Sombre

Omnia sunt communia.

  • Des chercheurs expliquent dans « Nature » pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/climat/des-chercheurs-expliquent-dans-nature-pourquoi-la-terre-menace-de-devenir
    https://www.liberation.fr/resizer/BRr-1LgvmhmYHp7hPp52KcPx7pE=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1429x2119:1439x2129)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PLKACTKR55HYZHKDNGMDNETX4M.jpg

    Cette publication s’inscrit dans la longue lignée d’articles scientifiques dédiés aux « limites planétaires ». Théorisée en 2009 par Johan Rockström et plusieurs de ses collègues, la notion englobe neuf paramètres écologiques indispensables à l’équilibre du « système Terre » et, par extension, se rapporte aux seuils limites de perturbation que ces derniers peuvent endurer sans mettre en danger, de manière irréversible, les fondamentaux naturels de la planète. Ces neuf variables, détraquées par l’activité humaine, relèvent des domaines du climat, de la biodiversité, du cycle de l’eau douce, de la couche d’ozone, de l’acidification des océans, des processus biochimiques de l’azote et du phosphore, de l’utilisation des terres, de la charge en aérosols atmosphériques, et enfin de la pollution radioactive ou chimique (plastiques, pesticides, solvants, polluants organiques persistants), nommée « entités nouvelles » dans les publications scientifiques. En 2015, quatre de ces limites planétaires avaient formellement dépassé les seuils de précaution d’après les scientifiques : le climat, l’utilisation des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, la biodiversité (avec un rythme d’érosion vertigineux). Depuis, le cycle de l’eau douce et la pollution chimique ont aussi atteint des stades très préoccupants.

    • Et cela me fait penser au fameux concept de « jour du dépassement », Earth Overshoot Day (EOD) pour les anglophones.

      Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day ou EOD), correspond à la date de l’année, calculée par l’ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ces consommations ou absorber les déchets produits, dont le CO2. Passé cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves « non renouvelables » (à échelle de temps humaine) de la Terre et accumulerait les déchets.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement

      Ce qui saute aux yeux, c’est que certaines années, la date de l’EOD est postérieure à celle de l’année précédente. La corrélation avec la baisse de l’activité économique (récession, pandémie Covid) semble (trop ?) évidente.

      L’outil de mesure est loin d’être parfait mais on a quand même un « thermomètre » plutôt pertinent. Problème : ça pourrait servir aux « dirigeants » pour prendre des mesures coercitives toujours plus contreproductives afin qu’eux-mêmes puissent préserver leurs privilèges.
      When shit hits the fan ...

  • Safe and just Earth system boundaries | Nature
    https://www.nature.com/articles/s41586-023-06083-8

    The stability and resilience of the Earth system and human well-being are inseparably linked1,2,3, yet their interdependencies are generally under-recognized; consequently, they are often treated independently4,5. Here, we use modelling and literature assessment to quantify safe and just Earth system boundaries (ESBs) for climate, the biosphere, water and nutrient cycles, and aerosols at global and subglobal scales. We propose ESBs for maintaining the resilience and stability of the Earth system (safe ESBs) and minimizing exposure to significant harm to humans from Earth system change (a necessary but not sufficient condition for justice)4. The stricter of the safe or just boundaries sets the integrated safe and just ESB. Our findings show that justice considerations constrain the integrated ESBs more than safety considerations for climate and atmospheric aerosol loading. Seven of eight globally quantified safe and just ESBs and at least two regional safe and just ESBs in over half of global land area are already exceeded. We propose that our assessment provides a quantitative foundation for safeguarding the global commons for all people now and into the future.

  • #Bretagne : au pays des cochons, la porcherie n’est pas forcément là où l’on croit. Coup de projecteur sur une catastrophe environnementale et sanitaire.

    À Plouvorn, 80.000 cochons, de l’ammoniac et des nitrates | Splann !
    https://splann.org/plouvorn-80000-cochons

    Avec sa concentration record de méga-porcheries, la commune finistérienne de Plouvorn est un symbole de l’intensification de l’élevage et de ses conséquences. Enquête sur un coin de Bretagne où rien n’échappe aux cochons. Ni l’eau, ni l’air, ni la mairie.

    Plouvorn, dans le Finistère, est une capitale du porc industriel français. 80 % des élevages sont des Installations classées pour l’environnement (ICPE), c’est-à-dire qu’ils dépassent les 2.000 animaux. Malgré cela, un projet gigantesque se prépare.
    La commune est la plus émettrice d’ammoniac en Bretagne, un gaz précurseur de particules fines dangereuses pour la santé. La qualité de l’eau n’est pas meilleure et le point de captage d’eau potable est fermé depuis 2007 pour cause de pollution.
    Le poids de l’élevage porcin se fait sentir dans le quotidien des habitants : interdictions très régulières de la baignade dans le plan d’eau, élus sous pression, menaces sur des lanceurs d’alerte… Le porc s’immisce partout, du drapeau des supporters de l’équipe de foot jusqu’à la mairie.

    #agroindustrie #élevage_industriel #

  • Carré Sator
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%C3%A9_Sator


    Le carré Sator est un carré magique contenant le palindrome latin SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS. Ce carré figure dans plusieurs inscriptions latines, la plus ancienne connue qui a été trouvée à Pompéi ne pouvant être postérieure à l’an 79.

    L’énigme formée par le sens de cette inscription a intrigué de nombreux savants et suscité diverses hypothèses, utilisant des interprétations exégétiques juive ou chrétienne et provoquant le scepticisme sur une signification de l’inscription de la part d’historiens de la Rome antique.

    (Et non, je n’ai toujours pas vu le film Tenet.)

    • La littérature concernant ce carré palindrome est assez abondante et dévoile bon nombre d’interprétations. La plus courante serait celle d’un signe de reconnaissance codé pour d’éventuelles communautés chrétiennes dans l’Empire Romain. Cette théorie a donné lieu à une controverse plutôt bien argumentée de la part de l’historien Paul Veyne (1930-2022)

      https://nunc.ch/carre-sator/#_ftn6

      Statistiques à l’appui, l’auteur démontre que les contraintes pour réaliser un palindrome parfait comme celui du carré SATOR sont telles, qu’elles rendent impossible l’intention d’y cacher en plus une anagramme. Preuve de cette complexité, le fait que l’inventeur du carré ait dû y placer un mot qui n’existe pas, AREPO, comme bouche-trou. Et les lettres utilisées sont nécessairement très courantes en latin, en particulier le A, le O, le E, le R et le T, chacune répétée quatre fois dans le palindrome. Enfin, le carré à cinq lettres marque les limites de l’exercice : on ne connaît pas de palindrome parfait à six lettres[7]. Quant à la croix, elle apparaît inévitablement dès que le carré comporte un nombre impair de cases.

      Cette tentative de démystification a curieusement fait apparaître d’autres interprétations hasardeuses liées aux possibilités de constituer des anagrammes avec les lettres du carré.

      La démonstration de Veyne n’aura cependant pas refroidi les ardeurs imaginatives. En 2006, une nouvelle théorie est publiée, faisant du carré une marque de reconnaissance non plus des chrétiens, mais des juifs. Son auteur[8] tente d’établir des correspondances entre le carré SATOR et les instructions très précises données par Dieu à Moïse pour construire un autel [...] La critique rationnelle de Paul Veyne s’applique pourtant pleinement à cette nouvelle tentative interprétative.
      [...]
      Avec le même type de procédé, on n’aurait sans doute aucun mal à « prouver » que le carré SATOR est un témoignage de la présence des extra-terrestres sur terre…

      #antiquité #carré_magique #carré_sator #religions #ésotérisme #théories_du_complot

  • VAGUE D’ARRESTATIONS À RENNES : QUAND LA FLICAILLE SORT LE CHALUTIER CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL - DEFENSE COLLECTIVE
    https://defensecollective.noblogs.org/post/2023/05/31/vague-darrestations-a-rennes-quand-la-flicaille-sort-le-c

    Ce mardi dès 6h du matin, la police rennaise a procédé à la perquisition de plusieurs appartements de camarades à Rennes. À notre connaissance 5 d’entre eux sont actuellement toujours en garde-à-vue . Nous n’avons pas connaissance des faits exacts qui leurs sont reprochés, nous savons toutefois que les enquêtes concernent plusieurs manifestations s’étalant de février à avril 2023, lors du mouvement social contre la réforme des retraites. Elles comprennent dans leurs motifs une association de malfaiteurs à caractère criminel , information confirmée par nos avocats mobilisés sur ces garde-à-vues.

     
    À Rennes, ce n’est pas la première fois que le mouvement social est confronté à une tentative de criminalisation de cette envergure : en 2016, lors du mouvement contre la Loi Travail, 20 personnes qui participent à une action « métro gratuit » sont visées par une instruction criminelle et inculpées pour « association de malfaiteurs » . Très vite, la solidarité se diffuse au sein du mouvement social : personne ne se rend aux convocations, l’instruction se fissure. Après des années de procédure, l’affaire des « 20 du métro » finit en queue de poisson pour nos enquêteurs adeptes du coup de filet : les camarades s’en sortirons finalement avec de simples amendes contraventionnelles . Nous avons écrit plusieurs textes sur cette affaire, disponibles sur notre blog : https://defensecollective.noblogs.org/post/2021/04/02/comment-la-justice-rennaise-veut-qualifier-des-assemblees et https://defensecollective.noblogs.org/les-proces/affaire-des-20-du-metro-2016

    Dans ce mouvement des retraites, particulièrement combatif à Rennes, la solidarité au sein des cortèges et la diffusion de pratiques de défense collective ont été des atouts majeurs face à la répression : nous avons vu de très nombreuses arrestations finir sans suites, des camarades sortir par dizaines du commissariat sans avoir décliné leur identité, et même des affaires pourtant très médiatisées se terminer en relaxe pour les camarades. La honte pour nos pêcheurs du dimanche du comico de Rennes.

    Pressurisés par la préfecture, la maire, et la presse qui dramatisent depuis le début du mouvement la moindre action contestataire, les flics n’ont plus comme seule solution pour apaiser les bourgeois que de monter de toutes pièces une enquête criminelle. Enquête qui leur permet de mobiliser plus de moyens répressifs qu’à l’habitude, quitte à ce qu’elle soit déqualifiée en raison d’un manque d’éléments tangibles par la suite. 

    L’effet voulu est double : satisfaire la bourgeoisie rennaise effrayée, et paralyser par la peur les camarades du mouvement social. De notre côté n’oublions pas que la qualité parfois misérable de leur travail nous a déjà offert de nombreuses opportunités de relaxe devant les tribunaux.

    Là où une GAV classique ne peut dépasser les 48h (qui sont déjà 48h de trop), une des particularité des enquêtes criminelles est de pouvoir prolonger cette durée jusqu’à 72h, puis 96h. Passées ces 48h une prolongation confirmera qu’il s’agit d’une instruction criminelle.

    Il est possible que dans le cadre de ces affaires d’autres personnes soient recherchées : nous recommandons vivement à chacun de faire attention à ses affaires portées ou utilisées pendant le mouvement. Cela peut vouloir dire : s’en débarrasser, les prêter à quelqu’un d’autre, les cacher quelque part,… Toutefois pas de mouvement hâtifs : restons discrets sur ces déplacements ! Les flics comptent souvent beaucoup sur l’effet coup de pied dans la fourmilière : taper fort puis observer ensuite où ça s’agite, pour trouver leurs futures cibles.

    (graissage repris de https://twitter.com/Defense_Co/status/1663827883314278400)

    #Rennes #manifestations #retraites #police #criminalisation #perquisitions #arrestations #association_de_malfaiteurs_à_caractère_criminel

  • Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir

    Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement. Reportage.

    https://blog.mondediplo.net/secheresse-la-crise-des-sources-que-personne-n-a

    • Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      (vu des cas bien moins éloignés du réseau, ça chiffre vite hénaurme)

      l’ordonnance n°2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux cause de nouvelles difficultés

      ...on passe sur les joyeusetés de l’établissement du tarif et la facturation. Un forfait ou un coût au m3 qui intègre le coût d’usage du véhicule, le carburant par rapport au dernier point d’eau (km), le temps des agents du service, le linéaire entre la route d’accès et le réservoir, etc.

      #eau #eau_potable #sécheresse #sources #mairies

    • En résumé la collectivité peut refuser de relier au réseau, soit une construction « non autorisée », soit un hameau « trop éloigné » (Conseil d’État, 30 mai 1962, « Parmentier », Lebon p. 912). Mais qu’est-ce que ça veut dire, « trop éloigné » ?

      En outre, le fameux arrêt Carrère de 1991 stipulait que la collectivité doit prendre le coût en charge seulement si c’est elle qui décide de l’extension, et donc de la délivrance des permis de construire (3)…

      Résultat : sur le terrain, jusqu’ici les collectivités refusaient le plus souvent le raccordement, soit au motif de l’absence d’un zonage, soit parce que la parcelle du demandeur était trop éloignée de l’extrémité du réseau déjà existant, et que le raccordement aurait généré un coût excessif pour la collectivité.

      Mais tout ça c’était avant. Avant la crise et la sécheresse qui menace à nouveau pour l’été prochain. Car c’est un peu partout en France que les sources se tarissent. Que peuvent faire les collectivités ?

      Notre jeune responsable de service cévenole a interpellé l’ARS et la Préfecture, qui lui ont répondu fin avril. Sur le principe, si le pétitionnaire réside à l’intérieur du zonage il faudra le raccorder. Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      Y a des survivalistes qui vont faire la gueule.

      Cela dit, c’est juste le premier étage de la fusée du désespoir  : que va-t-il se passer quand les réseaux se retrouveront à sec aussi  ? Ça risque d’arriver très très vite dans le sud-est.
      Pendant un temps, tu peux envisager de transporter la flotte par camions depuis les voisins… mais je pense que beaucoup de voisins vont se retrouver eux-mêmes en tension.

  • Prix de l’énergie : les litiges explosent, selon le Médiateur latribune.fr

    La part des litiges liés aux changements de prix de l’énergie a doublé sur un an, de 8% à 16%. Néanmoins, le nombre total de litiges enregistrés, tous sujets confondus, par le médiateur par rapport à 2021 est demeuré stable (30.558 litiges reçus) mais « cette stabilité masque des situations contrastées », insiste-t-il dans un communiqué.

    La crise de l’énergie enflamme les relations entre clients et fournisseurs. Dans son bilan publié ce mardi, le Médiateur de l’énergie constate, sans surprise, que les litiges sur les questions de prix ont doublé en 2022, dans un contexte d’explosion des cours du gaz et de l’électricité, selon un bilan publié ce mardi 30 mai.

    « Les hausses sans précédent des prix de l’énergie ont été souvent répercutées par certains fournisseurs de façon peu transparente, voire incompréhensible ou trompeuse, occasionnant une forte augmentation de ce type de litiges : la part des litiges liés à des changements de prix a doublé par rapport à 2021 (de 8 à 16%) » , pointe-t-il.

    Les mauvais élèves pointés du doigt
    Le Médiateur, qui a pour habitude de pointer publiquement les mauvais élèves, a ainsi dégainé plusieurs « cartons rouges » pour l’occasion à destination d’un certain nombre de fournisseurs : #Ohm_Energie#Gaz_de_Bordeaux , #Mint_Energie , #Mega_Energie et #Wekiwi .
    Quatre  « mauvaises pratiques tarifaires » sont notamment dénoncées chez certains : des prix non connus au moment où l’énergie était consommée dans des offres indexées sur les prix de marché, des contrats qui ne permettent pas de bénéficier du bouclier tarifaire (notamment chez Gaz de Bordeaux), des modifications de contrats en cours,  « sans donner une information loyale et transparente » , et surtout de fortes hausses de prix peu après la souscription d’offres à des prix très attractifs.

    Le nombre total de litiges reste stable
    Néanmoins, le nombre total de litiges enregistrés, tous sujets confondus, par le médiateur par rapport à 2021 est demeuré stable (30.558 litiges reçus) mais « cette stabilité masque des situations contrastées », insiste-t-il dans un communiqué. Contrairement aux litiges sur les prix, les litiges plus classiques ont été moins nombreux l’an dernier à cause de l’amélioration du traitement des plaintes par la plupart des fournisseurs, du déploiement des compteurs communicants ou de l’arrêt provisoire du démarchage.

    « Pour améliorer le fonctionnement du marché, je publierai à la rentrée un guide des recommandations de bonnes pratiques, rédigé en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur de l’énergie », a assuré le Médiateur Olivier Challan Belval dans le communiqué.

    Des factures en forte hausse
    Les factures d’électricité des ménages dans l’Union européenne ont bondi de 20% sur un an au second semestre 2022, tandis que leurs factures de gaz s’envolaient de 46%, atteignant des niveaux record à cause de la guerre en Ukraine, selon des chiffres d’Eurostat publiés fin avril. Sur la période allant de juillet à décembre 2022, les prix de l’électricité pour les ménages ont atteint en moyenne à travers l’UE 28,4 euros pour 100 kWh, soit un bond de 21% par rapport à la même période de 2021, a indiqué l’office européen des statistiques.

    Une conséquence de la flambée des prix de gros de l’électricité, de facto indexés sur le coût de production de la dernière centrale utilisée pour équilibrer l’offre et la demande, le plus souvent une centrale au gaz. Or, les cours du gaz naturel se sont envolés à mesure que la Russie cessait ses livraisons à l’Europe. Eurostat souligne cependant de fortes disparités entre les pays, ainsi que les impacts divers des mesures de soutien prises par les gouvernements nationaux. La part des taxes dans les prix de l’électricité a ainsi été diminuée quasiment de moitié en Europe.

    Au second semestre, les plus fortes hausses sur un an ont été enregistrées en Roumanie (+112%), République tchèque (+97%), Danemark (+70%), Lituanie (+65%) et Lettonie (+59%). A l’inverse, des augmentations bien plus modérées ont été constatées en Autriche, Allemagne, Pologne et Bulgarie (4 à 5%). La hausse en France s’établit à 9%. Exprimés en euros, les prix moyens de l’électricité pour les ménages ont varié d’environ 11 euros/100 kWh en Hongrie et en Bulgarie, à environ 45 euros en Belgique et 59 euros au Danemark.

    De même, les factures de gaz des ménages de l’UE se sont en moyenne établies à 11,4 euros pour 100 kWh au second semestre 2022, contre 7,8 euros un an plus tôt. Les pays de l’Est, très dépendants du gaz russe, ont été lourdement touchés : les prix du gaz ont plus que triplé en République tchèque, bondi d’environ 160% en Roumanie et en Lettonie, et ils ont doublé en Lituanie comme en Belgique. Seuls deux pays (Croatie et Slovaquie) ont enregistré des hausses inférieures à 20%, selon Eurostat.

    Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/les-litiges-lies-au-prix-de-l-energie-explose-selon-le-mediateur-963961.ht

    #ue #union_européenne #énergie #inflation #prix #électricité #france #gaz #politique #économie #europe #edf #capitalisme

  • Pourquoi ce qu’a dit Justine Triet à Cannes est légitime, par Jean-Michel Frodon
    https://projection-publique.com/2023/05/29/pourquoi-ce-qua-dit-justine-triet-a-cannes-est-legitime

    C’est bien en cinéaste que s’est exprimée la réalisatrice d’« Anatomie d’une chute » au moment de recevoir sa Palme d’or.

    Chacune et chacun peut avoir sa propre opinion à propos de celles exprimées par Justine Triet au moment de recevoir la Palme d’or pour Anatomie d’une chute. Mais personne ne devrait lui contester le droit de dire ce qu’elle a dit. Parce qu’elle l’a dit depuis sa place de cinéaste, ce qui est évidemment légitime sur la scène d’un grand festival de cinéma.

    Ce « discours » qui fait à présent débat comportait trois éléments, et tous les trois relèvent de ce pour quoi elle se trouvait à ce moment sur scène, devant les micros et caméras. Avec concision, la réalisatrice a en effet abordé deux thèmes, apparemment distincts. D’une part, elle a parlé du mouvement contre la réforme des retraites. Mais contrairement à ce qui été beaucoup répété, elle n’a rien dit de la réforme en tant que tel.

    Elle a condamné le fait qu’une « contestation historique, extrêmement puissante, unanime, de la réforme des retraites » ait « été niée, réprimée de façon choquante ». Nul doute qu’elle soit contre cette réforme – comme une large majorité des Français(e)s – mais son sujet ici, c’est la tentative d’invisibilisation de ce rejet, la négation, le « passage à autre chose » voulu et orchestré par le président de la République.

    Le discours de Justine Triet, c’est l’adresse d’une metteuse en scène à un metteur en scène qui s’appelle Emmanuel Macron. Il est légitime que des personnes dont le travail est d’organiser des éléments de récit et de représentation, en particulier une personne qui vient d’être récompensée pour avoir fait cela, commentent la manière dont une autre personne fait la même chose, et d’une manière qu’elle considère inappropriée. Le sens de ce passage est simplement : les cents jours sont un mauvais film, qui ne marche.

    Ensuite, Justine Triet a critiqué ce qui est en train de se passer dans l’organisation du cinéma en France. Contrairement à ce que la ministre de la culture a feint d’avoir entendu, elle n’a pas attaqué le système de soutien public, mais au contraire sa mise en danger par des réformes et des projets en cours.

    Et contrairement à ce que la plupart des réactions hostiles à son discours affirment, elle ne s’est pas comportée en enfant gâté ou en ingrate, mais a au contraire proclamé sa reconnaissance pour l’ensemble des dispositifs qu’on résume, de manière plus ou moins appropriée par la formule d’exception culturelle, « sans laquelle je ne serai pas là devant vous ».

    Et qui peut dire qu’une personne qui travaille dans un secteur, le cinéma en l’occurrence, n’est pas légitime pour s’exprimer sur l’organisation de ce secteur et ses évolutions ?

    Et enfin, Justine Triet a lié les deux sujets, la tentative du pouvoir de balayer sous la moquette les oppositions à la réforme des retraites et les modifications en cours du système public accompagnant le cinéma.

    C’est à dire qu’elle a, exactement comme dans son film, opéré une composition, qui montre comment fonctionnent ensemble des processus apparemment disjoints, ou relevant de différents enjeux. Soit, précisément, ce que fait, ce qu’a à faire la mise en scène et pour quoi elle venait de recevoir la Palme.

  • Big brother dans nos poches ?
    Marc Endeweld | 24.05.2023 | Off Investigation

    https://www.off-investigation.fr/big-brother-is-watching-usdupont-moretti-veut-transformer-nos-port

    En catimini, le ministre Éric Dupond-Moretti veut légaliser les logiciels espions pour infecter les téléphones portables de « cibles » et permettre aux policiers d’activer à distance l’écouteur et la caméra de ces derniers, les transformant en de véritables mouchards 24 heures sur 24. Deux ans après le scandale Pegasus, la justice française s’inspire donc des pratiques illégales des services de renseignement du monde entier. Pour l’instant, seuls les avocats ont dénoncé une telle dérive. (...)

    #logiciels_espions

  • La lutte symbolique des salariées de Vertbaudet : « On nous traite comme ça parce qu’on est des mères isolées » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/290523/la-lutte-symbolique-des-salariees-de-vertbaudet-nous-traite-comme-ca-parce

    Elle subvient seule aux besoins de sa fille de 13 ans. Depuis que son ado est assez grande pour rentrer en transport collectif de l’école, Peggy est repassée à une semaine travaillée de 35 heures, même si elle doit désormais payer le centre aéré, car on « ne vit plus d’un temps partiel ». En plus de son maigre salaire de 1 300 euros, elle cumule une vingtaine d’euros d’APL, la prime d’activité, et une petite pension alimentaire. « C’est malheureux de savoir qu’on travaille et qu’on doit compter sur les aides de l’État pour vivre, soupire-t-elle. Je pense que sans toutes ces aides, les patrons seraient obligés de nous augmenter. »

    Avec leur salaire à peine suffisant pour nourrir leurs enfants, la grève des petites mains de Vertbaudet met en lumière une question centrale : comment les femmes peuvent-elles s’émanciper de leur conjoint sans indépendance financière ?

    L’historienne Fanny Gallot, spécialiste des inégalités de genre dans les conditions de travail, estime que le combat des ouvrières de Vertbaudet s’inscrit dans le prolongement des luttes des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, ou plus récemment celui des AESH ou des Atsem dans l’Éducation nationale. Leur point commun : des femmes qui se mobilisent pour demander que leur travail soit valorisé et mieux payé.

    « Dans ces métiers, l’organisation du travail se fonde sur l’idée que les #femmes n’ont pas de compétences, que faire preuve de minutie est naturel et n’est que le prolongement de leur rôle de mère, analyse la chercheuse. Elles sont déqualifiées, leurs compétences professionnelles sont naturalisées, et, en conséquence, elles sont sous-payées. »

    #sexisme #patriarcat

  • « #Albanie : enjeux migratoires dans les Balkans. Transit, émigration, retours forcés : des mobilités entravées »

    Cette note d’analyse vise à mieux comprendre les enjeux migratoires actuels en Albanie. Elle propose de contribuer à la compréhension de la place de l’Albanie dans cette double dimension : la situation des personnes étrangères en #transit ainsi que les #expulsions des ressortissant·e·s albanais·e·s depuis la France par le concours de l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières, Frontex. Les informations collectées proviennent des constats issus d’une mission de La Cimade menée en Albanie en juin 2022 et du travail de recherche effectué en amont par l’équipe du Pôle Solidarités Internationales-Europe.
    Au Sommaire :

    UE-Albanie : une coopération de longue date maîtrisée par l’UE

    - Albanie : l’Union européenne comme horizon
    - Un laboratoire des contrôles migratoires externalisés dans les Balkans

    La situation des personnes en transit en Albanie

    – Filtrage aux frontières : la procédure de pré-identification
    - 2020 : coup d’arrêt pour la demande d’asile aux frontières

    Les Albanais·es cibles de la #machine_à_expulser de l’UE

    - Les #charters #Frontex : instrument privilégié pour expulser vers l’Albanie
    - Les « charters Frontex du mardi » : la routine de l’expulsion des Albanais·es depuis la France
    – Bannissement de l’UE et interdiction de sortir d’Albanie ?
    – En amont des expulsions : dissuader les projets migratoires

    https://www.lacimade.org/la-cimade-publie-une-note-danalyse-albanie-enjeux-migratoires-dans-les-bal

    #migrations #asile #réfugiés #frontières #renvois #France #réfugiés_albanais #migrants_albanais #Balkans #route_des_Balkans #machine_à_expulsion #externalisation #dissuasion

    • Enregistrement webinaire Albanie

      A l’occasion de la sortie de la Note d’analyse « Albanie : enjeux migratoires dans les Balkans. Transit, émigration, retours forcés : des mobilités entravées », La Cimade a organisé un webinaire afin de présenter nos observations et analyses.

      https://vimeo.com/826189577

  • Le vrai coût des bagnoles
    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/300523/le-vrai-cout-des-bagnoles

    La question qui fâche : peut-on garder sa vieille voiture ? La réponse claire et nette : « contrairement au CO2, la pollution chimique n’est pas compensable. » Plus nous fabriquons de voitures, plus nous empoisonnons le vivant. Garder sa vieille guimbarde est « plus écologique que d’en changer. »

    (Note : je n’ai pas d’avis sur la question. Si vous avez des données là-dessus, ça m’intéresse.)

    • En tant que mauvais citoyen-consommateur, garder une « vieille bagnole » est pour moi un « idéal ».
      Cependant, un véhicule qui vieillit représente un coût non négligeable en réparations, à moins de tout faire soi-même (ce dont je suis bien incapable) et d’avoir un réseau pour des pièces reconditionnées pas trop chères. De plus, avec les contrôles techniques qui te mettent la barre de plus en plus haut, ça devient de plus en plus chaud pour juste avoir le droit de faire quelques petits trajets (simplement pour le ravitaillement hebdomadaire). Et comme je suis un « blédard », je vis ces dispositifs coercitifs de plus en plus mal.

      Concernant quelques données sur la question, j’ai trouvé cette page (à mon avis la moins pire) où on t’explique qu’une voiture électrique utilisée en Allemagne a un bilan carbone plus élevée qu’en France. Bah oui, en Allemagne, l’électricité est produite avec du charbon.

      https://www.aramisauto.com/aide/faq?question=combien-demissions-co2-fabriquer-voiture-electrique

      Ainsi, le calcul du bilan carbone lors de l’utilisation de ce type de voiture électrique est le suivant :

      En France, il est de 41 + (0.13 x 90) = 53 g/km.
      En Allemagne, il est de 41 + (0.13 x 600) = 119 g/km, soit l’équivalent d’une voiture moyenne thermique diesel et plus élevé par rapport à une petite citadine essence.

      Après, ils te balancent des formules (plus ou moins) magiques pour la comparaison du bilan eqCO2 de la fabrication et du recyclage (c’est drôle, ils ne parlent pas du recyclage des véhicules thermiques) :

      Le coût en CO2 de fabrication et de recyclage d’une voiture électrique
      Il faut ajouter à cela le coût de fabrication et de recyclage écologique d’une batterie pour voiture électrique. Les études précitées estiment que la fabrication de cette dernière correspond à un coût de 12.5 g/km, sur l’ensemble de la durée de vie, ce chiffre étant doublé pour intégrer l’émission polluante induite par le recyclage, soit un total de 25 g/km.
      L’économie de CO2 réalisée lors de l’utilisation d’une voiture électrique par rapport à la voiture thermique

      Les calculs ci-dessus montrent le rapport suivant :
      Les voitures thermiques coûtent ⅕ de CO2 en fabrication et ⅘ en utilisation.
      Les véhicules électriques coûtent ⅘ de CO2 en fabrication et recyclage et ⅕ en utilisation.

      (Suis-je bête, on ne parle que du seul recyclage des batteries)...

    • Quelqu’un de ma connaissance a une vieille 806, l’intérêt c’est que cette personne qui se sert assez peu de sa voiture peut dormir dedans quand elle part se balader et que c’est assez économique. Au bout de 25 ans, certes elle est toute cabossée, mais vu que c’est encore une voiture sans trop d’informatique, elle peut être réparée et révisée régulièrement.

      Pour celleux que je connais qui roule avec de l’huile de friture récupérée à la sortie des restos, les moteurs diesel à injections plus récents se bouchent trop rapidement. Il te faut plutôt une voiture diesel début des années 2000, et diluer l’huile de frite avec un peu d’essence pense à changer ton filtre à huile régulièrement vu que l’amidon des frites bouche un peu tout ça…

    • Il y a la solution du retrofit électrique aussi qui pourrait être intéressante pour recycler toutes les vieilles (petites) bagnoles (cf notamment le projet Lormauto qui veut retaper des vieilles Twingo à relativement grande échelle). Cela étant dit la problématique principale est de se débarrasser de l’addiction à la bagnole et pour le moment je trouve pas que ça avance des masses, qui plus est je trouve que le sujet reste encore un gros angle mort chez pas mal d’écolos.

  • Comment les #entreprises_polluantes ont transformé les #quotas gratuits de #CO₂ en un marché de plusieurs milliards d’euros
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/30/comment-les-entreprises-polluantes-ont-transforme-les-quotas-gratuits-de-co-

    C’est une histoire de trente ans qui se chiffre en milliards d’euros. Trente longues années qui ne resteront pas dans les annales de l’Union européenne (#UE) comme étant les plus glorieuses dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Trois décennies au cours desquelles les #industries les plus #polluantes du Vieux Continent – l’acier, le ciment, le pétrole, l’aluminium et d’autres – auront reçu gratuitement des quotas d’#émissions_de_CO2, sortes de « droits à polluer » supposés être réduits dans le temps, afin de les inciter à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

    Or, le dispositif a rapidement été détourné de son objet pour devenir un outil financier permettant à ses bénéficiaires d’augmenter leurs profits, grâce à la revente de ces quotas. Rien qu’entre 2013 et 2021, estime le Fonds mondial pour la nature, les plus grosses industries émettrices ont empoché 98,5 milliards d’euros et n’ont consacré qu’un quart de cette somme (25 milliards d’euros) à l’action climatique.

    Le système des #quotas_gratuits, lancé le 1er janvier 2005 et toujours en vigueur, est appelé à disparaître en 2034. Le 18 avril, le Parlement européen a en effet adopté un nouveau plan pour le climat prévoyant son remplacement progressif par un « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » de l’Union, dans le but de verdir, cette fois, les importations des secteurs les plus émetteurs de CO2. L’UE, en optant pour un dispositif plus simple, n’a pas fait officiellement son mea culpa. Mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Détournement « légal »
    Comme nous le révélons au terme de huit mois d’enquête avec le soutien financier du fonds Investigative Journalism for Europe (IJ4EU), ce système, qui se voulait bienveillant à l’égard des industriels, a été détourné de son but initial. Nous nous sommes intéressés aux sidérurgistes et aux cimentiers de France et d’Espagne, deux secteurs qui font partie des plus gros bénéficiaires.

    L’analyse approfondie des transactions financières enregistrées par ces acteurs sur le système d’échange de quotas d’émissions (SEQE-EU-ETS en anglais) confirme ce que certains supposaient depuis longtemps : les entreprises ont revendu une partie de leurs quotas gratuits pour des centaines de millions d’euros, parfois des milliards. Mais, contrairement à l’énorme fraude à la TVA qui avait ébranlé le dispositif à ses débuts, faisant perdre 6 milliards d’euros aux pays de l’UE et donnant lieu à des condamnations en justice bien des années après, le détournement dont il est question s’opère de façon légale.

  • La solution (toujours pas rentable) de la Chine pour stocker l’énergie renouvelable : La gravité.
    https://www.cnet.com/home/energy-and-utilities/hundreds-of-24-ton-bricks-could-help-fix-a-key-renewable-energy-problem

    Imagine a gigantic brick, packed full of compressed dirt. As big as a pickup truck but — at 24 tons — about five times heavier. An elevator powered by solar panels or wind turbines hoists it over 300 feet up the side of a huge building. A trolley stows it inside, but it’s not alone. An automated system lifts and stores hundreds more bricks, like giant Pez candies, as the sun shines and the wind blows.

  • Voilà qui expliquerait pourquoi EDF n’est pas pressé de finir l’EPR national...

    https://korii.slate.fr/biz/finlande-electricite-tarifs-prix-negatifs-energie-eolienne-hydraulique-p

    En Finlande, les prix de l’électricité sont désormais négatifs
    Une aubaine pour la population, mais pas pour les fournisseurs.

    elle a produit un tel excédent d’énergie propre que les prix ont fini par passer en dessous de zéro.

    L’utilisation d’un nouveau réacteur nucléaire EPR depuis la fin de l’année 2022 aura largement contribué à inverser la donne. Olkiluoto 3, le premier réacteur flambant neuf à être inauguré en Europe depuis plus de quinze ans, a permis de faire baisser le prix du mégawattheure de 75% entre décembre et avril, expliquait The National le 14 mai.

    • Il y aurait un vrai prix de marché pour l’électricité en Finlande ? Un prix négatif ?

      tout en précisant bien que dans les faits, la population finlandaise ne sera pas payée pour sa consommation d’électricité. En revanche, en cas de tarif négatif, la facture est limitée à sa plus simple expression : il n’y a qu’à payer la forfait correspondant à la distribution de cette énergie, et les frais s’arrêtent là.

      ahhhh, nous voilà rassurés !

      Bon sinon, dis donc, un prix de marché - environ - et on aurait pas ça chez nous, crédiou ? Il nous en faut un ! Et pourquoi nos opérateurs alternatifs ils leur achètent pas de l’électricité à prix négatif sur le super marché Européen ?

      Lorsque production et profit ne sont plus synonymes, c’est tout un marché qui panique. Or, au printemps, il est extrêmement difficile de réduire la quantité d’électricité produite grâce à l’énergie hydraulique. Diminuer la production n’est donc même pas une éventualité envisageable.

      Ben leur prod exédentaire, il la jettent à la poubelle et voilà, pour maintenir le profit - pardon, soutenir le prix de marché - je vois pas où est le problème. :-)

      Sinon, la bonne vieille alternative : ils remontent leur eau dans leurs barrages, et hop, stockage plutôt que gaspillage ? Me semble qu’on fait ça régulièrement avec les nôtres, de barrages et de centrales nucléaires.

    • Une production excédentaire pour 5.5M de citoyens, ça a bien du pouvoir se revendre quelque part, mais ça va pas changer la donne au niveau des centaines de millions d’européens.
      Pour ce qui est d’en utiliser une partie pour faire remonter la flotte derrière les turbines, je pense qu’ils sont équipés. mais pour ça il faut que le niveau du barrage soit pas à son maximum. Et chez eux il reste probablement encore assez de glaciers pour atteindre ce maximum à la saison des fontes.

    • Quant au tarif du KW/h, il est en réalité indexé sur le cours des hydrocarbures :
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/10/06/pourquoi-le-prix-de-l-electricite-depend-de-celui-du-gaz-et-autres-questions

      Pourquoi les tarifs de l’électricité sont-ils si volatils ?
      Depuis les années 1990, l’Union européenne (UE) a progressivement ouvert les marchés nationaux de l’électricité à la concurrence pour harmoniser et libéraliser le marché européen, et mieux l’interconnecter. Le réseau de transport européen d’électricité assure aujourd’hui la sécurité d’approvisionnement et les échanges entre trente-cinq pays.
      Ce marché s’appuie sur une place boursière européenne, EPEX Spot SE, sur laquelle s’échangent les mégawattheures (MWh), avec des cours qui varient selon les pays en fonction de l’offre et de la demande. Elle constitue une place spéculative qui réunit producteurs, fournisseurs et négociants, qui achètent et vendent de l’électricité (nucléaire, renouvelable ou fossile), pour des livraisons immédiates ou différées.
      Or, dans ce marché de gros, le prix est fixé non pas en fonction du coût moyen de production d’électricité en Europe, mais à partir du coût de production « marginal » du dernier MWh injecté sur le réseau. En cas de faible demande, les installations nucléaires ou renouvelables suffisent, mais lorsque la demande est forte, les centrales thermiques sont mises à contribution, et le coût de l’électricité est alors basé sur le cours du gaz (ou du charbon). A cela s’ajoute une taxe sur les émissions de CO2, dans le cadre du marché carbone européen.

      L’Union européenne peut-elle agir sur les prix ?
      Oui, les ministres européens de l’énergie se sont accordés le 30 septembre sur des mesures d’urgence destinées à limiter l’explosion des factures d’électricité.
      Les responsables ont validé des propositions présentées à la mi-septembre par la Commission européenne, visant à imposer une réduction de la demande d’électricité « d’au moins 5 % » aux heures de pointe.
      Ils ont aussi acté le plafonnement des revenus des producteurs d’électricité à partir du nucléaire et des renouvelables (éolien, solaire, hydroélectrique), qui engrangent des bénéfices exceptionnels en vendant leur production à un prix très supérieur à leurs coûts de production. Ce plafond est fixé à 180 euros par mégawattheure et la différence entre ce niveau et le prix de gros du marché doit être récupérée par les Etats pour être redistribuée aux ménages et aux entreprises. Une « contribution temporaire de solidarité » s’applique, en outre, aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole.
      Mais une majorité d’Etats membres (quinze, dont la France, la Belgique, l’Italie et l’Espagne) estiment qu’il faut encore s’attaquer au « problème le plus grave », en plafonnant les prix de gros du gaz sur le marché européen. L’Allemagne, qui était le pays le plus dépendant du gaz russe, a aussi jusqu’à présent rejeté l’idée.

      Les Français payent-ils l’électricité au prix européen ?
      Pas totalement, malgré une augmentation très nette. « Une partie seulement des kilowattheures est achetée au “prix fort” sur le marché de gros », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL et directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières. Le reste « correspond à la production nucléaire, dont le coût est bien inférieur au niveau des prix de gros ». Les prix seraient toutefois bien plus contenus si le parc nucléaire était en mesure de tourner à plein régime.

  • « On parle d’un système de surveillance massif », dénonce un ancien analyste de données d’Apple
    https://www.francetvinfo.fr/internet/apple/entretien-on-parle-d-un-systeme-de-surveillance-massif-denonce-un-ancie
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/gZ8xMB8MTiYmIyDhyodpJvq3Y0o/1500x843/2023/05/24/646dd49155073_untitled-2.jpg

    C’est assez simple : il s’agissait d’écouter des enregistrements qui étaient réalisés à partir de l’assistant vocal d’Apple, l’assistant Siri. Ce qui veut dire qu’il y a bien des oreilles « humaines » derrière cet assistant vocal. L’idée, c’était d’améliorer le système pour éviter des erreurs de recherche. En tout cas, c’est ce que dit Apple. Mais en réalité, au vu des données qui sont collectées et qui sont recoupées, l’assistant vocal sert aussi à regrouper davantage d’informations et à informer, par exemple, le profil l’utilisateur. Pendant cette période, j’ai pu écouter tout ce que vous pouvez imaginer que quelqu’un dirait dans une situation très intime. J’ai entendu des gens qui parlaient de l’orientation politique, de leur affiliation syndicale, de leur sexualité, beaucoup aussi de leur situation personnelle.

  • Scientists find way to make energy from air using nearly any material | Stars and Stripes
    https://www.stripes.com/theaters/us/2023-05-27/scientist-make-energy-air-material-10255982.html

    Nearly any material can be used to turn the energy in air humidity into electricity, scientists found in a discovery that could lead to continuously producing clean energy with little pollution.

    The research, published in a paper in Advanced Materials, builds on 2020 work that first showed energy could be pulled from the moisture in the air using material harvested from bacteria. The new study shows nearly any material can be used, like wood or silicon, as long as it can be smashed into small particles and remade with microscopic pores. But there are many questions about how to scale the product.

    #énergie

  • Police : enquête sur la formation alarmante aux tirs de lance-grenade Cougar
    https://www.youtube.com/watch?v=A_T-fAmL5uE

    La cellule enquête vidéo du Monde a eu accès à des documents de formation internes de la #police nationale. Ils dévoilent comment les policiers français sont formés à effectuer des #tirs dangereux, non-respectueux des normes de conception, et dans un cadre légal problématique.

    Zineb Redouane dans son appartement en 2017, le Gilet jaune Manuel Coisne en 2018, Serge Duteuil-Graziani à Sainte-Soline en 2023. Tous ont été touché par un tir de #lance-grenade Cougar. La première est morte, le second a perdu son oeil et le dernier se trouvait toujours entre la vie et la mort deux mois après sa blessure.

    Arme centrale du #maintien_de_l’ordre en France, le lance-grenade Cougar est pourtant conçu pour éviter des blessures par impact. Il faut pour cela respecter un certain angle de tir, prévu par son fabricant, le français Alsetex.

    L’analyse des documents, des images de 224 tirs réalisés par des policiers, et une modélisation 3D du comportement d’un tir révèle que ce n’est pas le cas de la police française.

    • Au nom du maintien de l’ordre
      https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-1-2

      Comment a-t-on évolué du maintien de l’ordre à un contrôle des foules qui ressemble à une guerre de basse intensité ? Réalisé par le journaliste et reporter Paul Moreira, qui a couvert notamment les manifestations des « gilets jaunes », ce documentaire se penche sur les nouvelles doctrines de maintien de l’ordre en donnant la parole à de nombreux témoins et spécialistes, dont des responsables policiers et des vendeurs d’"armes à létalité réduite". Mêlant leurs propos d’une désarmante franchise et des immersions, parfois rudes, au sein de cortèges en France, en Allemagne ou aux États-Unis, ces deux épisodes livrent une démonstration : cette évolution du contrôle des manifestants, symbolisée par l’usage massif et non contrôlé des armes à balles en caoutchouc, résulte de schémas pensés et assumés par les hiérarchies policières. La peur se répand dans les cortèges et le constat apparaît aussi évident qu’inquiétant : ce glissement répressif menace les libertés publiques.

  • Dijon : des amendes (sur la base de vidéosurveillance) pour des casserolades - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/05/26/dijon-des-amendes-sur-la-base-de-videosurveillance-pour-des-casserol

    À Dijon, plusieurs personnes ont reçu des amendes de 68 euros pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme ». En cas de non paiement dans les 45 jours, le montant passe même à 145€ ! Il s’agit de verbalisations suite à une manifestation qui a eu lieu le 7 mai derniers lors d’un anniversaire de la Cité de la Gastronomie, en présence de députés macronistes. Les explosions de grenades de la police, elles, ne semblent pas porter atteinte à la tranquillité…

    Le syndicat Solidaires explique que ces amendes ont été réalisées sur la base d’images de vidéosurveillance, puisque les personnes qui les reçoivent n’ont pas fait l’objet d’interpellation ni de contrôle au moment de la manifestation. D’ailleurs, d’autres participants à différentes casserolades organisées à Dijon commencent à recevoir des amendes.

    Il s’agit d’une atteinte évidente au droit de manifester. Une sorte de racket pour taxer les contestataires, dans un contexte de grande précarité et après un mouvement social qui a déjà coûté de nombreux jours de salaires aux grévistes. Cette mesure d’intimidation est vicieuse : qui peut prendre le risque de perdre des dizaines d’euros à chaque manif un peu bruyante ?

    Cela suppose que des policiers aient reçu la consigner de visionner attentivement les images de vidéosurveillance en quête de frappeurs de casseroles à verbaliser. Et qu’ils disposent déjà d’un fichier de personnes militantes, afin de pouvoir les reconnaître sur les bandes. Une pratique probablement illégale, car une contravention implique un contrôle direct par un agent assermenté, excepté pour les infractions routières.

  • Les courants océaniques profonds ralentissent des décennies plus tôt que prévu sous l’effet de la fonte des glaces antarctiques
    https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/05/27/antarctique-les-courants-oceaniques-profonds-ralentissent-plus-tot-que-prevu

    Selon une étude parue dans « Nature Climate Change », le ralentissement des courants océaniques profonds se produit « en avance sur le calendrier », menaçant la vie marine et risquant d’accélérer le réchauffement climatique.

    Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l’Antarctique, arrive plus tôt que prévu. De longue date, les scientifiques ont averti qu’une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l’émission des gaz à effet de serre d’origine humaine, devrait avoir un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques qui transportent les nutriments, l’oxygène et le carbone.
    [...]
    Mais l’étude publiée jeudi 25 mai dans Nature Climate Change, fondée, elle, en grande partie sur des données d’observations recueillies par des centaines de scientifiques au fil des décennies, montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30 % entre les années 1990 et 2010. « Nos données montrent que les impacts du changement climatique sont en avance sur le calendrier », a déclaré l’auteur principal Kathryn Gunn, de l’agence scientifique australienne Csiro et de l’université britannique de Southampton. « D’une certaine manière, le fait que cela se produise n’est pas surprenant. Mais le timing lui l’est » davantage, a souligné la scientifique.

    Pour aller plus loin dans la compréhension de ces phénomènes et appréhender leurs potentielles capacités de nuisance :

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01678-5
    Sea surface warming patterns drive hydrological sensitivity uncertainties

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01667-8
    Recent reduced abyssal overturning and ventilation in the Australian Antarctic Basin

  • « la pollution atmosphérique est à l’origine de plus de 1 200 décès prématurés par an chez les moins de 18 ans en Europe et augmente considérablement le risque de maladie plus tard dans la vie »

    Une estimation de l’Agence Européenne de l’Environnement...
    Liens affichés dans l’article :
    –EEA monitoring update 2022 : air pollution levels remain persistently high :
    https://www.eea.europa.eu/publications/europes-air-quality-status-2023

    –How clean is your city ? Portuguese, Swedish cities score cleanest air :
    https://www.eea.europa.eu/themes/air/urban-air-quality/european-city-air-quality-viewer

    Article complet :
    https://www.eea.europa.eu/en/newsroom/news/air-pollution-levels-across-europe

  • Pas une minute de silence...
    https://pasuneminutedesilence.bandcamp.com/album/pas-une-minute-de-silence

    Deux mois après la manif contre les méga-bassines à Sainte-Soline, on sort une compil’ de soutien à Serge et Micka, tous deux tombés dans le coma suite aux affrontements avec la police lors de celle-ci. Une compil’ histoire de ne pas laisser le temps nous faire accepter ou oublier les mutilé.e.s et les blessé.e.s de la guerre sociale, de ne pas laisser les proches seul.e.s avec les galères de thune, de partager des idées et de filer de la niak aux personnes qui continuent à lutter contre ce monde d’exploitation. Source : Relevé sur le Net...

  • Les faux-semblants de l’État en France | Entretient Médiapart | 26.05.23

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/260523/les-faux-semblants-de-l-etat-neoliberal

    Entretient vidéo de 3/4h avec Anne-Laure Delatte, économiste au CNRS / université Paris-Dauphine. Son livre « L’État droit dans le mur : rebâtir l’action publique » (2023) part de deux observations : le retour apparent de [l’interventionnisme de] l’État et la méfiance [d’une partie] du camp militant à son égard, et enquête sur les contours, la motivation et la nature de l’action de l’État.

    Ou comment retourner les « arguments » de tonton au repas familial, déconstruire le discours fallacieux ambiant et enfin comprendre [et savoir expliquer aux autres] le rôle central de la banque de France, p.ex. dans la non-lutte écologique.

    Dont, minute 29, la dette publique de la France comme lubrifiant des marché financier. Ainsi, le fameux mantra "il faut diminuer la dette publique" est une histoire pour les enfants ; en réalité, la dette publique est maintenue, volontairement, c’est sa composition qui change et qui est orientée ; p.ex. gros investissement financier public dans Mercedes et beaucoup d’autres gros pollueurs carbone.

    Dans « L’État droit dans le mur », l’économiste Anne-Laure Delatte décrit un État néolibéral plus présent, mais qui oriente son action vers les entreprises au détriment de l’égalité sociale et de la lutte contre la crise écologique.

    L’époque est, dit-on, au « retour de l’État ». Depuis la crise sanitaire et les dizaines de milliards d’euros qui ont été déversés par la puissance publique dans l’économie, plusieurs observateurs et observatrices ont pu considérer que l’on avait tourné la page du néolibéralisme. C’est même un argument souvent avancé par les milieux conservateurs pour refuser le terme même de néolibéralisme, et prétendre avoir une approche « progressiste » en économie.

    En contraste, beaucoup de personnes subissent le contrecoup de la désagrégation des services publics et la violence des réformes du marché du travail imposées par l’État au cours des dix dernières années. Au point que, dans le mouvement social, une partie des militantes et des militants n’attendent plus de solutions de l’État et préfèrent se tourner vers des solutions d’auto-organisation et de solidarités. C’est la position que défend l’économiste Nicolas Da Silva dans son ouvrage La Bataille de la Sécu (La Fabrique, 2022 ; lire notre entretien avec l’auteur), où il décrit un conflit entre « l’État social » et la « Sociale », incarnée dans l’esprit des débuts de la Sécurité sociale.

    Dans ce contexte, l’ouvrage d’Anne-Laure Delatte, économiste au CNRS et à l’université Paris-Dauphine, L’État droit dans le mur : rebâtir l’action publique (Fayard), est de salut public. L’autrice part de ces deux mouvements contradictoires : le retour apparent de l’État et la méfiance d’une partie du camp militant à son égard, pour tenter de dresser les contours, la motivation et la nature de l’action de l’État.

    Écrit comme une enquête personnelle, assumant la première personne et le détail des recherches, ce livre contient des données souvent inédites, parce que absentes du débat public. Au fil de ses recherches, Anne-Laure Delatte montre de façon éclatante et avec des données précises que l’intervention de l’État durant la crise sanitaire est de même nature que celle qui s’est déployée depuis quatre décennies.

    Le néolibéralisme, rappelle-t-elle fort justement, n’est pas et n’a jamais été un radicalisme de marché, c’est une réorientation de l’action de l’État au service du marché. C’est un État « régisseur du marché » qui se dessine au fil des pages. Un État qui favorise d’abord les entreprises et les plus riches au détriment des ménages et se soucie fort peu d’inégalités sociales ou de crise écologique. Un des intérêts de l’ouvrage est aussi d’intégrer la politique monétaire dans cette logique.

    Le récit sur la dette publique prend alors une fonction disciplinaire évidente. Comme l’autrice l’avait déjà montré dans un texte publié avec le sociologue Benjamin Lemoine en 2021 (et discuté ici), ce récit conservateur sur la dette est une force de rappel permettant d’imposer, par un déni de démocratie, la poursuite de cet État néolibéral. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les discours alarmistes réguliers des politiques conservateurs et des banquiers centraux sur la dette publique.

    Anne-Laure Delatte pense que l’on peut sortir de cette logique néfaste par une politique de reconstruction d’un État au service de la société, menant une politique plus juste et plus centrée sur les services publics et la transition écologique, mais surtout plus démocratique. Le débat reste donc ouvert pour savoir si, face à l’État néolibéral, la solution est hors ou dans l’État.

    Anne-Laure Delatte, L’État droit dans le mur : rebâtir l’action publique, Fayard, 2023, 19,5 euros.

  • Non, les jeunes ne sont pas des crétins passifs face à l’information - Interview de Anne Cordier
    https://www.ladn.eu/media-mutants/non-jeunes-cretins-passifs-information

    Une interview indispensable.

    Vous pensez que les adolescents sont juste bons à regarder des influenceurs débiles sur YouTube ? Au terme de 10 ans d’enquête sur les pratiques informationnelles des jeunes, la sociologue Anne Cordier n’est pas du tout du même avis.

    Loin du cliché qui voudrait que les enfants et adolescents soient des victimes complaisantes des réseaux sociaux incapables de s’informer correctement, le livre Grandir informés de la sociologue Anne Cordier a de quoi rassurer. Depuis 2012, cette enseignante-chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lorraine, suit la vie connectée de jeunes de 6 à 20 ans afin de comprendre leur rapport au numérique et à l’information au fur et à mesure de leur parcours et de leur entrée dans le monde adulte. Il en ressort un constat qui va bien souvent à l’encontre des idées reçues. Pour beaucoup d’ados, il est important – et même plaisant – de bien s’informer même si cette action ne se fait pas sans difficulté. Forgées par le Web et un écosystème d’information décentralisé, les pratiques des jeunes sont pourtant toujours mal perçues par une majorité d’adultes. Explications.

    #Anne_Cordier #Grandir_informés

    • Quand toute l’industrie mondiale du sucre fait tout pour en mettre partout, être pédagogue ne suffit pas, expliquer que « le sucre c’est mal » n’empêche pas de vouloir en manger toujours plus : il faut être proactifs, et interdire au max le sucre transformé à la maison, et manger des brocolis à table. Et de temps en temps quand c’est la fête, anniv, noel etc, on sort un peu de bonnes confiseries et bons chocolats qu’on a choisit si possible avec soin.

      Du coup la comparaison tient plutôt bien : il faut être proactifs aussi et ne pas laisser de chamalows numériques librement à disposition en permanence. Et donc manger des brocolis informationnels en priorité = de la presse papier ou numérique choisie avec vraiment des nutriments informationnels dedans càd du vrai travail journalistique et pas du temps de cerveau pour les publicitaires = Mediapart plutôt que Brut pour schématiser mais yen a d’autres. Avoir des infos ingurgitables en 2min, 5min max, c’est la mort de l’information et de l’analyse. Ne pas laisser le portable et l’ordi dispo en continu. Faire lire des romans, des essais, de la presse totalement papier sans aucune distraction autour.

      Le goût complexe et la diététique (et il faut les deux) ça s’apprend, un enfant n’aimant pas forcément immédiatement sans apprentissage le roquefort et les champignons.

      Cela dit la pression sociale est tellement forte pour le sucre (alimentaire et informationnel) qu’il faut être super surveillant et pointilleux.

      J’ai un bon exemple d’ado à la maison, qui a totalement décliné en capacité d’expression oral/écrite depuis qu’il a le portable disponible en permanence. Et c’est marrant car la comparaison avec le sucre continue de marcher.
      – Toute son enfance ya jamais eu de bonbons et trop de trucs sucrés à la maison. Et bien il mangeait du roquefort à 1 an, et il préfère toujours un bout de comté ou du houmous de papa qu’une sucrerie.
      – Toute son enfance il avait accès à uniquement du papier, des dizaines de livres, et pas youtube bien sûr mais pas de télé non plus : les vidéos étaient uniquement des DVD choisis (et donc à demander pour y accéder). Et bien il a lu ultra tôt, avait un vocabulaire deux fois plus que le moyenne, etc. Il n’y avait pas besoin de surveillance, on pouvait le laisser seul dans sa chambre ou dans la maison, puisque ce qu’il avait accès c’était plein de trucs de qualité en papier.

      À partir de fin collège, sa mère lui a pris un mobile, et il a eu aussi ordi, youtube, tiktok, tous les « médias de flux », etc. Depuis il ne lit plus de papier par lui-même, seulement quand on le force, et il a des difficultés scolaires importantes dans les matières de socle (français, expression, argumentation, etc).

      Alors on pourrait dire « bah fallait pas juste lui donner, fallait surveiller plus ». Certes, mais déjà c’était pas mon choix, et surtout on n’a pas forcément le temps et l’énergie (charge mentale, travail, courses, manger, loyer, etc). Alors que quand il n’y avait pas le mobile du tout, cette surveillance de tous les instants pour ne pas se gaver de sucre pourri n’avait pas lieu d’être. C’est une charge mentale énorme qui s’ajoute aux parents !
      (Perso quand j’étais ado, je jouais énormément aux jeux vidéos, collège et lycée. Mais il y avait la presse papier dans le salon toujours dispo, Libé, Télérama, etc, que je lisais toujours.)

    • Figure toi que le notre, en 1ère, il ne parle plus beaucoup spontanément, et il a du mal quand il faut argumenter, aussi ; c’est aussi l’âge. Mais quand il faut qu’il raconte un film qu’il a vu, c’est affligeant la difficulté qu’il a à synthétiser les éléments importants. A l’approche du bac, on est en train de se dire que bon, mais pourquoi ils ne rédigent plus rien en français au collège et au lycée ? Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés. Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice. C’est très bien que la charge de travail à la maison soit moindre, mais... si l’exercice n’est pas réalisé non plus en cours, quand est-ce que le gamin va s’y frotter ? C’est ça la fameuse « baisse de niveau » ?

    • Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés.

      Aah mais purée ça fait 3 ans que je me demande la même chose depuis fin collège !

      Moi au collège au moins depuis la 4ème, on nous demandait de faire des « fiches de lecture » super longues, qui devaient avoir un résumé de plusieurs pages A4 + avis personnel long et argumenté (et je détestais ça). Là, même en seconde ils ont pas ça ! WTF pour faire le bac ensuite… Il a dû faire 2 pauvres commentaires en un an…

    • De notre côté, on a retiré le portable depuis plus d’un an à la grande, malgré une nouvelle tentative à Noël. Donc elle l’a au compte-goutte. Parce que c’était totalement ingérable : les gamins ont encore moins de moyens que nous de résister au fait que l’« économie de l’attention », depuis des années, c’est le principal investissement de la Silicon Valley. Les meilleurs psys, comportementalistes, ingénieurs, que sais-je, et des milliards de dollars sont consacrés à la seule et unique tâche de savoir comment capter l’attention. Notre ado est rigoureusement incapable d’y résister (même si elle a conscience du problème, comme c’est dit par Anne Cordier). Les confinements n’ont sans doute pas aidé, d’ailleurs, ce sont des périodes où les mauvaises habitudes semblent s’être lourdement installées.

      Et la différence du smartphone avec la téloche, c’est que c’est rigoureusement incontrôlable : tu te retrouves avec une gamine qui semble épuisée, tu crois qu’elle couve quelque chose et tu te rends compte seulement à la fin de la semaine que c’est parce qu’elle binge-watchait des « les Gacha commentent des animés » jusqu’à 4 heures du mat toutes les nuits sous la couette. (Je me souviens que je bouquinais en loucedé sous ma couette, avec la lampe-poche destinée à aller pisser la nuit ; mais tu peux pas bouquiner tous les soirs jusqu’à 4 heures du mat avec une lampe-poche, tu finis forcément par roupiller avec la loupiotte allumée. Par contre, le smartphone, c’est redoutable.)

      Du coup on a repris le smartphone et les petits n’en auront pas. La grande a un dumbphone pour… téléphoner (ce qu’elle ne fait quasiment jamais, téléphoner apparemment c’est beaucoup trop intrusif). Anne Cordier le dit d’ailleurs à la fin de l’article : les gamins ont bien conscience des pièges, mais n’ont aucun moyen de ne pas y céder. (On a tenté pendant trop longtemps de contrôler grâce aux contrôles parentaux, qui sont directement intégrés dans les trucs Apple, mais c’est un échec retentissant – alors même qu’on est loin d’être des parents analphabètes en matière d’interwebz…).

      La difficulté se déplace alors sur l’ordinateur, parce que là aussi dès qu’on a le dos tourné ça te me binge watch des conneries au lieu de faire les devoirs (c’est pas qu’on voudrait qu’elle ne fasse que ses devoirs avec l’ordi : c’est qu’on voudrait qu’elle ne passe pas 4 heures chaque soir à glander parce que les devoirs prennent des plombes et que tout ça est d’une inefficacité épouvantable). Et qu’on aimerait bien, aussi, qu’elle fasse autre chose dans sa vie d’ado que de rester à glander devant l’ordinateur avec les devoirs toujours à faire, et à n’avoir plus le temps pour rien (ne serait-ce que sortir avec les ami·es).

      Les petits (en sixième), pour l’instant les mauvaises habitudes ne sont pas totalement prises (vu que pas de smartphone), mais ça commence : le collège leur fournit un ipad chacun, qui est relativement bridé, mais ça n’empêche que ça commence à devenir un problème.

      Dans tous les cas, on constate en plus les comportements pénibles. C’est pas totalement surprenant que ça se développe avec l’âge, mais pour le coup, je pense que l’accès aux écrans accentuent les mensonges, les tromperies et les dissimulations. Quand la grande arrive à récupérer le smartphone (parce qu’un besoin ponctuel le justifie), derrière on peut être certains qu’on va se fader des méthodes de brigande pour planquer le truc, mentir (« nan, je sais pas où il est… »), attendre qu’on soit couchés pour binge-watcher des merdes, nous entuber pour réussir à faire sauter les limitations parentales…

      Je trouve Anne Cordier légère sur cette partie de l’entretien :

      Après, dans les faits, ils sont comme nous tous. On a conscience qu’on se fait avoir par ces applications : ça nous arrive de tomber facilement dans un tunnel de TikTok. Ils reconnaissent qu’ils sont victimes de ce genre de pratiques et ils se sentent démunis face à ça. Ils parlent de fermer le téléphone, de le mettre en silencieux, mais ils n’ont pas de solutions efficaces. Ce que je trouve difficile, c’est surtout de leur déléguer la responsabilité des pièges tendus par ces applications.

      Je comprends qu’elle ne développe pas parce que ce n’est pas le cœur du sujet, mais pour les parents, à nous lire je vois bien que c’est indissociable du sujet de l’accès à l’information. Elle dit : « ils se sentent démunis », « ils n’ont pas de solutions efficaces », et c’est « difficile de leur déléguer la responsabilité ». Certes, mais les parents n’ont pas de solution non plus, et le fait même que le smartphone soit un objet personnel et incontrôlable fait qu’il n’y a aucune autre solution que de leur « déléguer » la responsabilité de leur usage - sauf à confisquer l’objet…

      Sinon, pour revenir à la consommation d’info par les gamins, je suis assez d’accord sur le fait qu’ils peuvent utiliser les écrans de manière tout à fait constructive pour alimenter leurs centres d’intérêt. Certes on bloque les réseaux sociaux et on surveille pour limiter les comportements de binge-watching de trucs débiles, donc nos 3 gamins, dans le tram, ont l’habitude de discuter ou de dessiner plutôt que de scroller vainement de vidéos rigolotes en vidéos rigolotes sur Insta. Mais du côté de l’« information », franchement, je trouve pas les gamins d’aujourd’hui (y compris les gamins de nos amis) plus nuls que nos générations, qui ont été élevées avec la téloche.

      Après, les parents qui trouvent que leurs gamins sont incultes en matière d’information, ne s’intéressent pas aux « bons » sujets, faut peut-être un peu discuter d’autre chose avec ses gamins que du dernier épisode de Kolantha. On n’attend pas des niards qu’ils se passionnent spontanément pour l’information « noble », m’enfin si tu discutes à table de l’Ukraine, de la réforme des retraites et du SNU, les gamins ils s’intéressent, histoire de participer à la conversation. De plus, de la même façon qu’on n’attend pas qu’ils aillent au musée tous seuls où qu’ils apprennent spontanément le programme de math sans passer par l’école, l’accès à l’information c’est surtout quelque chose qui se fait en famille : outre discuter avec eux, tu peux regarder des documentaires avec eux, choisir un film sur tel sujet qui a éveillé leur intérêt, faire une recherche ensemble sur le Web…

    • Chaque enfant est unique décidément.

      Ici, il a son mobile depuis je ne sais plus quand au collège. En 4è ou 3è. Il se l’est acheté avec ses sous. Et il avait ordre de le déposer hors de sa chambre à 22h00 dernier délai. C’est plus souple désormais, au-delà de 22h je veux dire, mais il ne doit jamais le garder avec lui la nuit. Et il ne tente pas de contourner.

      En ce moment, il me demande de supprimer le contrôle parental de la Switch. Mais il n’a pas encore compris que ce n’était pas pour lui que je le conserve :-))

      On est du genre à faire confiance. Mais quand on détecte qu’il a abusé de cette confiance, on le pourrit. Et ça suffit. Jusqu’alors.

    • Dans ce que vous dites, il y a un mélange entre les ruptures de l’adolescence (qui n’ont pas besoin du smartphone pour cela), les préceptes éducatifs (qui viennent de votre haute conception du travail intellectuel) et les manipulations massives des oligopoles de l’attention.

      Ce qui fait que ce n’est pas forcément facile à suivre.

      Pour mes enfants, c’était avant le numérique, et je n’avais pas la télé... mais j’ai vécu des choses semblables à ce que vous décrivez. Et pour mes petits-enfants, j’ai vu la manière dont elles se redressent après un plongeon dans le youtubisme.

      C’est tout l’intérêt de la sociologie de s’écarter des choses que l’on peut observer autour de soi pour prendre en compte de multiples éléments.

      Et dans le cas du livre de Anne Cordier, c’est sur plus de dix ans en longitudinal... le temps de voir des choses changer.

      Enfin, quand elle dit que les enfants sont démunis, elle dit autant des parents... sa cible est plutôt les pouvoirs politiques (et éducatifs, pouvoirs, pas profs) qui restent les bras croisés devant les méga-machines.

    • Sauf que ceux qui vivent au quotidien avec ces enfants puis ados, ce sont bien les parents, puis en deuxième ligne les profs. Donc on ne peut pas toujours attendre une solution de l’État et des pouvoirs publics/politiques. Surtout à partir du moment où le médium est majoritairement un objet purement personnel comme le smartphone, comme le rappel @arno plus haut, donc bien plus difficilement surveillable/controlable (que la télé ou un ordinateur central, que ce soit à la maison ou dans l’éducation).

      On se doute bien qu’il y a des choses propres à l’adolescence… Mais il faut quand même arriver à distinguer ce qui est propre à cette époque précise avec les objets et médias précis du moment (internet, smartphone, youtube, rézosocios, etc).

      Je trouve pour l’instant toujours que son analogie finale avec le sucre et les brocolis, correspond plutôt bien à la chose, même si je ne sais pas si elle en mesure vraiment toutes les conséquences pratiques.

      Avoir un smartphone dès le collège en libre accès, avec youtube etc, c’est donc très exactement comme si nous les parents on leur laissait un ÉNORME paquet de chamallows en libre accès dans leur chambre et leur sac à dos en permanence. Un paquet virtuellement sans fond. Et on les laisse s’auto-réguler avec ça.

      Pour le sucre, il y a à la fois l’éducation personnel au goût, au fait de pas juste laisser librement l’accès et le choix entre chamallow et brocoli sur une table, donc des actes durant l’éducation des parents et de la cantine de l’école ; et des actions politiques de grande échelle, sur les restrictions au sucre dans les produits transformés, aux lois sur la publicité, à l’organisation de campagne de santé nationale et dans l’éducation nationale, etc. Mais ya bien les deux et en premier lieu les parents au quotidien dès la petite enfance.

      Et je persiste à penser que l’éducation à la lecture, à l’analyse critique et à l’argumentation, ne peut être la même entre des générations qui ont appris ça sur papier et sans distractions puis ont été ensuite sur internet et ont appliqué ce qui avait déjà été intégré dans leur tête, et des générations a qui on tente d’apprendre ça directement dans la profusion d’écrans et des internets.
      Pour filer encore, c’est comme si on avait des générations éduquées à manger pas trop mal, doucement, et sans télé à table, avec peu de sucre accessible, un peu en fin de repas ; et d’autres générations où pendant tous les repas depuis l’enfance, ya des écrans et de la publicité flashy pour des trucs sucrés en continu, et ya des bols de bonbons et de trucs à l’huile de palme tout le long sur la table. On peut pas avoir le même rapport (personnel et social) à la nourriture entre ces deux manières.

    • Un aspect assez rigolo : depuis l’année dernière pour la grande, le sujet « Les réseaux sociaux » revient souvent en classe. Soit sous forme de débat organisé en classe (notamment en anglais pour faire causer les gamin·es), soit sous forme d’épreuve écrite.

      Du coup la grande vient en discuter, et la première chose qui me vient à l’esprit, c’est : « m’enfin tu as à peine 14 ans, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans, et avec l’autorisation des parents avant 15 ans ; donc je ne comprends pas qu’on t’impose un sujet sur lequel tu n’as potentiellement rigoureusement aucune expérience… ». Bientôt un sujet « Est-ce que vous pensez que vous payez trop d’impôts ? » au Brevet ?

    • Bah ouais mais rien à voir avec l’accès facile permanent de tous en 2 clics dès google. Là aussi c’est la diff entre « moi j’ai connu ci » et la moyenne d’âge d’une génération entière (rien qu’en 2017 c’était encore 14 ans, là 10 ans maintenant… en 1985 c’était largement plus de 14 la moyenne pour ça).

    • Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice.

      @biggrizzly pour répondre à ton interrogation, il faut se rappeler que le « sujet d’invention » a été supprimé du bac il y a 4 ou 5 ans.
      L’imagination n’est plus au programme !

  • La Palestine a été détruite en douze mois – mais la Nakba se poursuit depuis 75 ans
    Ilan Pappe | Samedi 20 mai 2023 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/palestine-detruite-nakba-continue-nettoyage-ethnique-israel-sionistes

    La Nakba a dévasté la vie et les aspirations des Palestiniens. Seul un processus approfondi de justice restitutive, avec l’aide du monde entier, pourrait commencer à redresser les torts

    Au début du mois de février 1947, le cabinet britannique a décidé de mettre fin au mandat en Palestine et de quitter le pays au terme de près de 30 ans de règne.

    Au Royaume-Uni, la crise économique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale a amené au pouvoir un gouvernement travailliste désireux de réduire l’empire et de pourvoir aux besoins de la population des îles Britanniques. La Palestine s’est révélée être un fardeau et non plus un atout, dans la mesure où les Palestiniens autochtones comme les colons sionistes luttaient désormais contre le mandat britannique et réclamaient sa fin.

    Les dés ont été jetés lors d’une réunion du cabinet le 1er février 1947 et le sort de la Palestine a été confié à l’ONU, une organisation internationale inexpérimentée à l’époque, déjà affectée par le début de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS.

    Néanmoins, les deux superpuissances ont consenti, à titre exceptionnel, à ce que les autres États membres proposent une solution à ce que l’on a appelé « la question palestinienne », sans qu’elles n’interviennent.

    La discussion sur l’avenir de la Palestine a été transmise au Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP), composé d’États membres. Cette décision a suscité la colère des Palestiniens et des États membres de la Ligue arabe, qui s’attendaient à ce que la Palestine post-mandataire soit traitée de la même manière que les autres États mandataires de la région, c’est-à-dire en permettant au peuple lui-même de déterminer démocratiquement son avenir politique.

    Personne dans le monde arabe n’aurait accepté que les colons européens d’Afrique du Nord participent à la détermination de l’avenir des pays nouvellement indépendants. De la même manière, les Palestiniens ont rejeté l’idée que le mouvement sioniste – composé pour l’essentiel de colons arrivés deux ans seulement avant la création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en 1949 – ait son mot à dire sur l’avenir de leur patrie.

    Les Palestiniens ont boycotté l’UNSCOP et, comme ils le craignaient, le comité a proposé la création d’un État juif sur près de la moitié de leur patrie, dans le cadre de la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée le 29 novembre 1947.

    Les dirigeants sionistes ont accepté le partage de la Palestine, saluant le principe d’un État juif, mais n’avaient aucune intention d’y adhérer en pratique, puisque la moitié de la population serait toujours palestinienne et que l’espace accordé ne représenterait que la moitié du pays convoité par le mouvement sioniste. (...)

    #Naqba

    • EN IMAGES : Les villages palestiniens avant la Nakba
      Des centaines de villages, certains habités depuis l’Antiquité, ont été dépeuplés de leurs habitants palestiniens pour faire place à l’État d’Israël
      MEE | Vendredi 19 mai 2023
      https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/palestine-villages-avant-nakba-israel-photos

      La photo ci-dessus représente Aïn Karem en 1934, alors plus grand village du district de Jérusalem, où vivaient plus de 3 000 Palestiniens, aussi bien musulmans que chrétiens.

      Le village a une importance biblique : beaucoup croient que Jean le Baptiste, le prophète qui annonça la venue de Jésus et le baptisa sur les rives du Jourdain selon la tradition chrétienne, est né à Aïn Karem. L’église Saint-Jean-Baptiste est l’une des principales attractions du village ainsi qu’un lieu de pèlerinage. Aïn Karem avait également une mosquée nommée d’après Omar Ibn al-Khattab, le deuxième calife de l’islam, qui traversa le village et y pria lors de la conquête musulmane de Jérusalem au VIIe siècle. (Crédit photo : Bibliothèque du Congrès américain)