Y a @larotative qui a donné la parole au délégué départemental de #SUD et au secrétaire général de l’UD #CGT en Indre-et-Loire. Histoire de discuter de la mobilisation contre le pacte de responsabilité, mais aussi de l’état du combat syndical.
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Deux perspectives différentes, mais avec un certain nombre de convergences.
Pourquoi est-il si difficile de remettre en cause le système capitaliste, y compris dans le mouvement syndical ? On accuse souvent la finance, on demande aux politiques de « prendre leurs responsabilités », on cherche à mettre en valeur un « autre commerce », on fait la promotion du gentil artisanat face au méchant patron...
E.S. : Même chez Solidaires... A une époque, la mode consistait à être « anti-libéral », et non « anti-capitaliste ». Seule une minorité se revendiquait de l’#anticapitalisme. Cela s’explique par le fait qu’on se trouve aujourd’hui dans un cycle réactionnaire. La période n’est pas porteuse pour les idéaux de transformation sociale. Les groupes qui s’y réfèrent sont extrêmement minoritaires, et la société de consommation a complètement triomphé. Aujourd’hui, la pauvreté n’est pas une question de fric, mais une question d’accès à la #consommation. Dans ce contexte, les idéaux de transformation sociale ne parlent pas à la population.
Cependant, on peut au moins remettre ces idéaux en haut des banderoles et dans nos textes. D’ailleurs, Solidaires se réfère clairement au syndicalisme révolutionnaire et à la Charte d’Amiens : il s’agit à la fois de défendre au quotidien les salariés et de faire la révolution sociale. Il faut travailler pour que ce message soit partagé par tous nos adhérents, et que cette force se propage pour constituer une alternative.
S.D. : Je ne crois pas que la CGT cache le fait qu’elle lutte contre le capitalisme. D’ailleurs, si on engage la bataille sur le coût du capital, c’est bien pour le combattre. L’essence même du capitalisme, c’est la mise en concurrence des salariés, et on se bat contre ça.
Après, on peut crier « anticapitaliste » à chaque bout de phrase, mais je ne crois pas que ça fasse avancer le débat. Ce qui fait avancer les choses, c’est la manière dont les salariés revendiquent et font évoluer la situation, dans l’entreprise et dans la société.
Ensuite, pour ce qui est du gentil patron... Je considère que dans la lutte des classes actuelle, il n’y a pas que des patrons et des salariés. Il faut tenir compte des indépendants et de tous ceux qui appartiennent au camp progressiste.
Les salariés, les retraités ou les privés d’emploi ont besoin de réponses concrètes, comme l’augmentation des pensions de retraite. Pour s’adresser au monde du travail, il ne suffit pas de déclarer qu’on lutte contre le capitalisme, mais proposer des solutions. En particulier dans cette période, où il n’y a pas d’alternative sur le terrain politique. Nos solutions, nous devons les faire partager aux salariés. Et ce sont des solutions qui remettent fortement en cause le système capitaliste.
Cela dit, comme l’ont montré des camarades qui ont travaillé sur cette question, il est vrai que le langage syndical a changé. Certains mots qu’on n’utilisaient plus reviennent dans les discours, comme le mot « travailleur ».