Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) Woke is Beautiful!

  • VTC : pour la première fois, la Cour de cassation refuse de requalifier des chauffeurs comme « salariés » d’Uber
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/18/vtc-pour-la-premiere-fois-la-cour-de-cassation-refuse-de-requalifier-des-cha

    La cour d’appel de Paris, qui a plusieurs fois jugé que les chauffeurs étaient indépendants, avant donc d’être infirmée par la Cour de cassation, a même changé d’avis dans une décision de juin, et donné raison aux chauffeurs. Désormais, c’est la Cour de cassation qui semble changer d’avis, dans l’autre sens.

    Cette nouvelle intervient alors même que la France doit transposer une directive européenne sur le statut des travailleurs indépendants de plateformes, censée créer une présomption de salariat sous certaines conditions. Une réunion de présentation de méthode et de calendrier pour lancer les concertations autour de la transposition de la directive se tiendra avant la pause estivale d’août, précise le ministère du travail.

    La loi permettra sûrement de clarifier la situation : « Il est temps que le législateur intervienne dans ce dossier, on ne juge pas un tel problème à coups de décisions de justice », attend Me Giusti.

    https://archive.ph/IGk4S

    #VTC #Uber #présomption_de_salariat #justice

  • Neil Young, refuge esthétique - AOC media
    https://aoc.media/opinion/2025/07/16/neil-young-refuge-esthetique

    Paul Valéry le théorisait : lorsque le politique, les valeurs, les institutions, tombent, il ne reste plus que l’esthétique, la contemplation, le refuge dans l’art, et les œuvres. Ce dimanche soir, c’était cela que Neil Young proposait implicitement : je suis un refuge, je joue et chante comme avant. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire ce que vous devez penser ni ce que vous devez être. Voici mes chansons, c’est tout, faites-en ce que vous voulez. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est un sentiment encore présent, un film qui remonte le temps et raconte, de « Cinnamon Girl » à « Harvest Moon », des années 1960 aux années 1990, une Amérique utopique qui n’existe plus que par la survivance d’un chanteur de 79 ans, tenant encore ses morceaux et son groupe, tout à son service, au service d’une utopie, d’une illusion aussi, sans doute. C’était d’une beauté si grande que c’était aussi d’un pessimisme infini, qui disait ceci : Neil Young, dans cette époque, n’a jamais été aussi bien défini que par ce vieux surnom un peu daté que les lecteurs de Rock & Folk lui connaissent parfaitement : le Loner. Sa solitude, c’est tout à fait la nôtre face à un monde au devenir fasciste annoncé.

    #Neil_Young #Esthétique_politique

    • Neil Young, refuge esthétique - AOC media

      Deux heures durant ce samedi à Paris, comme avant à Bruxelles ou Glastonbury, Neil Young a égrené une impressionnante setlist de morceaux savamment piochés dans l’ensemble de sa carrière, des années 1960 aux années 1990 – allant jusqu’à totalement ignorer son tout récent album. Comment le comprendre ? En y entendant la seule réponse possible à Donald Trump : l’esthétique.

      Quel sentiment s’est emparé de nous en écoutant et regardant Neil Young, dimanche 13 juillet à l’Adidas Arena de Paris ? Plutôt qu’un sentiment, il s’agissait surtout d’une illumination provoquée par le fait d’avoir été face à la dernière utopie du rock – qui disait par contraste tout ce que l’époque ne peut plus faire ni raconter, ce qu’elle ne porte plus.

      Deux heures durant, le chanteur américain, dont la carrière a démarré dans les années 1960 et qui est sans doute plus âgé désormais que la plupart de celles et ceux qui l’écoutaient ce soir-là, a proposé une séquence de morceaux passant en revue un pan de sa longue carrière, égrenant les morceaux qui se répondent fortement les uns les autres dans le sens où ils forment un tout : le portrait biographique de leur auteur, entre les années 1960 et les années 1990.

      La séquence, qui correspond à un ou deux morceaux près, à tous les concerts que Young joue depuis le début de cette tournée, était pensée pour le spectateur : elle partait d’un morceau rare, « Ambulance Blues », pris sur On The Beach, album maudit de 1974, fortement inspiré par Charles Manson, son culte et les désillusions alors croissantes dans lesquelles mouraient les idéaux hippie des années soixante. On pouvait y voir une façon de commenter le présent et dire la désillusion croissante avec le réel – ou y entendre une autre époque parler à celle-ci : Neil Young chante-t-il un passé où il était possible de protester, pour dire les impasses politiques du contemporain ? Peut-être.

      Il alternait électricité et acoustique avec « The Needle and the Damage Done » au milieu du spectacle, tenu par lui seul, et aboutissait en rappel unique à « Hey Hey My My (into the black) », comme trou noir de conclusion, emportant tout dans sa tension et ses paroles. Plus tôt dans la séquence, des morceaux légendaires comme le grandiose « Cinnamon Girl » ou l’imperturbable « Like A Hurricane » disaient déjà cela : la force d’attraction de l’électricité qui semble occuper toute la place et permettre de s’échapper du monde.

      À force de les avoir écoutés, ces morceaux sont devenus des tubes inconscients : le public les connaît par cœur, il les attend, il les espère. Et ce qui manque à l’appel fait aussi la beauté de l’ensemble : espérer « Cortez The Killer » et ne pas l’avoir fait partie du jeu. Idem pour « Journey Through the Past », « Out On The Weekend » ou pas mal d’autres. A la place, « Southern Man », « When You Dance I Can Really Love », « Cowgirl in the Sand » … et pas un seul morceau de son album sorti en juin, pourtant enregistré avec le groupe qui l’accompagne, les Chrome Hearts.

      Au fond, qu’est-ce ce que cela raconte ? Il y a bien entendu le sentiment si beau d’avoir entendu une légende être à la mesure de sa propre légende : à 79 ans, Neil Young fait du Neil Young mieux que personne. Tant mieux, pour lui, pour nous, c’était splendide, chacun aura comblé ses manques et cela répondait aussi à cet axiome désormais classique du concert : mieux vaut laisser le spectateur sur sa faim que le gaver de trop. En cela, Young est même presque muet entre les chansons, ne commentant rien, ne lâchant qu’une phrase répétée trois ou quatre fois – « How you doin back there ? Everybody ok ? ». C’est l’anti-Springsteen murmure un voisin attentif, qui hésite à le qualifier de taiseux.

      Mais que se passe-t-il en nous réellement, en 2025, qui le regardons ? Que font ces morceaux, mis à part convoquer le fan tapi en chaque spectateur venu là, espérant ses morceaux favoris ? Fallait-il s’attendre à une position politique plus explicite que celle sous-entendue dans les morceaux ? Fallait-il espérer quelque chose de plus extrême musicalement – parce qu’après tout ce qui était montré sur scène, ces façons de bouger en groupe, de mouvoir les guitares, c’était l’idiome même du rock le plus classique, non ? Fallait-il espérer que Neil Young, tel un David Lynch produisant 30 ans plus tard, une saison de Twin Peaks plus folle et plus belle que les originales, convoque quelque chose de résolument neuf tout en étant résolument puissant aussi ? Fallait-il espérer davantage de moments de feed-back, de larsens purs, d’abstraction nihiliste comme il a pu en produire dans les années Bush par exemple ?

      Que pouvait-on trouver dans ces morceaux ? Pouvait-on vraiment y lire une façon de commenter 2025 ou ne s’agissait-il que d’un tour de piste avant la fin annoncée ? Le choix parle de lui-même : sans doute, Neil Young, s’appuyant sur ses morceaux d’antan, ses classiques, dit-il la survivance en lui et en nous qui l’écoutons d’une Amérique idéale, idéalisée. Mais qui n’existe plus – ou n’a jamais plus existé depuis la mort de Kurt Cobain : ce qu’il chante, ce n’est pas l’Amérique de Trump, ce n’est même plus l’anti-Trump – ce que Neil Young chante et joue, est devenu une esthétique pure – c’est l’Amérique de Neil Young tel que Nirvana la fantasmait. Et Neil Young, debout, permet de regarder encore un peu de cette Amérique, de cette Amérique rêvée qui s’est progressivement effondrée, de la mort de Kurt à l’essor de Donald.

      Paul Valéry le théorisait : lorsque le politique, les valeurs, les institutions, tombent, il ne reste plus que l’esthétique, la contemplation, le refuge dans l’art, et les œuvres. Ce dimanche soir, c’était cela que Neil Young proposait implicitement : je suis un refuge, je joue et chante comme avant. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire ce que vous devez penser ni ce que vous devez être. Voici mes chansons, c’est tout, faites-en ce que vous voulez. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est un sentiment encore présent, un film qui remonte le temps et raconte, de « Cinnamon Girl » à « Harvest Moon », des années 1960 aux années 1990, une Amérique utopique qui n’existe plus que par la survivance d’un chanteur de 79 ans, tenant encore ses morceaux et son groupe, tout à son service, au service d’une utopie, d’une illusion aussi, sans doute. C’était d’une beauté si grande que c’était aussi d’un pessimisme infini, qui disait ceci : Neil Young, dans cette époque, n’a jamais été aussi bien défini que par ce vieux surnom un peu daté que les lecteurs de Rock & Folk lui connaissent parfaitement : le Loner. Sa solitude, c’est tout à fait la nôtre face à un monde au devenir fasciste annoncé. Et ce « Journey Through The Past », ce voyage à travers le passé, qu’il n’a pas chanté, était pourtant le leitmotiv secret, le McGuffin implicite, de ces deux heures de musiques merveilleuses mais aussi merveilleusement illusoires. Au fond, par-delà le plaisir pur de la musique, la question qui résonne après ce concert, est celle que Nan Goldin posait il y a une semaine aux Rencontres de la photographie d’Arles, évoquant Gaza et l’impuissance du monde : et maintenant, on fait quoi ?

      Saada Nehme, Critique

  • Crise dans le camp Trump : Et si le dossier Epstein faisait exploser la base MAGA ?
    https://theconversation.com/crise-dans-le-camp-trump-et-si-le-dossier-epstein-faisait-exploser-

    Le rejet brutal par Donald Trump des théories du complot autour de Jeffrey Epstein provoque une onde de choc chez ses partisans les plus fidèles, qu’il n’hésite plus à traiter de « stupides » ou de « crédules ». Un tournant risqué à quelques mois de la présidentielle.

    "Un empereur incendiaire et un bouffon sous kétamine"

    Ceci dit, même si sur le fond The Conversation a raison de souligner que le « dossier Epstein » présente des risques politiques pour Trump et pourrait redonner des ailes au principal bailleur de fonds du mouvement MAGA (ce qui n’est aucunement souhaitable), il devrait relativiser son propos en usant de quelques guillemets pour certaines expressions :

    Même si la question du sucre dans le Coca-Cola peut sembler anecdotique, soutenir une mesure qui nuit aux agriculteurs du Midwest passe mal pour les fidèles MAGA. En devant composer avec ces tensions, certains pourraient commencer à douter de la sagesse de Trump.

    Depuis la tombe, Epstein pourrait bien avoir amorcé une nouvelle ère dans la politique américaine.

    Comme l’impression d’assister à l’autodestruction des États-Unis d’Amérique. Faut-il pour autant s’en réjouir ? La répression féroce dont font l’objet certains de ses citoyens ainsi que d’autres peuples dans le monde nous indique que non.

  • voit tout le monde s’auto-congratuler à propos des cinq cent mille signatures récoltées par la pétition contre la fort judicieusement nommée « loi Duplomb ». Vous êtes zinzins, ou quoi ? Il y a maintenant Gai-Luron et Belle Lurette que l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire se fichent comme d’une guigne des scrutins électoraux ou des résultats référendaires, vous ne croyez tout de même pas qu’ils vont subitement se plier à quelque placet que la Constitution de la Cinquième a pris grand soin de prévoir non-contraignant ?

    Franchement, c’est beau, l’ingénuité.

    #MamieNicoleCommenteEncoreLActualitéAlorsQuElleAvaitPromisQuElleArrêterait.

    • Manifestants, je sais pas, mais oui, jusqu’a encore récemment, toute les abrogations, ou lois non appliquées faute de décrets, même pour des victoires à la Pyrrhus (Devaquet, CPE, etc) ont résulté d’émotions populaires suffisamment déstabilisatrices, suffisamment séditieuses, pour que s’instaure un double pouvoir où la représentation nationale et les décideurs se trouvaient assiégés, contraintes, comme ce fut le cas lors de la période de la Révolution française, avec des pétitions qui n’étaient ni de canapés, ni de simples idées, mais des expressions de l’autonomie populaires qui prétendaient imposer une loi à qui était supposé les faire (le rituel de la manif qui va vers le parlement, le ministère est une resucée de cette pratique réelle, vivante). Sans cela, la pétition n’est qu’un mot qui ne désigne plus l’enjeu qu’elle recouvre : quelles sont les forces qui précèdent (ou défont) la loi ?

      L’idée que l’on se fait désormais de la pétition est débile, et cette débilité implique presque à chaque coup une impuissance matérielle (une copine s’étonne dans un mel que la pétition puisse pas abroger). La pétition n’est pas débile en elle-même, par essence, elle dit aussi, au moins potentiellement : vous êtes (aristocratiquement) élus, mais si nous le décidons, vous nous devez à tout le moins obéissance, ou alors vous serez balayés dans la violence.

      J’ai signé, comme il se doit sans doute, ne serait-ce qu’à titre testimonial (la honte), tout en me disant : Spartacus, revient ! Nous sommes devenus mous.

      Ne nous racontons pas d’histoire, ça se fera à coups de fenwicks, de pelles, de pioches, de fusils, par tous les moyens nécessaires. Si ils ne voient pas face à eux quelque chose dont l’existence même proclame « Vos lois nous tuent, nous n’en respecterons donc aucune », ils ne céderont sur rien (il faut se rappeler l’assaut « gilets jaunes » sur les beaux arrondissements, ces moments ou malgré ses diverses polices, la bourgoisie a tremblé).

      De notre côté, tant qu’une telle forme d’existence ne se manifeste pas, nous continuerons à tant bien que mal nous terrer dans une survie, parfois assortie de pauvres consolations qui n’y pourrons rien changer.

    • De notre côté, tant qu’une telle forme d’existence ne se manifeste pas, nous continuerons à tant bien que mal nous terrer dans une survie, parfois assortie de pauvres consolations qui n’y pourrons rien changer.

      #cépafô

      D’autant plus que ce ras-le-bol général émane majoritairement de la « classe moyenne » et que ces gens-là ont plein de crédits à rembourser à la banque. D’ailleurs les Gilets Jaunes n’organisaient-ils pas leurs manifs les week-ends ? A défaut d’y perdre son salaire, on pouvait toujours y perdre un œil (une dent, une main, etc).

  • Il n’y aurait pas eu de débat médiatique, politique, sémantique, aujourd’hui si un Etat arabe tuait 50 000, 100 000, 300 000 juifs, affamait 2 millions d’êtres humains, filmant leur mise à mort, avec des soldats chantant et dansant sur leur terre. Il n’y aurait jamais de débat.

    Devant des images d’enfants palestiniens squelettiques, d’enfants décapités, de nourrissons enterrés vivants par Israël, on nous parle d’un chanteur raté qui fait l’apologie de crimes contre l’humanité. Le niveau de déshumanisation qui permet cela est vertigineux.

    Le pouvoir occidental radicalisé au racisme, en est revenu à sa forme coloniale et génocidaire. L’idée qu’elle possède les terres, ceux qui y vivent et un droit de vie et de mort sur eux, car ils seraient des êtres inférieurs par nature. On est revenu à ce moment de l’histoire.

    C’est irréel tant c’est vulgaire, brutal, inhumain. Irréel, de devoir « débattre » avec des bêtes immondes, qui effacent et légitiment la colonisation, l’occupation, la mise à mort de masse, la déportation d’un peuple, comme justifiables et justifiées.

    Le fait qu’ils défendent l’horreur et les crimes contre l’humanité avec tant de confort, réside intégralement dans la hiérarchisation raciale des vies. L’idée qu’ils détiennent les lumières et le seul droit à la vie véritable. On est revenu aux fondations du suprémacisme blanc.

    Dono sur X :
    https://x.com/Sht_dono/status/1946519709165252834

  • L’édito d’ASI sur Ardisson

    "Vedette du petit écran et roi de la provoc’" (BFMTV) ; "grand provocateur" (Le Monde) ; "le roi du samedi soir" (Paris Match) ; "irrévérencieux" (le Figaro, qui lui a consacré pas moins de 33 articles depuis lundi) ; un "homme de médias visionnaire, passionné et exigeant, dont l’influence sur la société restera majeure" (le groupe TF1 dans un communiqué)... Thierry Ardisson est mort le 14 juillet 2025, à 76 ans, d’un cancer du foie. Les médias n’ont pas de mots assez forts pour souligner l’impact que sa carrière a eue sur l’histoire de la télé française.

    Lui avait tout mis en scène, même sa mort, jusque dans les moindres détails : un livre sorti en juin, en forme de "jugement dernier sous acide, un show impossible où débarquent des personnalités et des proches" comme il le racontait alors au Point, mais aussi un documentaire, tourné par sa femme et diffusé sur TF1 ou encore un "kit" pour la presse, comme le raconte le Parisien : "En fin de semaine dernière (...), Thierry Ardisson a fait envoyer une sorte de dossier de presse. Une liste de sept personnalités agrémentées de leurs numéros de téléphone portable. Présentées comme des amis proches, à appeler « si besoin de témoignages », dès que l’AFP annoncerait son décès. (...) Dans le kit presse, des clichés validés par le défunt, qui était très tatillon sur le choix des photos, et seize minutes d’extraits de ces émissions pour les JT. Un best of clé en main. « Aucun autre extrait n’est autorisé », précise le mail." Il avait même pensé aux exclus : un photoshoot dans un cercueil pour la une de Paris Match, pour lequel il a réellement posé, en 2005. La seule chose à laquelle il n’a pas pensé (sauf grosse surprise, car on n’est jamais à l’abri) : interviewer son propre fantôme dans son émission Hôtel du temps (2022-2023), dans laquelle il "ressuscitait" des célébrités disparues en "deepfake".
    Ce que ne dit ni son "kit" de presse, ni l’immense majorité des articles qui minimisent les actions de ce "roi de la provoc’", c’est que la télé d’Ardisson, c’était une machine à broyer les femmes, les pauvres, les minorités, parfois les trois à la fois. Mais avant tout, et tout le temps, les femmes. Il n’y a guère que Libé pour rappeler que "l’homme en noir", comme il aimait qu’on le surnomme, représentait surtout "les lunettes noires du vieux monde misogyne". Libé rappelle une sélection d’"extraits non autorisés" : "Tu as toujours préféré les filles aux mères, (...) tout le monde le sait. Et tu aimes bien les fils, aussi" (à Gabriel Matzneff) ; "Tu aimes les hommes mûrs ?" (à Judith Godrèche, 20 ans) ; "Sucer c’est tromper ?" (à Michel Rocard, questionné uniquement sur le sexe) ; "Tu as déjà dragué des amis de ton père ? T’as déjà dragué ton père ?" (à Sara Forestier, 20 ans)... Mélanie Thierry se souvient de son passage chez Ardisson comme d’"un traquenard abject". On se souvient aussi d’Ardisson qui riait aux blagues sexistes et ultra-lourdes de Laurent Baffie (adressées à Ovidie, par exemple, qui expliquait sur le plateau être végétalienne) ; d’Ardisson hilare et son "J’adore !" lorsque Tristane Banon relatait, sur son plateau, la tentative de viol dont elle avait été victime par Dominique Strauss-Kahn.

    De Christine Angot, à qui il s’amusait à lire les critiques cruelles de son livre sur l’inceste, jusqu’à l’actrice Milla Jovovich, nombreuses sont les femmes qui ont préféré quitter son plateau plutôt que de continuer à y être rabaissées. "Les plateaux d’Ardisson recréaient la violence sociale vécue dehors", résume fort bien l’écrivaine Johanne Rigoulot dans le Nouvel Obs. Elle rappelle que dans les émissions d’Ardisson, on "tapait sur les pauvres et les mal fagotés", et qu’"à la manière d’une sélection de boîte de nuit, les Noirs et les Arabes rentraient s’ils étaient footballeurs ou mannequins". Toujours dans le Nouvel Obs, seul média à avoir eu la bonne idée de donner la parole aux femmes concernées, l’autrice Lolita Pille écrit plus franchement que "Ardisson était un tueur symbolique de femmes", et que sur ses plateaux, si vous étiez une femme, "on vous faisait sentir que vous n’étiez pas à votre place, on faisait en sorte que cette place vous soit rendue insoutenable. En se moquant de vous. En vous ridiculisant."

    Ardisson voulait qu’on se rappelle de lui comme "un type vraiment sympa", selon la critique de Télérama du documentaire à sa gloire, davantage que comme un (très) vulgaire pubard qui a su faire fructifier son rire gras. Il était sans nul doute le "roi" d’une certaine époque. Mais le roi est mort, et l’époque avant lui. On ne la pleurera pas.

    Pauline Bock

    https://www.arretsurimages.net/chroniques/sur-le-gril

  • Non à la Loi Duplomb — Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective. - Non à la Loi Duplomb — Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective. - Plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/3014

    Héhé 88750 signatures en 7 jours de la #pétition … pas si mal !

    Plus que quelques signatures pour les 100000, et elle pourra enfin être clôturée dans un profond mépris en 1h de décision unilatérale comme le fut celle de la BravM en 2023… https://www2.assemblee-nationale.fr/petitions/petitions

    Ça va être magistral !

  • Polanyi, un auteur pour mieux comprendre ce qui nous arrive
    https://theconversation.com/polanyi-un-auteur-pour-mieux-comprendre-ce-qui-nous-arrive-257393

    Que nous arrive-t-il ? Pour de nombreux citoyens et chercheurs en sciences sociales, le début de l’année 2025 a été le temps d’une sidération, souvent refoulée. Les premiers mois du mandat de Donald Trump nous secouent d’autant plus que, dans le même, temps, jour après jour, les informations les plus alarmantes se succèdent sur l’accélération des effets du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. L’analyse que propose Karl Polanyi peut nous aider à sortir de cette sidération, en nous donnant des clés de lecture de la situation que nous vivons et des voies permettant de sortir de l’ornière.

    #Karl_Polanyi

  • Le 11/07
    Pierre-Edouard Stérin : 160 personnalités s’opposent à l’ouverture en Sologne d’un internat catholique parrainé par le milliardaire, face au « risque d’endoctrinement »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/07/11/pierre-edouard-sterin-160-personnalites-s-opposent-a-l-ouverture-en-sologne-

    Ce premier établissement d’un réseau d’internats catholiques privés non mixtes soutenu financièrement par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin soulève les inquiétudes. Cent soixante personnalités politiques, syndicales et universitaires s’opposent ainsi à l’ouverture du collège-lycée privé baptisé « Académie Saint-Louis » en Sologne, dans une lettre ouverte adressée aux autorités, datée de mardi et consultée vendredi 11 juillet par l’Agence France-Presse (AFP).

    Le 18/07 :
    https://www.francebleu.fr/infos/education/projet-d-internat-catholique-en-sologne-les-autorites-donnent-leur-feu-ve

    L’Académie Saint-Louis, au domaine de Chalès, en Sologne, verra bien le jour. Le recteur de l’Académie d’Orléans-Tours, le préfet du Loir-et-Cher ainsi que le maire de Nouan-le-Fuzelier viennent de donner leur feu vert pour l’ouverture de cet internat catholique pour garçons.

    Remarquable efficacité chez les "autorités" ...

  • Fleur Breteau, nouveau visage du combat contre les pesticides : « J’incarne les conséquences d’un système qui part en vrille »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180725/fleur-breteau-nouveau-visage-du-combat-contre-les-pesticides-j-incarne-les

    Nous nous trouvons en réalité à un carrefour. Soit nous allons vers une transition écologique massive à plein d’endroits de la société, avec un soutien technique et financier massif pour le secteur agricole, l’arrêt de l’élevage intensif et des mégabassines qui aggravent la sécheresse. Soit nous carbonisons notre environnement et empoisonnons notre eau et notre alimentation sur le temps long. Ce choix, c’est maintenant qu’il faut le faire. Et c’est là où la société civile doit s’impliquer.

    Quel est, dans cette perspective, l’objectif de Cancer colère ?

    Pour commencer, unir les colères et les énergies. On ne peut pas être en colère tout seul dans son coin, c’est trop difficile. Plein de gens nous disent être rongés par le sentiment d’impuissance. Je dois dire d’ailleurs que cette mobilisation me fait rencontrer des tas de personnes, que c’est extrêmement puissant et thérapeutique.

    Nous voulons aussi informer. Le gouvernement, à l’heure qu’il est, ne dit rien sur les chiffres des épidémies de cancers, de maladie de Parkinson, de diabète, d’endométriose… Il ne veut pas que tout cela soit visible.

    Donc nous, on va visibiliser. Et on va dire aux gens qu’ils n’ont pas à avoir honte de leur maladie, qu’ils ont le droit d’être en colère. La honte, c’est aux politiques de la porter. Nous préparons actuellement des outils d’éducation populaire, nous irons devant des hôpitaux.

    Notre collectif reçoit en ce moment tellement de témoignages qu’il n’arrive pas à faire face : des aidantes et des aidants, des gens qui ont enchaîné trois cancers, des personnes qui habitent à côté d’agriculteurs et d’agricultrices malades… Et des collectifs sont en train de se monter localement. Il y a une telle colère…

  • Ce que le capitalisme fait à nos vies...

    Les gens sont épuisés

    Ils n’ont pas pu garder leurs petits-enfants parce qu’ils travaillaient. Pas pu voler au secours de leur belle-fille malade, parce qu’ils travaillaient. Pas pu prendre le temps nécessaire pour accompagner leur père, leur mère et tous ceux qui les quittent déjà. C’est à peine s’ils auront la force de faire ces voyages dont ils ont tant rêvé. Parfois, ils se demandent s’il est juste que le travail ait occupé une telle place dans leur vie.

    Un enfant, un jour, m’a raconté qu’il se relevait la nuit, sans faire de bruit, pour jouer dans le noir. Jouer, c’est aussi crucial que respirer.

    https://blogs.mediapart.fr/francoise-guerin-psychologue-et-autrice/blog/170725/ils-sont-epuises-mais-il-parait-quils-ne-travaillent-pas-encore-asse

    #capitalisme

  • Ils sont épuisés (mais il paraît qu’ils ne travaillent pas encore assez) | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/francoise-guerin-psychologue-et-autrice/blog/170725/ils-sont-epuises-mais-il-parait-quils-ne-travaillent-pas-encore-asse

    Comme psychologue, j’entends mes collègues parler de leur épuisement. C’est épuisant d’écouter des humains se débattre, années après années, avec leur souffrance. C’est épuisant de les accompagner dans leur travail psychique. C’est gratifiant mais c’est usant. Parce qu’on a l’impression de participer à ce système qui broie les gens. On les répare un peu. Juste assez pour qu’ils fonctionnent. Qu’ils soient bons pour le service. Pour qu’ils restent productifs. Pour qu’ils créent de la richesse dont ils ne bénéficieront pas vraiment. On répare des blessures profondes avec quelques paroles. Un peu de scotch pour que ça tienne.

  • Je parle de la sécheresse au Liban : un fléau aggravé par l’irresponsabilité de l’État par Georges Milad Al Maalouf
    https://libnanews.com/je-parle-de-la-secheresse-au-liban-un-fleau-aggrave-par-lirresponsabilite

    Je parle d’un gâchis monumental : chaque hiver, le Liban reçoit des milliards de mètres cubes de pluie et de neige qui s’écoulent vers la mer, inutilisés, alors qu’il aurait suffi d’investir dans des infrastructures durables — barrages, réservoirs, stations de traitement — pour éviter la pénurie estivale. Mais la vision à long terme a toujours été étrangère à nos dirigeants.

  • Pourquoi vous voyez de plus en plus de merde sur vos écrans, par Thierry Marot.
    https://www.facebook.com/thierryjacquesmarot/posts/pfbid02p9Azgpbp1p3G61iSyfvEJpcYV1Yhej9kCe3q94cyHUhCkWEuF6F4aTLHZpKZPc1ql?_

    J’ai fait de la modération sur Internet de 2011 à 2024, et je vais vous expliquer pourquoi vous voyez de plus en plus de merde sur vos écrans.
    Définition de la merde en question : racisme, antisémitisme, homophobie, propos poujadistes, haine du différent, mépris de la tolérance, Andrew Tate, Donald Trump, Cyril Hanouna, retraité macroniste qui crache sur les fonctionnaires. De la merde. Partout, tout le temps, omniprésente, à jet continu. Comment en est-on arrivé à ce déferlement ?
    La raison s’appelle : le coût par clic.
    Kesskecé le coût par clic ?
    Il faut d’abord savoir que Internet vit, principalement, de publicité. Les deux pipelines qui vont vivre les sites sont soit les abonnements, soit la publicité, mais la pub est loin, loin devant. Pas de publicités = pas de sites internet, c’est résumé à la hache mais pas faux pour autant.
    Et si on a le malheur de ne pas avoir d’abblock, la publicité sur internet, c’est, comment dire.
    Violent.
    Vraiment violent.
    En terme d’agression perpétuelle et permanente. Regardez Youtube sans bloqueur de pubs et c’est des putain de tunnels pour des couches et des bagnoles et des conneries, toutes les 10 minutes. L’enfer. Youtube vit de ça, donc Google vit de ça, Facebook et Instagram vivent de ça, quant à Tik Tok c’est littéralement un média de publicités déguisées. Internet vit grâce à la publicité.
    D’où : le coût par clic.
    “montant payé par un annonceur à un moteur de recherche ou un éditeur de site pour un clic amenant un visiteur depuis le lien d’une publicité (texte, image, vidéo…) vers le site de l’annonceur” (Wikipédia)
    Plus des gens cliquent sur un site, plus l’annonceur gagne de l’argent. Et le site aussi quand l’annonceur lui en redonne. Il faut donc faire revenir les gens. Le plus possible, le plus souvent possible.
    “Fidéliser”.
    Et pour fidéliser, il faut : “Créer de l’engagement”.
    Vous commencez à comprendre.
    Pas de l’engagement de raison et de réflexion, la publicité a horreur de ça. On va engager les pulsions et les affects, et jouer sur les plus primaires et primitifs possibles, et c’est pour cette raison, celle-là précisément, qu’on est inondés de merde sur Internet 247365.
    Parce que cette merde, raciste, antisémite, excluante, inégalitaire, etc. tape dans les pulsions et les affects, et donc par la grâce du coût par clic, rapporte de l’argent. Et donc, plus il y a de la merde sur Internet plus ça rapporte d’argent.
    Oui c’est aussi simple que ça.
    Alors oui, de temps en temps les annonceurs interpellés par des assos et des militants retirent leurs billes de sites qui abusent, Valeurs Actuelles, Twitter etc. Il faudra d’ailleurs un jour se pencher sur les sites réactionnaires financés à perte par des milliardaires pour propager des idées néofacistes et poujadistes (spoiler : ils sont tous déficitaires), mais en attendant, ce qui crée de l’engagement de contenu, c’est ce qui fait réagir, et ce qui fait le plus réagir ce sont les idées de merde, et les publicitaires ne font pas de politique. En en faisant de fait. Puisque c’est à cause d’eux que le modèle économique d’internet est…ce qu’il est.
    It’s not a bug.
    It’s a feature.
    Et nous allons donc voir et subit de plus en plus de merde sur Internet dans les années à venir, parce que les idées d’extrême-droite rapportent beaucoup d’argent, et les notres…pas.
    Capitalism, baby.

  • Un bébé meurt après avoir été manipulé par un enfant de 6 ans dans un hôpital pédiatrique lillois
    https://www.ouest-france.fr/hauts-de-france/lille-59000/un-bebe-meurt-apres-avoir-ete-manipule-par-un-enfant-de-6-ans-dans-un-h

    Vendredi 11 juillet, un nourrisson est décédé après avoir été manipulé par un enfant de six ans, à la maternité Jeanne de Flandre, au CHU de Lille (Nord). Une enquête a été ouverte, a confirmé ce mercredi le parquet.

    Est-ce que tu te souviens, il y a quelques années, quand on te disait que la fermeture des petites maternités, c’était pour améliorer le service rendu, parce que tu comprends, les petites maternités, elles favorisent la mortalité infantile, alors qu’en concentrant les moyens sur de plus grosses maternités, ça permet de rendre un meilleur service - c’est pour ton bien.

    10 ans après, y-a plus personne pour surveiller les bébés, dans les grosses maternités, et en fait, ce fait divers malheureux et représentatif de rien de particulier, ne fait que te rappeler que les derniers articles sur la natalité en France te démontrent que oui, c’était indispensable de fermer les maternités, parce que désormais, les jeunes adultes, ils ne veulent plus faire de gamins, et qu’il fallait bien concentrer les moyens, parce que la mortalité infantile ne cesse d’augmenter et qu’il y avait donc bien un besoin d’anticipation.

    Oui, j’inverse les causalités. Enfin peut-être. Ou pas. Tout le monde s’en contrefout. Parce qu’on parle déjà de l’autre film d’horreur, diffusé en mondovision sur tiktok ou TF1 : le gamin exécuté par le gang mexicain de Saint Denis ou des quartiers nord de Marseille. Puis le burkini du tribunal administratif de Nice. Puis « et si on supprimait une semaine de congé contre espèce sonnante et trébuchante, tu pourrais gagner 25% de plus le mois de ton sacrifice tu te rends compte, oui, ce serait bien pour l’économie, oui, faut travailler plus pour gagner plus, mais bon, peut-être que quand même faudrait pouvoir s’occuper de ses enfants, et bon la santé mentale » ; la télé patronale est en forme, elle a oublié de parler de l’histoire des congés payés.

    • Ça n’a sûrement rien à voir avec ce que tu viens de dire parce que, ici, chez les « gauchisses », on glose sur tout et sur rien mais je le poste quand même : c’est extrait d’un récent article de Télérama signé Olivier Pascal Mousellard et ça a pour thème : Mais qu’est donc le ouèbe devenu ?

      Depuis le typographe, toutes les améliorations dans la communication à distance des êtres humains par la technologie se sont faites pour le meilleur et pour le pire, montrait, il y a quarante ans, Neil Postman, dans Se distraire à en mourir, soulignant que, quoi qu’on fasse, « la forme sous laquelle les idées sont exprimées affecte la nature de ces idées ». Et parfois, elle les dégrade. Postman pensait à la télé, mais le Web n’échappe pas à la règle. Quand on fait défiler les souvenirs, la magie des premiers temps, le tournant Google (1998), l’explosion de la bulle Internet (2000), le tsunami Facebook (2004), la révolution Twitter (2006), l’invasion TikTok (2016) ou la déferlante IA avec ChatGPT (2022), quelques rides se creusent sur le front soucieux des « Pères fondateurs » du Web. Bien sûr, ce dernier offre des outils extraordinaires, comme l’encyclopédie participative Wikipédia (2001), et rendu notre quotidien tellement plus facile. N’empêche : ces pionniers se demandent si, en offrant aussi rapidement leur invention au monde, ils n’ont pas ouvert la boîte de Pandore. « On peut gloser à l’infini sur ses avantages et ses inconvénients pour l’humanité, note Cailliau. J’ai au moins acquis une certitude en trente et un an : les lois et les normes du monde numérique ne peuvent pas être transférées telles quelles dans le monde réel. Il faut des garde-fous pour les empêcher de nuire, de provoquer trop de dégâts dans la société. Ça s’appelle la régulation. »

      .../...

      Le virage fatal s’est sans doute produit en 2006 et 2007, avec l’invention du smartphone, l’apparition des réseaux sociaux et la montée en puissance du modèle publicitaire fondé sur l’extraction des données personnelles. Objectif des plateformes : nous attirer dans la boucle, nous rendre addicts et ne plus nous lâcher avant d’avoir pompé un maximum d’infos monnayables. Les choses auraient-elles pu se passer autrement ? demande-t-on à Ben Segal en passant devant une relique : l’ordinateur NeXT, construit par un certain Steve Jobs, fraîchement viré d’Apple, que Tim a convaincu le Cern d’acheter pour y installer le premier serveur Web au monde. « Nous étions tellement innocents, soupire Segal. Techniquement, on était au top. C’est dans la protection des valeurs du Web que nous avons péché, en oubliant, par exemple, de mettre au point un système de cryptage à la source des données des utilisateurs, qui aurait peut-être empêché les gouvernements d’espionner leurs citoyens — confer Snowden — et les Gafam, de piller nos informations. »
      Les « Pères fondateurs » auraient tort de se flageller : ils ont pensé comme des chercheurs, pas comme des rapaces — qui pourrait leur en vouloir ? « Au début des années 1990, l’Internet était encore uniquement réservé à l’utilisation dans le monde académique, où il n’y avait pas d’abus de sécurité et de confidentialité, rappelle Cailliau. Notre but était que n’importe quel chercheur puisse consulter les pages d’un collègue à distance, à 2 heures du matin, sans le déranger : le vol des données personnelles n’était pas vraiment un souci dans ce milieu fermé. » On ne changera pas la préhistoire. Mais avec l’IA, un nouveau virage vient de surgir sous nos yeux, encore plus difficile, peut-être, à négocier. Et beaucoup envisagent déjà la sortie de route si rien n’est fait pour tempérer l’appétit des « prédateurs » — si bien raconté par Guliano da Empoli 4 —, tous ces jeunes patrons de la tech qui promettaient paix, amour et subversion, et qui rejoignent l’un après l’autre Trump, le camp de la haine et de la réaction.

      https://archive.ph/OEIBH#selection-1211.217-1273.164

      Un beau cas d’école à propos de la #merdification des choses

      Et je me souviens bien de cette « pédagogie gouvernementale » à propos des petites maternités et autres services de soins hospitaliers juste après le Covid, comme si les soignant·es n’avaient pas pris assez cher ...

  • Francesca Albanese, répond aux sanctions américaines, prises contre elle
    https://bellaciao.org/Francesca-Albanese-repond-aux-sanctions-americaines-prises-contre-elle

    « Ce n’est pas un signe de puissance. C’est un signe de culpabilité. Cela montre à quel point l’empire est faible et en déclin. » « Et je me lèverai, avec les millions de personnes qui se lèvent aujourd’hui, pour voir le génocide de Gaza prendre fin. » ’’Mes détracteurs n’en reviennent pas : je ne suis payée par personne pour mon travail sur la Palestine, même pas par les Nations-Unies. Et je prends beaucoup de plaisir à faire ce que je fais, vous savez pourquoi ? Parce que je méprise (…) #Contributions

  • Bas-Rhin : Force Ouvrière invite le RN, la CGT s’y oppose et se fait virer
    https://www.blast-info.fr/articles/2025/bas-rhin-force-ouvriere-invite-le-rn-la-cgt-sy-oppose-et-se-fait-virer-2B

    Comment un député du parti d’extrême droite a-t-il pu se retrouver au milieu d’une tribune syndicale, aux côtés du numéro un du troisième syndicat français, FO ? A en croire Théo Bernhardt, sa présence n’a jamais posé problème aux syndicalistes de BDR Thermea [usine de pompes à chaleur dont la direction a annoncé 320 suppressions de postes le 21 mai]. « Quand j’ai appris le plan de licenciement, explique-t-il à Blast, via des contacts au sein de l’entreprise, j’ai joint l’intersyndicale, composée de FO, la CGC et la CGT et je les ai rencontrés quelques jours plus tard. Ils ont chaleureusement accueilli mon soutien. Lorsqu’ils ont annoncé une manifestation pour le 5 juillet, j’ai publiquement fait savoir que je m’y rendrais. » De nombreux élus locaux font de même, et l’intersyndicale prévoit, en fin de manifestation, des prises de parole des différents soutiens. Dont Théo Bernhardt.

    L’information remonte jusqu’aux sièges parisiens des confédérations. « Il n’y a qu’à la CGT que cela a posé problème », affirme le député. Lazarus et Kern, les délégués de FO et de la CGC, confirment n’avoir eu aucune remarque de leurs confédérations. Mais à la CGT, ça coince. « Nous sommes absolument intransigeants avec l’extrême droite, et il n’est pas question pour nous de partager une tribune avec un député RN », martèle Laurent Feisthauer [secrétaire de l’union départementale CGT du Bas-Rhin]. « Notre direction a fait connaître son opposition catégorique à notre délégué dans l’entreprise, Olivier Weiss. Ce dernier appelle alors Théo Bernhardt pour lui dire qu’il n’y aura aucune prise de parole politique, et qu’il ne s’exprimerait donc pas à a tribune. »

    [...] Mais le reste de l’intersyndicale n’est pas d’accord : « Weiss lui-même n’était pas opposé à la présence de Bernhardt, mais nous a dit que c’était délicat vis-à-vis de sa confédération. Mais dans l’usine, les salariés gueulaient et ne comprenaient pas que l’on ne donne pas la parole au RN, alors que ce député nous soutenait. Nous l’avons alors convaincu de désobéir à sa direction ». Le 2 juillet, Théo Bernhardt s’en félicite : « Je serai bien présent parmi vous le samedi 5 juillet. »

    [...] Quoi qu’il en soit, l’affaire, sans précédent, illustre le fossé qui sépare les positions de principe très hostiles à l’extrême droite des directions des centrale syndicales et la réalité du terrain. [Feisthauer, CGT :] « Notre ligne intransigeante, c’est vrai, est parfois difficile à faire respecter localement. Certains délégués savent que dans leur entreprise cette ligne est impopulaire. Et il peut y avoir çà et là, y compris chez nous, des délégués qui ont des sympathies pour le RN. Quand cela apparaît publiquement, nous les excluons. »

    Il y a quelques précédents connus, comme Fabien Engelman, maire RN d’Hayange depuis 2014. En octobre 2010, il est secrétaire de la section CGT des fonctionnaires territoriaux de la commune de Nilvange (Moselle) lorsqu’il rejoint le Front national (futur RN). En mars 2011, il est exclu de la CGT, ainsi que les 26 membres de sa section de Nilvange, qui avaient refusé de le désavouer. « La CGT, comme Solidaires, la FSU, la CFDT et, de plus en plus l’UNSA, ont une ligne extrêmement claire vis à vis de l’extrême droite », explique Arnaud Benoist, syndicaliste à Solidaires et adhérent de VISA (Vigilance syndicale antifasciste, créée en 1996, qui compte plus de 300 adhérents). « Les autres syndicats ont une ligne plus fluctuante, arguant du caractère apolitique de leur organisation. C’est le cas de FO, ce qui n’empêche pas que nous avons néanmoins des adhérents à FO. »

    #syndicats #partis #FO #CGT #CGC #RN

    • Quels effets de l’adhésion syndicale sur le vote ? - Focus sur les élections législatives de 2024
      https://silogora.org/quels-effets-de-ladhesion-syndicale-sur-le-vote

      Ainsi, et contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays européens, la relation entre adhésion syndicale et comportement électoral n’est pas plus faible parmi les travailleurs et travailleuses des classes populaires. Elle est même plus importante en ce qui concerne le vote RN : au sein des classes populaires, l’adhésion syndicale fonctionne donc encore souvent un rempart face au vote RN, même si ces données électorales attestent aussi d’une pénétration incontestable de ce vote dans leurs rangs militants.

  • La Terre retient bien plus de chaleur que ne le prévoient les modèles climatiques, et ce n’est pas une bonne nouvelle
    https://theconversation.com/la-terre-retient-bien-plus-de-chaleur-que-ne-le-prevoient-les-model

    L’énergie du rayonnement solaire qui arrive sur Terre est en partie absorbée par son atmosphère, où elle est piégée sous forme de chaleur : c’est l’effet de serre. Mais les modèles climatiques semblent s’être trompés. La chaleur s’accumule désormais deux fois plus vite qu’il y a vingt ans, le double de ce que la théorie prévoyait.

  • Comment la doctrine militaire de l’OTAN a fait échouer l’Ukraine sur le champ de bataille
    https://www.les-crises.fr/comment-la-doctrine-militaire-de-l-otan-a-fait-echouer-l-ukraine-sur-le-c

    C’est aussi ce qui condamnera la « coalition des volontaires », en partie parce que ces forces ont été préparée à la Guerre froide et que la Russie a évolué. Source : Responsible Statecraft, Alex VershininTraduit par les lecteurs du site Les-Crises La guerre en Ukraine fait rage depuis plus de trois ans. Alors que […]

  • Automobile : l’hydrogène vacille avec le retrait de Stellantis
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/hydrogene-la-filiere-vacille-avec-le-retrait-de-stellantis-

    Connaissance des Énergies avec AFP parue le 16 juillet 2025

    L’#hydrogène est-il une #énergie d’avenir pour l’#automobile ? #Stellantis vient de répondre par la négative en sabrant son programme d’utilitaires, tandis que certains constructeurs comme #Toyota y croient encore.

    La nouvelle direction de Stellantis (marques #Fiat, #Peugeot) a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l’hydrogène, une nouvelle qui a résonné comme un coup de tonnerre mercredi matin dans l’usine de sa coentreprise #Symbio, qui joue son avenir.

    Flambant neuve, l’usine de la banlieue lyonnaise prévoyait de produire 50.000 systèmes à hydrogène par an d’ici 2026, dont une grande partie pour Stellantis, pour accompagner la montée en puissance de son offre d’utilitaires.

  • Princertitude / X : Réindustrialisation
    https://x.com/princertitude/status/1945740816644800838

    En image

    Je pars en vacances demain, je vais lâcher un peu X, fallait bien lâcher un Scud avant. Enfin un gros, une Saturn V.
    Ah on me glisse qu’elle tourne à l’H2.
    Ah on me glisse que la tour de sauvetage se barre avant la mise sur orbite.
    Bien pensée cette image. 😉

    • Et l’hydrogène n’est pas la seule filière concernée par mon propos. Batteries, SMR... Y’en a plein d’autres. Toutes celles mises en avant par le politique en fait.

      Ce n’est pas parce que les discours se teintent d’urgence, qu’il faille être moins exigeant sur le réalisme des projets industriels bordel ! Ras le bol de voir brandir des « Réindustrialisation ! » sans analyse éco&tech sérieuse dans leur conception et leur mise en oeuvre.

    • ça continue…

      Les projets industriels à la con, au début on en rigole, c’est facile de briller sur X avec mais franchement, à l’heure où l’on demande à (presque) tout le monde de faire des efforts ça me gonfle sérieusement ces engouements hypocrites simulés par tous, politiques et industriels.

      « Tout a été calibré pour eux » : Symbio survivra-t-il à l’abandon de Stellantis ?
      https://www.usinenouvelle.com/article/tout-a-ete-calibre-pour-eux-symbio-survivra-t-il-a-l-abandon-de-stell

      La décision soudaine de Stellantis de mettre un terme à ses investissements dans la technologie hydrogène se répercute directement sur l’activité du fabricant français de systèmes de pile à combustible Symbio, très dépendant des commandes du constructeur automobile.

      https://x.com/princertitude/status/1945735321112494166

      Comment a-t-on pu en arriver là si ce n’est par le biais d’un forçage politique via le financier ? Quelque soit le véhicule, il doit être alimenté par un vecteur énergétique à produire, transporter et stocker. En la matière l’H2 est parmi les pires.

      Ici on voit que tous les fondamentaux de la création d’une filière industrielle ont été « oubliées ». On monte des usines quasi mono client sans garantie de marché. On voit aussi que l’on ne parle pas de jeunes perdreaux : Stellantis, Forvia et Michelin.

      Le forçage politique, à renfort de subventions d’argent publique biaise tout. Et les industriels ne devront pas venir chouiner avec leurs actifs échoués car ils ont participé à ce cercle vicieux en toute connaissance de cause. Leurs discours en OFF sont toujours intéressants.

    • Je partageais l’info #Symbio hier :
      https://seenthis.net/messages/1126240

      Le bidule drôle, c’est aussi le forçage réglementaire que ces projets super-pressés, super-stratégiques, suppose. Les dossiers à produire demandent du temps, de la ressource, et à chaque fois, ça te met une pression d’enfer pour que le réglementaire ne bloque pas l’avancée. Mais le réglementaire, ce n’est très souvent que la nécessité de prouver qu’on s’est posé quelques questions importantes relativement à la réalité. Et répondre à ces questions impose aux équipes industrielles d’y réfléchir, plus que les 10 minutes de la visite du Présipotent pour poser la première pierre.

      Et donc, quelques mois-années après, badaboum, ça n’ira pas plus loin. Zut alors. Les cassandre qui te me l’annonçaient méritent une fois de plus d’être traitées au flashball, ça leur apprendra.

      Le second bidule drôle, c’est qu’en fait, par absence de réflexion (bis), on va te lâcher des vrais investissements en rase campagne, sans ne rien en faire, et dans 3 ou 4 ans, on va découvrir que d’autres, ailleurs (en Chine ou aux US), ont décidé de prendre le problème légèrement différemment, ont décidé qu’il ne fallait pas tout mettre à la poubelle, et finalement, sortent une solution industrielle viable.

  • Contribution des entreprises, ouverture des écoles, tourisme... Quelles seraient les conséquences de la suppression de deux jours fériés, comme le propose François Bayrou ?

    1 Quelle différence avec la journée de solidarité ?
    En 2004 déjà, le gouvernement avait décidé de la suppression d’un jour férié pour les salariés, pour le trans- former en journée de solidarité avec les aînés. Le lundi de Pentecôte était d’abord visé mais, dans les faits, vingt ans plus tard, les modalités varient fortement d’une entreprise à l’autre. Ne reste qu’une obligation : les salariés travaillent sept heures dans l’année sans être payés et l’employeur reverse à l’État l’équivalent de 0,3 % de sa masse salariale. Cette fois-ci, pas question, selon le gouvernement, de proposer un dis- positif à la carte : les deux journées - le Premier ministre a proposé de supprimer le lundi de Pâques et le 8-Mai - seront les mêmes pour « tous les Français », salariés du privé, comme fonctionnaires.

    Pour les salariés, ces deux jours actuellement fériés - c’est-à-dire chômés et payés - deviendraient travaillés et payés. Pour les entreprises, elles seront mises à contribution. En contrepartie « de la production créée par cette journée de travail, les entreprises devront s’acquitter d’une contribution », a expliqué, mercredi, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur TF1. Son entourage a ensuite indiqué que les « modalités sont à définir » et qu’il ne s’agira pas nécessaire- ment d’une contribution à hauteur de 0,3 %, comme pour la journée de solidarité.

    2 Votre salaire sera-t-il augmenté ?
    En principe, non. En effet, sauf exceptions (salarié intermittent, temporaire, etc.), le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salariés du secteur privé cumulant au moins trois mois d’ancienneté dans leur entreprise. Symétriquement, travailler un jour précédemment férié n’entraînerait donc aucun gain de salaire. Si deux jours fériés sont supprimés, vous travaillerez simplement deux jours de plus pour la même rémunération. Ce qui équivaut, d’un certain point de vue, à un salaire moindre si l’on rapporte ce dernier aux heures travaillées.
    Hormis le 1er mai, en principe obligatoirement chômé, un jour férié peut être travaillé. Dans ce cas, il n’y a pas de majoration de salaire prévue par la loi. Mais un accord d’entreprise ou une convention collective peut le prévoir. Si le 8-Mai et le lundi de Pâques devenaient des jours « normaux », certains salariés perdraient donc le surplus de salaire qui leur était précédemment accordé. Ce qui revient, somme toute, à une baisse de leur rémunération.

    3 Les établissements scolaires seront-ils ouverts ?
    Alors que le lundi de Pentecôte, les écoles sont fermées, la situation sera-t-elle différente si le lundi de Pâques et le 8-Mai ne sont plus fériés en 2026 ? Lors de sa prise de parole, mardi, le Premier ministre François Bayrou n’a pas laissé beaucoup de place au doute en propo- sant « que deux jours fériés soient supprimés pour tout le pays » fonctionnaires compris, et donc les enseignants. Au lancement de la journée de solidarité, la volonté du gouvernement était aussi de faire du lundi de Pentecôte une journée d’activité pour tous. « Le lundi de Pentecôte sera un jour travaillé » dès l’année prochaine, affirmait Jean-Pierre Raffarin, à l’automne 2004. Le gouvernement avait finalement opté pour le « libre choix » après des manifestations d’hostilité de la part des syndicats enseignants et des professionnels du tourisme.

    4 Quels gains en espère le gouvernement ?
    L’objectif est d’augmenter la production, la croissance française et, par conséquent, les recettes fiscales. Matignon estime que cette mesure rapportera 4,2 milliards d’euros. À titre de comparaison, cette année, la journée de solidarité rapporte 3,5 milliards d’euros aux caisses de l’État. Outre la contribution des entreprises, qui représente 2,4 milliards d’euros, s’y ajoutent, depuis 2013, une contribution des retraités, un prélèvement sur les allocations de préretraite et des pensions d’invalidité, qui représentent un peu plus d’un milliard d’euros.

    Si chaque Français travaille 14 heures - ou deux jours - de plus par an, cela contribuera à dynamiser l’économie. La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres que « deux jours sur 365, ça revient à peu près à 0,5 % d’activité en plus ».

    5 Le tourisme risque-t-il d’en souffrir ?
    La possible suppression de deux jours fériés passe mal auprès des professionnels de l’hôtellerie-restauration. Cela « va, d’évidence, éliminer quelques ponts ou longs week-ends. Cela va réduire le déplacement des gens, et donc la fréquentation dans les restaurants, bars et hôtels », analyse Dominique Spenlehauer, président de l’Union des métiers et des industries de l‘hôtellerie (Umih) des Côtes-d’Armor L’ancien restaurateur évalue, en effet, la fréquentation des infrastructures touristiques à + 25 % sur un jour férié par rapport à un jour « normal ».

    « Le lundi de Pâques est un rendez-vous pour les familles », met en garde, pour sa part, Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air et propriétaire de campings en Bretagne. « Il lance la saison des vacances. Et, comme c’est un jour fixe, il est souvent programmé longtemps à l’avance. Le supprimer serait perdre un gros avantage. » Le gérant de campings serait « plus preneur » d’une suppression du férié du 11 novembre, qui aurait, selon lui, de moindres répercussions sur l’activité de l’hôtellerie de plein air. Pour Dominique Spenlehauer, le 15 août ferait tout autant l’affaire : « C’est la haute saison, la moitié de la France est en vacan- ces... On subirait moins les conséquences ».

  • Pourquoi les protestants évangéliques détestent-ils les Palestiniens ?
    Joseph Massad, 15 juillet 2025. – Middle East Eye / Traduction MR - - International Solidarity Movement-France
    https://ismfrance.org/index.php/2025/07/16/pourquoi-les-protestants-evangeliques-detestent-ils-les-palestiniens

    Une banderole représentant le président américain Donald Trump et l’ambassadeur américain en Israël Mike Huckabee est déployée dans le centre de Jérusalem, le 7 mai 2025 (Ahmad Gharabli/AFP).

    Fanatique religieux d’extrême-droite et ancien candidat républicain à la présidence, Huckabee a été gouverneur de l’Arkansas.

    Il croit, dans le cadre de son zèle protestant, qu’« il n’existe pas de Palestinien » et que l’identité palestinienne n’est qu’« un outil politique pour tenter d’arracher des terres à Israël ».

    Plus récemment, l’ambassadeur a décrit les Palestiniens de Gaza comme des « sauvages méchants et incivilisés », conformément à la tradition des missionnaires, des colons et autres forces « civilisatrices ». Huckabee s’oppose à la création d’un État palestinien et réfute la notion de colonialisme israélien sur les terres palestiniennes, le qualifiant de simple développement urbain.

    S’opposant même aux affirmations israéliennes selon lesquelles ce que les colons juifs construisent sur des terres volées sont des « colonies », Huckabee insiste sur le fait qu’il s’agit simplement de « communautés », de « quartiers » et de « villes ».

    Huckabee est obsédé par Israël et les juifs depuis sa jeunesse et a visité le pays plus de 100 fois depuis 1973.

    Il n’est pas le seul. Plus tôt ce mois-ci, les Chrétiens unis pour Israël (CUFI), qui revendiquent plus de 10 millions de membres et constituent le plus grand groupe pro-israélien aux États-Unis, ont tenu leur sommet annuel près de Washington.

    La conférence, qui attire chaque année de hauts fonctionnaires et des législateurs, a été décrite comme une « fête de l’amour » de trois jours pour Israël, culminant par une campagne de lobbying au Capitole.

    Le CUFI a salué la confirmation de Huckabee et a félicité le secrétaire d’État Marco Rubio, qui a promis que ce serait « peut-être l’administration la plus pro-israélienne de l’histoire américaine ».

    Loin d’être marginal, il s’agit du courant religieux dominant qui façonne la politique américaine à l’égard d’Israël ; un courant dont les racines théologiques et impériales sont bien antérieures à l’État lui-même.

    Ses défenseurs modernes, comme Huckabee, s’inscrivent dans une longue lignée de chrétiens évangéliques dont la lignée remonte à la Réforme protestante et au mouvement millénariste qu’elle a engendré au XVIe siècle.

    Ce mouvement a soutenu la « restauration » des juifs européens en Palestine et leur conversion au protestantisme, dans l’espoir d’accélérer la prétendue seconde venue de Jésus-Christ. (...)