• « Repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie », une brillante analyse de Nathalie Saint-Criq
    http://larotative.info/reperer-et-traiter-ceux-qui-ne-785.html

    Nathalie Saint-Criq, responsable du service politique de France 2, et accessoirement frangine du président du directoire de La Nouvelle République, a livré, dans le journal de 13 heures du 12 janvier, une « analyse » (sic) qui mérite d’être largement connue :

    « C’est justement ceux qui ne sont pas "Charlie" qu’il faut repérer , ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui "balancent" sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter , intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale. Et là, l’école et les politiques ont une lourde responsabilité. »

    Saint-Criq oublie que la liberté de pensée est un droit fondamental, et suggère apparemment d’envoyer la DGSI (et les profs ?) traquer et « traiter » ceux qui n’auraient pas affiché « Je suis Charlie » sur leur profil Facebook, sur leur cartable ou sur la vitrine de leur commerce. Ne pas s’être écrié, à l’unisson du Nasdaq, de Sarkozy, de Merkel, de Valls, de JCDecaux ou de Serge Babary « Je suis Charlie », ça vaut bien une petite surveillance renforcée, voire un « traitement » spécial dans les sous-sols de Levallois. Rien de tel pour donner envie d’intégrer la « communauté nationale ».

    D’autant que pour Saint-Criq, ne pas « être Charlie », c’est forcément le fait de personnes extérieures à la « communauté nationale », puisqu’il est question de les y intégrer ou de les y réintégrer. A la manière d’Eric Zemmour, Nathalie Saint-Criq nous explique ce que signifie « vivre à la française ». Les bons Français sont Charlie, cela va de soi. Ils n’ont rien à se reprocher, et d’ailleurs ils ne seront certainement pas opposés à une couche supplémentaire de surveillance...

    #surveillance #service_public #nationalisme #Charlie

  • Le barbare et le terroriste
    http://larotative.info/le-barbare-et-le-terroriste-781.html

    Le terroriste et le barbare sont les deux figures immédiatement convoquées pour qualifier Amedy Coulibaly, Saïd et Chérif Kouachi. Le terroriste est privilégié par la langue factuelle du journaliste, le barbare est plus adapté à la condamnation morale du citoyen. Le terroriste évacue la doctrine, le barbare évacue l’homme. Leur conjonction permet de ne pas penser.

    Le terroriste c’est la face politique de la médaille. C’est grosso-modo celui qui utilise la terreur comme moyen d’action politique. Souvenons-nous que cette pratique remonte à la révolution française. Même le bourgeois Hugo lui reconnaît une nécessité. Souvenons-nous aussi que ce prédicat est prêté par le pouvoir : avant d’être décoré de l’ordre de la libération, on est terroriste. D’ailleurs le pouvoir a entrepris de rendre plus vagues les spécificités qui font le terroriste, à l’échelle européenne, comme à l’échelle nationale. Cela permet de confondre commodément l’attentat contre Charlie Hebdo, le sabotage de caténaires de la SNCF et le survivalisme néonazi. Avec une telle définition du terrorisme, toute opposition au pouvoir est à la merci d’une qualification discrétionnaire qui aboutit à une disqualification de la pensée qui a sous-tendu l’action. Par ce stratagème commode, le pouvoir escamote la violence qui permit sa constitution.

    (...)

    Le barbare c’est le revers moral voire anthropologique de la médaille. Ici la portée politique de l’acte n’est même plus convoquée. La sidération n’autorise qu’une seule réaction : le rejet de l’acteur le plus loin possible de soi, de l’entre-soi, de l’humanité. Nous savons pourtant depuis Lévi-Strauss que le barbare est celui qui échoue à se voir en l’autre, « celui qui croit à la barbarie ». Les plus courageux tentent d’expliquer cette barbarie en convoquant d’autres figures de l’altérité radicale. Ces actes sont le fait de « lâches », d’ « idiots », ou de « fous ». Le barbare ne doit surtout pas être éclairé ou rationnel, sans quoi son acte devient compréhensible.

    (...)

    Le terroriste évacue la doctrine, le barbare évacue l’homme. Leur conjonction permet de ne pas penser. Il me semble pourtant qu’il faille accepter ce corps-à-corps. Amedy Coulibaly, Saïd et Chérif Kouachi relèvent comme nous d’une humanité monstrueuse et politique. Cette reconnaissance est le préalable à toute intelligence de l’évènement. Après cet effort formidable – qui consiste à croire plus qu’à savoir que nous sommes des barbares et des terroristes – il faut éviter l’écueil du réductionnisme à des explications qui ne soient qu’économiques ou sociologiques ou géostratégiques ou psychologiques ou historiques ou religieuses. Commençons par admettre qu’Amedy Coulibaly, Saïd et Chérif Kouachi sont des hommes pour peut-être conclure que la guerre civile mondiale n’a pas fait dix-sept mais vingt victimes de plus.

    #CharlieHebdo #terrorisme

  • Chez Total, il n’y a pas que les patrons qui meurent

    http://larotative.info/chez-total-il-n-y-a-pas-que-les.html

    La mort du patron de Total dans un accident d’avion le lundi 20 octobre a été abondamment commenté par les médias. Un traitement médiatique qui occulte le fait que 79 salariés du groupe Total sont morts au travail entre 2008 et 2013.

    Huit accidents de travail mortels en 2008. Vingt-et-un en 2009. Dix-sept en 2010. Au fil des pages des « Rapports société et environnement » publiés par le groupe Total [1], on voit s’accumuler les morts. Une bonne part des décès recensés dans le groupe correspond à des accidents de transport, dans des pays où les infrastructures routières laissent à désirer, notamment en Afrique. Mais en 2013, sur les quinze accidents mortels enregistrés, sept ont eu lieu dans les usines de Total.

    En interne, la CGT dénonce une vision de la sécurité tournée uniquement vers les chiffres. Un militant explique :

    _« Le dada de la direction, en matière de sécurité, c’est de se positionner par rapport à ce que déclarent les autres majors pétrolières. Or, nous, on a toujours dit que les chiffres des autres groupes étaient bidons, puisqu’on sait que nos chiffres sont bidons. On sait que certains accidents sont camouflés, notamment chez les sous-traitants, puisque la direction leur met la pression pour qu’ils diminuent leurs taux d’accidents. Total les menace de sanctions, voire de rupture de contrat. Donc on sait pertinemment que certains sous-traitants camouflent les chiffres d’accidents, et on en a chopé certains. »_

    (...)

    Les usines Total étant dangereuses, elles font l’objet d’une surveillance particulière de la part de l’administration, et les directions des sites donnent aux comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail les moyens de fonctionner. Néanmoins, les recommandations et alertes formulées par ces instances sont insuffisamment suivies d’effets aux yeux du syndicat CGT : « C’est la conséquence d’un arbitrage permanent entre les coûts et la sécurité ».

    Ainsi, la nouvelle campagne de réduction des coûts qui a été lancée dans le raffinage a d’abord frappé des postes de maintenance, indispensables à la sécurité, ce qui fait craindre une nouvelle dégradation des résultats en la matière.

    #Total #travail #syndicalisme

  • CHRU de Tours : « On assiste à un démantèlement de l’hôpital public »

    http://larotative.info/chru-de-tours-on-assiste-a-un.html

    L’une est infirmière, l’autre est aide-soignante dans l’un des services du CHRU de Tours où des postes vont être supprimés. Elles sont toutes deux militantes au syndicat SUD Santé Sociaux 37, et sont mobilisées contre le nouveau plan de la direction de l’hôpital qui consiste à fermer des lits dans les spécialités d’ORL, d’Ophtalmologie, d’Orthopédie et de Gynécologie. Un plan qui affectera tant les usagers que les personnels, et dont on trouve la copie dans de nombreux autres hôpitaux en France.

    On assiste à un démantèlement de l’hôpital public depuis plusieurs années. Le service d’Orthopédie, qui devrait aussi être affecté en fin d’année, a déjà vu une partie de son activité arrêtée et transférée dans des cliniques privées du coin. L’activité du service de Gynécologie diminue d’année en année, et la direction prend prétexte de l’absence de quatre anesthésistes pour fermer cinq lits.

    Plutôt qu’assurer les remplacements, la direction préfère fermer des lits ?

    Voilà. Cela fait des années qu’on nous dit qu’il n’y a plus d’orthopédistes, d’anesthésistes, de gynécos... C’est comme cela qu’on ferme les maternités de proximité. Le plan de Marisol Touraine et du gouvernement, c’est de faire des économies, en supprimant des lits et donc du personnel, alors que les urgences n’ont pas assez de lits pour placer leurs patients.

    On préfèrerait que certains lits restent parfois vides, mais qu’ils soient disponibles en cas de besoin, avec le personnel nécessaire. Mais aujourd’hui, la seule logique est la rentabilité, et on doit fonctionner en flux tendu en permanence. Nous, on considère que cette logique ne peut fonctionner pour les soins.

    Aujourd’hui, par manque de personnel, vous avez du mal à réaliser les soins comme vous le souhaiteriez ?

    On n’est pas minutées, mais presque. S’assoir au bord d’un lit pour écouter un patient, ça veut dire qu’on va devoir accélérer le rythme pour le patient d’après. C’est pour ça qu’à la fin du service, quand on débauche, on n’est pas forcément bien. Parce qu’on fait passer le côté technique du soin avant tout, au détriment de l’écoute, de la prise en charge de la famille, etc., qu’on est obligées d’abréger. On doit faire du soin vite et pas bien.

    Une patiente opérée d’un cancer du sein doit partir le lendemain dès 11 heures du matin, même si elle aimerait être prise en charge deux ou trois jours, histoire qu’on la rassure, qu’on la dorlote. Les infirmières du bloc de gynéco-obstétrique sont actuellement mobilisées pour obtenir du personnel supplémentaire et permettre une meilleure prise en charge des femmes. Pour la pose d’un Port-a-Cath [1], qui est un acte très court, les infirmières du bloc souhaiteraient être deux : une qui s’occuperait de la patiente, pendant que l’autre assisterait le médecin. Mais selon la direction, une seule suffit. Cela pose la question de l’humanité des soins.

    #hôpital #cancer #austérité #santé

    • Je me trompe peut-être, j’ai une vision subjective du sujet mais je vous la livre.

      Il y a 30 ans encore, l’hôpital était une entreprise de proximité à vocation sociale. Les élus mettaient des amis, des proches, de la famille dans le petit personnel de la grande usine, les médecins régnaient par famille dans les hôpitaux petits et grands et la rentabilité n’était pas vraiment assurée.

      Puis l’hôpital s’est « rationalisé ». Des directeurs d’hôpitaux, diplômés de santé publique, sont venus faire les gestionnaires.

      Localement l’hôpital licencie et n’embauche plus, il maintient son personnel peu qualifié dans des CDD à répétition pendant dix ans ou 20 ans et les gens en CDI sont bloqués dans leur notation pour ne pas gréver le budget. Les personnels avaient choisi de travailler de jour ou de nuit, désormais ce ne sont plus eux qui choisissent : ils travaillent de jour, de nuit, comme l’hôpital veut. Les périodes de repos obligatoires ne sont pas respectées, les astreintes à domicile ne sont pas payées mais obligatoires et même pas défrayées du déplacement. Le personnel est promené d’un poste à l’autre sans formation, sans aide, sans encadrement.

      Les services techniques sont sous traités : blanchisserie, cuisine, maintenance. Avec pour conséquence des plomberies hors d’âge, des réseaux électriques défectueux mélangeant 110 et 120v (dans des CHU !). Tout est plus cher mais ce n’est plus du personnel payé, juste des services. Rationalisé.

      Pour les médecins il y a aménagement des postes : prendre le maximum d’étrangers sous payés dont les conditions de travail sont contractuellement hallucinantes (travail de jour enchaîné de nuit, sans repos). Les médecins en poste sont là aussi facilement déplacés d’un poste à un autre en fonction des besoins, sans plus de qualification. Comme il n’y a pas de temps médical suffisant, on embauche pas, on rationalise : le médecin fait 45h au lieu de 35 et il cumule les heures supplémentaires en « crédit retraite ». Sauf que les retraites approchent et il y a plein de médecins hospitaliers qui vont partir plus tôt à la retraite avec ce système alors que l’hôpital ne pourra pas les remplacer puisqu’officiellement, ils seront toujours là. Rationnel ? A très court terme…

      Mais je crois que le plus bel outil de la transformation de l’hôpital, c’est la T2A.

      Magnifique outil de cotation des prestations.

      Tout acte fait au patient est côté selon cette T2A et payé à l’hôpital en fonction. Ceux qui n’y sont pas ne sont pas payés.
      Résultat de cette logique, je caricature, M X est alcoolique : je peux soit essayer de le sevrer, mettre en oeuvre les psychologues, les assistants sociaux et tenter de lui faire reprendre sa vie, soit lui greffer un nouveau foie. La 2e solution est beaucoup plus rentable pour l’hôpital.

      Et puis il y a la logique cachée de la chose.

      Si vous passez vos journées à réfléchir à ce qu’il faut faire pour que votre service soit rentable pour que son budget soit assuré l’an prochain, vous êtes dans l’intérêt du CHU et du votre mais vous avez changé de logique de travail : votre intérêt n’est plus que le patient aille bien, mais que votre travail puisse perdurer.

      J’ai quitté l’hôpital il y a 17 ans, je ne le regrette pas car cette logique comptable est insupportable.

      (j’ajoute un lien complémentaire qui fait résonnance à ce que je disais sur la médecine d’autrefois en CHU : http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/10/29/l-igas-livre-un-rapport-accablant-sur-le-chu-de-marseille_4514222_1651302.ht ).

  • Des sous, y’en a pour la répression : la France, championne des drones policiers
    http://paris-luttes.info/des-sous-y-en-a-pour-la-repression
    Le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer, grâce aux expérimentations menées par la préfecture de police de Paris, entre autres, un plan d’équipement massif.

    Les supporters du Créteil Lusitanos n’ont pas dû trop réagir. L’annonce de leur utilisation comme cobayes des drones policiers de la préfecture de police de Paris avait suscité peu d’intérêt. Mais le ministre de l’Intérieur Cazeneuve n’en a semble-t-il pas perdu une miette. Cette première expérimentation publique en France, il l’a suivie avec soin. A tel point qu’il a décidé cette semaine d’annoncer un plan d’équipement d’une ampleur jamais vue en terme de maintien de l’ordre.

    Pour la bagatelle de 108 millions d’€, la police nationale et la gendarmerie française vont se doter des gadgets technologiques qui font rêver tous les poulets du monde entier. Des drones policiers, en particulier.

    #drones

    • très chouette article sur la répression par les airs. ça vaudrait bien un tour sur @rezo cc @moderne @fil

      Au moment des émeutes de #Ferguson, les médias français ont dénoncé la militarisation des polices locales américaines. Pourtant, la flicaille française n’a pas à rougir. Et la presse nationale s’en lave les mains.

      Depuis quelques années, le « maintien de l’ordre » français s’est en effet considérablement équipé comme le montre cet inventaire récent des armes anti-émeutes publié par Vice. Une preuve de l’imminence de la guerre civile clameront les plus optimistes. La réalité d’une #répression toujours plus puissante s’alarmeront les autres.

      #maintien_de_l_ordre #guerre_civile

    • Est-ce que quelqu’un aurait des chiffres plus précis concernant l’équipement policier, et l’équipement en drones policiers dans d’autres pays ?

  • Université de Tours, portraits de « précaires » : Thomas

    http://larotative.info/universite-de-tours-portraits-de-563.html

    Deuxième livraison de la série sur la précarité à l’Université, initiée par le collectif des précaires de Tours.

    [Les jeunes chercheurs] sont souvent prêts à tout pour « booster leur CV » en espérant un jour pouvoir décrocher le graal : un poste de titulaire. Cela veut souvent dire choisir un sujet « à la mode » (en langage universitaire on dit « facilement valorisable ») se mettre à fond dans la « course à la publi » [1], tenter d’être dans les petits papiers des gens qui comptent (ça peut toujours servir pour publier un papier, décrocher une charge de cours voire obtenir un poste), au besoin être prêt à planter un couteau dans le dos du premier « concurrent » venu… et, évidemment, « fermer sa gueule » autrement dit ne pas trop contester l’ordre établi et ne surtout pas revendiquer quoi que ce soit notamment en matière de conditions de travail.

    (...)

    Très fier de sa trouvaille linguistique (qu’il juge sans doute digne des plus grands esprits du marketing), le directeur du département ne parlait jamais de temps plein sur 6 mois mais de « mi-temps verticaux » qu’il comparait aux vrais mi-temps, qualifiés d’« horizontaux ». Comprendre : plutôt que de répartir ta rémunération sur 12 mois, on te la donne sur 6 et l’UNEDIC complète gentiment le reste. C’est une manière pudique (ou cynique, c’est selon) de dire « Nous on fait des économies en s’asseyant sur le droit du travail et toi tu grilles tes droits chômage ». Par contre, pas question de répartir la charge de cours sur les 6 mois durant lesquels Thomas était payé, bien sûr le département comptait sur lui toute l’année. A ce sujet, la direction expliqua doctement aux deux ATER râleurs qu’il leur fallait bien comprendre qu’il est difficile de faire correspondre les heures effectives d’enseignement et donc le planning des étudiants avec la périodicité des contrats foireux qu’elle a elle même institués. Et quand ils ont osé parler de la responsabilité sociale du département ou de l’université, le directeur leur a gentiment expliqué que ce n’était pas son problème mais que lui « avait uniquement besoin d’être sûr que les cours allaient être assurés, peu importe par qui ». Ça a au moins le mérite d’être clair...

    Officiellement employé de mars à août (une autre personne occupant le poste de septembre à février), Thomas a donc bossé de septembre à février sans aucun statut. Que ce serait-il passé en cas d’accident du travail (alors que, justement, Thomas n’était pas censé travailler) ? En cas de problème avec un étudiant sous sa responsabilité ? Nul ne le saura jamais et heureusement pour Thomas… et pour son département.

    La précarité c’est aussi cela : assumer des risques importants pour permettre à l’institution de faire des économies de bouts de chandelles. La précarité, c’est se retrouver dans des situations ubuesques : un jour Pôle Emploi a fixé un rendez-vous à Thomas à un horaire où il donnait cours. Ne pouvant refuser ce rendez-vous en leur disant la vérité (« en fait je travaille ») alors qu’il la leur cachait pour toucher des indemnités, il a bidouillé un certificat médical, c’est passé. La précarité, c’est accepter un contrat clairement illégal comme celui de Thomas, « faute de mieux » ou parce que ça permet d’avoir de l’expérience et donc d’améliorer un CV. La précarité, c’est enfin accepter de voir son contrat prendre fin parce qu’on n’est plus en odeur de sainteté dans un département ou un autre, quelle que soit la qualité de son travail (dont finalement tout le monde se fout plus ou moins).

    #précarité #université #pôle_emploi #CDD #recherche

  • A Calais : squats, football et antifascisme
    http://larotative.info/a-calais-squats-football-et.html

    Le dimanche 7 juillet, tandis que l’extrême-droite se rassemblait contre les migrants cherchant à rejoindre l’Angleterre, les soutiens des exilés organisaient un tournoi de foot pour permettre une rencontre avec les habitants de la ville. Une centaine de militants antifascistes avaient également fait le déplacement.

    Le collectif Sauvons Calais, dirigé par un jeune arborant une croix gammée sur le pectoral gauche, avait rameuté un public à sa mesure : des racistes photographiés en train d’effectuer des saluts nazis ou portant des tee-shirts de divisions SS. Le rassemblement était protégé par d’importantes forces de polices visant à empêcher toute perturbation du meeting. Un bref face à face entre militants d’extrême droite et antifascistes a quand même eu lieu à proximité de la mairie, où l’on pouvait entendre une foule de racistes scandant « Bleu blanc rouge, la France aux Français », slogan classique des manifestations du Front National.

    La journée du 7 septembre a fait l’objet d’une couverture médiatique importante en Angleterre. En effet, depuis que le ministre de l’intérieur « socialiste » Bernard Cazeneuve a déclaré qu’il souhaitait « contraindre les Britanniques à prendre leurs responsabilités » [1], la situation des migrants calaisiens y fait débat. En réponse au gouvernement français, les Anglais ont proposé de leur mettre à disposition 20 kilomètres de barrières de sécurité, utilisées pour sécuriser un sommet de l’OTAN qui s’est déroulé au Pays de Galles. Une solidarité intergouvernementale qui se fait sur le dos des migrants.

    #migrants #migrations #Calais #extrême_droite #antifa

  • Université de Tours, portraits de « précaires » : Marc

    http://larotative.info/universite-de-tours-portraits-de.html

    A l’Université de Tours, le mouvement engagé en avril dernier par le collectif des précaires se poursuit. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique nationale : dans les Universités de Caen, Toulouse, Lyon, Nice, Bordeaux, Paris, Poitiers, Montpellier, d’autres collectifs ont également tiré la sonnette d’alarme à propos de la situation du personnel contractuel. Pour cette rentrée 2014, certains précaires de Tours ont accepté de témoigner. Ils racontent ce qu’est concrètement la précarité à l’Université François-Rabelais.

    Marc est âgé d’une quarantaine d’années. Il enseigne à l’Université de Tours en tant que « vacataire » [1] depuis 2000. Cet été, alors que la plupart du personnel de l’Université était en congé, Marc, lui, a continué de « courir partout ». Le contrat de Marc a pris fin en juin [2] et comme chaque été, il a « galéré » et cherché des petits contrats à droite et à gauche pour combler le manque à gagner. Comme chaque été, Marc a espéré obtenir de nouvelles charges de cours à la rentrée tout en sachant qu’il ne pourrait avoir aucune certitude d’être « repris » avant le mois de septembre.

    (...)

    En parallèle des vacations, il continue à publier. Il affirme que le cadre de travail précaire de l’Université reste meilleur que celui proposé par le secteur associatif ou privé : la compétition entre salariés y est moindre, tout comme la pression des supérieurs hiérarchiques ; par ailleurs, ses collègues statutaires compatissent à sa situation et reconnaissent ses compétences. Il s’avoue néanmoins fatigué et stressé. Il confie ne plus avoir de mutuelle santé depuis son licenciement... Absorbé par une multitude de contraintes liées à son statut professionnel, il ne peut plus pratiquer ses loisirs associatifs en toute sérénité (son investissement est remis en cause par les autres membres bénévoles de l’association). De fait, la précarité professionnelle conduit à la précarité sociale, voire la marginalité.

    [1] Un vacataire, plus communément appelé « chargé de cours » ou « chargé de TD » est théoriquement un intervenant extérieur exerçant à titre complémentaire de son activité principale. Sa rémunération dépend du nombre d’heures de cours dispensées. La rémunération des vacations n’ouvre pas de droits au chômage ou à la retraite.

    [2] De nombreux vacataires de l’Université de Tours « bénéficient » de contrats d’enseignement sur 10 mois et non pas 12. Ainsi, en plus de la discontinuité créée dans les salaires (pôle-emploi prend le relais pour les mois d’été), ce type de contrat permet souvent à l’employeur d’écarter « le risque » d’une CDIsation.

    #Université #précarité #chômage

    • Grenoble.
      Article avec interview à Patrick Levy, président de l’Université Grenoble Alpes :

      Et réponse, que j’ai co-signée :

      Monsieur le Président,
      Le mépris que vous déversez depuis des semaines sur les étudiants et sur les personnels, tant par vos courriers internes que dans la presse, est insupportable.
      Non seulement vous ne vous êtes pas une fois préoccupé de l’état de santé des étudiants et des personnels blessés, physiquement et psychiquement, par les interventions policières et les vigiles que vous commanditez ;
      Non seulement vous noircissez et criminalisez à plaisir, mais heureusement jusqu’au ridicule (du « saccage » aux « excréments »), une mobilisation légitime et nécessaire ;
      Non seulement votre plébiscite nous a doublement pris pour des imbéciles, par sa formulation, puis par sa publication des résultats ;
      Mais voici que vous nous insultez publiquement dans la presse. Car, oui, c’est une insulte, pour nos étudiants comme pour nous mêmes, leurs enseignants, que de prétendre qu’ils font « n’importe quoi ».
      C’est l’honneur en tout cas des disciplines de sciences humaines et sociales – mais aussi de toute pratique universitaire – que de se nourrir du débat, et non de l’apprentissage par cœur de données à recracher dans des QCM. C’est aussi leur honneur de se nourrir de la pensée collective, et non de la concurrence. Par cette formule, on comprend mieux, certes, la distance incommensurable et inaliénable qui nous sépare du modèle que vous prônez, et que nos étudiants refusent.
      Nous soutenons pleinement et avec enthousiasme le fait que nos étudiants « ont travaillé collectivement », et même le fait qu’ils aient mangé des crêpes. Quel pédagogue ne se réjouirait pas d’un apprentissage qui se fait dans la joie ? Nous les remercions de leur inventivité, de leur curiosité, de leur ironie critique, et de leur goût du partage. Nous les félicitions d’avoir ainsi su mettre en pratique et en discussion leurs cours et leurs lectures.

      J’ajouterais assez volontiers pour finir :
      Nous vous invitons, Monsieur le Président, à méditer cette pensée de Cornélius Castoriadis : « Nous appelons praxis ce faire dans lequel l’autre ou les autres sont visés comme êtres autonomes et considérés comme l’agent essentiel du développement de leur propre autonomie. La vraie politique, la vraie pédagogie, la vraie médecine, pour autant qu’elles ont jamais existé, appartiennent à la praxis. » (L’Institution imaginaire de la société, 1975, 1999, p. 112)

  • On est (presque) allés à l’université d’été du PS

    http://larotative.info/on-est-presque-alles-a-l.html

    Long reportage à la Rochelle, aux abords de l’université d’été du Parti Socialiste. Comme on était dans le coin, on a décidé d’aller jeter un œil. Si le dispositif policier, massif, nous a empêché de constater toute l’ampleur des dégâts, on a quand même pu profiter de l’ambiance... récit et photographies sur un lieu de villégiature qu’on ne conseille à personne.

    Alors qu’on s’extasiait sur le coût du ticket (50 euros en prévente ou 60 sur place), on a assisté à notre première engueulade. Un type avait décidé de faire rentrer gratuitement deux jeunes apeurés qui étaient "l’avenir de la gauche" et qui, surtout, n’étaient pas à jour de leurs cotisations. Un membre du service d’ordre leur refusait l’accès en rappelant que lui avait payé son dû à la "fédé". Ils ont fini en se traitant mutuellement de soviétique et chacun est resté de son côté des barrières.

    (...)

    Il faut dire que des flics en civil, on en a quasiment vu autant que des militants socialistes. Les ténors du parti devant trouver que les uniformes bleus ne faisaient pas assez "gauche" et pouvaient troubler la beauté des images de BFM ou i>Télé, ceux-ci étaient quasiment invisibles. En revanche nous n’avions jamais vu une aussi grande concentration de policiers en civil. Ceci nous a permis d’apprécier à loisir la diversité de leurs tenues (du costard trois pièces au look baroudeur comprenant un exemplaire de Libération bien en évidence dans le filet du sac à dos) et leur art consommé du camouflage. Comme ils étaient secondés par un service d’ordre lui aussi conséquent et excellent dans le maniement de l’oreillette, c’est peu de dire que nous nous sommes sentis en sécurité. Cela avait au moins l’avantage d’être clair sur la vision du PS vis-à-vis du contrôle et de la surveillance.

    (...)

    Un monospace aux vitres fumées s’est avancé, le service d’ordre lui a ménagé une entrée entre les barrières : le top départ était donné. Tous les journalistes présents se sont rués sur le véhicule, nous démontrant qu’en plus d’avoir du flair les grands reporters ont une bonne pointe de vitesse. Ils espéraient sans doute un ministre, un frondeur médiatique ou, au pire, un secrétaire d’État. Pas de bol, ça devait être un député de l’Orne ou un sénateur des Deux-Sèvres : ils sont revenus reprendre leur place, le pied de micro bas et la mine défaite. Il y a un côté pathétique à voir des journalistes courir après la moindre alerte à la personne connue et se ruer sur la première voiture portant cocarde.

    (...)

    Pour débatte de religion (intitulé de l’échange : Regards croisés - République et religions), le parti socialiste a invité Gilles Kepel et Caroline Fourest [3]. Le premier est un politologue spécialiste de l’Islam, la seconde, ex-collaboratrice de Charlie Hebdo, est connue pour son islamophobie qu’elle tente de cacher sous un vernis laïque et féministe. Tout est dit : quand le PS parle de religion en 2014, il ne cause que d’Islam et le fait avec une invitée aux convictions particulières. On l’a bien compris, se réinventer, pour le PS, cela consiste à prolonger un tournant droitier entamé il y a plus de 30 ans mais qu’il convient aujourd’hui d’assumer de manière décomplexée.

    (...)

    Le samedi matin, on est revenus sur les lieux pour constater que les socialos avaient fini de totalement se barricader. La passerelle qui relie l’Encan au quai d’en face, franchissable la veille, était relevée et servait ni plus ni moins de pont-levis entre les socialistes assiégés et d’éventuels assaillants. Comme la veille, les flics en civil étaient partout. Mais ce matin-là leurs collègues en bleu étaient aussi très nombreux. A chaque entrée possible du site de l’université d’été les CRS montaient la garde avec le service d’ordre du PS.

    (...)

    Le syndicat avait mobilisé environ 500 personnes pour protester contre l’austérité et rappeler au PS l’existence de quelques luttes en cours, notamment celle contre la réforme de l’UNEDIC. A quelques encablures des tristes débats du PS, les slogans et la musique qui résonnait là avaient quelque chose de rassurant. Et quand quelques jeunes loups des MJS, pleins de morgue, crurent bon de tancer les syndicalistes et de les appeler à faire preuve de « responsabilité » et à se joindre à une nécessaire « solidarité de la gauche », ils se rendirent vite compte de leur erreur de jugement et prirent alors la fuite.

    #PS #la_rochelle #sécurité #islamophobie #mjs #syndicalisme #austérité #police #photo

  • Chantage et intimidation au commissariat : une « méthode habituelle » de la police selon le procureur
    http://larotative.info/chantage-et-intimidation-au.html

    En 2012, lors d’une conversation au commissariat, une militante du DAL se voit proposer un échange de bons procédés par deux policiers : si elle leur fournit des informations sur certains militants locaux, ils appuieront son dossier pour qu’elle puisse récupérer son fils, placé dans d’une famille d’accueil. Ce chantage odieux, Ginette a décidé de le dénoncer devant les tribunaux. Le procureur de Tours ayant classé sa plainte sans y donner suite, elle a demandé l’ouverture d’une information judiciaire au doyen des juges d’instruction.

    Cette conversation démarre sur la situation de familles étrangères qui sont à la rue. L’un des flics livre son analyse pleine d’humanité sur la situation des migrants : « Le problème c’est que là il en arrive beaucoup et puis… putain, si tu commences à en loger certains après c’est l’aspirateur… C’est ce qui s’est retrouvé dans certaines villes.

    Et puis vient le cœur de la conversation : « Nous ce qu’on te demande c’est de reprendre le DAL en main, et nous de notre côté on va voir ce qu’on peut faire éventuellement pour améliorer la situation de ton fils. » C’est que le fils de Ginette a été placé en famille d’accueil par l’Aide sociale à l’enfance depuis que sa mère a fait un séjour à l’hôpital suite aux violences exercées par son mari. Généreux, les flics proposent de se renseigner sur la situation de l’enfant (qu’ils semblent déjà bien connaître) et « de discuter éventuellement avec la personne décisionnaire (…) pour faire pencher la balance du bon côté ».

    (...)

    Policier 1 : Nous si tu veux on peut te filer un petit coup de pouce. Nous ce qu’on aimerait simplement, on cherche pas à faire de toi une balance, machin, tout ça, mais à travailler comme on travaillait avec X.

    Ginette : Ouais.

    Policier 1 : Il faudrait reprendre un petit peu le DAL. (…) Donc tu te laisses pas parasiter par les autres. (…) Et puis des fois qu’on arrive à t’avoir au téléphone par rapport à…Bon des fois…voilà. Qu’est-ce qu’y vont nous faire comme connerie ? (…) Et d’un côté voilà, on… bah c’est sûr que dans les faits, quand ils ont décidé de faire une connerie, un machin, bah si on arrive à t’avoir au téléphone pour savoir à peu près…(…)

    Policier 2 : Donc voilà. Nous on peut essayer de te donner un coup de pouce pour booster ton dossier… (...)

    Policier 1 : S’ils préparent un truc, bah si on t’appelle, bon essaye de nous répondre ou si tu peux arriver à nous donner un renseignement… mais sans faire de la balance...

    (...)

    La réponse du procureur tombe fin mai : pour lui, pas question de parler de chantage ou de harcèlement. Il ajoute que les flics n’ont fait qu’appliquer les « méthodes habituelles » pour obtenir des informations sur des militants. La plainte est classée sans suite. Circulez, y a rien à voir.

    #police #justice #logement #migrants

  • Des larmes de crocodile sur le sort des chrétiens d’Irak... pour masquer la fermeture des frontières à tous les persécutés du Proche-Orient

    http://larotative.info/des-larmes-de-crocodile-sur-le.html

    Les réacs de tout poil ne sont pas les seuls à faire dans l’indignation sélective lorsqu’ils soutiennent les chrétiens d’Irak : le gouvernement fait de même. Dans un communiqué, le GISTI (Groupe d’information et de soutien aux immigré.e.s) dénonce cette tentative grossière de se faire bien voir alors que les politiques d’immigration n’ont jamais été aussi dures.

    La décence aurait voulu qu’au moins ils se taisent. Est-ce la gêne devant leur propre incurie qui a poussé Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, et Bernard Cazeneuve, son collègue de l’intérieur, à s’exprimer le 28 juillet ? « La situation des Chrétiens d’Orient est malheureusement dramatique », ont-ils observé. « La France est révoltée […] ». « Nous venons en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l’État islamique et se sont réfugiés au Kurdistan. Nous sommes prêts, s’ils le souhaitent, à en favoriser l’accueil sur notre sol au titre de l’asile. Nous avons débloqué une aide humanitaire exceptionnelle pour leur porter assistance ». Pas un mot sur la Syrie. Et pas la moindre considération pour les victimes de confession musulmane, les fidèles de multiples minorités confessionnelles ou les athées. Le Proche-Orient serait-il soudain limité à l’Irak et aux chrétiens ?

    L’ennui de cet affichage d’une solidarité sélective, c’est que, dans les faits, ce gouvernement ne fait rien ou presque pour les personnes en quête de protection, pas plus les chrétiens que les autres. Pour mieux verrouiller les frontières à celles et à ceux qui demandent un visa, il a ôté le pouvoir de décision aux diplomates pour le donner en catimini au ministère de l’intérieur. Et l’on ne compte plus les refus opposés aux Syriens et aux Irakiens, toutes confessions confondues.

    #migrants #migrations #Irak #frontières

  • L’Université de Tours veut éviter la "contagion" en cas de suicide
    http://larotative.info/l-universite-de-tours-veut-eviter.html

    Quand l’Université de Tours s’intéresse aux suicides d’étudiants, ce n’est pas pour en saisir les causes mais pour en atténuer les conséquences. Il s’agit ainsi selon elle « d’éviter les effets de "contagion" » grâce à un protocole de « postvention ». Autopsie d’une politique dérangeante qui n’est pas anodine.

    Le problème pour l’université ce n’est donc pas les suicides de ses étudiants en tant que tels, ni évidemment les causes qui amèneraient les étudiants à de telles extrémités. Non, le problème c’est d’éviter les « complications », c’est-à-dire que les congénères du suicidé ne paniquent ou, pire, décident d’imiter leur camarade… Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux tenus en 2009 par Didier Lombard, à l’époque PDG de France Télécom, qui commentait en ces termes la vague de suicides au sein de son entreprise : « Il faut marquer un point d’arrêt à cette mode du suicide qui évidemment choque tout le monde ». Face à la question du suicide, l’essentiel ne serait donc plus le fait de prévenir le passage à l’acte ou de combattre ses causes mais de bien intervenir a posteriori, de « postvenir » pour reprendre le vocabulaire de l’université.

    (…)

    Rien, à nouveau, sur les causes des suicides et sur la manière de les combattre. Quid pourtant de la qualité du suivi des étudiants ? Quid de leurs conditions de vie, de leurs ressources, de la quantité de travail qu’ils doivent réaliser ? Que penser de la pression qui s’exerce sur eux dans un contexte où la situation sociale et notamment celle de l’accès à l’emploi est perçue par tous (eux-mêmes, leurs parents, l’université) comme tendue ? Ou encore comment prendre en compte le fait que de plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour financer leurs études et qu’ils se retrouvent alors à devoir soutenir un rythme très élevé ? Ces questions, comme dans le monde de l’entreprise lorsqu’il s’agit de parler de souffrance au travail, sont volontairement éludées.

    La postvention est en effet au suicide des étudiants ce que la prise en compte des fameux « risques psychosociaux » [4] est aux conséquences de la dégradation structurelle des conditions de travail : un écran de fumée. Un écran de fumée bien utile pour diffuser un élément clef de l’idéologie managériale libérale qui se répand comme la poudre à l’université : si salariés ou étudiants sont en souffrance, ce n’est pas parce qu’ils subissent les conséquences objectives des politiques de l’université mais parce qu’ils sont incapables d’être flexibles et de s’y adapter.

    #université #suicide #souffrance

  • Big Brother : une milice armée officielle à Tours
    http://larotative.info/big-brother-une-milice-armee.html

    La police municipale n’a pas toujours existé. A Tours, elle est née en 1978, à l’initiative de Jean Royer, maire ultra-réac anti-IGV et pro-peine de mort. En fouillant dans les archives du P’tit rouge de Touraine , canard alternatif de l’époque, on a découvert la réaction des militants du coin à l’annonce de la création de ce « milice municipale ». Déjà, à l’époque, Nice se distinguait...

    Soyons clairs. Cette milice sert un tout autre but que la protection des enfants à la sortie des écoles ou la recherche des chats errants, comme on voudrait nous le faire croire. Il s’agit de légaliser une pratique qui a tendance à se généraliser et c’est plus que dangereux. Surtout si vous avez le malheur d’être jeune, chevelu ou basané et de rentrer chez vous tard le soir. C’était un accident, Chef ! Il m’a menacé, j’ai fait un faux mouvement et j’ai tiré. Un peu plus loin, sur le trottoir, un jeune Arabe de 16 ans crevait comme un chien, 2 balles de 9 mm dans le dos. Vous n’avez pas lu ? C’était dans tous les journaux il n’y a pas si longtemps.......

    Vous n’avez qu’à regarder l’actualité. Notre Janot se montre tel qu’il est, de la même veine que Chirac et Médecin (maire de Nice quand il n’a rien d’autre à faire), un petit Mussolini de province imbu de son pouvoir. Alors, il est temps de dire NON. De s’opposer par tous les moyens à ce que nos existences soient régentées par des apprentis cow-boys, avant qu’ils ne tirent leur première balle. Il est temps que vous réagissiez. Si vous n’êtes pas encore convaincus, allez à Nice ou à Paris, à partir d’une certaine heure, on se retrouve vite un pétard dans les reins tenu par un quelconque crétin aviné rendu complètement fou par son pouvoir et son uniforme. Et tu n’oses plus faire un seul geste parce que le flingue est chargé et que ce con a le doigt sur la détente......

    #police #bavure #big_brother #médias_libres

  • La fin du do-it-yourself (1995), par @jean_no
    http://hyperbate.fr/dernier/?p=30836

    Ce numéro de Science & Vie contient plusieurs articles consacrés à cet ensemble de #technologies que l’on imaginait voir converger. On peut lire notamment une interview de Philippe Breton, dubitatif face au discours de ceux qui imaginent que tous les problèmes sociaux seront réglés par des solutions technologiques ; une interview de Dominique Wolton, qui s’effraie du temps qui manquera aux gens si la télévision devient interactive ; un article sur la voiture du futur, qui fait retentir une alarme si l’on a bu ; un article sur l’inquiétante apparition d’un « mal des simulateurs » (vertiges, malaises, flash-backs, incapacité à se « resituer dans la réalité ») que provoque le conflit entre « chemins cérébraux » qui affecte les gens qui s’immergent dans des environnements en réalité virtuelle1 ; un autre article, intitulé « dans le monde de la communication, on ne se rencontre plus », qui s’épouvante par avance de l’hyper-sollicitation multi-médiatique, de l’isolement des personnes, des nouvelles formes de criminalité high-tech, de l’absence de contrôle, etc. ; une double-page illustrée qui nous explique de manière faussement intelligible la convergence des médias et nous dit, en conclusion, que toutes les fonctions (ordinateur, réseau, fax) aboutiront in fine dans le téléviseur familial ; enfin, une autre double-page qui nous donne les bonnes adresses d’Internet, car quelques mois avant la mise en service du moteur de recherches Altavista et trois avant la naissance de Google, pour trouver quelque chose sur le réseau, il fallait en avoir lu l’adresse dans la presse2.

  • Journaliste inconscient et raciste : la Nouvelle République se lâche encore sur les Roms
    http://larotative.info/journaliste-inconscient-et-raciste.html

    « Rom squatteur et voleur », c’est ainsi que la Nouvelle République titre une brève où elle nous apprend qu’un homme de 20 ans est soupçonné de cambriolages dans l’agglomération tourangelle. Dans l’atmosphère raciste qui règne actuellement en France vis-à-vis des Roms, ce titre, bien dans l’air du temps est, plus qu’une provocation, un acte de pyromanie dont on a du mal à saisir l’objectif et l’intérêt journalistique... Mais peut-être cherchons nous quelque chose qui n’existe pas.

    Et si la NR ne titrait ainsi que pour surfer sur le racisme ambiant et engranger du « clic » ou de la « vue » ? Peut-être, cela n’en serait pas moins grave. D’autant que le quotidien est coutumier de ce type de titres et n’oublie jamais de mentionner, dès qu’il en a l’occasion, que des Roms seraient impliqués dans telle ou telle affaire de petite criminalité.

    (...)

    La Nouvelle République, une fois de plus, hurle avec les loups. Elle aurait tort de se priver tant le traitement réservé aux Roms que ce soit par les journalistes ou les politiciens de toutes obédiences, jusqu’au sommet de l’État [1], est unanime et uniforme dans sa bassesse.

    Qu’on ne s’étonne pas alors, que certains se sentent légitimés dans leur racisme le plus primaire et que les exactions à l’encontre des Roms, régulièrement présentés comme responsables de tous les maux du pays, se multiplient. Quand les journalistes de la NR comme de tant d’autres médias [2], prendront-ils conscience du rôle qu’il jouent dans la diffusion d’idées nauséabondes ? Mieux, quand feront-ils le travail, sérieux celui-là, qui consisterait à démonter les fantasmes racistes qu’entretiennent les élites politiques ?

    #roms #racisme #précarité #médias #ondiraitleprogrès

  • Austérité : le gouvernement s’attaque aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles
    http://larotative.info/austerite-le-gouvernement-s.html

    Le dernier numéro du magazine Santé & travail révèle que la Sécurité sociale a décidé de réduire sa dotation aux centres de consultations de pathologies professionnelles. Le gouvernement a aussi cherché à geler les rentes versées aux victimes d’accidents du travail et aux patients souffrant de maladies professionnelles. Un nouveau cadeau au patronat qui a été rejeté par les députés.

    Sous le titre « Menace sur les consultations de pathologies professionnelles », le magazine Santé & travail annonce que le directeur de la prévention des risques professionnelles de la Caisse nationale d’assurance maladie a décidé de réduire la dotation versée par la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) de la Sécurité sociale aux consultations de pathologies professionnelles. Ces consultations de pathologie professionnelles participent pourtant activement à la reconnaissance des maladies professionnelles. Assurées par des médecins spécialisées, elles aident au diagnostic et au traitement des maladies liées aux expositions professionnelles des patients, et sont aussi un lieu d’écoute pour les personnes souffrant de harcèlement moral au travail.

    Santé & Travail conclut son article en indiquant :

    « Plusieurs enseignants en médecine du travail craignent que l’objectif de la mesure soit précisément de "réduire une source de reconnaissance de nombreuses maladies professionnelles". »

    Encore un motif de satisfaction pour le patronat, qui serait ainsi dédouané de son obligation de prendre en charge des maladies contractées par les salariés du fait de leur travail.

    Dans le même temps, le gouvernement a cherché à geler le montant des rentes versées aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. La mesure, inscrite dans l’avant-projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014 consistait à suspendre temporairement le mécanisme d’indexation automatique de ces rentes sur l’inflation. Soit une baisse de pouvoir d’achat pour les victimes du travail.

    #santé #travail #patronat

  • Intermittents : Valls nomme un ami des patrons pour plancher sur la remise à plat du statut

    http://larotative.info/intermittents-valls-nomme-un-ami.html

    Le 19 juin au soir, le premier ministre a annoncé qu’une commission composée d’Hortense Archambault, Jean-Denis Combrexelle et Jean-Patrick Gille serait chargée de faire des propositions avant la fin de l’année pour remettre à plat le statut des intermittents. Avec Combrexelle dans l’équipe, les intermittents ont de quoi s’inquiéter.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas laissé un excellent souvenir aux fonctionnaires placés sous ses ordres. A l’occasion de l’annonce de son départ, le syndicat SUD Travail-Affaires sociales a publié un tract intitulé Jean-Denis Combrexelle « remercié » : enfin une bonne nouvelle ! Dans ce texte en forme de bilan, on peut lire :

    « Du fait de sa connivence avec le patronat et de son mépris des agents de l’inspection du travail et des salariés, il a limité les pouvoirs de contrôle des agents [et] instrumentalisé les services. »

    (...)

    Un exemple de la connivence de Combrexelle avec le patronat ? Sur le site Démocratie & Socialisme, animé par Gérard Filoche, membre du bureau national du parti socialiste, on peut lire :

    « Liaisons sociales vient de révéler que Denis Gautier-Sauvagnac (« DGS ») l’homme de la corruption qui trafiquait 600 millions d’euros d’argent sale en liquide, pour le compte du patronat, déjeunait chaque mois avec Jean-Denis Combrexelle. On ne sait pas dans quels restaurants ni qui, de « DGS » ou de « JDC », payait l’addition. »

    #intermittents #grève #travail
    poke @fil @rezo @bastamag @moderne

    • Le gouvernement a rendu publique la lettre de mission de la commission « Archambault, Gille, Combrexelle ». La CGT Spectacle a réagi ici : http://www.fnsac-cgt.com/actulong.php?IDactu=331

      Nous notons que le gouvernement exclut l’option de la création d’une « caisse autonome » pour les intermittents du spectacle, très ancienne revendication du Medef. Nous ne cessons pas pour autant de dénoncer l’injustice de la convention du 14 mai dans son ensemble, qui fait peser des économies considérables sur l’ensemble des demandeurs d’emploi, qu’ils soient travailleurs précaires, intérimaires, cadres ou intermittents du spectacle. Nous emploierons d’ailleurs les moyens adéquats pour obtenir une autre réforme de l’indemnisation chômage, notamment devant les juridictions compétentes.

  • Silicon’s Valley’s Brutal Ageism | New Republic
    http://www.newrepublic.com/article/117088/silicons-valleys-brutal-ageism

    An engineer in his forties recently told me about meeting a tech CEO who was trying to acquire his company. “You must be the token graybeard,” said the CEO, who was in his late twenties or early thirties. “I looked at him and said, ‘No, I’m the token grown-up.’ ”

    Toujours aussi sympa, le jeunisme.

  • Grève à la SNCF : "Si ça continue, on risque de perdre notre flegme légendaire"

    http://larotative.info/greve-a-la-sncf-si-ca-continue-on.html

    A Tours, les grévistes avaient décidé de présenter des motions au préfet et au directeur régional. Un cortège comptant environ 150 cheminots de Tours et Saint-Pierre-des-Corps s’est rendu devant la préfecture, en scandant : « La droite en a rêvé, Hollande l’a fait. »

    Après un échange avec le chef de cabinet du préfet, un représentant de la CGT a déclaré aux grévistes assemblés :

    « On l’a prévenu qu’on était déterminés. Si ça continue, on risque de perdre notre flegme légendaire. »

    (...) Le directeur a été copieusement hué quand il a prétendu que le RH077, qui encadre les temps de travail et de repos dans l’entreprise, ne serait pas remis en cause. Les grévistes lui ont répondu en scandant les articles du projet de loi qui attaquent l’accord, et ont expliqué qu’ils craignaient qu’une nouvelle convention collective n’entraîne un nivellement par le bas de leurs conditions de travail. Le directeur a admis qu’il n’existait aucune garantie du contraire.

    #grève #sncf #son

  • Organisation libertaire à la lyonnaise
    http://rebellyon.info/?L-organisation-des-libertaires-a-Lyon-au
    Rebellyon republie ce texte intéressant de Daniel Colson paru au milieu des années 1980 dans la revue IRL consacrée aux « Libertaires entre Saône et Rhône ». Colson écrira près de vingt ans plus tard « Le petit lexique philosophique de l’anarchisme, de Proudhon à Deleuze », directement inspiré de cette expérience pratique.
    http://lagryffe.net/Chronique-parue-dans-A-Contretemps.html

    Le texte fait le point sur une structuration assez originale de ce mouvement à ce moment-là, à l’origine d’une forte implantation locale, encore visible aujourd’hui, ou qui inspire encore des structures comme la librairie La Gryffe, Rebellyon (ou Radio Canut mais dans une moindre mesure).

    A l’heure où les groupes anti-autoritaires sont à la fois aussi divisés qu’impuissants, c’est une piste toujours actuelle de réflexion pour repenser un mouvement, au moins à une échelle locale.

    Réellement divers, non par le nombre de ses com­po­san­tes, mais par leurs dif­fé­ren­ces de nature, par leur carac­tère éclectique, non ordon­na­ble, non clas­sa­ble, le mou­ve­ment liber­taire lyon­nais a peu à peu appris à chacun de ses mili­tants à renon­cer à pro­je­ter sur lui, sur sa sur­face d’enre­gis­tre­ment, l’unité de ses concep­tions du moment. Au prix de nom­breux conflits, non seu­le­ment il a appris à chacun de nous à accep­ter que d’autres agis­sent et pen­sent autre­ment que soi, à ne pas vivre comme limite, manque ou frus­tra­tion les pra­ti­ques échappant à son propre ima­gi­naire, à sa propre inser­tion sociale, mais il nous a aussi appris à tirer satis­fac­tion et richesse de l’extrême diver­sité dans laquelle nous nous insé­rons, à faire confiance dans l’ajus­te­ment contra­dic­toire d’un espace qui, pour échapper au carac­tère for­cé­ment tota­li­taire du rêve propre à chacun de nous, fait écho, dans la réa­lité, au désir liber­taire que ce rêve pré­tend expri­mer.

    Mieux, en inter­di­sant l’affron­te­ment meur­trier et idéo­ma­nia­que des por­teurs de rêve et d’utopie que nous sommes tous, les formes actuel­les du mou­ve­ment liber­taire à Lyon ten­dent peu à peu à nous libé­rer de notre propre et pseudo-« unité », de « femme », d’« homme », de « syn­di­ca­liste », de « manuel », d ’« intel­lec­tuel », etc. Aux contra­dic­tions néces­sai­res d’un espace mili­tant com­plexe et diver­si­fié peu­vent répon­dre les contra­dic­tions et les diver­si­tés qui nous cons­ti­tuent indi­vi­duel­le­ment. Cela non pas seu­le­ment en lais­sant à chacun le soin de reconnaî­tre une partie de lui-même dans la prise de posi­tion, la manière de voir et de sentir de telle ou telle struc­ture ou groupe, mais aussi en nous auto­ri­sant à par­ti­ci­per à la vie de plu­sieurs struc­tu­res ou grou­pes de telle façon que chacun puisse être enfin plu­sieurs, sui­vant le lieu et le moment.

    Un espace formel qui fédère ces libertaires « non-organisés spécifiquement », la Coordination libertaire, montre la tentative de dépasser les différentes contradictions entre militants. Mais c’est surtout la pensée du même et du différent qui permet d’élaborer un espace à la fois de discussion, d’entraide et d’offensive.

    Espace mili­tant ouver­te­ment divers et contra­dic­toire, la Coordination liber­taire cesse d’être une cita­delle assié­gée (ou conqué­rante) ne comp­tant que sur la force de ses struc­tu­res, sur son dra­peau, sur le nombre, la dis­ci­pline et la foi des bataillons qu’elle peut ali­gner dans les mani­fes­ta­tions.

    Parce qu’elles tirent leur exis­tence de pro­blè­mes pro­pres, d’une ins­crip­tion sociale par­ti­cu­lière, les com­po­san­tes de la Coordination réper­cu­tent for­cé­ment ces pro­blè­mes dans les dis­cus­sions et les prises de posi­tion du mou­ve­ment, s’en font les repré­sen­tants et, un pied dedans, un pied dehors, peu­vent per­met­tre :
    – de tisser des liens avec l’exté­rieur ;
    – de contri­buer à l’élaboration d’une ana­lyse géné­rale qui tienne compte de la com­plexité et de la tota­lité de la réa­lité ;
    – de former des mili­tants habi­tués à confron­ter non plus seu­le­ment des idées, mais des maniè­res d’être et d’agir ;
    – de pré­fi­gu­rer en partie, bien mal mais mieux que ne le per­met­trait un simple regrou­pe­ment idéo­lo­gi­que, ce que pour­rait être un mou­ve­ment liber­taire de masse, uni­fiant toute la diver­sité du réel, des dif­fé­ren­tes luttes, des dif­fé­rents inté­rêts et aspi­ra­tions néces­sai­res à une trans­for­ma­tion radi­cale de la société.

    Peut-être pour @rezo ? cc @fil @moderne ?

    #anarchisme #libertaire #organisation #local

  • Les drones survoleront le festival Aucard de Tours
    http://tours.mediaslibres.org/les-drones-survoleront-le-festival.html

    Du 4 au 8 juin se tiendra le festival Aucard de Tours, organisé par Radio Béton. Au programme ? Des concerts, plein de gens qui s’amusent et... un drone pour filmer le tout.

    Les petits copters qui survoleront la 28ème édition du festival Aucard de Tours afin de tirer des images « d’un festival qu’on connaît tous sous un autre angle », fabriqués par Drone Contrast, sont bel et bien des drones, catégorie civils. (...) Le problème, et il est de taille, est qu’aucun endroit ne semble plus échapper à la possibilité d’être filmé, même si c’est de loin. Plus d’angles morts, plus moyen de tituber tranquille jusqu’aux toilettes sèches ou de danser façon Nicholas Brothers sans être capturés sur pellicule (ou plutôt disque dur) ! En sur-saturant nos espaces de caméras, nous nous habituons doucement, mais sûrement, à leur omniprésence. (...) Force est de constater que l’engouement du public pour les technologies permettant de filmer à tout va s’affranchit généralement de toute considération critique : c’est nouveau, c’est marrant, c’est possible, donc on cautionne.

    #drone #festival #surveillance

    • En plaçant généreusement son produit sur un festival comme Aucard, régionalement très prisé, et pour lequel la communication ne manque pas, la firme Drone Contrast met un pied dans la porte du marché du drone et parie sur un retour sur investissement, en ignorant, et probablement de bonne foi, qu’elle contribue à la distraction des masses par la fuite en avant technologique à laquelle participent tous ces nouveaux gadgets techno-numériques.
      Pas convaincu hein ? Pourtant, on peut lire sur le site Slate.fr le commentaire d’un gradé de l’armée de l’air française expliquant :
      « La présence de drones en France est importante pour [...] poursuivre l’acculturation des autorités en charge du contrôle aérien et des populations au fait dronique. »

      Peut-être pour @rezo (ping @fil @moderne ;)

    • @aude_v ah ok :) J’ai cru que tu participais à la recension pour rezo désormais :) La citation du général est à épingler, elle est exemplaire, joli boulot du contributeur de la Rotative :)

  • 21 novembre 1846 : émeute de la faim à Tours
    http://tours.mediaslibres.org/21-novembre-1846-emeute-de-la-faim.html

    La mauvaise récolte de 1846, liée à un été particulièrement sec, provoque une importante agitation dans les campagnes de l’Ouest et du Centre. La cherté des grains, renforcée par la spéculation, met en branle des foules qui dévastent les marchés ou empêchent que le grain quitte les villes. A Tours, une émeute éclate le 21 novembre 1846.

    (...)

    « Habitens de la ville de Tours, depuis longtemps nous somes plongé dans la misèr, il es temps d’ans finir, c’est le pain à 30 sous qu’il nou faut sous 24 heures, ou reunissont nous tous et commancon par aneantir les 2 plus fort accapareur de blé qui sont le maire et le préfet, don, cher consitoyen, ci le pain n’est pas à 30 sous, faison le maître de force. »

    (...)

    Les violences durent toute la nuit. Les émeutiers reçoivent le soutien des habitants, notamment dans la rue Colbert. Le dimanche, l’ordre n’est toujours pas rétabli, les affrontements se poursuivent entre la population et l’armée.

    (...)

    Dans un rapport au ministère de la Justice, le procureur général d’Orléans notera plus tard : « il ne fallut rien moins que la plus décisive réaction pour abattre cette morgue brutale du prolétaire et du paysan, qui déjà se croyaient maîtres. »

    #émeute #faim #insurrection #histoire

  • [Making-of] D’où viennent les articles de La Rotative ?
    http://tours.mediaslibres.org/making-of-d-ou-viennent-les.html

    On a imaginé qu’il pourrait être intéressant d’expliquer aux lecteurs de La Rotative comment sont produits les articles qui sont publiés. Pour rappel, La Rotative est un site collaboratif : tout le monde peut s’inscrire et proposer des articles à la publication. Le contenu du site n’est pas produit par une équipe de rédacteurs salariés, mais par des personnes aux parcours et aux opinions divers, qui contribuent de multiples manières.

    Certains contributeurs, depuis leur inscription, n’ont proposé qu’un seul article. D’autres en ont proposé des dizaines. Des copains ont amélioré certains articles en proposant des illustrations. Y en a qui sont allés traquer les fautes d’orthographes. Quelques-uns sont allés rencontrer des travailleurs en lutte, et ont proposé des récits de ces combats. D’autres ont organisé des entretiens et des rencontres avec des personnes dont elles souhaitaient recueillir la parole. Le plus souvent, les articles sont issus d’une collaboration entre plusieurs personnes, appartenant ou non au collectif d’animation du site.

    #médias #information #alternative

  • Accidents de travail chez Hutchinson : l’entreprise relaxée

    http://tours.mediaslibres.org/accidents-de-travail-chez.html

    En 2008, deux accidents du travail graves ont lieu sur les tours de confection de l’usine Hutchinson de Joué-les-Tours. Poursuivie pour infraction à la réglementation sur l’hygiène et la sécurité du travail et pour blessures involontaires suivies d’une incapacité de plus de trois mois, la filiale du groupe Total a été relaxée le 13 mars 2014. Et ce alors même que les machines n’étaient pas conformes à la réglementation.

    Au début de l’année, les délégués du personnel ont encore dû insister pour que la direction intervienne sur des tours de confection qui démarraient tous seuls : il a fallu quatre~mois pour régler le problème. L’année dernière, un salarié a eu les doigts écrasés par une autre machine non-conforme. Le secteur de l’entringlage, où des travailleurs essentiellement en intérim doivent sortir des pièces brûlantes des fours, nous est décrit par un salarié comme « l’enfer sur terre ».

  • Rumeur à l’école maternelle de Joué-lès-Tours : un lynchage orchestré par l’extrême-droite
    http://tours.mediaslibres.org/rumeur-a-l-ecole-maternelle-de.html

    De comptes Facebook en sites internet, de courriels en sms, une rumeur visant une institutrice de Joué-lès-Tours se répand comme une trainée de poudre depuis le vendredi 28 mars, afin d’affoler les parents crédules et les attirer dans les réseaux des « Journées de retrait des écoles » orchestrées par Farida Belghoul.

    En deux jours, la vidéo a été vue plus de 35 000 fois. Publiée sur le site internet de Farida Belghoul, on y voit la responsable jocondienne des « Journées de retrait de l’école », Dalila Hassan, expliquer qu’une institutrice aurait contraint un garçon de 3 ans à baisser son pantalon en même temps qu’une petite fille, afin qu’ils puissent se toucher les parties génitales... Hassan, dont la page Facebook révèle notamment son soutien à Dieudonné, explique ensuite qu’elle a assisté à l’entretien entre la mère du garçon, une femme tchétchène accompagnée d’un interprète, et la directrice de l’école.

    #JRE