caciques promoteurs (Belayat), vint mettre fin à une dynamique de changement. Finalement la saturation du paysage politique, censée rameuter et rabattre vers la maison mère les indécis, ne parvint qu’à consolider un climat de méfiance générale. La couleuvre était si grosse que c’est elle-même qui refusait de se faire avaler et ceux qui pensaient que le peuple était assez débile pour se laisser duper durent déchanter lors des scrutins ultérieurs. Leur tentative de noyade a débouché sur une réaction qui se voulait une réponse au mal par le mal : un vote sanction d’une partie des Algériens optant, par dépit, pour la peste au lieu et place du choléra, ouvrant ainsi la voie à l’apparition au grand jour d’une créature monstrueuse. Une hydre élevée en laboratoire, dressée pour dévorer du démocrate, mais finissant par se retourner contre ses créateurs. En d’autres temps Mary Shelley, l’auteur de « Frankenstein », n’aurait pas trouvé meilleure source d’inspiration. On connait la tragique suite : le système, n’ayant que sa survie comme objectif, a trouvé à se régénérer après avoir fait payer au peuple un tribut que certains évaluent à quelques 200 000 victimes. La leçon en a-t-elle été retenue ? 

    Enfin les journaux dits indépendants 

    Le sang de tous les martyrs de la liberté, ceux d’octobre 1988 en particulier, ne fut pas vain puisqu’il permit entre autres acquis de déboucher sur l’ouverture, pour la presse écrite, à la pluralité d’un champ médiatique plombé jusque-là. Une presse multiple naquit ainsi dans la douleur avec la parution de plusieurs titres en Arabe et en Français ; les médias lourds (T.V, Radios) quant à eux, restèrent sous l’emprise de la même chape. Mais, même avec une presse réduite, très vite se posa pour le pouvoir la problématique de son contrôle, parce qu’il n’est pas question de la laisser s’élargir, se comporter en électron libre et jouer le rôle qui est traditionnellement le sien dans tout pays soucieux de la consolidation du processus démocratique. 

    Le pouvoir renouvela la recette dont il fit usage à l’égard des partis politiques et des Moudjahidine à savoir la noyade par le surnombre. Profitant de l’existence d’un courant réformiste de bonne foi (Hamrouche), la main droite commença par donner le change en mettant à disposition des journalistes qui veulent créer un journal, l’équivalent de deux ans de salaires. Mais, fidèle à sa tactique, la main gauche prit l’envers avec une bride financière par le biais, entre autres entraves, de l’exercice du monopole sur l’impression et la publicité. Ceci sans compter la maltraitance pour susciter chez les hommes de presse l’arme absolue à savoir le réflexe de l’autocensure, au point où il devint courant d’écrire journaux « indépendants » en mettent entre guillemets ce qualificatif. Le processus de caporalisation sera à l’optimum lorsque, sous l’effet de l’insécurité, le pouvoir offrira de loger les journalistes (club des pins) et leurs journaux dans une caserne désaffectée. Si leur sécurité est ainsi assurée et c’est tant mieux, qu’en est-il de leur droit de parole ? Parler de liberté de la presse dans ces conditions c’est croire qu’un cadavre peut rouspéter son embaumeur. En parallèle : un foisonnement de titres. Mais là aussi le peuple ne s’est pas fait prendre. Moins d’une dizaine ont vraiment un lectorat. Tout observateur peut se rendre compte que les kiosques regorgent de titres dont le nombre d’invendus dépasse (en forçant la boutade) celui du tirage. Autant de suppôts qui ne tiennent que par la manne publicitaire en contrepartie d’un soutien inconditionnel à leurs mentors. Durant la décennie noire, « l’imprimatur », le monopole de la gestion de l’information sécuritaire par les « services », faisait de la presse un outil parmi tant d’autres de la lutte contre l’insurrection islamiste. Ceux qui n’ont pas voulu marcher durent quitter la scène. Depuis, avec la paix retrouvée, après avoir fait le deuil des nombreux journalistes disparus, ceux qui n’ont pas mis la clef sous le paillasson, gèrent leur subsistance dans un perpétuel exercice d’équilibrisme, d’immersion sans noyade. L’arme favorite du journalisme à savoir l’investigation leur étant interdite, ils résistent courageusement, obligeant le pouvoir à les tolérer mais dans le respect d’une partition prédéterminée, circonscrite à l’encre rouge, en tant que constituant d’une équation dans laquelle ils jouent le rôle de variable d’ajustement car, il y a aussi, pour le régime, en plus du maintien indispensable d’un espace récréatif oxygénant, l’impératif de disposer de vecteurs distillateurs de ses « fake news » et d’orientation d’opinion. Sans cela comment fera-t-il pour donner écho à l’opinion de laudateurs attitrés sur des questions que personne ne leur a posées, sans compter la préoccupation de ne pas trop écorner son image vis-à-vis de l’extérieur. Lui aussi a sa ligne rouge. A remarquer enfin que la même logique de noyade par le surnombre a été adoptée à l’égard des télévisions dites privées tandis que celle que tous appellent « l’Unique » est toujours sous bonne garde. 

    Au tableau de chasse du système figure également la désintégration de nombre de mouvements citoyens. Citons celui du mouvement culturel berbère (MCB), celui d’octobre 1988 et celui des « Arrouch ». Depuis son éclosion en 1957, suite à la remise en cause du principe Soummamien instaurant le primat du politique sur le militaire, le système n’a cessé de dissoudre l’adversité et de se redéployer en fonction de la conjoncture, des cercles qui le composent et des rapports de force qui les guident, mais toujours autour de sa colonne vertébrale qu’est l’armée et les « services ». Ce sont eux qui ont toujours installé et dégommé les dirigeants, à commencer par le premier magistrat du pays. A chaque étape se constitue un régime qui pour durer se doit de passer un deal avec ceux grâce auxquels il a été intronisé. C’est le cas depuis vingt ans de l’actuel régime. Partant de là, il est indispensable que cette révolte, que l’on peut baptiser de mouvement du 22 février, qui vise à transformer radicalement l’ordre politique existant, sache à quoi s’en tenir, à commencer par faire le distinguo entre le régime et le système. 

    Autant le premier est relativement facile à déloger du fait qu’il est visible et qu’il suffit de le priver de sa « légitimité », autant le second est plus pernicieux car invisible et n’a nul besoin de légitimité. Il peut ainsi survivre encore longtemps à un changement de régime et il n’hésitera pas à tenter d’en coloniser les prochains en s’appuyant notamment sur les forces de l’argent. L’Etat profond ou le « deep state » n’est pas une vue de l’esprit et de grands pays le subissent encore malgré une longue tradition démocratique. Aussi à défaut de l’annihiler totalement, la seule façon de réduire de sa nocivité est de mettre au point tout un arsenal politique et juridique fonctionnant avec le maximum de filtres, de transparence et fondé sur l’assentiment de la volonté populaire. Si cette révolte vient à bout du régime actuel, ce sera le prochain défi à mettre en œuvre dans le cadre de la transition.C’est un défi relevable car aujourd’hui la biologie a fait son œuvre. En soixante ans le peuple a réussi à se régénérer du traumatisme subi durant les sept ans de guerre de libération. Il s’est renouvelé physiquement et mentalement au contact du monde et des sciences de la communication, ouvrant un horizon insoupçonné à une jeunesse avide de liberté. Un peuple nouveau, qui n’a rien à craindre par ce que non redevable à l’égard de l’histoire, est né. Il ne veut plus être ni assisté ni cornaqué et n’a que faire d’une légitimité historique galvaudée, quand bien même ceux qui la revendiquent en seraient réellement les dépositaires, ce dont il doute. C’est une lame de fond contre laquelle le pouvoir essaiera une fois de plus de ruser pour gagner encore un peu de temps. Ses récentes réponses le montrent on ne peut mieux, mais à priori la nature du mouvement échappe à toute tentative de noyade, contrairement aux fois précédentes où moudjahidine, partis politiques, presse indépendante et mouvements citoyens ont pu être circonscrits, pris à bras le corps et phagocytés. Cette fois ci, la jeunesse pourra s’en sortir si elle retient les leçons de notre passé et celles des expériences des pays qui ont fait l’amère expérience des printemps dits arabes. Elle saura ainsi, comme l’a mise en garde Djamila Bouhired dans un récent appel, éviter la confiscation d’une victoire qui s’annonce historique. 

    Une insurrection citoyenne comme celle-ci a toutes les chances de déboucher sur une « rupture majeure » comme la qualifiait l’historien Med Harbi. Elle a trois atouts en main : Une phénoménale amplitude, une démarche paisible et intelligente et une revendication légitime. Elle ne quémande pas, elle exige de s’offrir les moyens politiques et institutionnels pour affronter le vingt et unième siècle armée du même arsenal que celui des nations civilisées qu’elle n’a de cesse de prendre en exemple. Qui de par le monde s’opposera à une revendication aussi légitime ? Malheur à ceux qui s’aviseraient de faire la sourde oreille en pensant qu’ils pourront une fois de plus se jouer de l’histoire. L’essentiel est de rester ferme sur la revendication et unie dans son expression jusqu’à la forclusion du délai sur lequel le régime a fondé sa légitimité. Passé ce délai, le pays reviendra à ses propriétaires. Le reste est une dynamique à entretenir, une architecture à mettre en œuvre avec toutes les forces vives et sincères de la nation. Nous avons assez de repères pour éviter et « l’indépendance confisquée » et le « fleuve détourné » selon les expressions chères aux regrettés Ferhat Abbas et Rachid Mimouni. 

    Au-delà du volet politique, il y a aussi l’autre face de la médaille à savoir le vaste chantier de « l’économique » qu’il faudra également sortir de griffes de charognards habitués à une gestion mafieuse de la rente. Ils ne manqueront pas de revenir sous l’habillage de la démocratie pour tenter de s’imposer dans un néo-libéralisme tout aussi dévastateur que l’ordre actuel. Le danger est là, il est d’autant plus grand qu’ils trouveront une complicité internationale auprès de quelques « amis qui nous veulent du bien ». C’est dire que si le peuple s’est réveillé, il ne faudrait surtout pas qu’il se rendorme. 

    par Kebdi Rabah

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5274603

  • DU BUTIN AU REPORT DU SCRUTIN, POUR QUEL DESTIN ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/20/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

    « Les bons mûrissent, les mauvais pourrissent. » (Michel Audiard)

    A Hassen

    Premier martyr des manifestations pacifiques du Printemps algérien, neveu de Belhaffaf Ghezali, également premier martyr des manifestations pacifiques du 1er Mai 1945, assassiné par les forces coloniales à Alger, et fils du défunt Benyoucef Benkhedda, président du GPRA, victime d’un coup d’Etat du clan d’Oujda, qui continue à régenter la nation algérienne depuis 1962.

    Je suis l’Algérie toute entière. Je suis l’incarnation du peuple algérien », déclarait le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à la télévision suisse TSR, lors du forum de Crans Montana, en 1999, d’où il annoncera le plan de la « concorde civile » sans vérité et justice, destiné aux… Algériennes et aux Algériens à partir de la Suisse ! Le message était clair : l’Etat, censé être le pouvoir dans sa diversité à travers des institutions qui résistent au temps et aux pouvoirs successifs, c’est un « Homme-Dieu » qui l’incarne.

    Le ton de la nouvelle gouvernance qui nous attendait était donné : détruire l’ordre politique et institutionnel en lui substituant une « mythocratie ». C’est plus qu’une dictature, parce qu’une dictature, elle, peut être combattue, car elle emploie des méthodes et des procédés grossiers et faciles à détecter.

    Par contre, contester un clan ou un pouvoir non institutionnel, qui utilise la « mythocratie » pour atteindre des objectifs inavoués afin de fructifier son butin mal acquis, relève de l’utopie, car il utilise une réalité sociale qu’il scénarise en manipulant les flux de désirs et les croyances comme substance propre du pouvoir.

    Pour cette « camarilla »(1), il n’y a plus de peuple, mais des histoires et des mythes, semant le trouble entre sacré et profane, en passant par la main étrangère, confondant stabilité et immobilisme, complaisamment véhiculés par des médias aux ordres, des ministres sinistres et des oligarques nourris à la manne pétrolière, qui organisaient notre devenir collectif, non pas par la lutte des classes, mais par la lutte pour… des places ! Cet état de fait est sournoisement distillé au sein de la société : pas besoin d’intelligence ni de compétence, l’allégeance ou l’extrait de naissance suffirait pour être aux commandes d’un ministère, d’une entreprise, d’une institution, quelle que soit son importance, ou bénéficier d’un marché juteux. Ainsi, les grands projets structurants piétinent, gangrenés par la corruption, d’où l’indigence et l’indélicatesse de certains responsables à tous les niveaux de l’Etat, avec en prime l’impunité garantie. Comment sommes-nous arrivés à cette catastrophe ?

    Le butin

    Le 2 mars 1956, c’est la fin du protectorat au Maroc. Le roi Mohammed V rentre au pays après son exil forcé à Madagascar. Les autorités françaises lui imposent un certain Oufkir comme aide de camp dès son intronisation. Oufkir, capitaine sous le drapeau français, devient colonel. Il avait pour mission de réduire l’influence de l’Armée de libération nationale marocaine, d’atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l’Istiqlal et l’UNFP, et de créer les structures policières et de surveillance officielles. Cette ascension spéculaire ne laisse pas indifférents « des lycéens et étudiants d’origine algérienne qui vivaient au Maroc dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie »(2). Ces jeunes lycéens et étudiants constitueront la promotion Larbi Ben M’hidi, ossature du Malg. Leur directeur de stage, Khelifa Laroussi, adjoint de Boussouf, ami du désormais colonel Oufkir , leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! »(3) La messe est dite. Attendre l’indépendance du pays pour conquérir le pouvoir par tous les moyens.

    Dès la proclamation de l’indépendance, le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’Etat en démettant violemment le GPRA basé à Tunis et impose à la tête de l’Etat Ahmed Ben Mahjoub Ben Embarek dit Ben Bella, porté par Djamel Abdel Nasser après avoir été travaillé au corps à corps par Fethi Dib, le chef des services de renseignement égyptiens. N’était la sagesse du président Benkhedda, l’indépendance aurait été arrosée d’un bain de sang. Le un million et demi de chouhada aurait été multiplié par deux, avec autant de veuves et de blessures à panser. Une nouvelle série noire commence pour la jeune nation, avec son lot de complots, d’assassinats politiques et d’exils forcés. Le 19 juin 1965, Ben Bella est à son tour déposé par un coup d’Etat militaire, fomenté par son ministre de la Défense, le colonel Boumediène, et son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, entre autres. Comble de l’ironie, le nouveau maître de l’Algérie, dans son allocution télévisée au lendemain du coup de force, annonçait « le redressement révolutionnaire » (ettas-hih ethawri). Rien que ça ! En d’autres termes, nos vaillants révolutionnaires et chouhada du devoir, source de notre indépendance, s’étaient trompés. 1954/1962 a été une sinécure, comme celle passée aux frontières attendant le moment propice pour s’approprier l’Algérie : son sol avec les Algériens que nous sommes et son sous-sol avec ses richesses.

    Confortablement installés aux commandes du pays, les nouveaux « maîtres » de l’Algérie prennent toutes les commandes de la direction de la Sécurité militaire en la structurant à la mode Oufkir : la société toute entière est étroitement surveillée, dédain envers les vrais moudjahidine et réécriture de l’histoire à leur convenance. Toute voix discordante est vouée aux gémonies. Il fallait attendre Octobre 1988 pour respirer un semblant d’accalmie et d’ouverture. Malheureusement, la « décennie noire » et ses douloureux événements plongeront encore une fois l’Algérie dans la douleur.

    1999, nouvelle ère avec des responsables recyclés du défunt MALG en costumes- cravates, bien introduits dans les affaires. C’est le début de la gouvernance par l’offense, par la destruction du collectif et la substitution du citoyen par le croyant. La mythocratie s’installe en profondeur avec un credo : dépenser sans penser en bradant les richesses du pays, idolâtrant le conteneur, se frottant les mains pour le gré à gré et assaisonnant le tout de « tchipa »(4). Juste à titre d’exemple, pourquoi le code des marchés publics a-t-il été amendé au moins sept fois depuis 1999 ? La loi anticorruption n’a-t-elle pas interdit la dénonciation des délits de corruption par le citoyen ? Pour pouvoir le faire, il faut être membre du… conseil d’administration de l’entité dénoncée.

    Ainsi, l’impunité est garantie : « Hommes du sérail, enrichissez-vous ! », semble clamer ce pouvoir de la prédation. Au lieu d’encourager le libéralisme politique, le régime s’empressa d’aller vers le libéralisme économique sauvage, avec son lot d’oligarques qui « organisent » même la vie politique à travers la « chkara ».

    Le scrutin et son report

    « Si les élections devaient changer les choses, il y a longtemps qu’elles auraient été interdites », me disait Ali Yahia Abdennour du haut de ses 98 ans. En effet, la fraude électorale n’est pas une nécessité, mais un principe. Le chef du moment sait qu’il passera, son unique souci réside dans le taux de suffrages amassés à son avantage, toujours au-delà des 90%, sinon « il rentre chez lui ». Le nouveau vice-Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, chargé de mener leur transition, dans une récente déclaration, rassurait les Algériens en leur promettant que cette fois-ci « les élections seront transparentes » ! Une façon explicite de reconnaître l’illégitimité de toutes les institutions. Pour ce qui est du report des élections à une date non arrêtée, cela relève, au-delà de son inconstitutionnalité, de la ruse et de la manigance politicienne. Gagner du temps et se refaire une virginité.

    Le destin

    Après vingt années d’anesthésie générale, distillée par doses homéopathiques, la jeunesse, qui, quand elle se lève se soulève, sort de son fatalisme imposé et réclame sa « liberté ». C’est l’échec de la banalisation de la maladie du Président qui accéléra le processus du recouvrement de la liberté et de la dignité qu’elle procure. Le régime de la prédation et de la faillite, tapi derrière la ligne Morice et qui a remporté la mise en 1962 avec sa communauté d’obligés, a été surpris par cet élan de la jeunesse qui n’a pas connu l’Aqmi ni le FMI, entouré de tout le peuple comme un seul homme.

    Le régime, en terrain conquis, n’avait pas prévu le torrent humain qui risque de l’emporter. En ayant détruit tous les mécanismes de la société, empêché l’émergence d’un leadership, il s’est fait piéger. Car les Algériens n’ont pas eu l’occasion d’exprimer leurs angoisses et leurs espérances, ils n’ont en aucune manière pu fixer l’agenda et les priorités, trop longtemps restés en dehors du jeu politique livré aux seuls appareils des partis qui ont leur propre agenda et qui affichent une rupture inquiétante avec la population. L’Algérienne et l’Algérien, toutes catégories confondues, pensent, qu’à une ou deux exceptions près, en Algérie, il n’y a que des partis uniques ! Le pouvoir l’a ainsi voulu.

    Et pour cause, l’homme du consensus est devenu l’homme du refus général. Aucun interlocuteur avec qui discuter ou négocier son départ. Et pour notre bonheur, ce mouvement populaire, pacifique et civique n’a pas de tête. Le régime l’aurait décapité. Les hommes de « devoir et non de pouvoir » émergeront, et j’en suis convaincu. Ils mettront fin à cette dictature d’adhésion qui a hypothéqué l’avenir de tout un peuple.

    Par Hanafi Si Larbi , 

    hanafisilarbi@gmail.com

    Post-scriptum :

    1- Monsieur le président Macron, soyez rassuré, vous n’aurez pas à vous soucier des boat-people, les jeunes Algériens resteront dans leur pays. Par contre, attendez-vous à des yacht-people à qui vous demanderez, au nom de l’humanité, l’origine, sinon la traçabilité de leur fortune.
    2- BHL : chuuuutttt, c’est une affaire de famille.
    Notes :
    1- Camarilla désigne, avec une connotation péjorative, un groupe de conseillers du prince. Habituellement, ceux-ci n’ont pas de fonctions ministérielles et ne sont pas détenteurs d’une autorité officielle : ils conseillent le souverain de façon informelle.
    2- Colonel Hamlet, ancien responsable du MALG et ensuite des services techniques de la SM – interview in Le Soir d’Algérie 23 et 24 juin 2008.
    3- Idem
    4- Tchipa : terme voulu sympathique pour désigner la désastreuse corruption.
    Bibliographie :
    1- Fethi Al Db Abdel Nasser et la Révolution algérienne Edition L’Harmattan
    2- Hocine Aït Ahmed Mémoires d’un combattant, Edition Sylvie Messinger
    3- Leila Benammar Benmansour La crise de l’été 1962 Collection Etudes et documents

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/19/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

  • Le FLN face à ses vieux démons – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/18/le-fln-face-a-ses-vieux-demons

    L’insurrection citoyenne née le 22 février dernier révèle, entre autres, un parti du Front de libération nationale qui n’est, finalement, que l’ombre de lui-même ; un appareil complètement coupé de sa base militante.
    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Triste sort que celui du parti FLN dont le dernier secrétaire général en date prenait plaisir à narguer, presque quotidiennement, tout le monde, affirmant à tue-tête et fièrement que l’ex-parti unique se confondait avec l’Etat et qu’il sortira vainqueur dans les élections y compris à l’horizon 2034. Et son successeur, en manque d’arguments pour appuyer l’option du 5e mandat présidentiel à l’origine de la révolution tranquille née le 22 février dernier, fera « mieux » puisqu’il a été jusqu’à comparer le désormais ex-Président-candidat à sa propre succession au dernier des prophètes.
    Un parti FLN qui est en train d’endurer certainement la plus sombre page de son histoire avec une rue qui ne cesse de réclamer son placement au musée. Avec également une base qui ne cesse de manifester ouvertement son hostilité à la direction et des démissions en cascade de militants, de cadres et d’élus nationaux et locaux. Alors que les militants de base sont nombreux à être des manifestations hebdomadaires récusant la prolongation du mandat présidentiel et exigeant clairement le départ du système en place et dont leur parti sert de principale vitrine politique, la direction du FLN s’entête à s’agripper à la feuille de route du cercle présidentiel. Un « écart » de conduite qui, s’il venait à persister, aggraverait davantage la crise au sein d’un parti étêté du sommet à la base avec la dissolution du bureau politique, du comité central et des structures intermédiaires. 
    Ce qui rend inconfortable la position du coordinateur national du parti dont la tête semble être désormais en jeu avec des velléités de nombre d’anciens membres du bureau politique et du comité central de le débarquer de son poste. Pas plus loin qu’hier dimanche, des mouhafedhs se sont retrouvés à Bouira avec comme objectif la convocation d’une session extraordinaire du comité central pour élire un nouveau secrétaire général du parti. Il se serait agi également de se démarquer de la position du parti à l’égard du mouvement populaire du 22 février dernier.
    Tout ce beau monde accuse Moad Bouchareb de vouloir préparer un congrès extraordinaire sur mesure en mai prochain dans le but de redonner un second souffle à l’ex-parti unique et prendre part à la conférence nationale inclusive que propose le Président sortant et que récusent totalement la rue et l’opposition dans tous ses compartiments. 
    Cette perspective de redonner une autre vie au parti à travers un autre habillage semble ardue, comme ce fut le cas au lendemain des événements d’Octobre 1988 à l’origine de la « brèche démocratique » de février 1989. Mais les deux contextes sont totalement différents avec l’émergence, cette fois-ci, de nouvelles générations à l’origine de l’insurrection en cours, qui récusent la légitimité historique dont se réclament encore les caciques de l’ex-parti unique dont les promesses de renouvellement et d’adaptation à ces nouvelles donnes ne convainquent plus personne, ou presque.
    M. K.

    https://lesoirdalgerie.com/actualites/le-fln-face-a-ses-vieux-demons-20814

  • LA DICTATURE, LA REVOLUTION ET LA FRANCE – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/14/la-dictature-la-revolution-et-la-france

    A rfi (radio France internationale) Le tout nouveau vice-premier algérien déclarait : « Une conférence nationale inclusive indépendante, qui adoptera la nouvelle constitution et fixera souverainement la date de l’élection présidentielle, sera mise en place » et « qu’un gouvernement de compétences nationales sera créé, qui bénéficiera de la confiance de la composante de la conférence nationale ». 

     Ignorant superbement les conditions révolutionnaires qui animent la rue algérienne d’Est en Ouest et du Nord au Sud, le vice premier ministre discoure sur ‘‘l’organisation’’ d’une conférence nationale inclusive. S’il insiste pompeusement sur son côté ‘‘indépendant’’, il occulte totalement toute allusion à la ‘‘souveraineté’’ de ce qui ne pourrait être alors qu’un simple show. Il affirme tout autant, comble de la supercherie, que cette conférence sera gratifiée du pouvoir ‘‘d’adopter’’ la nouvelle constitution, observant un silence complet sur les concepteurs, rédacteurs et du lieu de l’élaboration de cette nouvelle constitution.

     Dans la foulée, et sauf un dérapage verbal, la durée de vie du gouvernement Bedoui devrait être donc éphémère puisque un gouvernement de compétences nationales sera créé. Le vice-ministre sait déjà que ce gouvernement bénéficiera aussi de la confiance de la composante de la conférence en question.

     Question de faisabilité, serait-il possible d’organiser dans la sérénité cette conférence ‘‘nationale inclusive’’ (compte tenu de la renaissance populaire en cours) ? Auquel cas, qu’elle serait dans les conditions actuelles, ou toute l’opposition épouse les revendications populaires, la composante de cette conférence (nomenklatura et apparatchiks mis à part) ? Quand aura lieu cette conférence sachant que, les juristes sont unanimes sur la question, le 19 avril prochain l’Algérie baignera dans une inconstitutionnalité institutionnelle réelle ? A moins que, et faudrait-il encore croire ce nouveau membre du conseil constitutionnel français, ancien maire de la ville de Bordeaux, très proche des cercles du pouvoir algérien parait-il, qui affirmait que la situation algérienne serait sous contrôle dès la fin du mois de mars conseillant dans la foulée aux autorités de son pays de continuer à soutenir le président Bouteflika.

     Le soutien des autorités françaises à leurs homologues algériens est tout ce qu’il y a de plus explicite lorsque dans un communiqué le ministre des affaires étrangères français soulignait solennellement : « Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien ».

     Il y a lieu de remarquer avec force que l’injonction porte sur les mesures qui devront être prises et qui devront avoir pour vocation la rénovation du système. Le système à vieillit, il faut donc le rénover par une réfection de la façade et c’est dans ce registre qu’il y a lieu d’inscrire cette volonté manifeste du pouvoir algérien à ne permettre aucun partage sur la conception et la gestion d’une transition dont l’inéluctabilité est imposée par le peuple. Les algériens insistent et ne cèderont pas. Ils revendiquent justement et absolument un changement systémique total et entier. Les Algériens revendiquent la liberté, revendiquent la vie, revendiquent le développement, ce qui ne peut se faire que simplement et uniquement à travers l’instauration pleine et entière de l’état de droit.

     De son côté, le président français affirmait dans un tweet que : « La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. »

     Cette grossière supercherie qui consiste à rénover la dictature par un subterfuge cosmétique est considérée donc par le président français comme étant une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Il serait à nos côtés dit-il dans cette période nouvelle semblant lui aussi ignorer une jeunesse algérienne ‘‘post indépendance’’ faut-il bien le souligner qui scandait entre autre dans les manifestations des vendredis : ‘‘France, il n’y aura pas de cinquième mandat (ya frança makache 3ohda khamssa) dénonçant avec force une tutelle vampirique comme l’a si bien souligné le vice-président du conseil italien ou encore cet homme politique belge. Ici aussi, il y a lieu de rendre un hommage prononcé à la maturité politique de la jeunesse algérienne qui dénonce ainsi avec force le néocolonialisme avéré de l’ancienne puissance coloniale et forcément donc en parallèle cette étrange et pleine soumission à peine voilée des tenants du système politique en exercice dans notre pays et dont les autorités françaises craignent la chute. 

     Les Algériens n’ont aucun doute sur le sujet. Ils savent que pour s’affranchir de la tutelle française et donc se réapproprier leur indépendance, ils sont dans l’obligation préalable de s’affranchir du système répressif, corrompu, opaque et sclérosant (ainsi décrit par le journal londonien ‘‘The Guardian’’) qui gouverne le pays. Les manifestations en cours, d’algériens de toutes catégories et de toutes tendances confondues à travers l’ensemble du pays et par millions ont un sens profond et une légitimité indéniable. Elles s’exercent malgré toutes les provocations, pacifiquement et dans le calme, appréhendant néanmoins l’alignement et peut être tout autant l’avertissement de cet ‘‘ami’’ du président algérien (ainsi se définit-il lui-même) qui dans le sillage de l’ancien premier ministre Ouyahia ose la comparaison entre les événements en cours en Algérie et le drame syrien. Ce dernier aurait commencé avec des roses avant de finir dans le sang faisant et taisant étrangement l’impasse sur l’entière responsabilité et l’entêtement du pouvoir syrien à garder le pouvoir à l’encontre de la volonté populaire au prix de 300 000 morts et de la destruction de la Syrie. Lakhdar Brahimi commence mal son retour aux affaires et sera tout autant comptable d’un dérapage sécuritaire éventuel en Algérie que la communauté internationale ne saurait accepter elle qui soutient le droit du peuple algérien à l’expression libre à travers ses manifestations pacifiques.

    BARKAT Rachid

    DJEDDOU Mayara

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/14/la-dictature-la-revolution-et-la-france

  • GRENOUILLAGE BOULITIQUE. VIGILANCE ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/14/grenouillage-boulitique-vigilance

    Les figures probes du mouvement national que nous avons eu l’honneur et la chance de connaitre et de fréquenter après l’indépendance nous ont toujours appris que la politique devait être basée sur une Ethique (Essiyassa Akhlaq).
    C’est sur cette base fondamentale que je me permets d’émettre humblement ces réflexions, à un moment crucial où notre Peuple et particulièrement sa jeunesse, tentent, grâce à un vaste mouvement populaire qui a forcé l’admiration du Monde entier par son caractère hautement pacifique et par sa discipline, de se réapproprier sa patrie et son indépendance confisquées par un régime illégitime depuis 1962. 

    De par notre modeste expérience du combat politique que nous menons depuis des décennies contre le régime illégitime, il est de notre devoir d’insister sur la VIGILANCE, afin que ce fleuve du changement ne soit ni bloqué par les manipulations pernicieuses du régime, ni récupéré et détourné par les opportunistes qui sont très nombreux à se bousculer pour « affirmer » leur soutien au Mouvement Populaire du Changement radical et pacifique du système politique.

    L’euphorie de ces moments historiques ne doit pas nous aveugler. Le chemin est encore long et semé d’embûches. 
    Nous observons aujourd’hui des larbins, qui, il y a quelques semaines, se faisaient les adorateurs zélés d’un Cadre qu’ils sacralisaient, se faire aujourd’hui les champions du changement, se permettant, toute honte bue, de prendre la tête de certaines marches et de publier des communiqués virulents pour dénoncer ce même régime qu’ils « chérissaient » hier.
    Loin de nous d’exclure quiconque, mais il est encore une fois très important d’être vigilants, pour ne pas permettre à ces opportunistes de prendre une quelconque responsabilité au sein du mouvement Populaire. Ils constituent la réserve de « l’Etat Profond » et le carburant de la contre-révolution éventuelle de demain.

    Autre question lancinante qu’est « l’encadrement » de ce mouvement populaire, auquel appellent certaines voix sincères et beaucoup de voix douteuses, spécialistes du grenouillage boulitique. Nous devons savoir que les laboratoires de la police politique et son département de « l’action psychologique » ne chôment pas. Ils travaillent d’arrache-pied pour tenter de caporaliser le mouvement afin de le récupérer et lui donner une orientation qui permet un changement de façade et par-delà pérenniser leur système.
    La aussi, nous devons être très vigilants. Des noms sont depuis un certain temps colportés sur les réseaux sociaux. Certains ont même l’outrecuidance de dresser des listes de « représentants » du mouvement populaire. Qui les a mandatés pour parler au nom d’un mouvement qui draine des millions de citoyen(ne)s ? 
    Nous avons toujours affirmé que ce mouvement populaire historique qui s’est débarrassé des oripeaux idéologiques et partisans stérilisants, doit garder son authenticité et son autonomie, éléments qui constituent sa force et qui garantissent son union. Ce mouvement, constitué en grande partie de jeunes, n’a nullement besoin de tuteurs. 
    Nous dénoncerons en notre âme et conscience ces basses manœuvres politiciennes d’opportunistes et d’officines qui ont pour but de caporaliser ce mouvement populaire.
    En aucun cas nous ne laisserons des cercles occultes voler sa victoire à notre jeunesse qui a su montrer à la Nation la voie de la libération et du changement, pour une Algérie apaisée et fraternelle.

    Pour ce qui est du dernier point, ce serait une erreur fatale pour ce vaste mouvement populaire et ses dirigeants futurs de s’inscrire dans la stratégie du régime. La dernière déclaration de l’oligarchie militaro-financière sous couvert d’une lettre attribuée au locataire d’El Mouradia est une véritable escroquerie politique. Ce n’est pas avec des cadavres politiques et des chaouchs intellectuels qui ont servi ce régime illégitime qu’on pourra assurer la transition d’un régime totalitaire vers un régime démocratique. Nous avons eu à apprécier leurs conférences-spectacles de 1976, 1991 et 1994 et nous connaissons les résultats.
    Le Mouvement Populaire réclame un changement radical et pacifique du régime ce qui signifie non seulement le changement du personnel politique mais aussi des pratiques et des méthodes de gestion du pays.
    La négociation de cette transition doit se faire entre les représentants authentiques du mouvement et le pouvoir REEL, tout comme la mise en place d’un gouvernement de technocrates, qui, outre la gestion des affaires courantes, doit préparer l’élection d’une Constituante, question fondamentale que tente d’éluder le régime.
    Voici, quelques points que je voulais évoquer en mon âme et conscience et qui n’engagent que ma modeste personne.

    و الله ولي التوفيق

    Salah-Eddine SIDHOUM.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/13/grenouillage-boulitique-vigilance

  • BASTA ! ASSEZ! CINQ FOIS C’EN EST TROP ?BEZAF ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/27/basta-assez-cinq-fois-cen-est-trop-bezaf

    « Le peuple a perdu depuis bien longtemps la confiance de ses élus, dirigeants, responsables, gouvernements et institutions. Ce gouvernement n’a qu’une seule alternative c’est de dissoudre ce peuple illégitime et d’élire un autre plus servile à sa place ».

     Les lambadas algériennes dont une grande majorité de jeunes, une nouvelle génération d’algériens voyeurs d’internet zingués par l idée du visa pour ceux qui ont les moyens, d’un passeur pour « Al-harga » via la mer méditerranée , d’un départ, d’une fuite d’une fugue par tout moyen pour quitter ce pays d’injustice et de malheurs ils sont victimes de ces petits objets « Smartphones » qui les magnétisent et les « virtualisent » de leur réel. Ce sont des jeunes avec une mode à eux , coupe de cheveux à la « casserole » , Mais bien soignée, très attachée aux motos maitres dans les routes, des « Facebookeurs » et « instagram meurs », ils sont chômeurs mais alourdis d’oisiveté. Ils veulent se révolter pour une simple et unique raison qui touche leur dignité, ils savent quand même créer leurs propres slogans. Ils ne veulent plus de « Hogra*1 », ni de passe droits , ni de piston, il demandent et veulent une justice sociale une justice fiscale, d’une équité ou tout le monde se soumet à la force de la loi et des punitions pour les fauteurs parce qu’ ils ont n’en marre de cette injustice qui règne autour d’eux , les grands et gros voleurs , les prédateurs , les fils à papa, les « si flene*2 », les grands responsables ; ont tous les droits , peu de devoir, moins des responsabilité et se permettent de tout faire sans se soucier de quoi et de qui que se soit.

    Ces gens la Monsieur !, se sont des faux bourgeois périmé comme disait J. Brel, ils se permettent d’exporter des capitaux vers les pays d’ailleurs avec une complicité suspecte , dans le but de mieux affamer le pays par le biais de désinvestissements dont découle la valeur négative de notre monnaie, la décroissance économique, le sous emploi….. Enfin pour le recul du développement du pays et la régression sociale.

     Par contre nos jeunes diplômés et autres sans diplôme ne trouvent même pas un pécule de quoi assurer leur avenir ; ils se trouvent dans l’incapacité d’avoir un job, leur permettant d’assurer une vie convenable, encore moins un toit pour la vie …..Ils doivent se faire crever en silence par divers moyens, dans un mutisme obligé ,car ce gouvernement ne les autorise pas de se manifester pour dire et crier leur désarroi, ils se sentent considérés comme sous une forme d’esclavagisme dictatoriale et ce n’est pas l’ANSEJ ni l’ANEM et autres dispositifs qui n’abouti à rien . Ceux qui ont choisi « al harba*3 », d’autres « al harga*4 », l’élite pour la fuite des cerveaux, les sportifs c’est la fugue d’autres par immolation….. Alors qu’un premier ministre, avance de fausses explications trop insensés pour ceux qui ont pratiqué « AlHarga » et sont ailleurs en leur disant : ils sont partis pour aller ramasser les oranges et la pomme de terre oubliant que le travail qui n’ont pas eu ici est un devoir honorifique sur tout le sol du Bon Dieu, ils étaient contraint de partir parce qu’ il n’ont pas trouvé de job ici. Certes, Ils sont sous payé c’est vrai à 800 euros que ce gouvernement d’ici ne peut l’offrir même pas à un simple cadre. Alors cessez Monsieur de se moquer des choses qui ne vous regardent pas et dont vous ignorez le sens même du drame.

    Le pays est désormais en faillite du à la mauvaise gestion des médiocres et incompétents, tout le patrimoine productif existant du temps de H. Boumediene Allah Yarahmah a été liquidé et privatisé à la fois, par un dinar symbolique sous évalué et non conventionnel, cette opération de bradage a été faite sans le consentement du peuple pour vous dire que ce peuple ne vaut pas un sous pour les beaux yeux de ce gouvernement incompétent. Dans sa première sortie ou première rencontre avec la presse algérienne en 1999 ,ou hamida « rachem » avait fait son « pitch » journalistique, personne n’avait saisi ,ni commenté ce que Bouteflika leur avait avancé à propos de ce qu’ il devait projeter de faire de notre pays,Bouteflika avait annonçait : « je vais procéder en économie à privatiser jusqu’à ce que l’esprit ne peut concevoir » il voulait dire par la le chemin de l’ ultralibéralisme sera emprunté quoiqu’il en coute ?.

     Par conséquent, nous y voila, avec une économie de bazar, un marché de biens et services sous le diktat de l’Europe ou l’outil de production européen fonctionne à plein tube et l’Algérie se contente de consommer sa rente avec le plein chômage et un sous emploi qui fait peur.

     L’algérien, le lambda, lui reste l’unique droit ; c’est d’aller gratuitement en prison suite a un mauvais et médiocre arrêt du à une grève, ou une petite manif non violente, ou un indu tandis que le chômage de masse à grande échelle qui est visiblement une forme de terrorisme, il affecte la vie, la santé, le suicide, la fuite , « al harga » ….. tout cela est à la faute au système, un système qui se cache derrière la violence institutionnelle bâti sur le non droit pour les faibles et le gros droit pour les forts, c’est la pérennisation de ce mauvais système que le 5ieme mandat est en train de se jouer en dehors bien sur du peuple qui a été souvent prit pour un ignorant.

    Le peuple admire et aspire à ses devoirs tels : la loyauté, la flexibilité, la rentabilité et la disponibilité dans un cadre légal, juste, respectable et équitable.

    Par ailleurs, il existe plusieurs systèmes ou le capital peut s’accumuler avec la force des travailleurs, seulement certains économistes, des medias serviles, des politiciens et philosophes nommés. Bien avant, ils étaient qualifiés de réactionnaires par ils essayaient de nous faire booster le crane que le capitalisme est la forme sublime de tout système pour l’être humain no nonobstant les différences en intérêts ou les riches prédateurs se font rouler le tapis rouge ou vert au nom de la légalité à eux et dans le même temps la main de fer s’abat sur la masse au nom de la loi pour mieux garantir la pérennité des institutions illégitimes à commencer par la constitution. Le peuple dont les médecins, travailleurs, se font tabasser par des gens de la sécurité bien armés, des gens en robes noire représentant la justice condamne le pauvre et préserve le riche.

     Dans ce système de celui qui triche, pille, détourne, transgresse le droit et la loi et saccage, a beaucoup de considération car ils ont beaucoup d’argent qui leur donne la fonction de tyran car celui qui possède de l’argent tient le pouvoir et delà, il pense détenir la destinée des gens dépourvus .Ces formes injustices lèvent le vent de la révolte.

     C’est bien le signe d’une vaste opération des prédateurs visant la désinformation et intox des gens, la campagne médiatique et mensongère s’accélère et s’enfonce dans la médiocrité la plus détestée. La déontologie journalistique bafouée par les « chiyatines*5 » et disparaît au profit des « fakenews » ou la logique même ne se retrouve pas. C’est la nouvelle propagande, elle remplace le bon sens, l’explication, la réflexion et l’analyse. Avec le traitement des mauvais faits qui sustentent le contexte actuel et ce depuis le 4ieme mandat, on atteint des sommets d’imbécilité, de mensonges, beaucoup de balivernes, de contre-vérités, d’affirmations non vérifiées, Il ne faudra pas s’étonner du désaveu porté par les algériens à l’égard de certains mauvais médias qui se nourrissent des deniers publics et font partis des prédateurs..

    Une révolte populaire légitime se fait entendre un droit de la force illégitime car il n’émane pas de la force de la loi, car toute justice est un idéal de tout être humain, c’est pourquoi la révolte se manifeste et parfois se transforme en révolution, le gouvernement ne possède que la force qui est la seule qui gouverne.

     Le passage d’un système à un autre ne se fait que par une révolution car l’évolution pacifique ne mène pas à la satisfaction du peuple, la résistance, la grève, la désobéissance….. sont les moyens pour bannir et chasser ce système de non droit.

    Le travail en profondeur de la révolution ou même la révolte se fait avec lucidité dans les esprits, la réalisation des idées nouvelles se cristallisent et les consciences évoluent positivement .La concrétisation du corps en mouvement qui font la révolution. Cette révolution se prépare doucement et lentement dans la société suite à une accumulations négatives de problèmes et une préparation positive de la marche en avant , car les révoltés, c’est-à-dire ceux qui veulent garder la pleine responsabilité de leurs actes, agissent en vertu de leurs droits et de leurs devoirs personnels, n’ont personne pour maître et ne sont les maîtres de personne semblable aux actions et idées gilets jaunes français.

    La seule issue est de se dégager de l’emprise de l’état réactionnaire et bourgeois, il faut faire ce « reve..olution », la vie est certes un groupement social ou des valeurs universelles et la morale soient respectées pour que l’être humain se prospère. Seul est impossible de faire avancer le bien en meilleurs, ensemble c’est plus aisé de transformer le monde. Nous nous associons les uns aux autres en personnes libres et égales, travaillant à une œuvre commune et réglant nos rapports mutuels par la justice, l’équité et la bienveillance réciproque.

    Se contenter de voter dans une situation pareille du 5ieme mandat, c’est se démettre ; car élire un nouveau ancien maître devenu fantôme du 4ieme mandat, et un revenant pour une autre période , le peuple doit alors renoncer à sa propre souveraineté. Ce maitre imposé va devenir un monarque républicain ou un prince constitutionnel ou un autre Machiavel. Le candidat du 5ieme mandat que vous portez comme une lettre à la poste au trône ou au fauteuil sera votre supérieur mis sous un paravent : sa seule et unique mission sera de vous( cabinet noir) faire obéir par un « cadre » ;et son seul et unique projet sera de servir l’oligarchie( s’hab chkara-prédateurs) qui ne pense que tarir via le détournement l’unique source de la rente pétrolière.

     Dans le même ordre d’idées, voter pour des faux prétendus élus, c’est de la simple bêtise ; c’est valider et croire que les personnes élues ont la vertu et la faculté de tout savoir et de tout comprendre et vont servir le peuple « Fakou ». Les nouveaux mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, ils vous semblent que leur intelligence grandisse en raison même de l’immensité de la tâche(Fakou).

    « Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte ; sous un mauvais gouvernement la richesse est aussi une honte » Confucus.

     L’Histoire de nos institutions APC-APW et APN nous enseigne que le contraire a lieu : dans toutes les assemblées souveraines, la médiocrité et l’incompétence prévaut fatalement et volontairement .vu la profusion des textes issus de l’exécutif voir aussi la complexité des textes législatifs, on se demande si cette députée coiffeuse et ce député de la « chkara*6 » sont en mesure de créer un article, un alinéa, une phrase, des mots……peuvent ils apprécier et amender et enfin voter une loi, nos journalistes se contentent de nous rabâcher, les constats et de soutenir l’insoutenable par des intox mesquins, les fonds des choses ne sont point dévoiler, enfin de compte c’est le parti qui avance ses propositions égoïstes et ses intérêts abstraction faite de ce peuple qu’ il a propulsé vers de l’avant

    Chaque jour à son lendemain avec la grâce de Dieu et le contexte a tendance de changer donc l’individu lui aussi a tendance de changer. Les candidats pendant la campagne s’inclinent devant le peuple pour mendier des voix et une fois élus ils se redresseront encore plus haut pour donner des ordres.

    Le climat est trop malsain, et a pour cause la médiocrité et l’ incompétence qui ont pollué l’espace et la dimension dans le temps, il est tout a fait normal que les institutions des mandataires, deviennent un souk ou la corruption, les connivences, les groupes de pressions font germer plus le mal que le bien. Notre destinée est entre les mains d’incapables qui deviennent facilement des traitres pour un petit sous non mérité.

    Le peuple n’a pas à recevoir de leçons de ces bons à rien, de ces traitres alors prenez la peine de confier à vous même vos intérêts au lieu à ces corrompus. Tout cela ne même à rien le peuple est bien conscient cette fois ci. L’insurrection pacifique populaire avance à petit feu. La violence policière, les falsifications médiatiques, bataille idéologique gouvernementale du 5ieme ne règlent pas les problèmes cruciaux posés. Les idées de partage des richesses, de réduction des inégalités sociales, de participation des gens ne peuvent être effacées quand les médiocres les incompétents et les prédateurs font leur bal avec les deniers publics.

     Une république bananière devenue contestataire dans notre pays, ce mécontentement ne s’achèvera pas de si tôt . Seule peu être une dissolution de l’APN(assemblée populaire nationale) non représentative et illégitime , ainsi que les APW et APC, représentent dans un premier temps peu être une nouvelle ’issue politique démocratique possible. Le retour aux urnes transparentes permet de résoudre peut être la crise en en cour. Ce que ne veulent ni ce pouvoir, ni son cabinet noir, ni les prédateurs, ni les « chiyattines ». 

    BENALLAL MOHAMED auteur 

    1-Hogra : injustice selective

    2-Si flène :grande personnalité

    *3-Harba : quitter par tout moyen ce pays

    *4-Harga : immigration par voie de mer

    *5-Chiyatines : larbins-vassaux-sbires

    *6-Chkara : embourgeoisement par detournement de deniers publics

    http://lequotidienalgerie.org/2019/02/27/basta-assez-cinq-fois-cen-est-trop-bezaf

  • Bouteflika, le peuple a décidé : dégagez ! - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2019/02/bouteflika-le-peuple-a-decide-degagez.html

    Enfin ! Depuis le temps qu’on attendait ça ! Je ne pensais pas que je le verrais de mon vivant. Quelle joie ! C’en est fini du culte du portrait dans un cadre doré. Le peuple algérien a montré que c’était lui et lui seul qui décidait, qu’il était l’unique « zaïm », que le pouvoir vient de lui seul et de personne d’autre. Et ce n’est qu’un début ! Ce 22 février 2019, date désormais historique, de nos monts et montagnes, de toutes les vallées, des champs et du désert, la voix des hommes libres s’est levée, le peuple a marché dans les rues de toutes les villes et communes de notre belle Algérie, au nord, à l’est, à l’ouest, au centre et au sud, pour clamer son refus du cinquième mandat du président impotent et de sa clique de truands, les gangsters de la chaise roulante : Bouteflika ya el Maroki makanch el houhda el khamsa(Bouteflika le Marocain, il n’y a pas de 5e mandat) ! Chacun en a pris pour son grade, de Ouyahia à Bouteflika. Et pourtant, tout le monde avait parié dans les salons feutrés et les résidences protégées en zone verte que le peuple algérien était mort et enterré et qu’il ne défendrait pas son honneur face aux agressions multiples et aux violences du régime pourri. Il faut dire qu’il s’est tu pendant si longtemps… Mais ce vendredi 22 février, le mur de la peur est définitivement tombé. Un seul héros, le peuple.

    La fratrie Bouteflika, Saïd, Nacer, et le gang du fauteuil roulant, Ouyahia, Sellal, Haddad, Sidi Saïd, Tliba, Ghoul, Bouchareb, Ould Abbes et Cie, dans quels trous êtes-vous terrés comme des rats ? Je vous avais avertis, vous les voleurs, les perfides, que cette terre n’était pas la vôtre, vous l’avez pourtant saignée à blanc et vendue comme une étoile de mer au marché, indignes usurpateurs, faux dévots, gangsters, crapules, malfrats, traîtres, vauriens ! Cette terre est la nôtre et le fleuve que vous avez détourné de sa voie naturelle est en train de retrouver son lit. Cette jeunesse que vous avez jetée à la mer, que vous avez marginalisée, brimée, opprimée, dédaignée, méprisée, avec le climat étouffant que vous avez installé dans le pays, est en train de recouvrer l’honneur de toute une nation. L’emblème de notre Algérie flottera de nouveau haut dans le ciel pur grâce à ces jeunes gens et à leurs cris de colère qu’ils ont jetés à vos tronches de vieilles épaves faisandées. Désormais, les Algériens ne seront plus obligés de baisser la tête par la honte que vous nous avez infligée avec votre président grabataire qui fait la risée du monde. Kassaman, l’hymne national que vous avez bafoué a retenti dans les rues et sur les places. Le fier Algérien fera de la Mecque des Révolutionnaires la Mecque de la Démocratie ! Personne ne pourra faire reculer le peuple, ni les manipulateurs, ni les pyromanes, ni les traîtres à la solde des puissances occidentales. Écoutez ces voix venant des tréfonds de nos contrées, ces voix de l’honneur et de la dignité : el chaab la yourid Bouteflika wa Said (le peuple ne veut pas de Bouteflika et Saïd). Écoutez ces voix entonner des hymnes à la liberté. Vous, les symboles du régime infect, écoutez ces voix, celle de l’Algérie de demain qui se fera malgré vous et contre vous.

    Pas une vitre n’a été brisée, les quelques rares velléités de violence ont été avortées par le peuple lui-même, aucun détritus n’a été laissé sur le passage des manifestations. Quelle leçon de civisme et de maturité a infligé ce grand peuple d’Algérie à ce régime putride d’une autre ère, complètement dépassé ! L’heure est désormais au renouveau, à la rupture et au changement, le vrai ! Finies les brimades, la hogra, c’est fini la servitude, c’est fini d’être écrasés par un cadre, c’en est fini de vos lâchetés et de vos traîtrises, c’en est fini de votre larbinisme ! Regardez-vous, contemplez la façon dont le peuple a signifié la fin de votre règne, vous êtes conspués dans les rues, insultés, le portrait de votre chef, de votre dieu vivant, est déchiré et piétiné. Non, Ouyahia, vous ne contrôlez pas la rue, vous ne contrôlez rien, tout vous échappe. Pour maintenir un cadavre et un cadre au pouvoir, vous êtes allés jusqu’à conspirer avec l’ancienne puissance coloniale, la France, qui devra assumer elle aussi le fait de vous avoir soutenu avec la complicité des puissances occidentales. Ceux qui ont prédit que le peuple allait sortir et tout casser se sont trompés, c’est ce régime qui a tout cassé, pillé. Le seul danger qui guette l’Algérie, c’est ce pouvoir corrompu. On n’a pas besoin d’un ennemi quand on a un régime destructeur comme celui de Bouteflika, votre prophète de pacotille qui est l’objet de vénération dans cette nouvelle religion du cadre ! Depuis ce 22 février, un vent de libération souffle sur le pays : terminé le colonialisme bouteflikien, c’en est fini de vous, de vos rapines et de vos pillages. Préparez vos valises, faites tourner les moteurs de vos jets privés. Allez rejoindre votre momie qui a pris la tangente en Suisse ou rejoignez son frère Saïd qui est aux USA. Ou à Paris, chez Fafa votre mère patrie que vous aimez tellement. Vous avez l’embarras du choix.

    Dorénavant, un seul agenda guidera la nation algérienne, ce sera l’agenda du peuple algérien qui a décidé de prendre de nouveau rendez-vous avec l’Histoire, comme ses aînés le lui ont montré, et de ne pas accepter la servitude et le despotisme d’un cadre et de quelques cloportes qui l’entourent. Désormais, il y a ceux qui sont avec le peuple et ceux qui sont contre lui, c’est valable pour les médias poubelle. Que chacun prenne ses responsabilités. Le peuple les a prises et il n’a besoin de personne, il vient de montrer qu’il est maître chez lui. L’Algérie bâtie par ses ancêtres lui appartient. Une nouvelle étape s’annonce, celle du rejet du régime et de ses relais politiques et médiatiques. Après avoir combattu ce régime pendant des années comme un homme du peuple et qui se bat pour le peuple, je n’ai jamais douté de ce dernier, contrairement à plein d’autres qui se sont vendus pour une poignée de dollars. En choisissant de servir un cadre et un mort-vivant, ils ont cru qu’ils misaient sur le bon cheval alors que ce n’est juste qu’une vielle rosse, un bourrin. La date du 22 février 2019 sera celle où tout un peuple s’est réapproprié son destin et a libéré son pays du joug des nouveaux colons. Ce jour n’est certainement que le commencement d’un processus qui continuera jusqu’à ce que le peuple obtienne gain de cause, c’est-à-dire jusqu’à ce que ce régime parte. Cette date est la pierre angulaire dans la construction d’un État de droit où personne ne sera au-dessus de la Loi. La machine de l’Histoire est en marche et personne ne pourra l’arrêter. Avec cette journée historique qui a vu tout un peuple se lever, le serment de Novembre s’accomplira et des ruines que vous avez laissées, nous bâtirons une Algérie nouvelle.

    Mohsen Abdelmoumen

    https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2019/02/23/bouteflika-le-peuple-a-decide-degagez

  • PRÉSIDENTIELLES ET MANIFESTATIONS EN ALGÉRIE : SCÉNARIOS PROBABLES POUR UNE FIN DE RÈGNE – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/18/presidentielles-et-manifestations-en-algerie-scenarios-proba

    Le constat est établi par tous : ce régime n’a aucun atome de légitimité, aucune capacité à innover pour remettre l’Algérie en mouvement et s’assurer une sortie honorable ou un maintien au pouvoir sous de nouvelles formes plus subtiles et moins brutales. La raison est évidente : la tête est sénile, le corps moribond, les organes maintenus en vie par la rente qui s’appauvrit et ne suffit plus à tous.

    Qu’est ce qui pourrait se passer de salutaire ou de catastrophique pour mettre fin au marasme et à la honte ?

    PLUSIEURS SCÉNARIOS SONT POSSIBLES D’AUTRES SONT PROBABLES
    Parmi les scénarios possibles, les choses continuent dans leur pourrissement, car rien ne va s’opposer à la tricherie. On installe le même président, la même équipe, on révise la constitution et on installe les valets de la France ou des USA et les serviteurs-accapareurs de la rente. Mais il y a trois facteurs qui échappent à la raison humaine. Le premier facteur est d’ordre eschatologique : Bouteflika rappelé à Dieu avant que le scénario ne se déroule. Le second facteur est que Macron et Trump ne se mettent pas d’accord sur le profil du dauphin vu le désordre actuel sur la scène mondiale et le caractère trumpien « America first ». Nous revenons à la case de départ avec plus de chaos et surtout l’impossibilité des clans de se départager et de trouver un consensus. Une fois Bouteflika disparu ou maintenu en vie, mais avec une évidence notoire, qu’il est incapable de gouverner et que son équipe est incapable de trouver une voie de sortie de crise. Le troisième facteur, que ce soit avant ou après les élections, l’armée se divise entre clans et ces clans se radicalisent pour des solutions incompatibles. Dans ce climat de divergence générale, toutes les convergences idéologiques, régionalistes, nationalistes ou préférence à l’étranger ainsi que la convergence des pourris du système avec la lie de la société (baltagia à l’égyptienne financée par le marché noir et organisé par les réseaux occultes nationaux et étrangers) vont cristalliser les paradoxes et générer une guerre civile étendue à tout le territoire.

    La conscience du militaire le plus politisé et qui dispose d’unités combattantes efficaces, discipliné, loyal peut être choqué par ce qui se prépare. Il doit savoir qu’il s’agit de l’anéantissement de l’Algérie et que les circonstances géopolitiques ainsi que la situation de déstabilisation de la Libye et du Mali avec tout l’armement disponible et tous les services secrets du monde qui y opèrent en liaison avec les mercenaires professionnels sont favorables à l’embrasement de l’Algérie pour une guerre de cent ans. Ajouter à cela la convergence des revendications à l’autonomie des grandes régions d’Algérie et le désir des Français de récupérer le Sahara, Mers el Kebir ; et des Américains de disposer de bases navales et aériennes. Ce militaire conscient va-t-il cette fois-ci laisser l’Algérie s’embraser et tolérer que l’ANP continue à jouer le rôle d’agent de répression pour maintenir au pouvoir des gens qui ont la haine du peuple et l’incompétence de gouverner. La logique veut qu’il tente un coup de force. La crise va atteindre son paroxysme et il va (il doit) se passer quelque chose de dramatique qui va nous amener vers le salut ou vers le néant.

    Cela va dépendre d’un dernier facteur : quel est le désir le plus intime et le plus sincère des Algériens ?

    Parmi les scénarios les plus probables, c’est le pire par la convergence des bêtises et des méchancetés qui ont des armes, de l’argent, des réseaux avec l’oisiveté irresponsable et délinquante dans la jeunesse algérienne. Ces jeunes sont déjà fichés, organisés et préparés à accomplir le pire, à leur insu. L’argent sale et les experts en guerre psychologique et en opérations de sape militaire vont les mobiliser et les mettre en situation d’offensive pour créer le chaos, du moins l’insécurité et imposer un Etat d’urgence, des tribunaux d’exception et un directoire d’administrateurs civils et militaires supervisé par des conseillers étrangers. Cela peut se produire avant le vote pour se débarrasser d’une procédure à risque ; cela peut se produire avant l’annonce des résultats officiels car plus que jamais le vote sanction sera présent même s’il y aura beaucoup d’abstention. Le régime a su créer les conditions psychologiques pour disqualifier les candidats en donnant la parole aux fous et aux insensés ; l’opposition inféodée à ce régime a accepté de jouer le rôle de lièvre en ordre dispersé et confus. Dans cette confusion tout est possible. Sur ce scénario catastrophe trois facteurs peuvent fausser les calculs. Le premier facteur est un événement eschatologique. Le second est le refus de l’armée (les chefs des unités combattantes qui vont aller sur le terrain et se confronter aux algériens pour une effusion de sang inutile pour un destin joué d’avance : ce régime est fini). Le troisième est qu’un candidat sérieux et compétent, nous pensons au général Ali Ghediri, prenne l’initiative historique au péril de sa vie et de sa liberté d’appeler le peuple et l’armée à garder le calme, à ne pas tomber dans le piège. Il doit annoncer les deux couleurs que les Algériens attendent : la rupture totale et définitive avec ce régime. L’avertissement aux étrangers qui veulent s’ingérer dans les affaires intérieures. Il doit rester non partisan et surtout sans attache avec les forces de l’argent et les entités oppositionnelles qui vont l’encombrer et le miner. S’il n’y a pas d’appel haut et fort et si cet appel n’est pas entendu, alors tous les rassemblements pré-électoraux et post électoraux seront l’étincelle mise dans une poudrière. Les régimes en place, en Algérie et en France, savent diaboliser, criminaliser, infiltrer et pousser à la violence pour justifier la répression et faire passer des lois liberticides et des mesures antipopulaires. Les Algériens, faute d’encadrement politique ne savent pas contester, ils passent à la violence sans organisation et sans but, ils saccagent les biens publics, et donnent ainsi toutes les justifications « légales », morales et médiatiques pour que la violence « institutionnelle » s’exerce contre eux d’une manière démesurée et impitoyable.

    Si Ali Ghediri ne dispose pas d’une équipe de campagne compétente, d’un directeur de communication efficace et de garanties, le conseil le plus sincère que nous nous permettons de lui donner et d’annoncer officiellement le retrait de sa candidature pour laisser le régime en place face à ses responsabilités et le déshabiller totalement, lui enlevant le peu de crédibilité ou d’intelligence qu’il affiche en vain. Si par contre il veut la rupture, il doit aller sur le terrain et prendre la posture de président en attente d’investiture. La crise va atteindre son paroxysme : ceux qui vont gérer la suite doivent se préparer maintenant et être connu ainsi que leur équipe. L’expérience de Lamine Zéroual et de Mohamed Boudiaf doit nous inciter non seulement à la prudence, mais à la mobilisation des forces du changement sous une seule bannière. La situation est grave, elle ne permet aucune improvisation, elle interdit de laisser l’ennemi prendre une quelconque initiative. Il faut l’acculer à la défensive, à la rupture de ses lignes et à la débâcle qui ne permet plus jamais de se remobiliser et d’engager un nouveau combat ni dans l’ombre ni dans les arrières.

    Il faut éviter la violence, la manipulation et méditer l’invitation de Marx qui demeure l’un des analystes les plus précis et les plus honnêtes sur le pouvoir de la bourgeoisie : « Il faut oser provoquer le scandale pour ne pas devenir sa proie (otage) ». La conjugaison des désabusés, des frustrés, des revanchards peut entrer en collusion avec la convergence du crime, de la subversion et de la rente. Cette collusion peut se révéler désastreuse. L’intelligence, c’est de donner des voies de sorties ou prendre l’initiative. L’armée est la seule capable de prendre l’initiative et d’imposer une solution favorable au changement pacifique. Ses chefs ne veulent pas et ils doivent assumer leur responsabilité, devant leurs soldats, si la catastrophe venait à se produire. La menace intégriste ne peut plus être invoquée puisqu’il est évident que la menace vient des imposteurs et des usurpateurs qui nous gouvernent contre notre gré.

    Le régime a peur, il panique, il est sans solution crédible, faisable et viable. Il peut assassiner un peuple sans état d’âme. Il n’y a pas d’État pour le contenir et lui fixer des limites. Mais il peut se produire deux choses qu’il fait provoquer : la panne qui le pousse à se suicider comme ce fut le cas en fin de règne de l’Empire romain ; la fuite dans le désordre du « sauve-qui-peut » comme celle des Haragas sur des embarcations de fortune sans garantie de trouver bon port.

    Je rappelle que j’ai écrit sur les garanties minimales qui manquent pour mener à bon port les élections. Nous voyons déjà comment s’opère le volet des signatures des candidats et nous voyons pire que cela : l’intimidation, la menace et les voies de fait sur des candidats en campagne. La police, la Gendarmerie et les forces de sécurité publique devraient assurer leur protection, mais ils sont jetés en pâture aux Baltagisqui se structurent et montent en puissance pire que le terrorisme de la « décennie noire ».

    J’ai écrit un livre, une cinquante d’articles sur le printemps arabe (Syrie, Libye, Égypte et Tunisie) à chaud, sans prendre de distance avec les événements, mais sans esprit partisan. J’ai réfléchi sur la « décennie noire » et ses causes justes pour interroger ma conscience et pouvoir dire un jour comment éviter l’impasse et l’effusion de sang. Il n’y a toujours pas de cadre de débat sérieux et responsable.

    Des manifestations menées par des activistes (progressistes ou islamistes) pour dénoncer un régime sans plateforme de changement, sans vision doctrinaire sur le changement, sans programme alternatif de gouvernance, sans garantie de ne pas être récupérés par les appareils de l’opposition classique et incompétente ne peut que déboucher sur une caporalisation des jeunes émergents et une confiscation de leurs sacrifices. Les Etrangers et les Maffieux locaux savent converger pour trouver les interlocuteurs valides et éradiquer les rebelles. Ils parviennent à remettre en selle l’ancien régime avec de nouveaux visages en donnant l’illusion du changement. Ils trouvent les opportunités et les pertinences que leur donnent l’absence de cadre réformateur et la confusion sur les positions du curseur idéologique pour imposer par la violence leurs solutions. La contestation d’un régime ne suffit pas pour opérer le changement, il faut l’adhésion à un programme de rupture. Ce programme n’est pas encore explicite et visible pour être compris et porté par des millions de gens et un seul cri.

    Il ne s’agit pas d’une affaire technicienne où on fait appel à des experts, mais une vision où les sincères et les compétents se mobilisent pour effectuer ensemble la quête de résolution des problèmes. Mouloud Hamrouche et Ghazi Hidouci ont initié et conduit des réformes avec un contenu et des perspectives dignes de considération, mais ils se sont appuyés sur des techniciens sans vision sur l’Algérie et sans connaissance de l’humain. Ça ne pouvait donc passer, mais casser. Un exemple parmi tant d’autres est la nomination de Monsieur Aboud à la tête de la télévision algérienne qui était libre d’avoir une idéologie laïque et d’être porté sur l’alcool, mais il ne pouvait mépriser le peuple algérien en disant que la télévision n’est pas une mosquée. Au lieu de toucher aux sensibilités religieuses des gens, il aurait du répondre à la demande du peuple algérien. S’il était intelligent il aurait ouvert le débat religieux et théologique en appelant des sommités mondiales et algériennes pour s’opposer à la montée de l’intégrisme. Les actuels ministres de l’Éducation nationale et des Affaires religieuses ont le même travers et continuent de heurter le peuple algérien au lien de le guider et de lui ouvrir des horizons plus sereins. Tous veulent caporaliser le peuple algérien et croire qu’ils connaissent son bien et le chemin de sa libération mieux que lui.

    Face à eux il y avait des aventuriers, les uns au nom de « l’Islam est la solution » et les autres au nom de « la République laïque est la solution », ainsi que ceux qui revendiquent « Haybat ad Dawla – l’autorité de l’Etat est la solution) par la force des armes et de la répression. Avec toutes ces fausses ou imparfaites solutions et leurs paradigmes singuliers nous sommes demeurés sans solution et inertes dans un système sénile et moribond. Personne n’avait et n’a de vision d’éducateur et de réformateur qui s’appuie sur la réalité de l’Algérie, la connaissance des Algériens et qui met ses pas à la suite des Prophètes et des visionnaires. A quelques semaines ou à quelques jours de la rencontre des Algériens avec un destin que personne ne peut deviner, nous n’avons toujours pas mis le curseur idéologique sur l’essentiel et nous n’avons toujours pas identifié la bannière de rassemblement. Dénoncer les généraux algériens et criminaliser l’armée algérienne est à la portée de n’importe quel oisif de n’importe quel café maure. Refuser Bouteflika, maintenant qu’il est en fin de vie, ne va pas donner naissance à un vivant capable de gouverner l’Algérie. Nous sommes enterrés sous des tonnes de faux calculs, de fausses idéologies, de fausses promesses.

    En définitive nous n’avons qu’une alternative : ou fin existentielle de l’Algérie ou rupture avec le système qui anéantit l’avenir.

    Omar MAZRI – www.algerie-rupture.com

    https://www.euroalgerie.org/2019/02/17/presidentielles-algerie-scenarios-probables-pour-une-fin-de-regne

  • Bouteflika et les autres – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/03/bouteflika-et-les-autres

    Voyez-vous Bouteflika se mettre pour une course politique sur la même ligne de départ avec tous ces gens-là qui viennent de marquer leur intention de se présenter à la candidature de la présidence de la République ? De par son long parcours, président de la République pendant 20 ans, ayant vécu la révolution et connu ses martyrs, ses concepteurs, ayant côtoyé les grands de ce monde, Boumediene, Nehru, Nasser, Tito, Che Guevara, Castro, Mandela, De Gaulle, rois, reines, monarques et sultans ; on le voit mal aligné avec des gens tout à fait singuliers, quelconques et effacés.
    L’on se dira que chacun doit faire son temps et que ce temps n’est plus de l’ère de Bouteflika. L’on se dira et à moindre mal que tout serait possible si du moins les candidats en course étaient parmi ceux qui restent de la même ère, tel Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Belaid Abdesselem, Sid Ahmed Ghozali… L’on se dira aussi qu’il aurait pu sauvegarder l’honneur de ce parcours exceptionnel en se défendant de concourir avec les pièces de cette si mauvaise circonstance.
    A faire rire ou pleurer ; l’on est dans le souci majeur de penser que si démocratie rime avec une certaine liberté, elle ne peut aussi se faire corrompre et se permettre de faire prendre la nation pour une risée nationale.

    On les a vus retirer leurs lots de souscription. On nous les a montrés, pour en rire et en pleurer. Ces images largement diffusées par des chaînes privées rivées au bord du pouvoir ne viennent pas comme ça par hasard ou par devoir de communication et d’information. Il y a du quelque chose dedans. Veut-on jeter l’anathème sur cette liberté ? Cette démocratie ? Cette implication « citoyenne » ? Des communs de mortels aux différentes pathologies, de l’illusion à la folie, de l’irréel à la rigolade ; ces dames et messieurs semblent prendre la République pour une agence d’emploi et le palais du gouvernement pour une scène de folklore et d’amusement. Ont-ils été par un moyen ou un autre incités à le faire ? Croient-ils vraiment que la partie est réellement jouable ? Non.

    Ainsi toute la problématique ne se trouve pas pour autant dans l’esprit de ces compétiteurs. Elle est dans le texte.

    Ce code électoral mal agencé et en mauvaise adéquation avec l’âme solennelle de cette haute magistrature se devait d’être corrigé après cette foire publique et sans enchères au trône de la République. Le nombre faramineux des indépendants, dépassant celui des partis, démontre la grande méfiance et le discrédit qui frappent ces partis. C’est un outrage au paysage politique, un affront à l’histoire qui se fait. Preuve en est qu’ils ne sont que des vitrines falotes mises en relief pour enjoliver une démocratie malade et gangrenée. Si un indépendant peut rassembler 60.000 individus, il lui est numériquement et politiquement facile d’en constituer un parti.

    Alors, il serait judicieux que la candidature à ce poste de responsabilité ne puisse être laissée ainsi à tout vent, à toute individualité. Elle ne pourrait valablement se faire que sous l’égide d’un parti. Ceci renforcera l’organisation du panorama politique et donnera plus de tonus à la philosophie du militantisme.

    Bouteflika, tout laisse à le penser, n’aurait jamais accepté de croiser le fer avec ceux qui ne savent que croiser des intérêts, battre le fer quand il est chaud et ignorent la finesse du maniement des sabres doux et tranchants dans les arènes politiques.

    Il a été mis dans cet ultime embarras par ceux-là mêmes qui persistent à le voir encore les protéger n’ayant du coup nulle indulgence pour ce que dira la postérité de son passage. Notamment sa dernière étape qui a fait apparaître des personnages entre domestiques, valets, dirigeants, leaders, téléviseurs inouïs, voraces et sans commune mesure avec sa stature. Ils ont tout fait pour la flétrir. L’homme ne mérite pas ça. Par El Yazid Dib.

    http://http://www.lequotidien–oran.com/?news=5272660

  • PRÉSIDENTIELLE : LE POUVOIR A DÉJÀ DÉSIGNÉ SON ADVERSAIRE – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/01/presidentielle-le-pouvoir-a-deja-designe-son-adversaire

    Faute de désigner son candidat, le pouvoir a choisi son adversaire.

    Gaïd-Salah, Tliba et maintenant Ouyahia puis Ghoul, les répliques à l’égard de Ali Ghediri, candidat potentiel à l’élection présidentielle d’avril prochain, n’en finissent pas.

    Ce jeudi 31 janvier, Ahmed Ouyahia, s’exprimant en sa qualité de secrétaire général du RND, n’a pas manqué, entre les louanges habituelles au chef de l’Etat et des attaques inattendues à l’adresse du FLN, d’y aller de sa petite pique pour celui qui semble faire l’unanimité contre lui chez toutes les factions du système.

    « Pour certains hommes politiques, l’avenir est dans le changement, pour ne pas dire dans la rupture. Moi, je dis que l’avenir est dans la continuité, parce que nous sommes un pays qui continue à se construire et qui remet de l’ordre dans la maison. » Nul doute que c’est le général-major à la retraite qui est visé.

    Dimanche dernier, pour sa première sortie publique, Ali Ghediri avait réitéré au forum du quotidien Liberté ce qu’il avait promis dans sa déclaration de candidature de réaliser s’il accède au poste de président de la République : la rupture avec le système politique en place depuis l’indépendance. Et dans son programme électoral, publié hier jeudi sur sa page Facebook, sept sur les huit grandes lignes commencent le mot “rompre”.

    Dans l’après-midi d’hier, Amar Ghoul, de passage sur TSA Direct, a promis de répondre pendant la campagne électorale à celui qui parle de rupture après avoir « passé toute sa vie au sein du système ».

    En attendant, « Ali Ghediri peut rêver de ce qu’il veut », ironise le président de TAJ, l’un des principaux soutiens du président Bouteflika.

    Tant que Ghediri n’avait pas fait part publiquement de son intention de présenter sa candidature, l’armée, dont il avait exhorté le chef à « assumer ses responsabilités », donc à investir la sphère politique, pouvait sans gêne lui répliquer et le « remettre à sa place ».

    Cela s’est fait immédiatement après son interview du 25 décembre à El Watan. Le 30 décembre, un long communiqué mis en ligne sur le site officiel du MDN s’en prenait ouvertement à lui, dans des termes crus qui tranchent avec le ton mesuré qu’on connaissait à l’armée. Sans être cité, Ali Ghediri est taillé en pièces, ses capacités remises en cause, son ambition jugée « démesurée » et « les cercles occultes » qui « le commanditent » dénoncés. S’ensuivra un éditorial de la revue El Djeich avec quasiment la même teneur avant que le chef d’état-major de l’ANP ne se charge de prononcer lui-même les mêmes griefs à deux reprises. C’était lors de sa visite dans la deuxième région militaire les 8 et 9 janvier.

    Les répliques de l’armée ne se sont estompées que lorsque le général à la retraite a rendu publique sa déclaration de candidature. Avec cette casquette, toute attaque à son égard serait à juste titre interprétée comme un parti pris flagrant de l’institution militaire en faveur d’une partie au détriment d’une autre dans la course électorale, elle dont la mission, comme l’a rappelé Ahmed Gaid-Salah lors de sa visite dans la première région militaire le 22 janvier, se limite à la sécurisation du scrutin.

    D’autres parties ont donc pris le relais pour s’en prendre à Ali Ghediri qui veut « défier le système ».

    Au lendemain de son passage au forum de Liberté, au cours duquel il avait lancé sa fameuse sentence « ou c’est le système, ou c’est moi », le député FLN Bahaeddine Tliba s’en est violemment pris au candidat qu’il qualifie de « soldat désarmé, avec un passé militaire peu glorieux » qui « espère redorer son image ternie à travers sa candidature à la magistrature suprême ».

    Une candidature qui « ne peut pas aboutir, car il ne peut pas simplement diriger un pays révolutionnaire comme l’Algérie, même s’il a eu le quitus des laboratoires étrangers et des représentations diplomatiques et sécuritaires à Paris », assène le député d’Annaba qui va fouiner dans le passé du général pour déterrer un incident dont il se serait coupable.

    « Ironie du sort, celui qui veut aujourd’hui diriger notre grand pays n’avait pas la compétence requise quand il était commandant dans les forces navales. Il se souvient certainement de l’incident qu’il avait provoqué lorsqu’il était en service dans ce corps. Ce qui lui avait valu d’être écarté par mesure disciplinaire. »

    L’attaque est d’une rare violence. Les propos d’Ouyahia et de Ghoul sont assurément plus mesurés, mais, pour ne pas dire qu’ils cachent mal une action concertée, dégagent au moins la même volonté de remettre à sa place celui qui, non seulement veut se dresser sur le chemin d’un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, mais aspire à dégager tout le système. La réplique de celui-ci ne fait peut-être que commencer…

    TSA

    Par Makhlouf Mehenni 01 Févr.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/02/01/presidentielle-le-pouvoir-a-deja-designe-son-adversaire

  • Ils voulaient la guerre civile, ils ont récolté la révolution – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/01/15/ils-voulaient-la-guerre-civile-ils-ont-recolte-la-revolution

    Les pyromanes mondialo-sionistes n’en reviennent pas. Tant d’années passées à monopoliser la parole dans tous les grands médias, en nous alertant contre la menace verte, le danger islamiste, la cinquième colonne musulmane…

    Tant de chroniques haineuses et d’analyses apocalyptiques, prédisant le déferlement prochain de hordes d’islamistes violeurs de femmes et poseurs de bombes, venues de nos banlieues pour instaurer la charia dans l’Hexagone. Le tout avec la complicité et la complaisance des médias, transformés en machines de propagande dignes de la Pravda de la grande époque.

    Le bon peuple gaulois, à qui on martelait l’essence judéo-chrétienne de la France, était assailli de toute part par cette menace verte : voile, laïcité, halal, droit à la caricature et à l’islamophobie, etc. Telles étaient les nouvelles priorités de notre société.

    Les agents sionistes semaient les graines de la division et soufflaient sur les flammes de la guerre civile, dans leur stratégie du « diviser pour régner ». Le musulman se retrouvait stigmatisé, coupable par défaut, bouc émissaire idéal, pour détourner l’opinion des véritables problèmes.

    Mais c’était insulter l’intelligence du peuple français, cette majorité silencieuse à qui on ne demande pas son avis, qu’on méprise constamment, en tentant de lui faire prendre des vessies musulmanes pour des lanternes sionistes, et qui a bien compris, malgré ces tentatives d’enfumage, quel était le problème, et qui étaient les véritables responsables de sa situation dramatique.

    Une majorité qui se retrouve pleinement dans un mouvement de jaune vêtu, portant haut et fort ses revendications et criant sa colère à la face d’une Élite dirigeante complètement dépassée et déconnectée des réalités du pays.

    Un aveuglement incroyable qui confine à l’autisme, mais qui n’est guère étonnant pour une classe dominante vivant depuis trop longtemps dans sa tour d’ivoire, incapable de comprendre ou de ressentir la fureur d’un peuple à bout.

    Un peuple qui a bien compris quels étaient les tenants et les aboutissants d’un système oligarchique dont il ne veut plus et dont il a parfaitement identifié les acteurs : les banques, les multinationales, les lobbies, ainsi que les politiciens et les médias qui sont à leur service.

    Un système qui favorise les plus forts et fragilise les plus faibles, à l’inverse de ce qu’exige le peuple. Celui-ci a décidé de renverser la table pour congédier ceux qui n’ont jamais cessé de lui mentir et de le trahir, alors qu’ils étaient censés le représenter.

    Le mouvement des gilets jaunes, que beaucoup prenait pour un feu de paille, est beaucoup plus profond que cela. Il exprime une exaspération contenue depuis trop longtemps, contre les injustices de tout bord, contre la paupérisation, contre le coût de la vie, contre les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, contre la disparition programmée des acquis sociaux, contre la justice à deux vitesses, contre les mensonges des médias, contre la non-représentativité de la classe politique, en bref, contre le modèle néolibéral impérialo-sioniste que l’on veut nous imposer coûte que coûte.

    Non, la France ne doit pas être gérée comme une entreprise. Non, l’hôpital, l’école ou l’université n’ont pas vocation à être des centres de profits. Non au racket des radars et des péages d’autoroutes, non à la privatisation des services publics, non aux guerres néocoloniales, non à l’alignement sur la vision américano-sioniste, non à la soumission aux banques et à la dette, non à l’individualisme, non à l’américanisation de la société, non au rejet des valeurs traditionnelles.

    Voila ce que les gilets jaunes, et à travers eux la majorité du peuple de France, expriment.

    Nul ne peut dire sur quoi ce mouvement révolutionnaire va déboucher, mais il a déjà une victoire à son actif, celle d’avoir dévoilé la nature de ce système. Le roi est désormais nu.

    Démocratie, liberté d’expression, droit de manifester, etc., terminé. Le pouvoir sonne « la fin de la récré » comme on a pu l’entendre dans une expression visant à infantiliser un mouvement légitime, et il se montre tel qu’il est vraiment.

    Place à la répression, aux comparutions immédiates et aux mépris envers des citoyens révoltés qualifiés de « foule haineuse », d’antisémites, d’homophobes, d’extrémistes de droite ou de gauche, de complotistes… La litanie d’anathèmes habituels lancés à la face de ceux qui s’opposent à ce système oligarchique, dépassant bien sûr le cadre Hexagonal.

    Face à eux, un pouvoir pris en otage entre le monde de l’argent qui l’a « élu », et un peuple qui lui demande des comptes. Un pouvoir ne représentant que lui-même et une classe de privilégiés, qui n’a pour seule réponse que de vagues promesses ainsi qu’une répression policière et judiciaire impitoyable.

    Un pouvoir qui ne manque pas de superlatifs pour vilipender la violence d’une minorité de casseurs, en oubliant celle, beaucoup plus brutale, du système dominant qu’il incarne.

    La violence de l’usure bancaire, des licenciements, de la misère sociale, du mépris de classe et de l’arrogance avec lesquels est traité le petit peuple. La violence des guerres menées par nos armées au Sahel et en Syrie, celle qui s’abat sur les enfants yéménites avec les armes que nous fournissons à nos « alliés » saoudiens, la violence du massacre des Palestiniens par nos « amis » israéliens, et bien d’autres violences encore, dont les journalistes aux ordres et les politiciens, philosophes ou autres experts de l’Élite, oublient de nous parler, ou minimisent à l’extrême.

    Une Élite dont les agents se permettent d’exhorter les policiers à faire usage de leurs armes, sans risquer d’être condamnés par la justice pour « appel à la violence ». Une Élite dont les journalistes usent de « fake news » à longueur d’émissions en relayant les mensonges étatiques sur la soi-disant faible mobilisation populaire ou en se basant sur des sondages bidonnés minimisant le soutien, pourtant massif, de l’opinion publique envers les gilets jaunes.

    Les masques sont tombés et ce pouvoir ne tient que par la grâce des forces de police qui, malgré leur sympathie évidente envers les manifestants, sont sommées de les réprimer pour préserver l’ordre public. Des policiers exténués, sous-payés, qui comprennent et approuvent les revendications du peuple dont ils sont issus, et qui ont certainement conscience d’être le dernier rempart d’un système aux abois.

    Un peuple qu’on a méthodiquement remonté contre ses concitoyens musulmans pour le détourner des véritables responsables de ses problèmes économico-sociaux, et qui démontre aujourd’hui qu’il ne s’y est pas trompé, lorsqu’il hurle sa haine des banques, des journalistes et des politiciens.

    Un peuple qui a compris que la religion de ses oppresseurs n’était ni l’Islam, ni aucune autre religion monothéiste, mais qu’il s’agissait de la religion de l’argent, du pouvoir, de l’exploitation des faibles et de la loi du plus fort.

    La guerre civile n’aura pas eu lieu. Il s’agit de lutte des classes et de révolte populaire, prémices probables d’une révolution à venir, car lorsque la coupe de l’injustice est pleine, le peuple veut changer le paradigme et rabattre les cartes.

    Le Parti Anti Sioniste se réjouit de ce réveil populaire, lui qui a toujours œuvré pour l’éveil des consciences, et qui a toujours dénoncé ce système injuste ne profitant qu’à une minorité.

    Il en a lui-même subi les foudres, à la veille du lancement de ce mouvement révolutionnaire, et a toujours prévenu les pyromanes à la solde de l’oligarchie que leurs manigances se retourneraient contre eux. Nous y sommes.

    Mais nous appelons également les Français à ne pas tomber dans les pièges que ce système en bout de course ne manquera pas de leur tendre, lui qui est prêt à tout pour sa survie.

    La conscience aura alors raison de l’injustice, et, sortant des ténèbres dans lesquelles le grand capital nous aura plongés depuis trop longtemps, nous pourrons enfin nous mettre en marche vers un monde plus juste, dont la France serait l’un des phares.

    https://www.partiantisioniste.com/articles/ils-voulaient-la-guerre-civile-ils-ont-recolte-la-revolution.html

  • 11 JANVIER 1992-11 JANVIER 2018 : La fable criminelle de la sauvegarde de la démocratie. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/01/15/11-janvier-1992-11-janvier-2018-la-fable-criminelle-de-la-sa

    Le 11 janvier 1992, une poignée de généraux putschistes, corrompus et sans honneur, commettent un attentat imprescriptible contre le peuple algérien avec la bénédiction de l’étranger. Conscients de la haine que leur vouent la population, ces officiers félons décident de tuer dans l’œuf une expérience démocratique balbutiante et néanmoins bouillonnante, née d’un « chahut de gamins » le 5 octobre 1988.

    Alger, janvier 1992
    Relayés par la police politique et par les thuriféraires civils de tous les milieux de la corruption, ils conduisent le pays au plus profond d’un gouffre d’horreurs sous les vivats d’admirateurs stipendiés et les applaudissements intéressés de leurs clientèles et de leurs sponsors étrangers. 

    Vingt-sept ans plus tard, le régime, et par conséquent tout le pays tenu en joue par une organisation de nervis, se retrouve dans une impasse totale. Il n’y a plus d’argument et plus aucun acteur recevable dans le théâtre d’ombres du système de la sécurité militaire. A tel point que les Algériens sont invités à attendre l’apparition incertaine d’un président muet au stade de l’agonie, qui n’a pas prononcé une parole publique depuis plus de cinq ans.

    Va-t-il être candidat à un cinquième mandat ou pas ? Y aura-t-il une élection ou non ? La population a beau s’en fiche comme d’une guigne, les manœuvres d’appareils et les spéculations médiatiques les plus farfelues tiennent lieu d’animation politique. Il s’agit de gesticulations absurdes dans un désert vide de spectateurs. Les oracles mercenaires de tous bords, islamistes comme laïcs aussi inféodés les uns que les autres, sont chargés d’occuper la scène pour enfumer la population un jour et revenir sur leurs déclarations le lendemain sans le moindre état d’âme.

    Quant aux Algériens, revenus de toutes les mystifications du régime, ils se débrouillent comme ils peuvent, rongés par l’anxiété d’un avenir trouble et dangereux. 

    À quoi a eu droit le peuple algérien depuis le coup d’État de 1992 ?

    Pour entamer cette période dramatique, après des rafles et les internements de milliers d’innocents, les Algériens ont assisté à l’assassinat en direct à la télévision d’un vieux militant ressuscité de l’oubli, mais bénéficiant de l’aura du 1er novembre, six mois à peine après son intronisation-résurrection. Le malheureux trompé par des intrigants roués aura néanmoins apporté sa caution historique, c’était l’objectif, des putschistes… La mort en direct du malheureux Mohamed Boudiaf un certain 26 juin 1992 est le crime inaugural d’un carnage qui a duré dix ans. 

    Après l’intermède grotesque d’un comité de coup d’état, le HCE, les putschistes ont exhumé un général velléitaire et balbutiant de sa retraite pour le placer à la tête du pays. Les mêmes lui organiseront des « élections » desquelles, l’ANP étant décidément invincible sur ce terrain, il sortira bien évidement vainqueur. … Une victoire « légitimée » par la présence de candidats-alibi sans relais ni base validant toute honte bue une sinistre mascarade.

    Ce même général-président, au bout du ridicule (on se souvient de son « parachèvement » institutionnel) et de l’impuissance quatre ans après son « élection », démissionnera dans une logique de soumission aux vrais pouvoirs. (Les pires massacres de la décennie sanglante ont lieu à la veille de sa démission). Mais il ne quittera pas son poste le jour de l’annonce comme c’est l’usage partout dans le monde, il laissera le temps (environ huit mois) à ses « capi » de l’ombre et du crime de lui trouver un successeur. 

    En avril 1999, les généraux de l’ombre propulsent à l’avant-scène (à partir de Paris tout de même…) leur candidat idéal, dûment adoubé par l’ex-métropole. Abdelaziz Bouteflika, ramené d’un exil doré autant que cliniquement délinquant, est coopté pour signifier aux Algériens et au monde que le régime enfin « civil » tournait la page du sang et de la torture. Cette élection singulière restera dans les annales de l’histoire de la fraude politique. Comme prévu, le candidat des putschistes est « élu » …. sans compétition. Les sept autres candidats se sont retirés la veille de l’élection pour protester contre la fraude aussi gigantesque que grossière.

    Connu pour son amour immodéré du pouvoir et confirmé dans sa mégalomanie, le nouveau préposé à la devanture du régime prend goût aux ors de la dictature au risque d’agacer ses parrains, comme un serpent qui voudrait se mesurer à un tigre. Sans réelle conséquence bien sûr. Ses sponsors qui contrôlent l’armée et les polices secrètes le remettent à sa place sans faire trop de vagues. Larbi Belkheir, maire du palais, intermédiaire de l’étranger et faiseur de rois, meurt dans l’anonymat des courtisans délaissés. Il est remplacé dans ce rôle par le général Toufik Mediene, chef du DRS, bien moins urbain et tapi dans l’ombre. Ce dernier au bout des intrigues est à son tour écarté, le général Tartag dit « la chignole » prend sa place en attendant qu’un autre nervi surgisse …

    Au fil des échecs et des scandales, les gestionnaires se succèdent, le style change à peine et le système perdure. C’est ce jeu de chaises musicales qui se perpétue depuis 20 ans sous le regard désabusé et méprisant des Algériens.  

    La violence comme seul instrument de gouvernance

    Après 200 000 morts, 20 000 disparus, des milliers de veuves et d’orphelins, autant de blessés, la tragédie algérienne se poursuit dans la répression brutale de toutes les contestations, l’écrasement des libertés et l’interdiction de toute expression indépendante. 

    La surenchère des manipulations pour une fuite en avant dans le statu quo tient lieu de politique. Les tractations entre généraux et affairistes constituent la toile de fond d’un vie politique réduite à des concurrences rentières et de complots sordides. Le voile jeté sur les marchandages du sérail est aussi épais que le mur d’argent qui sépare les Algériens démunis de la nouvelle classe compradore. Que manigancent-ils encore ? Comment vont-ils se répartir les dépouilles ? se demandent les Algériens. Quel lapin mité et pervers vont-ils sortir de leur képi ?

    Avec une classe politique factice associée à la captation de la rente, une police politique omniprésente, les Algériens n’attendent plus rien d’un régime constitué d’apparatchiks aux ordres, sans base et sans morale.

    Le régime a réussi en 27 années à décrédibiliser radicalement l’action politique en préfabriquant une scène politique complètement artificielle, complétement soumise aux désirs des maitres de l’heure.

    Qu’est-ce qu’un homme politique en Algérie aujourd’hui aux yeux des Algériens ? C’est un député inculte et servile, corrompu, pourvu d’un salaire mirobolant et d’avantages indécents, dont la seule activité est de lever la main pour approuver les décisions de ses parrains.

    Qu’est-ce qu’un chef de parti politique ? Un personnage médiocre, souvent folklorique, qui aspire à devenir ministre ou sous-ministre pour prendre « sa part » de la rente.

    Qu’est-ce qu’un ministre ? Un bureaucrate rapace, sans relief ni projet, qui tente d’amadouer l’opinion avec des formules « humoristiques » vulgaires. Ou, pour marquer son autorité, il feint la colère en réprimandant des petits fonctionnaires face aux caméras, lors de « sorties sur le terrain ». 

    En 27 ans, les maîtres de l’Algérie ont transformé le pays en un terrain vague désolé où règne l’incompétence. Les médiocres de tous poils dominent et obèrent l’avenir du pays, sacrifient la jeunesse et détruisent l’héritage libérateur en toute impunité.

    Économiquement, malgré près de 1000 milliards de dollars de recettes pétrolières depuis 20 ans, le pays est à genoux, et s’achemine vers l’asphyxie. L’ultime expédient du régime pour masquer très temporairement des déficits abyssaux est le recours irresponsable à la planche à billets.

    Mais cette situation de désordre organisé est très profitable pour ceux qui titrent les ficelles. La nouvelle oligarchie mise en place par le régime et ses sbires est la première bénéficiaire de l’effondrement programmé. Les barons-voleurs bénéficient sans limites de la rente, en distribuent une partie aux clientèles en laissant parfois des miettes au petit peuple pour qu’il se tienne tranquille.

    La fable et les choristes

    27 ans après, le chœur des adorateurs du putsch s’est tu. Leur mantra « moderniste » et « républicaniste » ressassé à longueur de colonnes de la presse « indépendante » aux ordres n’est plus audible. La mystification de l’époque était la « sauvegarde de la république » et « la protection de la démocratie ». Vraiment ? Qui peut croire encore à de telles fadaises ? De république et de démocratie, il ne reste que le nom. Quant au régime, il est toujours là, omnipotent, dénué de tout scrupule et d’une insondable médiocrité, fonçant dans le mur en mettant en danger des millions d’Algériens voués au désespoir.

    Les propagandistes de l’éradication sont désormais muets, mais ils sont toujours là, après des dizaines de milliers de victimes de la politique qu’ils ont défendue au mépris de toute considération morale ou humaine. Remplacés sur un registre bien plus global par des littérateurs qui vomissent la haine de leur peuple, ces femmes « civilisées » et ces « intellectuels laïcs » ont déserté les plateaux des télévisions françaises… Ils devraient pourtant sortir de leurs retraites dorées et célébrer fastueusement cet événement tragique, tous ces généraux, ces directeurs de journaux, membres du Conseil National de Transition (CNT), ministres et sous ministres, sénateurs et députés qui se sont succédé à la mangeoire sanglante de la rente…

    Car après toutes ces années, la question s’impose : pourquoi ce coup d’État n’est -il pas commémoré ? N’aurait-il pas sauvé l’Algérie du « péril islamiste » comme le clamaient les commandos médiatiques de l’éradication ? Ne serait-ce pas une date de l’histoire du pays qu’il conviendrait de marquer ? Au fond de la trahison et de la tragédie, ces généraux éprouveraient-ils des difficultés à finalement assumer leur forfait ?

    Qui accorde encore le moindre crédit aux affabulations des tenants du système ? 

    Le peuple sait et l’Histoire a déjà jugé.

    ffschroniquesActualités, Analyses janvier 15, 2019 

    FC

    http://lequotidienalgerie.org/2019/01/15/11-janvier-1992-11-janvier-2018-la-fable-criminelle-de-la-sauveg

  • La fabrique de l’islamisme (1) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/01/10/la-fabrique-de-lislamisme-1

    La fabrique de l’islamisme est un volumineux rapport (600 pages !!) produit en septembre 2018 par l’Institut Montaigne (un think tank – pour les snobs – une institution de réflexion pour les autres) avec tout de même un budget de 4,5 millions d’euros, en totalité d’origine privée, nous rassure-t-on. Ouf !Ce rapport a été élaboré sous la direction de Hakim El Karoui, agrégé de géographie, consultant auprès des plus grands de ce monde. Un parcours qui ressemble parfois à celui d’Emmanuel Macron, sans doute le fait du hasard. Hakim El Karoui a créé son propre cabinet de conseil stratégique Volentia et il a été à l’origine de structures comme le club 21e siècle ou Young Mediterranean Leaders.

    En quoi consiste ce travail ? La fabrique de l’islamisme est une compilation de documents et d’autres sources d’informations, comparable aux travaux préliminaires auxquels tout chercheur doit consacrer du temps. L’unique intérêt de ce travail est de vous mettre entre les mains, 14 siècles d’histoire de l’islam et de l’islamisme. Cependant, en fin de lecture, je ne suis pas certain que vous puissiez faire la distinction entre l’un et l’autre. L’auteur lui-même navigue à travers la mouvance islamiste, sans pouvoir distinguer la lumière de l’obscurantisme. Et pourtant, il nous indique que 72 % des musulmans de France, sont en parfait accord avec les valeurs de la République et donc 28 % qui ne le sont pas. Cependant ces chiffres ne suffisent pas à rassurer. Le doute subsiste autant que les amalgames.

    Mais qui est Hakim El Karoui ?Hakim El Karoui, n’est sans doute pas connu du grand public. Les seules informations rapportées brièvement par certains médias le présente comme un islamiste alors que son parcours objectif, est comparable à celui des grands commis de l’Etat. Soyons sérieux, ce n’est parce qu’il écrit sur l’islam et l’islamisme qu’il en devient un leader. D’autres ont écrit sur la drogue, sur les violences et autres sujets aussi sensibles, on ne les a pas taxés, pour autant, de dealers, de violeurs ou de terroristes. Curieusement, nous n’avions pas entendu le moindre soutien à Hakim El Karoui. Ses collègues et amis comme les autres, les musulmans comme les autres n’ont sans doute pas entendu les critiques acerbes déversées sur l’homme qui aurait toute la sympathie des travées du pouvoir. Il faut dire que ce sentiment ambigu que certains ont pour l’auteur résulte de l’ambigüité du rapport lui-même : la fabrique de l’islamisme ne démontre rien.

    Pourquoi ce travail ?Hakim El Karoui l’affirme sans détour aucun (p.12) les causes du succès de l’islamisme et du salafisme, une de ses composantes, en France, ne font pas l’objet de son travail. Il exclut également la recherche des « responsabilités des uns et des autres ». Ces aspects seront traités dans un prochain ouvrage, nous promet-il. Ce choix limite considérablement l’intérêt de ce volumineux travail.Hakim El Karoui reprend à son compte tout ce qui a été dit ou écrit sur le sujet : « l’islamisme serait la résultante d’une misère socioéconomique et l’abandon des banlieues par l’Etat ». C’est la thèse de FarhadKhosrokhavar, sociologue d’origine iranienne. Il suffit d’aller faire un tour du côté des grandes cités populaires pour le constater. Les plus hauts responsables du pays ont confirmé ces observations. Pour Olivier Roy, l’islamisme est lié à la volonté de radicalité des individus, ainsi la disparition de Daech n’entraîne pas celle des islamistes. Enfin pour Gilles Kappel, c’est l’islam lui-même qui se radicalise sous l’action des mouvements extrémistes. L’islamisme serait une sorte de « guerre civile » au sein de l’islam. Il serait aussi une réaction des musulmans face aux intrusions de l’occident (dans les pays musulmans : Irak, Syrie…). En somme, il faudrait un « petit chouia » de chaque ingrédient pour obtenir un plat indigeste.

    Les insuffisances méthodologiques ?Ce rapport présente des insuffisances manifestes. Il expose et tente même d’inculquer l’idée que l’islamisme en France a pour origine ce qui s’est produit au moyen orient, notamment avec la chute de l’empire ottoman. Naturellement le lien existe mais il n’est pas décisif. Les liens seraient à rechercher, juste en face, au Maghreb et en Afrique subsaharienne.

    De troublantes similitudes ? Depuis 30 ou 40 ans la situation des grandes banlieues françaises ne cessent de se dégrader : le système éducatif a lamentablement échoué et la justice avec les forces de l’ordre, sont très souvent décriées. 160 000 jeunes quittaient annuellement le système éducatif en situation d’échec, la masse qu’ils constituent aujourd’hui est d’au moins 3 millions d’individus. Avec le gouvernement précédent, Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, annonçait, sans apporter la preuve, qu’ils n’étaient plus que 90 000. C’est encore, trop de personnes livrées à toutes les tentations y compris celle de l’islamisme.Manuel Valls, premier ministre qualifiait certaines banlieues de ghettos, beaucoup en avaient frémi et personne ne l’avait contredit, tant sa vision décrivait des situations fréquemment observées. Plus récemment encore, Gérard Collomb, l’avant-dernier ministre de l’intérieur, livrait un diagnostic encore plus sombre. Il faut lire et écouter le général d’armée Pierre de Villiers, pour comprendre la nécessité d’avoir de la hauteur sur une situation délicate mais aussi explosive (2). La situation dans ces ghettos est comparable à celle du Maghreb et plus particulièrement de l’Algérie qui, la première, a atrocement souffert de l’engagement islamiste. J’entends déjà les cris d’orfraie de ceux qui n’ont jamais pris la mesure du phénomène et qui ne sauront jamais proposer une solution adéquate.Comparons les deux situations : de part et d’autre de la Méditerranée nous retrouvons les mêmes ingrédients : dégradation continue du système éducatif, errance du système judiciaire (Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux), misère socioéconomique et surtout une gestion catastrophique des nouvelles situations ayant en apparence une incidence mineure (Clientélisme électoral, attribution de subvention injustifiées, achat de la fausse paix sociale et disons le brutalement la multiplication des actes de corruption…) Il y a juste lieu de distinguer une nuance : d’un côté c’est un pays tout entier qui se trouve gangrené et de ce côté-ci c’est une multitude de territoires géographiquement éloignés les uns des autres mais en tous points ressemblants grâce aux interconnexions.La fabrique de l’islamisme aurait dû s’atteler à ce chantier. Elle le fera sans doute à l’occasion d’une prochaine contribution.Dans leur volumineux rapport, Hakim El Karoui et son équipe, ont négligé le Maghreb et l’Afrique subsaharienne au bénéfice du Moyen orient et de ses acteurs les plus actifs sur la question : le Qatar et l’Arabie Saoudite qui contrairement à ce que suggère ce document, n’ont pas une base populaire en France. Alors, naturellement, ils tentent d’en construire une par le biais du financement d’une foule d’actions toutes drapées d’un caractère social, évident ou pas. Il seraitpeut-être plus juste de dire que ces pays essaient plutôt d’acheter une base populaire qui sera leur relais en vue d’étendre leur vision de l’islam.
    Le rapport se termine par des rappels fort utiles avec un glossaire parfois approximatif : Oulamas – En principe sans s, mais les mauvaises habitudes ont pris le dessus – (Tiré de l’association des Oulamas, en Algérie) : veut bien dire savants mais au pluriel. Un savant se dit Alim ou Alem. Talibans : veut bien dire étudiants, tiré de l’arabe talib ou taleb et que la langue pachtoun a adopté avec une prononciation qui lui est propre. L’origine arabe du mot permet de faire immédiatement le lien avec El Qaïda…Des approximations de cette nature sont multiples et nous ne nous risquons pas à en faire un chapelet. Mais plus étonnant encore de la part de cet intellectuel, c’est le fait qu’il classe les soutiens à Tariq Ramadan et à Mennel Ibtissem (La lauréate de The Voice) dans la catégorie : islam politique. C’est ahurissant de la part d’une équipe qui prétend démonter les mécanismes de l’islamisme. Ces deux personnalités, l’islamologue et la chanteuse, ont sans doute des soutiens appartenant à l’islam politique mais pas que, mais et surtout, elles ont des soutiens qui n’ont rien à voir avec l’islam politique ou pas. C’est au nom d’une valeur républicaine : l’égalité de traitement que Tariq Ramadan est soutenu. Pourquoi est-il en prison alors que d’autres sur lesquels sont portées les mêmes accusations, sont en liberté. C’est injuste et c’est cette injustice qui renforce l’action des islamistes. La fabrique de l’islamisme a bien des grains de sables dans le mécanisme de son engrenage qui illustre ce rapport. M. Tariq Ramadan est, à présent, libre en attendant un éventuel procès et depuis, ses « soutiens issus de l’islam politique » sont de moins en moins nombreux et cela ne signifie nullement que l’islamisme a régressé…

    Conclusion :La fabrique de l’islamisme est sans doute utile pour muscler sa connaissance de l’islam et de l’islamisme mais elle n’est d’aucune utilité pour élaborer un plan d’actions. Les élus comme toutes les personnes en responsabilité se retrouveraient devant des questions sans réponses. Où est l’islam ? Où est l’islamisme ? Les amalgames ne feront qu’accentuer les incompréhensions.Au fronton de ce rapport on peut lire une citation attribuée à Michel Montaigne : « Il n’est désir plus naturel que le désir de connaissance ». Nous avions immédiatement pensé à une ouverture en direction, notamment des exclus du système éducatif qui ont, pour la majorité, une très grande soif d’apprendre. Il n’en est rien. C’est probablement le vœu de l’institut Montaigne d’inciter ceux qui en sont capables d’accéder à plus de connaissances.La République a besoin de reconquérir rapidement les territoires perdus, et ce sont des responsables de premier rang qui l’affirment. Naturellement, la rénovation urbaine est à poursuivre avec une réelle mixité sociale. Les établissements d’excellence dans les quartiers difficiles doivent être développés car ils ont une double vocation : favoriser la rencontre des populations tout en réalisant une insertion sociale active et une insertion professionnelle durable.Pour la reconquête de ces territoires, certains élus n’ont pas hésité à proposer l’intervention de l’armée et le renforcement des services de police et du renseignement, en somme à déclarer l’état de siège. C’est l’option répression qui ne peut être envisagée qu’en dernier recours. Dieu merci, nous n’en sommes pas là !Plus récemment encore dans le cadre du « plan banlieue » Jean-Louis Borloo a proposé, outre les premières actions indispensables à la rénovation urbaine, la mise en place de plateformes numériques, une solution totalement inadaptée. Non seulement ces plateformes ne trouveraient pas de clients locaux mais aussi risquent de démotiver pour longtemps des personnes en recherche de réelles solutions.

    La mesure de dédoublement du Cp et bientôt du Ce1 prise par l’actuel ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, est particulièrement pertinente. C’est une décision attendue depuis des décennies et qui aura pour effet de réduire considérablement les sorties prématurées du système éducatif. Cette réforme en profondeur réduira les déterminismes liés à l’échec scolaire. C’est aussi une contribution à la reconquête des territoires perdus. Malheureusement, ce ne sera pas suffisant. Il faudra résorber la masse de 3 millions de personnes qui essaient de vivre comme elles peuvent. L’état dispose d’un outil particulièrement performant mais hélas sous utilisé et disponible seulement là il y a déjà un grand nombre d’écoles, d’instituts et de centre de formation et de perfectionnement. Ce dispositif s’appelle le Daeu ou diplôme d’accès aux études universitaires… Nous l’avions expérimenté sur des territoires ruraux et les résultats sont tout simplement prodigieux. La généralisation aux zones urbaines s’impose comme une évidence. Au cours de cette préparation, l’usage d’outils numériques pourrait préfigurer les plateformes chères à M. Jean-Louis Borloo. Le Daeu c’est l’acquisition d’une relative maîtrise de la langue et la culture françaises, une base à partir de laquelle tout devient possible … (3)

    La reconquête des territoires perdus et la consolidation des autres se fera par l’éducation ou ne se fera pas. C’est cela la raison que suggère Hakim El Karoui. Naturellement, les autres mesures comme l’amélioration de l’habitat et des conditions de vie et la lutte contre les discriminations ouvriraient les perspectives nouvelles et sincères au vivre ensemble, dans le respect et la fraternité.

    1 – Note de lecture critique du rapport produit par l’Institut Montaigne : la fabrique de l’islamisme (Septembre 2018) Par Hacène Rabah Bouguerra,Psychologue du travail, spécialiste des questions d’éducation et d’orientation.

    2 – Qu’est-ce qu’un chef ? Général d’armée Pierre de Villiers, éditions Fayard, 14 novembre 2018.

    3 – Le Diplôme d’accès aux études universitaires (Daeu) : un ascenseur social ? Editions du bord du Lot, mai 213.

    Publié par Hacène – Rabah Bouguerra 

    https://danslenferdelarepublique.blogspot.com/2018/12/la-fabrique-d

  • BUTTEZ-LES JUSQUE DANS LES CHIOTTES ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/01/09/buttez-les-jusque-dans-les-chiottes
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    Lors de son allocution télévisée le soir du dernier jour de l’année 2018, alors que sa fonction consiste idéalement à rassembler les Français, et non à les diviser au nom d’intérêts partidaires, le président de la République a pris un soin malin et pervers à les déchirer comme s’il était un vulgaire chef de parti en quête d’une élection à l’Élysée. Ce chef de parti s’est comporté en chef de bande, ce dont témoigne cette prise de parole avec laquelle il fait de la totalité des gilets-jaunes une « foule haineuse », homophobe, raciste, antisémite, putschiste, néofasciste !

    Comment comprendre que le premier des Français, qui devrait fédérer derrière sa personne, considère les gilets-jaunes de façon monolithique en disant : « Certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple -mais lequel ? D’où ? Comment ?- et n’étant en fait que les porte-voix d’une foule haineuse, s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c’est tout simplement la négation de la France ! » Macron jette de l’huile sur le feu en toute inconscience alors que sa fonction lui intime d’éteindre les incendies.

    Autrement dit, les centaines de milliers de gilets-jaunes -deux millions et demi, disaient il y a quelque temps les comptages des réseaux sociaux après croisements- sont tous haineux, tous ennemis des élus, tous ennemis de la police ou de la gendarmerie, des journalistes, des juifs, des étrangers, des homosexuels, et tous… nient la France ! Comment, quand on prétend être trop intelligent pour être véritablement compris, peut-on montrer qu’on l’est si peu alors qu’on est très bien compris, trop bien même ? C’est une énigme, sauf à regarder de plus près au psychisme de ce jeune homme décidément immature en tout.

    Le voilà qui envoie au front son premier ministre porter sa parole présidentielle : courageux mais pas téméraire, le Jupiter ! Édouard Philippe, en bon juppéiste, se montre le meilleur avaleur de couleuvres de sa génération ! Voilà qui force le respect… Droit dans des bottes qui ne sont pas les siennes -c’étaient, d’occasion, celles de Juppé-, le voilà qui délivre la substantifique moelle de la pensée complexe du président de la République. Je résume pour les esprits simples : « De la matraque, rien que de la matraque, toute la matraque ». On comprend qu’avec une pensée aussi subtile, Macron ait raté deux fois le concours d’entrée à l’École normale supérieure pourtant pas bien regardante sur la pensée complexe de ses impétrants à qui l’on enseigne ensuite une pensée simpliste !

    Que propose en substance le premier ministre ? Abracadabra et voilà un bon vieux fichier de ce qu’il est convenu de nommer en français courant des délinquants politiques : c’est clairement le retour aux bonnes vieilles méthodes de la police politique -flicages, fichages, écoutes, surveillances, arrestations préventives, détentions des opposants politiques. Avec les moyens modernes, ce traitement qui a récemment été infligé à Julien Coupat, suivi, espionné, arrêté, mis en examen sur simple suspicion, va se trouver étendu à tout réfractaire au libéralisme de l’État maastrichtien. Il nous faut lire ou relire Orwell d’urgence…

    Et puis, coup de tonnerre, cette information dont je me demande si, juste après la lecture du titre, elle n’est pas un fake news ou une pochade de l’excellent « Gorafi » : « Luc Ferry appelle à tirer sur les gilets jaunes et veut l’intervention de l’armée » ! Très drôle… Je vérifie : pas drôle du tout, c’est une véritable information, elle se trouve sous ce titre dans « France-Soir » du mardi 8 janvier.

     A Radio-Classique, où il est éditorialiste, le philosophe a en effet vraiment dit : « Évidemment qu’on est tous contre les violences, mais ce que je ne comprends pas c’est qu’on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences. » Lui fait-on remarquer qu’il existe des risques qu’il répond : « Et alors ? Écoutez franchement, quand on voit des types qui tabassent à coup de pied un malheureux policier qui est par terre. Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois. Ça suffit ! » Il continue en affirmant : « On a la quatrième armée du monde elle est capable de mettre fin à ces saloperies. » Luc Ferry souhaite donc qu’on tire comme des lapins ceux « qui viennent taper du policier », mais aussi « ces espèces de nervis, ces espèces de salopards d’extrême droite, d’extrême gauche et des quartiers qui viennent taper du policier, ça suffit ». Selon le philosophe, « il y en a eu beaucoup, après les manifestations, il y avait des bandes des quartiers qui venaient se servir ».

     Donc il faut buter les gilets-jaunes et les gamins des banlieues venus piller le magasin de souvenirs de l’Arc de Triomphe sans que la police ait cru bon de les en empêcher -de la même manière qu’avec une longue séance de dépavage, les journalistes ont pu filmer sans grands problèmes des scènes que les forces de l’ordre pouvaient empêcher, mais dont le pouvoir avait besoin afin d’associer les revendications des gilets-jaunes à la violence urbaine…

      Luc Ferry qui, jadis, fut traducteur de Horkheimer et de Kant avant de devenir ministre de Jacques Chirac, va désormais avoir du mal à critiquer Marine Le Pen en la faisant passer pour une ennemie de la République et de la démocratie ! Même BHL, qui pense probablement pareillement, n’a pas osé -ni Joffrin, ni Quatremer, etc.

    A son corps et à son âme humaniste défendant, Luc Ferry mérite les félicitations car il dit tout haut ce que pensent tout bas les acteurs de l’État maastrichtien -leurs journalistes et leurs éditorialistes, leurs consultants et leurs intellectuels, leurs artistes et leurs comédiens, leurs économistes et leurs lobbyistes.  A la faveur de cet aveu très kantien (lire ou relire la « Doctrine du droit »), on découvre enfin à visage découvert la véritable nature de ce pouvoir économiquement libéral et politiquement autoritaire. Les choses sont claires. Grattons un peu et l’on découvre sous la croûte la véritable nature de ce pouvoir : il réunit tout ce monde faisandé qui méprise le petit peuple dans ses dîners parisiens. Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, Édouard Philippe, Luc Ferry, BHL, Joffrin, Quatremer & C°, font bien leur boulot, chacun à sa place : tout est désormais en ordre de marche pour que la suite s’écrive avec du sang.  

    Michel Onfray

    https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/butez-les-jusque-dans-les-chiottes- ?❞

  • Sétif : Lakhdar Taarabit, pionnier du 08 mai 1945, n’est plus – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/01/06/setif-lakhdar-taarabit-pionnier-du-08-mai-1945-nest-plus

    S’il n’est plus, il restera tout de même dans les annales glorieuses de cette page si historique d’un mardi sanglant et criminel d’un certain 08 mai 1945. 

    C’est une triste vérité de le dire clairement. Il est parti dans un grand silence. Venant de tirer sa révérence à 93 ans dans une totale obscurité environnementale, c’est comme s’il est mort depuis longtemps. Il ne sort plus, il n’est plus l’invité en prime des émissions médiatiques à chaque commémoration de ces tragiques et douloureux « événements » du printemps sétifien 1945. On le zappe. Il était pour nous, enfants dès l’indépendance le symbole, presque l’icône de cette insurrection. La fondation dite du 08 Mai, devenue coquille vide depuis la disparition de Boumaaza et de Boukhrissa, s’est recroquevillée dans un cachet, un cartable, une seule personne et des repas. Cette fondation pourtant à vocation nationale s’est transmutée en une succursale de quartier n’officiant qu’à côté de la wilaya. 

    C’est à elle qu’aurait été dévolu le devoir de présenter tous les honneurs à cet homme et s’abstenir d’éclipser les quelques noms restants pour le seul but de se faire apparaître, seule et exclusive. Nonobstant cette défection, Si Lakhdar Taarabit a eu droit à une oraison funèbre pieusement prononcée par un autre grand monsieur du mouvement national, Cheikh Bouzid Gharzouli , ancien maire de Sétif, ancien détenu à Lambèse. Il a fait savoir à l’assistance, non sans pincement de cœur, tout le long parcours du défunt, depuis son jeune âge, son élan progressiste, son ardeur patriotique, son adhésion à tous les courants politiques prônant la libération de l’Algérie, du PPA au FLN. 

    Son enterrement n’aurait été qu’un rassemblement familial, s’il n’y avait pas ses compagnons de lutte et quelques citadins. Au moment où le wali de Sétif et d’autres autorités étaient présents dans ce cimetière, le maire de la ville, les élus communaux de cette même ville que celle du défunt ont fait défaut. Deux élus nationaux, enfants de la ville ont marqué leur présence au moment où les autres, soit 19, auraient autre affaire. Même le tout fraîchement élu sénateur n’a pas cru bon venir inaugurer son premier protocole funéraire. Oui, c’est un peu baroque, qu’au lieu de méditer et d’intensifier ses implorations l’on fait dans le comptage de l’assistance. C’est dire que le décès de ce grand monsieur, l’un des derniers moudjahidine et précurseurs du 08 mai 1945, traduit une certaine insouciance qui commence à s’installer p’tit à p’tit dans le compartiment de l’amnésie. 

    Heureusement que l’Etat, représenté par le wali demeure toujours là, vigilant à ne pas laisser s’éteindre la flamme d’un nationalisme en perte d’audience. Dans le cimetière, il n’y avait pas de jeunes, ni ces représentants foisonnant la société dite civile, ni encore ceux qui prétendent être les notables de la ville. Ainsi, il y a des enterrements profitables et d’autres charitables. Les funérailles comptent également s’inscrire dans un registre de mondanité, loin de toute foi ou compassion. 

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5271406

  • Lettre ouverte au Premier Ministre relative aux mutilations de Gilets jaunes s’apparentant à des blessures de guerre et au maintien des festivités de la Saint-Sylvestre, correspondance du syndicat France Police – Policiers en colère | Syndicat France Police – Policiers en colère
    https://france-police.org/2018/12/30/lettre-ouverte-au-premier-ministre-relative-aux-mutilations-de-gilets

    Monsieur le Premier Ministre,

    Depuis le 17 novembre dernier, plusieurs Français ont été gravement mutilés lors de tensions entre nos services et des manifestants gilets jaunes au cours d’opérations de maintien de l’ordre.

    Mes collègues se sont engagés dans la police nationale pour protéger la vie de leurs compatriotes. Malheureusement, des citoyens ordinaires, comme nous policiers, vont désormais devoir vivre avec un œil ou une main en moins.

    Ces mutilations permanentes semblent avoir été causées par les LBD et les GLI-F4. Jamais sous la cinquième République nous avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule.

    Dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, l’emploi de ces armes est ordonné par l’autorité administrative. Il s’agit généralement des préfets qui appliquent les orientations du ministre de l’Intérieur.

    Il ne m’appartient pas d’apprécier si l’usage de la force ordonnée par l’autorité ministérielle et préfectorale a été proportionné ou non.

    Toutefois, il appert que les victimes mutilées sont généralement de simples manifestants pacifiques s’étant retrouvés au milieu des casseurs. Le plus souvent, les émeutiers aguerris à nos méthodes, n’ont pas été blessés ni interpellés.

    Lors de l’affaire Théo, le Président de la République en personne s’était déplacé au chevet de cette prétendue victime de violences policières. A l’époque, l’ensemble du Show-biz s’était levé, vent debout, pour dénoncer une simple blessure anale, n’ayant pas entraîné d’infirmité permanente.

    S’agissant des Gilets jaunes mutilés, alors que certains dommages corporels s’apparentent à des blessures de guerre, je m’étonne que personne, ni dans la classe politique ni chez les people, ne s’en émeuve.

    S’il est indéniable que les Gilets jaunes sont régulièrement infiltrés par des casseurs ultra-violents et déterminés, cela ne peut en rien justifier les victimes collatérales innocentes.

    Même en Syrie, l’Occident a souvent préféré épargner des terroristes de Daesh plutôt que de risquer de blesser ou de tuer les populations civiles.

    Dans le contexte français du moment, vous ne pouvez pas ignorer que les festivités de la nuit de la Saint-Sylvestre vont forcément dégénérer. En maintenant les manifestations festives du 31 un peu partout en France et, notamment sur les Champs-Élysées, vous exposez l’intégrité physique de mes collègues mais également celle de la population qui s’y rendra, pacifiquement ou non.

    Dans un contexte proche de la guerre civile, il aurait été raisonnable de proscrire l’ensemble des rassemblements dans les villes de plus de 10.000 habitants partout en France pour cette Saint-Sylvestre.

    Mais pour des raisons sans doute politiques et économiques, vous exposez vos administrés et vos agents publics à des risques de blessures graves, voir à un risque de mort. Il ne vous aura pas échappé que mes collègues sont épuisés. Dès lors, ils maitrisent moins bien leurs gestes professionnels.

    Notre organisation France Police – Policiers en colère, cinquième force syndicale du ministère de l’Intérieur vous avertit et vous met en garde sur les conséquences possiblement dramatiques de votre gestion de la sécurité de la Nation.

    Pour conclure, 48 procédures ont été ouvertes par l’IGPN contre des collègues pour des faits présumés de violences policières. Ces enquêtes devront être l’occasion d’évaluer si la force engagée par l’autorité administrative était bien proportionnée et strictement nécessaire.

    Si un usage excessif de la force a été employé, pour France Police – Policiers en colère, il ne s’agira pas de bavure policière mais bien d’une faute de l’État. Chacun devra alors prendre ses responsabilités.

    Recevez, Monsieur Le Premier Ministre, l’expression de mes salutations les plus respectueuses et cordiales.

    Michel Thooris, secrétaire général de France Police – Policiers en colère.

  • Veuleries – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/29/veuleries

    Il se peut que tout un chacun abrite en son sein une infime partie non identifiée de lâcheté. Le cas contraire, un minimum certain reste cependant encollé, tel un fond de marc asséché dans certaines parois de soi. Mais, les vrais lâches tentent toujours d’en faire l’extraction pour l’adopter telle un mode de vie. Un élixir. Ce sont ces gens qui n’osent croiser des regards sur d’autres, ni pouvoir poser leurs yeux sur d’autres. Ils ont peur de confronter la rue. Ils la détournent en détournant leur personne à l’aide de faux appels. Si l’on se cache par mauvaise ruse derrière un Iphone, voulant éviter sa nudité, c’est que l’on est en pleine déconfiture de son Moi. L’escobarderie ainsi s’élève criarde et devient sans rougir une fonction chez certains. La parodie d’une fonction est une nature chez d’autres. Le pire dans les deux cas, c’est de les prendre en absolue exactitude et surtout y croire résolument. La lâcheté est en nous. Les lâches autour de nous.

    Le sens insouciant que concède la désinvolture des gestionnaires fonciers obscurcit parfois la tonalité d’un discours de traque et de lutte contre les dilapidateurs des réserves vitales. Ces gens-là, les lâches donneurs de lots, les agenceurs font des terres battues, en jachère, rouges ou noires, un appétit qui n’aurait d’égal que le goût enivrant de leur petitesse. L’enfant d’hier que dissimulait l’architecte hiérarchisé d’un passé pas très lointain restera petit et sommaire malgré les traits d’adulte responsable qu’il s’acharne à démontrer. Ce n’est pas par l’adjonction de sa personne à un cercle du pouvoir que la ruralité et l’indigence de l’esprit trouveront toutes les vertus de la noblesse. Non pas au poste de faire rentrer dans la mondanité. On n’ose pourtant croire à duper autrui que lorsqu’on croit réussir la duperie. Voilà qu’une botte d’ivraie se voit en stères de blé, qu’un vulnérable poussin élevé sous les semelles de maîtres apprend mal, à caqueter comme un coq, voyant son plumage prendre ampleur et couleur. Ces personnes comme d’autres font la politique, l’administration et le commerce. On peut bâtir des Fx dans une culture arabe sans pour autant en avoir le brio d’un bon maçon d’office de gestion. Cendreux communs à qui la réflexion était réprouvée car futile et malhabile, les lâches sont heureux. Une insignifiante quantité d’exécution. Des outils pleins de regards absents, une oreille sans analyse. Ainsi chez ces gens-là, ce n’est pas de la lâcheté s’il s’agit de sauver sa peau ou fuir ses réalités, c’est même de l’intelligence. Du saut en hauteur malgré ses bassesses.

    Il est facile de croire en son étoile, mais difficile en montant de pouvoir rester soi. C’est cette suffisance, cette incomparable situation longtemps appétissante qui, au fil de l’exercice, dégénère en petitesse. Heureux celui qui arrive à reconnaître son rang. Publié par El-Yazid Dib.

  • Nous sommes le 27 Décembre… – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/27/nous-sommes-le-27-decembre

    C’est la journée de l’humus, ce couvert ou se recyclent animaux et végétaux sous l’interaction de multiples agents pour redonner les conditions de résurrection à la plante et permettre la vie animale dans ce cycle immuable qui se poursuit depuis le big bang…

    Avec plus ou moins de bonheur selon les ans et les saisons, car ce cycle a besoin de soleil et d’eau ; et si pour le soleil le problème ne se posera pas, puisque le Bon Dieu n’a même pas prévu de prières, voulant certainement nous faire comprendre que le besoin ne se fera pas sentir, il n’en est pas de même pour l’eau qui risque de faire défaut, les prières des croyants ne semblant pas avoir été entendues, ce qui a motivé l’ultimatum du ministre de l’agriculture : « si je ne reçois pas les précipitations demandées par Aissa Mohamed dans 3 semaines, je déclare le pays en état de sécheresse »…

    Et ce sera une autre épreuve qui viendra s’ajouter aux effets de la Loi de finances, aux embouteillages causés par les interminables travaux de Haddad et aux déballages de commères que nous servent avec délectation des chaînes de télé privées et des journaux privés eux aussi, qui n’ont rien d’autre à faire et qui nous montrent que si nous avons bavé sous le secteur public, il n’est pas dit que nous allons trouver nos comptes sous le pouvoir-régime-système oligarchique dont on prépare l’avènement depuis le 27 décembre 1978, date du décès dans les conditions que l’on sait où plutôt qu’on ne sait pas, du président Boumediene…

    Boumediene est mort à 46 ans, après 13 petites années de règne sans partage durant lesquelles le pays connut une dynamique sociale, économique, sportive et culturelle qu’il ne connaîtra pas tout au long des 37 ans qui ont suivi…

    Cet homme qui a su faire taire d’une manière ou d’une autre toute contestation et a enfermé dans les mêmes geôles les velléitaires des exclusivismes religieux, raciaux, linguistiques, culturels, idéologiques ou historiques, a réussi à imposer son charisme et ses programmes en faisant place nette sans états d’âmes…

    Ceux qui, aujourd’hui libérés, lui imputent son autoritarisme en le qualifiant même d’absolutisme, démontrent sans le vouloir toute la pertinence de l’homme qui a su développer un système melting-pot de programmes dont chacun de ses opposants défendait en exclusivité une parcelle…

    Et ce sont ces détenteurs patentés de la « pensée unique étroite », qu’elle soit religieuse, culturelle ou économique qui l’accusent de leur propre syndrome, lui qui a su extraire le PGCD et le PPCM de ces pensées pour en faire habilement son dogmatisme, laissant les islamistes l’accuser de communisme, les communistes l’accuser de libéralisme, les berbéristes lui reprocher son arabisme, les arabistes s’insurger contre sa francophonie etc. sans que leurs gesticulations ne reçoivent de lui autre chose que ce sourire rassuré de l’homme qui sait ce qu’il fait et où il va…

    Je sais ce que je risque en ayant écrit cet avis…

    D’aucuns, conditionnés par les griefs récurrents de toutes les « volontés » bridées par l’homme du 19 juin vont me tomber sur le paletot à bras raccourcis en considérant ce constat comme un panégyrique…

    J’ai le dos large et je saurai assumer mon respect pour ce monsieur qui, en dépit des erreurs, a su au moins cultiver en moi et en la plupart de mes compatriotes cet algérianisme farouche qui nous fait aimer viscéralement ce pays et qui nous permet de toujours y croire malgré les désillusions que nous fait subir la meute de nos « fondés de pouvoir » qui donnent l’impression de le considérer comme lieu de transit ou garde-manger plutôt que comme résidence pré et post mortem, à préserver, construire et aimer…

    Publication de Mohamed Adjou. 27 Décembre 2015.

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  • Houari.Boumediene : un grand analyste et fin stratège, un fier nationaliste, un humaniste, il aimait son pays et son peuple. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/27/houari-boumediene-un-grand-analyste-et-fin-stratege-un-fier-

    « UN PEUPLE IGNORANT, EN EFFET, EST UN PEUPLE SUSCEPTIBLE D’ÊTRE EXPLOITÉ, SOIT PAR L’ÉTRANGER SOIT PAR UNE CLASSE QUELCONQUE, CAR IL N’EST PAS EN MESURE D’ACCÉDER À LA CONNAISSANCE. UN PEUPLE IGNORANT S’EXPOSE À TOUS LES DANGERS .C’EST POUR CELA QUE LA RÉVOLUTION RÉSERVE LA PRIORITÉ AU DÉVELOPPEMENT DE L’ENSEIGNEMENT » MESSAGE À LA NATION 31/10/66

    Au-dedans,les options de H. Boumediene se sont précisées en son temps, raffermies et affirmées petits à petits à travers ses propres discours. 
    Au dehors, la voix de H. Boumediene était écoutée, son conseil était recherché, ses décisions étaient prises au sérieux car l’Algérie se mettait à se tenir debout avec sa vitalité politique, économique, culturelle et même sociale. 
    S’il est bien des vertus que nous en tant que génération de H. Boumediene voudrions affecter à ce recueil de mémoire d’un passé récent riche en événement culturel , économique et politique ,c’est un refus qui consiste à rejeter l’état actuel de ceux qui ont en main la destinée de ce très beau et grand pays .Ce pays est conduit et géré et ce depuis la disparition de H. Boumediene ,par un régime de gabegie, de l’indifférence totale de la corruption généralisée et de la médiocrité qui a permis d’ effacer le Rêve , l’ Espérance, l’Utile et l’Agréable ou l’Art n’est plus mis en valeur. 
    « L’Algérie n’est pas une simple expression géographique mais plutôt un programme d’action et une philosophie politique »discours aux cadres du parti Tiziouzou 18/11/74 
    Le destin de l’Algérie est suspendu, et le choix s’impose aujourd’hui et non demain à moins que le changement soit fait par le « yo-yo » des forces du mal qui travaillent à la destruction de ce beau pays et de son oblitération générale en « médiocrisant » les centres de culture et en éliminant les centres de recherche ( instituts et universités). Je sais pertinemment du fond de ma tête, de mon âme et conscience, de mes forces vives que sans justice sociale, il ne pourrait y avoir de paix, ni de salut dans ce pays. Et ceci est bien un geste, un ton dont l’écho à travers le temps d’hier, d’aujourd’hui et de demain ; c’est une attitude claire, une expression qui se nourrissait dans le visage du feu H. Boumediene qui était un véritable autoritaire mais pas dictateur car la parole était donnée aux doctes et universitaires plus qu’aux mauvais politiciens de son temps. Son habit et son décor font de lui un homme de valeur respectable, H. Boumediene sait profondément et pertinemment que la justice et la dignité représentent le mobile à grande vitesse qui mène la société vers la prospérité et la paix sociale. 
    Il est clair que chaque régime quel qu’il en soit a pour règle en générale, de faire oublier, de gommer parfois ou noircir son prédécesseur même si c’est un proche de lui ; croyant l’effacer de l’histoire du pays, mettant en avant les fautes, erreurs pour masquer les siennes. Alors, pour ce qui est d’un chef d’état ses accomplissements positifs ; nul n’a le droit de l’évacuer de la mémoire d’un peuple. 
    Par cette modeste contribution, mettre à la disposition de l’opinion public algérienne qui est trop préoccupée par les agitations moroses du pays et contraint tôt ou tard d’opérer un véritable choix de société plus égalitaire via la véritable démocratie. Ce projet de société aurait pu être opérer pendant la période de l’Age d’or ou le pays avait un mérite celui d’avoir implanté un type spécifique algérien de la politique et qui semble de nouveau en sommité en raison des manifestations spirituelles qui s’attachent au nom et à l’œuvre de H. Boumediene, peut être que la priorité n’était pas encore à l’ordre du jour car le temps était bien utile et nécessaire. Laissant une marge pour ceux qui considèrent H. Boumediene ; sa politique était loin d’être positive c’est un droit incontestable et respectable mais un excès allant plus loin et sont prêt à mettre sur le compte de H. Boumediene ce qui arrive aujourd’hui comme mal au pays .En tant que démocrate qui défend les bienfaits de H. Boumediene, elles seront appuyés par des intuitions émanant de ces discours, de l’impression de ses actes et paroles et des sentiments qui paraphent nôtre jugement. Car l’Algérie n’est pas malade de son corps mais bien de son esprit d’aujourd’hui car après H. Boumediene il y avait la décennie faste (pour une vie meilleurs) qui était trompeuse, ensuite la décennie noire( terrorisme) fabriquée par la stratégie du chaos , suivie de la décennie perdue( démocratie de façade) liquidation du poids économique de l’Algérie et enfin nous y sommes dans la décennie pourrie( capitalisme sauvage) ou valeurs ,morales , principes ,droit et normes ne veulent rien dire . Le destin de l’Algérie est suspendu et le choix n’est pas encore amorcé… en attendant le réveil du peuple qui dort encore oubliant sa dignité ! 
    « Dans notre proclamation du 19 juin 1965, nous avons promis de restituer à ce pays, en premier lieu sa dignité. Voilà aujourd’hui que cette dignité représente la caractéristique dominante de la personnalité de notre peuple, en proclamant que le peuple algérien était l’unique détenteur de la souveraineté » Meeting à Médéa 04/06/69 
    Dès son jeune âge, Houari. Boumediene était une personne très et trop occupé de son pays meurtri pendant la colonisation, déchiré pendant la guerre et après l’indépendance. Pour ceux, qu’ils l’ont traités de fasciste, d’assassin et de bien trop d’autres mauvais qualificatifs suite au redressement du 19 juin 1965. 
    Cependant et à travers ses interviews, et une multitudes de ses discours, et les entretiens qu’il l’avait eu avec Paul Balta*1 qui avait le sang arabe ,H. Boumediene parlait selon les propos de P.Balta d’une voix très douce, sachant placé ses mots dans un contexte qui se veut à lui sans être un « rêveur », pesant et articulant très bien ses mots qui se confondent avec la paix ,la justice, l’équité ,la dignité, le respect, la fermeté et bien d’autres mots propres au bien être de l’homme.Et entre deux phrases, il investit un silence d’or remarquable et laisse communiquer ses yeux pétillants et perçants à la fois, donnant l’air d’un véritable« rêveur ». 
    C’est un homme qui sait très bien manipuler le geste à la parole et la parole au geste, il est celui qui fait toujours ce qu’il dit et dit toujours ce qu’il faut faire, dans le cadre du bien, du juste , du vrai et parfois même du beau et de l’agréable. 
    De loin H. Boumediene était qualifié comme un inégal impénétrable comme disait Ania Franco*2.Il était austère et timide, d’un contact bien compliqué que l’on ne pense. 
    Lors de la conférence des non alignés à Alger en 1973, ses portraits fusaient et se multipliaient à travers les unes de la presse internationale et chacun se permettait de mettre son grain de sel en avant ; ce qui les étonne ensuite .Par contre H. Boumediene n’avait pas changé, ses actions, ses comportements à l’intérieur du pays. Il misait sur la stabilité du pays, la réussite politique et le triomphe d’un homme d’état exemplaire que le sommet des non-alignés lui a permis de lui confectionner une stature à l’échelle internationale pour le profit de la dignité de l’algérien et de l’Algérie. Cet événement politique, lui avait permis d’effacer ce visage que l’on lui avait attribué comme d’un loup affamé et ironique qui inquiétait bien des personnalités et des journalistes du monde politique, culturel et médiatique. 
    Ses sourires étaient parfois en éclats, se fondaient par la suite en public ; le temps est passé ou il dissimulait ses sourires derrières ses mains préférant sourire, très souvent avec les fellahs, les travailleurs, la jeunesse, les intellects et les petites lambadas. 
    En public, Le cigare de Fidèle Castro ne le quittait pas, de même que le burnous noir, un bien noble et sacré des grands des hauts plateaux. H.Boumediene voulait donnait une stature nouvelle de « l’algérien lambda » qu’il soit ouvrier au sens de l’industrialisation, fellah au sens de la révolution agraire, étudiant au sens universel , jeune au sens culturel et travailleur au sens de la création de la richesse. De nouveaux êtres pleins d’orgueil à partir du plein sens d’équité et de justesse dépassant la fraternité pour en fin de compte faire de l’Algérie un pays fier et orgueilleux à la fois par l’instauration d’une nouvelle culture algérienne et d’un nouveau algérien ombrageux c’est-à-dire qui s’inquiétait pour la moindre raison et à la moindre saison. 
    Au lendemain de la conférence des non alignés, H. Boumediene professera du haut de la tribune internationale d’Alger, très haut et bien fort qu’un pays ne peut jouer un rôle international que s’il est vraiment : 
    stable. 
    totalement indépendant au sens large du terme. 
    s’il amorce le décollage économique. 
    Ces trois principes clés que l’Algérie de son temps faisait des efforts louables, pour les atteindre, permettaient de représenter le pays en tant que« phare du tiers monde ».L’Algérie était devenue un pôle d’attraction parce qu’elle s’est attelée à la bataille du développement par plan interposé. Tout cela s’identifiait au sentiment national et que le bonheur et le progrès de notre peuple se construisaient autour de notre digne personnalité distincte, tout en admettant que la liberté, la nation, la justice , la dignité et l’équité qui représentent la dimension universelle, mais au fait le produit n’est que l’origine de la culture progressiste ou le peuple ne devrait consommer que ce qu’il a produit, en nourriture, en santé, en transport, en habit, en amusement et en éducation. La culture au sens prôné par H. Boumediene c’est ce qui permettait à l’homme d’ordonner sa vie pour donner ce qu’il a de bien, de beau, d’utile et de nécessaire. 
    La culture est la représentation d’une économie , d’un style de vie, de rapports sociaux bien déterminés à un moment de la vie des hommes libres qui lui impliquent une orientation, un style, une sensibilité conforme aux conditions d’existence rencontrées comme aux règles sociales bien raffinées. H.Boumediene pensait dans l’avenir ,à concevoir un nouveau contexte pour mettre en évidence toutes nos caractéristiques et nos particularismes afin d’affirmer les composantes de notre personnalité algérienne et de notre authenticité. 
    « L’Algérie est à nous tous. Il est intolérable qu’une fraction de la population vive dans l’opulence et que l’autre vive dans le dénuement. Toutes les religions rejettent pareille chose. Notre religion n’y manque pas. Le prophète Mohamed était pauvre, il vivait de son travail, bien qu’investi de sa mission céleste » Meeting à Boufarik le 02/10/66 
    Le mot développement et culture revenaient souvent et en permanence dans sa bouche et dans ses discours. H. Boumediene en tant que chef d’état est entré dans la révolution depuis son très jeune Age. Il avait fait de la révolution algérienne sa deuxième religion tout en laissant de coté sa vie personnelle qui devrait lui permettre de s’occuper de son être et de sa famille sinon de vivre le quotidien d’un simple lambda .Il dira, par ailleurs :« quand on est très haut et on regarde devant soi, on ne voit pas le ciel, on ne voit que le ravin ». 
    H. Boumediene savait pertinemment que très peu de chefs d’état du tiers monde meurent dans leur lit de vieillesse sauf que lorsqu’il s’agit de président ! 
    Pour H. Boumediene une course à la montre était engagée, il dira à cet effet : « lorsque je ne travaille pas je m’ennuie à mourir » ; l’institution de la présidence se confondait avec H. Boumediene car il avait l’habitude des longues réunions de nuits, beaucoup de personnalités lui ont reproché la personnalisation du pouvoir, mais en réalité c’était le contraire ; H. Boumediene déléguait des pans entiers de son autorité à ses ministres, ils étaient des ministrables face à ceux d’aujourd’hui et quand à ses membres du conseil de la révolution ou il dira clairement haut et fort que : « la réussite de la révolution est le fruit du conseil de la révolution par contre l’échec je l’assumerai personnellement ». 
    H. Boumediene ne saisi le problème que lorsqu’ il s’agit d’un secteur névralgique (pétrole-parti-Révolution agraire –diplomatie..) ensuite il l’abandonne quand la crise s’atténue face à sa résolution. 
    « Le non Alignement trouve sa raison d’être dans la défense des causes justes contre toute forme d’hégémonie politique et de domination économique. Son action vise avant tout l’émancipation des peuples, dans le cadre d’une coopération internationale basée sur l’égalité des états, le respect des souverainetés et l’instauration d’une paix juste dans le monda »Révolution Africaine N° 498 du 7 au 13/09/73 
    Exemple en 1976, l’éclatement de l’affaire du Sahara occidentale, H. Boumediene s’est senti menacé de l’extérieur, il ne prenait aucune décision sans avoir délibérer avec la direction politique et même avec certains doctes. En 1974, H.Boumediene avait beaucoup appris les cours de politisation interne et externe (conférence internationale-échanges…) ; le fait de bien écouter et comprendre, des opinions différentes des siennes, lui ont permis de se faire une idée de ce qui se passe chez soi.Il dira en ce sens que les expériences acquises lui ont permis de découvrir que les européens qui se prétendent comme des paternalistes suivis avec d’attitudes hautaines, se trompent en croyant que les chefs d’état et non des présidents du tiers-monde se retrouvent entre eux pour uniquement s’amuser. L’exemple de la conférence des non alignés que les occidentaux n’avaient pas pris au sérieux, mais suite à la crise du pétrole,lorsqu’ils ont eu un peu froid, ils ont commencé à écouter ce petit tiers –monde. 
    H. Boumediene dira par la suite que les relations internationales ne sont pas imprégnées d’une certaine morale universelle mais bel et bien d’un rapport de force ou la loi du plus fort est mise en pratique et les deux poids deux mesures deviennent le Dada des Etats Unis. 
    Les occidentaux commençaient timidement à effectuer des pèlerinages vers la nouvelle « Mecque des révolutionnaires » qu’est Alger qui était aussi la « capitale révolutionnaire arabe ». 
    En 1973, lors du sommet des non alignés H. Boumediene s’en était aperçu que la ligne de démarcation passait entre les pays riches et les pays pauvres, les analphabètes et les doctes entre ceux qui aillent à dos de l’âne et ceux qui empruntent des avions supersoniques. 
    Cette constations a été accomplie et confortée par la rencontre spéciale (USA-URSS) en juillet 1975, ils avaient la même technologie ; H. Boumediene reconnaissait ouvertement que le socialisme de l’URSS et son camp de l’EST avaient vivement contribué à affaiblir l’impérialisme US et avait permis par cette occasion la libération des peuples du tiers-monde.L’amitié dans ce monde n’est pas gratuite disait-il et l’Algérie devrait avoir des rapports égalitaires avec les deux camps. 
    H. Boumediene se plaint,qu’il soit très difficile de travailler avec les pays de l’EST, il dit que tout est secret politique, économique ; on ne peut se procurer un prospectus et on ne sait pas ce que l’on achète, d’autre part, il accuse ouvertement les multinationales de corrompent nos cadres .H. Boumediene. Disait, « je ne puis ordonner d’acheter socialiste si les produits de l’EST sont de moins bonnes qualités » 
    H Boumediene diversifiait ses échanges entre les USA –Europe- le Japon – la Chine et l’URSS sachant pertinemment que les petits pays ne sont rien dans le jeu des grandes puissances, il ne s’agit pas aussi de confondre le péché soviétique et les crimes US envers le tiers -monde. 
    Quant un pays du tiers- monde bouge, on le liquide par tous moyens et il est mis en galère via les médias en exhibant quelques scandales de la CIA -maison blanche -pentagone c’est la même chose comme aujourd’hui, c’est les medias « mainstream » qui propagent la désinformation, les « fakes news », les mensonges, la désintoxication par le TIC*2. 
    « Nous pays membres de l’OPEP, nous devons en tout état de cause, agir positivement de sorte qu’aux yeux de l’histoire, il soit bien établi que nous aurons tous mis en œuvre pour réunir toutes les chances de réalisation de ces promesses »Al Moudjahed le 5/3/75 
    En 1974, H. Kissinger trouve la petite Algérie, qui s’agite beaucoup, et la course à la montre s’engageait entre le plus puissant pays capitaliste du monde et le leader le plus clairvoyant du tiers- monde. Le plan Kissinger prévoyait d’isoler d’abord l’OPEP du tiers- monde via une augmentation du prix du pétrole afin de torpiller le développement des pays non producteurs de pétrole du tiers- monde. 
    H.Boumediene est le 1er chef d’état de l’OPEP, il déclama lors du sommet islamique de Lahore (Pakistan) : « nous entendons s’élever des voix pour dire aux pays du tiers- monde que la hausse du prix du pétrole est dirigée contre eux.Depuis quand l’exploiteur est-il devenu l’avocat de l’exploité ? Que les pays industriels ôtent leurs mains de nos richesses. Nous importons des produits industriels et la technologie à des prix excessifs. La bataille du pétrole est une partie de la bataille d’ensemble qui concerne toutes les matières premières, une bataille qui a posé le problème des rapports entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement ». 
    Poursuivant dans sa lancée, pour défendre le bien-fondé du tiers- monde ; il envoie un message au S/G Kurt Waldheim de l’ONU en sa qualité de président des pays non- alignés pour réclamer une session spéciale des nations unies portant sur une réunion de toutes les questions se rapportant à l’ensemble des matières premières il dira que :« les algériens en tant que tels ne veulent nullement que l’OPEP porte le chapeau pour tous les malheurs de l’économie mondiale » 
    H. Kissinger voulait dans ce cadre-là, capsuler la fente et un H.Boumediene sûr de lui voulait élargir le plus possible pour que toutes les matières premières(cuivre –cacao-fer –caoutchouc- café…..) soient à l’image de l’OPEP. Le climat de la situation politique internationale se compliquait pour le développement et pour la paix également, car certains généraux américains pensaient déjà à remettre sur leurs têtes« Kriegspiel »( jeu de la guerre) 
    L’habilité de H. Boumediene tente d’un autre côté de séduire l’Europe, grande consommatrice de matières premières dans le but de l’écarter du chemin du gros rouleau compresseur. Déjà les USA ,lors de la conférence de Washington ou étaient réunis les plus gros consommateurs du pétrole pour fonder l’OTAN du pétrole. Car la vision principale des USA n’était pas la question des prix, mais le pouvoir de contrôler les sources d’énergie et par conséquent assurer son pouvoir politique à l’échelle de la planète. 
    La session spéciale des Non-alignés, s’ouvre le 10 avril 1974, une session qui faisait croire à beaucoup de monde comme une forme ou discours et parlotes stériles vont garnir la tribune Onusienne. 
    Le discours de Boumediene entièrement en arabe, vient de frapper fort les esprits avec une nouvelle conception , sur les relations entre pays pauvres et pays riches, nationalisation des ressources naturelles, valorisation sur place des matières premières et revalorisation des cours ,de là le développement des pays jeunes doit s’inscrire dans une dialectique de lutte sur le plan international et compter d’abord sur soi, sur ses propres moyens sur le plan interne . 
    C’était le nouvel ordre économique international prôné par le grand chef de l’Etat : Monsieur Houari Boumediene. 
    Pour H.Boumediene, cela voulait dire que les nantis doivent revoir leurs copies en matière monétaire,financière, technologique et alimentaire car le gaspillage des nantis est une forme d’ insulte à la misère des pauvres la course à l’armement ,à la destruction du surplus agricole face à un monde en proie à la famine. 
    Toutes les manipulations que ce soit monétaires ou financières ou autres ne font qu’appauvrir les pays pauvres et enrichir les pays riches. 
    Le nouvel ordre économique permet au tiers- monde à ce qu’il s’organise et se généralise en forme d’association à l’image de l’OPEP sinon viendrait une mondialisation ou les oligarchies sèmeront leur propres dictatures par une expropriation gratuite de toutes les ressources naturelles. 
    H. Boumediene s’avait pertinemment que cette conférence ne va pas être suivie d’effet dans l’immédiat.Mais, en recevant à Alger, des personnalités de tout horizon, suite à l’écho de la conférence des non alignés, tout le monde lui fait avancer que ce nouveau ordre économique mondial va provoquer un tel chambardement qu’il est impossible de le construire. H Boumediene dira que ce système est certes, dur à changer, l’essentiel est de reconnaître d’abord et avant tout qu’il est injuste ! 
    H. Boumediene voulait semer d’abord, pour faire fructifier et avancer les idées de justesses et non d’arracher dans l’immédiat des résolutions triomphantes qui n’ont point d’effet sur le terrain. 
    L’idée du nouvel ordre économique plus juste, va être présente dans toutes les officines et conférences internationales H. Boumediene avait pris une position en flèche dans ce nouvel affrontement « Nord-Sud »très différentes de la rivalité « Est-Ouest » ou la guerre froide faisait rage ; une forme de diversion politique basée sur la« realpolitik » c’est à partir de là que l’Algérie est devenue la capitale « révolutionnaire » du monde arabe et des pays progressistes et donc devenue la cible N°1 de l’impérialisme US 
    H. Kissinger s’est arrêté à Alger en décembre 19 73, pour tester le poids de l’Algérie sur le conflit du moyen orient et voir, si vraiment Alger était dans le camp des modérés ou celle des irréductibles comme Baghdâd, Syrie, tripoli. H. Boumediene devait lui répondre ainsi :« je ne peux vous répondre de ce que j’avais déjà dit aux leaders de la résistance palestinienne , l’Algérie ne pratique pas la surenchère, exiger plus d’eux ,c’est de la démagogie moins c’est de la trahison ». 
    H. Boumediene savait que les USA cherchaient à faire taire par tous les moyens cette Algérie qui tonne fort à l’OPEP et aussi dans le concert du tiers-monde .H. Boumediene était le seul chef d’état du tiers –monde à pouvoir dire aux grands de ce monde que le roi est nu. H. Boumediene sait très bien que dans ce monde les faibles s’effondrent, et sont massacrés comme des bêtes, et effacés de l’histoire par contre les forts, survivent pour leurs biens et pour le mal des autres. Dans ce monde les forts se font respecter forcement et se concertent sur le dos des faibles, par conséquent, la paix se fait par les forts. 
    Par ailleurs, suite à la disparition de Nasser ; Sadat « dé-Nassériste » par sa politique d’« infitah » (libéralisation sauvage et à outrance de l’économie égyptienne ou les prédateurs s’accaparent de tous) . 
    Devant ce fait accompli, l’Algérie se retrouve seule, H. Kissinger avait convaincu Sadat de monnayer pas à pas et en douceur les succès de la guerre d’octobre 73, tandis que H. Boumediene ressent que la « pax americana » est en marche sur le monde arabe.Il découvre les complicités et manigances des petits présidents larbins arabes. 
    La bataille et non la guerre de 73 était un événement, un plus pour H. Boumediene, il dira à cet effet « les arabes ont vaincu leur peur et les palestiniens se sont débarrassés de leur tutelle arabe » 
    Le sommet d’Alger de novembre 73, il propulsa en avant Yasser Arafat sur la scène internationale malgré les réticences Égyptiennes et Jordanienne. L’OLP est reconnue à Alger par la majorité des pays arabe comme étant l’unique représentant légitime du peuple palestinien. Suite, à cet événement majeur H Boumediene voulait encore faire avancer la préparation d’une stratégie arabe commune qui devrait s’élaborer au niveau même de ce sommet : cette stratégie devrait reposer : 
    *Comment combiner contre Israël toutes les armes arabes à savoir le pétrole –les finances- le poids diplomatique-les alliances- les groupements- H. Boumediene dessine à cet effet une politique arabe à long terme qui ne séduit pas le larbin Sadat, ni même son banquier le roi Fayçald’Arabie saoudite encore moins le roitelet de Jordanie. 
    *H. Boumediene suite à ces événements riches en activité, le dialogue avec les grands commence à se faire d’égal à égal, alors que certains parmi les cadres algériens se posaient déjà la question si H. Boumediene ne va pas sacrifier au gout du prestige comme au temps du « Benbelisme » pour se prendre pour un Mao , et l’accident de l’avion avec ses 40 morts avait permis de rehausser les discussions sur l’absence des institutions du pays. Que serait-il arrivé à l’Algérie si l’avion écrasé était présidentiel et c’est à partir de là que la construction de l’état prenait forme par l’instauration des premières intuitions de l’état, en commençant par le bas de l’échelle commune -wilaya -APN .A partir de là, l’édification d’un état fort commençait à prendre forme, elle était à la fois l’objectif et la raison du redressement du 19 juin65 que le temps n’a pas permis à ce rêveur de finir sa bataille car les loups internes et externes étaient par derrière et n’attendaient que sa fin pour mettre en œuvre la stratégie du chaos. 
    Pour conclure d’une manière générale , tout ce qui se rapporte au pays à son peuple, sa vision profonde dans son ensemble était comment appliquer le concept des dispositions du premier novembre 1954, à savoir un premier novembre social, un premier novembre économique, un premier novembre financier ,un premier novembre politique, un premier novembre culturel, un premier novembre humain, un premier novembre révolutionnaire, un premier novembre technologique ou la justice , la dignité et le bien être jouent les premiers rôles…. Il est clair que l’Algérie est passée d’un pays non aligné respecté à un pays aligné soumis, autrement plus imagé d’un homme libre à un homme soumis. L’Algérie s’ est alignée sur les pays occidentaux reniant ses propres principes de novembre , cela se justifie par le changement du système économique socialiste à un système libéral d’économie de marché ou les règles du jeu du marché économique , culturel, et politique ont été préparées , établies et imposées par cet occident arrogant et impérialiste. L’Algérie a été propulsé au premier rang en tant que leadership, sur la scène internationale par le mouvement des non-alignés en 1975 ; l’Algérie avait créé le G77 *4(groupe des 77) qui avait pour mission de réduire les inégalités économiques entre le nord et le sud. Le droit au développement économique et de la nécessité de reformer le système économique international par l’établissement d’un nouvel ordre économique international basé sur des échanges justes et équitables entre le nord et le sud. Tout cela est tombé à l’eau suite à la disparition du feu H.Boumediene. 
    BENALLAL MOHAMED ANCIEN CADRE 
    2*Anias francos et J.P Sérénie 
    1*Paul Balta et Claudine Rulleau « La Stratégie de Boumediene » Paris Sindbad 1978. 
    3*P.Balta « Boumediene me disait que j’avais du sang arabe » 
    4
    G77 Organisé en 1967 à Alger où il a publié la fameuse « charte des droits économiques du 1/3 monde : base de tout débat ultérieur « Nord –Sud » 
    *Que reste –t-il de Boumediene –Jeune Afrique du 18-12-2008- 
    *www.jeune afrique.com 187687 politique que reste-t-il de boum-di-ne 
    *citations du Président Boumediene L’héritage ; Que reste-t-il ? 
    Discours du Président Boumediene 19 Juin-1965-19 Juin 1970 Tome II Edit2 par le Ministère de l’information et de la culture 

    Mohamed BENALLAL

    http://www.alterinfo.net/Houari-Boumediene-un-grand-analyste-et-fin-stratege-un-fier-nationaliste-

  • Alexandre Benalla voyage avec un passeport diplomatique - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/271218/alexandre-benalla-voyage-avec-un-passeport-diplomatique?onglet=full

    INTERNATIONAL ENQUÊTE
    Alexandre Benalla voyage avec un passeport diplomatique
    27 DÉCEMBRE 2018 PAR FABRICE ARFI ET ANTTON ROUGET
    Alors que l’Élysée a assuré ces derniers jours qu’il n’était pas « un émissaire officiel ou officieux » de la République, Alexandre Benalla voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, selon des informations obtenues par Mediapart. Le précieux document, utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, et qui porte la référence 17CD09254, a été délivré le 24 mai 2018.

  • Le cadenas pour et contre Moad Bouchareb – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/25/le-cadenas-pour-et-contre-moad-bouchareb

    Le cadenas n’est pas un engin machinal de fermeture. Il ouvre aussi des portes à bien d’autres. C’est bel et bien par ce cadenas que Bouchareb est devenu ce qu’il est. Les faits, les scènes, les films sont là. L’histoire aussi. Cependant ce cadenas, à défaut d’un mécanisme adéquat ou d’un automatisme légal d’accès, ne s’inscrit que dans le provisoire. Si l’on dit habituellement que c’est le provisoire qui dure, en politique c’est cette durée qui est provisoire. Les mêmes « cadenasseurs », selon un journal en ligne, s’apprêteraient à le « lui mettre sous le cou ». Ils lui auraient reproché un travail fractionnaire, une tête qui prend des airs et un goût vers l’esprit du club privé. Ses amis.

    Il semblait bien en avoir beaucoup avant qu’il n’accède aux envoûtements du perchoir. Il en a rajouté des dizaines depuis pour élaguer d’autres centaines qu’il scrutait inutiles, inopérants et sans objet. A Sétif, sa toile serait rétrécie comme une peau de chagrin. Bien plus égal à lui-même, car surpassant sa nature, bon enfant, digne fils de moudjahid ; il n’arriverait tout de même pas, tel que me racontait un vieux de la vieille garde partisane locale, d’avoir les gènes matriciels des hommes de Sétif, ne se fiant qu’à des carriéristes et des applaudisseurs du chef de l’instant. La désignation malhabile et d’autorité, décidée extra-parti, d’un candidat aux sénatoriales à contrario du résultat flagrant des primaires, était sa première preuve de force. Exhumer des cadavres politiques, réanimer un feu éteint et vouloir sacraliser un endormi sénateur qui n’avait même pas pu se faire classer confortablement dans une liste communale, ce n’est que de la prise de revanche sur un temps mal aimé. Bon bref.Donc l’opinion nationale qui s’en fout de cette instance dirigeante, contrairement à ces opportuniste, hypocrites et mercenaires, est en attente d’un repositionnement pour un éventuel retour à ce qui se dit être légal. Le congrès.A ce stade de responsabilité, avoir entre ses mains la destinée de la plus grande machine politique du pays requiert du grand tempérament. Nous sommes encore loin de cette phase où ce parti puisse être géré par un jeune. Bouchareb semble se redécouvrir dans un univers qu’il comptait bien comprendre. Peut-être, s’est-il un temps soit peu aguerri aux luttes locales, mais celles qui se passent au sommet n’ont pas les identiques couleurs. Ça se passerait en dehors de toute volonté, loin de toute valeur idéologique. Avoir en face, en mode de concertation un Salah Goudjil, un Belkhadem, un Belayat, l’on ne peut que les écouter. Pas un mot à dire. Ces gens-là ne sont pas dans le parti ; ils sont le parti. Alors, se contenter d’en endosser l’habit d’un simple administrateur de routine ne doit pas donner le tournis ou se dire que l’on est déjà dans les pages dorées de l’histoire. Les « 6 » historiques vous observent et il n’y aura jamais ni de sept, huit ou de suivants. L’histoire grandiose s’est fermée, sans nul cadenas et s’ouvre à nouveau par un cadenas. La vôtre s’est dejà enregistrée. Elle peut toutefois connaître des tournants bienveillants et salvateurs. A vous de bien rejouer.
    L’on ne blâme jamais un bébé dans son apprentissage à l’effort de marcher, de faire ses premiers pas. L’on doit l’aider, ce qui est du devoir naturel de ses parents biologiques ou adoptifs. Beaucoup d’éléments sont à sa décharge. Il offre une beauté faciale et manie morphologiquement bien le verbe et toute sa syntaxe. Il n’en manque que l’accord des temps et des genres. S’il subit l’impératif et le conditionnel, il croit savoir puiser ses grammaires du passé décomposé. Ya Rayess, fini le temps de la conjugaison uniquement à la première personne du singulier. C’est la démocratie, fut-elle façadière qui impose le « nous ». Le cadenas n’était-il pas une affaire de « tous », de « vous » ? Bonne année. Par El-Yazid Dib.

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5270931

  • Ministre, dites-vous ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/24/ministre-dites-vous

    Il y a un début d’éclaircissement pour comprendre que la maladie du président a été mise à profit par certains ministres trop en vue, qui non seulement sèment l’illusion de faire du bon travail, mais s’arrogent insidieusement le droit constitutionnel de parler au nom du peuple. Avec une fausse conviction, une hypocrisie engloutie et une imposture verbale, ils jubilent à déclarer, n’ayant nul contrôle et sans rougir que « le peuple est content de telle ou telle réalisation » qu’il est « conscient des défis et des enjeux… » Ce peuple, pourtant n’a élu d’une façon ou d’une autre aucun ministre. Ils se disent, le servir, être à l’écoute de ses préoccupations, qu’il est au cœur de leurs soucis au même moment où le citoyen est toujours en butte à des embûches, des inégalités et à des différences de traitement. De ces ministres, de leur ego, de leur carence de confiance, il y en a de ceux qui, imbus de leur p’tite personne, vaniteux, arrivistes, prétentieux, parvenus, suffisants, vous font haïr l’Etat et vous poussent à l’exil, fut-il intra-muros. 

    Si le président était encore dans toute sa santé, il n’aurait jamais accepté de tels mauvais joueurs de rôles. Etre le ministre de quelqu’un de très fort, ne peut que traduire sa propre force. Etre le président que l’on veut fort d’un ministre moins fort, exprime un malheur de nomination. Malheureusement, les manœuvres de coulisses ou de laboratoires ne font pas que créer les gènes d’un ministre. Sûres et rassurées, elles vont jusqu’à moduler en fonction des besoins pressentis au portefeuille ministériel concerné ; l’ossature complaisante du futur et serviable candidat. Bouteflika, malgré tout comme dirait l’autre, mériterait mieux en termes de ministres. 

    Le fiel vous broie à vouloir chercher un quelconque brin de leur prouesse, une idée originale, efficace et à moindre coût. Rien, une gestion courante, apte à se faire par n’importe qui. En prononçant des discours, en organisant des journées, en inaugurant des festivités, ils croient qu’ainsi est fait le travail d’un ministre. Apparaître, se faire voir, se laisser entendre, reste un bon banal cahier des charges fonctionnel. Dans le principe ce n’est pas aux chaînes de télévision apprivoisées de créer une image pour un ministre qui n’en a pas. Hélas chez nous, l’exemple est visible. Les télévisons et les slogans d’actions vides font encore hélas des mythes et donnent un faux punch à ceux qui originellement en manquent. 

    Certains walis n’avaient de but que de se voir couronner d’une auréole ministérielle. Si quelques-uns avaient réussi à faire l’exception du seul fait qu’ils incarnaient parfaitement l’autorité tranquille et disposaient d’une personnalité adéquate, Abdelkader Ouali, Abdelwahab Nourri entre autres, d’autres par contre croyaient qu’une proximité ou un lieu de natalité pourrait leur procurer le droit d’accès à l’équipe gouvernementale et leur maintien. Pis les rendre célèbres ! 

    Ils étaient des militants, les ministres d’antan. Ils sont des fonctionnaires. Ils étaient des décideurs, tel Yazid Zerhouni. Ils sont des demandeurs d’avis. Ils étaient les serviteurs d’un Etat, ils sont au service des leurs. Entre ministres d’hier et d’aujourd’hui, il y a toute une génération de cran, de gabarit et de stature. Ils ne prêtaient pas le flanc tous azimuts. Des hommes de baroud, de parole et de nif. Le risque dans la gestion de leur département n’était pas incarné dans la fâcherie d’un cercle, mais bien dans le remords ou le chagrin qu’entraînerait une faillite ou une sensation terrifiante de mission inaccomplie ou échouée. Ils étaient des modèles et non des modules.

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5270885