Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.


  • Time and Tide, Tsui Hark, 2000
    @unagi aide moi ! Ce film est scotchant et magnifique. Mais il va vite... J’ai adoré, j’ai rien compris. Ça me rappelle d’ailleurs une image de Simpson : https://www.youtube.com/watch?v=xjDa-_Vq51I

    Je crois comprendre d’où vient Park Chan-Wook...
    Pour essayer de vous dire, sur une phrase qu’il faut comprendre du genre « Jean-Michel décide de retrouver le tueur d’autostoppeuses en faisant lui-même et en se déguisant en femme » il y a une manière de nous faire comprendre ça en deux ou trois images du genre Jean-Michel entre dans une boutique on sait pas qu’est-ce que c’est que cette boutique et on voit dans la boutique discrétos une perruque blonde à vendre. L’image d’après Jean-Michel dans une voiture en train de se taper le chauffeur avec la perruque jetée dans la boue et juste une voix « c’était pas lui mais c’était bien quand même ».
    Bon là je raconte n’importe quoi mais je crois que vous comprenez le principe il faut être super attentif et revoir plusieurs fois le film. C’est pour ça que j’appelle unagi au secours pour me dire éventuellement que ce film n’est vraiment pas terrible et que j’ai cru des trucs qu’en fait non.
    #critique_qui_vaut_rien #time_and_tide #2000 #tsui_hark #cinema #park_chan-wook


  • Les sept samouraïs, Akira Kurosawa, 1954
    Aller youpi une anecdote ah oui ah oui ah oui. Emménagement à Rennes au mois de septembre dernier. Petit tour en ville et je tombe sur une jolie boutique d’affiches. Jolie mais pas tout à fait au jus. Je lui demande des affiches de collections et le gars a que dalle mais par contre il peut me vendre les avengers en A0...
    Enfin bref il a cette affiche que j’achète.
    Deuxième partie de l’anecdote : ma salle d’eau donne sur ma chambre par une double porte coulissante... Waou l’idée mortelle à condition d’avoir assez d’auxiliaires de vie pour rendre réel mes idées biscornues. On ferme la double porte on colle l’affiche en plein milieu et on découpe au milieu de haut en bas au niveau de la séparation des deux portes et on colle tout ça. Et pile poil, ça lui a coupé la bite à Mifune... Génial !

    Bon bref je regarde ce film avant hier que j’avais déjà vu il y a plusieurs années. En y réfléchissant je trouve ça quand même assez formidable. On est d’accord que Kurosawa est considéré aujourd’hui comme un grand réalisateur classique japonais pour les vrais gens, les gens qui bossent, les lycéens, et tous ceux qui ne sont pas particulièrement passionnés par le cinéma, Les sept samouraïs c’est d’abord un film en noir et blanc, de trois heures et quart et donc potentiellement mondialement chiant et foncièrement inintéressant. Mais voilà pour les intellos cinémateux et puis les autres aussi, c’est un grand film.
    On est d’accord j’exagère, je grossi la réalité en parlant des intellos cinémateux, en vérité il y a mille catégories et pareil pour les vrais gens. Mais bon il me semble que les intellos prout prout cinémateux ont quand même tendance à mépriser royalement les blockbuster, les films d’ados, les films d’action ou de SF ou tout ce que les vrais gens peuvent aller voir une fois par mois (vous savez les queues infinies devant les multiplexes le samedi, un samedi sur deux un film d’action pour faire plaisir au gars et un samedi sur deux une comédie romantique pour faire plaisir à la nana).
    Or, je jure à tous ceux et toutes celles qui ne l’ont pas vu et qui sont à priori rebutés par la longueur de ce film, que Les sept samouraïs est un film d’action-aventure il y a 30 ans ça aurait pu être Indiana Jones ou Star Wars encore un peu plus il y a longtemps. Il y a des chevaux, il y a des sabres y’a des morts des entrainements une histoire d’amour et tout ça.
    C’est vraiment énervant, j’ai envie de secouer des gars que j’ai croisé dans mes études et pour qui Kurosawa est respectable en leur disant que bordel que oui Les sept samouraïs c’est trop bien et puis c’est pas vraiment éloigné des films d’aujourd’hui pour lesquels ils n’accorderont même pas un regard sur l’affiche. En voyant le titre, en matant l’affiche ils disent « oui bon ça va on a compris... ».

    Et puis il y a autre chose aussi dans ce film (qui pour le coup n’est pas franchement dans des films d’aujourd’hui). Ce film est aussi une leçon. Et je suis pas du genre à dire ça. C’est une leçon de tous les sens possibles du mot éthique, morale. Pas la morale que je réprouve entièrement, pas celle dont Léo Ferré disait « ce qui est fatiguant dans la morale c’est que c’est toujours la morale des autres ! ».
    La bonté, l’abnégation, tous les exemples possibles pour nous la montrer. Putain de merde toutes les scènes sont là pour nous parler de ça. Toutes les nuances imaginables aussi. Je n’ai pas une très grande connaissance de la culture chrétienne mais il y a quelque chose dans ce film des évangiles mais au sens de mes grands parents, pas au sens de l’église.
    Quelque chose des évangiles mais bien sûr en plus trépidant...

    https://www.youtube.com/watch?v=TPDb1AV-aaw


    #critique_a_2_balles #Akira_Kurosawa #Les_Sept_samouraïs #1954 #action-aventure #Toshirô_Mifune #cinema


  • la vie d’O’Haru femme galante, Kenji Mizoguchi, 1952

    Bon voilà, c’est exactement ce que je disais à propos du fameux néoréalisme italien. On n’a jamais parlé de néoréalisme japonais, et pourtant regardez celui-là et vous verrez que filmer le réel et de laisser s’exprimer et ben c’est exactement ce qu’il y a dans ce film.
    En fait tout est une affaire de critiques qui savent trouver les bons mots aux bons moments et inventer des mouvements, des écoles alors que les pauv’ filmes, au départ y z’ont rien demandé.
    Le destin d’O’Haru est terrible et puis ça dure 2h10 histoire qu’on voit bien à quel point il est terrible. Et rien n’est un hasard, ce n’est pas une destinée, c’est la condition des femmes au Japon à cette époque là que je sais même pas quelle époque c’est. Vendue par son père à un empereur dont la femme est stérile pour faire un héritier. Jetée par l’empereur après avoir eu son héritier. Du coup retour chez la famille alors déshonorée qu’a la bonne idée de la vendre à une maison de passe etc. Et ça continue comme ça jusqu’à la fin avec une cerise sur le gâteau que je décide de ne pas raconter en espérant que certaines et certains d’entre vous trouvent ce film facile sur un site de streaming quelconque.
    Et c’est aussi exactement tout ce qu’on peut reprocher aux films de Kazan critiqué il y a deux semaines. Enfin bref, à côté Dancer in the dark c’est du pipi de chat.

    https://www.youtube.com/watch?v=k0_9Fz8E26g


    #critique_a_2_balles #la_vie_d'o'haru_femme_galante #Kenji_mizoguchi #1952 #cinéma #b&w #japon #mélo_qu'on_pleure_a_la_fin

    • C’est marrant que tu critique celui là, je l’ai vu il y a moins de deux semaines. Quel melo en effet, mais tellement que j’ai pas pleuré alors que je suis du genre à avoir la larme facile.
      Dans la foulé j’ai vu « la rue de la honte » que j’ai trouvé moins bien même si c’était interessant et plus léger. Et dans ma liste de films à voir j’ai « Les Contes de la lune vague après la pluie » qui m’attendent. J’avais trouvé ce réalisateur conseillé dans les films féministes sur le forum du site « le cinema est politique » http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/films-series-et-autres-feministes

      Et en regardant la très longue filmographie de Mizoguchi
      il y a plein de films que j’ai envie de voire en particulier celui ci : « Les femmes sont fortes »
      et les titres sont très souvent centré sur des personnages féminins.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenji_Mizoguchi

      Merci pour ta critique

    • La pluie qui mouille je l’ai vu il y a quelques mois, il est très bien mais rien ne me touchait particulièrement à propos du féminisme. En y réfléchissant deux minutes je me dis que l’on va un petit peu vite à traiter des réalisateurs de féministes... Un peu rapide et un peu facile (surtout pour ce fameux site qui dit souvent n’importe quoi).
      Pour prendre des grands airs d’intellectuel prout prout, je dirais que l’aspect socio politique du cinéma est toujours à prendre en second lieu, ou même troisième. Analyser un message en fonction des représentations que délivre un film et en tirer des conclusions politiques comme le fait ce site ne mène pas à grand chose si on ne prend pas la peine de faire comme fait Marc Ferro et d’autres c’est-à-dire de mettre en lien avec un contexte historique et culturel pour en tirer des preuves de théorie plus vastes. Je ne me sens pas très clair, il est 10h26 et je viens de me lever après m’être tordu la cheville droite hier après-midi, mais j’essaie d’être plus précis.

      Lars Von Trier a été longtemps mon cinéaste préféré. Il est à peu près clair qu’à chacun de ses films Lars sacrifie une femme au sens parfois le plus barbare possible. Évidemment on peut dire très rapidement qu’il est un véritable salopard. Oui... Non... Peut-être que oui peut-être que non, moi je m’en fou. En revanche on peut tout à fait étudier l’importance de la figure féminine dans ses films. Ce qu’elle dit du monde et de l’aspiration créatrice de Lars. Il y a quelque chose qui passe par là chez lui.
      On peut faire ça aussi pour Tarantino et bien d’autres.
      Tout ceci n’empêche pas évidemment de toujours noter l’extraordinaire inégalité qu’il y a dans le milieu du cinéma où les nanas se retrouvent toujours à être scriptgirl et autres boulots très délimités. Pas de créatrice, pas d’auteure, pas de réalisatrice ou si peu.
      Heureusement pour le documentaire l’inégalité semble se réduire...

      Cela dit ce qu’il faut absolument voir de l’ami Zoguchi c’est ses films en couleur, une explosion incroyable. Un rouge... Non de Dieu, un rouge alala, et puis c’est rien à côté du jaune. Ah le jaune de Mizoguchi.
      #féministe #machisme #cinéma #Lars_von_Trier #Quentin_Tarantino #Marc_Ferro #analyse_filmique #le_cinéma_est_politique #j'ai_mal_au_pied

    • Désolé pour ton pied, j’espère pour toi qu’il va vite se détordre et surtout te laisser tranquille niveau douleur.

      Pour ce qui est du contexte socio-historique, je ne partage pas ton avis ni celui de ce Marc Ferro. Le cinéma existe depuis un peu plus d’un siècle, le féminisme historique depuis un peu plus de deux siècles, alors je ne voie aucun contexte socio-historique qui puisse excusé ou adoucir le sexisme d’un film. Et de toute façon je ne suis pas une universitaire qui fait une thèse et je ne m’intéresse pas à l’art pour lui même mais pour ce qu’il veux dire. Si je voie du sexisme dans un film même de 1895, c’est quant même moi qui regarde en 2016 qui suis attaqué en tant que femme et ca me blesse, ici et maintenant, quelque soit le contexte socio-historique dans lequel le film à été fait. Ca veux pas dire que je refuse de voire le film ou que je le trouverais fatalement mauvais, mais juste que le sexisme dans ce film je l’ai remarqué et je le mentionne au passage parce que pour moi c’est important de pas garder ca en moi dans le silence.

      Pour le site « le cinéma est politique » c’est pas vraiment le cinéma qui les interessent. Pour moi sur ce site le cinéma est un prétexte pour parler des discriminations (sexisme, ou hétéro centrisme, validisme, racisme, transphobie, grossophobie...) avec des exemple concrets connu par la plus part des gens. Parceque l’art et surtout l’art dominant, y compris le ciné, c’est de la propagande. La plus part des films critiqué sur le site n’ont pas un grand intérêt stylistique. Ca aurais pu être « la littérature est politique » ou la « BD est politique » ou « la pub est politique » pour moi ca n’aurais pas fait de grande difference. C’est ce qui dérange souvent les cinéphiles qui passent sur ce site. Le site cherche plutot à mettre en évidence des stéréotypes pour mieux les combattre. C’est d’ailleurs il me semble ce que tu as fait pour ta critique de Hasta la Vista. J’ai pas souvenir d’une analyse sur la forme, mais plutot un démontage du paternalisme validiste et du sexisme libéral qui suinte du film.

      En tout cas j’irais voire les films en couleur de Mizoguchi sur ton conseil. Bonne journée à toi, bonne remise en place de ton pied et vivement ta prochaine critique.

    • @mad_meg
      Je crois que ce débat est infini mais bon, comme c’est aussi assez passionnant et potentiellement une de mes raisons de vivre allons-y. Au moins un peu.
      Surtout sur ton premier paragraphe.
      Je ne parle pas d’"excuser", encore moins d’"adoucir". Je pense qu’il s’agit de voir d’abord qu’un film est fait par une certaine production, c’est-à-dire un pays ou une institution, un studio et que c’est dans ce contexte qu’un film utilise des représentations. Et parfois en effet et peut-être même toujours on peut parler, comme tu le fais, de "propagande".
      Je crois que l’éternelle question est : est-ce qu’on peut dire que le film est sexiste ou que le film est militant, bref que le film, en lui-même, a une opinion. Ca c’est vraiment très compliqué je crois qu’à priori la réponse est toujours non. Si un film est sexiste c’est toujours par et pour le système qui l’a vu naître. Je me rappelle du film Cruising qui a sa sortie a été un exemple odieux de films homophobes et qui petit à petit a été revendiqué par le milieu gay. Et des exemples il y en a pleins.
      C’est pour cela que je pense que le fait que la matière du cinéma soit le réel, je veux dire les choses qui se passent en vrai, rend un peu plus complexe la simple réduction à des phrases.
      Bref, on en cause.

      En revanche, ma mère par exemple ne supporte pas des scènes de viole. Et je sais qu’il n’y a pas que ma mère. Comme tu le dis, un film fait parfois du mal, je veux dire on le voit et on a mal. Et je ne trouve absolument rien d’illégitime à reprocher à ce film des images qui nous font du mal. Et ce même si on reconnait le talent d’un ou d’une cinéaste ou même la qualité du film. En partant de cette facilité du cinéma (toujours ce cinéma fait par des hommes) à mettre en scènes des viols on peut bien sûr noter et reprocher de prendre à la légère et sous l’argument de la soi-disant indépendance de l’art des scènes qui ont comme référents directs des actes injustes et fréquemment commis. Du genre le viol.
      Au sujet du site du cinéma qu’est politique, je ne le lis pas régulièrement mais il me semble que plusieurs critiques se trompent, même en s’interrogeant sur les représentations. En écrivant la critique d’ Hasta la vista j’ai vraiment pris grand soin d’expliquer ce que je reprochais au film, à savoir une manière de dire : “la réalité est comme ça”. En occurrence c’est un peu facile d’analyser ce film car, justement il y a relativement peu de films avec des handis. Il est donc simple d’accuser le film de faire des règles.
      Toujours le même problème : dans un film, un personnage fait des choses horribles, est-ce le personnage qui est facho ou est-ce le film ? On en finit pas.

      #cinéma #cinéma_et_signification

    • Pour les représentation de viol au cinéma, c’est pas une question de prendre à la légère, ca va plus loin que cela. Les films diffusent, propagent et maintiennent la #culture_du_viol de manière industrielle.
      Ces films ont un impacte sur les personnes qui les regardent et leur transmettent des valeurs morales. Ces films valident (ou pas selon les films) un ensemble de stéréotypes nocifs pour les femmes et les personnes victimes de viol.

      Que certains films très sexistes, ou très homophobes ou très racistes soient récupérés ou détournés par les femmes ou personnes homosexuelles ou les personnes racisées ne change absolument pas le fait que ces films restent racistes, sexistes ou homophobes. « L’attaque de la femme de 50 pieds » est toujours un film misogyne, même si les féministes l’ont détourné pour montrer le ridicule des masculinistes.

      Pour ton exemple de personnage facho, je veux bien que certains cas (très rare) soient difficiles à définir, mais généralement il y a des indicateurs qui permettent de savoir si le film est à la gloire de ce personnage fasciste ou si il le désapprouve.

    • Oui bien sûr @mad_meg , une semaine après ta réponse j’ai encore envie d’en discuter. Après ton message je repensais aux films de Gaspar Noé. Et évidemment en particulier à irréversible ... et je me demandais ce que tu en disais. La scène de viol est longue et absolument insupportable. Gaspar cherche à la rendre insupportable pour tout le monde. Au cinéma, je voyais des dizaines de personne sortir et d’autres vomir. Je devais avoir 19 ans et je me rappelle me sentir coupable de n’être pas sorti. Ce n’est que plus tard que j’ai assumé mon plein plaisir a voir des films indéfendables mais c’est une autre histoire puisque ce film là est défendable.
      Je me disais : qu’est-ce qui est le plus paternaliste et réactionnaire, qu’est-ce qui est le plus immoral (toujours au sens de la moral saine) ? mettre une scène de viol dans son film comme il le fait, insupportable et en plein coeur du sujet de son film, ou bien comme très très très souvent utiliser l’acte de viol comme un élément scénaristique anodin, comme élément déclencheur de la quête du héros ou opposant à sa destiné mais toujours en ne s’y intéressant qu’à peine, ni à cet acte ni à la victime. En tout cas pour moi, c’est ça qui m’énerve le plus.

    • J’ai pas vu The Victim, je vais voir si je le trouve.

      Pour Gaspard Noé j’avais été très choqué par le visionnage de Carne et Seul contre tous qui m’ont beaucoup marqué et pour Irréversible je me souviens assez mal du film. Je l’ai pas vu au cinéma et j’ai probablement du passé la scène du viol (ce que je fait parfois si je suis trop mal à cause de ce type de scène). J’ai pas vu d’autres films de Gaspard Noé pas que j’aime pas ses films (je sais pas si j’aime ou pas à vrai dire) mais c’est que je suis pas souvent d’attaque pour me faire malmené comme il le fait de son publique. Ca me fait pensé à « La venus noire » d’Abdellatif Kechiche qui m’a laissé ce souvenir de vouloir poussé le publique à la nausée. Ce film m’avais pas mal fait m’interroger sur plein de sujets mais personne que je connais ne l’a vu et du coup j’ai personne pour en discuter :) Il dure 3h et il est éprouvant, répétitif, long, je ne le conseil pas.

      Ensuite par rapport à ta question sur la morale, comme tu le présente je suis d’accord avec toi. Mais je suis pas sur que le viol soit au cœur du sujet du film de Gaspard Noé. Dans mon souvenir il a un point de vue machiste (androcentré et viriliste) qui tourne autour de la notion d’honneur masculin bafoué et de vengeances entre mâles sérieusement testostéronés. Et puis voire un viol pendant 10 minutes de plan séquence n’apprend rien sur le viol, peut être que ca parle de plan-séquence au final. En plus il cumule pas mal de clichés sur « le viol parfait », cad parking la nuit, viol avec violence et une arme. Je pense que Irréversible ne sort pas de la catégorie des films qui ont « utiliser l’acte de viol comme un élément scénaristique anodin, comme élément déclencheur de la quête du héros ou opposant à sa destiné mais toujours en ne s’y intéressant qu’à peine, ni à cet acte ni à la victime. »

      Je dit pas qu’il ne faut pas voire Gaspard Noé, ou ne pas l’apprécié. Il y a des films parfaitement misogynes que j’arrive pourtant à apprécié. C’est comme d’apprécié une chose pour certains aspects et pas d’autres. Je ne suis pas cinéphile comme tu l’es @unvalide dans le sens que je m’intéresse assez peu à la forme, au contexte, même si j’apprécie quant c’est bien fait. Je prend le cinéma comme si on me racontais une histoire et j’ai toujours bien aimé commenter d’un point de vue politique les histoires qu’on me raconte. C’est aussi un bon outils pour comprendre les stéréotype dans lesquels on baigne. Et puis d’autre part il y a les problèmes de récurrence du point de vue dominant.
      J’arrête là pour ce soir mais le sujet n’est pas clos !

      ps- ce matin sur le site cinémaestpolitique il y a ce commentaire auquel j’adhere et qui explique pas mal les enjeux d’une analyse politique des films : http://www.lecinemaestpolitique.fr/sexisme-et-images-une-etude-d-observation/#comment-266307

    • C’est moi qui te remercie @unvalide , je suis toujours à l’affut de conseils de films et je suis plutot en accord avec ce que tu dit des films que j’ai vu. Alors je sais d’avance que je vais me faire plaisir avec les films que tu conseil.

      Pour les films que je te conseil, certains ne vont pas être faciles à trouvé, il faudrait que je passe dans ta ville faire du #peer-to-beer avec mes disques. Je te dit pas quant car la dernière fois que je suis passé à Rennes (il me semble que t’es là bas) c’était il y a 6 ans pour le festival Periscopage et que je suis très difficile à décollé de ma capitale.
      Sinon on s’est croisé au cinéma est politique, j’y ai écrit laborieusement un article sur 8 femmes de Ozon il y a 2 ou 3 ans (je suis Meg là bas tu pourra me lire m’énerver souvent dans les commentaires) et je dit laborieusement car écrire c’est difficile pour moi, mon truc c’est plutot le dessin : http://www.madmeg.org

      J’ai hate de savoir quel prochain film tu va voire et critiqué :) Bon courage à toi si c’est une bouse atomique ! De mon coté ce soir je vais regarder « Ghost Graduation »
      https://www.youtube.com/watch?v=9HDPjIr95xs

      Miam miam !!

    • De retour après avoir vu « Ghost graduation ». C’est un gentil film de fantôme dans le style « Fantômes contre fantômes » dans un collège espagnol ou plutôt « Breakfast Club » avec des fantômes. Ca se regarde sans plus, une fois sans plus, et je pense l’oublié très rapidement.


  • sœurs de glace, Matthew Hastings, 2004
    Déjà, rien qu’en voyant l’affiche on se doute peut-être que ce n’est pas le meilleur film du monde.
    Un teen movie de sous-catégorie horreur mais comme c’est un teen movie, si c’est horreur, c’est automatiquement horreur comédie. En revanche c’est canadien (pas québecois hein !) Et c’est peut-être pour ça qu’il y a plusieurs choses pas tout-à-fait comme d’habitude, pas tout-à-fait convenu, légèrement décalé que finalement je me dis, à tort, « Putain c’est vachement bien comme film ».
    Non parce que, je suis tellement habitué, gavé de grosses merdes intergalactiques toujours pareilles, qui respectent point par point des schémas, d’une médiocrité sans fond, réactionnaires au final (si par exemple vous demandez au rédacteur du « le cinéma est politique ») qu’au moindre pas de côté, mon cœur est emballé d’un vent de liberté merveilleux qui me fait jurer que ce film est « pas mal du tout ».
    En l’occurrence : des ados niaiseux se rendent compte que les nanas toutes blondes et trop bonnes qui les draguent sont en fait des extraterrestres qui, au moment de coucher avec eux, il y a plein de tentacules qui sortent de leur ventre et qui pénètrent la victime à poil par la bouche pour la congeler et puis elles vont tenter de détruire l’humanité et tout ça. Ca c’est les trois premiers quarts d’heure. « Oh non j’avais dit que je regardais ces films là en accéléré ». Sauf que finalement le meilleur ami gros et puceau qui essaie de se taper une des blondasses extraterrestres depuis le début du film hérite d’une déclaration d’amour de la dite blondasse. Elle est vraiment amoureuse, et lui aussi et même si il sait que faire l’amour avec elle est mortel, il est prêt à y aller. Qu’elle ponde à l’intérieur de lui, ça lui va, il assume.
    Finalement il meurt, mais il assume. Et le héros ados crétins gentillet se transforme en gros barbare exterminateur d’extraterrestre blonde avec une putain de scène de torture au chalumeau au deux tiers du film. Je n’en revient pas.
    Et voilà c’est tout ce que j’avais à écrire.

    https://www.youtube.com/watch?v=zvJvRH1IG9k&nohtml5=False

    #soeurs_de_glace #critique_a_2_balles #matthew_hastings #horreur #2004 #cinema #teen_movie #extraterrestre


  • Le fils de Chucky, Don Mancini, 2004
    Je sais que lorsqu’on n’aime pas beaucoup les films d’horreur, que même on dédaigne joyeusement tout ce qui s’apparente à une affiche comme ça on ne sait pas ce que c’est que ce truc : Chucky.
    Alors comme d’habitude, je vous raconte pour moi. Je devais avoir 9 ou 10 ans, et à cette époque je passais toujours quelques sessions d’hiver à l’hôpital. Et dans le service pédiatrie de Périgueux, à l’époque parce qu’aujourd’hui y’a jamais le temps, les aides-soignantes se pliaient en 4 pour me trouver une télé avec un magnétoscope. C’est à ces occasions que j’ai vu les Gremlins mais ça j’en ai déjà parlé. Et le premier Chucky.
    C’est simple : un gangster et tueur et tout ça est coincé par la police et son pote vaudou lui explique comment posséder une poupée pour éviter d’aller en prison. Il fait sa formule et se transforme en une gentille poupée. La poupée est achetée et offert à une petite fille. Et voilà, il va tuer toute la famille. C’est un vrai de vrai film d’horreur avec aucune aspiration de comédie. Ca m’a absolument horrifié et j’ai eu très très peur pendant très très longtemps. Alors vas savoir pourquoi depuis cette date je n’ai pu m’empêcher de voir tous les films d’horreur qui me passaient sous la main. Je ne sais pas.
    Je n’ai pas vu toute la série mais je sais qu’il y a eu un 2 un 3 un 4 etc.
    Progressivement Chucky est devenu une grosse comédie d’humour noir. A 18 ans je me suis poilé devant la fiancée de Chucky.
    Et là, l’autre jour : le fils.
    Alors c’est pas merveilleux, mais ça on s’en doute. Et pour parler de film comme ça il ne faut pas parler de cinéma il faut juste raconter l’histoire et on comprend tout. Comme ça, ceux et celles qui vont aimer le savent tout de suite, et les allergiques au teen movie d’horreur ridicule le savent aussi.
    Une poupée toute gentille a des dilemmes existentiels incroyables. Elle vient d’où, qui sont ses parents, etc.
    Elle tombe sur une émission de télé pourrie avec un ventriloque qui fait causer Chucky et sa fiancée. C’est que depuis le film d’avant ils sont inanimés, il faut dire la formule pour qu’ils reviennent à la vie. Bref, la poupée gentille les retrouve, voit un pauvre médaillon qui traine avec des mots bizarres en latin, il dit la formule et Chucky et la fiancée reviennent à la vie.
    Il leur annonce qu’il est leur enfant.
    Chucky lui dit « ah oui, tu es mon fils » et sa fiancée dit : « Bah non du con tu ne vois pas que c’est une fille ? » voila, ça c’est le dilemme de tout le film, la pauvre poupée enfant de Chucky et de sa copine dont j’ai oublié le prénom ne sait pas si elle est un homme ou une femme.
    Après plusieurs meurtres, elle décide : « elle sera les deux à la fois » alors elle se déguise en travesti du genre plus trash tu meurs et elle en profite pour assumer aussi ses tendances familiales à savoir éventrer tout ce qui passe.
    Et puis il y a aussi Redman, le gros rappeur noir qui sert à rien mais il est là et c’est très drôle.

    https://www.youtube.com/watch?v=VcFf6sR5XPk

    #critique_a_2_balles #le_fils_de_Chucky #2004 #Don_mancini #chucky #cinema #horreur

    • T’as au moins une cliente pour ce genre de films par ici :)
      Je croie avoir vu un Chucky quant j’étais ado mais c’etait probablement pas le premier car c’etait assez comique dans mon souvenir.
      Dans le genre poupée tueuses plus récent j’avais trouvé « Dead Silence » assez efficace.
      Au passage j’ai trouvé une petite collection de films d’horreurs avec des poupées qui vont m’inspirer pour mes prochaines acquisitions.
      https://www.youtube.com/watch?v=FZvSqou0HBY


      Il y a du #nanar qui semble bien savoureux dans cette liste !!

      –—

      Contrairement à toi, j’ai plutot vu des films récents et pas forcement vu les classiques du genre.
      Dans les films d’horreurs récents qui m’ont bien plus, j’ai vraiment bien aimé « Oculus » de Mike Flanagan et dont le premier film « Absentia » est bien aussi. J’ai découvert récemment Ben Wheatley avec « A field in England » qui je pense pourrais te plaire vu que tu semble avoir des gouts assez variés, c’est très étrange c’est possible que tu déteste. Après avoir vu « A field in England » j’ai regardé « Sightseers » et « Kill List » du même réal et c’était cool aussi, plus facile d’accès que « A field in England » alors je te conseil plutot de commencer par un des deux derniers.
      Un petit film financé par crowdfunding que j’ai trouvé pas mal du tout « Starry Eyes ».
      Un autre qui date de quelques années, petit budget mais bien horrifique, « The Ruins »
      "Triangle" est pas mal aussi... « The Conjuring » ca fait peur et « Mister Babadook » aussi.

      Un qui est amusant à regarder si tu visionne les films sur un ordinateur. « unfriended » qui doit être très mauvais si tu le regarde au ciné ou à la tv. C’est pas vraiment effrayant mais l’expérience d’immersion est fun. Tout le film est vu à travers un écran de PC.

      J’en ai encore plein à conseillé mais je pense que j’en ai mis beaucoup trop déjà :)

      Il me reste plus qu’a chopper les Chucky et tous ces films de poupées tueuses. Bonne soirée et merci pour la critique à 2 balles.


  • Plus ça va, moins ça va..., Michel Vianey, 1977
    Putain la photo dégueulasse ! C’est Marie qui m’a donné ce film quand je lui ai dit que Jean-Pierre était un de mes idoles. Bon bah ça y est je sais ce que c’est une comédie de la fin des années 70.
    À part tout ce que l’on pourra reprocher au film, Marielle est absolument merveilleux, il a des répliques qui déchirent. Je crois que j’en ai retenue une. Bah non en fait je l’ai oubliée. Il faudrait que je remate le film et que je note mais vous vous rappelez je dois regarder le flingueur. Bref, c’était cool et puis poétique aussi, ou plutôt ça essaie. Oui c’est ça, ça essaie d’être onirique et barré lorsque par exemple des indiens arrivent au milieu des années 70. Comme si ils avaient voulu pomper du film de Ferreri Touche pas la femme blanche
    Finalement même si j’ai ri devant mon idole, je crois que cette comédie est un peu un nanar.
    #critique_a_2_balles #plus_ca_va_moins_ca_va... #michel_viannet #1977 #cinema #jean-pierre_marielle #touche_pas_la_femme_blanche

  • Comme je l’ai un petit peu dit j’habite à Rennes depuis septembre et à cause de ce début d’année je n’ai pas vraiment de connaissances et de liens du côté des différents militantismes.
    Pouvez-vous me donner quelques liens vers des blogs bien choisis sur Rennes ? Après je prendrais contact et on pourra causer...

  • Hier soir, premier essai de soirée en dehors de chez moi. Je crois que je l’ai dit mais j’ai un mal fou à commander mon fauteuil depuis mon retour. C’est trop chiant ! Ça vous dira aussi mon degré de frustration à ne pas pouvoir aller manif’. En tous cas je vois ça :
    Ciné-concert vintage


    http://www.ubutopik.org/marche-de-noel-du-jardin-moderne-jeudi-17-decembre-de-18h30-a-23h30

    C’est super les ciné-concerts j’en ai pas fait beaucoup mais les quelques fois où j’ai vu ça déchirait vraiment sa mère.
    Alors on y va, une salle de concert comme je les aime. Avec, ouille ouille ouille des saloperies de gothiques un peu partout. Bon c’est pas grave du tout.
    Mais par contre je vois en trois quart face du côté droit de la scène un pauvre écran avec juste devant le clavier. Et tout le reste de la scène qui est occupé par des instruments et des micros...
    Murnau, Lang, Romero, tous vos films que certains vieux appellent « chef d’oeuvres », on se torche avec, nous on fait du métal et on a 14 ans et on vous emmerde !
    C’était l’horreur. Je ne sais même pas si ils et elles avaient vu les films. Ils enchainaient leurs morceaux comme ça sans aucun rapport avec l’image. Et puis pour les films c’est pareil : le premier groupe s’est terminé après Nosferatu et au milieu de Metropolis.
    Je suis sûr que le ciné-concert était le seul moyen d’avoir des sous d’une collectivité locale quelconque...
    #soiree_a_2_balles #nosferatu #friedrich_wilhelm_murnau #metropolis #fritz_lang #twilight #metal_prepubere


  • Luchino Visconti, Les Amants diaboliques, 1943
    C’est vachement dur de se rappeler ce qu’est exactement le néo réalisme italien. Je veux dire, en dehors de certains films connus pour être des films qualifiés de néo réaliste italien.
    Parce que il est toujours trop facile de cantonner un courant à des thèmes : la misère, le chômage, la guerre. Non, ça ça ne définit pas un cinéma.
    Et aujourd’hui c’est très difficile de savoir pourquoi on a qualifié ces films de néo réalistes italiens. C’est que on a tellement vu plein de choses, qu’un cinéma bien défini ne peut se contenir que dans une époque donnée.
    Je crois que pour bien comprendre il faut absolument relire l’article « Evolution du langage cinématographique » de André Bazin.
    Alors moi comme je ne l’ai pas relu, je vais raconter un petit peu de la merde. Mais je vous assure que l’intention sera la meilleure.
    Jusqu’à présent, on pensait le cinéma comme quelque chose qui fonctionne comme la langue. C’est à dire à un plan correspond un sens. Chaque plan était une pièce de plus dans la narration d’une histoire. En théorie on pouvait substituer à chaque plan une phrase du genre « Jean-Michel ouvre une porte » et là on voyait la porte s’ouvrir. Ou encore une suite de plans cinéphiles immédiatement une phrase en particulier. Par exemple : une assiette de soupe et juste après un visage marqué par la fatigue et la faim voulait dire « il a vu de la soupe et il a grave la dalle donc il va la manger ».
    A partir d’une certaine époque on s’est mis à considérer l’image cinématographique comme un fragment de réalité. Et la réalité ne pourra jamais se réduire à une phrase. Du coup on a fait beaucoup plus de plans larges dans lesquels se déroulait une action. On a arrêté de découper chaque scène en axiomes dialectiques. On a laissé vivre les choses.
    On pouvait dire aussi que chaque axiome dialectique qui servait à construire une fiction était comme un moment particulier, un point essentiel, un climax précis. On divisait un film en ensemble de climax et ça racontait une histoire. A partir de vers 1950 en Italie, la caméra qui absorbe des moments de réalité s’intéresse beaucoup plus aux instants quelconques. Ca c’est Deleuze qui dit ça, je crois.
    Cette #critique_a_2_balles vous était proposé sans aucune référence et juste avant mon goûter.

    #Les_amants_diaboliques ne sont pas franchement connus pour être du néo réalisme italien, mais franchement tapez vous ces 2h10 et vous verrez bien que si.
    #Luchino_Visconti #1943 #néo_réalisme_italien #Vipère_au_poing #Andre_Bazin #Evolution_du_langage_cinematographique
    https://www.youtube.com/watch?v=SAaKn_EH9ZM


  • Les 12 Salopards, Robert Aldrich, 1967
    Je sais très bien que beaucoup de gens préfèrent Mickey... et pourtant c’est vraiment Donald le meilleur !
    Putain et en plus ils ne l’ont même pas écris sur l’affiche pourtant, je vous promets, Sutherland est merveilleux.
    En fait tout le film est merveilleux. Je n’avais jamais vu ni d’ailleurs aucun film qu’on peut appeler « de guerre » mais je crois qu’après celui là il y en a eu des kilos. C’est génial.
    Aucun problème on va en parler, ce n’est pas un film anti militariste évidemment, c’est un film de couille, il y en a plein et ça pue la testostérone. Ca pue aussi l’amour de la patrie et ça pue l’honneur et la dignité. Et putain de bordel de merde, on s’en fout complètement, c’est trop bien. C’est vraiment du Tarantino avant l’heure.
    Il y a un tel plaisir à jouer, à jouer à la guerre, à faire des poses de combattant surarmé, à se retrouver en maternelle à construire des flingues avec des klippos (que même que c’était interdit par la maîtresse vieille pacifiste d’opérette), il y a tellement de répliques mortelles que l’amour de la patrie et tout et tout passe vraiment au second plan. On peut même se dire qu’il y a quelque chose de ridicule et de moqueur.
    Et enfin cette bande annonce je la conseille absolument. Je la trouve merveilleuse. C’est du pur Grindhouse que même que je sais pas ce que ça veut dire Grindhouse.
    https://www.youtube.com/watch?v=sVyAJAk6_iI

    #Les_12_salopards #Robert_Aldrich #1967 #film_de_guerre #Donald_Sutherland #Quentin_tarantino #Lee_marvin #critique_a_2_balles

  • http://www.critikat.com/IMG/artoff3506.jpg?1387661212
    Il Bidone, Federico Fellini, 1955
    Alors je ne sais pas pourquoi, Fellini est dans les réalisateurs qu’à priori il faut que j’aime mais ça en fait quatre ou cinq que je vois et à chaque fois ça me gonfle et ça me saoule et puis j’ai mal à la tête. Alors on peut dire que peut être je n’ai pas vu les bons.
    Dans celui-ci franchement il y a eu pire. J’ai presque bien aimé. Mais il y a toujours ce genre de scène avec une grande fête dans un appartement bourgeois et chacun dit un peu n’importe quoi et c’est là que je bloque carrément. C’est l’histoire d’une bande qui vivent en arnaquant les pauvres. Et ils vivent de ça et quand même c’est vachement bien filmé tellement qu’il nous donnerait presque envie de vomir.
    Et puis il y en a qui regrettent et j’ai rarement vu aussi profondément la question morale. Un des escrocs de 48 ans croise une jeune fille de 20 ans et c’est sa fille. Elle ne le connaît pas ou très peu et en un seul plan on sent toute la profondeur d’une vie de remords dans les yeux de l’escroc. Non en fait je crois que j’ai vachement aimé même si ya cette putain de scène avec plein de gens qui gesticulent dans un appartement bourgeois.
    #Il_Bidone #Federico_Fellini #1955 #Critique_a_2_balles #cinema #Grosse_fiesta_dans_un_appartement_bourgeois
    https://www.youtube.com/watch?v=VPbwn_p-_X4


  • Flingueur, Simon West, 2011
    Ahhhh Statham, 80 kilos de barbaque monté sur burnes... Et voila, et finalement quand on va voir un Statham aujourd’hui c’est un peu comme il y a 20 ans où on allait voir un Van Damme. Alors c’est vraiment pas la peine de vanter la finesse du scénar ou l’intelligence du montage. Et sur les kilos d’incohérences, pas la peine non plus, Odieux Connard fait ça bien mieux que moi !
    Mais non mais quand même, il faut le dire : la narration dans tout l’univers comporte certaines règles pour que l’esprit humain trouve ça chouette. Et là Statham est plutôt le gentil voire carrément le héros. On l’oblige à tuer son meilleur pote au début, et le fils du meilleur pote qui ignore tout de l’assassin de son père demande à Statham de le former. Statham accepte et vers la fin, le fils découvre qui a tué son père. Et le cinéma moderne qui adore les #twists_a_2_balles nous fait une fin qui s’emmêle les pinceaux du genre on sait pas quoi faire. Alors on fait tout en même temps : d’abord le gosse qui paraît meilleur pote à Statham se démerde à assassiner Statham avec du genre un plan où le gars marche au ralenti vers la caméra avec tout qui pète derrière lui. Ca prend 15 minutes et c’est super chiant et les deux minutes d’après montrent Statham qui s’en sort finalement et qui bute le jeunot sur son canap’. Alors bon moi je dis il faut un peu choisir, si c’est le jeunot qui dépasse son maître et qui apprend tellement bien le métier que Statham comprend et accepte que son heure est venue et dans ce cas là il meurt et pour de vrai. Ou alors Statham ne perd jamais et dans ce cas là il nous faut un petit plus de complexité entre le jeunot et Statham, mais ça Statham il ne connaît pas la complexité. Alors au final on a un héros qui est vraiment le héros mais qui nous dit que le blanc bec il est super sympa et il est digne de confiance. Et au final il le bute n’importe comment en 4 secondes.
    Non vraiment cette #critique_a_2_balles est beaucoup trop longue et beaucoup trop pas assez bien écrite.
    Non la vraie surprise c’est que ce film est un remake et évidemment c’est tout à fait goulument que je vais me noyer dans les yeux magnifiques de Charles Bronson... Je vais m’appliquer à trouver tout les trucs mieux qu’il y avait dans Le Flingueur de 79.
    #Jason_Statham #Cinema #Simon_West #2011 #Flingueur
    https://www.youtube.com/watch?v=DrSn_JOEkso


  • Clair de femme, Costa Gavras, 1979
    Je veux être Yves Montand. Putain qu’il est beau putain qu’il a la classe et un visage... fermé mais terriblement sensible ah oui je veux être Yves Montand. Bon mais je voudrais aussi être Romy Schneider alors c’est pas gagné.
    Je pense que Costa Gavras n’y est pour rien mais l’histoire de ce film est très belle. Le monde est peuplé de fous. La société n’est faite que d’absurdité. Et puis il y a ces deux là qui se rencontrent au départ d’un voyage qui ne va nulle part. Et puis ils essaient de s’en sortir. L’une avec un mari fou et l’autre avec une femme qui s’est tuée la veille.
    #critique_a_2_balles #Clair_de_femme #1979 #cinema #Costa_Gavras #Romy_Schneider #Yves_Montand


  • trois enterrements, Tommy Lee Jones, 2005

    Une chose est certaine Tommy est meilleur ici que dans Men in black.
    J’aime la manière de commencer un film en nous plongeant dans quelque chose qu’on imagine comme un polar avec une intrigue ’achement dure à comprendre pour se stabiliser lentement et trouver son rythme de croisière dans un truc mi survival mi road movie à cheval, mi épopée d’Ulysse. L’histoire est simple il veut enterrer son pote dans son village natal. Mais il veut aussi obliger l’assassin de son pote à le suivre. Alors évidemment plein de formules faciles nous viennent en tête : il va finir par se trouver lui même en fin de compte... Et finalement cet assassin flic va se trouver des racines dans ce voyage. Il y aurait encore deux ou trois phrases nulles à chier que je ne trouverai pas à cause de la médiocrité de cette journée. Mais pour vous dire qu’en fait il y a tout ça et puis beaucoup d’autres machins un peu gores et un peu Frères Coen aussi il manque juste des extras terrestres avec des têtes géantes.
    https://www.youtube.com/watch?v=53RRnGc_BLw


    #Trois_enterrements #Tommy_Lee_Jones #2005 #critique_a_2_balles #cinema #western #road_movie #on_pleure_a_la_fin


  • Charade, Stanley Donen, 1963
    Mine de rien, j’avais ce film depuis au moins 10 ans sur mon étagère. Et je crois que c’était tout-à-fait sa place, d’ailleurs il y est retourné fissa fissa !
    Bon déjà, je ne sais pas ce qu’ils ont branlé au Monde, mais l’image, la couleur, est absolument dégueulasse. Et d’ailleurs je doute qu’on puisse trouver une meilleure qualité pour le film. Bon, mettons ça de côté, rien ne m’obligeait à le regarder.
    Je crois que c’est ce qu’on appelle une comédie haute couture c’est tout-à-fait délicieux cette merveilleuse aisance de cette héroïne qui se retrouve dans une intrigue d’espionnage en conservant ce petit côté fragile classieux et bourgeois. Ainsi Audrey a quelques bons mots du genre pas vraiment drôles mais tellement fantaisistes. Alors il y a une intrigue tout-à-fait jamesbondesque mais en moins bien évidemment. On pourrait croire a du Billy Wilder, le talent en moins évidemment. C’est-à-dire que je n’arrive pas très bien à cerner : C’est un peu comme si on faisait une comédie romantique avec des bourgeois sur les bourgeois qui ont des problèmes de bourgeois, avec des normes sociales de langage et d’habits énormes. Avec une histoire d’amour vraiment à la con. Et tout ça plongé dans une petite intrigue d’espionnage, mais toute petite hein ! Juste pour se faire des petits frissons, mais attention hein des touts petits parce qu’il ne faudrait pas non plus aller trop loin. Ah le classicisme... mon Dieu que c’est chiant quand ça n’essaie pas de toucher à un idéal mais que ça se contente d’être un rappel à l’ordre moral...

    https://www.youtube.com/watch?v=mwqR-wBbvIo

    #critique_a_2_balles #charade #Stanley_Donen #1963 #classicisme_hollywodien #cinéma #haute_couture #espionnage #bourgeoisie #méga_chiant


  • 800 balas, Alex de la Iglesia, 2002
    Tout le monde l’a vu ? Non ? Bon, bah faut le voir ! Non parce que si tout le monde l’a vu, c’est pas la peine que j’écrive !
    Parce qu’en voyant le film je sens qu’il y a plein de choses et que ça va être un peu fatiguant d’écrire une bonne critique à 2 balles.
    Il y a un lieu en Espagne (il doit sûrement être connu, mais moi j’y connais rien) où les américains ont tourné énormément de western. Ce lieu n’intéresse plus personne et du coup on a conservé quelques décors de ville pour faire des espèces de reconstitution pour les touristes. Et le personnage principal qui était cascadeur pour Clint Eastwood, parait-il, est nostalgique de cette époque. En fait, c’est pire que ça, il n’est pas nostalgique, c’est n’importe quoi d’avoir écrit ça. Il vit, il vit dans un western. Les spectacles un peu pourav’ qu’il joue tous les dimanches pour des touristes allemands et obèses sont sa vie. Et cette réalité là contamine tout le film. Ainsi il y a, évidemment, la réalité, l’époque néo-libérale et européenne, mais le film et la mise en scène sont tellement bien branlés que le monde sur lequel le spectateur et la spectatrice peuvent s’appuyer devient progressivement le monde du bon, de la brute et du truand. Et en fait ça devient très beau parce que cet univers de la tête du personnage est un peu branlant. La tequila vient à manquer et les cartouches tirent à blanc...
    J’ai dit que c’était le personnage principal, oui mais en fait ce n’est pas le héros. Le héros c’est un gosse, qu’on imagine en fait très bien être un avatar d’Alex qui est à la recherche de son grand-père dont je viens de parler. Du coup la métaphore est à peine secrète. C’est bien ce gosse qui est confronté à un monde (le rêve évidemment) bien plus enviable que le monde du FMI et de la Troïka...

    https://www.youtube.com/watch?v=IudOxP4MQnA


    #800_balas #Alex_de_la_Iglesia #2002 #cinema #critique_a_2_balles #western


  • Le lys de Brooklyn, Elia Kazan, 1945
    Alors bon bin... Bon. Tu en veux du classicisme hollywoodien, tu en veux des studios maîtres. Bim tu vas en avoir... Premier film d’Elia qui était plutôt célèbre à Broadway, qui est embauché par la fox et à qui il faut dire que dans une caméra il y a une œilleton pour voir ce qu’on filme. Je veux bien qu’Elia fut un grand mais pas franchement pour ce film. Il n’a rien décidé ni le scénar ni les décors ni le casting. Le bouquin d’origine était acheté par la fox bien avant que Kazan fut choisi. Alors bon, on regarde plutôt un état de ce que faisait les studios en 1945...
    Et c’est vrai que c’est assez chiant le classicisme... Heureusement qu’en Italie ils inventaient le cinéma... Je parle de l’Italie parce qu’il y a quand même une volonté de dresser le portrait de la pauvreté d’après guerre à Brooklyn. Mais c’est fait avec tellement de recettes, et tellement grossièrement (le même genre de recettes qui feront que peu importe le thème on pourra toujours prétendre à des oscars) qu’on dirait du Mickey Mouse chez les pauvres. C’est sur, Rosselini fera ça mieux.
    Mais non mais, très concrètement. Il y a des aspirations à faire du réalisme, et puis du méga mélo. Parce que le papa très gentil mais alcoolique, et la mère très très stricte qui n’accorde aucune liberté à ses gosses. Et puis le père il meurt et tout le monde pleure. Et puis comme c’est du bestseller en moins d’un quart d’heure tout fini bien. IL y a même le flic de quartier, vous vous rendez compte, le flic, il demande la mère en mariage. Et voilà tout le monde est pauvre mais tout le monde est content.
    Parce que la mauvaise foi n’est pas toujours la reine, il faut dire que l’actrice qui joue la gosse est assez incroyable. Je crois qu’elle s’appelle Peggy Ann Garner.
    #Le_lys_de_Brooklyn #Elia_Kazan #1945 #cinéma #B&W #Peggy_Ann_Garner #critique_a_2_balles


  • The descent, Neil Marshall, 2005

    C’est terrible de vieillir... En voyant ce film, je m’aperçois que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu de film d’horreur. Pourtant je me rappelle très bien de l’époque où je les connaissais tous, je les voyais tous et au cinéma... 50 francs la place que je payais... Beaucoup de gens me disaient d’arrêter ça immédiatement, que je valais mieux que ça et que c’était absolument immonde de les regarder tous aussi méticuleusement. Bref, je constate que c’est bien fini. Peut-être la faute à Scream, et à la cohorte de grosses merdes sorties juste après... En tous cas j’ai du arrêter parce que si je réfléchi le dernier date vraiment de plusieurs mois, et encore, c’était un hasard.
    Alors avant hier je redécouvre des choses, je ne sais pas des petits machins qu’on pourrait appeler émotions. Mais vraiment des toutes petites hein ? Comme si une fois de temps en temps le cynisme et le second degré foutaient le camp pour juste regarder, naïvement. Et peu importe les dialogues de merde et les grosses ficelles. Ce film là en fait ne nous prend pas trop pour des cons, il fait les choses bien. Les héroines ne sont pas trop ridicules (ou alors c’est les deux mois d’hôpital qui m’ont sérieusement ramolli le cerveau) et les images, les cadres, et tout sont vraiment chiadés. Les nanas partent en expédition de spéléo. Au bout de trois quart d’heure il y a des gros monstres dégueulasses qui leur tombent dessus et qui les grignotent... Voilà c’est tout. Et c’est là que je reparle des plans et des cadres hyper claustrophobiques. Les lumières sont terribles. Bon, on va pas dire que ça fait vraiment peur, c’est simplement très beau, et les scènes gorres aussi.

    Du coup je ne regarderais même pas le 2, comme lorsque quelqu’un vous embrasse et que vous ne voulez plus jamais vous laver les dents pour garder un petit peu de cet arôme délicieux.
    https://www.youtube.com/watch?v=CSYg7Z1KS_I


    #the_descent #neil_marshall #2005 #cinéma #horreur #critique_a_2_balles


  • Charulata ; Satyajit Ray ; 1964
    Oulala j’ai visé un peu haut pour la reprise des critiques à 2 balles. Pas très malin.
    On a beau aimé le cinéma et le défendre, je veux dire tous les cinémas, il y a quand même des codes et des habitudes. Il faut bien comprendre que pendant deux mois, ma plus proche amie a été la TNT...c’est dire les dégâts.
    Enfin bon ça fait quand même un bien fou de voir un aussi beau visage filmé longtemps et calmement surement d’ailleurs à la taille de la fiction de Satyajit.
    Alors voilà disons que c’est un petit peu « au début elle est froide mais après elle est bonne ». Donc au début c’était plutôt difficile de m’adapter et de rentrer dedans. Charulata est mariée elle est riche et elle s’ennuie. Elle regarde le monde autour d’elle mais disons qu’elle a tellement de charme que le spectateur est embarqué calmement et est épanoui dans son univers d’ennui. Et puis aussi elle chante vachement bien. Ca fait du bien de voir des films indiens qui ne gigotent pas dans tous les sens en chantant des morceaux qu’on imagine bien débile.
    Et au bout d’1h30 tu la vois la force du cinéma dans ta gueule, Charulata est triste, et elle pleure et mon dieu tu sais pas vraiment pourquoi mais toi tu pleures aussi...

    #cinéma #Charulata #Satyajit_Ray #1964 #B&W #Inde #critique_a_2_balles
    https://www.youtube.com/watch?v=EtpivRiw1W8

  • Bonjour à toutes et tous,
    Même si je pense ne pas avoir une vie amicale et militante bien remplie sur seenthis, j’ai pensé plusieurs fois ces deux derniers mois vous donner quelques nouvelles.
    En fait, suite à je ne sais plus trop quoi je me suis retrouvé hospitalisé à l’hôpital de Rennes le 9 janvier dernier. Et puis pouf 5 jours après on m’a opéré pour me faire un truc qui s’appelle trachéotomie. Cette opération je la connais bien puisque depuis mes 5 ans je vois des enfants de mon âge qui ont ça et je me dis, et je dis à mes parents, ah non, moi, jamais plutôt mourir...
    Donc voilà j’ai eu ce truc et puis bon, va t’amuser à apprendre à vivre avec... Il y a d’abord fallu quitter la réa 3 semaines après et puis après encore 1 mois en pneumo.
    Maintenant je suis rentré chez moi depuis 2 semaines. Et c’est là qu’en fait j’ai trouvé ça vraiment dur. Je dois vraiment réapprendre à vivre dans mon corps, mon appartement, mon autonomie. Pas facile du tout du tout. On me parle beaucoup de mes films en me disant de reprendre le plus vite possible mais bon... C’est pas encore le moment pour moi.
    J’espère que vous allez tous et toutes bien. J’espère aussi que les facs de France et de Navarre se bloquent toutes petit à petit. J’espère que un certain nombre d’entre vous ont changé d’avis sur le film Merci patron ! mais bon si ce n’est pas le cas ce n’est pas très très grave.

    J’avais au final deux questions à vous poser.
    D’abord quelque chose au sujet de ce que l’ami Lordon appelle l’idiosyncrasie allemande.
    https://www.youtube.com/watch?v=l23ZRvNL1f4


    Apparement il affirme dans cette vidéo et ailleurs qu’il y a un attachement particulier de l’allemagne, c’est-à-dire de tout le peuple allemand, de gauche comme de droite, à la monnaie européenne. Je crois qu’il prétend que c’est compte tenu de l’histoire allemande et que c’est un point tout à fait extrême et conditionnel à la participation à l’europe. Il dit ça très souvent comme une évidence une certitude absolue et moi je ne comprends pas du tout pourquoi. Pouvez-vous me donner des articles ou des trucs comme ça pour que je comprenne ça ?

    Seconde question : pensez-vous qu’il est intéressant pour ma remise à flot progressive que je recommence les critiques à deux balles ?

    À très bientôt.
    #retour #hôpital #trachéotomie #seenthis #allemagne #euro #lordon #critique_a_2_balles

    • Bonjour Remy,
      Pour ta premier question j’ai pas d’articles à te fournir sur ce sujet mais j’en ai plein sur le féminisme si tu veux. J’ai peut être des trucs sur le féminisme allemand pour me rapprocher de ton sujet ^^
      Et pour ta seconde question c’est à toi de voire si ca te « remet à flot » des faire tes critiques « à deux balles », mais ca me fera plaisir de te lire critiquer parce que je les aiment bien tes critiques. J’aurais envie de dire qu’elles sont pas à deux balles, mais avec la crise, deux balles c’est déjà pas mal !
      J’espère te lire bientôt et savoir que tu te remet de cette violente opération !

    • Bonjour Rémy, peux pas causer à la place de Lordon mais suppose qu’il fait référence à la période d’hyperinflation en Allemagne, entre juin 1921 et janvier 1924.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation_de_la_République_de_Weimar

      épisode qui, suite aux exorbitantes exigences de réparation imposée par le Traité de Versailles après la 1ere GM, ne fut pas pour rien dans la naissance et le succès du nazisme. On a coutume de dire que l’attachement allemand à l’union européenne trouve ses racines dans le refus de telles périodes de crise et d’instabilité (et des conséquences politiquesqu’lles avaient alors entrainé), qu’il est un attachement à une monnaie forte.

      courage à toi.

    • @colporteur Concernant l’hyperinflation, effectivement il est souvent dit que cela a favorisé la monté du nazisme, alors que sur la période d’hyperinflation le parti est quasiment inexistant et sans audience ou soutien populaire.

      Par contre c’est à partir de 1930, soit en plein milieux de la crise de 1929 qui a ravagée l’économie allemande (puisqu’hyper-subventionné et financé par les États-unis) dans le cadre au contraire d’une crise économique marquée par la déflation mais surtout dans un contexte politique différent que le nazisme s’est développé.

      La prise du pouvoir fut, elle, bien peu populaire :

      http://seenthis.net/messages/438156

      Mais en Allemagne, dans l’Union Européenne, au niveau de la banque centrale et ailleurs les banquiers et d’autres soutiennent l’idée que ce serait l’hyper-inflation qui aurait amené les nazi au pouvoir.

    • Oui, j’aime aussi tes critiques à deux balles. Et pour Lordon, que j’apprécie assez pour oser critiquer, je trouve que t’as 100℅ raison. Ces figures de style qui consistent à ramener le peuple derrière une institution qui plus est mal qualifiée sont de la merde pour le futur. L’Allemagne pourrait y être nommée République fédérale, ce serait déjà mieux...

      Par ailleurs, dire « Bruxelles » pour « Commission européenne » ou « Conseil europeen » ou... n’est pas mieux... Mais j’ai conscience de paraître un brin opportuniste là....

      Reviens-nous ;-)

  • https://www.youtube.com/watch?v=RYoGJV_OLFA


    « Merci patron ! » en tournée
    http://www.fakirpresse.info/Merci-patron-en-tournee.html

    On espère que vous allez vous régaler, que ça vous donnera envie d’y entraîner cousins, copains collègues, lors de la sortie nationale, au printemps.

    Et que ça vous redressera le moral. Parce que, c’est pas la joie.

    C’est le bordel dans la gauche, et les militants ont le moral miné.

    Alors voilà, contre cette morosité, on vous propose cette « Arnaque » en version lutte des classes, une bande de pieds nickelés ch’tis qui a, pour de vrai, piégé le groupe LVMH et son PDG, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France.

    Cette farce, menée par des ouvriers, une déléguée CGT, redonne de la joie. Ça ranime le moral. Ça chasse, pour une heure au moins, la morosité.

    @rezo @fil #journalfakir #ruffin #cinéma #documentaire #ilovebernard

    • Sérieux ? Ça redonne de la joie ? Un truc réalisé par un mec qui se comporte dans ses initiatives comme le mec qu’il prétend dénoncer ? Et après avoir piégé l’homme le plus riche de France dans leur arnaque géniale et bien rigolé autour d’une bonne bière, ils proposent quoi de constructifs les pieds nickelés ?

    • Non @odilon je pense que les nanas peuvent aussi apprécier.
      Et pour te répondre @reka, sur les questions de comportement, entre Bernard et François on peut noter qu’il y a une différence certaine de pouvoir. Après il reste l’éternelle question de l’écart entre une oeuvre et son auteur : Lars Von Trier, John Ford, Eastwood... Tous ces mecs avec qui je n’apprécierais guère boire un café (d’autant plus qu’avec John ce sera dur) et dont je trouve les films d’une grande beauté.

      Ce film là : Merci patron ! a le mérite d’être un film de lutte sans te foutre dans la gueule deux heures d’argumentaire qui auraient plus sa place sur un tract syndical que dans une salle de ciné.

    • Mais oui bien sur. Et je crois qu’il est absolument urgent d’arrêter de considérer des films pour autre chose que ce qu’ils sont : des films. On le sait bien, des soirées débats dans le cinéma art et essai du coin ne convainquent plus personne, et depuis bien longtemps, ceux et celles qui y vont sont déjà convaincus. Alors à part déprimer sur notre triste situation sociale ou écologique...Pas grand chose.
      Là, ce film respecte bien la devise du journal « Fâché avec tout le monde, ou presque ».
      Petite anecdote : ce film comporte des séquences de caméra cachée. Et il faut savoir que dans la petite aristocratie qu’est le milieu du cinéma documentaire de création, la caméra cachée est un outrage impardonnable, je veux dire un blasphème absolu. Et ça, c’est rigolo. De même, en changeant de paradigme, ce film militant, comme le dit @reka non seulement ne propose rien, mais en plus ne nous apprends pas grand chose. Alors un film militant qui n’apprend rien mais se contente de faire jaillir, sous nos yeux le réel de l’insupportable domination quotidienne et le voir à plusieurs et en parler à plusieurs en se voyant tous dans le même bateau au lieu de nous renvoyer à nos petites responsabilités individuelles, c’est ça le cinéma auquel je crois moi.

    • Ouais, je comprends bien ce qui peut plaire dans une telle approche, et au fond, on est d’accord sur l’essentiel, Arnault est une espèce très nuisible de prédateur, comme ses autres copains du cac 40 (il y en a de moins visibles qui sont d’ailleurs beaucoup plus nuisibles). De la même manière, je suis aussi révolté par les impostures de l’espèce BHL, Finkielkraut, Minc, etc... Comme toi sans doute, comme beaucoup dans mon entourage. Et je respecte ta position qui est de croire en ce cinéma là, je sais que chacun trouve dans l’art, le cinéma ou la littérature « ce qui lui va bien », ce qui permet d’avancer dans une réflexion personnelle, de trouver les voies qui répondent à ds interrogations ou des angoisses existentielles

      Moi, cette approche de potache avec des méthodes de flics m’emmerde parce que je la trouve médiocre, bien plus destructive que constructive, plus mortifère que réjouissante (et je n’ai pas forcément besoin qu’on propose quelque chose de concret d’ailleurs, je n’aurai pas du écrire ça comme ça, parce que quand ils proposent quelque chose, c’est encore plus désespérant et ça fait vraiment pas envie).

      Si au moins il y avait derrière une communauté de pensée un peu généreuse, un peu partageuse, un peu ouverte, un peu plus progressiste et un peu moins ancrée dans le passé... Seulement voilà, dans les cuisines de Ruffin et ses copains, c’est vaniteux, fermé et opaque, et ça gère leur petit pouvoir (sans partage) comme les maitres des forges du XIXe.

      Ce qui m’est très désagréable, c’est que j’ai suivi et soutenu (de près) ces mouvements que je pensais être « résistant » aux éditocrates et aux grand patrons voraces jusqu’à ce que je m’aperçoivent que leurs méthodes, leur pensée étriquée ne valaient pas mieux que celle de ceux qu’ils détruisent depuis des années, et que leur « entre soi » vaut largement celui des autres.

      Voilà, je suis effondré deux fois, en somme. Et on peut se réjouir que Fakir presse ou CQFD ou le Diplo s’attaquent aux exécrables conditions de travail chez Emaüs ou dans telle ou telle autre entreprise, mais ce serait pas mal qu’avant ils fassent eux même un petit retour introspectif sur la manière dont ils gèrent leurs propres journaux et les gens qui y travaillent avant de venir donner des leçons de bonne conduite à la terre entière. C’est franchement pas mieux.

      Cela dit, je découvre (avec plaisir) qu’il y a des initiatives alternatives (nombreuses) auxquelles on peut se raccrocher, participer et que l’on peut développer collectivement dans des rapports qui excluent que « les uns » imposent un quelconque pouvoir sur « les autres », et qui au lieu de consacrer une immense énergie à détruire, se concentrent sur la création d’idées nouvelles, la construction de projets fédérateurs et vraiment passionnants qui se font en dehors de cet univers désespérant et dans des conditions de fonctionnements très nouvelles qui s’inventent même parfois au fur et à mesure qu’on progresse dans les travaux et la recherche. C’est à ça que je crois, moi : et ça marche bien. Ça me fait simplement penser que Arnauld L., François P., Bernard A. Minc, BHl and Co. aussi bien que les Ruffins et les ex du Plan B sont, dans ce contexte un peu plus universel et ouvert, devenus totalement inutiles.

  • Quelques réflexions post #attentats, à transformer et à compléter, en vue d’une #RiposteDémocratique « Pacte de sécurité » vs « Pacte de stabilité » - Ce ce que j’en sais...ou pas
    http://cazueladepolo.canalblog.com/archives/2015/11/19/32949381.html
    Vous retrouverez l’ensemble de l’article ci-dessous, mais attention les nombreux liens servant à justifier l’argumentaire ne sont pas pris en charge par le copier/coller, je vous conseille donc d’aller faire un tour sur l’article original .

    L’importance donnée à la sécurité.

    En France, les maladies professionnelles et les accidents du travail tuent plus de 1.000 personnes par an (en 2012, 520 victimes et 557 victimes respectivement ; en 2011, 569 et 550 victimes, sources INSEE). Quel rapport avec le #pacte_de_sécurité ? Le gouvernement en place, au nom de la #compétitivité et donc du #pacte_de_stabilité, permet aux employeurs, dont l’entreprise emploie de 11 à 299 salariés, de supprimer les représentants des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) pour les remplacer par des membres de la Délégation Unique du Personnel (source www.legifrance.gouv.fr).

    Rien n’empêche de considérer que la sécurité dans l’emploi, et par conséquent la mort pour cause d’emploi, n’est pas aussi importante que la sécurité dans la rue. À charge pour celleux qui ont cette opinion de nous en démontrer le bien-fondé. Pour ma part, un décès reste un décès, qu’il soit la conséquence de la politique sociale ou de la géopolitique de l’Exécutif français.

    Le président, le chef de guerre, François Hollande nous dit donc que « Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » (source RFI). Bien sûr, dans son discours digne du début du XXème siècle, celui-ci ne parle pas de la sécurité des travailleurs, mais de la guerre contre le terrorisme, comme Bush Junior avant lui. Ce discours me semble pourtant archaïque, et dangereux, dans une société qui se veut démocratique et horizontale.

    Un ennemi extérieur et réactionnaire ou une idéologie conforme à l’infrastructure nationale contemporaine ?

    Pourtant, il faut bien admettre, malgré la propagande en cours, que ce ne sont pas des ennemis de l’extérieur (je précise tout de suite que je ne partage pas l’expression « d’ennemis de l’intérieur », il n’existe que des victimes de l’intérieur) qui ont perpétués les attentas sur le sol français, mais des enfants, des laissés-pour-compte, de la République. Je précise : oui, il existe en Irak et en Syrie des groupes de terroristes qui en appel à la violence au nom du salafisme, mais ce ne sont ni des Syriens ni des Irakiens qui viennent massacrer des innocents sur le sol français, mais bel et bien des citoyens locaux. J’ai bien peur qu’une fois l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) détruit – car il sera, au moins en Irak et en Syrie, avant de renaître ? – la colère, et la violence, de ces jeunes s’incarnera dans autre chose, ne serait-ce que dans le banditisme.

    Nous voyons ici à quel point l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) n’est pas une résurgence du passé, mais une organisation totalement contemporaine. J’en veux pour preuve, outre son aspect multinational, transfrontalier, son organisation en réseau, en petites unités liées entre elles par les NTIC, tout comme les entreprises actuelles. Ajoutons-y la forme de leur propagande, via le Web, qui reprend les codes de la communication la plus innovante, et qui ne s’éloigne pas tellement de celle fait par l’armée de terre à la recherche de nouvelles recrues (sur le recrutement de EI, vous pouvez regarder ce documentaire de LCP-AN Djihad 2.0 et comparer les analyses des « experts » avec les clips de l’armée française – par exemple ici ou là –, voire avec ce documentaire, réalisé par le ministère de la Défense, que cette même chaîne a passé à la suite de l’émission consacrée aux attentats du vendredi 13 novembre – Date symbolique dans le cinéma hollywoodien -, Opération Serval, une brigade au combat). Le caractère archaïque de cette organisation reste donc à démontrer, tout comme la stigmatisation des migrants comme principale force d’attaque. On me dira que ce sont les « valeurs » de EI/DAESH qui sont rétrogrades, réactionnaires, lesquelles me semblent être, notamment, le machisme – demandez aux féministes ce qu’elles pensent du machisme chez nous, ou regardez le traitement fait aux corps des femmes par la publicité et l’audiovisuel en général –, la célébration de la violence – regardez là encore l’audiovisuel et notamment le cinéma et les séries étasuniennes, ou la propension des grandes puissances militaires à justifier l’emploi de la force contre la diplomatie, sans parler des soutiens reçus par ce bijoutier (et donc lié structurellement, par exemple, aux trafics de diamants) assassin au nom de la propriété privée –, sa conception du monde à la fois universaliste et univoque – que dire de nos dirigeants et économistes médiatiques libéraux avec leur fameux TINA (There Is Not Alternative – Il n’y a pas d’alternative), etc. Là encore, la pensée réactionnaire semble plutôt bien partagée.

    Quand le libéralisme va trop loin, l’État retrouve sa légitimité par la guerre.

    L’ouverture des frontières aux marchandises et aux capitaux, parfois accompagnés de l’ouverture des frontières aux humains, met les peuples en concurrence. Précisons ici que ce ne sont pas les États qui sont en concurrence, ceux-ci seraient plutôt les cocréateurs de la règle du jeu, au nom de la « division internationale du travail » (voir, par exemple, les déclarations de Pascal Lamy dans cet entretien aux Échos). Cette concurrence internationale, voulue par les États, ne permet à ces derniers d’intervenir dans l’économie d’une seule et unique manière : s’assurer que le peuple bosse dans des conditions de plus en plus difficiles, et incertaines, sans broncher.

    Mais les travailleurs finissent toujours par s’indigner de cette situation, dès lors, ils se plaignent de leurs conditions de vie et se tournent vers l’État pour les protéger contre les capitalistes. Dans cette période, les travailleurs, si ce n’est le peuple tout entier, pointent, à juste titre, le problème de l’ouverture des frontières. Il y a donc une demande d’État de la part des travailleurs, mais aussi des capitalistes : il y a, dans les deux cas, une demande de protection des uns contre les autres.

    L’État démocratique, au risque de perdre sa légitimité (d’exister ?), doit être présent et répondre à ces demandes contradictoires. Ne pouvant alors apporter une réponse d’ordre économique, puisque c’est sur ce terrain que les exigences des uns et des autres sont irréconciliables, il répond avec ce qui le caractérise en propre, la violence légitime, incarnée par ses forces armées, civiles et militaires, avec comme objectif déclaré un ennemi extérieur, mais toujours avec des répercussions, négatives, sur la liberté de ses sujets, notamment sur la liberté de manifester, intimement liée à liberté d’expression dans l’espace public, mais aussi au droit des peuples de disposer d’eux-mêmes. Attention, je me place dans un cadre d’une réflexion socialiste, laquelle admet que les lois de la société et de ses institutions sont indépendantes de la volonté des individus particuliers. La reconnaissance de ces lois, au sens scientifique du terme, de la part de la pensée libérale – c’est-à-dire où seul l’individu rationnel, agissant pour ses intérêts bien compris, existe – s’appelle la théorie du complot ; je rejette cette pensée qui ne permet pas de comprendre les changements sociaux.

  • D’abord merci @rezo et merci #seenthis
    Parce que aujourd’hui comme en janvier je me trouve écrasé, perdu par la masse insondable du monde médiatique atroce.
    En janvier, j’avais presque honte de le dire, mais j’avais été plus horrifié par le 11 que par le 7. J’avais mis un temps fou à trouver des textes qui m’aident à penser. Et c’est ici et sur Rezo que j’en avais trouvé. Alors merci.
    Ce week-end, c’est allé plus vite, dans ma tête.
    Bien sur ces attentats m’ont rendu extrêmement triste. Ils m’ont aussi mis en colère après ce truc qu’on appelle « la France ». En disant « la France » je ne parle surtout pas de l’ensemble de la population de nationalités françaises... Je parle de ce blason dégueulasse qu’on ressort à chaque fois qu’il faut faire oublier les saloperies d’un gouvernement.
    Je dis que ce week-end, c’est allé plus vite dans ma tête, parce que, du haut de ma grande naïveté de citoyen-qui-ne-regarde-pas-la-télé, je pensais qu’il serait évident que le peuple allait se soulever pour demander au gouvernement de retirer toutes ses troupes partout dans le monde. Je pensais qu’il serait évident pour tous et toutes que, si nous avons eu 150 morts vendredi, en Syrie ils en ont aussi 150, mais par jour. Je pensais que l’inefficacité de l’attitude de Bush après le 11 septembre était trop visible pour que le peuple français ne fasse pas le lien entre une politique impérialiste et néo-coloniale et les morts du 13.
    Je voudrai que ça gueule et que ça crie que ces 150 morts, que l’EI, que les milliers de morts en Méditerranée, c’est la faute de la guerre en Libye, de la guerre au Mali, des accords avec Bachar El Assad, et encore plus loin des rapports occidentaux avec l’Arabie Saoudite.

    Dites moi, ce n’est pas évident pour tout un chacun ça ?

    Il n’y a pas, même des germes, de ce grand mouvement de contestation si évident ? Je suis trop dans un petit milieu d’intellos d’extrême gauche ?

    Hier, je vais à la bibliothèque de Rennes, il y a un portique avec un vigile. La femme devant moi se fait fouiller. L’homme derrière moi se fera fouiller. Moi, j’ai une putain de beubar, même pas taillée, toute dégueulasse, j’ai un sac derrière moi, et j’ai un grand poncho qui recouvre mon fauteuil... Le vigile me dit : « Passez Monsieur »
    Je me tourne vers lui rouge de colère en lui demandant s’il a bien vu ma barbe et mon keffieh palestinien ? Il n’a même pas réagi.
    Outre la discrimination validiste, cet épisode dit explicitement que ce genre de contrôle est là pour les jeunes en jean et baskets, les arabes et les noirs...

    On fait quoi alors ?

    https://www.youtube.com/watch?v=irKQLXUJJ20