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récoltes et semailles

  • Tarnac : un mois avant le procès, une lettre aux habitants - France 3 Nouvelle-Aquitaine
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/correze/tarnac-mois-proces-lettre-aux-habitants-1425125.html

    Vous qui, pour le meilleur et pour le pire, habitez avec ou à côté de nous. L’approche d’un procès signifie aussi le retour des journalistes, des articles à sensation, des informations déformées, des interviews tronquées […] Nous voulions donc vous prévenir avant que vous ne l’appreniez par la presse et vous inviter à venir en parler avec nous si le cœur, ou la raison, vous en dit.

    #Tarnac #Presse

  • Le neurochirurgien Hugues Duffau sur la plasticité du #cerveau (L’Express, 02/10/2014)
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/hugues-duffau-le-cerveau-se-repare-lui-meme_1578825.html

    Vous pouvez retirer des tumeurs d’un volume équivalent à celui d’un pamplemousse. On a du mal à croire qu’un tel geste ne provoque pas de dégâts...

    Les séquelles invalidantes sont devenues très rares, ce qui est en soi un progrès considérable. Mais je ne m’en satisfais pas. J’aimerais que l’intervention ne change en rien la personne : ni ses capacités ni son caractère. C’est mon combat de chercheur. En attendant, je m’efforce, en tant que médecin, de provoquer le minimum de dégâts, quitte à choisir lesquels avec le patient. 

    Par exemple, j’ai reçu une pianiste russe qui parlait cinq langues. Impossible de les conserver toutes ! On ne pouvait pas multiplier par cinq la durée de l’opération pour que l’orthophoniste réalise les tests dans chaque langue... La patiente a décidé que les plus importantes, pour elle, étaient le russe, le français et l’anglais. Elle est restée polyglotte et n’a perdu, comme prévu, que l’italien et l’espagnol. 

    Vous pouvez donc sauver des langues étrangères. Quoi d’autre ?

    Nous sommes capables de préserver le champ visuel, autrement dit la capacité à voir sur 180 degrés. L’être humain peut en perdre un quart sans ressentir de gêne au quotidien. Mais pas beaucoup plus, car la loi interdit de conduire avec un champ visuel amputé de moitié. Sinon, nous avons étendu notre savoir-faire au registre des émotions.

    Il y a deux ans, une femme d’une quarantaine d’années, une magistrate, est venue me voir. Elle hésitait à choisir l’opération, craignant de commettre ensuite des erreurs de jugement. Je lui ai proposé de recourir aux derniers tests que j’ai mis au point avec un neuropsychologue, Guillaume Herbet, à l’Institut des neurosciences de Montpellier, pour préserver des fonctions complexes comme l’empathie ou la capacité à percevoir l’état d’esprit d’autrui et donc ses intentions - ce que les scientifiques nomment la « théorie de l’esprit ». Elle a accepté. Elle n’a rencontré aucune difficulté, depuis, dans l’exercice de son métier. 

    Peut-on espérer améliorer encore le pronostic pour ce type de tumeurs ?

    Certainement. Les gliomes de bas grade, pris suffisamment tôt, deviennent rarement malins, ce qui permet d’imaginer une chirurgie préventive. Voyez le cancer de la peau : le médecin retire les grains de beauté suspects pour éviter qu’ils ne prennent la forme agressive d’un mélanome, et on sauve ainsi des vies. Dans la même veine, nous venons de proposer, via la revue internationale de référence Cancer, de dépister les gliomes par IRM dans la population générale, au lieu d’attendre qu’une crise d’épilepsie pousse la personne à consulter. Pour l’instant, aucun pays ne le fait, mais c’est une évolution logique. 

    Comme Penfield dans les années 1930, vous soignez des malades et, en même temps, vous explorez l’organe de la pensée. Qu’avez-vous appris en « cartographiant » le cerveau de 500 de vos concitoyens ?

    J’ai constaté qu’il n’existait pas deux cerveaux semblables. Selon la localisation et la taille de la tumeur, des fonctions peuvent se déplacer ailleurs dans le même hémisphère, ou bien passer d’un hémisphère à l’autre. La plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à réorganiser les connexions entre les neurones, est plus phénoménale encore qu’on ne l’imaginait.

    • Si le patient continue à parler et à bouger normalement, je sais alors que je peux intervenir sans dommage à cet endroit avec un bistouri à ultrasons. En revanche, si le patient confond les mots ou reste coi, je dépose un repère à l’emplacement testé pour me garder d’y toucher par la suite. Tel un géomètre-topographe, je dresse un relevé sur le terrain des fonctions présentes dans cette partie découverte du cerveau.

      #neurologie
      #cartographie_du_cerveau
      #chirurgie_éveillée
      #connexionniste

      welcome back @thibnton :)

  • « On nous cache tout ! »
    http://cqfd-journal.org/On-nous-cache-tout

    Ils sont partout !… dans les transports en commun, au bureau, au fond de la salle de classe du lycée, dans les manifestations, et surtout, la majeure partie du temps, rivés derrière leur écran d’ordinateur. « Ils », ce sont les conspis. En apparence, rien ne les distingue foncièrement du reste de la population. « On nous cache tout » est le refrain entêtant, accompagné d’une abondance de liens, qu’ils font circuler exponentiellement sur Internet, distillant de « petites idéologies malodorantes qui rivalisent aujourd’hui pour le contrôle de notre âme (Orwell) ». Pour les plus malins, les théories du complot sont même devenues de lucratifs fonds de commerce. (...) Source : (...)

    • #complotisme #conspirationnisme

      Dossier intéressant de @cqfd, notamment ces deux brèves, in. http://cqfd-journal.org/Conspirationnisme-en-breves

      « La faute aux banquiers juifs »

      Cela fait un moment déjà que les disciples d’étienne Chouard ou de Soral et Dieudonné parviennent à s’infiltrer dans les milieux d’extrême gauche (le dernier cas en date étant celui du festival Alternatiba-Lille). Au-delà de l’habileté particulière de ces gens-là, comment expliquer un phénomène désormais récurrent ? La réponse réside peut-être dans le concept d’anticapitalisme tronqué, développé depuis le milieu des années 1980 par les théoriciens de la « critique de la valeur ». Sous ce nom sont regroupés des auteurs tels que Moishe Postone, Robert Kurz ou Anselm Jappe, qui, rejetant le marxisme traditionnel, proposent une nouvelle lecture de Marx en vue de relancer la critique du capitalisme. L’anticapitalisme tronqué, selon eux, c’est l’attitude qui consiste à concentrer les attaques sur la finance, les banques, les spéculateurs, censés « vampiriser » le peuple, la classe ouvrière, les travailleurs, etc. – un penchant qui est effectivement très répandu à l’extrême gauche. Le problème est qu’en attribuant les problèmes sociaux à des catégories particulières de population, cette extrême gauche se place d’emblée sur le terrain du conspirationnisme, qui cherche toujours à « personnifier » la domination, et elle échoue à remettre en question les structures du capitalisme. La critique de ce dernier doit donc se porter à un niveau systémique, celui des logiques sociales et des rapports sociaux dominants, plutôt que de cibler des acteurs spécifiques.

      Mais cet anticapitalisme défectueux est aussi défini comme tronqué dans la mesure où il oppose au « capital fictif », mobile et volatil, les richesses « concrètes » produites dans les usines qu’il s’agirait simplement de redistribuer entre tous. Ce faisant, le travail et la production industrielle apparaissent comme un processus créateur, séparable des rapports sociaux capitalistes, tandis que le capital est identifié au seul capital financier. Outre l’aveuglement qu’elle implique sur une organisation du travail, des technologies et une manière de produire qui sont intrinsèquement liées au capitalisme, cette approche recèle un danger politique immédiat : celui de peindre le capital sous la forme d’une puissance parasitaire, dont la force réside dans son caractère fuyant et sa capacité à se jouer des frontières nationales… Soit autant de caractéristiques qui ont été attribuées au peuple juif par les mouvements antisémites du XIXe et du XXe siècle  ! Résultat  : dans ce type d’analyses, explique Postone, il n’y a rien d’étonnant à ce que « l’insaisissable domination mondiale, abstraite, du capital [soit] comprise comme l’insaisissable domination mondiale, abstraite, des Juifs ». En rester à un anticapitalisme tronqué, c’est donc rendre possible des rapprochements objectifs – et peut-être même subjectifs – avec l’extrême droite conspirationniste et antisémite, tout en se privant d’une compréhension globale du capitalisme comme phénomène social multidimensionnel. — Patrick Marcolini

      Et

      Strategia della tensione

      S’il est un pays où politique rime avec complot, c’est bien l’Italie de la période incandescente des années de plomb. Au pays des Ides de Mars, des Borgia, de Machiavel et de la Loge P2, la conspiration s’insinua dans tous les coins. Le bilan de ces années établit que l’ultra-droite a été responsable de plus des trois quarts des actes de violence politique des années 1970. Elle aura provoqué de véritables meurtres de masse – de l’attentat de la piazza Fontana à Milan en 1969 à celui de la gare de Bologne en 1980 – dans une volonté de précipiter l’instauration d’un régime néo-fasciste et avec la bénédiction d’officines des services secrets et de l’Otan à travers les réseaux Gladio. Pourtant, c’est le souvenir de la violence révolutionnaire qui traumatise encore la péninsule, toujours paralysée à l’idée d’une amnistie. Après l’assassinat d’Aldo Moro, les Brigades rouges vont subir une répression féroce mais aussi un puissant discrédit populaire, dès lors qu’elles voulurent rivaliser avec l’état en lui contestant le monopole de la terreur. — Mathieu Léonard

  • #Facebook : des interactions significatives, vraiment ?
    http://www.internetactu.net/2018/02/05/facebook-des-interactions-significatives-vraiment

    Facebook a donc décidé à nouveau de changer ses règles algorithmiques. A nouveau, comme si ce changement unilatéral du fonctionnement algorithmique allait résoudre par magie les problèmes que connaît le géant des réseaux sociaux. Désormais, « il priorisera les messages qui qui suscitent des conversations et des interactions significatives entre les (...)

    #Articles #Enjeux #économie_de_l'attention

    • Dans le pipeline de la pensée managériale, qui crache du bullshit à jet continu, la dernière trouvaille à la con a pour nom la « holacratie ». Comme les penseurs du management sont pressés et ne regardent pas trop au détail, ils ont cru pouvoir décalquer à l’identique, et à leur propre usage, la holarchie d’Arthur Koestler, mais sans voir que le mot procédait par contraction pour éviter le hiatus holo-archie – le pouvoir (archie) du tout (holon). Dans l’entreprise holocrate (et non holacrate – il ne s’agit pas du pouvoir de la holà...), il n’y a supposément plus de pouvoir central, car le pouvoir appartient à tous : plus de de hiérarchie, plus de commandement, autonomie partout. Les plus idiots se sont empressés de conclure qu’on avait enfin trouvé la formule vraie du capitalisme à visage humain. Il faudrait leur demander d’imaginer ce qui se passera au moment où un retournement de conjoncture enverra l’entreprise dans le rouge, et où et comment les actionnaires, et le dirigeant nommé par eux, suggéreront aux salariés de s’administrer la holocratie.

      […]

      On pouvait pourtant trouver, et de longue date, de quoi nous prévenir de cette épouvante en marche, et plus généralement des prétentions contemporaines de l’entreprise de fonctionner à la joie, à l’amour et à la concorde. On peut ainsi lire ceci dans les Pensées de Pascal : « Es-tu moins esclave pour être aimé et flatté de ton maître ? Tu as bien du bien esclave, ton maître te flatte. Il te battra tantôt ».

      Plus près de nous, voici ce que Marguerite Yourcenar met dans la bouche d’un de ses personnages antiques dans Les mémoires d’Hadrien : « Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d’imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machine stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu’elles sont asservies, soit qu’on développe chez eux, à l’exception des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares. À cette servitude de l’esprit ou de l’imagination humaine, je préfère encore notre esclavage de fait ».

      […]

      Et ça c’est ce que je dis depuis des années à propos des coopératives VS toutes les autres entreprises (mais sans oublier que ça reste dans le capitalisme, du capitalisme plus ou moins démocratique donc) :

      Il y a ainsi de quoi rire beaucoup à l’expérience de pensée qui imagine Laurent Joffrin ou l’éditorialiste du Monde, dont les suites de mots ne sont qu’un long gargarisme sur le thème de la « démocratie », sommés de se prononcer sur ce fait étonnant que, dans la société de leur gargarisme, les hommes passent la moitié de leur temps éveillé sous des rapports d’obéissance, et puis, ceci aperçu, qui leur demanderait ce qu’ils pensent d’un projet politique, somme toute logique, d’extension réelle de la pratique démocratique à toutes les sphères de la vie commune – y compris, donc, la sphère de la production.

      […]

      Mais la difficulté de ces questions offre peut-être la raison même de commencer à les poser, et à les poser avec insistance, comme le seul moyen de hâter quelque chose qui nous ferait échapper à cette fulgurante prédiction, qui ne sort pas de quelque traité théorique mais d’un ouvrage d’un tout autre genre, célébrant à sa manière la préscience, pour ne pas dire les vertus oraculaires, du Côtes du Rhône, je veux bien sûr parler des Brèves de Comptoir, dans le millésime 1995 desquelles on trouve ceci : « On finira qu’on nous dira de nous torcher le cul les uns les autres, et ils diront on leur a donné du boulot ». 1995… Et qui ne voit que nous y sommes quasiment. Car, logiquement, en prolongeant la série : après Uber Drive et Uber Eat devraient venir Uber Poop ou Uber Wipe. Heureusement, ce tome 1995, particulièrement riche, ne nous laisse pas complètement désespéré, puisqu’on peut aussi y lire ceci : « À partir de dix millions de chômeurs, je crois qu’on peut sortir le soleil et les parasols ». L’idée générale, donc, ce serait bien ça : qu’on n’ait pas à attendre d’en arriver là pour sortir les parasols.

      #Lordon #Frédéric_Lordon #Bernard_Friot #capitalisme #travail #critique_du_travail éventuellement #critique_de_la_valeur mais sous un autre angle (et là il s’agit plutôt de proposition d’un autre mode de calcul de la valeur et non pas d’une abolition de la valeur)

    • À chacun des trois régimes d’#accumulation observables depuis la fin du XIXe siècle correspondent donc trois régimes d’affects de la mobilisation salariale. D’un point de vue analytique, le plus important, c’est le premier : le régime de la mobilisation par les peurs basales, les peurs de ne simplement pas pouvoir survivre – l’aiguillon de la #faim, disait Marx. Ce régime n’est pas un régime avant d’autres régimes, et comme les autres régimes. C’est le régime fondement de tous les régimes, le régime qui dit l’essence, la vérité ultime du rapport salarial comme rapport de #chantage à la survie même. S’employer ou crever : les capitalistes ont longtemps poursuivi de ramener la donnée du #travail telle qu’elle se présente aux individus à la pureté, à l’exclusivité, de cette alternative. Et comme ils n’y sont jamais complètement parvenus, ils ont été conduits à emprunter d’autres voies passionnelles, en apparence tout à fait contraires – en apparence seulement.

  • Je voudrais revenir sur cette histoire de deux comptes qu’on a virés hier. Une difficulté dans les discussions qu’on a autour de ces situations, c’est qu’il y a une grande confusion entre deux aspects qui sont très séparés : les contenus problématiques et les comportements de trolls.

    Aspect A : les contenus problématiques

    Les deux comptes éjectés hier avaient des contenus problématiques. Un compte précédemment éjecté avait aussi des contenus problématiques. Mais, à mon avis, ce n’est pas le rôle des administrateurs de #Seenthis de prendre des mesures de censure à tout bout de champ, et ce n’est pas principalement pour cette raison que ces comptes ont été sucrés.

    Il faut tout de même considérer que, sur cet aspect, nous sommes hébergeurs, et que si nous sommes protégés juridiquement pour le contenu des messages postés ici, c’est justement parce que l’hébergeur n’est pas, sauf cas exceptionnel, responsable des contenus.

    Mais comme le rappelle Laurent Chemla, si un hébergeur se met à faire le tri de lui-même dans ce qu’il héberge, alors il devrait être considéré comme un éditeur, et non plus comme un agent neutre. Ce n’est pas exactement le terme actuel de la loi, mais c’est la logique qu’il défend, et que je partage : si on veut que Facebook et Twitter ne soient pas des instruments de censure, alors c’est la piste à défendre en faisant dépendre l’irresponsabilité de l’hébergeur de sa neutralité quant aux contenus.

    De fait, pour moi, ce n’est pas pour cela qu’on a viré ces deux comptes. L’un des comptes qu’on a viré il y a quelques mois est revenu, mais il n’interagit avec personne, du coup on ne l’a pas re-coupé.

    La question se poserait différemment si on était envahi par les comptes fachos. Mais ce n’est clairement pas le cas actuellement.

    Aspect B : le trollage

    Le gros souci, pour moi, ce sont les comportements qui nuisent au fonctionnement social du réseau social qu’est Seenthis. Pour moi, clairement, ces deux comptes ont été éjectés parce que leurs auteurs passaient leurs temps à poster des petits messages provocateurs en réponse aux comptes qui ne les avaient pas encore bloqués.

    Le problème de ces messages, c’est que du coup toute discussion tournait court, puisqu’on se retrouvait invariablement à gérer la question du #troll, rendant impossible la discussion initiale.

    Or, c’est là un des aspects fondamentalement différents de Seenthis par rapport aux autres réseaux sociaux :
    – sur Facebook, le principe premier est de ne discuter qu’avec les gens qu’on connaît déjà, et pour les discussions publiques le flicage se fait à la matraque ; on a là un réseau où, en gros, on discute avec les gens qui vous ont accepté comme amis, ou alors le flicage est direct ;
    – sur Twitter ou Mastodon, en gros les discussions après la publication initiale sont totalement accessoires, et tout le monde s’en fout, puisque la présentation du flux ne met pas du tout en valeur les réponses aux messages initiaux. Il n’y a qu’à essayer de lire le flux complet d’une discussion sur Twitter pour constater que c’est totalement affligeant, selon le principe même du Web 2.0 : vient poster ta crotte en pensant que tu participes à quelque chose, mais en gros tout le monde s’en cogne de ton opinion. Autant la publication initiale est publique, autant les discussions qui s’ensuivent sont semi-privées, puisque les réponses ne profitent de la visibilité du message initial que si l’auteur initial le veut bien (en retweetant les réponses à son propre message).

    Seenthis est construit justement pour que la conversation après le message initial soit au même niveau que le message initial, et cela sans attendre que les gens soient déjà « acceptés » ou en contact. Le côté « intelligence collective » que soulignent par exemple @philippe_de_jonckheere ou @reka, c’est lié à cette structure de discussion, opposé au principe « je publie mon truc one-shot ». Je sais d’ailleurs que beaucoup de gens abandonnent Seenthis à cause de cela, parce que gérer une discussion aussi visible, c’est du boulot, c’est inconfortable, et c’est en général pas leur idée du personal branding.

    Bref, si tu tues les discussions ici par le trollage, tu tues le principe même du réseau social Seenthis, parce que si l’idée c’est que chacun poste sa crotte personnelle et que personne ne lit plus les discussions, hé ben il y a quand même mieux ailleurs.

    Du coup…

    Pour moi, le problème fondamental auquel on a eu besoin de répondre hier, c’est le trollage : certes deux fachos tarés, mais le problème central qu’ils posaient c’est qu’ils parvenaient à tuer les discussions en ramenant tous les flux à la question de leur petite personne.

    • il y a selon moi un problème non abordé, c’est celui de l’histoire d’un territoire internautique, comme Seenthis, qui dans le cas d’une éjection accompagnée de celle des messages du troll, ne se fait pas. Les notions défendues ici, les exemples, y deviennent instantanément des abstractions au lieu de devenir à la fois des pistes de réflexion possibles sur le trollage, la vulgate fasciste dans ce cadre, ses méthodes récurrentes, sa grammaire, les déplacements légers que tout ça opère, et des références pour la suite. Virer un nuisible qui bousille le travail, engorgeant une série d’échanges par des séries de barrages aussi chronophages qu’opacifiants, je trouve ça compréhensible, parfois nécessaire, j’ai déjà eu à le faire sur la liste du Terrier. Mais je pense que ça vaudrait le coup, notamment pour éclairer d’une lecture historicisée les éjections ici, d’archiver les messages des trolls dans un lieu spécial. Une décharge à ciel ouvert. Cet effacement total, sinon me pose problème. il serait déjà tellement économique en conversation, par exemple, lorsqu’intervient un troll, sans autre forme de commentaire, de le renvoyer à cet espace spéculaire !

    • je ne crois pas. Ce qui fait jouir un troll, en dehors du bousillage, sa seule zone d’action possible, c’est sa solide certitude d’avoir une position de franc tireur inédit, insolent et unique contre le monde entier. La prétention à la singularité des esprits conservateurs ou pire est un des plus fascinants paradoxes de ces petites créatures. Cette zone, par la superposition des trollages, les renvoie à l’infinie banalité de ses modalités, de ses thèmes. Il n’est pas nécessaire de nommer les trolls : . a), b), c) d) suffiraient (peut-être a1, a2, b1 etc, par catégories. Le Melenchoniste évangélisateur, le nazi 2.0, etc.).

    • Du coup, je dois en arriver à une piste déjà évoquée, mais sur laquelle on travaille actuellement :

      – il y a déjà dans Seenthis une « note » calculée pour chaque participant, qui s’appelle « troll ». En pratique, c’est plutôt le contraire : une note « troll » à zéro signifie qu’on est un gros troll, une note « troll » à 6000 qu’on est un participant extrêmement apprécié.

      – l’utilité actuelle de cette « note », c’est de savoir qui on présente dans la colonne de droite de la page d’accueil non connecté (on a une liste des membres les plus populaires, et c’est fait automatiquement) ; ainsi que les premières suggestions d’abonnements quand on vient de s’inscrire.

      – un intérêt très particulier, c’est que les liens sur Seenthis sont des liens qui peuvent compter pour le référencement Google. Tous les réseaux sociaux (y compris Mastodon) ne se font pas chier : tous les liens hypertexte vers l’extérieur sont codés avec un « rel=nofollow », qui dit à Google de ne pas attribuer de points à cette page alors qu’elle a été référencée par un usager. C’est un moyen d’éviter de se faire spammer son réseau social, avec des gens qui postent des liens pour se faire monter dans Google. Sur Seenthis, au contraire, on essaie de promouvoir les pages référencées, y compris dans le sens du « page rank » de Google, comme on le fait avec Rezo.net aussi. Mais du coup, pour ça, il faut que l’auteur soit déjà suffisamment populaire ici. Du coup : quand tu ouvres un compte sur Seenthis, personne ne te suit réellement, alors les liens sont, comme ailleurs, en "rel=nofollow" ; mais dès que tu commences à être suffisamment « populaire » et suivi, ce qui se traduit par une valeur « troll » en progrès, tes liens deviennent de véritables liens qui comptent pour Google. (C’est un point dont je suis assez fier, mine de rien, pour marquer le fait que Seenthis s’inscrit dans l’écologie des sites qui sont référencés, là où tous les autres sont extrêmement centripètes, y compris dans leur façon de ne pas « redistribuer » du pagerank aux sites qu’ils référencent.)

      – bref… cette valeur « troll » est calculée en valorisant le fait d’être suivi par d’autres usagers (et plus ces usagers sont eux-mêmes populaires, plus ils te passent de points de troll), et à l’inverse en pénalisant le fait d’être bloqué (et surtout d’être bloqué par des gens populaires).

      J’ai fait ces derniers jours des essais sur ces valeurs de troll, qu’on ne surveillait pas depuis l’origine, et les résultats sont plutôt cohérents. J’ai amélioré l’algorithme cet après-midi, ce n’est pas en ligne pour l’instant, mais ça devient un outil plutôt précis : il y a une vingtaine de comptes, dont précisément ceux qui nous ont posé problème, qui se retrouvent avec une valeur de « troll » à zéro (et tous pour des raisons très logiques, je n’ai pas vu de gens pénalisés à tort).

      Pour l’instant, le fait d’avoir une valeur de « troll » à zéro n’a pas d’impact. Ce qu’on va mettre en place, c’est que ça le devienne : avec un troll à zéro, tu ne pourras plus poster en réponse à quelqu’un qui ne te suit pas. Du coup : tu peux poster dans ton propre flux, et tu peux répondre aux messages des gens qui ont fait le choix de te suivre ; mais tu n’as plus cette liberté que nous avons tous sur Seenthis d’aller participer spontanément en réponse à un message de quelqu’un qui ne nous a pas pré-sélectionné.

      Et, dans le cas de nos 3 trolls, dès 3 ou 4 blocages par des membres très actifs de Seenthis (ce qui n’avait pas traîné), ils n’auraient plus pu continuer à aller polluer d’autres forums.

    • Un score de « réputation » plutôt que de « troll » est peut être plus positif du coup :). On trouve cela à quelques endroits, où plus la réputation augmente, plus les actions/interactions possibles augmentent.

    • Sacré débat… L’ exclusion est mauvaise par nature . Qui définit ce qui est facho ? ou troll ? Valls, on le met où ? Laurence Rossignol on la met où ? Côté fa ?

      Me souviens d’un zozo sur le site du #monolecte, un bon gaucho, qui soutenait dur comme fer avant l’élection de Trump que Trump était un antisémite rabique. Plus facho que le facho dans ses idées, en éructant la doxa médiatique et pourtant le gars était visiblement très à gauche. L’histoire et les faits ne doivent pas le rendre fier et ce gars, faut-il le virer ? Il pense qu’il est à gauche sûrement, mais en réalité c’est un Valls ou une Rossignol, c’est à dire l’obscurantisme absolu. Qui va prendre la décision pour son cas ? Et encore, j’ai l’humilité de ne pas parler de moi…

      Je sais, je ne suis visiblement pas majoritaire dans ces propos, mais je ne peux pas chanter avec la chorale…

      Quelle solution j’apporte ? J’en ai pas. J’aime pas celles proposées mais moi j’en ai pas donc ne m’engueuler pas parce que je n’apporte rien.
      #balance_ton_troll #balance_ton_fa

    • Je comprends @marcimat ce que tu dis, mais ici l’idée n’est pas de distribuer des bonnes notes à celleux qui se comportent bien pour leur ouvrir des accès. Le but est de canaliser celleux qui se comportent comme des merdes pour les empêcher de nuire et je pense qu’il faut appeler un chat un chat, c’est-à-dire un troll un troll parce que c’est de cela précisément dont il s’agit. Du moins c’est ce que je comprends mais on peut me contredire.

    • Bof, je continue à penser que c’est accorder beaucoup de temps, d’attention et d’énergie à ces gens, qui en ont beaucoup justement (de temps et d’énergie, au moins).

      Quelqu’un•e m’agace, m’indispose ou me débecte, je le•la bloque. Punto.

      J’en ai vu plusieurs qui répondaient à carmignola, qui faisaient monter la sauce (@vanderling ou @sombre, de mémoire), ça ne fait que les exiter, et laisser des traces de discussions médiocres et d’insultes.
      (ne cherchez pas d’arguments, ils vous répondront toujours)

      Et finalement, pour le côté censure, j’en pense toujours la même chose : tu as pris une décision de police, tout seul dans ton coin. Oui, c’est ton projet, ton site, tu as le droit et c’est pas simple, je le reconnais.
      Mais ce que tu entreprends, ça entraine d’autres responsabilités, comme dit @laurent (hébergeur/éditeur).

      Je trouve qu’on ("on" vague, communautés, libristes, ...) se disperse beaucoup, y’a pas d’autres trucs qui méritent de l’énergie ?

    • @nicod_ non ça ne suffit pas « JE bloque Machin » uniquement, comme c’est plutôt bien expliqué ici-même plus haut et dans quelques autres discussions. Le fait que tu bloques toi n’empêche pas Machin d’aller troller sur toutes les discussions possibles des gens que tu suis et qui ne l’ont pas encore bloqué (ainsi que sur les comptes flux automatiques comme il y en a aussi).

      Si ton usage de Seenthis c’est en majorité du référencement de choses (c’est une des utilisations), càd que dans ce cas d’usage ce sont les seens « premier niveau » qui intéressent en priorité, oui ça peut te gêner fort peu. Mais de nombreuses personnes l’utilisent aussi et même parfois avant tout pour l’aspect discussion, débat, apports supplémentaires aux seens de premier niveau : dans ce cas les discussions sous les seens sont pourries même avec un ou deux trolls seulement inscrits du moment qu’ils postent partout. C’est bien ce problème là particulier qu’@arno cherche à résoudre en interdisant aux trolls d’écrire chez les gens qui ne l’ont pas suivi explicitement. C’est comme ce que tu fais toi avec « JE bloque » sauf que ça devient « tout le monde l’a bloqué sauf si on l’a suivi » par défaut à partir d’une certaine note.

      Il n’y a justement pas de censure, puisqu’on peut toujours aller suivre Machin explicitement si vraiment on est foufou.

      Là les deux récents, ça a été censuré à la main car le système décrit par @arno n’est pas encore en place et qu’il fallait bien trouver une solution là-maintenant-tout-de-suite pour que les gens qui utilisent vraiment Seenthis puissent ne plus être dérangées. Ce type de modération n’arrivera plus (ou seulement si demande de justice) une fois le blocage auto mis en place.

    • Le troll, c’est la vie… Je veux dire que c’est pratiquement inhérent à l’être humain. Ça commence avec ton gosse qui a toujours un truc vachement important à dire au moment précis où tu es au cœur d’une conversation intense. Il te fait chier jusqu’à obtenir l’interruption et en fait, il t’a flingué ta conversation pour un truc qui aurait largement pu attendre 25 ans de plus… de ton point de vue.
      C’est le vieux qui ne peut jamais commenter un truc d’actu sans partir directement en digression avec « … de mon temps, ça ne se serait pas passé comme ça ! ».
      C’est le collègue qui veut toujours absolument te parler de ses dernières vacances en Grèce, le N+1 qui court-circuite toutes tes tentatives de discussion avec des mises en accusation à peine larvées, etc.
      Nous avons une sorte de culture de l’inattention à l’autre.

      Bon, après, il y a le troll malveillant, mais je ne suis jamais certaine qu’il se vit lui-même comme malveillant, c’est le prototype de la commère du village. Je n’ai jamais trop réfléchi à la signification réelle de ce type de personne et de son rôle. Parfois, le troll pénible est susceptible d’introduire une forme d’altérité qui rompt avec quelque chose qui peut dériver vers l’entre-soi jusqu’à la stérilisation même de l’idée de débat.

      Et puis les haineux qui viennent juste chier sur la table.

      J’ai tendance à penser que la procédure de blocage suffit largement. Qu’il y a une forme de nécessité intellectuelle au chien errant sur l’échiquier.
      J’ai surtout tendance à penser que si on commence à sortir le flingue à dégommer les importuns, il y a de fortes chances que ce ne soit pas un one shot et que naisse une forme d’accoutumance qui abaisse de plus en plus le seul de tolérance.

      Avec toujours la même bonne vieille question : qui tient le flingue et dans quel but ?
      Autrement dit, le risque de se replier dans l’entre-soi grandit au fur et à mesure qu’on s’habitue au flingue.

      Après, l’algo d’ @arno me semble intéressant… mais il sait lui-même qu’on devrait se méfier des algos qui prétendent trier ce qui est recevable de ce qui ne l’est pas → FB !

      J’ai mon propre élevage de trolls. On va dire que j’ai des trolls domestiques, avec leurs obsessions, leurs points de vue et surtout leurs radotages. Mais souvent, ils produisent de l’inattendu et même indirectement, ils nourrissent ma réflexion.
      Les seuls que je vire sans scrupules sont les illégaux, c’est-à-dire ceux qui contreviennent à la loi.
      En fait, depuis 14 ans, je n’en ai viré que deux.

      @arno, t’es sur Mastodon ?

    • Après, l’algo d’ @arno me semble intéressant… mais il sait lui-même qu’on devrait se méfier des algos qui prétendent trier ce qui est recevable de ce qui ne l’est pas → FB !

      Oui, c’est pour cela qu’avant de mettre en place le blocage, je joue avec les valeurs pour éviter les faux positifs. Là je n’en ai pas.

      Et même, j’ai remarqué dans mes tests plusieurs cas d’intervenants ici qui sont beaucoup bloqués par d’autres usagers, soit parce qu’ils expriment des opinions qui ne plaisent pas toujours, soit parce qu’ils une façon de discuter un peu brutale, et qui pourtant obtiennent un assez bon score dans l’algorithme, parce qu’à l’inverse ils sont en même temps assez largement suivis. Du coup, le truc n’est pas destiné à imposer une « pensée unique », parce qu’en l’espèce, si tu as un discours très tranché ou une façon de t’exprimer qui peut choquer une partie des usagers, l’algorithme ne calcule pas du tout que tu dois être pénalisé.

      L’autre point à considérer, c’est qu’il s’agit de mettre en place une alternative à la situation actuelle, où soit l’on accepte de se faire emmerder par un ou deux nuisibles qui tuent les discussions avec une facilité déconcertante, soit on doit les exclure totalement. Passer d’un situation de tout ou rien à une situation où l’on peut éviter les crises avec le moins de dégâts possibles, y compris pour les pénibles

      Enfin, je ne l’ai pas indiqué, mais cette valeur nommée « troll » est, en réalité, doublée d’une autre valeur, nommée « troll_forcer », qui permet à un administrateur du système de forcer une valeur au cas où l’algorithme serait problématique : soit parce qu’il faudrait désarmer rapidement un troll sans couper son compte, alors que l’automatisme ne l’aurait pas détecté, mais bien plutôt parce que la pénalisation automatique serait jugée injuste (c’est la raison initiale de cette valeur manuelle, en fait).

      @arno, t’es sur Mastodon ?

      Nope. (Déjà que je suis « plusieurs » sur Seenthis…)

    • @butadaie je découvre que tu détournes systématiquement le tag qui sert à dénoncer des agressions sexuelles, je trouve ça odieux vu qu’il t’a déjà été expliqué les raisons pour lesquels c’était violent de l’utiliser ici même. En effet, sur seenthis, nous avons fait communauté de féministes et de pro féministes aussi pour nous défendre du sexisme et des phallocrates dans ton genre qui pullulent suffisament sur Internet. Donc, je profite de cette conversation sur les trolls et puisques tu considères toi même que tu ne sers à rien, va donc aussi poser tes cacas de #balanceton ailleurs.

    • Quand je vivais en communauté, j’avais signé seule le bail et j’étais responsable du paiement du loyer et de l’ambiance, encore aujourd’hui je me dis que j’ai fait les deux rôles que je déteste toujours autant : banquier et flic jusqu’au désespoir et abandon de la maison.
      Mais ça a été pareil pour la vie en squatt, poser des règles communes ou partir, sinon c’est la confrontation constante avec ceux qui pensent que l’anarchie c’est chier où on veut.
      Et je me rappelle de discussions avec mon poto pedro, antifa notoire que je traitais de stal mais qui savait éviter ce genre de problème par des éjections immédiates.
      Bref, je vous avoue que je me moque complètement de former un #entre_soi, je l’aime moi cet endroit et ça ne me dérange pas qu’on discute de virer untel et de le faire. Dans le monde virtuel, on ne meurt pas de froid et il y a plein d’endroit où crécher.

    • @nicod_ Je ne faisais pas une fixette sur carmignola_1er loin de m’exciter, j’ai fini par le bloquer. Il s’en étonnait lui-même et me le fit savoir par billets interposés. C’est bien en cela qu’il était devenu pénible et spécialiste. Aussi, à l’inverse de toi qui m’a bloqué, ça m’arrange !
      @sombre @arno et bien d’autres ont fini par être vraiment énervés par ce jean_foutre. Il y a 1 mois, un seen lui était dédié :
      https://seenthis.net/messages/653239
      qui lui était ouvert, @seenthis ayant l’intelligence et l’amabilité, à ce moment, de ne pas le bloquer. Il n’est intervenu qu’une seule fois dans ce fil et à mon sujet.
      Pour moi la guerre était déclaré et pleutre qu’il était comme tout bon troll qui se respecte, il finit par retourner dans sa niche. Comme je l’appréhendais, il revenait à la charge le mois dernier. ( Je jetais un oeil de temps en temps à ses élucubrations). Aujourd’hui @arno lui a coupé le sifflet et je vais surement pas le regretter. C’est pas les os à ronger qui me manque, ma gamelle déborde. Si je manque d’énergie, j’ai beaucoup de temps, je dirais même que j’ai que ça à foutre. Tu peux changer d’avis @nicod_ mais ne me débloque pas, si je ne t’ai pas bloqué mes sentiments envers toi sont au moins réciproque aux tiens !

    • C’est paradoxal d’envisager résoudre un problème concernant le fonctionnement social du réseau par une solution technique. À la rigueur je comprendrais que le problème se pose éventuellement pour des comptes alimentés par flux dont les réponses ne seraient pas toujours contrôlées.

      Chaque compte a déjà la possibilité de bloquer et d’effacer des messages, on peut dire que c’est de leur responsabilité tacite. Chacun·e décide de la pertinence de bloquer ou d’effacer, de l’assumer dans le contexte de ses signalements ou du réseau dans son ensemble, ou parce qu’il faut savoir faire avec les fâcheux et les intempestifs, ou parce qu’il n’est pas question de censurer quoi que ce soit, etc. Déjà la solution technique, aussi limitée soit-elle, exclut d’emblée toutes ces questions — et les positions personnelles qu’elles impliquent.

      Les cas limites sont marginaux et se règlent aujourd’hui en concertation publique, ce qui peut paraître superflu en l’occurrence mais au moins c’est argumenté, légitimé et ça laisse une trace.

      Est-ce que le temps passé/perdu à discuter de la pertinence d’un blocage, même limité, serait moins bénéfique pour le fonctionnement social du réseau que le temps passé/perdu à développer et maintenir un algorithme qui agira sans bruit, à l’insu même des comptes qui le déclenchent ?

      Alors évidemment au bout de la discussion il faut bien quelqu’un qui appuie sur le bouton. S’il s’agit au fond de savoir qui fait quoi, qui décide de quoi et qui se fade le sale boulot, une réponse technique n’est pas la meilleure façon d’éluder la question.

    • Mais est-ce que vous lisez l’explication ou bien ? :D

      Au risque de répéter encore, la solution envisagée n’est pas si technique que ça : elle est basée justement intégralement sur les signalements sociaux des gens : est-ce que ce compte est beaucoup suivi et/ou beaucoup bloqué.

      Si la balance est en sa défaveur pour du blocage, alors le compte n’est PAS censuré mais juste il ne peut plus écrire que chez les gens qui l’ont suivi vraiment exprès.

      Donc arrêtez de parler de censure ou de solution méga-technique genre ça va deviner tout seul ceci-cela : c’est basé sur le signalement humain qu’untel est bloqué par plein de gens et ça l’empêche alors de nuire aux autres qui ne l’ont pas encore bloqué (mais sans le censurer ni virer son compte).

    • Après, l’algo d’ @arno arno me semble intéressant… mais il sait lui-même qu’on devrait se méfier des algos qui prétendent trier ce qui est recevable de ce qui ne l’est pas → FB !

      @rastapopoulos je lis mais dès qu’il s’agit de tuyauterie j’suis largué. La réflexion de @monolecte ci-dessus me parle plus que vos solutions techniques, ainsi que celle de @zorba
      Maintenant c’est vous qui mettez les mains dans le cambouis.

    • @rastapopoulos Je pense savoir lire en effet, j’ai bien compris comment ça marche, je parle bien de blocage limité et j’essaie d’expliquer pourquoi, même limité, de cette façon ce serait problématique.

      Tout le monde n’est pas d’accord sur le pouvoir de nuisance imputé ni sur la manière d’y répondre et surtout certain·e·s donnent quelques arguments sur des conséquences de la solution envisagée éventuellement inverses à ce qui est recherché.

      Pour être tout à fait clair, je suis à 100% d’accord avec @monolecte et j’estime pour ma part que le « fonctionnement social » et l’« intelligence collective » de seenthis auraient plus à perdre qu’à gagner avec cette solution.

    • Le truc que j’ai déjà essayé de dire, mais je ne m’exprime pas aussi bien que vous, c’est que s’il y a un pouvoir de police et de flingage à vue, ç’aurait été bien de le savoir. Mais ça semble s’éclaircir finalement.
      Butadaie ne me semblait pas bien méchant sur le fond.
      Je pense que vous allez finir #entre_vous, à enfoncer des portes ouvertes.
      Allez, fais péter le score de troll...

    • Le troll, c’est la vie ... nous rappelle fort pertinemment @Monolecte. C’est aussi l’air que nous respirons et souvent ça pue comme les gaz issus de la fermentation intestinale. Et malheureusement c’est difficilement évitable dans un « espace » où nous sommes nombreux. Après, c’est vrai qu’on devrait éviter de nourrir un troll car on alimente la fermentation. Mais dans le cas de Carmignola (que j’avais bloqué depuis euh... un bout de temps), ça m’a énervé de le voir semer ses idées nauséabondes sur des discussions que je suivais. Bon, ce type est vraiment « secoué du carafon » comme il a été justement dit. À sa décharge, s’il a menacé de me « foutre à l’air », je l’avais aussi un peu cherché. Ceci dit, les menaces de mort ou autres « sévices corporels » sur le web, Internet, etc ... je ne crois pas qu’il faille leur accorder plus d’importance que ça : nous sommes dans une cour de récré planétaire encadrée par des algorithmes et les joutes qui s’y déroulent n’y resterons que verbales. Finalement, un troll, ça peut servir de punching ball pour se défouler. Si on arrête de le frapper, il redevient aussi inerte qu’un quartier de barbaque en décomposition. Maintenant, j’approuve les décisions des administrateurs de Seenthis à l’encontre de personnages devenant un peu trop visibles par leur grossièreté, leur idéologie ou leurs comportements de harceleurs.

    • Le problème du troll qu’on ne peut pas bloquer se pose lorsque la discussion part d’un compte comme rezo, basta, odm, etc ou de comptes peu actifs dont les contributeurices n’ont pas vu que leur post était pourri.

      Dans ce cas on peut déplacer la discussion sur son propre compte où le troll est bloqué et y reprendre la discussion. Il serait alors intéressant de pouvoir se « décrocher » du fil de discussion pourri en ne recevant plus ses notification mais je sais pas si c’est possible.

    • Et même, j’ai remarqué dans mes tests plusieurs cas d’intervenants ici qui sont beaucoup bloqués par d’autres usagers, soit parce qu’ils expriment des opinions qui ne plaisent pas toujours, soit parce qu’ils une façon de discuter un peu brutale, et qui pourtant obtiennent un assez bon score dans l’algorithme, parce qu’à l’inverse ils sont en même temps assez largement suivis.

      Merci @arno j’avais peur d’etre exclue avec une procédure automatique mais je suis rassurée :)

    • @nicod_ et @butadaie Ce n’est pas si grave. Il y a justement quelque chose que nous apprend une fréquentation assidue de seenthis, c’est de mieux gérer notre orgueil d’une part, et de mieux lire et écouter l’autre d’autre part (ce qui est en soit un vrai apprentissage), deux choses qui demandent un long apprentissage (puisque ça nous oblige à sortir de nous même). Les dérapages de cette discussions sont inutiles, vous auriez sans doute pu dire la même chose en rebondissant sur les termes du débat de manière moins émotionnelle ou injurieuse, plus pragmatique. Seenthis est un outil exceptionnel, essayons de garder le niveau ?

    • Butadaie a été bloqué par arno, donc là encore aucun rapport avec un pouvoir de police ou un flingage à vue, il n’est pas censuré, son compte est toujours là, et celleux qui l’aiment bien peuvent toujours le suivre et avoir des messages de lui sur leurs fils.

      Le but de la modif proposée par arno c’est justement de ne plus avoir à virer des comptes par un pouvoir de police, mais de réguler ceux qui pourrissent les discussions en empêchant celleux qui veulent parler d’un sujet précis de continuer.

      Je ne sais pas si vous avez suivi les derniers qui ont dû être virés à la main mais c’est très exactement ce qui se passait. Ce n’est pas de la théorie et je ne vois pas le rapport avec une « commère du village » ou un enfant @monolecte, c’était concrètement du pourrissage de tous les fils politiques avec des messages explicitement sexistes et racistes et antisémites. Et non ça ne permettait pas du tout aux autres personnes de « continuer la discussion sans y faire attention » : ça c’est de la théorie, dans la réalité aucun des fils n’a pu continué correctement sur le sujet de départ. Donc il faut bien trouver une solution dans ce cas.

      @zorba j’ai beau relire plus, je vois bien des arguments mais qui portent sur les conséquences de vraies censures et suppression de compte, alors que justement ce ne sera pas le cas. Et donc je ne vois pas d’arguments qui portent sur le blocage qui est basé… sur l’intelligence collective des signalements des gens ! Quels sont donc ces mystérieuses conséquences inverses de ce qui est recherché ? Car on l’a déjà dit plus haut : il y a des tests en cours, et il n’y a absolument aucun faux-positifs, 0, que dalle : les gens qui seraient demi-bloqués par la solution proposées sont uniquement les 3 trolls qui ont pourri les discussions, alors que des gens bien bloqués MAIS suivis par d’autres en même temps ne sont pas bloqués (oui mad_meg tu dois en fait partie haha). Alors on peut parler de conséquences tout à fait théoriques, mais les tests montrent pour l’instant qu’il n’y en a pas. On pourra toujours décider de ne plus faire comme ça plus tard si on découvre des problèmes.

    • salut @phalene

      Il suffirait peut-être que tout le monde puisse simplement savoir par qui est bloqué un utilisateur postant un truc pas clair sur son fil. Dès qu’on sait un peu qui est qui et qui est dans le cercle de qui, il est assez facile de se positionner. C’est transparent, et chacun fait ce qu’il veut en conscience. Sur cette base, si vous tenez à une gestion rézosocialiste « les nôtres et les autres », vous pouvez même ensuite proposer un système de filtres automatiques du type « bloquer automatiquement les comptes bloqués par machin + tartempion + ... », qui plus est facilement « positivable » en « suivre automatiquement... » : à chacun donc ses chiens de garde et ses #pisteurs.

      Ceusses bloqués.es par ceux que j’ai bloqués seront toujours bloqués tant qu’ils ne sont pas débloqués.es. Non pas ça, s’il vous plaît, ça ressemble trop à une police de la pensée justement. Ou « bienvenue sur Seenthis » alors voilà ta case
      ton couloir et attention à ne pas déborder. Sinon pan sur les doigts et si t’insiste, tu seras désintégré dans 7 jours.

      qui est qui et qui est dans le cercle de qui,

      par déduction ça se fait naturellement, chacun.e fait son propre potage et de savoir qui est qui et qui est dans le cercle de qui ou qui à des affinités ou pas avec untel ou une telle.
      – Tu t’intéresse vraiment à ça ?
      C’est plus un fil à la patte mais un collier électronique autour du cou que tu suggères.

    • Rooo marielle stp, ne compare pas Aude_v (si tu parles d’elle) aux propos de Phalène qu’elle avait du fortement recadrer et qui à les relire ne me le font pas regretter du tout.

      Nicod_ et Reka, je lis votre « soutien » à xx qui a été bloqué ici sur le compte perso d’arno et je pense (j’espère tout du moins) que vous n’avez pas lu son dernier post ni les propos qu’il a tenu à mad_meg.

      Je tiens le lien de ces discussions à dispo.

      Ceux qui se sentent de partir font ça très bien tout·es seul·es (et qui veut noyer son chien …) d’autant que Seenthis a toujours été (il me semble) un réseau ouvert à tous et à toutes où les critiques diverses sont les bienvenues.

      Un point important à soulever il me semble est la question du féminisme qui est sur seenthis vraiment essentielle et nous sommes plusieurs femmes à nous soutenir dans cette pénibilité, c’est à dire à devoir contrer presque systématiquement des propos que nous ressentons comme violents ou qui tendent à asseoir toujours plus le patriarcat. Ce recadrage ne plait pas en général, surtout aux hommes, d’autres acceptent au contraire de ne pas prendre la parole aux femmes victimes de violence, ils sont exceptionnels. C’est important de le dire tout comme de ne pas laisser pourrir des invectives stériles. Donc cet « #entre_soi » qui semble être votre principal grief contre seenthis et que vous dénoncez est pour moi en tout cas, et je pense que nous sommes plusieurs à vouloir conserver plutôt cette originalité soit avant tout un lieu d’idées, un espace anthropologique pour avancer face à la mélasse sociale et politique. Et parce que cet espace est virtuel et techniquement ouvert, chacun·e peut y entrer pour participer ou en sortir si l’ambiance ne lui convient pas. A nous (ceux et celles qui apprécient les particularités de seenthis) de faire que l’ambiance y soit suffisamment solidaire et ouverte pour que nous puissions continuer d’accueillir de nouvelles ou nouveaux venus de tout horizons, pourvu qu’ils soient assez intelligents. Et l’intelligence n’est pas une histoire de cerveau dans ce cas, mais une histoire d’attention à l’autre.

    • @vanderling : Oui, il y a un mois. Mais ça faisait alors quelque chose comme six mois que je n’avais rien posté ni commenté.

      @arno : y a pas de mal. Je crois qu’il y a aussi @robyx à enlever, et @notabene en avait également exprimé le désir. Ce sont les seuls dont je me souvienne pour le moment.

    • La conséquence inverse à ce qui est recherché, c’est un appauvrissement du fonctionnement social, parce qu’entre autres cette solution

      – décide de ce qui est nuisible à la place des autres sans tenir compte des avis différents ;

      – retire ainsi une partie de la liberté des comptes à modérer leurs fils de discussion comme ils l’entendent — à partir du moment où tu donnes cette possibilité de modération individuelle sans charte particulière contraignante qui la délimiterait hors contrainte légale.

      – sacrifie la phase de discussion publique qui à défaut d’être utile en pratique donne sa légitimité à ce qui sera fait. Et c’est l’essentiel : pour moi le recoupement d’un certain nombre de blocages individuels et non concertés avec des cotes de popularité n’a pas la légitimité sociale d’une discussion argumentée.

      @ rastapopoulos je précise au passage que j’ai sans doute à peu près la même conception du nuisible en l’occurrence que toi et Arno, ce qui n’empêche pas de considérer des conséquences et des arguments différents.

      L’important pour moi c’est que ça se règle jusqu’ici d’une manière plus conforme à ce que j’attends de seenthis que si c’était un algorithme qui s’en chargeait. If it ain’t broke, don’t fix it.

      Tout ceci peut paraitre théorique et un peu dérisoire en regard des cas concernés, mais il s’agit plus de la nature du fonctionnement social du réseau que d’efficacité pratique. Qu’il s’agisse d’un blocage partiel ou total n’est pas la question de ce point de vue, pas plus que la censure ou l’entre soi.

      À propos de la distinction entre entre-soi et espace safe de discussion, j’avais proposé une fois qu’il soit possible de restreindre une discussion à une liste blanche extensible par cooptation. Avec le risque de multiplier les discussions fermées.

    • Il m’arrive de bloquer des contributeurs pour les raisons suivantes :
      – Il publient trop d’article en même temps. Une dizaine d’article l’un derrière l’autre.
      Je me simplifie la lecture, du blog.
      – Ils publient dans une langue que je ne connais pas, ou alors trop d’articles en Anglais.
      Je me simplifie aussi la lecture.
      D’ailleurs, souvent, on trouve la traduction des articles qu’ils publient en Anglais, ils ne prennent pas le temps de chercher.

      Ce ne sont pas des trolls.
      Les raisons d’un blocage peuvent être complexes.

  • Amazon veut équiper ses salariés de bracelets électroniques
    https://www.francetvinfo.fr/internet/amazon/amazon-veut-equiper-ses-salaries-de-bracelets-electroniques_2591282.htm

    Si un employé place ses mains au mauvais endroit, ou ne touche pas le bon objet au moment de la collecte, le bracelet pourra se mettre à vibrer, résume Mashable.

    Oui oui oui. On part furieusement en vrille, il n’y a rien à dire !
    #travail #exploitation #Amazon #déshumanisation #GAFAM

  • Le pseudo-complot sataniste des Illuminati — Deux siècles d’irrésistible mondialisation d’une mystification à la con (1797-2015). « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=6278

    À l’origine de cette #légende, un #fait établi : l’Ordre des #Illuminati a bien été fondé en 1776 dans le duché de Bavière (à dominante catholique alors que l’Allemagne du Nord était luthérienne) par l’ancien élève des Jésuites & juriste à la Faculté d’Ingolstadt Adam Weishaupt (1748-1830). En soi, le phénomène n’a rien d’original. Depuis le début du XVIII siècle, à travers toutes les villes d’Europe, des universitaires, scientifiques, philosophes ou notables, épris d’un rationalisme « éclairé » et d’une quête éthico-spirituelle hétérodoxe, créent des sociétés et confréries plus ou moins secrètes pour propager leurs idées sans subir les interdits professionnels et autres emprisonnements arbitraires à la demande du clergé. Leur clandestinité répond d’abord à la brutalité répressive d’un ordre moral théocratique, même si chez certaines Loges de la franc-maçonnerie cette dissimulation obligée s’accompagne d’un goût ésotérique pour les rituels d’initiation, d’un cloisonnement pyramidal et de signes de reconnaissance symboliques.(...)

    C’est juste après les attentats du #11 _septembre_2001, que toutes les légendes démoniaques touchant à l’emprise mondiale d’une seule et même société secrète trouvent leur synthèse dans le méta-complot Illuminati. Côté évangélistes d’ultra-droite, via la caisse de résonance du Net ou des télés privées, leur propagande prend une ampleur considérable, s’appuyant entre autres sur les signes de connivences qu’échangeraient ces maîtres du monde ainsi que les images subliminales obscènes introduites jusque dans les dessins animés de Disney.

    Côté scène Hip Hop, on observe une prolifération d’une obnubilation similaire en rumeurs incontrôlables. La plus prégnante concerne le rappeur 2Pac (fils d’une militant des #Black_Panthers) qui aurait été assassiné en septembre 1996 par les sbires de ladite Loge satanique pour avoir projeté d’intituler son album Killuminati. Au milieu des années 2000, une mutation s’opère. Ce sont désormais des stars du Rap ou R&B qui sont accusées, via interviews ou réseaux sociaux, d’être les marionnettes manipulées par leurs maîtres restées dans l’ombre (autrement dit, des Noirs ayant vendus leur âme à l’élite « judéo-maçonnique » blanche, mais sans prendre ni le risque ni la peine de le dire, comprend qui peut…). A tel point que le mouvement des Five Percenters est lui-même suspecté d’être une confrérie à la solde de ses frères ennemies. Parmi les cibles privilégiées de ces règlements de compte en cascades : Jay-Z, Beyoncé ou Rihana, ceux-ci n’hésitant pas à mimer exprès certaines gestuelles sataniques pour faire le buzz… Comme si les bobards ad hominem n’étaient plus ici que le prétexte à mettre en scène leur rivalité et agrémenter leur showbizness d’un storytelling fort rentable. On objectera qu’il ne s’agit plus là que d’un storytelling ludique où les Illuminati jouent le rôle d’Anti-Héros de pacotille, à l’image de leur frères ennemis les Super-Heros des Comics Marvel.

    Il n’empêche, que des millions de jeunes groupies du monde entier se familiarisent avec cette forme de #scepticisme-là – une méfiance envers le discours dominant des médias aussitôt retournée en hypothèse complotiste –, fait froid dans le dos. Ces racontars juvéniles ont beau, la plupart du temps, être déconnectés de leur background idéologique d’origine, – une Secte « judéo-maçonnique » à l’emprise mondialisée –, cette coquille presque vide produit son effet dévastateur : le dévoiement de toute conscience politique, remettant en cause l’ordre social, la propagande de tel ou tel Pouvoir institué, par l’esprit a-critique d’une fixette paranoïaque.

    D’autant que la jonction entre les argumentaires de #conspirationnistes de l’#extrême-droite évangéliste et les dérivatifs Killuminati de la contre-culture Hip Hop est toujours possible. En puisant, par exemple, à la source des mêmes best-sellers, ceux de Dan Brown, de Anges et Démons (2000) à Da Vinci Code (2003), surfant sur l’ambigu fil du rasoir de l’authentique révélation documentée et de la pure fiction, pour brouiller les pistes et diffuser de pernicieuses contre-vérités historiques.

    Autre cas de jonction, plus alarmant encore, quand le scénariste animateur-radio Alex Jones, figure de proue du mouvement Tea Party et climato-sceptique accusant l’État fédéral de planifier un eugénisme à l’échelle planétaire, reçoit dans son émission-vidéo PrisonPlanet.com, diffusée sur le Web, le rappeur KRS-One, lui suggérant que le président Obama et lui aussi une « puppet of the New World Order », alias les Illuminati, thèse reprise par le Professor Griff de Public Ennemy ou par le chanteur américano-péruvien du groupe Immortal Technique. Jusqu’à ce que, par retour de flamme du délire paranoïde, ce même Axel Jones soit dénoncé sur la Toile comme un « #juif_caché » et « agent provocateur » manipulé par les Illuminati.

    Et la scène française n’a pas été épargnée par cette résurgence du message idéologique anti-« judéo-maçonnique » dans le phrasé a priori émancipateur dudit « rap conscient ». Il n’y a qu’à voir le véritable délire antisémite de la chanson « Illuminazi 666 », produite en 2008 par un ancien membre du groupe Assassin, sous son nouveau blaze, Rock’n squat, alias Mathias Cassel, frère de l’acteur et pote de Mathieu Kassovitz :

    « Ils sont tous impliqués dans ces sociétés secrètes / John Kerry, George Bush, Tony Blair, Elysabeth / Grande Patronne du trafic d’opium / Illuminazi 6.6.6., le mensonge démasqué dans mon mix, mix ,mix / Y a pas de guerres que des bénéfices, les bankers, les cartels 6.6.6. / Skulls & Bones pratiquent des rites sataniques / Vénèrent Jabulon le nom de diable pour les juifs, / Magog est le nom de George Bush dans leurs rites / c’est le nom de l’armée de Satan, aïe aïe y a un hic ! »

    Ce cas demeure sans doute assez isolé, mais le virus dormant de la rumeur peut aussi profiter à d’autres cinglés.

    Arrêtons-nous là, sous peine de surestimer le nombre des adeptes identitaires, d’où qu’ils viennent, de cette idéologie du soupçon ciblé (ou de sombrer comme P.-A. Taguieff dans le délire néo-complotiste contre le péril « gauchisto-islamiste »).
    Reste que la vigilance est plus que jamais nécessaire – comme le dossier « Complot partout, révolution nulle part », du journal CQFD de décembre 2014 le soulignait – face à la contamination de la pensée critique contemporaine par les pires #contrefaçons_du_discours_contestataires. Un dernier coup d’œil du côté du Street Art suffit à montrer comment la dénonciation orwellienne d’un Big Brother totalitaire d’hier & de demain peut virer, à son insu ou pas, du côté d’une imagerie ésotérico-fascisante.

  • Anatomie du pouvoir, par Charles Wright Mills
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/122/MILLS/56836

    (…) Comme le cercle des hommes qui décident se rétrécit, comme les moyens de décision se centralisent, et comme les conséquences des décisions prennent une ampleur énorme, le cours des grands événements dépend souvent des décisions prises par certains cercles déterminables. Cela ne signifie pas forcément que le même cercle d’hommes dirige le fil des événements d’un bout à l’autre, au point que l’histoire tout entière soit le résultat de leur complot. Le pouvoir de l’élite ne signifie pas nécessairement que l’histoire n’est pas forgée aussi par une série de petites décisions, dont aucune n’est mûrement pesée. Il ne signifie pas que la politique en cours et l’événement vivant ne sont pas soumis à mille petits arrangements, compromis et adaptations. L’idée d’une élite au pouvoir n’implique aucune conception du processus de décision en tant que tel : c’est une tentative de délimiter les domaines sociaux dans lesquels ce processus, quel qu’il soit, se déroule. C’est la recherche des hommes qui sont impliqués dans ce processus. (…)

    Si l’#histoire a un sens, c’est « nous » qui le lui donnerons par nos actes. Pourtant le fait est que, si nous sommes tous dans l’histoire, nous n’avons pas tous le même pouvoir de faire l’histoire. Prétendre le contraire est une absurdité sur le plan sociologique, et une marque d’irresponsabilité sur le plan politique. C’est une absurdité parce que tout groupe et tout individu sont limités, avant tout, par les moyens de pouvoir techniques et institutionnels dont ils disposent ; nous n’avons pas tous le même accès aux moyens de pouvoir qui existent, ni la même influence sur l’usage qu’on en fait. Prétendre que « nous » faisons l’histoire est une marque d’irresponsabilité politique, parce que cela nous empêche de savoir à qui incombe la responsabilité des grandes décisions prises par ceux qui ont accès aux moyens de pouvoir.

    En étudiant l’histoire de la société occidentale, même d’une façon très superficielle, nous voyons que le pouvoir des décideurs est avant tout limité par le niveau technique, par les moyens de pouvoir, de violence et d’organisation qui existent dans une société donnée.

    Sous le même angle, nous voyons aussi dans toute l’histoire de l’Occident une ligne ascendante, et pratiquement ininterrompue : les moyens d’oppression et d’exploitation, de violence et de destruction, comme les moyens de production et de reconstruction, se sont progressivement élargis et centralisés.

    Comme les moyens institutionnels de pouvoir et les moyens de communication qui les relient entre eux sont de plus de plus efficaces, ceux qui les dirigent sont à la tête d’instruments de domination sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

    #conspirationnisme #pouvoir #politique

    Extrait de l’ouvrage L’Élite au pouvoir, (préface de François Denord), réédité aux éditions Agone, Marseille, 2012.

  • Extrait de « The Phantom Public » (Le public fantôme), de Walter Lippmann (1889-1974) http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/14545/HERMES_2001_?sequence=1

    (…) Il n’y a rien de particulièrement nouveau dans le désenchantement qu’exprime le #citoyen, dans la sphère privée, en ne votant pas du tout, en votant seulement pour la tête de liste, en étant indifférent aux primaires, en ne lisant pas les discours et les documents électoraux et par toute la liste des péchés par omission pour lesquels il est critiqué. Je ne le critiquerai pas davantage. Mes sympathies lui sont adressées, dans la mesure où je crois qu’il a été chargé d’une tâche impossible et qu’on lui demande de mettre en pratique un idéal inaccessible. J’en suis d’autant plus convaincu que je n’ai pas moi-même, alors que les affaires publiques sont mon principal intérêt et que je passe le plus clair de mon temps à les observer, pu trouver le temps pour faire ce qu’on attendait de moi dans la théorie de la #démocratie : savoir ce qui se passe et avoir une opinion méritant d’être exprimée sur chaque question relative à une communauté s’auto-gouvernant. Et je n’ai jamais rencontré personne, du président des Etats-Unis à un professeur de science politique, qui soit parvenu à incarner, même partiellement, l’idéal admis d’un citoyen omni-compétent et souverain.

    (…) L’auteur du manuel, évoquant, conformément à ses desseins, tous les sujets, des égouts urbains à l’opium indien, passe à côté d’un fait décisif : le citoyen ne consacre que peu de son temps aux affaires publiques, n’a qu’un intérêt épisodique pour les faits et peu d’appétit pour la théorie.

    Il n’est jamais arrivé à ce précepteur du devoir civique de fournir à l’étudiant une règle qui lui permette de savoir s’il est de son devoir de réfléchir, le jeudi, à la question des métros à Brooklyn ou de la voie ferrée en Mandchourie, ni, s’il décide le jeudi d’exprimer sa volonté souveraine sur le problème du métro, comment combler les lacunes de son savoir sur ce point, lacunes qui sont imputables au temps passé, la veille, à réfléchir à l’expression de sa volonté souveraine à propos des crédits ruraux dans le Montana et les droits de la Grande-Bretagne sur le Soudan. Il ne peut pourtant pas tout connaître sur toute chose à tout moment, et, alors qu’il examine une chose, un millier d’autres connaissent des changements importants. À moins qu’il ne découvre des fondements rationnels pour fixer son #attention là où elle sera la plus précieuse et d’une manière adaptée à ses moyens nécessairement amateurs, il sera aussi désorienté qu’un chiot tentant de lécher trois os à la fois.

    #politique #abstention #citoyenneté #médias #temps

    Source : The Phantom Public, Mcmillan & Co, 1925, p. 13-39. Traduit de l’anglais par Sandrine Lefranc pour la revue Hermès

  • « Avec Laurent Gayard, plongée dans les profondeurs du #Darknet »

    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/01/26/31003-20180126ARTFIG00288-avec-laurent-gayard-plongee-dans-les-profondeurs-

    Comme vous vous en doutez, l’article est nul, sensationnaliste et de droite. Mais comme un lecteur de mon blog m’a demandé quelles étaient exactement les erreurs dans l’article, je me sers de SeenThis pour en dresser la liste. J’ai hésité car il faut bien plus de temps pour réfuter les conneries que pour en produire, les correcteurs seront donc toujours en retard sur les pipeauteurs mais, bon, c’est un exercice intellectuel qui peut être intéressant.

    « Cet Internet crypté où l’anonymat est garanti » Cela serait bien pratique, par exemple pour les dissidents, si une technique pouvait « garantir » l’anonymat. Hélas, ce n’est pas le cas. Il existe de nombreuses techniques d’investigation permettant de venir à bout des protections techniques (l’article est d’ailleurs contradictoire puisqu’il rappelle que le fondateur de Silk Road a bien été arrêté). Il suffit d’aller à des conférences comme CoRI&IN https://www.globalsecuritymag.fr/CoRI-IN-retour-sur-quelques-cas-d,20170206,68781.html pour s’en convaincre. Sans compter que les ignorants en sécurité confondent anonymat et pseudonymat (Bitcoin fournit le pseudonymat, pas l’anonymat.)

    « [Darknet] désigne tout réseau parallèle crypté » Utiliser le terme « crypté » montre une grave ignorance de la cryptographie. « Décrypté » existe mais pas « crypté », pour les raisons expliquées en http://www.bortzmeyer.org/cryptage-n-existe-pas.html

    « nécessitant un protocole très spécifique » Ce n’est même pas faux, c’est absurde. Tout réseau nécessite un protocole spécifique à ce réseau.

    « Le « deep web » ou « web profond » désigne tout simplement l’ensemble des pages ou des sites qui ne sont pas référencées par les moteurs de recherche traditionnels. » C’est également absurde, puisqu’on ne sait même pas de quel moteur de recherche on parle. Le Googlebot ou bien le « crawler » de Qwant. Si le Googlebot devient plus énérgique, et indexe davantage de pages, le Deep Web va se réduire ?

    « Le « darknet », c’est l’ensemble des réseaux cryptés qui existent sur Internet. » Donc, ma banque est dans le Dark Net (elle utilise HTTPS) et quand je me connecte en SSH à un ordinateur distant, je suis dans le Dark Net ? Cette définition sortie de l’imagination de l’auteur n’a clairement pas de sens, surtout si on la combine avec :

    « Cela ne représente que moins de 0,05 % du volume de données sur Internet » C’est probablement la majorité du trafic qui est chiffrée, surtout depuis les révélations Snowden, donc ce chiffre est clairement faux. Firefox voit aujourd’hui 70 % de pages chiffrées https://letsencrypt.org/stats/#percent-pageloads

    « La difficulté qu’on rencontre à intervenir sur ces réseaux cryptés pose des questions cruciales en termes de capacité juridique nationale et internationale et en termes de gouvernance mondiale. » Là, l’auteur abat ses cartes : le but de l’article est de justifier davantage de contrôle et de répression.

    « Facebook et Twitter ne sont pas des lieux de transparence absolue. En théorie, les deux réseaux sociaux imposent de créer des comptes sous son véritable patronyme. » Seul Facebook a une « Real Names policy ». Même sur des faits non techniques, l’auteur se trompe.

    « Cela rappelle beaucoup les premiers temps d’Internet, à la fin des années 90 et au début des années 2000 » Il y a plusieurs définitions possibles d’Internet, et qui donnent des dates différentes pour ses débuts. Néanmoins, aucune de ces dates n’est postérieure à 1985. L’auteur semble confondre l’existence de l’Internet, avec le fait que les journalistes et les ministres aient remarqué son existence.

    « Tails [...] Un équivalent de Windows » C’est un peu comme écrire « Le FN, un équivalent du PS » simplement parce que les deux sont des partis politiques…

    « Le Darknet a aussi une face sombre : c’est le lieu privilégié des cybercriminels » (cette phrase eest une question, pas une réponse de l’interviewé) Rien ne le prouve, bien au contraire. Non seulement tous les cyberdélinquants ne sont pas compétents en sécurité (et n’utilisent donc pas toutes les précautions possibles) mais ils ont besoin d’interagir avec leurs victimes, qui ne sont pas sur ce mythique darknet.

    « Les attaques d’avril et mai 2017 ont été les premières attaques pirates globales » C’est sans doute une référence à Wannacry. L’appeler « attaque » est exagéré, Wannacry ne ciblait pas ses victimes, il se répandait partout où il pouvait. Et ce n’est pas le premier ver à propagation mondiale, le premier était Morris… vingt-neuf ans avant (date où, si on en croit l’auteur, l’Internet n’existait même pas).

    « elles ont utilisé des logiciels vendus sur des forums du darknet » Wannacry utilisait surtout une arme numérique développée par la NSA (et qui a fuité par la suite), ce que l’auteur, tout occupé à justifier davantage de pouvoir pour les États, oublie soigneusement de dire.

    « La citation est de John Gilmore » Non, de John Perry Barlow. L’auteur ne connait pas mieux le rock que la cybersécurité.

  • New York Attorney General to Investigate Firm That Sells Fake Followers - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/01/27/technology/schneiderman-social-media-bots.html

    “Impersonation and deception are illegal under New York law,” Mr. Schneiderman wrote on Twitter. “We’re opening an investigation into Devumi and its apparent sale of bots using stolen identities.”
    Photo
    Eric T. Schneiderman, the attorney general of New York. Credit Sasha Maslov for The New York Times

    The investigation is the latest in a series of federal and state inquiries into the commercial and political abuse of fake accounts on social media. Tens of millions of fake accounts have been deployed to defraud businesses, influence political debates online and attract customers.

    Social media companies, including Twitter and Facebook, have drawn intense scrutiny for not taking greater steps to weed them out. Many of the accounts identified by The Times appear to violate Twitter’s own policies, but remained active on the social media platform for years, each retweeting and promoting Devumi customers.

    “The internet should be one of the greatest tools for democracy — but it’s increasingly being turned into an opaque, pay-to-play playground,” Mr. Schneiderman said.

    #Fake_news #Followers_gate

  • Le Web est mort, et sa grand-mère aussi - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/26/le-web-est-mort-et-sa-grand-mere-aussi_1625174

    Mary Lee Berners-Lee, #pionnière de l’informatique et mère de Tim Berners-Lee, s’est éteinte fin 2017. Au même moment étaient enterrées les promesses d’un Web pensé à l’origine pour être avant tout un « commun ».

    29 Novembre 2017. Aujourd’hui, grand-mère est morte.
    Elle avait 93 ans et était née Mary Lee Woods. Son histoire est peu connue et mériterait de l’être bien davantage. Pionnière de la programmation informatique, #militante osant réclamer – et obtenir ! – auprès de son employeur le même salaire pour les femmes que pour les hommes vingt ans avant que la loi sur l’égalité salariale soit votée au Royaume-Uni.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Lee_Woods

  • Derrière l’application de Google qui trouve votre sosie artistique, du digital labor (gratuit) pour entraîner son IA de reconnaissance faciale http://www.rtl.fr/actu/futur/l-application-de-google-qui-trouve-votre-sosie-artistique-souleve-des-inquietude
    http://media.rtl.fr/online/image/2018/0117/7791879937_l-application-google-arts-culture-est-en-tete-des-telechargemen

    (Le seul article un peu critique que j’ai trouvé provient donc de rtl.fr)

    La dernière version de l’application Google Arts & Culture est l’une des plus populaires du moment aux États-Unis. La raison ? L’ajout d’une fonctionnalité permettant aux utilisateurs de découvrir quel est leur sosie artistique. Intitulée "Is your portrait in a museum ?" ("Votre portrait se trouve-t-il dans un musée ?"), elle propose de comparer un selfie à des portraits célèbres réalisés par des peintres de renom.

    L’expérience repose sur la technologie de reconnaissance faciale Face Net. Développée par #Google, elle scanne la photo envoyée par l’utilisateur pour créer une empreinte numérique de son #visage et la comparer aux 70.000 œuvres de sa base de données. Une fois les correspondances trouvées, les résultats les plus pertinents sont affichés avec leur pourcentage de ressemblance.

    Cette fonction a largement emballé les internautes américains. Depuis sa mise à jour mi-décembre, #Google_Arts_&_Culture truste les premières places des applications les plus téléchargées aux États-Unis sur l’App Store d’Apple et le Play Store de Google. Disponible uniquement outre-Atlantique, elle fait l’objet d’une expérimentation par Google.

    (…) Devant la popularité de l’application, certaines voix se sont élevées aux États-Unis pour mettre en garde le public contre le véritable objectif poursuivi par Google. "Le stagiaire de Google qui a inventé cette application pour tromper les utilisateurs en les incitant à envoyer des images pour remplir sa base de données de reconnaissance faciale a certainement eu une promotion", a observé sur Twitter l’analyste politique, Yousef Munayyer. "Personne ne s’inquiète d’abandonner les données de son visage à Google ou vous estimez tous que c’est déjà le cas ?", s’est aussi émue l’actrice et activiste américaine, Alyssa Milano.

    Google propose régulièrement des outils ludiques et gratuits aux internautes pour faire la démonstration de ses progrès dans l’intelligence artificielle. Ces programmes permettent aussi à l’entreprise américaine de mettre ses réseaux de neurones artificiels à l’épreuve de neurones humains afin de les perfectionner à peu de frais. Les programmes Quick Draw ! et AutoDraw visaient notamment à améliorer la #reconnaissance_visuelle de ses algorithmes. La société utilise aussi la reconnaissance des caractères des #Captcha pour aider ses robots à déchiffrer les pages de livres mal conservés sur Google Book et les indexer par la suite à son moteur de recherche.

    (…)

    Interrogé par plusieurs médias américains sur la portée réelle de son application « Arts & Culture », Google se veut rassurant. Selon la firme américaine, les photos téléchargées par les utilisateurs ne sont pas utilisées à d’autres fins et sont effacées une fois trouvées les correspondances avec des œuvres d’art. La dernière expérience du géant américain illustre à nouveau les craintes suscitées par les progrès rapides de l’#intelligence_artificielle et plus particulièrement de la #reconnaissance_faciale, dont les applications ont pris une place grandissante dans nos vies ces derniers mois.

    Apple a fait entrer cette technologie dans la vie de millions d’utilisateurs cet automne en intégrant le dispositif #Face_ID à l’iPhone X pour déverrouiller l’appareil d’un simple regard. Dans le sillage de la pomme, un grand nombre de constructeurs travaille à généraliser ce système sur des smartphones à moindre prix. Facebook a recours à la reconnaissance faciale depuis décembre pour traquer les usurpations d’identité sur sa plateforme. Google l’utilise déjà dans son service Photos, utilisé par 500 millions d’utilisateurs, capable depuis peu de reconnaître les animaux de compagnies.

    Les défenseurs des libertés craignent que la généralisation de la reconnaissance faciale dans des outils utilisés à si grande échelle ne glisse vers une utilisation plus large par les publicitaires ou les autorités. En Chine, cette technologie est déjà utilisée pour surveiller les citoyens dans les endroits publics. 170 millions de caméras de surveillance sont installées à travers le pays. Un nombre qui doit atteindre 400 millions à horizon 2020. La plupart sont dotées de programmes d’intelligence artificielle pour analyser les données en temps réel et inciter les individus à ne pas déroger à la norme édictée par le pouvoir.

    #digital_labor #IA

    Et puis cf. le thread d’@antoniocasilli sur son fil Twitter :

    Avez-vous déjà vu, partagé, commenté les « art selfies » de l’appli @googlearts ? Savez-vous qu’ils utilisent votre visage pour constituer un fichier biométrique ? J’en veux pour preuve qu’ils ne sont pas disponibles en Illinois—état où les lois sur la biométrie sont plus strictes.

    https://twitter.com/AntonioCasilli/status/953662993480474624

    • Version optimiste, ft. John Berger :

      In one way, the art selfie app might be seen as a fulfillment of Berger’s effort to demystify the art of the past. As an alternative to museums and other institutions that reinforce old hierarchies, Berger offered the pinboard hanging on the wall of an office or living room, where people stick images that appeal to them: paintings, postcards, newspaper clippings, and other visual detritus. “On each board all the images belong to the same language and all are more or less equal within it, because they have been chosen in a highly personal way to match and express the experience of the room’s inhabitant,” Berger writes. “Logically, these boards should replace museums.” (As the critic Ben Davis has noted, today’s equivalent of the pinboard collage might be Tumblr or Instagram.)

      Yet in Berger’s story this flattening represents the people prying away power from “a cultural hierarchy of relic specialists.” Google Arts & Culture is overseen by a new cadre of specialists: the programmers and technology executives responsible for the coded gaze. Today the Google Cultural Institute, which released the Arts & Culture app, boasts more than forty-five thousand art works scanned in partnership with over sixty museums. What does it mean that our cultural history, like everything else, is increasingly under the watchful eye of a giant corporation whose business model rests on data mining? One dystopian possibility offered by critics in the wake of the Google selfie app was that Google was using all of the millions of unflattering photos to train its algorithms. Google has denied this. But the training goes both ways. As Google scans and processes more of the world’s cultural artifacts, it will be easier than ever to find ourselves in history, so long as we offer ourselves up to the computer’s gaze.

      https://www.newyorker.com/tech/elements/the-google-arts-and-culture-app-and-the-rise-of-the-coded-gaze-doppelgang

      Version réaliste, par Evgeny Morozov :

      Google vient de lancer une plateforme d’IA destinée aux entreprises qui veulent mettre en œuvre une infrastructure d’apprentissage automatique (machine learning) de afin de construire leurs propres modèles (contre rétribution, bien entendu). Il sait pertinemment qu’il est toujours rentable de s’attirer la sympathie des utilisateurs, par exemple en leur donnant des outils d’IA pour trouver des œuvres d’art qui ressemblent à leur visage (1). Ces instruments gagnent ainsi en précision et peuvent ensuite être vendus aux entreprises. Mais pour combien de temps encore Google aura-t-il besoin de cobayes ?

      https://blog.mondediplo.net/2018-01-27-Mark-Zuckerberg-vous-veut-du-bien

  • Beyond the Bitcoin Bubble | The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/01/16/magazine/beyond-the-bitcoin-bubble.html

    (…) You may be inclined to dismiss these transformations. After all, #Bitcoin and Ether’s runaway valuation looks like a case study in irrational exuberance. And why should you care about an arcane technical breakthrough that right now doesn’t feel all that different from signing in to a website to make a credit card payment?

    But that dismissal would be shortsighted. If there’s one thing we’ve learned from the recent history of the internet, it’s that seemingly esoteric decisions about software architecture can unleash profound global forces once the technology moves into wider circulation. If the email standards adopted in the 1970s had included public-private key cryptography as a default setting, we might have avoided the cataclysmic email hacks that have afflicted everyone from Sony to John Podesta, and millions of ordinary consumers might be spared routinized identity theft. If Tim Berners-Lee, the inventor of the World Wide Web, had included a protocol for mapping our social identity in his original specs, we might not have Facebook.

    The true believers behind #blockchain platforms like Ethereum argue that a network of distributed trust is one of those advances in software architecture that will prove, in the long run, to have historic significance. That promise has helped fuel the huge jump in cryptocurrency valuations. But in a way, the Bitcoin bubble may ultimately turn out to be a distraction from the true significance of the blockchain. The real promise of these new technologies, many of their evangelists believe, lies not in displacing our currencies but in replacing much of what we now think of as the internet, while at the same time returning the online world to a more decentralized and egalitarian system. If you believe the evangelists, the blockchain is the future. But it is also a way of getting back to the internet’s roots.

    • Comment les industries culturelles peuvent tirer parti de la blockchain | Meta-media | La révolution de l’information
      https://www.meta-media.fr/2018/02/12/comment-les-industries-culturelles-peuvent-tirer-parti-de-la-blockchain.h

      Octobre 2015, The Economist affiche en Une la question suivante : « Comment la technologie derrière le bitcoin pourrait changer le monde ? ». Cette couverture est un déclic pour le monde de la tech. Et pour cause, cette technologie qui permet de stocker et d’échanger de l’information de manière décentralisée, sans passer par un tiers de confiance, pourrait avoir un impact structurel sur de nombreux secteurs.

      Benoît Defamie, expert de la blockchain musique et de la startup Scenso TV, que nous avons rencontré lors d’un meet-up à Paris la semaine dernière, affirme que le nombre de « mineurs », ces personnes qui décident de prendre part à la blockchain en vérifiant les échanges d’informations à l’aide de leurs terminaux, a été multiplié par six en l’espace d’une année. Le phénomène commence à prendre de l’ampleur et il est temps de se demander comment les industries culturelles pourraient tirer parti de cette technologie.

  • Communiqué commun du mouvement anti-aéroport, suite à la décision du gouvernement
    mercredi 17 janvier 2018
    https://zad.nadir.org/spip.php?article5034

    (...)En ce qui concerne l’avenir de la zad, l’ensemble du mouvement réaffirme dès aujourd’hui :

    –La nécessité pour les paysan-ne-s et habitant-e-s expropriés de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite.

    –Le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à en prendre en soin.

    –Une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par le mouvement dans toute sa diversité - paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants.

    Pour le mettre en œuvre, nous aurons besoin d’une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres. Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole.

    En ce qui concerne la question de la réouverture de la route D281, fermée par les pouvoirs publics en 2013, le mouvement s’engage à y répondre lui-même. La présence ou l’intervention policières ne feraient donc qu’envenimer la situation.

    Nous souhaitons par ailleurs, en cette journée mémorable, adresser un fort message de solidarité vis-à-vis d’autres luttes contre des grands projets destructeurs et pour la défense de territoires menacés.

    Nous appelons à converger largement le 10 février dans le bocage pour fêter l’abandon de l’aéroport et pour poursuivre la construction de l’avenir de la zad.(...)

    • L’arrêt définitif du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes est une victoire. C’est évident. Et la déconfiture rageuse des divers clans de bétonneurs est un régal pour tous ceux qui ont combattu ce projet toxique, cet « éléphant blanc » pour safaris ravageurs.
      C’est la menace d’actes de résistance de milliers de personnes dans toute la France et le risque de « déstabilisation » que ça lui faisait courir qui a contraint le gouvernement à ainsi lâcher du lest, et non la « sage » considération expertisée d’un projet « obsolète ». Ce gouvernement n’est pas moins que ses prédécesseurs souteneur de « grands projets inutiles » ou plutôt utiles seulement à quelques saigneurs de l’humanité et de la planète. Il est plus prudent, voilà tout.
      Mais c’est une victoire qui vise à préparer une défaite.
      Depuis des années, le véritable affrontement entre l’état, ses gérants, la grande majorité des politicards, les barons du business, et les Zadistes et leurs soutiens, n’est pas seulement l’affrontement pour ou contre un débile projet d’aéroport mais aussi et surtout pour ou contre certains choix de société. C’est d’ailleurs ce qu’ont déclaré souvent les plus forcenés partisans du projet : pour eux, le plus important était, et reste de détruire la Zad. En effet, cette zone contre laquelle ils ne cessent de vitupérer à coups de mensonges grossiers la déguisant en repaire de casseurs et terroristes ; cette zone qu’ils dénoncent comme « Zone de non droit » est une zone ou le « droit » d’asservir et d’exploiter a largement pris fin. C’est un exemple concret que l’on peut vivre autrement que broyés par une « économie » cannibale, asservis à des patrons et des actionnaires toujours plus voraces, truandés par des financiers rapaces, menotté par des « lois » carcérales, matraqué ou flingué par des « autorités » mafieuses. C’est la preuve que des humains peuvent avoir d’autres relations que la guerre de tous contre tous. La preuve que des citoyens peuvent s’auto-organiser au moyen d’une véritable démocratie directe au lieu d’abdiquer leur pouvoir aux mains de démagogues véreux. C’est évidemment une menace pour toutes les oligarchies régnantes. C’est cela qu’ils veulent anéantir.
      En habiles politicards, Macron et sa clique s’affairent donc à ôter son prétexte à la résistance. La sauvegarde des intérêts des vampires de l’humanité vaut bien le sacrifice d’un aéroport ! Si ce projet d’aéroport est abandonné, la Zad n’a plus de raison d’exister, argumentent-ils. Ils visent ainsi à faire éclater ce qui a fait la force du mouvement de résistance : sa capacité à concilier diverses opinions et stratégies en un front uni. Ils espèrent que certains vont se contenter de l’abandon du projet d’aéroport et lâcher les Zadistes, égoïstement, sans considération pour le fait que « sans eux, l’aéroport serait déjà fait », comme le constate lucidement un opposant « historique ».
      Ils se préparent ainsi à mettre fin à ce qui reste un territoire libéré de leur domination ; à une expérience de changement social dont ils redoutent qu’elle fasse tache d’huile ; à cette « commune » exemplaire.
      Pour ceux qui estiment que celle-ci est à défendre, il est donc prématuré d’applaudir trop fort cette « victoire ». Il faut, au contraire, se préparer à de nouvelles attaques, qu’elles soient lancées par la force ou, plus subtilement, au moyen d’échafaudages diplomatiques plus ou moins « verts ». Le collectif des diverses composantes du mouvement en est conscient, en écrivant dans son communiqué du 17 janvier : Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole.

      Plus que jamais, la #Zad reste une zone à défendre.

      Gédicus,
      18 janvier 2018.

      http://gedicus.ouvaton.org/spip.php?article135
      #NDDL

    • L’offensive contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se prépare… sur les plateaux télé
      Samuel Gontier Samuel Gontier Publié le 19/01/2018
      http://www.telerama.fr/television/loffensive-contre-la-zad-de-notre-dame-des-landes-se-prepare...-sur-les-pla

      Peu préoccupés d’écologie ou d’aéronautique, les journalistes de BFMTV et LCI prônent l’impérative et immédiate évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Leurs meilleurs experts ont imaginé une offensive militaire qui ne devrait laisser aucune chance aux irréductibles zozos doctrinaires, aux jusqu’au-boutistes de l’ultra-violence. (...)


    • Mieux capter son époque avec Anne Roumanoff.
      @loutre Dans la nuit de samedi à dimanche, comme souvent pour chercher le sommeil, je balaye la douzaine de fréquence qu’un vieux radio-réveil capte encore. Fip : impossible à écouter en restant allongé, France Cul : parfois ronflant, très bon somnifère, les grosses têtes : 10 mn max et ce soir là, je tombe sur europe n°1 :
      http://www.europe1.fr/emissions/le-canular-danne-roumanoff/le-canular-danne-roumanoff-pouvez-vous-coiffer-les-zadistes-pour-quils-se-re
      son canular en replay diffusé dans son émission du samedi matin sur les ondes de radio Lagardère Active. Je mets le lien mais pas le podcast, déjà parce que je le trouve pas et qu’il est insultant pour les résistant.es de la ZAD ; Anne Roumanoff n’est pas drôle, après Drucker et son canapé rouge, elle croit faire de l’humour avec ce canular vraiment nul en prenant les zadistes pour des crasseux.euses, pouilleux.euses inséparables de leurs chiens, rats...
      Je propose de lâcher une caisse de rats d’égout au n°26 bis
      rue François-Ier.

      les 2 meilleurs amis d’anne Roumanoff.

  • Autodéfense et politique de la rage. Extrait de « Se défendre », par Elsa Dorlin (2017)
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=180002

    Constituer la « #sécurité » comme norme de vie n’est possible qu’à la condition de produire des insécurités contre lesquelles l’État apparaît (et se présente) comme le seul recours. Dans les années soixante-dix, les groupes de lesbiennes noires, Women of Color, Third World, ne cessent de dénoncer cette logique qui a des effets sur l’agenda du féminisme. La violence policière dont elles (et aussi leurs enfants) sont parmi les cibles privilégiées, va de pair avec la construction raciste des femmes noires réputées à ce point capables de se défendre qu’elles n’auraient pas à être défendues, pire, qu’il est nécessaire de se défendre d’elles – et à plus forte raison lorsqu’elles sont en groupe. L’équipe de softball Gente, auto-organisée en groupe d’autodéfense féministe de lesbiennes noires fondé à Oakland, souligne en 1974 combien les lesbiennes de couleur paraissent « invisibles si elles sont seules, violentes si elles sont en groupe ». En mars 1984, le journal ONYX, premier périodique états-unien lesbien africain-américain, sort un numéro dont le dessin de couverture représente un groupe de femmes noires se défendant de la violence d’un policier blanc à cheval qui vient de frapper l’une d’entre elles, étendue sur le sol.

    La promotion d’un pacte de sécurité et son incorporation dans certains agendas militants ont donc eu pour ultime conséquence, non seulement de blanchir la violence d’État, mais aussi de prédéterminer des modes de contestation et de coalition, de créer un certain type de militance, une forme d’autodéfense protectionniste, délétère parce que articulée à une cartographie émotionnelle piégée. « Se défendre » a ainsi consisté à répondre à l’injonction de « se mettre en sécurité », à s’engager dans des actions de protection en fonction de la manière dont des quartiers, des rues, des identités, des individus ou des groupes affectaient des collectifs ou des causes ; ou en fonction de ce qui leur faisait violence (un individu « menaçant », « déviant », « étranger »). Les politiques sécuritaires ont ainsi été coproduites dans et par un « système de marques affectives » : une territorialité sentimentale qui non seulement quadrille des espaces, stigmatise des corps et naturalise le rapport agression/victimation, sécurité/insécurité, Nous/Eux, peur/confiance, mais, plus encore, opère une mutation des subjectivations politiques en sentimentalisme de la menace et du risque. C’est le tournant émotionnel des luttes qui se (re)joue ici. Et le dénominateur commun sur lequel des coalitions sont possibles devient à ce point indéfendable qu’il finit effectivement par relayer les stratégies de division opérées par les dispositifs de pouvoir.

    Il faut aussi prendre la mesure de ce que ces stratégies ont fait aux collectifs eux-mêmes, aux vies militantes, aux corps militants ; les impasses dans lesquelles ces derniers se sont épuisés, voire autodétruits. L’injonction à être safe, en sécurité « #entre_soi », « chez soi », équivaut à une politique de contrôle des mouvements de contestation qui s’avère des plus efficaces pour les cantonner. Acculer à des stratégies séparatistes plus ou moins réfléchies où les militant.e.s se protègent en délimitant des espaces « sécurisés », répondant de façon mimétique à un « pacte de sécurité », le relayant, le généralisant. Dans ces espaces prétendument safe, où l’on se retranche entre pair.e.s, ces dernier.e.s seraient, par définition, sans danger. L’entre-soi safe est alors défini par opposition à une extériorité insecure, suscitant la #peur ou la haine ; ce qui rend proprement impensable ou inacceptable de considérer que les rapports de pouvoir, la conflictualité, les antagonismes subsistent inévitablement à l’intérieur et s’exercent sans discontinuité. En restant dans un tel cadre d’intelligibilité imposé, la seule « défense » face à l’insécurité tapie dans l’intimité même des collectifs, pour ceux d’entre eux qui refusent légitimement de s’en remettre à la police ou à la justice d’État, est de cloisonner, quadriller, sécuriser encore un peu plus les lieux communautaires – isolant telle personne pour que sa seule présence ne fasse pas violence à telle autre ; excluant, excommuniant, tel.l.e pair.e, parce qu’elle/il a failli, trahi, en exerçant son pouvoir dans l’entre-soi. Des institutions judiciaires DIY se constituent alors comme des simulacres monstrueux : s’il s’agit de ne pas s’en remettre à la police et à la justice dominantes, on en autorise de fait des émanations qui colonisent les collectifs. Cette gestion au quotidien des violences intermilitantes, ne pouvant être vécues que sur le mode d’offenses et de blessures subjectives, est chronophage, anthropophage pour les collectifs. Elle entame l’imaginaire qui rend possible la création d’autres modalités de travail de la #violence. Elle est aussi émotionnellement et politiquement épuisante, elle désoriente les processus de conscientisation politique, elle abîme les engagements.

  • L’audiovisuel public dans le miroir de l’affaire Gallet
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160118/l-audiovisuel-public-dans-le-miroir-de-l-affaire-gallet

    Dans un souci d’« exemplarité », la ministre de la culture invite #Mathieu_Gallet, condamné pour favoritisme, à abandonner son poste de PDG de Radio #France. Mais le pouvoir gagnerait en crédibilité s’il n’avait toléré, avec le CSA, que l’audiovisuel public se transforme en pétaudière, avec des PDG nommés dans des conditions opaques, garantissant une tutelle permanente et oppressante de l’Élysée.

    #Delphine_Ernotte #France_Télévisions #Françoise_Nyssen #Radio_France

  • The Ghost of the Mechanical Turk | Jacobin
    https://www.jacobinmag.com/2017/12/middle-east-digital-labor-microwork-gaza-refugees-amazon

    It is significant that the World Bank thinks that Gaza and the West Bank are “particularly relevant” destinations for #microwork. In the global race to the bottom, the “bottom” is an open-air prison and an area under military occupation. According to their 2014 report, these sites pose “limited risks” to employers in terms of having to pay any full-time employment benefits or a minimum wage. Protections may be “risky” for employers. But making someone dependent for their survival on an algorithm with zero accountability is risky. Not paying them an adequate hourly rate to feed themselves or their family is risky. Irregular or excessive working hours resulting in repetitive strain, eye problems, or insomnia are risky.

    One of the big selling points of digital workplaces is also that they are blind to race and gender. But the inherent inequalities of these systems don’t go away just because participants remain anonymous. After Chinese labor camps were exposed for forcing prisoners to play profitable online games, gaming chatrooms began to use “Chinese gold-farmer” as a pejorative for worker-players trying to sell virtual goods. Syrian players in Shatila who viewed their gaming activities as leisure rather than work complained that their broken English or Arab names meant they were viewed by other players as unwanted guest workers or “gold-farmers.” Microworkers have no protection from similar dynamics on digital labor platforms.

    #digital_labor #Proche-Orient via @antoniocasilli

  • The entire history of Black Mirror, as told by its stars | Dazed
    http://www.dazeddigital.com/film-tv/article/38414/1/the-entire-history-of-black-mirror-as-told-by-its-stars

    Over the course of three months, we spoke with the key creators of #Black_Mirror to reflect on its three series to date, discover its origins and future, and uncover how the episodes are built for the most wildly original and unrelentingly dark show on television. Strap in.

  • Est-il vrai que Facebook rémunère « Le Monde » et « Libération » pour aider à trier les fake news ? Oui.
    http://www.liberation.fr/checknews/2018/01/08/est-il-vrai-que-facebook-remunere-le-monde-et-liberation-pour-aider-a-tri

    Dans son édition de la semaine dernière, le Canard enchaîné a publié un article intitulé : « Entre Le Monde et Facebook, un beau compte de fake », qui fait beaucoup parler. Le palmipède « révèle » que le réseau social finance le Monde . Un article à la fois un peu survendu et incomplet.

    Survendu parce que ce n’est pas un scoop. Incomplet parce que le Monde n’est pas le seul média français financé par Facebook pour faire la chasse aux fausses nouvelles. Libération (ainsi que d’autres médias) sont également payés par FB pour la même besogne. (…)

    Concrètement, plusieurs médias français (mais aussi américains) sont destinataires d’une liste de liens envoyée par Facebook, liste qui renvoie vers des contenus signalés par l’algorithme ou des internautes. Il y a plusieurs centaines de liens dans la liste. Ce lundi matin, on en compte par exemple 374. (…)

    A charge des médias partenaires de vérifier ces contenus. Il n’existe évidemment aucune obligation de quantité. De même, les médias ne traitent que les contenus qu’ils jugeront intéressants. Quand on considère que l’info est fausse, on écrit un article pour en faire la démonstration. Facebook accolera ensuite au contenu douteux cet article en lien. De manière à ce que l’internaute soit averti que l’info est jugée fausse par des médias. (…)

    En échange de ce travail, Facebook nous rémunère donc. Le montant versé dépend du nombre de papiers vérifiés. A Libé, le montant perçu en 2017 (première année du contrat) nous permet à peu près de financer deux postes supplémentaires.

    Loi sur les #fake_news, Macron décodeur-en-chef : https://seenthis.net/messages/658069

    Car il devient de plus en plus difficile de se déclarer soldat de la vérité. L’enrôlement plus ou moins crapoteux au service du grand capital numérique n’était déjà pas bien glorieux – on ne s’était d’ailleurs pas trop précipité pour faire la publicité de ces collaborations. On apprend en effet depuis peu que bon nombre de rédactions touchent de Google et Facebook pour mettre à disposition des équipes de journalistes-rectificateurs aidant à purger les tuyaux. Il faut vraiment que l’argent manque pour accepter ainsi de se transformer en égoutiers de l’Internet pour le compte des Compagnies des Eaux qui prospèrent en surface. Bien sûr ça n’est pas de cette manière qu’on présente les choses, cependant même ré-enjolivée en cause commune de la vérité démocratique, l’association normalisatrice avec les grossiums de la donnée produit déjà un effet bizarre.

    Où il est aussi question du récent sondage sur le #conspirationnisme : https://seenthis.net/messages/657780

    • Comment fonctionne le partenariat entre « Le Monde » et Facebook sur les fausses nouvelles
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/01/09/comment-fonctionne-le-partenariat-entre-le-monde-et-facebook-sur-les-fausses

      L’enterprise donne accès aux médias partenaires à un fil d’articles signalés comme « suspects », issus des signalements d’internautes ou repérés par les algorithmes de la plateforme. On y trouve chaque jour des dizaines de nouveaux contenus de toutes sortes. Certains émanent de médias traditionnels, y compris du Monde, d’autres de sources diverses et variées.

      Les médias partenaires peuvent ensuite examiner ces contenus et peuvent donner une des appréciations suivantes pour chacun d’entre eux :
      • « Vrai », lorsqu’il s’agit d’une information avérée dans les grandes lignes ;
      • « Faux » , pour les articles dont l’information principale est fausse ;
      • « Mélange » , lorsque l’article contient de fausses informations, mais que l’information principale est correcte ;
      • « Non éligible », lorsqu’il est possible d’apporter des précisions concernant un article, sans se prononcer sur sa véracité.

      Lorsqu’un article a été signalé comme « faux » par un média partenaire de Facebook, la plateforme envoie un message d’alerte à tout internaute souhaitant le partager pour le prévenir qu’il existe des articles en contestant le contenu, en lui proposant de les lire.

      Par ailleurs, la plateforme dit réduire nettement la visibilité des contenus signalés comme « faux », et dans une moindre mesure celle des articles labellisés « mélange ».

      Près d’un an après le début de ce partenariat avec Facebook, nous avons examiné des milliers d’articles dans le cadre de celui-ci et évalué des centaines d’entre eux. A chaque fois que nous avons indiqué une appréciation sur la véracité des informations contenues dans un article, nous avons étayé celle-ci par un article publié dans la rubrique de vérification des faits des Décodeurs du Monde ; ce travail est consultable par chacun en remontant le fil de notre rubrique ou en parcourant notre annuaire recensant les fausses informations qui circulent en ligne.

      Ce sont ces liens que Facebook invite à lire lorsqu’un internaute veut partager un contenu signalé comme « faux ». Dans les autres cas, les contenus que nous proposons peuvent être mis en avant sous les articles en question sur Facebook, pour proposer à leurs lecteurs des informations complémentaires.
      […]
      Ce partenariat n’entrave en rien notre indépendance éditoriale vis-à-vis de Facebook. Ces dernières semaines nous nous sommes notamment interrogés sur la pertinence ou non des efforts engagés par l’entreprise dans la lutte contre les fausses informations.

  • La destruction d’archives se heurte à la communauté scientifique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020118/la-destruction-d-archives-se-heurte-la-communaute-scientifique

    Le site de conservation des #archives à Pierrefitte Un projet du #ministère_de_la_culture visant à réduire le nombre d’archives publiques afin d’économiser 7 millions d’euros en cinq ans provoque une belle unanimité contre lui. Car les archives n’intéressent pas que les chercheurs : « Des archives publiques bien tenues sont essentielles à un État de droit », rappelle l’historienne Raphaëlle Branche.

    #France

    • Des archives que personne, jamais, ne pourra lire.

      C’est ce que l’État a créé avec sa loi sur les archives de 2008 : des archives dites « incommunicables », qui ne seront jamais consultables par le citoyen. Les documents concernés sont ceux se rapportant aux armes de destruction massive, au sens très large (armes chimiques, armes nucléaires...). Une invention de 2008 et qui pour l’historienne, rédactrice en chef de la revue XXe siècle, et membre du Conseil supérieur des archives Raphaëlle Branche, pose un vrai problème. "On aurait tout à fait pu faire autrement, argumente-t-elle. On aurait pu créer un délai de 200, 150 ans, un délai très long. Symboliquement, politiquement, ça n’aurait pas du tout eu la même portée. Là, l’État dit au citoyen son absolu pouvoir".

      https://beta.arretsurimages.net/articles/archives-incommunicables-letat-dit-au-citoyen-son-absolu-pouvoi

    • Mémoire en danger : le démantèlement des archives nationales

      Au mois de novembre, un document interne du ministère de la culture a fuité auprès du grand public. Ce document, intitulé « Comité d’action publique 2022 », avait notamment pour ambition la réduction des archives nationales. Il prolonge les tentatives des gouvernements successifs depuis 2008 pour affaiblir l’archivage public.

      Les archives nationales sont un service public, organisé par le ministère de la culture. Elles existent depuis la Révolution française, afin de garantir à tous les citoyens un accès libre et gratuit aux décisions de l’Etat et aux actes publics. Le rapport ministériel mentionnait trois pistes en l’espace de quatre pages : réduire « de 10 à 20% la collecte annuelle » d’archives pour se focaliser sur « l’essentiel », « réévaluer en stock au moins 15 kilomètres » d’archives, et les dématérialiser sous forme numérique. Or, cela constitue une attaque sans précédent contre la mémoire nationale et celle de nombreux individus. Il redouble les tensions déjà ouvertes par la fermeture du dépôt de Fontainebleau en 2020. Les fragilités du bâtiment et l’inondation qui l’a frappé imposent de transférer les 90 kilomètres d’archives qu’il comporte, parmi lesquelles les comptes de campagne, les documents du Conseil d’Etat et les dossiers de naturalisation, des pièces essentielles à la vie démocratique du pays. Plutôt que d’en assurer la conservation, le gouvernement s’entête à économiser des bouts de chandelle !

      Or, les dépôts d’archive sont utiles à un grand nombre de personnes. Les unes retracent des généalogies familiales. Les autres étudient des décisions publiques, ou révèlent des documents délaissés et oubliés. Certaines reconstituent leurs carrières professionnelles, renouvellent des titres d’identité, vérifient des successions. Enfin, des individus font valoir la responsabilité des autorités publiques dans des scandales, ou dépouillent des fonds tout juste transférés pour mieux comprendre notre passé. Lesquelles de ces personnes accomplissent une recherche « essentielle » pour les managers de l’Elysée, et lesquelles vont être privées de leur accès à la mémoire nationale ? Historiens, journalistes, étudiants, immigrés, fonctionnaires, retraités : si le gouvernement maintient ses plans de liquidation des archives nationales, certains seront perdants.

      Les archives résultent déjà d’un travail préalable de tri. Les petits comptables du ministère de la culture l’ignorent sans doute, mais 90% des documents produits sont écartés par les archivistes, dont c’est une des activités centrales. Tout le contenu des archives nationales est donc déjà « essentiel ». De plus, la numérisation est un mot d’ordre macroniste global (ils veulent numériser l’accès aux droits à l’assurance-chômage, par exemple…). Mais il pose deux problèmes. D’abord, certaines personnes ne sont pas à l’aise avec l’usage du numérique, et ont besoin d’une aide humaine pour parvenir à leurs fins. Ensuite, dans ce cas particulier, les parchemins sont bien plus sécurisés que le numérique ! Nul ne sait si les formats informatiques actuels seront encore consultables sur les futurs supports dans un siècle. En outre, les bugs informatiques ou le piratage rendent le stockage numérique potentiellement fragile – bien plus que l’écrit imprimé. Même si l’obsession de réduire le personnel menace également la pérennité des documents. Un technicien de surface en moins, c’est un lanceur d’alerte perdu en cas de moisissure, de fuite, de rongeurs ou de parasites ! Traiter convenablement les personnels est une condition essentielle pour préserver nos archives.

      Aussi faut-il demeurer très vigilant à ce que le gouvernement remplisse ses obligations, et ne détruise pas notre mémoire collective. Une pétition circule, pour obtenir un nouveau bâtiment de conservation, des embauches de personnel et une implication du grand public et des professionnels de la recherche dans la détermination des politiques d’archives de la Nation. La mémoire collective est un bien précieux et fragile, victime d’attaques budgétaires par un gouvernement qui privilégie les plus riches – lesquels ont naturellement les moyens d’entretenir une mémoire privée avec de l’archivage personnel dans des coffres-forts inaccessibles !

  • Prison : des téléphones fixes vont être installés dans chaque cellule - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/01/02/prison-des-telephones-fixes-vont-etre-installes-dans-chaque-cellule_16199

    Pour endiguer le trafic de #portables et favoriser le maintien des liens familiaux, le ministère de la Justice a lancé un appel d’offres pour équiper progressivement les cellules. Les détenus pourront ainsi appeler quatre numéros autorisés par un juge ou l’administration.

    En août, peu de temps après sa nomination, la ministre de la Justice Nicole Belloubet s’était illustrée par une déclaration plutôt audacieuse. Tranchant avec le discours de ses prédécesseurs, elle avait estimé, au sujet des téléphones en prison, que l’idée n’avait « rien d’absurde. […] Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes ». Un flot de fantasmes carcéraux et réactions politiques hostiles n’avaient pas tardé, dont celle de Georges Fenech, ancien député et secrétaire national du parti Les Républicains, s’enflammant sur Twitter : « Stupéfaction ! La ministre de la Justice favorable au portable en prison ! La garantie du lien avec Daech. »

    Cinq mois plus tard, la ministre confirme son intention et tranche : ce ne seront pas des portables bridés mais des lignes fixes qui feront leur apparition dans les cellules. Contactée par Libération, la chancellerie résume : « L’idée est de maintenir le lien avec la famille et d’apaiser les tensions en détention. » Chaque détenu pourra appeler des correspondants parmi une liste de quatre numéros préalablement validés par les magistrats ou l’administration pénitentiaire. Selon les révélations du Monde, ce mardi, le ministère a lancé un appel d’offres en novembre – qui s’inscrit dans le cadre d’un renouvellement de concession du marché des « point-phones » – afin d’équiper les 45 000 cellules (en dehors des quartiers disciplinaires). Le contrat devrait être signé au printemps.

    « Point-phones » ou portables clandestins

    C’est une petite révolution dans le monde carcéral. « Nous saluons cette initiative qui va renforcer les liens et les possibilités de communication vers l’extérieur », déclare François Bès, coordinateur du pôle enquête à l’Observatoire international des prisons (OIP). Le sujet est en effet sensible, comme tous ceux qui ont trait à la délicate articulation entre libertés fondamentales et exigences de sécurité. Pour preuve, le téléphone a fait une entrée tardive entre les murs. Il a fallu attendre la loi pénitentiaire de 2009 pour que les condamnés, mais aussi les prévenus, puissent y avoir accès. « Les personnes détenues ont le droit de téléphoner aux membres de leur famille. Elles peuvent être autorisées à téléphoner à d’autres personnes pour préparer leur réinsertion. Dans tous les cas, les prévenus doivent obtenir l’autorisation de l’autorité judiciaire », précise l’article 39. Aujourd’hui, les détenus disposent non pas de cabines mais de « point-phones », répartis dans les coursives et les promenades et dont l’utilisation est strictement contrôlée. Chacun doit respecter une liste de contacts autorisés et des créneaux définis (généralement de 9 à 11 heures, puis de 14 à 16 heures). Cet encadrement génère plusieurs difficultés : le manque de confidentialité des échanges, le coût élevé de communication, la difficulté à joindre un conjoint qui travaille ou des enfants à l’école.

    Par conséquent, les « point-phones » sont volontiers délaissés au profit des portables clandestins qui fourmillent en détention : on estime que chaque détenu en possède un. Selon l’administration pénitentiaire, au premier semestre 2017, 19 339 téléphones et accessoires (puces, chargeurs, etc.) ont été découverts. Ils franchissent souvent les murailles par la voie des airs ou se faufilent discrètement via les parloirs. Certains surveillants ont également été épinglés pour corruption. C’est donc non seulement pour favoriser le maintien des liens familiaux, essentiels pour la réinsertion des détenus, mais aussi pour lutter contre ces trafics que la chancellerie a opté pour l’installation de postes fixes. A l’origine du projet, il y a une expérimentation, depuis 2016, dans les 290 cellules de la prison de Montmédy (Meuse). Si l’on ne peut pas parler d’éradication des portables, les effets sont tout de même encourageants : les saisies ont baissé de 30% sur le premier trimestre 2017. « Ça ne règle pas le problème des trafics mais ça les apaise », explique-t-on en interne.

    « Des factures de 150 à 200 euros par mois »

    Reste à savoir quels seront les tarifs en vigueur concernant les nouvelles installations. « L’appel d’offres parle de facturation à la minute, remarque François Bès. Or aujourd’hui, on est autour de 70 centimes dans la plupart des établissements. Certains détenus, à Réau en Seine-et-Marne, nous ont raconté qu’ils avaient des factures de 150 à 200 euros par mois ! Certes, à Montmédy, les tarifs ont été négociés à 20% à la baisse mais ça reste cher ». D’après la chancellerie, la société choisie prendra financièrement en charge l’ensemble de l’opération et sera rémunérée par le prix des communications payées par les détenus. « La concession sur dix ans devrait leur permettre d’avoir des tarifs plus abordables qu’à Montmédy », explique-t-on. Pour autant, cela ne marque pas la fin de la chasse aux portables illégaux. En parallèle, des brouilleurs « rebootés en permanence pour s’adapter aux nouvelles technologies » seront installés dans tous les établissements pénitentiaires.
    Julie Brafman

    Je les trouve totalement à côté de la plaque ! Pourquoi passer par un tel système avec des appels aussi chers et qui plus est placés sur écoute alors qu’on peut avoir un portable clandestin qui sera beaucoup plus pratique et moins cher ? Sûrement parce que ça nécessite encore une fois de passer par une entreprise privée qui va pouvoir s’en mettre plein les poches !
    #prison #administration_pénitentiaire #téléphone