Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.

  • j’aurai du voir les film de Carmen dans l’ordre
    La Flaca Alejandra, Carmen Castillo, 1994
    Je vous ai déjà tout raconté de mon histoire avec Carmen. C’était le dvd de bonus du film #Rue_Santa_fe, alors évidemment j’ai mis du temps à le matter.
    C’est un film plus urgent et, conséquemment peut-être, plus fort, plus une baffe dans ta gueule, que Rue Santa Fe. En fait non, ces deux films faits à des époques différentes avec un truc dans l’intestin qui bouillonne pas pareil.
    C’est le Chili et son coup d’état. Si on s’y intéresse on connait. La torture on sait. D’accord. Mais la torture de près, tellement près... Et puis ceux et celles qui ont succombé... Pour qui c’était trop dur. Qui ont donc préféré mourir autrement que mourir sous les coups du bourreau. Ceux et celles qui ont préféré mourir en devenant traitres. C’est quoi leur vie ? Comment on vit en reniant tout ?
    Et bien figurez vous que Carmen va rencontrer la Flaca Alejandra. Et putain c’est beau.
    Ca m’a réconcilié avec les 52 minutes.

    https://www.youtube.com/watch?v=A6xqUqDZTz0


    #critique_a_2_balles #La_flaca_alejandra #carmen_castillo #coup_d'état #1994 #cinema #documentaire #chili #torture #viol #rue_santa_fe


  • Ca sort pas au cinéma ? C’est quoi ces conneries ?
    Bone Tomahawk, S. Craig Zahler, 2015

    http://festival-gerardmer.com/2016
    Et un jour @jb_barreau me conseille ce film. Je sais bien qu’il guette tous les ans le palmarès. Je sais bien qu’il y a eu des ratés (cf. Donnie Darco) mais bon, quand JB conseille quelque chose c’est l’assurance de ne pas voir du rohmer. Je me comprends.

    Bref un putain de nom de dieu de western. Tous les codes, le shérif, l’adjoint au shérif, un mec qui a une jambe en vrac et qui ferait mieux de rester au lit quelques semaines. Et un brigand ou un truc comme ça qui est en prison et puis une femme aussi qui ne sert pas à rien.
    Sauf qu’un jour tout le monde disparaît, à la place il y a une flèche d’un indien. Alors l’éclopé, le shérif et l’adjoint qui sert à rien ils partent longtemps.
    Vous imaginez un type à la jambe sanguinolente qui doit faire 300 bornes à cheval pas longtemps ? Moi évidemment je n’imaginais pas. Mais cette fois c’est filmé pour qu’on comprenne. Et puis en plus les indiens... et oh c’est Gérardmer quand même...
    Et oui...
    ...
    C’est pas des indiens.
    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19559413&cfilm=212035.html
    #critique_a_2_balle #Bone_Tomahawk #kurt_russel #western #S._Craig_Zahler #2015 #gerardmer #sherif #pas_viol_du_moins_je_crois_pas #cannibalisme #orthopédie


  • Ils sont pas si sympas que ça ces petits noirs...
    La chute du faucon noir, Black Hawk Down, Ridley Scott, 2001

    Ne parlons pas de Ridley qui avait déjà prouvé depuis longtemps qu’il savait très bien faire n’importe quoi avec n’importe qui et n’importe comment.
    Vous savez, je découvre un peu les #films_de_guerre et d’après Sanseverino il y en a des très bons. Là, bon bof...
    Passons tout de suite sur les dix dernières minutes mégas militaristes impérialistes pro-américains pro-guerre et l’honneur et la force de l’être humain et les copains et tout et tout viens me toucher le zizi, en secouant bien mes bourses en même temps pour me prouver que je suis un homme. N’en parlons pas.
    Pour le reste il y a quand même quelques machins drôlement bien branlés (je veux dire à part le zizi des survivants).
    La Somalie est vraiment vue comme une planète Mars truffée de communistes super bien organisée et hostile. Et l’arrivée des hélicos se fait sur une ambiance hyper inquiétante, et impressionnante. Du genre le silence et puis quelques détails comme un gosse qui tend son téléphone en l’air pour prévenir toute la tribu que les ricains arrivent.
    Ou alors une scène vraiment impressionnante qui vient vraiment de Romero sauf que les zombies, c’est des négros. Donc évidemment Romero oui, mais la métaphore en moins...
    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19465103&cfilm=35144.html

    #La_chute_du_faucon_noir #Black_Hawk_Down #Ridley_Scott #2001 #cinéma #film_de_guerre #raciste #impérialisme #amitié_virile #petits_noirs #Georges_Romero #pas_assez_puant_pour_être_bien #pas_viol

  • Médias en Argentine : Macri droit dans ses bottes ! - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Medias-en-Argentine-Macri-droit-dans-ses-bottes

    À peine installé à la tête de l’Argentine, Mauricio Macri s’est lancé dans de « grandes manœuvres » dans le secteur des médias, que nous avions détaillées dans un précédent article. Ces dernières se sont poursuivies en 2016 et ne cessent de démontrer l’ancrage néolibéral du nouveau président argentin, son inclination pour la concentration et le faible intérêt pour la démocratisation entamée sous la mandature précédente.

    En effet, quand Macri et son équipe investissent la question des médias, même avec un slogan de campagne aux accents novateurs – « Cambiemos » (« Changeons ») [1] –, c’est pour revenir à une structuration du champ médiatique argentin beaucoup moins ouverte et pluraliste qu’avant la loi de 2009.

  • Des nouvelles de mon ami Nils :

    Médias en Argentine : les grandes manœuvres de Macri - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Medias-en-Argentine-les-grandes-manoeuvres-de-Macri

    Le 22 novembre 2015, le candidat libéral Mauricio Macri a été élu président de la République argentine, mettant fin à douze ans de gouvernement kirchnériste. Peu de temps après son investiture, il s’illustre par des mesures et des méthodes de choc (légiférant par décrets, 97 pris entre le 10 et le 16 décembre !), dans le domaine des médias notamment. D’habitude si prompte à dénoncer les « attaques contre la liberté d’expression », la presse française – et francophone – se démarque, elle, par son silence assourdissant sur le sujet.


  • J’ai mieux dans ma chambre, qu’est-ce que fous cette main ridicule sur l’affiche ?, moi, il y a douze ans j’ai acheté une affiche de collection beaucoup plus belle
    The Haunting, La Maison du Diable, Robert Wise, 1963

    La maison. La conscience. L’intérieur. La maison comme le cerveau.
    Le principe du film d’épouvante est un masque pour dire. Parfois le cinéma a besoin des oripeaux du genre pour faire métaphore. On va arrêter avec cette expression : « faire métaphore ». Ca commence à être un lieu commun dans mes #critique_a_2_balles . Je veux dire que le principe du genre est un carcan, des bandes de tissus très très serrées pour plonger le et la spectateuse dans un univers qui va, à son tour décaler la règle. Translater le regard.
    Ai-je raison @mad_meg de penser que Wise nous parle de la perte de la virginité ? Il y a les mythes freudiens dans ce film de l’œdipe et d’Electre. Et en même temps les bases de la pléthore de teen movies qui suivront beaucoup plus tard.
    Et l’importance de la maison dans ce film. Elle est belle, putain. J’imagine les décors et les artisans sous-payés...
    Il n’y a pas l’horreur qu’un ou qu’une spectatrice pourrait imaginer si on lui dit film d’horreur... mais il y a l’angoisse, la solitude et l’inconnu.
    A ce moment là je ne sais plus trop quoi écrire sur ce film merveilleux. C’est sur aujourd’hui il faut, pour le regarder dans son salon, fermer les volets, éteindre son téléphone, fermer toutes ses applis et ne pas se laisser emmerder par un « la base virale de votre ordinateur a été mise à jour ». Il faut vraiment se laisser prendre. C’est assez envoutant mais il faut y mettre un peu du sien. Mais si on fait un petit peu d’effort... on voyage.
    Je disais donc que comme je ne sais plus trop quoi écrire, je dis quelques phrases inspirées de la discussion sur le film que je viens d’avoir avec Marie.
    La maison est un personnage. L’héroïne ne s’appelle pas Abigail, elle s’appelle Eleonor. Ah oui, Abigail c’est le fantôme. Oui mais c’est aussi un peu son double. On peut donc dire que l’héroïne du film est Abigail. Oui tu as raison finalement, mais Conan le Barbare est un film à chier. Non, je n’écrirai pas ça. C’est pas toi qui tape c’est moi. Ben oui d’accord, c’est le contrat, mais si je veux pas écrire j’écris pas, d’accord ? Ecoute Marie je n’ai pas envie de te contredire et puis cette critique à 2 balles ne parle pas de Conan le Barbare. Bon d’accord mais j’ai raison. Oui d’accord tu as raison.

    https://www.youtube.com/watch?v=AeAzGxWlEcg

    #La_maison_du_diable # The_Haunting #Robert_Wise #1963 #Cinema #pas_viol #Conan_le_barbare #Marie #Maison_et_travaux #N&B #film_d'horreur #epouvante #Jean-Michel_Freud #Œdipe #Electre

    • Je vais revoir ce bijou et je reviens te dire ce que je pense de la métaphore de la virginité. Au sujet de Conan le barbare je dirais pas qu’il est à chier (c’est le chef-d’œuvre ultime pour un de mes frère) mais si tu le regarde juste après La maison du Diable...

    • Oui @aude_v ce caractère de la femme en noir crève l’écran. Mais quel passage ? Quel transfert ? Quelle translation de la femme en noir comme lesbienne formatrice jusqu’à la femme en noir des films d’Hitchcock, les femmes brunes dans ses films sont le diable, de la à dire que les films du père Alfred sont homophobes... Très très belle analyse sans aucun rapport de The searchers sur Hors-série.
      Hier soir j’ai téléchargé l’intégrale de l’ami Paul. J’ai hate j’ai hate...


  • L’éphéméride oublié de la nouvelle vague
    L’important c’est d’aimer, Andrzej Zulawski, 1975

    C’était un soir à l’hôpital, vous savez, la TNT ma meilleure amie... j’ai quand même vu quelques bons trucs finalement. Notamment cette fameuse soirée où on rediffuse le Petit Quinquin. Je l’ai, d’ailleurs mieux apprécié que la première fois. Et puis à 23h, il y avait un hommage à André qui venait de mourir. La couleur avait l’air belle, quelques accents godariens de l’époque Une meuf est une meuf. Alors bon, je suis crevé mais on va jeter un œil. Et Bim ! une grosse baffe dans ta gueule ! Un travail sur le son, j’ai envie de dire, de toute bôté... et bordel cette putain de TNT petit écran dans ma chambre et le son bridé au volume 14. Aaaaaaaaaaaah, mais c’est trop bien j’entends rien ça me coupe la moitié des dialogues bordel de couille !
    Et la musique de Georges Delerue elle est magnifique. Le monde est atroce, c’est des monstres, des alcooliques, des fous, et il y a Romy qui n’en peut plus de la vie qui est trop médiocre pour elle. Et puis elle croise machin, ils se regardent, et c’est là que Delerue intervient. C’est comme si sa musique arrêtait le temps et le monde. J’étais ému, l’hôpital ça aidait à être ému mais là j’étais ému.
    Et Dutronc dans tout ça, il fait comme tout le monde, il fait ce qu’il peut. Ah vraiment ces trois là ils sont très beaux... et la tyrannie du monde...
    https://www.youtube.com/watch?v=4ANN_ZbS5Yw


    Je viens de revoir cette bande-annonce ils ont vraiment très bien choisi la scène, je me rappelle, elle m’a mise les larmes aux yeux. Romy qui se fait maltraiter, insulter en tournant un film pornographique méga glauque, elle regarde le héros photographe qui lui vole son image elle l’implore d’arrêter en lui disant : « Vous savez je suis comédienne, ça c’est juste pour manger, alors s’il vous plait arrêtez... je vous en prie. »
    #critique_a_2_balles #cinema #Andrzej_Zulawski #L'important_c'est_d'aimer #Romy_Schneider #1975 #Jacques_Dutronc #Fabio_Testi #nouvelle_vague #pas_viol

  • Combien de viols dans la filmographie de Verhoeven ?
    http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2016/05/25/combien-de-viols-dans-la-filmographie-de-verhoeven.html

    Un « thriller subversif » et « jubilatoire », « cinglant et sarcastique », « dérangeant », « palpitant, érotique, pervers », « brutal, cynique, enlevé, drôle », « réjouissant et très malsain uppercut » "au sommet de l’ambiguïté vénéneuse" et qui « tord violemment le cou au politiquement correct » est sorti en salles aujourd’hui. Comm’ Cannes aidant, vous n’échapperez pas à « Elle », le dernier film de Paul Verhoeven, sinon en allant le voir, en vous faisant marteler par la critique massivement enthousiaste qu’en font les médias. Source : Ladies & gentlemen

    • C’est consternant à quel point ce travers du « la femme forte, elle va en baver et même en redemander » se retrouve souvent (j’ose pas dire systématiquement, mais je ne contredirais personne qui le proposerait...). Je lisais la critique sur Zootopie sortie cette semaine, et j’ai adoré ce film, mais oui, la critique est pointue et juste, il y a tous les mêmes travers consternants que pour ce film de Verhoeven... en moins horrible, certes, mais tout de même, c’est la même logique.

      (mais pourquoi cette actrice est-elle allée se perdre dans ce truc dégradant et consternant ?)

      http://seenthis.net/messages/492565

    • Et, Total Recall ?
      Et Starship Troopers ?
      Très bien, on peut accorder le droit à un réalisateur de faire quelques bons films, ça n’enlèvera rien à une critique acerbe du reste de sa filmographie. C’est entendu.
      Mais si on essaie de partir de l’intérêt premier de ses bons films, il me semble que c’est un certain esprit de subversion, même pas, de provocation c’est plus juste. Et encore c’est pas tout à fait exact. Mais si on part de là, serait-il trop demandé que d’avoir une analyse en partant de cet angle là précisément. C’est-à-dire : quels films de Verhoeven on trouve personnellement bons, lesquels ont été forgeurs de notre propre histoire, et sur quels points et pourquoi ? Et ensuite, à l’aune de cette grille, analyser son dernier film. Et alors ? C’est bien ? C’est pas bien ?
      En tous cas je vais courir aller le voir. On en reparle ?

      PS : il semblerait pour vos commentaires qu’il s’agisse plutôt de critiquer les critiques de ce torche-cul qu’est Le Point.

      #critique_de_critique_de_critique

    • @unvalide je croi pas que l’article dise que tous les films de Verhoeven soient mauvais mais il a fait des films vraiment pourris et ce qui est dit sur la culture du viol dans sa filmo me semble juste. En plus de ceux que tu cite, j’aime bien aussi Robocop dont j’avais la K7 quant j’étais gamine et qui a beaucoup tourné. J’ai cette analyse de la construction symétrique dans ce film qui devrais t’amusé si tu la connais pas déjà : https://dejareviewer.com/2014/04/29/cinematic-chiasmus-robocop-is-almost-perfectly-symmetrical-film

      Par rapport à la question du viol, de la représentation des femmes et de la sexualité dans les films de Verhoeven, je l’ai vu souvent cité pour son féminisme. En particulier pour le traitement neutre des personnage féminin dans Starship troopers et l’exemple de la scène de douche mixte qui serais non-sexualisé. Je pense que Verhoeven est du style liberal-cynique-opportuniste. Dans Starship Troopers la mixité est l’occasion de montrer des seins pour faire plaisir au publique hétéros-masculin ciblé et que si au passage ca peut lui ramener le publique des femmes geek il est pas contre. A mon avis Verhoeven est moins progressiste que les fans de Starship Troopers le pensent, il se défend lui même d’avoir voulu faire une critique politique. A un moment j’ai voulu voire toute sa filmo et y a vraiment de très très mauvais films et en particulier ; Le Choix du destin (Soldaat van Oranje) avec une scène de sexe hyper longue, inutile, complaisante et sale, qui m’a permis de tranché sur le regard de Verhoeven et me décidé à trouvé que c’est un abruti machiste qui a fait quant même trois films sympas à regarder (Robocop, Total Recall et Starship Troopers).

    • Accessoirement, Turkish Delight est connu pour sa proximité avec 37°2 le Matin de Beineix. Je l’ai pas vu depuis au moins 25 ans, mais dans mon souvenir ce n’était pas du tout une « dispensable comédie romantique ».

    • J’ai vu #Spetters hier soir...
      Avant d’écrire ça :
      "En 1980, on retrouve dans « Spetters » une vendeuse de frites au look de Marilyn brushée par le coiffeur de Bonnie Tyler, qui jette son dévolu sur un prometteur coureur de moto-cross : ils vont devenir riches et célèbres, c’est sûr. Sauf que, non, parce que la moto, c’est dangereux et que l’étoile montante du sport finit en fauteuil. La vendeuse de frites et le pote gay ont des idées (devinez lesquelles) pour gagner de la thune, mais sous leurs airs dévoués, sont plus opportunistes et maniganceurs qu’il n’y parait. Entre temps, une petite scène de viol collectif, ça coûte pas grand chose et ça vous labellise « subversif » à tous les coups."
      Il me parait judicieux que Marie Donzel regarde les films dont elle parle et, en parle un peu plus (ne serait-ce que par respect pour les multiples problématiques abordées, dont notamment les gens de ma race...)

      J’ai vu le film, et c’est pas ça. C’est tout. Après... Si vous voulez parler cinéma, je suis disponible...
      #ignorance #on_aime_ou_on_aime_pas_mais_on_fait_pas_beurk

    • Marie Donzel ne parle pas des films elle parle de la représentation des femmes et du viol dans ces films et particulièrement dans Elle. Vous ne parlez pas de la même chose et Marie Donzel a donner ses raisons. Dans ce que vous dites pour défendre les représentations du viol dans les films de Verhoven je ne voie rien qui contredise ce qu’elle dit. J’ai pas vu Spetters mais à te lire @unvalide il n’y a pas de scène de viol dans ce film ? Ou tu trouve que cette scène de viol est trop bien faite et qu’il n’y a rien à redire sur le regard de Verhoven sur le viol dans Spetters ? Qu’il ne propage aucun élément de la culture du viol et que son approche de la sexualité, de la prostitution est sans male gaze ? Tu semble reproché à Marie Donzel de ne pas parlé de 100% des sujets abordés dans Spetters et en particulier de faire l’impasse sur celui des « gens de ta race », ca me semble des reproche infondés et malhonnetes. Elle a bien le droit de s’intéresser à un unique aspect sans avoir à faire faire la preuve qu’elle connais l’intégralité des informations disponibles dans l’univers ni de passer du temps a parler des « gens de vos races ». Et plutot que de lui demander des explications ou réclamer qu’elle pondre une thèse sur la filmo de Verhoven dites moi ce que vous trouvez si féministe dans la vision des viols chez ce réal.

    • Il n’y a vraiment plus rien de subversif dans ce genre de démarche. Lui ou Haneke ou je ne sais quel autre Houellbecq n’en finissent plus d’empuantir l’atmosphère, célébrés à chaque nouvelle vesse...

      Une petite citation de David Foster Wallace qui a le mérite d’ouvrir un peu la fenêtre :

      Dans ce pays, les prochains rebelles littéraires dignes de ce nom seront peut-être une clique d’antirebelles, mateurs nés qui oseront, d’une manière ou d’une autre, déposer le regard ironique, qui auront le culot et la candeur de porter haut les couleurs de l’univocité. Qui traiteront des tracas et émotions de la vie américaine, aussi ploucs et communs soient-ils, avec déférence et conviction. Qui se garderont bien de la spécularité et de la lassitude branchée. Ces antirebelles seraient bien sûr dépassés avant même de se mettre au travail. Morts avant d’avoir pris corps. Trop sincères. Refoulés, aucun doute. Attardés, vieillots, naïfs, anachroniques. Peut-être sera-ce tout l’intérêt. Peut-être est-ce ce qui fera d’eux les prochains vrais rebelles. Car le vrai rebelle, que je sache, prend le risque de la désapprobation. En leur temps, les révoltés du postmodernisme ont encouru les huées et les hauts cris : le choc, le dégoût, le scandale, la censure, les accusations de socialisme, d’anarchisme, de nihilisme. De nos jours les peines encourues sont différentes. Les nouveaux rebelles, qui sait, seront peut-être les artistes prêts à s’exposer aux bâillements, aux yeux levés au ciel, aux sourires en coin, aux coups de coude dans les côtes, aux parodies des ironistes excellents, aux « Que c’est trivial ». Prêts à s’exposer aux accusations de sentimentalisme, de pathos. De crédulité excessive. De mollesse. Tout disposés à se faire blouser par un monde de rôdeurs et de reluqueurs qui craignent le regard d’autrui et le ridicule plus que l’emprisonnement sommaire. Qui sait. La jeune fiction la plus résolue d’aujourd’hui semble décidément arriver en fin de fin de parcours. Que chacun en tire ses propres conclusions. Pas le choix. Si on ne vit pas une époque formidable. »

    • Chouette texte @tintin Merci
      @unvalide J’ai vu Spetters hier et je veux bien que le sujet du handicap soit traité de manière interessante dans ce film, mais il y a effectivement des problèmes sérieux avec la culture du viol. La victime de viol qui finalement aime être violé et qui n’en garde aucune séquelle bien au contraire puisqu’il devient amant avec un de ses agresseurs et est sorti du placard. Le viol comme remède quelle idée de merde ! Ca c’est un point de vue et un discours de violeur. Et ce scenario est manifestement récurent puisque « Elle » semble être la même histoire.

      En plus d’être plein de détails misogynes (les règles sont sales, les filles qui portent des faux seins c’est trop rigolo de les humilié publiquement...) je trouve qu’il y a de l’homophobie dans ce film (les gays violeurs, l’agression homophobe banalisé et imputé à un personnage gay). Tout ca confirme ce que je disait plus haut, tu ne parle pas de la même chose que Marie Donzel et tu me donne l’impression de ne pas comprendre ce qu’est la culture du viol. Sur le sujet il y a un tag très complet sur seenthis et sinon il y a ce lien : http://www.cultureduviol.fr

      Cette tolérance au viol, elle existe pourtant. Elle est nourrie par des clichés qu’on applique aux victimes comme aux violeurs, et on la nomme culture du viol. Traduction peu convaincante d’une expression anglo-saxonne, si on considère la connotation très positive du mot « culture » dans la langue française, la culture du viol regroupe l’ensemble des idées reçues que nous avons intégrées autour du viol mais également les différentes façons, expresses ou tacites, dont nos structures sociales (famille, travail…), commerciales (marketing, communication, commerce, publicité…), médiatiques (journalisme de presse écrite, papier ou en ligne, télévision) et publiques (institutions officielles, organes politiques) cautionnent et abritent le viol.

  • Les travailleurs du sang
    Saigneurs, Avec le sang des hommes, Raphaël Girardot et vincent Gaullier, 2015
    Plusieurs films que je vois de mon ancien professeur Raphaël Girardot. A chaque fois ils me scotchent.
    Dans le cinéma documentaire, il y a une sorte de sous-catégorie qu’on appelle cinéma direct. Un filmeur, un terrain, des ou un personnage, et voilà on filme. C’est la base, le minimum, et parfois ça donne des choses incroyables. Ca veut dire pas de voix off et aucun autre artifice. Ca implique d’être là, longtemps, des semaines, des mois. Ca implique aussi d’avoir un putain de travail en amont, ça implique de savoir exactement ce qu’il va se passer pour pouvoir le filmer de la manière la plus juste.
    Et puis des réflexes, des sacrés réflexes...
    Dans les films de Raphaël il y a ce qu’il faut pour que je semble voir une analyse du monde qui me plait beaucoup.
    La version courte est sur Arte +7.
    Et la version longue, elle est super.
    Le cinéma direct, c’est pas pour moi. Je veux dire qu’il me semble que je ne pourrais pas en faire. Trop lourd, trop important dans une pièce. C’est pas grave, moi je fais de la mise en scène pour chercher le réel et la poésie.
    Et donc en tous cas dans ce film là il y a finalement de l’allégorie, de la métaphore, du tabou.
    Ils passent une frontière, ils traversent un tabou, ils doivent changer de corps, changer de peau, pour faire, pour voir, ce que personne ne veut voir et ce que personne ne veut faire...
    https://www.youtube.com/watch?v=Ir0M4bp9b1U


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #raphael_girardot #vincent_gautier #2015 #bidoche #saigneurs #avec_le_sang_des_hommes #arte+7 #trop_bien


  • "le publique aura beau être plié en deux pendant deux heures jamais il n’aura la Palme d’or"
    Ma loute, Bruno Dumont, 2016
    Pour moi, il y a 5 réalisateurs français dont on se souviendra longtemps., Delépine, Kervern, Dupontel, Dumont et moi-même.
    Il faut les voir ses films à Bruno... Il faut voir son parcours aussi. Vous avez vu la vie de Jésus ? L’humanité ? Ok, on oubli twentynine palms.
    Mais je vous jure, la vie de Jésus, l’Humanité, Flandre, ça vous retourne. c’est juste, et puis c’est faux et puis c’est dure et puis c’est vrai mais pas trop quand même. C’est de l’humour ? Il se moque ? Mais c’est beau quand même ??? Et le rôle qu’il fait jouer aux personnages féminins, c’est beau comme la lumière ? Ou c’est absolument dégueulasse ?

    Et puis là, pouf, il fait une comédie. Mais mon dieu, j’ai jamais vu ça, il y a du Chaplin, et puis quand même du Zola. Je crois d’ailleur que le père Emile n’a pas vraiment connu la caméra.
    Là, donc, c’est merveilleux. Il nous prend des bourgeois, tous joués par des gens connus avec Fabrice Luccini que je n’ai jamais vu comme ça, méconnaissable, et les vrais gens, les prolos, c’est des amateurs, ou presque.
    Alors bon, j’avais adoré le petit quinquin sur Arte. Et là, on sent bien que la série, c’était son brouillon. Mais les gens n’aiment pas quand il n’y a pas Dubosc et que le territoire de la comédie n’est pas clairement délimité par une intrigue bien référencée dans le catalogue des enjeux à la con.
    Et si ça vous dit pour une fois de réagir à mes critiques à 2 balles, vous génez pas.
    https://www.youtube.com/watch?v=4lU1dR9X9VY


    #critique_a_2_balles #cinéma #bruno_dumont #ma_loute #2016 #Emile_zola #nord #fabrice_luccini #comédie

    • Je l’ai revu. Beaucoup de plaisir.
      Il me semble évident aujourd’hui qu’il faut appuyer, et crier partout la dimension marxiste de ce film. Un monde sépare les bourgeois si drôles du début du XXème siècle qui viennent en vacances tous les ans dans ce coin du Nord, et les héros, travailleurs des mers. Leur boulot c’est finalement, l’humiliation mise à l’image, de faire traverser les riches en les prenant dans ses bras pendant qu’on patauge dans la merde.
      Des quelques-uns ou quelques-unes qui prendront le film sous sa dimension anti-lgbt (cf. une conversation désagréable que j’ai eu avec une amie en sortant du cinoche), nous en parlerons plus tard.

  • Un doc comme de chez moi
    Où est la guerre, Carmit Harash, 2015

    Mon amie Hind est une méga punk franco-marocaine, elle les lutte féministe, elle trouve ça bien occidentalo-centré (dans leur manifestation médiatique). On s’engueule quelques fois.

    Et elle m’a envoyé ce film en voulant mon avis. C’est dure quelques fois à donner un avis.
    les première minutes m’ont séduites à mort à donf. J’aime ces débuts là, Carmit marche dans la rue et nous parle des documentaristes. elle nous dit quelque chose que j’ai souvent trouvé très juste : aller faire des doc à l’étranger, même en filmant les gens, même en vivant parmi eux, même en étant soit même radical et anarchisant, si on rentre en France en affichant son talent à Lussas devant un public d’intello-bobo convaincus, ça n’a pas quelque chose de néo-colonialisme ? Elle, elle décide de filmer en France, et de filmer la misère.
    En fait, le doc, c’est comme un aimant vers l’autobiographie. Je l’ai dit, les premières minutes sont merveilleuses. Et puis ça glisse, tout lentement, presque du Alain Cavalier. Son sujet, elle semble le garder en tête, mais on sent,qu’au bout d’un moment, elle a filmé en se disant, on verra au montage. Ainsi la forme change et devient quelque chose comme un journal intime.
    Voilà c’est tout.
    https://vimeo.com/113594851

    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #où_est_la_guerre #Carmit_Harash #2015 #néo_colonialisme #france_a_la_con


  • Death Wish 3, Le Justicier de New York, Michael Winner, 1985

    Dans la scène finale, le héros tire une salve de mitrailleuse lourde sur une vingtaine de jeunes des quartiers populaire... puis s’en va calmement vers le soleil qui se couche.

    La raison pour laquelle j’ai regardé ce film (et tant d’autres vous l’aurez compris), c’est parce que mon troufion de héros Yannick Dahan en parlait. Parfois il est atterré et il casse tout en voyant le vide intersidéral de mise en scène des blockbusters d’aujourd’hui. ... de mises en scènes et aussi de morales. Dans mon monde on appelle ça regards et points de vues. Je ne suis pas sur que l’ami Yannick tienne ce niveau de réflexion. Mais bref, il regrettait l’aseptisation générale de tout. Mais vous savez les PSeux et les invité.e.s de Ruquier parlent de bien pensance... oui sauf que eux après ils dégueulent de la haine raciste, et ça c’est pas du cinéma.
    Moi c’est de cinéma dont je parle et c’est ça le plus grand malheur du monde c’est de confondre représentation et réalité. J’ai regardé ce film pour un exemple d’époque ou parfois rien n’était aseptisé. Et c’est vrai que ce film, il envoie du pâté. C’est aussi un condensé parfait de la pensée reaganienne. Les vrais bons américains (ceux qui ont fait le débarquement) sont mis en danger quotidiennement par les jeunes drogués et surarmés. Les flics sont des tapettes peureuses et corrompues et tout ça.
    Lui, Bronson il a une technique : leur tirer dans la gueule.

    Et je me dis... c’est vrai que ça fait du bien de voir ce film. Pas parce qu’il réveille mes fantasmes fascistes... mais parce que la violence est brute, elle est là, elle est filmée, elle est bourine.
    Et il n’empêche ça a quelque chose de plus propre qu’aujourd’hui. Et même plus subversif.
    Je me dis même que certains films tout lisse tout propre font peut être des dégâts politique incommensurablement plus fort que ce Bronson là.

    https://www.youtube.com/watch?v=QLJBfGdej7g


  • Vanishing point, Richard C. Sarafian, 1971

    La voiture.

    La voiture, ah.

    La voiture, et pas du fast and furious de mes deux...
    La voiture, mais la voiture qui libère et qui devient symbole. Symbole de vie et de liberté. Et de fuite aussi. Ma théorie est simple : quand les ricains ont fini de chercher la frontière en épuisant le western ils ont mis en scène cette recherche impossible de frontière. Ils ont fait l’équipée sauvage où les chevaux sont remplacés par des motos : http://www.imdb.com/title/tt0047677/?ref_=fn_al_tt_1
    Et puis ensuite... Bah y’a des murs, des océans, un à droite et un à gauche (ma mère m’engueule souvent en me disant de dire plutôt ouest et est mais bordel c’est quoi la différence ?) et puis entre la guerre du vietnam et Jean-Michel Regan qui se profilait quand même, pour ne pas péter les plombs il fallait rouler vite et aller loin.
    Et putain Kowalski il va loin et il va vite.
    Esthétiquement c’est merveilleux, des paysages et cette dodge challenger qui passe. Un affront à tous le pays, les flics et à travers eux toute la lourdeur administrative et morale.
    Ce qui est vraiment super dans les films des années 70 c’est que rien n’a la lourdeur d’aujourd’hui, ce Kowalski est mystérieux on n’aura rien sur sa vie et son histoire mais on aura quelques gouttes de choses qui nous racontent tout si on a un petit peu d’imagination.
    Et la musique putain elle envoie aaaah, j’adore.

    Ah oui et puis aussi une #spéciale_dédicace pour la petite scène #royalement_homophobe on pardonne rien mais c’est quand même royal et franchement il était pas obligé.

    https://www.youtube.com/watch?v=0P2VCMT8vAw


    #critique_a_2_balles #cinéma #comptoir_du_doc_non_c'est_une_blague #voiture #liberté #vanishing point #point_limite_zero #1917 #Richard_C._Sarafian #Kowalski #fast_and_furious


  • Vers la tendresse, Alice Diop, 2015

    Un résumé du moment passé à voir ce film
    Le 4 mai dernier. Ne me souviens plus très bien du contexte. C’était avec Marie.

    A quels films il m’a fait penser
    C’est marrant car la veille, j’étais allé voir le dernier film du père Depardon. J’avais été plutôt déçu, je jugea ce film comme un peu paresseux. Mais quelques scènes, toutefois m’ont intéressé. Et notamment celle où les deux personnages filmés évoquent leurs difficultés affectives. Et particulièrement lorsque ce film présente des personnages venus de quartiers populaires. Mais Depardon reste, d’après moi, en surface.
    Alors le lendemain je regarde : Vers la tendresse et putain ça fait du bien.

    Quelles images dans ce film m’ont le plus étonnées
    Son dispositif de séparer images et sons enregistrés dans d’autres occasions fonctionne très bien. Curieux comme un personnage est infiniment plus crédible, comme celui-ci suscite l’empathie du spectateur lorsqu’on entend sa voix seule et une image désynchro.
    Dommage qu’Alice intervienne quelques fois de manière un peu lourde.
    Puisque cette question est consacrée à l’image, si j’étais sur un petit nuage d’exigence cinématographique durant tout le film, j’ai été carrément déçu de sa scène de fin. Je m’explique : je reconnais que l’auteur ne veut pas en rester à des témoignages (si merveilleux soit-il), le film ne fait que parler d’amour alors il faut, au moins une fois, filmer l’amour. Pourquoi pas ? Mais c’est extrêmement difficile en cinéma documentaire pur. Et voilà. Alice a commencé mais est sans doute partie avant la fin de la scène dont elle aurait eu besoin... Et puis c’est assez prévisible.
    Alors que le cinéma de fiction peut faire ça très très bien, très très tendre, très très beau et tout et tout. J’ai trouvé que cette fin là se cassait complètement la gueule. Et puis et puis...l’homme du couple est un blanc. Ca ne va pas. Ca s’échappe littéralement de tout ce que le film tente de nous faire apercevoir.

    Quels propos m’ont le plus touchés
    La parole du gars gay (gagay, c’est rigolo) est super bien. J’ai l’impression qu’Alice Diop a commencé par faire de la radio.

    A qui j’aimerai montrer ce film
    A personne, je veux le garder pour moi.

    Ce que je dois absolument dire au groupe
    Mes parents sont venus pour quelques jours, c’est pour ça que je n’ai rien regardé à part le génialisimme Point Limit Zero qui passait au TNB.

    Bande annonce toute pourrite
    https://www.youtube.com/watch?v=4BtCSlBkcSU


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #comptoir_du_doc #Vers_la_tendresse #alice_diop #2015 #amour #cité


  • Des hommes debout, Maya Abdul-Malak, 2015

    Cette fiche un petit peu particulière est destinée à vous convaincre tous et toutes que le film « Des hommes debout » de Maya Abdul-Malak doit absolument être montré, non pas désigné mais partagé.
    C’est un film exigeant qui demande absolument d’être accompagné pour trouver son public. Il est tellement loin des produits que les gens, je veux dire les vrais gens ont l’occasion de voir des docs à la télé et au Gaumont qu’il peut en effet rebuter très rapidement et passer pour un mauvais brouillon, voire, pour une plaisanterie.
    Pour finir cette intro, je dirai que c’est toute la vocation de notre association que d’inviter le public à risquer son regard. C’est aussi notre rôle que de donner la chance à certains films de trouver un public. Ce film est difficile, mais il dit beaucoup plus de choses qu’un commentaire pourrait en formuler.

    Maintenant ça suffit je commence mes questions habituelles.

    Un résumé du moment passé à voir ce film
    Mardi 10 au matin, un peu la flemme de voir un doc. Ca fait presque une dizaine de films, et j’ai la vague impression qu’ils sont un peu tous pareils.

    A quels films il m’a fait penser
    Allez, je passe le pas et je ne m’intéresse plus vraiment à mes questions qui doivent être vraiment repensées.

    Quelles images dans ce film m’ont le plus étonnées (ou un truc comme ça)
    Je vais plutôt parler du dispositif. En fait dans ma vie, j’ai mis un temps fou à savoir ce que c’était que ce mot « dispositif ». Et puis j’ai un peu compris que ce mot insupportable voulait dire en fait « mise en scène », une sorte de charte, de règles que le ou la filmeuse suivait pour construire son film. Ainsi, respecter un dispositif sert à le construire (cher spectateur, j’ai fait un film et il fonctionne comme ça) mais aussi à faire émerger le réel à l’intérieur de celui-ci. Tout ceci quitte à, parfois, ne pas le respecter et donner ainsi au film, dans ces moments là, une force incroyable.
    Ici, on comprend assez vite que la caméra n’ira pas au delà de ce bout de trottoir. A l’intérieur quelque fois mais c’est tout. Et en fait ce sera la voix qui nous permettra de voyager et de faire un film sur l’exode sans jamais sortir de ce bout de trottoir.
    En fait, je pense, que plus le dispositif est stricte et minimal, plus le regard peut se concentrer sur autre chose. Ainsi, l’attention se porte d’abord sur la parole des personnages, leurs accents, leurs tournures de phrases, leurs rapports fraternels. C’est par là que moi j’ai voyagé. J’ai pensé aux films anthropologiques de Jean Rouch et à la trilogie de L’Ile aux coudres de Perrault et Brault.

    Quels propos m’ont le plus touchés
    Au début, voir ces personnages discuter au quotidien ne me faisait rien, j’attendais de cerner un enjeu, une histoire. Et puis il y a eu la première lettre de lue. Elle avait été écrite en 1972 et nous parlait d’un exil. Et puis là dans ma tête ça a fait clac ! J’attends désespérément une histoire alors que c’est ça l’histoire, tenir les murs, tenter de se retrouver un chez soi autour d’une boutique de spécialités tunisiennes. Les lettres m’ont foutu un putain de vertige. Un jeune homme enthousiaste près à croquer sa nouvelle vie et à conquérir le monde...et en même temps je vois les hommes que ce jeune est devenu. Whaou c’est mieux que de la fiction.

    Et puis quand même il y en a un qui revient. Quelle illusion d’avoir cru que sa vie était là bas et pourrait recommencer comme si rien ne s’était passé. C’est dans le dispositif qu’il reviendra s’échouer.

    A qui j’aimerai montrer ce film
    Je pense que ce film doit être montré dans des bars à kébabs ou bien dans des séances de formation au documentaire.
    Pour moi ce film représente tout ce que j’aime dans l’art cinématographique. Il expérimente une forme adaptée à son sujet.

    Ce que je dois absolument dire au groupe
    Ce film est fragile, il parle mille fois mieux de cinéma que « Ma famille entre deux terres ». J’espère vivement que le groupe le choisira et j’espère qu’il sera méga accompagné, ateliers, débats, rencontres, petits gâteaux, thé à la menthe.

    https://www.youtube.com/watch?v=DtB-i7FMI84


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #comptoir_du_doc #des_hommes_debout #Maya_Abdul-Malak #2015 #arabe #spécialités_tunisiennes


  • Angel, Stephane Fernandez, 2016

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    C’était finalement il y a quelques temps. Avant le 13 mai. Et voilà j’aurai du taper cette fiche plus tôt et maintenant il ne me reste plus grand chose dans ma tête. En tout cas je me rappelle que je l’ai pris comme le premier film d’une nouvelle série de visionnage.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    En général les récits de la révolution d’Espagne et de la guerre qui a suivi m’intéresse toujours énormément. C’est bien simple, si cette expérience survit dans les mémoires c’est seulement grâce aux cercles de militants acharnés. Alors voilà, cette histoire là m’a plu à regarder. Je ne suis pas une bête en histoire mondiale de l’anarchie et connaître les mésaventures d’Angel, la prison, les camps dans les Pyrénées me nourrit.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    C’est là le problème d’écrire des comptes-rendus plus de deux jours après avoir vu le film. Le minute par minute n’est pas possible.
    Je me rappelle avoir eu peur dans les premières minutes du machin. Je me rappelle avoir été heureux de voir le dispositif que je comprenais ainsi : un héros, Angel, et un sérum pour ouvrir sa parole : le gars qu’est avec lui tout le temps et qui ne parle pas beaucoup il est là surtout comme réceptacle à sa parole.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Beaucoup de plaisir à voir de l’extérieur et du soleil, et tout ça qui accompagne la beauté d’Angel qui est tout sauf un vieil anar aigri.

    Celles qui m’ont le plus plues
    Angel confronté dans sa chair à un mur de prénoms et de noms. Dans ses yeux... C’est terrible. L’image-temps.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    RAS

    L’enjeu, la question
    La mémoire, c’est sur et puis la transmission. Bien sur. Mais ça c’est extérieur au film. C’est du contextuel.

    A quel film il m’a fait penser
    Rien

    Y’a aut’ chose ?
    Un peu marre de ne voir que du cinéma direct : un perso, une caméra, on suit et on filme. Pas vraiment de mise en scène à part, je l’ai dit, son pote qui est là pour le faire éclore.

    https://vimeo.com/123632919


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #comptoir_du_doc #angel #stephane_fernandez #2016 #guerre_d'espagne #révolution_d'espagne


  • Deltas, back to shore, Charlie Petersmann, 2016

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    En ce moment, je suis un peu à fond dans Frédéric Lordon. Alors bien sur j’ai un peu un filtre proanti européen. J’ai, disons, une grille de lecture...
    Après je pensais à quelque chose : il y a quelques années, en études de documentaire, je me disais qu’il ne fallait pas trop que ça devienne une mode, faire des films sur les Roms. Une sorte de néo impérialisme bobo documentaire.
    Et c’est un peu pareil sur les migrants et migrantes, il y a de très bons films, mais il y a aussi des choses qui indiquent que c’est une aubaine pour les documentaristes en manque de sujet...

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    J’ai aimé voir, menées de front, deux histoires indépendantes reliées par le fil des méfaits du néolibéralisme. Des choses économiques qui touchent l’espace et les hommes.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Il faut que je dise : je suis un peu le roi pour rater des séquences et pour ne pas saisir l’histoire qu’on me raconte. Alors je n’ai pas tout de suite saisi le montage alterné entre le Maroc d’un côté et la Bulgarie (je crois) de l’autre. Et puis, comme je vous disais j’ai quelques filtres alors j’ai plus vite saisi.
    Ensuite, j’ai passé pas mal de temps à essayer d’imaginer comment les deux personnages allaient pouvoir se rencontrer.
    Enfin, j’ai eu peur que le film affiche une morale du c’est-mieux-quand-chacun-retourne-chez-soi. Mais vraiment peur. Et en fait je ne sais pas pourquoi mais il se débrouille pour que ça passe tout simplement. On est davantage attachés au destin des personnages qu’à une morale. Ainsi je me retrouvais plutôt rassuré.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    RAS
    Celles qui m’ont le plus plues
    Waaaaaaaaaa... Le héros sénégalais en perplexité face à la mer et à cette épreuve terrible. En général toutes les images liées à la mer dans ce film m’ont plu. Elle font toujours métaphore. Le lieu qui mange les hommes.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    RAS

    L’enjeu, la question
    Le corps et le décor. Et c’est pour ça ce que je disais ! Ce n’est pas tant un film sur le home sweet home et la nostalgie de la terre natale qu’un film sur l’homme confronté au voyage imposé. La marche en avant forcée.

    A quel film il m’a fait penser
    Je sais plus mais un certain nombre.

    Y’a aut’ chose ?
    Oui, y’a du thé qui refroidit.

    https://www.youtube.com/watch?v=28HVq_Ya9Ks


    #critique_a_2_balles #cinema #documentaire #comptoir_du_doc #delta,_back_to_shore #charlie_petersmann #2016 #migrants #europe #exode


  • Bachelor, Nt1, 2016
    Alors voilà, deux mois à l’hosto je vous jure que c’est long. Pas de problème je cause avec tout le monde et je m’entends même bien avec plusieurs membres du personnel. Mais il n’empêche, vu les conditions de travail et le rythme de ouf, ma plus grande visite s’appelle TNT.
    Et il y a un soir oui je regarde le premier épisode de la nouvelle saison du Bachelor.
    Alors en intro hein ! La téléréalité pour moi il y a eu une expérience, Loft Story en 2001 j’étais en terminal et depuis rien du tout.
    J’ai donc décidé de regarder tous les épisodes de cette saison depuis ce jour béni jusqu’à il y a deux trois semaines.

    Le dispositif
    Il y a un homme à la condition sociale défini comme intéressante et il y a une trentaine de candidates. A chaque émission le gars va passer du temps avec certaines femmes et à la fin de chaque épisode il en dégage quelques-unes.

    Mais pourquoi tu fais ça ?
    Dans cette critique à 2 balles, il ne m’intéresse pas du tout, mais alors pas du tout du tout de référencer et/ou d’analyser tout ce pourquoi cette émission est une horreur misogyne absolue et encore pire que ça. Je ne vais pas m’intéresser à ça, pour la raison évidente que, justement, c’est tout-à-fait évident que ce dispositif incarne, mis en image, érigé au rang d’histoire clairement enviable, toute la domination patriarcale insuportable. Pas la peine d’en parler et pas la peine d’en parler ici. C’est dégueulasse, c’est horrible...
    Oui mais. Je regarderai et je regarderai en entier. Je regarderai en fait comme un film (on me dira oui mais justement le problème c’est que ce n’est pas un film mais que c’est la réalité ou que c’est des vrais gens et qu’il n’y a pas de degré de signification qui laisse penser qu’à regard d’auteur se sert de ce qu’il dit pour dire autre chose ; Je m’en fous, je vais le regarder comme un film et je rappelle que je suis et que je sors de l’hôpital merde j’ai des excuses et en plus je suis un pauvre petit nandicapé très malheureux).

    Alors ? Y’s’passe quoi ?
    Alors je disais qu’en soit le principe est absolument racoleur et putassié je me dis « tout ce qu’il y a de bon pour faire une comédie romantique qui fonctionne bien, en soit, des candidates qui vont disparaître petit à petit, c’est à peu près aussi excitant que Battle royal ».
    Donc ça commence pépère, on nous présente toutes les pépèttes et on nous montre aussi que le bachelor ça n’a pas toujours été rose dans sa vie. Il y a trente bonnes femmes, pas vraiment possible de s’attacher à un personnage au début alors la production donne à fond sur le connard de riche. Bon c’est fait on est attaché, il est marrant, il est riche mais il est quand même triste un peu et surtout il a une vraie personnalité (il dit même qu’il n’aime pas trop le principe de la téléréalité).
    Après plusieurs émissions on sent les scénaristes qui ont bossé. Parmi les nanas que l’on voit le plus il y a tout le monde : la petite un peu fragile et encore un peu enfant dans sa tête, la vampe noire de peau trop bonne et allumeuse, la fille qui a énormément d’humour et qui dédramatise toujours tout, la femme un peu ronde, pâtissière, un peu maternelle. Bref, il y a tout le monde.
    Et la vérité, c’est que ça marche. Au bout de trois ou quatre épisode je me discerne clairement plus attaché à un personnage. Et je commence à me dire « ah ouai ce serait trop bien qu’en fait il y ait deux candidates qui terminent ensemble et qui renvoient chier royalement ce petit con », ou alors, « Ah ouaiiii, il en faudrait une qui tarte la gueule au gars en le forçant à lire Beauvoir », « elles pourraient aussi le séquestrer et le torturer ». Bref je sais que ça n’arrivera pas mais je me dis qu’il y aurait moyen, les scénaristes ont bossé et sacrement bien.
    Et quand je dis que ça fonctionne, c’est qu’au bout de 3-4 semaines je suis moi, Rémi, attaché à une ou deux candidates, comme dans un film, je suis content de les revoir, je les trouve jolies et séduisantes, un peu comme lorsque je regarde un vrai film.
    En fait ce qu’il y a de plus intéressant c’est les rapports entre les candidates. Et ce que je me dis c’est que c’est vraiment ça qui est intéressant, elles sont enfermées ensembles, elles ont à faire à un dispositif invivable, et il y en aura 29 qui disparaîtront, je me dis que ce qui serait intéressant c’est de les entendre discuter, il y en a forcément qui deviennent amies, il doit y avoir des mondiales confidences de cul ou d’amour. Je suis même sûr qu’il y en a qui ont des mecs. En tout cas il faudrait que ce film aille par là, et même si c’est un doc et bien il faudrait aussi, un vrai doc.
    Alors évidemment je me rends vite compte qu’il n’y aura rien de tout ça, le prime time, le pour toute la famille empêche d’entrer un peu plus dans l’intime. Mais je me dis qu’il n’y a pas que ça, il y a une affaire de production, du il faut faire vite fait bien fait

    Et alors ? Et alors ?
    Et alors certains personnages me semblent clefs. La femme toujours joyeuse, qui dérisionne tout et qui forcera le connard à l’embrasser, me semble porteuse de l’intérêt du spectateur pour la série. Elle tient le tout. Il s’agirait pas qu’ils la virent cette fille.
    ... Donc elle restera longtemps.
    Donc clairement, la première moitié des émissions est construite comme un Disney en mettant une femme (la petite fragile un peu timide) au coeur du film. Moi je suis un peu dedans et je pense que c’est fait exprès.
    Je suis très clair la-dessus, les personnages ne sont pas des acteurs et des actrices au sens où ce serait leur métier de suivre une intrigue.
    Et c’est pour ça que ce que je désignais comme plus tôt intéressant (au sens du unvalide), se casse royalement la gueule à la moitié des épisodes. La femme avec qui on était investi est virée. La seule chose dont j’aurai envie, pour suivre encore avec intérêt, est qu’on suive l’héroïne dans sa tristesse, chez elle, dans sa ville, avec ses ami.e.s etc. Dès lors plus rien ne peut vraiment fonctionner.
    Il y a un autre truc aussi : un principe pareil ne peut pas faire l’impasse sur la sexualité comme intérêt majeur du scénario. Et en fait, rien, mais vraiment rien de rien. Putaiiiin, ça coute trop cher c’est ça ? Mais nom de Dieu, le reste est tellement vide, tellement rien que c’est ça qu’on voudrait voir : du méga racoleur, ça peut même rester grosso modo chaste mais il faut donner à manger quelque fois aux spectateurs. Je veux dire, la dernière journée des 4 dernières candidates est un rendez-vous de 24h avec le con. Et on voit à chaque fois que le ritalo et la femme terminent la nuit dans une tente à deux, les rideaux se ferment et zou la séquence est finie. Je n’aurai pas voulu des scènes de cul, ce que je dis c’est que l’essentiel de ce qu’il y a à se dire, à raconter, les confidences, les doutes de la femme qui est vraiment tombée amoureuse de la tête de gland, se passent là. Et en faisant l’impasse sur tout ce qui est un tout petit peu intime et personnel le machin devient vraiment de la grosse bouse.

    Bah on te l’avait dit non ?
    Bah oui mais je voulais voir. Ca m’a confirmé que les scénaristes bossaient super biens. C’est la production et les contraintes de montage et tout qui rendent un truc insipide qui ne réussit même pas à faire du Walt Disney jusqu’au bout.
    Alors oui à la vraie téléréalité, avec un vrai réalisateur au commande, des vrais acteurs et actrices, et des vrais cachets, et un peu de cul... s’il vous plait, juste un peu, pas pour du cul, pour donner un tout petit peu d’enjeu pour que les gens à l’hôpital ils aient vraiment envie de regarder.

    J’ai grave la flemme de mettre des diez alors si vous avez eu le courage de lire jusque là je veux bien que vous m’en mettiez dans les commentaires.
    Merci.


  • La visite, Pippo Delbono, 2015

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    Juste après Matière première.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    L’histoire et le dispositif de ce film c’est pareil alors c’est suffisamment conceptuel et en même temps suffisamment doc pour être exactement le genre de film qui me botte.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Très aimé le début, abstrait et quand même du sens.
    Et puis j’ai retrouvé le personnage star de Pippo Delbono. Et puis... Mais oui, c’est qui ? C’est Pipo ? Non non, ah oui ça y est j’ai trouvé c’est Mickael Lonsdale.
    Avec une mise en scène comme ça, c’est vraiment propre à faire naître des métaphores dans tous les sens.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Ah merde j’étais tellement dans mes réflexions que j’ai pas fait gaffe, il me semble que c’est plutôt fixe ou au moins très stable.

    Celles qui m’ont le plus plues
    La séquence du début vraiment.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    RAS

    L’enjeu, la question
    Le corps de ces personnages patraques confronté au corps des rois de Versailles. Je dis le corps mais aussi leur esprit bien sûr.

    A quel film il m’a fait penser
    Bon, dîtes moi qui n’a pas répondu à cette question par : « les portrait d’Alain Cavalier »

    Y’a aut’ chose ?
    C’était bien.

    https://www.youtube.com/watch?v=EF7bw6Yr8Sk


    #critique_a_2_balles #cinema #documentaire #comptoir_du_doc #Pippo_delbono #la_visite #2016 #handicap #Versailles


  • Matière Première, Jean-François Reverdy, 2016

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    Le matin. Je ne sais plus ni quand ni avec quel état d’âme (déjà je pense que l’état qu’on connait aujourd’hui c’est pas terrible alors l’âme...)

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    Ah bah ça c’est très fort et c’est ça que j’aime bien. C’est vraiment très chouette de se poser la question de l’histoire, et donc du récit, pour ce genre de film.
    Parce que peut-être que le récit et le fond, ce n’est pas tout-à-fait pareil.
    J’ai aimé les passages successifs de ma pensée entre l’abstrait, le doc, le contexte, le pictural et les quelques mots que j’avais au sujet de ce film : le mot de passe viméo : que je ne dirai pas ; la première image.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Déjà scotché par avoir enfin une image fixe, et ensuite une image travaillée, on peut dire abstraite.
    Et puis on voit qu’il y a du réel, que l’image est juste un filtre.
    Moi je ne me lasse pas de ce genre de travail.
    Et puis je me suis un peu rappelé de la tête d’épingle.
    J’ai fini par faire le lien entre le titre, le matériaux qui à l’air d’être travaillé dans la réalité, et cette tête d’épingle.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Comment dire plus et dire mieux, on sent bien que c’est le dispositif de captation qui a provoqué une telle image. Mais ce qui est bien c’est que ce dispositif n’est pas complètement et sauvagement expliqué.

    Celles qui m’ont le plus plues
    C’est au moment où un personnage touche la caméra du bout de son doigt qu’on comprend, qu’on a le vertige, pour une fois la caméra est à hauteur d’homme.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    Ah merde j’ai pas fait gaffe j’ai oublié. Putain on oublie souvent le son fait chier.

    L’enjeu, la question
    Bah oui mais c’est bon quoi ! Alors attend … Bah non ça y est j’ai tout dit.

    A quel film il m’a fait penser
    J’aimerai le montrer au festival polly magoo de Marseille. Festival du film scientifique, étonnant et scotchant.

    Y’a aut’ chose ?
    Non

    https://vimeo.com/149743491


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #comptoir_du_doc #matiere_premiere #jean_françois_reverdy #2016


  • Les Héritiers, Maxence Voiseux, 2016

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    Je préviens mes lecteurs et lectrices, cette fiche n’est pas la meilleur, j’ai été gavé dérangé pendant mon visionnage. J’ai bien senti que le montage était super travaillé mais je suis un peu passé à coté.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    Il y a beaucoup de chose à faire au moment de monter ce film. Comme il y a une famille et que chaque frère fait une activité un petit peu différente, il faut bien choisir dans quel ordre on dit quoi. Et ça c’est plutôt bien foutu.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Alors c’est là que c’est n’importe quoi. Je suis infoutu de me répondre.
    Les titres à l’écran m’ont paru superflux tant la première image et le titre du film nous indiquent les enjeux.
    Et ensuite j’ai adoré chacun des héritiers, et puis plus tard chacune des héritières. J’ai trouvé que certaines choses n’étaient pas tout à fait réussies et même parfois à peine commencées comme les manières de comparer les conditions féminines au conditions animales (pourquoi faut-il que le réal nous fasse un clin d’oeil à peine entrevu chaque fois qu’on parle des accouchement ?)

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Ben rien

    Celles qui m’ont le plus plues
    Pourquoi le monteur nous coupe-t-il le moment de l’accouchement ?
    Le bouché dans sa boutique et sa manière de parler... c’est merveilleux.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    RAS

    L’enjeu, la question
    Très beau la manière dont les futurs héritiers arrivent progressivement pour finalement s’arrêter à la nature et faire des plans sur la comète.

    A quel film il m’a fait penser
    Profil : Paysan ! Evidemment

    Y’a aut’ chose ?
    Bah non, c’était pas mal non ?

    Aucune bande annonce disponible donc faut quand même se faire plaisir alors voilà
    https://www.youtube.com/watch?v=akFKRZsoQ2o


    #critique_a_2_balles #Les_Héritiers #Maxance_Voiseux #2016 #cinéma #comptoir_du_doc #agriculture #documentaire


  • Je suis le peuple, Anna Roussillon, 2014

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    Fasciné par le titre que je connais, de je ne sais pas d’où, je suis heureux qu’Agniès nous le propose.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    Comment une révolution révolutionne beaucoup plus largement qu’une simple ville. Ici, interroger l’intime est vraiment très pratique parce que, malgré les réticences conservatrices logiques, les gens, qui représentent ici le peuple vont très loin dans leurs témoignages.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    Adoré la première séquence suffisamment énigmatique et qui fait vivre pleinement la réflexivité propre au documentaire.
    Et puis après je comprend, juste comme il faut la manière dont le dispositif va se mettre en place. Ca prend du temps mais une révolution aussi...
    Heureux de constater aussi que le départ de Moubarak passait avec la réalisatrice coincée en France.
    Et puis sa famille... Ses voisins... Un cercle intime qui va être filmé mais ce cercle est tellement large que l’intime n’est pas vécu par moi comme un territoire clos.
    Enfin, super ravis de trouver la manière de clore le film. Une panne d’électricité ça dit beaucoup.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Les cadrages m’ont beaucoup plus. Les personnages sont isolés mais pleins d’un hors champs qui grouille de vie, de parole, et d’imagination.

    Celles qui m’ont le plus plues
    Cette petite fille toute mignonne qui nous parle sans problème de la nécessité d’exécuter Moubarak.
    Le paysan qui plante à la main plié en deux et qui dit que rien n’a changé.
    Le père (je crois) qui se conscientise petit à petit et qui fini par lutter contre celui pour lequel il était à fond plusieurs minutes avant.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    J’ai retrouvé des jolis slogans que j’essayais d’apprendre il y a 5 ans.

    L’enjeu, la question
    Bah voilà, je l’ai déjà dit : comment une révolution transforme les gens, les fait avancer.

    A quel film il m’a fait penser
    Evidemment Tahir, place de la révolution

    Y’a aut’ chose ?
    L’importance de se débrouiller pour arriver à passer ce film en France, et en ce moment, je veux dire pas en septembre.

    https://www.youtube.com/watch?v=0GA6yiVYaDo


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #comptoir_du_doc #je_suis_le_peuple #Anna_Roussillon #2014 #Egypte #révolution


  • The Ride, Stéphanie Gillard, 2015

    Le contexte, le moment, l’état d’âme
    putain j’arrive pas à suivre, y’a trop de trucs à voir. Ce film là je l’ai vu lundi dernier après un week-end éprouvant.

    L’histoire comme dans un livre (ce que ça m’inspire et ce que j’en dis mais sans m’occuper de questions de cinéma)
    Je le dis et je le dirai toujours : ce film n’est QUE le récit d’une commémoration. Tout l’intérêt que je peux avoir pour une injustice gigantesque et pour une part oubliée ne dépasse pas ce pitch : c’est l’histoire d’une commémoration... Aussi intéressante la mise en scène réelle de cette commémoration.

    Le film, minute par minute, émotion par émotion
    J’ai grave aimé la première minute. Ça paraît dérisoire mais cette intro m’a fait croire au film à venir. Et puis je me suis demandé comment celui-ci pouvait être un doc.
    Ensuite j’ai trouvé que la préparation n’était pas très bien filmée. Je me suis demandé si ce film allait devenir un genre de survival documentaire.
    Touché lors de la première confrontation des enfants avec leur histoire et j’ai attendu la suite et la transformation pendant tout le reste du film. Et dieu sait qu’il était long.
    Pas d’enjeu, pas d’enjeu, pas d’enjeu.
    Dans la réalité y’en a un enjeu, bien sûre, un voyage à faire, une découverte, une transmission, mais dans le film, rien qui ne ressemble à une narration.

    L’image. La couleur, le grain, les formes, les visages, les paysages (c’est pareil)
    Quelques très jolis plans de Western, des grands espaces et tout et tout. Une lumière chouette...
    … Après beaucoup du film se résous à des gens qui font une colo en dormant des des gymnases...

    Celles qui m’ont le plus plues
    C’est dit.

    Le son, l’ambiance, la musique, les bruits
    Et beh voilà, plaisir d’entendre, et de voir traduite quelques chansons, et déception de constater qu’il n’y a que là que le film trouve un sujet et un enjeu capable de tirer le spectateur.

    L’enjeu, la question
    Et bah voilà... Y’en a pas !

    A quel film il m’a fait penser
    A des films où l’enjeu est alléchant... Avant de faire le film. Je n’ai pas regardé quels soutiens
    ils avaient eu, mais j’imagine les jolis dossiers. Et au final, le gars il film, et en fait il n’a rien à faire. Il s’ennuie et nous aussi.

    Y’a aut’ chose ?
    Voir le soldat bleu et Little Big Man mais ça c’est du sujet c’est tout.
    https://www.youtube.com/watch?v=GeACVEcfngk


    #critique_a_2_balles #documentaire #comptoir_du_doc #cinéma #indiens #génocide #mémoire_et_tout_et_tout #The_Ride #2015 #Stéphanie_Gillard