Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Malgré la guerre à Gaza, une nouvelle route commerciale relie Israël aux pays du Golfe - Aujourd’hui l’économie
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-%C3%A9conomie/20240208-malgr%C3%A9-la-guerre-%C3%A0-gaza-une-nouvelle-route-commerciale-relie-

    C’est un effet inattendu des tensions en mer Rouge : une société israélienne associée à un partenaire émirien lance une nouvelle route commerciale terrestre pour contourner le canal de Suez. Elle relie #Dubaï à Haïfa en traversant l’#Arabie_saoudite et la #Jordanie.

    #génocidaires

  • 20h05 : Chaque jour apporte la confirmation de l’impact énorme des attaques des Houthis
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240208-en-direct-gaza-palestine-fortes-craintes-pour-rafah-apr%C3%A8s-l-annonc

    De nouvelles frappes américaines ces derniers jours sur des positions des rebelles houthis du Yémen ; une frégate allemande en route vers la mer Rouge pour y « sécuriser » le transport maritime ; un géant danois du transport (Maersk), qui annonce un bénéfice divisé par sept pour cause d’insécurité dans la zone...

    Chaque jour apporte la confirmation de l’impact énorme des attaques des rebelles du Yémen en mer Rouge, où le trafic a chuté de 30% selon le FMI.

    C’est au nom du soutien aux Palestiniens de Gaza que la rébellion houthie revendique les attaques de drones et de missiles qui déclenchent la panique du transport maritime depuis des mois, et qui occasionne aussi des bombardements américains en riposte. Notre envoyé spécial au Liban, Nicolas Falez, a pu rencontrer un représentant officieux des Houthis du Yémen, le Yéménite Ali Zafer, qui se présente comme universitaire et journaliste, mais précise qu’à Beyrouth, il est mandaté pour parler.

    L’homme assure qu’en mer Rouge, la rébellion ne vise pas les navires marchands de manière indiscriminée. D’après lui, seuls les bateaux israéliens ou faisant route vers Israël sont pris pour cible. Notre confrère et collègue lui a demandé quelle était la stratégie du groupe. Mais selon cet interlocuteur, la situation en mer Rouge dépend de la guerre à Gaza, et donc d’Israël, ainsi que de ses alliés, en tête desquels on retrouve bien sûr les États-Unis.

    « Aujourd’hui, la décision est entre les mains des États-Unis, estime Ali Zafer. Ce sont eux qui peuvent mettre fin à cette agression et empêcher l’embrasement de la région. Car la clé se trouve à Gaza. On ne peut pas séparer les opérations militaires dans la mer Rouge de ce qu’il se passe à Gaza. La propagande politique américaine essaie de distinguer ce qui se passe d’un côté et de l’autre, mais c’est faux ! Ce qui se passe en mer Rouge est directement lié à Gaza ; si l’agression sur Gaza s’arrête, les opérations s’arrêtent. »

    Ali Zafer rappelle que les Houthis font partie de « l’Axe de la résistance », expression que revendiquent l’Iran et ses alliés régionaux – Hamas palestiniens, groupes paramilitaires irakiens ou Hezbollah libanais. À noter que l’Union européenne travaille à la mise ne place d’une mission de protection des navires marchands en mer Rouge, une décision pourrait être annoncée avant la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc, le 19 février. Plusieurs pays, dont l’Italie, la France ou la Belgique, ont indiqué leur intention d’y participer.

  • Attaque des Houthis en mer Rouge : Le titre Maersk dégringole de plus de 14 % - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/attaque-des-houthis-en-mer-rouge-le-titre-maersk-degringole-de-plu

    Le géant danois du transport maritime Maersk, qui a annoncé jeudi un bénéfice net divisé par plus de 7 en 2023, dégringolait en Bourse après des prévisions mitigées pour 2024 liées à la situation en mer Rouge et aux nombreuses attaques menées par les Houthis du Yémen depuis le 19 novembre.

    Pour l’année en cours, « compte tenu des défis importants liés à l’offre excédentaire et de la grande incertitude quant à la durée et à l’ampleur de la perturbation de la mer Rouge », le fleuron de l’industrie danoise table sur un résultat brut d’exploitation (EBITDA) entre 1 et 6 milliards de dollars (entre 927 millions et 5,56 milliards d’euros), en recul sur 2023.

    A la Bourse de Copenhague, peu après 09H00 GMT, le titre Maersk perdait 13,53% dans un marché en très forte baisse (-7,36%). Sur les douze derniers mois, il a reculé de près de 20%.

  • Remaniement : l’arrivée de Kasbarian au ministère du Logement irrite la gauche et des associations
    https://www.lefigaro.fr/politique/remaniement-l-arrivee-de-kasbarian-au-ministere-du-logement-ulcere-la-gauch

    L’élu d’Eure-et-Loir, nommé jeudi après un mois sans ministre spécifiquement chargé du #Logement, a la lourde tâche d’affronter une crise historique, avec une production en berne, un allongement sans fin du nombre de ménages en attente d’un HLM, ou une saturation des structures d’hébergement d’urgence. Sa nomination au ministère du Logement, après deux anciens socialistes - Patrice Vergriete et Olivier Klein - marque un net coup de barre à droite, lui dont le principal fait d’armes en matière de logement est d’avoir fait adopter, en 2023, une loi durcissant les peines contre les squatteurs [et les locataires !!].

    Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, a ainsi confié à l’AFP « espérer que le nouveau ministre délégué au Logement sera plus attentif aux souffrances des mal logés et aux difficultés que connaissent nos concitoyens en matière de mal-logement qu’il ne l’a été au moment où il a porté une loi qui a fait beaucoup de dégâts ».

    « Provocation »

    Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement, première association de locataires HLM et proche du Parti communiste, a lui estimé sur franceinfo que son arrivée était « une véritable gifle à tout le secteur du logement » et une « déclaration de guerre aux locataires ». « Une provocation », ont jugé de concert plusieurs élus de gauche. « Nommer celui dont le seul fait d’armes est d’avoir facilité les expulsions est un crachat aux visages des 4 millions de personnes mal logées et 330.000 personnes sans-abris », a ainsi dénoncé sur X la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

    « Guillaume Kasbarian est l’auteur de la loi la plus répressive sur les expulsions depuis des décennies », a lancé sur le même réseau le communiste Jacques Baudrier, adjoint au Logement à la mairie de Paris, tandis que le chef des sénateurs écologistes Guillaume Gontard moquait l’arrivée d’un « ministre du délogement ».

    • « Il est logique de reconnaître aux Maires la possibilité d’exiger des devoirs en contrepartie de droits, le respect de son pays et des morts pour la France en fait partie. »

      Le front de l’air est vraiment putride.
      Bientot le RSA conditionné à la présence lors des commemoration de Pétain et Maurras. La CAF à condition de dire notre fierté pour Depardieu....
      Bientôt tu pourra crever la dalle si t’es pas Charlie

    • Le tribunal administratif de Toulon a (...) validé le 26 janvier 2024, cette décision du maire, adoptée en septembre 2022, par la majorité des élus de #droite. Cette mesure avait été cependant contestée par la suite par la préfecture qui dénonçait : "une ingérence dans les libertés d’association et de conscience".

      Le tribunal administratif de Toulon a estimé que cette dernière favorisait "l’engagement des associations lors d’événements ayant un intérêt public local" sans enfreindre "le principe de neutralité".

      #Associations #subventions

      Droits et devoirs : la rupture Macron
      https://www.mediapart.fr/journal/france/250322/droits-et-devoirs-la-rupture-macron

      Pour le président-candidat, « les devoirs valent avant les droits ». Cette logique, qui va à l’encontre des principes fondamentaux de l’État social et l’#État_de_droit, irrigue l’ensemble de son projet de réélection. En distinguant les bons et les mauvais citoyens.
      Romaric Godin et Ellen Salvi
      25 mars 2022


      EmmanuelEmmanuel Macron a rarement parlé de « droits » sans y accoler le mot « devoirs ». En 2017 déjà, il présentait les contours de sa future réforme de l’assurance-chômage, en expliquant vouloir « un système exigeant de droits et de devoirs ». Deux ans plus tard, au démarrage du « grand débat national », pensé comme une campagne de mi-mandat pour endiguer la crise des « gilets jaunes », il déplorait l’usage de l’expression « cahier de doléances », lui préférant celle de « cahiers de droits et de devoirs » [le droit de se plaindre, et surtout le devoir de la fermer et d’obéir, ndc]..
      À l’époque, le chef de l’État prenait encore soin, au moins dans son expression, de maintenir un semblant d’équilibre. Mais celui-ci a volé en éclats au printemps 2021, en marge d’un déplacement à Nevers (Nièvre). Interpellé par un homme sans papiers, le président de la République avait déclaré : « Vous avez des devoirs, avant d’avoir des droits. On n’arrive pas en disant : “On doit être considéré, on a des droits.” » Avant d’ajouter, sans l’ombre d’une ambiguïté : « Les choses ne sont pas données. »

      Jeudi 17 mars, le président-candidat a de nouveau invoqué la question des devoirs en abordant le volet régalien de son projet. Rappelant son engagement à accueillir des familles ukrainiennes fuyant la guerre, il a immédiatement prévenu vouloir « changer les modes d’accès aux titres de séjour » et notamment les titres de séjour longs, qui seront désormais accordés « dans des conditions beaucoup plus restrictives ». Parce que non, définitivement, « les choses ne sont pas données ».
      Cette rhétorique du donnant-donnant irrigue aujourd’hui l’ensemble du programme d’Emmanuel Macron. Elle s’impose ainsi dans le volet économique de celui-ci. La mesure la plus représentative en la matière étant sans doute la mise sous condition de travail ou de formation du revenu de solidarité active (#RSA). Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a d’ailleurs explicitement indiqué que cette proposition s’inscrivait dans cette « logique de droits et devoirs » proposée par le candidat.
      Une logique, ou plus exactement une précédence, que le chef de l’État a lentement installée, l’étendant des sans-papiers à tous les citoyens et citoyennes. « Être #citoyen, ce n’est pas demander toujours des droits supplémentaires, c’est veiller d’abord à tenir ses devoirs à l’égard de la nation », avait-il lancé en août 2021. « Être un citoyen libre et toujours être un citoyen responsable pour soi et pour autrui ; les devoirs valent avant les droits », insistait-il en décembre, à destination des personnes non vaccinées.

      Une vision digne de l’Ancien Régime

      Emmanuel Macron a balayé, en l’espace de quelques mois, l’héritage émancipateur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Pour les rédacteurs de cette dernière, rappelait l’avocat Henri Leclerc dans ce texte, « les droits qu’ils énoncent sont affaire de principe, ils découlent de la nature de l’homme, et c’est pourquoi ils sont imprescriptibles ; les devoirs eux sont les conséquences du contrat social qui détermine les bornes de la liberté, par la loi, expression de la volonté générale ».
      « Ce sont les sociétés totalitaires qui reposent d’abord sur l’#obéissance à des impératifs non négociables qui, en fait, ne sont pas des devoirs auxquels chacun devrait subordonner librement ses actes, écrivait-il en guise de conclusion. Les sociétés démocratiques reposent sur l’existence de droits égaux de citoyens libres qui constituent le peuple d’où émane la souveraineté. Chacun y a des devoirs qui, sans qu’il soit nécessaire de les préciser autrement, répondent à ses droits universels. »
      Début 2022, face aux critiques – Jean-Luc Mélenchon avait notamment tweeté : « Les devoirs avant les droits, c’est la monarchie féodale et ses sujets. Le respect des droits créant le devoir, c’est la République et la citoyenneté » –, Gabriel Attal avait assuré un nouveau service après-vente. Dans Le Parisien, le porte-parole du gouvernement avait expliqué vouloir « poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales ».

      La conception conservatrice du « bon sens »

      Cette « redéfinition de notre contrat social » se traduit par plusieurs mesures du projet présidentiel : le RSA donc, mais aussi l’augmentation des salaires du corps enseignant contre de nouvelles tâches – « C’est difficile de dire : on va mieux payer tout le monde, y compris celles et ceux qui ne sont pas prêts à davantage s’engager ou à faire plus d’efforts », a justifié Emmanuel Macron [avant d’introduire la notion de #salaire_au_mérite dans la fonction publique, ndc]–, ou même la réforme des retraites qui soumet ce droit devenu fondamental à des exigences économiques et financières.
      Cette vision s’appuie sur une conception conservatrice du « bon sens », qui conditionne l’accès aux droits liés aux prestations sociales à certains comportements méritants. Elle va à l’encontre total des principes qui fondent l’État social. Ce dernier, tel qu’il a été conçu en France par le Conseil national de la Résistance, repose en effet sur l’idée que le capitalisme fait porter sur les travailleurs et travailleuses un certain nombre de risques contre lesquels il faut se prémunir.

      Ce ne sont pas alors d’hypothétiques « devoirs » qui fondent les droits, c’est le statut même du salarié, qui est en première ligne de la production de valeur et qui en essuie les modalités par les conditions de travail, le chômage, la pénibilité, la faiblesse de la rémunération. Des conditions à l’accès aux droits furent toutefois posées d’emblée, l’État social relevant d’un compromis avec les forces économiques qui ne pouvaient accepter que le risque du chômage, et sa force disciplinaire centrale, ne disparaisse totalement.
      Mais ces conditions ne peuvent prendre la forme de devoirs économiques, qui relèvent, eux, d’une logique différente. Cette logique prévoit des contreparties concrètes aux aides sociales ou à la rémunération décente de certains fonctionnaires. Et ce, alors même que chacun, y compris Emmanuel Macron, convient de la dévalorisation du métier d’enseignant. Elle conduit à modifier profondément la conception de l’aide sociale et du traitement des fonctionnaires. À trois niveaux.
      Le premier est celui de la définition même des « devoirs ». Devoirs envers qui ou envers quoi ? Répondre à cette question, c’est révéler les fondements philosophiques conservateurs du macronisme. Un bénéficiaire du RSA aurait des devoirs envers un État et une société qui lui demandent de vivre avec un peu plus de 500 euros par mois ? Il aurait en quelque sorte des « contreparties » à payer à sa propre survie.
      Si ces contreparties prenaient la forme d’un travail pour le secteur privé, celui-ci deviendrait la source du paiement de l’allocation. C’est alors tout le centre de gravité de l’État social qui évoluerait, passant du travail au capital. En créant la richesse et en payant l’allocation, les entreprises seraient en droit de demander, en contrepartie, du travail aux allocataires au RSA, lesquels deviendraient forcément des « chômeurs volontaires » puisque le travail serait disponible.

      Les allocataires du RSA devront choisir leur camp

      Ce chômage volontaire serait une forme de comportement antisocial qui ferait perdre à la société sa seule véritable richesse : celle de produire du profit. On perçoit, dès lors, le retournement. La notion de « devoirs » place l’allocataire du RSA dans le rôle de #coupable, là où le RMI, certes imaginé par Michel Rocard dans une logique d’insertion assez ambiguë, avait été pensé pour compléter l’assurance-chômage, qui laissait de côté de plus en plus de personnes touchées par le chômage de longue durée.

      Ce retournement a une fonction simple : #discipliner le monde du travail par trois mouvements. Le premier, c’est celui qui veut lui faire croire qu’il doit tout au capital et qu’il doit donc accepter ses règles. Le second conduit à une forme de #criminalisation de la #pauvreté qui renforce la peur de cette dernière au sein du salariat – un usage central au XIXe siècle. Le dernier divise le monde du travail entre les « bons » citoyens qui seraient insérés et les « mauvais » qui seraient parasitaires.
      C’est le retour, déjà visible avec les « gilets jaunes », à l’idée que déployait Adolphe Thiers dans son discours du 24 mai 1850, en distinguant la « vile multitude » et le « vrai peuple », « le pauvre qui travaille » et le « vagabond ». Bientôt, les allocataires du RSA devront choisir leur camp. Ce qui mène à la deuxième rupture de cette logique de « devoirs ». Le devoir suprême, selon le projet d’Emmanuel Macron, est de travailler. Autrement dit de produire de la valeur pour le capital.

      Individualisation croissante

      C’est le non-dit de ces discours où se retrouvent la « valeur #travail », les « devoirs générateurs de droits » et le « #mérite ». Désormais, ce qui produit des droits, c’est une capacité concrète à produire cette valeur. Il y a, dans cette démarche, une logique marchande, là où l’État social traditionnel voyait dans la protection sociale une fenêtre de démarchandisation – c’est parce qu’on devenait improductif qu’on devait être protégé. À présent, chacun, y compris les plus fragiles, doit faire preuve de sa capacité constante de production pour justifier son droit à survivre.

      Cette #marchandisation va de pair avec une individualisation croissante. Dans le modèle traditionnel, la pensée est systémique : le capitalisme produit des risques sociaux globaux dont il faut protéger tous les travailleurs et travailleuses. Dans le modèle des contreparties, chacun est mis face à l’injonction de devoir justifier individuellement ses droits par une mise à l’épreuve du marché qui est le juge de paix final. On comprend dès lors pourquoi Christophe Castaner prétend que l’allocation sans contrepartie est « la réponse des lâches ».
      Car ce choix laisserait les individus sans obligations devant le marché. Or, pour les partisans d’Emmanuel Macron, comme pour Friedrich Hayek, la seule façon de reconnaître un mérite, c’est de se confronter au marché qui donne à chacun ce à quoi il a droit. La vraie justice est donc celle qui permet d’être compétitif. C’est la vision qu’a d’ailleurs défendue le président-candidat le 22 mars, sur France Bleu, en expliquant que la « vraie inégalité » résidait dans « les inégalités de départ ». L’inégalité de résultat, elle, n’est pas remise en cause. [voir L’égalité des chances contre l’égalité http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4443]

      Le dernier point d’inflexion concerne l’État. Dans la logique initiale de la Sécurité sociale, la protection contre les risques induits par le capitalisme excluait l’État. De 1946 à 1967, seuls les salariés géraient la Sécu. Pour une raison simple : toutes et tous étaient les victimes du système économique et les bénéficiaires de l’assurance contre ces risques. Le patronat cotisait en tant qu’origine des risques, mais ne pouvait décider des protections contre ceux qu’il causait. Ce système a été progressivement détruit, notamment en s’étatisant.
      Le phénomène fut loin d’être anecdotique puisqu’il a modifié le modèle initial et changé la nature profonde de l’État : désormais, le monde du travail est redevable à celui-ci et au patronat de ses allocations. Ces deux entités – qui en réalité n’en forment qu’une – exigent des contreparties aux allocataires pour compenser le prix de leur prise en charge. L’État étant lui-même soumis à des choix de rentabilité, l’allocataire doit devenir davantage rentable. Dans cet état d’esprit, cette « #rentabilité » est synonyme « d’#intérêt_général ».
      Les propositions sur le RSA et le corps enseignant entrent dans la même logique. Emmanuel Macron agit en capitaliste pur. Derrière sa rhétorique des droits et des devoirs se profilent les vieilles lunes néolibérales : marchandisation avancée de la société, discipline du monde du travail et, enfin, idée selon laquelle l’État serait une entreprise comme les autres. Le rideau de fumée de la morale, tiré par un candidat qui ose parler de « dignité », cache mal le conservatisme social de son système de pensée.

      Romaric Godin et Ellen Salvi

      #subventions #associations #contrepartie #droits #devoirs #égalité #inégalité

  • Des treillis dans les labos. La recherche scientifique au service de l’#armée

    Dans une envolée rare, les dépenses militaires européennes ont atteint leur niveau de la fin de la Guerre froide. En #France, troisième exportateur mondial d’armes, le complexe militaro-industriel mobilise #entreprises et #chercheurs civils pour concevoir et fabriquer les armes de demain.
    Grenoble, spécialisée en #semi-conducteurs, constitue le « cerveau de l’armement » national.

    http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/des_treillis_dans_les_labos.html
    #armes #industrie_de_l'armement #recherche #Grenoble #complexe_militaro-industriel #exportations #livre

  • 1 Le titre de l’article est différent

    2 Le Haaretz reprend à son compte le #mantra_sioniste « le Hamas utilise les civils comme boucliers humains »

    Impressionnant par ailleurs

    Gaza Residents Fled Israel’s Bombing. Half Their Homes Have Been Damaged or Destroyed - Haaretz
    https://www.haaretz.com/israel-news/security-aviation/2024-02-08/ty-article-static-ext/.premium/gazans-fled-their-homes-they-have-nowhere-to-return-to/0000018d-73f0-d4f1-a18d-f7f071190002

    An accurate estimation of the destruction is a challenging task due to the fog of war – and as the IDF restricts entry by journalists. But it’s possible to create a map of the destruction using satellite data, which shows that at least half of all the buildings in the enclave are likely to have been damaged or destroyed, according to American researchers.

  • Saison IV • Episode 8 • Stand Up !

    Premier épisode de l’Actu des Oublié.es de l’année 2024, nous revenons sur les grandes grèves dans le secteur de l’automobile aux Etats Unis et sur la lutte en cours dans les ateliers Tesla en Scandinavie.

    https://audioblog.arteradio.com/blog/157476/podcast/220331/saison-iv-episode-8-stand-up

    Alors que le monde de l’automobile vit une transition à marche forcée, la dégradation des conditions de travail et l’inflation plombent la vie des ouvrièr.es qui triment dans les usines.

    Dans le contexte néo-libéral où les syndicats ont parfois peine à exister, où nombre d’entre eux se comportent en partenaires du patronat, des levées de bouclier surgissent, disséminant l’espoir ténu d’un renouveau de la lutte des classes depuis l’atelier.

    De Détroit à Stockholm, voyage dans les mouvements de grève qui revitalisent le syndicalisme - contre les Big Three aux Etats Unis et contre Tesla, en Suède.

  • [En direct] La riposte d’Israël à Gaza jugée « excessive » par Washingtion qui craint un « désastre » humanitaire
    Publié le : 09/02/2024
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240209-en-direct-la-riposte-d-isra%C3%ABl-%C3%A0-gaza-jug%C3%A9e-excessive-par

    ■ De nouvelles frappes américaines contre les Houthis au Yémen. Les États-Unis ont annoncé avoir mené des frappes jeudi visant quatre drones de surface et sept missiles de croisière « prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge » par les rebelles Houthis du Yémen.

    ■ Les forces israéliennes ont intensifié les bombardements dans des quartiers de Rafah, jugés excessifs par les États-Unis qui craignent un « désastre » humanitaire.

    ■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, communiqué ce vendredi 9 février, 27 947 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Il a fait état d’un total de 107 morts au cours des dernières 24 heures. Les victimes sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre également 67 317 blessés.

  • Une projection de « La Zone d’intérêt » présentée par un collectif de militants juifs antisionistes suscite la controverse

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/05/une-projection-de-la-zone-d-interet-presentee-par-un-collectif-de-militants-

    #antisionnisme

    Johann Chapoutot, spécialiste du #nazisme, a annulé sa participation à une soirée prévue mardi 6 février autour de la #projection de La Zone d’intérêt, le film de #Jonathan_Glazer sur la vie quotidienne de Rudolf Höss, le commandant d’#Auschwitz. Organisée au Grand Action, dans le 5e arrondissement de Paris, une rencontre entre l’historien et la chercheuse en langues, littératures et cultures arabes et #hébraïques Sadia Agsous-Bienstein devait être animée par le #collectif_juif_antisioniste Tsedek !.

    « Je ne peux pas, en conscience, participer à vos activités », a écrit, le 1er février, Johann Chapoutot à Samuel Leter, membre de Tsedek ! chargé de ce ciné-club. En cause : le communiqué du collectif publié le 7 octobre 2023. Dans ce message, toujours en ligne sur Instagram, le groupe écrit : « Il ne nous appartient pas de juger de la stratégie de la résistance palestinienne. Mais il est de notre responsabilité de rappeler sa légitimité fondamentale. »

    M. Chapoutot n’en avait pas connaissance avant la parution, le 1er février, d’un article de Télérama consacré à une première annulation de cet événement, lequel aurait dû se tenir le 30 janvier au Majestic Bastille, à Paris, avec Sadia Agsous-Bienstein (#Johann_Chapoutot ayant eu une contrainte d’agenda). « Ce n’était pas possible pour moi, explique le chercheur. Je suis spécialiste du nazisme et de la Shoah, le #Hamas est un mouvement #négationniste. Tuer des enfants et violer des femmes ne sont pas des actes de #résistance. Il s’agit d’un massacre de nature #terroriste, dont la dimension #antisémite ne peut pas être contestée. »

    Simon Assoun, un des porte-parole de Tsedek !, dénonce « une lecture malhonnête de ce communiqué », citant également celui que le collectif a publié le 12 octobre : « L’ampleur et la brutalité des massacres commis (…) doivent être dénoncées pour ce qu’ils sont : des crimes de guerre. Les centaines de vies israéliennes et palestiniennes arrachées nous meurtrissent. »

    « La Shoah fait partie de notre histoire »
    Samuel Leter affirme ne pas comprendre la réaction tardive de l’historien : « Dans le mail où il a accepté de participer à la rencontre, il dit qu’il admire notre courage ! » Dans ce message du 10 janvier 2024, Johann Chapoutot fait notamment référence à l’avocat Arié Alimi : « Je connais bien votre collectif, dont j’admire le courage, tout comme celui d’Arié, qui est, je crois, des vôtres. »

    En réalité, l’historien a cru dialoguer avec #Golem, le mouvement cofondé par Arié Alimi dans la foulée de la marche contre l’antisémitisme du 12 octobre. « J’ai fait l’erreur de répondre spontanément, sans vérifier, afin d’aider ce qui me semblait devoir l’être : un collectif de juifs de gauche qui s’était opposé à la participation du RN [Rassemblement national] à la manifestation contre l’antisémitisme, le RN-FN [Front national] ayant été fondé, rappelons-le, par des vétérans de la Waffen-SS et de la Milice », explique-t-il.

    #Tsedek ! comme Golem sont marqués à gauche. Tsedek !, #décolonial, affirme « lutter contre le racisme d’Etat en France et pour la fin de l’apartheid et l’occupation en Israël-Palestine ». Golem milite contre tous les racismes et dénonce l’instrumentalisation de la lutte contre l’#antisémitisme. « Tsedek ! est une organisation qui ne dénonce pas l’antisémitisme de la gauche ou de la #France_insoumise, décrypte l’historien #Tal_Bruttmann, proche de Golem. Ils servent de paravent à des gens qui sont ouvertement antisémites et ils dénoncent l’instrumentalisation de la #Shoah dans une seule direction. »

    La rencontre du 6 février animée par Tsedek ! au Grand Action est annulée. Le #cinéma explique que « des pressions extérieures ont conduit à l’annulation de la participation des intervenant.e.s prévue.e.s ». Samuel Leter juge que ces annulations équivalent à de la censure : « Nous sommes #juifs, la Shoah fait partie de notre histoire. Il ne peut y avoir de #monopole_de_la_mémoire de la Shoah. »

    La pertinence d’un échange avec une spécialiste des littératures #palestinienne et #israélienne au sujet d’un film sur la Shoah a été débattue avant la première annulation du ciné-club, ce que déplore Sadia Agsous-Bienstein : « Tsedek !, que je connais, m’invite à parler d’un film sur la Shoah, un film sur la banalité de la vie d’une famille allemande à côté d’un #camp d’extermination. J’ai travaillé sur la Shoah et c’est un film sur la Shoah. En quoi ne suis-je pas #légitime sur la question ? Parce que je suis #algérienne ? » L’une de ses recherches, « La Shoah dans le #contexte_culturel #arabe », a été cofinancée par le #Mémorial de la Shoah.

    Ce n’est pas la première fois qu’un événement animé par Tsedek ! suscite la #controverse. En décembre, une conférence coorganisée par le collectif a été annulée par la #Mairie_de_Paris. Raison invoquée : la présence parmi les organisateurs de l’#association #Paroles_d’honneur, dont est membre la #militante_décoloniale #Houria_Bouteldja.

    #Zineb_Dryef

    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Jonathan Glazer, cinéaste de « La Zone d’Intérêt » : « Nous avons besoin que le génocide ne soit pas un moment calcifié de l’histoire »

    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La Zone d’intérêt » : à côté d’Auschwitz, une obscène tranquillité

  • Matheuses. Les filles, avenir des mathématiques | CNRS Mathématiques
    https://www.insmi.cnrs.fr/fr/matheuses

    Ce livre restitue une enquête sociologique réalisée auprès de 45 lycéennes de 16 ans qui ont participé aux stages Les Cigales, stages de mathématiques en non-mixité organisés par les membres de l’Institut de mathématiques de Marseille et du Laboratoire d’informatique et systèmes au Centre International des Mathématiques de Marseille.

    À travers 10 chapitres qui apportent des réponses scientifiques à des questions précises, Matheuses décortique les inégalités devant les mathématiques et l’informatique pour mieux les combattre.

  • Non Monsieur Macron, l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre - UJFP
    https://ujfp.org/non-monsieur-macron-lantisemitisme-nest-pas-la-cause-du-massacre-du-7-octobre

    Depuis le 7 octobre un génocide est en cours à Gaza. Malgré des médias aux ordres, il n’est plus possible de nier la réalité : plus de 30000 mort.es dont une grande majorité de femmes et d’enfants, 90% de la population déplacée de force et régulièrement bombardée, des habitations pulvérisées, la famine organisée, des familles ciblées et exterminées.

    La Cour Internationale de Justice a confirmé qu’il y a une tentative de génocide. Monsieur Macron n’a rien dit sur ce qui se passe à Gaza. Il n’a rien vu, il ignore que ce n’est pas seulement la population palestinienne qui est assassinée, c’est aussi le Droit international.

    Il a sciemment fait une confusion majeure : les victimes de l’attaque du 7 octobre n’ont pas été tué.es en tant que juifs/ves. Pour leur malheur hélas, elles ont été tuées en tant que membres d’un État colonial et désormais fasciste, qui enferme depuis 16 ans plus de deux millions de personnes dans un ghetto dont il a construit les murs. Seize ans dans la plus parfaite illégalité et avec la complicité des nations dites civilisées ! Seize ans sans discontinuer jusqu’à la brèche du 7 octobre.


    Toutes les vies ont la même valeur et parler des victimes israéliennes du 7 octobre sans un mot pour les milliers de victimes palestiniennes d’aujourd’hui et de demain est d’une indécence absolue.

  • Le changement climatique aurait commencé plus tôt qu’on ne le pensait
    https://reporterre.net/Le-changement-climatique-aurait-commence-plus-tot-qu-on-ne-le-pensait

    En étudiant une demi-douzaine de « sclérosponges » — des organismes marins capables d’enregistrer les variations de la température de l’eau dans leur squelette carbonaté — prélevés à Porto Rico, les scientifiques sont parvenus à reconstruire finement l’évolution de la température de l’océan depuis le début des années 1700, soit un siècle et demi avant que l’humanité ne commence à effectuer des relevés réguliers de sa température par bateau.

    Ils montrent que le changement climatique a des racines plus anciennes qu’escompté. Leur étude indique que le réchauffement de l’océan dû aux activités humaines a commencé au milieu des années 1860, soit environ « quarante ans avant les estimations proposées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) », souligne Wenfeng Deng, professeur à l’Institut de géochimie de Guangzhou (Chine), dans un article commentant cette étude.

    Ça surchauffe aussi à la surface des océans :

    https://pbs.twimg.com/media/GFuw97iXMAAkMY_?format=jpg&name=small

    tout comme dans la basse troposphère :
    https://pbs.twimg.com/media/GFmRKqqXsAA4_Pa?format=jpg&name=small

  • Pénurie de #foncier à urbaniser : de Toulouse à Bourg-en-Bresse, les 20 villes les plus touchées, selon une étude
    https://www.banquedesterritoires.fr/penurie-de-foncier-urbaniser-de-toulouse-bourg-en-bresse-les-20
    https://www.banquedesterritoires.fr/sites/default/files/2024-02/Chantiers_%C3%A0_la_Cartoucherie+%281%29.jpg

    Quelles vont être les conséquences de la sobriété foncière imposée par l’objectif de zéro #artificialisation nette (#ZAN) sur les métropoles et les agglomérations ? Pour le cabinet de conseil en immobilier professionnel Arthur Loyd, 113.000 hectares vont manquer en France d’ici 2030 pour répondre aux besoins de logement et de développement des territoires. Et selon des chiffres extraits de la septième édition de son baromètre sur l’attractivité des métropoles et des agglomérations, ce sont justement les territoires les plus dynamiques en termes de #croissance_démographique et/ou de progression de l’emploi qui vont pâtir le plus de la rareté du foncier.

    […] Alors que selon l’Insee, le nombre de ménages devrait continuer de croître, passant de près de 30 millions en 2018 à 34 millions en 2050, de nouveaux besoins en logements, services et équipements vont apparaître, dans un contexte de rareté foncière. « L’augmentation des coûts de l’immobilier va représenter une problématique durable pour les Français, alors que le #logement est d’ores et déjà le premier poste de dépenses des ménages », souligne Cevan Torossian.

    Autre sujet de premier ordre, pour Arthur Loyd : le besoin de foncier lié à la #réindustrialisation, alors que 12,8 milliards d’euros ont été investis au premier semestre 2023 dans les filières vertes. Selon l’étude, les territoires localisés hors des métropoles, qui seront demain les premiers touchés par les contraintes de sobriété foncière, concentrent aujourd’hui les trois quarts du volume total investi. Tous secteurs confondus, 22.000 hectares devraient être nécessaires pour permettre la réindustrialisation du pays, selon le rapport remis par le préfet Rollon Mouchel-Blaisot en juillet dernier.

    #urbanisation

  • Chacun sa place à l’ombre
    https://artifices.blog/2024/02/07/chacun-sa-place-a-lombre

    Le mouvement de révolte agricole qu’ont récemment connu la #France et l’#Europe augure les prémisses de luttes dans et contre la restructuration en germe du rapport entre le capital et le travail. Cette restructuration, au niveau de l’agro-industrie, se donnant comme traits principaux la décarbonisation, la généralisation du numérique et la fragmentation des échanges internationaux, est en train de bouleverser la dynamique à l’œuvre jusqu’ici. Ce que nous observons est une lutte à la fois entre fractions capitalistes cherchant à trouver une place au soleil dans un nouveau régime d’accumulation, et une partie de la classe moyenne rurale luttant contre sa prolétarisation définitive. Tant que ces deux classes luttent ensemble, sous l’égide de la vieille idéologie agrarienne et paysanne fascisante, aucune perspective émancipatrice ne pourra s’esquisser. Tout l’intérêt réside ainsi dans les perspectives d’explosion de ces intérêts contradictoires.

    #agriculture

  • « Le dispositif de récupération des biodéchets est un miroir aux alouettes », Sabine Barles, urbaniste

    Jusqu’au tournant du XXe siècle, le mot « déchet » n’est pas employé pour désigner les matières organiques, tout simplement parce que ces résidus – épluchures, os, excréments… – sont considérés comme très utiles, notamment pour l’agriculture, où ils servent d’engrais. On les appelle boues, ordures (du latin horridus, qui veut dire « horrible »), ou immondices (du latin immunditia, « saleté »), ce qui n’empêche pas de les valoriser.

    Le mot déchet (qui vient du verbe choir) désigne, au contraire, ce qu’on n’utilise pas dans la fabrication ou la transformation d’un objet, comme les chutes de tissu lors de la confection d’un vêtement.

    [...]

    Depuis le 1er janvier, les collectivités doivent organiser le tri à la source des déchets organiques. Cette mesure marque-t-elle une étape dans ce nouveau récit ?

    A première vue, récupérer les matières organiques semble être une mesure positive. Mais au-delà même des difficultés de faisabilité, le dispositif est un miroir aux alouettes, une façon de nous laisser croire qu’on agit sans aborder les problèmes de fond. Pour que cette collecte soit vraiment utile, il ne suffit pas de déposer un bac et d’organiser une tournée supplémentaire. Il faut un objectif.

    Les #villes concentrent un gisement d’#engrais qui, si on le mobilise, peut contribuer à la nécessaire transformation de l’#agriculture et à la sortie des engrais industriels, à la fois à l’échelle locale pour développer l’agriculture urbaine, mais aussi plus largement à l’échelle régionale. Car il n’existe pas de ville autarcique, c’est une illusion. Chacune entretient des liens avec des territoires qui l’approvisionnent et qu’elle peut approvisionner. Et il est logique et nécessaire que les villes rendent à la #campagne ce qu’elles lui prennent, comme elles l’ont fait jusqu’au début du XXe siècle.

    Malheureusement, la question de cette complémentarité entre la ville et la campagne n’est pas abordée aujourd’hui. Pourtant, l’agriculture n’est jamais très loin de la ville. L’objectif n’est pas que le compost fasse des milliers de kilomètres, mais il peut en parcourir dix à vingt.

    Pour une région comme l’Ile-de-France et le bassin de la Seine, où plus de 40 % de l’espace est agricole, la récupération des fertilisants urbains permettrait, avec la généralisation d’un système de #polyculture et d’élevage biologique, de sortir des engrais industriels. On sait que cela fonctionne, mais ce n’est pas à l’agenda politique.

    Quels sont les principaux freins à de tels changements ?

    La valorisation agricole des #biodéchets se heurte à plusieurs obstacles : la production d’#énergie continue d’avoir la faveur de nombreuses collectivités, qui sont aussi souvent dépendantes des filières existantes. Ces filières nécessitent des équipements lourds – la massification entraînant des économies d’échelle – qui doivent être nourris en permanence. C’est le cas de l’#incinération, qui s’est considérablement développée depuis les années 1970 et permet la production de chaleur. Les villes équipées n’ont aucun intérêt à priver leurs incinérateurs de #déchets.

    Dans d’autres cas, la #méthanisation, qui consiste à dégrader les matières organiques par l’action de bactéries pour produire du biogaz, vient directement concurrencer le compostage des biodéchets. Or, ce procédé ne produit qu’une quantité limitée d’énergie et conduit à la perte d’une matière organique qui serait bien plus utile à l’agriculture. La priorité de l’utilisation agricole par rapport à la valorisation énergétique est pourtant inscrite depuis 2008 dans la hiérarchie officielle des traitements des déchets.

    Que faudrait-il faire pour aller plus loin ?

    Outre la mise en place d’une filière structurée de valorisation agricole, le plus urgent est aujourd’hui de diminuer les quantités de biodéchets. De 20 % à 30 % des produits alimentaires sont perdus à différents niveaux de la chaîne : une partie non négligeable du gaspillage intervient dans la sphère domestique et les services de restauration collective, mais beaucoup de pertes ont lieu plus en amont. Il serait nécessaire d’engager une réflexion sur l’ensemble du système #agri-alimentaire, ce qui n’est pas du ressort des collectivités qui gèrent les déchets.

    Le #recyclage, présenté comme l’alpha et l’oméga de la croissance verte, est une mauvaise réponse s’il est pensé en bout de chaîne, comme c’est le cas aujourd’hui. Une vraie stratégie de sobriété énergétique et matérielle suppose des implications économiques et politiques autrement importantes et une transformation profonde de la société. On en est encore loin.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/04/sabine-barles-urbaniste-le-dispositif-de-recuperation-des-biodechets-est-un-

    https://justpaste.it/fthlb

    #histoire #écologie

  • VOUS AVEZ DIT ARABE - Qu’est-ce que l’easy arabic ou #arabizi ?
    https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/langue-ecriture/l-evolution-de-la-langue-arabe/easy-arabic-ou-arabizi

    Contraction des deux mots arabi (arabe) et inglizi (anglais) ou de arabi et easy (facile), le terme arabizi désigne non seulement une nouvelle manière d’écrire l’arabe mais également une évolution considérable de cette langue.

    C’est au début des années 1990, avec le développement des téléphones portables, qu’une difficulté majeure est apparue aux personnes écrivant l’arabe dans le monde, en particulier dans les pays du Golfe, premiers consommateurs de nouvelles technologies. Car ces nouveaux objets très en vogue étaient dépourvus de claviers arabes. Pour y remédier, un système ingénieux a été mis en place. Les messages rédigés en arabe dialectal furent écrits en caractères latins, et les lettres arabes n’ayant pas d’équivalent dans cet alphabet ont été remplacées par des chiffres qui en rappellent la forme. La distinction entre voyelles courtes et longues disparaît. En raison de la nature informelle de cette écriture, la transcription est légèrement différente d’une région à une autre du monde arabe :

    2 (ou rien) : ء
    7 : ح
    kh/5/7’ : خ
    dh : ذ
    ch/sh : ش
    s / S / 9 : ص
    d / D / 9’ : ض
    t / T /6 : ط
    z / Z / 6‘ : ظ
    3 : ع
    gh / 3’ : غ
    q / 9 / 8 : ق

    L’arabizi a non seulement permis l’usage d’un alphabet différent, mais il a aussi instauré l’usage de l’arabe dialectal, langue de communication familière par excellence, sous forme écrite. Or l’écriture était jusqu’alors largement réservée à l’arabe dit littéraire ou littéral ; le dialectal était considéré comme une langue mineure, voire vulgaire, même si certains artistes l’utilisaient déjà dans le théâtre, et même dans la poésie. Bien que le phénomène soit en voie de s’essouffler, l’arabizi reste une forme d’écriture prisée chez certains jeunes et dans la diaspora qui, bien que pratiquant le dialectal, méconnaît souvent l’écriture en arabe. L’usage intensif des réseaux sociaux a aussi contribué à briser définitivement le « tabou » qui séparait l’arabe dialectal de la forme écrite. Il existe même une version de Wikipédia en dialecte égyptien, qui soulève d’ailleurs bien des polémiques.

    De manière plus générale, on note une propension croissante chez les jeunes « branchés » à introduire des termes anglais dans leur parler, quitte à inventer des verbes nouveaux comme fayyalet (to file - déposer un document), dellét (to delete - supprimer) et kansalet (to cancel - annuler).

    • Alphabet de tchat arabe — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_de_tchat_arabe

      L’alphabet de tchat arabe, aussi appelé arabi (arabe : عَرَبِي (ʿArabī)), arabizi (arabe : عَرَبِيزِي (ʿArabīzī)), mu’arrab (arabe : مُعَرَّب (Muʿarrab)), franco-arabe ou franco, est un alphabet utilisé pour communiquer en arabe sur Internet et plus précisément dans le cadre de la messagerie instantanée. Cet alphabet est le résultat du procédé de romanisation de l’arabe. Chaque caractère se prononce toujours de la même façon, quel que soit le caractère qui le précède ou qui le suit. La prononciation de certains graphèmes peut toutefois différer selon le dialecte employé. L’alphabet de tchat arabe est une constituante de l’argot internet propre à la communauté qui communique en langue arabe via la messagerie instantanée.

  • Après les sénateurs, les députés adoptent un amendement qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/apres-les-senateurs-les-deputes-adoptent-un-amendement-qui-remet-en-cause-la

    Défenseurs de la liberté d’expression et syndicats professionnels demandent le retrait de ce texte qu’ils considèrent « antidémocratique ».
    Par Aude Dassonville

    « C’est une poursuite sournoise du démantèlement de la loi de 1881 sur la presse. » L’avocat William Bourdon ne décolère pas depuis la découverte de l’adoption par les sénateurs, la semaine dernière, et son arrivée dans l’Hémicycle, mercredi 7 février, d’un amendement qui porte atteinte à la loi sur la liberté de la presse. « Cette loi est un totem de la République depuis cent cinquante ans, et dix élus la modifient en catimini sans prévenir personne », s’indigne, tout aussi sidéré, son confrère Christophe Bigot, président de l’Association des avocats praticiens du droit de la presse – et avocat du Monde.
    Approuvé à la faveur de l’adoption de la loi visant à renforcer la sécurité et la protection des maires et des élus locaux, le texte doit permettre à tout « titulaire d’un mandat électif public ou candidat à un tel mandat » de bénéficier d’un délai de prescription d’un an pour porter plainte en cas de diffamation ou d’injure publique. Actuellement de trois mois, ce délai « permet à la presse d’éviter d’être soumise aux aléas judiciaires d’une manière prolongée, poursuit Me Bigot. Or énormément de maires, ou de présidents de conseil régional mettent déjà une pression de dingue sur la presse quotidienne régionale ».
    Allonger la période au cours de laquelle une action leur reste possible revient à faire peser une épée de Damoclès sur les rédactions et les éditeurs de presse. « Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives de journalistes en France, condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d’une des lois les plus protectrices de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et d’être informé », blâme l’intersyndicale dans un texte publié en ligne mercredi en début de soirée.

    Dans l’objet de l’amendement – déposé par la sénatrice Catherine Di Folco (Les #Républicains, Rhône) et le groupe #socialiste –, lors de l’examen du texte en octobre, les sénateurs stipulaient que « les auteurs des propos diffamatoires et injurieux à l’endroit des élus sur les réseaux sociaux » bénéficient aujourd’hui d’une « impunité totale » du fait de la relative brièveté de ce délai, alors que les élus « n’ont ni le temps, ni les moyens de procéder à une veille numérique, qui leur permettrait de prendre connaissance à temps des faits délictueux ».
    « Il ne faut pas s’y tromper, critique l’Association des avocats praticiens du droit de la presse dans un communiqué. Sous couvert de lutte contre la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux, objectif légitime dans nos sociétés démocratiques, c’est toute la critique de l’action des élus qui est concernée. »

    A l’Assemblée nationale, certains députés, de même que le gouvernement, ont exprimé leur réticence à valider cet article, que Violette Spillebout (Renaissance, Nord) a justifié par le fait que les élus « sont bien plus largement exposés » que les particuliers aux délits d’injure et de diffamation. « Un passif s’est créé entre les responsables politiques de ce pays et les citoyens, intimement lié à la conviction que le principe d’égalité devant la loi serait une fiction, ou un leurre, commente encore Me Bourdon. Or ce texte aggrave le sentiment d’un deux poids, deux mesures. »

    L’Association des avocats praticiens du droit de la presse appelle le Parlement à renoncer à son texte : « Ce projet, dont la constitutionnalité est plus que douteuse (…) est profondément antidémocratique », insiste-t-elle. De son côté, l’intersyndicale demande le retrait du texte, qui devrait être examiné en commission mixte paritaire à la fin du mois, et promet de « déposer une question prioritaire de constitutionnalité si cette proposition de loi est adoptée en l’état ».

    #presse #élus #droit_de_la presse

  • Forêts : le Conseil d’Etat rejette la limitation des coupes rases
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/07/forets-le-conseil-d-etat-rejette-la-limitation-des-coupes-rases_6215210_3244

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares.

    Le #Conseil_d’Etat a rejeté une requête du parc naturel du Morvan visant à limiter les « coupes rases », abattages de la totalité des #arbres d’une parcelle accusés de dégrader durablement les #écosystèmes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 7 février, auprès du Conseil.
    Le parc naturel régional du Morvan, recouvert de forêts sur 135 000 hectares, avait saisi le Conseil d’Etat en avril 2022. Il lui demandait de contraindre le gouvernement français à accepter sa demande, faite en 2018, de soumettre à autorisation toute coupe rase à partir de 0,5 hectare, contre quatre hectares actuellement.
    Selon le parc, la France se serait ainsi conformée à la directive européenne du 13 décembre 2011, qui exige l’évaluation des « incidences sur l’environnement » de tout déboisement, laissant aux Etats membres le loisir de fixer le seuil d’application (à partir de 0,5 hectare, a décidé la France).

    Des associations environnementales demandent son interdiction
    Mais, dans un jugement consulté par l’AFP, le Conseil d’Etat rappelle qu’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la directive invoquée par le parc « vise, non pas tout déboisement, mais uniquement les opérations réalisées en vue de conférer aux sols concernés un nouvel usage ». Les coupes rases qui ne mettent pas fin à une destination forestière ne sont donc pas concernées, selon le Conseil.
    Ces coupes, également dites « à blanc », libèrent de grandes quantités de carbone tout en détruisant non seulement un paysage, mais également les écosystèmes et les sols, selon les opposants.

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse – depuis 1876 – et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares. De plus, ces coupes franches sont très souvent destinées à planter des monocultures de résineux, plus rentables mais très pauvres en biodiversité.
    « L’enrésinement » (plantation de résineux) du Morvan, petite montagne qui forme un prolongement bourguignon du Massif central, est régulièrement dénoncé par les associations environnementales.
    Les feuillus (chênes, hêtres et autres châtaigniers) représentent encore 54 % de la forêt morvandelle, contre 35 % pour les résineux et 11 % pour les essences mélangées. Mais la part des pins et autres épicéas progressent rapidement : de 2005 à 2016, 10 800 hectares de résineux ont été plantés, tandis que 4 300 hectares de feuillus ont été arrachés, selon les chiffres du parc.

    #forêt #résineux #coupes_rases #économie #écologie #justice #propriété (la liberté d’user et d’abuser)

  • Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données | Actu
    https://actu.fr/societe/piratage-d-operateurs-de-tiers-payant-33-millions-de-francais-concernes-par-un-

    Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données

    Viamedis et Almerys, sous-traitants s’occupant du tiers payant des mutuelles, ont été frappés par des cyberattaques ces derniers jours.

    Pour savoir si des informations vous concernant sont potentiellement dans la nature, vous pouvez consulter ce tableau sur resopharma.fr pour savoir si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux opérateurs de tiers payant.

    https://www.resopharma.fr/organismesconventionnes.php?g=7c

    • @rod1001 : exact et pourtant c’était visible hier. Ces petits salopards ont donc dépublié l’information.

      Information importante concernant la communication autour des cyberattaques contre Almerys et Viamedis et vos données personnelles
      Après les cyberattaques dont ont été victime Viamédis et Almerys, certains médias ont relayés une fausse information sur le fait qu’il était possible de vérifier sur le site internet de Résopharma si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux acteurs, afin de savoir si vos données à caractère personnel ont été dérobées.
      La société R+ n’a pas accès à ces informations. R+ est une société offrant des services exclusivement aux professionnels de santé et à leurs partenaires.

      Par conséquent, nous vous invitons à vérifier sur votre carte complémentaire d’assuré s’il est fait mention de l’un des deux acteurs ci-dessus, ou à vous rapprocher directement de votre mutuelle afin d’avoir un état des lieux précis de l’utilisation de vos données à caractère personnel.

      Et donc, ils mentent éhontément.

      Je n’ai pas pensé à faire une copie d’écran. C’est ballot.

    • Des données réexploitables par les pirates

      Selon la Cnil, « les données concernées sont, pour les assurés et leur famille, l’état civil, la date de naissance et le numéro de sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit ». Mais elles ne contiennent pas a priori les informations cruciales pour des pirates comme les informations bancaires, données médicales, remboursements santé, coordonnées postales, numéros de téléphone, courriels…

      Par ailleurs, les données volées ne permettent pas à elles seules de monter des attaques et n’ont quasiment pas de valeur en tant que telles sur le marché noir de la donnée. Si elles sont croisées avec d’autres fichiers par des pirates disposant d’un bon niveau d’organisation, elles permettent toutefois de monter des attaques de hameçonnage (phishing). Le pirate aura à sa disposition des informations lui permettant d’asseoir sa crédibilité aux yeux de sa victime.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20240209.OBS84303/cyberattaque-contre-viamedis-et-almerys-enquete-apres-le-vol-des-donnees-

      En fait, je me suis fait la réflexion suivante : la « dématérialisation », c’est le pendant « cyber » de la crise climatique : on attend la grosse catastrophe pour se dire que, bah c’est trop tard, on peut plus rien faire, va falloir « s’adapter » ...

  • Dans les hôpitaux de la bande de Gaza : « On ne cherche plus à réparer. On coupe… »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/06/hopitaux-a-gaza-dans-de-telles-conditions-on-ne-cherche-plus-a-reparer-on-co

    Raphaël Pitti, médecin humanitaire, s’est rendu dans la bande de Gaza, bombardée par Israël, pour aider le personnel de l’hôpital européen, dans le sud de l’enclave. « Le Monde » l’a rencontré à sa sortie.

    #paywall

  • Sur les traces impossibles du Printemps de Prague - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article36.html

    Pour qui aimerait découvrir dans le paysage des villes européennes les traces de leur histoire récente – celle qui n’est pas encore, ou alors tout juste, mise en mémoire et patrimonialisée – il lui faudra se repérer à de rares monuments, consulter des images d’archives et passer plusieurs heures au département d’un musée dédié au sujet. Il en est ainsi de Prague et de son Printemps de 1968, réprimé dans le sang.
    par Nepthys Zwer