Tout va trés bien

En hommage à Paul Misraki, l’auteur de la chanson : « Tout va très bien madame la marquise »

  • Face à Israël : Que pouvez-vous faire ? Michel Collon

    Le journaliste et essayiste belge Michel Collon lance un appel à l’action collective pour soutenir la Palestine. Dans une vidéo poignante, il exhorte les citoyens à s’organiser et à s’informer pour contrer les médias mensonges et soutenir les Palestiniens dans leur lutte pour leurs droits.

    https://www.youtube.com/watch?v=OcSL00gJdFY

    Michel Collon souligne l’importance de ne pas rester passif face aux horreurs et de s’organiser pour faire entendre la vérité. Il rappelle que l’occupation coloniale d’Israël est illégale selon le droit international et que la résistance palestinienne est légitime.

    Il propose quatre actions concrètes pour soutenir la Palestine : parler de Gaza à dix personnes de son entourage, se regrouper pour échanger des expériences et soutenir des initiatives locales, participer à des formations pour mieux comprendre l’histoire et l’actualité, et interpeller poliment les journalistes et les médias pour dénoncer la désinformation. Il met en avant l’importance de la bataille de l’information pour contrer les médias mensonges et faire prendre conscience des faits réels.

    Michel Collon insiste également sur le rôle crucial du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) pour faire pression sur Israël. Il souligne que ce mouvement a déjà eu un impact significatif, notamment en Grande-Bretagne, et appelle à le renforcer. Il conclut en affirmant que la paix et la justice triompheront si nous menons ensemble la bataille de l’information.

    Source : https://lemediaen442.fr/face-a-israel-que-pouvez-vous-faire-michel-collon

    #michel_collon #conflits #_journaliste #guerre #gaza #palestine #israël #israel #palestine_assassinée #international

  • La #Suède veut se venger de Poltava 315 ans aprés, mal lui en prend !
    Au moins 51 morts et 271 blessés dans une frappe russe sur l’institut militaire de Poltava où travaillaient de nombreux soldats suédois

    Rappel : La bataille de Poltava (ou Pultawa) a opposé le 27 juin 1709 (8 juillet dans le calendrier grégorien), dans le cadre de la grande guerre du Nord, l’armée de Pierre Ier de Russie (dit Pierre le Grand) et celle de Charles XII de Suède, soutenue par quelques cosaques de l’hetman Ivan Mazepa.
    L’armée russe a remporté une victoire décisive qui a fait perdre à la Suède son rang de grande puissance militaire.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2101636/ukraine-frappe-russe-poltava-institut-miliaire
    La bataille de Poltava : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Poltava

    #guerre #ukraine

  • Emmanuel Todd : « La Russie gagne la guerre et l’Europe implose »

    La défaite de l’occident, ce n’est pas la victoire de la Russie, c’est une implosion de l’occident.
    Cf. L’augmentation de la mortalité infantile aux usa

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=AISnPMPUl4c

    #France #Russie #ukraine #USA #ue #union_européenne #économie #géopolitique #désindustrialisation #inégalités #Emmanuel_Todd #Angleterre

  • Jeux de dupes en Seine – suite robindesbois.org

    Les épreuves du triathlon paralympique sont programmées dimanche 1er septembre en partie dans une Seine souillée par les bactéries fécales et les polluants chimiques. La World Triathlon qui n’hésite pas à plonger ses affiliés dans un des fleuves les plus pollués de l’Union européenne est une société à but non lucratif basée à Lausanne en Suisse. Elle est aussi turbide et opaque que les eaux de la Seine. Quelques bulles émergent de son bilan financier de 2022 : au titre des dépenses, 200.000 US$ pour la présidente, 211.000 US$ pour les 8 membres du Conseil d’Administration, 2 millions d’US$ pour 20 à 30 salariés, 188.000 US$ de dépenses administratives dont les voyages… Au titre des recettes, 1,4 million d’US$ de la part des sponsors et 1,85 million d’US$ pour les droits de retransmission des réseaux télé. La World Triathlon vit sur un grand pied comme la World Aquatics, l’autre société à but non lucratif basée à Lausanne et organisatrice des épreuves internationales de natation, de waterpolo, de plongeon, de nage artistique et de marathon en eaux libres.
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    Les deux fédérations internationales ont trouvé dans la Directive européenne concernant la gestion des eaux de baignade du 15 février 2006 une aide inespérée. Seules 2 bactéries fécales sont soumises à des seuils. Dans les eaux côtières, pour accéder à une qualité dite “suffisante”, les entérocoques intestinaux ne doivent pas dépasser 185 ufc (unité formant colonie) et les Escherichia coli 500 ufc par 100 ml d’eau tandis que dans les eaux intérieures les seuils sont de 330 et de 900, quasiment le double. Cette discrimination n’a aucune justification sanitaire. Elle témoigne de la capitulation des pays membres de l’Union européenne face aux polluants bactériologiques et pathogènes des fleuves, des rivières, des lacs et des canaux. Dire que les eaux de la Seine à Paris et en aval de Paris sont saines relève de la manipulation. Paris n’est pas la seule à masquer la vérité. A Deauville, en baie de Seine, les baignades ont été interdites les 22 et 23 août à cause des dépassements en entérocoques et en Escherichia coli et la mairie a justifié cette interdiction par la présence inopinée d’une “nappe de sable” mélangée à la colonne d’eau.

    Décidément les athlètes, qu’ils soient olympiques ou paralympiques, et les baigneurs de juillet-août sur les côtes normandes sont bien des “marionnettes” comme l’a dit un triathlète belge début août après un report d’entrainement dans la Seine, des marionnettes du business.

    #fric #argent #business #pollution #bactéries #seine #athlètes #world_triathlon #world_aquatics #waterpolo #JO #jeux_olympiques #santé

    Source : https://robindesbois.org/jeux-de-dupes-en-seine-suite

  • #Suisse : Les personnes revenant des JO de Paris ne peuvent plus donner leur sang RTS - Foued Boukari/itg

    Donner votre sang n’est plus possible en Suisse si vous revenez de Paris. En cause, les Jeux olympiques et paralympiques, où se croisent des touristes et des sportifs du monde entier.

    Toutes les personnes qui ont voyagé dans la capitale française depuis le 15 août pendant les Jeux olympiques et paralympiques doivent attendre un délai de 30 jours avant de pouvoir donner leur sang. Cette décision s’explique par des craintes liées aux virus qui circulent lors de ces événements qui voient venir des touristes et des sportifs du monde entier.
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    La suite : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/les-personnes-revenant-des-jo-de-paris-ne-peuvent-plus-donner-leur-sang-28612744
    #JO #jeux_olympiques #sport #france #Santé #Sang #contagion #Maladie #Athlètes #Supporter

  • Qu’est-ce que l’IA ? Illusions numériques, fausses promesses et rééducation de masse Brandon Smith − Alt-Market

    Au cours des cinq dernières années, le concept d’intelligence artificielle a fait l’objet d’une grande fanfare, à tel point que sa primauté est considérée dans les médias comme une évidence. L’idée que les algorithmes peuvent “penser” est devenue un mythe omniprésent, un fantasme de science-fiction qui prend vie. La réalité est beaucoup moins impressionnante…

    
Les globalistes du Forum économique mondial et d’autres institutions élitistes nous répètent sans cesse que l’IA est le catalyseur de la “quatrième révolution industrielle“, une singularité technologique censée changer à jamais tous les aspects de notre société. J’attends toujours le moment où l’IA fera quelque chose de significatif en termes d’avancement des connaissances humaines ou d’amélioration de nos vies. Ce moment n’arrive jamais. En fait, les globalistes ne cessent de déplacer les poteaux d’affichage de ce qu’est réellement l’IA.


    Je note que les zélateurs du WEF comme Yuval Harari parlent de l’IA comme s’il s’agissait de l’avènement d’une divinité toute puissante (je discute du culte globaliste de l’IA dans mon article “Intelligence Artificielle : Un regard séculaire sur l’antéchrist numérique“). Pourtant, Harari a récemment minimisé l’importance de l’IA en tant qu’intelligence sensible. Il affirme qu’elle n’a pas besoin d’atteindre la conscience de soi pour être considérée comme un super être ou une entité vivante. Il suggère même que l’image populaire d’une IA de type Terminator dotée d’un pouvoir et d’un désir individuels n’est pas une attente légitime.

    En d’autres termes, l’IA telle qu’elle existe aujourd’hui n’est rien de plus qu’un algorithme sans cervelle, et ce n’est donc pas de l’IA. Mais si tous les aspects de notre monde sont conçus autour d’infrastructures numériques et que l’on apprend à la population à avoir une foi aveugle dans l’ “infaillibilité” des algorithmes, alors nous finirons par devenir les dieux robots que les globalistes appellent de leurs vœux. En d’autres termes, la domination de l’IA n’est possible que si tout le monde CROIT que l’IA est légitime. Harari admet essentiellement cet agenda dans le discours ci-dessus.

    L’attrait de l’IA pour le commun des mortels réside dans la promesse de se libérer de tout souci ou de toute responsabilité. Comme tous les narcissiques, l’élite globaliste aime simuler l’avenir et acheter la conformité populaire en promettant des récompenses qui ne viendront jamais.

    Oui, les algorithmes sont actuellement utilisés pour aider les profanes à faire des choses qu’ils ne pouvaient pas faire auparavant, comme construire des sites web, réviser des dissertations, tricher aux examens universitaires, créer de mauvaises œuvres d’art et du contenu vidéo, etc. Les applications utiles sont rares. Par exemple, l’affirmation selon laquelle l’IA “révolutionne” le diagnostic et le traitement médicaux est tirée par les cheveux. Les États-Unis, le pays qui a sans doute le plus accès aux outils d’IA, souffrent également d’une baisse de l’espérance de vie. Nous savons qu’il ne s’agit pas de la Covid, car le virus a un taux de survie moyen de 99,8 %. On pourrait penser que si l’IA est si puissante dans sa capacité à identifier et à traiter les maladies, l’Américain moyen vivrait plus longtemps.

    Il n’existe aucune preuve d’un avantage unique de l’IA à une échelle sociale plus large. Tout au plus, il semble qu’elle permette de supprimer des emplois de développeurs web et d’employés de McDonald’s au “Drive” . L’idée globaliste selon laquelle l’IA va créer une renaissance robotique de l’art, de la musique, de la littérature et de la découverte scientifique est totalement absurde. L’IA s’est avérée n’être rien de plus qu’un outil de commodité médiocre, mais c’est en fait la raison pour laquelle elle est si dangereuse.

    Je soupçonne le WEF d’avoir changé ses idées sur ce que l’IA devrait être parce qu’elle ne répond pas aux aspirations délirantes qu’il avait à l’origine pour elle. Ils attendaient qu’un logiciel prenne vie et commence à leur donner des informations sur les mécanismes de l’univers, et ils commencent à se rendre compte que cela n’arrivera jamais. Au lieu de cela, les élitistes se concentrent de plus en plus sur la fusion du monde humain et du monde numérique. Ils veulent fabriquer la nécessité de l’IA parce que la dépendance de l’homme à l’égard de la technologie sert les objectifs de la centralisation.
    
Mais à quoi cela ressemblerait-il en réalité ? Eh bien, il faut que la population continue à devenir plus stupide tandis que l’IA s’intègre de plus en plus à la société.

    Par exemple, il est aujourd’hui largement admis qu’une formation universitaire n’est pas un gage d’intelligence ou de compétence. Des millions de diplômés entrant sur le marché du travail aujourd’hui font preuve d’un niveau d’incompétence déconcertant. Cela s’explique en partie par le fait que les enseignants sont moins compétents, qu’ils ont des préjugés idéologiques et que le programme d’études moyen s’est dégradé. Mais nous devons aussi commencer à prendre en compte le nombre d’enfants qui suivent leur scolarité en utilisant ChatGPT et d’autres outils de triche.

    Ils n’ont pas besoin d’apprendre quoi que ce soit, l’algorithme et la caméra de leur téléphone portable font tout pour eux. Cette tendance est inquiétante, car les êtres humains ont tendance à emprunter le chemin le plus facile dans tous les aspects de la survie. La plupart des gens ont cessé d’apprendre à cultiver leur nourriture parce que l’agriculture industrielle le fait pour nous. Ils ont cessé d’apprendre à chasser parce qu’il y a des abattoirs et des camions frigorifiques.

    Aujourd’hui, de nombreux Zennials sont incapables de se faire à manger parce qu’ils peuvent recevoir des plats à emporter à leur porte à tout moment. Ils ne parlent presque plus au téléphone et ne créent plus de communautés physiques parce que les textos et les médias sociaux sont devenus les intermédiaires de l’interaction humaine.

    Oui, tout est “plus facile” , mais cela ne veut pas dire que tout est mieux.

    Ma grande crainte – L’avenir que je vois se profiler est un avenir dans lequel les êtres humains ne prennent plus la peine de penser. L’IA pourrait être considérée comme l’ultime accumulation de connaissances humaines ; une bibliothèque massive ou un cerveau numérique qui effectue toutes les recherches et réfléchit à votre place. Pourquoi apprendre quoi que ce soit quand l’IA “sait tout”  ? Mais c’est un mensonge.

    L’IA ne sait pas tout ; elle ne sait que ce que ses programmeurs veulent qu’elle sache. Elle ne vous donne que les informations que ses programmeurs veulent que vous ayez. Les globalistes l’ont bien compris et ils sentent bien le pouvoir qu’ils auront si l’IA devient une plateforme éducative de premier plan. Ils y voient un moyen d’inciter les gens à abandonner le développement personnel et la pensée individuelle.

    Voyez les choses sous cet angle : Si tout le monde commence à se tourner vers l’IA pour obtenir des réponses à toutes ses questions, alors tout le monde recevra exactement les mêmes réponses et arrivera exactement aux mêmes conclusions. Tout ce que l’IA a à faire, c’est de censurer activement toute information qui contredit le récit officiel.

    Nous avons eu un aperçu de cette situation orwellienne lors de la pandémie de Covid, lorsque des entreprises de haute technologie comme Google ont utilisé des algorithmes pour enterrer toutes les données qui prouvaient que la crise Covid n’était pas la menace que les autorités gouvernementales prétendaient qu’elle représentait. Pendant au moins trois ans, il était impossible d’aller sur YouTube et de trouver des informations alternatives sur le virus ou les vaccins. L’algorithme a obligé tout le monde à passer au crible une longue liste de sources officielles, dont beaucoup véhiculent des mensonges flagrants sur le masquage, la distanciation sociale, le taux de mortalité dû à la crise Covid et la sécurité des vaccins.

    Le pouvoir en place n’a même pas besoin de censurer ou de supprimer directement les informations qu’il n’aime pas. Il leur suffit de laisser l’algorithme dicter les résultats de recherche et d’enterrer la vérité à la page 10 000, là où personne ne la cherchera.

    Quel serait l’impact sur le citoyen moyen ? Supposons que l’IA soit programmée pour dicter le discours scientifique. Que se passerait-il si l’IA disait que le changement climatique provoqué par l’homme est une réalité indéniable et que “la science est établie” , sans jamais présenter la montagne de preuves contraires ? Personne ne cherchera les vraies données parce que l’IA les rendra impossibles à trouver. Tout le monde supposera que l’IA leur dit tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet, mais il y a pire encore…

    De nombreux lecteurs se souviendront peut-être qu’il y a quelques mois, le système d’IA “Gemini” de Google a été programmé pour imposer l’IED à ses utilisateurs https://www.theverge.com/2024/2/21/24079371/google-ai-gemini-generative-inaccurate-historical . Chaque fois qu’une personne demandait à l’IA de créer une image historique, l’algorithme rendait tout le monde noir ou brun et souvent féminin. Les représentations d’hommes blancs étaient étrangement rares, malgré l’exactitude historique. Cela signifie des images sans fin de Highlanders noirs et bruns en Écosse, de Pères fondateurs noirs en Amérique, de papes catholiques féminins, de chevaliers asiatiques dans l’Europe médiévale, et même, ce qui est hilarant, de nazis noirs dans l’Allemagne de la Seconde Guerre mondiale.

    Les développeurs d’IA affirment souvent qu’une fois l’IA créée, ils ne contrôlent plus vraiment ce qu’elle fait et comment elle se développe. L’incident “Gemini” prouve que c’est un mensonge. L’IA peut définitivement être contrôlée, ou du moins modelée par le codage pour promouvoir la propagande que les programmeurs veulent qu’elle promeuve. Il n’existe pas d’IA autonome ; il y a toujours un agenda.

    En résumé, les globalistes souhaitent la prolifération de l’IA parce qu’ils savent que les gens sont paresseux et qu’ils utiliseront le système comme substitut à la recherche individuelle. Si cela se produit à grande échelle, l’IA pourrait être utilisée pour réécrire tous les aspects de l’histoire, corrompre les racines mêmes de la science et des mathématiques et transformer la population en un esprit de ruche baveux ; une écume bourdonnante de drones décérébrés consommant chaque proclamation de l’algorithme comme si elle était sacro-sainte.

    En ce sens, Yuval Harari a raison. L’IA n’a pas besoin de devenir sensible ou d’utiliser une armée de robots tueurs pour faire beaucoup de mal à l’humanité. Il lui suffit d’être suffisamment pratique pour que nous n’ayons plus envie de penser par nous-mêmes. Comme le “Grand et Puissant” OZ qui se cache derrière un rideau numérique, vous pensez acquérir des connaissances auprès d’un magicien alors que vous êtes en réalité manipulés par des vendeurs d’huile de serpent globalistes.

    Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

    #Data #Données #IA #AI #Intelligence_Artificielle #High-tech #robotique #algorithme #artificial-intelligence #escroquerie #bidonnage #Manipulation #WEF

    Source et liens : https://lesakerfrancophone.fr/quest-ce-que-lia-illusions-numeriques-fausses-promesses-et-reeduc

  • #Suisse Quatre cœurs sur cinq transplantés sur des enfants proviennent de l’étranger ats/ami - RTS

    Quatre cœurs sur cinq transplantés sur des enfants en Suisse viennent de l’étranger. Cette importation a permis de faire reculer le taux de mortalité des enfants ayant besoin d’un cœur de donneur à 15%, selon le directeur de Swisstransplant.

    Ce taux était encore de 80% il y a 16 ans, quand Franz Immer a commencé à travailler pour la fondation suisse pour la transplantation d’organes, indique-t-il au Tages-Anzeiger. https://www.tagesanzeiger.ch/flughafen-zuerich-ambulanz-jet-brachte-um-1-23-uhr-ein-spenderherz-aus

    Entre 350 et 400 organes, le plus souvent des cœurs, sont répertoriés chaque année sur la plateforme de l’organisation européenne d’attribution FOEDUS. L’organisation a été créée parce qu’il est souvent impossible de trouver un receveur local, surtout pour les enfants.



    La Suisse a importé 45 organes et en a exporté 26 en 2023. L’objectif est qu’exportations et importations s’équilibrent. Le transport d’un organe coûte environ 20’000 francs. « Pour un cœur, un transport ne doit pas durer plus de quatre heures. »

    #Santé #Enfants #transplantation #coeur #importation

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/quatre-c-urs-sur-cinq-transplantes-sur-des-enfants-proviennent-de-l-etranger-286

    • Hôpitaux sous tension : Au Luxembourg, les urgences soignent les naufragés de France Thomas Holzer - L’Essentiel

      LUXEMBOURG - « Certains ont été refusés ou ont attendu pendant des heures ». Face à un défaut de prise en charge de Thionville à Nancy, des patients franchissent la frontière pour se faire soigner au Grand-Duché. Un défi pour les établissements luxembourgeois.

      Aux Hôpitaux Robert Schuman, les patients de France et de Belgique arrivent en nombre. Editpress

      Des temps d’attente parfois interminables, des limitations d’accès, voire des fermetures et, in fine, une prise en charge qui inquiète. Les services d’urgences sont sous tension dans cinquante hôpitaux français. Parmi eux, le CHR Metz-Thionville, qui fait de nouveau face à un manque de personnel cet été.

      Une situation compliquée, dont les conséquences se font ressentir au Luxembourg. Selon nos informations, les hôpitaux du Grand-Duché constatent un afflux de patients venus de l’autre côté de la frontière. Parfois d’assez loin : « Beaucoup viennent du Pays-Haut, d’Arlon (Belgique), de la région messine, voire de localités entre Metz et Nancy. Certains ont été refusés, d’autres ont attendu pendant des heures », observe le Dr Fabienne Koerperich, médecin référent des urgentistes aux Hôpitaux Robert Schuman.

      Urgentiste depuis de nombreuses années, la cheffe de service a vu la situation se tendre depuis un certain temps. « Cela ne date pas de cet été. Mais nous constatons également la présence de plus en plus de personnes qui ne travaillent pas au Luxembourg ».

      Désemparées face à un système à flux tendu, certaines personnes ne se posent même plus la question et choisissent directement de faire plusieurs dizaines de kilomètres pour se rendre au Luxembourg. Quitte à perdre du temps dans les trajets.

      Une meilleure prise en charge ?
      Avec aussi l’idée de se prémunir contre un mauvais diagnostic. « Les cas sont divers et variés. Des patients débarquent pour des choses plus graves. C’est aussi une question de moyens. Les frontaliers savent et voient que la prise en charge est différente », reconnaît le Dr Koerperich.

      Face à cette réalité, les hôpitaux luxembourgeois se retrouvent obligés de s’adapter. Qu’importe son pays de résidence, chaque patient est accueilli et soigné. Mais si elles ne déplorent pas de difficultés comparables, les équipes au Luxembourg peuvent aussi tirer la langue. « Ce n’est pas la seule raison. Le problème est global et tient également à l’augmentation de la population au Grand-Duché », tempère la professionnelle, qui alerte également sur le manque de nouveaux médecins urgentistes.

      Aux Hôpitaux Robert Schuman, des discussions ont déjà été menées en interne. Cependant, des solutions pérennes ne pourront émerger que d’une réflexion plus globale sur la santé à l’échelle transfrontalière.

      #Hôpitaux #Urgences #Soins #Luxembourg #Belgique #frontières

      Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/hopitaux-sous-tension-au-luxembourg-les-urgences-soignent-les-naufrages-d

  • Le marché juteux des gravats genevois exportés en France voisine RTS (Temps présent / 47 min) - Isabelle Ducret

    Chaque année, ce sont 2,2 millions de tonnes de terre non polluée qui sont extraites des chantiers genevois, l’équivalent d’une pyramide de Khéops. Si la moitié est déposée dans les gravières genevoises ou recyclée, l’autre moitié est exportée vers la France voisine. Cette situation entraîne le passage de 100’000 camions par an à la frontière. En termes de flux de transport, cela représente un camion par minute pendant les heures de travail.


    « C’est absurde tous ces transports par camion », commente Jacques Martelain, géologue cantonal genevois, jeudi dans l’émission de la RTS Temps présent. Cette situation découle du fait qu’aucun des quatorze sites prévus pour déposer ces terres non polluées n’a pu être ouvert malgré leur mention dans le plan directeur des décharges depuis 2011. 

    « Les obstacles ? Globalement la population n’en veut pas. Quand vous interrogez les gens, ils s’accordent sur le fait qu’il faut gérer les déchets, mais ils n’en veulent pas ni sur leur territoire, ni devant leur fenêtre », indique Jacques Martelain. 

    Résitance citoyenne
    Genève est un canton très dense en termes d’habitation, et une forte résistance citoyenne s’est progressivement organisée. Cette opposition s’est récemment concrétisée dans une initiative législative cantonale, dite « des 300 mètres », qui pourrait être soumise au vote l’année prochaine. 


    La gravière d’Epeisses

    Ce texte propose que toute nouvelle gravière ou décharge soit située à au moins 300 mètres des habitations les plus proches pour protéger la santé des résidents des poussières et du bruit générés par le va-et-vient des camions de chantier.

    Le problème ne se limite pas au manque criant de sites d’accueil sur le canton de Genève. En exportant vers la France voisine les terres non polluées des chantiers, le marché du transport et des gravières s’est lentement déplacé vers les entreprises françaises, qui proposent des tarifs plus compétitifs grâce à des salaires moins élevés.

    Dépendance à l’étranger
    Et, souvent, le gravier est aussi importé de France par camion, alors que la Suisse dispose de ses propres ressources. 
Cela pose un risque de dépendance vis-à-vis de l’étranger.

    Massimo Gorgoni, directeur de la gravière Bardograves à Genève et président du Groupement des entreprises genevoises du gravier et du béton, alerte : « Si un jour la France arrêtait de nous livrer, que fera-t-on ? On n’aura plus de gravier et pas de plan B. Si on n’a pas de gravier, si on n’a pas de sable, on ne construit pas de maison, on ne construit pas de pont, on n’a pas d’infrastructures routières, c’est un besoin indispensable pour notre société, c’est un fondement de notre civilisation. » Il appelle ainsi à prendre des mesures pour privilégier le travail local et réduire cette dépendance.

    La solution n’est pas simple. En effet, pour tout projet de construction dépassant les 10 millions de francs suisses, un appel d’offres public international est requis, empêchant ainsi de favoriser les entreprises locales.

    Johann Le Coultre, directeur de l’entreprise Maury Transports à Genève, exprime sa frustration face à cette situation : « On a encore droit aux petits chantiers, parce qu’on nous laisse un peu les miettes mais les gros chantiers, c’est presque inutile d’y penser à l’heure actuelle. » Il souligne que sans une prise de conscience rapide, le futur des entreprises locales du secteur du gros œuvre est sérieusement menacé.

    #camions #transport de #gravats entre la #Suisse et la #France par #maury #pollutions #déchets #poussières #Haute-Savoie #Chantiers #Chambéry #Kéops

    Source : https://www.rts.ch/info/regions/geneve/2024/article/le-marche-juteux-des-gravats-genevois-exportes-en-france-voisine-28606826.html

  • Le méga yacht de Steve Jobs, « Venus », entre en collision avec un autre yacht de luxe à Naples Le Marin
    Dans un incident surprenant, deux des yachts les plus emblématiques du monde se sont heurtés au mouillage. Le « Venus », le méga yacht commandé par Steve Jobs, cofondateur d’Apple, a percuté le « Lady Moura », un autre yacht de luxe, au large de Naples mercredi 7 août.

    Le yacht Venus commandé par Steve Jobs - appartenant depuis son décès à sa femme Laurene Powell - un navire de 78 mètres de long, s’est dangereusement rapproché du Lady Moura, un yacht de 105 mètres, alors que les deux bateaux étaient au mouillage près de Naples, mercredi 7 août. Malgré les tentatives de l’équipage du Lady Moura pour éviter l’impact, la collision a été inévitable.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=75&v=ZxCnatBD6GQ


    LUXURY COLLISION : Steve Jobs’ former yacht crashes into Lady Moura off Naples coast

    Source et suite : https://lemarin.ouest-france.fr/faits-divers/accidents-en-mer/le-mega-yacht-de-steve-jobs-venus-rentre-en-collision-avec-un-a

    #yacht #luxe #méga_yacht #abrutis #apple

  • Suisse : Erreur de calcul de l’AVS : faut-il revoter sur l’âge de la retraite des #femmes ?  

    L’Office fédéral des assurances sociales s’est gravement trompé dans les dépenses prévues pour l’assurance-vieillesse et survivants (AVS). En 2033, le paiement annuel devrait être inférieur d’environ 4 milliards de francs, soit environ 6% de moins que les estimations initiales. 

    La semaine dernière, à la fin de la période d’appel, cinq plaintes concernant le vote de 2022 visant à relever l’âge de la retraite pour les femmes ont été déposées.

    La proposition a été acceptée à l’époque par une très faible majorité des électeurs (50,5 %). Selon les syndicats et les partis de gauche, les prévisions erronées sont la principale raison pour laquelle la population a voté en faveur du relèvement de l’âge de la retraite. 


    Quel que soit le nombre de plaintes, la justice doit maintenant se pencher sur la question de savoir si la votation de 2022 sur le système de prévoyance suisse doit être déclarée invalide ou non. . . . .

    Source et suite : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/erreur-de-calcul-de-l-avs-faut-il-revoter-sur-l-age-de-la-retraite-des-femmes-28

    #Retraite #Pension #assurance-vieillesse #prévisions #erreurs #mensonges #votation #référendum

  • Les smartphones bientôt interdits dans le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement bx1.be

    Les 373 écoles du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement, vont baliser l’usage du smartphone dès cette rentrée. Une interdiction sera d’application en maternelle, primaire et secondaire dans le courant de l’année, rapportent Le Soir et Sudinfo ce jeudi.

    La mesure du réseau WBE, soit les écoles officielles, concerne 132.600 élèves dans 373 établissements. Une cinquantaine d’établissements sont concernées en Région bruxelloise.

    Elle s’appliquera tout de suite pour un certain nombre d’écoles qui lancent l’expérience à la rentrée de lundi prochain (ou ont déjà interdit le smartphone depuis plusieurs années). Pour la plupart des autres établissements, le pas sera franchi dans le courant de cette année scolaire.
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    La suite et source : https://bx1.be/categories/news/les-smartphones-bientot-interdits-dans-le-reseau-wallonie-bruxelles-enseignement/?theme=classic

    #école #enseignement #enfants #apprentissage #cerveau #internet #smartphones #plateformes #streaming #algorithmes #Belgique #technologie

  • Ce futur système de #réservation de la #SNCF suscite la polémique

    #SNCF_Voyageurs et les régions souhaitent rendre la #réservation_obligatoire dans les TER, comme c’est le cas en Normandie et en test dans le Grand Est.

    L’offre doit-elle s’adapter à la demande (ou l’inverse) ? C’est le principe qui régit la réservation obligatoire ou non à bord des trains. Aujourd’hui, seuls les TGV et certains InterCités, dont ceux de nuit, imposent la réservation obligatoire. Mais des régions (#Normandie et #Grand_Est), qui financent les TER, ont instauré la réservation obligatoire.

    Un collectif d’associations européennes d’usagers a dénoncé la menace d’une généralisation de la réservation obligatoire dans les trains régionaux en France. Ce que dément la SNCF, mais une #pétition réunit de nombreuses signatures.

    « C’est l’échec du report modal »

    Avec François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), qui fut auparavant « expert transports » pendant 40 ans au Figaro, analysons les tenants et les aboutissants de la réservation obligatoire.

    Selon l’élu associatif, la réservation obligatoire est un mécanisme utilisé par le transporteur ferroviaire pour éviter d’ajuster l’offre à la demande. « En ne mettant pas d’offre supplémentaire, c’est le passager qui doit se plier au nombre de sièges offerts, plafonnés par la réservation. C’est l’échec du report modal, de la route vers le train quand on sait que 80 % des trajets de 500 kilomètres sont réalisés en voiture, dont la moitié avec le conducteur seul. Or, pour le report, trois critères doivent être remplis : l’offre, la facilité d’usage et le tarif qui ne vient qu’en troisième place. »
    L’importance de la facilité d’usage

    La facilité d’usage est donc considérée comme essentielle par le voyageur potentiel en TER qui sera rebuté par une réservation souvent complexe à réaliser et surtout à modifier. Dans ce contexte, la Fnaut prône la création d’un distributeur commun à la SNCF et aux régions. Aujourd’hui, il faut compter avec 42 cartes de réduction et la plupart des régions ne prennent pas en compte les 4,5 millions de possesseurs de la carte SNCF Avantage.

    Comme chaque région joue sa stratégie commerciale, la réservation d’un voyage TER + TGV + TER se heurte vite à une usine à gaz tarifaire. « Une hérésie, négation du report modal », déplore François Delétraz.

    https://www.lepoint.fr/economie/sncf-ce-futur-systeme-de-reservation-risque-de-diviser-16-08-2024-2568022_28
    #it's_the_end #it_has_begun #TER #projet #France #transport_ferroviaire #train

  • Nord Stream : Zelensky avait initialement autorisé les plans de sabotage du Nord Stream Belga - La Libre.be

    Le président ukrainien volodymyr zelensky était au courant des plans de sabotage du gazoduc Nord Stream en mer Baltique, en septembre 2022. Il les avait même initialement autorisés, rapporte jeudi le Wall Street Journal , sur base notamment d’entretiens avec quatre personnes impliquées dans l’opération.

    Cette attaque avait été planifiée dès le mois de mai 2022 lors d’une réunion d’officiers et d’hommes d’affaires ukrainiens, selon le quotidien. Les hommes d’affaires ont financé l’opération, chiffrée à environ 300.000 dollars (soit 272.000 euros). L’armée ne disposait pas de budget, pour sa part.

    L’une des personnes impliquées a déclaré au Wall Street Journal que Zelensky avait approuvé le plan. L’information a été confirmée par trois autres sources. Toujours selon l’enquête du quotidien économique, le président ukrainien a changé d’avis lorsque la CIA, l’agence américaine du renseignement extérieur, a appris l’organisation de cette opération, par le biais des renseignements militaires néerlandais (MIVD). L’agence américaine a dès lors demandé à M. Zelensky d’abandonner ces plans de sabotage.

    Le chef de l’état-major ukrainien de l’époque, le général Valery Zaluzhny, a cependant décidé de poursuivre l’opération. Ce dernier, actuellement ambassadeur au Royaume-Uni, a nié ces informations dans le quotidien américain.

    L’Allemagne a émis mercredi un premier mandat d’arrêt international dans le cadre du sabotage du gazoduc Nord Stream. Selon le Wall Street Journal, l’enquête allemande se concentrerait également sur M. zelensky désormais.

    Le média américain écrit que le résultat de l’enquête pourrait nuire aux futures relations entre Berlin et Kiev. L’Allemagne est le deuxième pays qui finance le plus l’Ukraine en matière d’équipements militaires, derrière les États-Unis.

    Le président Zelensky a pour sa part toujours nié toute implication de Kiev dans l’attaque du Nord Stream en mer Baltique.
    Source : https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2024/08/15/nord-stream-zelensky-avait-initialement-autorise-les-plans-de-sabotage-du-no

    #gaz #ukraine #Russie #Nord_Stream #sabotage #cia #sabotage #guerre #énergie #gazoduc

  • Les vols aux selfscans plombent les supermarchés : des franchisés Delhaize veulent supprimer les caisses automatiques La Libre.be - Arnaud Farr

    Le modèle actuel des caisses automatiques constitue un défi majeur pour les supermarchés. Certains décident de les supprimer, d’autres d’intensifier les contrôles. Tour d’horizon.

    Lassé des vols à répétition aux caisses automatiques, le gérant du Delhaize de Lochristi, en Flandre-Orientale, a décidé cette semaine de supprimer son service de #selfscan. D’autres franchisés envisagent d’emboîter le pas. Une décision qui va à contre-courant des tendances observées parmi les clients lorsqu’on sait que le paiement des courses aux caisses automatiques est de plus en plus prisé.

    « La proportion doit être de 60-40 % de clients qui privilégient leur paiement aux selfscans » , selon Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize. « Ce service est fort apprécié et nous entendons le soutenir bien qu’il revient à l’affilié de décider ce qu’il souhaite mettre en place. »

    Le nombre de voleurs a triplé avec les selfscans
    Le service de caisses automatiques fait les affaires des clients qui évitent de longes files, mais également des fraudeurs. Traditionnellement, le voleur à la tire allait cacher la bouteille de vin dans sa veste ou son sac à dos mais désormais, le vol par le selfscan est privilégié. Les supermarchés contactés refusent d’indiquer le montant des pertes liées aux vols mais selon l’organisation Prévention&Sécurité à laquelle sont affiliés 460 supermarchés belges, l’on estime que le nombre de voleurs a triplé depuis l’instauration des caisses automatiques.

    Bien consciente du phénomène, la chaine néerlandaise Albert Heijn n’a toutefois pas l’intention de supprimer le selfscan. Au contraire, les premiers supermarchés sans caisse traditionnelle ont vu le jour à Amsterdam et Arnhem aux Pays-Bas. Ce n’est pas encore le cas en Belgique, où les contrôles ont en revanche été drastiquement renforcés pour éviter toute tentative de fraude.

    Des contrôles de plus en plus systématiques
    « Nous misons sur la responsabilisation » , explique Ann Maes, porte-parole de la filiale belge d’Albert Heijn. « Nos clients savent qu’ils ont désormais plus de chance d’être contrôlés que de ne pas l’être. Un algorithme décide de contrôler aléatoirement et à fréquence régulière telle ou telle caisse. En parallèle, certains de nos franchisés décident d’organiser des opérations proactives de contrôles systématiques durant toute la journée, ou de contrôler une personne sur deux. »

    Chez Carrefour, le selfscan est également bien ancré dans les habitudes des clients. « Cela leur facilite la tâche avec un gain de temps important puisqu’ils évitent les files » , explique Siryn Stambouli, porte-parole de Carrefour, qui démonte l’idée reçue selon laquelle les caisses automatiques suppriment le contact social. « Il y a en permanence la présence d’une caissière ou d’un caissier pour aiguiller les clients qui craignent de faire une erreur. Comme il y a souvent moins de files qu’aux caisses traditionnelles, ça laisse de la place pour papoter avec l’employé. »

    Seul bémol : lorsqu’une fraude est avérée, il revient à l’employé de jouer « à la police » pour veiller à éviter tout risque de fraude. « Sur base de sa propre appréciation, l’employé doit estimer la bonne foi ou non du client. Les vols dans les magasins sont vieux comme le monde et il y aura toujours des gens qui essayeront de tricher. S’il est avéré qu’une personne a tenté de voler, alors une transaction immédiate doit etre payée sur-le-champ. En cas de refus, la police peut intervenir » , ajoute Siryn Stambouli.

    Une transaction immédiate de 141 euros
    Le recours à la police reste toutefois très marginal. « Du côté d’Albert Heijn, nous observons moins de fraudes depuis que les contrôles ont été drastiquement intensifiés. Lorsqu’une personne est prise en flagrant délit, elle doit s’acquitter d’un montant de 141 euros. En général, elles refusent de se rebeller et nous n’avons quasiment jamais dû faire appel à la police » , précise Ann Maes.

    Les employés connaissent bien les techniques des fraudeurs et restent attentifs aux comportements suspects. « Cela concerne surtout les produits avec une tarification au volume. Ainsi, un client va scanner une bouteille de lait ou une seule bière dans un lot de six. Nos employés sont donc vigilants lorsqu’ils aperçoivent des clients dans ce cas de figure » , ajoute Ann Maes.

    Le saumon et le vin en tête des vols
    Jean, nom d’emprunt, est un adepte des fraudes aux caisses automatiques. « J’ai commencé à voler en pleine période Covid. Je vivais sur mon chômage technique et c’était donc des vols de nécessité », explique-t-il. « Depuis, je continue ces pratiques en volant du saumon fumé, un bon bout de viande, une bouteille de vin, des avocats que je scanne avec l’étiquette d’oignons. J’ai aussi volé des préservatifs ou des épices rares. Je me suis toutefois calmé depuis que certains aliments sont vendus avec des antivols, comme pour le crabe qui peut vite coûter 30 euros l’unité », conclut-il. _

    Source : https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/2024/08/07/les-vols-aux-selfscans-plombent-les-supermarches-des-franchises-delhaize-veu

    #Pays_Bas #belgique #Flandre #grandes_surfaces #caisses #caisses_automatiques #grande_distribution #travail #travail_dissimulé #consommation #hypermarchés #hypermarché #supermarché #commerce #supermarchés #alimentation #économie #contributions_sociales #contrôle #surveillance

  • Crise totale | Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/crise-totale

    Des orthopédistes de l’hôpital Georges Pompidou obligés, faute de moyens, de bricoler des fémurs avec des broches de tibias jusqu’à l’élection de Braun-Pivet par des individus auto-maintenus ministres-députés (sans le secours de Schrödinger) : le même arc d’une crise. Totale.

    On n’imagine pas combien le processus de destruction d’une société peut être rapide sitôt qu’elle est aux mains d’une clique où se mêlent pervers et imbéciles. Logiquement, le processus de destruction qui a d’abord été visible dans la sphère matérielle, avec l’explosion de la pauvreté et la démolition méthodique des services publics, finit par gagner les étages supérieurs, celui des institutions politiques, quand le corps social, exprimant électoralement son refus, produit une donne parlementaire-gouvernementale qui envoie le régime entier en erreur-système.

    Épiphénomène d’une crise en première instance matérielle, la crise politique en cristallise toutes les contradictions en le lieu où elles sont normalement accommodées — et où visiblement elles ne peuvent plus l’être. La crise devient totale en ce moment précis où plus aucune des institutions, plus aucune des médiations, n’est capable de reprendre des tensions économiques et sociales excédant maintenant leur pouvoir d’accommodation : ni la médiation proprement politique, ni la médiation médiatique, ni la médiation syndicale ne sont plus à la hauteur de leur travail de « régulation » du cours de la vie collective. La phénoménale formation d’énergie politique, enragée, est maintenant privée de toute solution de reprise institutionnelle. La nature ayant horreur du vide, cette énergie ne s’évaporera pas : elle se trouvera nécessairement une solution d’expression alternative — mais, là encore logiquement : hors institutions. Dit autrement : trop de forces concourent maintenant à ce que ça explose, si nul ne peut encore dire ni où ni quand ni sous quelle forme ni de quelle manière.

    « Démocratie » de confiscation

    Lieu d’enregistrement des tensions et des contradictions montées de la société entière, la sphère politique-institutionnelle est celle dont la faillite est le plus spectaculaire. Que cette médiation-là ne médie plus rien, n’enregistre plus rien, ne retraite plus rien, nous le savons depuis la séquence 2005-2008 du « non-TCE » converti en « oui-Traité de Lisbonne ». Mais les tensions n’ont plus cessé de croître depuis. Elles ont même été portées à des niveaux sans précédent sous le gouvernement des brutes qui violentent la société avec la même candeur et la même indifférence qu’on arrache deux brins d’herbe — et nous aurons vécu le gouvernement des sourires imbéciles.

    Celui de la psychose et de la perversion sous leurs formes les plus agressives également – et il s’agit d’un peu autre chose que de « triche au Monopoly » ou de « gamins capricieux ». Car au sommet des institutions autocratiques de la Ve République, et autorisé par elles, il y a un type spécial. Qui, emporté par les nécessités de sa complexion psychique, ne répond plus de rien à personne. Ne connait plus aucune norme sociale, ne se soumet plus à aucun « esprit » (celui des lois, ou des institutions), plus à aucune décence — et envisage donc sans le moindre battement de cil de laisser en place pour un temps indéterminé le gouvernement défait deux fois, de faire voter à l’Assemblée ses ministres-députés, et de multiplier les scandales démocratiques jusqu’aux limites du coup d’État.

    De toutes les destructions dont Macron et le macronisme se seront rendus coupables, celles de ces constructions invisibles qui font la doublure des institutions formelles, et en fait la condition de leur bonne opération, comptent peut-être parmi les pires : destruction des principes qui, s’ils sont non-écrits, doivent gouverner les comportements ; destruction de toute moralité politique sans laquelle il n’est plus de légitimité de l’institution politique. Il n’était pas fortuit d’évoquer le scandale du TCE de 2005 : celui du vol de la législative 2024, car il n’y a pas d’autre manière de dire, le confirme quoique en le portant à un niveau où l’on se demande si un seul scrutin pourra désormais y survivre. L’« esprit des lois » ne se voit pas ? Il n’en ira pas exactement de même des effets de sa ruine.

    Médias de fascisation

    Et pendant ce temps, la médiation médiatique avalise tout : toutes les démolitions, tous les passages de cap, toutes les régressions démocratiques : depuis les plus misérables procédés à faire entrer dans les mœurs – « les inévitables QR codes » des JO — jusqu’aux plus formidables outrages — en refusant de nommer la première ministre à laquelle le NFP a gagné titre par son score électoral, Macron ne se livre pas à un coup d’État : il « temporise ». Le « quotidien de référence » en est là. On imagine le reste.

    Le reste, c’est l’égout audiovisuel. Comment continuer de lui appliquer la catégorie de « journalisme », c’est un mystère. Qui peut décemment soutenir que Ruth-« Je suis à votre disposition »-Elkrief est une journaliste ? Que Nathalie-« JLM1PB »-Saint Criq est une journaliste ? Ce sont des tenancières d’officine de propagande. Mélenchon déclare que « Tubiana est la mieux placée pour comprendre qu’on est contre sa candidature », le bandeau BFM titre : « Mélenchon : Tubiana “la mieux placée” ». LCI affiche des camemberts de répartition des sièges, le NFP qui arrive premier récupère une tranche plus petite que le RN arrivé troisième. Un milliardaire catholique monte une machine de guerre ouvertement dédiée à promouvoir des idées d’extrême-droite, France Info titre qu’il veut « faire gagner la droite ». Met la photo de Ruffin quand Mathilde Panot dépose une proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans. On est frappé par l’extraordinaire bassesse de procédés – qui disent à quoi en est réduite une hégémonie pour se maintenir quand elle est devenue odieuse à tous. Il y a quelque chose de plus franc, et pour tout dire de plus droit, dans la télévision nord-coréenne. Dans le monde libre, ne règnent plus que la manipulation éhontée, la diffamation ouverte, le mensonge sans limite de grossièreté — et littéralement, si l’on en vient à Gaza, le délire.

    Il y a sans doute belle lurette que « les médias », normalement en charge de cette médiation qui s’appelle « le débat public », donc d’y représenter les divers courants d’opinion, ne médiatisent plus rien, sinon les seuls intérêts de la bourgeoisie de pouvoir. Mais l’approfondissement de la crise organique a porté le devenir-officine des médias à un point qu’une dystopie raisonnablement imaginative aurait difficilement envisagé. Il est donc établi qu’aucune vie minimalement démocratique ne peut plus passer par eux.

    Le tableau général de cet avilissement ménage une place de choix au « régulateur » : l’Arcom. Qui ne régule rien, encourage tout. Devenue par excellence l’institution de la honte — et la collaboratrice du processus de fascisation. Maintenir dans sa concession CNews et son réjouissant degré de mépris manifesté aussi bien à ses obligations de « pluralisme » qu’aux commissions amenées à auditionner ses dirigeants ; refuser la seule candidature d’un média de gauche (Le Média) ; préférer y ajouter, en la chaîne Kretinsky-Printemps républicain, un canal ouvertement islamophobe de plus — un point de vue, il est vrai, injustement sous-représenté dans le paysage médiatique actuel —, tout ceci constitue une sorte d’exploit dont il faudra bien faire l’analyse sérieuse, et méthodique : membre par membre du conseil de l’Arcom, à commencer par son président, intérêts et réseaux de socialisation, trajectoires antérieures et allégeances ayant conduit à de tels affaissements individuels, rapports de pouvoir et fonctionnements collectifs vicieux de l’institution elle-même, etc. Or la faillite institutionnelle générale se reconnaît à la faillite de celles des institutions placées en position « d’appel », ou de dernier recours. À l’Arcom, on n’offre ni appel ni recours à rien, on n’enraye aucune glissade au désastre : au contraire ! De l’huile, beaucoup d’huile, sur le toboggan des médias racistes et fascisateurs ! Une vocation — et une responsabilité.

    L’effondrement des institutions de rang supérieur, celles mêmes supposées rattraper les déviations des institutions ordinaires, est le point ultime de la catastrophe institutionnelle — dans le champ des institutions politiques comme dans celui des institutions médiatiques : de même que l’Arcom ne travaille qu’à reconduire le pire, le Conseil constitutionnel comme le Conseil d’État se déclarent incompétents pour juger des ministres-députés. Mais alors, sans plus aucun appel nulle part, qui reste-t-il pour sauver les citoyens du désarroi — et de la rage ?

    Syndicalisme de gestion

    Normalement, la troisième et dernière médiation : la médiation syndicale, institution d’un genre particulier, assurément partie elle aussi du système institutionnel d’ensemble, mais procédant selon ses voies singulières : la manifestation, la grève. Sur le papier des voies extra-institutionnelles — mais devenues si étroitement codifiées et si vidées de toute combativité réelle que le « extra » n’a plus aucune consistance. Le syndicalisme par nature était une institution « liminaire », une institution de marge, à la bordure du système institutionnel « standard ». Il est devenu une institution du milieu. Sophie Binet et la CGT, dit-on, font des avancées inouïes dans le champ politique – Le Monde y voit « un tournant majeur », s’en effraye un peu. Il est vrai : Binet a articulé autre chose que « Pas une voix pour le RN », elle a dit : « Voter pour le NFP ». On est pétrifié.

    Disons que l’apprentissage de « la politique » par Sophie Binet est progressif, très. Pour l’instant, « politique » n’est compris que dans les coordonnées institutionnelles-électorales — c’est vraiment la toute première leçon. Qu’il y ait un autre sens du mot « politique », et que c’est vers ce sens que l’apprentissage doive cheminer, plutôt vite si possible étant donné les conditions actuelles, c’est la leçon d’après. Cependant si lointaine encore. Alors la direction confédérale part en vacances. Un coup d’État est en cours, mais « JO », « vacances ». Sauvent l’honneur, ici la CGT Cheminots, là l’UD CGT-Paris. La direction confédérale, elle, fait des communiqués, appelle Macron à, déclare qu’il faut qu’il — sous l’effet de quelle menace sérieuse, de quel rapport de force réel, on le saura sans doute après les JO, après les vacances.

    Or quand l’heure est à ce point au piétinement de toute démocratie, quand toutes les autres institutions ont fait faillite et qu’il n’existe plus aucune force régulatrice dans le système d’ensemble hormis un mouvement de masse, quand un tel mouvement a d’abord pour initiateur et pour coordinateur l’institution syndicale, et que l’institution syndicale est, elle aussi, à ce point défaillante, le fond du fond est atteint : incompréhension radicale d’une situation et d’une responsabilité historiques, incapacité de s’y porter par enlisement dans les pratiques de rouage institutionnel. L’histoire ouvre des fenêtres : le syndicalisme institutionnel y regarde passer les trains. 2023, 49.3, 90 % (de salariés opposés à la réforme des retraites) : une fenêtre, rien. Stefano Palombarini 2024, à l’adresse manifeste de la CGT : cette fois, si vous ne vous bougez pas sérieusement, vous aurez droit à l’agenda Wauquiez. Et vous l’aurez cherché.

    Le propre des ossifications institutionnelles, c’est de faire perdre jusqu’au sens de ses intérêts vitaux. Il y a peut-être eu « sursaut » dans les urnes, mais visiblement pas dans les directions syndicales — où, pourtant, ce serait le moment d’envisager de faire autre chose. Autre chose que l’unique journée d’action de septembre qui est en train de se profiler — on descend, ça ne sert à rien, on rentre à la maison, c’était bien. Louper les fenêtres ouvertes par l’histoire, c’est n’avoir aucune perception des colossaux surgissements d’énergie politique qui s’y forment, du relatif peu de chose qui suffirait pour la coordonner et la mettre en mouvement — et n’avoir non plus aucune anticipation des effets sensationnels qui pourraient s’ensuivre, pourvu simplement qu’on essaye.

    Or à l’évidence il ne faudra pas compter non plus sur la dernière médiation, syndicale, pour essayer. Dans son genre, pourtant, celle-ci a aussi le statut d’un dernier recours, celui qu’on active pour remettre d’équerre les procédures ordinaires quand elles commencent à dérailler. Mais le syndicalisme institutionnel est devenu une procédure ordinaire parmi les procédures ordinaires, au mépris de ce qui faisait originellement sa force : sa capacité à mettre en mouvement des multitudes, c’est-à-dire à remanifester le fond pré-institutionnel de toute politique institutionnelle.

    Quand il n’y a plus aucune solution de recours nulle part, ni dans les institutions de rang supérieur (Arcom, conseil constitutionnel) ni dans les institutions « liminaires » (syndicats), alors, oui, la crise est totale.

    Irruption

    « Crise totale » ne veut certainement pas dire qu’il ne se passe plus rien. Il se passe que de tout autres processus entrent en jeu. Par construction : des processus de débordement de l’ordre institutionnel — puisque celui-ci est failli. C’est ce qu’avaient parfaitement compris les gilets jaunes dans leur triple refus de « la politique », des médias et des syndicats — et dans leur prise de rue autorisée d’elle-même, faute de personne pour entendre leurs problèmes, encore moins les régler. C’était en 2018, et leur mouvement était prescient. Cinq ans plus tard, le macronisme sombrerait définitivement dans la violence des pouvoirs policiers, sous les vivats des médias ; et le syndicalisme institutionnel, porté par une mobilisation jamais vue, essuierait sa plus cuisante défaite pour n’avoir pas compris à quel personnage et à quelle situation extra-ordinaires, il avait affaire. Les gilets jaunes : la répétition générale.

    La « première » aura lieu. Elle aura lieu parce que la formation d’énergie colérique ne cesse plus de grossir, alimentée par le déni majuscule, le déni de l’ultime breloque légitimatrice dans la « démocratie » de capture : le déni des urnes. Comme dans la chimie des recombinaisons moléculaires, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : cette énergie politique en train de devenir phénoménale ne se dissipera pas gentiment et, puisque ses solutions institutionnelles d’expression ont disparu, elle va s’en trouver d’autres — se transformer. Où, quand, et sous quelle forme, personne ne peut le dire. D’une certaine manière c’est tant mieux : cette indétermination laisse la possibilité d’une intervention, c’est-à-dire d’une mise en forme. Pour que le flot en furie parte au moins dans une direction politiquement avantageuse.

    Intervention de qui ? On ne sait pas non plus. Mais on sait d’où devrait être donnée la direction. Du travail, de la production, et des bastions de combativité qui y sont encore. Donc à l’initiative d’un syndicalisme de base et non de confédération, politique et non de gestion, qui ne se sent pas tenu par les bonnes manières institutionnelles et leurs censures, ne s’arrêtera pas avec de la verroterie, un Grand débat ou une convention citoyenne, posera les questions qui réémergent quand la crise est totale, les questions fondamentales, interdites par le cours ordinaire, celles du contrôle ouvrier et de la souveraineté des producteurs.

    De ce point de départ-là, le débordement trouvera d’emblée ses bonnes coordonnées — celles mêmes que le mouvement des retraites, par nature, avait installées : celles qui renversent toutes les aliénations électorales, toutes les défigurations médiatiques de la vie collective, et garantissent que quand le pays se lève, c’est pour partir à gauche.

    Post-scriptum – Olympisme, macronisme et cérémonies

    Deng Xiaoping, dit-on, avait livré un jour la méthode infaillible — chinoise — pour neutraliser un intellectuel contestataire devenu trop gênant pour le régime : « nous le consacrons ».

    La méthode vaut pour les personnages, elle vaut pour les événements aussi bien. Tout ce que l’État saisit à fin de célébration ou de commémoration, il l’éviscère et n’en rend qu’une enveloppe vide et desséchée — littéralement anéantie : ramenée au néant, le néant de la célébration, précisément. De l’histoire qui s’est faite à l’histoire « célébrée », il y a cet écart dont nous sommes très familiers entre, par exemple, le 14 juillet réel et les 14 juillet fêtés — devenus à peu près sans aucun rapport avec leur princeps.

    Que la grosse amibe du pouvoir avale et dissolve, nous en avons donc l’habitude. Un peu moins que des historiens prêtent la main à l’annulation « cérémonielle » de l’histoire. Que Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, s’inscrive dans la filiation glorieuse de Jean-Paul Goude, admettons qu’on ne l’avait pas vu venir. Boucheron n’ayant jamais été un intellectuel très gênant, il n’avait sans doute pas à être lui-même neutralisé. De là à anticiper qu’il deviendrait un intellectuel neutralisateur, à plus forte raison de sa matière même, il y avait un pas qu’on avait en fait tort de ne pas franchir. Encore que : la neutralisation ne lui était pas inconnue si elle était neutralisation savante (1) : muséification du Decameron de Boccace, et guignolisation de Machiavel dont Macron était fait une sorte de continuateur.

    Abondance de crédits et promesse d’audience planétaire aidant, il était temps de franchir quelques crans : « Entre ici Louise Michel avec ton ridicule cortège ». Car voilà ce qui a été fait à Louise Michel, et avec elle aux pétroleuses, aux communards, en leur temps agonis, animalisés, déshumanisés mais par la crapule versaillaise, et par-là anoblis pour toujours : sur la scène du macronisme, ils ont été « célébrés » — et par-là dégradés à nouveau. Tout anachronisme mis à part, nul ne peut douter que Louise Michel aurait été passionnément gilet jaune, et de tout son être au milieu de cette plèbe qui inspira à Patrick Boucheron une épouvante toute versaillaise. La voilà la différence entre l’histoire réelle et l’histoire « célébrée », où les historiens célébrants poussent des cris d’horreur au spectacle du dixième, du centième de ce qu’accomplit l’histoire réelle qu’ils célèbrent. La Commune met le feu aux Tuileries, à l’Hôtel de Ville, au Palais de justice, renverse la colonne Vendôme, on ne parle même pas des barricades — CNews et BFM tiennent deux heures sur une poubelle qui brûle, le soir même Karim Rissouli demande gravement à ses invités si la violence est une folie à condamner ou bien à condamner, Patrick Boucheron en fait partie sauf s’il doit se lever tôt le lendemain pour aller le dire sur France Inter ; plus tard, donc, il nous proposera une merveilleuse évocation scénique de Louise-en-fait-on-ne-sait-plus-qui, chair de poisson, curriculum effacé, une figurine en carton.

    Pendant ce temps un tableau des trois glorieuses affiche sa fière proclamation, « Liberté », et des militants d’Extinction Rébellion sont arrêtés au matin parce qu’ils s’apprêtaient à coller des stickers. Marie-Antoinette porte sa tête, c’est follement audacieux, mais il y a cinq ans il y avait de la comparution immédiate pour des guillotines en carton. En fond sonore, ça chante que ça ira et les aristocrates à la lanterne, mais la tête à Dussopt sur un ballon de foot ou la liquette arrachée du DRH d’Air France, c’était le commencement de la barbarie.

    Patrick Boucheron désapprouve la violence, surtout celle des gueux, celle qui enflamma le VIIIe arrondissement — car après tout il n’a pas d’objection de principe contre l’éborgnement policier —, tout ça, il le dit chez Karim Rissouli ou à France Inter, ces lieux où en fait on ne dit jamais rien d’autre que l’horreur de toute rébellion conséquente. Comment tout ça s’arrange dans sa tête avec les Louise Michel, Marie-Antoinette et la Lanterne réelles, c’est une énigme — en fait non : c’est une tête de bourgeois macronien. Si seulement il parvenait à être chinois, au moins on y discernerait l’intelligence subtile de la rouerie. On n’y trouve que le paradoxe de l’historiographie trahie par les intérêts mondains de l’historien.

    On veut bien entendre qu’une cérémonie de JO n’est pas exactement l’occasion pour revenir au tragique de l’histoire, mais alors quelle idée d’y retourner si c’est pour en faire un livre d’images ? Il suffisait de parler d’autre chose — et même, pour peu qu’on réfléchisse deux secondes à ce que ça peut, voire doit être un intellectuel, s’abstenir d’aller se commettre dans un machin pareil. Il faut croire que le pli bourgeois de la dépolitisation et de la déréalisation est suffisamment marqué pour conduire même un historien à se faire sans ciller le défigurateur de ses propres objets historiques. Il est vrai que c’est tout une philosophie et de la politique et de l’histoire qui, le lendemain même, est venue apporter ses confirmations en indiquant de quoi tout ceci était finalement l’objet : de « mieux vivre ensemble ». Le professorat au Collège de France rejoignant la pensée RTL .

    • Aussi étrange que cela paraisse, il n’arrive même plus à me faire rire. j’y vois dans cette prose tragico-dithyrambique un pénible aveu d’impuissance, alors que tout devient possible, surtout le pire ... Peut-être parce que lui aussi pressent qu’il va compter parmi les victimes des « processus de débordements institutionnels » ?

    • A celui qui référence la plupart du temps le fameux média de fascisation l’Immonde , le « quotidien de référence » :)))), un peu de respect s’il vous plaît pour Frédéric et les lecteur.ices qui l’apprécient. Vous avez le droit de ne pas aimer l’intellectuel et son language différencié mais le vôtre au demeurant provocateur n’est pas toujours top non plus. ( qu’il retourne faire de la muscu dans la cave de son pav’)

      Et pendant ce temps, la médiation médiatique avalise tout : toutes les démolitions, tous les passages de cap, toutes les régressions démocratiques : depuis les plus misérables procédés à faire entrer dans les mœurs – « les inévitables QR codes » des JO — jusqu’aux plus formidables outrages — en refusant de nommer la première ministre à laquelle le NFP a gagné titre par son score électoral, Macron ne se livre pas à un coup d’État : il « temporise ». Le « quotidien de référence » en est là.

    • personnalité consensuelle à gauche comme à droite, mais dont la désignation au poste de premier ministre donnerait une impression de cohabitation ."

      Une fausse cohabitation alors qu’il a perdu les législatives ...

      Le chef de l’Etat aurait, selon ses proches, quelques pistes. Et il profite de la « trêve politique » qu’il a lui-même décrétée pendant les Jeux pour mûrir son plan .
      Une trêve politique autodéclarée...

      Un nom (...) lui est déjà suggéré par le NFP (...) arrivée en tête des législatives : Lucie Castets. Mais (...)Macron peine à masquer son peu d’enthousiasme pour cette énarque parisienne, inconnue du grand public.
      Pas content que le groupe majoritaire lui suggère un nom...

      L’Elysée s’agace de la posture jugée vindicative de la trentenaire qui entend appliquer le programme du NFP, comprenant le rétablissement de l’impôt sur la fortune ou l’abrogation de la réforme des retraites.
      Refuse les règles démocratiques parce que pas content du programme...

      L’urgence du pays n’est pas de détruire ce qu’on vient de faire, mais de bâtir et d’avancer, a cinglé, le 23 juillet, le chef de l’Etat, balayant l’hypothèse.
      Il a perdu mais c’est toujours lui qui décide et pas d’alternance possible...

      Le président de la République écoutera-t-il ceux qui, à l’instar de Patrice Vergriete (...) lui suggèrent de faire un geste et d’accepter, après la trêve olympique, de rencontrer Lucie Castets ? Ne serait-ce que pour mieux rejeter son offre. "
      Délirant...

      L’ancien maire de Dunkerque (Nord) imagine, à défaut d’une coalition, un « gouvernement de compromis sans compromission », qui tiendrait en s’assurant d’échapper à une motion de censure. Pour y parvenir, l’ancienne majorité planche sur une série de mesures à mettre en œuvre par une future équipe exécutive que désignerait Emmanuel Macron.

      Autrement dit carrément refuser le résultat des élections.
      On est face à un #Coup-d'Etat en bonne et due forme mais Le Monde le constate sans le nommer, sans s’en alerter.

      https://threadreaderapp.com/thread/1818225696398840124.html

      #MacronCoupdEtat

    • D’un barrage l’autre
      « La cérémonie des JO apparaît comme un barrage culturel, un ’’bardage’’ culturel pourrait-on dire. Décoratif, anecdotique en façade, pour cacher un édifice monstrueusement réactionnaire : le macronisme tenant d’une France ultra-impérialiste. »
      https://positions-revue.fr/dun-barrage-lautre

      Il y a 3 semaines, nous assistions à une non-défaite dans les urnes lorsque le NFP arriva en tête des élections législatives et finit, contre tous les pronostics, par mettre les forces de l’axe réactionnaire sous hégémonie du Rassemblement national en troisième position. Nous parlons aujourd’hui de non-défaite car nous savons que l’arrivée en tête du NFP s’est faite au moyen de la réactivation du bloc macroniste et du désistement de certains de ses candidats. Ce qui permit la réélection d’anciens députés parmi les plus emblématiques de la politique réactionnaire, autoritaire et impérialiste française, comme Braun-Pivet ou Darmanin. Ce moyen, cette pratique, est la clé de compréhension de la finalité. Elle laisse un espace à Macron dans sa logique anti-démocratique qui dure depuis 6 ans pour refuser la victoire du NFP et imposer son camp comme rempart à l’extrême-droite.

      La cérémonie des Jeux olympiques est dans la continuité de cette non-défaite, douce-amère. Beaucoup de camarades et de soutiens aux forces progressistes s’attendaient, lors de cet événement, à un défilé de clichés éculés, conformistes, à la gloire de l’universalisme français, dont on sait qu’il n’est que le paravent de sa domination impérialiste. La promesse de Thomas Jolly, auteur brillant qui a su dans sa carrière illustrer les classiques sans tomber dans l’académisme, en tant que directeur artistique de la cérémonie, laissait espérer qu’on ne tomberait pas dans le poussiéreux des musées et le grossier du Puy du Fou. Il en a été autrement. En effet, loin de tout cela, la cérémonie a pu mettre en avant des tableaux innovants et inattendus, faisant place à un imaginaire moderne et progressiste. Deux tableaux ont retenu l’attention : la mise en avant de la Révolution française sur un style carnavalesque, faisant chanter le “ça ira” à Marie-Antoinette décapitée sur la musique du groupe de métal Gojira, et un banquet composé de drag queens, rappelant également la Cène, tableau de Vinci maintes fois détourné, pastiché et parodié. Ajoutons la performance d’Aya Nakamura sortant de l’Académie française entourée de la Garde Républicaine. Bref, une cérémonie d’ouverture qui portait bien son nom, inclusive, joyeuse et bon enfant.

      Cela était pourtant trop pour les cadres de l’axe réactionnaire, de l’empire médiatique Bolloré aux élus du Rassemblement national, en passant par Philippe de Villiers. Tous ceux-là ont cru assister à un défilé satanique de l’anti-France.

      Ne soyons pas dupes, trois semaines après le barrage électoral au RN, la cérémonie apparaît comme un barrage culturel, un « bardage » culturel pourrait-on dire plus précisément. Décoratif, anecdotique en façade, pour cacher un édifice monstrueusement réactionnaire : le macronisme tenant d’une France ultra-impérialiste. En témoigne son engagement actif aux côtés du régime génocidaire israélien. Beaucoup ont parlé de « washing », notamment à propos de la récupération de la cause LGBTQIA+ qui est une cause essentielle et loin d’être admise au vu des réactions, ce qui est juste mais insuffisant.

      En effet, si l’on peut imaginer que Macron et ses conseillers aient pu concevoir un progressive-washing devant le monde pour apparaître comme la clé de voûte anti-réactionnaire – soit la stratégie utilisée depuis 2017 -, l’imaginaire progressiste de la cérémonie nous semble bien plus révélateur des forces sociales en lutte dans le pays et de la situation politique concrète. Incapable de s’imposer sans l’appui des classes supérieures, composantes du bloc bourgeois, la gauche est coincée entre la satisfaction de voir sa vision du monde portée par Macron et la colère de constater que cette dernière lui profite encore une fois tandis qu’il continue d’attaquer pendant cette fausse « trêve olympique » les droits fondamentaux (telle l’interdiction du port du hijab), les migrants et les classes les plus précaires. La satisfaction et la contradiction au sein du camp progressiste quant à savoir s’il fallait se réjouir de cette cérémonie ou non est un faux dilemme. Il est révélateur de l’hétérogénéité des forces de progrès et de leurs limites actuelles. On peut y voir une potentialité progressiste. En effet, si Macron doit encore se parer d’une image de progrès, même de manière hypocrite, cela montre que la bourgeoisie n’est pas encore tombée totalement dans l’anti-libéralisme et l’irrationalisme et que le fascisme n’est pas encore là. Et on peut également y voir la faiblesse des forces de gauche servant de force d’appoint et de caution au macronisme et à sa politique. La réalité est ce double point de vue.

      Cela nous permet de rappeler qu’il n’y a rien d’unilatéral dans le mouvement historique. Le capitalisme ne crée rien. C’est une modalité. Ce sont les sujets collectifs et les classes sociales qui produisent le monde, en contradiction et en lutte. Et chaque production sociale porte en elle cette lutte.

      À l’impasse politique et institutionnelle issue du 7 juillet, s’ajoute maintenant une impasse culturelle. Ces deux impasses maintiennent en vie Macron et son monde, empêchant ainsi aux forces progressistes d’accéder au contrôle de la société. Cette impasse sera résolue lorsque la vision progressiste sortira d’une simple vision abstraite, esthétique et passagère, pour devenir concrète et permanente. Pour cela, les classes intermédiaires encore coincées entre Jolly et Castets doivent être radicalisées devant ce choix décisif : pacte égalitaire ou pacte réactionnaire.

  • JO Paris 2024 : après les plaintes de nombreux athlètes, le village olympique augmente ses rations alimentaires

    Le restaurant du village olympique doit faire face au rationnement de certains aliments l’equipe.fr - Quentin Coldefy

    Alors que les athlètes affluent et que la plupart des compétitions n’ont pas démarré, la quantité de nourriture proposée au restaurant principal du village olympique a été jugée insuffisante. Certains produits comme les oeufs ont par exemple dû être rationnés. La viande l’était déja.

    Six jours après son ouverture officielle, de plus en plus d’athlètes affluent au village olympique, augmentant la pression sur l’offre de restauration et la chaîne d’approvisionnement. Selon nos informations, certains athlètes se sont plaints de la quantité de nourriture proposée, jugée insuffisante mardi soir et mercredi matin, ou de la vitesse de réapprovisionnement de certains aliments.

    Les oeufs ont ainsi été rationnés au petit-déjeuner mercredi. En charge de la restauration avec près de 40 000 prestations quotidiennes au village, notamment au restaurant principal de 3 300 places assises, « Sodexo Live ! » assure « prendre très au sérieux » les retours des athlètes et « travailler activement pour adapter nos approvisionnements à la montée en puissance des restaurants du village des athlètes ainsi qu’à la consommation effective constatée sur les premiers jours. »

    Le partenaire de Paris 2024 reconnaît que plusieurs produits comme les oeufs et les grillades sont « particulièrement prisés et les volumes ont donc été renforcés » pour « satisfaire les besoins des athlètes ».

    « Il a été demandé de revoir à la hausse les quantités prévues initialement, ce que le groupe sera en mesure de satisfaire ».
    . . . . .

    La suite : https://www.lequipe.fr/Jo-2024-paris/Tous-sports/Actualites/Le-restaurant-du-village-olympique-doit-faire-face-au-rationnement-de-certains-aliments/1484952
    Le titre : https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/jo-paris-2024-apres-les-plaintes-de-nombreux-athletes-le-village-olympique-

    #jo #jeux_olympiques #France #Paris #bêtise

  • Génocide Joë se retire au profit de génocide Kamala Régis de Castelnau - Caitlin Johnstone

    Le titre de Libération ce matin témoigne du soulagement du lobby atlantiste démocrate dont ce journal est l’organe. Avec un titre, modèle de flagornerie larvaire (habituel chez Libération) : « Election présidentielle aux Etats-Unis : Kamala Harris, de l’ombre à la lumière ». Caitlin Johnston notre journaliste australienne préférée après Julian Assange nous dit ce qu’il faut en penser.

    Le président Biden a cédé à la pression croissante pour se retirer de la course présidentielle. Il l’a fait raison de préoccupations généralisées concernant son évident déclin neurologique, se retirant et soutenant son exact clone idéologique Kamala Harris. Apparemment, le consensus était qu’il est trop dément pour se présenter à la présidence, mais n’est pas trop dément pour être effectivement président pour les six prochains mois.

    Et bon, peu importe. Cela ne signifie rien et ne change rien, si ce n’est peut-être diminue légèrement la probabilité qu’un gestionnaire républicain de l’empire, investisse la Maison Blanche en janvier 2025. Harris ce différencie de Biden uniquement par sa voix et son apparence, mais elle a été une partisane enthousiaste des atrocités génocidaires de Biden à Gaza au cours des neuf derniers mois et demi.

    Harris, en supposant qu’elle remporte la nomination démocrate, fera campagne sur la promesse de poursuivre l’incinération de Gaza par Biden, de prolonger le soutien « inébranlable » de Biden à Israël, de prolonger la guerre par procuration de Biden en Ukraine, de poursuivre les escalades de Biden contre la Russie et la Chine, de poursuivre l’expansion de la machine de guerre américaine par Biden, de poursuivre la facilitation du capitalisme écocidaire par Biden, et de poursuivre les politiques déshumanisantes de l’exploitation mondiale et de l’ ‘extraction impérialiste de Biden. Si elle accède à la Maison Blanche, le visage de l’opération changera, mais l’opération elle-même ne changera pas.

    Et la même chose sera vraie si Trump est élu. Tous les quelques années, l’Empire américain organise ce petit festival étrange où il fait semblant que le gouvernement change de mains et commence à maintenant à fonctionner de manière significativement différente de ce qu’il faisait auparavant. Mais ensuite, l’exploitation continue, l’injustice continue, l’écocide continue, les guerres continuent, le militarisme continue, l’impérialisme continue, l’endoctrinement de la propagande continue, l’autoritarisme et l’oppression continuent.

    Le comportement de l’empire n’est pas plus modifié en changeant de président que ne l’est une entreprise en changeant de secrétaire à l’accueil de son siège social.

    On fera beaucoup de bruit sur la race et le genre de Kamala Harris. Beaucoup sera fait autour de l’idée qu’elle n’est pas Donald Trump. Beaucoup d’émotion entourera sa campagne. Et puis, qu’elle gagne ou qu’elle perde, pas grand-chose ne changera. Vous ne pourrez pas dire en regardant la machinerie de l’empire prenant ses fonctions en janvier que cela va changer. Son comportement à elle restera le même.

    Rien de réel ne se passe au niveau de la politique électorale en Amérique. Les manifestations sont réelles. L’activisme est réel. Les efforts pour lutter contre la machine de propagande impériale et réveiller les gens de leur endoctrinement sont réels. Les efforts pour susciter un véritable esprit révolutionnaire sont réels. Mais les élections elles-mêmes sont un rituel performatif destiné à aider les gens à se sentir bien, comme un sacrement religieux réalisé par un prêtre.

    Un monstre du génocide s’efface au profit d’un autre monstre du génocide. Voilà toute l’histoire. C’est tout le commentaire et l’attention que ce nouveau développement mérite.

    https://www.caitlinjohnst.one/p/genocide-monster-drops-out-endorses _

    https://www.liberation.fr/international/amerique/election-presidentielle-aux-etats-unis-kamala-harris-de-lombre-a-la-lumiere-20240721_6B2CH677XJH3LAYBOOTRTNW4FE/?at_creation=NL_Alerte_Libe_2024-07-21_1&at_campaign=NL_Alerte_Libe&at_em

    Source : https://www.vududroit.com/2024/07/genocide-joe-se-retire-au-profit-de-genocide-kamala
    #génocide #ukraine #Palestine #Gaza #USA #élections kamala_harris #joe_biden

  • France : Un Disneyland sociologique, et une la farce morbide.

    L’Histoire se rit des castors qui chérissent les barrages dont ils pleurent les effets. Sans véritable surprise, yaël braun-pivet aura été réélue le jeudi 18 juillet dernier à la présidence de l’Assemblée nationale, poste surnommé dans le milieu « le perchoir ». Non pas en raison bien sûr de ses compétences politiques exceptionnelles, de ses qualités d’analyses des situations, de son charisme particulier, ou de sa probité à juger les déboires de l’Assemblée : non, encore et toujours, par la stupidité et la cécité coupable de la gauche « NFP », comme il faut désormais la labelliser, telle une marque infamante, toujours prompte à falsifier l’Histoire et les symboles.

    Un Disneyland sociologique
    Car enfin, après avoir appelé de toute la force dont est capable ses petits poumons bien malingres à voter pour des macronistes contre le RN, et avoir fait passer la projection de seulement 60 députés Ensemble ! au soir du premier tour aux 166 actuels, de quel droit osent-ils faire les étonnés, et hurler au « déni de démocratie », au « vol de l’élection », et au « mépris des électeurs » ? Il n’y a là que la conséquence parfaitement logique de leurs actions : quelle lâcheté de ne pas les assumer ! Faut-il avoir perdu tout contact avec la réalité pour oser affirmer comme a. chassaigne que l’alliance entre les macronistes et LR est une « alliance contre-nature » ? Quelle « contre-nature » ? Il s’agit de la même classe sociale, avec le même programme économique et géopolitique, et la même vision du monde. On aimerait pouvoir invoquer à la décharge du NFP un état psychiatrique dément, qui au moins aurait le mérite de susciter de la compassion chez le lecteur bienveillant envers les aliénés, qui depuis le juriste romain Ulpien sait pourquoi ils ne sont pas responsables juridiquement de leurs actes.

    Mais non : las, il faut bien reconnaître que ce non-contact avec la réalité est le produit de leur classe sociale – la petite-bourgeoisie intellectuelle, et les couches moyennes qui se sont trouvées un moyen de se créer un Disneyland sociologique. Dans ce pays de cocagne, nulle trace d’ouvriers, de pauvres sales et mal-élevés : on y vit bien dans l’entre-soi de la bien-pensance. On peut penser avoir gagné une élection en ayant rassemblé 25 % des suffrages en réunissant plus de 6 organisations politiques, et gouverner légitimement le pays avec 30 % des sièges au parlement. On peut même penser demander aux marchés financiers et à la BCE de financer le SMIC à 1600€ et payer davantage les fonctionnaires dans un pays désindustrialisé, et qui ne produit plus ce qu’il consomme.

    Ce n’est plus de la politique à ce niveau-là : c’est le Journal de Mickey mis en scène – mais avec caroline de haas en rédactrice en chef, des fois que Dingo veuille faire preuve de « masculinité toxique » à l’égard de Minnie. Leur délire est donc totalement politique, et en rien psychiatrique : la classe sociale qu’ils représentent a perdu tout pouvoir et capacité d’action réelle, et en est donc réduite à s’agiter vainement, en poussant toujours plus loin le délire de séparation avec la réalité.

    Et que dire du spectacle puéril qu’ont offert les insoumis, en érigeant comme sommet de la résistance anti-fasciste le fait de refuser de serrer la main aux députés RN ? Ils trahissent bien d’ailleurs là leur conception des choses : ils ne font même plus semblant d’essayer d’aller chercher l’électorat ouvrier du RN pour le faire changer de vote – ils lui crachent à la figure, en se drapant dans de la morale , au sens le plus abstrait et méprisable du mot. Il faudra un jour que les communistes sincères et les hommes de gauche honnêtes l’admettent : cette gauche « NFP » n’est pas simplement stupide, ni mal orientée – elle défend férocement ses intérêts de classe , qui exigent que rien dans le fond ne change. Elle veut l’UE, elle veut l’OTAN, elle veut le système économique actuel, elle veut même macron dans le fond, même si elle ne l’admet pas : elle veut tout cela, mais avec plus de dépenses publiques, pour que son Disneyland soit un peu plus fun . C’est vrai qu’on s’ennuie un peu au pays de l’OTAN, quand on a moins de moyens (c’est-à-dire pour eux, le travail des autres) pour s’amuser.

    Les suites de cette farce sont donc prévisibles à l’avance : macron macronera, yaël braun-pivet braunpivera, et peut-être même que attal attallera. Et la gauche, toujours la gauche, fera son manège bouffon, in seculum seculorum si on la laisse faire. Cette gauche aime à répéter que macron a perdu le 7 juillet : peut-être est-il temps de se rendre compte que probablement non, si tout peut continuer comme avant ?

    Il y a aussi la farce morbide.
    Mais derrière la farce grotesque, il y a aussi la farce morbide. On se souviendra longtemps que cette même journée, l’infâme ursula von der leyen a été réélue à la tête de la commission européenne pour 5 ans de plus. Vu le caractère réactionnaire de ce qu’est l’UE, cela n’est pas surprenant, mais après le désastre de son mandat précédent, et les horizons de guerre et de désolation où cette femme veut emmener les peuples européens, l’événement devrait terroriser tout honnête citoyen. La guerre et la misère sont ses seules ambitions pour les masses.

    Et de cette farce morbide, une image restera néanmoins : celle de manon aubry, tout sourire, embrassant avec un plaisir visiblement non-feint usurla von der leyen, pour la féliciter de sa réélection. Et là, les masques de la comédie sont éventés, et la vérité, la dure, la froide et cruelle vérité, vient percer à jour le théâtre, et en montrer l’abjection politique et morale – la vraie cette fois – sous son jour le plus cru : on peut embrasser avec plaisir la sanguinaire von der leyen, qui a mené tant d’ukrainiens et de russes à la mort, qui a soutenu tant de massacres immondes à Gaza et en Cisjordanie, mais on ne peut pas, au grand jamais, serrer la main d’un député RN. Mais l’électeur moyen du RN ou le député du RN ont-t-ils jamais contribué, même indirectement, à tuer un seul ukrainien, ni même un seul gazaoui ?

    Un jour, cette gauche sera réveillée par les masses laborieuses, et ce jour-là, elle se rendra compte que le sang que von der leyen a sur les mains a déteint sur les siennes, qu’elle croyait immaculées.

    Et il sera trop tard pour dire qu’elle ne la lui a jamais serrée. Il n’est pas sûr que d’avoir refusé de serrer celles du RN lui serve d’excuse ce jour-là.

    Victor Sarkis Sur le blog de Régis de Castelnau

    Source : Vu du droit https://www.vududroit.com/2024/07/maitre-castor-perche-sur-son-assemble

    #France #Farce #NFP #bourgeoisie #petite_bourgeoisie_intellectuelle #petite_bourgeoisie #rn #gôche #gauche #manon_aubry #caroline_de_haas #insoumis en peu de lapin #ue #otan #guerre #misère #ursula_von_der_leyen #classes_sociales #politique #castors #barrages #bien-pensance

  • Des interfaces truquées sur tous les sites web contrôlés par le SPF Economie Agence Belga

    Des interfaces truquées ou « dark pattern », conçues pour inciter les consommateurs à entreprendre des actions qui ne sont souvent pas à leur avantage, ont été retrouvées sur tous les sites web belges contrôlés lors d’une enquête internationale menée par 27 autorités de protection des consommateurs et 26 autorités de protection de la vie privée.

    Dans 70% des cas belges, deux pratiques douteuses au moins étaient utilisées, prévient mardi le SPF Economie.

    Les contrôles, qui ont eu lieu entre le 29 janvier et le 2 février dernier, ont mis l’accent sur les sites web et les applications proposant des abonnements à des produits ou à des services. « Il s’agit par exemple de la livraison hebdomadaire de repas ou de fleurs, mais aussi d’abonnements à des plateformes de streaming ou à des contrats d’entretien. Les entreprises ont été sélectionnées sur la base de signalements et d’un échantillonnage », précise le SPF Economie.

    Plus de 600 sites internet ont été contrôlés dans le monde, dont 13 en Belgique. « En Belgique, des pratiques ont été détectées particulièrement fréquemment au cours de la campagne de contrôle : des pratiques suspectées d’être ’sournoises’, telles que l’impossibilité de désactiver le renouvellement automatique d’un abonnement lors de l’achat, et des pratiques ’d’interface interference’, telles que le pré-cochage des abonnements », détaille le SPF.

    Des interfaces truquées ou « dark pattern » ont été détectées sur 75,7 % des entreprises contrôlées au cours d’une enquête internationale. Elles sont conçues pour inciter les consommateurs à entreprendre des actions qui ne sont souvent pas à leur avantage. Au niveau belge, tous les sites web contrôlés présentaient au moins un dark pattern, et près de 70 % d’entre eux ont même eu recours à deux pratiques trompeuses ou plus.

    Source : https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/2024/07/09/des-interfaces-truquees-sur-tous-les-sites-controles-par-le-spf-economie-IQC

    #internet #smartphones #commerce #interfaces #applications #services #plateformes #streaming #abonnements #dark_pattern #algorithmes

  • Le WEF et son fondateur ( #klaus_schwab ) accusés d’entretenir une atmosphère de travail toxique RTS

    Le fondateur du Forum économique mondial (WEF) de davos klaus schwab aurait laissé couver une atmosphère de travail hostile où certaines catégories d’employés sont maltraités, affirme le Wall Street Journal dans une longue enquête. Les accusations se basent sur plusieurs dizaines de témoignages.

    Le quotidien américain met directement en cause le fondateur du WEF Klaus Schwab. Dans son enquête https://www.wsj.com/business/world-economic-forum-klaus-schwab-discrimination-harassment-de285594?mod=Search publiée le 29 juin dernier, le Wall Street Journal explique notamment qu’il se serait un jour mis en tête de rajeunir ses effectifs. Il aurait alors ciblé quelques employés dans la cinquantaine et aurait demandé à un responsable RH, Paolo Gallo, de les licencier.


    Ce dernier aurait refusé, soulignant qu’il fallait une raison valable pour renvoyer quelqu’un. Peu de temps après ce refus, Paolo Gallo aurait lui-même été licencié par klaus schwab.

    Atmosphère « hostile aux femmes et aux Noirs »
    Le Wall Street Journal dit avoir interviewé 80 collaboratrices et collaborateurs, anciens et actuels, de l’institution basée à Genève. Beaucoup dénoncent une atmosphère de travail « toxique » et « hostile aux femmes et aux Noirs », que klaus schwab aurait laissée se développer.

    Des femmes auraient vu leur carrière stagner à leur retour de congé maternité. Certaines auraient même été rétrogradées ou poussées vers la sortie. Elles dénoncent également des cas de harcèlement de la part de leurs collègues ou d’invités du Forum de Davos. klaus schwab lui-même serait responsable de nombreux commentaires déplacés.

    Plusieurs cas de racisme ont aussi été relevés. Certains termes injurieux auraient été utilisés en présence de collaboratrices noires. D’autres affirment ne pas avoir été considérés pour des promotions et ne pas avoir été conviés à Davos en raison de leur couleur de peau.

    Selon les personnes interrogées par le Wall Street Journal, les dénonciations de ces cas n’ont jamais abouti. Certaines personnes ayant déposé plainte auprès des ressources humaines se seraient vues licenciées peu après.

    Double discours
    Le journal pointe du doigt le double discours de Klaus Schwab et la dissonance entre les valeurs affichées par le Forum de Davos, dont l’une des missions est « d’améliorer l’état du monde », et les situations de discrimination relevées par ses employés. Le WEF prône en effet la diversité, l’équité et l’inclusion.

    Source : https://www.rts.ch/info/economie/2024/article/le-wef-et-son-fondateur-accuses-d-entretenir-une-atmosphere-de-travail-toxique-2

    #conditions_de_travail #capitalisme #politique #harcèlement #violence #racisme #discriminations #davos

  • Une fois les illusions balayées, il y aura du temps pour la clarté. - Vu du Droit
    https://www.vududroit.com/2024/07/une-fois-les-illusions-balayees-il-y-aura-du-temps-pour-la-clarte

    Ceux qui ont installé Macron à l’Élysée par ce qui s’apparente à un coup d’état, nous ont fait vivre depuis sept ans une forme de cauchemar. On ne reviendra pas ici sur tous les épisodes que nous ont infligé le psychopathe de l’Élysée et la bande de gangsters politiques qui l’entourent. Simplement on s’arrêtera à une dimension particulière qui est celle du simulacre dans lequel nous vivons. Depuis sept ans, le système français fait semblant. Semblant d’être une démocratie alors que tous les traits essentiels qui la caractérisent sont foulés aux pieds tous les jours. Semblant d’être un pays prospère, alors que a été dépecé à vif par le Capital, il n’est plus qu’un espace de service désindustrialisé. Semblant d’être un pays normalement géré alors qu’il est en faillite. Semblant d’être gouverné, alors que les ministères sont occupés par de parfaits imbéciles en général corrompus, et l’Élysée par un psychopathe puéril et immature.

    Depuis l’annonce de la dissolution, les mensonges ont redoublé, et le théâtre s’est transformé en cirque. Pour une énième représentation de la « grande quinzaine antifasciste » qu’on nous inflige régulièrement depuis maintenant plus de 20 ans.

    Et puis, presque par hasard on tombe sur un long et remarquable article, qui déchire le voile à partir d’un lieu d’énonciation politiquement marxiste.

    Une véritable bouffée d’air frais dans un environnement vicié. Enfin, c’est l’impression qu’il m’a fait.

    J’ai donc décidé de le voler… J’ai essayé de joindre les auteurs sans succès. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas, et ce d’autant que cette publication est un hommage.

    Pas le temps de reprendre des bouts du texte qui suit. Il est très intéressant en ce qu’il est sans concession pour notre paysage politique « de gauche ».

    • Le temps de la clarification : Chroniques d’une anarchie annoncée
      https://grosrougequitache.fr/le-temps-de-la-clarification-chroniques-dune-anarchie-annoncee

      4) L’illusion de « l’union de la gauche »
      Le deuxième grand bloc, qui, après deux ans d’invectives permanentes, s’est subitement reconstitué en un temps record, c’est bien sûr l’énième édition de la sempiternelle série de « l’union de la gauche », pour une NUPES 2.0, renommée pour l’occasion « Nouveau Front Populaire ».

      Il y aurait beaucoup à dire sur l’escroquerie de ce nouveau nom, qui pousse la falsification historique encore plus loin. Nous avions analysé en 2020 le mouvement historique du Front populaire du 1936, et nous y renvoyons pour constater l’écart avec cette réédition 2024 indigeste, que l’on ne pourra qu’écrire avec des guillemets16. Nous y avions également critiqué sévèrement toutes les précédentes tentatives « d’union de la gauche », comme étant des accords parfaitement électoralistes, et qui revenaient à s’aligner sur le programme le plus social-traître qui soit, et nous reprenons l’intégralité de ces critiques.

      Il faut cependant analyser la spécificité de cette union illusoire, et montrer pourquoi elle ne pourra rien donner, pourquoi elle est impuissante à gagner quoique ce soit, et pourquoi même si elle gagnait, elle serait incapable d’appliquer son propre programme, fort mauvais au demeurant.

      Pour cela, il faut analyser le passage de la « NUPES » de 2022 au « Nouveau Front Populaire » de 2024. La « NUPES » de 2022 était un coup de bluff électoraliste de Jean-Luc Mélenchon, après sa belle performance à la présidentielle, qui en avait surpris plus d’un. Gonflé par le vote utile, la nullité des candidats du PS, du PCF et de EELV, il avait réussi à concentrer sur sa personne l’intégralité du vote de gauche, qui aujourd’hui regroupe surtout des couches moyennes urbaines diplômées et tertiarisées, les banlieues immigrées (pour la faible proportion qui vote), et quelque maigres restes du mouvement ouvrier du XXe siècle, dernière roue du carrosse de cette alliage fourre-tout. Grâce à ce joli coup de force, Mélenchon était ensuite parvenu à imposer à ses concurrents à gauche un accord dont il était en mesure de dicter les termes, sur le programme notamment, et le nombre de circonscriptions. Le regroupement massif autour de sa candidature était d’ailleurs intéressant, car il signifiait que son électorat, désormais complètement concentré dans les grandes métropoles, était suffisamment déclassé, et essoré politiquement par le macronisme, qu’il était prêt à faire taire son narcissisme des petites différences entre sociaux-démocrates, afin de se grouper autour d’un bloc. La candidature de Jean-Luc Mélenchon en 2022 a été le chant du cygne des nouvelles couches moyennes libéral-libertaires « de gauche », et le signe de son crépuscule proche. On l’a vu avec le macronisme : c’est quand un groupe social se rassemble sous une seule et même bannière qu’il est le plus proche de mourir, car alors les contradictions qui le faisaient vivre se sont éteintes. D’autant que ce rassemblement s’est fait dans l’intensification du délire idéologique que portent ces couches moyennes, et qui signe son isolement idéologique et social : écologisme, féminisme, antiracisme identitaire, sociétalisme à outrance… La candidature de Mélenchon en 2022 aura réussi le tour de force de faire pire en la matière que celle de 2017, déjà bien pourvue pourtant. Le tout bien sûr avec moins d’opposition encore à l’UE, si c’était possible, et un programme aussi social-démocrate qu’inapplicable avec la méthode proposée.

      La NUPES avait continué sur cette lancée, en ressuscitant au passage des partis laminés qui auraient pu disparaître, le PS et le PCF. En leur garantissant leurs députés, Mélenchon leur a sauvé la mise, en étant bien mal payé en retour, tout ça pour revenir une dernière fois dans le coup médiatiquement, et grappiller quelques députés pour LFI. Bref, ce fut une alliance purement opportuniste et électoraliste qui s’est faite sur des bases totalement confuses, et qui a relancé le pire de ce qui existait à gauche en matière de social-traîtrise, leur offrant un bain de jouvence dont le PS, et le PCF dans une moindre mesure, avaient cruellement besoin.

      Bien entendu, une fois sauvés du néant électoral qu’ils méritaient pourtant, les « alliés » de LFI ont entrepris de se sauver de ses griffes, de façon parfaitement malhonnête il faut le dire – mais qu’attendre de plus des coquins qui peuplent le PS, le PCF et EELV ? Ils sont tellement réactionnaires qu’ils sont parvenus à critiquer Mélenchon par la droite, pour sa position sur l’UE, sur l’Ukraine, sur Gaza – position ô combien timide pourtant, mais que ses « amis » de gauche se sont plu à durcir de façon absurde, jusqu’à le faire passer pour un frexiteur, un bolchévique, un pro-Kremlin (si seulement !), ou un pro-Iran. Dernier délire en date : LFI serait « antisémite », pour sa position sur le conflit israélo-palestinien, position pourtant identique à celle de l’ONU sur tous les points. Mais bon : au royaume des clones où tout le monde a le même programme et les mêmes idées, il faut bien hystériser le débat afin de faire passer la moindre nuance dans l’européisme atlantiste pour une hérésie intolérable.

      Parti dans ces conditions, le « Nouveau Front Populaire » allait donc parvenir à faire pire politiquement que la NUPES, ce qui est là encore une performance à saluer. D’autant qu’après les résultats du 9 juin, c’était ce qu’il faut bien appeler « l’agent de la CIA », à savoir Raphaël Glucksman, qui allait dicter ses conditions pour une union17. Ce bandit venu de la droite libérale et sarkozyste, agent des intérêts de l’OTAN en Géorgie sous Saakachvili18, et stipendié de son beau père Ghassan Salamé (agent dans le monde arabe des intérêts atlantistes, artisan de la destruction constitutionnelle de l’Irak post-husseinienne19, relai de l’Open Society de Soros dans le monde arabe20) s’est trouvé en mesure d’imposer à toute la gauche ses conditions léoniennes, et une capitulation sans condition devant l’UE et la politique internationale atlantiste.

      C’est donc une union parfaitement décrédibilisée d’avance que nous vend la gauche, car il est évident aux yeux des masses que cette alliance a uniquement pour but de les aider à conserver leurs misérables sièges, et que la farce de « la peur du fascisme à nos portes » n’est pas leur principale préoccupation. Et ce ne sont pas les pleurs d’un Corbière ou d’un Rufin devant « le danger fasciste » le soir des élections qui changeront les choses. Le programme se contente de mesures parfaitement social-démocrates, défensives, souvent confuses, notamment sur le sociétal, et est parfaitement réactionnaire sur le plan international21. Celui-ci soutient donc « indéfectiblement l’Ukraine », et l’envoi d’armes à celle-ci, s’alignant ainsi sur la politique macroniste, et au mépris de tout risque pour la France d’escalade militaire avec la Russie. Sur Gaza, il reprend le narratif mensonger d’Israël sur le 7 octobre, et s’enferme dans le ghetto mental d’occidental narcissique. Et sur l’UE, le programme lui déclare sa soumission, et son soutien à la construction européenne.

      Autant dire que dans ces conditions, le programme est inapplicable dans ses mesures sociales. Au mieux, nous aurons une réédition des mésaventures d’A. Tsipras en Grèce, qui se fit briser les reins par la commission européenne en 2015. Vu le montant de notre dette, le programme du « Nouveau Front Populaire » ne pourra se financer avec elle, et sans sortir de l’UE, aucune alternative d’application n’est même envisageable. Encore une fois, une gauche sans courage s’est pliée aux exigences d’une gauche crapuleuse, pour le plus grand bonheur des crédules qui y croient, bien naïvement encore. L’union de la gauche, c’est bien l’opium du peuple de gauche. Et il serait temps d’arrêter d’être addict à cette drogue malsaine.

      Le fond du problème, c’est qu’une nouvelle gauche est apparue dans les années 70, et a complètement bouleversé la base sociale et l’idéologie de l’ancienne gauche. Les nouvelles couches moyennes diplômées et urbaines ont remplacé le prolétariat comme classe sociale de base, et le libéralisme-libertaire, cet anti-autoritarisme individualiste et relativiste, a remplacé le marxisme. Nous vivons l’aboutissement de ce processus. On ne peut donc que souhaiter la mort de cette gauche, dans les circonstances les plus atroces et indignes possibles, afin qu’autre chose vienne la remplacer. Cette gauche ne vit que de confusions : confusions entre le social et le sociétal (l’économie, la géopolitique et le national mis au même niveau, et souvent au dessous, de l’écologie, du féminisme, de l’antiracisme, et de bien d’autres), confusions entre européisme et souverainisme (des critiques de l’UE qui s’allient sans voir le problème avec ses thuriféraires), confusion entre internationalisme et atlantisme (des critiques de l’Ukraine et d’Israël avec ses défenseurs acharnés). Faut-il être grand clerc pour voir que cela ne pourra mener à rien ?

      5) La question du « fascisme » :

      Enfin, et non des moindres, le dernier point aveugle de toute cette gauche, unie pour un « Nouveau Front Populaire » : son aveuglement complet sur la véritable nature du fascisme, et son réflexe pavlovien « d’antifascisme » ânonné de façon hystérique sans aucune réflexion élémentaire. Entendons-nous bien : la fascisme est l’ennemi mortel de la classe ouvrière. Seulement, pour bien le combattre, et être un anti-fasciste conséquent et efficace, il faut d’abord avoir bien identifié le fascisme dans notre séquence historique. Sinon, on risque de complètement se tromper, en plaquant sur notre époque des catégories qui n’y sont pas effectives. A ce titre, on ne peut être que consterné d’entendre un célèbre historien du nazisme, aux travaux universitaires au demeurant intéressants, déclarer que l’on peut « plaquer 1936 sur 2024 », car « les structures sociales, et les intérêts des acteurs sociaux n’ont pas beaucoup changé » (sic !)22. Il faut être bien assis pour lire ou entendre cela : la lutte des classes est la même en sa structure qu’en 1936 ! Visiblement, la destruction de la raison n’a pas frappé qu’à droite ces dernières décennies… Où sont les usines et les grands appareils productifs industriels de 1936 en 2024 ? Où est le grand parti ouvrier qu’était le PCF des années 30 ? Où est l’URSS ? Où sont les croix de feu, les vétérans d’une Grande Guerre, les relais d’un NSDAP en France (très nombreux à l’époque !) aujourd’hui ? Où est aujourd’hui la petite-bourgeoisie traditionnelle, l’une des bases sociales du fascisme français des années 30, et que les années post-plan Marshall a balayée ? Où est aujourd’hui la concurrence des impérialismes de tailles équivalentes ? Nul part, tout cela a disparu. A l’inverse, où est le libéralisme-libertaire dans les années 30 ? Les nouvelles couches moyennes urbaines, diplômées et improductives ? Un secteur tertiaire et financier hypertrophié ? Un pôle unique atlantiste pour l’impérialisme mondial ? La construction européenne et la destruction des souverainetés nationales ? L’immigration a-t-elle le même niveau et la même fonction en 2024 qu’en 1936 ? Le simple fait de poser la question montre l’absurdité d’une comparaison qui serait un plaquage pur et simple des situations. Pour comprendre le fascisme actuel, il faut faire une analyse concrète de celui-ci. Sans analyse concrète, on court le risque de tomber dans le verbiage vide et pavlovien. Certes, aujourd’hui comme en 1936, il y a toujours une lutte des classes, un prolétariat et une bourgeoise. Mais si on en reste là, ce sont des concepts abstraits, et parfaitement vides. Pour leur donner du contenu, et faire une vraie analyse marxiste, il faut faire ce que personne n’ose faire à gauche : ouvrir la boite de Pandore de l’économie. Les marxistes devraient plus souvent méditer cette sage maxime d’Engels : « Il y a action et réaction de tous ces facteurs au sein desquels le mouvement économique finit par se frayer son chemin comme une nécessité à travers la foule infinie de hasards (c’est-à-dire de choses et d’événements dont la liaison intime entre eux est si lointaine ou si difficile à démontrer que nous pouvons la considérer comme inexistante et la négliger). Sinon, l’application de la théorie à n’importe quelle période historique serait, ma foi, plus facile que la résolution d’une simple équation du premier degré23. » Plus d’un marxiste et d’un universitaire semblent confondre l’analyse par la lutte des classes avec une équation du premier degré.

      Comprenons bien : tout l’enjeu est de savoir si le fascisme actuel est bien incarné par le RN, car si c’est le cas, alors toute les unions, mêmes les plus scandaleuses et les plus contre-natures, seraient permises pour lutter contre l’affreux fascisme. Or, tel est le drame actuel, et il faudra bien qu’un marxiste l’écrive un jour : le RN n’est pas un parti fasciste, en tout cas pas au sens classique du terme, et si on trouve indéniablement des traces en lui d’éléments fascistes, il n’est pas le parti le plus fasciste de la vie politique française, loin de là.

      On sait que cette thèse, parfaitement évidente de façon intuitive pour les masses à l’heure actuelle, serait extrêmement choquante pour beaucoup à gauche, et mérite donc d’être exposée méticuleusement. La démonstration est ici importante, parce que sa validité et son acceptation vont conditionner l’avenir de la « gauche » actuelle, surtout si, comme tout l’indique, le RN parvient au pouvoir à court terme (dans quelles conditions exactes et quelles alliances, c’est une autre affaire). Que les amis de la vérité qui souhaitent comprendre pourquoi leur camp politique est dans un ghetto social écoutent, et que les autres méditent la maxime du Machiavel de Stendhal : « et serait-ce ma faute si la chose est ainsi ? ».

      Tout d’abord, écartons le principal élément qui gêne l’analyse : la question de la genèse historique du RN. Certes, la genèse d’un parti en politique est extrêmement importante, mais elle ne détermine pas tout. Il existe une différence pour un marxiste entre la genèse historique d’une chose (l’ensemble des éléments traçables sur une frise chronologique qui lui ont donné naissance) et sa logique interne, son essence, ce qu’il est réellement (pour une entité politique, les intérêts de classe qu’elle défend)24. Or ce qui fait la caractérisation politique, ce n’est pas la genèse historique, mais sa composition de classe, en interne, et son rapport avec les autres classes sociales.

      Il est indéniable que le Front National ait été fondé par des anciens vichystes, des pétainistes, des anciens de l’OAS, et qu’il ait gardé très longtemps sa caractérisation fasciste de ses origines. Il est indéniable par exemple que les statuts du FN aient été déposés en 1972 par Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS de la division Charlemagne, et alors trésorier du mouvement. Les différentes sorties de Jean-Marie Le Pen, très connues au point qu’il est inutile ici de les énumérer, témoignent de cette origine.

      Seulement, et c’est ce que personne à gauche ne veut remarquer, si l’on en déduit de cette origine fasciste le fait que le RN actuel est fasciste, il faudrait alors appliquer cette logique à tous les partis politiques français (pourquoi faire une exception pour le RN ?). Et on aboutirait à un résultat absurde et ubuesque : le PS, dont l’ancêtre est la SFIO, serait un parti jaurésien (pauvre Jaurès !) ; les LR, lointain descendant du MRP serait un parti gaulliste authentique (pauvre Général !) ; le PCF serait un parti bolchévique et stalinien (si seulement…) ; et les différents débris du parti radical seraient les héritiers de Clemenceau (sans les bons mots, visiblement)… On pourrait continuer longtemps, et on voit qu’avec une telle logique, on ne parvient qu’à des absurdités sans nom25. Tous ces partis ont changé d’essence idéologique, parce qu’ils ont changé de base de classe : ils ont subi, comme on le disait à l’époque du PCF, une « mutation », un changement d’ADN, parce qu’ils se sont adaptés aux évolutions de classes sociales, souvent d’ailleurs dans le sens de l’opportunisme, et d’un compromis avec les trois éléments que nous avons énumérés en début d’article : soumission au carcan européen, adhésion au libéralisme-libertaire, participation à la destruction de la raison. Pour le PCF, le PS et les RPR/UMP/LR, c’est parfaitement clair. On voit mal pourquoi le FN aurait été épargné par sa mutation en RN. On peut même dire qu’au contraire, étant initialement le parti le plus compatible en soi avec ces trois éléments, il a été poussé, comme par une force centrifuge, au loin, comme par effet de répulsion par rapport aux autres partis qui convergeaient tous vers eux. Tous les thèmes classiques du fascisme traditionnel qui étaient ceux du FN historique (nationalisme agressif, antisémitisme et racialisme, pétainisme assumé, révisionnisme, défense de la peine de mort, ou encore l’expulsion des français d’origine étrangère….) ont été progressivement relayés à l’arrière-plan après le départ de Jean-Marie Le Pen, et largement édulcorés, au point qu’on a souvent du mal aujourd’hui à les retrouver dans le programme, voire même pas du tout. Il faut à ce sujet en finir avec un fantasme à gauche, celle d’une essence diabolique cachée et invisible d’un RN fasciste, qui n’attend que de parvenir au pouvoir pour réapparaître telle quelle, et intacte. Tous ceux qui ont étudié le processus de liquidation et de mutation du PCF savent qu’en la matière, il faut être hégélien26 : l’apparence exprime l’essence, elle en est une part, et on ne peut pas faire de division métaphysique entre les deux. Lorsque le PCF a commencé à changer son discours dans les années 70 pour devenir plus social-démocrate, en abandonnant par exemple la dictature du prolétariat de son programme, cela a changé son essence, et sa radicalité révolutionnaire n’est pas revenue une fois qu’il a participé au pouvoir en 1981. En politique, lorsque la radicalité se perd, elle ne revient jamais. Car changer l’apparence de son discours demande d’acquérir des habitudes mentales qui changent une façon même de penser le monde. Cela demande des compromis, et de montrer au système mondain dominant que l’on est prêt aux arrangements, et donc d’avoir déjà renoncé à l’essentiel. Le changement de discours ne fait toujours que refléter un changement de positionnement de classe. Il faut donc regarder la réalité en face : le RN est aujourd’hui devenu un parti de droite semblable aux autres, et qui n’est pas plus fasciste qu’eux – en témoigne la tentation très forte d’une fade « union des droites » initiée avec LR.

      Pour poursuivre sur la question des origines, et faire une comparaison internationale, le RN a subi selon nous une évolution assez semblable à celle du Kuomintang à Taïwan, et pour les mêmes raisons. A l’origine, comme le FN, le Kuomintang est un pur parti fasciste, né de l’opposition au Parti communiste chinois. Très atlantiste, et viscéralement anti-communiste, il impose une dictature militaire de fer à l’île de Taïwan. Seulement, l’évolution historique a suivi son cours : le fascisme taïwanais a laissé la place à la sociale-démocratie libéral-libertaire indépendantiste. Et, surprise, aujourd’hui, ce sont les sociaux-démocrates à Taïwan qui sont les plus anti-chinois, les plus anti-PCC, les plus portés à une guerre parfaitement fasciste contre la Chine, soutenue par l’impérialisme américain ; et à l’inverse, c’est le Kuomintang qui est devenu le parti le plus pro-PCC de l’île, le moins belliciste, et donc le moins fasciste objectivement. La raison de ceci en est simple : le fascisme historique a préparé l’avènement du libéralisme-libertaire, et une fois que celui-ci est parvenu à maturité, il s’est montré plus efficace et effectif que celui-ci pour combattre le communisme, et écraser les aspirations populaires. Le libéralisme-libertaire a été la réalisation de ce dont le fascisme n’était que le concept : en d’autres termes, il a été plus parfaitement fasciste que le fascisme lui-même, qui s’est retrouvé doublé par sa droite, et totalement dépassé par l’évolution historique. Il est donc devenu, par le jeu de cette dialectique, l’inverse de ce qu’il était : d’avant-garde de lutte contre le progrès humain, il est devenu l’arrière-garde de cette lutte. Il a donc dû muter en autre chose, qui n’a plus rien de sa virulence originelle.

      C’est l’évolution qui s’est produite en France même27 : après la destruction conjointe du gaullisme et du communisme dans les années 70, les anciens vichystes sont revenus au pouvoir, d’abord de façon cachée dans l’entourage de Giscard28, puis de façon ouverte en la personne de Mitterrand29. A partir de là, l’essentiel de la vie politique s’est en réalité scindée chez leurs héritiers entre vichystes opportunistes (le PS, le RPR), qui avaient eut le bon goût de passer à l’européisme atlantiste au moment où le fascisme historique avait mal tourné, et les vichystes sincères (le FN de Jean-Marie Le Pen), qui étaient les has been au cerveau un peu lent, les loosers qui n’avaient pas compris que le vent avait tourné, et qu’il fallait désormais jouer un autre air pour être « branché » et mondainement acceptable. Mais ne nous y trompons pas : le fond était le même – pourquoi réhabiliter Mitterrand pour honnir Jean-Marie Le Pen, si ce n’est finalement par concession mondaine à l’idéologie dominante ?

      Par ailleurs, pour clore ces questions de filiation idéologiques, s’il faut remonter aux origines fascistes des courants de pensées, il faut aller jusqu’au bout à gauche, et refuser tous les penseurs de gauche qui se sont inspirés pour leurs concepts et catégories fondamentales des deux plus grands penseurs fascistes qui eut été : à savoir Nietzsche, et Heidegger. Mais là, on voit ce qui blesse mondainement les intellectuels gauchistes, car alors c’est tous leurs penseurs chéris, toute la pensée d’après-guerre (les Sartre, les Camus), et la pensée soixante-huitarde qui tombe sous le coup de l’anathème : les Foucault, les Deleuze, les Derrida, les Badiou – tous ont bu à la source du nazi de la forêt de Todtnauberg, et de l’eugéniste équestre fantasque de Turin. Vous voulez dénazifier messieurs les jolis grands hommes de gauche ? Très bien, mais faites-le jusqu’au bout, et d’abord dans vos rangs et chez vos maîtres ! Gageons que vous ne relèverez pas le gant, et que vous préférerez concentrer vos attaques hystériques sur un RN aux épaules bien trop fragiles pour vos fantasmes.

      Il faut également écarter une autre erreur idéologique, mais très courante à gauche : l’idée saugrenue, devenu axiome intangible, qu’être pour l’immigration, c’était être progressiste, et qu’être contre, c’était être réactionnaire. On a donc l’idée qu’être internationaliste, c’est vouloir accueillir tous les immigrés du monde chez soi, tout le temps. Personne à gauche ne veut pourtant faire une analyse économique élémentaire des rapports de force entre les nations : dans une économie mondiale capitaliste, l’immigration, d’un pays à un autre, sans échange équivalent d’émigration, c’est du vol de main-d’œuvre pur et simple. Quand 100 000 africains arrivent chaque année en France30, c’est 100 000 personnes que l’économie française va pouvoir exploiter, et dont personne en France n’aura payé l’éducation. C’est 100 000 paires de bras en moins que les États africains auront éduquées et nourries en vain, et qui ne construiront pas ces pays. Défendre le sans-frontièrisme, c’est défendre le vol illimité et sans fard de main-d’œuvre des pays pauvres par les pays riches. Si quelqu’un voit quoi que ce soit de progressiste ou d’internationaliste dans ce processus, il n’est qu’un agent idéologique de l’impérialisme. S’il cherche à maquiller ce gigantesque vol de main-d’œuvre à l’échelle mondiale, et ce déracinement humain violent qu’est presque toujours l’immigration, en un « enrichissement culturel », il procède au travestissement le plus honteux. Il y a certes de très mauvaises raisons de s’opposer à l’immigration, et on peut tout à fait le faire en étant raciste ou xénophobe. Mais dans son essence, l’immigration de masse, c’est un vol impérialiste31. Considérer toute mesure limitant l’immigration comme étant du fascisme est donc une falsification politique, et un sophisme qui a trop souvent couvert les vilenies de la gauche européiste et atlantiste. Il faut donc cesser de s’appuyer uniquement sur la question de l’immigration pour accuser le RN d’être fasciste, et il faut arrêter d’avoir une vision humanitariste niaise, et anti-politique du phénomène : les États africains ne construiront leur souveraineté que lorsque leur jeunesse aura arrêté d’immigrer en occident, poussée par des illusions idéologiques. La seule question à poser, c’est comment les aider à construire leur souveraineté, et cela ne se fera pas par plus d’immigration.

      Enfin, il faut toujours rappeler la primauté de la question de classe dans la question de l’immigration : la bourgeoisie immigrée n’a rien à voir avec le prolétariat immigré. Ils ne viennent pas pour les mêmes raisons, et ne sont pas vecteurs des mêmes idées dans les sociétés qu’ils intègrent. Quoi de commun entre le pauvre qui fuit la misère et la guerre de son pays natal, même si c’est en partie par illusion idéologique, et l’enfant gâté du soleil qui vient « jouir sans entrave » de ce dont le prolétaire d’occident n’ose même pas rêver ? Le premier est un damné de la terre, l’autre une canaille sans frontière qui, comme le disait Rousseau, se sent partout chez lui « tant qu’il a des hommes à acheter, et des femmes à corrompre ». Au nom de quoi les marxistes et les internationalistes devraient les défendre ? C’est ce qui entraîne d’ailleurs un rapport parfaitement différencié à l’archaïsme entre le prolétariat immigré et la bourgeoisie immigrée. Le dur labeur capitaliste tend toujours à dissoudre l’arriération chez le prolétariat immigré, alors que la bourgeoisie immigrée trouve dans l’arriération de sa position de classe la confirmation de sa propre arriération anthropologique32. D’où sa parfaite bonne conscience, sa certitude d’être toujours dans son bon droit, d’opérer un hold-up pour son seul compte sur la question du racisme afin de monter mondainement, et d’où sa parfaite capacité faire corps avec le libéralisme-libertaire dominant, et d’en être le fer de lance. La bourgeoisie immigrée de notre temps est donc la couche sociale la plus arriérée de l’impérialisme actuel, tout comme celle de l’époque de l’impérialisme fasciste était la petite-bourgeoisie traditionnelle. On comprendra donc sans peine ce fait frappant que, comme le fascisme qui s’appuie sur les éléments les plus arriérés de la société pour prospérer, la base d’appoint de choc du libéralisme-libertaire, ce sont les éléments les plus arriérés de notre société, à savoir : la bourgeoisie immigrée, toujours prompte à donner un coup de main à la moindre initiative fasciste, pourvu qu’elle soit ludique, libidinale, et marginale.

      Une fois ces pré-requis posés, ouvrons donc enfin la boite de Pandore de l’économie, qui fait si peur à tant de marxistes, et étudions donc la sociologie électorale du RN, et sa base de classe, et voyons s’il s’agit d’un parti à la sociologie fasciste. Puisque le fascisme est l’idéologie de la bourgeoisie impérialiste contre le prolétariat, si le RN était un parti fasciste, on devrait y retrouver une surreprésentation du vote bourgeois, et des classes sociales dépendantes idéologiquement de la bourgeoisie, et un vote populaire moindre. Bien sûr, les prolétaires peuvent être individuellement trompés, et le fascisme s’appuie classiquement toujours sur les éléments arriérés du prolétariat. Cependant, si un individu, ou même un groupe d’individus, peut se tromper sur ses intérêts de classe, une classe sociale toute entière ne se trompe jamais sur ses intérêts de classe propres. Le prolétariat ne pourra jamais voter collectivement pour une idéologie qui le mène à sa destruction, ou alors il faut arrêter d’être marxiste. Ce n’est pas ici du « populisme », ou une mystique du peuple mal placée : si les groupes sociaux ne comprennent pas quel est leur intérêt de classe, alors l’analyse historique n’a plus aucun sens, et tout devient dans la société l’effet d’un chaos aléatoire, – pourquoi pas alors imaginer une bourgeoisie qui aurait mal compris ses intérêts, et qui déciderait d’instaurer le communisme par le plus grand des hasards ? Si la chose a peu de chances d’arriver, c’est bien parce que la bourgeoisie, comme le prolétariat, comprennent parfaitement leurs intérêts de classe.

      Ce préambule méthodologique était nécessaire pour prévenir la mauvaise foi habituelle qui s’empare des intellectuels de gauche dès qu’on aborde ce sujet. Comparons donc les résultats de 2022 et de 2024 par classe sociale, et par rapport aux autres candidats : en 2022, Marine Le Pen rassemblait au premier tour 35 % des ouvriers et des employés, soit 12 % de plus que sa moyenne nationale, contre seulement 11 % de cadres, et 17 % de retraités33. On a donc une surreprésentation du prolétariat dans l’électorat lepéniste, et une sous-représentation de la bourgeoisie. Jean-Luc Mélenchon fait certes 25 % chez les ouvriers, mais il n’y a pas là de vraie sur-performance par rapport à son électorat moyen, tandis que Macron sous-performe à 17 %. On a donc ici clairement un choix assez massif, même s’il n’est pas hégémonique, pour le RN, dans le prolétariat français, et à l’inverse une répugnance assez tenace dans la bourgeoisie française34. Ce simple fait interdit de considérer le RN comme un parti fasciste au sens classique du terme : les ouvriers ne sont pas trompés comme des enfants bêtes ici, ils sont les moteurs de ses succès. Rien à voir avec la dynamique du NSDAP dans les années 30 donc. Par ailleurs, le NSDAP se partageait l’électorat ouvrier à l’époque avec le SPD, et le KPD : on peut donc dire que tout le prolétariat ne votait pas pour le NSDAP, et qu’il s’agissait des éléments les plus arriérés de la classe ouvrière. Ici, on commence à le voir dans les résultats de 2022, et cela se précisera dans les résultats de 2024 : personne ne fait véritablement concurrence au RN dans le vote ouvrier. En effet, les résultats de 2024 des européennes sont encore plus nets35 : 52 % pour la liste RN ! Toute les autres listes choisies par les ouvriers sont à moins de 9 % : l’écart est énorme, et le RN est ici totalement hégémonique sur l’électorat ouvrier. Imagine-t-on sérieusement les ouvriers voter à 52 % pour un parti bourgeois extrémiste ? Si on le pense, il vaut mieux arrêter tout de suite d’être marxiste, car le prolétariat sera bien trop stupide pour faire la révolution et diriger la société dans ces conditions ! On retrouve en 2024 la même sur-performance chez les employés (41%) et la même sous-performance chez les cadres (18%), plus divisés pour cette élection.

      Ce simple tour d’horizon doit permettre de déduire que la meilleure conclusion est probablement ici la plus simple : le RN est vu par une bonne partie du prolétariat français et des couches populaires comme un défenseur de leurs intérêts, tandis que la bourgeoisie voit en Macron son champion. Nous sommes ici en pleine lutte des classes, tandis que la gauche type LFI n’arrive pas à percer sociologiquement, et joue le rôle de spectateur inutile. On rétorquera à raison que le RN n’a rien dans son programme de concret envers les classes populaires. C’est vrai, mais c’est également le cas de tous les partis depuis qu’ils se sont tous rangés derrière la construction européenne. Plus personne ne vote en fonction des programmes, puisque tout le monde sait qu’ils ne seront pas appliqués quelque soient les résultats. On vote donc pour une image, une certaine esthétique renvoyée par les partis. Or, à ce compte-là, il est indéniable que la gauche et le macronisme renvoient une image insupportablement libérale-libertaire aux couches populaires, ce qui est moins le cas du RN, plus à l’aise dans une esthétique débonnaire et jovialement franchouillarde, loin du puritanisme castré et castrateur de la gauche, et du macronisme. Quand on a renoncé à faire de la politique, et qu’on ne veut plus être jugé que sur l’image, on n’a que ce que l’on mérite. La réalité est dure, mais salutaire : l’électorat RN est celui qui a objectivement le plus intérêt à une transformation radicale de la société actuelle, et l’électorat macroniste et celui de la gauche, au maintien du statut quo. Ce vote RN est donc la manifestation d’une résistance inconsciente du prolétariat à l’ethos libéral-libertaire qu’on souhaite lui imposer : résistance en grande partie vaine, et seulement symbolique, mais résistance tout de même. La gauche qui a cédé à tout sur ce terrain devrait en prendre acte.

      Par ailleurs, nous avons la chance de pouvoir comparer la sociologie du RN avec celle de deux partis authentiquement fascistes : Reconquête en France, et Fratelli d’Itallia de Meloni en Italie. La comparaison va tout de suite permettre de mettre en avant la spécificité du RN. Reconquête a une base électorale trop petite pour être significative, mais on sait qu’en 2022, E. Zemmour a fait 18 % à Versailles, et 17 % dans le très chic XVIe arrondissement parisien : loin de ses 7 % nationaux36 ! Voilà donc un parti avec une sociologie électorale nettement bourgeoise. On découvre d’ailleurs un RN snobé dans ces deux circonscriptions. Car malgré des idées en apparences proches, il est parfaitement évident que la division très profonde entre le RN et Reconquête a été une question de classe : Reconquête a tout de suite assumé ouvertement une politique économique libérale, là où le RN s’est toujours montré, sinon étatiste, du moins plus interventionniste ; Reconquête part de façon hystérique dans des délires sur la « civilisation », concept peu employé par le RN, qui parle plus sobrement de « souveraineté » ou de « sécurité » pour justifier un contrôle des frontières ; enfin, Reconquête s’est rapidement rallié un électorat très catholique et bourgeois, obsédé par les questions sociétales, là où les électeurs et les cadres du RN affichent ostensiblement un agnosticisme tranquille, et se désintéressant parfaitement des questions comme « le mariage pour tous ». Reconquête a donc été une tentative bourgeoise, avec des mesures vraiment fascistes, comme la remigration, de couper l’herbe sous le pied à un RN jugé trop plébéien. Il est parfaitement ahurissant qu’à gauche personne n’ait voulu le noter publiquement alors que la chose crevait les yeux. Là encore, on constate que là où il y a du fascisme, il y a de la bourgeoisie, et là où elle manque, il n’y a pas vraiment de fascisme.

      Passons maintenant à l’Italie, terre éruptive et d’expérimentations politiques aussi audacieuses que sans lendemain. Le parti de G. Meloni, Fratelli d’Italia, est capital pour notre démonstration, puisqu’il s’agit d’un parti de masse, donc à la sociologie parfaitement significative et analysable, et qui synthétise parfaitement ce que peut être le fascisme européen : profondément européiste et soumis à la commission européenne, totalement atlantiste sur les questions internationales, – notamment le soutien fanatique à l’Ukraine, la haine de la Chine, et l’accord inconditionnel à la politique israélienne –, et totalement hystérique sur les questions d’identité (européenne, chrétienne, familiale, ect37). Or, que dévoile la sociologie de ce parti authentiquement fasciste38 ? Sans surprise, il s’agit d’un électorat complètement bourgeois, dont les scores montent avec la classe sociale : 10 % chez les plus modestes, 36 % chez les classes aisées, et la progression est linéaire chez les catégories intermédiaires. On a donc ici l’exact opposé de la sociologie de l’électorat du RN, et ses deux plus proches cousins en France au niveau de l’électorat seraient bien plutôt E. Zemmour, et E. Macron. On apprend aussi que la plupart de l’électorat de Meloni provient de celui de Berlusconi : on a donc un recyclage classique de l’électorat de droite chez un parti fasciste39. Or, on ne peut ici que penser au fait qu’en France 47 % de l’électorat sarkozyste de 2012 s’est retrouvé chez Macron en 2022. Dernier élément important de la comparaison italienne : autant en France l’électorat ouvrier s’est retrouvé quasiment monopolisé par le RN, ne laissant aux autres que les miettes, autant l’électorat populaire italien est totalement éclaté, ce qui correspond bien avec le schéma des éléments arriérés d’une classe ouvrière atomisée qui se retrouve à voter pour un parti fasciste. Si l’on prend par exemple le vote de la classe ouvrière italienne, on a : 27 % pour les fascistes de Fratelli d’Italia, 20 % pour la Lega d’extrême-droite, 19 % pour le Parti Démocrate de centre-gauche, et 11 % pour le mouvement 5 étoiles attrape-tout. On a donc un vote assez éclaté, loin des 52 % pour le RN aux mêmes élections en France.

      Il faut donc bien comprendre la chose suivante, synthétisable en un syllogisme clair : le parti de Meloni est un parti authentiquement fasciste ; or son arrivée au pouvoir n’a rien changé à la politique italienne ; donc en un sens, la politique dominante, pro-UE, et pro-OTAN, est, au mieux compatible avec le fascisme, au pire carrément fasciste. Ceux qui refusent de voir ce fait sont complices de la montée active du fascisme dans notre société, par le « centre », et les « partis de gouvernement ».

      Concluons donc ce tour d’horizon de la base de classe du RN. Il est clair que celui-ci n’a pas la sociologie d’un parti fasciste. S’il devait y avoir un parti en France à la base sociale proche de celle du fascisme, ce serait plutôt le parti Reconquête, ou celui d’E. Macron. En fait, quand on regarde le programme et la sociologie du RN, on a plutôt l’impression d’avoir affaire à un parti qui serait une sorte de « jacobinisme de droite » plutôt que du fascisme : une sorte de nationalisme souverainiste, avec une composante sociale et étatiste, centré autour de valeurs de droite, mais plutôt universaliste40. Bien sûr, son histoire a laissé des traces sur le RN, ce qui rend l’analyse de détail plus nuancée, mais on ne peut certainement pas analyser ces traces comme étant une preuve de fascisme.

      Ce qui occulte ce fait à gauche, c’est la survivance oubliée, refoulée, zombie en une sens, de l’analyse trotskiste du fascisme, qui a induit toute une partie des progressistes à mal évaluer la signification de classe du fascisme. Comme le fascisme est un mouvement barbare, on a voulu voir en lui un mouvement arriéré, presque archaïque en un sens : « le fascisme, c’est l’archaïsme technologiquement équipé » dira par exemple le situationniste Guy Debord. Comme si d’ailleurs il n’y avait pas de barbarie moderne, « branchée », ou « chic ». Or, si la fascisme est un mouvement arriéré, il doit s’appuyer sur des classes arriérées historiquement, condamnées à disparaître par l’évolution historique. C’est le sens du jugement de Trotski : le fascisme est un mouvement arriéré, et donc, il s’appuie sur la petite-bourgeoisie traditionnelle, qui se retrouve pris de rage par l’effet de leur déclassement. Comme il le dit lapidairement, « le fascisme s’appuie sur la petite bourgeoisie41 » : la thèse de Trotski n’est pas seulement que la petite-bourgeoisie peut-être une force d’appoint au fascisme (ce qui est vrai), mais qu’elle en est la base sociale principale (ce qui est différent), et donc qu’il aurait principalement à cœur de défendre les intérêts de la petite-bourgeoisie. Dans cette vision de classe du fascisme, le RN aurait un certain potentiel fasciste, du fait des nombreux éléments petits-bourgeois qui y sont effectivement agglomérés. Seulement, si le fascisme est un mouvement arriéré, on a du mal à voir comment il pourrait être l’avant-garde de la lutte contre le prolétariat. Comment expliquer son efficacité destructrice s’il s’appuie sur une classe condamnée par l’Histoire ? Et surtout, comment pourrait-il encore survivre de nos jours si la classe sociale sur laquelle il s’appuierait, la petite-bourgeoisie, avait quasiment disparu en France ? La réponse la plus simple à ces questions, c’est que l’analyse du fascisme par Trotski n’est pas la bonne, mais c’est celle de Dimitrov qui nous en donne la clé. La base sociale du fascisme, ce n’est pas la classe arriérée qu’est la petite-bourgeoisie ; sa base sociale, c’est la classe d’avant-garde parmi toutes dans le capitalisme impérialiste : le capital financier. En 1935, il livrait cette analyse célèbre, souvent citée, mais assez peu comprise : « Le fascisme, c’est le pouvoir du capital financier lui-même. C’est l’organisation de la répression terroriste contre la classe ouvrière et la partie révolutionnaire de la paysannerie et des intellectuels42. » Le fascisme, c’est la domination directe et terroriste de la bourgeoisie financière, c’est le nec plus ultra du développement de la société capitaliste : c’est cela qui explique son rôle d’avant-garde dans la lutte contre le prolétariat, c’est cela qui explique son efficacité et sa dangerosité, et c’est cela qui explique sa persistance, même après le déclin de la petite-bourgeoisie dans l’après-guerre. Le fascisme en son essence n’a pas disparu, il a changé de forme : le pouvoir terroriste du capital financier contre le prolétariat a simplement pris le nom de libéralisme libertaire. Le cœur de l’erreur d’analyse de la gauche, du à ses restes d’analyses trotskistes, c’est de ne pas voir que le danger fasciste prioritaire pour la France, c’est Macron, c’est Glucksman, c’est EELV et Zemmour, bien plus que le RN. C’est eux qui courent le risque d’emmener la France dans tous les conflits de l’UE, et de l’OTAN, c’est eux qui appuient sur tous les thèmes du fascisme contemporain otanisé. Tant que l’on ne comprend pas cela, on ne comprend rien à la question du fascisme en France.

      Car au final, il faut bien comprendre la signification historique du fascisme, car son interprétation sociale-démocrate en a souvent fait une simple question morale : le fascisme, c’est l’horreur, et s’y opposer, c’est être dans le camp du bien, et de la morale. Ce ne fut pas faux historiquement, mais il faut bien comprendre pourquoi, et à défaut, on risque de répéter cette posture morale de façon parfaitement vide, et inadaptée aux circonstances.

      Avec le recul que nous donnent les 80 ans de développement de l’impérialisme atlantiste, nous sommes désormais mieux en mesure d’apprécier la signification exacte du rôle du fascisme dans les années 30 et 40. Le fascisme, notamment allemand, italien et japonais, fut une tentative de ces bourgeoisies nationales pour à la fois reprendre la main sur leur prolétariat, et pour défendre leur propre impérialisme national contre les impérialismes concurrents. Le fascisme historique naquit donc à la fin de la période du poly-impérialisme, où tous les impérialismes occidentaux se faisaient concurrence. Or, à partir de 1945, l’impérialisme change de nature, et devient centralisé et unique : c’est la période du mono-impérialisme atlantiste, où l’impérialisme américain règne sans partage, et où les autres impérialistes lui sont strictement subordonnés, et perdent toute autonomie43. Dans ces conditions, le fascisme change de signification historique, et ce qui joue le même rôle social, c’est le libéralisme-libertaire. Le fascisme historique a donc été un phénomène de transition, et ce qui a survécu de lui, ce sont ses éléments libéraux-libertaires44.

      Il est donc évident que vu le changement structurel survenu dans l’impérialisme, il est impossible que le fascisme historique du poly-impérialisme revienne à l’identique, avec les mêmes thématiques et les mêmes forces sociales, à l’époque du mono-impérialisme. Croire le contraire revient à participer à une farce, celle de « l’anti-fascisme d’opérette », et à occulter les véritables enjeux. Le but du fascisme, c’est la défense par tous les moyens de l’impérialisme dominant. A notre époque, ce ne peut donc être que la domination du capital financier américain, des institutions supra-nationales comme l’UE, l’OTAN, le FMI ou la BCE. Le fascisme de notre époque ne sera certainement pas nationaliste, mais atlantiste et cosmopolite (ou « européiste », pour faire plus chic) ; il ne sera pas raciste, misogyne, homophobe, ou anti-écolo, mais comme tout le grand capital américain actuel, mondain, chic, et branché, il se dira anti-raciste, féministe, LBGT-friendly et écologiste. Il pourra à l’occasion brandir la défense hystérique de l’identité et de la civilisation occidentale contre les BRICS et autres, mais il préférera toujours le régionalisme à la nation45.

      On commence à comprendre un peu mieux le goût de la gauche pour la farce anti-fasciste, et son réflexe désormais pavlovien et anencéphalique à chaque élection : elle jouit de sa propre posture morale, sans se demander quel est son contenu concret. Pour des raisons parfaitement explicables matériellement, le fascisme s’est manifesté une fois historiquement, et la gauche communiste s’est alors retrouvée, de facto, dans une position d’incarner une forme de moralité concrète humaniste contre l’immoralisme fasciste décadent et nietzschéen. Et face à l’horreur fasciste, l’urgence a nécessité de s’allier avec toutes les bonnes volontés, furent-elles aussi crapuleuses que la SFIO d’alors, ou le parti radical. D’où le Front Populaire, version 1936. Mais la gauche, et malheureusement beaucoup de communistes, ont par la suite conservé cette position, parce qu’elle était intellectuellement confortable, et permettait de ne jamais se remettre sérieusement en question : la gauche était le camp du bien, et en face, il y avait le mal. Et dans cette équation, la gauche européiste, la droite libérale, et tout le libéralisme-libertaire étaient finalement lavés de tout pêché. Le salut, c’était de « jouir sans entrave », et tout ce qui avait l’air de faire mine de s’opposer à ce mouvement était damnation. Le plus ironique, c’est que cela bien sûr faisait apparaître le fascisme comme étant quelque chose de sérieux, de structuré, et de discipliné, ce qu’il n’était pas, bien au contraire. Il faut suivre pas à pas l’histoire du nazisme pour voir qu’ils furent les premiers promoteurs d’un « jouir sans entrave » macabre.

      On atteint ainsi le sommet du ridicule dans la séquence actuelle, où la gauche, incapable de regarder la réalité en face et de prendre en compte les données élémentaires, peut aller dans des manifestations à l’éthos et la phénoménologie parfaitement libéral-libertaires et pseudo-festives, hurler comme des déments que « la jeunesse emmerde le Front National ! ». Outre que l’appel à la jeunesse comme une force nécessairement bonne est pour le coup parfaitement fasciste, et totalement étrangère au mouvement ouvrier, le slogan révèle que la gauche est prisonnière de son imaginaire. Elle mobilise un imaginaire momifiée, où des vieux, forcément réactionnaires et pas cools, voudraient empêcher des jeunes, forcément progressistes et « branchés », de vivre comme ils le souhaitent. Les vieux castrateurs contre les jeunes jouisseurs en somme, avec le RN dans le premier rôle, et la gauche (et Macron, bien sûr) dans le second rôle. Las, l’image a depuis longtemps cessé de vivre : c’est l’électorat macroniste qui est composé de vieux boomers toujours bloqués dans un mai 68 éternel, tandis que Marine Le Pen caracole en tête dès la tranche d’âge des 25-35 ans, et s’effondre chez les plus de 65 ans46. Les manifestations actuelles ressemblent donc à des manèges abandonnés et sans vie, dans des endroits lugubres, où tournent désormais en rond des statues sans tête, mais qui produisent toujours le même son qu’au temps des grandes foires : « la jeunesse emmerde le Front National ! »…

      Cette longue démonstration était nécessaire pour comprendre ce qui va suivre. Cette gauche, qui se sera donnée à fond pour ses places, et pour un soi-disant « combat anti-fasciste », va mourir. Très bientôt. Car lorsque le RN parviendra au pouvoir, et que tout le monde verra que nous ne basculerons pas dans le fascisme hitlérien, que le bruit des bottes ne reviendra pas, que les camps de concentration ne vont pas rouvrir, alors tout ce beau monde va comme s’éveiller d’un rêve. Les masques tomberont, et le roi sera nu. Le RN sera au pouvoir, et tout se passera à peu près comme avant : sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan sécuritaire. Comme sous Macron. Comme sous Sarkozy. Comme sous Hollande. Peut-être un peu pire, peut-être un peu mieux, peut-être comme avant : les vrais bouleversements arriveront par les contradictions entre la base sociale du RN, et son programme aminci qu’il ne voudra pas appliquer. Ce qui se seront prêtés à ce spectacle désolant auront à jamais perdu toute crédibilité politique auprès des masses – si tant est qu’ils en aient un jour vraiment eu. Les plus fous continueront le délire sectaire bien sûr. Mais à l’avenir, ce sera une lubie marginale. Pour la première fois, ils sont allés jusqu’à convoquer le fantôme du Front Populaire, et c’est une faute qui ne leur sera pas pardonnée47. On aurait dit qu’ils voulaient à tout prix donner raison à Marx : « la première fois comme une tragédie, la deuxième fois comme une farce…. ».

      Quant à ceux qui n’appellent pas à voter pour le « Nouveau Front Populaire », mais qui persistent à qualifier le RN de « fasciste », on voit bien qu’ils ne sont pas sérieux, et qu’ils ne croient pas réellement eux-mêmes au fascisme du RN. Face au fascisme historique et à sa violence de classe, toutes les alliances étaient permises : faut-il rappeler que le PCF de Thorez s’est allié aux bouchers SFIO de la première guerre mondiale, aux frères des assassins de Rosa Luxemburg et de Karl Leibknecht, et aux radicaux qui faisaient quelques années avant tirer sur les ouvriers grévistes ? A côté, un Glucksmann ou un Hollande font figures d’enfants de chœur. Si réellement ils croyaient au danger fasciste, ils se rangeraient derrière eux. Leur contradiction signe leur insincérité à eux-mêmes.

      6) Le RN, une impasse nécessaire...

    • A lire aussi l’excellent rappel historique de LO !
      Le Front populaire : de la duperie au mythe
      https://www.lutte-ouvriere.org/portail/mensuel/2016-06-26-le-front-populaire-de-la-duperie-au-mythe_68931.html

      La célébration des 80 ans du Front populaire est l’occasion pour les partis de gauche, en particulier le PCF, de tenter de donner des couleurs plus chatoyantes à leur électoralisme stérile. Alors qu’ils ont largement contribué à faire élire Hollande en 2012, sans l’ombre d’une hésitation et sans exprimer la moindre mise en garde, ils utilisent cette commémoration pour recycler le mythe d’un bon gouvernement de la gauche unie qui aurait apporté des progrès aux classes populaires afin, espèrent-ils, de vendre leur marchandise frelatée à l’horizon 2017.
      Publié le 26/06/2016 Écouter la version audio

      Ainsi le PCF, lors de son dernier congrès, a appelé à la formation d’un nouveau «  Front populaire et citoyen, à la fois fait de mobilisations sociales, de constructions citoyennes et d’alliance avec des courants transformateurs et réformistes prêts à agir pour un projet de transformation sociale  ».

      Quant à Claude Bartolone, lors de l’inauguration d’une plaque à la mémoire de Léon Blum au Palais-Bourbon, il l’a présenté comme celui qui «  avait appris à la République ce que pouvait faire un peuple quand la gauche s’unit  ». Comme l’unité reste un des seuls arguments du PS pour appeler à voter pour lui, il a insisté  : «  La victoire et les réformes sociales demeurent  : seule l’unité les permit.  » Enfin, lancé dans cette voie, il a conclu en affirmant que Léon Blum, Jean Jaurès et François Mitterrand étaient «  trois astres qui éclairent l’histoire du socialisme  ». Pauvre Jaurès  !

      De ceux qui proclament l’existence de «  courants transformateurs et réformistes qui pourront agir dans le sens de la transformation sociale  » à ceux qui agitent l’unité de la gauche comme sésame des réformes sociales, tous veulent faire croire que le sort des travailleurs peut s’améliorer avec des gouvernements à leur service dans le cadre du système capitaliste. Mais rien n’est plus faux. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Présenter les avancées sociales de 1936 comme le produit de la victoire de cette combinaison électorale nommée Front populaire relève tout autant de la mystification.
      Aux origines du Front populaire

      Le Front populaire est né du choix fait en 1935 par le PCF de former une alliance électorale avec la SFIO et le Parti radical, c’est-à-dire le parti gouvernemental par excellence de la IIIè République, celui qui avait servi les intérêts du patronat depuis plus de soixante ans et participé à toutes les combinaisons politiciennes possibles. Quant à la SFIO, comme l’expliqua plus tard Léon Blum lui-même, elle voulait être le gérant loyal du capitalisme.

      Ce n’était pas le premier abandon des idées révolutionnaires pour le PCF. Alors que ce parti se réclamait de Lénine et de la Révolution russe, il n’était plus révolutionnaire. Mais, jusque-là, il avait couvert sa transformation par un discours, une politique gauchistes et sectaires baptisés «  troisième période  » (1928-1933). Au nom de ce sectarisme érigé en principe, il traitait la social-démocratie de social-fascisme. En Allemagne, cet aveuglement volontaire des staliniens avait abouti à la dramatique victoire d’Hitler sans lutte de la part du prolétariat.

      Désormais, le PCF effectuait un virage à 180 degrés. Il s’appuyait sur la volonté d’unité d’action des ouvriers. Celle-ci s’exprimait depuis l’émeute sanglante de l’extrême droite du 6 février 1934, qui avait laissé entrevoir le risque d’un régime fasciste français. Mais le PCF détournait cette aspiration vers une unité électorale, une alliance en vue de la formation d’un gouvernement bourgeois. Passer ainsi du terrain de la lutte de classe au terrain électoral, c’était lier les mains de la classe ouvrière  ; c’était à l’opposé des idées révolutionnaires des bolcheviks. Mais dix ans de stalinisme avaient suffi à faire accepter à bien des militants ces renoncements et ces virages. Comme autre forme d’allégeance à la bourgeoisie, dans la même période, le PCF se mit à arborer le drapeau bleu-blanc-rouge dans ses cortèges et à chanter la Marseillaise.

      Tout cela correspondait à la politique adoptée par Staline, qui voulait se rapprocher des démocraties bourgeoises (France, Grande-Bretagne), pour s’assurer une protection contre Hitler. Loin de répondre de près ou de loin aux intérêts du prolétariat, cette politique mettait le PCF à la remorque de sa propre bourgeoisie.

      Quant au programme du Front populaire, il n’avait pas de quoi enthousiasmer les travailleurs. Il ne comportait d’ailleurs aucune des futures mesures sociales emblématiques de 1936. Maurice Thorez s’en expliquait clairement, en affirmant qu’il ne s’agissait pas de détruire le capitalisme. La Bourse ne frémit même pas à l’annonce de la victoire du Front populaire aux élections législatives d’avril et mai 1936, tant le chemin avait été balisé par tous les acteurs.
      La grève générale de mai-juin 1936

      Ce qui fit de l’année 1936 un événement d’une autre ampleur, c’est bien l’irruption de la classe ouvrière sur la scène politique.

      Depuis 1934, on assistait à une remontée ouvrière. Durant deux ans, les grèves se multiplièrent, souvent isolées ou vaincues, parfois avec des morts. Cette reprise de la combativité prenait aussi la forme de marches de chômeurs contre la faim ou d’affrontements avec l’extrême droite.

      Pour le PCF, il n’était absolument pas question de donner une perspective politique à ces luttes. Le PCF stalinisé avait perdu la confiance dans la classe ouvrière, et donc la volonté de pousser les luttes jusqu’au bout de leurs possibilités en aidant la classe ouvrière à prendre conscience de sa force. Il avait ainsi abandonné ce qui fait l’essence de la politique des révolutionnaires communistes, et cela indépendamment de son cours droitier ou gauchiste.

      Ce sursaut ouvrier se traduisait aussi par une remontée électorale des partis de gauche, des radicaux à la SFIO et surtout au PCF. Mais le PC se servit du crédit gagné par ses militants exclusivement pour soutenir le gouvernement de Front populaire, auquel d’ailleurs il ne participait pas, pour ne pas le gêner. Trotsky analysait clairement sa politique  : «  Le ministérialisme dans les coulisses est dix fois pire que le ministérialisme ouvert et déclaré. En fait, les communistes veulent conserver leur indépendance extérieure pour pouvoir d’autant mieux assujettir les masses ouvrières au Front populaire, c’est-à-dire à la discipline du capital.  » («  L’étape décisive  », 5 juin 1936).

      Et c’est en effet ce qui était à l’ordre du jour. Car la victoire du Front populaire, que les travailleurs accueillirent sans réelle confiance, se traduisit par le déclenchement de grèves au Havre, à Toulouse et Courbevoie. Celles-ci furent le prélude à la grève générale. Le 24 mai, il y eut 600 000 travailleurs pour rendre hommage aux communards devant le mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise. Le 28 mai, les ouvriers de Renault Billancourt entraient dans la danse, entraînant derrière eux la métallurgie. Dans les jours suivants, le mouvement gagna peu à peu les secteurs les moins habitués à se battre, les plus opprimés, les plus divisés. Deux millions de grévistes participèrent à ce mouvement et quelque 9 000 entreprises furent occupées. La profondeur de cette lutte était réelle.

      Les historiens insistent souvent sur l’aspect joyeux, festif des grèves de mai-juin 1936. Mais elles avaient un point commun bien plus fondamental  : les occupations d’usines, d’ateliers, de bureaux. Pour se protéger des bandes fascistes, des milices patronales ou du recrutement de jaunes, les travailleurs partout prirent possession des lieux. Et c’est le sentiment de puissance conféré par cette prise de possession, en même temps que la libération d’un travail aliénant, qui brille dans les yeux des grévistes photographiés. Mais surtout, en agissant ainsi, à une échelle jamais vue en France, ils contestaient la propriété des usines aux capitalistes. Et les patrons sentirent clairement le danger de ces occupations, par ce qu’elles recelaient de possibilités pour les travailleurs.

      C’est pourquoi les patrons exigèrent eux-mêmes des négociations, le plus rapidement possible. Ils allèrent chercher Blum, fraîchement nommé président du Conseil, pour faire entendre raison aux dirigeants syndicaux. Avec les accords de Matignon signés les 7 et 8 juin 1936, ils acceptaient certes de céder sur les salaires, les droits syndicaux, la reconnaissance des délégués ouvriers et le principe des contrats collectifs. Mais ce qu’ils cédaient là n’était rien, face à la crainte de tout perdre. Ils savaient que ces grèves pouvaient être le début d’un processus allant jusqu’à la prise de conscience de la nécessité de renverser le pouvoir de la bourgeoisie. Et ils voulaient l’éviter à tout prix.

      Le gouvernement Blum fut complice de cette politique des patrons pour sauver leurs propriétés et donc leur mainmise sur la société. Le ministre de l’Intérieur socialiste de l’époque, Roger Salengro, menaçait les grévistes  : «  Entre l’ordre et l’anarchie, je maintiendrai l’ordre envers et contre tout.  » Comme quoi Valls n’a rien inventé. Mais en 1936 c’est le patronat qui interdit toute intervention policière pour évacuer les usines, car il craignait de ne pouvoir en récupérer la direction. Il redoutait qu’un affrontement entre l’État et les travailleurs pose plus clairement encore le problème du pouvoir à la classe ouvrière.

      Et si le gouvernement de Blum fit voter les lois sociales sur les congés payés et les 40 heures les 11 et 12 juin, c’est principalement parce que les accords de Matignon ne suffisaient pas à mettre fin aux grèves. Toutes ces avancées sociales émanaient de la grève générale, elles n’avaient aucunement été voulues par les dirigeants du Front populaire. S’ils se décidaient à les voter, ce n’était que pour arrêter le mouvement ouvrier, éviter un embrasement dont ils savaient qu’il pouvait mener loin. C’était moins de vingt ans après la révolution russe et ces politiciens bourgeois avaient appris à craindre la force de la classe ouvrière.
      De la grève trahie à la guerre

      Même avec le vote des lois sociales et les accords de Matignon, il restait à convaincre les travailleurs de cesser la lutte. Et cela, ni les patrons ni les politiciens de la SFIO ne le pouvaient. Ce furent les militants du PCF qui usèrent de leur crédit pour faire reprendre le travail. «  Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue  », écrivait Maurice Thorez dans L’Humanité du 11 juin. Le lendemain, en réponse à ceux qui au contraire évoquaient la possibilité de poursuivre la lutte, il écrivait  : «  Tout n’est pas possible maintenant.  » Le PCF mettait bien tout son poids pour faire stopper les grèves.

      Finalement, fin juin, le mouvement avait reflué. Pour les mystificateurs du PCF et les autres réformistes, le récit des premiers congés payés pour les plus chanceux des travailleurs permet de clore cette histoire. Mais tout cela est une duperie. Combien de familles ouvrières passèrent-elles cet été 1936 au bord de la mer  ? Aujourd’hui encore, la moitié seulement partent en vacances.

      Mais surtout la fin du Front populaire n’eut pas lieu là, mais trois ans plus tard, avec le début de la Deuxième Guerre mondiale puis la dictature du régime de Vichy. Et cette fin éclaire significativement ce qu’était le Front populaire, quand on sait que les députés élus en 1936, donc en majorité des élus Front populaire, votèrent les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940. Le PCF était alors interdit et la plupart de ses parlementaires avaient été déchus de leur mandat.

      Et entre-temps, les différents gouvernements, celui de Blum puis celui de Daladier qui lui succéda, avaient repris les attaques contre la classe ouvrière. Les hausses de salaires disparurent dans l’inflation, les 40 heures ne furent pas respectées. Les militants furent à nouveau pourchassés et les grèves furent réprimées.
      Le mythe du Front populaire

      Depuis 80 ans, on nous raconte un mensonge sur le gouvernement de Léon Blum. Loin d’être l’exemple d’un gouvernement au service des classes populaires, il fut de bout en bout au service des intérêts de la bourgeoisie. Il n’eut pas même le courage de proposer le droit de vote des femmes. Il s’opposa à toute idée d’émancipation pour les peuples colonisés et mena la répression en Algérie et en Indochine pour le compte du grand capital.

      Et il se chargea, comme son homologue britannique, de tout faire pour étouffer la révolution ouvrière en Espagne. Blum refusa d’armer les travailleurs espagnols, qui devaient affronter non seulement les balles de Franco, mais aussi les bombardiers d’Hitler et les armées de Mussolini. Là encore, Blum agit en politicien bourgeois responsable.

      La mystification sur 1936 ne s’arrête pas aux mensonges sur ce prétendu gouvernement au service des classes populaires. Depuis 80 ans, le PCF ment aussi sur les grandes grèves de 1936 et sur le rôle qu’il y joua. Certes, ces grèves avec occupation ont été si puissantes qu’elles ont arraché au patronat des avancées comme jamais avant et jamais après. Mais, il n’en reste pas moins que la politique du PCF visant à les faire cesser à tout prix était une trahison des intérêts de la classe ouvrière. Car, à l’échelle internationale, l’enjeu était tout autre.

      Depuis le début des années 1930, le monde capitaliste était en crise, et cela s’était soldé par l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933, puis par l’écrasement du prolétariat autrichien en 1934. La crise et le danger fasciste étaient présents et constituèrent des ferments de la remontée de la combativité ouvrière à l’échelle internationale. Aux États-Unis, en Europe occidentale, dans les Balkans, au Moyen-Orient et même dans des colonies comme l’Algérie ou le Sénégal, les travailleurs entraient en lutte à des degrés divers. En Espagne, les prolétaires étaient engagés dans une révolution. Les grèves de mai-juin 1936 en France s’inscrivaient donc dans ce contexte marqué par une remontée ouvrière. Personne ne peut dire jusqu’où ces luttes auraient pu aller en France, sans le frein stalinien. Mais, dans ce monde où la marche à la guerre était déjà entamée, ce qui était en jeu fondamentalement c’était la survie des classes populaires.

      La seule politique qui aurait représenté un espoir consistait à permettre au prolétariat en France de pousser les luttes le plus loin possible. Car ce qui permet au prolétariat de se renforcer, d’acquérir une conscience politique qui lui permette de contester le pouvoir de la bourgeoisie, c’est justement l’expérience acquise dans les luttes, toutes les luttes, victorieuses ou pas, mais menées jusqu’au bout de leurs possibilités. En empêchant les travailleurs de le faire, le PCF a rendu un fier service à la bourgeoisie française.

    • Pour le dernier texte de FO :

      La mystification sur 1936 ne s’arrête pas aux mensonges sur ce prétendu gouvernement au service des classes populaires. Depuis 80 ans, le PCF ment aussi sur les grandes grèves de 1936 et sur le rôle qu’il y joua. Certes, ces grèves avec occupation ont été si puissantes qu’elles ont arraché au patronat des avancées comme jamais avant et jamais après. Mais, il n’en reste pas moins que la politique du PCF visant à les faire cesser à tout prix était une trahison des intérêts de la classe ouvrière. Car, à l’échelle internationale, l’enjeu était tout autre.

      […]

      La seule politique qui aurait représenté un espoir consistait à permettre au prolétariat en France de pousser les luttes le plus loin possible. Car ce qui permet au prolétariat de se renforcer, d’acquérir une conscience politique qui lui permette de contester le pouvoir de la bourgeoisie, c’est justement l’expérience acquise dans les luttes, toutes les luttes, victorieuses ou pas, mais menées jusqu’au bout de leurs possibilités. En empêchant les travailleurs de le faire, le PCF a rendu un fier service à la bourgeoisie française.

      Ce que ne veulent pas dire les trotskystes, c’est que les luttes sociales ne sont à peu près JAMAIS victorieuses sous un gouvernement fascistes. Les seules qui ont augmenté la qualité de vie, qui ont conquis des choses, c’est sous des gouvernements certes pas du tout révolutionnaires, mais un peu sociaux, pas fascistes.

      Une lutte sociale NON victorieuse sous un gouvernement de gauche réformiste, c’est soit du rien, soit parfois des droits qui continuent de reculer. Mais une lutte sociale NON victorieuse sous un gouvernement fasciste, c’est des PUTAIN DE MORTS et un écrasement total et parfois définitif de mouvements syndicaux, de partis entiers parfois, etc.

      Et avant même les mouvements sociaux, pareil pour les plus bas de l’échelle : des morts parmi les non-blancs, les précaires, les femmes, etc.

      Donc bien sûr que ce sont les luttes sociales qui font (presque) tout, genre on le savait pas… Mais elles ne le font que dans un contexte politique où on est pas dans un régime d’extrême droite ! Sinon là c’est sûr qu’on a juste rien.

      Et donc à par râler sur les sociaux-traitres (ce qu’il faut faire), mais en disant qu’il faut rien faire d’autre QUE les luttes sociales uniquement, ça avance à quoi ? En quoi ça va réduire les horreurs que les gens vont subir au quotidien encore plus sous Bardella que sous Macron (ce qui était déjà énorme donc imaginez la suite).

      C’est exactement comme pour le Covid : la stratégie du gruyère. JUSTE faire telle ou telle unique mesure de sert rigoureusement à rien. C’est l’addition d’avoir au pouvoir les moins fascistes (même sociaux traitres) ET de pousser les luttes sociales au max, qui fait qu’on gagne des nouvelles choses.

    • Assez d’accord avec @rastapopoulos (pour une fois :o))
      Et actuellement pas du tout envie d’autoflagellation et de yaka laisser faire les nazis qui seraient pas sinazis finalement.

      On n’est pas naïves et perso, j’ai aussi surtout besoin de reprendre souffle entre deux gerbes de vomi. Mes parents ont vécu la guerre et me l’ont raconté, une partie de ma famille a été exterminée, j’ai voyagé dans des pays en guerre. Je sais que la cruauté humaine se déclenche pour un rien. Je pense que cela me rend un peu plus réaliste que ce monsieur. Son discours me fatigue, j’ai renoncé à ne pas voter, je ne le fais pas par idéologie (et le ton donneur de leçons me fatigue davantage encore), je le fais pour celleux sur qui la répression va tomber encore plus fort.

    • A propos du texte du GRQT (Victor Sarkis) :
      Mis à part la première partie qui dépeint le macronisme (exercice facile et convenu à la portée du premier Juan Branco venu), tout le reste n’est qu’un gros gloubiboulga confus, dangereux et déconnecté de la réalité sociale actuelle.
      Ce mec issu de la petite bourgeoisie CSP++ s’emmêle les pinceaux avec ses allez-et-retour passé-présent-avenir. Déjà, confondre anarchie et désordre, pour moi c’est rédhibitoire. Victor Sarkis sous couvert d’une érudition révolutionnaire (de salon philosophique) dit vraiment de la merde.
      #vomi (avec des nuances de vieille vinasse mal digérée)

    • Et pour le résumé du texte de départ : c’est un groupe de marxistes clouscardiens (Michel Clouscard) paganiens (Dominique Pagani), qui déteste les libéraux-libertaires bobos urbains sociétaux sociaux-traitres post-soixante-huitards libidineux… Ça fait beaucoup de texte pour dire ça non ? 🤪

      D’autant que ce rassemblement s’est fait dans l’intensification du délire idéologique que portent ces couches moyennes, et qui signe son isolement idéologique et social : écologisme, féminisme, antiracisme identitaire, sociétalisme à outrance… La candidature de Mélenchon en 2022 aura réussi le tour de force de faire pire en la matière que celle de 2017, déjà bien pourvue pourtant

      Font chier ces hystériques éco-féministes non ?

      Cela dit je disais quasiment la même chose au final que ce que Victor Sarkis, l’auteur du premier texte dit à cet endroit de la présentation historique du Front Populaire d’origine dans cette vidéo (ouvrir dans un autre onglet pour tomber sur le bon endroit) : https://youtu.be/fTR31COer0M?t=1941

      Mais du coup je vois pas en quoi c’est pas toujours valable : plutôt NFP sociaux traitres que Bardella quand même ? (pas juste tel quel pour la vie quotidienne mais je parle bien pour les luttes sociales à venir, et pour les syndicats et partis de gauche).

      Sauf que son discours du dernier article, contrairement à la vidéo, c’est de dire « à l’époque du vrai FP, c’était du vrai fascisme, alors que là le RN ça va c’est pas si pire » et donc là ça mérite pas de faire des alliances de sociaux traitres pour être sûr de pas les avoirs au pouvoir.

      Imagine-t-on sérieusement les ouvriers voter à 52 % pour un parti bourgeois extrémiste ? Si on le pense, il vaut mieux arrêter tout de suite d’être marxiste, car le prolétariat sera bien trop stupide pour faire la révolution et diriger la société dans ces conditions !

      Sauf si on n’est pas un marxiste stalinien orthodoxe, mais un marxien qui aurait compris que le prolétariat en soi fait partie intégrante du fait social capitaliste. Et que les prolétaires seuls ne sont pas forcément les sauveurs du monde, ou bien peuvent être aussi les sauveurs du capitalisme (non pas nous sauver du capitalisme mais bien sauver le capitalisme).

    • Je reconnais que ma lecture, hier, en diagonale, était rapide. Une seconde lecture, et vos réactions, démontre que le texte crée beaucoup de confusion. Il a un côté jouissif, c’est ce que j’ai ressenti en premier lieu, concernant le point de situation. Le fait que les partis traditionnels de gauche doivent leur résurrection en 2017, et 2022 à la LFI, et à sa volonté systématique de faire front, volonté systématiquement foulée au pied, de la pire des façons, systématiquement mal rémunérée, par une lâcheté mainte fois répétée. Je parle, par exemple, des candidatures parasites aux moments les plus importants, je parle des anathèmes, qu’on attribue évidemment à LFI, parce qu’ils parlent forts, mais qu’on pourrait tout aussi bien attribuer aux cancrelats provocateurs que sont les Jadot et Roussel, pour ne nommer que ces deux-là. Je rigole (jaune) en constatant que Ruffin suit la même pente. Bon sang, vont-ils tous être contaminés par le même virus ? :-))

      Etc.

      Pour la suite du texte, je le vois comme une sorte de nihilisme non-opérationnel et confus, et oui, il n’a en conséquence, et malheureusement pas beaucoup d’intérêt.

      Il n’empêche que l’on doit pouvoir partager la même vision de l’avenir, sombre et insatisfaisant.

    • Notamment les auteur ne prennent pas du tout en compte ce genre de multiplications très claires depuis la possibilité du RN d’accéder aux vrais pouvoirs : https://seenthis.net/messages/1060561
      Et qui augmentera très très sûrement encore plus après, et en plus avec l’aval de la police aux ordres de chefs RN. Encore bien pire que sous Macron.

      C’est donc eux les bobos privilégiés qui prennent pas en compte le réel. :p

    • L’état macroniste est déjà un état fasciste. Darmanin est déjà un ministre fasciste. Dupont-Moretti est déjà un ministre factieux. Il est étonnant que notre justice parvienne encore à convoquer Sarkozy à la barre. Comme si ce n’était pas qu’une forme de décorum, ou de démonstration par l’absurde qu’il y a quelques gangs mafieux qui contrôlent nos institutions et qui pour se départager, utilisent les prétoires, plutôt que les Thompson.

      Découvrir, fort tardivement, que Frontex a été dirigée par un cadre FN/RN, ça éclaire d’une lumière aveuglante l’objet de cette institution européenne, institution que l’on savait au service d’un plan égoïste de création d’une forteresse contre les migrants, mais que l’on a découvert au service du rejet des migrants, à tout prix, et au nom de valeurs fascistes, par des fascistes. L’UE a-t-elle encore qq chose à voir avec la démocratie ? Qui pour commenter la désignation de la Commission Européenne ?

      Par quelque bout que tu prennes le sujet, nous y sommes. Déjà. Sans exagérer. Les camps de concentration, ils sont déjà là. OK, on ne gaze pas, mais tout le reste, on y est. Et on paie d’autres pays pour le faire à notre place. Et on protège ceux qui dans l’exercice de leurs fonctions appliquent les ordres trop visiblement.

      L’apocalypse israélienne est en quelque sorte, le point final de ce long chemin vers le pire, où les ministres t’annoncent tout de go que oui, il faut éliminer les ennemis, même quand ils sont en prison, qu’il ne faut plus les nourrir, qu’il faut leur mettre en balle. Et chez nous, on te dit que si tu vois à y redire, c’est que tu ne mérites pas ta place dans la société. On a déjà dépassé toutes les bornes du supportable. Mais ça se fait encore d’une façon civilisée. On te prépare petit à petit le passage au non-civilisé. Tranquillement. Mais on est déjà dans l’insupportable. Dans l’inacceptable. Macron devrait être destitué. Pour les propos qu’il a tenu, pour les campagnes de dénigrement qu’il a lancées, pour les actions qu’il a menées. Nous devrions le destituer. Et faire le ménage. Mais... Oui, je le vois l’écueil. Comment on procède, alors qu’on a 30 à 40% des votants qui donnent l’impression de vouloir aller encore plus loin ?

      J’arrête là. Les marxistes ou les trotskystes, ils sont gentils, mais oui, trop souvent, ils ressemblent à des bobos privilégiés, à t’expliquer doctement que ça pourrait être bien pire, et que tant que la classe ouvrière n’enverra pas tout bouler, ben z’avez qu’à vous en prendre qu’à vous même, on vous l’avait bien dit. Manque d’opérationnalité, et donc, manque d’utilité.

    • Les marxistes ou les trotskystes, ils sont gentils, mais oui, trop souvent, ils ressemblent à des bobos privilégiés, à t’expliquer doctement que ça pourrait être bien pire, et que tant que la classe ouvrière n’enverra pas tout bouler, ben z’avez qu’à vous en prendre qu’à vous même, on vous l’avait bien dit.

      Oui, justement, là où l’analyse de Sarkis (et son acolyte) est bien déconnante, c’est qu’il nous vend l’idée que la base électorale du FNRN serait la « classe ouvrière » (alors que la base du « vrai fascisme » serait la petite bourgeoisie provinciale) ... Mais elle est où la classe ouvrière en 2024 ?
      Sur France Inter (Radio Paris), il y a deux jours, on nous parlait doctement de « prolétariat pavillonnaire » qui soutiendrait majoritairement les fafs. J’y comprend plus grand chose à vrai dire à toute cette logorrhée hyper-bolloréenne ...

    • Le tweet du bonhomme :

      Depuis sept ans, le système français fait semblant. Semblant d’être une démocratie alors que tous les traits essentiels qui la caractérisent sont foulés aux pieds tous les jours. Semblant d’être un pays prospère, alors qu’il a été dépecé à vif par le Capital n’est plus qu’un espace de service désindustrialisé. Semblant d’être un pays normalement géré alors qu’il est en faillite. Semblant d’être gouverné, alors que les ministères sont occupés par de parfaits imbéciles en général corrompus et l’Élysée par un psychopathe puéril et immature.
      Depuis l’annonce de la dissolution les mensonges ont redoublé, et le théâtre s’est transformé en cirque. Pour une énième représentation de la « grande quinzaine antifasciste » qu’on nous inflige depuis maintenant plus de 20 ans.
      Et puis, presque par hasard on tombe sur un long et remarquable article, qui déchire le voile à partir d’un lieu d’énonciation politiquement marxiste.
      J’ai donc décidé de le voler. J’ai essayé de joindre les auteurs sans succès. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas, et ce d’autant que cette publication est un hommage.

      La réponse du GRQT :

      Nous vous remercions de ce partage cher M. De Castelnau, et mille excuses d’être peu joignables. Ne parlez donc point de « vol », puisque comme le disait Socrate, " entre amis , tout est commun", et qu’en bons communistes, nous ne privatisons pas la pensée. Bon envol à cet article !

      Bien ouéj @rastapopoulos !

    • Tout comme Dominique de Villepin, des personnes commettant des erreurs avec des points de vue différents des nôtres, tel Régis de Castelnau, sans faire partie de notre famille politique, sont capables parfois d’assener des vérités.

      https://video.twimg.com/amplify_video/1811474228018888704/vid/avc1/1024x576/ALVsY_D6PMSkChUV.mp4?tag=16

      « Jupiter est mort et Jupiter a été battu dans les urnes »
      Des nouvelles du dernier représentant de la droite républicaine.
      Qui aurait pu prédire que le spectre politique se droitise au point d’aligner Villepin sur la gauche ?

      Et quant à Wikipédia au sujet de Castelnau qui cite le canard enchaîné :))))))

      Son positionnement le fait ainsi classer par un article du Canard enchaîné parmi les « idiots utiles français de Poutine », « mus par un antiaméricanisme compulsif et un insatiable appétit pour les fantasmes complotistes de l’extrême droite »

      il faut raison garder, car le canard devient de plus en plus puant ! ( il traite les antifascistes de « fachos ».)

    • Les communistes d’opérette (en rapport avec la note 49 de l’article du GRQT) :

      Il n’y a aujourd’hui pas de fascisation en France.

      Comment pouvons-nous affirmer cela ? N’y a-t-il pas une montée incontestable de l’extrême droite à chaque élection depuis 2002 ? N’y a-t-il pas une recrudescence des violences d’extrême droite ? N’y a-t-il pas une déviation vers la droite du discours dans tout le champ politique, par exemple, la banalisation des thèses racistes du « grand remplacement » ou de la « guerre civilisationnelle » ? Le candidat Zemmour, aux élections présidentielles de 2022, n’a-t-il pas porté une rhétorique parfaitement nazifiée ? La répression étatique ne s’est-elle pas progressivement élargie et intensifiée, lors des 2 dernières décennies ?

      Cette tendance, à la progression et au renforcement de la réaction, est réelle. Cependant, cette tendance n’est pas celle du fascisme — une fascisation.

      https://unitecommuniste.fr/non-classe/que-faire-le-30-juin

      Ou comment nous faire croire que le fascisme n’est pas consubstantiel à une économie en mode exploitation capitaliste ...

      #usure_du_monde

  • Famine à Gaza : la grande majorité des enfants de moins de 5 ans passent des journées entières sans manger
    https://www.les-crises.fr/famine-a-gaza-la-grande-majorite-des-enfants-de-moins-de-5-ans-passent-de

    Depuis qu’Israël a commencé à envahir Rafah, le montant de l’aide entrant dans la région a chuté des deux tiers. Source : Truthout, Sharon ZhangTraduit par les lecteurs du site Les-Crises La grande majorité des enfants de moins de 5 ans à Gaza sont régulièrement contraints de passer au moins une journée entière sans manger, […]

    #Géopolitique #Conflit_Israélo-Palestinien #Géopolitique,_Conflit_Israélo-Palestinien

  • Marion Maréchal accusée d’avoir dilapidé l’argent de Reconquête Extrait d’un article d’europe 1

    Au lendemain des élections européennes, éric zemmour a choisi d’exclure sa tête de liste marion maréchal après son appel à soutenir les candidats issus de l’union Ciotti-RN. Et ce mercredi, Le Canard enchaîné révèle que l’ex-vice-présidente de Reconquête aurait dilapidé l’argent du parti durant la campagne, notamment dans la location d’une villa à La Réunion. . . .
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/politique/cyril-hanouna-marion-mar%C3%A9chal-accus%C3%A9e-d-avoir-dilapid%C3%A9-l-argent-de-reconqu%C3%AAte-je-trouve-%C3%A7a-lamentable-certains-dans-l-%C3%A9quipe-d-%C3%A9ric-zem/ar-BB1oABjS

    Dans l’article du Canard Enchaîné de ce mercredi - extraits
    Les coquettes rémunérations attribuées aux copains de marion maréchal .
    Quatre de ses proches, via leurs sociétés de conseil ont siphonné 500 000 euros . . . .
    L’ancien skinhead niçois philippe vardon . . . ne s’est pas contenté d’empocher 6 mois durant, de confortables émoluments mensuels de 4700 euros net.
    Il a aussi intégré des proches parmi les permanents de l’équipe de campagne, faisant salarier son petit frére, benoit vardon pour 2850 euros mensuels.
    Le loyer de son logement dans l’ouest parisien (1581 eurs) était lui aussi pris en charge.
    La proprio de ce bien n’est autre que la mère de frédéric reusseau, le président de l’association de financement électoral de marion maréchal pour la campagne européenne (AFEMMPCE). Une bien belle histoire de famille.

    Jolies piaules et classe affaires
    En février, la tête de liste de reconquête ! se rend à La Réunion au chevet des compatriotes qui vivent sous le seuil de pauvreté. (La 1er, 25/1).
    Pour ses 2 nuits sur place son équipe lui réserve un airbnb une villa à 941 euros.
    Un déplacement express pour la modique somme de 21 71 euros, rien que pour les quatre allers-retours Corsair en classe business aux noms de marion maréchal, nicolas bay, agnés marion et éve froger. Peu ou prou 15 smics.

    #argent #lepen #lepen #fn #extrême_droite #en_vedette #marion_maréchal-le_pen #extrême_droite #zemmour #eric_zemmour #extremedroite #femme