La SPARF

La Société des producteurs associés de #Radio_France | Nous contacter : sparf.asso@gmail.com ou via Twitter https://twitter.com/AssoSparf | Soundcloud https://soundcloud.com/assosparf | (Et le RSS du blog d’un écouteur, Fañch http://radiofanch.blogspot.fr)

  • Com.0 = (Com’ zéro)
    http://radiofanch.blogspot.com/2015/06/com0.html

    Certains présidents de la République regrettaient de devoir inaugurer les chrysanthèmes quand leurs premiers ministres ou Présidents du Conseil prenaient toute la place du pouvoir. Mathieu Gallet, Président de Radio France, fait le tour des popotes et vient dans « sa » Région, l’Aquitaine, souffler sur les bougies de France Bleu Béarn qui samedi dernier fêtait ses trente ans. Après avoir essuyé le long mouvement de grève du printemps (du 19 mars au 17 avril), on pouvait s’attendre à ce que Gallet vienne souffler le chaud (et… le froid) pour évoquer :- une syndication galopante (et semble t-il momentanément freinée) à France Bleu,- une pression nationale de plus en plus prégnante sur les stations locales du Réseau Bleu,- des moyens renforcés ou supplémentaires pour mener les missions de service (...)

  • L’été d’Inter… sans fantaisie
    http://radiofanch.blogspot.com/2015/06/lete-dinter.html

    Bon, pas sûr que je revienne facilement « dedans »… l’écoute, mais la grille d’été d’Inter réserve quelques surprises (1). Revue de détail : Semaine• Un p’tit clin d’œil à la vaillante Noëlle Breham qui assurera tout l’été le 5/7. Pour sa voix, ses enchaînements et son cœur à l’ouvrage. Viva Noëlle !• « Ça va pas la tête » d’Ali Rebeihi. L’animateur avait autrefois remplacé Pascale Clark avec talent. Cette saison il animait le samedi soir « Pop Fiction »,• « Very good trip », chaque jour de la semaine à 10h (en août), Michka Assayas, THE Michka Assayas, le critic rock qui a animé plusieurs années consécutives « Subjectif 21 » sur France Musique (2007-2012), va nous régaler par ses choix éclectiques et son enthousiasme très communicatif. L’heure est assez surprenante mais bon on (...)

  • La casse à France Musique… ce n’est qu’un début !
    http://radiofanch.blogspot.com/2015/06/france-musique-ce-nest-quun-debut.html

    Marie-Pierre de SurvilleMarie-Pierre de Surville a beau faire de l’autosuggestion en déclarant à Télérama « Il n’y aura pas de changements radicaux à France Musique », ce n’est pas l’avis de Marc Dumont (1) qui publie une longue tribune sur Mediapart. Comme j’ai pu le faire souvent ici, Marc Dumont déplore que la presse ait définitivement quitté les sentiers de la radio. Sauf pour caresser dans le sens du poil les pipoles, patrons de chaînes et autres « stars » radioteuses."Il est absolument écoeurant et révoltant de voir un tel joyau [France Musique, ndlr] ainsi piétiné et méprisé – depuis si longtemps." Dumont dit tout haut ce que tant de producteurs de France Musique et de Radio France pensent tout bas. On se dirige à la vitesse du son (sic) à la casse et ce n’est pas (...)

  • Les #radios de Philippe Soupault Archives - Komodo 21
    http://komodo21.fr/category/les-radios-de-philippe-soupault

    Ce dossier (issu d’une journée d’étude organisée à Montpellier en 2014) explore diverses facettes de l’activité et de l’œuvre radiophoniques du poète Philippe Soupault (mort en 1990) dans la deuxième moitié du XXe siècle. Soupault est un clandestin de l’histoire littéraire de l’après-guerre, voire déjà des années 1930, voire même du milieu des années vingt, date de son exclusion du groupe surréaliste (1926), dont le co-fondateur de la revue Littérature (1919) et co-auteur des Champs magnétiques s’écarte déjà à partir de 1924. Dans les années trente, quand il se lance dans le grand reportage pour Le Petit Parisien, Vu ou Excelsior et anime une chronique littéraire à Paris-PTT (1937-1938), il disparaît un peu plus encore des radars, dans un champ littéraire où abondent pourtant les écrivains-journalistes, où brillent les écrivains-reporters [1]. Le départ pour la Tunisie, alors sous protectorat français, en août 1938, l’éloigne encore un peu plus : à la demande de Léon Blum, il va y créer et diriger le poste Tunis-PTT Impérial, jusqu’à l’armistice de 1940… et dans la foulée, en 1941-1942, écrire quelques sketches et pièces pour la radio : Les Habits neufs du Grand Duc, Les Moissonneurs, Tous ensemble au bout du monde, ainsi que, deux ans avant Jean Tardieu, une adaptation de Candide. En 1945, quand il revient à Paris après des années au loin (Tunisie, Algérie, Amérique du Sud, du Nord), il est devenu à ses propres yeux un « fantôme [2] ». Un fantôme auquel, comme à beaucoup de survivants de l’entre-deux-guerres, la Radiodiffusion française va donner au fond une seconde « carrière ».

  • Écoutez le Paris du XVIIIe siècle !
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/ecoutez-le-paris-du-xviiie-siecle

    La musicologue Mylène Pardoen a reconstitué l’ambiance sonore du quartier du Grand Châtelet à Paris, au XVIIIe siècle. Présenté au salon de la valorisation en sciences humaines et sociales qui se tient jusqu’à demain à la Cité des sciences et de l’industrie, son projet associe historiens et spécialistes de la 3D.

  • Un appel de @thbaumg aux « bavards, aux mnésiques, aux acousiques, aux doux de la feuilles, aux sensibles de tout poil, aux attentifs de toute obédience, aux mélomanes et -womanes, aux rockstars de salles de bain, aux black swans de salles de bals, aux chatouilleux, aux casqués, aux auriculaires... »

    Envoyez-lui vos « histoires vraies de #son ». La dernière de L’Atelier du son le 3 juillet vous sera consacrée... (mail, téléphone, envoi de texte, de son ou de vidéo... tout est possible !) Le mode d’emploi est là (faut le mettre sur seenthis aussi !) :
    http://www.franceculture.fr/2015-06-02-et-si-vous-nous-racontiez-vos-histoires-vraies-de-son

    C’est une histoire qui vous est arrivée ou dont vous avez été témoin. Une histoire vraie, où le son joue un rôle central. Une note, une voix, un accord, un grincement de porte, un silence éloquent... Le son est dans nos vies et façonne nos souvenirs. En images, en texte ou en son, racontez-nous !

    https://soundcloud.com/franceculture/sets/latelier-du-son

  • Bilan et perspectives de la grève à Radio France
    http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article826

    Deux semaines après la reprise du travail à Radio France, suite à une grève de 28 jours, l’actualité des luttes invite quatre travailleurs (techniciens et animateurs) de la radio à revenir sur la longue grève de ce début d’année. Il sera question des raisons de la grève et de sa fin, du rôle des médiateurs et de certains syndicats dans la reprise du travail. La deuxième partie porte sur les suites de la luttes. Certains grévistes continuent à se réunir, à penser de futures convergences, à préparer un nouveau mouvement. Durée : deux fois 1h. Source : Fréquence Paris Plurielle via Sons en luttes

    • Les maux de Radio France diagnostiqués
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/07/24/les-maux-de-radio-france-diagnostiques_4697241_3236.html

      Le médiateur éclaire un des angles morts du conflit : le fait que Radio France « utilise la précarité (…) comme un véritable mode de gestion du personnel ». Le SNJ a récemment rappelé le chiffre vertigineux de 4 696 CDD signés par des journalistes en 2014 dans l’entreprise. En cause : l’« absence de gestion des prises de congés » (deux mois et demi par an en moyenne) qui répond en général « à des habitudes ou des solutions de confort ».
      Il préconise donc « un système rigoureux des prises de congés » pour permettre « une indispensable réduction programmée du recours à la précarité ».

      Donc le manager d’état Dominique-Jean Chertier propose que soit mieux gérées les trop longues vacances des journaux en pied.
      Histoire connue... La diabolisation de la #précarité_de_l'emploi au nom de l’emploi « complet », occulte le fait que celle-ci est aussi une conséquence des acquis des #salariés en poste (ainsi, le CE d’EDF est lin des plus gros, et l’un des plus gros employeurs de précaires), et pas seulement une politique patronale.

      sur le pédigrée du rapporteur :
      http://seenthis.net/messages/359749

  • France Culture remercie Colette Fellous et Sophie Nauleau
    http://www.telerama.fr/radio/france-culture-remercie-colette-fellous,127591.php

    L’une des voix emblématiques de #France_Culture ne viendra plus bercer les oreilles des auditeurs à la rentrée : Colette Fellous, 65 ans, ne fera pas partie de la nouvelle grille. Productrice à Radio France depuis 1980, elle a animé Les Nuits magnétiques de 1990 à 1999 et présente Carnet nomade, chaque samedi à 20h. Autant de voyages radiophoniques portés par son charisme  : « Je voulais faire de la radio comme on écrit, comme on rêve, comme on invente, comme on compose… », confiait la romancière l’année dernière à Télérama.

    Après le départ d’Alain Veinstein, animateur et producteur de l’émission littéraire Du jour au lendemain jusqu’en juin 2014, la direction pousse ainsi vers la sortie un autre pilier de la station. Après lui avoir reproché de fournir une émission « trop littéraire », son directeur Olivier Poivre d’Arvoir lui aurait toutefois proposé de réfléchir à une longue série d’été pour l’été 2016.

    Les amoureux des mots ne retrouverons pas non plus l’émission Ça rime à quoi produite par Sophie Nauleau, qui était à l’antenne depuis 2008. Le seul rendez-vous de #poésie à #Radio_France disparait lui aussi de l’antenne. « Olivier Poivre d’Arvor m’a dit que l’émission ne générait pas assez de #podcasts, rapporte Sophie Nauleau, dépitée. Et il estime que d’autres sujets méritent d’être davantage mis en avant, comme la photographie ». La productrice ne décolère pas : « C’est cavalier, et sans argument qui tienne la route ». D’une façon générale et pour des raisons d’économie, il semble que le nombre de producteurs doive diminuer sur France Culture.

    • La poésie, ça ne fait pas partie du cahier des charges de Culture, quelle que soit l’#audience ?!

      Sinon je n’avais pas vu la charge d’Acrimed contre Fellous la semaine dernière :

      Les éditocrates n’ont pas le monopole des échanges circulaires des invitations et/ou des gratifications. Le microcosme médiatico-culturel compte aussi ses spécialistes en la matière. Parmi eux, une virtuose méconnue, exemple exemplaire de cette pratique consistant à privatiser l’antenne du service public pour ses intérêts propres et ceux de ses amis : Colette Fellous, animatrice sur France Culture de « Carnet nomade », qu’elle devrait rebaptiser « Carnet d’adresses ».

      http://www.acrimed.org/article4683.html

    • Emission littéraire dézinguée par Acrimed, supprimée par France Culture - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-06/Emission-litteraire-dezinguee-par-Acrimed-supprimee-par-France-Cultu

      Jointe par @si, Colette Fellous ne décolère pas contre l’article d’Acrimed : « Je suis choquée et dégoûtée par ce torchon. Evidemment j’ai invité Garcin, car j’ai aimé son livre. Haenel, je le connais depuis longtemps. J’aime suivre le parcours des écrivains, c’était aussi le principe de mon émission. Les gens de ma collection, je ne les ai jamais invités pour des livres que je publiais ». Et Fellous de nous raconter son entretien avec le directeur de France Culture, Olivier Poivre d’Arvor : « J’ai lu cet article le matin, et j’avais rendez-vous avec Olivier Poivre d’Arvor. Il m’a dit qu’ils étaient obligés de faire des économies, que ce n’est pas un problème de fond, même si,mon émission était parfois trop littéraire, un peu trop entre soi. Et il m’a dit qu’il y avait un truc qui circulait sur internet. J’ai bondi et il a reconnu que c’était effectivement malfaisant. Je ne sais pas qui est derrière cet article mais je crois que je vais porter plainte pour préjudice moral si ça a joué dans la décision ».

  • Fort bonne mise en perspective de #Radio_Fanch : « Le coup de grâce… sans grâce »
    http://radiofanch.blogspot.fr/2015/06/le-coup-de-grace-sans-grace.html

    Juste une question de décence. Dans quelques jours #France_Inter publiera un double CD « L’esprit Inter ». Quel esprit ? Dans un communiqué #Didier_Varrod (1) écrit : « Fort de l’enthousiasme de notre programme musical de grève… ». L’entreprise de discrédit d’un mouvement de 28 jours atteint ici un point culminant. Par-dessus tout pendant la #grève le plus important pour M. Varrod a été de produire et de diffuser une play-list que les auditeurs ont plébiscité. « Du moment qu’ils écoutent la chaîne » doit se féliciter M. Varrod. Aller jusqu’à donner un tel « spectacle » une telle publicité à une play-list de grève, c’est révoltant, dégueulasse et indigne. Où était l’enthousiasme du 19 mars au 17 avril 2015 ?

    (...) Mardi soir, ironie sordide de l’histoire, était enregistré en studio à Radio France « Le dimanche idéal » d’#Arièle_Butaux émission hebdomadaire de #France_Musique. Avant l’enregistrement la toute nouvelle #Coordination_de_Radio_France a tenu à faire le communiqué suivant :

    "Pardon de vous interrompre. Nous nous permettons de nous inviter un court instant parmi vous ; sans y avoir été conviés, mille excuses Arièle. Ce qui motive notre présence est en fait en lien avec ce qui arrive à votre émission.

    Nous sommes des personnels de la radio, nous sommes venus vous dire qu’il est fortement probable que cette émission hebdomadaire « Le dimanche idéal » d’Arièle Butaux à laquelle vous assistez ce soir - que ce précieux rendez vous avec vous, public - ne soit pas reconduit l’année prochaine.

    Nous voulions que vous sachiez que comme de nombreux salariés qui travaillent ici, nous ne sommes pas d’accord avec ce choix éditorial des dirigeants de #Radio_France.
    Si vous refusez, vous aussi, la réduction des émissions en public et les moyens de leur production, vous pouvez signer cette pétition, merci de la faire circuler dans les rangées et de la laisser à l’équipe.

    La coordination de Radio France vous souhaite une excellente soirée… Et vive la #radio publique !" (3)

    Voilà donc les nouvelles façons de faire la promotion de la musique à Radio France. D’un côté la promotion d’une play-list de grève, de l’autre le choix d’arrêter une émission musicale en public. C’est quoi cette roublardise permanente qui veut à la fois ouvrir la Maison de la radio au public pour lui faire vivre de l’intérieur « La fabrique de la radio » et dans le même temps empêcher le public de continuer à être fidèle à une émission musicale (3) publique que le plébiscitée par le public ?

    Il y a beaucoup de fois le mot « public » dans ma phrase précédente. Sans doute parce que c’est peut-être un mot en voie de disparition…

    cc @sparf

  • #Culture : les notes secrètes de Filippetti à Hollande | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210515/culture-les-notes-secretes-de-filippetti-hollande?onglet=full

    C’est la petite musique qui monte. Manuel Valls serait le sauveur de la culture. Fait rare, il s’est même permis il y a quelques jours de critiquer publiquement une décision prise par son prédécesseur Jean-Marc Ayrault et par le président de la République François Hollande. Celui de la baisse du budget de la culture en 2013 et 2014. « Cela a été une erreur au cours des deux premières années du quinquennat de François Hollande de baisser le budget de la culture au-delà des nécessités liées à la lutte contre l’endettement ou les déficits publics », a-t-il déclaré à l’occasion d’un déplacement à Cannes. Avant d’insister : « Il ne faut jamais donner de mauvais signe quand on parle de culture. » De fait, le budget de la culture et de la communication a été stabilisé en 2015 après deux ans de baisse (- 4 % en 2013 et - 2 % en 2014) sans tout de même être augmenté.

    Mais ce que Manuel Valls ne dit pas, c’est que ce budget a fait l’objet de débats vifs au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, dont il était le ministre de l’intérieur. À l’époque, Aurélie Filippetti, ministre de la culture de 2012 à 2014, a tenté d’infléchir la ligne de l’exécutif. Elle a écrit de nombreuses notes à son premier ministre et à François Hollande. Mediapart s’en est procuré une dizaine, toutes écrites par la ministre de l’époque, aujourd’hui accusée par certains de ses camarades d’avoir laissé s’installer l’austérité rue de Valois. Une attaque non dénuée d’arrière-pensées politiciennes, en plein congrès socialiste. Aurélie Filippetti, qui a démissionné du gouvernement avec Benoît Hamon et Arnaud Montebourg fin août 2014, a en effet rejoint la motion de l’aile gauche et des « frondeurs » (la motion B), et les votes pour les motions ont justement lieu ce jeudi soir.

    Les lettres d’Aurélie Filippetti révèlent l’abandon, dès les lendemains de la victoire de 2012, d’un secteur pourtant emblématique de la gauche au pouvoir. Dès juillet 2012, soit deux mois seulement après l’installation du gouvernement, elle écrit à Jean-Marc Ayrault : « Les arbitrages rendus m’inquiètent beaucoup. […] Je crains que nous ayons à gérer des mouvements forts. Je crains que tout projet ambitieux soit rendu impossible. » Le 1er août, elle insiste auprès du premier ministre : « D’ores et déjà, les professionnels et les représentants des secteurs concernés commencent à s’alarmer du non respect de la promesse de sanctuarisation du budget de la culture qui avait été faite à plusieurs reprises pendant la campagne. »

    Le candidat Hollande s’était engagé à maintenir les crédits culturels – par exemple, en présence de Jean-Marc Ayrault, lors d’un meeting à Nantes où il explique que la culture est « au cœur d’un projet politique, ce n’est pas seulement un élément d’un programme ; c’est ce qui doit animer la démarche d’un candidat sûrement et d’un président, nécessairement ».

    Aurélie Filippetti, qui croit alors pouvoir se targuer du soutien de François Hollande, écrit également au président de la République. Le 1er août 2012, elle ne s’embarrasse pas de circonlocutions et écrit (voir ci-dessous) : « Nous prenons des risques évidents pour une économie dérisoire à l’échelle de l’État, le budget de la culture ne représentant que 0,7 % de celui de l’État en 2012 ! » Puis : « Je constate cependant avec amertume à quel point la gauche a renoncé à voir dans l’art et la culture un vecteur de lien social. Le mépris gestionnaire pour ce secteur, que nous avons dénoncé pourtant chez M. Sarkozy, mais qui seul peut expliquer que l’on s’acharne à regarder ligne à ligne un budget si étroit déjà, nous amène à renoncer à un levier économique, citoyen et politique que je continue de croire essentiel. »

    Dix jours plus tard, la ministre insiste auprès de Jean-Marc Ayrault : « C’est la première fois depuis le début de Ve République que ce département enregistre une baisse de son budget, y compris pendant le précédent quinquennat. C’est la première fois que la gauche au pouvoir fait peser plus durement sur la culture que sur les autres départements ministériels ses objectifs de saine gestion. » Pour rappel, Aurélie Filippetti ne demande pas à l’époque d’augmentation de son budget : elle a elle-même préparé un budget plus que serré pour répondre à l’exigence de réduction du déficit public à laquelle elle souscrit (elle était porte-parole de François Hollande durant la campagne présidentielle).

    Mais ses mots trahissent une vraie inquiétude sur le reniement qui se prépare quelques semaines seulement après l’élection victorieuse de François Hollande : « La parole donnée, pendant la campagne présidentielle mais également après les élections (vous avez vous-même annoncé que le budget de la culture ne serait pas amputé), n’est donc pas respectée, ce qui me paraît soulever un problème politique majeur. Non seulement, le budget de la culture n’est pas sanctuarisé, mais il est globalement moins bien traité que d’autres budgets, pour lesquels aucune promesse n’avait été faite. »

    Début janvier 2013, Aurélie Filippetti a fait le deuil du premier budget. Pour celui de 2014, elle espère encore un « dégel total des crédits du ministère », comme elle l’écrit à François Hollande. Elle s’inquiète notamment de la fragilisation de l’industrie du cinéma ponctionnée à travers un prélèvement exceptionnel sur le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) et revient sur les impasses dans lesquelles le gouvernement s’engage concernant l’#audiovisuel_public. Une phrase de sa note envoyée le 1er août 2012 à Jean-Marc Ayrault résonne particulièrement en ce printemps 2015 marqué par une grève historique de #Radio_France et la désignation sur un projet trouble de la nouvelle présidente de #France_Télévisions. Revenant sur les scenarii analysant l’impact d’une baisse de 3 % sur l’ensemble des entreprises, elle écrit : « Ils se traduisent inévitablement par une réduction de l’offre (fermeture de chaînes), une baisse importante des effectifs (1500 pour FTV mais l’impact est du même ordre pour Radio France), une réduction des budgets de production. »

    Le 24 janvier 2014, la ministre de la culture écrit une nouvelle fois au président de la République. « Personne ne comprend notre stratégie. Aujourd’hui, les alertes sont partout fortes. […] L’équation est donc toujours la même : pour des économies qui pèsent peu, on provoque un mouvement d’humeur visible et dangereux et on perturbe un système productif efficace. Elle est catastrophique politiquement ; elle pèse aussi sur l’image du Président de la République », lance Aurélie Filippetti. Au pied de sa lettre, la ministre a ajouté à la main : « Mon inquiétude est extrême. La situation budgétaire du ministère ne permet plus de mener à bien ses missions. La culture ne peut plus être mise à contribution. J’ai besoin de ton soutien. »

    En annexe, la note de Filippetti fait un tableau apocalyptique de la situation de la culture en France. Elle parle de « tensions très fortes qui ne pourront que s’amplifier compte tenu des priorités et des impasses identifiées pour l’avenir ». Et de « marges de manœuvre épuisées : la poursuite de l’effort réalisé ces deux dernières années aura des conséquences lourdes et irréversibles dont nous devrons pleinement assumer les effets politiques ».

    Deux mois plus tard, Jean-Marc Ayrault est débarqué, balayé par les élections municipales dévastatrices pour la gauche au pouvoir. Manuel Valls le remplace, après avoir été soutenu en sous-main par plusieurs ministres importants du gouvernement, notamment Arnaud Montebourg et Benoît Hamon (lire notre article de l’époque), mais aussi… Aurélie Filippetti. Comme ses deux camarades, elle espère que Manuel Valls donnera davantage de gages à gauche, au moins pour des raisons tactiques.

    De fait, le budget pour la culture de 2015 est enfin stabilisé. Filippetti s’en félicite dans un courrier daté du 3 juillet 2014 adressé à Manuel Valls : « L’idée que la Culture est mieux considérée et reconnue depuis le remaniement, idée qui ne demande qu’à prospérer compte tenu de votre engagement personnel, ne pourra dans ce contexte le faire que si elle est associée à un signal budgétaire clair. »

    Quelques semaines plus tard, Filippetti quitte pourtant le gouvernement et retrouve sa liberté de parole. À ses yeux, le compte n’y est pas. Le pari Valls est un échec. Elle l’écrit clairement dans sa lettre de démission (à retrouver ici). Dans un entretien à Mediapart, elle explique alors : « J’ai été la ministre qui a dû assumer – et c’est le rôle d’un ministre d’assumer un choix collectif même quand il l’a combattu – la baisse du budget de la culture de 6 % sur deux ans, dont 4 % dès la première année. C’était une décision très lourde et c’était inutile. […] La culture aurait dû être préservée, parce qu’elle est un symbole et une force pour la France. C’était déjà un symptôme de la politique d’austérité qui a jeté la France, mais aussi l’Europe, dans une situation de blocage économique. » Pour l’ancienne ministre, devenue députée, l’austérité culturelle continue. Elle l’a redit dimanche sur France Info, en réponse au premier ministre : « Même si Manuel Valls reconnaît cette erreur aujourd’hui, je constate que l’austérité a continué pour les collectivités locales avec un impact direct sur la culture puisqu’il y a plus de 150 festivals qui vont être annulés parce que les collectivités ne peuvent plus les financer. »

    21 MAI 2015 | PAR LÉNAÏG BREDOUX ET JOSEPH CONFAVREUX

    #socialistes

    • Suivant l’art de la guerre et son vocabulaire, la Culture est un territoire d’importance vitale qui doit être défendu à tout prix contre les attaques ennemies, et plus précisément couvert par la dissuasion nucléaire. Aussi quand le #budget de la Culture a diminué de 6% en deux ans, dont 4% dès la première année, Aurélie Filipetti n’a pas compris (article payant) :

      « Personne ne comprend notre stratégie » , a-t-elle écrit au Président.
      Autrement dit l’art d’organiser et de conduire un ensemble d’opérations militaires prévisionnelles et de coordonner l’action des forces armées sur le théâtre des opérations.

      L’art, le théâtre, la musique aussi…les alertes partout ! a-t-elle encore écrit, c’est-à-dire des signaux prévenant une force militaire ou une population d’une attaque ennemie l’invitant à prendre des dispositions d’intervention ou de défense passive, car la situation budgétaire du ministère, a-t-elle dû constater, ne permet plus de mener à bien ses missions, actions de combat confiées à une personne ou à une formation.

      La décision qui consiste à stopper l’avancée du recul a donc été prise et artistiquement présentée par le nouveau Commandement comme une nouvelle page de la #politique_culturelle.

      La #sanctuarisation est une politique de défense nationale qui démontre qu’il est possible de faire quelque chose sans rien faire et qu’il n’est pas impossible de ne rien faire quand on a fermement décidé de faire quelque chose.

      Car « la France décide elle seule de ce qu’elle doit faire , a dit Manuel Valls dans sa déclaration de politique générale le 16 septembre 2014, et ce malgré l’évolution exceptionnelle de la conjoncture économique européenne » .
      La crise, si vous voulez.

      http://www.rue89lyon.fr/2015/05/28/le-langage-militaire-dernier-moyen-de-resistance-de-la-culture

  • Déclaration intersyndicale pour France Musique

    Paris, le 29 mai 2015,

    La grille de #France_Musique telle qu’elle a été dévoilée aux producteurs au cours de leurs rendez-vous individuels paraît bâtie uniquement sur des perspectives comptables. Tous les changements par rapport à la grille 14-15 sont guidés par des économies, au détriment de la ligne éditoriale.

    Les deux émissions d’une heure de milieu de journée (magazine pour la première, contenu « de fond » pour la deuxième) sont remplacées par une émission de programmation de 2 heures, qui suit une émission de programmation de 2 heures, et précède un concert de 2 heures, qui s’enchaîne à une émission de programmation de 2 heures ! Il n’y aura plus de contenu « de fond » de toute la semaine, et après la Matinale culturelle, il faudra attendre 22h30 pour entendre une parole de musicien. C’est évidemment un souci d’économie qui conduit à cette évolution, puisqu’une émission de programmation de 2 heures coûte moins cher que deux émissions d’une heure avec des invités-spécialistes rémunérés.

    En semaine encore, les émissions de « diversité musicale » qui étaient programmées entre 22h30 et minuit (pop-rock, musiques électroniques, musiques du monde, musique de film) sont supprimées, ce qui ne laisse dans la semaine que des émissions de classique et de jazz.

    Toute la diversité se trouve accumulée le week-end, par un jeu de chaises musicales : certains producteurs du week-end voient leurs émissions disparaître pour laisser la place à ceux dont l’émission est supprimée en semaine. Est-il raisonnable de donner deux visages à cette antenne, classique la semaine, diversité le week-end, diversité qui se ferait au risque de créer des tunnels sur certains types de répertoire ?

    D’autres problèmes se posent :

    – qu’en est-il des émissions en public ? Le Dimanche idéal est supprimé pour cause de coût trop élevé, les Notes du Traducteur s’arrêtent, et nous n’avons aucune certitude concernant les moyens des autres émissions régulières enregistrées en public (génération jeunes interprètes, à l’improviste, plaisir du quatuor, carrefour de Lodéon, les mardis de la musique ancienne, la tribune des critiques de disques).

    – les cachets des musiciens seraient supprimés eux aussi : la raison invoquée est que France Musique ne dispose pas d’une licence d’organisateur de concerts. Or France Musique est une chaîne de Radio France, qui dispose de cette licence. On n’imagine pas faire venir des musiciens pour jouer 50 minutes sans les payer. Ces concerts seraient transformés en invitation promotionnelle exclusivement. C’est là encore une mesure comptable.

    – avec L’Air des Lieux, disparaît le dernier documentaire élaboré sur France Musique, ce qui uniformise encore les contenus et les formats pour une chaîne dont les moyens de montage et de mixage sont déjà largement insuffisants.

    Les conséquences sociales de ces décisions sont aussi illégales que scandaleuses. Plusieurs producteurs verront leur cachet, pour la saison prochaine, nettement amputé, soit parce qu’ils perdent une hebdomadaire alors qu’ils en avaient deux, soit parce qu’ils passent d’une quotidienne à une hebdomadaire, soit parce qu’on leur propose de remplacer une hebdomadaire par une présentation de concert.

    Il s’agit dans tous les cas d’un appauvrissement de l’offre éditoriale qui réduit France Musique quasiment exclusivement à un rôle de diffuseur. Or la richesse de France Musique et de sa programmation résident dans les compétences et les savoir-faire de ses producteurs, et dans sa capacité à accueillir les artistes et à produire une offre de musique vivante, riche et diversifiée.

    La disparition d’émissions élaborées et d’émissions en public relève également de décisions purement économiques, qui impacteront sévèrement d’autres services de la maison.

    Où sont l’ambition, la force d’un projet radiophonique fédérateur, la volonté d’investir des programmes ambitieux et de qualité, le soutien aux artistes, la création, l’action pédagogique, l’ouverture sur le monde et l’actualité musicale, l’activité des formations musicales au-delà de la
    retransmission de leurs concerts : tout ce qui fait le cahier des charges de cette antenne ?

    France Musique est sacrifiée sur l’autel d’économies budgétaires et de choix absurdes qui visent à pénaliser gravement la production de Radio France, pourtant sa première ressource !

    Cette politique est dangereuse, il faut y renoncer. Elle va conduire à la liquidation de la richesse d’une chaîne, à la disparition d’emplois et de savoir-faire uniques : producteurs, collaborateurs spécialisés, chroniqueurs, attachés de production, chargés de réalisation, techniciens du son, musiciens metteurs en onde, personnels administratifs, accordeurs de piano, éclairagistes...

    CFDT, CGT, FO, SUD, UNSA, SNJ #Radio_France

  • Les Prud’hommes sanctionnent (une fois de plus) l’abus de contrats précaires à Radio France - Acrimed
    http://www.acrimed.org/article4666.html

    Une fois de plus, #Radio_France a été condamnée par la justice à requalifier une salariée intermittente qui travaillait, en fait, de manière permanente. Au vu de la récurrence de ce genre d’affaires, presqu’à chaque fois sanctionnées de la même manière par les Prud’hommes, il apparaît évident que l’abus de contrats précaires à Radio France participe de la gestion ordinaire du groupe d’#audiovisuel_public.

  • ▶ Docs ad Hoc : La libération des ondes
    http://www.dailymotion.com/video/x260ltj_docs-ad-hoc-la-liberation-des-ondes_news

    L’une des armes les plus redoutables de la Seconde Guerre mondiale ne tuait pas.

    Elle influençait le moral des combattants et des civils. C’était la #radio. Sans elle, l’appel du général de Gaulle aurait-il eu le même écho ? La prise d’antenne à Paris par une poignée d’hommes courageux en 1944, a changé l’#Histoire de notre pays.

    Aujourd’hui, la liberté des ondes fait partie de notre quotidien. Mais leur libération a été un long combat, qui est allé bien au-delà de la guerre. Car la puissance de la radio avait fait peur aux hommes politiques qui l’avaient étroitement contrôlée après la libération. Une main mise qui s’est étendue à la télévision et qui s’abritait derrière les concepts de monopole de #service_public. Comment tout ceci s’est-il déroulé et avons-nous vraiment tourné la page ?

  • Le Philharmonique de Berlin, modèle d’organisation sociale (Le Figaro, Christian Merlin, 01/08/2012)
    http://www.lefigaro.fr/musique/2012/08/01/03006-20120801ARTFIG00242-le-philharmonique-de-berlin-une-utopie-musicale.p

    Le meilleur #orchestre du monde ne marche à la baguette que pendant les concerts. Pour le reste - recrutement, choix des programmes, enregistrements - la vie de la formation repose sur l’autogestion.

    L’Orchestre philharmonique de Berlin n’est pas seulement l’étalon-or de la qualité musicale, une Rolls des orchestres symphoniques. C’est aussi un modèle d’organisation sociale, à la fois séculaire et complètement en phase avec l’époque moderne, un orchestre qui compte 288.000 amis sur Facebook. Là où la plupart des musiciens, notamment français, entretiennent avec leur admi­nistration un rapport d’employé à patron, les « Berliner Philharmoniker » décident eux-mêmes de leur destin, en totale autogestion. Même lorsque le tout-puissant Herbert von Karajan était à leur tête, les musiciens lui rappelaient régulièrement qu’ils l’avaient élu et non nommé. Et ils ­mettaient déjà un point d’honneur à recruter eux-mêmes les nouveaux membres, en assemblée plénière et non en jury restreint : imaginez l’angoisse du postulant violoniste ou hautboïste, jugé par cette communauté de 128 musiciens. Ainsi, lorsque Karajan tenta en 1983 d’imposer la clarinettiste Sabine Meyer, l’orchestre, dont elle n’avait pas recueilli la majorité des voix, se rebella et le chef dut faire machine arrière.

    Aujourd’hui plus que jamais, les Berliner tiennent à leur indépendance. Leur chef actuel, Simon Rattle, a tout fait pour la leur garantir, en militant voici dix ans pour que l’orchestre obtienne le statut de fondation de droit public. Selon l’administrateur Martin Hoffmann, ce statut a marqué « un grand pas en avant pour les musiciens, qui ont préféré perdre en sécurité plutôt que dépendre uniquement de l’État fédéral ».

    Alors que les subventions de l’État et de la ville de Berlin n’ont même pas été indexées sur l’inflation, l’orchestre, qui dispose d’un budget de 34 millions d’euros, est soutenu par des mécènes qui complètent les sources de financement. Mais ni Martin Hoffmann ni Simon Rattle ne prennent la moindre décision artistique sans que l’orchestre ait eu son mot à dire. Les Berliner, qui donnent 90 concerts par saison à Berlin et une quarantaine en tournée, pour un taux de remplissage moyen de 96 %, déterminent eux-mêmes les programmes, les lieux, les projets. Ils élisent l’un d’entre eux président (Vorstand) : il s’agit actuellement de Stefan Dohr, cor solo, un ogre souriant, que la maîtrise de l’instrument le plus périlleux semble avoir aguerri aux fonctions d’autorité. C’est lui, par exemple, qui règle les situations conflictuelles ou examine les demandes de congé des musiciens, qui donne son accord sur les tournées ou le choix des chefs. « Je suis à la fois employé et patron, dit-il, et s’il m’arrive d’être autoritaire, je ne dois jamais oublier que je ne suis que l’émanation de mes collègues. »

    Le trompettiste Guillaume Jehl, l’un des cinq Français de l’orchestre, ne cache pas son admiration pour la puissance de travail des Berlinois, impensable dans un orchestre français. « Les mentalités sont très différentes, constate-t-il. Je n’en reviens pas quand je vois Stefan Dohr arriver au concert et jouer comme si de rien n’était le solo excessivement difficile de la 5e de Mahler, alors qu’il sort de cinq heures de réunion à la mairie pour négocier les subventions ! »

    Aucun risque que l’autorité du président lui monte à la tête : le « conseil des 5 » est là pour y veiller. Le violoniste Christian Stadelmann en fait partie. Cet homme souriant et cultivé, grand bibliophile et collectionneur d’éditions rares, définit ainsi cette mini-assemblée : « Nous sommes une instance délibérative, présente pour soutenir le président dans les décisions difficiles et modérer son pouvoir. » Stadelmann a aussi une autre fonction : il enseigne à l’Académie du Philharmonique. Fondé par Karajan, ce centre de formation, longtemps unique au monde avant de faire des émules, permet à l’orchestre de préparer la relève en autorisant quelques jeunes boursiers triés sur le volet à étudier pendant deux ans avec des Philharmoniker tout en étant admis à jouer au sein de l’orchestre. C’est là que la violoncelliste française Solène ­Kermarrec compléta sa formation une fois quitté le Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM), avant d’intégrer les Philharmoniker sur concours.

    Aujourd’hui, le Philharmonique de Berlin est l’un des orchestres qui bénéficient de la couverture médiatique la plus forte. L’œuvre d’un as du marketing et des nouvelles technologies recruté à grands frais ? Ce serait mal connaître les Berliner ! Là encore, c’est un musicien qui est « délégué aux médias » : aucun contrat avec une maison de disques n’est conclu sans sa signature, aucune caméra ne filme l’orchestre sans son assentiment. Chargé de ce dossier depuis seize ans, le violoncelliste Olaf Maninger est l’inventeur de la retransmission sur Internet des concerts du Philharmonique : le Digital Concert Hall. L’idée lui est venue en faisant son jogging. « Je me disais : le marché du disque s’effondre, les chaînes de télévision nous rient au nez avec l’Audimat des concerts classiques. Que reste-t-il à faire ? Diffuser dans le monde entier les concerts du Philharmonique dans la meilleure qualité acoustique et visuelle. » Précédant et accompagnant la révolution Internet, il lança un programme destiné à rendre l’orchestre autonome : les Philharmoniker disposent aujourd’hui de leur propre studio d’enregistrement, de leurs propres équipes de réalisateurs et cadreurs, pour 30 retransmissions en direct par saison en haute définition et 150 enregistrements disponibles. Une salle de concerts virtuelle, qui permet de retrouver chez soi la Philharmonie de Berlin, l’un des meilleurs auditoriums symphoniques du ­monde.

    Une salle sur laquelle l’orchestre a la haute main. Si, à Paris, l’Orchestre de Paris n’est que « résident » à la Salle Pleyel, sans droit de regard sur la programmation des lieux, les Philharmoniker sont seuls maîtres à bord à la Philharmonie, se servant d’abord et déterminant quels orchestres invités ont le droit d’y jouer et à quelles dates. Tout en développant l’un des services éducatifs les plus performants au monde avec celui du London Symphony Orchestra. Grâce à des spécialistes du jeune public, certes, mais aussi sous la houlette des musiciens, à l’image du troisième cor Klaus ­Wallendorf, poète sous l’humour duquel on sent un homme d’une grande profondeur : ce grand ­facétieux n’hésite pas à mettre son instrument de côté pour devenir animateur des concerts familiaux, où son talent d’acteur et son sens de la formule font merveille. Lui comme le violoniste Christian Stadelmann sont parmi les anciens de l’orchestre. Ils ont assisté aux transformations artistiques du Philharmonique qui, sur 128 musiciens, compte 57 membres non allemands, de 25 nationalités différentes. Une chose n’a pas changé, selon eux : cette incroyable énergie qui leur donne encore aujourd’hui la chair de poule.

    #Radio_France_comme_orchestre

  • Le rapport de la Cour des comptes sur #Radio_France
    https://www.ccomptes.fr/content/download/80701/1999462/version/1/file/20150401-rapport-Radio-France.pdf (PDF)

    Avec communiqué de presse en anglais :
    https://www.ccomptes.fr/content/download/81316/2007235/version/2/file/20150331-press-release-Radio-France.pdf

    La Cour des comptes a rendu public, le 1er avril 2015, un rapport consacré à Radio France, société anonyme détenue à 100 % par l’#État et dont le chiffre d’affaires – 641 M€ en 2013 – provient à 90 % du produit de la contribution à l’#audiovisuel_public, c’est-à-dire de la #redevance.

    Entre 2006 et 2013, Radio France a maintenu sa part d’#audience autour de 25 %. La qualité de ses programmes fait l’objet d’une appréciation positive. Leur contenu culturel, comme le professionnalisme de ses programmes d’information, ne sont pas contestés.

    Le rapport de la Cour porte sur les conditions dans lesquelles Radio France met en œuvre ses missions, particulièrement sur le plan financier. Il examine l’usage des fonds publics mis à la disposition de l’entreprise, la qualité de sa gestion, ainsi que ses capacités d’évolution. Ce rapport, qui procède principalement du contrôle de l’entreprise sur les exercices 2004 à 2013, s’appuie également sur des comparaisons avec des #radios de service public étrangères qui se sont profondément transformées ces dernières années (#BBC en Grande-Bretagne, DR au Danemark et #RTBF en Belgique). Au terme de ses investigations, la Cour constate que l’#entreprise est aujourd’hui confrontée à une situation financière critique, alors qu’elle doit faire face à des défis importants.

    Ces circonstances imposent à Radio France de mettre en œuvre une stratégie globale de changement, afin de rénover en profondeur ses activités et ses modes de gestion.

    https://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Radio-France-les-raisons-d-une-crise-les-pistes-d-une-reforme

  • Présidence de France Télévisions : la justice va être saisie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250515/france-televisions-la-justice-va-etre-saisie-du-scandale-ernotte

    À l’origine de la procédure qui a permis de mettre au jour la partie France Télévisions du scandale Bygmalion, Jean-Jacques Cordival, responsable du SNPCA-CGC, a indiqué à Mediapart qu’il engageait « un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions ». L’affaire devient de plus en plus embarrassante pour le #CSA.

    Depuis que Mediapart a révélé le 16 mai dernier (lire #France_Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités) que la désignation par le Conseil supérieur de l’#audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été entachée de plusieurs irrégularités (manquement aux règles d’équité de la part d’un membre du CSA, plagiat du projet d’un candidat rival…), la question est sur toutes les lèvres et tétanise le CSA lui-même : l’affaire va-t-elle être portée devant la justice ?

    Maintenant, on connaît la réponse : la justice sera effectivement saisie. Mais celui qui a décidé de déposer une plainte auprès du procureur de la République n’est pas celui que l’on attendait, en l’occurrence l’un des candidats éconduits, Didier Quillot, l’ancien patron d’Orange-France puis de Lagardère Active. Pour l’heure, ce dernier réserve sa décision. Mais le plaignant est une personnalité tout aussi déterminée : il s’agit de Jean-Jacques Cordival, le responsable CGC du Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), un syndicat très pugnace qui est déjà à l’origine de la plainte ayant conduit à la mise au jour du scandale Bygmalion, dans son volet qui concerne France Télévisions.

    Dans un article récent, le site Atlantico a en effet révélé (l’article est ici) que le Syndicat des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), présidé par Jean-Jacques Cordival, avait chargé ses avocats d’étudier les motifs pour lesquels il pourrait déposer plainte auprès du procureur de la République de Paris. Interrogé par Mediapart, Jean-Jacques Cordival nous a confirmé que telle était bien son intention : « Le SNPCA-CGC, à l’origine de la plainte instruite par le juge Renaud Van Ruymbeke dans le volet France Télévisions de l’affaire Bygmalion, a très officiellement donné mandat au cabinet d’avocats qui représente le syndicat dans cette procédure, en l’occurrence maître Maria Cornaz et maître Pierre-Olivier Lambert, afin de saisir la justice pour, cette fois-ci, un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions. »

    Jean-Jacques Cordival a confirmé à Mediapart « son intention d’aller jusqu’au bout ». Il nous a indiqué avoir « d’ores et déjà transmis à ses avocats l’enquête de 12 pages de Mediapart à ce sujet mais aussi le dossier de sept pages diffusé ce week-end de Pentecôte par "Le M du Monde" [elle est ici – ndlr], tout comme l’article du site Atlantico de ce dimanche 26 mai qui révèle notamment la rencontre avec Marc Chauvelot de l’un des responsables de la CGT France Télévisions et le soutien de son syndicat à Delphine Ernotte ».

    Le SNPCA-CGC et Jean-Jacques Cordival, qui « comme de nombreux parlementaires souhaite la création d’une commission d’enquête, estiment que la coupe est pleine et que les dernières gouttes d’eau ont fini par la faire déborder ». Ils rappellent « aussi et surtout, que "le CSA qui dispose d’une personnalité morale distincte de celle de l’État, désormais responsable sur le plan juridique de toutes ses décisions... doit répondre de ses actes. La loi en effet impose, tout au long du texte, une "obligation d’impartialité" (le mot y est une dizaine de fois inscrit) à ses membres. Pour le syndicat, violer ce principe doit entraîner la révocation de ou des membres défaillants et la nullité de toute procédure de désignation qui ne respecte pas ce principe et encore moins celui de la parfaite égalité de traitement entre tous ».

    Pour le CSA, cette plainte, quelles que soient ses suites, risque donc d’avoir des conséquences terriblement embarrassantes pour une cascade de raisons. Primo, le syndicat est effectivement celui qui est déjà à l’origine de la révélation de tout le volet France Télévisions du scandale Bygmalion. Jean-Jacques Cordival s’en glorifie non sans raison : « Le Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel dans ce dossier a déjà obtenu quatre mises en examen, dont celle de l’ancien PDG de France Télévisions Patrick de Carolis, celle de Camille Pascal, ex-secrétaire général du groupe public, également conseiller et plume de Nicolas Sarkozy, et celles de Bastien Millot et de Bygmalion, la société qu’il créait avec Guy Alvès, mais aussi le placement sous statut de témoin assisté de trois dirigeants, l’actuel et toujours PDG Rémy Pflimlin, Martin Ajdari, ex-financier de France Télé qui vient d’être nommé patron de la DGMIC (organe de contrôle des sociétés de l’audiovisuel public dépendant du ministère de Fleur Pellerin), Damien Cuier, ex-financier, lui aussi du groupe. »

    Deuzio, on ne peut plus exclure que cette plainte soit suivie par d’autres. Car beaucoup de candidats évincés ont été légitimement choqués par l’opacité qui a entouré la procédure de désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions. Et sous couvert du secret, plusieurs membres du CSA se disent eux-mêmes meurtris par les intrigues et les chausse-trapes qui ont accompagné cette désignation. Pour l’heure, ces membres du CSA sont astreints à une obligation de respect des règles de confidentialité et s’exposeraient à des poursuites pénales s’ils les enfreignaient – Olivier Schrameck, le président du CSA, n’a pas manqué de le leur rappeler. Mais si une information judiciaire était ouverte – ou alors si une commission d’enquête parlementaire pouvait être constituée –, les témoignages de certains membres du CSA seraient ravageurs. Mediapart, qui a recueilli plusieurs témoignages, est en mesure de l’assurer.

    Dans l’immédiat, le gouvernement fait donc mine de croire que tout s’est passé de manière normale et a rejeté la demande de commission d’enquête parlementaire demandée par l’UMP (lire France Télévisions : la désignation de la PDG fait des vagues). Lors des questions d’actualité au gouvernement, mercredi 20 mai, le député Thierry Solère (UMP – Hauts-de-Seine) a ainsi interpellé la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, sur la mascarade qui a conduit à cette nomination, mais la ministre a joué de la langue de bois et a applaudi la désignation de Delphine Ernotte, « une professionnelle reconnue de tous ». Sauf des professionnels de la télévision, où elle n’a pas la moindre expérience…

    https://www.dailymotion.com/video/x2qtyzb_france-televisions-thierry-solere-ump-denonce-l-opacite-de-la-p

    La fin de non-recevoir opposée par la ministre risque pourtant de ne pas mettre fin au scandale. Elle risque même de l’attiser encore un peu plus. Car, depuis que Mediapart a révélé les intrigues et irrégularités qui ont accompagné cette désignation, l’affaire ne cesse effectivement de faire des vagues de plus en plus violentes. D’abord, la presse, au début atone, a commencé à prendre la mesure de ce qui s’est joué, comme en témoigne l’enquête publiée par le magazine du Monde que nous évoquions tout à l’heure, sous le titre ravageur « Mauvaises ondes au CSA ». Mais beaucoup d’autres journaux sont désormais à l’unisson, reproduisant une dépêche AFP. Cette dépêche, on peut par exemple la consulter sur le site de L’Express, sous ce titre tout aussi ravageur : « France Télévisions : le CSA les doigts dans la crise ».

    Même si le gouvernement s’enferme dans le déni, l’affaire Ernotte risque de fonctionner comme une bombe à mèche lente. Et de jour en jour, elle risque d’empoisonner un peu plus le débat public.

    On va ainsi en reparler dès mardi puisque, à défaut d’une commission d’enquête parlementaire, l’UMP a au moins obtenu que le président du CSA, Olivier Schrameck, soit auditionné dès ce mardi par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Mais on peut craindre dès à présent, sans grand risque de se tromper, que le rendez-vous ne se passe mal puisque, à chaque interpellation embarrassante, le président du CSA pourra se réfugier derrière le secret des délibérations instaurée par la loi. En clair, le huis clos, qui a si fortement favorisé les intrigues lors de cette procédure de nomination, générera une nouvelle onde de choc pour les députés, qui seront dans l’incapacité d’y voir clair dans cette obscure affaire.

    Dans l’immédiat, l’heure des intrigues et des jeux d’influence n’est donc toujours par révolue. Preuve décidément que la France est décidément encore bien loin de disposer d’une télévision publique libre et indépendante.

  • Courrier du délégué central de Sud à Olivier Poivre d’Arvor, directeur de France Culture, suite aux propos tenus dans une interview à Téléobs.

    Monsieur,

    Nous tenons à vous exprimer notre indignation suite aux propos que vous avez tenus récemment dans une interview à Téléobs.
    http://teleobs.nouvelobs.com/le-grand-oral/20150513.OBS8885/olivier-poivre-d-arvor-stephane-de-groodt-nous-rejoindra-la-saiso

    « Si nous étions restés à 1,5 % [#audience en 2010, NDLR], nous aurions été menacés. Comme France Musique peut l’être aujourd’hui. »

    Si nous nous félicitons tous du succès de #France_Culture et des résultats de #Radio_France dans son ensemble, nous n’acceptons pas qu’un dirigeant d’une des chaînes de la maison puisse se laisser aller à légitimer les « menaces » qui pèsent sur une chaîne.

    Les « menaces » évoquées résultent en premier lieu des scénario envisagés dans le cadre du projet stratégique encore en cours d’élaboration.

    Le travail des équipes de #France_Musique et les enjeux résultant du maintien et de l’affirmation de cette #radio exceptionnelle méritent autre chose que ces propos déplacés et dangereux.

    Il vous appartient de les rectifier au plus vite.

  • Dans les coulisses de la radio de nuit
    http://www.rfi.fr/emission/20150523-medias-radio-nuit

    Que se passe-t-il à la radio la nuit ? C’est la question que s’est posée Marine Beccarelli dans son livre Les Nuits du bout des ondes, paru aux éditions de l’INA le 21 novembre 2014. L’ouvrage retrace l’histoire d’une branche de l’audiovisuel peu explorée par les chercheurs : celle des programmes radiophoniques nocturnes français. Cette semaine, notre reporter Manon Mella vous invite dans un voyage au bout de la nuit des radios. Durée : 46 min. Source : RFI

  • Sur #France_Inter, clameur publique et service public
    https://blogs.mediapart.fr/blog/antoine-perraud/290515/sur-france-inter-clameur-publique-et-service-public

    Et soudain la clameur ! Une houle sonore, communicative, sur France Inter, vendredi 29 mai 2015 à 8h20, quand Martin Hirsch est interrogé en direct – la station s’est délocalisée depuis le petit matin à l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Magie de la radio. Jusque-là, l’auditeur avait perçu la réverbération inhabituelle du lieu. Ceux qui causaient dans le poste n’étaient pas confinés dans un studio : régnait une couleur sonore prometteuse…

    Tout à coup, contre le directeur général de l’Assistance publique détricoteur de 35 heures, voici que le hourvari du personnel hospitalier s’impose aux oreilles et aux tripes de l’auditeur : fabuleux pouvoir d’évocation, récapitulant 1789, 1830, 1848, 1871, 1936, 1968, voire 1995 (contre un Alain Juppé qui n’incarnait pas encore l’option humaniste et modérée face à la menace lepéno-sarkozienne !).

    Sur France Inter, la fureur d’agir contre la réforme hospitalière imprime la cadence. Le cri du peuple sature l’espace. La voix experte et rassurante d’un patron se retrouve couverte par la masse tonitruante de ses subordonnés révoltés. Un son prérévolutionnaire envahit les ondes publiques.

    L’animateur de la matinale, Patrick Cohen, n’écoutant que son courage de Monsieur Loyal, réclame le silence et menace de tout arrêter : si les vociférations persistent, il ne sera plus question de l’hôpital à l’antenne.

    https://www.dailymotion.com/video/x2rx4p9_martin-hirsch-chahute-dans-la-matinale-de-france-inter_news

    Le #journalisme retrouve alors le piège et les ornières qui lui font perdre, un peu plus chaque jour, sa créance dans l’esprit public : apparaître en supplétif du pouvoir. Des pouvoirs. De tout pouvoir. Du premier pouvoir à passer par là…

    Le journalisme devrait être un reflet plutôt qu’un barrage, une éponge de préférence à une carapace. Endiguer l’événement, faire obstacle aux aléas, déjouer un coup de théâtre : ce n’est pas de son ressort.

    Quand la foule met le feu aux barrières d’octroi du mur des fermiers généraux dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789, l’échotier, que le hasard aura placé là en direct, ne fait pas la morale au nom des instances encore debout. Il ne freine point : il rend compte, retrace, témoigne, accompagne à distance, informe.

    Patrick Cohen, victime d’un dispositif conçu pour dévoiler autrui mais révélant brusquement soi-même, fait taire ce qui surgit, réprime l’émeute. De sa propre initiative, il agit telles les autorités qui interdirent tout direct, au Quartier latin, au plus fort de Mai-68 : la radiodiffusion française n’est pas là pour aimanter mais pour chloroformer ! Jugulons la sédition au nom de la pédagogie, du didactisme – voilà le cahier des charges que se fixe Patrick Cohen face à la foule étourdissante qui hurle autour de lui.

    France Inter a manqué l’occasion de se situer au cœur du tapage de l’Histoire, au lieu de simplement valider, dans sa bulle, la progression des choses. Supporterons-nous longtemps que nos petites oreilles soient privées du son de la vie, tandis que de grandes oreilles se renseignent sur la moindre pulsation de nos existences ? La #radio de #service_public n’a fait qu’illustrer, de façon criante, l’inégalité d’enregistrement qui règne en ce pays, où la voix du Tiers état n’a d’autre choix que d’être épiée ou comprimée.

  • La grève à #Radio_France - Network #27
    http://www.radiovl.fr/ludovic-piedtenu-greve-a-radio-france-mois-apres
    http://www.radiovl.fr/emissions/network/ntw27.mp3

    Network 27# Ludovic Piedtenu, journaliste à France Culture et président de l’association SDJ ( la société des journalistes ) revient sur la plus longue #grève de l’histoire de la maison de la radio (28 jours).


    Nous avons voulu comprendre avec lui les causes et les conclusions de ce mouvement. Nous discutons des solutions possibles pour améliorer la situation et nous abordons les différents projets de la SDJ.

  • Frais de l’#INA : Anticor porte plainte - France Inter
    http://www.franceinter.fr/depeche-frais-de-lina-anticor-porte-plainte

    Agnès Saal a réintégré le ministère de la Culture comme chargée de mission, Mathieu Gallet est président de Radio France, mais la justice va peut-être devoir se pencher sur les dépenses des deux anciens présidents de l’Institut national de l’#audiovisuel (#INA). Anticor a porté plainte pour détournement de fonds publics pour la première, et favoritisme pour le second. Une information révélée par France Inter et France Info.

    Le parquet de Créteil a depuis jeudi entre les mains une plainte contre X de l’association de lutte contre la corruption « pour de multiples infractions touchant à la probité publique », pour des faits commis entre 2011 et 2015 au sein de l’INA. Il s’agit d’une part des marchés de communication et de conseil passés sans appel d’offres sous la présidence de Mathieu Gallet (2010-2014), d’après une note du Contrôle général et financier de Bercy, révélée le 6 mai par le Canard Enchaîné. Les dépenses concernées par ces « irrégularités » s’élèveraient à plus d’un million d’euros (1 178 900). Sollicité hier, le président de Radiofrance n’a pas souhaité s’exprimer. Le 2 avril, Mathieu Gallet avait affirmé sur iTélé que ces marchés avaient été passés « de manière tout à faire régulière ».

     

    Anticor vise aussi les frais de taxi de son successeur à l’Ina, Agnès Saal : plus de 40.000 euros en dix mois, dont près de 7.000 pour son fils, alors qu’elle disposait d’une voiture avec chauffeur. Agnès Saal, qui a démissionné de l’Ina le 28 avril, a réintégré le ministère de la Culture, dans l’attente, selon la ministre Fleur Pellerin, d’un conseil de discipline. Cette réintégration a pourtant donné l’impression, partagée par des syndicats de l’INA, d’une absence de sanction. C’est ce qui a poussé Anticor à agir, explique l’avocat de l’association, Jérôme Karsenti : "Anticor avait annoncé que, suite aux révélations dans la presse, s’il n’y avait pas de sanctions ou de poursuites engagées, Anticor se saisirait.
     

    Et si le parquet de Créteil n’ouvre pas d’enquête, Anticor pourrait se constituer partie civile pour obtenir la saisie d’un juge d’instruction. Pour Maître Karsenti, il faut « qu’enfin il y ait un souci de la gestion publique dans les collectivités et dans les organismes publics ».

     
    « Cela n’a pas de sens de dire qu’il y a eu une dilapidation de fonds publics, un détournement, ce sont des mots très graves qui ne correspondent en aucun cas à ce qui s’est passé », réplique l’avocat d’Agnès Saal, Jean-Pierre Mignard, qui menace de déposer plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse. Il souligne que Mme Saal a remboursé pour 15.900 euros de frais de taxis, ce que l’INA nous a confirmé. Il s’agit des notes au nom de son fils et des courses réalisées les week-ends, qui correspondent à des déplacements privés. « On avait proposé à Mme Saal à l’origine deux voitures avec chauffeur, rappelle Me Mignard, c’est elle-même qui a dit c’est trop et qu’un taxi suffirait amplement, et quand on fait le comparatif avec ce qu’aurait coûté un second chauffeur c’est sans commune mesure, c’est dans l’intéret de l’INA ! ».

     

    La défense d’Agnès Saal estime même qu’elle « paye pour d’autres », et a décidé de livrer des éléments de comparaison avec son prédecesseur Mathieu Gallet. Selon elle, les « frais de mission, de déplacement (dont taxis) et de réception pour la présidence » s’élevaient pour l’année 2013 à 111.400 euros, puis ont baissé en 2014 à 89.000 eurros dont plus de la moitié (50.000 euros) sur les quatre premiers mois de l’année pendant lesquels Mme Saal n’était pas encore en fonction.

    Par Sara Ghibaudo, | 29 Mai 2015

  • Refonte de France Musique : quels sont les programmes qui s’arrêtent, ceux qui restent ? - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/radio/refonte-de-france-musique-quels-sont-les-programmes-qui-s-arretent-ceux-qui

    La « refonte » de #France_Musique voulue par le pdg de #Radio_France Mathieu Gallet est en train de devenir réalité. La directrice de la station publique, Marie-Pierre de Surville, est en train de finaliser une grille de rentrée encore plus radicale que celle de septembre 2014 — déjà sérieusement remaniée. L’objectif n’est pas nouveau : élargir son public (la chaîne a touché quotidiennement 851 000 auditeurs entre janvier et mars 2015, selon Médiamétrie). Quitte à sérieusement la faire loucher vers sa concurrente privée Radio Classique, qui la bat niveau audience — avec plus d’un million de fidèles. Mais à quel prix…

    Septembre verra un net allègement de l’antenne, particulièrement en semaine. Du lundi au vendredi, l’accent sera mis sur le classique et le jazz, au détriment de la diversité. La matinale de Vincent Josse reste en place, toujours suivie de En pistes ! entre 10 et 12h. Mais la tranche 12h-14h, elle devrait changer drastiquement : exit l’éclectique Magazine de Lionel Esparza, fini le passionnant Mitan des musiciens de Renaud Machart (qui remplaçait le mythique Matin des musiciens depuis l’année dernière). A la place, une programmation musicale commentée par Denisa Kerschova. L’après-midi garde le Carrefour de Lodéon et Open jazz, notamment. Mais les secondes parties de soirée changent de visage. Les émissions Label pop, Des aventures sonores, Couleurs du monde, et Cinéma song sont supprimées ou remisées au week-end. Elles seraient remplacées par une sorte de Pop club (l’ancien programme phare de José Artur sur France Inter) classique, animé par Lionel Esparza du lundi au jeudi.

    Le week-end, donc, deviendrait un grand fourre-tout. Quelques émissions seraient gardées (Klassiko dingo, 42e rue, Le cri du patchwork, Musicus politicus...) ; certaines se verraient regroupées (Gaëlle Le Gallic devrait par exemple fusionner ses deux programmes, Leur premier CD et Générations jeunes interprètes) ; d’autres encore seraient supprimées (Un dimanche idéal, L’air des lieux, Les menus plaisirs de Bruno Mantovani, On ne badine pas avec le jazz…). Philippe Cassard transformera, de son propre chef, ses Notes du traducteur en une tranche sur les grands interprètes (le samedi de 10h à 12h).

    Si des inconnues demeurent — certains producteurs attendent leur « reclassement », proposent encore des idées —, l’orientation de cette grille atteste toutefois d’une évidente volonté de proposer de la musique de genres au périmètre réduit et précisément défini, et surtout de minimiser, en semaine, une proposition éditoriale exigeante. Du lundi au vendredi, tout propos musicologique ou radiophoniquement élaboré semble disparaître des ondes.

    Plus globalement, un plan d’économies affecterait les contenus : les captations de concerts, opéras ou récitals seraient diminuées de moitié (et réduites aux salles disposant d’une régie technique — soit, par exemple, l’Opéra Bastille et non l’Opéra Garnier !) ; et les producteurs ne pourraient plus verser de cachet aux artistes invités dans leurs émissions hors promo — au prétexte que France Musique, qui l’a pourtant toujours fait jusqu’à présent, ne serait juridiquement pas apte à le faire. Un crève-coeur pour cette station dont les contenus, forcément inégaux au fil des saisons, ont toutefois souvent creusé l’intelligence et l’excellence artistique.