Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Julie_Bindel : Message aux hommes : le sexe n’est absolument pas un droit de l’homme
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/04/message-aux-hommes-le-sexe-nest-absolument-pas-un-droit-de-lhomme

    Dans un billet du Times publié aujourd’hui et intitulé « When sex with a prostitute is a human right » (Quand le sexe avec une prostituée constitue un droit de l’homme), la chroniqueuse Melanie Phillips fait l’éloge du juge britannique Anthony Hayden qui, dans un jugement rendu la semaine dernière, a déclaré qu’il serait légal pour des soignants de faciliter l’achat de sexe par un autiste de 27 ans, identifié comme « C ».

    Madame Phillips affirme que Hayden a « fait preuve de compassion » et mentionne un article que j’ai écrit sur le sujet, en disant : « L’opposition de Julie Bindel à la prostitution est puissante et convaincante. Cependant, elle n’a pas accepté que la décision du juge mette, à juste titre, au premier plan les intérêts d’une personne défavorisée. » (Mel Phillips, The Times)

    C’est tout le contraire ; ma préoccupation pour les « personnes défavorisées » détermine ma position sur la prostitution – à savoir qu’elle devrait être abolie et que les femmes devraient être soutenues pour sortir du commerce du sexe.

    Il est assez incroyable que les droits des femmes aient été largement ignorés, non seulement dans le jugement Hayden, mais aussi par plusieurs défenseurs des « droits de l’homme » qui ont commenté cette affaire.


    Version originale : https://www.thetimes.co.uk/article/when-sex-with-a-prostitute-is-a-human-right-lfzxrf88z
    Traduit par #TRADFEM

  • #Julie_Bindel : Le nouveau harcèlement imposé sur les campus
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/04/le-nouveau-harcelement-impose-sur-les-campus

    L’une des grandes réussites du féminisme contemporain tient aux campagnes de sensibilisation du public à la reconnaissance du harcèlement sexuel en milieu de travail. Les universités ont encouragé les dénonciations et les procédures de plaintes anonymes afin que les femmes puissent signaler en toute sécurité ce type de ciblage. Mais lorsque les femmes universitaires font l’objet d’insultes infâmes telles que « TERF », tout bascule ; il est considéré comme raisonnable de traquer et d’humilier publiquement ces femmes.

    Il est intéressant de noter que la foule vicieuse des censeurs n’a pas tendance à s’en prendre à la poignée d’universitaires masculins qui s’élèvent contre le type d’idéologie transgenriste extrême qui entraîne la suppression des droits sexuels durement acquis par les femmes.

    Holly Lawford-Smith est professeure associée en philosophie politique à l’université de Melbourne (UM), en Australie. En 2020, elle a lancé le site noconflicttheysaid.org pour recueillir des données et des témoignages sur l’impact qu’avait sur les femmes l’utilisation par des hommes d’espaces réservés aux femmes, tels que les prisons, les vestiaires, les salles de bain, les services hospitaliers et les refuges pour les victimes de viol et de violence conjugale.

    Version originale : https://spectator.us/topic/campus-harassment-university-terf-trans
    Traduction : TRADFEM. Tous droits réservés à Julie Bindel et The Spectator (US).

  • #Sarah_Ditum : De l’importance de ne pas relooker la prostitution en « travail du sexe »
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/03/de-limportance-de-ne-pas-relooker-la-prostitution-en-travail-du-s

    Daisy avait 15 ans lorsqu’elle a reçu son premier avertissement lié à la prostitution. Elle parle peu de cette partie de son histoire aux gens, car elle ne veut pas que ce récit déborde dans son présent (tous les détails permettant de l’identifier ont été modifiés dans le présent article). Cela fait d’elle l’une des femmes que vous n’entendrez pas dans les débats actuels sur l’industrie du sexe.

    On dit souvent aux décideurs et aux féministes qu’ils et elles doivent « écouter les travailleuses du sexe », mais il faut garder à l’esprit que l’on ne peut écouter que celles qui acceptent de s’exprimer, et que plus une femme a subi de préjudices, moins elle est susceptible de vouloir revenir lç-dessus sur la place publique. Si des personnalités telles que Brooke « Belle de Jour » Magnanti et Melissa Gira Grant, autrice du livre Playing the Whore (Faire la pute,) peuvent s’afficher comme représentantes de la prostitution, c’est sans doute en partie parce que leurs expériences relativement bénignes sont atypiques. Rangées en face d’elles sont les femmes comme Rachel Moran et Rebecca Mott, qui se qualifient de « survivantes ». Pour celles-là, la vente de sexe n’a été rien d’autre qu’un traumatisme, et revisiter ce traumatisme fait partie de leur vie publique en tant que militantes. C’est un lourd tribut à payer pour n’importe qui, et Daisy, que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’une association de lutte contre la violence faite aux femmes, y résiste : « Je refuse de construire ma carrière sur le fait d’être une « ex » quoi que ce soit. Ce n’est pas une étiquette que je veux ou que j’accepte ».

    Version originale : https://www.newstatesman.com/politics/2014/12/why-we-shouldnt-rebrand-prostitution-sex-work
    Traduction : Collective #TRADFEM

  • Parution de Notre sang d’#Andrea_Dworkin
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/03/parution-de-notre-sang-dandrea-dworkin

    Théoricienne incontournable, écrivaine incomparable et source d’inspiration de plusieurs générations de féministes, Andrea Dworkin demeure plus d’actualité que jamais alors que les femmes du monde entier se mobilisent pour lutter contre la violence masculine qu’elle a été l’une des premières à désigner et à combattre. Cette essayiste maniait comme nulle autre le verbe, l’humour, la colère, l’espoir.
    Ce recueil révèle une extraordinaire conférencière qui nous entraîne dans les recoins de la misogynie, du pouvoir masculin, du sadisme et du masochisme sexuels, de la violence, du racisme, de la discrimination. Elle montre les liens qui existent entre l’oppression des femmes, le racisme, le colonialisme, l’esclavage et d’autres formes d’exploitation : « L’histoire de notre pays est une histoire de sang versé. Tout ce qui a grandi ici a poussé dans des champs imbibés du sang de peuples entiers. C’est une nation érigée sur la charogne humaine des nations indiennes. C’est une nation érigée sur le travail, la tuerie et les souffrances d’esclaves. C’est une nation raciste, une nation sexiste, une nation meurtrière. C’est une nation pathologiquement captive d’une volonté de domination. »

    https://m-editeur.info/notre-sang-predictions-et-discours-sur-la-politique-sexuelle

  • #Simone_Andrea : Prostitution et « dignité » masculine
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/02/prostitution-et-dignite-masculine

    Appelez ça comme vous voulez, c’est de la prostitution.

    La dignité des hommes est une chose qu’ils prennent très au sérieux. La dignité, même et surtout, en vertu de la loi (masculine), est fondée sur le concept de choix. Le concept masculin de la dignité est basé sur un statut dû à la structure de classe.

    Ainsi, beaucoup de personnes qui disposent de peu de choix aiment prétende qu’elles ont le choix parce qu’il est lié au concept de dignité.

    La rhétorique qui fait de la prostitution une industrie stigmatisante et humiliante pour les femmes prostituées a entièrement pour but de garantir que les hommes ne soient pas mal vus. Les hommes ne sont stigmatisés que par association et proximité avec la personne prostituée, plutôt que par leur création de notre condition et leur demande permanente de nos corps.

    Ils nous utilisent parce que nous sommes là, et ils veulent se sentir dignes en le faisant.
    Le grand public n’est pas conscient que ce sont les hommes qui nous mettent là. Il ne sait pas qui profite de notre présence dans cette condition. Il ne sait pas qui a créé la situation dans laquelle nous nous trouvons.

    La rhétorique utilisée pour assainir la prostitution en l’appelant « autonomisante », « travail du sexe » et méritoire d’un statut de « dignité » existe entièrement pour que les hommes qui nous exploitent aient l’air de ne pas nous exploiter. Le lobby des proxénètes sait que la fonction première de l’expression « travail du sexe » est d’accroître et de bénéficier du commerce du sexe (c’est-à-dire du « droit » des hommes à nous acheter pour le sexe et d’en tirer profit).

    Spin (une survivante)
    Pour en savoir plus, lire Sarah DITUM, « Why we shouldn’t rebrand prostitution as sex work » –

    Traduit par TRADFEM à la demande d’une survivante.

  • Aimer pour survivre
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/24/aimer-pour-survivre


    Résumé du livre
    Dee Graham reprend les conditions dans lesquelles le syndrome de Stockholm se développe (rapport otage, les femmes – ravisseur, les hommes). Elle propose une thèse sur la dimension sociale de ce syndrome qui caractériserait les relations homme/femme. Elle montre notamment comment l’amour, l’hétéronormativité, la féminité patriarcale, le refus des liens amicaux entre femmes constituent une stratégie afin de rester proche de celui qui détient le pouvoir de vie ou de mort sur soi. Celui qui a le pouvoir de nommer, pouvoir de vivre, de valider, de reconnaître, d’honorer, d’aimer.

    Les conséquences de la violence (physique et psychologique) des hommes à l’encontre des femmes impactent la psychologie de ces dernières (voir les travaux de Muriel Salmona), sur ce qu’elles vont mettre en place (gestes, attitudes, espoirs) afin de survivre. Cette psychologie n’est pas naturelle mais elle est devenue génétique quand l’histoire des femmes n’a été que celle de la captivité et de la colonisation (sous diverses formes). Dee Graham parle d’une psychologie de « réponse ». Les femmes ont répondu à la violence masculine par l’amour et l’adaptation. D’où le titre de son livre « aimer pour survivre ». La féminité, la sexualité se sont distordues en pratiques adaptatives cad comme des stratégie de survie (dans un calcul permanent du moins pire).

    Dans la violence physique, ce sont les répercussions psychologiques qui sont les plus difficiles à traiter, à comprendre et à guérir. Le syndrome de Stockholm peut tout à fait naître dans la menace implicite, dans une culture qui fait la promotion permanente de l’usage qui est fait des femmes (pornographie, culture du viol au cinéma et dans la musique, injonction au couple, etc.). Le menace apparaît par indices, par strates et c’est suffisant pour que derrière les femmes mettent tout en œuvre pour enrober, accepter, adoucir la menace afin qu’elle ne devienne jamais effective. Et elle peut ne jamais se réaliser. Le menace psychologique suffit. Surtout que dans le syndrome de Stockholm ce qui est important c’est l’effet d’espoir : tant qu’il n’y a pas violence alors l’amour qui est donné fait dire que les choses peuvent changer. La violence non-réalisée c’est aussi ce qui explique que certaines femmes aillent au-devant de la violence (comportements à risques) afin justement de voir la violence réalisée, comme pour se débarrasser du poids de la menace qui est juste une torture permanente. Les abus émotionnels sont une menace à la survie physique des femmes.

    original : https://zintv.org/aimer-pour-survivre

  • Les accusations de « transphobie » lancées contre l’écrivaine #J.K._Rowling n’ont aucun fondement.
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/19/les-accusations-de-transphobie-lancees-contre-lecrivaine-j-k-rowl

    Avertissement : Ce texte contient des passages inappropriés pour les enfants.

    Pour des raisons que je m’apprête à évoquer, la rédaction de cet article ne me fut pas facile. Mais je sais qu’il est temps que je m’explique sur ce sujet empreint de toxicité. Ce que j’écris, je ne l’écris aucunement dans l’intention d’en rajouter.

    À ceux qui ne sont pas au courant : en décembre dernier, j’exprimai sur Twitter mon soutien à Maya Forstater, une fiscaliste qui venait de perdre son emploi en raison de tweets jugés « transphobes ». Ayant porté son affaire devant un tribunal du travail, elle demanda au juge de déterminer si la conviction philosophique selon laquelle le sexe est déterminé par la biologie était, ou non, protégée par le droit du travail. Le juge Tayler estima que tel n’était pas le cas.

    Ma préoccupation vis-à-vis des questions liées au transgenrisme est antérieure à l’affaire de Maya. Je m’intéressais déjà au concept de l’identité de genre depuis deux ans lorsque l’affaire débuta. J’ai rencontré des personnes trans, lu divers livres, blogs et articles rédigés par des personnes trans, des spécialistes du genre, des personnes intersexuées, des psychologues, des experts en matière de protection de l’enfance, des travailleurs sociaux et des médecins, et suivi le sujet à la fois en ligne et dans les médias traditionnels. Mon intérêt pour cette question est pour partie d’ordre professionnel : j’écris une série policière dont l’action se déroule de nos jours, et ma détective fictive est en âge de s’intéresser à ces questions et d’en être affectée. Cependant, il est aussi très personnel, comme vous allez pouvoir le constater.

    Pendant toute la durée de mes recherches et de mon apprentissage, des accusations et des menaces formulées par des militants pour les droits des trans [dans les milieux féministes critiques du genre, on parle aussi de « transactivistes », NdT] affluèrent sur ma « ligne de temps » (timeline) Twitter. Tout cela à cause d’un « j’aime ». Lorsque je commençai à m’intéresser à l’identité de genre et aux questions transgenres, j’entrepris de faire des captures d’écran des commentaires qui m’intéressaient, afin de me souvenir de sujets ou thèmes à creuser ultérieurement. À une occasion, sous une publication, je cliquai étourdiment sur « j’aime » au lieu de faire une capture d’écran. Ce seul « j’aime », considéré comme la preuve d’une erreur de jugement, engendra, à mon encontre, un léger mais constant harcèlement.

    Version originale : https://www.jkrowling.com/opinions/j-k-rowling-writes-about-her-reasons-for-speaking-out-on-sex-and-gender-i
    Traduction : Nicolas CASAUX

  • #Debra_M._Haak : Le Canada est-il constitutionnellement tenu d’autoriser un marché commercial pour le sexe ?
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/16/debra-m-haak-le-canada-est-il-constitutionnellement-tenu-dautoris

    Ce texte est proposé en réponse à l’article d’opinion publié dans l’Ottawa Citizen du 8 avril « Sex workers’ rights aren’t yet protected under law“.

    La Canadian Alliance for Sex Work Law Reform, ainsi que six individus, ont entamé une procédure de contestation de la constitutionnalité des lois canadiennes sur la prostitution criminelle.
    Trois contestations constitutionnelles de trois de ces lois ont déjà fait l’objet de décisions en Ontario. Dans la première, les infractions contestées ont été jugées constitutionnelles. Dans les deux autres, les infractions ont été jugées inconstitutionnelles.
    Cette affaire est différente. Dans ce recours, ce sont toutes les infractions pénales visant la prostitution adulte qui ont été contestées. Si elle est acceptée, cette affaire a le potentiel de décriminaliser complètement l’échange commercial de sexe au Canada.
    Mais le Canada est-il constitutionnellement tenu d’avoir un marché légal du sexe ?
    Lorsqu’il a adopté la Loi sur la protection des communautés et des personnes exploitées en 2014, le Parlement a rendu la prostitution illégale pour la première fois au Canada. L’obtention de services sexuels contre rémunération constitue désormais une infraction. Des infractions supplémentaires ont été adoptées pour empêcher les personnes de développer un intérêt économique dans la prostitution d’autrui.

    Version originale : https://ottawacitizen.com/opinion/haak-is-canada-constitutionally-required-to-allow-a-commercial-market
    Tous droits réservés à Debra M. Haak, 2021.
    Traduction : TRADFEM

  • #Meghan_Murphy : « L’identité de genre invisibilise le patriarcat » suivi d’une : Tribune collective sur les agressions contre des lesbiennes
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/18/meghan-murphy-lidentite-de-genre-invisibilise-le-patriarcat-aussi

    Un problème majeur avec ce projet de loi est qu’il propose de modifier quelque chose d’aussi important que la Loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel pour inclure quelque chose qui n’est même pas définissable.

    Selon le ministère de la justice canadien et le Code des droits de la personne de l’Ontario, « l’identité de genre » est définie comme « l’expérience intérieure et personnelle que chaque personne a de son genre ».

    Mais cette définition n’appréhende pas correctement ce qu’est le genre. Le genre ne se réfère pas à une expérience intérieure ou personnelle – c’est une construction sociale. Il est le moyen de renforcer les stéréotypes et l’oppression des hommes sur les femmes. Les stéréotypes de genre n’ont rien à voir avec le sexe biologique mais plutôt avec la définition de la masculinité et de la féminité.

    Il y a un siècle, le système de genre dictait que les femmes ne devaient pas voter ou être considérées comme des personnes à part entière selon la loi canadienne. Il stipule que les hommes seraient intrinsèquement violents, agressifs, indépendants, affirmés et rationnels alors que les femmes seraient intrinsèquement passives, délicates, maternelles, irrationnelles et émotives. Ces idées ont été réfutées, grâce en grande partie au mouvement féministe. Cependant, aujourd’hui, en créant et défendant l’idée que l’on peut avoir une « identité de genre » personnelle, nous régressons. Personne ne nait avec un « genre ». Nous naissons avec un sexe biologique masculin ou féminin et le genre nous est imposé par la socialisation. Les femmes ne se reconnaissent pas en tant que telles parce qu’elles portent des hauts-talons ou qu’elles aiment le rose, elles se reconnaissent en tant que femmes parce qu’elles sont de sexe biologique féminin.

    Traiter le genre comme s’il s’agissait d’un choix intérieur ou individuel est dangereux car cela occulte complètement comment et pourquoi les femmes sont opprimées, en tant que classe, sous le patriarcat.

    Traduction française par Céline Piques, relecture par Claire Bouet.
    [1Centre de soutien et d’hébergement pour les victimes de viols.
    http://feministoclic.olf.site/lidentite-de-genre-invisibilise-patriarcat-meghan-murphy

  • #Keira_Bell : « Mon corps n’était pas le problème »
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/13/keira-bell-mon-corps-netait-pas-le-probleme

    ENTRETIEN AVEC KEIRA BELL

    Raquel Rosario Sánchez : Vous êtes une ancienne patiente du service de développement de l’identité de genre (GIDS) de Tavistock pour les moins de 18 ans. Qu’est-ce qui vous a amené à franchir les portes de Tavistock à l’âge de 16 ans ?

    Keira Bell : Durant les deux années qui avaient précédé, je souffrais d’une grave dépression et d’anxiété. Je ne me sentais pas du tout à ma place dans le monde. J’avais de sérieuses difficultés avec la puberté et ma sexualité, sans personne à qui en parler. Je m’identifiais surtout aux lesbiennes butch, et dans un premier temps je pensais avoir trouvé ma tribu.

    Cependant, les femmes que je voyais sur Internet semblaient à l’aise avec leur corps, et avaient des relations sexuelles. J’ai donc commencé à douter de moi, et à me dire qu’il y avait sûrement autre chose. Quand j’ai découvert le transsexualisme, c’était tout à fait moi – j’étais faite pour être un garçon. Cela me semblait parfaitement logique, et je me sentais très proche de ces femmes [sur Internet] qui avaient entamé une transition médicale. J’avais l’impression que pour atteindre le bonheur, je devais commencer une transition médicale le plus rapidement possible.

    Source : Keira Bell: “There was nothing wrong with my body” – Woman’s Place UK .

  • #SARAH_DITUM : La prostitution est une violence faite aux femmes, infligée par des hommes. (traduit par #ressources_prostitution)
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/06/la-prostitution-est-une-violence-faite-aux-femmes-infligee-par-de

    Existe-t-il un « bon endroit » où être prostituée ? En 2006, Steve Wright a assassiné cinq femmes dans la petite ville d’Ipswich, au Royaume-Uni. Toutes les cinq étaient toxicomanes, et toutes étaient dans la prostitution pour financer leur dépendance. Wright était un prostitueur – un habitué, pas évidemment plus violent que n’importe quel des hommes qui ramassaient des femmes dans les rues d’Ipswich. Même lorsque les femmes craignaient pour leur vie, elles n’avaient pas peur de Wright. « Il était toujours un des derniers à se manifester, il faisait quelques tours en voiture autour du pâté de maisons, puis choisissait la fille qu’il voulait », a déclaré Tracey Russell au journal The Guardian (son amie Annette Nicholls avait été la quatrième victime de Wright). « Nous appelions ces hommes-là les ‘lèche-vitrines’ s’ils hésitaient longtemps. Il était l’un d’entre eux. Nous ne le soupçonnions pas. »

    À l’époque, une opinion répandue sur ces meurtres était que les cinq femmes étaient mortes parce qu’elles s’étaient trouvées au mauvais endroit – et que c’était la criminalisation de la prostitution qui les avait mises là. Dans un article publié en 2007 dans le New Statesman[1], le English Collective of Prostitutes (ECP) a blâmé la loi sur la prostitution, affirmant que « les femmes sont poussées au trottoir par des raids pratiqués dans des locaux où il est beaucoup plus sûr de travailler ». À l’époque, j’étais persuadée que les cinq victimes auraient été encore en vie sous des lois différentes. Mais en revenant sur cette affaire, je constate que les faits ne correspondent pas tout à fait à l’argument de l’ECP. Bien que l’une des victimes de Wright, Tania Nicol, ait été forcée de quitter les salons de massage et de faire le trottoir, elle ne l’avait pas fait à cause de raids policiers : selon le gérant de l’un des salons, on lui avait demandé de partir à cause de sa consommation de drogue.

    Original : http://www.newstatesman.com/politics/2015/02/if-you-think-decriminalisation-will-make-prostitution-safe-look-german

  • The prostitution of sexuality (1995) – un compte rendu de #Monique_Perrot-Lanaud
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/24/the-prostitution-of-sexuality-1995-un-compte-rendu-de-monique-per

    [En 1995, Kathleen Barry publiait The prostitution of sexuality [La prostitution de la sexualité]. L’ouvrage n’a jamais été traduit en français. Cependant une journaliste – Monique Perrot-Lanaud – en avait quand même publié un compte rendu. C’est celui-ci que nous publions plus bas avec son aimable autorisation.]


    Exploitation mondiale des femmes

    Contre les multinationales du sexe

    Aujourd’hui la sexualité est devenue une industrie à l’échelle mondiale, explique l’Américaine Kathleen Barry. Au prix de souffrances psychologiques et physiques pour des millions de femmes séduites, vendues, exportées et maltraitées.

    En 1979, Kathleen Barry, professeur de sociologie et féministe, affirmait dans L’Esclavage sexuel des femmes « il n’y a pas de prostituées “libres” ». Aujourd’hui, avec La Prostitution de la sexualité, publié aux Etats-Unis, elle passe en revue toutes les formes actuelles de l’exploitation des femmes et la relie à la banalisation de la violence sexuelle en général et de la pornographie. Devenu une économie souterraine mondiale, le marché du sexe rapporte des milliards de dollars aux proxénètes et autres trafiquants.

  • Le groupe #Asian_Women_for_Equality, basé à Vancouver, commente la tuerie commise dans des bordels de Georgie par un misogyne raciste. (Par #Alice_Lee, #Suzanne_Jay et #Melissa_Farley)
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/22/le-groupe-asian-women-for-equality-base-a-vancouver-commente-la-t

    Les racistes s’en prennent à l’humanité des personnes qu’ils attaquent .

    Dans les décès survenus dans le spa d’Atlanta, deux femmes chinoises et quatre femmes coréennes ont été la cible d’un meurtre de masse commis par un homme blanc raciste.

    Nous nous demandons, qui sont les femmes qui ont été assassinées ? Quelles forces les ont canalisées vers les maisons closes de massage d’Atlanta ? Est-ce que leurs familles et leurs ami-e-s les pleurent ? Où sont leurs enfants ?

    Nous savons que 89 % des femmes qui travaillent dans l’industrie du sexe, y compris dans la prostitution de massage, veulent absolument s’en échapper. Quels étaient leurs projets pour la semaine ou l’année à venir ? Comment avons-nous pu les laisser en position aussi vulnérable ? Et maintenant, comment pouvons-nous rendre justice à leur vie et à leur mort ?

    Deux d’entre nous sont asiatiques, nous avons immédiatement compris la menace implicite de ces meurtres : toute femme asiatique est vulnérable. C’est la réalité de chaque femme asiatique, car nous ne pouvons pas choisir si nous sommes considérées comme des Asiatiques ou comme des femmes.

    Alimenté par la suprématie de la race blanche, le racisme anti-asiatique a augmenté pendant la pandémie de coronavirus, les fanatiques accusant les Asiatiques d’être responsables de la COVID-19. Même au Canada, alors que les dirigeants nationaux nous exhortent à la gentillesse et à la patience, nous avons connu une augmentation spectaculaire de la violence contre les Asiatiques dans les espaces publics, les femmes, et surtout les femmes âgées, étant prises pour cibles.

    La liberté de chaque femme est restreinte, car on nous conseille d’éviter les parcs, les transports en commun et les autres lieux publics où se produisent des attaques. Malgré la pandémie, les bordels de massage asiatiques font des affaires florissantes, les acheteurs de sexe payant pour les femmes qui s’y trouvent.

    Communiqué de presse traduit par #TRADFEM
    Version originale : https://www.awcep.org/post/asian-women-fight-back-after-mass-murder-by-racist-misogynist

  • #John_Stoltenberg : Le pourquoi de l’oppression
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/21/le-pourquoi-de-loppression

    Voici un récit à propos du pire récit jamais raconté.

    C’est celui que l’on vous raconte s’il a été décidé à votre naissance que vous deviez grandir pour devenir un vrai garçon et, un jour, un vrai homme. Cette décision a été prise à la va vite, après une simple inspection visuelle de votre entre-jambes de nouveau-né. Et personne ne vous a demandé votre avis puisque vous veniez tout juste de naître. Pourtant, cette décision allait déterminer une grande partie de votre vie, peut-être même sa plus grande partie.

    Vous connaissez tous ce récit : d’abord être un vrai garçon pour ensuite devenir un vrai homme.

    Si vous faites partie de ceux à qui on a raconté ce récit, non seulement on vous l’a raconté, mais on vous a appris à le raconter aux autres pour que vous puissiez vous le raconter à vous-même. Si vous avez bien appris le récit, vous devrez le raconter aux autres et à vous-même, incessamment, pour le reste de votre vie. Et ce récit n’est pas seulement le vôtre. Il est raconté presque partout, presque tout le temps, tout autour de vous.

    J’appelle ce récit le Code Alpha.

    Le Code Alpha ressemble au système d’exploitation d’un ordinateur personnel, comme un code de programmation qui traite l’information et prend des décisions selon une certaine logique. L’ordinateur est un objet bien réel, mais c’est le système d’exploitation qui lui dit comment penser. Il en est de même pour vous : vous existez dans un corps humain bien réel, mais une partie de votre fonctionnement obéit à la logique du Code Alpha :

    D’abord être un vrai garçon, et ensuite un vrai homme.

    John Stoltenberg, militant de longue date contre la violence sexuelle et philosophe féministe radical du genre, est l’auteur de Refuser d’Être un Homme : Essais sur le Sexe et la Justice , un examen radical de l’identité sexuelle masculine, et Peut-on être homme sans faire le mâle ? , un guide pratique de la vie d’un homme de conscience. John est également l’auteur de nombreux articles et essais parus dans des anthologies, dont « How Power Makes Men : The Grammar of Gender Identity », dans Men and Power, « Having Sex Outside the Box » dans Male Lust, « Healing From Manhood : A Radical Meditation on the Movement from Gender Identity to Moral Identity » dans Feminism and Men, et « Top Ten Ways the Campus Movement Against Sexual Violence Is Misunderstood » dans Just Sex : Students Rewrite the Rules on Sex, Violence, Equality & Activism. Il a conçu et dirigé la campagne médiatique acclamée de prévention du viol « My Strength Is Not for Hurting ». Parmi ses nombreux essais en ligne, citons « Why Talking About ‘Healthy Masculinity’ Is Like Talking About ‘Healthy Cancer’ », « Sexual Harassment and #MenToo : The Five Stages of Belief », et « 50 Years of Gender Bending and Sex Changing ». Avec la féministe trans Cristan Williams, il contribue à The Conversations Project sur des sujets de féminisme radical inclusif. Il est également romancier (GONERZ), dramaturge, consultant en communication et critique de théâtre. Il vit à Washington, DC, et tweete sous l’étiquette @JohnStoltenberg.

    Version originale : https://johnstoltenberg.medium.com/why-human-oppression-happens-5c642733415e
    Traduit par Ana Minski pour TRADFEM. Tous droits réservés à John Stoltenberg.

  • #Josephine_Bartosch : HER PENIS : Le “pénis féminin” et autres faits que nous devrions tous et toutes connaître
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/20/her-penis-le-penis-feminin-et-autres-faits-que-nous-devrions-tous

    Et ce n’est pas seulement le Royaume-Uni qui se prend la tête avec cette nouvelle priorité au genre : en juin dernier, la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a annoncé que l’agence des Nations Unies pour les femmes ne se concentrerait plus sur les droits des femmes mais plutôt sur « l’égalité de tous les genres. » Toute résistance est futile ; le genre est omniprésent et tout puissant.

    Le culte du genre exige une obéissance totale de ses adeptes, obligeant les fidèles à nier ce qu’ils peuvent voir de leurs propres yeux et à s’élever au-dessus de la réalité matérielle de la chair. On pourrait espérer que la fonction d’un État juste et démocratique serait de contrôler un tel fanatisme, et non pas d’attiser les flammes.

    Pendant que les auteurs et autricess comme moi sont encore libres de s’exprimer, je pense qu’il est important d’expliquer les conséquences dans le monde réel de ce qui peut sembler être un dilemme purement universitaire.

    Texte original : ‘Her Penis’ and other facts | Josephine Bartosch | The Critic
    Traduction : Collective TRADFEM, avec l’autorisation de l’autrice et de l’éditeur original, la revue The Critic.

  • #Julie_BINDEL : Dans le monde tordu du mouvement des « incels »
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/14/dans-le-monde-tordu-du-mouvement-des-incels

    Rodger s’est tiré une balle dans la tête et est mort. On a ensuite découvert chez lui une vidéo intitulée « Elliot Rodger’s Retribution », dans laquelle il exposait les motifs de son attaque bien planifiée. Il avait voulu punir les femmes pour l’avoir rejeté, et les hommes sexuellement actifs parce qu’il les enviait. Rodger détestait les femmes, et il détestait les hommes qui pouvaient facilement y avoir accès au plan sexuel.

    Puis il y a eu Alek Minassian qui a tué 10 personnes à Toronto en 2018, en lançant une fourgonnette-bélier sur le trottoir d’une rue bondée. Minassian était motivé par la misogynie et s’est dit radicalisé par le mouvement des Incels. Comme Rodger, il avait minutieusement planifié son massacre.

    N’étant plus cachés dans les bas-fonds du dark web, les Incels ont infiltré les sites de médias sociaux tels que Facebook, Twitter et Instagram, et disposent maintenant de leurs propres forums spécialisés dans lesquels ils crachent leur haine des femmes et des minorités.

    Ces hommes pensent qu’ils ont droit à l’intérêt sexuel et romantique des femmes, et expriment une haine amère envers les femmes dont ils considèrent qu’elles les rejettent. Les hommes peuvent être dangereux lorsqu’ils sont rejetés par les femmes. Ils perdent le contrôle, leur sentiment inhérent d’être dans leur bon droit est brisé et la communauté des Incels se soude autour d’un désir désespéré de justifier leur haine.

    Des sites misogynes spécialisés
    J’ai traîné sur le site INCELS.CO pendant une matinée et, bien que je fasse campagne contre la violence masculine et la misogynie depuis 40 ans, je me suis sentie malade et bouleversée par ce que j’y ai vu.

    Tout d’abord, il y avait un fil de discussion sur le thème « Les vagins sont dégoûtants ». Les commentaires et les photos affichaient une haine pure envers le corps des femmes, les hommes se rassurant les uns les autres en disant que même s’ils étaient prêts à faire l’amour avec « un » de ces organes, ils considéraient dans l’ensemble comme totalement dégoûtants.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.spectator.co.uk/article/men-are-being-radicalised-by-the-incel-movement

  • #Vortex : la crise du patriarcat #Susan_Hawthorne, #Éditions_Spinifex
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/15/vortex-la-crise-du-patriarcat-susan-hawthorne-editions-spinifex

    Préface
    L’année de la pandémie
    Le manuscrit de Vortex était presque terminé au moment du choc de la pandémie du coronavirus. Un tel événement mondial doit être pris en compte puisqu’un très grand nombre de questions abordées dans ce livre sont reliées à la rapide dissémination à l’échelle mondiale de la Covid-19. Vortex : la crise du patriarcat est issu de mes travaux précédents, soit Wild Politics : Feminism, Globalisation and Bio/diversity (2002) et Bibliodiversity : A Manifesto for Independent Publishing (2014). Tout aussi pertinente est mon implication dans le Mouvement de libération des femmes et dans d’autres mouvements sociaux, incluant ceux qui cherchent à en finir avec le racisme et la discrimination infligée aux personnes handicapées et à celles qui souffrent de la pauvreté.

    La rapidité de la pandémie lui donne l’apparence d’un tourbillon qui descend en spirale de plus en plus vite.

    Bien qu’il reste des questions à élucider au sujet des causes de la Covid-19, plusieurs facteurs sont déjà avérés :
    • Où qu’il ait commencé, la mondialisation, le libre-échange et les flux rapides de marchandises et de personnes allaient veiller à ce que le virus se propage très rapidement.
    • Les systèmes mondiaux d’exploitation agricole, forestière et de pêche industrielle rendent inévitable que les espèces sauvages dégénèrent en simples produits de consommation locale et mondiale.
    • L’industrialisation de la pêche, de l’élevage et de la foresterie diminue la biodiversité et affaiblit les systèmes de survie du monde végétal et animal, ce qui a un impact sur toute l’humanité.
    • La puissance des grandes sociétés pharmaceutiques a mené à des travaux de recherche qui font fi des mesures de biosécurité.
    • La déforestation détruit les habitats de la faune, lui imposant une plus grande proximité avec les humains.
    • Dans une planète jetable, des produits sanitaires essentiels sont produits dans les marchés les moins onéreux, amenant certains pays à perdre la capacité de produire ces biens pour elles-mêmes, ce qui crée des pénuries et entraîne des prix excessifs pour du matériel médical essentiel.
    • Les manifestations #BlackLivesMatter qui ont eu lieu malgré les tentatives de les entraver se sont révélées inspirantes et innovatrices dans la mesure ou les gens ont formulé leurs revendications de manière (généralement) pacifique, réfléchie et avec des appels pondérés au changement qu’aucun gouvernement digne de ce nom ne devrait ignorer. Le fait que les femmes ont été insuffisamment représentées dans le mouvement #BlackLivesMatter est une question qui devra être sondée ailleurs. J’examine dans le présent ouvrage les nombreuses façons dont la crise du patriarcat à entraîné la pandémie actuelle, ainsi qu’une multitude d’autres séquelles nuisibles au commun des mortels. Cette crise du patriarcat se solde par une guerre contre la planète, contre ses résidents incluant les humains, la faune et la flore, et contre leurs environnements, que l’on parle des forêts ou des plaines, des fonds de mer ou des fosses océaniques, des sommets montagneux ou des déserts, des champs de neige ou des terres agricoles. La pandémie met aussi en lumière plusieurs autres événements d’envergure mondiale :
    • La dépendance aux énergies fossiles mène à la création d’énormes profits pour la grande entreprise, mais laisse les peuples indigènes sans terre ou sur des territoires saccagés ; elle a des effets délétères à long terme sur les terres agricoles, les rivières et les nappes phréatiques, et contribue à une catastrophe climatique.
    • En Inde, le confinement soudain a forcé une main-d’oeuvre migrante à devoir rentrer à pied dans leurs villages, après avoir migré dans les villes pour trouver du travail et survivre, et que ce travail ait disparu lorsque la Covid-19 a frappé. Auparavant, ces travailleuses et travailleurs seraient restés dans leurs communautés pour y travailler.
    • La fourniture des soins de santé a été retirée aux communautés humaines pour la mettre entre les mains des grandes compagnies pharmaceutiques et du système médical industriel ; les personnes œuvrant en-dehors de ce système sont souvent criminalisées.

    Notons également les facteurs suivants :
    • la dépendance du patriarcat commercial sur l’esclavage : la traite des esclaves de l’Afrique vers les Amériques ; les conditions d’esclavage des peuples autochtones partout ; les conditions d’esclavage de femmes partout dans le monde – un élément du processus de colonisation et de la montée du néolibéralisme, et en fait, les conditions d’esclavage des peuples colonisés du monde entier qui se perpétuent dans le capitalisme patriarcal et entrepreneurial (Patterson 1982 ; Galeano 1973/1987 ; Guillaumin 1995 ; Enloe 1983 ; Pateman 1988).

    Traduction : Collective TRADFEM
    Tous droits réservés à SUSAN HAWTHORNE et SPINIFEX Inc.

    VORTEX peut être commandé à Spinifex Press ici : https://www.spinifexpress.com.au/shop/p/9781925950168
    Ou, si vous êtes au Canada aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Europe, ici : https://www.spinifexpress.com.au/order

  • Texte complet de ma déclaration à la Chambre des Lords britannique – #Graham_Linehan
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/09/texte-complet-de-ma-declaration-a-la-chambre-des-lords-britanniqu

    (...) Je parle de sujets tels que… les scandales entourant la Clinique du genre Tavistock, les directives confuses et trompeuses que l’organisation Stonewall a fournies à des établissements et institutions de tout le Royaume-Uni concernant la nature de la Loi sur l’égalité, l’enjeu de l’irruption d’hommes dans les sports féminins, dans les prisons pour femmes, dans leurs centres d’aide aux victimes de viol ; je déplore aussi la destruction des principes de sauvegarde fondamentaux qui a conduit à tout cela, ainsi que la réduction au silence et les agressions infligées à des féministes, des médecinˑeˑs, des enseignantˑeˑs, des universitaires et des écrivainˑeˑs – quiconque, en fait – qui remet en question l’orthodoxie américaine à la mode de l’idéologie de l’identité de genre.

    Pour m’être engagé dans ce débat, j’ai fait l’objet d’une série de campagnes de harcèlement, y compris des actions en justice vexatoires, des visites de police, des articles de magazines déformant mes positions, des lettres de menace remises en main propre à mon domicile, l’adresse professionnelle de ma femme divulguée en ligne… tout a été tenté pour me faire taire et pour empêcher les gens d’entendre les craintes légitimes que beaucoup de femmes ont au sujet de l’impact de cette idéologie sur leurs droits liés au sexe. J’ai également perdu mon emploi. En raison de ma soudaine insécurité financière, mon mariage a été soumis à de telles pressions que ma femme et moi avons finalement accepté de nous séparer.

    Croyez-moi, je préfère écrire une farce que d’en vivre une. (...)

    Version originale : https://grahamlinehan.substack.com/p/full-text-of-my-house-of-lords-statement?token=eyJ1c2VyX2lkI
    Traduction : TRADFEM

  • #Julie_Bindel : Ce nouveau livre pourrait mettre fin aux homicides conjugaux
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/08/ce-nouveau-livre-pourrait-mettre-fin-aux-homicides-conjugaux


    Pendant la période de confinement, les appels aux lignes d’assistance téléphonique pour violences conjugales ont augmenté de 66%.

    Le truc avec les homicides domestiques, c’est qu’on les voit toujours venir. Il existe un modèle de comportement coercitif et contrôlant adopté systématiquement par les hommes violents envers leurs partenaires féminines, qui commence toujours par un bombardement d’amour et qui, s’il n’est pas contrôlé, se termine par un meurtre.
    Au Royaume-Uni, une femme est tuée par son partenaire ou son ex-partenaire tous les quatre jours. Et un mythe persiste selon lequel ces meurtres sont spontanés – juste le résultat de deux personnes se disputant et l’une d’entre elles finissant par mourir.
    Mais, comme l’explique clairement la criminologue de renom Jane Monckton-Smith dans son nouveau livre, In Control : Dangerous Relationships and How They End in Murder : « Ce sont les homicides les plus prévisibles, c’est pourquoi nous pouvons et devons les prévenir. »
    Pour démontrer son point de vue, Monckton-Smith a développé une méthode pour détecter de tellkes relations et y intervenir. Selon son calendrier en huit étapes, l’escalade du risque peut être suivie et arrêtée avant qu’elle n’atteigne une conclusion mortelle.

    Traduction : Collective TRADFEM
    Version originale : https://unherd.com/2021/03/the-book-that-could-stop-domestic-homicide/?=frbottom

    • Mais, comme l’explique clairement la criminologue de renom Jane Monckton-Smith dans son nouveau livre, In Control : Dangerous Relationships and How They End in Murder : « Ce sont les homicides les plus prévisibles, c’est pourquoi nous pouvons et devons les prévenir. »

      Pour démontrer son point de vue, Monckton-Smith a développé une méthode pour détecter de tellkes relations et y intervenir. Selon son calendrier en huit étapes, l’escalade du risque peut être suivie et arrêtée avant qu’elle n’atteigne une conclusion mortelle.

      Elle a formulé ce modèle au cours d’un projet de recherche basé sur 400 homicides commis par des partenaires intimes. En examinant chacun de ces cas, elle s’est rendue compte qu’ils se déroulaient tous de la même manière, même les quatre cas de femmes qui ont tué des hommes. Une fois publiée, sa recherche a naturellement été accueillie avec une frénésie d’enthousiasme et d’attention ; elle a donc décidé de la développer en un livre.

    • C’est l’un des livres les plus importants qui soient au sujet de la maltraitance, détaillant chacune des huit étapes, de la première impression au meurtre. Il commence par les meilleurs conseils que vous pouvez donner à une femme au début d’une relation : « Ne négligez pas ce que son ex dit de lui juste parce qu’il prétend qu’elle ment. » […] Ainsi, toute allégation de violence dans des relations antérieures ou tout casier judiciaire devrait déclencher la sonnette d’alarme. C’est la première des huit étapes.

      La deuxième étape, dit-elle, est celle où l’agresseur pousse sa victime à s’engager, par exemple à avoir un bébé ou à emménager ensemble. […] Quand ils disent « Tu es à moi », cela peut sembler romantique. Mais ce qu’il dit est en fait : « Tu m’appartiens et tu ne pourras jamais me quitter ».

      À la troisième étape, l’agresseur commence pour de bon à créer une situation où il serait presque impossible pour la femme de partir. À ce stade, un contrôle coercitif s’installe à différents niveaux dans pratiquement tous les cas. Au quatrième stade, il sent que son contrôle lui échappe. Cela se produit presque toujours lorsque la victime quitte ou tente de quitter la relation. Il passe alors à la cinquième étape, au cours de laquelle il va intensifier la violence afin de reprendre le contrôle.

      « Si elle l’a quitté, c’est là que le harcèlement se déclenche », dit Monckton-Smith. « Il peut y avoir plus de menaces de suicide, plus d’actes de contrôle coercitif. » Ou bien l’auteur du crime peut décider de retourner à la première étape et de la bombarder d’amour à nouveau pour tenter de lui rappeler comment les choses étaient ; il peut aussi retourner à la troisième étape et réaffirmer son contrôle.

      « Les étapes trois, quatre et cinq peuvent être revisitées encore et encore pendant des années », dit-elle. « Sinon, il passe à la sixième étape, où commence le véritable danger de meurtre. »

      La sixième étape est celle où l’auteur de l’acte décide de la manière dont il va régler la situation, ayant décidé qu’il ne peut pas reprendre le contrôle à moins de la tuer. Si c’est sa décision, la septième étape est la phase de planification. « Certains le font pendant des mois, voire des années, d’autres en quelques heures seulement, mais la leçon importante à en tirer est qu’ils planifient leur geste, » dit Monckton-Smith.

      L’homicide est la huitième et dernière étape : « Il est rare qu’ils échouent. Oubliez ce que vous entendez sur la façon dont l’homme a simplement « craqué », c’est de l’esbroufe. »

  • #Rebecca_Mott : Rien ne viendra de rien
    https://tradfem.wordpress.com/2021/02/27/rien-ne-viendra-de-rien

    Se prostituer, c’est être dans le vide.
    C’est rien qui n’arrive à personne.
    Nos corps sont interdits d’existence.
    Notre douleur est réduite au silence.
    Notre désespoir est rejeté.
    Même notre souvenir d’avoir été humaine est effacé.
    Être prostituée, c’est n’être personne.
    Notre voix est expropriée par l’industrie du sexe.
    Notre capacité à ressentir est engourdie.
    Notre ouïe ne sert qu’à obéir.
    Notre peau est tellement polluée qu’elle nous devient étrangère.
    Etre prostituée, c’est n’appartenir nulle part.

    Version originale : https://rmott62.wordpress.com/2019/07/22/nothing-will-come-of-nothing
    Traduction : #TRADFEM

  • #GALLUS_MAG : LE PROGRAMME TRANSACTIVISTE
    https://tradfem.wordpress.com/2021/02/14/le-programme-transactiviste


    Personne ne prétend que les êtres trans-identifiés ne devraient pas avoir de droits humains ; ce à quoi les femmes s’opposent est le fait que le transactivisme cherche à éliminer les droits et protections suivantes, fondées sur le sexe, dont bénéficient encoreles femmes.Voici une liste des droits humains des femmes que le transactivisme souhaite éliminer ; elle a été rédigée par l’internaute Gallus Mag, dont WordPress a supprimé le blog pour l’avoir publiée.

    1. Supprimer le droit légal des femmes à s’organiser politiquement contre l’oppression fondée sur le sexe par les hommes.

    2. Supprimer le droit légal des femmes à se réunir en dehors de la présence d’hommes.

    3. Supprimer le droit légal des femmes à des programmes éducatifs créés pour les femmes en dehors de la présence d’hommes.

    4. Éliminer la collecte de données sur les inégalités fondées sur le sexe dans les domaines où les femmes sont sous-représentées.

    5. Élimination des statistiques sur la criminalité fondée sur le sexe.

    6. Élimination des programmes et des compétitions sportives dédiées aux femmes et aux filles.

  • #Meghan_Murphy : Il est temps que les féministes cessent d’être dupes des « bons gars »
    https://tradfem.wordpress.com/2021/02/06/il-est-temps-que-les-feministes-cessent-detre-dupes-des-bons-gars

    Les « bons gars » sont depuis longtemps un problème pour le féminisme. Le désir d’avoir des alliés et des partisans a conduit les femmes à valoriser les hommes aux propos encourageants. En Occident, une polarisation politique accrue donnant l’impression qu’il n’existe que deux choix – gauche contre droite – a laissé aux féministes modernes l’impression non seulement qu’elles doivent faire ce choix mais qu’il s’agit d’un choix facile et évident. Donnez-nous Matt McGorry dans un t-shirt « Voici ce à quoi ressemble un.e féministe » et dites-nous que vous adorez les avortements, et beaucoup trop de féministes se pâment. Nous aurions dû apprendre à la dure, plusieurs fois, que les types qui clament leur qualité par leurs proclamations politiques sont souvent non seulement les moins bons, mais aussi les plus vulgaires.

    La vérité n’est pas qu’aucun homme n’est bon, mais que, selon mon expérience, ce sont les hommes véritables et non ceux qui se disent conscientisés qui sont dignes de confiance.

    En 1969, les féministes radicales étasuniennes ont rompu avec la Nouvelle Gauche, quand Shulamith Firestone a annoncé : « Allez vous faire foutre, la gauche. Vous pouvez désormais vous examiner le nombril tout seuls. Nous lançons notre propre mouvement. » Fatiguées du sexisme des soi-disant camarades, qui menaient le bon combat sur le front de la race et de la guerre, mais qui avaient encore besoin de café et de faire photocopier leurs textes, les femmes ont abandonné les hommes de gauche pour mener leur propre combat. Pourquoi s’allier dans des luttes avec des gens qui ne respectaient même pas les femmes – simples créatrices de vie et moitié de la population ; source indispensable de main-d’œuvre – en tant qu’êtres humains égaux ?

    Traduction : TRADFEM. Tous droits réservés à Meghan Murphy.
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2021/02/05/its-time-for-feminists-to-stop-falling-for-good-guys

  • #Rebecca_Mott : Sur le silence imposé aux femmes sorties comme moi de la prostitution
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/31/sur-le-silence-impose-aux-femmes-sorties-comme-moi-de-la-prostitu

    J’écris en tant qu’abolitionniste et en tant que femme ayant quitté la prostitution il y a près de 20 ans.
    De nombreux obstacles ont été dressés sur mon chemin et sur celui de mes soeurs et frères qui ont quitté la prostitution. Le principal de ces obstacle est le silence constamment imposé à nos multiples voix.
    L’imposition du silence est un acte politique, ce n’est pas le fruit du hasard ou d’un manque de compréhension.
    Ce bâillonnement vient principalement du lobby de la prostitution (qualifiée de ”travail du sexe”) et des promoteurs du commerce du sexe.
    Mais malheureusement, il est aussi utilisé comme tactique par la gauche, par certaines féministes, par de grands groupes abolitionnistes.
    Nous devons prendre conscience de ce bâillonnement, ne pas fermer constamment les yeux à son sujet ou décider qu’il n’est pas fait délibérément.
    Il est facile de voir le lobby du travail du sexe et les promoteurs du commerce du sexe.
    Nous savons qu’ils veulent ou doivent détruire la voix de quiconque s’exprime contre le commerce du sexe.

    Pour paraphraser une idée d’Andrea Dworkin
    – Nous (femmes prostituées/sorties de l’industrie) n’étions pas censées être en vie ou survivre au commerce du sexe. Aucune femme ne devait en échapper. Nous devrions être mortes – par maladie, par meurtre ou par suicide. Ou si nous parvenions à survivre, nous devions être si mentalement ou physiquement détruites que nous ne puissions pas nous exprimer.

    Traduction : TRADFEM
    Version originale : https://rmott62.wordpress.com/speaker

  • #Debbie_Hayton : En Espagne, l’assaut mené par le lobby trans prend un tour inquiétant
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/26/en-espagne-lassaut-mene-par-le-lobby-trans-prend-un-tour-inquieta

    Le groupe espagnol de défense des droits des femmes Contre l’effacement des femmes (CEBM) m’a dit que le gouvernement se propose de supprimer tous garde-fous et contrepoids afin de permettre à quiconque de choisir son sexe enregistré, que cette personne soit ou non transsexuelle.

    D’une manière générale, l’objectif est de remplacer le concept de « sexe » par celui de « genre », ce qui »renforcera les stéréotypes sexistes et mettra en péril les acquis en matière d’égalité », m’a déclaré une représentante du groupe.

    En Catalogne, la loi sur la violence masculine a déjà fait l’objet d’une réforme. Les militantes affirment que ce changement signifie désormais que les hommes qui s’identifient comme femmes peuvent être admis dans les foyers d’accueil pour victimes de violence conjugale. Il s’agit d’un précédent inquiétant qui pourrait faire courir des risques supplémentaires à certaines des femmes les plus vulnérables. Pourtant, en Espagne, comme en Grande-Bretagne, rares sont ceux et celles qui sont prêtes à dénoncer publiquement cette nouvelle orthodoxie trans.

    Il n’est pas difficile de comprendre les raisons de cette réticence. L’autrice espagnole Lucía Etxebarria, qui s’est exprimée en appui à la romancière JK Rowling, a été victime d’intimidation, de harcèlement et d’agressions : (...)

    Debbie Hayton est une activiste transsexuelle britannique.
    Version originale : https://www.spectator.co.uk/article/spain-s-transgender-wars-are-turning-nasty ?
    Traduction de l’anglais : TRADFEM
    #Lidia_Falcón_O’Neill #transactivisme #lobby_réac

  • #Berta_O._Garci : Des Espagnoles protestent contre l’enseignement de la procréation assistée par donneur
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/24/des-espagnoles-protestent-contre-lenseignement-de-la-procreation-

    Ce cours, inscrit à l’École des sciences sociales, est parrainé par la Banque Santander, avec des subventions pour couvrir une partie des frais d’inscription.

    Si le titre même du cours en question déclenche déjà toutes les alarmes (cette sorte de prédiction apocalyptique de style film du dimanche dans lequel il ne sera possible de naître qu’avec l’aide de donneurs de gamètes), un coup d’œil aux objectifs, au programme et aux activités pratiques du cours révèle la profonde inattention de l’Université Complutense à cette offre de cours.

    Je voudrais souligner les deux aspects suivants : d’une part, qu’elle est publique et donc, en principe, respectueuse de la législation actuelle, et d’autre part, qu’elle a mis en place un soi-disant plan d’égalité, engagé dans les droits humains, dont le principe d’égalité entre les femmes et les hommes et contre les stéréotypes sexistes, origine d’inégalités persistantes, comme on peut le lire dans ce plan.

    Version originale : https://elcomun.es/2021/01/23/utero-animal-la-complutense-insulta-a-las-mujeres