vazy

L’espace d’un instant, et inversement.

  • 30 000 euros de dette et pas encore 18 ans : quand les amendes forfaitaires facilitent l’arbitraire - Basta !
    https://basta.media/30-000-euros-de-dette-et-pas-encore-18-ans-quand-les-amendes-forfaitaires
    https://basta.media/local/cache-gd2/3c/81a1374e0eb9503d1b916503fb6520.webp

    Les policiers sur le terrain connaissent les jeunes, leur nom, leur adresse. Mohamed Aknouche, éducateur spécialisé auparavant basé dans le 12e arrondissement de Paris, se rappelle l’absurdité de certaines amendes : « Un jour, un jeune que je suivais s’est pris une amende. Il revoit le lendemain le policier et lui demande "mais pourquoi tu m’as verbalisé ? Ce jour-là, j’étais pas là, c’est pas moi que t’as vu". Et le policier lui répond : "C’est pas grave, c’est un joker, la prochaine fois t’en auras pas". Ça montre à quel point ça n’a pas de sens. Quand t’as des riverains, plutôt propres sur eux, notables – parce qu’on est dans un quartier en pleine gentrification – qui appellent tous les jours la police pour se plaindre, à un moment, les policiers se sentent pousser des ailes », dit encore Mohamed Aknouche.

    Ces amendes à répétition, comme les contrôles d’identité constants, transmettent un message clair aux jeunes : ils ne sont pas les bienvenus dans l’espace public. Aujourd’hui, Bakari a changé ses habitudes pour éviter les « problèmes » avec la police : « En vrai, pour que ça s’arrête, la seule solution, c’est de ne pas voir les flics. Maintenant, je fais que me poser à des endroits où j’ai moins de chance de les croiser ou alors où je peux les voir venir de loin et partir. »

  • 93% Have Concerns About Self-Driving Cars – Forbes Advisor
    https://www.forbes.com/advisor/legal/auto-accident/perception-of-self-driving-cars

    Proponents of self-driving cars argue these vehicles will prevent auto accidents by eliminating human error as a collision cause.

    In fact, the National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) reports that self-driving vehicles are more than twice as likely as traditional vehicles to become involved in auto accidents. According to NHTSA data:

    - There are 9.1 crashes in driverless vehicles per million vehicle miles driven
    - There are 4.2 crashes in conventional vehicles per million miles driven

    High accident rates have rightly contributed to consumer concerns—and recent recalls of Tesla vehicles have only served to heighten fears.

    Le taux d’accident des véhicules autonomes est deux fois plus élevé que pour les véhicules pilotés par des humains.

  • Lettre ouverte d’une enseignante à nos dirigeants
    https://www.cafepedagogique.net/2024/02/07/lettre-ouverte-dune-enseignante-a-nos-dirigeants

    Pourquoi devrions-nous former nos élèves à l’#empathie alors que vous construisez une société où il faut dépasser les autres, être en compétition, gagner, diriger. L’empathie est-elle un critère d’entrée dans les grandes écoles, dans les recrutements de grandes entreprises ? Alors pourquoi ? Est-ce une volonté d’apprendre aux plus faibles à se faire dominer et humilier avec sourire et résilience ? Nous luttons contre le harcèlement, les insultes sur les réseaux sociaux …c’est à nous de le faire à l’école ! Mais nos dirigeants montrent-ils cela ? L’exemplarité dans les propos, la délicatesse, le souci des autres, l’accueil des autres en difficulté, la tolérance, le langage modéré ? La publicité, les médias, le monde du travail montrent-ils cela ?

    Nous pouvons être votre caution morale jusqu’à un certain point mais personne n’est dupe, vous créez une monde violent et clivant et vous souhaitez que nous compensions cela par des leçons de morale. Pourquoi ne pas former nos élèves aux punchlines, aux mensonges devant caméras, au mépris de la justice, des règles, à la façon de se placer à côté des bonnes personnes, à l’hypocrisie ? Cela ne leur serait-il pas plus utile au fond ?

    Besoin de vous dire que j’ai besoin d’entendre vos véritables intentions, à l’école on enseigne avec des objectifs précis, quels sont les vôtres ? Créer deux écoles : une privée qui formera l’élite et les dirigeants de demain avec tous les moyens nécessaires et une école publique formant la main d’œuvre qualifiée, docile et ignorante ? Si c’est votre projet de société dites-le, assumez-le !

  • Mayotte : un laboratoire expérimental et une zone néocoloniale pour l’extrême droite – Outside Dana Hilliot
    https://outsiderland.com/danahilliot/mayotte-un-laboratoire-experimental-et-une-zone-neocoloniale-pour-lext

    La manière dont le ministre fait connaître sa décision est tout à fait typique des gouvernances néolibérales. L’effet d’annonce, tout comme la manipulation de rhétoriques grossières, la transformation de toute pensée, de tout concept, de tout la langue politique, en purs « éléments de langage » dont seule compte l’efficacité performative, participe à cette instauration d’un nihilisme de marché : plus rien n’a de sens, la seule valeur qui tienne est celle des marchandises. Les techniques de gouvernance néolibérales jouent en permanence sur l’effet de surprise. Elles créent de l’instabilité, alimentent un flux de crises ininterrompu : à chaque jour sa crise. Il ne faut surtout pas que les esprits gouvernés (pas plus que les corps) se reposent et commencent à penser. La conversion européenne à des politiques d’apartheid et la construction de la forteresse européenne se poursuit sans qu’on ait même pu avoir le temps de leur opposer une autre vision du monde, parce que les chocs se succèdent, entraînent des réactions épidermiques, puis sidèrent. Il est faux de croire que les néolibéraux sont incohérents : ils ont réussi mieux que leurs prédécesseurs à instrumentaliser d’une part les flux d’informations et d’autres part les institutions démocratiques elles-mêmes, les transformant en techniques de gouvernance, mais les objectifs sont clairs et déterminés (la captation d’une part toujours plus importante des capitaux et des richesses pour le bénéfice des élites, la sécurisation des zones d’extraction de minerais humains et non-humains et des flux de marchandises, et la militarisation croissante des frontières externes et internes – je pense ici aux enclaves territoriales au sein même des villes, les quartiers, ou encore une île comme Mayotte – afin d’assurer la protection des intérêts des classes les plus aisées).

  • « On ne fait plus rien » : la détresse de la police de l’environnement, incitée à ne plus contrôler les agriculteurs
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/temoignages-on-ne-fait-plus-rien-la-detresse-des-gendar

    Depuis le début de la mobilisation des agriculteurs, l’Office français de la biodiversité, chargé de faire respecter les normes environnementales, est visé par la colère du monde agricole, qui l’accuse « d’acharnement ». À l’OFB Bourgogne-Franche-Comté, derrière un silence de façade, le mal-être et le sentiment d’abandon grandissent chez les salariés.

  • Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/10/jordan-bardella-les-dessous-d-une-politique-tik-tok_6215810_823448.html

    Le président du Rassemblement national cultive sa « marque » à coups de discours flous. Dépassant largement en popularité Marine Le Pen, il commence à s’en émanciper, sous le regard bienveillant de Vincent #Bolloré.
    Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

    Difficile de s’imaginer dans une réunion politique. Le tube Bande organisée résonne au Duplex, célèbre boîte de nuit parisienne, pour accompagner l’arrivée de la star du soir, ce samedi 27 janvier, vers 23 heures. Un costume sombre fend une nuée de téléphones tournés vers lui. L’ambiance est festive, rythmée par les textes subversifs des rappeurs marseillais, aux antipodes des valeurs que l’invité principal entend incarner. Des centaines de jeunes endimanchés scandent « Jordan, Jordan ! », rient lorsqu’un amuseur rêve tout haut de « Jordan 2027 » : nous sommes bien au lancement de l’écurie personnelle du président du Rassemblement national (#RN), Les Jeunes avec #Bardella.
    Cela n’est pas qu’une soirée en discothèque. Il faut se figurer la valeur symbolique d’un tel événement dans un mouvement qui entretient le culte du chef et n’a jamais sanctifié qu’un seul nom, celui de Le Pen. Mais Jordan Bardella est porté par un courant puissant : l’opinion. En témoigne son entrée dans le traditionnel baromètre des 50 personnalités préférées des Français, produit par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, publié le 2 janvier, où il est le seul homme politique présent. Il s’y classe en 30e position, alors que Marine Le Pen n’y a jamais figuré. Au panthéon du consensus et du conservatisme, dans un palmarès très masculin, se hisse un homme de 28 ans imprégné des idées de la #nouvelle_droite, un courant racialiste de l’#extrême_droite, mais que les Français peinent encore à cerner. Aux yeux d’une majorité d’entre eux, il est encore ce jeune costumé et bien peigné qui s’inscrit dans le sillage de Marine Le Pen (...)
    Un positionnement flou recherché par la tête de liste du RN pour les élections européennes de juin.

    [...]

    Il y a plus concret que les sondages : la justice, avec le procès à venir concernant l’affaire des assistants parlementaires du parti au Parlement européen, où Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité et dans lequel Jordan Bardella n’est pas inquiété, bien que son nom figure au dossier.

    [...]

    Le président du RN ressemble à un produit à la mode. Du premier slogan de sa campagne des européennes, qui ne dit rien sinon une date (« Vivement le 9 juin ! »), le député du Gard Pierre Meurin dit qu’il vise à susciter l’attente d’un événement, « comme la sortie du dernier iPhone ». « Sa personnalité, ce qu’il incarne, fait appel aux mêmes réflexes de consommation. » « Il est devenu une marque, renchérit le sénateur lepéniste Aymeric Durox. Un visage connu dans une époque dépolitisée, une époque du selfie. » En Seine-et-Marne où il est élu, ce dernier dit rencontrer des élus de #droite qui n’attendent plus que la prise du pouvoir du jeune homme pour basculer. Le sénateur se dit que « pour avoir toutes les chances de gagner, il faudrait que Jordan puisse faire le débat d’entre-deux-tours à la place de Marine ».

    https://justpaste.it/fw0sn

    #Hanouna #identitaire

    • « On aurait plus de chances avec Bardella » : les doutes des militants du RN sur Marine Le Pen

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/11/on-aurait-plus-de-chances-avec-bardella-les-doutes-des-militants-du-rn-sur-m

      De nombreux membres du parti lepéniste jugent le jeune président du RN mieux placé pour s’imposer lors de la prochaine élection présidentielle, convaincus que Marine Le Pen payera in fine son nom et ses échecs passés.
      Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

      En monarchiste convaincue, Geneviève Salvisberg n’a rien contre les dynasties. Mais cette adhérente historique du Rassemblement national (RN), passée par l’Action française dans sa jeunesse, est prête à faire exception avec la famille qui règne depuis un demi-siècle sur son parti. « Marine Le Pen est toujours très appréciée, mais Jordan Bardella est tout simplement extraordinaire, beau gosse et tellement brillant, loue la septuagénaire, suppléante du député de l’Aude Julien Rancoule. Il est assez intelligent pour attendre son tour. Mais pourquoi ne pas le lancer dès 2027 ? »

      Laisser Jordan Bardella représenter l’ex-Front national dès la prochaine #présidentielle à la place de Marine Le Pen ? Beaucoup d’adhérents l’envisagent à trois ans du scrutin roi de la vie politique nationale. Durant le mois de janvier, Le Monde est parti à la rencontre des militants lepénistes lors des cérémonies de vœux de certains députés. A la question d’une éventuelle victoire en 2027, une majorité d’entre eux considérait que le jeune homme offrirait davantage de chances que la triple candidate. Dans un parti aux réflexes légitimistes, et alors que Marine Le Pen a annoncé vouloir représenter le parti dans trois ans, ce fond de l’air bardelliste dans la base militante n’est pas anodin.
      La fille de Jean-Marie Le Pen reste unanimement saluée pour sa résilience et le travail de dédiabolisation du parti. Le « ticket » proposé, avec Jordan Bardella présenté en premier ministre putatif, séduit. Mais les militants n’échappent pas à la dynamique qui, depuis plusieurs mois, porte leur jeune président, bien au-delà des rangs du mouvement d’extrême droite. « Beau », « trop fort à la télé », « il présente et s’exprime bien », « sens de la répartie ».
      Les atouts brandis par les défenseurs de Jordan Bardella se rapportent presque uniquement à ses passages télévisés et à son image « lisse ». Un profil « rassurant » pour rallier à leur cause des électeurs hésitant encore à assumer un vote radical. « Pour les frileux, c’est bien… On sera au pouvoir un jour, mais jamais avec un Le Pen », tranche Gérard Aubenas, électeur lepéniste depuis 1981 et retraité dans la région de Cavaillon (Vaucluse).

      Des punchlines sur les plateaux télé
      Le bardellisme existe jusque dans le bassin minier du Pas-de-Calais, le fief de Marine Le Pen. « Son discours, quand elle était présidente du parti, m’a convaincue. Mais c’est quand Bardella est arrivé que j’ai complètement adhéré », raconte Tatiana Focqueur, 27 ans, qui a troqué sa carte Les Républicains contre celle du RN. « Bardella fait le travail pour enlever cette étiquette de racisme », se réjouit son mari, Sébastien, 47 ans. Qui, lui, se moque bien des étiquettes : il dirige le Black Shadow North, un club de motards associé au Gremium MC, de l’ancien chef du groupe parisien de skinheads #néonazis, Serge Ayoub. Avant de tracter pour le RN, il s’affichait avec cette figure du milieu en 2021, comme l’a documenté le site d’information StreetPress.

      Si certains élus tancent Jordan Bardella pour son absence de ligne idéologique, nombre de militants y voient une force. Une #stratégie, même, pour dissimuler les fondamentaux du RN sous une communication se résumant à quelques #punchlines répétées sur tous les plateaux et relayées sur les réseaux sociaux. « Un homme politique n’a pas à rabâcher ce qu’il pense : on sait très bien ce que défend Jordan puisqu’il représente le parti et son histoire, explique Nathalie, 59 ans, en Seine-et-Marne. Il est jeune, parle bien et dispose d’une bonne gueule : exactement comme Macron en 2017. A l’époque, beaucoup ont voté pour lui sans trop savoir ce qu’il pensait. »

      Se libérer du patronyme Le Pen
      Chez les plus jeunes adhérents frontistes, séduits par ses vidéos sur TikTok ou sa présence sur le plateau de Cyril Hanouna, Jordan Bardella est décrit en figure tutélaire. « Son physique nous influence sans qu’on s’en rende compte, c’est inconscient », avoue Loly Lucas, 19 ans. « J’adhère aux idées de Marine Le Pen mais il y a toujours cette peur vis-à-vis de sa famille, alors que Bardella n’a pas de passé politique », distingue l’étudiante de Montpellier. Alimenté par la malédiction qui collerait à la lignée des Le Pen, l’enthousiasme pour le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) transcende désormais les générations.

      Parmi ceux qui cotisaient déjà sous « Jean-Marie », beaucoup n’y croient plus après trois premiers échecs de sa fille à la présidentielle. « Le nom lui colle toujours à la peau. Macron veut continuer à dire “Front national”, et on comprend pourquoi… », déplore Dominique Caplin, retraité d’un établissement public de gestion de l’eau et néoadhérent gardois. Au-delà du patronyme, d’autres considèrent que Marine Le Pen a péché, lors de ses tentatives infructueuses, dans les domaines qui font justement la réputation de son cadet.
      « On aurait plus de chances avec Bardella. Marine est plus énervée et agressive, elle n’a pas le même sang-froid, tranche Frédéric, un policier de 56 ans. A chaque débat d’entre-deux-tours, elle est mauvaise. » Et, lorsque vient la question de la jeunesse de Jordan Bardella, la réponse est toujours la même : « Et notre nouveau premier ministre, il a quel âge ? »

      Aux vœux de Jordan Bardella, l’ombre de la « #GUD connexion »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/aux-v-ux-de-jordan-bardella-l-ombre-de-la-gud-connexion_6210954_823448.html

      Le président du Rassemblement national a dû s’expliquer lundi sur le maintien de relations d’affaires avec Frédéric Chatillon, ancien patron du Groupe union défense, une organisation étudiante d’extrême droite connue pour son radicalisme et sa violence.

      https://justpaste.it/cnu61

      Le reportage consacré au jeune président du RN sera bien diffusé, même si le parti a déclaré avoir missionné des huissiers pour empêcher la diffusion d’un extrait relatif au compte Twitter anonyme, raciste et homophobe, qu’aurait utilisé Jordan Bardella.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/complement-d-enquete-sur-jordan-bardella-france-televisions-maintient-sa-ver

    • Jordan Bardella tente de séduire la droite pour « élargir » la base électorale du Rassemblement national, Clément Guillou
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/16/jordan-bardella-tente-de-seduire-la-droite-pour-elargir-la-base-electorale-d

      Alors que Marine Le Pen cible en priorité les classes populaires, le président du parti d’extrême droite s’efforce de séduire les classes moyennes supérieures et les retraités. Une répartition des rôles plus assumée entre eux. Publié le 16 septembre 2023.

      « Il a fait une campagne à l’américaine exemplaire. C’est même un modèle qu’on pourra étudier plus tard à Sciences Po. » Ainsi parlait, en 2007, Jean-Marie Le Pen au sujet de Nicolas Sarkozy, après s’être fait siphonner ses électeurs au premier tour de l’élection présidentielle. Sa fille Marine, directrice de campagne, ne partageait pas son enthousiasme vis-à-vis du personnage, qu’elle « trouvait faux », se souvient l’un des acteurs de la présidentielle 2007 au Front national. L’ancien chef de l’Etat, qui, entre deux actualités judiciaires, distribue les bons et mauvais points à l’occasion de la parution du deuxième tome de ses mémoires (Le Temps des combats, Fayard, 592 pages, 28 euros), est aussi de retour dans les discussions au sein du parti à la flamme.
      Cet été, le député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu s’est rafraîchi la mémoire en revisionnant La Conquête, le film de Xavier Durringer (2011) retraçant, dit-il, « la meilleure campagne de ces quinze dernières années, [qui] n’était pas une union des droites mais une capacité rare à faire sauter les clivages sociologiques ». Dans une vidéo tournée à l’occasion de la rentrée scolaire, Jordan Bardella laisse traîner, en évidence sur son bureau, le dernier opus sarkozyste.
      Le pavé est au même endroit quelques jours plus tard, quand les caméras de France 3 l’interrogent : « J’avais déjà lu Le Temps des tempêtes [L’Observatoire, 2020] », leur signale le président du mouvement d’extrême droite, qui doit lancer sa campagne pour les élections européennes de juin 2024, samedi 16 septembre, lors des universités d’été du RN, à Beaucaire (Gard).

      Le sillon sarkozyste
      Jordan Bardella avait 11 ans durant la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy. De son propre aveu, son intérêt pour la politique n’était pas tel qu’il puisse en garder un souvenir net. « J’ai admiré le personnage, disait-il toutefois au Monde en février. Il avait la capacité de tout changer, réunissait les classes moyennes, l’ouvrier d’Aubervilliers et le cadre sup de Versailles. Je pense que c’est la clé du pouvoir et qu’on est sur ce chemin-là. Parler, au-delà de la France des oubliés, à la France qui se lève tôt » – un label sarkozyste.

      En ce début de campagne des élections européennes, celui qui sera la tête de liste du RN tente d’emprunter le sillon sarkozyste. M. Bardella encourage ses troupes à « recréer l’UMP [Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains, LR] », rapporte Le Figaro. Le RN n’a pas l’armée de militants, de cadres locaux et politiques chevronnés qu’avait la formation de droite, lors de l’accession de M. Sarkozy au pouvoir. Mais rien ne l’empêche d’en adopter certains accents.
      Auprès d’un parti qui veut désormais renforcer son implantation chez les classes moyennes supérieures et les #retraités, le candidat Sarkozy exerce une forte attraction, bien que son action à l’Elysée demeure largement rejetée. Dans la bouche de quelques-uns des néodéputés de la vague élue en juin 2022, on entend les comparaisons avec le Rassemblement pour la République (RPR) d’antan, tentative d’extraire le RN du champ des extrêmes auquel son programme fondé sur la préférence nationale et le rejet de l’Union européenne le ramène inexorablement. Le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio, ancien de l’UMP, n’a-t-il pas récupéré la marque RPR pour fonder un mouvement local d’« union des droites » ?

      Dans le duo Marine Le Pen-Jordan Bardella, au sein duquel le rapport hiérarchique est de moins en moins affirmé, c’est au cadet de 28 ans que revient l’incarnation de la jambe la plus droitière ; à Marine Le Pen revient celle d’un national-populisme qui s’adresse à une partie des #classes_populaires. Depuis les violences urbaines du mois de juillet, la double finaliste de l’élection présidentielle a acté le principe d’une répartition des rôles encore plus assumée qu’elle ne l’était. Cela vaut pour la différence de stratégie médiatique – à elle la rareté, à lui l’omniprésence – comme politique – à elle la figure protectrice, à lui celle d’autorité. « Elle considère qu’il touche des gens différents et que c’est à exploiter », explique-t-on dans le premier cercle de Marine Le Pen.

      Clins d’œil à l’électorat de gauche
      La cheffe de file de l’extrême droite a laissé Jordan Bardella bénéficier de l’exposition offerte par Emmanuel Macron, qui l’a convié personnellement, par téléphone, aux « rencontres de Saint-Denis » (Seine-Saint-Denis), le 30 août. A l’issue, les proches du chef de l’Etat ont distillé des propos flatteurs à son endroit, louant son attitude générale et sa préparation – qu’importe qu’il ait, dans sa lettre de propositions au locataire de l’Elysée, confondu défiscalisation et exonération de cotisations patronales. Les mots du camp présidentiel visent à piquer la jalousie de Marine Le Pen, qui ne montre pour l’heure aucun signe d’agacement. Elle a même validé la publication d’une tribune de M. Bardella sur la présence française en Afrique, le 31 août, dans Valeurs actuelles ; elle qui considère pourtant l’international comme son domaine réservé.
      Omniprésent en cette rentrée politique, le jeune homme tente de s’ancrer à droite, même s’il conserve sa matrice populiste qu’il reprend dans Le Figaro, en dépeignant M. Macron comme « politiquement de nulle part ». « Mérite », « autorité », « charges », « taxes »… Celui qui incarne la marque identitaire et sécuritaire du RN s’efforce désormais de reprendre les mots traditionnels du parti Les Républicains. Interrogé sur RTL, le 12 septembre, il aborde ainsi la question des salaires : « Il faut permettre un petit coup de pouce salarial, ce que beaucoup de chefs d’entreprise ne peuvent pas faire compte tenu du niveau de charges délirant dans notre pays. » En février, il avait déjà lancé, depuis un château de la Sarthe, une campagne de communication baptisée « Où passe notre argent ? », dépeignant une France « championne d’Europe des impôts et des taxes ».

      Ce discours est compensé par quelques clins d’œil à l’électorat de gauche, comme la taxation des superprofits énergétiques, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’opposition à la réforme des retraites. Mais tout va comme si le parti avait acté que sa marge de progression se situe à la droite de l’échiquier politique, et non plus chez les abstentionnistes ou dans la gauche souverainiste, dite « patriote ».
      « Il faut maintenir et élargir notre nouvelle base sociologique née des législatives. Il n’y a plus, dans notre électorat, cet aspect “déclassés” contre “élites”, souligne Pierre-Romain Thionnet, le bras droit de Jordan Bardella. Il ne faut pas laisser dire qu’on est socialistes. » C’est particulièrement vrai à l’aube d’un scrutin européen, en juin 2024, où l’#abstention_différenciée (l’écart de participation entre différents électorats) devrait jouer contre le RN, les classes populaires s’exprimant traditionnellement peu dans ces élections. « Ceux qui aujourd’hui s’intéressent aux européennes sont très politisés et plutôt à droite ; c’est le lectorat du Figaro. Parler aux classes populaires de cette élection en septembre, c’est parler à des gens qui ont bien d’autres préoccupations », explique Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale.

      Apprécié par les électeurs d’Eric Zemmour
      Le RN avait déjà revu à la baisse ses ambitions sociales dans son programme présidentiel de 2022, et envoyé plusieurs signaux favorables aux employeurs au long de la première année de la législature. Une évolution peu visible dans son discours, focalisé sur le pouvoir d’achat et l’immigration, et le magma des débats parlementaires.
      Jordan Bardella se positionne pour être celui qui incarne ce RN plus « droitard », un mot que Marine Le Pen prononce avec un dégoût non dissimulé. Dans les enquêtes d’opinion, il est, bien plus qu’elle, très apprécié par les électeurs de droite et d’Eric Zemmour. « Si Jordan n’était que Marine avec les cheveux courts, cela n’aurait que peu d’intérêt », estime Sébastien Chenu, lui-même issu de l’UMP. « Jordan a son espace et doit aller le prendre. L’intérêt est qu’il puisse continuer à élargir notre base électorale. Il nous faut des profils et des sensibilités différents. C’est un de nos défis », reconnaît-il.
      Sauf que, dans le même temps, le président du RN ouvre aussi les bras à Reconquête !, faisant mine de croire à une union de leurs forces pour le scrutin du 9 juin 2024, malgré les supposées différences de nature entre deux visions économiques et sociétales. Et alors même que Marine Le Pen a toujours refusé de se laisser tenter par l’arlésienne de l’« union des droites ».

      Le risque de ces multiples manœuvres est d’écailler franchement le vernis « ni droite ni gauche » que la dirigeante d’extrême droite, à la suite de son père, a patiemment apposé sur le parti à la flamme. Et de se perdre dans la tactique électorale. Alors que l’option « ni droite ni gauche » fut une clé de l’explosion des scores lepénistes après la scission avec Bruno Mégret, en 1999.

      #stratégie_électorale

  • #Santé Publique France coupe les fonds au suivi des #cancers de l’amiante
    https://www.revolutionpermanente.fr/Sante-Publique-France-coupe-les-fonds-au-suivi-des-cancers-de-l


    La politique pas de thermomètre = pas de fièvre continue.

    Une épidémie qui fait encore rage, comme le montrent les plus de 1000 nouveaux cas reconnus chaque année, et les 4000 décès annuels relevés, mais qui n’empêche pas Santé Publique France de cesser son suivi. Comme le relève le magazine Santé et Travail, « Dans un mail adressé le 21 décembre à une trentaine de spécialistes du #mésothéliome, Santé publique France a annoncé « se résoudre à interrompre » le Programme national de surveillance des mésothéliomes (PNSM) et renonce au déploiement du Dispositif national de surveillance des mésothéliomes (DNSM) qui devait le remplacer. » La clôture de ce programme est justifiée par un manque de moyens, et n’a encore fait l’objet d’aucune annonce officielle.

    Cette fermeture impactera lourdement la surveillance du nombre de cas et invisibilisera cette épidémie massive de cancers, tout en véhiculant le message que l’époque des cancers de l’#amiante est close. De plus, elle réduira la possibilité pour les malades de faire reconnaître leur maladie comme une maladie professionnelle indemnisable, et de faire reconnaitre la responsabilité de leur patron dans la maladie qui brise leur vie. En effet, l’institut de recherche et d’expertise Mesopath, qui réalise des diagnostiques ouvrant la voie à une reconnaissance en maladie professionnelle et étudie des traitements, dépend financièrement pour un tiers du programme stoppé.

    C’est donc une attaque frontale contre les malades, qui participe à couvrir les responsables en col blanc de ce « crime industriel » pour reprendre la formulation de la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony. Selon elle, « Leur responsabilité est double. Tout d’abord, alors que tout était connu des dangers de l’amiante depuis le début du 20e siècle, ils ont développé un marché mondial de cette fibre qu’ils savaient mortelle. Et, pour ce faire, ils ont, au sein du cartel mondial de l’amiante, construit une stratégie de désinformation et de mystification. »

    • Cancer de l’amiante : le dispositif de suivi sur la sellette
      https://www.mediapart.fr/journal/france/090324/cancer-de-l-amiante-le-dispositif-de-suivi-sur-la-sellette

      La nouvelle, parvenue quelques jours avant Noël, a surpris la communauté scientifique autant qu’elle a scandalisé les victimes et leurs proches. « Tout se passe comme si on avait choisi de casser le thermomètre pour soigner la fièvre. C’est inacceptable », a réagi l’Association nationale des victimes de l’amiante (#Andeva) après avoir pris connaissance d’un courriel, consulté par Mediapart, dans lequel Santé publique France annonce à une poignée d’expert·es la fin du dispositif national de suivi des mésothéliomes (DNSM), les cancers de l’amiante.

      « Cette décision est extrêmement difficile mais l’agence ne dispose plus des ressources suffisantes pour [le] piloter sur le long terme », reconnaît Santé publique France dans cette missive, envoyée le 21 décembre dernier et consultée par Mediapart. Elle évoque notamment des contraintes « financières et humaines ».

      « Une décision prise sans concertation ni débat public, dénonce l’Andeva, tout en insistant sur l’importance de ce dispositif. Son abandon « priverait les soignants, les chercheurs et les victimes de l’amiante d’un outil utile pour mieux connaître cette terrible maladie et mieux la combattre en faisant avancer la recherche nécessaire à l’amélioration des traitements ». Selon son secrétaire national, Alain Bobbio, cet abandon accrédite aussi « auprès du grand public que la page amiante se tourne. Mais les gens qui sonnent à la porte de nos permanences sont toujours là ».

      Fin janvier, l’Andeva a dénoncé dans un courrier destiné à la ministre de la santé, Christine Vautrin, une décision « inacceptable », lui demandant de faire marche arrière. « Nous n’avons reçu aucune réponse », indiquait début mars Alain Bobbio, secrétaire national d’Andeva.

      Au même moment, Didier Le Gac, député Renaissance et président du groupe d’étude amiante à l’Assemblée nationale, qui avait lui aussi alerté il y a plusieurs semaines le gouvernement, affirmait avoir reçu l’assurance du gouvernement que ce dispositif ne serait pas supprimé.

      « Compte tenu de la priorité accordée au risque amiante, le ministère a d’ores et déjà demandé à l’agence que la surveillance nationale du mésothéliome soit poursuivie », a indiqué le cabinet de Christine Vautrin dans un message envoyé au député. Contacté, le ministère de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Santé publique France affirme finalement auprès de Mediapart « maintenir » un dispositif de surveillance visant à « suivre le nombre de cas de cancers » et à caractériser les expositions.

      « On ne peut pas uniquement dire merci, notre souci est d’obtenir des garanties sur la nature de cette surveillance », a aussitôt réagi Alain Bobbio, secrétaire national de l’Andeva, insistant notamment sur le fait que le dispositif doit inclure le suivi des procédures d’indemnisation et des expositions.

      L’histoire du dispositif de surveillance du mésothéliome commence il y a plus de vingt ans, lorsque la France décide d’interdire, en 1997, l’usage de l’amiante, un matériau qui a contaminé pendant des décennies les ouvriers des usines et des chantiers navals. La France prend alors conscience de l’étendue de la catastrophe sanitaire. C’est pourquoi, l’année suivante, un Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM), une maladie spécifique de l’amiante, voit le jour dans 21 départements qui représentent 30 % de la population.

      Cette surveillance vise alors à mieux documenter les cas, les expositions professionnelles, et à permettre aux malades de saisir le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). « Un dispositif unique au monde », fait valoir Alain Bobbio.

      Le mésothéliome est une maladie rare qui continue de toucher, chaque année, environ 1 100 personnes, dont un quart de femmes (27 %). C’est une pathologie presque toujours mortelle, la survie à cinq ans ne dépassant pas les 10 %. Vingt ans de surveillance ont permis de montrer que cette maladie peut survenir après une exposition à l’amiante extrêmement faible et se déclenche en moyenne trente-cinq ans après l’exposition. 90 % des hommes atteints ont été exposés dans un cadre professionnel. Quant à l’indemnisation, le taux de non-recours au Fiva est moins élevé dans les départements concernés par le PNSM. 

      En 2017, un groupe d’expert·es se prononce donc pour étendre le PNSM au niveau national. Quatre ans plus tard, un nouveau dispositif est lancé, le dispositif national de suivi des mésothéliomes. Celui-ci a pour ambition de tendre à un recueil exhaustif de tous les cas de mésothéliomes (pleural, péritoine et péricarde) sur l’ensemble du territoire national. Santé publique France entend alors « moderniser », « optimiser » la surveillance et mieux prendre en compte les expositions, notamment environnementales.

      À l’époque, l’agence insiste sur le fait que « l’amiante est et restera encore pendant plusieurs décennies un sujet majeur de santé publique, de santé au travail et de santé environnementale ». D’autant plus que les cas évoluent. Les femmes sont de plus en plus concernées et de nouvelles contaminations professionnelles apparaissent, notamment dans le secteur de l’enseignement, comme l’a récemment montré une enquête de l’émission « Vert de rage ».

      En lançant ce DNSM, Santé publique France a notamment le projet de créer une plateforme afin de rassembler les données recueillies par différentes structures comme le réseau de chercheurs et chercheuses Mesopath et celles provenant de la déclaration obligatoire qui impose depuis 2012 aux médecins de signaler aux agences régionales de santé les cas de mésothéliomes. Un projet qui semble appartenir au passé, Santé publique France estimant qu’il ne répond plus « aux exigences de sécurisation des données de santé ».

      La fin de cette surveillance pourrait d’ailleurs impacter le travail effectué par le réseau Mesopath. Cette équipe de 17 anatomopathologistes – au moins un·e par région – a pour mission de dresser des diagnostics à partir de l’étude de tissus, cellules et organes. Une fois étudiés en région par un premier expert, les échantillons sont envoyés à Lyon, au Centre Léon-Bérard, centre national de référence, où ils sont de nouveau analysés par deux autres experts.

      « Si tout le monde est d’accord sur le diagnostic, on dresse un compte rendu définitif. Il sert de base à la prise en charge des patients et à l’instruction des dossiers d’indemnisation », explique Sylvie Lantuejoul, responsable de Mesopath. Ce diagnostic est aussi enregistré dans une base de données baptisée Mesobank et communiqué à Santé publique France pour déclencher des enquêtes sur l’exposition des malades à l’amiante ou à d’autres carcinogènes.

      Jusqu’à présent, le réseau était financé par Santé publique France à hauteur de 25 %, affirme-t-elle. « Cette année, on va tomber à 12 % pour la collecte des données sur 2023. En 2025, le financement de Santé publique France s’arrête. » Si cette coupe budgétaire ne signe pas la fin du réseau Mesopath, elle risque bien d’affecter son fonctionnement. « On ne pourra peut-être plus analyser tous les cas, les délais de compte rendu vont peut-être s’allonger et ce sera un frein à l’innovation technologique et au financement d’analyses moléculaires complexes qui permettent de mieux diagnostiquer ces tumeurs rares », détaille Sylvie Lantuejoul.

      Ce fonctionnement « en mode dégradé » serait d’autant plus préjudiciable pour les malades que Mesopath possède, jusqu’à présent, la base de données « la plus complète », explique Sylvie Lantuejoul, la déclaration obligatoire gérée par l’ARS étant non exhaustive. Dans sa réponse envoyée au député Didier Le Gac, le ministère évoque d’ailleurs l’enjeu de « renforcer » la déclaration obligatoire des mésothéliomes.

  • Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/benoit-jacquot-un-systeme-de-predation-sous-couvert-de-cinema_6215357_3224.h


    L’actrice Isild Le Besco et le réalisateur Benoît Jacquot au 57ᵉ Festival de Cannes, le 14 mai 2004. BRUNO VINCENT / GETTY IMAGES VIA AFP

    A la suite de Judith Godrèche, plusieurs comédiennes prennent la parole dans « Le Monde » pour dénoncer des violences et du harcèlement sexuel de la part du réalisateur. Le cinéaste reconnaît certains faits.
    Par Lorraine de Foucher et Jérôme Lefilliâtre

    Dans l’amphithéâtre de Sciences Po à Paris, Julia Roy s’assoit au fond de la salle. L’étudiante de 23 ans vient écouter, ce 29 janvier 2013, la conférence d’un réalisateur qu’elle ne connaît pas, Benoît Jacquot, invité à parler de « politique de l’intime ». « Il me fixe pendant toute la séance, ça m’étonne un peu », raconte-t-elle au Monde onze ans plus tard. A la fin, elle s’approche pour saluer l’animateur de la rencontre. « Benoît Jacquot me saute dessus pour me remettre un papier avec son numéro, et me demande plusieurs fois de l’appeler. »
    Depuis son enfance autrichienne à Vienne, Julia Roy, qui n’a alors joué qu’un petit rôle dans une série télévisée, nourrit une cinéphilie précoce. Elle décide de rappeler ce cinéaste : peut-être peut-il la conseiller, elle qui rêve de faire des films ? Au restaurant Le Hangar, dans le Marais, où ils se retrouvent, « il me regarde comme un miracle ». D’après son récit, il lui fait immédiatement de grandes déclarations : « Il m’annonce qu’il va faire tous ses films avec moi, qu’il m’aidera à écrire les miens, qu’il veut m’avoir tout le temps avec lui et devant lui. » Tout juste est-il déçu en apprenant son âge : il la pensait plus jeune.
    Six ans après, en 2019, c’est une jeune femme traumatisée par la relation nouée avec le réalisateur qui s’enfuit en Autriche. « J’ai été diagnostiquée comme atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique. » En janvier 2024, elle découvre les accusations de Judith Godrèche sur sa relation passée avec Benoît Jacquot qui ont motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire, mercredi 7 février. Elle décide à son tour d’évoquer publiquement son vécu avec le réalisateur, composé de manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. Certains des faits qu’elle dénonce pourraient ne pas être couverts par la prescription.

    TW #domination_masculine #VSS #viol #pédocriminalité

    l’article se trouve là
    https://justpaste.it/et5dx
    avec : « C’est une histoire d’enfant kidnappée » : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot ; La lettre de Judith Godrèche à sa fille : « Je viens de comprendre. Ce truc, le consentement, je ne l’ai jamais donné. Non. Jamais au grand jamais. »

    #cinéma

    • Jacques Doillon accusé de viol, d’agression sexuelle et de harcèlement par Judith Godrèche, Anna Mouglalis et Isild le Besco
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/jacques-doillon-accuse-de-viol-d-agression-sexuelle-et-de-harcelement-par-ju

      « Le Monde » a recueilli trois témoignages visant le réalisateur de « La Fille de 15 ans ». L’avocate de M. Doillon dit vouloir réserver ses explications à la justice.

      Ce jeudi sur France Inter, Judith Godrèche a accusé le réalisateur Jacques Doillon d’agressions sexuelles sur le tournage du film La Fille de 15 ans, qui a eu lieu au printemps 1987. Il voulait, a-t-elle affirmé, « la même chose » que Benoît Jacquot, contre lequel la comédienne de 51 ans a déposé plainte mardi pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » commis par personne ayant autorité. « Sur le tournage, c’était hallucinant. Il a engagé un acteur (…), il l’a viré et il s’est mis à la place. Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi. On fait 45 prises. J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote et il me roule des pelles. »

      Tout cela se déroule sous les yeux de Jane Birkin, alors compagne du réalisateur, qui l’a engagée comme assistante sur le film. « Il embrassait vingt fois de suite Judith Godrèche en me demandant quelle était la meilleure prise. Une vraie agonie ! », a raconté Birkin dans son journal intime paru en 2018, Munkey Diaries. Le film La Fille de 15 ans est sorti en salles au printemps 1989.
      Lors de son interview sur France Inter, Judith Godrèche a aussi évoqué de façon sibylline, et sans entrer dans les détails, d’autres faits qui se seraient déroulés avant ce tournage, au domicile de Jacques Doillon. Dans sa plainte contre Benoît Jacquot, enregistrée le 6 février par la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris et consultée par Le Monde, elle décrit précisément les agissements de Jacques Doillon. En l’occurrence, il s’agirait d’un viol qu’aurait commis le cinéaste sur elle, alors qu’elle avait 14 ans. Les faits auraient eu lieu rue de la Tour, à Paris, dans la maison de Jane Birkin.

      https://justpaste.it/22zms

      #parents #parentalité #témoins #non_assistance_à_personne_en_danger

  • Après les sénateurs, les députés adoptent un amendement qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/apres-les-senateurs-les-deputes-adoptent-un-amendement-qui-remet-en-cause-la

    Défenseurs de la liberté d’expression et syndicats professionnels demandent le retrait de ce texte qu’ils considèrent « antidémocratique ».
    Par Aude Dassonville

    « C’est une poursuite sournoise du démantèlement de la loi de 1881 sur la presse. » L’avocat William Bourdon ne décolère pas depuis la découverte de l’adoption par les sénateurs, la semaine dernière, et son arrivée dans l’Hémicycle, mercredi 7 février, d’un amendement qui porte atteinte à la loi sur la liberté de la presse. « Cette loi est un totem de la République depuis cent cinquante ans, et dix élus la modifient en catimini sans prévenir personne », s’indigne, tout aussi sidéré, son confrère Christophe Bigot, président de l’Association des avocats praticiens du droit de la presse – et avocat du Monde.
    Approuvé à la faveur de l’adoption de la loi visant à renforcer la sécurité et la protection des maires et des élus locaux, le texte doit permettre à tout « titulaire d’un mandat électif public ou candidat à un tel mandat » de bénéficier d’un délai de prescription d’un an pour porter plainte en cas de diffamation ou d’injure publique. Actuellement de trois mois, ce délai « permet à la presse d’éviter d’être soumise aux aléas judiciaires d’une manière prolongée, poursuit Me Bigot. Or énormément de maires, ou de présidents de conseil régional mettent déjà une pression de dingue sur la presse quotidienne régionale ».
    Allonger la période au cours de laquelle une action leur reste possible revient à faire peser une épée de Damoclès sur les rédactions et les éditeurs de presse. « Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives de journalistes en France, condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d’une des lois les plus protectrices de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et d’être informé », blâme l’intersyndicale dans un texte publié en ligne mercredi en début de soirée.

    Dans l’objet de l’amendement – déposé par la sénatrice Catherine Di Folco (Les #Républicains, Rhône) et le groupe #socialiste –, lors de l’examen du texte en octobre, les sénateurs stipulaient que « les auteurs des propos diffamatoires et injurieux à l’endroit des élus sur les réseaux sociaux » bénéficient aujourd’hui d’une « impunité totale » du fait de la relative brièveté de ce délai, alors que les élus « n’ont ni le temps, ni les moyens de procéder à une veille numérique, qui leur permettrait de prendre connaissance à temps des faits délictueux ».
    « Il ne faut pas s’y tromper, critique l’Association des avocats praticiens du droit de la presse dans un communiqué. Sous couvert de lutte contre la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux, objectif légitime dans nos sociétés démocratiques, c’est toute la critique de l’action des élus qui est concernée. »

    A l’Assemblée nationale, certains députés, de même que le gouvernement, ont exprimé leur réticence à valider cet article, que Violette Spillebout (Renaissance, Nord) a justifié par le fait que les élus « sont bien plus largement exposés » que les particuliers aux délits d’injure et de diffamation. « Un passif s’est créé entre les responsables politiques de ce pays et les citoyens, intimement lié à la conviction que le principe d’égalité devant la loi serait une fiction, ou un leurre, commente encore Me Bourdon. Or ce texte aggrave le sentiment d’un deux poids, deux mesures. »

    L’Association des avocats praticiens du droit de la presse appelle le Parlement à renoncer à son texte : « Ce projet, dont la constitutionnalité est plus que douteuse (…) est profondément antidémocratique », insiste-t-elle. De son côté, l’intersyndicale demande le retrait du texte, qui devrait être examiné en commission mixte paritaire à la fin du mois, et promet de « déposer une question prioritaire de constitutionnalité si cette proposition de loi est adoptée en l’état ».

    #presse #élus #droit_de_la presse

  • First human implanted with brain chip by Elon Musk’s Neuralink
    https://www.dezeen.com/2024/01/30/neuralink-elon-musk-trial

    Technology company Neuralink has implanted its brain-computer interface Telepathy in a human patient for the first time as part of a clinical trial, founder Elon Musk has announced.

    The brain chip, which Musk has dubbed Telepathy, was designed to allow users to control a phone or computer using only their thoughts.

    Mais...

    Musk originally unveiled plans for the brain implant in 2019 and announced that the company had begun testing on pigs the following year.

    Lawmakers in the US have called for an investigation into whether Musk allegedly misled investors about the safety of the implant after veterinary records from Neuralink trials in monkeys indicated that some animals suffered “debilitating health effects”.

  • 10 chiffres à connaître sur l’avion et le climat
    https://bonpote.com/10-chiffres-a-connaitre-sur-lavion-et-le-climat

    Si le fait que l’avion a un impact important sur le réchauffement climatique commence à faire du chemin, de nombreuses idées reçues continuent de circuler, permettant notamment de relativiser son importance.

    Ce ne serait que “2% des émissions alors qu’internet c’est 4%…” , ou encore il serait possible de faire un vol long courrier par an sans que cela ait vraiment un impact. C’est malheureusement loin d’être le cas.

    Pour démêler le vrai du faux, voici dix chiffres sur l’avion et le climat.

  • Le film de René Vautier Afrique 50, en accès libre sur Tenk, jusqu’au 7 février.
    Afrique 50 - Film documentaire - Tënk
    https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/luttes/afrique-50

    C’est l’après-guerre. L’Europe s’est reconstruite. Tout marche pour le mieux dans les « colonies-modèles » où la République française mène ses pupilles vers les lumières de la raison et du progrès. Tout le monde, pourtant, n’est pas de cet avis. Premier film anticolonialiste de l’Hexagone, censuré, diffusé clandestinement, puis réhabilité en 1996, cet efficace pamphlet contre le colonialisme en Afrique de l’Ouest valut à René Vautier treize inculpations et une condamnation à un an de prison.

    #anticolonialisme

  • Remboursement intégral du fauteuil roulant : la fausse promesse de Macron et la grande angoisse des personnes handicapées – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/remboursement-integral-du-fauteuil-roulant-la-fausse-promesse-de-macron-e

    On rappelle qu’il a fait exactement le même coup avec les lunettes.

    « Dès 2024, les fauteuils roulants manuels et électriques seront intégralement remboursés », annonçait Emmanuel Macron en avril. Comme tous ceux qui assistaient alors au discours du Président en clôture de la Conférence nationale du ­handicap, le député Sébastien Peytavie (EE-LV), lui-même en fauteuil, a halluciné  : « Cette belle surprise a tout de suite fait naître des attentes chez ­beaucoup de personnes. » Une promesse reprise telle quelle mardi par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale, réaffirmant devant les députés que son gouvernement « accompagner [a] nos concitoyens en situation de handicap en toutes circonstances. Nous leur simplifierons la vie. Nous prendrons intégralement en charge le remboursement des fauteuils roulants de ceux qui en ont besoin ». Depuis le discours d’Emmanuel Macron, les conditions de prises en charge des fauteuils roulants ont été revues et discutées avec les associations. Puis la nouvelle nomenclature a été envoyée par courrier à certaines personnes handicapées, présentée à d’autres, avant son entrée en vigueur prévue au printemps.

  • The Impossible Cleanup | Expédition 2024 Henderson Island
    https://henderson.plasticodyssey.org/fr/accueil

    Menée par Plastic Odyssey, l’expédition 2024 sur l’île d’Henderson aura pour objectif de poursuivre le travail entamé par Howell Conservation Fund en 2019. Soutenus par le navire laboratoire du Plastic Odyssey, les explorateurs passeront un mois à tenter « The Impossible Cleanup ».

    https://plasticodyssey.org/henderson-expedition-2024

    Trois jours de mer sont nécessaires pour atteindre l’archipel de Pitcairn, dont fait partie l’île Henderson depuis la Polynésie. L’accès à la plage la plus touchée par la pollution plastique située à l’Est de l’île est impossible directement depuis la mer. Une barrière de corail protège l’île et les éléments s’y déchainent, rendant impraticable le passage maritime.

    L’équipe a donc prévu de passer par une plage située au nord théoriquement plus protégée. Au programme : l’ascension des 30 mètres de la falaise qui borde la plage, puis la traversée de l’île en empruntant un chemin tracé il y a des années sur lequel la nature a repris ses pleins droits, et enfin une désescalade de la falaise pour atteindre le site à dépolluer.


    Pour réussir cette mission impossible, Plastic Odyssey s’est armé de plusieurs solutions low-tech et adaptées à la situation. Parmi ces solutions, l’une sort complètement de l’ordinaire. « Si les déchets ne peuvent pas traverser la barrière de corail, ils peuvent voler au-dessus d’elle ! » explique Simon BERNARD, explorateur à l’initiative de ce projet. « Nous allons utiliser un parachute ascensionnel, technique normalement utilisée pour transporter des touristes sur les plages, mais que nous avons détourné pour faire prendre de la hauteur aux déchets ! ».

    L’équipe prépare le plan d’action depuis plusieurs mois : « Nous avons effectué plusieurs tests concluants avec différentes méthodes, celle du parachute mais également via une plateforme flottante et un radeau en bambous que nous avons fabriqué. L’enjeu va être de réussir à le faire dans les conditions extrêmes que l’on risque de trouver une fois sur place. » détaille Simon.

    • Et pendant ce temps là :
      les pétroliers se recyclent, des carburant au matériaux.
      https://reporterre.net/Total-va-construire-une-usine-geante-de-plastique-en-Arabie-saoudite

      À l’heure où 1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins meurent chaque année après avoir mangé du plastique, TotalÉnergies n’a pas l’air décidé à mettre fin à cette pollution. L’énergéticien français s’est associé au plus gros groupe pétrolier mondial, Saudi Aramco, pour la construction d’un complexe pétrochimique géant à Al-Jubail, sur la côte est de l’Arabie saoudite, peut-on lire sur Mediapart. Objectif de cette usine baptisée « Amiral », produire 1 million de tonnes de polyéthylène par an, cette matière plastique très commune qu’on retrouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne — emballages, bouteilles, sacs plastiques, câbles, etc. Montant de l’investissement, 10 milliards d’euros. Le démarrage des activités sur site est prévu pour 2027.

      Au total, 1 tonne de plastique finit dans l’océan toutes les trois secondes.

  • Viral protein fragments may unlock mystery behind serious COVID-19 outcomes | UCLA
    https://newsroom.ucla.edu/releases/viral-protein-fragments-behind-serious-covid-19-outcomes

    Key takeaways
    • There remains no clear explanation for why COVID-19, caused by SARS-CoV-2, can result in severe outcomes or death while other coronaviruses just cause common colds, or why COVID-19 symptoms persist after the coronavirus that causes it has been eliminated.
    • A UCLA-led research team has shown that fragments of the coronavirus may drive inflammation by mimicking the action of specific immune molecules in the body.
    • The findings could contribute to not only the understanding and treatment of COVID-19 but also efforts to detect coronaviruses with the potential to cause pandemics before they become widespread.

    There are many lingering mysteries from the COVID-19 pandemic. For instance, why does SARS-CoV-2, the virus behind the disease, cause severe symptoms in some patients, while many other coronaviruses don’t? And what causes strange symptoms to persist even after the infection has been cleared from a person’s system? 

    The world may now have the beginning of answers. In a study published today in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences, a UCLA-led multidisciplinary research team explores one way that COVID-19 turns the immune system — which is crucial for keeping people alive — against the body itself, with potentially deadly results. 

    Using an artificial intelligence system they developed, the study authors scanned the entire collection of proteins produced by SARS-CoV-2 and then performed an exhaustive series of validation experiments. The scientists found that certain viral protein fragments, generated after the SARS-CoV-2 virus is broken down into pieces, can mimic a key component of the body’s machinery for amplifying immune signals. Their discoveries suggest that some of the most serious COVID-19 outcomes can result from these fragments overstimulating the immune system, thereby causing rampant inflammation in widely different contexts such as cytokine storms and lethal blood coagulation. 

    The study was led by corresponding author Gerard Wong, a professor of bioengineering at the UCLA Samueli School of Engineering and in the UCLA College’s chemistry and biochemistry department and microbiology, immunology and molecular genetics department.
    […]

    • Viral afterlife: SARS-CoV-2 as a reservoir of immunomimetic peptides that reassemble into proinflammatory supramolecular complexes | PNAS
      https://www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2300644120
      https://www.pnas.org/cms/asset/e2e81613-f4a7-4700-ab95-679bd0354e48/keyimage.jpg
      Existence of exogenous mimics of pro-inflammatory host antimicrobial peptides (xenoAMPs) in SARS-CoV-2 proteins. (A) SARS-CoV-2 proteins are scanned with a machine learning AMP classifier. Each queried sequence is given a σ score that measures its AMP-ness. Three representative high-scoring sequences are studied: xenoAMP(ORF1ab), xenoAMP(S) and xenoAMP(M). The grey bars mark the location where the corresponding sequences are selected. (B) SARS-CoV-2 sequences are aligned and compared to their homologs in a common cold human coronavirus HCoV-OC43: Control (ORF1ab), Control(S) and Control(M). Asterisks, colons, and periods indicate positions that have fully conserved residues, those that have strongly similar properties, and those that have weakly similar properties, respectively. Color is assigned to each residue using the ClustalX scheme. (C) σ score heatmaps compare the distribution of high scoring sequences in three proteins from SARS-CoV-2 and HCoV-OC43. The first amino acid in each sequence is colored according to its average σ score; regions with negative average σ scores (non-AMPs) are colored white. “Hot spot” clusters of high-scoring sequences for SARS-CoV-2 (bright yellow regions bracketed in red boxes) have systematically higher scores and span wider regions of sequence space compared to HCoV-OC43. This trend suggests that hot spots in SARS-CoV-2 can generate higher scoring sequences for a greater diversity of enzymatic cleavage sites than those in HCoV-OC43.

      Significance
      At present, there are no criteria to evaluate whether a coronavirus can cause pandemics with severe inflammation or just common colds. We provide a possible answer by considering the virus not only as an infectious agent but as a reservoir of replicated peptide motifs that are not themselves pathogen associated molecular patterns (PAMPs) that specifically bind to pattern recognition receptors but are nevertheless capable of drastic immune amplification via self-assembly with PAMPs. We show evidence that viral peptide fragments from SARS-CoV-2 but not harmless coronavirus homologs can “reassemble” with dsRNA into a form of proinflammatory nanocrystalline condensed matter, resulting in cooperative, multivalent immune recognition and grossly amplified inflammatory responses.

      Abstract
      It is unclear how severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) infection leads to the strong but ineffective inflammatory response that characterizes severe Coronavirus disease 2019 (COVID-19), with amplified immune activation in diverse cell types, including cells without angiotensin-converting enzyme 2 receptors necessary for infection. Proteolytic degradation of SARS-CoV-2 virions is a milestone in host viral clearance, but the impact of remnant viral peptide fragments from high viral loads is not known. Here, we examine the inflammatory capacity of fragmented viral components from the perspective of supramolecular self-organization in the infected host environment. Interestingly, a machine learning analysis to SARS-CoV-2 proteome reveals sequence motifs that mimic host antimicrobial peptides (xenoAMPs), especially highly cationic human cathelicidin LL-37 capable of augmenting inflammation. Such xenoAMPs are strongly enriched in SARS-CoV-2 relative to low-pathogenicity coronaviruses. Moreover, xenoAMPs from SARS-CoV-2 but not low-pathogenicity homologs assemble double-stranded RNA (dsRNA) into nanocrystalline complexes with lattice constants commensurate with the steric size of Toll-like receptor (TLR)-3 and therefore capable of multivalent binding. Such complexes amplify cytokine secretion in diverse uninfected cell types in culture (epithelial cells, endothelial cells, keratinocytes, monocytes, and macrophages), similar to cathelicidin’s role in rheumatoid arthritis and lupus. The induced transcriptome matches well with the global gene expression pattern in COVID-19, despite using <0.3% of the viral proteome. Delivery of these complexes to uninfected mice boosts plasma interleukin-6 and CXCL1 levels as observed in COVID-19 patients.

    • Bringing a physicist’s mindset to the biosciences | UCLA
      22/07/2022
      https://newsroom.ucla.edu/stories/gerard-wong-brings-physicist-mindset-biosciences

      UCLA’s Gerard Wong approaches life sciences with an eye for connection and a distrust of metaphors
      In his lab, Gerard Wong, professor of bioengineering at the UCLA Samueli School of Engineering, explores the molecular mechanisms behind basic processes of life and their influence on human health. But his original training was far afield — in physics, working with solids and liquids at the smallest scales.

      That shift in scientific focus isn’t unprecedented, but the way Wong bridges the disparate disciplines is unusual. By applying not only instrumentation but also ideas from physics to biology, he has uncovered surprising links between the fields, which could have implications for bioscience and disease treatment.
      […]
      For instance, one part of his current research program focuses on autoimmune diseases, which are typically viewed as a malfunction in a coordinated defense system. He aims to reveal how inflammation works at a more fundamental level, as a system that obeys physical laws.

      “We imagine that the immune system recognizes something in a similar way to how we recognize something: This is DNA, this is RNA, this other thing is a part of the bacterial flagellum,” Wong said. “Nature might instead work through geometric shapes and sizes, entropy, interaction or lack of interaction with water, interactions between charged particles — in terms of the excruciatingly low-level, detailed, unifying language of physics.”

      Taking this approach, the researchers revealed how certain molecules amp up the immune response, which can have applications to lupus, psoriasis, arthritis and other diseases.

  • « Si “réarmement agricole” il y a, c’est surtout d’un “réarmement chimique” de l’agriculture qu’il est question »

    Le surgissement et la diffusion éclair de certains mots, qui sculptent tout à coup le débat public, a quelque chose de fascinant. Ainsi du vocabulaire martial subitement apparu le 31 décembre 2023 dans la parole présidentielle et, depuis, inlassablement commenté, répercuté, repris, répété, et surtout raccommodé jusqu’à l’indigestion par les membres du gouvernement : il faut se réarmer, il faut tout #réarmer.
    L’armement, les armes sont devenus en quelques semaines la métrique de toute chose. « Réarmement démographique », « réarmement civique », « réarmement moral », « réarmement des services publics »… C’est donc dans le contexte d’une propagation rapide – et assez inquiétante – de cette terminologie guerrière, que le premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, ont annoncé, jeudi 1er février, la mise en branle des grandes manœuvres du « #réarmement agricole ».
    Si « réarmement agricole » il y a, c’est surtout d’un « réarmement chimique » de l’agriculture qu’il est question. A l’heure où l’#infertilité et les #maladies_chroniques s’envolent dans la population générale, où environ un tiers des foyers français reçoivent au robinet une eau non conforme aux critères de qualité pour cause de métabolites de #pesticides, où sans doute plus de 80 % de la #biomasse d’insectes volants et 60 % des oiseaux des champs ont disparu en quarante ans, on se plaît à imaginer le fou rire nerveux d’hypothétiques historiens qui chercheraient, dans les prochaines décennies, à décrire et surtout comprendre la logique de ce qui se produit ces jours-ci.

    Le plan #Ecophyto est d’abord mis à l’arrêt, le temps, comme l’a dit M. Attal, de « mettre en place un nouvel indicateur ». Bénigne en apparence, cette annonce signe en réalité la mort du plan destiné à réduire l’usage des pesticides en France. Mais après tout qu’importe, peut-on objecter, puisque le plan Ecophyto a, depuis son lancement en 2008, complètement échoué à atteindre ses objectifs.
    Ce n’est pas si simple. D’abord, malgré sa relative inefficience, le plan était l’incarnation d’une volonté partagée de réduire la pression des pesticides sur l’environnement et la #santé. Ensuite et surtout, il reposait sur un indicateur stable – le NODU (nombre de doses unités) – reflétant la réalité des usages de « phytos » et de leur évolution dans le temps.

    C’est une question bien plus importante et subtile qu’il n’y paraît. Une expérience de pensée toute simple permet de comprendre pourquoi. Figurez-vous un indicateur principalement lié à la quantité des différents produits utilisés sur les parcelles. Si vous remplacez 10 kilogrammes de DDT (un insecticide organochloré) épandus sur un champ, par 1 kg d’imidaclopride (un insecticide #néonicotinoïde) utilisés sur ce même champ, votre indicateur vous dira que vous avez fait baisser le recours aux #insecticides de 90 %. Vous serez donc très satisfait et vous pourrez annoncer ce chiffre sans craindre de démenti. Mais cette diminution de 90 % correspondrait en réalité à une aggravation des dommages sur les pollinisateurs d’environ 80 000 %, puisque 1 gramme d’imidaclopride peut tuer autant d’abeilles que 8 kg de DDT.

    Il ne fait ainsi aucun doute que le démantèlement du NODU et la coconstruction d’un nouvel indicateur d’usage – avec l’aimable concours des syndicats agricoles productivistes –, signerait la mort du plan Ecophyto, donc la fin d’une ambition.

    Tutelle politique

    Dans ce plan de « réarmement chimique » de l’#agriculture française, il y a plus inquiétant que la destruction du thermomètre. Il y a les pressions sur ceux qui sont chargés, au sein des institutions publiques, de le lire et de l’interpréter. Gabriel Attal a ainsi mis en cause, sans la nommer, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (#Anses), chargée d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux des pesticides et de leur octroyer (ou leur retirer) leur autorisation de mise sur le marché. Le premier ministre annonce de facto vouloir placer l’agence – coupable selon lui d’interdire des molécules en France avant qu’elles ne soient interdites dans l’Union européenne –, sous une forme de tutelle politique.
    Pour Dominique Potier, agriculteur de métier et député (Parti socialiste) de Meurthe-et-Moselle, rapporteur de la commission d’enquête sur les pesticides tenue en 2023, il s’agit là « d’un recul de l’Etat de droit ». « Dans une démocratie, la remise en cause par le pouvoir politique d’une autorité scientifique constituée n’est pas un acte banal, dit au Monde cet élu peu coutumier des outrances et des vociférations d’Hémicycle. C’est un moment de bascule. »

    Bien sûr, l’expertise peut – et doit – être constamment interrogée dans sa rigueur, son indépendance, dans ses choix de tenir compte de tel ou tel élément plutôt que de tel autre. Mais elle doit l’être avec les instruments intellectuels de la disputatio savante, et il va sans dire que l’injonction politique n’en fait pas partie. La volonté de contrôle de la science et de l’expertise est un trope des régimes césaristes ou à tentation autoritaire. De fait, on se souvient que parmi les premières décisions de Donald Trump, à son arrivée à la présidence des Etats-Unis, figuraient la reprise en main de l’Agence fédérale américaine pour la protection de l’environnement (EPA) et sa mise sous tutelle par le pouvoir.
    Le « réarmement chimique » de l’agriculture française et ses modalités ne sont donc pas seulement une catastrophe environnementale et sanitaire dont les effets seront irréversibles à brève ou moyenne échéance. Ils s’inscrivent, comme pour la question migratoire, dans un mouvement de ratification culturelle de l’#extrême droite : est-ce vraiment une bonne idée ?

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/03/si-rearmement-agricole-il-y-a-c-est-surtout-d-un-rearmement-chimique-de-l-ag

  • Céréales, légumes... Les Français surexposés au cadmium
    https://reporterre.net/Cereales-legumes-Les-Francais-surexposes-au-cadmium

    Ça continue

    Or, les Français sont surexposés au #cadmium, avertit #Santé Environnement France. L’association s’appuie sur deux études de Santé publique France, la première réalisée en 2006-2007 et l’autre entre 2014 et 2016. L’agence nationale démontre qu’entre les deux, l’imprégnation moyenne au cadmium a bondi de 75 % chez les adultes français. Cette surimprégnation concerne près d’1 adulte sur 2, selon l’association. Plus inquiétant encore, 18 % des enfants dépassent les seuils définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses), notamment ceux qui mangent des céréales au petit-déjeuner.

    Pour réduire les conséquences sur notre santé, le ministère de l’Agriculture a proposé fin novembre de réduire la teneur en cadmium de 60 à 40 mg par kilo dans les #engrais. Toutefois, cette baisse reste insuffisante pour les autorités sanitaires, qui recommandent pas plus de 20 mg par kilo.

    #agro-industrie

  • Pesticides : Leclerc rappelle des légumes contaminés partout en France
    https://www.20minutes.fr/sante/4074121-20240202-pesticides-leclerc-rappelle-legumes-contamines-partout-fr


    Pile poil au moment où les 💩 de la FNSEA ont obtenu de balancer encore plus de pesticides dans les cultures.
    C’est ballot.
    Les législateurs n’ont pas eu le temps de relever (une fois de plus) les taux de toxicité acceptables dans notre bouffe.

    Si vous avez acheté récemment des légumes d’hiver dans un magasin E. Leclerc, soyez vigilant. Le géant de la grande distribution procède au rappel de plusieurs produits en raison de la présence trop importante de certains pesticides (dimethylnaphtalène, fludioxonil, prothioconazole desthio, bixafen). Dans plusieurs fiches publiées sur le site spécialisé Rappel conso, l’enseigne alerte sur un dépassement des limites autorisées, notamment sur la marque « Cœur de jardin ».

  • Recours en justice historique contre l’État pour inaction sur l’insécurité liée à la chasse
    https://lareleveetlapeste.fr/recours-en-justice-historique-contre-letat-pour-inaction-en-matier

    Afin de “ramener de la sérénité dans nos campagnes”, les deux associations passent à l’offensive en ce 1er février 2024. Trois mois et demi plus tôt, le 10 octobre 2023, elles engageaient une action en justice pour mettre le gouvernement “devant ses responsabilités”, l’incitant à adopter des “mesures nationales fortes” pour limiter l’insécurité liée à la chasse.

    Ce dernier avait deux mois pour répondre à cette demande, mais est resté inactif. L’ASPAS et le collectif “Un Jour Un Chasseur” saisissent donc le Tribunal administratif de Paris pour non-respect des obligations de l’Etat issues des textes internationaux et internes.

    “Nous voulons contraindre le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires et propres à assurer la sécurité et la tranquillité de la population en période de chasse, en adoptant notamment, pour l’ensemble du territoire, un ensemble de règles strictes et proportionnées” indiquent les deux associations.

    Le Collectif Un jour un chasseur a été fondé en 2020 suite à la mort de Morgan Keane, un jeune homme de 25 ans tué par un chasseur qui l’avait pris pour un sanglier. Deux mesures fortes sont notamment demandées : l’interdiction de la chasse le dimanche, jour qui concentre le plus d’incidents, et l’instauration d’un périmètre de sécurité de 3 kilomètres autour des habitations.

  • Le saviez-vous ? Les miroirs ne nous reflètent pas dans l’autre sens
    https://dailygeekshow.com/miroir-inverse-images

    Les miroirs ne font pas basculer votre reflet ou le reflet des objets de gauche à droite ou de droite à gauche. Il s’agit d’une illusion d’optique. En effet, notre cerveau tire de mauvaises conclusions.

    Si les miroirs faisaient réellement basculer les choses de gauche à droite, nous devrions nous demander pourquoi ils ne basculent pas de haut en bas. Ils ne bougent pas dans une direction spécifique. Les miroirs créent en réalité une version inversée de notre monde.

    Si vous regardez un objet, vous pouvez imaginer la lumière se déplaçant en lignes droites entre vos yeux et l’objet. Lorsque la lumière rencontre un miroir, elle se reflète en fonction de l’angle sous lequel elle touche le miroir. C’est ainsi que l’on peut voir derrière le papier. Mais, regarder droit dans le miroir, c’est comme regarder un reflet parfait de vous qui a été retourné. Le côté droit du reflet doit faire face au côté droit de votre corps.

  • Exclusive: bank locks customer’s account after donation to UNRWA – SKWAWKBOX
    https://skwawkbox.org/2024/01/28/exclusive-bank-locks-customers-account-after-donation-to-unrwa

    A UK bank locked its customer’s account – and subjected her to a security grilling – minutes after she made a donation to UNRWA, the United Nations Relief and Works Agency that provides a lifeline to suffering Palestinians in Gaza.

    The Sunak and Biden governments have stopped providing funds to the vital agency after Israel made what appear to be unevidenced claims that some of its employees took part in the 7 October raid. Israel’s record of lies about events in Gaza – and its now-clear slaughter of many, perhaps most, of the Israeli victims on the day of the raid – means that any allegations should be treated with extreme suspicion unless thoroughly proven. Israel has also murdered dozens of UN employees as well as well over a hundred journalists.

    The woman, who has asked not to be named, said:

    I’ve been with my bank for at least twenty years. Today, two minutes after donating a fiver to UNRWA, I received a security call and they had blocked my card.

    Skwawkbox understands that the account was later unblocked, but if this incident is not a one-off, UK banks may be helping the government enforce its decision to cut off UNRWA and the desperate Palestinians who depend on it – a move that many analysts believe is a measure to accelerate the slaughter in Gaza before Israel has to report back to the International Court of Justice on its compliance, or gaping lack of compliance, with the court’s orders to stop and prevent genocide of the Palestinians.

    Update – this appears not to be an isolated incident:

  • Séducteurs professionnels
    https://www.youtube.com/watch?v=qP_MIwMACgA

    Si ce sont les hommes qui jouissent le plus souvent du tourisme sexuel, il existe aussi d’autres schémas. Les bricheros sont des séducteurs professionnels au Pérou, des “chasseurs de gringas” : en jouant avec les fantasmes occidentaux sur les pratiques chamaniques des Andes ou la mythologie inca, ils séduisent des touristes blanches pour en tirer un bénéfice matériel et symbolique, sans jamais rendre cette transaction explicite.

    Que font les bricheros pour séduire les touristes blanches ? Qu’est-ce que la jouissance de l’exotisme révèle des rapports sociaux de race ? Comment les hommes se débrouillent avec leur masculinité lorsqu’ils sont en position d’infériorité sociale dans une relation romantique ou sexuelle ?

    La sociologue Juliette Roguet a analysé la pratique des bricheros dans sa thèse « Jouir de l’exotisme. Sociologie des séducteurs professionnels de touristes au Pérou » (2021 ; à paraître aux éditions La Découverte en automne 2024). Pendant 2 ans, elle a mené une enquête en immersion à Cuzco, Lima, Arequipa et Mancora pour décortiquer comment les bricheros et les touristes blanches naviguent entre les normes de genre et les stéréotypes ethniques dans leurs interactions. Au micro de Victoire Tuaillon, elle raconte comment ces dynamiques atypiques lui ont permis de mieux comprendre les structures de pouvoir de l’hétérosexualité.

    #prostitution #sexisme #racisme #classisme

  • Paul Salopek treks across China as part of his yearslong ’Out of Eden Walk’ | The World from PRX
    https://theworld.org/stories/2024-01-29/paul-salopek-treks-across-china-part-his-yearslong-out-eden-walk

    Journalist Paul Salopek has been walking across the world for the past 11 years. He’s tracing the historic path of human migration from Africa through Asia and into the Americas.


    Un beau projet journalistique