Sombre

“When all are guilty, no one is; confessions of collective guilt are the best possible safeguard against the discovery of culprits, and the very magnitude of the crime the best excuse for doing nothing.” (Hannah Arendt) Laŭ la krio de la koko tuj spirito ĉiu, kie ajn li vagas, rapidas hejmen (L.L. Zamenhof)

  • Yaïr Golan, le héros du 7 octobre qui défie Benyamin Nétanyahou
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/01/28/yair-golan-le-heros-du-7-octobre-qui-defie-benyamin-netanyahou_6213491_45000


    « Nous n’allons pas détruire le Hamas, c’est impossible »

    Longtemps qualifié de traître par la droite israélienne pour avoir critiqué la politique du gouvernement, l’ex-numéro deux de Tsahal est aujourd’hui célébré à travers le pays pour sa bravoure lors de l’attaque du Hamas. Ce sioniste de gauche entend transformer sa nouvelle popularité en intention de vote, avec le lancement du mouvement Hitorerut.
    [...]
    Dès les premières alertes à la roquette, tôt, ce matin du 7 octobre, le général de l’armée israélienne à la retraite, ­toujours réserviste, enfile un vieil uniforme avant de récupérer un fusil dans son ancienne caserne de Ramla, au sud-est de Tel-Aviv. Au volant de sa Toyota Yaris, ce père de cinq enfants prend seul la route en direction de la bande de Gaza pour se rapprocher de la zone où le festival Tribe of Nova a été attaqué.

    Par téléphone, sa sœur, qui a des amis sur place, l’informe qu’un groupe de jeunes se trouve au milieu des champs, vaguement cachés par quelques buissons. Le militaire parvient à les retrouver avant de les emmener en lieu sûr, loin des ­combats, quand il est contacté par un journaliste du quotidien de gauche Haaretz dont le fils est au festival. Yaïr Golan reprend alors la route. En tout, il effectue trois allers-retours, à chaque fois de plus en plus proche des combats.

    Prises de position contre la #colonisation

    Dans le récit de ces heures tragiques, qu’il partagera en détail avec les médias israéliens les jours suivants, un détail le hante : « J’étais obligé de conduire lentement, car des dizaines de corps étaient étendus sur la chaussée et dans les champs. » A la suite de cette opération de sauvetage, le courage de Yaïr Golan est célébré à travers le pays. Dans ce qu’il considère comme un « juste retour à la normale », tous les partis politiques lui rendent hommage : « Ça faisait longtemps que je n’avais pas été soutenu et félicité comme ça », sourit légèrement l’homme politique.

    Durant sa longue carrière militaire et politique, Yaïr Golan n’a pas toujours fait l’unanimité. Entré dans l’armée israélienne en 1980, deux ans avant l’intervention de l’Etat hébreu au Liban, le jeune parachutiste grimpe les échelons. Devenu un commandant respecté, il se taille une réputation d’indépendance avec des prises de position qui lui valent des réprimandes régulières de sa hiérarchie.

    En 2006, le général, qui dirige alors les forces armées israéliennes en Cisjordanie, conclut, sans en informer ses chefs, des accords avec des colons juifs à Hébron pour qu’ils évacuent certaines zones de la ville. Au début des années 2010, au moment où Bachar Al-Assad bombarde sa propre population, Yaïr Golan ordonne d’accueillir des blessés dans un hôpital israélien installé à la frontière syrienne, sans se préoccuper des débats politiques en cours.

    A l’époque, selon Haaretz, Benyamin Nétanyahou aurait été impressionné par l’attitude et les compétences du militaire, au point d’envisager sa nomination au poste de chef d’état-major. Mais, devenu numéro deux de Tsahal, ses chances de promotion disparaissent en 2016, quand il critique le « manque de tolérance » dans le pays et compare l’Etat hébreu à « l’Allemagne des années 1930 » dans un discours donné à ­l’occasion de la journée dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. En retour, il est considéré comme un « traître » par une partie de la classe politique. Il soupire : « Trente-huit ans passés dans l’armée et je serais un traître ? Je me suis battu pour ces gens qui me critiquent constamment. »
    [...]
    Comme dans l’armée, l’ancien militaire revendique sa liberté de ton et se fâche avec une bonne partie de la classe politique israélienne. Début 2022, il qualifie les habitants de Homesh – une colonie illégale du nord de la Cisjordanie, évacuée en 2005 sur ordre du premier ministre, Ariel Sharon, de nouveau occupée ces dernières années – de « sous-hommes méprisables ». Il insiste, en les accusant de commettre un « #pogrom » contre Burqa, le village palestinien voisin, où les #colons ont agressé des ­habitants et détruit des pierres tombales.

    Dans les manifestations contre la réforme de la justice

    Après les élections législatives de novembre 2022, où Meretz remporte trop peu de voix pour avoir le moindre élu à la Knesset, l’homme politique sans mandat ne quitte pas le devant de la scène : début 2023, pendant les manifestations massives contre la réforme de la justice voulue par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’ancien général se fait remarquer en proposant de « paralyser l’économie » avec des grèves dans tous les secteurs d’activité et dénonce le « gang destructeur » du premier ministre.

    Depuis le début du conflit contre le Hamas, Yaïr Golan continue de prendre régulièrement la parole contre Benyamin Nétanyahou : le 23 décembre, à Tel-Aviv, lors d’une manifestation organisée par les familles d’otages, il affirme que le chef du gouvernement souhaite une « guerre sans fin ». Avant d’appeler à de nouvelles élections immédiates, sous les applaudissements de la foule.

    https://justpaste.it/fx026

    #israël

  • Enrayer la mécanique populiste qui s’est emparée de l’éducation
    https://www.cafepedagogique.net/2024/01/26/259236

    Stéphane Germain, principal de collège et auteur en éducation, revient sur les groupes de niveaux annoncés par voie de presse mais dont les textes d’application tardent à être publiés. « La communication médiatique n’est que de la communication médiatique, qui n’a aucune valeur, tant qu’elle ne se matérialise pas dans la Loi » rappelle-t-il. « Aussi, un fonctionnaire doit naturellement s’interroger sur la normalité de ses actes, lorsqu’on lui demande de faire appliquer des éléments de communication qui n’ont aucune valeur légale. La loi par anticipation, cela n’existe pas. Certains semblent avoir oublié ce principe ». Selon lui, cet exemple est assez significatif du mode de gouvernance actuel. « En matière d’éducation, le gouvernement a délibérément fait le choix de basculer dans le registre populiste et de s’affranchir des procédés républicains de la décision publique. En revendiquant des postures qui vont à l’encontre des valeurs et des principes du service public, les décideurs actuels affichent clairement leur intention de sortir de la logique républicaine. La question qui se pose est de savoir si les acteurs de l’éducation vont les suivre ? »

    #Éducation_Nationale #fonctionnaires

  • Reçu ce matin un mail de la part de Wikimedia en tant que contributeur pour une photo de la tombe de Jim Morrison (faite dans les années 80) qui propose de supprimer ce fichier sous prétexte qu’il n’y a pas de liberté de panorama en France :

    https://commons.wikimedia.org/wiki/Commons:Deletion_requests/Files_in_Category:Bust_of_Jim_Morrison_(P%C3%A8re_Lachaise)

    Je n’ai même pas envie de discuter la stupidité de l’argument...

  • 🧵Listing government reactions to the ICJ order for provisional measures on Gaza today (will limit this to European & Western govts) 👇
    https://twitter.com/martinkonecny/status/1750951151099367876?s=48&t=Iwn4bpiKIJHEjLmmCl0aaQ

    […]

    🇪🇸Spain: “We welcome the decision of the ICJ and ask the parties to apply the provisional measures it has decreed.” (NB: ICJ measures are all addressed to Israel, not “parties”, though it does also call for release of Israeli hostages.)

    […]

    🇩🇪Germany - quite measured in comparison to earlier statement against S Africa case.

    ICJ’s provisional measures “are binding under international law. Israel must abide by them.”

    🇫🇷France - the most muddled one so far: supporting ICJ and int’l law but fails to urge implementation of the measures.

    Also: you can’t argue for narrower interpretation of genocide after you’ve argued for broader one in the Myanmar case
    @steph_

    […]

  • Gaza - Témoignage 26 janvier 2024 - OCL - Organisation Communiste Libertaire
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4059

    Gaza - Témoignage 26 janvier 2024

    samedi 27 janvier 2024, par Saint-Nazaire

    #Ziad_Medoukh vit et travaille à Gaza comme professeur de français, il y est responsable du département de français de l’université Al-Aqsa. Témoins infatigable sur Gaza et la Palestine, il a multiplié les rencontres en France et en Europe, il est venus plusieurs fois à Saint-Nazaire à l’invitation du Comité de soutien à la Palestine local, le CSPRN. Il nous adresse aujourd’hui ce témoignage depuis Gaza
    Message de Ziad Medoukh - vendredi 26 janvier 2024

    Bonjour de Gaza la détruite et Gaza la dévastée.
    Croyez -moi : ma détermination, mon courage, ma résilience, ma patience, et mon optimisme n’arrivent pas à dépasser ma détresse totale
    Après presque quatre mois depuis le début de cette agression horrible de l’occupation contre la population civile de la bande de Gaza, la situation sur place est de plus en plus catastrophique et terrifiante.
    La vie est un goût amer, en fait, il n’y a pas de vie à Gaza
    La vie est paralysée totalement

    Il n’ y a rien : ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni électricité, ni gaz , ni lait, ni pain, ni fruits, ni légumes, ni viande, ni poulet, ni poissons, ni moyens de transport, ni logement et ni perspectives.
    Des milliers d’élèves sont privés de leurs cours, et des dizaines de milliers d’étudiants sont privés de leurs études.
    Des milliers de fonctionnaires, d’employés et d’ouvriers sont privés de leur travail et de leurs salaires.
    Rien ne fonctionne à Gaza actuellement : aucune administration et aucun commerce.
    Je suis très triste
    Je suis malheureux, je souffre au quotidien comme tous les habitants de cette région dévastée et laissée à son sort par une communauté internationale officielle complice
    Et je suis en train de supporter l’insupportable
    J’ai décidé d’écrire ce témoignage pour partager ma peine avec vous les amis et les solidaires de bonne volonté, vous êtes mon seul confort dans cet enfer quotidien

    Quand j’ai un accès à internet, j’essaie de donner des nouvelles, le problème que pour arriver à un point internet je dois marcher deux kilomètres et devant ce point, il y a un monde fou et que chacun à le droit à trente minutes seulement , tout le monde veut avoir des nouvelles de sa famille au sud et le réseau de communication est souvent perturbé et détruit par les bombardements

    Je vois vos très nombreux messages de soutien et de sympathie-les personnes qui proposent des aides et des dons , je vous remercie beaucoup, je disais toujours que le plus important c’est la solidarité morale et politique, en plus, moi je suis un simple citoyen palestinien de Gaza, je vis comme tous les habitants, et je ne veux pas être privilégié avec mon réseau et mes nombreux amis et connaissances -même si je ne réponds pas car le réseau internet est très faible, mais vos messages me soulagent moi le citoyen palestinien de Gaza qui a perdu tout et qui essaie de survivre avec le peu d’espoir qui lui reste

    Mon quotidien est très difficile et très compliqué
    C’est vrai que j’ai vécu beaucoup de guerres , d’agressions, d’offensives et de carnages
    Mais je n’a jamais vécu une situation horrible comme celle-ci depuis mon enfance
    Actuellement, déplacé d’un quartier à un autre et d’une maison à une autre chez les proches et les cousins, car les bombardements se poursuivent jour et nuit partout dans cette prison à ciel ouvert et fermé, et les chars peuvent arriver dans n’importe quel quartier à tout moment.

    Le problème que dans chaque foyer il y de 30 à 40 personnes qui y habitent entre habitants et déplacés , et on doit faire face à cette situation exceptionnelle
    Je suis devenu sans domicile et sans-abri et je dois accepter tout dans ces maisons d’accueil.
    Je ne peux pas ni lire ni écrire dans ces maisons, à cause du bruit, et la présence de dizaines de personnes, en plus, j’ai perdu mes ordinateurs et ma bibliothèque avec ses 3000 milles livres en français après la destruction de mon appartement début décembre dernier, je n’ai rien pu récupérer de mes affaires, mes vêtements, mes diplômes, mes livres publiés, mes recherches et mes cours.

    Tout le monde rentre chez lui avant 17h , et on dort vers 19h, le soir on allume avec des lampes qu’on les rechargent le matin avec les panneaux solaires, heureusement qu’il y a toujours du soleil à Gaza, en fait les panneaux solaires ont beaucoup aidé les habitants de Gaza pour avoir un peu de lumière en rechargeant leurs lampes, leurs batteries et leurs téléphones portables pendant cette période d’obscurité et de panne électrique depuis le début de cette agression début octobre dernier.

    Pour moi, la nuit, je n’arrive pas à dormir, je pense à mon frère assassiné avec toute sa famille, et je pleure seul, je reviens à mes beaux souvenirs avant cette agression, j’essaie de rêver et d’espérer un meilleur avenir, mais en vain.
    Moi, qui remontais le moral des jeunes et des enfants de Gaza traumatisés, je suis devenu sous le choc et traumatisé par le succession des événements tragiques qui ont frappé ma famille et tous les citoyens de Gaza ces derniers mois, et je ne trouve personne pour effacer mes larmes et pour calmer ma colère énorme.
    Mon coeur saigne tout le temps.

    Croyez-moi, je ne suis pas pessimiste, et j’aime beaucoup la vie comme tout le peuple palestinien, mais sur place , notre contexte est inimaginable, inacceptable et horrible !
    Pour la nourriture , on mange un seul repas par jour et quelques fois un repas tous les deux jours, il n’y a rien sur les marchés pour manger, souvent une assiette de riz et quelques morceaux de pain, et si on boit une tasse de café ou du thé, c’est un luxe pour nous.
    Dans chaque maison, les hommes et les femmes s’activent pour préparer le repas en utilisant le feu de bois, parce qu’il n’y a pas de gaz
    Ce n’est pas l’argent qui manque mais les produits alimentaires et essentiels, car depuis 4 mois aucun produit entre à Gaza et il n’ y a pas d’aides humanitaires qui arrivent dans le nord de la bande de Gaza
    En plus, il n’y a aucune organisation internationale ou association locale qui s’occupent des personnes démunies et déplacées qui sont très nombreuses actuellement dans la bande de Gaza

    Selon un dernier rapport des Nations-Unies début janvier 2024 , 90% des habitants de Gaza souffrent de l’insécurité alimentaire.
    Les gens ici ont commencé à mourir de faim.
    Sans oublier que les prix sont multipliés par dix, et les rares produits disponibles sont très chers
    Une petite bouteille d’eau minérale coûte actuellement à Gaza 5 euros, auparavant son prix ne dépassait même pas 0,10 centièmes
    Un kilo de riz qui coûtait 2 euros est passé à 10 euros , un kilo de farine 12 euros avant on l’achetait à 1 euros, et un œuf vaut 3 euros, alors que le plateau de 30 œufs coûtait 4 euros avant l’agression.
    Tout est très cher à Gaza, et rien n’est disponible sur les marchés.

    S’ajoute à tout cela, qu’il n’ y pas ni fruits ni légumes, en fait, tous les terrains agricoles au nord de la bande de Gaza ont été détruits .
    Pour l’eau pas d’eau potable pour boire, et même l’eau à usage domestique n’arrive pas dans les robinets, et on l’achète très cher de quelques stations qui fonctionnent encore, car plusieurs puits d’eau ont été détruits.

    Plusieurs maladies contaminées touchent les habitants.
    Le pire qu’il n’ y a aucune autorité , aucun gouvernement et aucuns services municipaux qui gèrent et qui contrôlent la situation très critique.
    Chacun se débrouille seul pour survivre.
    Par contre, les Palestiniens de Gaza sont solidaires entre eux, mais quelquefois, les gens n’ont rien pour donner, parce qu’il n’y a rien sur place.

    Le matin, le souci de chacun est de cherche à quoi nourrir sa famille et cherche de l’eau avec énormément de difficultés
    Quand je marche dans les rues de Gaza, je deviens très malheureux, car dans chaque quartier, il y a des maisons, bâtiments, immeubles et infrastructures civiles détruits et endommagés.

    J’apprends chaque jour l’assassinat de mes cousins, proches, amis, collègues, voisins et étudiants, ça me rend très triste car je suis impuissant et je ne peux pas dire un mot de condoléances à leurs familles.
    Le sentiment d’impuissance est horrible

    Imaginez-vous , il n’y aucune boulangerie ni magasin, ni pharmacie, ni restaurant et ni café ouvert.
    Et le pire que les gens ici sont très tristes, ils sont préoccupés par leur quotidien tragique, ils pensent à leurs proches disparus et ils essaient de chercher de la nourriture et de l’eau pour leurs enfants, personne ne parle à personne, aucun échange, aucun sourire, tout le monde est sous le choc ; dans chaque famille, il y a des morts, des blessés, des déplacés et des maisons détruitesGaza - Témoignage 26 janvier 2024

    samedi 27 janvier 2024, par Saint-Nazaire

    Ziad Medoukh vit et travaille à Gaza comme professeur de français, il y est responsable du département de français de l’université Al-Aqsa. Témoins infatigable sur Gaza et la Palestine, il a multiplié les rencontres en France et en Europe, il est venus plusieurs fois à Saint-Nazaire à l’invitation du Comité de soutien à la Palestine local, le CSPRN. Il nous adresse aujourd’hui ce témoignage depuis Gaza
    Message de Ziad Medoukh - vendredi 26 janvier 2024

    Bonjour de Gaza la détruite et Gaza la dévastée.
    Croyez -moi : ma détermination, mon courage, ma résilience, ma patience, et mon optimisme n’arrivent pas à dépasser ma détresse totale
    Après presque quatre mois depuis le début de cette agression horrible de l’occupation contre la population civile de la bande de Gaza, la situation sur place est de plus en plus catastrophique et terrifiante.
    La vie est un goût amer, en fait, il n’y a pas de vie à Gaza
    La vie est paralysée totalement

    Il n’ y a rien : ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni électricité, ni gaz , ni lait, ni pain, ni fruits, ni légumes, ni viande, ni poulet, ni poissons, ni moyens de transport, ni logement et ni perspectives.
    Des milliers d’élèves sont privés de leurs cours, et des dizaines de milliers d’étudiants sont privés de leurs études.
    Des milliers de fonctionnaires, d’employés et d’ouvriers sont privés de leur travail et de leurs salaires.
    Rien ne fonctionne à Gaza actuellement : aucune administration et aucun commerce.
    Je suis très triste
    Je suis malheureux, je souffre au quotidien comme tous les habitants de cette région dévastée et laissée à son sort par une communauté internationale officielle complice
    Et je suis en train de supporter l’insupportable
    J’ai décidé d’écrire ce témoignage pour partager ma peine avec vous les amis et les solidaires de bonne volonté, vous êtes mon seul confort dans cet enfer quotidien

    Quand j’ai un accès à internet, j’essaie de donner des nouvelles, le problème que pour arriver à un point internet je dois marcher deux kilomètres et devant ce point, il y a un monde fou et que chacun à le droit à trente minutes seulement , tout le monde veut avoir des nouvelles de sa famille au sud et le réseau de communication est souvent perturbé et détruit par les bombardements

    Je vois vos très nombreux messages de soutien et de sympathie-les personnes qui proposent des aides et des dons , je vous remercie beaucoup, je disais toujours que le plus important c’est la solidarité morale et politique, en plus, moi je suis un simple citoyen palestinien de Gaza, je vis comme tous les habitants, et je ne veux pas être privilégié avec mon réseau et mes nombreux amis et connaissances -même si je ne réponds pas car le réseau internet est très faible, mais vos messages me soulagent moi le citoyen palestinien de Gaza qui a perdu tout et qui essaie de survivre avec le peu d’espoir qui lui reste

    Mon quotidien est très difficile et très compliqué
    C’est vrai que j’ai vécu beaucoup de guerres , d’agressions, d’offensives et de carnages
    Mais je n’a jamais vécu une situation horrible comme celle-ci depuis mon enfance
    Actuellement, déplacé d’un quartier à un autre et d’une maison à une autre chez les proches et les cousins, car les bombardements se poursuivent jour et nuit partout dans cette prison à ciel ouvert et fermé, et les chars peuvent arriver dans n’importe quel quartier à tout moment.

    Le problème que dans chaque foyer il y de 30 à 40 personnes qui y habitent entre habitants et déplacés , et on doit faire face à cette situation exceptionnelle
    Je suis devenu sans domicile et sans-abri et je dois accepter tout dans ces maisons d’accueil.
    Je ne peux pas ni lire ni écrire dans ces maisons, à cause du bruit, et la présence de dizaines de personnes, en plus, j’ai perdu mes ordinateurs et ma bibliothèque avec ses 3000 milles livres en français après la destruction de mon appartement début décembre dernier, je n’ai rien pu récupérer de mes affaires, mes vêtements, mes diplômes, mes livres publiés, mes recherches et mes cours.

    Tout le monde rentre chez lui avant 17h , et on dort vers 19h, le soir on allume avec des lampes qu’on les rechargent le matin avec les panneaux solaires, heureusement qu’il y a toujours du soleil à Gaza, en fait les panneaux solaires ont beaucoup aidé les habitants de Gaza pour avoir un peu de lumière en rechargeant leurs lampes, leurs batteries et leurs téléphones portables pendant cette période d’obscurité et de panne électrique depuis le début de cette agression début octobre dernier.

    Pour moi, la nuit, je n’arrive pas à dormir, je pense à mon frère assassiné avec toute sa famille, et je pleure seul, je reviens à mes beaux souvenirs avant cette agression, j’essaie de rêver et d’espérer un meilleur avenir, mais en vain.
    Moi, qui remontais le moral des jeunes et des enfants de Gaza traumatisés, je suis devenu sous le choc et traumatisé par le succession des événements tragiques qui ont frappé ma famille et tous les citoyens de Gaza ces derniers mois, et je ne trouve personne pour effacer mes larmes et pour calmer ma colère énorme.
    Mon coeur saigne tout le temps.

    Croyez-moi, je ne suis pas pessimiste, et j’aime beaucoup la vie comme tout le peuple palestinien, mais sur place , notre contexte est inimaginable, inacceptable et horrible !
    Pour la nourriture , on mange un seul repas par jour et quelques fois un repas tous les deux jours, il n’y a rien sur les marchés pour manger, souvent une assiette de riz et quelques morceaux de pain, et si on boit une tasse de café ou du thé, c’est un luxe pour nous.
    Dans chaque maison, les hommes et les femmes s’activent pour préparer le repas en utilisant le feu de bois, parce qu’il n’y a pas de gaz
    Ce n’est pas l’argent qui manque mais les produits alimentaires et essentiels, car depuis 4 mois aucun produit entre à Gaza et il n’ y a pas d’aides humanitaires qui arrivent dans le nord de la bande de Gaza
    En plus, il n’y a aucune organisation internationale ou association locale qui s’occupent des personnes démunies et déplacées qui sont très nombreuses actuellement dans la bande de Gaza

    Selon un dernier rapport des Nations-Unies début janvier 2024 , 90% des habitants de Gaza souffrent de l’insécurité alimentaire.
    Les gens ici ont commencé à mourir de faim.
    Sans oublier que les prix sont multipliés par dix, et les rares produits disponibles sont très chers
    Une petite bouteille d’eau minérale coûte actuellement à Gaza 5 euros, auparavant son prix ne dépassait même pas 0,10 centièmes
    Un kilo de riz qui coûtait 2 euros est passé à 10 euros , un kilo de farine 12 euros avant on l’achetait à 1 euros, et un œuf vaut 3 euros, alors que le plateau de 30 œufs coûtait 4 euros avant l’agression.
    Tout est très cher à Gaza, et rien n’est disponible sur les marchés.

    S’ajoute à tout cela, qu’il n’ y pas ni fruits ni légumes, en fait, tous les terrains agricoles au nord de la bande de Gaza ont été détruits .
    Pour l’eau pas d’eau potable pour boire, et même l’eau à usage domestique n’arrive pas dans les robinets, et on l’achète très cher de quelques stations qui fonctionnent encore, car plusieurs puits d’eau ont été détruits.

    Plusieurs maladies contaminées touchent les habitants.
    Le pire qu’il n’ y a aucune autorité , aucun gouvernement et aucuns services municipaux qui gèrent et qui contrôlent la situation très critique.
    Chacun se débrouille seul pour survivre.
    Par contre, les Palestiniens de Gaza sont solidaires entre eux, mais quelquefois, les gens n’ont rien pour donner, parce qu’il n’y a rien sur place.

    Le matin, le souci de chacun est de cherche à quoi nourrir sa famille et cherche de l’eau avec énormément de difficultés
    Quand je marche dans les rues de Gaza, je deviens très malheureux, car dans chaque quartier, il y a des maisons, bâtiments, immeubles et infrastructures civiles détruits et endommagés.

    J’apprends chaque jour l’assassinat de mes cousins, proches, amis, collègues, voisins et étudiants, ça me rend très triste car je suis impuissant et je ne peux pas dire un mot de condoléances à leurs familles.
    Le sentiment d’impuissance est horrible

    Imaginez-vous , il n’y aucune boulangerie ni magasin, ni pharmacie, ni restaurant et ni café ouvert.
    Et le pire que les gens ici sont très tristes, ils sont préoccupés par leur quotidien tragique, ils pensent à leurs proches disparus et ils essaient de chercher de la nourriture et de l’eau pour leurs enfants, personne ne parle à personne, aucun échange, aucun sourire, tout le monde est sous le choc ; dans chaque famille, il y a des morts, des blessés, des déplacés et des maisons détruites

    Quelques fois, je me demande comment les gens ici font pour survivre et pour exister toujours.
    Pour la situation sanitaire , elle est dramatique, aucun hôpital fonctionne , tous les hôpitaux sont hors-service , il y a seulement trois cliniques dans toute la ville de Gaza qui arbitre 300.000 habitants et déplacés, dans chaque clinique , il a seulement cinq ou six médecins bénévoles débordés qui reçoivent 5000 patients par jour, sans de vrais médicaments à donner, ou des médicaments expirés.
    Personnellement, je suis actuellement malade, je ne trouve aucun laboratoire pour faire des analyses ni pharmacie ni hôpital pour me soigner.

    L’armée la plus morale au monde a assassiné 27.000 palestiniens de Gaza jusqu’à présent parmi eux 22.000 enfants et femmes, et en a blessé 70.000
    Sans oublier, la destruction de presque 65% des infrastructures civiles.
    Le problème que cette armée lâche et criminelle n’a réalisé aucun objectif fixé pour ce gouvernement d’extrême droite.
    C’est de la folie meurtrière et l’impunité totale sans aucune réaction internationale officielle.

    Les Palestiniens de Gaza, malgré leur colère et leur malheur apprécient beaucoup les manifestations de solidarité partout dans le monde pour dénoncer ce génocide répété et pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
    Quatre mois très difficiles pour moi et pour tous les habitants de Gaza avec des événements douloureux, ces quatre mois étaient tous terribles.

    Le mois d’octobre 2023 , au début de l’agression, c’est vrai qu’il y avait des bombardements intensifs, mais j’ai été très occupé, j’accordais des interviews à des médias francophones , j’avais accès à internet et je donnais des témoignages quotidiens et des contacts réguliers avec les amis et les groupes de solidarité avec la Palestine dans le monde francophone , les marchés étaient ouverts et il y avait un peu de nourriture

    Le mois de novembre dernier, la situation est devenue très compliquée, avec le début de l’opération terrestre, l’évacuation de ma famille au sud, et l’arrivée des chars dans mon quartier, j’ai été encerclé chez-moi dans mon quartier dévasté.

    Le mois de décembre 2023 était un mois noir pour moi avec l’assassinat de mon frère et toute sa famille , la destruction de mon appartement et notre immeuble, et mon obligation de quitter mon quartier pour trouver refuge chez les proches.

    Le mois de janvier 2024, a connu la poursuite des bombardements et l’arrivée des chars dans toute la ville de Gaza, et mon obligation de nouveau de chercher d’autres maisons pour y habiter.

    Il y a beaucoup d’événements à raconter, j’aurais besoin des pages et des livres pour décrire notre quotidien très difficile sous les bombes et sous le choc avec cette situation humanitaire catastrophique et ce désastre sans précédent, et je ne crois pas encore que je suis toujours vivant, car je vois la mort mille fois par jour, même si je n’ai pas peur de la mort, cependant, je suis inquiet pour notre avenir.

    L’aspect positif dans tout cela qui me rend fier de moi : Je n’ai pas de haine

    Amitiés palestiniennes
    de Gaza qui n’est plus Gaza
    Et de Ziad qui n’est plus Ziad

    Quelques fois, je me demande comment les gens ici font pour survivre et pour exister toujours.
    Pour la situation sanitaire , elle est dramatique, aucun hôpital fonctionne , tous les hôpitaux sont hors-service , il y a seulement trois cliniques dans toute la ville de Gaza qui arbitre 300.000 habitants et déplacés, dans chaque clinique , il a seulement cinq ou six médecins bénévoles débordés qui reçoivent 5000 patients par jour, sans de vrais médicaments à donner, ou des médicaments expirés.
    Personnellement, je suis actuellement malade, je ne trouve aucun laboratoire pour faire des analyses ni pharmacie ni hôpital pour me soigner.

    L’armée la plus morale au monde a assassiné 27.000 palestiniens de Gaza jusqu’à présent parmi eux 22.000 enfants et femmes, et en a blessé 70.000
    Sans oublier, la destruction de presque 65% des infrastructures civiles.
    Le problème que cette armée lâche et criminelle n’a réalisé aucun objectif fixé pour ce gouvernement d’extrême droite.
    C’est de la folie meurtrière et l’impunité totale sans aucune réaction internationale officielle.

    Les Palestiniens de Gaza, malgré leur colère et leur malheur apprécient beaucoup les manifestations de solidarité partout dans le monde pour dénoncer ce génocide répété et pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
    Quatre mois très difficiles pour moi et pour tous les habitants de Gaza avec des événements douloureux, ces quatre mois étaient tous terribles.

    Le mois d’octobre 2023 , au début de l’agression, c’est vrai qu’il y avait des bombardements intensifs, mais j’ai été très occupé, j’accordais des interviews à des médias francophones , j’avais accès à internet et je donnais des témoignages quotidiens et des contacts réguliers avec les amis et les groupes de solidarité avec la Palestine dans le monde francophone , les marchés étaient ouverts et il y avait un peu de nourriture

    Le mois de novembre dernier, la situation est devenue très compliquée, avec le début de l’opération terrestre, l’évacuation de ma famille au sud, et l’arrivée des chars dans mon quartier, j’ai été encerclé chez-moi dans mon quartier dévasté.

    Le mois de décembre 2023 était un mois noir pour moi avec l’assassinat de mon frère et toute sa famille , la destruction de mon appartement et notre immeuble, et mon obligation de quitter mon quartier pour trouver refuge chez les proches.

    Le mois de janvier 2024, a connu la poursuite des bombardements et l’arrivée des chars dans toute la ville de Gaza, et mon obligation de nouveau de chercher d’autres maisons pour y habiter.

    Il y a beaucoup d’événements à raconter, j’aurais besoin des pages et des livres pour décrire notre quotidien très difficile sous les bombes et sous le choc avec cette situation humanitaire catastrophique et ce désastre sans précédent, et je ne crois pas encore que je suis toujours vivant, car je vois la mort mille fois par jour, même si je n’ai pas peur de la mort, cependant, je suis inquiet pour notre avenir.

    L’aspect positif dans tout cela qui me rend fier de moi : Je n’ai pas de haine

    Amitiés palestiniennes
    de Gaza qui n’est plus Gaza
    Et de Ziad qui n’est plus Ziad

  • Guerre Israël-Hamas : plusieurs pays, dont les Etats-Unis, suspendent leur aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/27/guerre-israel-hamas-plusieurs-pays-dont-les-etats-unis-suspendent-leur-aide-

    L’étau se resserre autour de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Après les Etats-Unis vendredi, c’est au tour de l’Italie, de l’Australie et du Canada d’annoncer, samedi 27 janvier, la suspension de leur financement de l’institution. Ces déclarations interviennent après des accusations portées par Israël selon lesquelles des employés de l’UNRWA pourraient être impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

  • Alerte sur une potentielle #zoonose

    CWD strikes deer farm in another Wisconsin county | CIDRAP
    https://www.cidrap.umn.edu/chronic-wasting-disease/cwd-strikes-deer-farm-another-wisconsin-county

    The Wisconsin Department of Agriculture, Trade, and Consumer Protection (DATCP) yesterday announced that chronic wasting disease (CWD) has been detected at another deer farm, this time in Sheboygan County in the far eastern part of the state.
    Wisconsin buck in snowKen Mattison/Flickr cc

    Although CWD has been detected in wild deer from Sheboygan County before, the latest detection is the first to be reported in one of the county’s deer farms. The DATCP said the detection involved a 5-year-old buck, and the result was confirmed by the US Department of Agriculture National Veterinary Services Laboratory in Ames, Iowa.

    The farm is in quarantine while officials from the DATCP and the US Department of Agriculture conduct an epidemiological investigation.

    Wisconsin has 243 registered deer premises, which includes 65 hunting ranches. Since 2001, deer at 44 farms have tested positive for CWD, according to DATCP data as of September 2023. The first CWD detection in wild deer from Sheboygan County occurred in 2019.

    CWD is a fatal prion disease, similar to bovine spongiform encephalopathy ("mad cow disease"), affecting deer, elk, and other cervids. The disease spreads among animals through direct contact and from exposure to contaminated saliva, blood, feces, or urine. It isn’t known to affect humans, but health officials have urged people to avoid eating meat from infected animals and to take precautions when field dressing, butchering, or disposing of potentially infected animals.

    #prions #vache_folle #ESB

  • Communication AFP relyée par :
    Vidéo - Cyril Ramaphosa réagit à la décision de la CIJ concernant Israël - Boursorama
    https://www.boursorama.com/videos/actualites/cyril-ramaphosa-reagit-a-la-decision-de-la-cij-concernant-israel-93f25b4

    #ICJ #ONU #Israël #Palestine

    Les réactions à l’international :

    https://information.tv5monde.com/international/israel-afrique-du-sud-quelles-reactions-la-decision-historique

    La Cour internationale de justice appelle Israël à faire tout son possible pour empêcher tout acte de « génocide » contre le peuple palestinien et à laisse entrer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. De Jérusalem à Pretoria, en passant par Ankara et Bruxelles, la communauté internationale réagit.

  • Cour internationale de justice – Ordonnance du 26 janvier 2024 - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/justice-internationale/evenements/article/cour-internationale-de-justice-ordonnance-du-26-janvier-2024

    La France est profondément attachée au respect du droit international et réaffirme sa confiance et son soutien à la Cour internationale de justice.

    La France relève que, dans son ordonnance de ce jour, la Cour indique des mesures conservatoires sur le fondement de l’article 41 de son Statut, dans l’attente d’un jugement sur sa compétence et sur le fond.

    Dans ce cadre, la Cour va prochainement informer les parties à la Convention génocide de la faculté qui leur est ouverte de présenter des observations sur l’interprétation de la Convention. La France envisage de se prévaloir de cette faculté et de déposer des observations sur l’interprétation qu’elle fait de la Convention comme elle l’a fait dans les affaires Ukraine/Russie et Gambie/Myanmar. Elle indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention. Comme le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a eu l’occasion de le noter, les mots doivent conserver leur sens.

    Dans cette attente, nous rappelons aussi que, comme l’ont dit le président de la République et le Ministre, nous œuvrons à un cessez-le-feu et nous avons de nombreuses fois rappelé l’importance pour nous du respect strict du droit international humanitaire par Israël, comme la Cour vient de le faire également. Nous relevons que la Cour appelle comme la France à la libération immédiate et inconditionnelle des otages détenus à Gaza, parmi lesquels trois de nos compatriotes.

    Cette décision de la Cour renforce notre détermination à œuvrer à de tels résultats.

    #FranceDiplo

    • La défense française d’Israël

      17/1/2023
      • Guerre Israël-Hamas : Stéphane Séjourné explique le refus de Paris de soutenir l’Afrique du Sud pour son action devant la CIJ
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/17/guerre-israel-hamas-stephane-sejourne-explique-le-refus-de-paris-de-soutenir

      https://seenthis.net/messages/1036959

      25/1/2023
      Justice internationale : « La France se doit d’intervenir à l’instance introduite par l’Afrique du Sud contre #Israël », Gérard Cahin, Professeur émérite de droit public de l’université Paris-Panthéon-Assas

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/25/justice-internationale-la-france-se-doit-d-intervenir-a-l-instance-introduit

      L’article 63 du statut de la Cour internationale de justice (#CIJ) offre à tout Etat la faculté de faire valoir son interprétation d’une convention multilatérale à laquelle il est partie lorsque cette convention est en cause dans un différend. L’Etat dit « intervenant » peut, ce faisant, influencer l’interprétation de cette convention par la Cour : elle sera alors obligatoire à son égard comme elle l’est par principe pour les parties au différend.
      Cette procédure connaît un vif succès avec le riche et récent contentieux suscité par l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de #génocide du 9 décembre 1948. Sept Etats se sont portés intervenants dans l’affaire Gambie c. Myanmar, et trente-deux dans l’affaire Ukraine c. Russie.
      Ce nombre ne saurait surprendre pour une convention dans laquelle « les Etats contractants n’ont pas d’intérêts propres (mais) seulement, tous et chacun, un intérêt commun, celui de préserver les fins supérieures qui sont la raison d’être de la convention » (avis consultatif du 28 mai 1951, « Réserves à la convention sur le génocide »). La #France compte parmi ces intervenants, conjointement avec cinq autres Etats dans la première affaire, individuellement dans la seconde.

      A l’instar de l’Allemagne qui l’a annoncé le 12 janvier, la France se doit d’intervenir aussi à l’instance introduite par l’Afrique du Sud contre Israël le 29 décembre 2023 à propos de l’application de la convention dans la bande de Gaza. La continuité et la logique de sa politique juridique l’imposent, d’autant qu’elle participera, comme de nombreux Etats, à la procédure consultative concernant les « Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », actionnée il y a juste un an par l’Assemblée générale des Nations unies.
      Mais c’est d’abord parce que « les mots ont un sens », comme l’a déclaré à l’Assemblée nationale le 17 janvier, le ministre des affaires étrangères [#Stéphane_Séjourné] lors des questions au gouvernement, que la France doit intervenir pour faire résonner ces mots dans les termes rigoureux du droit.

      D’autres conclusions raisonnables

      Les actes recensés par la convention de 1948 et les déclarations incendiaires des agents et organes suprêmes de l’Etat d’Israël, dont l’Afrique du Sud fait état pour apporter la preuve d’un génocide, s’inscrivent dans un contexte spécifique très différent de celui des Rohingyas de Birmanie : à savoir la riposte militaire massive déclenchée par Israël, en vertu de son droit de légitime défense contre l’agression armée caractérisée perpétrée contre lui par le Hamas le 7 octobre.

      Il n’est pas douteux qu’un crime de génocide dûment qualifié rendrait d’emblée illicite l’exercice de ce droit. Il est cependant impossible de qualifier un tel crime en faisant, comme la requête sud-africaine, abstraction des conditions concrètes de cet exercice.

      On sait que la difficulté cruciale est d’inférer d’une ligne de conduite « l’intention de détruire, en tout ou en partie » (dolus specialis), ici les #Palestiniens de #Gaza « en tant que partie du groupe national, racial et ethnique plus large des Palestiniens ». Pour y parvenir, estime la CIJ, « il faut et il suffit que cette conclusion soit la seule qui puisse raisonnablement se déduire des actes en cause » (arrêt du 3 février 2015, Croatie c. Serbie, § 148). Appuyée par la France, cette approche équilibrée garantit la spécificité du « crime des crimes » sans rendre impossible la preuve de sa commission.

      Or, d’autres conclusions raisonnables peuvent se déduire des conditions du recours à la force à Gaza. Conséquence de bombardements massifs et d’un blocus destinés à démanteler la capacité militaire du Hamas, le nombre historique de victimes civiles et l’ampleur des destructions ne suffisent pas à prouver l’existence d’un plan concerté en vue de détruire un groupe humain en tant que tel.
      Des attaques indiscriminées causées par des frappes à l’aveugle ou bombes non guidées, des dommages collatéraux excessifs par rapport aux avantages militaires attendus d’attaques visant des cibles licites, la soumission d’une population à un régime alimentaire et sanitaire inférieur au minimum vital, sont assurément des violations graves du droit international humanitaire, pas automatiquement les composantes d’un génocide.

      La voix du droit

      Les conséquences de la riposte israélienne auraient été moins catastrophiques pour les Palestiniens si le Hamas ne violait pas systématiquement ses propres obligations, en installant ses objectifs militaires dans des zones densément peuplés et des bâtiments civils, en s’abritant dans un vaste réseau de tunnels creusés sous eux, en incitant ou contraignant les civils à ignorer les avertissements donnés par Israël en cas d’attaques pouvant les affecter, afin de se camoufler parmi eux ou d’en user comme boucliers humains.

      Et si elle ne remplissait pas toutes les conditions exigées, l’évacuation de la population de Gaza du nord vers le sud a aussi été ordonnée par Israël en vertu de l’exception à l’interdiction des déplacements forcés prévue par la Convention IV de Genève de 1949.
      Sur l’application de la Charte des Nations unies et du droit international humanitaire, la CIJ ne peut cependant se prononcer : comme dans l’affaire Ukraine c. Russie, sa compétence est limitée par la convention de 1948, seule base sur laquelle elle est saisie. L’analogie s’arrête là.

      Pour l’Ukraine agressée par la Russie, la convention est le moyen de prendre cette dernière au piège du fallacieux motif d’un génocide avancé pour justifier son agression. Pour l’Afrique du Sud, il s’agit en revanche de focaliser l’attention sur une notion d’autant plus émotionnellement chargée, qu’elle vise cette fois un Etat créé pour accueillir les rescapés du plus grand crime de l’histoire et en protéger à tout jamais la population.
      La procédure judiciaire maintenant lancée, il est bon que la voix du droit s’élève dans le chaos des armes. Il le serait aussi que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, fasse entendre la sienne, pour clarifier l’interprétation d’un texte ouvert à toutes les instrumentalisations.

    • [La France] indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention.

      #à_l'insu_de_son_plein_gré

      il s’agit d’une ordonnance de référé, pour le moment, le génocide, c’est juste plausible on verra sur le fond pour le franchissement du #seuil_moral, en attendant, bien sûr, nous ne ferons rien

      je comprends ton point de vue, @biggrizzly

    • 26 janvier 2024 | 17h55 | RFI
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240126-direct-guerre-isra%C3%ABl-hamas-khan-youn%C3%A8s-gaza-feu-incessant-d%C

      Washington réaffirme que les accusations de génocide contre Israël sont « sans fondement »

      Les États-Unis ont réaffirmé vendredi que les accusations de « génocide » à l’encontre d’Israël « sans fondement », en réaction à la décision de la Cour internationale de justice. « Nous continuons de penser que les accusations de génocide sont sans fondement et prenons note du fait que la Cour n’a pas conclu à un génocide ni appelé à un cessez-le-feu », a déclaré un porte-parole du département d’Etat, la Cour ne s’étant pas encore prononcé, à ce stade, sur le fond.

      17h34 | RFI

      Le crime de génocide nécessite « l’établissement d’une intention », insiste Paris

      La France a indiqué vendredi que la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) sur Gaza « renforçait sa détermination » à oeuvrer pour un cessez-le-feu, et ajouté que le crime de génocide, dont certains pays accusent Israël, nécessitait « l’établissement d’une intention ». Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères français indique envisager de faire part « d’observations » à la CIJ, dans lesquelles elle indiquera notamment « l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention ».

    • La France fait donc comme si l’intentionnalité n’avait pas été considérée dans l’ordonnance du tribunal, et qu’il serait nécessaire de le rappeler aux 15 juges contre 2 qui ont soutenu cette ordonnance. Alors que c’est l’un de ses longs développements. Dans le texte de l’ordonnance, lire les pages 15, 16, 17 et 18 :
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      Avec notamment la citation par la juge lors de l’énoncé de l’ordonnance, à haute voix donc, des déclarations génocidaires du président Herzog et du ministre de la défense israéliens, parlant d’animaux humains, du fait qu’il n’y a pas de civils innocents à Gaza, ou encore qu’aucune goutte d’eau d’entrera dans Gaza.

      On a vraiment un gouvernement de la post-vérité, qui s’en contrefout du rapport à la réalité, tout en répétant que ce sont les autres qui mentent.

  • Ikone des Widerstands - Rosen für Angela
    https://www.jungewelt.de/artikel/468226.ikone-des-widerstands-rosen-f%C3%BCr-angela.html


    Nous avon raté le quatre vingtième anniversaire d’Angela Davis

    27.1.2024 von Nick Brauns - Am 26. Januar 1971 starten die Freie Deutsche Jugend und die Junge Welt die Kampagne »Eine Million Rosen für Angela Davis« zum 27. Geburtstag der Kommunistin. Die Philosophiedozentin war mit dem konstruierten Vorwurf der Terrorunterstützung inhaftiert worden. Ihr drohte unter Kaliforniens Gouverneur Ronald Reagan die Todesstrafe. Nicht nur aus der DDR trafen körbeweise Postkarten im Gefängnis ein, weltweit kämpften Millionen für die junge Afroamerikanerin. Mit Erfolg. Davis wurde 1972 in allen Anklagepunkten freigesprochen.

    Die erfahrene Solidarität war für ihr politisches Leben ebenso prägend wie die Erfahrung rassistischen Terrors durch den Ku-Klux-Klan und Apartheid in ihrer Kindheit in Alabama. Nach kurzer Mitgliedschaft bei den Black Panthers trat sie 1968 der kommunistischen Partei bei. Anstatt Identitäts- gegen Klassenpolitik zu stellen, zeigte sie in ihrem Buch »Women, Race & Class« (1981) den Zusammenhang zwischen verschiedenen Unterdrückungs- und Ausbeutungsformen auf und plädierte für entsprechende politische Koalitionen.

    Bis heute ist Angela Davis politisch aktiv – etwa gegen das Gefängnissystem, in der »Black Lives Matter«-Bewegung und für die Freiheit von Palästina. Am Freitag ist sie 80 Jahre alt geworden. Junge Welt gratuliert und wünscht noch viele gesunde und kämpferische Jahre.

    #USA #communistes #féminisme

  • Le livre que la journaliste Celia Izoard consacre à l’extractivisme minier nous montre ce que l’on ne veut pas voir, derrière notre voracité sans limite. Beaucoup dirons qu’elle dresse un tableau apocalyptique, quand elle dresse un tableau informé du problème. L’impératif minier crée des états d’exceptions, pas des zones de responsabilité, insiste-t-elle, en montrant ce que nous sacrifions et comment. Au prétexte de la transition - qui cache pourtant bien d’autres enjeux -, nous sommes en train d’accélérer l’exploitation minière et ses conséquences. La mine n’est pas la solution à la crise climatique, explique-t-elle. La décroissance minérale devrait être notre seule perspective, mais elle n’est pas acquise !

    “Pour quiconque réfléchit à l’écologie, il est gratifiant de pouvoir proposer des remèdes, de se dire qu’on ne se contente pas d’agir en négatif en dénonçant des phénomènes destructeurs, mais qu’on est capable d’agir de façon positive en énonçant des solutions. Le problème est que dans ce domaine, les choses sont biaisées par le fonctionnement de la société”. Dans les années 70, les mouvements écologistes ont dénoncé la société fossile et nucléaire et ont défendu des techniques alternatives comme l’éolien ou le solaire. Ils combattaient la surconsommation d’énergie, mais ce n’est pas elle que nos sociétés ont retenues. Le capitalisme a adopté “les alternatives techniques en ignorant le problème politique de fond qui remettait en question la croissance industrielle”. Les éoliennes et centrales solaires à petites échelles sont devenues des projets industriels. La sobriété et la décroissance ont été oubliées. “Avant de se demander comment obtenir des métaux de façon moins destructrice, il faut se donner les moyens d’en produire et d’en consommer moins”.

    https://hubertguillaud.wordpress.com/2024/01/26/au-fond-du-trou-extractiviste #mines #terres_rares #extractivisme

  • France : Gravelines : Série noire à la centrale, 5 accidents en 5 semaines

    https://www.sortirdunucleaire.org/France-Gravelines-Serie-noire-a-la-centrale-5-accidents-en-5-sema

    Mi janvier 2024, plusieurs interventions sont en cours sur le réacteur 1 de la centrale #nucléaire de Gravelines (Nord), qui fonctionne à pleine puissance. En lançant ces opérations en même temps, EDF n’a pas anticipé que son réacteur serait privé de plusieurs systèmes qui doivent être pleinement fonctionnels. Manque d’analyse, mauvaise gestion et absence de vision globale, ce nouvel incident montre un sérieux défaut de compétences de l’exploitant nucléaire. Et il n’y a pas que sur le réacteur 1 que les problèmes se multiplient : c’est le 5ème accident déclaré par le site en à peine 5 semaines.

  • Craig Mokhiber sur X :
    https://twitter.com/CraigMokhiber/status/1750865846304416200

    The ICJ has ruled on provisional measures in the #Genocide case against Israel, which must immediately stop killing & harming people in #Gaza & inflicting destructive conditions on them, punish incitement, allow all humanitarian aid, save evidence & report next month. #Victory"

    Not a ceasefire exactly, but they are ordered to stop the acts that were complained about, killing, harming, destruction, etc. Tricky because Israel will likely continue but claim military necessity and lawful intent. The mandated report next month & court response will be crucial.

    But this is a massive victory. The court ruled that South Africa’s genocide claim is “plausible” at this stage and ordered Israel to stop all related acts and allow relief to the people of Gaza.

    Israel, accustomed to impunity, is unlikely to comply. Whether or not they report back to the court next month on measures, the Court will have to act again. And the Security Council can be called to act on non-compliance at any time. The complicit US will then likely veto action

    The General Assembly would then be convened to act. A strong resolution there could call for specific legal, economic, political, diplomatic, consular, organizational & other measures. And individual states and regional orgs should act as well, as a legal duty.

    In sum, while imperfect without a call for an unconditional ceasefire, the court’s order is a historic & powerful tool in the struggle against Israeli impunity, further empowering states, organizations & activists to step up pressure on the apartheid regime. Time for all to act.

    • On ne prend pas tant de pincettes avec les rogues states des divers axes maléfiques.

      C’est en somme, une forme d’indulgence, pour tout dire, parfaitement incompréhensible. Une sorte de dernière sommation, parce qu’on sait que vous êtes du bon côté, et que vous allez comprendre que bon, quoi, c’est juste un accident de parcours, et tout va aller mieux maintenant, on oublie tout mais arrêtez, s’il vous plaît, pardon.

      Et donc, on croit avoir vu qu’il y avait des potentialités de génocide, un petit peu comme quand on constate l’état de catastrophe naturelle, et qu’on est tous affligé en se demandant « pourquoi ici et maintenant ». On ne sait pas qui, quoi, mais on sait que bon, potentiellement, tous les palestiniens vont disparaître, et bon, on demande à Israël de faire quelque chose. Pourquoi Israël après tout ? Parce que bon, à priori, c’est le propriétaire des lieux, en quelque sorte. On dit parait-il la puissance occupante mais il faudrait demander à notre gvt si c’est le bon élément de langage autorisé pour qualifier cet état de fait. Et donc, on lui demande d’être le garant que cette situation apparente ne perdurera pas au delà d’un délai raisonnable.

      L’impression au final que le génocide est un petit peu comme une pandémie malheureuse, et qu’on aimerait bien que le laborantin fou du P4 voisin s’occupe de trouver une solution.

    • La version AFP
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a, quant à lui, salué « un développement important » qui « isole Israël ». C’est « un avertissement important qu’aucun Etat n’est au-dessus de la loi », a réagi le ministre des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, dans un message vidéo. « Les Etats ont désormais l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza », poursuit-il.

      Nulle mention des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans ces commentaires.

      APPLICATION DE LA CONVENTION POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DU CRIME DE GÉNOCIDE DANS LA BANDE DE GAZA (AFRIQUE DU SUD c. ISRAËL) - CIJ
      https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240126-ord-01-00-fr.pdf

      il est indiqué dans un communiqué à l’intention des médias publié le 10 novembre 2023 par le ministère sud-africain des relations internationales et de la coopération, le chef de cabinet du ministère s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Afrique du Sud le 9 novembre 2023 et l’a informé que celle-ci, même si elle « condamn[ait] les attaques menées par le Hamas contre des civils », considérait que la réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre 2023 était illicite et avait l’intention de déférer la situation en Palestine devant la Cour pénale internationale, en demandant que les dirigeants israéliens fassent l’objet d’enquêtes des chefs de #crimes_de_guerre, de #crimes_contre_l’humanité et de génocide.

      https://seenthis.net/messages/1038527

      #Israël #CIJ #droit_international

    • Oui, les mesures conservatoires, non contraignantes, sont insuffisantes et oui, comme dit ci-dessus (https://seenthis.net/messages/1038527#message1038544 ), inutiles, puisqu’Israël les appliquent déjà scrupuleusement sans qu’on ait eu besoin de le lui rappeler.

      Mais je te trouve bien sévère, @biggrizzly, puisqu’il est indéniablement positif que le « droit international » échappe (un répit ?…) au cimetière.
      cf. https://seenthis.net/messages/1038386

      Et, symboliquement, l’écrasante majorité (15 voix pour, 2 contre dont le juge ad hoc israélien) est une défaite juridique majeure pour Israël.

      On notera d’ailleurs que le juge israélien, Aharon Barak, vote pour les mesures 3 et 4 auxquelles seule Mme Sebutinde s’oppose. Qu’on en juge ;

      (3) L’État d’Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe des Palestiniens de la bande de Gaza ;

      (4) L’État d’Israël doit prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza ;

    • Disons que je suis sévère avec la façon dont notre communauté internationale va déblatérer, déblatère déjà, sur cette décision.

      Mais je ne vais pas plus en ajouter. Mes commentaires sont ridicules en comparaison des commentaires des premiers concernés.

      On avance, indéniablement, et lorsqu’une décision de cette importance est prise, la façon dont les acteurs réagissent est encore plus importante. Allons-nous vivre la mort de la CIJ, puis de l’ONU, comme on le suggère sur un autre fil ? Leur agonie est lente, mais pas forcément inéluctable. Si la communauté internationale réagit aussi fermement que pour la Russie, peut-être alors pourrons-nous espérer un monde meilleur, un jour.

    • Guerre Israël-Hamas : la CIJ ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui demande d’empêcher tout éventuel acte de « génocide »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/26/guerre-israel-hamas-la-cij-ordonne-a-israel-d-autoriser-l-acces-humanitaire-

      La Cour internationale de justice ne se prononce pas sur la question de savoir si Israël commet ou non un génocide. Elle se prononce sur des ordonnances d’urgence avant d’examiner l’affaire sur le fond, un processus qui peut prendre des années.

      Le Monde fait partie des "réalistes". Il ne déblatère pas. Il te dit que tu peux te le carrer bien profond ton "génocide" avec des guillemets. Parce que tu vois, si tu ne l’avais pas encore compris, la CIJ elle n’a pas encore dit s’il y avait ou non génocide, ni si notre ministre des affaires étrangères est un guignol ou un crétin malveillant. Entre guillemets et c’est tout. Et si vous dites le contraire, c’est que vous êtes pro-russe...pardon, antisémite... faut suivre, et le Monde est là pour t’aider.

    • Je ne crois pas avoir suggéré que nous assistions nécessairement à la fin de cette fiction active qu’est le droit international. J’ai tout au plus publié une tribune qui soutient que ce n’est plus l’Occident qui est en mesure de l’invoquer mais, depuis l’attaque contre Gaza, un état du Sud, et que c’est un tournant.
      https://seenthis.net/messages/1036959
      J’ajouterais que si un droit international devait encore exister, il sera cette fois déterminé non seulement par le génocide nazi et la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi par la guerre contre le terrorisme, à savoir nombre d’agressions armées occidentales depuis le Patriot act.
      Un droit international (si il en existe un) dont la constitution serait marquée au coin de rapports de forces multipolaires.

    • J’ai l’impression que les commentaires négatifs sur la décision de la cour de justice perdent de vue à quel point, depuis des années, toute forme de processus légal international était systématiquement bloqué.

      Le rapport Falk-Tilley purement et simplement enterré :
      https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/03/17/sous-la-pression-l-onu-enterre-le-rapport-accusant-israel-d-apartheid_509654
      les États-Unis conditionnant toute aide à l’Autorité palestinienne à l’abandon absolu de toute forme de poursuite juridique contre Israël, la (précédente) procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, inscrite dans la base de donnée des personnes soumises à sanctions des États-Unis et l’annonce que toute personne qui lui prêterait assistance serait à son tour sanctionnée :
      https://www.voaafrique.com/a/washington-sanctionne-la-procureure-de-la-cour-pénale-internationale/5567792.html

      Aujourd’hui, non seulement la Cour de justice internationale accepte d’ordonner des mesures à l’encontre d’Israël, mais aussi annonce qu’il y aura un jugement au fond sur la conduite génocidaire d’Israël.

      Ça me semble un moment historique de ce point de vue.

    • c’est assez clair que c’est historique, à plusieurs points de vue ; y compris celui qui dirait que, selon toute probabilité, ça signera l’arrêt de mort de la CIJ et peut-être de l’ONU, si en effet Israël, avec le soutien de ses potes, s’assied sur les injonctions de la cour et continue comme si de rien n’était.

      Quelles sont les mesures coercitives à disposition de la CIJ pour faire appliquer sa décision ? Envoyer sine die des casques bleus ou blancs de force dans Gaza pour assurer l’aide humanitaire requise ?

    • @olaf : je suppose que la prochaine étape, ça va être une réunion du Conseil de Sécurité (Guterres, pour rappel, avait déjà invoqué l’article 99 de la Charte pour convoquer une réunion et si ce n’est lui, quelqu’un d’autre le fera) pour voter à ce sujet. À minima pour, de manière symbolique, soutenir l’ordonnance de la cour internationale ; ou bien pour tenter d’imposer un cessez-le-feu qui mettrait en branle le point de l’ordonannce de cesser de tuer les Palestiniens.

      Et dans ce cas, le tournant historique sera soit que Biden confirme son extrémisme pro-israélien et pose un véto américain à une telle résolution, enterrant l’existence même d’une justice internationale (même imparfaite ou orientée). Ou bien il accepte une résolution, et là ce serait totalement historique (puisque ça veut dire qu’il y aura bien un jugement pour génocide – sans présager de son issue – contre Israël).
      Dans les deux cas on entre dans le domaine de l’inédit.

  • Agnès Thibault-Lecuivre : « Avoir une magistrate à la tête de l’IGPN est un signe d’ouverture »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/19/agnes-thibault-lecuivre-directrice-de-l-inspection-generale-de-la-police-nat

    La directrice de la police des polices estime, dans un entretien au « Monde », que sa formation et sa culture différentes lui permettent d’adopter une « approche spécifique » et défend l’indépendance de l’institution qu’elle dirige.
    ...
    En revanche, le nombre d’enquêtes pour #corruption a pratiquement doublé entre 2021 et 2022, passant de 30 à 56. Pour quelles raisons, selon vous ?
    Sans doute grâce à une meilleure détection mais, aussi, il ne faut pas le nier, une augmentation objective des faits.

    Quels sont les profils des fonctionnaires mis en cause ?
    Ils sont variés mais le dénominateur commun est très clair, c’est l’appât du gain. Il peut se manifester à travers un besoin d’argent urgent ou au regard d’une addiction mais aussi, parfois, par pure cupidité. Il peut s’agir de corruption, de favoritisme, de violation du secret de l’enquête ou de consultation de #fichiers. Cette typologie n’est pas exhaustive car, parfois, des faits de corruption se cachent derrière d’autres qualifications pénales comme le trafic de stupéfiants.
    A cela vient s’ajouter la problématique de fonctionnaires ancrés de très longue date dans un secteur géographique précis avec parfois, dans leur champ de compétences, la délivrance d’autorisations pour des professions réglementées qu’ils sont tentés de monnayer. Et puis nous assistons à l’émergence d’un nouveau phénomène : la consultation illégale de fichiers, avec une grande facilité pour certains policiers qui, depuis chez eux, sans jamais avoir une rencontre physique avec le corrupteur, proposent la vente de fichiers sur des messageries de type Telegram.

    Comment lutter contre ce phénomène ?
    Il faut d’abord assurer la détection des vulnérabilités et des facteurs de passage à l’acte en investissant encore davantage les domaines de la prévention et en tirant tous les enseignements d’enquêtes passées, en mettant en œuvre une stratégie de maîtrise des risques. Il s’agit très clairement d’une priorité de mon action. Nous entretenons aussi des liens très étroits avec l’Agence française anticorruption et les autres administrations régaliennes comme la justice ou Bercy, qui connaissent eux aussi des problématiques similaires.

    https://justpaste.it/dp55i

    #police #violences_policières #IGPN

  • La crainte d’établir un précédent qui ferait date. Une bonne partie de la rédaction de France Télévisions oscille entre inquiétude et effarement depuis que la décision du directeur de l’information, Alexandre Kara, a été ébruitée en interne. Vendredi 19 janvier, les journalistes travaillant sur les magazines (« Complément d’enquête », « Envoyé spécial », « 13 h 15 ») du groupe audiovisuel public se sont vu demander de faire une pause dans leurs investigations concernant les portraits de responsables politiques d’ici aux élections européennes qui auront lieu le 9 juin en France‧https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/01/25/france-televisions-la-direction-restreint-la-place-des-portraits-de-personna
    France Télévisions : malaise après la décision de la direction de limiter les enquêtes sur les personnalités politiques
    Dans un souci d’équité de temps de parole et pour laisser la priorité aux émissions de débat, le groupe audiovisuel public demande aux magazines d’investigations de faire une pause sur ces formats. La rédaction désapprouve ce choix.
    #censure #élections

  • Cancel culture : le lobby agro-industriel fait annuler une journée d’étude sur l’écologie - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/01/25/cancel-culture-le-lobby-agro-industriel-fait-annuler-une-journee-det

    Il en faut peu pour énerver le lobby agro-industriel. Ce jeudi 25 janvier, la prestigieuse école d’agronomie Agro Paris Tech devait organiser une journée d’étude intitulée : « Paradoxes de l’action stratégique écologiste contemporaine ».

    Une rencontre prévue de longue date, réunissant des professeurs, des chercheurs et des personnes engagées dans les mobilisations écologistes, pour aborder, avec les étudiant-es, les questions relatives à l’écologie, aux modalités de son action et à la répression à laquelle elles sont confrontées.

    Une simple journée de formation, comme il y en a régulièrement à Agro Paris, avec des intervenants de diverses sensibilité, y compris pratiquant l’agriculture intensive. « Cette journée d’étude s’inscrit dans des recherches que nous menons depuis plusieurs années sur les évolutions des pratiques écologistes, au regard de l’aggravation des situations écologiques » explique Arnaud Villalbal, enseignant à l’initiative de ces rencontres. Mais cela n’a pas plu au lobby de l’agriculture intensive. Pourquoi ? Parmi les invité-es se trouvent le collectif Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre, des spécialistes de la répression ou un acteur de la cause anti-spéciste, entre autres.

    #lobby de l’#agroindustrie

    • « J’ai honte de mon école » : AgroParisTech annule l’invitation de militants écolos
      https://reporterre.net/J-ai-honte-de-mon-ecole-AgroParisTech-annule-l-invitation-de-militants-e

      L’école AgroParisTech a annulé une journée d’étude avec des activistes antibassines et antispécistes, prévue le 25 janvier. Motif : éviter qu’elle ne leur serve de « caisse de résonance ». Elle a finalement été déplacée ailleurs.

      lundi 22 janvier à 13 h 30, Bruno Villalba a reçu un coup de fil d’une tout autre teneur : « Il m’a fait savoir dès le départ de la conversation qu’il avait décidé d’interdire la journée, se remémore le chercheur dépité. Il a remis en cause la portée scientifique de l’événement, sans réellement apporter d’éléments probants. Il a précisé que le contexte ne se prêtait pas à cette journée. Qu’il n’était pas souhaitable de recevoir des personnes condamnées pour leurs actions . »

  • Le CHU d’Amiens met en place la première consultation « pesticides et pathologies pédiatriques »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/11/le-chu-d-amiens-met-en-place-la-premiere-consultation-pesticides-et-patholog

    Inauguré il y a trois mois, le dispositif vise à faire reconnaître l’exposition professionnelle des parents, afin qu’ils puissent prétendre au Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides.
    Par Florence Traullé (Lille, correspondante)

    Lorsqu’il naît en septembre 2016, à la maternité du centre hospitalier universitaire (#CHU) d’#Amiens, le fils d’Emilie, originaire de la Somme (elle n’a pas souhaité donner son nom de famille), se voit diagnostiquer un hypospadias, une malformation du pénis qui nécessite une reconstruction. Après l’opération, l’équipe médicale suggère alors aux parents que cette déformation pourrait être en lien avec le travail du père, agriculteur, et potentiellement exposé aux #pesticides. « On ne nous avait jamais dit qu’ils pouvaient être dangereux pour un bébé pendant la grossesse. On est tombés des nues. »
    Sur les conseils de l’équipe médicale, Emilie retourne alors au CHU d’Amiens, où a ouvert, en octobre 2023, au sein du centre régional de pathologies professionnelles et environnementales (CRPE) des Hauts-de-France, la première consultation pédiatrique spécialisée dans les pathologies repérées comme pouvant être en lien avec l’utilisation de pesticides (leucémies, tumeurs cérébrales, becs-de-lièvre, hypospadias ou troubles du neurodéveloppement, principalement).
    Le docteur Sylvain Chamot, à l’origine de la création de cette consultation, explique vouloir « faire valoir les droits des agriculteurs qui sont d’abord des victimes, ainsi que leurs enfants ». Outre les constats médicaux réalisés, les parents remplissent des questionnaires permettant d’établir si la mère a été exposée aux pesticides dans le cadre de son activité professionnelle pendant sa grossesse ou si le père l’a été dans les six mois précédant la naissance.

    « Liens de causalité »

    « On a des arguments de fréquence et des études qui pointent des liens de causalité avec une exposition du père ou de la mère aux pesticides », explique la professeure Hélène Haraux, chirurgienne pédiatrique, qui travaille aux côtés du docteur Chamot. « L’exposition paternelle est un sujet très intéressant et nouveau, il faut que la recherche avance là-dessus », ajoute-t-elle.
    Les données collectées ici permettront d’alimenter des bases anonymes pour de futures études qui ne se limiteront pas aux agriculteurs, mais porteront aussi sur les enfants « dont les parents travaillent le bois, sur les voies ferrées, dans les espaces verts », précise le docteur Chamot.

    L’idée de créer cette consultation lui est venue après avoir découvert le très faible nombre de dossiers déposés au Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (#FIVP). Depuis sa création en 2020, seules dix-sept demandes concernant des victimes périnatales ont été faites, sur toute la France, auprès de ce fonds alimenté par la taxe sur la vente de produits phytosanitaires. Rien que pour la Picardie, territoire agricole, le docteur Chamot évalue à une centaine le nombre d’enfants potentiellement concernés.

    Auditionnée par une commission d’enquête parlementaire en novembre 2023, Christine Dechesne-Céart, la directrice de la réglementation du FIVP, précisait que « cinq cas seulement [avaient] été indemnisés pour des enfants d’âge divers, pas nécessairement mineurs » et qu’« une victime, exposée enfant, [était] aujourd’hui âgée de 54 ans ». Parmi les indemnisés, Théo Grataloup, aujourd’hui adolescent, dont la mère travaillant sur un terrain d’équitation a utilisé un désherbant, un générique du Roundup, pendant sa grossesse. Théo, né sans cordes vocales, souffre – entre autres – d’une malformation (atrésie) de l’œsophage et a dû subir 54 opérations chirurgicales, la première vingt-quatre heures après sa naissance.

    Mme Dechesne-Céart justifiait, devant les magistrats, l’écart entre la population identifiée comme potentiellement concernée par une indemnisation (de l’ordre de 10 000 personnes adultes et enfants confondus) et le nombre de dossiers instruits (environ 600) par un déficit de communication et par le fait que « le fonds est encore dans sa phase de lancement », trois ans après sa création.

    Ce déficit d’information est également constaté par le docteur Chamot qui, dans sa consultation, prend du temps pour expliquer aux parents les raisons probables des maladies de leurs enfants, ainsi que leurs droits. Mais « il faut que les professionnels de santé soient mieux informés, car c’est surtout eux qui peuvent nous adresser des patients ».

    Réticences des familles à déclencher l’indemnisation

    Au-delà de la difficulté à faire passer les bons messages, le député de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier (PS), rapporteure de la récente commission d’enquête parlementaire sur l’usage des pesticides en France, s’inquiète aussi de ce que les conditions d’indemnisation ne tiennent pas compte de « la vie domestique [qui] peut constituer une source de contamination importante. Les vêtements portés au travail et nettoyés à la maison peuvent contaminer une femme enceinte même si elle n’est pas, elle-même, agricultrice. » Il y voit un « trou dans la raquette ».
    Antoine Lambert, président de l’association Phyto-Victimes, déplore ces lacunes, pointant notamment la responsabilité de la presse professionnelle agricole, très peu disserte sur le fonds. Il s’inquiète aussi des réticences des familles à déclencher celui-ci et parle de « l’immense difficulté des professionnels à admettre qu’une pathologie puisse découler de leur activité. Cette difficulté est encore plus grande quand il s’agit de leurs enfants dont les handicaps plus ou moins lourds seraient le fruit de leur travail. »

    Emilie le reconnaît : « Mon mari l’a très mal pris. C’est dur de se dire qu’on peut être responsable de la souffrance de son enfant. » Elle aurait préféré ne pas témoigner anonymement « parce que c’est important pour faire changer les choses mais mon mari n’a pas voulu. J’en ai aussi parlé à mon grand garçon qui veut travailler dans l’agriculture. Il n’a pas accepté non plus. Il faudrait que ça change tout ça », conclut-elle.

    #santé

  • Nightshade, le logiciel qui « empoisonne l’IA » est désormais disponible. Destiné aux artistes qui en ont ras la banane que les modèles d’IA s’entraînent sur leurs œuvres, la logique de Nightshade est très simple : retourner l’IA contre l’IA.Développé par des chercheurs de l’Université de Chicago, le logiciel modifie subtilement l’image au niveau du pixel pour embrouiller complètement la machine.

    https://venturebeat.com/ai/nightshade-the-free-tool-that-poisons-ai-models-is-now-available-for-ar

    • Quand un service est « rentable » juste parce qu’il est trop cher, est-il vraiment rentable ? (comment je te brain fuck l’offre et la demande - notion de « service incontournable »). L’article m’a fait penser au transport de passagers.

  • s’en fiche de vos 3G, 4G, 5G ou on-ne-sait-plus-combien-de-G ! De toute façon son ordinateur est relié au mur par un fil et ici dans la cambrousse il n’y a même pas encore d’antenne Bi-Bop ! Ce qu’elle veut c’est pouvoir écouter LA RADIO vains dieux, de la bonne vieille radio de service public sur son bon vieux transistor à piles ! En direct, sans connexion Internet, sans s’identifier, sans mot de passe et sans tous vos trucs de jeunes décérébré·e·s ! C’est possible, ça ?

    Apparemment pas — depuis plusieurs jours même Inter ne grésille plus sur la bande FM. Rien, dans son désert hertzien la vieille Garreau ne reçoit presque plus aucune fréquence, hormis Radio Alouette qui braille toutes les trente secondes des réclames Intermarché® entrecoupées de beuglements « musicaux » contemporains, Radio Nostalgie qui braille toutes les deux minutes des réclames Cochonou® entrecoupées de Goldman et de Stéphanie de Monaco, et une radio catho qui certes ne braille pas mais tient des propos hors de propos, trouvant même le moyen d’excommunier Mélenchon entre deux Ave Maria (1).

    Comme elle regrette le temps où l’on pouvait s’endormir avec Macha Béranger ou José Artur !

    –-------------------
    (1) Authentique.

  • Les « stages kebab », reflets des difficultés dès la 3ᵉ pour les jeunes des quartiers populaires
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/23/les-stages-kebab-reflets-des-difficultes-des-la-3-pour-les-jeunes-des-quarti


    AUREL

    Chaque année, de nombreux #élèves issus de milieux défavorisés effectuent un #stage d’observation par défaut, n’ayant pu trouver des #entreprises plus prestigieuses prêtes à les accueillir. Une première expérience de discrimination.

    Quand Maric (il n’a pas souhaité donner son nom) était petit, il rêvait de devenir avocat. Alors, en classe de 3e, pour son stage d’observation, ce jeune homme habitant à Grigny (Essonne) envoie une poignée de CV préparés en classe à des cabinets d’avocats à Paris. « On m’a dit que ce n’était pas possible parce que j’étais trop jeune, ou alors qu’ils ne prenaient pas de stagiaires », se souvient l’adolescent, qui a 16 ans aujourd’hui. Il fait finalement son stage dans un supermarché tenu par son oncle, « par manque de choix ». Un an plus tard, son petit frère a fait le même stage. « Les gens autour de moi ne tentent pas trop les cabinets d’avocats, les banques ou ce genre de choses à Paris, reconnaît-il. Ils se disent que ça ne sert à rien. On va les envoyer balader. »
    Dans les quartiers populaires, on les appelle les « stages kebab ». Ces stages par défaut que de nombreux jeunes de #banlieue vont faire dans un kebab, une épicerie, un centre social, une pharmacie du quartier, souvent tenus par un proche, faute d’avoir trouvé une expérience plus enrichissante dans la grande #ville du coin. Se tenant sur cinq jours, généralement entre décembre et février en fonction des établissements, le stage d’observation en milieu professionnel, obligatoire en classe de 3e, devient ainsi le reflet des discriminations vécues par les jeunes issus de familles défavorisées, souvent sans réseau professionnel, et illustre la difficulté, dès le plus jeune âge, de s’extraire du quartier.

    https://justpaste.it/dh2nb

    #école #collège #quartiers_populaires #formation #emploi