Supergéante

Retoquée profesionnelle.

  • Maurice Rajsfus, décédé ce jour 13 juin 2020

    Maurice Rajsfus, encyclopédie des violences policières
    Par Frantz Durupt et Ismaël Halissat, Photos Frédéric Stucin — 22 décembre 2019 - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/12/22/maurice-rajsfus-encyclopedie-des-violences-policieres_1770697

    Le journaliste, dont les parents arrêtés par un policier voisin sont morts en déportation après la rafle du Vél d’Hiv, a documenté les dérives des forces de l’ordre bien avant les gilets jaunes, de Mai 68 à 2014. A 91 ans, il veut transmettre ses archives.

    • Observatoire des Libertés Publiques :
      http://quefaitlapolice.samizdat.net/?page_id=90

      Un article de David Dufresne sur Libé (18/01/1999) :

      L’appel est intitulé : « La police hors la loi, ça suffit ! » Il émane

      de l’Observatoire des libertés publiques, créé et présidé par l’écrivain Maurice Rajsfus depuis avril 1994. Qui écrit : « Une fois de plus, la police a tué un jeune issu de l’immigration maghrébine. Ce qui s’est passé à Toulouse, dans la nuit du 12 au 13 décembre ["] n’est que l’expression de la haine raciste affirmée au quotidien par des policiers en armes. » Et qui conclut : « Il semble que le pouvoir ait renoncé à faire le ménage dans les rangs de sa police. Ce qui ne peut qu’encourager les plus excités à ouvrir le feu, sans qu’il soit possible de les contrôler" »

      Ministère pudique. Entre ces deux extraits, les premiers signataires fustigent un « ministère de la Ville [qui] n’a jamais été qu’un voile pudique jeté sur les quartiers [de banlieue], pour lesquels nulle solution sérieuse n’est envisagée », mais aussi « ce "phénomène des banlieues où la haine ne cesse de croître contre cette société qui marginalise certains jeunes, les criminalise, alors qu’en droit ils sont nés français et sont citoyens à part entière de ce pays ». Et de souligner ces contrôles d’identité, « dans certaines banlieues », jusqu’à « dix fois par jour ».

      Mise en circulation il y a une dizaine de jours, la pétition a, pour l’heure, recueilli une centaine de signatures, avant de sortir, ce matin, du premier cercle des habituels pétitionnaires, via une conférence de presse. Ce qui n’est pas une mince affaire, à en croire son instigateur lui-même : « Au départ, l’appel, taxé de gauchiste, a été reçu avec beaucoup de méfiance. » Mais avec l’arrivée des Gilles Perrault, Pierre Vidal-Naquet, Siné, Alain Krivine, il semble avoir pris une certaine force. Parmi les autres signataires, des écrivains ­ Alain Bihr, Gérard Delteil, Dan Franck, Thierry Jonquet, Yves Pagès ­, des associatifs ­ AC !, Droits devant !, Scalp, Comité des sans-logis, le MIB ­, des chercheurs, quelques juristes et deux Verts.

      « Récupération. » Mais, surtout, l’appel coïncide « avec le discours sécuritaire de Chevènement » qui, selon Maurice Rajsfus, agit comme un catalyseur, ne serait-ce que « parce qu’il conforte les policiers dans leur comportement envers les jeunes des banlieues ».

      L’écrivain, qui publie chaque mois un recensement des brutalités policières dans le bulletin de son Observatoire des libertés publiques, a noté que « depuis que le Front national a explosé, en décembre, nous assistons à un durcissement du discours de la classe politique, qui cherche à récupérer l’électorat du FN ». Pour Maurice Rajsfus, du reste, « ce discours est inquiétant parce que, bientôt, on se rendra compte que le terme de "sauvageons prendra aussi en compte les sans-papiers, les sans-logis et les chômeurs. C’est ainsi qu’on les a considérés lors des dernières évacuations musclées d’occupations diverses. ».

      Observatoire des libertés publiques. 7-9, passage Dagorno. 75020 Paris. Tél-fax : 01.45.89.48.24.
      David DUFRESNE

      le lien : https://www.liberation.fr/societe/1999/01/18/une-petition-contre-la-haine-raciste-de-policiers-armesl-observatoire-des

  • L’indéboulonnable connerie raciste à la française, donc. C’est aussi émouvant que du Manuel Valls en train de te mansplainer son féminisme. Ou les César qui justifient 12 nominations à Polanski avant de lui filer le « Meilleur réalisateur ».
    https://www.lemonde.fr/politique/live/2020/06/14/en-direct-suivez-l-allocution-d-emmanuel-macron-sur-le-deconfinement-et-l-ap

    « Mais ce combat noble est dévoyé lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé. Ce combat est inacceptable lorsqu’il est récupéré par les séparatistes, a-t-il toutefois souligné. Je vous le dis très clairement ce soir, mes chers compatriotes, la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle n’oubliera aucune de ses œuvres. Elle ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires, notre rapport à l’Afrique en particulier pour bâtir un présent et un avenir possible d’une rive, l’autre de la Méditerranée, avec une volonté de vérité et en aucun cas de revisiter ou de nier ce que nous sommes. » 

    M. Macron a également salué les forces de l’ordre, piliers de l’« ordre républicain ». « Ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom. C’est pourquoi ils méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation », a-t-il déclaré.

    Toujours cette façon de détourner le sujet : les gens manifestent pour dénoncer, avant tout, la violence de la police. La violence en général, et les violences racistes en particulier de la police. Et le racisme banalisé qui s’exprime en permanence avec les contrôles au faciès, le tutoiement, etc. Et le gars digresse sur son attachement à « notre histoire », les statues, les œuvres, histoire de donner du grain à moudre aux éditorialistes. Les manœuvres de ces gens sont d’une bassesse et d’une saleté proprement inimaginables.

  • As Diners Flock to Delivery Apps, Restaurants Fear for Their Future
    https://www.nytimes.com/2020/06/09/technology/delivery-apps-restaurants-fees-virus.html?campaign_id=158&emc=edit_ot_20200

    Before the coronavirus lockdowns, Matt Majesky didn’t take much notice of the fees that Grubhub and Uber Eats charged him every time they processed an order for his restaurant, Pierogi Mountain. But once the lockdowns began, the apps became essentially the only source of business for the barroom restaurant he ran with a partner, Charlie Greene, in Columbus, Ohio. That was when the fees to the delivery companies turned into the restaurant’s single largest cost — more than what it paid for food (...)

    #DoorDash #Grubhub #Uber #UberEATS #domination #FoodTech #GigEconomy

  • Des femmes, des survivantes de la prostitution, agressées lors des manifestations du 8 mars ! – Osez le feminisme !
    http://osezlefeminisme.fr/des-femmes-des-survivantes-de-la-prostitution-agressees-lors-des-man

    Osez le Féminisme ! dénonce fermement les violences contre des militantes féministes dont 3 survivantes de la prostitution, au sein même des manifestations le 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Menaces de mort, violences physiques, arrachage de pancartes et de banderoles… les “pro-prostitution” redoublent de violences, pour confisquer la parole des survivantes qui témoignent héroïquement des violences prostitutionnelles subies.

    À Toulouse, une survivante d’inceste et de prostitution, a été attaquée par 3 personnes pour lui arracher sa pancarte abolitionniste.
    A Paris, 15 personnes organisées ont arraché et volé une banderole, et ont frappé violemment des militantes féministes abolitionnistes, dont une survivante de la prostitution et de viols pédocriminels. Elles ont déposé plainte et passé la nuit aux urgences.

    Donc voilà, à des manifs féministes il y a des meufs qui expliquent qui a le droit d’exister et qui pas, et le fait que leurs cibles soient des #personnes_les_premières_concernées, le fait qu’elles aient les meilleures raisons du monde de considérer la prostitution comme une violence de plus faite aux femmes n’empêche pas certaines de se sentir hyper légitimes en s’attaquant à des corps de femmes.
    #prostitution #abolitionnisme #violence_en_milieu_féministe

    • même si je suis loin d’être en première ligne, pas question de m’habituer. Je vais plutôt sonder autour de moi... c’est pas compliqué, je ne connais personne qui a lu dworkin, et celles et ceux qui connaissent son nom sont en mode « ah ouais le truc puritain là... ». J’en veux beaucoup à despentes (et ardisson qui l’invitait) pour la domination des arguments pseudo prosexe dans le débat général. Cette histoire est consternante et elle n’a fait presqu’aucun bruit...

    • Je trouve facile et particulièrement méprisant le fait de tenter de disqualifier des débats réels et cruciaux qui existent depuis les débuts du féminisme en balançant (avec une morgue bien masculine) des phrases comme « il va falloir s’habituer à ce nouveau féminisme où celles qui savent mieux que les autres leur tapent dessus pour leur faire passer la malcomprenance... »
      Je ne tente plus de répondre aux vannes de ce genre (on se doute duquel), mais je mets en ligne des analyses qui prennent au sérieux ces débats. À chacune d’en juger. De plus en plus de gens se dégagent des tentatives d’intimidation grossière, et je suis optimiste quant à un avenir où la prétention commode d’être « non binaire » ou même « une femme » si on veut paraître tel deviendra moins crédible du fait d’être soumise à une analyse politique collective, plutôt qu’à l’occupation de plate-formes médiatiques.

    • Je crois que t’as rien compris à cette phrase. Le première commentaire du seen lui-même, et plein d’autres messages ailleurs, montre parfaitement que @antonin1 n’aime pas ce comportement et le critique à chaque fois. Bref… C’est surtout que t’arrives pas à comprendre qu’on peut à la fois essayer d’être contre ces comportements masculinistes, individualistes, contre l’identité définie uniquement soi-même ET être contre les stigmatisations transphobes, les petites phrases perfides, comme il y en a tant (de plus en plus au fil des mois) dans les textes choisis par tradfem. Et qu’on peut argumenter, et faire des textes qui critiquent le genre sans être insultant pour d’autres, et aussi réfléchir à des solutions concrètes (les toilettes etc) pas juste théoriques qui soient à la fois réellement féministes, anti-prostitution, anti-individualiste, mais aussi transinclusives, sans mettre personne sur le carreau (voire en danger de violence ou de mort). Mais pour ça faut se casser la tête un peu, c’est moins dans la facilité que mettre les femmes contre les trans ou ce genre de conflit… binaire.

    • « mettre les femmes contre les trans »... Cette inversion est inqualifiable. Libre à vous de tenter de convaincre les transactivistes de cesser de mener la guerre aux femmes, mais un peu de perspective SVP. Vous me rendez de plus en plus difficile de croire en votre bonne foi. Je sais que antonin1 critique régulièrement les outrances antiféministes mais j’ai trouvé malheureux son renvoi dos à dos de féministes alors que c’est un antiféminisme qui fait rage.

    • Merci @rastapopoulos, je plussoie.

      @martin4, mon truc sur « faire passer la malcomprenance » est évidemment ironique, je condamne la violence que subissent, et que j’ai pas mal documentée ici, les féministes radicales. Et avec cette ironie je condamne cette certitude de mieux valoir moralement, d’être plus open, plus généreux, plus jeune (!) de beaucoup de monde dans cette sphère « antiTERF ». Mais vous n’aidez pas et Rastapopoulos le dit très bien. Le discours naturalisant et désormais « critique du genre » (que reste-t-il du féminisme sans ça ?), méprisant envers des personnes trans qui sont ou pourraient être des alliées... Votre attitude à vous Martin ici même a fait fuir une femme qui ne supporte pas votre faible capacité au dialogue (et doit avoir quelque chose contre les chevaliers blancs qu’aucun doute n’assaille, visiblement). Oui, des fois j’aurais envie de renvoyer les deux camps dos à dos. Mais je dois bien constater que les féministes trans-exclusives sont traitées comme aucune féministe ne devrait jamais être traitée pour ses engagements. Que c’est grave. Et que c’est compliqué de prendre votre défense en public, quand l’intransigeance des féministes trans-exclusives n’est rien face à la violence inouïe des transactivisites anti-TERF... Misère !

    • Il y a d’un côté le sentiment de rejet permanent. D’extrême solitude. Personne qui vous touche, qui vous regarde, qui vous aime, qui vous écoute. Ce sentiment de ne pas exister aux yeux d’autrui. Et de l’autre, la frustration de voir des gens plus beaux qui sont désirés et l’injustice que cela représente.

      Ce qui est le plus frappant dans les messages que ces femmes écrivent sur les forums de discussion, c’est la véritable haine d’elles-mêmes que certaines expriment, leur dégoût pour qui elles sont. Elles se félicitent par exemple de devoir porter un masque en ce moment.

      La violence envers elles-mêmes, c’est le point qui les différencie le plus des incels. Elles assument la responsabilité de leur malheur parce qu’elles se jugent répugnantes, dégoûtantes, alors que les incels pensent essentiellement que tout est de la faute des femmes, qui sont des connasses.

      Les femcels dénoncent également le fait d’être pénalisées dans leur vie quotidienne. Elles ont peu d’ami·es, elles se disent ignorées par les profs pendant leurs études, elles obtiennent moins de promotions au travail que les Stacy, elles se sentent moins respectées dans la rue, au supermarché, voire carrément ignorées.

      Ce sont des vies de souffrance qui s’expriment. Et derrière la haine de soi reviennent des témoignages de harcèlements, d’insultes, d’humiliations, de maltraitances familiales.

      Il me semble que la différence, c’est que les mecs ne se remettent jamais en cause, blâment les femmes, trouvent ça injuste... Alors que les femcels se blâment et ont une histoire d’être blâmées par d’autres pour leur non-concordance avec l’image de la femme idéale.

      Quant à leur « privilège » sur les incels : qu’elles peuvent toujours trouver un mec pour les baiser par derrière pour pas voir leur tronche (vieille blague macho), leur déchirer les muqueuses à coup de bite et leur cracher à la gueule après, c’est en effet un privilège douteux ! Les incels, eux, soit ils ne savent pas se montrer comme des mecs différents de ce modèle, soit ils veulent des bonnes meufs pour les valoriser... c’est bien eux qui demandent beaucoup !

      #célibat #couple #incel #femcel

    • Perso, je suis peut-être bête, mais parler de «  femcels  » revient à symétriser les «  incels  », un peu comme la connerie du «  racisme antiblanc  » qui permet de mettre sous le boisseau la question centrale de la domination et de l’oppression, de dépolitiser ces questions pour les réduire à des «  options  » individuelles, voire de les psychiatriser pour encore plus d’individualisation.

  • Le site Internet Archive mis en danger par des poids lourds de l’édition
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110620/le-site-internet-archive-mis-en-danger-par-des-poids-lourds-de-l-edition

    Sous la pression d’une plainte déposée devant un tribunal new-yorkais par quatre poids lourds de l’édition aux États-Unis, le site Internet Archive a décidé d’avancer de 15 jours la fermeture de sa bibliothèque d’urgence, créée en réponse à l’épidémie de coronavirus. Une infraction « massive et délibérée » au droit de reproduction. C’est ce que quatre éditeurs, dont la filiale américaine du groupe Hachette, reprochent au site Internet Archive, connu notamment pour son archivage du web mondial, la Wayback Machine, (...)

    #Hachette #copyright #COVID-19 #santé #InternetArchive

    ##santé

  • It’s Time to Archive the Internet Archive
    https://www.vice.com/en_us/article/5dzg8n/archiving-the-internet-archive-sued-by-publishers

    Publishers are suing the Internet Archive for its emergency library, putting the whole project in danger. ive of the world’s largest publishers sued the Internet Archive, claiming its open-access digital library is a mass infringement on their copyright. The move puts the internet’s most important archive in danger, and has at least got some data hoarders talking about archiving the Internet Archive, and what that would even look like. Last week, Hachette Book Group, Inc., HarperCollins (...)

    #copyright #InternetArchive #Hachette #Penguin

  • Twitter et les gaz lacrymogènes |
    http://politique-etrangere.com/2020/06/11/twitter-et-les-gaz-lacrymogenes

    Voici près de dix ans, les soulèvements du monde arabe suscitaient les louanges des observateurs sur les « révolutions Facebook », qui dressaient un parallèle entre révolte technologique et émancipation politique. Cet excès de technophilie avait été suivi d’un reflux, s’appuyant notamment sur les analyses d’Evgeny Morozov dans The Net Delusion : The Dark Side of Internet Freedom (PublicAffairs, 2012). Au fur et à mesure que les régimes autoritaires recouraient aux outils numériques à des fins de surveillance et de répression, l’approche pessimiste devait l’emporter, reléguant à l’arrière-plan les travaux faisant le lien entre les mobilisations et internet.

    C’est ce biais que vise à dépasser Zeynep Tufekci en examinant ici les mutations que subissent les revendications collectives à l’ère du foisonnement numérique, sans pour autant leur accorder un statut seulement positif. La méthode de l’auteure se veut la plus large possible : expériences personnelles, observations participantes, entretiens avec des activistes, analyses de bases de données et observations de comportements en ligne conduisent le lecteur de l’Égypte aux États-Unis, en passant par le Liban, la Tunisie et la Turquie.

    L’auteure accorde ici une place centrale à l’enjeu de l’organisation, qui permet d’expliquer l’échec de la plupart des mouvements, une fois passée la manifestation (Gezi, Occupy, etc.). Zeynep Tufekci lie cet échec à la fois à la culture politique de ces mouvements et aux outils dont ils disposent, qui exacerbent leurs forces – la rapidité de mobilisation, la viralité – mais aussi leurs faiblesses. L’absence de leaders se révèle vite une faiblesse, qui les pénalise à deux moments essentiels : lors des négociations, puisque les mouvements ne sont pas reconnus par la partie adverse, et dès qu’il s’agit d’opérer des changements tactiques.

    Depuis 2011, les régimes ont aussi appris. Les manifestations à l’ère des médias sociaux, certes parfois massives, peuvent être réprimées, comme en Égypte, ou récemment, à Hong Kong. Les pouvoirs redoublent souvent de créativité face aux mouvements contestataires, utilisent les médias sociaux comme ressources stratégiques pour distraire les populations, semer la peur, le doute, rendre illégitimes certaines sources d’information. La censure est alors renouvelée : en Chine par exemple, les publications censurées sont moins celles qui critiquent les autorités que celles qui sont susceptibles de susciter des mobilisations collectives.

    #Zeynep_Tufekci #Twitter_gaz_lacrymogènes

  • Regarder du porno avec son login de la sécu ou des impôts ?
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-m/l-edito-m-11-juin-2020

    Le Sénat vient de voter un amendement obligeant les sites pornographiques à filtrer l’âge de leur public. Un article passé furtivement au creux de la loi sur les violences conjugales. Évitons d’emblée d’établir un lien entre consommation de porno avant l’âge de 18 ans et violence conjugale, ce serait plus que douteux. La dite loi a simplement servi de véhicule à l’une des promesses d’Emmanuel Macron : protéger les jeunes du péril pornographique en libre accès. Soit, mais comment s’y prendre sans (...)

    #FranceConnect #pornographie #enfants

  • Plus on est pauvre, moins on a de chances d’obtenir un logement social
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/11/plus-on-est-pauvre-moins-on-a-de-chances-d-obtenir-un-logement-social_604250

    Une enquête menée par six associations humanitaires met au jour les discriminations dont sont victimes les demandeurs de HLM les plus modestes. Par Isabelle Rey-Lefebvre

    Il s’agit là d’un paradoxe. Alors que la vocation première du logement social est d’accueillir les ménages les plus modestes, plus on est pauvre, moins on a de chances d’en obtenir un. C’est la cinglante conclusion à laquelle aboutit l’enquête, publiée jeudi 11 juin, menée par six associations à partir des données extraites du système national d’enregistrement de la demande de logement social, de l’analyse des dossiers de 96 ménages, en principe prioritaires, mais victimes de cette logique de refus et d’entretiens avec des travailleurs sociaux.
    « Après avoir été broyées par le mécanisme opaque et sélectif d’attribution, les familles pauvres qui pensent avoir enfin franchi la dernière étape sont bloquées par la cherté des loyers qui, bien que sociaux, sont encore trop élevés pour elles » , analyse Michel Platzer, vice-président de ATD Quart Monde, partenaire, pour cette enquête, du Secours catholique, de Solidarités nouvelles pour le logement, de la Fondation Abbé Pierre, d’Habitat et humanisme et de Solidarité DALO.

    Depuis 1973, le nombre de demandeurs d’un logement social n’a pas cessé d’augmenter – la barre des deux millions a été franchie en 2018 –, tandis que leur situation financière s’est dégradée : 51 % des candidats appartiennent au quart de la population aux revenus les plus bas, contre 25 % en 1978.

    Le bailleur social a le dernier mot

    Dans son rapport, publié en 2017, la Cour des comptes constatait que le taux d’attributions d’un logement social aux familles disposant de moins de 500 euros par mois et par unité de consommation n’était, en 2015, que de 19 %, contre 26 % pour l’ensemble des ménages demandeurs, sept points d’écart qui constituent une forme de discrimination finement analysée par cette enquête.

    Les auteurs estiment à 224 000 le nombre de familles bloquées pendant des années sur la liste d’attente sans qu’aucune proposition leur ait été faite ou, pire, ayant été refusées à la toute dernière étape du long parcours d’attribution par le bailleur social, qui a, de droit, le dernier mot.

    Moussa (le prénom a été changé), 32 ans, français d’origine malienne, est intérimaire dans les travaux publics, notamment pour Eurovia, filiale de Vinci spécialisée dans les chantiers routiers. Il gagne bien sa vie, entre 2 300 et 2 600 euros par mois. Depuis 2016, il habite le 14e arrondissement de Paris, dans une sous-pente de 2,5 mètres carrés déclarée « impropre à l’habitation » par arrêté préfectoral.

    Prioritaire par définition pour accéder à un logement social, solidement soutenu par la Fondation Abbé Pierre, il a déjà essuyé quatre refus en commission d’attribution, à Nanterre, Courbevoie et Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), alors que son dossier était classé deuxième des trois candidats sélectionnés. « Franchement, je ne comprends pas, témoigne-t-il. Il manque toujours un papier, on oublie de me téléphoner, on m’invente une dette locative… C’est décourageant, car, à chaque fois, j’ai l’espoir, mais rien ne se passe. »

    Après quatre ans et demi d’hébergement, à cinq (grands-parents, parents et fils) dans une chambre d’hôtel, la famille A., arrivée d’Arménie en Bretagne en 2012, avait réussi à réunir toutes les conditions exigées pour accéder à un logement social – titres de séjour, bourse d’études pour le fils –, mais s’est vu refuser un appartement par le bailleur social qui a jugé trop incertaines les ressources de la mère, en CDD comme femme de ménage dans des bureaux.

    « Cette attitude nous a déconcertés, car les ressources couvraient largement le loyer et, surtout, il y avait des appartements vides disponibles » , se souvient Marie-Annonciade Petit, chargée des relations publiques pour Habitat et humanisme. Pour rassurer le bailleur, l’association a signé le bail et la famille a pu emménager en 2018.

    Ne pas prendre de risque d’impayé

    La réticence des bailleurs sociaux s’explique par leur souci de ne pas prendre de risque d’impayé de loyer. Alors, dès qu’ils sentent que les finances sont fragiles, qu’une dette de loyer a pu être contractée auparavant, ils referment la porte. Par ailleurs, la présence d’enfants proches de la majorité, qui fera bientôt chuter le montant des allocations familiales et des aides au logement, ou la précarité des emplois les rendent frileux.

    Le risque financier n’est pourtant pas un critère légal de prise en compte du dossier, et il cache parfois des motifs moins avouables, comme l’origine des demandeurs : « J’ai entendu des phrases comme : “Avec un Comorien, c’est toute la famille qui arrive.” » , raconte Mme Petit. Un candidat qui ose refuser le logement qu’on lui propose prend, lui, le risque de voir son dossier enterré.

    Le législateur a bien tenté, et ce à plusieurs reprises, de forcer l’ouverture des portes des HLM aux cas les plus difficiles. La loi sur le droit au logement opposable (DALO, du 5 mars 2007), un statut accordé au demandeur qui oblige l’Etat à le reloger dans les six mois, laisse toujours 54 360 « ménages DALO » sans solution.

    « Nous avons bien un accord départemental avec les bailleurs sociaux de l’Ile-de-France pour qu’ils mettent à la disposition des associations et des personnes hébergées 2 000 logements par an, mais ils n’en proposent que 1 000 et beaucoup d’entre eux ne jouent pas le jeu et refusent nos candidats », dit Odile Pécout, travailleuse sociale pour Solidarités nouvelles pour le logement.

    En 2009, la loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion oblige Action Logement (ex-1 % logement des entreprises) à réserver un quart de ses attributions aux publics prioritaires, ce qui n’a jamais été fait. Plus récemment, la loi relative à l’égalité et à la citoyenneté, du 27 janvier 2017, a, elle, instauré l’obligation faite aux bailleurs de réserver, hors quartiers prioritaires de la ville, 25 % des attributions aux 25 % des demandeurs les plus modestes ; 18,7 % des demandeurs en ont profité sur le plan national, mais seulement 15 % à Nice ou 11 % en Ile-de-France.

    Un obstacle majeur est le loyer trop élevé des logements sociaux qui se libèrent. Leur montant est tout à fait déconnecté de la situation des demandeurs, ainsi victimes, selon les termes du rapport, « d’exclusion économique » . Les six associations à l’origine de l’enquête demandent, entre autres, la revalorisation de l’aide personnalisée au logement et une nouvelle politique des loyers sociaux, à ajuster aux ressources des candidats pour parvenir à une « quittance adaptée » . Une possibilité déjà envisagée par les lois ELAN (du 23 novembre 2018) et « égalité et citoyenneté », mais très peu usitée, sauf à Rennes.

    Les étapes dans l’attribution d’un logement social

    Le candidat doit d’abord s’inscrire auprès du site demande-logement-social.gouv.fr, en indiquant ses, au plus, sept communes de prédilection, le type d’appartement demandé et, après avoir joint les pièces justificatives (toujours plus nombreuses), obtenir un numéro d’enregistrement. La demande doit être renouvelée tous les ans.
    Il soumet ensuite son dossier à différents guichets : celui de la préfecture, s’il est prioritaire ; celui d’Action Logement, s’il est salarié d’une entreprise cotisante ; celui de la mairie, s’il habite la commune ; ou directement auprès d’un bailleur social.
    Chacun de ces acteurs dispose d’un contingent de réservations : 30 % pour le préfet (dont 5 % pour les fonctionnaires et 25 % pour les prioritaires), le plus souvent 20 % pour la collectivité locale, 20 % pour Action Logement et le solde pour le bailleur social.
    Lorsqu’un logement est libéré sur son contingent, le réservataire doit présenter trois dossiers en commission d’attribution (composée de représentants des locataires, de la collectivité locale et du bailleur). Mais tout se joue avant, lors du choix de ces trois dossiers, dans une opacité totale.

    #logement #logement_social #discrimination #racisme #pauvres

  • Nouvelles constructions au camp de La Courtine (Creuse) pour l’ entrainement au combat en milieu urbain
    https://www.lamontagne.fr/courtine-23100/actualites/nouvelles-constructions-au-camp-de-la-courtine-creuse-pour-l-entrainement

    Ce projet à 2 ou 2,5 M€ reflète l’élan donné au camp de La Courtine dans la préparation opérationnelle, se félicite le chef de corps.

  • C’est quoi ton #genre ? | Daria Marx
    http://dariamarx.com/2019/06/30/cest-quoi-ton-genre

    Ça doit être génial d’être un homme cis.

    Ça doit être chouette de ne pas craindre qu’on force votre bouche avec des doigts pour y insérer un pénis quand vous attendez le bus. Imaginez le luxe de la tranquillité. Cela doit être formidable de ne pas craindre pour son intégrité physique lorsque le métro est bondé. Imaginez le calme. Cela doit être formidable de ne pas apprendre dès 10 ans à marcher au milieu de la route avec les clés de la maison comme arme de poing contre un éventuel violeur. Imaginez l’enfance. Ça doit être drôle ensuite de rire aux blagues sur le viol, sur la pédophilie. Ça doit être hilarant de faire flipper les nanas en les suivant la nuit. Ça doit être un sport galvanisant que de commenter les tenues des femmes à haute voix à la terrasse des cafés. Ça doit être plus simple de balayer d’un geste les témoignages de femmes qui hurlent, qui pleurent, qui se taisent. Ça ne peut pas exister, puisque ça ne leur arrive pas, et de toutes façons, c’est pas de leur faute.

    #masculinité_toxique #grossophobie

  • La zone du cador. Révolution viriliste chez un « héros » de la gauche critique, Alain Damasio | Leïla Bergougnoux, Nina Faure et Yéléna Perret
    https://lmsi.net/La-zone-du-cador

    Alain Damasio est partout. Il est un invité régulier sur les ondes de France Culture [1] et dans les colonnes des Inrockuptibles [2], tandis que les journaux et revues de la gauche critique lui dressent des éloges panégyriques, de Reporterre à Ballast ou Lundi Matin, dont il est contributeur, en passant par le regretté Article XI. Quiconque s’intéresse aux idées libertaires, aux luttes anticapitalistes, aux ZAD et aux recherches d’alternatives croisera tôt ou tard sa prose enflammée et ses tirades tonitruantes, au détour d’un article ou d’un remix électro. Source : Les mots sont importants

  • Une lecture politique des Furtifs
    par Mélissa et Lunar de La Dérivation
    https://dérivation.fr/furtifs

    Be critical of the media you love
    Soyons critiques des œuvres que nous aimons.
    —  Feminist Frequency

    Introduction

    Il y a un an, le 18 avril 2019, sortait le très attendu nouveau roman d’Alain Damasio, Les Furtifs, aux éditions La Volte. Il arrivait quinze ans après son précédent, La horde du contrevent. Le lancement s’est fait avec une énorme promotion, et le roman est un succès commercial, avec au moins 95 000 livres vendus.

    Les Furtifs aborde de nombreux sujets sur lesquels nous travaillons quotidiennement  : les enjeux de la société de contrôle, le hacking, les logiciels libres, l’organisation collective, l’éducation populaire, les communs, les zones autonomes en lutte, la guerre des imaginaires… Autant de thèmes qui font partie de nos vies et dont la perspective de mise en récit nous réjouissait.

    Lecteur⋅ices assidu⋅es d’imaginaire, nous avons plongé dans ce nouvel univers avec une curiosité certaine et… nous ne nous sommes absolument pas retrouvé⋅es dans les projections proposées. De nombreux·ses ami⋅es évoluant sur les mêmes terrains que nous ont lu le livre avec pourtant beaucoup d’enthousiasme. C’est cette contradiction qui nous a motivé⋅es à décortiquer les 696 pages du roman, afin de mieux comprendre ce qui nous a gêné⋅es. Nous espérons que ce travail vous aidera pour vos propres analyses.

    Quel sens fabrique le texte  ?

    Cette analyse se déroule au prisme de nos idées et pratiques politiques  : féminisme matérialiste et queer, anarchisme, communisme libertaire, hacktivisme et défense des libertés numériques. Nous ne jugeons pas ici de la qualité littéraire des Furtifs, mais de ce que produit le texte. Nous ne cherchons pas à répondre à la question «   Qu’a voulu dire l’auteur   ?  » mais bien «   Quel sens fabrique le texte  ?  ». Il n’est pas non plus question de porter un jugement sur les personnes qui ont apprécié cette œuvre. Il nous semble tout à fait possible d’aimer une histoire tout en reconnaissant ses limites et ses défauts.

    Plan

    1. Introduction (à lire avant le reste)
    2. Une histoire patriarcale
    a. Protagonistes et points de vue
    b. Un regard profondément masculin
    c. Une banalisation des agressions sexuelles
    d. Assignation et réassignation aux stéréotype de genres
    (article à paraître)
    3. Dérives masculinistes (article à paraître)
    4. Traitement des minorités (article à paraître)
    5. Quelle révolution  ? (article à paraître)
    6. Des pistes laissées de côté (article à paraître)
    7. Conclusions (article à paraître)
    8. Annexe  : analyse des points de vue
    9. Remerciements, bibliographie et inspirations

    #Alain_Damasio #Les_Furtifs

    • Ce graphisme n’a aucun sens, dès lors qu’il s’agit d’analyser une œuvre littéraire où les non dits, le style, le souffle, le rythme, etc, comptent autant que le nombre de signes (ou, alors, on est encore en 1950, à l’école primaire). Les auteurs de cet article, publié incomplet, ce qui est assez désagréable, se donnent beaucoup de mal, car leur méthodo n’est pas la bonne.

    • Je ne vois pas en quoi leur méthodo n’est pas la bonne, la quantité de texte n’est qu’un élément parmi d’autres dans leur argumentaire, et illes démontrent bien que même dans les chapitres où ce sont des femmes qui parlent, c’est pour parler des hommes, et plus particulièrement d’un, du vrai héro central, peu importe le style et le souffle. Tout comme l’argumentation sur le scénario lui-même qui d’après elleux a un ressort typiquement masculiniste (le héro mâle qui après avoir prouvé sa virilité veut récupérer sa femme et sa fille), n’a rien à voir avec la quantité du texte non plus.

    • Cf. ma réponse au dessus. quantifier du texte littéraire, à base d’aspirateurs sémantiques, je trouve ça bien médiocre. Et pour tout dire, terriblement ringard. De plus, certaines tournures du texte (incomplet) me font penser que la notion de plaisir, centrale à mes yeux dans la lecture, est totalement écartée au profit d’un démontage purement artificiel (c’est leur droit mais c’est aussi le mien de ne pas marcher dans la combine ,-)

    • Mais tu te fixes sur un truc alors que justement je réponds que ce n’est qu’un élément parmi bien d’autres. :)
      Et que même sans la partie quantification mécanique, illes montrent bien que même au niveau du contenu (donc ce que des humains lisent et comprennent), l’argumentation reste valable puisque même lorsque ce sont les femmes qui parlent c’est presque toujours pour parler du même mec. Et que donc la mise en avant (que fait l’auteur lui-même dans des interviews) de l’écriture « chorale », tombe à l’eau, et n’est pas vraiment opérante : les femmes dans l’ensemble vont continuer à avoir du mal à rentrer dedans et à se sentir comme un personnage parmi d’autre (argument de Damasio pour l’écriture chorale), comme dans tout autre œuvre mainstream (Bechdel test fail).

      Quand au plaisir, ça n’a aucun rapport avec cette analyse, c’est désamorcé dès l’introduction : parmi les auteurices, certain⋅es ont aimé le livre, ont pris du plaisir à le lire, et illes aiment généralement ce que fait Damasio. C’est expliqué très clairement dès le début que ce n’est pas du tout une analyse littéraire du livre et qu’à aucun moment ça n’entre en ligne de compte. C’est une analyse purement et uniquement du contenu politique de l’œuvre, donc peu importe le plaisir ou pas qu’on a eu à le lire, c’est totalement hors-sujet de ce texte.

      Nous ne cherchons pas à répondre à la question «   Qu’a voulu dire l’auteur   ?  » mais bien «   Quel sens fabrique le texte  ?  ». Il n’est pas non plus question de porter un jugement sur les personnes qui ont apprécié cette œuvre. Il nous semble tout à fait possible d’aimer une histoire tout en reconnaissant ses limites et ses défauts.

      […]

      Tentons donc d’analyser quels peuvent être les impacts des Furtifs, ce que produit politiquement le livre. Nous vous laissons cependant l’exercice de pointer les contradictions avec les positions publiques de l’auteur.

    • Très sincèrement, pour tout te dire, j’ai trouvé l’intro suspecte, tellement hypocrite. Ce qui a probablement orienté à mon tour la lecture du papier :-) Allez, c’est pas grave.

      (reste que si on enlève le plaisir à un roman, l’analyse uniquement sémantique tombe à l’eau, de facto, hé hé)

      Et, que dire, de l’argument de auteur = ce que dit son œuvre = ce qu’il dit en dehors. On en est encore là ? Franchement ? C’est vraiment nier toute notion du geste littérataire...

    • Oui cette police de la pensée est effrayante. On ne peut éviter de penser à une absence de représentation de la littérature pour ces commissaires, ce n’est qu’une catégorie parmi d’autres dans la production de textes, que l’on peut passer à la moulinette numérique des sripts python.

    • Moi je trouve ça très bien, utile et pertinent. Mais c’est peut-être parce que ça rejoint l’idée que je me suis faite de Damasio à la lecture d’un de ses romans (dont j’ai oublié le titre) — une histoire de mec à moto qui emballe des meufs au nom de la révolution.
      Sur le fond je ne vois pas le problème à traiter les romans comme toute autre production intellectuelle et à les critiquer et en mouliner la matière de la même manière que les autres : scénarios de films (Bechdel), bouquins de management (Boltanski et Chiapello), nécrologies publiées dans un bulletin des anciens élèves (Bourdieu).
      Un roman ne se résume certes pas à un nombre de signes, pas plus qu’un film se résume à ses dialogues ou un tableau à un tas de pigments colorés. Mais le fait de regarder les couleurs n’interdit pas d’autres analyses ni d’autres points de vue.
      Pour ma part je m’interroge sur la violence des réactions que cette étude suscite.

    • Tout pareil que @fil, jusqu’à la dernière phrase ! Et merci @rastapopoulos pour les précisions.

      L’analyse quanti de corpus en littérature, c’est pas un alpha et oméga, c’est une approche en plus, pas récente, et qui aide à comprendre le texte (et ce qui pour d’autres que @davduf et plein de lecteurs est plutôt du malaise : La Horde du contrevent avec ses perso très genrés, très bigger than life comme dans les romans de droite, le faux côté choral qui met en valeur le chef « naturel », ça m’a pas donné envie de lire plus de Damasio). Quand à l’approche sociologique, la compréhension de l’horizon d’attente du lectorat, des tropes du moment, de l’idéologie des auteurs et de leurs stratégies sociales... c’est aussi très intéressant et je ne vois pas pourquoi ce serait faire offense à un auteur aussi « politique » que Damasio que de l’aborder aussi comme ça.

      Mais le plaisir de l’œuvre compte autant. Je regarde avec plaisir des merdes sexistes qui témoignent de leur époque (heureusement révolue, kof kof !).

    • Quand à la notion de plaisir, elle a été extrêmement vive au départ pour ma part, à chaque extrait de ci ou de ça que je lisais, consciente de la prouesse technique dans les allitérations, puis, et Alain Damasio l’a reconnu lui même quand nous nous sommes rencontré-e-s sur la zad, l’aspect mascu a commencé à me poser probleme.
      https://lundi.am/Abecedaire-de-la-ZAD
      (Oui c’est un portrait que j’ai fait de lui à l’occasion, ce serait aussi assez « amusant » de parler de comment il ne figure pas dans la sélection de ses photos de presse, etc. Et oui, le texte est bien « P comme Puissance ».)
      Fait assez « amusant » aussi, bien que tout à fait logique sentimentalement parlant, il s’est rapproché des figures les plus « héroïques » de ses romans qu’il a rencontré / retrouvés sur la zad quand, dans le même temps, nous étions d’autres non-héroïques à nous en éloigner à cause de validisme, de sur-représentation victorieuse, etc.
      Alors excuse moi, @davduf, mais pour qu’il y ait du plaisir, il faut qu’il n’y ait pas de gène. Et cette analyse arrive à point nommé après bien des attentes pour expliquer comment certaines visions dystopiques peinent à nous envoler plus loin, puisqu’il assume un rôle clairement de visionnaire politique dans toutes ses interviews, tant elles sont plombées par des schémas patriarcaux ancestraux. Elle me redonnera peut-être du plaisir et l’envie de lire, qui sait ? ;)

    • Mais vous avez tous le droit de brûler qui vous voulez (même si je trouve ça pas gentil en l’espèce) : ce n’est pas la question. La question est celle d’utiliser des scripts python et un texte incomplet mais plein de chapitres aux titres frémissants pour démolir un roman. Je réitère, je trouve ça ringard (@Antonin1 le dit lui-même, ça n’a rien de récent, ce qui est récent, c’est d’afficher sa techonologie en tête de gondole sur le blog en question, et d’exciter les geeks ici, hi hi)

      Je ne soulève que des questions de principe. Plaisir de lire (et d’écrire), capacité à séparer personnages d’un roman/son créateur. C’est absolument tout. Chacun ses priorités.

      Personnellement, le poids politique d’AD m’enchante et me donne bien plus d’espoirs que les scripteries citées plus haut. Voilà, tout, et j’en resterai là les amis.

    • C’est encore totalement hors sujet, script ou pas script il n’y a aucun rapport : là encore les auteurices de cette anlayse le disent dès le tout début : elles ne jugent aucune personne, donc pas Damasio non plus : elles jugent le texte et lui seul et ce qu’il produit politiquement. Peu importe qui l’a écrit, ce texte contient des idées politiques et il produit des effets politiques sur ceux qui le lisent : mais lesquelles, voilà ce que montre leur texte. Ensuite dans un deuxième temps, illes laissent le soin aux lecteurices de juger de leur côté si ces effets politiques sont raccords avec ce que cherche à faire l’auteur d’après lui-même, ya aucune invention là-dedans.

      Donc c’est vraiment la facilité pour détourner le sujet de dire « séparation entre l’auteur et son œuvre ». C’est bien l’œuvre qui est jugée ici, pas l’auteur.

      Ce qui n’empêche pas de juger l’auteur après-coup, une fois qu’on a vu que l’œuvre aboutissait à des conséquences politiques qui ne nous conviennent pas (mascu, culte héroique, pas chorale du tout, etc). Vu que cet auteur indique parfaitement lui-même être pro-révolutionnaire, et que son œuvre fait partie de ses idées. Et justement son poids politique serait plutôt inquiétant si c’est pour mettre en avant des idées qui ne nous plaisent pas.
      Mais je le répète ça c’est nous de notre côté, après-coup. Là pour ce qui est de l’analyse, c’est vraiment sur l’œuvre et que dit-elle, que produit-elle (= des choses pas super du tout politiquement).

      Sinon annexement, alors même que ces auteurices annoncent ne pas être des pro de l’écriture, pas des universitaires, mais des gens qui ont pris sur elleux des heures de boulot, de décortiquage, de notes, sur leur temps libre, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à publier le contenu au fur et à mesure, en plusieurs parties, comme tout bon vieux blog. C’est fort de détournement de critiquer sur ce point de la forme. :)

    • Ces échanges me font surtout penser qu’il semble difficile dans les romans de genre francophones de se départir du héros unique, christique, qu’il est encore difficile de parler de la sexualité hétérosexuelle, de la virilité de manière non stéréotypée, que les personnages sont des James Bond ou rien là où mine de rien, des auteurs anglo-saxons arrivent à mettre en scène des personnages avec des ambiguïtés. Je pense à la dernière trilogie de SF que j’ai lue, Rosewater, où si on a aussi un héros rédempteur-sauveur qui se la pète, il a des contrepoints divers, et a le mérite d’être ambigu dans le sens où il n’est pas tout puissant, y compris dans sa sexualité. Et il est entouré de personnages de femmes qui ne sont pas surnuméraires ou à son service.

  • « Et voilà comment dans un pays sans culture de santé publique, où la #science est une opinion comme une autre, un grand patron autoritaire et caractériel, symbole d’un système mandarinal, est devenu une figure de la contre-culture populiste. » Excellente analyse du phénomène #Raoult, et des raisons de son succès.

    https://www.liberation.fr/france/2020/06/01/didier-raoult-general-boulanger-de-la-medecine_1789960

    • Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que tout ce petit monde se connaît, et se tient, pour rester poli, par la barbichette. Dénoncer les errances de Raoult, c’est dénoncer un système dans lequel des pontes inamovibles peuvent rester en place bien après leur date limite de vente. Un système dans lequel Philippe Douste-Blazy, ancien défenseur du Vioxx, peut déclarer à la télévision que l’hydroxychloroquine n’a pas de toxicité cardiaque… Un système dans lequel la défense du protocole Raoult est assurée à la télévision par Christian Perronne, qui assurait en 2016 que l’explosion « cachée » de la maladie de Lyme serait due à une prolifération mal contrôlée de tiques trafiquées par un chercheur en virologie nazi réfugié aux Etats-Unis…

      #Christian_Lehmann #santé_publique #recherche #mandarins #mandarinat #médecine

  • Google attaqué en justice pour la navigation pas si privée de son navigateur Chrome
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/04/google-attaque-en-justice-pour-la-navigation-pas-si-privee-de-son-navigateur

    Le géant de la recherche n’avertirait pas suffisamment les utilisateurs de Chrome que ses propres filiales surveillent la consultation de sites Web, même en mode privé. Un cabinet d’avocats américain a déposé une plainte visant Chrome, le très populaire navigateur Internet de Google, et plus précisément son mode « navigation privée ». Ce recours collectif, déposé le 2 juin devant la cour fédérale de San José, en Californie, vise à récupérer une compensation chiffrée en milliards de dollars de la part de (...)

    #Google #GoogleAnalytics #Chrome #BigData #profiling

  • Le Saint Sauveur, bar antifa à Paris, a été attaqué hier soir par des militants d’extrême droite, la veille des 7 ans de la mort de Clément Méric.

    L’équipe du Saint Sauveur raconte
    https://www.facebook.com/1564357753854669/photos/a.1795412917415817/2430394113917691/?type=3&theater

    Hier soir, le saint sauveur a été attaqué par les fascistes.

    Il faisait beau, nous avions installé une grande terrasse exceptionnelle. Les gens étaient là, paisibles comme toujours, heureux de se retrouver, enfin, après la fermeture liée au confinement. Il y avait sur la place beaucoup de monde, des habitués du bar, des habitants du quartier, des passants, des enfants...

    Quand, peu après 21 heure, un groupe d’une vingtaine d’individus a surgit du haut de la rue, armé de manche de pioche et s’est rué sur les gens attablés. Panique, évidement...
    On pense, l’espace d’un instant, à une charge de police. Mais non, cette fois, c’est l’extrême-droite radicale, les fachos, qui attaquent. Ils saccagent la terrasse, agressent les gens sur la place sans distinction et inondent de gaz lacrymogène le bar où se sont réfugiés un grand nombre de personnes. Cassent quelques vitres...
    Très vite, ils doivent fuir, car la réaction spontanée du quartier se traduit par une contre attaque massive.
    Que dire ...
    D’abord que nous allons tous bien. Très peu de dégâts au final et peu ou pas de blessés. Le bar sera, évidemment, ouvert aujourd’hui. Ce type de tentative d’intimidation ne fait que nous renforcer dans nos convictions. Nous continuerons à défendre l’esprit antifasciste de ce quartier. La tolérance, la solidarité, le plaisir du « vivre ensemble », le respect et la paix.
    Contre la bêtise, la violence et la haine, aujourd’hui comme hier, no passaran !

    L’équipe du Saint-Sau.

    La version du Parisien Libéré
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-bar-des-antifas-attaque-par-des-militants-d-extreme-droite-05-06

    « L’enquête diligentée par la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (Dspap) doit permettre de déterminer les circonstances de cette rixe », a-t-on affirmé à la préfecture de police.

    Mieux documenté (selfie des fafs, vidéos, archive) : Les Zouaves Paris revendiquent l’attaque du bar antifasciste « Le Saint-Sauveur » hier soir à Ménilmontant (Paris XX). Sébastien Bourdon, @primeralinea

    https://twitter.com/primeralinea/status/1268818529224179713

    Les Zouaves figurent parmi les fafs qui ont été virés à la main de la mobilisation Gilets jaunes à Paris en 2018.

    #extrême_droite #identitaires #fascistes #antifas

  • Les « livreurs de bonheur » sans papiers de #Frichti en colère

    Après la publication de notre enquête sur les #conditions_de_travail d’un livreur sans papiers de la plateforme Frichti, une centaine de travailleurs dans la même situation manifestent ces derniers jours dans les rues de Paris. Ils réclament leur régularisation et la reprise du travail.

    https://www.liberation.fr/france/2020/06/05/les-livreurs-de-bonheur-sans-papiers-de-frichti-en-colere_1790397
    #livreurs #sans-papiers #France #régularisations #migrations #travail #manifestation

    ping @isskein @karine4

  • Chantage de Fnac sur ses salariés : « 43H forcées, fin des congés payés et jours RTT, sinon pas de salaires » - Le courrier du soir
    https://lecourrier-du-soir.com/chantage-de-fnac-sur-ses-salaries-43h-forcees-fin-des-conges-pay

    Les salariés de Fnac-Darty dénoncent un « chantage » de leur entreprise qui veut les obliger à signer un accord, comme condition sine qua non, pour toucher leurs salaires complets

    Entre la Fnac et ses salariés, le torchon brûle. En effet, tout a commencé il y a une semaine lorsque le géant de l’électroménager a annoncé avoir obtenu de l’Etat français un prêt de 500 millions d’euros, dont 70% est garanti par l’Etat. Une excellente nouvelle qui intervient au moment où les trésoreries de la boîte se portent pourtant en pleine forme.

    Si ce prêt de 500 millions d’euros suscite l’immense joie des patrons du géant électroménager, ce n’est pas le cas des salariés qui dénoncent déjà un chantage de la part de Fnac. Placés en activité partielle (85% du salaire net), les salariés ne sont pas sûrs de toucher à l’intégralité de leurs salaires. En effet, l’entreprise maintient le flou total sur les 14% du salaire net qui n’est pas pris en charge par les aides de l’Etat, comme on peut le lire dans un communiqué de la CGT.

    #travail #salaire #temps_de_travail