• “Together We Will”...Speak the Truth. Only Then Can We “Win.” · Jewschool
    https://jewschool.com/together-we-will-speak-the-truth-only-then-can-we-win-174196

    If this war is to end, we need to be able to cut through the rhetoric of the “moral army” and talk about the immoral policies that shape the army’s actions. And that’s what the soldiers’ testimonies do – they provide the pieces of the puzzle that tell us not only about the individual soldiers’ experiences but, put together, about the story of this war as a whole: what instructions the soldiers were given, reflecting the decisions made by the political leadership and the top brass. The testimonies we published after previous military campaigns in Gaza were groundbreaking in that they shed light on the foundational doctrines of those operations, exposing both the mindset of the leadership and the goals these missions were meant to achieve. More widely, we were able to learn about Israel’s attitude to Gaza as a whole and its place in the “forever war” that Israel is determined to pursue – at the expense of countless civilian lives, Israeli and Palestinian – in order to protect and entrench the occupation.

  • À Saint-Avé, des cours d’école repensées pour limiter les conflits | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-ave-56890/a-saint-ave-des-cours-decole-repensees-pour-limiter-les-conflits-656361
    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/661a0b9e237f284c4d165727/web_golden_xxl/661a0b9e237f284c4d165727.1

    En Belgique, elles sont nombreuses ; en Bretagne, elles commencent à essaimer. Saint-Avé (56) a équipé ses deux écoles publiques de cours régulées. Des aménagements pensés pour que chacun trouve sa place.

    « Avant, il y avait tout le temps des disputes autour des histoires de ballon, maintenant c’est fini », confie Emmanuel, l’un des 150 élèves de l’école Anita-Conti, à Saint-Avé. La cour de cet établissement, comme celle de l’autre école publique de cette ville de 12 000 habitants, est désormais régulée. Elles ont été inaugurées cette semaine.

    Derrière ce terme, un principe simple : à chaque espace de la cour, ses règles d’usage. La zone bleue est dédiée au ballon, la zone jaune constitue une zone dynamique où les enfants ont le droit de courir, la zone verte est devenue un lieu réservé aux activités calmes, pour s’asseoir, lire et discuter. Des signalétiques de couleurs ont été apposées.

    « Plus de place aux filles »
    L’idée s’est développée dans des pays du nord de l’Europe, notamment en Belgique. C’est justement une conférence de Bruno Humbeeck, psychopédagogue, de l’université de Mons, en 2018, qui avait suscité de l’intérêt pour ce concept chez les élus avéens. « La question de l’évitement des conflits grâce à la délimitation des zones nous avait intéressés », raconte Julie Magdelaine-Le Tailly, adjointe chargée de la politique éducative. « L’intérêt est de faire en sorte que tous les enfants trouvent leur place ».

    On pensait qu’à la récréation, les enfants avaient surtout envie de courir et se défouler. Mais il est aussi légitime qu’ils puissent se poser.


    Le foot, en star des cours de récréation, a toujours sa place dans la cour régulée, mais circonscrit à un périmètre défini et entouré de barrière, il laisse de la place aux autres activités. « On ne prend plus de ballons sur la tête », se réjouit une enseignante.
    (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

    Quand les cours classiques s’organisent souvent autour du ballon, les cours régulées délimitent son usage. « Ce type de cour donne plus de place aux filles », souligne l’élue. À Anita-Conti, le terrain de foot a été délimité par des barrières. Et les propositions d’activités se sont multipliées. Une slackline (une sangle pour jouer les funambules), des modules d’escalade ont été installés. Mais aussi des bancs et des chaises, pour les zones plus calmes. « Le midi, on peut dessiner, jouer au Uno, discuter tranquillement entre amies », apprécie Laly, élève de CM2. Certaines propositions émanent des enfants. Ils ont eu voix au chapitre lors des réunions préparatoires, demandant des hamacs ou des nichoirs. « On pensait qu’à la récréation, ils avaient surtout envie de courir et se défouler, se remémore Marine Vinson, enseignante et directrice de l’école par intérim. Mais il est légitime aussi qu’ils puissent se poser ». Des malles de jeux calmes sont ainsi mises à disposition des écoliers. « On amène plus de propositions d’activités », souligne Marine Coué, directrice générale adjointe en charge du pôle services aux habitants à la mairie de Saint-Avé.


    L’aménagement de la cour de l’école Anita-Conti a été facilité par sa taille. Avec le retour du soleil, Emma, Thalia, Gabriel et Norane profitent des espaces naturels pour jouer avec des bâtons dans la terre.
    (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

    « Des récréations plus apaisées »
    Ce vendredi matin, un groupe de filles discute - et règle un conflit - autour d’une table en bois, des filles et des garçons jouent les acrobates sur la slackline, un autre groupe partage un colin-maillard et un autre, mixte, joue au ballon dans la zone réservée. « C’est plus facile à surveiller, estime Marine Vinson. Il y a moins de chahut, les récréations sont plus apaisées ». Les enseignants espèrent que ces zones permettent aussi des rencontres entre des enfants qui se trouvent des centres d’intérêt communs.

    L’ambition du dispositif est aussi d’éviter les situations de harcèlement. Les cours régulées s’inscrivent ainsi dans le programme Phare, programme de lutte contre le harcèlement à l’école. Saint-Avé a obtenu 80 000 € de financements du ministère de l’Éducation nationale, pour des aménagements à hauteur de 175 000 €. Le rectorat accompagne plusieurs écoles bretonnes sur ce type de projets. Un seul regret pour Djulian : « On ne peut plus faire de loup géant dans toute la cour ».

  • Achat d’Euronews : l’ombre de Viktor Orban | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/achat-deuronews-lombre-de-viktor-orban-6563527.php

    Des entités proches du premier ministre hongrois Viktor Orban ont secrètement participé à l’achat de la principale chaîne d’information européenne Euronews, selon une enquête réalisée par des médias hongrois, français et portugais.

    Officiellement, c’est le fonds d’investissement Alpac Capital, dont le siège est au Portugal, qui a acquis une part majoritaire dans Euronews, en juillet 2022, pour un montant d’environ 170 millions d’euros. La transaction avait été validée, en mai 2022, par le ministère français des Finances, Euronews, qui a son siège à Lyon, étant une entreprise de droit français dans un secteur stratégique, celui des médias.

    45 millions d’euros d’un fonds hongrois
    Or, au moins un tiers des fonds proviennent de sources liées à Viktor Orban, ont révélé, jeudi, le site internet d’investigation hongrois Direkt36, le quotidien français Le Monde et l’hebdomadaire portugais Expresso.

    Le fonds hongrois Szechenyi, un organisme sous la tutelle, au moment de la transaction, d’une fondation présidée par le ministre de l’Économie Mihaly Varga, a apporté une contribution de 45 millions d’euros, selon des documents internes.

    Une présentation PowerPoint, « strictement confidentielle », obtenue par Direkt36, suggère que des considérations d’ordre politique ont joué un rôle dans la décision. L’opération visait notamment à atténuer « le #biais_de_gauche » dans les médias, Euronews étant « influente sur les politiques de l’UE ».

    Le directeur d’Alpac Capital, Pedro Vargas David, est, par ailleurs, le fils de l’ex-député européen Mario David, un ancien conseiller et ami personnel de M. Orban. Le principal partenaire dans les opérations de communication du gouvernement hongrois, New Land Media, a, pour sa part, accordé un prêt de 12,5 millions d’euros à une filiale hongroise d’Alpac Capital impliquée dans cet achat, a confirmé son propriétaire Gyula Balasy à Direkt36.

    Une source interne citée par le média a déclaré qu’il était évident que l’ordre de financer l’investissement venait « d’en haut ».

    « Pas au courant »
    Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, le paysage médiatique a été profondément remanié : les médias publics sont devenus le relais de la politique officielle, tandis que des proches du pouvoir ont acheté des pans entiers du secteur des médias privés. Euronews, Szechenyi Funds et New Land Media n’étaient pas joignables dans l’immédiat.

    Interrogé par l’AFP, l’attaché de presse de Viktor Orban, Bertalan Havasi, a affirmé que le gouvernement hongrois n’était « pas au courant » de l’accord. Pour l’heure, les journalistes d’Euronews contactés par Le Monde n’ont pas constaté d’influence éditoriale sur les sujets hongrois ou européens. Les syndicats ont cependant dénoncé les contrats publicitaires signés avec des pays comme l’Azerbaïdjan et l’Arabie Saoudite qui, selon eux, affectent les contenus.

    Chaîne d’information continue, lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes de télévision européennes, Euronews diffusait, à l’origine, à partir de Lyon, en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes.

    Fournissant des informations à plus de 400 millions de foyers dans 160 pays, elle a connu, depuis 2020, une série de restructurations, avec des effectifs réduits de moitié et une rédaction redéployée à Bruxelles, au plus près des institutions européennes.

  • Panama Canal Plans to Normalize by 2025, Weather Permitting
    https://gcaptain.com/panama-canal-plans-to-normalize-by-2025-weather-permitting


    Chart courtesy Panama Canal Authority

    As the dry season draws to a close, the Panama Canal Authority (ACP) is adjusting its operations to align with the climate conditions.

    Taking into account the current and projected water level of Gatun Lake, the ACP has increased the number of transit slots from 24 to 27 per day, effective from March 25. The ACP attributed the improvement to the implementation of its Operational Water Strategy and recent progress in water-saving initiatives.

    The ACP is optimistic that steady rainfall will begin by late April and continue for several months. Assuming these forecasts hold true, the ACP plans to gradually relax transit restrictions with the goal of fully normalizing operations—meaning 36 daily transits and 50-foot max. draft—by 2025.

  • À Marseille, une enquête ouverte pour soupçons de corruption au sein de l’Office anti-stupéfiants | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/a-marseille-une-enquete-ouverte-pour-soupcons-de-corruption-au-sein-de-

    Une enquête a été ouverte pour des soupçons « notamment de corruption » visant des enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants de la police judiciaire à Marseille, où l’IGPN, la police des polices, a mené une perquisition le 4 avril, a-t-on appris de sources policières.

    Interrogée par l’AFP, la communication de la police judiciaire de Marseille s’est bornée à confirmer que l’antenne marseillaise de l’Ofast avait été perquisitionnée début avril par l’Inspection générale de la Police nationale, comme l’a révélé Le Parisien.

    Cette perquisition, qui s’est déroulée alors que la police est ultra-mobilisée par les opérations antidrogue « place nette XXL », a permis de saisir des téléphones et ordinateurs, indique le quotidien.

    Pas de garde à vue
    Selon une autre source policière, qui a requis l’anonymat, l’enquête est partie d’un signalement de la direction de la très respectée police judiciaire marseillaise elle-même : « C’est la hiérarchie qui a remonté des choses qui méritent vérification », « on ne cache rien, c’est plutôt salutaire », a insisté cette source.

    Cette enquête ouverte en janvier, notamment pour corruption, vise un groupe d’enquêteurs « à la suite de choses qui ont paru étranges » au cours d’une enquête, a précisé cette source. « S’il y a eu dérive, il faut voir de quel ordre et ça ne peut être qu’individuel », ajoute-t-elle.

    À ce stade, il n’y a pas eu de garde à vue dans ce dossier. Contacté par l’AFP, le parquet de Marseille n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.

    • version papier un peu différente – et complétée d’un contexte de sensible augmentation du nombre d’enquêtes pour corruption…

      Soupçons de corruption
      au sein de l’Office anti-stupéfiants de Marseille

      Des enquêteurs de l’Office antistupéfiants (Ofast) de la très respectée police judiciaire à Marseille sont dans le viseur de la police des polices pour des soupçons de corruption. Une affaire qui tombe mal en pleine opération « Place nette XXL » contre les trafics de drogue qui gangrènent la ville.

      Pas de garde à vue
      Le parquet de Marseille n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire sensible, sur laquelle il a ouvert une enquête, dès janvier. La communication de la police judiciaire de Marseille s’est bornée, elle, à confirmer que l’antenne marseillaise de l’Ofast avait été perquisitionnée, début avril, par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), comme l’a révélé Le Parisien.
      Une autre source policière, qui a requis l’anonymat, a pour sa part souligné que « c’est la hiérarchie qui a remonté des choses qui méritent vérification », « on ne cache rien, c’est plutôt salutaire ».
      L’enquête, ouverte, notamment, pour soupçons de corruption, vise un groupe d’enquêteurs « à la suite de choses qui ont paru étranges » sur une affaire, a précisé cette source : « S’il y a eu dérive, il faut voir de quel ordre et ça ne peut être qu’individuel ». À ce stade, aucune garde à vue n’a eu lieu dans ce dossier.
      De 2021 à 2022 (derniers chiffres disponibles), le nombre d’enquêtes pour corruption menées par l’IGPN a quasiment doublé, passant de 30 à 56. Cela peut s’expliquer par « une meilleure détection mais aussi, il ne faut pas le nier, une augmentation objective des faits », avait déclaré la cheffe de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, en janvier, dans une interview au Monde.

  • Attaques sur Zaporijjia : l’AIEA craint un tournant dans la guerre
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/attaques-sur-zaporijjia-laiea-craint-un-tournant-dans-la-gu

    AFP parue le 11 avr. 2024 - 20h13

    Les récentes attaques sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia peuvent « marquer le début d’un nouveau front de guerre extrêmement dangereux », s’est alarmé jeudi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

    (...)

    Le site de Zaporijjia (ZNPP), occupé depuis mars 2022 par la Russie dans le sud de l’Ukraine, a subi une série d’attaques de drones depuis dimanche, Moscou et Kiev se rejetant mutuellement la responsabilité.

    (...)

    Ils veulent refaire un nordstream (faire un nordstream, action de détruire une infrastructure détenue par l’ennemi tout en affirmant que c’est l’ennemi qui est coupable)

  • Technoféodalisme : pour Yanis Varoufakis, Apple, Facebook et Amazon ont tellement modifié l’économie qu’elle ressemble désormais au système féodal médiéval de l’Europe
    https://www.developpez.com/actu/356335/Technofeodalisme-pour-Yanis-Varoufakis-Apple-Facebook-et-Amazon-ont-tell

    Dans une interview exclusive dans laquelle il a discuté de son livre Technofeudalism : What Killed Capitalism, l’économiste et ancien ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, nous plonge dans une réflexion profonde sur la nouvelle phase économique à laquelle nous sommes confrontés. Il décrit cette ère comme celle du « technoféodalisme », un concept qui remet en question les fondements mêmes du capitalisme. Mais qu’est-ce que le technoféodalisme et comment impacte-t-il notre société moderne ? Analysons les points clés de cette vision audacieuse.

    On en parle depuis longtemps, ici, par exemple :
    https://seenthis.net/messages/99512

  • Thread by DanMKervick on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1778516042769129932.html

    I want to review, so there is no misunderstanding about my position.

    As I have said from the beginning, it is my view that the goal of Israel’s military operation in Gaza is to ethnically cleanse Gaza. /1

    The goal is not to fight and win a “war against Hamas.” The goal is also not to rescue the hostages. The war against Hamas is a cover story, and the hostages are a prop. /2

    How do you ethnically cleanse a place like Gaza? You render it incapable of supporting a tolerable human life, so that its people ultimately feel compelled to flee, and irresistible pressure grows on other countries to absorb them. /3

    To do that you destroy everything that supports civilized life. You destroy the hospitals, you destroy the places where people live, you destroy the schools, you kill the doctors and teachers and inspiring intellectual leaders. You keep food out. /4

    Obviously, an ethnic cleansing campaign like this is an outrageous crime against humanity. It is also, for the reasons South Africa has already made plain at the ICJ, a genocidal campaign. /5

    It has also been my position from the start that the US administration, including and especially the president, are fully apprised of the real nature of the Israeli campaign, and support that campaign. Any statements hinting otherwise are to manage global or domestic opinion. /6

    […]

    • Don’t be divided or distracted by ruling class attempts to distract, misdirect or demobilize global resistance. Nothing the Israelis say should be trusted. Nothing the US government says should be trusted. Nothing mainstream imperial media says should be trusted. /15

      These forces will attempt various ruses. They want to direct and choreograph the global diplomatic theater of false hopes, controlled leaks, limited hangouts and pretend shifts in direction to keep the Zionist strategic objectives on track. /16

      […]

  • Christophe Béchu libère 12 000 hectares pour 424 projets d’envergure – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/zero-artificialisation-des-sols-424-projets-industriels-ne-seront-finalem

    par LIBERATION et AFP publié le 11 avril 2024 à 16h06

    Limiter l’artificialisation des sols en autorisant les industriels à le faire ? Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a dévoilé, ce jeudi 11 avril, une liste de 424 projets qui pourront être décomptés autrement du dispositif « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN) et ainsi ne plus peser sur le quota des régions.

  • Préhistoire et Antiquité au Soleil levant
    https://laviedesidees.fr/Nespoulous-Souyri-Le-Japon

    Des premiers paysans à l’âge des chefs, de la chasse à la riziculture, de l’outillage lithique au développement du fer, le #Japon nourrit une #Histoire complexe qu’il faut relire avec les découvertes archéologiques.

    #agriculture #archéologie #préhistoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240411_japon.pdf

  • Why Ivana Trump Was Buried at Bedminster: 3 Theories
    https://nymag.com/intelligencer/article/ivana-trump-buried-bedminster-3-theories.html


    Il faut s’appeler Donald Trump pour utiliser le lieu de l’enterrement de son ex pour réduire ses impôts.

    22.11.2023 by Margaret Hartmann - Ivana Trump, former president Donald Trump’s first wife, died on July 14, 2022 at the age of 73, owing to injuries she suffered in an accidental fall on the “grand curving staircase” at her Upper East Side townhouse. Her funeral drew about 400 people and featured a gold-hued coffin, Secret Service agents, and loving remembrances from her three adult children as well as several friends. Then this icon of ’80s glamour and New York tabloid drama was laid to rest … at a New Jersey golf course?

    Many found the decision to bury Ivana at Trump National Golf Club Bedminster puzzling. She is the first person to be buried at the former president’s New Jersey property, and the ground had to be consecrated so she could have a traditional Catholic burial.

    A New York Post photographer scoped out the site shortly after Ivana was laid to rest and found that while her grave isn’t literally on the golf course, the whole vibe is surprisingly understated:

    Photos taken by The Post Thursday show Trump’s grave alone against a bucolic scenery of trees and shrubbery. The grave looks upon a sprawling green space upon the country club’s vast estate.

    The plot where Ivana was buried has a bouquet of more than two dozen white flowers and a plaque that reads in all capital letters Ivana Trump with the dates she was born and died.

    The grave is in a place where golfers would not see it as they tee off for a round of golf. The small section of the club is below the backside of the first tee.

    A little over a year later, the mystery persists. Photographs published by The Daily Mail on August 12, 2023 show that Ivana’s grave is marked with a small headstone, which “has become overgrown with grass and is barely visible.”

    So what exactly is going on here? I have a few theories.

    If Trump National Golf Club Bedminster held a special place in Ivana’s heart, there’s no record of it. Donald bought the property in 2002, a full decade after their divorce was finalized. While Ivana maintained a friendship with her ex-husband through her final days, and her daughter, Ivanka, was married at the club, it does not appear that Ivana ever publicly praised the property.

    There is, however, ample evidence that Donald Trump thinks Bedminster is a phenomenal place to be laid to rest. “Wouldn’t you want to be buried here?” he mused to The Wall Street Journal in 2015. The idea has been on his mind for at least 15 years. Back in 2007, Trump filed paperwork to build a windowless wedding chapel at Bedminster that would later be converted into a mausoleum for himself and his family.

    Drawings filed with the Somerset County township called for what NJ.com described as a “19-foot-high, classical-style stone structure” with “four imposing obelisks surrounding its exterior and a small altar and six vaults inside. Locals balked at the proposal, which they deemed gaudy, and Trump withdrew the plan. Five years later, he came back with a new idea: Instead of a mausoleum, he would be buried at a large cemetery with more than 1,000 graves. “The idea, apparently, was that Trump’s golf-club members would buy the other plots, seizing the chance at eternal membership,” the Washington Post reported.

    Facing continued opposition to his ghoulish ambitions, Trump revised his plans once again. In 2014, the Trump Organization filed paperwork to build two graveyards at Bedminster. One would have 284 lots for sale to the public, while the other would consist of just ten plots for Trump and his family near the first tee. The company’s filing with the state said Trump “specifically chose this property for his final resting place as it is his favorite property.”

    In an October 2023 interview, Eric Trump revealed it was his father’s idea to have his mother laid to rest at the “family funeral plot.” “He was the one to say, you know, ‘I want her with us,’” Eric said. “It was pretty amazing again, you know, kind of a wife long removed — ex-wife long removed. He’s an incredible man. He’s got a heart of gold.”

    Some remain skeptical that Trump actually considers this the most fabulous piece of property he owns:

    The average person might say Mar-a-Lago, Trump’s seaside Florida resort, is more spectacular, but they’re not looking at Bedminister through the eyes of a person with an alleged passion for tax avoidance. This tweet from Brooke Harrington, a professor of sociology at Dartmouth, sparked speculation that Bedminster’s real appeal as a graveyard lies in New Jersey tax law.

    Indeed, as Insider reported, there are some surprising perks to being the proprietor of a New Jersey graveyard:

    Under New Jersey state tax code, any land that is dedicated to cemetery purposes is exempt from all taxes, rates, and assessments. Cemetery companies are also specifically exempt from paying any real estate taxes, rates, and assessments or personal property taxes on their lands, as well as business taxes, sales taxes, income taxes, and inheritance taxes.

    And the Trump family has definitely been pursuing the tax advantages of cemetery ownership. A document published by ProPublica shows that the Trump Family Trust sought to designate a property in Hackettstown, New Jersey, about 20 miles from Bedminster, as a nonprofit cemetery company back in 2016.

    But there is reason to question this too-Trumpy-to-be-true allegation. First, all this cemetery business is unnecessary because he has already found a way to drastically reduce his Bedminster tax burden. When the Post’s David Farenthold looked into Trump’s cemetery obsession in 2017, he concluded it wouldn’t be very profitable as a business venture or a tax-avoidance scheme:

    … the savings would hardly be worth the trouble. That’s because Trump had already found a way to lower his taxes on that wooded, largely unused parcel. He had persuaded the township to declare it a farm, because some trees on the site are turned into mulch. Because of pro-farmer tax policies, Trump’s company pays just $16.31 per year in taxes on the parcel, which he bought for $461,000.

    According to a 2019 HuffPost analysis, Trump slashed his Bedminster tax bill by about $88,000 a year by keeping eight goats and farming 113 acres of hay on the property.

    Is is possible that the cemetery business is some kind of backup tax- avoidance scheme? I suppose, but it doesn’t make a ton of sense to this humble TurboTax user.

    “It’s always been my suspicion that there’s something we don’t know” about Trump’s cemetery plan, Bedminster land-use board member Nick Strakhov told Farenthold in 2017.

    It does seem we’re missing a key piece of the boneyard puzzle. But there is one thing we know about Trump now that wasn’t quite as apparent back then: He is a super-weird guy. He has managed to be weird with various kinds of paper, toilet bowls, aircraft carriers, and “dangerous fruit,” to name just a few of his proclivities. The thought of our inevitable demise brings out strange feelings and behavior in most people. Some of the rich plan to freeze themselves or shoot their remains into space; is it any surprise that Trump has some grandiose idea about how he and his family should be laid to rest?

    “It’s never something you like to think about, but it makes sense,” Trump told the New York Post during his first attempt to make Bedminster a cemetery in 2007. “This is such beautiful land, and Bedminster is one of the richest places in the country.”

    Trumpy commentary on the wealth of northern New Jersey aside, that sounds astonishingly well adjusted.❞

    #USA #Trump #impôts #enterrement #wtf

  • Le recadrage de magistrats par Eric Dupond-Moretti est « de nature à porter atteinte » à la séparation des pouvoirs, selon le Conseil supérieur de la magistrature
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/10/le-recadrage-de-magistrats-par-eric-dupond-moretti-est-de-nature-a-porter-at

    Des magistrats (...) ont raconté au Figaro s’être « pris une soufflante » par le garde des sceaux et avoir été « en état de sidération » ; l’ancien avocat pénaliste était furieux des propos tenus durant la commission sénatoriale d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France. « Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille », avait affirmé Isabelle Couderc, juge d’instruction du pôle criminalité du tribunal de Marseille, le 5 mars.

    #Justice

  • Érosion du littoral : 57 décharges à réhabiliter bénéficieront de l’exemption de TGAP
    Le recul du trait de cote c’est aussi la mise au jour des anciennes décharges et le déversement dans la mer de montagnes de déchets.
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/liste-decharges-littoral-exemption-tgap-43826.php4

    La liste comporte 57 décharges : deux en Charente-Maritime ; cinq en Côtes-d’Armor ; sept dans le Finistère ; une dans l’Hérault ; une en Loire-Atlantique ; dix dans la Manche ; trois dans le Morbihan ; trois dans le Pas-de-Calais ; sept en Seine-Maritime ; neuf en Guadeloupe ; trois en Martinique ; une en Guyane ; cinq à La Réunion.

    En 2022 la décharge de Dollemard avait fait la une.


    #érosion_du_littoral #décharges #déchets

  • Brutal, chaotic war – norms, conventions and laws of conduct are being erased — Strategic Culture
    https://strategic-culture.su/news/2024/04/08/brutal-chaotic-war-norms-conventions-and-laws-of-conduct-are-being

    Trita Parsi places Israel’s objective in attacking the Iranian Consulate in Damascus in a different context:

    “An important aspect of Israel’s conduct – and Biden’s acquiescence to it – is that Israel is engaged in a deliberate and systematic effort to destroy existing laws and norms around warfare.

    Even during wartime, embassies are off-limits [yet] Israel just bombed an Iranian diplomatic compound in Damascus.

    Bombing hospitals is a war crime, [yet] Israel has bombed EVERY hospital in Gaza. It has even assassinated doctors and patients inside hospitals.

    The ICJ obligated Israel to allow the delivery of humanitarian aid to Gaza. Israel actively prevents aid from coming in.

    Starvation of civilians as a method of warfare is prohibited under international humanitarian law. Israel has deliberately created a famine in Gaza.

    Indiscriminate bombings are illegal under international humanitarian law. Biden himself admits that Israel is bombing Gaza indiscriminately”.

    The list goes on and on … However, Israel’s breach of Vienna Convention immunity accorded to diplomatic premises – plus the stature of those killed – is highly significant. It is a major signal: Israel wants war – but with U.S. support, of course.

    The list goes on and on … However, Israel’s breach of Vienna Convention immunity accorded to diplomatic premises – plus the stature of those killed – is highly significant. It is a major signal: Israel wants war – but with U.S. support, of course.

    Israel’s aim, firstly, is to destroy the norms, conventions and laws of warfare; to create geo-political anarchy in which anything goes, and by which, with the White House frustrated, yet acquiescing to each norm of conduct obtrusively trodden underfoot, allows Netanyahu to grip the U.S. bridle and lead the White House horse to water – towards his regional End of Times ‘Great Victory’; a necessarily brutal war – beyond existing red lines and devoid of limits.

    As symbolically significant as the Damascus attack is that the U.S., France and Britain – after a brief ‘hat tip’ to the Vienna Convention – refused to condemn the levelling of the Iranian Consulate, thus placing the shadow of doubt over the Vienna Convention’s immunity for diplomatic premises.

    Implicitly, this refusal to condemn will be widely understood as a soft condoning of Israel’s first tentative step towards war with Hizbullah and Iran.

    Extrait du dernier article d’Alastair Crooke, par ailleurs excellent comme toujours : Brutal, chaotic war – norms, conventions and laws of conduct are being erased

  • « Le gouvernement s’acharne à vider les caisses des collectivités locales, les contraignant à l’endettement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/08/le-gouvernement-s-acharne-a-vider-les-caisses-des-collectivites-locales-les-

    Passer de l’« Etat providence » à un « Etat protecteur », c’est ce que suggérait Bruno Le Maire, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, le 17 mars. Derrière les mots du ministre de l’économie se cache en réalité un gouvernement manipulateur. Plutôt que de recoudre ses poches percées et de les remplir de nouveau en allant chercher l’argent là où il s’accumule, il préfère sabrer les services publics.

    Il appauvrit notamment les départements aux dépens de nos aînés, des jeunes, des personnes en situation de handicap, des femmes et des hommes vivant dans la difficulté, bref aux dépens de celles et ceux pour qui le service public départemental est la première porte vers la protection sociale et l’émancipation.

    La rigueur budgétaire qu’il prône circonscrit l’action publique de proximité à des champs d’intervention qui réduisent toujours plus la solidarité envers les « sans-voix », pour reprendre l’expression du directeur général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert (Pour les sans-voix, Arthaud, 304 pages, 19,90 euros). Notre modèle de société fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité s’en trouve menacé.

  • Un médecin à l’hôpital israélien de campagne pour les Gazaouis détenus : « nous sommes tous complices de violation de la loi »
    Posted on avril 7, 2024 | Hagar Shezaf| Michael Hauser Tov | Haaretz | Traduction CG pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/un-medecin-a-lhopital-israelien-de-campagne-pour-les-gazaouis-detenus-nous-s

    Dans une lettre envoyée au ministre de la Défense, au ministre de la Santé et au procureur-général d’Israël, un médecin de l’hôpital de campagne installé au centre de détention Sde Teiman pour les Gazaouis arrêtés décrit les conditions dont il dit qu’elles peuvent compromettre la santé des prisonniers et qu’elles font courir au gouvernement le risque de violer la loi.

    « Rien que cette semaine, deux prisonniers ont eu leurs jambes amputées à cause de blessures causées par les entraves, ce qui est malheureusement un événement courant », a déclaré le médecin dans la lettre. Il a dit que les prisonniers étaient nourris avec des pailles, déféquaient dans des couches et étaient maintenus en contention constante, ce qui viole l’éthique médicale et la loi.

    Le centre Sde Teiman a été établi immédiatement après le déclenchement de la guerre de Gaza pour détenir les terroristes du Hamas, dont ceux qui ont pris part aux atrocités du 7 octobre, jusqu’à ce qu’ils puissent être déplacés dans une prison normale. (...)

  • Joe Rogan Suggests UFOs, Drug Use Are in the Bible
    https://www.newsweek.com/joe-rogan-ufo-drugs-bible-moses-burning-bush-podcast-1887228

    Speaking on his podcast, Rogan told Holthouse how it was "theorized that the Moses experience of the burning bush was a DMT experience... When you say, Moses saw the burning bush, well, what kind of bush would burn that would give you a psychedelic experience? Well, the acacia tree, which is very common to that area, is rich with DMT. And how do you psychoactively acquire DMT? You smoke it.

    “So you’re smoking this tree, this burning bush, and you’re seeing God and God has brought to you the Ten Commandments on how to live life, which sounds like a lot of what you experience in the DMT experience. When you have that and you have this contact with the entities, they kind of give you guidelines on how to live.”

  • Mahmûd Muhammad Taha (et Abdelwahab Meddeb) - Le Moine Bleu
    http://lemoinebleu.blogspot.com/2024/04/vous-avez-un-nouveau-message.html

    ≪Le livre de Taha tranche d’une manière radicale entre la part vive ─ encore valide ─ et la part périssable ─ obsolète ─ du #Coran. Les révélations mecquoises, signalant la dimension métaphysique, ethnique, eschatologique (le versant "mont des Oliviers, en somme) peuvent encore nourrir et structurer les âmes, tandis que l’organisation médinoise, plus juridique, politique, militaire, constitue la part conjoncturelle, archaïque, adaptée aux mentalités d’une époque révolue, dépassée par l’évolution humaine. Cette distinction rend caduques les légitimations de l’esclavage, de la polygamie, du voile, du droit de succession différent selon les sexes, de l’interdit de l’adoption, du vin ; exit la loi du talion ainsi que les hudûd, ces châtiments corporels assimilés aux peines pénales (appelant à couper la main du voleur, à lapider à mort l’adultère, etc) ; exit le jihâd, la guerre sainte, la jizya, l’impôt humiliant qui enferme le minoritaire, le dhimmi, le « protégé », dans un statut inférieur. Et de demander qu’on adopte, à la place de ces lois archaïques, les acquis de l’habeas corpus, préalable à l’adaptation aux avancées du droit positif occidental. 

    En somme, l’auteur renverse le procédé technique de l’abrogé et de l’abrogeant utilisé dans l’exégèse traditionnelle, laquelle résout, comme nous l’avons vu, les contradictions coraniques en donnant aux versets postérieurs ─ médinois ─ la capacité d’abroger les versets antérieurs ─ mecquois ─, qui sont plus doux, moins exclusifs, parce qu’ils n’ont pas été inspirés dans une position de pouvoir. Par l’effet de cette inversion, les dispositions scripturaires qui symbolisent les revendications polémiques des #intégristes sont situés par Mahmûd Muhammad Taha dans la part caduque du Coran. Là où nos intégristes radicalisent et systématisent le procédé de l’abrogeant et de l’abrogé, il le déconstruit en le retournant.

    [...]
    Précision du Moine Bleu : Nous sommes parfaitement conscients tant de la complaisance de Abdelwahab Meddeb, décédé en 2014, à l’égard de la junte post-bourguibiste tunisienne ayant régné de 1987 à 2011, que de la raison sociale et politique bien particulière des attaques encore dirigées contre lui à ce sujet, et émanant, pour l’essentiel, des mêmes inévitables raclures tiers-mondistes genre Monde diplomatique, transcendantalement acoquinées avec le frérisme ≪anti-impérialiste≫. Meddeb fut, d’ailleurs, lui-même, assez clair et honnête en définitive, au moment (après la Révolution tunisienne) de faire retour sur ses propres attitude et parcours.

    #islam #musulmans #soufisme #frèrisme

    • « la passion philosophique et leur défense non seulement de la Raison mais aussi de la beauté et de la culture, se superposant volontiers chez eux à des positions de classe conservatrices, tendant souvent au despotisme oriental éclairé, dont le néo-destourisme offrit une triste et parfaite illustration »

      #orientalisme de la meilleure veine...

  • La tour Insee à Malakoff : anachronie d’une chute - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2024/04/07/la-tour-insee-a-malakoff-anachronie-dune-chute

    Par Vanille Busin, Nicola Delon et Jérôme Denis
    Designer Ingénieure , Architecte, Sociologue
    Les auteurs de l’étude qui a conclu à la pertinence de la démolition de la célèbre tour Insee de Malakoff auraient été bien inspirés de suivre le conseil de méthode des grands statisticiens de ladite maison : la quantification du monde ne peut s’apprécier, et se discuter, qu’à condition de pouvoir interroger les opérations conventionnelles qui en sont le fondement. Et la tour serait toujours debout.

    « Mesurer pour comprendre », tel est le slogan de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qui, entre 1975 et 2018, fut hébergé dans une tour tripode de 48 mètres de haut située au bord du périphérique parisien à Malakoff. Plusieurs générations de statisticiens et d’économistes hétérodoxes ou orthodoxes se sont succédé dans ces bureaux, et leurs régulières publications d’indicateurs ont eu des effets considérables sur les politiques publiques des 50 dernières années.

    En ce début de printemps 2024, les 32 000 m² de l’édifice dessiné par les architectes Denis Honegger et Serge Lana sont minutieusement grignotés par les machines des démolisseurs qui poursuivent leur radical effacement. En lieu et place, il est prévu d’y installer un nouvel immeuble de bureaux de 35 000 m² pour accueillir l’administration centrale des ministères du Travail, de la Santé et des Solidarités.

    Les alertes citoyennes, en premier lieu celles de l’association IN C’ Malakoff, les oppositions d’élu·es dont Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff ou Carine Petit, maire du 14ème arrondissement limitrophe, les tribunes, pétitions, réunions publiques, la déclaration de Chaillot, et même le tout récent avis défavorable de l’enquête publique : rien ne semble pouvoir arrêter cette destruction irréversible. Celle-ci cristallise en réalité un ensemble de mécanismes et de forces à l’œuvre.

    En y regardant de plus près, il apparaît même que ce cas particulier nous raconte l’époque. Le scénario de la démolition-reconstruction qui pouvait sembler pour certains une évidence il y a dix ans à peine a été balayé par une autre évidence diamétralement opposée, celle de la conservation-réhabilitation. Que nous raconte ce renversement ? Que dit-il du processus de fabrication de l’architecture et du rôle de ses acteurs politiques et économiques ? Que dit-il des indicateurs utilisés pour prendre des décisions et de notre rapport au temps ?

    Cette situation nous confronte en effet à une complexe discordance des temps : le temps court d’une prise de décision politique obéissant à un moment particulier, le temps long de la ville qui se structure par un effet différé de ces décisions, le temps actualisé dans un nouveau contexte climatique qui nous impose, « dans l’urgence », de maintenir nos bâtiments le plus longtemps possible, et enfin le temps qu’il nous manque pour faire cesser ce projet qui ne fait plus sens.

    Pour ou contre la démolition ?
    Pour les promoteurs publics de la démolition le choix de regroupement des ministères sur un même site s’explique par plusieurs arguments : programmatique, pour « faciliter le travail en commun entre les services, qui génère aujourd’hui de nombreux déplacements sources d’émissions de gaz à effet de serre » ; écologique, « les immeubles loués actuellement n’atteignant pas totalement le niveau d’exigence en matière de consommation énergétique » ; financier, « le coût des baux locatifs des deux sites actuels étant très onéreux et difficilement acceptable dans un contexte d’économie budgétaire ». La construction d’un bâtiment neuf est justifiée par la nécessité de répondre « aux besoins fonctionnels des services administratifs, en créant des espaces adaptables et une volumétrie permettant d’améliorer la fonctionnalité et l’efficience du travail collectif ». Il permettra d’offrir des espaces de travail « modernes, accueillants et accessibles, en adéquation avec les standards d’aujourd’hui et de demain pour la qualité de vie au travail ».

    Si l’option de la réhabilitation de la tour a été étudiée dans un premier temps, cette piste n’a pas été retenue car elle ne répondait pas « aux ambitions de l’État vis-à-vis des besoins fonctionnels et des objectifs en matière d’énergie et de bilan carbone », le bilan énergétique d’exploitation de la tour INSEE étant moins performant que celui d’une construction neuve. Le nouveau bâtiment promet d’être « exemplaire en matière de respect des politiques d’économies d’énergie, de développement durable et de mobilité »[1] et répondra aux exigences du référentiel NF HQE Bâtiment Durable 2016 ainsi qu’à la Réglementation Environnementale 2023.

    Mais a-t-on vraiment pris la mesure du potentiel de la réhabilitation ? Pour les opposants à la démolition, la destruction du tripode de béton armé représente « un gigantesque gâchis environnemental, financier et patrimonial » pour un usage identique et sur une surface similaire. Ils démontrent que la transformation de la tour aurait pu répondre à moindre coût au programme et à l’ambition des ministères. D’un point de vue architectural, la typologie du tripode est reconnue pour ses grandes qualités : « son orientation multiple offre des espaces ensoleillés, car aucune façade n’est à l’ombre toute la journée » ; elle permet « l’économie des circulations verticales, concentrées en un point central » ; « la structure poteaux-poutre régulière offre un plan libre, permettant d’imaginer une diversité de configurations et d’usages ».

    Plus frappant, l’étude comparative multicritères de l’État finalement rendue publique en 2022 par Alterea, confirme la possibilité technique d’une réhabilitation et sa pertinence, tant du point de vue environnemental que financier. Ce scénario coûterait « 25 à 52 millions d’euros de moins », soit « 15% à 30% d’économie tout en émettant près de 30% de carbone en moins ». Même en prenant en compte la performance environnementale du bâtiment neuf, « les émissions de CO2 du chantier de démolition-reconstruction sont tellement importantes qu’il faudrait attendre près de 430 années d’exploitation du bâtiment pour les amortir et rentrer dans une phase plus vertueuse que si le bâtiment avait été rénové initialement »[2].

    Interroger les critères
    Pour comprendre ce qui motive les conclusions de cette dernière étude, qui confirme malgré tout la pertinence du projet de démolition-reconstruction, il faut se pencher plus précisément sur sa méthode, et le principe même de l’analyse multicritères. C’est d’ailleurs ce à quoi les grands statisticiens et économistes de l’INSEE appelaient en leur temps, d’Alain Desrosières à François Eymard-Duvernay, à propos de toute forme de mesure : la quantification du monde ne peut s’apprécier, et se discuter, qu’à condition de pouvoir interroger les opérations conventionnelles qui en sont le fondement, en particulier celles qui consistent à produire des équivalences. Autrement dit, il ne faut pas seulement se pencher sur le résultat des calculs, mais questionner en amont leurs postulats et leur périmètre. On est de ce point vue frappés de voir une série de variables très différentes compilées dans des tableaux autour de critères aux intitulés eux-mêmes discutables et rendus commensurables : « patrimonial, architectural et paysager », « fonctionnel », « organisationnel », « environnemental », et bien sûr « économique ». Critères qui, au fil du document, servent à comparer les scénarios (dont plusieurs modalités de réhabilitation), d’abord sous la forme de sous-critères chiffrés, puis de courtes phrases, de l’usage des couleurs rouge et verte, et enfin de… smileys.

    Plusieurs formes d’aplatissement se jouent dans ce dispositif. La première porte sur le sens même de la comparaison, son orientation. L’étude est en effet organisée autour de l’évidence de la démolition, et c’est à l’aune de ce scénario que les autres sont mesurés. Ce seul point de référence témoigne d’une organisation du raisonnement calculatoire qui n’a rien « d’innocent », comme le dirait la philosophe Donna Haraway[3].

    L’effet d’aplatissement se joue aussi dans l’opération technique de la comparaison, ou plutôt des comparaisons accumulées. Qu’est-ce qui est compté, exactement, et qu’est-ce qui ne l’est pas ? De quel droit se permet-on par exemple d’opposer des bilans d’émissions carbone d’opérations, à propos desquelles on peut considérer qu’elles ne sont pas vraiment comparables, notamment parce que la question de la matière est occultée dans le calcul ? En particulier, la durée nécessaire à la constitution des matériaux qui entrent dans la fabrication du béton n’est pas comptée. Ainsi, une grande partie du coût des matériaux est cachée, alors même que ce coût deviendrait inestimable si l’on considérait le sable pour ce qu’il est « réellement » : une ressource non renouvelable. Ailleurs, les émissions carbone du scénario démolition-construction sont compensées uniquement si l’on compte une exploitation du bâtiment neuf sur plus de quatre siècles, alors même que nous n’avons pas 100 ans de recul sur la durée de vie du béton.

    L’aplatissement de la méthode se joue enfin dans le choix des critères et dans la distribution de l’expertise. Alors même que les membres de l’association de défense de la conservation IN C’ Malakoff font preuve d’une remarquable maîtrise du sujet, y compris sur le plan technique, leur parole est restée inaudible face à des décideurs qui font la sourde oreille. À l’heure de la crise climatique et de la défiance grandissante vis-à-vis des autorités politiques et scientifiques, cultiver les conditions d’une démocratie technique est essentiel, en particulier lorsqu’il s’agit d’architecture et d’urbanisme. Une démocratie qui ne consiste pas simplement à rendre acceptables des projets décidés à huis clos, mais au contraire à rendre discutables leurs aspects les plus techniques, qui sont toujours aussi éminemment politiques.

    C’est dans le débat collectif autour des chiffres et des critères que peut s’inventer une échappatoire à l’aplatissement indiscutable des calculs. En reconnaissant que les projets de ce genre ne sont pas seulement affaire de « coûts » et de « bénéfices » dont l’identification tiendrait d’un bon sens partagé, mais qu’ils relèvent de la décision politique. Il faudrait ainsi pouvoir accompagner une « inversion du pensable », pour reprendre la belle expression de Michel de Certeau[4], qui ferait s’imposer l’évitement de la démolition, la prise en compte des cycles longs de la matière, une véritable considération pour les sols et leurs richesses comme autant de points de départ, autant de nouvelles évidences à partir desquelles penser, aménager et ménager.

    Le fait accompli de la disparition
    C’est tout le contraire qui s’est passé à Malakoff à propos de la tour de l’INSEE. Pendant les premières années du projet, c’est la destruction qui a tenu lieu d’évidence. Comme si le bâtiment avait déjà disparu, gommé par la projection d’un futur qui tenait sa force d’une parcelle devenue page blanche. Puis tout est allé très vite. Les travaux de dépollution ont commencé et l’évidence s’est concrétisée dans les premières opérations, dont le coût a pu être comptabilisé dans l’étude multicritères, pesant ainsi en défaveur des autres scénarios, et rendant particulièrement difficile l’élaboration d’alternatives. Cette politique du fait accompli a fait de la réhabilitation une sorte d’incongruité dont la pertinence est devenue de plus en plus complexe à démontrer. Cette difficulté à vouloir arrêter le coup parti est par ailleurs renforcée par le choix de la procédure du marché public initial. En effet dans le cadre d’un « Marché Global de Performance » le commanditaire public confie à un acteur privé, ici Eiffage, la conception, la construction et la maintenance du bâtiment. Toute redirection au cours du processus est rendue quasiment impossible ou très coûteuse au regard des clauses contractuelles initiales.

    La force des évidences tient précisément à ce qu’on ne les voit plus, qu’elles se fondent dans l’arrière-plan de l’expérience. Aujourd’hui, malgré toutes les tentatives citoyennes et juridiques, la tour est en train d’être rasée. Et la manière même dont s’opère la démolition redouble la politique du fait accompli de la disparition. Depuis plusieurs semaines, étage par étage, la tour est effacée, sans fracas, presque silencieusement. Il y a quelque chose de l’anesthésie collective qui se joue dans ce démontage progressif « sans douleur », si loin des explosions spectaculaires qui avaient le mérite d’assumer la violence matérielle et symbolique de la démolition. Il faudrait rester jour et nuit sur le site pour véritablement prendre la mesure de celle-ci. Dessiner des lignes dans le ciel comme on trace un trait sur une bouteille dont on soupçonne que son contenu disparaît à notre insu. Suivre aussi la masse considérable des matériaux qui résulte de cet acte de démolition, et qu’il faut bien transporter, entreposer, retraiter dans le meilleur des cas. Documenter aussi les résidus toxiques récupérés à cette occasion, au premier rang desquels l’amiante. Accompagner, enfin, les ouvriers dont les corps portent aussi les traces de cet effacement.

    Mais déjà, la tour n’est presque plus là. Que restera-t-il dans quelques semaines, dans quelques années ? Comment son absence sera-t-elle éprouvée alors même que son existence n’a pas été jugée digne de considération et que sa démolition est passée inaperçue ?

    Le projet installe les conditions d’une grave amnésie, qui s’étend au-delà de la question strictement patrimoniale. Il perpétue un monde où le rapport aux milieux habités est marqué par l’insensibilité, voire l’insouciance. Un monde où le confort et l’innovation ont été associés à la course au remplacement et à la mise en invisibilité systématique des déchets qu’elle génère[5]. Un monde où l’inattention matérielle et l’oubli sont inscrits au cœur de l’idée de progrès, dont nous sommes de plus en plus nombreu·ses·x à savoir qu’il n’est plus tenable.

    Combien de temps nous faudra-t-il pour oublier l’existence de la tour INSEE ? Après l’amnésie de la biodiversité (s’habituer à ne plus voir d’insectes), l’amnésie du climat (considérer comme normales des températures autrefois exceptionnelles), l’amnésie patrimoniale nous guette à mesure que les bâtiments tombent ici et là.

    Penser gagner et pourtant perdre
    Tout comme la perte de ce qui nous est cher, constater la disparition matérielle provoque un mélange de tristesse et de colère. Car il s’agit ici de perdre les recours intentés pour arrêter le désastre, perdre son temps à ne pas être écouté, perdre la bataille du réel en ayant pourtant le sentiment de gagner celle des idées.

    Et pourtant, à Toulouse, Roubaix, Nantes, Besançon, Amiens, Marseille, Châtenay-Malabry, des collectifs de citoyen·nes s’organisent et appellent à un moratoire sur les démolitions prévues. Les luttes jusque-là très locales, se sont rassemblées le 7 février dernier à Pantin pour être reçues par l’ANRU (Agence Nationale du Renouvellement Urbain) et exiger un moratoire sur les démolitions à venir.

    Ces luttes, loin d’être anecdotiques, rassemblent un panel riche de profils et de compétences complémentaires (architectes à la retraite ou tout juste diplômés, juristes, ingénieurs, sociologues, historiens, travailleurs sociaux, activistes écologistes…). Au fur et à mesure qu’elles s’affutent, les expertises citoyennes se positionnent à l’avant-garde des décisions politiques. Elles détricotent les évidences de la destruction et réinvestissent le temps de l’architecture. Autour de ces concernements qui convergent naît un espoir : ce qui était possible hier ne le sera peut-être plus demain. La tour INSEE aurait pu être un magnifique symbole du passage d’une avant-garde (sa construction) à une autre (sa réhabilitation). L’inverse a eu lieu et nous sommes là, à compter chaque jour les étages qui disparaissent. Observateurs attentifs de l’évidente anachronie d’une chute.

    Vanille Busin
    Designer Ingénieure , membre de l’agence Encore Heureux

    Nicola Delon
    Architecte, Cofondateur du collectif Encore Heureux

    Jérôme Denis
    Sociologue, professeur de sociologie à Mines Paris - PSL

    qualités : « son orientation multiple offre des espaces ensoleillés, car aucune façade n’est à l’ombre toute la journée » ; elle permet « l’économie des circulations verticales, concentrées en un point central » ; « la structure poteaux-poutre régulière offre un plan libre, permettant d’imaginer une diversité de configurations et d’usages ».

    Plus frappant, l’étude comparative multicritères de l’État finalement rendue publique en 2022 par Alterea, confirme la possibilité technique d’une réhabilitation et sa pertinence, tant du point de vue environnemental que financier. Ce scénario coûterait « 25 à 52 millions d’euros de moins », soit « 15% à 30% d’économie tout en émettant près de 30% de carbone en moins ». Même en prenant en compte la performance environnementale du bâtiment neuf, « les émissions de CO2 du chantier de démolition-reconstruction sont tellement importantes qu’il faudrait attendre près de 430 années d’exploitation du bâtiment pour les amortir et rentrer dans une phase plus vertueuse que si le bâtiment avait été rénové initialement »[2].

    Interroger les critères

    Pour comprendre ce qui motive les conclusions de cette dernière étude, qui confirme malgré tout la pertinence du projet de démolition-reconstruction, il faut se pencher plus précisément sur sa méthode, et le principe même de l’analyse multicritères. C’est d’ailleurs ce à quoi les grands statisticiens et économistes de l’INSEE appelaient en leur temps, d’Alain Desrosières à François Eymard-Duvernay, à propos de toute forme de mesure : la quantification du monde ne peut s’apprécier, et se discuter, qu’à condition de pouvoir interroger les opérations conventionnelles qui en sont le fondement, en particulier celles qui consistent à produire des équivalences. Autrement dit, il ne faut pas seulement se pencher sur le résultat des calculs, mais questionner en amont leurs postulats et leur périmètre. On est de ce point vue frappés de voir une série de variables très différentes compilées dans des tableaux autour de critères aux intitulés eux-mêmes discutables et rendus commensurables : « patrimonial, architectural et paysager », « fonctionnel », « organisationnel », « environnemental », et bien sûr « économique ». Critères qui, au fil du document, servent à comparer les scénarios (dont plusieurs modalités de réhabilitation), d’abord sous la forme de sous-critères chiffrés, puis de courtes phrases, de l’usage des couleurs rouge et verte, et enfin de… smileys.

    Plusieurs formes d’aplatissement se jouent dans ce dispositif. La première porte sur le sens même de la comparaison, son orientation. L’étude est en effet organisée autour de l’évidence de la démolition, et c’est à l’aune de ce scénario que les autres sont mesurés. Ce seul point de référence témoigne d’une organisation du raisonnement calculatoire qui n’a rien « d’innocent », comme le dirait la philosophe Donna Haraway[3].

    L’effet d’aplatissement se joue aussi dans l’opération technique de la comparaison, ou plutôt des comparaisons accumulées. Qu’est-ce qui est compté, exactement, et qu’est-ce qui ne l’est pas ? De quel droit se permet-on par exemple d’opposer des bilans d’émissions carbone d’opérations, à propos desquelles on peut considérer qu’elles ne sont pas vraiment comparables, notamment parce que la question de la matière est occultée dans le calcul ? En particulier, la durée nécessaire à la constitution des matériaux qui entrent dans la fabrication du béton n’est pas comptée. Ainsi, une grande partie du coût des matériaux est cachée, alors même que ce coût deviendrait inestimable si l’on considérait le sable pour ce qu’il est « réellement » : une ressource non renouvelable. Ailleurs, les émissions carbone du scénario démolition-construction sont compensées uniquement si l’on compte une exploitation du bâtiment neuf sur plus de quatre siècles, alors même que nous n’avons pas 100 ans de recul sur la durée de vie du béton.

    L’aplatissement de la méthode se joue enfin dans le choix des critères et dans la distribution de l’expertise. Alors même que les membres de l’association de défense de la conservation IN C’ Malakoff font preuve d’une remarquable maîtrise du sujet, y compris sur le plan technique, leur parole est restée inaudible face à des décideurs qui font la sourde oreille. À l’heure de la crise climatique et de la défiance grandissante vis-à-vis des autorités politiques et scientifiques, cultiver les conditions d’une démocratie technique est essentiel, en particulier lorsqu’il s’agit d’architecture et d’urbanisme. Une démocratie qui ne consiste pas simplement à rendre acceptables des projets décidés à huis clos, mais au contraire à rendre discutables leurs aspects les plus techniques, qui sont toujours aussi éminemment politiques.

    C’est dans le débat collectif autour des chiffres et des critères que peut s’inventer une échappatoire à l’aplatissement indiscutable des calculs. En reconnaissant que les projets de ce genre ne sont pas seulement affaire de « coûts » et de « bénéfices » dont l’identification tiendrait d’un bon sens partagé, mais qu’ils relèvent de la décision politique. Il faudrait ainsi pouvoir accompagner une « inversion du pensable », pour reprendre la belle expression de Michel de Certeau[4], qui ferait s’imposer l’évitement de la démolition, la prise en compte des cycles longs de la matière, une véritable considération pour les sols et leurs richesses comme autant de points de départ, autant de nouvelles évidences à partir desquelles penser, aménager et ménager.

    Le fait accompli de la disparition

    C’est tout le contraire qui s’est passé à Malakoff à propos de la tour de l’INSEE. Pendant les premières années du projet, c’est la destruction qui a tenu lieu d’évidence. Comme si le bâtiment avait déjà disparu, gommé par la projection d’un futur qui tenait sa force d’une parcelle devenue page blanche. Puis tout est allé très vite. Les travaux de dépollution ont commencé et l’évidence s’est concrétisée dans les premières opérations, dont le coût a pu être comptabilisé dans l’étude multicritères, pesant ainsi en défaveur des autres scénarios, et rendant particulièrement difficile l’élaboration d’alternatives. Cette politique du fait accompli a fait de la réhabilitation une sorte d’incongruité dont la pertinence est devenue de plus en plus complexe à démontrer. Cette difficulté à vouloir arrêter le coup parti est par ailleurs renforcée par le choix de la procédure du marché public initial. En effet dans le cadre d’un « Marché Global de Performance » le commanditaire public confie à un acteur privé, ici Eiffage, la conception, la construction et la maintenance du bâtiment. Toute redirection au cours du processus est rendue quasiment impossible ou très coûteuse au regard des clauses contractuelles initiales.

    La force des évidences tient précisément à ce qu’on ne les voit plus, qu’elles se fondent dans l’arrière-plan de l’expérience. Aujourd’hui, malgré toutes les tentatives citoyennes et juridiques, la tour est en train d’être rasée. Et la manière même dont s’opère la démolition redouble la politique du fait accompli de la disparition. Depuis plusieurs semaines, étage par étage, la tour est effacée, sans fracas, presque silencieusement. Il y a quelque chose de l’anesthésie collective qui se joue dans ce démontage progressif « sans douleur », si loin des explosions spectaculaires qui avaient le mérite d’assumer la violence matérielle et symbolique de la démolition. Il faudrait rester jour et nuit sur le site pour véritablement prendre la mesure de celle-ci. Dessiner des lignes dans le ciel comme on trace un trait sur une bouteille dont on soupçonne que son contenu disparaît à notre insu. Suivre aussi la masse considérable des matériaux qui résulte de cet acte de démolition, et qu’il faut bien transporter, entreposer, retraiter dans le meilleur des cas. Documenter aussi les résidus toxiques récupérés à cette occasion, au premier rang desquels l’amiante. Accompagner, enfin, les ouvriers dont les corps portent aussi les traces de cet effacement.

    Mais déjà, la tour n’est presque plus là. Que restera-t-il dans quelques semaines, dans quelques années ? Comment son absence sera-t-elle éprouvée alors même que son existence n’a pas été jugée digne de considération et que sa démolition est passée inaperçue ?

    Le projet installe les conditions d’une grave amnésie, qui s’étend au-delà de la question strictement patrimoniale. Il perpétue un monde où le rapport aux milieux habités est marqué par l’insensibilité, voire l’insouciance. Un monde où le confort et l’innovation ont été associés à la course au remplacement et à la mise en invisibilité systématique des déchets qu’elle génère[5]. Un monde où l’inattention matérielle et l’oubli sont inscrits au cœur de l’idée de progrès, dont nous sommes de plus en plus nombreu·ses·x à savoir qu’il n’est plus tenable.

    Combien de temps nous faudra-t-il pour oublier l’existence de la tour INSEE ? Après l’amnésie de la biodiversité (s’habituer à ne plus voir d’insectes), l’amnésie du climat (considérer comme normales des températures autrefois exceptionnelles), l’amnésie patrimoniale nous guette à mesure que les bâtiments tombent ici et là.

    Penser gagner et pourtant perdre

    Tout comme la perte de ce qui nous est cher, constater la disparition matérielle provoque un mélange de tristesse et de colère. Car il s’agit ici de perdre les recours intentés pour arrêter le désastre, perdre son temps à ne pas être écouté, perdre la bataille du réel en ayant pourtant le sentiment de gagner celle des idées.

    Et pourtant, à Toulouse, Roubaix, Nantes, Besançon, Amiens, Marseille, Châtenay-Malabry, des collectifs de citoyen·nes s’organisent et appellent à un moratoire sur les démolitions prévues. Les luttes jusque-là très locales, se sont rassemblées le 7 février dernier à Pantin pour être reçues par l’ANRU (Agence Nationnale du Renouvellement Urbain) et exiger un moratoire sur les démolitions à venir.

    Ces luttes, loin d’être anecdotiques, rassemblent un panel riche de profils et de compétences complémentaires (architectes à la retraite ou tout juste diplômés, juristes, ingénieurs, sociologues, historiens, travailleurs sociaux, activistes écologistes…). Au fur et à mesure qu’elles s’affutent, les expertises citoyennes se positionnent à l’avant-garde des décisions politiques. Elles détricotent les évidences de la destruction et réinvestissent le temps de l’architecture. Autour de ces concernements qui convergent naît un espoir : ce qui était possible hier ne le sera peut-être plus demain. La tour INSEE aurait pu être un magnifique symbole du passage d’une avant-garde (sa construction) à une autre (sa réhabilitation). L’inverse a eu lieu et nous sommes là, à compter chaque jour les étages qui disparaissent. Observateurs attentifs de l’évidente anachronie d’une chute.

    Vanille Busin
    DESIGNER INGÉNIEURE , MEMBRE DE L’AGENCE ENCORE HEUREUX

    Nicola Delon
    ARCHITECTE, COFONDATEUR DU COLLECTIF ENCORE HEUREUX

    Jérôme Denis
    SOCIOLOGUE, PROFESSEUR DE SOCIOLOGIE À MINES PARIS - PSL

    Notes
    [1] Administration centrale des ministères sociaux.

    [2] Calculs réalisés par l’association IN C Malakoff, à partir des chiffres fournis dans l’étude multicritères.

    [3] Donna J. Haraway, « Situated Knowledges : The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective », Feminist studies, 14(3), 575‐599, 1988.

    [4] Michel de Certeau, L’écriture de l’histoire, Gallimard, 1975.

    [5] Jeanne Guien, Le consumérisme à travers ses objets, Divergences, 2021.

  • MoA - Two Israeli Actions Misfired, Pushed Netanyahoo Into Retreat
    https://www.moonofalabama.org/2024/04/two-israeli-actions-misfired-pushed-netanyahoo-into-retreat-.html#mor

    (Très important (J’ai un peu coupé.)

    Two Israeli Actions Misfired, Pushed Netanyahoo Into Retreat

    Several recent incidents have increased the pressure on Israel to end its war on Gaza.

    There are serious signs that the Israeli government, under pressure from the U.S., is now moving towards an intermediate ceasefire state that all sides may be able to live with - at least for a while. The decision to do that however has split the Netanyahoo government and may well end the coalition which supports it.

    After six month of operations in Gaza the Israeli government has reached none of its announced aims. Neither is Hamas defeated, nor have the hostages been released. There is no viable plan who, if not Hamas, will in future rule the Gaza strip.

    Israeli settlers, who have been living near the Gaza strip and the northern border, are still not willing to return to their homes as the government lacks a plan to guarantee their security.

    Pressure on the Israeli government comes from several sides.

    The war has been extremely costly for Israel’s economy. The called up reservists have been missing in their work places. The tourism business is down on its knees. Providing for those hundreds of thousands who have fled from their homes is costly.

    Large protest have erupted within Israel demanding the return of the hostages.

    International criticism of Israel has risen to unprecedented levels. Several UN resolutions have condemned it for its war crimes in Gaza. The International Court of Justice has ruled against it.

    Only the support from the United States had allowed Israel to continue. But two recent incidents have jeopardized it.

    The first was Israel’s assassination of seven people who had been working for World Central Kitchen, a U.S. based charity with good connections to Congress. Forty members of Congress, including Nancy Pelosi, have since spoken out against further unconditional support for Israel. The U.S. government under Joe Biden had to acknowledge that. It finally threatened to end its support for the Israeli government.

    Following U.S. threats Israel immediately increased the provision of food to the starving population in Gaza:

    The Defense Ministry body that coordinates Israeli activity in Palestinian territories said that 322 aid trucks entered the Gaza Strip on Sunday, the highest one-day total since the beginning of the war.

    The second game changing incident was the Israeli attack on an Iranian embassy building in Damascus. A hit on any embassy is a serious crime that concerns all governments in this world. Iran would be fully within its rights to retaliated for such a strike.

    The U.S. was extremely concerned over this as any Iranian response might well hit the many U.S. installation in the Middle East and could escalate into a wider war with severe consequences for all sides.

    This had to be averted. Iranian media report now that a deal has been made in negotiations between Iran and the U.S. Iran will refrain from a direct attack on Israel if the U.S. guarantees a ceasefire in Gaza:

    Iran informed the US that it would refrain from responding to the airstrike in which senior Islamic Revolutionary Guard Corps (IRGC) commanders were killed in Damascus if a ceasefire in Gaza is reached, Jadeh Iran reported on Sunday.

    The news outlet cited an anonymous Arab diplomatic source, saying the source spoke to the news outlet two days ago. The source added that “If America succeeds in containing the situation, it will be a great success for the Biden administration and we can build on that.”

    The report comes as negotiations for a ceasefire and hostage release deal resume between Israel and Hamas in Cairo and as Israel continues preparations for a possible response to the Damascus airstrike that Syria and Iran blamed on Israel.

    For the first time in six months ceasefire negotiations have suddenly become serious:

    The state-linked Al-Qahera reported that Qatari and Hamas delegations had left Cairo and were expected to return “within two days to finalize the terms of the agreement.”

    US and Israeli delegations were due to leave the Egyptian capital “in the next few hours” and consultations were expected to continue over the next 48 hours, the outlet added.

    The report, which was not confirmed by any of the parties in the talks, came after Israeli officials had indicated cautious optimism on the chances for a deal in comments carried by Hebrew-language media, with Jerusalem giving its delegation wider leeway to make concessions toward an agreement.

    “This time is different, we are the closest we’ve been in months to a deal,” Channel 12 news quoted a source close to the talks saying.

    Yesterday Israel withdrew its last but one brigade from Gaza. Many in Israel interpreted this as an admittance of defeat:

    Is this how the war ends? Not with a bang, or even a whimper, but with the IDF pulling its ground forces out of Khan Younis, and Defense Minister Yoav Gallant asserting, in defiance of reality, that Hamas has “stopped functioning as a military organization throughout the Gaza Strip,” contradicting himself in the next breath, and clarifying a few hours later?

    The radicals in Israel’s government also interpret this as a defeat of their aims. They are threatening to blow up their coalition with Netanyahoo over this:

    Finance Minister Bezalel Smotrich issues a statement calling on Prime Minister Benjamin Netanyahu to immediately convene the security cabinet to discuss the state of the war in Gaza, after the army pulled forces out of the southern Strip.

    “The only forum authorized to make significant decisions in war is the full [security] cabinet, but unfortunately this is not how things are happening, and we are seeing decisions being made in the smaller [war] cabinet without approval, without updating the full cabinet, under international pressure that is harming the war’s momentum and our security interests,” he says.

    The Netanyahoo government had gotten too cooky. Its army’s attack on U.S. supported charity workers and its attack on the Iranian embassy in Damascus finally pushed the U.S. government to withdraw its support for the war.

    Without support from the U.S. there is no way for Israel to continue a fight. Netanyahoo had to give up and did so.

    We thus may now move towards a new balance of a lesser war which may sustain for a while but which can no be permanent.

    The aim of Hamas’ Al Aqsa Flood operation was to shatter the feeling of security and invincibility with he Zionist population of Israel. In has been successful in this.

    The Israeli government has yet found no way to compensate for it.

    • Yaïr Lapid fait de la surenchère !

      https://www.raialyoum.com/%d9%84%d8%a7%d8%a8%d9%8a%d8%af-%d9%85%d8%b3%d8%aa%d8%b9%d8%af%d9%88%d9%86

      قال زعيم المعارضة الإسرائيلية يائير لابيد، الاثنين، إن حزبه “هناك مستقبل” مستعد لتوفير “شبكة أمان كاملة” لأي اتفاق محتمل بين تل أبيب وحركة حماس بشأن تبادل الأسرى بين الطرفين.
      جاء ذلك في منشور له عبر منصة “إكس”، بعد أن هدد وزير الأمن القومي إيتمار بن غفير رئيس الوزراء الإسرائيلي بنيامين نتنياهو بإسقاط حكومته إذا أبرم صفقة تبادل أسرى مع حماس قبل تنفيذ عملية عسكرية في رفح.
      وأضاف لابيد أن “24 مقعدا (يملكها حزبه) هي أكثر بكثير مما يملكه بن غفير وسموترتش”.

    • La version iranienne, assez différente...

      https://thecradle.co/articles/washington-offers-tehran-negotiations-to-avoid-striking-israel-report

      A source in the Iranian foreign ministry told Al-Jarida that Washington offered Tehran direct negotiations with Tel Aviv to de-escalate the conflict.

      According to the source, Washington will guarantee to persuade Tel Aviv to stop its military operations in Syria and Lebanon on the condition that Iran commit not to retaliate against Israel for the Damascus attack.

      At the same time, a diplomatic source in Beirut told Al-Jarida that Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu rejected an American proposal to pledge to stop attacks in Syria.

      The source added that Iranian leader Ali Khamenei is reviewing the US offer but is not expected to accept it if it does not include guarantees for a comprehensive ceasefire in Gaza and to stop all Israeli and US attacks on Iranian targets or those belonging to Iran’s allies in the Axis of Resistance.

      The source revealed that the Iranians had also previously received a verbal Israeli proposal via a Gulf state. In the proposal, Tel Aviv claimed it was ready to stop operations against Iranian targets in Syria and Lebanon in exchange for Tehran abandoning retaliation for the killing of Zahedi, whose killing was considered the most significant blow to Iran since the assassination of Qassem Soleimani.

      According to the source, the Iranian Foreign Ministry responded to the Israeli message by saying that the proposal must also include a ceasefire in Gaza.

      However, some IRGC leaders were unhappy with the foreign ministry’s response, viewing the Israeli proposal as a trap. The IRGC leaders argued that any negotiations with Israel must take place only after Iran has retaliated.

      The source stated that IRGC commanders believe that Israel’s targeting of the Iranian consulate is an opportunity that should not be missed to strike a strong blow at Israel, especially since the consular building in Damascus is considered sovereign Iranian territory and was targeted in a clear violation of international law.

      The source said that the IRGC leadership believes Washington will not enter a war with Iran even if it retaliates against Israel. They also consider that an adequately harsh strike against Israel will compel it to accept a ceasefire in Gaza and abandon any plans to invade Lebanon or escalate its bombing in Syria.