Vacarme

Vacarme est une revue trimestrielle publiée sur papier et prolongée en ligne, qui mène depuis 1997 une réflexion à la croisée de l’engagement politique, de la création artistique et de la recherche.

  • Quel éléphant irréfutable dans le magasin de porcelaine ? (Sur la gauche sociétale-libérale)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=491

    Dans un livre paru en 2007, préfacé par Serge Halimi (Le Monde diplomatique) et encensé par Jean Birnbaum (Le Monde), le journaliste américain Thomas Frank se demandait Pourquoi les pauvres votent à droite. Réponse selon nos trois journalistes de gauche : "le coup de génie des conservateurs : d’un côté, ils se sont réapproprié un thème largement abandonné par les démocrates, celui de la juste fureur des « masses » contre les élites ; de l’autre, ils ont substitué la « guerre culturelle » à la lutte de classes. Les valeurs d’abord ! « Ce qui divise les Américains, ce serait l’authenticité, et non quelque chose d’aussi complexe et dégoûtant que l’économie » (...). D’où la marginalisation des thèmes propres à la gauche (salaires, protections sociales…) et le triomphe d’enjeux touchant à l’avortement, à la religion, (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Quel_e_le_phant.pdf

    • C’est quand même assez difficile de voir où ils veulent en venir : tout le monde est des cons et des vendus, sauf eux ? Et l’#homophobie rageuse de ce texte ne vous pose pas problème ?

    • J’ai vraiment du mal avec leur prose systématiquement clivante, stigmatisante et haineuse. J’y retrouve les même ressorts rhétoriques et langagiers que dans les productions de l’extrême droite.

      C’est dommage car ça dessert leur cause, et tout n’est vraiment pas à jeter.

    • Pour l’homophobie et/ou l’anti-féminisme de certains passages, ben si @fil, cf quelques autres discussions sur seenthis à ce sujet qu’on a eu avec @aude_v, à propos de concilier #critique_techno, #anti-industriel et féminisme.

      Mais je suis d’avis avec moi-même aussi qu’il y a plein de choses à garder. (Et je ne suis pas sûr qu’il y ait une homophobie « viscérale », ça a plus l’air d’être contre les assocs gays en vue.)

    • J’ai écrit rageuse, pas viscérale :) Je me moque bien de savoir si cette hargne leur vient des tripes ou d’ailleurs. Le fait de lire "le système" comme une conspiration des "assocs gays en vue" est en soi homophobe, en plus d’être très faible sur le plan de la véracité. Pour une Emma Cosse combien de Geneviève Fioraso ?

      Non, ils ciblent explicitement la petite frange "gay" ou "pro-gay" de l’“intelligentsia” (qu’ils définissent eux-mêmes sans autre explication que le fait qu’il y a plusieurs anciens normaliens, et en estimant être les seuls à n’en faire pas partie, ce qui est pratique). Et l’origine de cette stigmatisation vient d’une lecture du mariage pour tous comme émanant d’une sorte de complot gay visant à la marchandisation du vivant à travers la GPA.

    • Les ouvriers baisent autant et plus que les bobos. Les ouvrières n’ont jamais craché
      sur la pilule. Elles n’ont pas attendu la loi Veil pour avorter – et dans les pires conditions. Les jeunes prolos
      et les loulous d’après 68 étaient aussi drug, sex and rock n’roll que les jeunes bourges des facs et des
      lycées. On s’est toujours vanné à coups de gros mots, de grosses blagues et de gros clichés entre mecs
      d’origine différente, ça n’a jamais empêché de bosser et de jouer au foot ensemble – ça faisait même partie
      du plaisir, de la rivalité et de la compétition. On a toujours rigolé des pédés entre « virilistes », mais au fond
      « ça me regarde pas, chacun fait ce qu’il veut avec son cul, hein ! ». C’était une évidence que des copains
      de vestiaire étaient musulmans, que « chez eux, la religion, c’est très important », et que même ça leur
      imposait des règles spéciales dont on les plaignait et les blaguait - toujours en finesse - mais bon, « Tant
      que ça reste privé et qu’ils emmerdent pas le monde avec. »

      En fait c’était vachement mieux avant les lois sur l’avortement ou les lutes antiracistes. Ok on était racistes et homophobes mais c’était bon enfant, et puis Mohamed avait le droit de boire un coup avec nous de temps en temps.

      Bon esprit.

    • Si un enfant a plein de papas et de mamans, et qu’il entretient avec certains-es d’entre eux-elles, des rapports charnels, où est le problème ? Ça dérange qui ? État paternaliste, oppresseur, hors de nos lits ! Mieux vaudrait lever le tabou de l’infanticide plutôt que de culpabiliser les femmes. Un enfant n’existe que dans un désir de parentalité. Se débarrasser d’un enfant non désiré, ce n’est pas tuer mais régler un problème.

      Ah oui sur la fin c’est vraiment gore…

    • Ou du post-Céline. C’est dommage car j’avais beaucoup aimé les précédents bouquins que j’ai lus, ils étaient les rares à poser franchement les questions sur la technologie.

      Mais quand ton ennemi de classe ça devient les pédés normaliens, je pense qu’il est temps de changer d’occupation, sinon tu vas finir par tourner en rond sur toi-même, en éructant et en bavant, de plus en plus vite, jusqu’à l’explosion...

    • hallucinante, aussi, cette manière de caricaturer les critiques à l’encontre du Front National ou du mouvement poujadiste.

      Le mouvement poujadiste, de défense des petits commerçants et artisans, souleva les foules contre les grandes surfaces
      et la grande distribution capitaliste, entre 1953 et 1958. Il connut son heure de gloire en 1956, faisant élire 52 députés, dont Jean-Marie Le Pen, 27 ans, le plus jeune député de France. Le Front républicain cria au fascisme, à la bête immonde, aux heures les plus sombres de notre histoire, etc.

      Quelques années plus tard, on retrouvait des militants poujadistes au sein de l’OAS, cf http://tours.mediaslibres.org/janvier-1962-arrestation-d-un.html. Mais évidemment, ceux qui criaient au fascisme n’étaient que des cons...

  • La Marche pour l’égalité et contre le racisme « n’est pas assez entrée dans l’histoire », par Mogniss H. Abdallah
    http://www.vacarme.org/article2609.html

    Actualité de la Marche de 1983.

    Faut-il « marcher encore » ? Faut-il proclamer : « on ne marche plus ! » ? Les commémorations de la Marche pour l’égalité et contre le #racisme ont illustré, jusque dans les œuvres de fiction et les volontés d’héroïsation de cette entreprise collective, la nécessité de lutter pour la transmission de la mémoire et pour l’autonomie des récits sur ce passé encore vif.

  • Paris/Taipei, Taipei/Paris, conversation avec Chue Boisetelle, acupunctrice, par Anaïs Vaugelade
    http://www.vacarme.org/article2614.html

    #Acupuncture / Grande #santé.

    Ton corps ne t’appartient pas. Il n’appartient à personne d’ailleurs, c’est un genre de logement à titre gratuit. S’il connaît des dommages (vol-incendie-explosion-dommages dûs aux fumées-dommages causés par des liquides-tempête-vandalisme-ouragan-grêle) ou si tu négliges son entretien, tu vivras dans l’inconfort. Pour toi viendra l’heure d’appeler madame Chue Boisetelle. Non, elle ne travaille pas dans le bâtiment. Elle est acupunctrice. Elle est née à Taipei, et c’est à Taipei qu’elle s’est formée, à la fin des années 1970, auprès d’un Maître de la médecine traditionnelle chinoise. Mais c’est en France qu’elle a mis en pratique ses savoirs, en marge de l’institution médicale, sans rendre de compte à qui que ce soit. Conversation avec une dame à la croisée des mondes.

    • pour @victorine :

      Je m’amuse de voir la médecine occidentale découvrir pièce par pièce ce que la médecine chinoise utilise, depuis très longtemps, de façon empirique. Récemment, il a été a mis en évidence la présence de neurones dans nos intestins, plus de 80% de la sérotonine en circulation dans l’organisme serait sécrétée là… Et entre un cerveau et une masse intestinale, l’analogie de forme est troublante, non ?

  • France-Algérie, et retour. Entretien avec Todd Shepard
    Par Vincent Casanova, @CaroIza & Malika Rahal | Vacarme 63
    http://www.vacarme.org/article2241.html

    Il n’y a guère de formules devenues aussi inaudibles que le slogan colonialiste « L’Algérie, c’est la France ». Et pourtant, prenons le temps de l’entendre. C’est ce à quoi invite l’historien américain Todd Shepard, professeur associé à l’Université John Hopkins de Baltimore, dont le travail s’attache à suivre l’histoire des réponses à cette simple question : comment est-on passé de la reconnaissance du combat des Algériens, par leur accès à la pleine citoyenneté en 1958, à l’évidence de leur exclusion et de leur étrangeté en 1962 ?

  • Pour la libération des corps et la dissension politique
    http://www.vacarme.org/article2594.html

    De Nantes à Turin, de grands projets s’imposent au mépris des intérêts des peuples et de leurs volontés. L’exigence capitaliste de rentabilité conduit les gouvernements d’Europe à développer des infrastructures inutiles et couteuses. La destruction des écologies locales s’accompagne d’une dégradation rapide et dangereuse des conditions d’exercice de la citoyenneté. Ainsi, en #Italie dans la vallée de la Suse, près de Turin, quatre jeunes gens accusés de « terrorisme » sont actuellement soumis à un régime (...)

    #Actualités / Italie

  • Fascinating story: A Town without Poverty and with better Well-being and Health | Economic Sociology and Political Economy
    http://economicsociology.org/2014/04/07/fascinating-story-a-town-without-poverty-and-with-better-well-bei

    Dans les années 1970, pendant quatre ans, les familles de Dauphin, une petite ville rurale du Canada, se sont vues accorder un #revenu_minimum par les gouvernements fédéral et provincial. Contrairement à une protection sociale classique, réservée à certains ayant droit, cette expérimentation, intitulée Mincome, était ouvert à tous. Mincome offrait donc stabilité et prévisibilité, trait particulièrement important pour une ville tributaire de l’agriculture comptant beaucoup d’indépendants. (…) Pendant quatre ans, à Dauphin, toute personne vivant sous le seuil de pauvreté pouvait recevoir des chèques mensuels (1200 $ ou plus, selon les caractéristiques de la famille) pour accroître ses revenus, sans condition. (…)
    Pour compléter l’expérience, une armée de chercheurs fut envoyée à Dauphin pour enquêter auprès des bénéficiaires. Une enquête fut également menée sur les habitants des villes rurales des environs, pour que les données puissent être comparées à celles de Dauphin. Mais quand le gouvernement interrompit le programme en 1978, il fit entreposer les 2000 cartons de données sans se donner la peine de les analyser. (…) Après une bataille de cinq ans, en 2009, Evelyn Forget, de l’Université de Manitoba, eut accès à ces cartons. (…)
    Initialement, le programme #Mincome était conçu comme une expérience relative au marché du travail. Le gouvernement voulait savoir ce qui se passerait si on accordait à tous un #revenu_garanti, et plus particulièrement, il voulait savoir si les gens continueraient à travailler. Il se trouve que oui. (…)
    Seuls deux segments de la population active de Dauphin travaillèrent moins suite à la mise en place de Mincome : les mères d’un nouveau-né, et les adolescents. Les premières arrêtèrent de travailler parce qu’elles voulaient rester à la maison plus longtemps avec leur bébé, les seconds parce que la nécessité de soutenir leur famille s’allégeait. Ils purent passer plus de temps à l’école, et furent plus nombreux à décrocher un diplôme. Ceux qui continuèrent à travailler eurent davantage la possibilité de choisir leur emploi. (…)
    Forget a [également] découvert que Mincome a eu un effet significatif sur le bien-être. Pendant la durée du programme, les consultations à l’hôpital diminuèrent de 8,5 %. Il y eut moins de consultations pour accident du travail, moins de recours aux urgences pour accident de la route ou violence conjugale, moins de consultations pour trouble mental. L’implication des amis et des voisins dans le projet peut avoir mené à des changements dans les attitudes et les comportements sociaux, susceptibles d’influencer les comportements individuels y compris dans les familles ne recevant pas ce complément de revenu.

    Le rapport d’Evelyn Forget : http://public.econ.duke.edu/~erw/197/forget-cea%20%282%29.pdf

  • Honneur aux Verts
    http://www.vacarme.org/article2591.html

    Dans le naufrage politique actuel de la gauche où nul citoyen honnêtement intéressé par l’avenir ne sait plus à quelle branche se raccrocher, entre dégoût stérile et compromission exagérée, il est bon de ne pas rester insensible aux quelques signes encourageants qui parviennent encore à percer. Ces derniers jours, la seule bonne nouvelle vient du parti écologiste. Rendons-lui donc hommage.

    #Actualités

  • Critique n° 803 : Vivants minuscules
    http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=3009

    Du ciron de Pascal aux cicindèles de Jünger, bien des petites bêtes bourdonnent, sifflent et stridulent dans l’imaginaire philosophique. Par l’incroyable diversité de leurs formes, les insectes fascinent et inquiètent. Quelque chose de mécanique dans leur gesticulation suggère que ces vivants minuscules sont aussi des vivants insensibles, figures d’une mort qui serait déjà présente dans la vie. Kafka a su dire l’angoisse du devenir-insecte, mais la science n’est pas moins sensible que la littérature au mystère de leurs comportements. Y compris la science politique, qui a longtemps voulu, dans le miroir illusoire de leurs « sociétés », reconnaître des formes ici démocratiques, là monarchiques, ailleurs encore tyranniques. Mais si les insectes tournent et retournent dans nos têtes, c’est qu’ils nous ouvrent un monde – et même un accès à la multiplicité des mondes possibles. C’est aussi que nous les découvrons, peu à peu, beaucoup plus en symbiose avec les autres vivants, non humains et humains, que nous ne l’aurions imaginé. Les insectes eux-mêmes ont en effet leurs « petites bêtes » : de fascinantes bactéries qui influent sur leur développement, changent leur sexe et commandent leur reproduction.
     Dans ce numéro, Thierry Hoquet, Karine Prévot et Olivier Surel explorent quelques-uns des mystères du micro-monde ; et le peintre Horacio Cassinelli, dans l’entretien qu’il nous a accordé, développe sa vision d’un art, « simulacre de la sélection naturelle », qu’il consacre aux éphémères.

    #animaux

  • The sexual politics of genius — Moon Duchin / Dec 2004
    http://mduchin.math.tufts.edu/genius.pdf

    @isskein me fait découvrir la mathématicienne Moon Duchin, qui vient conférencer à l’IHP à Paris vendredi sur la géométrie algébrique ; ce qu’elle écrivait il y a dix ans sur la manière dont la statue du "génie" est édifiée par les biographes, et souvent les mathématiciens et physiciens eux-mêmes, est très fort [ elle indique quand même sur son site : “note : juvenilia ! Not that I hate it.” ].

    Son site : http://mduchin.math.tufts.edu

    Et donc cet article, qui traite de l’éviction des femmes de l’histoire des génies : en fait, les femmes peuvent être géniales à condition qu’elles ne soient pas féminines, autant dire des hommes, et qu’elles soient validées par des hommes...

    Du coup quand on fait des listes de "grands mathématiciens" il y a rarement une mathématicienne dans le lot, ou alors une hommasse dont le caractère asexué ou les traits masculins sont bien mis en évidence (elle jure, elle a plusieurs amants, etc) ; ou alors, si elle est jolie et comme il faut, c’est en fait une élève d’un Grand Maître. De son côté, le physicien libidineux, lui, il en a, c’est pas pareil. Quand un physicien-génie est loué pour s’être rendu au chevet de sa femme physicienne malade une fois tous les 15 jours, on évoque à peine la physicienne qui a sacrifié sa carrière pour s’occuper de son mari-génie malade et de leurs enfants.

    L’article va au-delà de la question femmes&sciences, et offre une vraie analyse de la construction de la notion de "génie".

    Notamment :
    le génie est congénital, il ne s’acquière pas (pas besoin d’avoir des profs !) — on passera donc sous silence par exemple, le fait que Hermite et Galois aient eu le même prof, ou plutôt, c’est une anecdote sans intérêt.
    Le génie est évident, et donc le génie finira quoi qu’il arrive par être reconnu (pas besoin de faire l’effort d’aller vers des gens qui ne sont pas riches, blancs, occidentaux et hommes : la preuve, on a trouvé Ramanujan au fin fond de son trou paumé en Inde)
    Le génie se vit dans la solitude créative (pas besoin de collaborations, l’histoire des sciences est une succession d’"Eureka", la preuve Andrew Wiles a démontré tout seul le théorème de Fermat)
    Le génie est "géniteur", "séminal", masculin, donc...
    Le génie est hors-sol : tu peux être un gros connard qui s’essuie les pieds sur tout le monde (y compris et surtout ta famille), tant que tu as ton nom sur l’équation c’est tout bon.
    Le génie est jeune, surtout les Médailles Fields ; qu’un vieux de plus de 30 ans veuille s’intéresser aux maths, tu peux le dégoûter d’entrée de jeu… c’est prouvé qu’il ne trouvera jamais rien (en tout cas rien de "génial").

    Ce que montre l’article c’est comment ces raisonnements circulaires s’appliquent et se valident eux-mêmes au fil du temps. Avec comme conséquences le rejet de toutes les personnes non conformes à l’idéal-type, et la promotion à l’inverse des personnes conformes.

    In the old debates on evolutionary theory, the appeal to complex design was a favorite argument of creationists. Consider the eye, they entreated—an unimaginably complicated organ whose intricate design is appropriate for a seemingly irreducible purpose: vision. How could the eye possibly have evolved bit by bit, gradually improving towards its ultimate function? This implausibility becomes a persuasive argument for the role of divine creation of living organisms.

    Similarly, some works are of such profound originality and power that they emerge like an eyeball fully formed; an explanation no less holy seems to be demanded. How could the theory of gravitation be developed piecemeal, or the notion that infinities come in different rigorously definable sizes, or the idea that time runs slow from the perspective of a speeding body? The simplest explanation is that it is the insight, the ‘Eureka!’, of one agent with a direct tie to God.

    Le génie est un lien direct avec l’inspiration divine et oui : Eureka = "épiphanie", le mot qu’emploie tout startupeur qui a eu une idée en se rasant (non mesdames, s’épiler ne compte pas)

    (...)

    The subjects [of Genius stories] are often treated like the hero-architects in #Ayn_Rand novels—visionaries whose superiority is written on their entire lives, so that any who stand in their way are bitterly disappointed and self-loathing rivals or the committed enemies of truth and beauty.

    (...)

    “The mathematical life of a mathematician is short. Work rarely improves after the age of 25 or 30. If little has been accomplished by then, little will ever be accomplished. If greatness has been attained, good work may continue to appear, but the level of accomplishment will fall with each decade.”
    This youth fetish is concretely inscribed in mathematics by the means of its greatest prestige, the Fields Medal (...) The elite Bourbaki, too, had a formal enactment of the narrative preference for youth: one was compelled to leave the society on the occasion of turning fifty

    (...)

    the extremely broadly accepted idea that genius is not teachable (...) in combination with the premise that genius is unmistakable, its unteachability becomes a powerful justification for the insularity of intellectual society, since outreach and training become irrelevant

    (prochainement dans @vacarme me dit @isskein ; on attend ça avec impatience)

    #génie #mathématiques #biographie

  • Transmission horizontale des gènes

    La transmission des gènes de parents à descendants, également appelée transmission verticale, est un des piliers de la #biologie évolutive moderne. Cependant, de nombreuses études ont montré que des #gènes peuvent également être transmis entre des organismes qui ne sont pas apparentés, c’est-à-dire de manière « horizontale ». Chez les bactéries, les transferts horizontaux de gènes, impliqués par exemple dans la résistance aux antibiotiques, sont fréquents et les mécanismes et vecteurs sous-jacents sont bien connus. Chez les organismes multicellulaires, un nombre croissant de transferts horizontaux est aussi décrit, y compris entre des animaux, ou entre des animaux et des bactéries ou des virus. Au cours de cet exposé, je présenterai des exemples de gènes qui ont été transférés horizontalement au cours de l’évolution des animaux, des bénéfices évolutifs conférés par ces transferts, et des mécanismes et conditions qui permettent la réalisation de ces échanges génétiques en dehors des relations de filiation des individus.

    Richard Cordaux Chercheur CNRS à Poitiers
    Le 8 Avril 2014, à 18h30

  • Objectif : Mille voix pour les Sans-Voix
    http://www.vacarme.org/article2590.html

    Les #élections municipales approchent et ceux qui ne voteront pas sont toujours les mêmes : les prisonniers, les enfermés et les étrangers. Ceux-la sont les sans-voix d’aujourd’hui. Mais leur silence ne cesse de se convertir en puissance. Du moins c’est ce que nous désirons. Au moyen de l’action.

    La liste des sans-voix du 18e actualise une vieille jeune lutte romantique pour l’extension du suffrage. Accompagnons-les. Leur combat fut, est, et sera toujours le notre, nous, les ouvriers qui ne votaient pas et nous, les femmes qui ne votaient pas.

    Appel à voter :
    http://sansvoix-paris18.fr

    Bulletin :
    http://www.vacarme.org/IMG/pdf/bulletin-liste-sans-voix-1.pdf

    Dans Vacarme, relire aussi le Manifeste :
    Quand il fait froid, il faut mettre…
    http://www.vacarme.org/article2243.html
    Ou comment devenir français pour obtenir le droit de voter.
    @Artemis1

  • Être sain d’esprit chez les fous : l’expérience de Rosenhan

    http://sciencetonnante.wordpress.com/2014/03/17/etre-sain-desprit-chez-les-fous-lexperience-de-rosenhan

    Au cours de l’année 1973, David Rosenhan a sollicité des complices, et ils ont mis au point le scénario de leur expérience : chacun d’eux jouerait le rôle d’un faux malade dans un hôpital, choisi parmi 12 hôpitaux psychiatriques qu’ils avaient sélectionnés.

    Chaque faux malade a sollicité un rendez-vous dans un hôpital différent, et au cours de la consultation initiale, ils ont prétendu avoir eu récemment des hallucinations auditives. Ils avaient soit-disant entendu des voix inconnues, leur parlant avec des phrases indistinctes, mais où revenaient souvent des mots comme « vide » et « creux ».

    A part cela, au cours de la consultation et de tout le temps qu’il a passé à l’hôpital, chaque faux malade s’est comporté normalement, a déclaré se sentir bien et ne plus entendre de voix. Et pourtant…

    Des résultats qui font peur

    A la suite de leur consultation initiale, tous les faux malades ont été admis sans problèmes dans leurs hôpitaux respectifs. Au total, 11 sur 12 ont été diagnostiqués « schizophrènes » et un comme souffrant de « troubles maniaco-dépressifs ». Aucun des faux malades n’a été démasqué au cours de son séjour.

    Pour avoir le droit de sortir, les faux malades ont dû tous, d’une part admettre leur maladie (c’est-à-dire accepter de reconnaître qu’ils étaient « schizophrènes »), d’autre part se soumettre à un traitement à base de médicaments antipsychotiques. Tous ont finalement pu sortir avec un diagnostic de « schizophrénie en rémission ».

    Leur séjour dans l’hôpital psychiatrique a duré en moyenne 19 jours, mais a pu durer jusqu’à 52 jours ! Je vous la rappelle, les faux malades se sont toujours comportés absolument normalement, et n’ont plus déclaré aucun symptôme.

    Une anti-expérience

    Une fois l’expérience terminée, il se trouve qu’un autre hôpital (qui n’était pas parmi les 12) a entendu parler des résultats. Piqué au vif, son administrateur a affirmé à Rosenhan que son équipe saurait sans problèmes reconnaître des faux malades, et qu’il n’avait qu’à essayer avec lui. Rosenhan a donc convenu qu’au cours des prochains mois, il enverrai un certain nombre de faux malades, et que cet hôpital devrait tenter de démasquer les imposteurs.

    Au cours des 3 mois qui ont suivi, l’hôpital en question a admis au total 193 patients. Parmi eux, 41 ont été jugés comme « très certainement imposteurs » par au moins un membre du staff de l’hôpital, dont 19 par au moins un psychiatre et un membre de l’équipe médicale.

    Le problème, c’est qu’au cours de ces 3 mois, Rosenhan n’avait envoyé aucun faux malade…

    Schizophrène un jour, schizophrène toujours

    Dans son article, la conclusion de Rosenhan est lapidaire. Il écrit : « Il est clair que l’on ne sait pas distinguer le sain d’esprit du malade ». Un point étonnant qu’il rapporte, c’est qu’aucun faux malade n’a été démasqué par le staff médical, alors qu’ils l’ont été parfois par les autres patients de l’hôpital psychiatrique ! A plusieurs reprises, des (vrais) malades ont pris les faux malades pour des journalistes infiltrés faisant une enquête.

    A première vue, le fait que les patients aient été si facilement diagnostiqués schizophrènes peut choquer. Mais en psychiatrie comme dans les autres spécialités, les médecins ont bien sûr une forte incitation à ne pas manquer un diagnostic. Par exemple, un médecin préférera souvent annoncer une tumeur, et que celle-ci s’avère finalement être une fausse alerte, que de manquer le diagnostic d’un cancer.

    Le problème pointé par Rosenhan, c’est que les choses ne se passent pas de la même manière pour le cancer et la schizophrénie. Si on vous annonce un cancer, puis que l’on revient sur cette décision, vous ouvrez le champagne. Si vous on diagnostique schizophrène, l’étiquette vous collera toute la vie et vous ne pourrez rien faire pour vous en débarrasser. Vous resterez à tout jamais un « schizophrène en rémission ».

  • 1930 circa
    http://www.vacarme.org/article2570.html

    Saverio Marra (1894-1978) est un photographe provincial et autodidacte. Il s’est acheté son premier appareil à l’âge de seize ans, avec l’argent mis de côté en travaillant comme apprenti menuisier et, s’aidant d’un manuel, a commencé à photographier les gens de sa famille, ses amis, les paysages de la région calabraise. En 1912 il était en Lybie, employé comme charpentier pour l’édification de la colonie nouvellement conquise par l’Italie. Il s’y lia d’amitié avec un militaire, peintre du dimanche, qui lui (...)

  • Enquête sous le regard public | Vacarme n°25
    Entretien avec Jean-Paul Brodeur, professeur de criminologie
    http://www.vacarme.org/article1588.html

    S’il est un domaine qui semble tout entier fait de #secret et de stratagèmes, c’est bien celui de l’#enquête policière. Mais quel usage est-il fait du secret, et quelle en est la nature, lorsque l’enquête est menée sous le contrôle de l’opinion, et veut faire la lumière sur des opérations de #police ? Cette tension définit, en quelque sorte, la commission d’enquête, institution majeure, en Amérique du Nord, de l’exigence de publicité et de transparence, mais aussi du rapport à la puissance publique. J.-P. Brodeur, qui fut membre de commissions d’enquête sur les activités clandestines d’organes policiers canadiens, déploie ici les modalités pratiques de l’enquête publique sur ce que la loi appelle, au Canada, les « secrets officiels ». Il montre combien la #transparence, qui est la fin de ces commissions, en devient aussi le moyen essentiel. Une réfexion sur la dialectique de la transparence et de la vulnérabilité du pouvoir.

    Cf. http://www.vacarme.org/mot664.html