Communiqué de l’AG Populaire Nuit Debout Montpellier, suite a la perturbation du discours de Manuel Valls a Montpellier.
Nous avons gâché la fête de Valls et Saurel !
Ce qui vient de se passer ce 1^er juillet à Montpellier confirme la
dérive autoritaire du régime, la tendance à la militarisation
généralisée de la police et la répression violente du mouvement social :
49.3, interdictions de manifester ciblées, tentatives d’interdiction des
manifestations intersyndicales, dispositifs policiers d’encerclement
violents, usage massif et dangereux des grenades de dés-encerclement et
lacrymogènes, etc.
Alors que Manuel Valls devait inaugurer la nouvelle ligne de tram au
cours d’une fête « populaire et participative », une partie des
opposantEs à la loi travail qui arrivaient au compte-goutte se sont vuEs
interdire l’accès à l’espace public de la fête. La police a invoqué un
arrêté préfectoral dans le cadre de l’état d’urgence pour cibler celles
et ceux fichéEs comme opposantEs à la loi travail.
Un dispositif digne d’un régime autoritaire était déployé pour une
simple inauguration : CRS armés de fusils d’assaut, brigade
d’intervention, brigade mobile de gendarmerie, plusieurs compagnies de
CRS, entreprise de sécurité privée ainsi que des dizaines de policiers
en civils.
Toute personne suspectée sur faciès de s’opposer à la politique du
gouvernement s’est vue refoulée*par les polices municipales et
nationales, jouant le rôle de videurs d’une boite de nuit à ciel ouvert.
Une partie des mobiliséEs de Nuit Debout qui avaient réussi à passer se
sont fait contrôler puis expulser par la brigade anti criminalité au
cœur même de la fête, au total plus d’une cinquantaine de personnes.
Cela marque un nouveau pas dans le fichage généralisé et dans les
interpellations « préventives ». Ainsi les opposantEs à la loi travail
sont présuméEs coupables a priori dont on ne sait quel crime. Peut-être
celui de vouloir s’exprimer et s’opposer ?
L’évacuation de certainEs militantEs n’aura pas permis de faire taire
la contestation populaire.
Une grosse centaine de personnes (Nuit Debout Montpellier, Nîmes, Pic St
Loup, Brissac, Solidaires, CGT, CGA….) ont littéralement couvert le discours
de Valls avec huées, sifflets, slogans le rendant parfaitement
inaudible sur la totalité des 6 minutes. Pancartes et cartons rouges
savamment dissimulés ont étés levés. Le premier ministre appelé à la
démission par le peuple n’est même plus capable d’inaugurer un tramway
en province sans se voir politiquement bousculé.
Nombreux étaient ceux/celles qui, n’étant pas forcément venues au Peyrou
pour contester, ont rejoint l’action tandis que quelques autres
exprimaient leur mécontentement.
Beaucoup de personnes, sont en colère contre Manuel Valls (en tant que
représentant de l’État répressif et allié du patronat), qui s’est fait
copieusement huer tout au long de son discours. Les petits fours payés
avec nos impôts ont certainement eu un petit goût amer pour ces
messieurs-dames !
Un beau cortège a quitté les festivités pour rejoindre les refouléEs et
former une manifestation spontanée et revendicative.
Preuve a été faite que cette répression démesurée ne pourra venir à bout
de la contestation populaire légitime contre la loi travail et son
monde. Elle ne fera que nous rendre plus déterminéEs.
On ne lâche rien !