tbn

récoltes et semailles

  • Reverse Engineering de l’#algorithme de #TikTok
    https://www.blogdumoderateur.com/comment-fonctionne-algorithme-tiktok

    Une série d’informations sont extraites de chaque vidéo pour mieux en comprendre le contexte et le contenu :
    – Computer Vision : les éléments de la vidéo sont analysés, comme le nombre de personnes qui y figurent (filles / garçons), la nature des objets repérés (un café, un ordinateur), l’environnement de la scène (start up, ambiance de co-working), l’endroit où l’action se situe (un bureau).
    La partie audio est retranscrite : cette retranscription permet de comprendre encore mieux le contenu de la vidéo.
    – Meta Data : toutes les données de la vidéo sont prises en compte, comme le nom de la vidéo, sa description et les hashtags utilisés par son auteur.

    (…) Une fois que TikTok a analysé le contenu de la vidéo, il va ensuite la booster au sein de son application, mais auprès d’un échantillon d’utilisateurs dans un premier temps. Cette étape va aider la plateforme à évaluer la viralité d’un contenu vidéo, en mesurant la réaction des utilisateurs avec la vidéo, en fonction d’un système de métriques reliés à un barème de points :

    Taux de revisionnage : 10 points
    Taux de complétion : 8 points
    Partages : 6 points
    Commentaires : 4 points
    Likes : 2 points
    TikTok s’appuie en particulier sur les taux d’engagement par utilisateur, qui correspondent aux interactions les mieux notées, comparé aux commentaires et aux likes.

  • La loi audiovisuelle pourrait limiter le droit de grève à Radio France | Le Figaro, Enguérand Renault (18/02/2020)
    https://www.lefigaro.fr/medias/la-loi-audiovisuelle-pourrait-limiter-le-droit-de-greve-a-radio-france-2020

    La scène se passe le vendredi 31 janvier 2020 dans les locaux du ministère de la Culture. Au 60e jour de grève à #Radio_France, Franck Riester a reçu l’ensemble des représentants syndicaux ainsi que la direction du groupe audiovisuel public. Très ferme, il a rappelé que les économies demandées à Radio France seraient maintenues, qu’il soutenait la direction et qu’il ne se mêlerait pas des négociations à venir. Ce discours a porté ses fruits puisque trois jours plus tard, la CGT, dernier syndicat à maintenir son préavis de grève, suspendait le mouvement pendant les négociations sur la rupture conventionnelle collective.

    Mais au cours de la conversation, le ministre a glissé une petite bombe. Il a clairement prévenu les syndicats du risque que certains parlementaires, excédés par la durée de la grève, déposent des amendements visant à assurer la continuité du service public. Comme pour le dispositif qui existe à la SNCF, il pourrait être demandé aux salariés grévistes de se déclarer à l’avance. Ce qui n’est aujourd’hui, pas le cas à Radio France. Ce ou ces amendements pourraient être examinés dans le cadre de la loi audiovisuelle.

    Au ministère, on confirme cette hypothèse même si on ajoute que le gouvernement ne sera pas à l’initiative de ces amendements. Toutefois, il pourrait ne pas s’y opposer. Du côté du Parlement, certains proches de la majorité évoquent également cette possibilité.

    L’enjeu est simple. Au moment où la redevance est remise en question en Grande-Bretagne et où, en France, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin ne cache pas son envie de la supprimer, la question de l’acceptabilité par les Français de cet impôt impopulaire est un sujet. Comment accepter encore de payer 138 euros de redevance lorsque le service public ainsi financé peut priver les contribuables de leurs programmes radiophoniques favoris pendant 63 jours ?

    En réalité entre le 25 novembre 2019, début de la #grève, et le 3 février, date de sa suspension, le nombre de grévistes était très faible, à l’exception des huit journées organisées par l’intersyndicale (CGT, SUD, SNJ, CFDT, Unsa et FO), notamment le 25 novembre, les 4, 5 et 19 décembre ou encore le 8 janvier qui ont vu une mobilisation importante. En dehors de ces dates, seule la CGT avait déposé un préavis reconductible Et durant plus d’une cinquantaine de jours il a suffi de 1 % à 3 % de grévistes pour quasiment paralyser les antennes de France Inter, Franceinfo, France Culture ou FIP.

    Du coup, tout le monde va scruter les débats sur le projet de loi. La commission des affaires culturelles se réunira du 2 au 6 mars pour examiner le texte de loi ainsi que les amendements qui seront déposés. C’est à ce moment-là que l’on verra s’il y a un bien un débat sur la continuité du service public. À moins qu’un amendement soit glissé au cours du débat dans l’hémicycle qui doit débuter théoriquement le 31 mars.

    Cette question des modalités du droit de grève pourrait tendre encore un peu plus le climat social au sein de Radio France. « Je ne vois pas comment ils pourraient encadrer davantage la grève. Les syndicats doivent déposer un préavis cinq jours francs avant la grève. Une période pendant laquelle la direction peut négocier. Mais, elle ne peut pas changer les tableaux de service des équipes pour remplacer un gréviste par un non-gréviste », explique Philippe Ballet, délégué Unsa Radio France. Et ce n’est pas avec les rediffusions d’émissions pendant les grèves que l’on assure la continuité d’une matinale sur France Inter ou d’un fil rouge sur Franceinfo. De son côté, Lionel Thomson, secrétaire du SNJ-CGT de Radio France, « trouve terrible cet empressement à toucher aux modalités de la grève. Il faudrait plutôt régler les problèmes de fond, liés au financement du service public ».

    #audiovisuel_public

  • Bob Iger steps down as Walt Disney chief executive |
    Anna Nicolaou, Financial Times (26/02/2020)

    (…) The transition marks the end of an era at #Disney. Mr Iger has been widely credited with the company’s success over the past decade and a half, building a powerhouse of franchises through the acquisitions of Pixar, Marvel, Lucasfilm and the marquee assets of Rupert Murdoch’s 21st Century Fox. 

    Mr Iger had bet his legacy on a push to counter the forces of Netflix and other technology groups that have upended Hollywood, announcing in 2017 that Disney would create its own streaming platform and extending his tenure as chief executive to steer its introduction. 

    With Disney+ now launched, and the integration of the blockbuster Fox acquisition under way, Mr Iger said that “the time seemed right”. 

    Mr Chapek [a Disney veteran who has run the parks business since 2015] will report directly to Mr Iger, who will be executive chairman until his contract expires at the end of next year and will continue to oversee Disney’s creative content. (…)

    Disney reported a few weeks ago that Disney+ already had more than 28m subscribers, only three months after launching. However, the company is operating in an expensive “#streaming war” in entertainment, as Disney and peers such as Netflix, Apple and AT&T splash out billions on programming to lure people to their online video services.

    Disney also faces headwinds from the #coronavirus pandemic, which has already impacted its theme parks in Shanghai and Hong Kong.

    #SVOD #industrie_culturelle

  • How TikTok Holds Our #Attention | Jia Tolentino, The New Yorker (30/09/2019)
    https://www.newyorker.com/magazine/2019/09/30/how-tiktok-holds-our-attention

    #ByteDance has more than a dozen products, a number of which depend on A.I. recommendation engines. These platforms collect data that the company aggregates and uses to refine its algorithms, which the company then uses to refine its platforms; rinse, repeat. This feedback loop, called the “virtuous cycle of A.I.,” is what each TikTok user experiences in miniature. The company would not comment on the details of its recommendation algorithm, but ByteDance has touted its research into computer vision, a process that involves extracting and classifying visual information; on the Web site of its research lab, the company lists “short video recommendation system” among the applications of the computer-vision technology that it’s developing. Although TikTok’s algorithm likely relies in part, as other systems do, on user history and video-engagement patterns, the app seems remarkably attuned to a person’s unarticulated interests. Some social algorithms are like bossy waiters: they solicit your preferences and then recommend a menu. #TikTok orders you dinner by watching you look at food.

    Article très complet sur le réseau social qui a le vent en poupe. #médias_sociaux

  • The Messy Truth About Social Credit | Shazeda Ahmed, Logic (01/05/2019) via @oliviertesquet
    https://logicmag.io/china/the-messy-truth-about-social-credit

    (…) In some instances, blacklists are adapting to new media while retaining their original function of shaming people into changing their behavior. The enormously popular social video streaming app TikTok (抖音, douyin) has partnered with a local court in Nanning, Guangxi to display photographs of blacklisted people as advertisements between videos, in some cases offering reward payments for information about these people’s whereabouts that are a percentage of the amount of money the person owes. Much like the other apps and websites that take part in these state-sponsored efforts, TikTok does not disclose in its user-facing terms of service that it works with the local government of Nanning, and potentially other cities, to publicly shame blacklisted individuals.

    Sur le système dit de « crédit social » chinois, lire le très complet « Bons et mauvais Chinois » paru dans le @mdiplo en janvier 2019.
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403

  • TikTok time-bomb | The Economist (07/09/2019)
    https://www.economist.com/business/2019/11/07/tiktoks-silly-clips-raise-some-serious-questions

    For his part, Mark Zuckerberg is less worried about data sovereignty and more about competition from TikTok, China’s first runaway web success in America. Facebook is pulling out the big guns it deploys against fast-growing upstarts. In late 2018 it launched Lasso, a TikTok clone. An independent developer recently unearthed a feature hidden in Instagram’s code that apes TikTok’s editing tools. It is cold comfort to Mr Zuckerberg that should his defences fail, Big Tech’s critics will have to concede that digital monopolies are not that invincible after all.

    Critics of artificial intelligence are also watching the Chinese app closely. What users see on Facebook and other Western social media is in part still down to who their friends are and what they share. TikTok’s main feed, called “For You”, is determined by algorithm alone: it watches how users behave in the app and uses the information to decide what to play next. Such systems create the ultimate filter bubble.

    All these worries would be allayed if TikTok turns out to be a passing fad. In a way, the app is only riding on other social networks. It relies on people’s Facebook or Twitter accounts for many sign-ins. TikTok owes part of its success to relentless advertising on rival services. According to some estimates, it spent perhaps $1bn on social-media ads in 2018. At the same time, many who download TikTok quickly tire of its endless digital sugar-rush.

    #tiktok à ne pas confondre avec le #tik-tok de @Fil quoique…

  • The Ultra-Wealthy Who Argue That They Should Be Paying Higher Taxes | Sheelah Kolhatkar, The New Yorker, 30 décembre 2019
    https://www.newyorker.com/magazine/2020/01/06/the-ultra-wealthy-who-argue-that-they-should-be-paying-higher-taxes

    In an age of historic disparity, Abigail Disney and the Patriotic Millionaires take on income inequality.

    #lol (a priori)

    Abigail en défenseuse véhémente de la tradition #Disney également citée dans le 5e épisode de cette série d’émissions super. https://www.franceculture.fr/emissions/walt-disney-grandes-traversees

  • Un article intéressant sur l’influence non seulement africaine, mais africaine ET musulmane, sur l’origine des musiques africaines-américaines, et en particulier le blues :

    What Islam Gave the Blues
    Sylviane A. Diouf, Renovatio, le 17 juin 2019
    https://renovatio.zaytuna.edu/article/what-islam-gave-the-blues

    The melancholy song may have been the musical recitation of the Qur’an or a Sufi chant: the young man calling on his faith’s oral expression to assuage his despair. On American farms and plantations, Qur’anic recitations and Sufi chants, done solo or in small groups, would have sounded just like songs. And so too would the call to prayer, the adhan. The words of the adhan are the same everywhere, but each call has a distinctive sound, characteristic of each place. It will sound different in, say, Uzbekistan and Senegal. Perhaps the most striking holler in that regard came from Bama, the star singer of Parchman prison. Like the adhan, his “Levee Camp Holler,” recorded by Lomax as late as 1947—a sign of the genre’s longevity—could have floated from a minaret. It is almost an exact match to the call to prayer by a West African muezzin. It features the same ornamented notes, elongated syllables sung with wavy intonations, melismas, and pauses. When both pieces are juxtaposed, it is hard to distinguish when the call to prayer ends and the holler starts. It was most likely these audible expressions of Muslim faith, and not merely what the musicians brought over, that generated the distinctive African American music of the South.

    #Musique #Musique_et_politique #Histoire #Blues #Afrique #Islam #USA

  • Les paradoxes de la « diagonale du vide »

    « La diagonale du vide, c’est cette bande de territoire allant du
    Nord-Est de la France jusqu’au Sud-Ouest en passant par le Massif
    central, caractérisée par une faible densité démographique et une
    tendance à la dépopulation.

    Cette expression alimente souvent un discours alarmiste, voire
    catastrophiste, en opposant une France urbaine supposée riche et
    dynamique à une France rurale abandonnée, en voie d’appauvrissement et de désertification.

    Cette opposition est simpliste et le tableau de la diversité
    territoriale de la France est beaucoup plus complexe et composite. Une étude récente de l’INSEE[1] à partir du dernier recensement le montre à nouveau. »

    Comment @Marc : encore un exemple d’un usage très politique de données statistiques…

    https://www.telos-eu.com/fr/les-paradoxes-de-la-diagonale-du-vide.html

    • Je vis dans un territoire du vide et je viens d’aller en visiter un autre et les données que j’en rapporte sont assez différentes.

      La principale variable explicative des mouvements de population actuelle est soigneusement gardée sous le boisseau, car il s’agit moins d’« attractivité » des territoires périphériques que d’un renforcement jamais égalé de la force centrifuge des métropoles par la pression immobilière .

      Pour la faire très courte : il n’est pas possible avec des revenus de zones périphériques de s’implanter à moins de 30 mn d’une métropole régionale (c’est encore plus vrai pour la capitale). Les conditions demandées pour l’accès à des logements étriqués excluent de fait au moins 50% de la population (en étant très généreuse).

      S’il y a bien quelques retraités encore un peu dotés financièrement et quelques actifs qui cherchent un cadre de vie de meilleure qualité, ce n’est plus du tout un mouvement majoritaire. Les jeunes ruraux (et assimilés) des zones excentrées qui espèrent avoir une éducation et/ou un boulot de qualité doivent toujours quitter le pays pour « la ville » qui concentre à un point jamais égalé la production de valeur ajoutée . Les babas & bobos qui sont arrivés jusqu’au début des années 2000 cherchent à présent à se rapprocher des centres de santé et services des métropoles régionales, qui répondent mieux aux problématiques des gens en perte d’autonomie et de santé.

      Alors qui arrive ?

      Depuis le début des années 2000 et encore plus intensément depuis la crise de 2007 qui a creusé vertigineusement les inégalités : les pauvres « inexploitables » des métropoles , les gens au minima sociaux sans espoir d’en sortir un jour, les « Cassos » qui entrent frontalement en concurrence avec les jeunes restés au pays qui godillent laborieusement dans le sous-emploi sous-payé et éclaté caractéristique de ces zones portées essentiellement par 4 secteurs d’activité :
      -- l’agriculture, saisonnière, morcelée, usante et extrêmement mal payée, qui ne permet généralement pas de sortir des minimas sociaux,
      -- les soins aux personnes (territoires vieillissants + pression foncière pour EHPADer loin des villes, où la « vie » est moins chère), un peu plus rémunérateurs mais très usants,
      -- le tourisme, qui paient peu et de manière saisonnière, donc on reste dans les systèmes D et minima sociaux,
      -- les fonctionnaires (surtout dans les préfectures) qui sont généralement les mieux payés et les mieux éduqués et qui permettent de n’avoir pas totalement une économie du tiers monde mais que les différents gouvernements s’acharnent à faire disparaître.

      L’arrivée des pauvres éjectés des villes ne se fait pas sur le mode du choix, mais plutôt de la sanctuarisation des métropoles économiques et cela engendre sur place des comportements de rejet et de repli qui ont commencé un peu à s’exprimer il y a un peu plus d’un an.

    • Tu as totalement raison. Et j’ai mentionné ce texte à dessein. Galland et un libéral de la mort qui tue. Et l’on voit donc comment tout le monde manipule les statistiques... En écho à un débat récent ici même sur les stats des atteintes sexuelles et la réponse pénale qui y est apportée...

    • Disons que j’ai remarqué une grosse vague de fond pour discréditer le travail de Christophe Guilluy sur « La France périphérique », ces derniers temps, qui va de pair avec la mise sous le boisseau du substrat (et donc de la légitimité) de la révolte des #Gilets_jaunes.

      J’ai de + en + l’impression qu’il s’agit d’invisibiliser la réalité du terrain : explosion des inégalités & durcissement des ségrégations spatiales sur fond de guerre des classes, avec sanctuarisation des centres-métropoles bourgeois.

      #territoires

    • Deux docus sur arte.tv disponibles en replay mais pas encore regardés :

      https://www.arte.tv/fr/videos/078202-000-A/les-nouveaux-pauvres-quand-travailler-ne-suffit-plus/?xtor=EPR-17

      Victimes du chômage ou condamnés aux petits boulots, un tiers des Européens, actifs et retraités, vivent dans une insécurité économique croissante. Le tableau édifiant d’une société au bord du précipice.

      https://www.arte.tv/fr/videos/084759-000-A/push-chasses-des-villes/?xtor=EPR-17

      Les grandes métropoles deviennent peu à peu le territoire exclusif des riches. Dans le sillage de Leilani Farha, rapporteuse spéciale de l’ONU sur le logement convenable, une enquête sur un phénomène mondial qui s’amplifie.

  • Surpopulation en prison : la France condamnée par la Cour européenne des droit de l’homme - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/01/30/surpopulation-en-prison-la-france-condamnee-par-la-cour-europeenne-des-dr

    Dans un arrêt qualifié d’« historique », l’instance a émis jeudi des recommandations ainsi que condamné la France à payer près de 500 000 euros aux différents détenus.

    « Ce n’est pas une énième condamnation contre une personne, mais bien contre un système carcéral plus global », a affirmé lors d’une conférence de presse Nicolas Ferrand, référent des contentieux à l’Observatoire international des prisons (OIP). Des propos qui font suite à la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour ses conditions de détention dans ses prisons surpeuplées. « Une décision historique », a souligné Patrice Spinosi, avocat des requérants.

    Dans un communiqué de presse diffusé par la Cour, celle-ci « constate que les taux d’occupation des prisons concernées révèlent l’existence d’un problème structurel ». Saisis entre 2015 et 2017 par 32 détenus de Nîmes, Fresnes, Nice, Ducos (Martinique) et Nuutania (Polynésie), elle recommande à Paris « l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement, améliorer les conditions matérielles de détention et établir un recours préventif effectif ». Au total, 70 818 personnes étaient incarcérées au 1er octobre 2019, pour 61 065 places opérationnelles, soit une densité de 116%. Un record. En plus de ces recommandations, la justice européenne condamne la France à payer près de 500 000 euros aux différents détenus.
    (...)
    Malgré le choix de la CEDH de ne pas faire de cette décision un arrêt pilote, et donc de fixer une date délai à la résorption de ce problème, Nicolas Ferrand en est convaincu : « La Cour a voulu donner de l’autorité à cette décision, sinon elle aurait traité ces contentieux au fil de l’eau. » Au-delà de cette condamnation, la justice européenne est de plus en plus active sur ces affaires de surpopulation et de traitements inhumains en milieu carcéral. Des motifs pour lesquels la CEDH a déjà épinglé l’Italie, la Pologne et le Portugal.

    Six mois avant un premier bilan effectué par la CEDH

    La France a désormais trois mois pour contester cette décision. « Peu probable » selon l’avocat. S’ouvrira alors une période de six mois environ avant un premier bilan effectué par la CEDH, qui vérifiera si l’Etat français a bien appliqué les deux recommandations dévoilées ce jeudi. D’ici là, l’OIP attend une réaction du gouvernement. Patrice Spinosi prévient : « L’Etat français est aujourd’hui sous la surveillance du Conseil de l’Europe. […] Nous entrons dans un nouveau temps pour la France, où elle n’est plus la seule à décider de ce qu’elle entend faire en matière de prison. »

    #prison #justice

    • #retraites, si on résume

      1⃣ deux ans de pseudo-concertation
      2⃣ des millions de gens dans la rue
      3⃣ plus de 40 jours de grève
      4⃣ 61% demandent le retrait
      5⃣ avis au vitriol du @Conseil_Etat
      6⃣ étude d’impact biaisée
      7⃣ pas de simulateur individuel

      Un grand chelem, donc.

    • L’avis rendu par le conseil d’Etat a valeur de claire sanction de l’amateurisme gouvernemental dans la méthode de travail, de sanction publique de ses mensonges, de démenti de quelques-unes des assertions les plus répétées dans les éléments de langage des porte-paroles gouvernementaux et de certains éditorialistes. En voici quelques morceaux choisis qui en disent long ! Faites tourner sur les réseaux ce « best-of », ces morceaux choisis qui claquent comme des gifles.

      Sur l’insuffisance des projections financières . « le Conseil d’Etat constate que les projections financière ainsi transmises restent lacunaires et que, dans certains cas, cette étude reste en deçà de ce qu’elle devrait être » (§3, page 4).

      Sur les conditions d’élaboration du texte. « Le Conseil d’Etat souligne qu’eu égard à la date et aux conditions de sa saisine, ainsi qu’aux nombreuses modifications apportées aux textes pendant qu’il les examinait, la volonté du Gouvernement de disposer de son avis dans un délai de trois semaines ne l’a pas mis à même de mener sa mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique de l’examen auquel il a procédé. Cette situation est d’autant plus regrettable que les projets de loi procèdent à une réforme du système de retraite inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir un système social qui constitue l’une des composantes majeures du contrat social. » (§6, page 5).

      29 ordonnances . « Le Conseil d’Etat souligne que le fait, pour le législateur, de s’en remettre à des ordonnances pour la définition d’éléments structurants du nouveau système de retraite fait perdre la visibilité d’ensemble qui est nécessaire à l’appréciation des conséquences de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa conventionnalité. » (§7, page 6).

      Sur la prétendue instabilité du système. « Le projet de loi intervient dans un contexte de relative solidité du système français de retraite (…) » (§9, page 6).

      Contre l’argument de rupture d’égalité parce qu’il y aurait trop de régimes différents : « le Conseil constitutionnel juge inopérante l’invocation du principe d’égalité à propos des différences entre régimes de retraite (notamment décision 2013-683 DC du 16 janvier 2014, § 24) » (§10, page 7).

      Sur l’universalité du nouveau régime . « Toutefois, le projet de loi ne crée pas un ‘régime universel de retraite’ (…) Est bien créé un « système universel » par points applicable à l’ensemble des affiliés (…) mais à l’intérieur de ce « système » existent cinq « régimes ». (…) A l’intérieur de chacun de ces régimes créés ou maintenus, des règles dérogatoires à celles du système universel sont définies pour les professions concernées. En termes de gestion, sont maintenues plusieurs caisses distinctes (…) ». (§12, page 8).

      Le Conseil d’Etat dézingue la contraction budgétaire. « Le Conseil d’Etat constate que le projet a pour objectif de stabiliser la dépense liée aux retraites à 14% du PIB. Or le nombre de personnes de plus de soixante-cinq ans étant appelé à augmenter de 70% d’ici à 2070, il appelle l’attention du Gouvernement sur la nécessité, pour le cas où le maintien du niveau relatif des pensions individuelles serait assuré par une élévation de l’âge de départ à taux plein, d’appréhender l’impact de telles évolutions sur les comptes de l’assurance-chômage, compte tenu du faible taux d’emploi des plus de 65 ans, et les dépenses de minima sociaux, toutes données qui sont absentes de l’étude d’impact du projet de loi. » (§13, page 8).

      Un euro cotisé ouvre les mêmes droits pour tous : un mensonge. « Le Conseil d’Etat relève enfin que l’objectif selon lequel ‘chaque euro cotisé ouvre les mêmes droits pour tous’ reflète imparfaitement la complexité et la diversité des règles de cotisation ou d’ouverture de droits définies par le projet de loi. » (§28, page 16).

      Les promesses de revalorisation des enseignants et chercheurs tombent à l’eau, elles étaient floues et inconstitutionnelles. Aucune promesse inscrite dans le texte donc. « Le Conseil d’Etat écarte les dispositions qui renvoient à une loi de programmation, dont le Gouvernement entend soumettre un projet au Parlement dans les prochains mois, la définition de mécanismes permettant de garantir aux personnels enseignants et chercheurs ayant la qualité de fonctionnaire une revalorisation de leur rémunération afin de leur assurer un niveau de pension équivalent à celui de fonctionnaires appartenant à des corps comparables. Sauf à être regardées, par leur imprécision, comme dépourvues de toute valeur normative, ces dispositions constituent une injonction au Gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution ». (§29, page 16).
      Les défauts graves du système à points. Il « pénalise en revanche les carrières complètes pendant lesquelles les assurés connaissent des années d’emploi difficiles, associées au versement des cotisations nettement moins élevées que sur le reste de leur carrière, dont la règle de prise en compte des 25 meilleures années, applicable au régime général et dans les régimes alignés, supprimait les effets pour le calcul de la pension de retraite. Enfin, il retire aux assurés une forme de visibilité sur le taux de remplacement prévisible qui leur sera appliqué, dans la mesure où la pension n’est plus exprimée à raison d’un taux rapporté à un revenu de référence mais à une valeur de service du point définie de manière à garantir l’équilibre financier global du système.  » (§37, page 18).

      ‘Âge d’équilibre’ = Travailler plus pour gagner autant. « il contraint les assurés qui disposent de la durée du taux plein dès l’âge d’ouverture du droit à retraite, donc ayant commencé à travailler jeunes et accompli une longue carrière, à reporter leur départ pour ne pas diminuer la pension servie. Au total, l’introduction de l’âge d’équilibre se traduirait, selon les estimations du Gouvernement, par un recul de l’âge effectif de départ qui attendrait 65 ans et 2 mois pour la génération 2000, contre 64 ans et 6 mois à droit inchangé. » (§38, page 18).

      https://melenchon.fr/2020/01/25/best-of-le-conseil-detat-flingue-la-loi-retraites

  • #Twitter is Considering Tipping via Tweet, New Identifiers for #Trolls
    https://www.socialmediatoday.com/news/twitter-is-considering-tipping-via-tweet-new-identifiers-for-trolls-and-mo/570337

    After years of criticism for its perceived failure to evolve its platform, and take action on key elements fast enough, Twitter says that it’s now "picking up the pace” of innovation, and looking to implement more changes and options to help improve the overall Twitter experience.

    We’ve already seen some of these in its updates to lists and the addition of topics to follow, and there are more on the way, with controls over who can reply to your tweets and it’s long-awaited ’conversational’ features. But these are just some of the elements that Twitter’s working on - according to new reports, Twitter is also looking into a new tipping option for tweets, improved identification of trolls, tweaks for lists, and more.

    Here’s an overview of some of the additional Twitter updates we may see in the near future.

    1. Tipping in Tweets

    With Facebook moving further into on-platform payments, and Twitter CEO Jack Dorsey’s enthusiasm for cryptocurrency, it may come as little surprise that Twitter too is looking at its own payment option, with tipping via tweet.

    As reported by The Information:

    “Twitter is considering a feature that will allow users to tip - sending each other money from their tweets - according to two people familiar with the company’s decisions. [...] Twitter and Square already partner to let users make donations to politicians through tweets, according to company filings.”

    There’s a lot to consider here - the capacity to exchange money via tweet could have significant implications for the service, and may provide a whole new revenue stream to popular tweet creators.

    Or not. The key strength of Twitter is the capacity to be able to contribute to public discourse, to have your say on any given topic and add that into the wider Twitter stream. If you were able to charge people to see your tweets - which is not currently the proposal, but maybe an extension of the same - that would also, theoretically, reduce your exposure, which may negate its value anyway.

    But still, no doubt those who share scoops and exclusive insights on Twitter will be doing the math in their heads, calculating what, exactly, their tweets are worth. The truth is, probably not much - but maybe, if they could call for contributions from their loyal fans, it could provide another incremental income stream, if the option were to go that route.

    More likely the option would be a boon for those sharing adult content on the platform - but still, the capacity to raise funds via tweet would open up a range of possibilities. And worth noting, YouTube recently reported that more than 100,000 of its channels are now earning money via its live-stream tipping option, called ’Super Chat’, with some streams generating more than $400 per minute “as fans reach out to creators to say hello, send congratulations, or just to connect”.

    The use case is obviously different, but it may provide some pointers as to where Twitter is looking on this front. 

    It’s also worth noting that various Twitter employees have said that, while this has been discussed, such a project is not actively in development at this stage.

  • Profession : troll

    C’est là que le CM, « interface émotionnelle », intervient. Il s’incruste dans nos esprits, comme l’ont toujours fait les publicitaires. En sémiologue, mais avec une artillerie légère. Générateur d’interactions à temps plein, travailleur du clic et des affects, il est le troll utile du capitalisme numérique.

    par Thibault Henneton pour Le Monde diplomatique, octobre 2019
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/10/HENNETON/60513

  • « On nous appelait les #prisonniers politiques » : des #gilets_jaunes #incarcérés racontent - Basta !
    https://www.bastamag.net/gilets-jaunes-prisonniers-politique-colere-sociale-detention-justice

    Plus de 400 gilets jaunes, condamnés à de la #prison_ferme, purgent ou ont purgé leurs peines. Certains ont accepté de raconter à Basta ! leur découverte de l’#univers_carcéral, une expérience qui marque les personnes et souvent déstabilise les familles. Tout en laissant une trace profonde sur le mouvement.

    En plus d’un an près de 440 gilets jaunes ont été incarcérés pour des peines de un mois à trois ans. Cette répression, menée sur le plan judiciaire et carcéral, a bouleversé leurs vies et celles de leurs proches, et affecté l’ensemble du mouvement. À #Montpellier, Perpignan, #Narbonne, #Le_Mans et d’autres villes, Bastamag a rencontré plusieurs prisonniers et leurs soutiens, qui nous ont raconté leur expérience.

    [...]

    Malgré ces conditions très difficiles, de nombreux gilets jaunes interrogés témoignent du respect exprimé par les autres détenus. « Mon nom c’était le "gilet jaune du B2 rez-de-chaussée", se souvient Victor. Pendant les promenades, certains prisonniers me posaient des questions sur le mouvement. Certains disaient "Quand on sort, si ça continue on sera avec vous !" »

    L’ambiance est similaire à #Perpignan. « On nous appelait les "#prisonniers_politiques". La majorité des détenus soutenaient les gilets jaunes. Ils savaient qu’on avait manifesté pour la justice et la dignité, témoigne Abdelaziz. Les prisonniers, majoritairement issus des quartiers populaires, y aspirent aussi. Ils sont souvent incarcérés parce qu’ils ont fait des actions illicites pour obtenir de l’argent et améliorer leur quotidien. »

    Parfois, les #manifestations de #soutien sont allées jusqu’au personnel de la #prison. « Une des surveillantes m’appelait "#camarade" », se souvient Victor. Abdelaziz est encore plus affirmatif : « Les trois-quarts des gardiens nous soutenaient, et le reste ce sont des fachos. L’un d’entre eux participait même au mouvement au début. » Sourire aux lèvres, Victor évoque même des encouragements, à mots couverts, de la psychologue chargée de son suivi. « Elle a fini par me dire que j’avais raison d’aller aux manifestations. »

  • Comment les youtubeurs sont devenu les rois de la publicité native
    https://www.ladn.eu/media-mutants/tv-et-nouvelles-images/comment-youtubeurs-sont-devenus-rois-publicite-native

    Du feat, du fun et de la confusion

    Autodérision, transparence des rapports avec la marque, créativité, adhésion des audiences... la publicité native n’a-t-elle que des qualités ? Heu... pas si simple. Elle pose aussi de vraies questions, celle de brouiller la frontière entre contenu original et message commercial.

    Je réalise que je devrais être plus précis : dans les deux cas ils faut qu’on puisse se demander jusqu’où on acceptera de tolérer l’effacement de la frontière entre divertissement et publicité. En quelques années tout a changé et je pense qu’on devrait plus en parler 😬

    — Vincent MNLV 🦆 (@VincentMnV) December 22, 2019

    Ce sentiment de confusion se trouve notamment dans la vidéo « La réunion » du youtubeur Leopold. Cette dernière met en scène le vidéaste en réunion avec McFly et Carlito en train de réfléchir à des idées de mise en scène pour réaliser un sketch sponsorisé pour RhinoShield. Le format applique à la lettre le précepte du « feat and fun » selon lequel une vidéo YouTube fonctionne bien quand elle mélange des invités prestigieux (le feat) et du divertissement comme des challenges ou des sketchs (le fun, donc). Résultat : la vidéo cumule 1,4 millions de vues et on ne peut s’empêcher de se demander à la fin : « Attends, c’est un sketch ou une publicité que je viens de regarder ? ».

    #Publicité #YouTube #Influenceurs #Youtubeurs

  • Le nouveau système de retraite est un piège pour les syndicats (Romaric Godin, Mediapart, 13 janvier 2020)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130120/le-nouveau-systeme-de-retraite-est-un-piege-pour-les-syndicats?onglet=full

    Les syndicats, limités à la gestion du désastre

    (…) Mais cela va encore plus loin. Car le dernier piège se referme avec l’article 3 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2020 voté l’automne dernier. Cet article met fin au principe de la loi Veil de 1994 qui établissait la compensation de toutes les baisses de cotisations par l’État. Le gouvernement peut désormais, sans en aviser les partenaires sociaux, décider de réduire les cotisations sociales et choisir ou non de les compenser.

    Or, l’article 1 du projet de loi organique sur les retraites, s’il fixe le cadre financier par la règle d’or, ne donne aucune garantie sur les ressources. On ne rétablit pas le principe de la compensation. Si donc, comme c’est hautement probable, le gouvernement poursuit sa politique de compétitivité-coût par la baisse du coût du travail, le conseil d’administration du CNRU sera chargé d’ajuster le système par des mesures qui font payer les retraités ou les futurs retraités. Ce sera d’abord l’allongement de la durée du travail grâce à l’âge d’équilibre qui reste bien dans le projet de loi pour le système par points et imposera ainsi un système de bonus/malus. L’âge d’équilibre augmentera avec l’espérance de vie (article 10).

    Ce sera ensuite la baisse du taux de remplacement des retraites par rapport au dernier salaire. De ce point de vue, le projet de loi en son article 9 offre certes une garantie en promettant une évolution positive des taux d’acquisition et de service (ou de conversion) des points acquis. Mais c’est en réalité une faible protection. D’ici à 2045, les deux taux seront compris entre l’inflation et le revenu moyen par tête. À partir de 2045, ils seront par défaut égaux au revenu moyen par tête. On assure que cette situation est meilleure que la revalorisation à l’inflation actuelle.

    Mais il existe trois réserves. D’abord, les retraites de l’ancien système continueront à être revalorisées au niveau de l’inflation, ce qui va concerner pendant longtemps une grande majorité des retraités (les premières pensions issues en partie du système par points arriveront en 2037). Ensuite, la revalorisation au salaire moyen est la règle en Allemagne et cela n’a pas empêché une forte chute du taux de remplacement des salaires et même une baisse de la moyenne des pensions versées pour deux raisons : l’éclatement du marché du travail et la modération salariale. Les réformes du marché du travail vont donc jouer contre les futurs retraités.

    Enfin, l’article 9 prévoit que le gouvernement aura finalement la main sur les taux d’acquisition et de service « en l’absence d’approbation » d’une délibération du CA de la nouvelle caisse de retraite universelle. Bref, l’État pourra, pour financer sa politique de compétitivité, réduire le taux de service du point.

    Autrement dit : le système de retraite qui sera en place dès 2022 sera un système géré par les coûts et uniquement par les coûts. C’est d’ailleurs le vrai intérêt du système par points dit à cotisations définies. Les cotisants ignorent absolument le montant de leurs pensions et le taux de remplacement jusqu’au moment de leur retraite. C’est donc ce critère qui sert de variable d’ajustement. Pour s’en convaincre, on rappellera que les régimes complémentaires par points existant en France ont vu leur taux de remplacement se réduire d’un tiers entre 1993 et 2018.

    Le système est centré sur l’équilibre financier et non sur le maintien du niveau de vie des retraités qui n’est pas évoqué dans le projet de loi. Et comme les syndicats n’auront aucune maîtrise, ni aucune garantie sur les ressources, ils ne seront que les gérants du désastre ou les accompagnateurs de l’ajustement du système par les retraités.

    Accepter un tel système revient donc purement et simplement à accepter cette logique : le maintien d’un coût du travail faible permettra de créer assez d’emplois et de richesses pour équilibrer le système sans baisser le niveau de vie des retraités. C’est donc un aveu de confiance dans la logique de la politique de l’offre et de la défiscalisation du capital comme politique économique. Cette confiance semble étrange. Les cas suédois et allemand montrent que les retraités ont fait les frais de cette logique avec l’explosion du risque de pauvreté chez les personnes âgées de ces deux pays. C’est pourtant le choix implicite de la CFDT.

    De ce point de vue, le gouvernement a remporté samedi 11 janvier une éclatante victoire. Car s’il a, pendant des mois, multiplié les concertations et chercher des compromis, ce n’est pas réellement par hésitation ou incertitude sur la réforme elle-même. Le projet de loi publié le 10 janvier reprend très largement les conclusions du rapport Delevoye dont les grands principes étaient en réalité prêts dès 2017.

    Cette recherche du compromis ne visait donc pas à modifier le projet, mais en réalité, à faire accepter une politique économique centrée sur la compétitivité externe et la protection du capital aux syndicats. Son modèle, c’était la concertation suédoise de 1991-1992 qui avait débouché sur le système qui a constitué l’inspiration de la réforme française. Cette concertation avait créé un large consensus, allant de la droite jusqu’aux syndicats, autour de la nécessité de la stabilité financière et de la préservation du coût du travail. Mais, malgré son adhésion au système par points, la CFDT ne pouvait accepter officiellement des mesures d’économies puisqu’elle défendait une réforme de « justice sociale ». C’était sa position en novembre dernier. Dès lors, elle rejetait effectivement une logique qui est celle de la gestion par les coûts. Avec la tragicomédie de « l’âge pivot », sa position a changé.

    En acceptant de discuter de mesures d’économies dans le cadre restrictif de l’équilibre financier sur cinq ans, d’une gouvernance encadrée et de la préservation du coût du travail, la confédération bascule ouvertement dans le consensus néolibéral. Jadis, le réformisme entendait contraindre le capitalisme à améliorer le sort des travailleurs. Il a aujourd’hui un autre sens : accepter de soumettre davantage les travailleurs à la loi du capital en espérant que ce dernier se montrera reconnaissant. Mais cette victoire du gouvernement pourrait n’être qu’une victoire à la Pyrrhus dans un pays qui n’est pas dupe des intentions de l’exécutif.

  • RFC 8700: Fifty Years of RFCs | Blog @stephane Bortzmeyer
    https://www.bortzmeyer.org/8700.html

    Ce nouveau #RFC marque le cinquantième anniversaire des RFC. Le RFC 1 avait en effet été publié le 7 avril 1969. Ce RFC 8700, publié avec un certain retard, revient sur l’histoire de cette exceptionnelle série de documents.

    Il y avait déjà eu des RFC faisant le bilan de la série, à l’occasion d’anniversaires, comme le RFC 2555 pour le trentième RFC, et le RFC 5540 pour le quarantième. La série a évidemment commencé avec le RFC 1, cinquante ans auparavant, et donc dans un monde très différent. À l’époque, les RFC méritaient leur nom, ils étaient été en effet des « appels à commentaires », prévus non pas comme des références stables, mais comme des étapes dans la discussion. En cinquante ans, les choses ont évidemment bien changé, et les RFC sont devenus des documents stables, intangibles, et archivés soigneusement. Logiquement, le processus de création des RFC a également évolué, notamment vers un plus grand formalisme (on peut même dire « bureaucratie »).

    Plus de 8 500 RFC ont été publiés (il existe quelques trous dans la numérotation ; ainsi, le RFC 26 n’a jamais existé…) Les plus connus sont les normes techniques de l’Internet. La description précise de HTTP, BGP ou IP est dans un RFC. Mais d’autres RFC ne normalisent rien (c’est le cas du RFC 8700, sujet de cet article), ils documentent, expliquent, suggèrent… Tous les RFC ont en commun d’être publiés puis soigneusement gardés par le RFC Editor, une fonction assurée par plusieurs personnes, et aujourd’hui animée par Heather Flanagan, auteure de ce RFC 8700, mais qui a annoncé son départ.

    Cette fonction a elle aussi une histoire : le premier RFC Editor était Jon Postel. À l’époque c’était une fonction informelle, tellement informelle que plus personne ne sait à partir de quand on a commencé à parler du (ou de la) RFC Editor (mais la première mention explicite est dans le RFC 902). Postel assurait cette fonction en plus de ses nombreuses autres tâches, sans que cela n’apparaisse sur aucune fiche de poste. Petit à petit, cette fonction s’est formalisée.

    Les changements ont affecté bien des aspects de la série des RFC, pendant ces cinquante ans. Les premiers RFC étaient distribués par la poste ! Au fur et à mesure que le réseau (qui ne s’appelait pas encore Internet) se développait, ce mécanisme de distribution a été remplacé par le courrier électronique et le FTP anonyme. Autre changement, les instructions aux auteurs, données de manière purement orales, ont fini par être rédigées. Et l’équipe s’est étoffée : d’une personne au début, Postel seul, le RFC Editor a fini par être une tâche assurée par cinq à sept personnes. Autrefois, la fonction de RFC Editor était liée à celle de registre des noms et numéros, puis elle a été séparée (le registre étant désormais PTI). Puis la fonction de RFC Editor a été structurée, dans le RFC 4844, puis RFC 5620, enfin dans le RFC 6635. Et l’évolution continue, par exemple en ce moment avec le changement vers le nouveau format des documents (voir RFC 7990). Dans le futur, il y aura certainement d’autres changements, mais le RFC Editor affirme son engagement à toujours prioriser la stabilité de la formidable archive que représentent les RFC, et sa disponibilité sur le long terme (RFC 8153).

    #histoire

  • ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR Décret du 31 décembre 2019 portant promotion et nomination dans l’ordre national de la Légion d’honneur
    https://www.legiondhonneur.fr/sites/default/files/promotion/lh20200101.pdf

    Au grade d’officier M. Cirelli (Jean-François), président d’une société de gestion d’actifs, ancien vice-président et directeur général délégué d’un groupe industriel énergétique. Chevalier du 25 avril 2006.

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    Jean-François Cirelli : « BlackRock a déjà près de 500 milliards de dollars investis dans des fonds ESG »
    Muriel Motte – 30 Novembre 2018 à 12h40

    Jean-François Cirelli est président de BlakRock pour la France, la Belgique et le Luxembourg

    #BlackRock

  • Les coupures politiques d’Internet deviennent de plus en plus fréquentes dans le monde
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_les-coupures-politique-d-internet-deviennent-de-plus-en-plus-frequentes-

    Les méthodes derrière une coupure d’Internet, en particulier une coupure complète, sont assez simples. Le gouvernement ordonne simplement aux fournisseurs de services Internet (FSI) d’interrompre leurs connexions avec le monde extérieur. Comme s’ils devaient éteindre un modem domestique, mais pour l’ensemble du pays.

    Lorsqu’une coupure complète est en place, il n’y a souvent aucun moyen de la contourner. Les outils anti-censure comme les VPN ne fonctionnent pas lorsqu’il n’y a pas de connexion Internet à utiliser.

    Les autres moyens de fournir un accès à #Internet en sont encore à leurs balbutiements. Les satellites qui émettent en large bande sont coûteux et dépendent de la volonté des entreprises privées de défier les gouvernements. Les réseaux « maillés », qui utilisent des connexions téléphoniques et des routeurs pour créer une chaîne de poste à poste d’une zone coupée à l’Internet ouvert, exigent un niveau de densité de population constant qui n’est pas nécessairement en place dans de nombreuses régions, comme le Cachemire, touchées par le black-out.

    #censure

  • Le gouvernement britannique autorise Amazon à accéder aux données de 40 millions de patients
    https://korii.slate.fr/tech/gouvernement-britannique-amazon-acces-donnees-medicales-40-millions-pati

    L’ONG Privacy International dénonce un accord passé entre le fabricant d’Alexa et le ministère de de la Santé qui va au-delà de l’annonce initiale. Outre-Manche, l’exécutif dirigé par Boris Jonhson essuie actuellement une pluie de critiques pour avoir validé une autorisation d’accès aux informations médicales stockées sur les serveurs du NHS (National Health Service) et mises à la disposition d’Amazon sans aucune compensation financière et sans l’accord des patient·es. En juillet dernier, Matt Hancock, (...)

    #Amazon #Alexa #BigData #BigPharma #data #NationalHealthSystem-NHS #santé

    ##santé

  • Les accidents du travail et les maladies professionnelles en hausse, Catherine Quignon
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/12/12/hausse-des-accidents-du-travail-et-des-maladies-professionnelles_6022568_169

    Selon les chiffres de l’Assurance-maladie, la sinistralité au travail est repartie à la hausse en 2018. L’Association des accidentés de la vie (Fnath) dénonce un système en état de « mort cérébrale ».

    En plein débat sur la réforme des retraites et la prise en compte de la pénibilité, l’Assurance-maladie jette un pavé dans la mare. Dévoilé le 3 décembre, son rapport annuel révèle une hausse globale de la sinistralité au travail. Les accidents du travail ont augmenté de 2,9 % en 2018 : au total, 651 103 cas ont été reconnus comme tels, dont 551 accidents mortels.

    Tous secteurs confondus, ils résultent essentiellement de manipulations manuelles (50 %) et de chutes (28 %). L’augmentation est particulièrement sensible dans le secteur des services, notamment l’aide à la personne et l’intérim (+ 5 %), suivis par les industries du bois, de l’ameublement et du papier carton (+ 4,5 %). Les secteurs les plus touchés sont le BTP, le transport et l’alimentation.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Entre opacité des chiffres et indifférence des autorités, les morts au travail encore largement ignorés
    « La reprise économique explique en grande partie cette tendance », avance l’Assurance-maladie en guise d’explication, tout en rappelant que par rapport à la population active, la sinistralité demeure à un niveau historiquement bas : autour de 34 accidents pour 1 000 salariés depuis cinq ans, contre 45 pour 1 000 il y a vingt ans. Ce sont donc les créations d’emploi qui expliqueraient en partie ce bilan, bien que les effectifs intérimaires soient en baisse depuis le début de 2018.

    Conditions météorologiques difficiles
    L’Assurance-maladie souligne aussi que la mise en œuvre progressive de la déclaration sociale nominative (DSN) a pu mécaniquement augmenter le nombre d’accidents recensés. Il s’agit toutefois d’un retournement inexpliqué par rapport à l’année précédente, marquée par un recul des accidents du travail.

    Les accidents de trajet bondissent de 6,9 % en un an, poursuivant une hausse continue depuis 2015. L’Assurance-maladie met en cause les conditions météorologiques difficiles de l’hiver dernier.

    Après trois années de baisse, le nombre de maladies professionnelles reconnues est aussi à la hausse (+ 2,1 %) avec 49 538 cas supplémentaires en 2018, dont 88 % pour des troubles musculo-squelettiques (TMS). Le nombre d’affections psychiques liées au travail poursuit aussi sa progression (+ 23 %), avec 990 cas reconnus. Cette forte augmentation s’explique sans doute par la mise en lumière plus vive de ces pathologies (dépression, troubles anxieux…) ces dernières années. Le nombre de cancers professionnels reconnus, lui, reste stable depuis 2015.

    « Naïveté », « cynisme »
    L’Association des accidentés de la vie (Fnath) a vivement réagi à ces résultats. La principale association d’aide aux victimes d’accidents du travail a dénoncé dans un communiqué un système en état de « mort cérébrale », qualifiant l’argument de la reprise économique, utilisé par les auteurs pour expliquer l’augmentation des accidents du travail, de « naïveté », voire de « cynisme ».

    Dans son rapport, l’Assurance-maladie met aussi en avant les actions de terrain des caisses régionales, qui ont effectué en 2018 des visites dans près de 50 000 entreprises. Afin de développer les actions de prévention dans les entreprises, 32 millions d’euros d’aides financières ont été accordés en 2018. La convention d’objectifs 2018-2022 de l’Assurance-maladie-Risques professionnels prévoit une montée en charge de ces aides, qui passeront au minimum de 50 millions à 85 millions d’euros.

    Enfin, autre changement notable depuis le 1er décembre : la procédure de reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles a été refondue pour plus de lisibilité. Dans cette nouvelle mouture, l’employeur n’a plus que dix jours francs pour formuler des réserves, et les délais d’instruction du dossier ont été rallongés. Des modifications qui ne seront sans doute pas sans conséquences sur les taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles reconnues.

    #accidents_du_travail #maladies_professionnelles #letravailtue

    • Corbyn’s defeat has slain the left’s last illusion
      https://www.jonathan-cook.net/blog/2019-12-13/corbyns-defeat-slayed-the-lefts-last-illusion

      We on the left didn’t lose this election. We lost our last illusions. The system is rigged – as it always has been – to benefit those in power. It will never willingly allow a real socialist, or any politician deeply committed to the health of our societies and to the planet, to take that power away from the corporate class. That, after all, is the very definition of power. That is what the corporate media is there to achieve.

      This is not about being a bad loser, or a case of sour grapes.

      In the extraordinary circumstances that Corbyn had overcome all these institutional obstacles, all the smears, and won last night, I was planning to write a different post today – and it would not have been celebratory. It would not have gloated, as Johnson’s supporters and Corbyn’s opponents in the Conservative party, large sections of the Labour parliamentary party, and the rightwing and liberal media are doing now.

      No, I’d have been warning that the real battle for power was only just beginning. That however bad the past four years had been, we had seen nothing yet. That those generals who threatened a mutiny as soon as Corbyn was elected Labour leader were still there in the shadows. That the media would not give up on their disinformation, they would intensify it. That the security services that have been trying to portray Corbyn as a Russian spy would move from insinuation into more explicit action.

      Nonetheless, we have the future on our side, dark as it may be. The planet isn’t going to heal itself with Johnson, Donald Trump and Brazil’s Jair Bolsonaro in charge. It’s going to get a lot sicker, a lot quicker. Our economy isn’t going to become more productive, or more stable, after Brexit. Britain’s economic fate is going to be tied even more tightly to the United States’, as resources run out and environmental and climate catastrophes (storms, rising seas levels, flooding, droughts, crop failures, energy shortages) mount. The contradictions between endless growth and a planet with finite resources will become even starker, the crashes of 2008 more familiar.

  • Appel des travailleuses et travailleurs du numérique pour une autre réforme des retraites
    https://onestla.tech

    L’automatisation peut être une chance pour l’humanité : elle permet de déléguer aux machines toujours plus de tâches fastidieuses, ingrates, complexes, ennuyeuses ou non épanouissantes. Les progrès fulgurants effectués au cours des dernières décennies dans les domaines de l’électronique, de l’informatique, des réseaux et de l’intelligence artificielle permettent tous les jours un peu plus de s’affranchir du travail. Malheureusement, les monumentales richesses produites par les machines et les programmes (...)

    #éthique #bénéfices #conditions #travail #travailleurs