Tranbert

Scientisme, technoscience et capitalisme industriel

  • Andréas Sniadecki, Jean-Jacques Kupiec, l’ignorance au cœur de la cellule, 2018

    Un penseur étrange en biologie a fait connaître ses théories ces dernières décennies : #Jean-Jacques_Kupiec et son idée d’#ontophylogenèse. Pour lui, le fonctionnement de la cellule vivante et la formation de l’être vivant au cours du développement (ontogenèse) sont fondées sur des mécanismes identiques à ceux de l’évolution des espèces (phylogenèse), à savoir, le hasard des variations et la sélection naturelle, selon la théorie de Charles Darwin, le coryphée de la biologie et de l’évolution dans sa forme moderne. [...]

    Autant cette théorie semble simple, voire simpliste, autant l’appareillage conceptuel et philosophique qui l’habille est complexe et sophistiqué. Malheureusement, un examen un peu attentif révèle que cet habillage est là essentiellement pour impressionner les badauds et les journalistes scientifiques et faire tenir la théorie debout en semant la confusion dans les esprits. Dépouillée de ses oripeaux, cette théorie apparaît pour ce qu’elle est : une énième variante du fétichisme qui entoure le mécanisme de la #sélection_naturelle imaginé par Darwin.

    http://sniadecki.wordpress.com/2018/03/20/sniadecki-kupiec

    http://archive.org/details/SniadeckiKupiec

    #darwinisme, #biologie, #critique_techno, #misère_intellectuelle.

  • Un avertissement qui, 60 ans après, n’a pas été entendu

    La couverture du magazine Pour la Science n°482 de décembre 2017 fait sa une avec le « berceau de la vie » et sa quatrième de couverture avec le « cercueil de notre mort », en publiant la publicité suivante :

    On y lit bien : « honnêteté morale ».

    Qu’est ce que c’est que ce truc ? Qu’est ce que cela peut pouvoir bien signifier lors qu’il s’agit de développer des armes de destructions massive ?

    A savoir planifier l’assassinat de centaines de milliers de personnes. Organiser la destruction de villes entières. Et enfin, grâce à l’industrie nucléaire, empoisonner à petit feu le monde entier.

    L’honnêteté morale a bien mieux été défendre par André Breton en 1958 que par tous ces « équarrisseurs diplômés », ces pourritures scientistes et ces crevures nucléaristes qui travaillent pour des militaires.

    https://sniadecki.wordpress.com/2013/09/06/breton-nucleaire

    N’hésitez pas à leur faire savoir tout le bien que vous pensez d’eux en leur envoyant un mot gentil à l’adresse qu’ils ont si aimablement indiquée.

    Contact : drh-suivi.recrutements@cea.fr

    #CEA, #science, #militaire, #bombe_atomique, #critique_techno, #André_Breton.

  • Jan Waclav Makhaïski, Anciens et nouveaux maîtres, 1905

    http://sniadecki.wordpress.com/2017/11/08/makhaiski-bolcheviks

    Le centenaire de la #Révolution_Russe

    Voici cent ans, la révolution russe mettait à bas le régime tsariste. En octobre 1917 la prise du pouvoir par les bolchéviks, avec à leur tête #Lénine instaura ce qu’il appelait le « communisme », en fait un capitalisme d’État. [...]

    Nous vous proposons aujourd’hui de rendre hommage à la mémoire d’un visionnaire injustement oublié Jan Waclav Makhaïski (1867-1926).

    Dès 1898, #Makhaïski soumet la social-démocratie allemande à une vive critique, d’un point de vue marxiste révolutionnaire, puis retourne sa critique « marxiste » contre les marxistes russes, le #marxisme et finalement contre Marx lui-même et le socialisme en général. Il aboutit à une conclusion paradoxale et extrême : le #socialisme ne serait que l’idéologie d’intellectuels qui tirent avantage de la position charnière qu’ils occupent au sein de la société capitaliste – par le contrôle de la production et la gestion de l’économie – ainsi que de leur monopole des connaissances, pour tenter de s’ériger en nouvelle classe dominante. En Russie, ce sera la #bureaucratie ; en Occident, la #technocratie.

    Cette classe ascendante de « capitalistes du savoir » serait limitée dans ses visées par le cadre étroit du capitalisme traditionnel et se servirait donc de la cause ouvrière afin de promouvoir ses propres intérêts. Cette analyse originale eut un certain retentissement à l’époque et inspira une activité révolutionnaire non négligeable dans la Russie des années 1905-1912, sous le vocable de « makhaïévchtchina » du nom de son initiateur.

    Les questions posées par Makhaïski sur la nature et le rôle du socialisme, ainsi que sur la place et la fonction des intellectuels dans une société industrielle, capitaliste ou socialiste, gardent aujourd’hui encore toute leur actualité, au regard de l’extrême bureaucratisation de nos sociétés et du développement de l’industrie culturelle et médiatique.

    L’illustration de #Clifford_Harper se trouve également sans le nom de Marx sur le livre...

  • Recension : Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise, 2003

    http://sniadecki.wordpress.com/2017/11/07/recension-jappe

    Il y a deux choses que je trouve infiniment précieuses dans un essai de philosophie politique : la clarté et la précision. Ces deux qualités sont largement absentes du texte complexe et rebutant d’#Anselm_Jappe. Les Aventures de la marchandise prétendent formuler, à la suite de Marx (1818-1883), une nouvelle théorie critique de la valeur, dont l’actualité serait plus criante que jamais, et tirer les implications polémiques de cette reformulation, c’est-à-dire que Jappe entend confondre ceux qui imaginent une forme de critique sociale sans se référer à ce point central. [...]

    Le grossier schématisme polémique et la légèreté dont Jappe fait preuve quand il aborde l’histoire découle de la nouvelle forme de marxisme dont il a entrepris de se faire le théoricien. En réanimant le « fantasme d’Archimède » (« Trouvez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde ») vivace dans les anciens milieux révolutionnaires, on peut présumer que les travaux de Jappe trouveront un écho certain, bien que limité. Leur caractère à la fois simplificateur (tout ramener à un point crucial) et sophistiqué se prête bien à ce qu’ils servent d’ idéologie de substitution .

    #WertKritik, #idéologie.

    Pas plus qu’on ne peut lutter contre l’#aliénation par des moyens eux-mêmes aliénés, on ne peut critiquer la valorisation abstraite des conditions de notre existence avec une théorie elle-même passablement abstraite et à prétention scientifique... J’aurais l’occasion d’y revenir.

    • C’est la définition même de la philosophie de créer des concepts (idée abstraite), pour parler du monde. Donc à moins de ne plus parler de philosophie… :p
      « prétention scientifique » ? Citation prétendant cela ?

      Je préfère la critique de Semprun, plus claire dans ce quoi elle cherche à pointer, je trouve. Même si je ne suis pas d’accord avec ce qu’il comprend (ce qu’il ne comprend pas plutôt, sur le travail abstrait qui n’est pas le travail sans qualité, c’est autre chose qui est dans tout travail capitaliste, qualifié ou pas).
      Fézons des liens tant qu’à faire : https://seenthis.net/messages/78417

      cc @ktche :)

  • Francis Wolff, Libérer les animaux ?, 2009
    Un slogan immoral et absurde

    http://sniadecki.wordpress.com/2017/10/12/wolff-animaux

    Libérer les animaux ? Qui pourrait être contre un objectif apparemment si généreux ? Qui ne s’indigne devant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage induites par le productivisme contemporain ? Qui n’a tremblé d’émotion en voyant à la télévision les conditions de vie (si l’on peut appeler cela une vie) des porcs et des veaux ? Qui ne s’est indigné en apprenant les abandons de chiens sur les bords d’autoroute au début des vacances d’été ? Il est clair que la protection animale fait aujourd’hui partie de nos devoirs.

    Toutefois, quand on parle de libérer les animaux, on ne veut pas dire « améliorer leurs conditions de vie ». On veut dire tout autre chose : on veut dire cesser de les exploiter. On sous-entend donc que les animaux seraient asservis par l’homme. Cela implique que le processus de domestication par lequel l’homme, au moins depuis le néolithique, a appris à apprivoiser, à élever, à entretenir, à soigner, à dresser certaines espèces, à créer de nouvelles espèces, variétés, races, ne serait en fait qu’une gigantesque entreprise d’esclavage. Ainsi, de même qu’il y a 11 000 ans, l’homme a amorcé son processus de civilisation en inventant l’agriculture et l’élevage et en domestiquant plantes et animaux, il faudrait aujourd’hui qu’il s’arrache à cette « barbarie » en libérant les animaux qu’il asservit ainsi depuis plus de cent siècles !

    [...]

    Il faut d’abord se débarrasser des concepts politiques qui ne font que brouiller les pistes : libération, exploitation, droits, etc. Il faut admettre que les animaux n’ont pas de droits mais cela ne signifie pas que nous n’ayons pas de devoirs à leur égard. Il faut ensuite se garder du raisonnement qui prétend que l’homme est un animal comme les autres : ce serait accepter qu’il se conduise comme une bête ou prétendre qu’il n’a pas à normer sa conduite vis-à-vis des bêtes. Il faut au contraire affirmer qu’il y a une coupure entre l’homme et l’animal puisque l’homme est un être moral. Il faut enfin se garder de mettre tous les animaux dans le même sac. Ce pseudo-concept d’animal ne mène qu’à des impasses.

    #anti-spécisme, #libération_animale

    • On peut pas vraiment dire que je sois antispéciste, mais moi je l’ai trouvé assez indigent ce texte. Il dit « Prenons cette idée étrange au sérieux » et il passe quasiment 100% du reste à ne sortir que des dérisions et trucs grotesques, sans du tout se baser sur les arguments réels utilisés dans la littérature philosophique antispéciste (les cahiers, etc), sans aucune citation sérieuse, rien. C’est juste un article de moquerie sans aucun sérieux, du coup je vois pas trop ce que ça peut toucher à part celleux qui se moquent déjà comme lui.

    • Ben, t’as pas lu l’article en entier. L’argument principal est celui-ci :

      C’est la morale justement. L’homme n’est pas un animal comme les autres parce qu’il est le seul animal moral, au sens fort du terme, c’est-à-dire le seul à pouvoir régler ses conduites sur des normes et des valeurs, à pouvoir se plier à des devoirs, c’est-à-dire à non seulement désirer, mais à pouvoir vouloir désirer ou ne pas désirer ce qu’il désire. Il doit donc d’abord se reconnaître des devoirs vis-à-vis de tout autre homme qui comme lui peut se plier à des devoirs et accepter des règles de réciprocité ; mais il peut aussi se reconnaître des devoirs (non réciproques) vis-à-vis de certains animaux qui, eux, n’ont aucun droit par nature pas plus qu’ils n’ont de devoirs.

      Mais bon, c’est vrai que invoquer la #morale, c’est mal...

  • Lettre ouverte à Monsieur Albin Serviant
    animateur de la French Tech de Londres et dirigeant d’En marche ! en Angleterre

    « Ni gauche, ni droite, tech-no-crate ». Tel pourrait être le slogan d’En Marche !. Nous avons reçu cette lettre de #Matthieu_Amiech à destination d’Albin Serviant, une caricature de ce mouvement : animateur de la French tech londonienne et d’En marche ! en Angleterre, et un rien méprisant à l’égard des laissés-pour-compte de l’innovation et de la mondialisation technologiques. Nous nous désolions de ne pas lire une critique conséquente du nouveau gouvernement. On trouvait ça un peu court le « #Macron, candidat des banques », voire carrément douteux dans certaines bouches d’extrême droite. Voilà donc une première tentative pour cerner la nature réelle et complète de ce nouveau régime.

    http://hors-sol.herbesfolles.org/2017/05/31/lettre-ouverte-a-monsieur-albin-serviant

    Première analyse à chaud de cette victoire de la technocratie, et des enjeux du quinquennat qui vient. Merci de la diffuser largement autour de vous.

    #technocratie, #critique_techno

  • Nucléaire : une maladie d’État

    Les formes multiples que revêt la transmission intergénérationnelle de cette maladie d’État qu’est le nucléaire, ne semblent pas émouvoir. Au contraire. « Le nucléaire est un choix français et un choix d’avenir. C’est le rêve prométhéen ! », selon Emmanuel Macron, rejoint par Corinne Lepage. S’agit-il d’un rêve prométhéen ou d’un cauchemar ?

    https://blogs.mediapart.fr/ribault/blog/210417/nucleaire-une-maladie-d-etat

    par #Thierry_Ribault, #nucléaire, #Astrid, #critique_techno.

  • Welcome to beautiful Provence

    https://www.youtube.com/watch?v=02Aon9nq-Gw

    Provence is one of the most sought-after French regions of foreigners and French people : sun, flavors, scents, lazing around.

    La Provence est l’une des régions françaises les plus prisées des étrangers et des français eux-mêmes : soleil, saveurs, senteurs, farniente.

    Mais c’est aussi la région la plus nucléarisée d’Europe.

    But it is also the most nuclearized region in Europe.

    #Provence, #nucléaire.

  • Sara Angeli Aguiton, La biologie de synthèse, 2015

    Dans la série #Racine_de_Moins_Un, émission de critique des sciences, des technologies et de la société industrielle, je vous propose d’écouter la sociologue Sara Angeli Aguiton, qui analyse la trajectoire technique et démocratique de la biologie de synthèse. Elle critique la machine participative, dans laquelle elle voit une forme actuelle de la fabrique du consentement au progrès.

    Alors que les liens entre désastres écologiques et agir technique humain sont tous les jours plus documentés, les technologies émergentes trouvent dans la crise environnementale une nouvelle source de justification. Agro-carburants, agriculture climato-intelligente, nouvelles techniques de dépollution… se présentent comme des technologies de réconciliation entre développement industriel intensif et préoccupations écologiques. Dans les faits, il n’en est rien, c’est même plutôt à une tentative d’intensification de la logique productiviste à laquelle on assiste.

    http://www.zinzine.domainepublic.net/emissions/RMU/2017/RMU20170122-BiologieDeSynthese.mp3

    #biologie_de_synthèse, #acceptabilité, #nécrotechnologie, #technoscience, #critique_techno, #militaire

  • Libérer les animaux de l’antispécisme

    http://iaata.info/Liberer-les-animaux-de-l-antispecisme-1794.html

    L’antispécisme est-il un projet d’émancipation au même titre que le féminisme et l’antiracisme ? L’idée fait son chemin dans le milieu anarchiste. Et pourtant, elle soulève de nombreuses questions...

    Extrait :

    Dans un appel à « Abolir la viande », Antoine Comiti et Estiva Reus se demandent comment en finir « éthiquement » [13] avec ces 1,3 milliard d’éleveur.ses qui refusent d’intégrer la modernité. Prenant note que « des millions de familles pauvres n’abandonneront pas l’élevage ou la pêche si cela implique pour elles de passer de la grande à l’extrême misère », les auteur.es, dans un verbiage managérial assez remarquable, proposent « d’accompagner leur reconversion » dans d’autres secteurs. En plus « d’élaborer des politiques permettant [aux éleveur.ses] de développer d’autres activités », il serait souhaitable de mettre en place « des mesures incitatives pour faciliter l’acheminement de produits végétaux vers des zones qui n’en produisent ou n’en importent pas suffisamment pour pourvoir à l’alimentation des populations humaines ». En appui de la lutte antispéciste, donc : la mondialisation et le libre échange. Après tout, ce qui a tué l’élevage chez nous devrait bien faire l’affaire chez elleux...

    Et les auteur.es, faisant leurs les analyses de la FAO [14], concluent non sans cynisme : « Il convient d’ajouter qu’indépendamment de l’abolition de la viande, l’activité des petits producteurs pauvres est déjà compromise. La disparition accélérée prévisible des micro-exploitations résulte de leur non viabilité économique au regard des évolutions actuelles de l’agriculture. Le contrecoup social ne peut être évité que par des politiques visant à développer des emplois dans d’autres secteurs. (Voir encadré reproduisant l’analyse de la FAO). »

    En Occident, la révolution que les antispécistes appellent de leurs vœux a déjà eu lieu il y a deux siècles ; on a appelé ça la révolution industrielle.

    Avec l’incontournable #Jocelyne_Porcher, bien sûr.

    Jocelyne Porcher, Ne libérez pas les animaux ! , 2007
    http://sniadecki.wordpress.com/2012/01/25/jocelyne-porcher

    #animal, #anti-spécisme, #alimentation, #critique_techno.

    • #Backlash_carniste as usual
      #lobbyisme
      #stratégie_de_l'homme_de_paille
      #Non_comprenants_de_l'appropriation
      et des
      #rapports_de_domination itou.

      #blagues, aussi - mais de très mauvais goût. Florilège :

      Les animaux savent parler et, si l’on ne leur a jamais demandé de se positionner sur la question de la libération animale, encore faut-il les comprendre sur le reste. Il existe des humain.es qui en sont capables, et pour cause, iels vivent et travaillent avec eux : ce sont les éleveur.ses.

      Détester les éleveur.ses, et donc le monde paysan dont iels sont une composante indissociable, est un droit. Après tout, l’homme parvenu à la modernité des villes s’est toujours appliqué à couvrir de tout son mépris le monde rural auquel il était parvenu à s’arracher.

      n’avançant aucun moyen matériel ou politique de vivre à égalité avec les animaux, les antispécistes proposent d’en débarrasser purement et simplement la société humaine.

      Ah puis non, je m’arrête. Le, la ou les auteur-e-s ne connaissent qu’un rapport aux animaux : celui d’appropriation, et hors de cette perspective, point de salut. Dans ces têtes étroites, critiquer l’appropriation, c’est tuer le rapport aux animaux - alors que tuer les animaux, c’est perpétuer le rapport. Faut il se contorsionner l’esprit !

      La promotion échevelée de l’appropriation animale repose toujours sur les mêmes dénis, clichés et mépris, que l’on retrouve ici intacts. On a beau les démonter un à un, ils sont solidement implantés dans des têtes carnistes, qui ont effectivement besoin d’eux pour continuer de l’être. Quant à considérer historiquement l’élevage, les relations et les animaux particuliers qu’il produit, il n’en est jamais question.

      Ce panégyrique de l’élevage est surtout un affligeant étalage de complaisance.

    • @martin5

      Ce panégyrique de l’élevage est surtout un affligeant étalage de complaisance.

      C’est bizarre, il me semble à moi que ce texte critique l’anti-spécisme et sa complaisance envers certaines formes de dominations capitalistes et industrielles...

      Quant à considérer historiquement l’élevage, les relations et les animaux particuliers qu’il produit, il n’en est jamais question.

      C’est précisément ce que ne font pas les anti-spécistes, et c’est précisément ce qu’à fait Jocelyne Porcher. Mr Scribrouillard, vous inversez la réalité, vous marchez sur la tête !

      C’est curieux comme certains sont totalement imperméables à toute critique argumentée de leur idéologie fétiche...

      #aliénation

    • « C’est curieux comme certains sont totalement imperméables à toute critique argumentée de leur idéologie fétiche... »

      Tu as raison @tranbert et tu m’as convaincue par tes arguments.

      C’est claire que les végé-vegan et L314 sont une menace avant tout pour les petits producteurs de bio-local et pas du tout pour les gros industriels. D’ailleurs L314 ne film que de gentils petits producteurs locaux. Et ce qui met les éleveurs bio-gentils en péril c’est surtout les vegans et abosulument pas l’industrialisation, la FNSEA, l’UE & co.
      Les vegans sont des salauds qui ne participent même pas aux apéro saucission identitaires. Ils mettent en péril nos valeurs gauloises... Chasse, pèche, tradition tout ca. C’est sur il faut défendre nos valeurs contre ces dangereux idéologues fétichistes.

      C’est vrai qu’il est important de conserver des emplois épanouissant pour les travailleurs pauvres et immigrés dans nos beaux abbatoires bio-equitables de France. C’est vrai qu’il faut garder nos traditions. Les bourges ont le droit à de la bonne viande labelisé car ils le méritent et les pauvres ont le droit de se taper des lardons comigel aux hormones parcequ’ils le méritent aussi. Et puis la production local c’est claire qu’en ville c’est facilement réalisable, on aura qu’a faire des saucisses de pigeon et de rats assaisonné à la farine de cafards. Ces urbains vont pas faire la fine bouche, il y en a qui meurent de faim dans le monde après tout.

      Enfin tu as raison, c’est vrai que les éleveurs sont des imbéciles complets, incapables de trouver une autre activité que la production de viande dans l’hypothèse d’une magie maléfique vegans qui aurait fait cessé brutalement toute conso de viande dans l’univers. Tu as raison c’est important et urgent de défendre les eleveurs de leur propre connerie hypothètique si des fois un jour le monde changeait. Mais heureusement grâce à des gens comme toi @tranbert le monde n’est pas près de changer.
      https://www.youtube.com/watch?v=AhTI39LsC0c

      #dialogue_de_sourds #conservatisme #culpabilité

    • Merci @mad_meg je ne voulais pas rebondir sur ce texte parce que comme d’hab, le sujet est abordé d’une façon arrogante, partisane et caricaturale et je déteste ça.

      Je n’ai pas complètement fixé ma pensée sur ces questions mais quand même, j’ai arrêté de manger de la viande et du poisson parce que j’estime pouvoir m’en passer et je ne me reconnais absolument pas dans ce portrait. On y présente L ’anti-spécisme comme on parle de LA femme, sur un modèle monolithique, c’est parfaitement ridicule. Le gentil gardien de mouton et le méchant végétarien, franchement ?

      Alors puisqu’il est question des « petits » éleveurs des pays non industrialisés, il serait bon de s’y intéresser réellement pour savoir ce qu’il s’y passe, à savoir que qu’un nombre important d’ écosystèmes fragiles sont complètement détruits par les troupeaux . C’est le cas de l’Asie centrale comme des régions semi-arides d’Afrique. Cela fait plusieurs années maintenant que la Corne de l’Afrique est touché par des sécheresses qui affectent principalement les populations qui vivent de l’élevage. Résultat, des millions de bêtes et de personnes sont en train de crever en ce moment même dans cette région sans que personne ne lève le petit doigt. Au Kenya, les éleveurs ont quitté les zones de semi pâturage habituelles et ont conduit leurs animaux dans les zones de cultures qui sont maintenant complètement détruites. Éleveurs et cultivateurs s’affrontent violemment, il y a des morts. Oui oui, c’est en ce moment que ça se passe, tu le sais ?
      Un article du Courrier international que j’ai lu la semaine dernière (et mis ce matin sur seenthis) fait apparaitre que l’élevage serait en partie responsable de la désertification du Sahara.
      https://seenthis.net/messages/580597
      Bref, l’élevage est souvent pratiqué dans des zones fragiles, ce qui aggrave la situation.

      Perso je ne trouve pas stupide d’accompagner les éleveurs vers d’autres activités pas plus que d’accompagner les agro-industriel vers l’agroécologie ou les ouvriers du nucléaire vers les énergies renouvelables. Qu’on ne me reproche pas de nier les méfaits de l’industrie de la viande, j’y ai concentré tout un travail
      Quand la viande dévore la planète (celui-ci sera à revoir aussi)
      https://visionscarto.net/quand-l-industrie-de-la-viande

      Et là encore, on passe sur la mise à mort des animaux quand ils sont jeunes, pas après une bonne vie bien remplie comme le laisse supposer Porcher. Encore une fois, j’ai fait le choix de me passer de viande sans faire de prosélytisme et sans reprocher quoique ce soit à celleux qui n’ont pas fait ce choix mais quand je lit des insanités pareilles ça m’énerve.

    • Pour un antispécisme anarchiste et nihiliste
      http://iaata.info/Pour-un-antispecisme-anarchiste-et-nihiliste-1944.html

      L’auteur·e anonyme de l’article « Libérer les animaux de l’antispécisme » fait preuve d’une outrecuidance qui prête le flanc à la critique.[...] Ielle n’a pas cherché à reconnaître la possibilité d’un antispécisme anarchiste (donc anticapitaliste et illégaliste) et amoral et prétend démonter tout antispécisme en le réduisant à un antispécisme capitaliste, légaliste et moraliste. Ceci alors même qu’ielle écrit son texte parce que « [l’antispécisme] fait son chemin en milieu anarchiste »... Ielle reconnaît même seulement parler d’« une partie du mouvement antispéciste » et croit intelligent de préciser « mais je n’ai pas trouvé l’autre » ! Ielle n’a pas « trouvé » l’antispécisme anarchiste et nihiliste, donc il n’existe pas. CQFD ? On parle d’une position intellectuelle, pas d’un nouveau continent... pour la « trouver », il suffit de la penser. L’auteur·e manque soit d’imagination, soit de bonne foi. Je dirai de bonne foi.

      pas d’accord avec tout, cet article-ci nie encore une fois complètement la sensibilité des éleveureuses, avec un discours très fin et tout mais au final ça reste du blabla. Du blabla pas con, intéressant même, qui peut être à réfléchir, et dans une analyse plus fine qui reste à faire à utiliser comme révélateur face à des discours d’éleveureuses ; en gros l’argument c’est « non vous n’aimez pas vos bêtes, vous aimez votre métier, votre relation aux bêtes, vous aimez une abstraction essentialiste de ces bêtes qui est l’espèce et la race à laquelle elles appartiennent et non chaque animal individuel, voire la relation abstraite entre une essence animale et l’essence Humanité ». (Je vous laisse lire, je schématise peut-être pas bien, ne vous basez pas juste sur mon interprétation :))

      Par ailleurs c’est bien un espèce de position #NotAllVegans qui est défendue, comme s’il fallait défendre l’intégrité de l’antispécisme plutôt que de pointer du doigt là où effectivement ce mouvement dit de la merde. Après l’antispécisme n’est pas une identité (enfin, dans l’idéal...) c’est un courant de pensée qui peut prendre appui sur d’autres positions et luttes et donc défendre le fond de cette idée face à des caricatures qui circulent souvent a aussi du sens pour moi, et ça n’empêche pas de mettre le doigt sur les tendance racistes, classistes, urbanocentrées, pro-capitalistes, technophiles... du véganisme majoritaire.

      Enfin l’auteur reproche « l’outrecuidance » du premier, mais ne manque pas d’arrogance non plus, ce qui a tendance à m’énerver quel que soit le discours tenu...

      Bref, lisez, faites-vous votre opinion :)

    • Beaucoup d’incompréhensions qui viennent de la distinction « en théorie/en pratique » (en théorie l’élevage peut être non industriel, régénérer les écosystèmes, en pratique c’est +90% de l’industriel ; en théorie en peut avoir un véganisme non industriel, en pratique on entend surtout des citadins déconnectés de pas mal des éléments du débat), et de l’impossibilité de se mettre à la place de l’autre (ce n’est pas parce qu’on peut vivre sans manger de la viande que le carniste va arrêter d’en manger ; pourquoi les antispécistes devraient se soucier de la sensibilité des éleveurs s’ils pensent que leur activité est cruelle) ...

    • Reprenons les « arguments » de ce texte :

      « Pour nombre de penseur.ses de l’antispécisme, donner la parole aux éleveur.ses pour parler des animaux n’a pas plus de sens que d’écouter ce qu’ont à dire les esclavagistes de leurs esclaves. »

      Les éleveurs sont assurément les mieux placés pour dire... ce qu’ont a dire des éleveurs. Ils sont les mieux placés pour exprimer spontanément quelles consciences produisent les conditions matérielles que constitue l’élevage, la vie au cœur du rapport d’appropriation animale. Et ils le font de manière remarquable, qu’ils le veuillent ou non d’ailleurs – comme nous le faisons tous. On peut éventuellement parler à leur endroit d’aliénation, ce n’est pas un gros mot ni une insulte – un simple constat, un préalable possible à une approche critique de l’élevage, et de ce travail particulier. Mais prétendre que les éleveurs savent et comprennent comment les animaux parlent et ce qu’ils ont à dire , prétendre que l’élevage serait la condition de l’acquisition de ce savoir – tel est le fond du propos de Jocelyne Porcher et de celleux qui psittacisent autour d’elle – c’est réduire des animaux à ce qu’ils se trouvent pouvoir être dans cette condition particulière d’appropriés qui caractérise l’élevage, et à ce que les approprieur-euses sont elleux à même de leur reconnaître : c’est donc demeurer à l’intérieur de celle-ci, traiter l’appropriation animale en impensé, en faire un impensable. Celle-ci est posée comme déjà là, comme ayant toujours été déjà là – puisque notre humanité se serait constituée avec l’élevage - et instituée comme nécessaire. Voir là une approche « historique » très particulière, des plus pauvres, et soigneusement vidée de toute perspective critique.
      Toute proportion et mesure gardée, et puisque le ou les auteur-e-s se sont engagé-e-s sur ce terrain, cela revient effectivement à écouter ce que des esclavagistes diraient non pas tant de leurs esclaves que de l’esclavage, et de son caractère nécessaire pour eux, afin de demeurer des esclavagistes . Que cela soit fait délibérément, ou sans en avoir conscience n’a ici guère d’importance.

      Pour dire les choses autrement, le discours des éleveurs et de leurs amis sur l’élevage est pourtant nécessairement un objet de la critique. Et c’est bien ce qui semble leur déplaire le plus. Le discours caricatural de complaisance qui les pose en victimes innocentes d’urbains technolâtres aliénés leur vouant une haine imbécile dans un contexte de préjugés anti-ruraux – à quoi peut viser une telle caricature, si ce n’est tenter de faire diversion et décrédibiliser tout questionnement matérialiste sur l’appropriation animale et ses conséquences ?

      Quant à la subjectivité des éleveurs, elle est justement prise en compte par cette approche critique. Nul doute, par exemple, qu’une Jocelyne Porcher exprime sa subjectivité dans ses écrits. C’est-à-dire une subjectivité produite au sein de rapports sociaux, de conditions matérielles étroitement liées à la pratique de l’appropriation animale. Il faut avouer qu’elle donne plutôt généreusement à lire les contorsions d’une conscience humaine dotée d’empathie aux prises avec la nécessaire brutalité de conditions de domination qui lui bénéficient. Elle va jusqu’à prétendre s’intéresser aux souffrances indéniables des employés des abattoirs – non parce que la pratique organisée de la mise à mort est en soi peu compatible avec l’empathie, mais parce que le problème, dans la mise à mort, c’est l’industrie, seulement l’industrie.
      Juger simultanément l’industrie et la mise à mort comme deux problèmes cruciaux qui peuvent dans le même temps exister distinctement et se conjuguer atrocement dans l’élevage industriel ? N’y pensez même pas !

      Mais il est certain qu’une approche idéaliste, posant une telle subjectivité comme magiquement indemne de ces conditions matérielles, ou comme seule à même de dire la condition des animaux appropriés, est plus confortable.

      Les développements qui suivent sur la « libération animale » constituent un dévoiement manifeste de ce que peux recouvrir cette expression. La « libération animale » est une libération humaine avant tout. Il n’est pas besoin de parler au nom des animaux pour commencer de parler au nom de l’appropriateur, de l’exploiteur que l’on se trouve être soi-même. Reconnaître la place qu’occupent les animaux demande de poser comme point de départ que notre pensée d’approprieurs et exploiteurs est de fait façonnée pour justifier, cautionner et renforcer spontanément cette appropriation. Il faut accepter d’envisager qu’il y ait là un problème, une injustice profonde et lourde de conséquences, pour pouvoir commencer de les chercher. Il faut accepter de se pencher sur ce que l’appropriation animale nous fait aussi à nous - comme le faisait remarquer il y a quelques décennies James Baldwin à un autre sujet, ce sont les blancs qui ont un problème de racisme : et il est manifeste qu’en matière de rapport avec les animaux non-humains, ce les humains qui ont un problème de spécisme.
      C’est là ce à quoi se refusent avec la dernière énergie les promoteurs de l’élevage, qui ne cessent de rabâcher à quel point l’appropriation des animaux est indépassable, et quiconque la questionne, au mieux un imbécile égaré, plus sûrement un fourbe ennemi de l’émancipation humaine. La question de la libération animale est pourtant la question de la libération humaine d’un rapport de domination dont nous sommes les bénéficiaires, et des conséquences présentes d’un tel rapport sur nos consciences et nos sociétés dans leur ensemble.

      La question de l’amour des éleveurs pour leurs animaux ne se pose même pas. Il est évident que les éleveurs éprouvent de l’amour pour eux – comme il est tout aussi évident que cet amour ne les empêche pas de les faire tuer le moment venu. C’est assez dire que la question de la libération animale n’est pas une question d’ "amour pour les animaux". Cela fait longtemps que cela a été dit et redit. Le développement inepte sur les urbains qui croiraient aimer mieux leur chat que les éleveurs leurs brebis ou leurs vaches ne fait que refléter la force des préjugés de l’auteur-e – ou son intention de recourir ici encore à n’importe quoi pour tenter de décrédibiliser la critique de l’appropriation animale.

      Le paragraphe qui suit est un morceau de choix :

      « la place de la mort dans la relation ».

      Je ne sais pas quelle place a ma possible mise à mort dans ma relation avec qui que ce soit – hormis l’Etat, et je sais que, pour le coup, cela ne me convient pas du tout. Mais je sais que je ne tiens à aucune relation où la mise à mort à discrétion, selon les intérêts exclusifs d’une seule des parties, joue un rôle fondamental.

      « J’ai tué et vendu les agneaux auxquels les brebis ont donné naissance, et c’est ainsi qu’a pu durer la relation. »

      Oups. Il semblerait donc que la « relation » avec ces agneaux ait été quelque peu abrégée. Mais qu’importent les agneaux : c’est la fatalité , puisque ce sont des produits nécessaires à mon revenu, qui m’ont ainsi permis de faire durer ma belle et heureuse relation avec leur mère ? Pour ma part, je suis ici impressionné par la capacité d’aveuglement et de déni que requiert d’écrire dans un même paragraphe par le détail les bénéfices relationnels retirés de l’appropriation des brebis - et la réduction brutale de leurs agneaux à l’état de viande qui l’accompagne nécessairement. Il semble littéralement ne pas être apparu à l’auteur-e qu’une partie conséquente des ovins était vouée à ne pas connaître cette belle « relation », que ladite « relation » reposait justement sur le déni brutal de droit à la vie pour la grande majorité des agneaux. Un tel aveuglement laisse pantois. Et pour ma part, vanter les relatifs bienfaits de ma main droite en tachant d’oublier que ceux-ci reposent sur les méfaits brutaux de ma main gauche (ou l’inverse, je m’en fiche) me fait froid dans le dos.

      « Aujourd’hui, je vis à Paris. Je n’ai plus de brebis, mais une petite chienne. Je l’ai nommée, identifiée, vaccinée, stérilisée. (…) Mon revenu ne dépend pas de sa collaboration à mon travail, et c’est pourquoi la mort n’est pas un partenaire obligé de notre relation. »

      Ou l’on peut lire les limites de la subjectivité confrontée à la brutalité des conditions matérielles. Dans la relation d’appropriation, les animaux non-humains sont à la merci des animaux humains.

      « C’est là tout leur paradoxe : n’avançant aucun moyen matériel ou politique de vivre à égalité avec les animaux, les antispécistes proposent d’en débarrasser purement et simplement la société humaine. »

      Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre : renoncer à l’appropriation, ça n’est pas « débarrasser la société humaine des animaux ». C’est se donner la possibilité de faire société autrement. C’est assurément renoncer à certaines formes de relation – mais pas à toute forme de relation. Mais cela suppose en effet le recul, et probablement la disparition de l’élevage, à tout le moins tel que nous le connaissons, et le renoncement aux formes de relation qu’il instaure, puisque cela suppose de ne plus faire reposer l’organisation de la satisfaction de nos besoins sur l’appropriation des animaux, de ne plus prétendre faire d’une telle appropriation une nécessité. Cela n’interdit ni affection, ni coopération, formes d’association.

      « Le rapport entre un éleveur et ses bêtes est aussi égalitaire que celui qui lie un.e habitant.e de la métropole à sa chienne. Il ne l’est pas. Et il n’a jamais prétendu l’être. L’éleveur.se, comme l’habitant.e de la métropole, a un pouvoir de vie et de mort sur ses bêtes, ce qui ne saurait donner lieu à autre chose qu’une relation asymétrique. »

      Nous revoilà pataugeant dans la caricature des urbains qui méprisent les ruraux. Mais pour nos apologistes cyniques d’une ruralité idéale ou l’on aime si bien les animaux que l’on tue, se bricoler à l’envi des hommes de paille est peut-être une seconde nature ?

      Vivre avec les animaux, "c’est notre projet" !, qu’ils disent.

      « La question de l’égalité entre humain.es et non-humain.es peut donc être posée – quelle question ne peut pas l’être ? – mais en quoi devrait-elle intéresser celleux qui ont pour projet de continuer à vivre avec les animaux ? »

      Eh bien, si « vivre avec les animaux » suppose pour vous d’organiser nécessairement une société autour de relations de domination, de pouvoir de vie ou de mort, d’appropriations, au prétexte que les êtres sentients qui en seraient l’objet ne seraient pas humains, figurez-vous que tout le monde n’est pas d’accord avec un tel "projet" - et j’ajouterai que des désaccords radicaux se sont manifestés bien avant les débuts du capitalisme ou de l’ère industrielle. Etonnant, non ?

      N’ayant pas que ça à faire aujourd’hui, j’en reste donc là pour l’instant.

      Mais la sympathie stupéfiante et la complaisance que rencontrent le mépris, l’arrogance, les agressions réactionnaires, les tentatives de discrédit, et les insultes à l’intelligence auxquels jugent bon de se livrer à répétition des militant-e-s écologistes et/ou anti-industriels à l’encontre de critiques qui ont pour principal tort de venir bousculer leurs fétiches humanistes et naturalistes m’escagasse quelque peu.

      Et ce que de tels propos disent malgré elleux de celleux qui les tiennent comme de celleux qui les trouvent à leur goût m’inquiète bien davantage.

    • @aude_v
      « C’est facile de dire not all vegans mais je n’ai jamais entendu de vegan admettre une différence entre élevage et production animale sans penser trahir son engagement. »
      Je te conseil cette émission dans laquelle Corine Pelluchon, une philosophe vegan explique qu’elle est amie avec un chasseur et qu’elle respecte sa position et arrive a la concilié avec son veganisme. Elle parle entre autre des problématiques qu’on a souvent ici entre paysannerie et veganisme.
      https://www.franceculture.fr/emissions/paso-doble-le-grand-entretien-de-lactualite-culturelle/corine-pelluchon-les-violences?xtmc=animaux&xtnp=1&xtcr=14

    • @martin5

      c’est donc demeurer à l’intérieur de celle-ci, traiter l’appropriation animale en impensé, en faire un impensable. Celle-ci est posée comme déjà là, comme ayant toujours été déjà là – puisque notre humanité se serait constituée avec l’élevage - et instituée comme nécessaire. Voir là une approche « historique » très particulière, des plus pauvres, et soigneusement vidée de toute perspective critique.

      C’est vrai que la domestication des animaux et l’élevage ne remontent qu’à seulement 10.000 ans... Une broutille qui ne mérite même pas qu’on s’en souvienne, encore moins qu’on en discute, probablement .

      Sur quoi donc, face à cela, la « perspective critique » de notre scribrouillard repose ? Une réécriture de l’histoire conformément à son idéologie ? ("notre humanité se serait constituée avec l’élevage" : ce serait donc faux, on m’aurait menti ?...)

      Et beaucoup de verbiage abstrait et creux. ("cela suppose de ne plus faire reposer l’organisation de la satisfaction de nos besoins sur l’appropriation des animaux" : rien de plus simple, n’est-ce pas...)

      le mépris, l’arrogance, les agressions réactionnaires, les tentatives de discrédit, et les insultes à l’intelligence auxquels jugent bon de se livrer à répétition des militant-e-s écologistes et/ou anti-industriels

      A mon sens, cette interprétation résulte de l’incapacité à seulement supporter le fait que d’autres ne partagent pas les mêmes idées et expriment leurs désaccords.

      Pauvre Martin, pauvre misère.

      P.S. : Et les plantes, et les bactéries, elles ne souffrent pas, peut-être ? La conception pacifiée de la vie de certains anti-spécistes pose de grandes questions... auxquelles ils ne répondent généralement jamais (sans parler de savoir si seulement ils se les posent).

      #pacification

    • C’est vrai que la domestication des animaux et l’élevage ne remontent qu’à seulement 10.000 ans... Une broutille qui ne mérite même pas qu’on s’en souvienne, encore moins qu’on en discute, probablement .

      Il y a des traditions dont on devrait se séparé. Les sacrifices humains, peine de mort, infenticide et ce genre de choses on les regrette pas. L’inceste, le viol, le meurtre, l’esclavage sont aussi de vieilles traditions humaines, c’est pas pour ca que ces pratiques deviennent acceptables.
      En passant la domestication animal par l’humanité est plus vieille que seulement 10.000 ans.

      Et les plantes, et les bactéries, elles ne souffrent pas, peut-être ? La conception pacifiée de la vie de certains anti-spécistes pose de grandes questions... auxquelles ils ne répondent généralement jamais (sans parler de savoir si seulement ils se les posent).

      Je ne suis pas vegan mais je vais te répondre. Dans l’émission que j’ai indiqué plus haut la philosophe explique que la question se pose pour les êtres sentients.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Sentience

      La sentience (du latin sentiens, « ressentant ») désigne la capacité d’éprouver des choses subjectivement, d’avoir des expériences vécues. Les philosophes du XVIIIe siècle utilisaient ce concept pour distinguer la capacité de penser (la raison) de la capacité de ressentir (sentience). En philosophie occidentale contemporaine, la sentience désigne la conscience phénoménale : la capacité de vivre des expériences subjectives, des sensations, que l’on appelle aussi qualia en philosophie de l’esprit. Dans les philosophies orientales (comme la philosophie bouddhiste), la sentience (en) est une qualité métaphysique qui implique respect et sollicitude.

      Le concept de sentience est central en éthique animale car un être sentient ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe. Ce fait lui confère une perspective sur sa propre vie, des intérêts (à éviter la souffrance, à vivre une vie satisfaisante, etc.), voire des droits (à la vie, au respect…). Ces intérêts et ces droits impliquent l’existence des devoirs moraux de notre part envers les autres êtres sentients.

      Si le concept de sentience est central dans la question animaliste c’est bien que les Vegans ont déjà répondu à ta remarque. Le cri de la carotte est un poncif.
      Ca indique surtout un grand mépris de ta part pour les personnes à qui tu prétend répondre puisque tu ne connais même pas les idées de base qui les portent.

    • Je ne comprends pas le rapport à la chasse qu’entretiennent certains végans. C’était le discours d’un collègue hier après midi sur le respect de gens qui vont au bout de leurs « choix », prennent leur arc et leurs flèches pour abattre leur pitance. C’est un résumé of course.
      Suis je le seul à être choqué par Corine Pelluchon citant Abraham Lincoln comme référent philosophique ?

    • @mad_meg

      Merci pour la sentience. Le problème est que tous les êtres vivants sont dotés d’une sensibilité propre et d’une activité autonome. Donc, mettre une limite inférieure à cette sentience est finalement assez arbitraire.

      On sait maintenant que les arbres communiquent entre eux, par exemple, etc. Ont ils des émotions ? peut-être pas de la même manière que les animaux, certainement.

      La vision machiniste / utilitaire du vivant qui domine la biologie s’effrite de toutes parts. Et c’est tant mieux.

      Respecter seulement ce qui nous ressemble n’est donc qu’une autre forme - non assumée - de l’anthropocentrisme.

      Pour ma part, je pense qu’avec Élisée Reclus (1905) : « l’être humain est la nature prenant conscience d’elle-même »...

    • « Suis je le seul à être choqué par Corine Pelluchon citant Abraham Lincoln comme référent philosophique ? »
      @unagi Ca m’a posé problème aussi au debut de sa démonstration, en fait elle le cite par rapport à une methode de droit que Lincoln avait proposé pour la liberation des esclaves mais qui n’avait pas été retenue. Elle ne dit pas que les animaux sont comparables aux esclaves. Elle prend une précaution par rapport à ca. Elle dit que les droits pour abolir l’esclavage peuvent servir d’inspiration pour les droits d’abolition de l’elevage. C’est vrai que c’est assez délicat et que j’ai commencé par être choqué comme toi par son develloppement mais comme elle parle de droit et pas de la condition elle même ca me semble pas problématique. C’est discutable et si ca blesse des personnes racisées je comprendrait.

      @tranbert tu as pas compris la notion de sentience. C’est le fait qu’un être vivant ai une conscience de soi au point de ne pas avoir envie de mourir. Personnellement je ne confond pas une pomme - dont la consommation n’implique pas la mort du pommier - avec un lama ou un escargot qu’il faut trucider pour le consommer. Si ta vision de la bouffe c’est Salade=éléphant=vache=citron et tout ca comme un gros magma indifférencié mais toujours inférieur à toi on a vraiment rien à se dire. Personnellement je met toujours les intérêts des humains avant ceux des non-humains et je suis végé et pourtant je suis pour la recherche en labo sur les non-humains quant ca peu sauvé des vies humaines et je suis même pas contre la corrida tellement ca me semble anecdotique et sympa par rapport à l’industrie de la viande. Et toi tu voie pas la différence entre un courgette et une baleine ! Tu boufferai donc ton chien comme tu te tape des frites.
      Par rapport à la conscience, ca serait pas du luxe que tu change de siècle. Ca fait un moment que la conscience de soi n’est plus le propre de l’espèce humaine. Et c’est justement parcqu’on decouvre scientifiquement que les non-humains ont des cultures, des individualité, qu’on se pose des questions et qu’on a d’autres réponses que celles de 1905. On est en 2017 @tranbert il serait temps que tu sorte de ta caverne de troll.
      Sur le sujet tu peu écouté par exemple ceci :
      Le géni animal
      https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-effets-le-magazine-de-lenvironnement/le-genie-animal


      Comment pensent les animaux ?
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/comment-pensent-les-animaux

    • Il y a des découvertes scientifiques qui sont faites @tranbert et qui changent les modes de vie. En 1905 il y avait encore très peu d’animaux de compagnie. Les mentalités ont beaucoup changé à ce sujet après la première guerre mondiale
      Sur le sujet je te conseil cette émission ;
      https://www.franceculture.fr/emissions/les-lundis-de-lhistoire/histoire-des-animaux-en-paix-et-en-guerre

      @nicolasm tu parlait des vegans citadins qui sont déconnectés de la réalité des eleveurs. Ca me semble assez important ce que tu pointait là . On n’a plus la manière de vivre des gens de 1905, on est très urbanisé, nos relations aux animaux en ville c’est globalement des animaux de compagnie très anthropomorphisés, des cadavres d’animaux sous forme très abstraite (voire ce texte très important http://terrain.revues.org/2932 ) et sinon des animaux parasites (cafard, rats, pigeons). Je sais qu’il y a des vegans à la campagne et des carnistes en ville mais je pense que le veganisme est liée à la sarcophagie et je pense que si on poursuit notre urbanisation les jours des eleveurs sont sérieusement compromis à moyen-long terme.

      @simplicissimus je l’avais raté ce texte. Ca à l’air interessant.
      Qui est passé aujourd’hui sur le sujet il y a aussi ce texte : https://seenthis.net/messages/581293 dans lequel des eleveurs devenu vegan témoignent de leur reconversion et leur relation aux non-humains.
      L’idée d’être moins prédateurs et de valorisé l’empathie, la symbiose, la collaboration est tout de même plus porteuse que celle de seulement convertir des êtres vivants en protéines. Vu ce que les éleveurs racontent sur l’article de libé il y a mieux à faire avec un cochon, un mouton, une vache que des steaks et les cochons, moutons, vaches prefereraient faire autre chose que steak dans la vie. D’un point de vue pratique je sais pas ou ca va nous conduire mais quant même c’est interessant d’y réfléchir, et d’essayé des choses nouvelles. C’est plus interessant que de rester dans la routine de la tradition dont on connaît les effets nocifs sur la planète, la santé, et même l’esprit des gens.

    • @unagi

      Je ne comprends pas le rapport à la chasse qu’entretiennent certains végans. C’était le discours d’un collègue hier après midi sur le respect de gens qui vont au bout de leurs « choix », prennent leur arc et leurs flèches pour abattre leur pitance.

      Je le comprend comme une posture théorique parce que la problématique des chasseureuses à l’arc qui mangent seulement ce qu’illes chassent me semble anecdotique. Par rapport a cet exemple à mon avis il est utilisé pour insisté sur une reprise de contacte concrète avec l’acte de mise à mort associé à la consommation de viande.

    • Merci. pour revenir sur Lincoln, je ne suis pas choqué par le parallèle animaux / esclaves j’en entend d’autres, mais bien par le personnage Lincoln qui était d’un racisme absolu et qui a tout fait sauf de l’émancipation.

    • Je ne connais pas Lincoln et je connais très mal l’histoire des USA. Corine Pelluchon le qualifie plusieurs fois de philosophe ce qui m’avais surpris parce que je n’avais jamais entendu Lincoln qualifié ainsi. Tu parle d’un racisme absolu mais il semble quant même avoir une grande importance dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage. Enfin c’est ce que dit wikipédia, d’autres sources vont dans le sens de ce que tu dit. http://www.etaletaculture.fr/histoire/abraham-lincoln-ou-lart-et-la-maniere-de-bien-cacher-son-jeu

      Je dirai donc que je ne suis pas ni n’ai jamais été pour l’égalité politique et sociale des noirs et des blancs (…) il y a une différence physique entre la race blanche et la race noire qui interdira pour toujours aux deux races de vivre ensemble dans des conditions d’égalité sociale et politique(…)

      ici il y a plus d’infos ; http://www.sunuker.com/2015/02/04/les-racistes-celebres-que-les-noirs-adulent-encore-thomas-jefferson-abraham

      Ah oui parlé d’un grand philosophe c’est choquant. Pour Corine Pelluchon le #phallosophe ne peu pas me servir, mais #blancosophe ca peu fonctionner pour les philosophes aveugles au racisme.

    • @mad_meg Ici un extrait par howard Zinn https://books.google.fr/books?id=IBwuDAAAQBAJ&pg=PT282&lpg=PT282&dq=abraham+lincoln+howard+zinn
      Il y aussi une citation de Lincoln :
      « Je dirai donc que je ne suis pas ni n’ai jamais été pour l’égalité politique et sociale des noirs et des blancs, que je ne suis pas, ni n’ai jamais été, pour le fait d’avoir des électeurs ni des jurés noirs, ni pour le fait de les former à exercer ces fonctions, ni en faveur des mariages mixtes ; et je dirai en plus de ceci, qu’il y a une différence physique entre la race blanche et la race noire qui interdira pour toujours aux deux races de vivre ensemble dans des conditions d’égalité sociale et politique. Et dans la mesure où ils ne peuvent pas vivre ensemble mais qu’ils coexistent, il faut qu’il y ait une position de supériorité et d’infériorité, et moi-même, autant que n’importe quel autre homme, je suis pour le fait que la position de supériorité soit attribuée à la race blanche. »
      Je suis, après plusieurs discussion, plus que réservé sur le discours ou l’argumentation des végans que je j’ai pu rencontrer. malgré tout je trouve que les questions posées sont importantes. Ce matin j’ai continué par des textes bouddhiques et hindouistes qui me semblent important quand à la réflexion sur l’éthique et ce sans tordre les vérités pour convaincre. En ca le texte donné par Tranbert est pour moi intéressant.

      Pour terminer sur la chasse, plus personne ne vit par la chasse ou meme survit, la chasse aujourd’hui est classé comme « sport » de loisir... Tuer pour son loisir me semble plus le fait de psychopathes.

    • @aude_v

      Porcher parle d’une convergence entre agenda vegan et capitaliste sur la foi de quelques offensives communes comme la castration chimique du porc qui vient d’une campagne des grosses ONG et ouvre un marché énorme à Pfizer. Ou bien de la viande in vitro. On peut être vegan et anti-capitaliste mais il faut pouvoir repérer des convergences crades. Moi quand j’entends des trucs féministes racistes, je prends la peine de rappeler que cette convergence-là ne fait pas de sens à mes yeux et que nous sommes nombreuses à nous opposer à la récup du féminisme. Je ne crie pas à la caricature du féminisme, j’assume la variété de la sphère tout en posant mes convictions.

      Oui tu as raison excuse moi d’avoir raté cette remarque de ta part. Pour les vegans je suis loin de les approuvé toutes et tous. Je n’apprecie pas du tout Peta à cause de leur sexisme et j’avais pas pensé à l’aspect libéral compatible avec certains mouvements vegans. Tu as raison et merci d’avoir insisté là dessus.
      Personnellement je trouve la théorie vegan entousiasmante et cohérente d’un point de vue intellectuel et dans mon rapport aux non-humains (citadine avec animal de compagnie très anthropomorphisé) ca fonctionne très bien. Par contre dans la pratique je préfère vraiment me concentré sur le sujet de l’elevage industriel et du contexte urbain. Pour moi le mode de vie citadin est pas compatible avec la consommation de viande.
      Sur l’urbanisation il y a quelques chiffres ici qui montre quant même que c’est deja bien si cette population ne mangeait plus de viande car c’est surtout les pays développés qui sont urbanisés. Les riches qui mangent la viande et les pauvres qui en payent les frais comme le dit @odilon : http://keepschool.com/fiches-de-cours/college/geographie/urbanisation-dans-monde.html

      Taux d’urbanisation en 1999 dans le monde : 45 % ; dans le tiers monde : 40 % ; dans les pays développés : > 75 %

      C’est vrai que les campagnes se désertifient mais c’est pas en mangeant de la viande que les villes vont repeuplé les zones rurales. Castrer des porcs que ca soit chirurgicalement ou chimiquement ca reste une pratique horrible dont on pourrait commencer à réfléchir à comment s’en passer. Et quitte à choisir si j’avais des couilles je préférerait des cachetons pfizer à une rencontre avec cet outil :


      On a vraiment besoin de quelques élevages de porcs pour les valves cardiaques et des applications médicales mais je suis même pas sur qu’on ai besoin de les castrés pour ca. Le reste c’est juste du sadisme par confort, on peu s’en passé.

      Par rapport au travail, être eleveureuse c’est un travail qui exige des horaires de dingues, même si les conditions de travail sont correctes. Ce qui semble rare. Le circuit de la viande implique forcement un passage aux abattoirs et donc le maintiens d’emplois obligatoirement dehumanisants et cauchemardesques. Ca sera bientôt fait pas des robots mais ca me semble pas un progrès non plus.
      https://vimeo.com/190027585

      @unagi

      Pour terminer sur la chasse, plus personne ne vit par la chasse ou même survit, la chasse aujourd’hui est classé comme « sport » de loisir... Tuer pour son loisir me semble plus le fait de psychopathes.

      Pour la viande plus personne ne vit par l’ingestion de viande ou même survit, la viande aujourd’hui c’est un plaisir, un confort, une facilité... y a moyen d’avoir des protéines autrement et moins cher. Tuer pour son plaisir, confort, sa facilité c’est pas génial non plus. Enfin je parlerais pas de psychopathes ni pour les chasseurs ni pour les carnistes, ca dépend des chasseurs et des carnistes.

      @aude_v

      Quand @monolecte nous parle de désertification rurale organisée, je pense à l’image que me donnent les vegans que je côtoie : une agriculture végétale, donc pas biologique parce que les amendements bio sont d’origine animale, et une wilderness pas entretenue. On peut en parler ?

      Je ne comprend pas pourquoi les vegans ne pourraient pas manger de lentilles, tofu, seitan, laitue et autres végétaux bio. Je ne sais pas ce que veux dire « les amendements bio sont d’origine animale, et une wilderness pas entretenue. » du coup je peu pas en parler.

    • Le problème que je vois souvent c’est que la discussion de l’antispécisme se borne à des choix de consommation (nourriture surtout). Les conséquecnes pour les animaux son connues (ils ne souffrent plus, bon certains disparaissent aussi mais bon). Pas de réflexion sur l’économie, la gestion des paysages et des territoires. On transforme les prairies en bois sauvages et en engrais verts (pour les quelques uns qui pensent réellement au mode de production, ils sont rares). Mais ce n’est pas aussi simple que ça.

      C’est anecdotique mais en même temps c’est ma vie donc ça m’est important :)

      Ce que je vois depuis chez moi

      Franchement j’ai du mal à imaginer plus beau, et pendant ma formation agricole j’ai vu ce que c’était concrêtement des zones de maraichage et de vergers, eh beh je change pas pour des prairies.

      Et (c’est une fois encore anecdotique) c’est la seule production de nourriture possible sur certaines de ces zones. Et en plus ça aère le paysage, sert aux enfants pour jouer, récolter des fleurs, etc. Permet de ne pas être en combat avec les animaux sauvages (qui peuvent aller et venir sans nuire à la production)

    • Ce qui m’emmerde dans la façon dont ce sujet est abordé sur seenthis c’est qu’il mets toujours en avant la partie des végans qui pose problème pour justifier le carnisme. Les milliers de personnes, voire les millions de végans qu’on entend pas sont simplement ignorés. Quant à parler au nom de tous les éleveurs je trouve cela insupportable. Combien parmi eux ont choisi de faire ce métier, combien ?
      Je vais toutefois essayer d’intervenir posément.
      Je ne suis pas forcément contre le travail des animaux avec les humains à condition que les animaux soient bien traités et qu’ils ne sont pas mis à mort en pleine vie.
      Vis à vis des élevages à petite échelle, je pense qu’il ne sont possible qu’à la condition où les ressources sur place le permettent.
      Je pense aussi que l’élevage à petite échelle encourage l’élevage industriel : il n’y a pas de raison que seule une partie de la population puisse s’offrir de la viande. Je m’explique.

      Concrètement si on supprime complètement l’industrie de la viande (ce qui est souhaitable), cela signifie pour que satisfaire la demande il faut multiplier les petits élevages, je ne vois pas d’autres solutions. D’un point de vue géographique ça ne sera simplement pas possible. Il faut beaucoup de place pour pour avoir des animaux sans épuiser les ressources naturelles. En Chine c’est niet, le pays manque de terres. Dans les zones urbaines qui s’étendent à vitesse grand V c’est niet. Dans les zones arides, semi-arides, et toutes les zones aux écosystèmes fragiles, c’est niet sans un énorme travail préalable pour rendre ces zones propres à recevoir des élevages. Ailleurs, il faut veiller à ce que l’association végétation-animaux soit bénéfique pour les humains, les animaux et les écosystèmes. Dans ces conditions, le nombre d’animaux d’élevage serait drastiquement revu à la baisse et ne pourrait satisfaire la demande. Cela aurait comme résultat que les prix grimperait et que seuls les riches pourraient se payer de la viande et si seuls les riches peuvent se payer de la viande, l’industrialisation de la viande me parait inévitable.
      Alors quand Porcher avance que l’élevage permet de maintenir des espèces en vie, je m’étrangle. D’abord parce que l’élevage mange inexorablement sur les espaces naturels et que de ce fait des animaux sauvages sont touchés d’extinction. Ensuite parce que l’élevage à petite échelle à forcément son pendant industriel comme je l’ai dit et que de tous les élevages, petits et grands ne portent leur attention à qu’un nombre très limité d’animaux.
      Pour ma part je continue à soutenir qu’on peut, dans les pays industrialisés, avoir des espaces naturels ou semi naturels pour permettre aux espèces domestiquées jusque là de vivre une bonne vie tranquille.

    • Les vegans pro indus j’en ai jamais rencontré et illes ne sont pas sur seenthis. Je sais maintenant qu’illes existent mais à ce moment il vaudrait mieux chercher à s’allier contre l’industrie avec les vegans et vege d’ici plutot que plutot que de les traiter comme un gros bloc de peta qui veulent du tofu MacDonald avec une femme a poile sur le paquet.
      Les pâturages c’est très joli mais la nature sauvage aussî c’est très jolie et l’agriculture saine Ca fait des jachères et du coup Ca fait des jolis pâturages pour les bêtes sauvages qui seront les trouver. L’arrêt de consommation de viande si elle advien, ne se passera pas d’un coup, les éleveurs, les paysages de prairies aurons le temps de s’adapter et en attendant l’urgence c’est l’industrie et les abattoirs. Et les abattoires Ca conçerne aussi les petits éleveurs. Lè procès qui a lieu en ce moment contre trois employés des abattoires qui ont été filmés par L314 en train de s’amuser à torturer des animaux implique un éleveur de bovin bio a mi temps qui aime tellement ses brebis qu’il s’amuse à leur mettre des droites ou leur cramer lè museau a l’électricité.
      Aussî ce que dit porcher sur la mise à mort comme une rétribution pour avoir nourri et soigner les bêtes est une inversion de causalité. Les éleveurs nourrissent et soignent les bêtes uniquement pour leur viande. Et ils élèvent d’autres bêtes parfois qu’ils nourrissent comme des chiens par exemple et pourtant ils les bouffent pas en compensation quant ils ont atteint la puberté. La mise à mort n’est pas une compensation, c’est le but de l’élevage carné.

    • @mad_meg : oui la nature sauvage c’est joli, ça a plein de fonctions pour aller se ressourcer tout ça, par contre y vivre dedans c’est pas la même chose.
      Les jachères c’est joli sauf quand c’est en production de betteraves ou autre
      Je trouve qu’il y a beaucoup de méconnaissance sur le rôle des animaux. On se focalise sur les élevages (= production groupée de produit animal) mais il y a énormément de gens qui ont des animaux sans être éleveur, par exemple dans les jardins-forêt tropicaux.

      Je considère que prendre l’élevage par la conso de viande est une erreur. Les animaux apportent beaucoup de services, et il faudrait élever les animaux pour cela, et consommer la viande qui résulte de ces pratiques, tant pis si ça en fait pas beaucoup.

    • Concrètement si on supprime complètement l’industrie de la viande (ce qui est souhaitable), cela signifie pour que satisfaire la demande il faut multiplier les petits élevages, je ne vois pas d’autres solutions.

      Attention au biais : la manière dont on vit, ce n’est pas que la manière dont on produit, et le fait dans un monde capitaliste de consommateurs de « tout vouloir pareil pour tout le monde » est typiquement un état d’esprit propre à ce mode de vie. Cette égalité abstraite.

      À l’intérieur même de groupes sociaux, il peut y avoir des inégalités mais c’est encore un autre débat. Mais entre groupes sociaux vivant dans des territoires différents, il n’est absolument pas du tout question de manger tout le monde pareil suivant les territoires et les climats (dans un projet anti-indus). C’est tout à fait normal que dans tel endroit on mange plus de ceci et dans tel autre plus de cela. Parfois ce sera plus de légumes, de fruits, de viande, de poisson, ce n’est pas pareil partout.

      Baser sa réflexion sur le fait qu’on devra tous pouvoir manger du cochon, de la vache, de l’agneau, etc, comme maintenant, pour moi c’est déjà une mauvaise direction (y compris quand c’est pour critiquer la proposition).

    • @Tranbert
      Si vous parveniez à aborder le sujet de la critique du spécisme - un très vaste chantier, pour le moins, aux nombreuses contributions - sans arrogance ni le mépris, nul doute que vous vous exposeriez au risque d’en savoir un peu plus sur le sujet.
      La balle est dans votre camp - de ce point de vue, il semble qu’elle y soit depuis longtemps -, et si elle y reste, il y a un moment où c’est vous que cela regarde.

      @tous ou presque

      Je lis ici encore de longs développements sur la plus ou moins immédiate faisabilité de telle ou telle pratique, de telle ou telle organisation de la production, et je ne doute pas de vos compétences pour cela.
      Mais la question de la critique du spécisme est surtout celle du regard que l’humanité porte sur elle-même. Et, que l’on me permette cette comparaison, face à cette critique, mettre en avant comme vous le faites les innombrables difficultés pratiques pour parvenir dès demain, en partant de sociétés radicalement spécistes telles que celles que nous connaissons, à une société antispéciste : voilà qui ressemble à s’y méprendre au semelles de plomb du réalisme avec lequel la bourgeoisie a souvent su intimider et désarçonner des révoltes ouvrières. A une banale politique de la peur.
      – Mais malheureux, vous n’y pensez pas ! La révolution sociale - pardon, l’antispécisme - serait une catastrophe !
      –A n’en pas douter. Mais c’est aussi que la société présente est déjà une catastrophe. (Je vous en épargne le rappel des détails.)

      Parce qu’au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas d’antispéciste - au sens de personne qui pourrait prétendre réellement « vivre en antispéciste », sans bénéficier à plein de ses privilèges - même en s’efforçant le plus rigoureusement d’être vegan.
      En dépit de cela, il est des personnes qui considèrent qu’il n’est pas possible de nier que l’appropriation animale, la constitution des animaux non humains en inférieurs, en moyens pour nos fins, soit un problème crucial dont les animaux humains et leurs relations entre eux ne sortent pas indemnes, - des personnes qui pensent et argumentent que cette domination là s’est co-construite avec d’autres - les dominations économiques, de genre et de race, pour le moins -, que ces dominations se soutiennent et s’imbriquent, que l’on ne saurait prétendre en finir avec aucune sans faire l’effort de les détricoter dans le même temps les unes des autres.

      Face à elles, face à leurs propos, vous empresser illico (certes pas tous, ou du moins, avec un empressement varié) d’agiter la peur d’un croquemitaine antispéciste, monstrueux mutant urbain-technolâtre littéralement contre nature, né de la dernière pluie acide, et enthousiaste à l’idée de contribuer avec zèle à la dévastation de saines traditions millénaires (qui, pour cela, seraient gages d’humanité) - excusez moi, mais au mieux, c’est complètement hors de propos et assurément, cela en dit beaucoup sur vous-mêmes.

      En fait, je pense que nous ne devrions jamais nous hasarder à essayer de défendre ou de justifier les privilèges dont nous nous trouvons être les bénéficiaires (et être traité en humain, dans une société spéciste, en est un). Ni vous, ni moi (et ne doutez pas que cela m’arrive aussi). Comme répondit spirituellement Baldwin à qui l’on demandait ce qu’il aurait à dire aux blancs à propos du racisme, « Vous ne devriez pas. Ce n’est pas bon pour vous ».

      Pour la dévastation, figurez-vous que je suis bien d’accord pour dire qu’elle a cours. Manifestement, nous divergeons radicalement sur un point : je tiens, et d’autres avec et bien avant moi, qu’elle a non seulement cours sans qu’y contribuent particulièrement les penseurs antispécistes, les vegans militants et autres végétariens empêcheurs d’élever en rond et de cuisiner en steaks, (bien que l’on puisse rencontrer des technolâtres dans tout les milieux) mais encore qu’il est hélas des plus vraisemblable que non seulement le spécisme - dont vous vous faites ici avec plus ou moins de zèle les défenseurs - de par la séparation radicale qu’il institue entre les humains et les non-humains, participe pleinement de l’histoire de l’appropriation humaine de la planète, de ce qui non seulement a mené à la dévastation industrielle présente : mais encore, qu’il contribue à faire de nous les agents de cette dévastation, et à maintenir hors d’atteinte toute alternative.

    • voilà qui ressemble à s’y méprendre au semelles de plomb du réalisme avec lequel la bourgeoisie a souvent su intimider et désarçonner des révoltes ouvrières. A une banale politique de la peur.
      – Mais malheureux, vous n’y pensez pas ! La révolution sociale - pardon, l’antispécisme - serait une catastrophe !
      –A n’en pas douter. Mais c’est aussi que la société présente est déjà une catastrophe. (Je vous en épargne le rappel des détails.)

      J’avais pensé aussi à utilisé cette comparaison au sujet de l’amour. Parce que les carnistes veulent qu’on sache qu’il y a des éleveurs qui aiment leurs bêtes. Comme si cela avait la moindre importance. Mais les patrons il y en a qui aiment leurs salariés. Ca change rien à la condition des ouvriers. Que les éleveurs castrent avec amour ca fait une belle jambe au cochon et pareil aux animalistes.

      De mon coté j’ai un animal familier, une chatte, en appartement et je l’ai faite castré. Je l’ai fait pour mon agrément à moi, mon confort de dominante à moi, grâce à mon pouvoir démesuré sur elle que j’ai en tant qu’humaine. Je ne cherche pas à me cacher derrière mon petit doigt en me faisant croire que c’est pour son bien à elle que je l’ai fait ou que je fait ca dans une compensation métaphysique du fait que je la nourrisse et que je l’héberge contre son grès. Je ne jette pas la pierre aux carnistes, comme @martin5 le dit, personne ne vie en régime vegan total. Mes relations avec les non-humains me semblent problématiques ainsi que celles des autres humains avec les non-humains, et les seuls qui s’interrogent sur cela aujourd’hui ce sont les anti-spécistes, vegans, animalistes. La reflexion sur le sujet par les carnistes on la connaît depuis des millénaires, c’est le discours dominant. La plus part des êtres humains sont omnivores et pensent en prédateurs. Cette pensée on en connaît le résultat, les effets sur humains et non-humains et de mon coté j’en suis pas satisfaite du tout.
      La pensée animaliste est récente, ca commence au milieu du XIXeme et la pratique des animaux de compagnie s’est répendu seulement dans les années 1950. Voire à ce sujet toutes les ressources radio que j’ai mis sur l’histoire de la domestication animal. Les chiens et chats de compagnie existaient avec mais de manière différente, plus distante et fonctionelle. par exemple les chats appartenait à la ferme ou au quartier et son boulot s’était les souris. Ils avaient rarement un nom, c’etait « le chat » la plus part du temps ou « le chat de la ferme machin ». Les chiens par exemple de berger ou de chasse étaient dans des chenils ou avec les moutons. Il y avait certainement des individus qui avaient une relation plus profonde avec certains chiens mais ca restait rare et individuel (nobles, bourgeois, artistes selon les modes, Boileau et son chien, Baudelaire et les chats..). En France on a une histoire de sévices avec les animaux très lourde en comparaison des anglosaxons qui ont toujours été choqués par les pratiques françaises. On brulait les chats vivants à des fêtes, on les ébouillantais vifs dans des sacs par paquet de 10. On traitait les chevaux comme des machines qui trimaient jusqu’a la mort sans prévoir de relais dans les campagne millitaires. Les anglais étaient très surpris qu’on ait de bons cavaliers avec un tel traitement des chevaux. Les chiens aussi mourraient en attelage et subissaient des maltraitances vraiment hard, qu’on imagine pas aujourd’hui. Les combats à mort entre animaux étaient communs. En Espagne par exemple les chasseurs tuaient les lévriers à la fin de la saison et ne gardaient que les meneurs de meute. Il y en a qui le font encore et les animalistes en Espagne luttent contre cette pratique. Les changements de mentalité sont lents mais c’est pas des éleveurs, chasseurs, bouchers, organisateurs de combats d’animaux... que ces changements sont venus. Même si il y a quelques indivudus dans ces milieux qui ont pu participé à des changements, ils ont du le faire en opposition à ces milieux Ces changements ne sont pas venus de la tradition de l’elevage, ils sont issu de l’urbanisation croissante et d’une modification du rapport aux non-humains que ca génère. Les gens supportent de moins en moins la violence, et s’identifient de plus en plus aux non-humains. J’espère qu’on va poursuivre dans cette direction.

    • @martin5 Je n’ai jamais vu dire qu’il ne fallait pas une société antispéciste car ça serait trop difficile. Perso ce que je dis c’est qu’il y a énormément de conséquences qui ne sont pas pensées par les antispécistes. Et ça pose problème, peut être pas pour les antispécistes car il sont guidés par une question morale, mais pour les autres ...

    • Les autres, une fois qu’ils ont reevaluees les question morales ils changerons de pratiques. Dans le texté de libe mis plus haut il y a des éleveurs qui racontent leur changement d’activité. Les vegans ne sont à mon avis pas opposés à une discutions pratique sur les modalité de changements (reconversion, paysage...) mais c’est pas ce qui se dégage des échanges. Par exemple lè texté dont on discute attaque la pensee antispecistes et se place donc sur un échange au niveau théorique.
      Cette demande de solution pratique est quand même un peu déplacé. Qu’est ce que tu veux qu’un citadin qui ne veux pas manger de viande puisse faire pour un eleveur qui veux persister à produire de la viande. Si il n’y a pas d’entente sur l’aspect théorique il n’y aura pas de collaboration possible entre ces deux antagonismes. Personnellement je n’aiderait pas des gens qui refusent une modification de leur pratique alors que je suis opposés à leur pratiques. Le texté en haut ne dit pas « ok d’un point de vue théorique votre idee se tien, svp aidez nous a passer aux actes et ne plus tuer » il dit « les vegans sont les ennemis des betes et c’est des cons de la ville, on va continuer de produir de la viande puisque vous êtes meme pas foutu de me trouver un boulot de remplacement dont je ne veux de toute façon meme pas entendre parler »
      Si on parle théorie on parle theorie. Si on parle pratique il faut un consensus théorique or il n’y en a pas, alors c’est inutile de parler de pratique.

    • @nicolasm : l’analogie de Martin était qq chose du genre "si tu t’attaques au capitalisme, tout de suite, tu as une nuée de gauchistes qui sortent du bois en disant « ah mais moi je vis bien en étant salarié, pourquoi vous voulez remettre ça en cause ? c’est trop dur d’abolir ces choses là, la propriété, la monnaie, le salariat... »" :-)

    • "La vérité est que l’agriculture est la chose la plus destructrice que les humains aient fait pour la planète, et ajouter plus [d’agriculture] ne nous sauvera pas. La vérité est que l’agriculture nécessite la destruction massive d’écosystèmes entiers. La vérité est aussi que la vie n’est pas possible sans la mort, que, peu importe ce que vous mangez, quelqu’un doit mourir pour vous nourrir.

      Plus précisément, l’agriculture est le nettoyage biotique. Elle nécessite la prise en charge et le déblaiement de communautés vivantes entières, puis l’utilisation de la terre pour l’homme seulement. Tout cela est le façon longue pour dire « extinction ». Aucun de nous ne peut vivre sans un endroit pour vivre, sans habitat. Une activité qui a détruit 98% de l’habitat de la plupart des animaux ne peut guère prétendre être à vocation des animaux."

    • @unagi Les projets d’agriculture autosuffisante en milieu urbain permettraient de limité l’impacte des surfaces agricoles. Puisque elles seraient concentré sur des surfaces reduites. C’est vrai que c’est utopique mais autant que le sont les idées anti-spécistes.

    • Il y a quand même des contradictions majeures dans certains discours et des pans laissés dans l’ombre. je reviens sur la chasse sans dire que l’argument est général à tous les végans, la chasse est un loisir et tuer pour son loisir me semble plus une activité de psychopathe que de quelqu’un de courageux.
      Corine Pelluchon parle du droit de tuer les animaux qui entrent en compétition avec l’homme, anéantir les nuisances, n’est ce pas du spécisme ?
      Dans les deux cas chasse et nuisibles j’y vois un rapport à la nature « sauvage » en opposition aux animaux qui nous sont familiers. N’y a t’il pas une hypocrisie dans le discours ?

    • @mad_meg C’est à dire que tu te replaces dans une logique anti-industrielle, produire une nourriture locale, intégrée dans son environnement.

      Je commence à lire une interview de Lierre Keith - Livre "Le mythe végétarien. Nourriture, justice et développement durable". https://fr.sott.net/article/15906-Le-mythe-vegetarien-ou-pourquoi-le-vegetarisme-ne-sauvera-pas-le-mond

      Pourquoi sentez-vous que le grand public met l’accent sur des choix de vie personnels comme la voie principale à suivre vers un avenir meilleur, et pourquoi pensez-vous que ce chemin est trompeur ?

      C’est trompeur parce que c’est inutile. Le grand public s’est accaparé cette direction parce qu’elle est facile. Cela ne nécessite de prendre aucun risque. Les confrontations directes avec le pouvoir, d’autre part, nécessitent un sérieux courage.

      Comme Frederick Douglass a écrit, « Le pouvoir ne concède rien sans une demande. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais ». Sauver la planète demandera un mouvement de résistance très important au capitalisme industriel et, finalement, à la civilisation

    • @unagi "la chasse est un loisir et tuer pour son loisir me semble plus une activité de psychopathe que de quelqu’un de courageux.
      Corine Pelluchon parle du droit de tuer les animaux qui entrent en compétition avec l’homme, anéantir les nuisances, n’est ce pas du spécisme ?
      Dans les deux cas chasse et nuisibles j’y vois un rapport à la nature « sauvage » en opposition aux animaux qui nous sont familiers. N’y a t’il pas une hypocrisie dans le discours ?"
      Je pense pas que la chasse sois plus ou moins psychopathe que de manger de la viande qui est un plaisir et pas un besoin (il y a d’autres moyens d’avoir des protéines en 2017). Par rapport aux animaux contre lesquels ont pouvait être en compétition (parasites, animaux anthropophiles...) j’ai deja dit que je mettais toujours les besoins humains en priorité. Et donc si des non-humains mettent en danger la vie d’humains je suis pour les humains. Les vegans que j’ai lu ne sont pas hostiles à la mort des parasites, nuisibles et compagnie si c’est fait parcimonieusment et en dernier recours. Il vaut mieu chercher à les faire fuire que les exterminer en premier.
      Sinon comme je t’ai dit la chasse je m’en fiche je vais pas aller chasser le teckel dans le 16eme pour avoir de la viande alors le problème de la chasse dans le contexte de l’alimentation carné en milieu urbain j’ai rien à en dire.

      L’anti-specisme ca ne veux pas dire que les humains doivent crevé quant l’interet d’un non humain est en jeu. On peu très bien d’ume part pensé qu’on est pas supérieur aux non-humains, essayé de leur faire le moindre mal possible et en même temps privilégié sa propre espece et les interets des individus de notre espece. Par exemple je suis pour la preservation des tigres de siberie, mais pas au point d’approuvé la déportation des populations qui vivent dans ces régions et qui entrent en conflit territoriaux avec ces bêtes. Je suis pas pour qu’on laisse les gens souffrir de chikungunia au pretexte qu’il ne faudrait pas faire de mal aux moustiques tigres (et j’ai jamais entendu d’anti-spécistes défendre un truc pareil). Je ne voie pas de contradiction irrésoluble là dedans. Parler de touts les non-humains, tous les humains confondu avec de grands mots ca fait forcement des contradictions. Le sujet est complexe et à évalué au cas par cas, par contre tant qu’il n’y aura pas concensus sur l’idée de reduction de la violence on avancera jamais. Mettre à mort pour le plaisir d’un steak, alors qu’on peu avoir des protéines avec du tofu, c’est des violences inutiles, par contre lutter contre les moustiques qui donnent des maladie aux gens ca me semble pas inutile du tout.

      edit : désolé d’être si longue mais le sujet m’interesse le bouquin de l’ex-végétalienne j’en ai deja entendu parlé et ca me semble du gros n’importe quoi. Le résumé que tu met montre bien que c’est de la carricature

      Le débat pourrait commencer ainsi : d’une part, un steak cultivé localement, d’une vache élevée sur de la bonne vieille herbe et sans hormones. D’autre part, un hamburger de soja hautement transformé qui a été cultivé quelque part très loin, avec beaucoup d’ingrédients imprononçable.

      Comme si les éleveurs etaient tous dans des régions qui permettent le pâturage toute l’année. Le pâturage c’est limité dans le temps et les animaux a viande sont surtout nourris de tourteau de soja produit en agriculture (l’elevage a besoin d’agriculture encore plus que l’agriculture qui nourri directement les humains). Comme si les vegans en face étaient tous des adeptes de mac donalds. Tous les vegans-végé-antispécistes à qui j’ai eu à faire sont ecolos, très politisés à gauche, féministes, anti-racistes, anti-capacitisme et j’en passe. Je sais que les peta existent et je les combats. Je sais que le capitalisme récupère tout, y compris l’anti-specisme, l’anti-sexisme, l’anti-racisme, l’anti-capitalisme... mais si on accepte pas de faire de nuances en disant que les vegan c’est macDo+Pfiter et que les éleveurs c’est 100%bio avec de l’amour et seulement de l’amour pour les bêtes, on en sortira jamais.

    • @martin5 et autres

      il est hélas des plus vraisemblable que non seulement le spécisme - dont vous vous faites ici avec plus ou moins de zèle les défenseurs - de par la séparation radicale qu’il institue entre les humains et les non-humains, ...

      Il y a de fait une séparation entre humains et animaux, elle a été particulièrement bien établie par Frédéric Jacobus Johannes Buytendijk, L’homme et l’animal, essai de psychologie comparée , 1958 :

      http://archive.org/details/FrdricBuytendijkLhommeEtLanimalEssaiDePsychologieCompare1958

      Cela ne veut pas dire pour autant que cette séparation est radicale , l’animal reste présent en nous, puisque nous en sommes issus.

      ... participe pleinement de l’histoire de l’appropriation humaine de la planète, de ce qui non seulement a mené à la dévastation industrielle présente : mais encore, qu’il contribue à faire de nous les agents de cette dévastation, et à maintenir hors d’atteinte toute alternative.

      Mais oui, bien sûr, le néolithique devait inéluctablement nous mener à la société industrielle et les OGM ne sont que ce que les agriculteurs et les éleveurs ont toujours fait dans leurs champs et leurs étables. L’histoire était écrite de toute éternité... on se demande donc pourquoi certains prétendent lutter contre cette fatalité... (encore une vision typiquement progressiste , quoique inversée, soit dit en passant)

      Ceux qui sont opposés à « l’appropriation humaine de la planète » ou plus simplement à l’appropriation par l’être humain de ses propres conditions d’existence - autrement dit à la réalisation des conditions de sa liberté et de son autonomie (qui passent par la consommation d’autres êtres vivants, comme tous les êtres vivants) - ne cherchent visiblement pas l’ émancipation sociale et politique du genre humain , tellement ils mettent la barre de leurs exigences si haut qu’elle devrait aussi inclure certains animaux (et pas d’autres).

      Peut-on faire l’hypothèse que de telles exigences relèvent moins de la recherche de l’émancipation que de la #délivrance ?

      Aurélien Berlan, Autonomie et délivrance , 2014
      http://sniadecki.wordpress.com/2015/05/24/berlan-autonomie

      Ne pourrait-t-on pas commencer par l’émancipation humaine ? Cela semble déjà une tâche pas si simple. Ce qui n’empêche pas de reconsidérer nos rapports avec les autres êtres vivants et la nature en général, au contraire.

      Mais c’est vrai qu’il est parfois plus gratifiant de jouer à « plus radical que moi, tu meurs ! »...

    • « Ne pourrait-t-on pas commencer par l’émancipation humaine ? » Tu commence par ou tu veux @tranbert mais laisse les autres faire pareil. Si toi tu as de l’énergie pour empêcher les gens de lutter contre les violences sous toutes leurs formes, c’est quant même que tu as de drôles de priorités.
      #priorité_des_luttes

      « Frédéric Jacobus Johannes Buytendijk, L’homme et l’animal, essai de psychologie comparée , 1958 »
      Comparé l’homme avec petit H avec l’animal, comme si l’homme n’etait pas lui meme un animal. et comme si les non-humains pouvaient se pensé au singulier. Ca part mal ce bouquin et depuis 1958 les connaissances sur les non-humains ont fait bouger les lignes.

      Mais c’est vrai qu’il est parfois plus gratifiant de jouer à « plus radical que moi, tu meurs ! »...

      Je commence à comprendre ou est ton problème. tu prend la politique pour une competition de radicalisme. En fait si les vegans étaient plus radicaux que toi, pourquoi ne pas te réjouir pour elleux au lieu de leur reprocher leurs engagements ?

  • Edward P. Thompson, Modes de domination et révolutions en Angleterre, 1976.

    http://sniadecki.wordpress.com/2017/03/05/thompson-domination

    Résumé
    Dans cet exposé, consacré une discussion sur les modes de domination et les luttes de classes en Angleterre au XVIIIe et au début du XIXe siècle principalement, E. P. Thompson (1924-1993) reprend les résultats de ses travaux sur la formation de la classe ouvrière et de travaux plus récents sur les luttes de classes au XVIIIe siècle. Il montre comment, pour construire une histoire marxiste de la domination de classe en Angleterre, il faut remettre en question divers schèmes ou présupposés associés à la tradition historiographique marxiste et forgés propos de l’histoire française : représentation des transformations des modes de domination sur le modèle des révolutions brutales (modèle cataclysmique) ; représentation d’une opposition radicale sans interpénétration entre aristocratie et bourgeoisie ; représentation des modes de domination sur le modèle de imposition hégémonique de la domination. Il propose des analyses de la mise en scène de la domination de la gentry et de la contre-violence de la terreur populaire.

    Avec un beau PDF...

    #Edward_P._Thompson, #lutte_des_classes, #histoire_sociale.

  • Une invitation qu’on me demande de faire suivre :

    Bonjour à toutes et tous.

    La Bibliothèque Associative de Malakoff invite ceux d’entre vous qui sont dans la région parisienne.

    Comme vous pouvez le constater sur le site http://www.b-a-m.org, nous accueillerons bientôt #Anselm_Jappe, #Jérôme_Baschet (autour du Zapatisme comme "expérience de sortie du capitalisme") et à une date à fixer en commun #François_Jarrige ( La modernité désenchantée. Relire l’histoire du XIXe siècle français , - Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences , - Face au Monstre mécanique. Une histoire des résistances à la technique …). Nous avons également contacté Shlomo Sand et Miguel Benasayag.

    Cette #bibliothèque associative de prêt a été fondée sans aucune subvention publique et avec pour but essentiel de lutter contre l’emprise capitaliste de diverses manières :

    – en accueillant en son sein diverses initiatives locales (alphabétisation, jazz-poésie, atelier anti-pub...),
    – en projetant des films peu vus en France (récemment la trilogie "Welcome in Vienna", bientôt « Reds »),
    – en organisant des ateliers de lecture de différents ouvrages,
    – en programmant une rencontre mensuelle sur l’histoire du mouvement ouvrier (avec un acteur qui a vécu le Front Populaire, la Résistance et la Libération dans le maquis Limousin, celui de Georges Guingouin),
    – en donnant pour la deuxième année un séminaire intitulé cette fois-ci : "Sur les traces de #Günther_Anders",
    – en proposant des réunions/discussions autour de thèmes d’actualité (la ZAD de Notre Dame des Landes, la lutte sur le site d’enfouissement de déchets nucléaire de Bure, Nuits debout, Loi Travaille !, violences policières...).

    Vous êtes toutes et tous les bien venus.

  • Une recension de l’excellent ouvrage de #David_Noble, Le Progrès sans le peuple ( 1980), traduction française aux éditions Agone (2016), par une petite frappe scientiste de l’#AFIS, association française d’intoxication scientiste :


    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2782

    L’histoire est ici un arrière-plan plus que l’objet véritable du livre, et elle est convoquée uniquement à charge pour nourrir la thèse de l’auteur selon laquelle les progrès technologiques sont, dans le cadre du système capitaliste, essentiellement un outil de lutte aux mains des classes dirigeantes et contre les travailleurs.

    Avec l’inévitable coup de pied de l’âne de celui qui n’a jamais rien refusé du système :

    Signalons pour finir que la présentation de l’ouvrage n’indique pas s’il a été réalisé matériellement par son éditeur sans utilisation de l’outil informatique, dénoncé dans ces pages comme une simple machine de guerre anti-ouvrière.

    Note de lecture de #Yann_Kindo - janvier 2017.

    #tecnocritique, #critique_techno, #scientisme.

  • Assises du corps transformé 2015 « de l’Homme réparé à l’Homme augmenté »
    http://www.assisesducorpstransforme.fr/assises/conference/2015

    Genre de colloque consensuel où tout le monde est invité, mais...
    ...les deux personnages critiques les plus intéressants :

    Nicolas Le Dévédec sociologue
    http://www.youtube.com/watch?v=fDwLo4jTf_o

    Auteur de La Société de l’amélioration : la perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme , éditions Liber, 2015.

    Daniela Cerqui anthropologue
    https://www.youtube.com/watch?v=svJcxvEBTq0

    Elle fait de l’#anthropologie dans les contrées sauvages et inexplorées que sont les milieux scientifiques !

    #transhumanisme, #critique_techno, #cyborg

    Ah oui, et pour rigoler un peu :

    Jean-Didier Vincent , Neuropsychiatre, Neurobiologiste
    https://www.youtube.com/watch?v=TYg2TisEweo

    #biologie, #science

  • Lumières versus #transhumanisme

    « Le transhumanisme, c’est le post-modernisme en action »
    PMO (Groupe Pièce et Main d’Œuvre – Grenoble)

    Dans un précédent numéro d’@Anarchosyndicalisme ! (n°150) nous avions tenté de présenter le transhumanisme et ses chimères (http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article824). Nous avions rappelé comment, sous couvert d’améliorations thérapeutiques, sa propagande parvient à rallier un nombre important de scientifiques et d’universitaires dont les recherches dans les domaines des NBIC (nano, biotechnologie, informatique et sciences cognitives) bénéficient de financements colossaux de la part de sociétés comme Google et consort. Nous nous étions attachés à montrer comment cet « humain amélioré », dit post-humain, ce cyborg dont rêvent les transhumanistes, côtoierait, dans une société cauchemardesque, ceux qui n’auraient pas pu ou voulu s’améliorer, les « chimpanzés du futur », restés tout simplement au stade naturel de leur humanité. Ils se verraient donc dominés par une caste de surhumains à l’intelligence décuplée (par des implants cérébraux directement reliés à des ordinateurs) à la longévité et à la force prodigieuse.

    Nous souhaitons approfondir cette première réflexion en nous attelant à la tâche ardue de rendre compte de l’ouvrage remarquable de Nicolas Le Dévédec, « La Société de l’amélioration : la perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme » (2015, éditions Liber), dont l’ambition est de comprendre comment s’est opéré un renversement complet de l’idéal humaniste des #Lumières, comment l’amélioration de l’être humain dans et par la société a fait place à une conception adaptative et modificatrice de l’identité humaine. Ce lent basculement de l’idée de progrès de la sphère politique à la seule sphère technoscientifique (basculement qui culmine avec le transhumanisme) ne s’est pas fait en un jour. Il est intéressant de suivre l’histoire des idées, d’interroger l’évolution de l’idée de progrès, de suivre sa dépolitisation, sa désocialisation, au profit de l’amélioration modificative des individus. Il tente d’établir une généalogie du transhumanisme.

    Pour des raisons aisément compréhensibles, nous ne ferons qu’une modeste « visite guidée » , forcément abrégée, donc réductrice. Nous renvoyons les lecteurs qui souhaitent une approche plus détaillée, à l’ouvrage de Le Dévédec.

    En ces temps de confusion et d’ « inversions malignes » , il n’est pas inintéressant de suivre ce processus de basculement de l’idée-phare de progrès : ce phénomène d’altération ou de renversement de sens des concepts, des idées est finalement si répandu qu’il caractérise assez bien notre temps.

    Il faut remonter à l’antiquité grecque pour trouver la première tentative de caractérisation de l’humain comme être autonome, s’inventant et donc s’améliorant lui même : c’est le fameux mythe de Prométhée, rappelé par Platon dans le Protagoras. Epiméthée, chargé par les dieux de dispenser à toutes les espèces leurs qualités propres, a oublié dans sa distribution les humains qui se trouvent dépourvus de tout. Afin de réparer cette bévue, son frère, Prométhée, décide de dérober le feu aux dieux, symbole de la technique et de la culture…

    A peine ébauchée, cette « autonomie humaine » sera bientôt balayée par le monde médiéval et l’institution du christianisme. Pour le christianisme et ses théologiens (saint Augustin entre autres) l’amélioration ne peut venir que de l’obéissance aux commandements divins ; le véritable salut n’intervenant que dans l’au-delà. L’homme, marqué par le sceau infamant du pêché originel ne peut que tenter de s’améliorer sans jamais y parvenir, dieu seul incarnant la perfection. Chacun chemine donc ainsi vers son salut individuel dans une société ultra-hiérarchisée, immuable, conforme en tous points à la « volonté divine » .

    La Renaissance marque la fin de cette époque de soumission et l’humanisme, en faisant de l’homme la « mesure de toute chose » renoue avec l’antiquité grecque tout en annonçant l’arrivée des Lumières.

    C’est Jean-Jacques Rousseau , qui emploie le premier, en 1755, le terme de perfectibilité dans son « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » . Cette spécificité qui permet à l’homme, contrairement aux animaux, d’améliorer sa condition, Rousseau en perçoit toute l’ambivalence.

    « Il serait triste pour nous d’être forcés de convenir que cette faculté [la perfectibilité] distinctive et presque illimitée est la source de tous les malheurs de l’homme, que c’est elle qui le tire à force de temps de cette condition originelle dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents ; que c’est elle qui faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses erreurs, ses vices et ses vertus, le rend à la longue le tyran de lui-même et de la nature ».

    La perception de cette ambivalence de la perfectibilité et l’anticipation du mésusage qui pouvait être fait du progrès, ont valu à Rousseau d’être poussé par ses détracteurs dans le camps des « primitivistes » et des nostalgiques d’un âge d’or, ce qui n’est absolument pas son propos.

    Rousseau n’envisage l’amélioration que dans et par la société et défend avec force le principe « d’auto-institution » explicite de la société (pour reprendre les termes de Castoriadis).

    On peut considérer que c’est avec Condorcet, autre penseur majeur des Lumières, que s’amorce un premier glissement du progrès vers la sphère technoscientifique. Théoricien de la « mathématique sociale » , il considère que la raison et la science doivent apporter l’amélioration rationnelle dont la société a besoin. Il affirme avec force sa foi en un progrès indéfini :

    « La perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie ; les progrès de cette perfectibilité désormais indépendante de toute puissance qui voudrait les arrêter, n’ont d’autre terme que la durée du globe où la nature nous a jetés ».

    Dans son « Esquisse d’un tableau historique du progrès de l’esprit humain » , il en vient même, emporté par son enthousiasme, à envisager la fin de la mort :

    « Serait-il absurde, maintenant, de supposer que ce perfectionnement de l’espèce humaine doit être regardé comme susceptible d’un progrès indéfini, qu’il doit arriver un temps où la mort ne serait plus que l’effet ou d’accidents extraordinaires ou de la destruction de plus en plus lente des forces vitales, et qu’enfin la durée de l’intervalle moyen entre la naissance et cette destruction n’a elle-même aucun terme assignable » .

    Deux siècles plus tard, les transhumanistes utiliseront cette proposition pour établir une filiation que Condorcet aurait très certainement rejetée, la société harmonieuse dont il rêvait n’ayant aucun point commun avec la cité cauchemardesque des transhumanistes.

    Autant les penseurs des Lumières conçoivent le progrès comme l’instrument de la volonté émancipatrice des hommes, autant leurs successeurs du XIXe siècle vont envisager le progrès comme une force extérieure à laquelle il est nécessaire de se soumettre.

    Auguste Comte, le fondateur du positivisme, va s’ingénier à dénoncer la conception humaniste des Lumières : pour lui, les hommes ne sont pas maîtres de leur destin social et historique, le progrès s’impose comme une loi naturelle à laquelle ils sont contraints d’obéir :

    « En général, quand l’homme paraît exercer une grande action, ce n’est point par ses propres forces qui sont extrêmement petites. Ce sont toujours des forces extérieures qui agissent pour lui, d’après des lois sur lesquelles il ne peut rien. »

    La société que propose Auguste Comte se révèle autoritaire et dogmatique ; la direction en serait confiée à des savants et à des industriels auxquels tous devraient obéissance, et, grâce à la science et à la technique, l’humanité accèderait véritablement au bonheur, état final de perfection vers lequel l’humanité tend inéluctablement.

    La conception marxiste de « la nécessité de fer du progrès » (1) s’inscrit en droite ligne dans la succession du positivisme de Comte et du déterminisme qui le sous-tend. Si l’on peut considérer que le jeune Marx se trouve encore en partie dans la continuation de la conception volontariste de l’amélioration sociale promue par les Lumières, le Marx de la maturité, tout à son obsession d’établir des lois incontestables de l’évolution des sociétés grâce à son « matérialisme scientifique » , rejoint le camp des déterministes scientistes qui font peu de cas de la liberté humaine :

    « Qu’est-ce que la société quelle que soit sa forme ? Le produit de l’action réciproque des hommes ? Les hommes sont-ils libres de choisir telle ou telle forme sociale ? Pas du tout. » (2)

    Le progrès version marxiste ne résulte donc pas d’un choix délibéré des humains mais se révèle être une force supérieure qui contraint l’histoire et ses acteurs. Le projet scientifico-technique prend le pas sur le projet politique, et, pour Marx, l’émancipation finale ne pourra intervenir qu’à condition de se conformer à la « loi naturelle » qu’il s’agit de découvrir et qui régirait toute l’histoire humaine :

    « Jamais une société n’expire avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir et jamais un système de production nouveau et supérieur ne s’y substitue avant que les conditions matérielles d’existence aient été couvéees dans le sein même de la vieille société. » (3)

    Le « communisme » stade ultime de la société humaine s’accompagnera nécessairement, pour les marxistes, de la maîtrise totale de la nature :

    « Ce sera la domination pleinement développée de l’homme sur les forces naturelles, sur la nature proprement dite ainsi que sur sa propre nature. »

    Cette idée de maîtrise totale de la nature et donc de la nature humaine n’est pas l’apanage du seul marxisme. A la suite de la démonstration faite par Darwin de l’évolution des espèces, un certain nombre de penseurs du XIXe siècle vont détourner cette découverte, la sortant du champ scientifique où elle est parfaitement valide (celui de la biologie) pour tenter de l’appliquer dans un autre champ (celui de la sociologie), à l’encontre, il faut le souligner, de la volonté de Darwin. Sur la base de ce détournement de concept, un auteur comme Herbert Spencer créait le « darwinisme social » (ou « évolutionnisme philosophique » ) et légitimait ainsi les sociétés inégalitaires dans lesquelles la notion de « sélection naturelle » justifierait que les forts dominent les faibles. Certains de ces « penseurs » pousseront plus loin et s’orienteront carrément vers l’eugénisme, n’hésitant pas à envisager la mise en place d’une sélection visant à éliminer physiquement les individus les plus faibles. On sait à quelles abominations ont conduit ces théories.

    Si tout au long du XIXe siècle l’idée de progrès, de perfectibilité est restée liée à celle d’une amélioration de la société échappant en grande partie à la volonté humaine, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, après le traumatisme des deux guerres et des totalitarismes nazi et stalinien, l’espoir de l’avènement quasi inéluctable d’un monde meilleur semble sérieusement compromis.
    C’est sur cette absence de perspectives que va proliférer toute une lignée de penseurs qui va faire du remodelage et de la reconstruction de l’humain la seule possibilité d’amélioration. Discréditée, la transformation du monde cède la place à la transformation de l’humain, d’autant plus facilement que les stupéfiantes possibilités des ordinateurs (pourtant de première génération au début de cette période) prouveraient, du moins pour ce courant de pensée, l’inadaptation et l’imperfection totale de l’homme. Norbert Wiener, père de la cybernétique, déclarait :

    « Nous avons si radicalement changé notre milieu, que nous devons nous modifier nous-mêmes pour être à la hauteur de notre environnement. »

    A l’inverse, Günther Anders définira très bien ce nouveau sentiment d’infériorité et d’imperfection humaine comme « la honte d’être né plutôt que d’avoir été fabriqué » (4). On assiste ainsi à un retour en grande pompe de l’imperfection de l’homme, cette fois-ci non plus face à Dieu mais face à la machine.

    Ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un jésuite, Teilhard de Chardin, qui se fait le premier l’apôtre de cette nouvelle religion de l’amélioration et qui appelle de ses vœux la venue de « l’ultra-humain » . Dès le milieu du XXe siècle, les bases théoriques d’une reconstruction de l’humain sont posées. Dans les années 80, les courants constructivistes et post-modernes (5) vont apporter leur contribution à l’entreprise de démolition de l’humanisme et ouvrir une voie royale au dangereux transhumanisme.

    (1) - On connaît la passion des marxistes pour le fer : la discipline de fer du parti, le rideau de fer, le balai de fer de Trokski… Fort heureusement, tous ce fer a fini par rouiller.

    (2) - Lettre à Annenkov, Misère de la philosophie.

    (3) - Avant-propos à la « Critique de l’économie politique » .

    (4) - Pour un aperçu partiel de la pensée de cet auteur, voir @Anarchosyndicalisme ! n°138, « Günther Anders : la morale avec le pilote d’Hiroshima » http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article656

    (5) - Derrida, Deleuze, Lyotard…

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • André Choulaki, Réécrire la vie , éd. Hugo&Cie, 2016.

    Pour cet ex-chercheur, PDG de Cellectis, société cotée en #Bourse, spécialisée dans les traitements contre le cancer à base de cellules immunitaires génétiquement modifiées, « la peur liée à l’édition du génome [...] ne repose sur aucun élément rationnel ».

    Lu dans La Recherche n°518, décembre 2016.

    Cellectis compte également beaucoup sur sa filiale Calyxt, une société de biotechnologie agricole qui, par l’édition du génome, modifie les plantes pour améliorer certaines de ses propriétés ou lui en apporter de nouvelles.

    S’il s’agit d’organismes mutés par édition du génome, André Choulika estime « qu’on ne peut les considérer comme des organismes génétiquement modifiés car n’étant pas transgénique ».

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/chimie-pharmacie/cellectis-nous-ne-sommes-pas-sauves-des-eaux-601296.html

    Quel monde merveilleux, n’est-ce pas, que celui où la « #rationalité » est cotée en Bourse !!!

    #scientisme, #OGM, #André_Choulaki

  • Tribune de #Matthieu_Amiech dans le journal Le Monde

    Matthieu Amiech : « Ce discours ne veut souvent plus entendre parler de la question sociale »

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/10/01/matthieu-amiech-ce-discours-ne-veut-souvent-plus-entendre-parler-de-

    Dans la version papier, parue sous le titre :

    Contre l’islamisme, ni "Causeur" ni "crieur"

    Attentat après attentat, polémique après rixe, provocation islamiste après mesure politicienne jetant de l’huile sur le feu, la société française encaisse et digère tant bien que mal. La paix civile plie mais ne rompt pas, ou plutôt, elle est régulièrement rompue mais pas submergée de toutes parts. Difficile de savoir quels sentiments et quels partis pris dominent dans les populations, mais l’accablement et l’aveuglement y ont visiblement une part importante.

    Un des aspects les plus frappants et problématiques de la situation est la polarisation idéologique qu’elle entraîne : il est, ou il semble, de plus en plus difficile de prendre acte que des forces organisées ont déclaré la guerre à la société française (et au-delà, européenne), tout en critiquant l’état d’urgence indéfiniment prorogé.
    Il est, ou il semble, de plus en plus rare de trouver des positions qui condamnent le colonialisme et ses prolongements contemporains dans le capitalisme prédateur, tout en rejetant la réislamisation récente des sociétés arabes et africaines comme une régression qui n’était nullement inscrite par avance dans leur destin politique et culturel. Il devient, ou il semble devenir, incompatible de se préoccuper de la situation des Maghrébins en France du fait des regards soupçonneux qui pèsent sur eux (et elles), et de s’inquiéter (pour les Maghrébins et pour tous les autres) de l’emprise croissante des normes religieuses sur certains milieux.
    Il suffit d’énoncer ces supposées oppositions pour constater qu’elles n’en sont pas, et il est d’ailleurs possible que bien des gens de différents milieux sociaux articulent assez « naturellement » ces opinions. Mais dans le débat politique et intellectuel, elles sont le plus souvent mises en tension, voire en contradiction frontale.
    Les deux discours les plus présents et saillants dans le débat d’opinion jouent un rôle important dans cette opposition artificielle et stérilisante : celui des « républicains fervents et martiaux » qui rejouent ad nauseam la patrie en danger (Valmy, 1792) et l’appel du général de Gaulle (Londres, 1940), autour entre autres du magazine d’Elisabeth Lévy où Alain Finkielkraut tient une chronique, Causeur ; et celui des « amis des musulmans » qui font de la lutte contre l’islamophobie le refuge de l’esprit frondeur et le point de ralliement pour la critique du capitalisme (cf. les livres des éditions La Fabrique, ou La Revue du Crieur publiée par La Découverte et Mediapart, dirigé par Edwy Plenel). Ces deux positions sont aussi incomplètes et de mauvaise foi l’une que l’autre.
    D’un côté, une partie de la gauche et des milieux anticapitalistes refuse de considérer ce qu’il y a de neuf dans la séquence historique où nous sommes entrés en janvier 2015 (ouverte en réalité, sans que ce soit clair sur le moment, par les meurtres de Mohamed Merah en mars 2012).
    Elle continue de penser qu’elle défend les Français d’origine arabe ou africaine en légitimant les surenchères identitaires à caractère religieux, et en disqualifiant comme xénophobes les appels à confiner l’expression de la foi musulmane dans la sphère privée. Elle s’arc-boute sur l’idée surréaliste que le terrorisme djihadiste n’aurait rien à voir avec la religion.
    Après avoir insisté sur les racines socio-économiques et géopolitiques de ces actes de guerre (et Dieu sait qu’il y en a), elle est tentée d’interpréter la multiplication d’attaques plus ou moins meurtrières en Europe, cet été, comme de simples expressions de malaises psychiques extrêmes.
    Ce type de discours vise, contre toute évidence, à relativiser la réalité d’un mouvement d’extrême droite religieuse en plein essor à l’échelle du monde, à euphémiser ses crimes et à nier qu’il a une stratégie, alors même que celle-ci est intelligente et fonctionne assez bien. La dimension de conquête des esprits et des territoires, centrale dans la démarche du « califat » d’Al-Baghdadi, échappe en grande partie à la grille de lecture « gauchiste » pour laquelle il est quasi inconcevable de s’inquiéter d’autre chose que des manœuvres des grandes puissances et des classes dominantes occidentales.
    Dans cette perspective, dénoncer (à juste titre) la violence policière ordinaire et raciste dont sont victimes les « jeunes de banlieue » depuis des décennies ne laisse pas de place pour dénoncer aussi l’adhésion d’une frange de cette jeunesse à un projet de type fasciste ces dernières années.
    De l’autre côté, un pôle d’opinion républicain-patriote s’est formé, regroupant des personnes venant de tout l’échiquier politique mais plutôt ancré à droite. De ce pôle émane un discours relativement lucide sur le péril islamiste, la volonté de sécession d’une fraction des musulmans et la nécessité d’un front le plus large possible pour faire barrage aux revendications identitaires risquant d’aboutir à la dislocation de la société.
    Les accents robespierristes ou churchilliens de certaines harangues, dans Marianne ou Causeur, peuvent paraître à la hauteur d’une situation gravissime, mais ils traduisent aussi (avant tout ?) l’envie de simplifier la situation – si seulement cela pouvait ressembler à une bonne vieille guerre, qu’on gagne ou qu’on perd ! Alors que la crise et le conflit que nous vivons se caractérisent précisément par l’impossibilité de définir et identifier clairement les ennemis de la concorde civile, et la difficulté de savoir comment les isoler, comment leur répondre fermement et intelligemment.
    Jamais ne figure l’idée de restreindre l’usage d’Internet
    Ce discours républicain-patriote ne veut pas entendre parler du problème grave que pose une police accusée plusieurs fois par an de tuer des personnes issues de l’immigration récente pendant son service ordinaire (Voir le livre Permis de tuer, publié par le collectif Angles morts aux éditions Syllepse en 2014), et qui cogne avec peu de retenue sur les participants aux mouvements sociaux (manifestations contre la loi travail, ZAD, opposition au nucléaire).
    Ce discours ne veut souvent pas plus entendre parler de la question sociale – quand il n’affirme pas carrément la volonté de profiter de la guerre en cours pour éradiquer la critique du capitalisme et de l’Etat (Cf. l’interview de Pascal Bruckner dans Le Figaro du 15 juillet, « Mener la guerre à l’intérieur de façon préventive »).
    Or, comment peut-on penser la situation internationale et intérieure où nous nous trouvons sans prendre en compte la place du pétrole dans notre civilisation industrielle, le creusement vertigineux des inégalités sociales en Occident depuis trente-cinq ans, la perte de liens et de sens engendrée par le consumérisme et la marchandisation de tous les pans de la vie sociale ? Comment peut-on imaginer sortir de l’impasse actuelle sans un projet de réfection complète de la société, qui implique en premier lieu d’arrêter sa destruction méthodique par les lois de type « Macron » ou « travail », les traités de type Tafta et autres pactes de stabilité, qui précarisent et marchandisent toujours plus ?
    Une société dont les institutions et les entreprises encouragent la mise en concurrence féroce de tous et l’abêtissement général par l’entertainment est une société qui n’est pas en mesure de se défendre contre la barbarie « smart » de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique].
    Les néochurchilliens se piquent en général de ne répondre à cette barbarie que par des mesures répressives. Mais il est amusant de constater que jamais ne figure dans leur catalogue de propositions, plus ou moins réalistes et constitutionnelles, l’idée de restreindre l’usage d’Internet.
    La propagation du point de vue et des mots d’ordre de Daech en Occident signe pourtant l’échec fracassant de la fameuse société de l’information, sur laquelle faucons de droite et colombes de gauche tablaient il y a quinze ans – les uns pour asseoir solidement leur ordre mondial injuste et prédateur, les autres pour relier les opprimés du monde entier, élever le niveau d’intelligence collective et fomenter la révolte contre l’empire capitaliste.
    L’emprise d’Internet sur la vie sociale produit en fait un désastre humain et politique, dont l’essor de l’islamisme est un des aspects les plus brutaux – et le succès du jeu Pokemon Go la dernière illustration risible en date. Mais qui songe à couper le robinet par lequel circulent la propagande djihadiste, les vidéos sanguinaires et les appels quotidiens à tuer des mécréants ?
    Paradoxes coutumiers de notre société industrielle avancée
    Quel crédit accorder à des politiciens et des intellectuels qui se disent sans cesse « prêts à tout pour gagner cette guerre », alors qu’ils n’envisagent pas un instant d’empêcher la logorrhée de Daech de se déverser dans les foyers et les téléphones de ses followers ?
    Que cela pose quelques difficultés techniques est bien probable, mais peut-être est-ce un des endroits où il y aurait sens à faire preuve de volontarisme, plutôt que sur les plages. Sans doute est-ce difficile, d’abord parce que cela perturberait le cours normal des affaires ainsi que les petites habitudes de vie de tout le monde. On retrouve là les paradoxes coutumiers de notre société industrielle avancée, parfaitement renseignée sur les périls qui la minent, mais profondément réticente à mettre en cause les commodités qui donnent à ses habitants des gages (temporaires) de confort, l’apparence de la toute-puissance et l’illusion de la liberté.

    Matthieu Amiech est l’un des auteurs du groupe Marcuse, qui a publié en 2013 « La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer » (La Lenteur).

    #critique_techno, #extrême_droite

  • Marc Roux, Didier Coeurnelle, #Technoprog, la contre-culture #transhumaniste qui améliore l’espèce humaine , éd. FYP, 2016.

    http://www.fypeditions.com/technoprog-la-contre-culture-transhumaniste-qui-ameliore-lespece-humain

    Par les deux tarés de l’association française transhumaniste.
    La sous-machine Coeurnelle s’est récemment fait jeter du salon Primevère :

    http://transhumanistes.com/archives/3005

    Il n’y a pas de dialogue possible avec un #fanatique_de_l'aliénation.

    #critique_techno

  • Lewis Mumford, Technique et civilisation

    http://www.editionsparentheses.com/Technique-et-civilisation

    Une nouvelle traduction...

    Cette nouvelle édition de #Lewis_Mumford revient sur une traduction qui était à la fois datée en termes de style et comportait un certain nombre d’erreurs (contresens, illogismes, terminologie erronée, etc.)
    Tout en conservant une certaine trame, nous avons réalisé un très gros travail de recherche, de comparaison, etc., qui, nous l’espérons, donnera un second souffle à cet ouvrage.

    Je vous en dirais des nouvelles dès que possible...

    #critique_techno, #histoire

  • Guillaume Lecointre, guide critique 2014

    N’écoutant que son courage et tout pénétré de son devoir de fonctionnaire du service public, M. #Guillaume_Lecointre s’est érigé en guide critique (selon le titre d’un de ses ouvrages), pourchassant dans l’opinion publique les erreurs à propos de l’évolution des espèces et marchant sur les pieds de ceux qui tentent de faire des « intrusions spiritualistes en sciences » en diffusant leurs idées aux relents créationnistes. Pour extraire les pailles mystiques et religieuses qu’il aperçoit dans les yeux de ses concitoyens, il n’hésite pas un instant à les extraire avec les très laïques poutres darwiniennes qu’il manie avec la dextérité de l’éléphant dans un magasin de porcelaine !

    Cornegidouille ! Quel pestacle ! Quelle rigolade !!!

    Il faut dire que notre illusionniste est d’abord et avant tout un clown matérialiste chevronné. Ce systématicien ne sait pas ce qu’est un être vivant, mais il sait qu’ils sont « soumis à la sélection naturelle » (voir Le déni du vivant). Cet évolutionniste est prêt à faire dans le révisionnisme historique pour laver son idole, le coryphée de la biologie évolutionniste Charles #Darwin, de toute compromission idéologique avec l’infâme (voir #révisionnisme historique). Et enfin, le clou du spectacle : déguisé en preux chevalier, il transformera devant vos yeux désabusés, avec son épée en carton et sa cape miteuse, une vielle catin décrépie en une jeune vierge pimpante ! (voir Un obscurantiste scientiste)

    Quel talent ! Cornes au cul ! Enfoncé le père Ubu !!!

    Voici donc, tout de suite, quelques échantillons de cette haute voltige prélevés dans son opuscule L’évolution, question d’actualité ? (éd. Quae, 2014) où il répond à « 80 questions naïves ou faussement naïves posées par tout un chacun après ses conférences ». Comme nous allons le montrer, la pédanterie la plus plate s’y dispute aux simplifications foudroyantes.

    #évolution, #science, #histoire, #biologie.

    À l’heure où nous achevons ce texte Lecointre a été promu « commissaire scientifique » [sic !] de l’ exposition “Darwin l’original” qui se tient de décembre 2015 à août 2016 à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris . Nul doute qu’il va mettre son souci d’exactitude et de précision historique au service de l’#hagiographie darwinienne la plus débridée…

    « Oui, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter que le public soit trompé, y compris faire contre-pression occulte sur les media, puisque la réussite apparente de l’UIP procède précisément par pression occulte. […] Agir par influence est la seule façon de lutter contre l’intrusion des religions dans les sciences, qui s’infiltrent précisément par jeux d’influences. […] Ce n’est pas facile à faire comprendre au public, tant qu’il n’aura pas compris que le véritable enjeu n’est pas de science, [mais de] réintroduire la religion dans la science et, demain, l’éducation, participant au retour global du religieux dans la vie politique de la cité. Si cela est compris, empêcher la diffusion d’un film de l’UIP n’est pas de l’obscurantisme, c’est de la lutte politique au sens noble du terme. » Guillaume Lecointre, 2005.

    #laïc, #scientisme.

    Autant que par ceux qu’elle diffame, une époque se juge par ceux qu’elle honore, et par la manière dont elle les honore...

  • Stephen Jay Gould, l’évolution sans histoire

    http://sniadecki.wordpress.com/2015/12/05/sniadecki-gould

    Comment faire pour discréditer une idée ? Il suffit de la caricaturer, d’en donner une image grossière et inconsistante, de l’entourer de la plus extrême confusion, pour ensuite la démolir à l’aide de toutes sortes d’arguments qui en montrent le caractère simpliste, incohérent et ridicule.

    On lit parfois et l’on entend dire souvent que #Stephen_Jay_Gould (1941-2002), avec son ouvrage L’éventail du vivant, le mythe du progrès (1996), aurait « démontré » que l’#évolution n’est pas dirigée par une tendance vers le « progrès » ou qu’il aurait « prouvé » qu’il n’existe pas de tendance à la complexification des êtres vivants au cours de l’évolution.

    Petit détail qu’oublient au passage ceux qui soutiennent ces affirmations : il est logiquement impossible de prouver qu’un phénomène ou qu’une chose n’existe pas… En logique, en mathématiques et en science, il est uniquement possible de prouver que des objets existent, que les phénomènes suivent telle ou telle loi. Tout au plus, à partir de la connaissance de ce qui est possible, peut-on estimer qu’un phénomène où une chose ont une existence plus ou moins probable.

    Quoiqu’il en soit de ce point d’épistémologie élémentaire, la lecture de ses livres et articles fait comprendre que rien n’est plus faux : Gould n’a rien « démontré » ni « prouvé » en la matière ; comme à son habitude, il n’a fait que marteler ( drill en anglais), en les enrobant dans beaucoup de verbiage sans rapport avec le problème, les quelques idées qui lui tiennent lieu de pensée sur le sujet.

    Cela, nous allons véritablement le démontrer et positivement le prouver.

    par Andréas Sniadecki.

    #biologie ; #idéologie_scientifique ; #darwinisme ;

    Et #évolution, bien sûr !

  • Erwin Chargaff, Amphisbène, 1963

    http://sniadecki.wordpress.com/2015/12/03/chargaff-amphisbene

    Le chapitre 11 est un pot pourri d’une multitude de conversations auxquelles j’ai pris part au cours de ces dernières années ; il s’agit, bien entendu, d’un assemblage de plusieurs de ces conversations, une sorte de collage : personne ne pourrait être individuellement aussi obtus.

    Je ne doute pas qu’il y aura des gens pour penser qu’il est par trop déplacé et frivole de faire usage, à propos de problèmes scientifiques, de l’humour, de la satire et même des jeux de mots, ces hoquets métaphysiques du langage. Mais la critique devrait s’exercer à plusieurs niveaux ; et la critique de certains concepts de la science moderne, et en particulier de ses aberrations, a pratiquement disparu à une époque où elle est plus nécessaire que jamais ; où la polarisation de la science est si avancée que l’on « fait » désormais « campagne » pour des récompenses scientifiques comme pour des élections politiques ; où les conférences scientifiques commencent à ressembler aux discours à thème des congrès politiques ; où le reportage scientifique a remplacé les potins intimes d’Hollywood ; où la force de conviction des applaudissements s’est substituée à celle de la vérité ; à une époque où les cliques s’appuient sur la claque. L’émergence d’un Establishment scientifique, d’une élite de pouvoir, a donné naissance à un phénomène remarquable : l’apparition de ce que l’on peut appeler des dogmes 1 dans la pensée biologique. La raison et le jugement tendent à capituler face à un dogme ; mais c’est une erreur. Tout comme dans la vie politique, une attitude flegmatique cache souvent un point faible. Il est impératif de critiquer, de la manière la plus rigoureuse, les spéculations scientifiques qui se font passer pour des dogmes. Cette critique doit venir de l’intérieur ; mais elle ne peut être que celle d’un dissident.

    #biologie ; #critique_techno ; #technoscience

    Rapport avec l’actualité :
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/11/30/le-genie-genetique-face-au-risque-eugeniste_4820662_1650684.html

    les financiers salivent à la perspective de pommes qui ne noircissent pas ou de pesticides rendus inoffensifs pour l’homme,...

    On peut lire à la fin du dialogue écrit par Chargaff :

    V : Et alors vous obtiendrez effectivement la véritable « ingénierie de l’humain ». Une fois que vous saurez altérer à volonté les chromosomes, vous serez en mesure de façonner le Consommateur Moyen, l’utilisateur prévisible de telle ou telle savonnette, celui sur qui l’on peut compter pour inhaler goulûment tel gaz toxique. Vous aurez fait à l’humanité un cadeau à côté duquel la bombe d’Hiroshima n’était qu’un inoffensif œuf de Pâques. Et vous parviendrez enfin à l’écologie de la mort. A l’image de qui cet homme nouveau sera-t-il conçu ? Je n’ose y penser.

    Merci @rastapopoulos et @enuncombatdouteux pour m’avoir signalé l’actu sur #Crispr-CAS9.

  • Lettre ouverte à Emmanuelle Charpentier

    Il y a trois ans, les scientifiques #Emmanuelle_Charpentier (France) et #Jennifer_Doudna (USA) ont découvert une molécule capable de remplacer facilement des séquences d’ADN, y compris sur les cellules reproductrices. Avec l’enzyme #CRISPR-Cas9, modifier l’ADN de n’importe quel être vivant devient presque aussi simple qu’un copier-coller. [...]

    Madame,
    J’ai lu dans le magazine Pour la science n°456 d’octobre 2015 votre article intitulé “CRISPR-Cas9 l’outil qui révolutionne la génétique”. C’est très intéressant, vous avez mis au point un bel outil moléculaire pour faire vraiment n’importe quoi avec le génome des êtres vivants. Félicitations !

    Vers la fin de votre article entre les inévitables « questions éthiques » et l’indispensable « cadre législatif » que cet outil appelle, vous avez jugé bon de glisser cette phrase :

    « A plus long terme, toute cellule et tout organisme seront susceptible d’être modifiés en utilisant Cas-9, ultime étape de la #domestication du vivant engagée par notre espèce il y a plus de 10 000 ans. »

    Mais oui, bien sûr. Les #OGM ne sont que ce que le paysan fait depuis toujours dans son champ ou avec ses bêtes (c’est d’ailleurs pourquoi il y a des brevets là-dessus ?), et l’industrie nucléaire n’est que l’ultime étape de la domestication du feu engagée par l’humanité depuis le néolithique. Rien de neuf sous le soleil… Tout va bien madame la Marquise, tout va très bien…

    Et peut-être allez-vous verser les royalties de votre brevet à la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) ?

    Lire la suite sur : http://sniadecki.wordpress.com/2015/10/15/louart-crispr-cas9

    #scientisme, #biologie, #technoscience, #critique_techno

  • Idée n°126 : comprendre Xylella

    https://1000ideespourlacorse.wordpress.com/2015/05/31/idee-n126-comprendre-xylella

    Xylella fastidiosa, c’est un problème. Un gros problème (je rappelle pour ceux qui étaient sur Mars ces derniers mois que Xylella est une bactérie pathogène particulièrement retorse, qui s’attaque à pas mal de végétaux, cultivés et sauvages, et qui menace d’arriver bientôt en Corse, vu qu’elle fait des ravages dans le sud de l’Italie). José Bové l’a dit, c’est l’équivalent de la peste. Et si José Bové l’a dit, c’est que c’est vrai. Mais c’est un peu court, je trouve. [...]

    Parce que le plus extraordinaire, c’est que toutes ces pestes sont là pour une bonne raison. Et par « bonne », j’entends bien « positive ». Dans un écosystème dégradé, déséquilibré, affaibli, la seule façon pour cet écosystème de s’en tirer, c’est de réduire sa biomasse globale et de modifier l’équilibre des espèces. Plus assez de nutriments, plus assez de vie biologique, l’écosystème doit éliminer une partie de ses populations pour retrouver un équilibre, et aussi modifier sa génétique générale. Les « pestes » servent à accélérer le mouvement de l’évolution génétique, à éliminer les individus les plus faibles et les moins adaptés (et de ce fait, par leur mort et leur décomposition, relancer les processus biologiques : une nouvelle biodiversité se mettra en place, et de nouveaux cycles pourront se succéder), et font partie de la résilience du système et de son évolution.

    Évidemment, pour les individus sacrifiés, pour ceux qui subissent la peste, et pour nous qui faisons face à un risque terrible de destruction de notre patrimoine agricole, ce n’est pas d’un grand réconfort de savoir que les bactéries sont là pour réparer nos erreurs. Les millions de morts de la peste noire n’auraient sans doute pas été très réconfortés de savoir que l’épidémie était en train de rétablir l’équilibre population européenne/production agricole, et qu’un siècle plus tard démarrerait la renaissance. De même pour nous, si Xylella ou d’autres pestes détruisaient l’essentiel de nos espèces végétales, nous nous moquerions un peu de savoir que les écosystèmes sont capables de retrouver leurs équilibres en quelques siècles.

    Réflexion intéressante, même si on peut ne pas partager l’optimisme qui consiste à croire que les « bactéries sont là pour réparer nos erreurs », etc.

    #écologie, #Xylella_fastidiosa,

    • Revenons-en à notre époque, si semblable au 14ème siècle. Nous avons vécu quelques siècles d’expansion formidable. Expansion due largement à ses débuts à la qualité des systèmes agricoles européens. Nous le savons fort mal, mais ce qui a caractérisé l’agriculture européenne, depuis le 17ème siècle au sud, un peu plus tard au nord, ce sont des systèmes agricoles inédits, agro-sylvo-pastoraux, système d’arboriculture méditerranéen au sud et en montagne, système bocager au nord et en plaine, pour faire simple encore une fois.

      Ce qui caractérisait fondamentalement ces systèmes, c’était l’équilibre entre 3 types principaux de cultures : les arbres et plantes vivaces, les cultures annuelles et l’élevage. Un équilibre capable de maintenir la fertilité des sols, et même de l’améliorer progressivement (aidé en montagne par des réseaux extraordinaires de murs de pierre sèche, par exemple), tout en conservant des écosystèmes complexes, à la biodiversité maximale, comprenant l’ensemble des règnes du vivant (bactéries, champignons, plantes, animaux…), et au sein de ces règnes eux-mêmes la plus grande diversité possible, dans les mêmes espaces. Un équilibre qui évitait toute pandémie, sauf sur les grandes monocultures : phylloxera sur la vigne, mildiou sur la pomme de terre en Irlande.

      Mais le milieu du 20ème siècle est arrivé, et ces systèmes ont été démantelés. Remembrement, ou déprise agricole, c’est selon, monoculture généralisée, utilisation massive de pesticides, d’engrais de synthèse, incendies… Avec pour principal résultat la rupture de ces équilibres. Le principe de l’agriculture conventionnelle étant de laisser le moins possible de biodiversité dans le champ, et dans les régions de production, qui se spécialisent. Le problème, c’est que quand on tente d’éradiquer insectes, champignons et bactéries, il finit toujours par y en avoir un plus malin que les autres, qui mute et devient résistant à tous les pesticides connus. Et là, celui-ci se multiplie. Et comme il trouve un terrain vierge (toutes les autres espèces qui pouvaient occuper le terrain ont été éradiquées ou très affaiblies), la voie est libre pour lui.

      Si la mondialisation l’aide à se déplacer, notre peste n’en est que plus rapide à se diffuser, mais sa virulence est bien due au fait qu’elle trouve, comme Yersinia pestis au moyen âge, le champ libre à son explosion. Des organismes affaiblis pour les pestes antiques, des écosystèmes affaiblis pour les pestes modernes.

      En Méditerranée, d’immenses écosystèmes ont souffert, depuis un siècle, d’incendies, d’abandon, puis de reprise agricole partielle, mais avec des moyens modernes souvent brutaux : labours profonds, surpâturage, irrigation abusive, engrais, pesticides, destruction systématique de la biomasse surnuméraire… Les murs de soutènement qui retenaient les sols se sont effondrés, des haies ont été supprimées… Le climat a un peu changé sur le bassin, mais il a beaucoup changé localement, là où la couverture végétale a été largement modifiée. On pompe de l’eau dans toutes les nappes. Bref, les écosystèmes, aussi bien naturels que cultivés, ont été soumis à rude épreuve. Ce qui est surprenant, ce n’est pas qu’il arrive aujourd’hui toutes sortes de problème. Ce qui serait surprenant, c’est qu’il n’en arrive pas. Ce serait surprenant, et pour tout dire dommage.

    • Face à Xylella, il faut donc sans doute fermer les ports et stériliser les zones touchées. Sans doute faut-il le faire, pour éviter Xylella en Corse, et la ruine des régions agricoles déjà touchées. Pour gagner du temps, aussi. Mais si nous nous arrêtons là, si par ailleurs nous ne travaillons pas à rééquilibrer nos écosystèmes, si nous ne travaillons pas à comprendre pourquoi Xylella (et le Cynips, et Tuta absoluta, et le charançon rouge, et les abeilles qui meurent, et tout le reste), alors ce temps gagné ne servira à rien, et nous n’en aurons pas fini de voir la liste des « pestes » s’allonger. Nous devons quitter le moyen âge dans notre gestion des #écosystèmes, comme nous l’avons fait dans la gestion des populations humaines.

      C’est là un enjeu de Xylella qui va bien au-delà de savoir si oui ou non elle arrivera chez nous . Si Xylella arrive à nous faire comprendre ça, alors ce sera finalement la meilleure chose qui soit arrivée ces derniers temps. Sinon, l’empêcher d’arriver ne fera que retarder la catastrophe.

    • L’impact social de la peste du milieu du XIVe siècle en Europe, c’est aussi, du fait du délitement des liens par réduction massive de la population, la montée en puissance d’un appareil militaire s’appuyant sur la soldatesque (qui perçoit une solde, en argent sonnant et trébuchant, plutôt qu’une part en nature, même extorquée par la force ou la ruse)

      En fait d’adaptation, (y avait-il d’ailleurs une telle « nécessité » de s’adapter pour la société européenne : autrement dit son évolution ne pouvait-elle venir que d’un facteur externe contingent devant assurer le « déblocage » d’une situation où la reproduction de la synthèse sociale n’était irrémédiablement plus assurée sur ces bases propres ?). En fait d’adaptation donc, une des conséquences de la peste, c’est un renversement qui fait la part belle à des éléments jusque là subalterne dans la vie quotidienne : l’appareil militaire et l’abstraction monétaire.

    • son évolution ne pouvait-elle venir que d’un facteur externe contingent devant assurer le « déblocage » d’une situation où la reproduction de la synthèse sociale n’était irrémédiablement plus assurée sur ces bases propres ?

      C’est vrai que la question se pose. Quand Fabien dit :

      Dans un écosystème dégradé, déséquilibré, affaibli, la seule façon pour cet écosystème de s’en tirer, c’est de réduire sa biomasse globale et de modifier l’équilibre des espèces. Plus assez de nutriments, plus assez de vie biologique, l’écosystème doit éliminer une partie de ses populations pour retrouver un équilibre, et aussi modifier sa génétique générale.

      Je suis pas d’accord avec le fait que ce soit la seule façon. Dans un agrosystème en tout cas on peut augmenter la biomasse (notamment le carbone du sol là où l’humus est très dégradé) et augmenter la biodiversité, en limitant dans le même temps l’érosion physique et les pertes d’eau utile.
      C’est d’ailleurs ce qu’il dit à la fin de l’article.

    • Comme @rastapopoulos : très étrange façon de présenter les choses. Le système est doué de raison, de la capacité d’anticiper, etc. Un peu comme si dans le système proie/prédateur dont on discutait il y a peu, les proies « décidaient » de se laisser manger « pour » faire baisser le nombre de prédateurs…
      A priori, la disparition/destruction d’espèces dégage des niches écologiques pour d’autres.

      … ce n’est pas par hasard.

      #téléologie

    • à propos de la soldatesque dont parlait @ktche
      http://seenthis.net/messages/184058

      pour nourrir une armée, il faut que les #soldats puissent acheter avec des pièces de la boustifaille sur des marchés ; pour cela, il faut créer des marchés – où les soldats pourront acheter des poules, des fruits, des légumes ; ce que font les conquérants en exigeant que les #taxes soient payées en pièces métalliques. L’or et l’argent étant acquis par la guerre, extraits des mines par des esclaves et distribués aux soldats ;
      pour obtenir ces pièces et payer les taxes, les peuples « occupés » sont donc forcés de vendre leurs poules, fruits et légumes aux #militaires ; bingo.