vazy

L’espace d’un instant, et inversement.

  • Retour de la question @seenthis : est-ce qu’on vire les comptes qui puent (trop) la fafitude ?

    – On a LieuxCommuns qui continue à creuser son sillon, on a un Hérétiques Podcast qui ne sent pas la rose non plus, et donc on me repose la question de virer les fachos.

    – Je relance la question ici, parce que comme vous le savez, depuis le début je suis extrêmement réticent à virer des comptes pour des motifs politiques, du moment qu’ils ne perturbent pas le fonctionnement du réseau lui-même.

    – Mais ma position évolue, et je suis moins réticent, parce que maintenant moi aussi j’ai le sentiment d’être submergé par les fachos et leurs discours, partout et tout le temps, sur le Web et hors du Web.

    – Donc je relance la question, en annonçant que si on a un relatif consensus, je ne m’opposerai pas aussi fortement qu’avant à des fermetures de comptes fafs.

    – Par contre j’ai toujours la crainte qu’on ouvre ainsi une boîte de Pandore, avec chacun qui se met à réclamer la fermeture de sa petite liste de détestations : Untel voudra fermer les comptes qu’il croit antisémites, Machine ceux des TERFs, Trucmuche ceux qu’il soupçonne d’être complotistes… J’aimerais donc qu’on sucre des comptes si on a un consensus sur le principe, mais aussi sur les comptes en question, et qu’on fasse bien gaffe à ne pas partir en mode Comité de Salut public.

    • Je n’ai jamais encore eu à lire de post des deux comptes que tu signales, je dois avoir de la chance.

      Par contre j’ai toujours la crainte qu’on ouvre ainsi une boîte de Pandore, avec chacun qui se met à réclamer la fermeture de sa petite liste de détestations

      Oui, je le crains aussi...

    • Pareil, les deux comptes que tu mentionnes n’ont pas atteint mes abonnements, et si c’était le cas je les bloquerais.
      La boîte de pandore, c’est un vrai problème, donc je dirais tant que seenthis n’est pas engagé juridiquement et qu’il suffit de bloquer les comptes en questions, je dirais laisse la bave du crapaud tomber dans le néant.

    • Si ça ne touche pas plusieurs personnes, c’est à priori que le système de blocage + recommandations + niveau de trolling fonctionne un peu. Donc possiblement qu’on peut ne rien toucher pour l’instant (et peut-être que si ya un truc à toucher ça serait d’abord les algos de filtrage trolling etc, avant d’en arriver aux suppressions manuels)

    • on peut préférer le pantouflage, la proprieté privée partout, mais le salut public ne se résume pas au comité du même nom, dont l’histoire n’a rien d’univoque.
      quant au fait de virer les fafs, surtout si ils viennent à perturber les échanges, j’y suis favorable (on les voit partout ailleurs, comme c’est dit)
      pour ce qui est de lieux communs, si ils ont des positions très limites sur divers enjeux, il ne me semble pas que l’on puisse (pour l’instant ?) les considérer comme de simples « alliés objectifs » des fafs.
      hérétiques podcasts, je vois pas ce que c’est, même en cherchant :-)

      par ailleurs, cela reste un problème lorsque des informations faussées ou fausses ne sont pas signalées comme telles par des commentaires, que ce soit en cas de blocage (expérience perso récente) ou d’inattention (coté antisémitisme et complotisme, ça va vite).

      la connerie, on ne peut peut-être pas la vaincre, mais on doit la limiter.

      edit et si il est question de seenthis, c’est plutôt les départs et le peu d’arrivées (de nouvelles sensibilités parmi les abonnés actifs) qui pose question.

      #hygiène #seenthis

    • J’ai déjà croisé ces deux comptes et eu quelques mots avec l’un d’eux. Étant donné mes positions critiques du genre mes opposantes m’ont traité de fasciste ca me rend réticente vis à vis du bannissement. A mon avis l’outil de bloquage fonctionne plutot bien.
      Pour le fait que des propos antisémites pourraient etre tenus, est ce-que seenthis en serait tenu responsable ? Dans ce cas je comprend qu’un bannissement peut etre nécessaire.

    • Merci pour ce débat. Je continue à ne pas être d’accord avec vous. Je pense qu’on n’a aucune obligation morale ou politique à fournir NOS ressources à des vecteurs qu’on devrait combattre, c’est une question indépendante de la liberté d’expression, ils peuvent aller ouvrir leurs comptes ailleurs.

      Les gens qui participent définissent ce qu’est ce réseau. J’ai arrêté de m’impliquer, et de promouvoir seenthis auprès de mes ami·es pour ne pas risquer qu’iels se sentent associé·es avec cette frange pénible, même si heureusement elle est minoritaire. En ce sens, même si les blocages vous protègent individuellement, ça n’a pas « pas d’impact » de laisser la moisissure se répandre. L’odeur se sent de l’extérieur.

    • Moi je suis d’accord pour ne pas héberger les fafs, le hic c’est le processus pour décider qui reste (ou pas) à table. Par exemple @colporteur n’a pas du lire les mêmes trucs infects que j’ai lu sur … et j’ai pas envie d’étaler cette merde. Même chose avec aktivulo et son cheval de troie Offensive Sonore, get out.
      wala
      Merci de nettoyer @arno

    • de nouveau, en raison de la loi, l’antisémitisme se doit, le plus souvent, d’avancer masqué (les chambres à gaz ont-elles existées ? les juifs sont eux aussi des génocidaires, tu as vu ? etc.), voire doublement masqués (Médine est un chic type, et en plus, il lutte contre l’antisémitisme...).
      sinon, plutôt ok avec @fil, coupons les chambres d’écho. si ce n’est, @touti, que des réacs issus de l’extrême ou de l’ultra gauche mettent parfois... du temps à rejoindre l’extrême droite. bref, pas toujours aisé de tracer des lignes de démarcation.

    • Je suis cependant bien sensible à l’argument que même avec blocage qui marche, on met des moyens techniques et éditoriaux à dispositions pour des idées inverses aux notres.

      Comme @arno le rappelle régulièrement, Seenthis est plutôt bien référencé ET peut-être lu sans compte, sans être connecté. Donc même en les bloquant, ça donne une bonne visibilité et un bon référencement à des contenus problématiques du point de vue de nos idées. C’est effectivement problématique.

      Maintenant je sais pas non plus la manière concrète de décision de qui quand quoi.

    • Si décision il faut, la question de la décision « de qui », je pense qu’il n’y a vraiment pas de difficulté : Seenthis s’est toujours inscrit dans la logique de rezo.net et du Minirézo, on retrouve aussi des piliers de longue date de SPIP, donc l’idée qu’on parvient à un consensus au sein de cette « petite » équipe élargie, ça me semble amplement légitime.

    • Le fait que Seenthis ne se développe pas au-delà de notre communauté, et le fait qu’il y ait désormais d’autres alternatives sympathiques aux gros réseaux, ça fait que l’idée d’assumer plus clairement l’orientation de notre communauté, je pense que ça fait bien plus sens.

      De ce fait, si on décide de virer @lieuxcommuns et @heretiques_podcast, je suis d’accord.

    • ayé, on voit où tu voulais en venir.

      faut que @rastapopoulos qui étoile lieux com., ce pour quoi je vois, parfois, avec intérêt (et tristesse) leurs posts donne son avis.

      sinon, des proclamations du style

      Nous refusons l’assignation identitaire et le dénigrement systématique de l’héritage européen des Lumières et des mouvements ouvriers, tout comme nous dénonçons les organisations et les idéologues qui enferment et galvaudent les idées d’émancipation sociale et individuelle. ("Hérétiques")

      ne me posent pas de problème particulier. même si je reste assez stupéfait de ces manières de se réclamer de Castoriadis (comme lieux communs)...

      n’étant pas certain d’avoir voix au chapitre, j’en appelle à @cabou qui contrairement à moi défendait la diffusion de livres à mon sens craignoss dans un espace dédié à l’anarchisme (Saint Imier), et pas au n’importe quoi.

      l’expression « communauté » (typique d’internet... ou pire) me dérange. avoir en commun un lieu d’échange ne fait pas une communauté. et si une telle chose existe, je veux bien en connaître les présupposés, voire les règles.

      je le dis d’autant plus que ces présupposés tout implicites (campisme ?) me paraissent rien moins qu’évidents suite à ce qui s’est passé ici récemment à propos de Médine. la communauté de la tolérance à l’antisémitisme, j’en suis pas. la communauté de la gauche unie sur nawak, non plus.
      tout comme d’autres ici, se sont déclarés hostiles aux points de vue antivax, covido-négationnistes, climato-négationnistes.

      je répète que je serais favorable à une ou des exclusions sur la base d’arguments (une attention à un cas), pas « ça sent pas la rose ».

    • @colporteur : je l’ai vu tout à l’heure mais je ne le retrouve pas, mais je suis persuadé d’avoir vu un message écrit par toi-même, genre en 2019, dans lequel tu te demandais pourquoi tu restais encore ici, et il me semble bien que c’était à cause d’un truc pénible de LieuxCommuns.

      Sinon, ne t’arrête pas au terme « communauté », je ne sais pas quel mot utiliser pour faire court pour parler de ce lieu. Le fait que les comptes les plus fidèles ici se connaissent dans la vraie vie, souvent depuis quelques décennies, se rencontrent quand ils peuvent en famille, et ont construit différentes choses ensemble depuis les années 90, ça devrait suggérer que j’essayais de dire quelque chose de pas totalement galvaudé.

    • Je vois qu’il y a des comptes propageant des fakenews voire des idées problématiques. Mais sur qui et sur quelle procédure repose la décision d’annulation de compte ?
      Personnellement sur hypothèses.org j’avais exprimé mon désaccord avec le gel du blog de l’économiste Jacques Sapir accusé de flirter avec l’extrême droite. Certes seenthis n’est pas une institution publique et je comprends et je partage son positionnement antifasciste mais en pratique je trouve que les radiations pour motif politique laissent la place à un risque d’arbitraire. Ne faut il pas objectiver des critères de décision plutôt que de se baser sur une discussion où participent une dizaine de piliers de seenthis alors qu’il y a combien de comptes actifs ? Plusieurs centaines ?

    • Votre questionnement sur une éviction potentielle ou des ( j’ai pas de réponses) me fait du coup mieux comprendre le fonctionnement de « seenthis » . J’y suis arrivée par FB et j’aime bien lire vos débats. C’est un lieu enrichissant, joyeux et safe. Si mon apport peut vous aider.

    • Alors en l’occurence, la question a été soulevée parce que Lieux Communs vient de faire la retape pour un bouquin sur « L’islamisation de la France », publié par L’Artilleur, avec sur la couv des citations enthousiastes de G-W Goldnadel dans Valeurs actuelles et Matthieu Bock-Côté.

      Si on veut des critères objectivables, avec ça je pense qu’on a basculé clairement au-delà de la confusion.

    • Alors le bandeau va être mis à jour : « les contenus promouvant des idées fascistes conduiront à l’exclusion des comptes concernés. Cette décision sera prise par l’administrateur de @seenthis après avoir consulté un noyau de membres actifs du site » ?

      Du short-blogging sans limite de caractères. De la recommandation de liens. Des automatismes pour rédiger facilement vos messages. Des forums sous chaque billet. De la veille d’actualité. Une thématisation avancée.

    • @rumor. Alors comme initialement j’ai monté le bazar un peu tout seul dans mon coin et que ça n’était pas ouvert au public pendant très longtemps, je n’ai pas écrit explicitement sur la filiation avec le minirézo et rezo.net, ni avec SPIP, dans les textes de présentation. Mais très rapidement à l’ouverture publique, c’est devenu totalement évident (il y a même une notule sur Wikipédia qui prétend(ait ?) que Seenthis est la « startup » de rezo.net).

      Or sur rezo.net, on n’a jamais caché le fait qu’on effectuait une sélection des articles et que nous avions une orientation politique évidente, et qu’il nous arrivait de supprimer des référencements. Avec SPIP, on a toujours explicité le fait qu’il s’agissait d’un projet politique, pas seulement technique, et que tout ça était très ouvertement ancré à gauche.

      Du coup, si tu veux que j’officialise que Seenthis est dans cette filiation, je peux tout à fait ajouter au petit laïus : « This machine kills fascists ».

      –------

      Après, si vous voulez une procédure plus formelle, il suffit d’ouvrir un système de vote ouvert à tous les inscrits de Seenthis, que l’on pondère par la « popularité » de chaque votant (c’est le chiffre du « trollomètre », mis à jour en permanence, en fonction de l’activité et du suivi de chaque compte).

      Et on obtiendra exactement le même résultat, parce que Seenthis est un petit réseau avec un noyau de comptes très actifs (et @mad_meg, @colporteur et @rumor, au cas où vous vous demandez : même sous le simple angle de cet algorithme vous faites clairement partie du noyau central de Seenthis).

      Mais personnellement j’ai toujours préféré la recherche de consensus, surtout qu’ici elle se fait publiquement. (C’est ce qu’on fait depuis 25 ans.)

    • @arno merci de ces précisions. plutôt qu’un laïus, la référence à Guthrie me parait une bonne idée.

      par ailleurs, travers usuel, je me permet d’insister : bien que très/trop présent ici, je ne suis pas membre d’une communauté dont je désapprouve (euphémisme) un (non)rapport à l’antisémitisme que la popularisation de Médine par la gauche vient à nouveau de démontrer irl et ici même.

      edit : peut-être conviendrait-il de fixer un laps de temps pour certaines (?) suppressions de comptes afin que l’on puisse récupérer des références (prises chez des adversaires, des ennemis, des lambda, d’autres, des comptes d’ici) vouées à disparaître

    • très bien de mettre en évidence, et même en exergue, le lien avec rezo.net et les valeurs qui de référence. C’était implicite pour moi mais cela mérité d’être affiché.
      Je pense important qu’il y a toujours un débat préalable à ces exclusions. Mon côté formaliste et bidouilleur me fait aimer ta solution de vote pondéré par la popularité. Mais on peut s’en tenir à un « consensus », même si c’est souvent par épuisement face à des combats qui n’en valent pas forcément la peine, plus que par conviction

    • Comme cette histoire de « noyau » ou de « communuté » va forcément sembler très opaque, voici la liste des comptes que l’algorithme de Seenthis considère comme les plus « populaires ». Je pense que n’importe quel usager régulier de Seenthis percevrait à peu près la même chose :

      @fil, @monolecte, @rezo, @reka, @arno, @rastapopoulos, @odilon, @simplicissimus, @cdb_77, @klaus, @mad_meg, @seenthis, @touti, @colporteur, @sombre, @grommeleur, @recriweb, @kassem, @loutre, @biggrizzly, @vanderling, @gonzo, @visionscarto, @lyco, @parpaing, @supergeante, @rumor, @tintin, @sandburg, @vazi, @ant1, @b_b, @marclaime, @marielle, @xkcd, @ericw

      L’algorithme pondère en fonction du nombre de suivis et du nombre de blocages. C’est-à-dire que si je suis suivi par un des comptes très populaires, je gagne beaucoup de points de popularité. Si je suis bloqué par des comptes très populaires, je perds pas mal de points. Ça permet d’éviter l’astrosurfing monté en épingle par des créations en nombre de comptes fantômes uniquement destinés à suivre un compte.

      Un effet pratique de cette pondération est la recommandation de comptes à suivre quand on s’inscrit.

      Le second est qu’initialement on a un score relativement bas, et on va faire monter son score en contribuant et en interagissant. Et les comptes avec un scrore bas ont tous leurs liens en « nofollow » : ce qui fait qu’il n’y a pas de gain SEO à venir spammer sur Seenthis, parce que les nouveaux comptes ont tous leurs liens en nofollow (mais ça débloque assez vite si on contribue de bonne foi). Et par ailleurs, les comptes fachos ont « naturellement » des scores très bas, donc des liens en « nofollow », donc Seenthis ne contribue pas à leur SEO.

      Je ne sais plus si le bot 7h36 utilise cette pondération.

    • En ce qui me concerne, je ne vois pas de problèmes à fermer les comptes considérés comme problématiques par un groupe informel de piliers de seenthis. La mention this machine kills fascists me va bien aussi. Un système de vote me paraît lourd par contre.

    • une manière de rendre le consensus consistant est de le soumettre au droit de veto individuel. bien sûr, l’utilisation de celui-ci varie en fonction du degré de contrôle social exercé par le groupe, fut-il implicite, qu’on ne l’emploie pas en raison d’un « sens des responsabilités » afin de ne pas bloquer des décisions, par crainte d’être minoritaire de façon affirmée, par lassitude, etc.

      (est-ce par lassitude et manque d’imagination que je ne décrète pas un veto contre mon utilisation de seenthis ?)

      le vote, ça sert à se compter. quelque soit la question posée, ça pourrait donner une indication intéressante sur... l’abstention dans le participatif (je reste étonné de la disproportion entre nombre de comptes et nombres de comptes qui postent).

      #consensus

    • Salut à tutti... En tant que revenante et membre du « canal historique » comme on dit, je pense comme fil, grommeleur et d’autres. Seenthis c’est comme un bar. Le taulier a parfaitement le droit de ne pas servir à boire, et de ne pas offrir une audience à un client faf (ou infréquentable pour quelque autre raison qui fait l’unanimité à l’unisson des clients présents . Par conséquent il le bloque à la porte ET le fait sortir si il est déjà entré.

    • Ravi d’être considéré comme un pilier de comptoir (merci taulier @arno). N’étant pas ’canal historique’ ni vraiment calé ni expert es modération / censure je pense que mon avis compte peu. Comme bcp plus haut, je n’aurai aucun pb avec le blocage pur et simple... & à la vôtre !

    • Bon, en gros, on a l’air d’arriver à un consensus autour de la position de @fil : on ne rince pas les fafs gratos. Ce qui implique que les deux comptes problématiques vont sortir.

      On a l’air aussi d’accord pour dire que discuter quand il y a des comptes problématiques est une bonne idée (genre, ça évite les dérives).

      Le vote peut être un outil supplémentaire, mais reste à définir ses modalités pratiques et techniques.

      On a l’air aussi ok pour dire qu’on est un espace orienté. Je trouve également la formule d’@arno « This machine kills fascists » très plaisante, façon AOC ou IGP. 🏷️

      En tant que pilier de bar virtuel (en vrai, y a trop de covid pour moi !) intronisée par l’algo, je ne suis pas certaine de l’analogie bistrotière, puisque virer un consommateur à priori est un refus de vente et peut donc être attaqué.

      Ici — par contre —, on s’en fout, parce que précisément, on ne vend rien du tout. 😇 😈

    • @colporteur tu as un mail pour que je t’envoie des infos / des liens qui s’entassent depuis des années ?

      Perso, aucun argument pour lire tout ce qui se publie pour savoir quel gout a vraiment la merde. Ma vie risque d’être trop courte et j’ai des amis merveilleux que je ne vois pas assez.
      Et puis, comme il pleut de la vase tout les jours, je suis pas seule à me battre depuis longtemps à vrai dire, c’est pas comme ci on était dans le déni des problématiques sociales et politiques.

      Autre point, je ne comprends pas vos allusion à toi et @rastapopoulos aux commentaires critiques ? ça ne peut justifier l’accueil des fafs ici. Si on en revient à l’époque de la jeunesse emmerde le FN, oui, on a essayé de parler à nos voisins, aux voyageurs dans le métro ou la boucherie sansos de la politique du vivre en commun, de comprendre le vote, de comprendre, de modifier les points de conscience, de vue, de … j’en peux plus, je suis fatiguéeeeee, j’ai envie d’aimer des gens biens, de m’entourer de bisounours, et qu’on me retire le cerveau. Nan, je me moque, je lâcherai jamais mes conversations politiques avec des inconnu·es sous couvert de parler du beau temps.

    • je t’ai répondu là https://seenthis.net/messages/1017971#message1018047, @touti

      un point me reste obscur. y a-t-il des stats qui confirment que seenthis procure des lecteurs à LieuxCommuns (qui affichent moins de 600 visites/jour sur leur site) ou Hérétiques Podcast ?

      je ne vois les premiers que lorsque @rastapopoulos étoile un de leur truc, quant au second je ne connaissais pas son existence.

      LC, c’est un phénomène étrange que cette émergence d’une groupusculaire droite castoriadienne (qui trouve son inspiration chez le dernier Castoridis, renégat si en fut, https://fr.wikipedia.org/wiki/Cornelius_Castoriadi). lorsque je vois leurs machins je suis ébahi (j’ai connu certains d’entre eux lors de luttes dont ils ont dit pis que pendre depuis) sans doute est-ce parce que cela ne m’arrive qu’ici que je n’ai pas de position, bien que leurs textes et ce qu’ils relaient soient craignoss, sans doute aussi parce que je trouve intérêt à des pensées de droite qui ne soient pas totalement informes (pas lu Renaud Camus pour autant).

      leur prose sectaire me parait moins inquiétante que le consensus existant ici quant au fait de silencier l’antisémitisme lorsqu’il ne vient pas des fafs. rappel obligé, ce n’est pas « pour les juifs » que je le dis (Israel s’occupe par ailleurs fort bien de les mettre en mauvaise posture), mais en vertu d’un minimum exigible de probité intellectuelle et politique.

    • redécouvert le message de 2019 évoqué par @arno https://seenthis.net/messages/763047
      (où il est aussi question de la non prise en compte de l’antisémitisme français et degauche ici-même.
      et un message précédent aux mêmes « castoriadiens »
      https://seenthis.net/messages/709832#message709908

      LC m’a bloqué depuis longtemps.
      dommage, je voulais leur demander si en recommandant un livre également recommandé par Valeurs actuelles, Le Point et le Figaro qui nous promettent d’en avoir plein la vue, une sidération efficace, et beaucoup de culture, valait accord avec ces organes, ce que l’url qu’ils citent ne dit pas, puisqu’à part la pub pour ce livre, c’est vide.

    • on peut pas dire que tu te montres franc du collier @arno quand tu lances ce seen qui vise - tu finiras par le dire- à sucrer des comptes avec pour préliminaire le rappel que tu es plutôt contre...

      et lorsque tu écris que cela risque de multiplier les démarches en ce sens à propos de

      les comptes qu’il croit antisémites

      ce n’est pas non plus très correct, puisque cela fait inévitablement allusion à ce qui s’est (pas) passé ici à propos du cas Médine, une suite d’échanges et d’évitements où ce qui était centralement en cause était la tolérance de la gauche à l’antisémitisme et le refus d’envisager qu’il y ait de l’antisémitisme à gauche. a minima un surmoi campiste qui interdit ne serait ce que d’évoquer la chose (qui doit appartenir à la droite, droite identitaire et néo-nazie comprises, quel cadeau !).

      il y a le consensus de la communauté (à trois ou quatre exceptions près, qui n’en sont pas vraiment, de la communauté ?) et mapomme à qui est attribué, en vertu d’un algorithme à la logique bassement comptable (je poste beaucoup) la qualité de membre d’une communauté dont je ne peux faire partie puisque selon toute évidence elle se réunit entre autre chose sur une position disons a minima d’indifférence quant [décoquillage : à certains adeptes] du complot juif ou du caractère [nuisible] de « les juifs », à condition qu’ils soient d’une manière ou d’une autre (et il faut voir lesquelles !) de gauche, à laquelle.

      probablement pense-t-on qu’en vertu de la création d’Israel les juifs n’ont plus rien à voir avec la question #minoritaire. ce n’est pas mon avis. et comme cette question définit ce que pourrait être une gauche, nous ne sommes pas de la même gauche.

      #dissensus

    • Je ne suis pas intervenu dans l’histoire Médine parce que je ne savais pas qui était ce type cinq minute avant qu’il y ait un scandale. Puisque tu insistes pour que je donne mon avis : j’aurais tendance à croire que ces (abrutis de) LFI ont trouvé que c’était cool d’inventer un type qui les connecterait avec les jeunes des banlieues, ou alors les Méluchistes ont calculé qu’ils allaient faire chier Ruffin en mettant la question de l’islamophobie en avant (est-ce qu’ils ignoraient les positions rances du gars parce qu’ils sont incompétents, ou est-ce qu’ils les ont minorées comme de ton point de vue, je ne sais pas), et une fois que ça leur a pété à la gueule ils ne pouvaient plus se dédire, sauf à croire qu’ils allaient ainsi se mettre ces jeunes définitivement à dos.

      Par contre je suis intervenu ensuite sur les accusations contre Gérard Miller (dont par ailleurs je me contrefous pas mal, je croyais que c’était un amuseur public de chez Ruquier, du temps où ils animaient le midi de France Inter, bon sang je crois que c’était pendant mes études au début des années 90). Pour le coup j’y ai vraiment lu une attaque de mauvaise foi de ces twittos, et je l’ai écrit. Parce que je pense que s’il y a de l’antisémitisme de manière assez omniprésente dans notre société, je pense aussi que l’imputation d’antisémitisme à tout va est largement instrumentalisée, notamment quand elle touche la gauche, et que l’exécution de Corbyn en est une illustration absolument dramatique.

      On a échangé des arguments, et hop tu es reparti sur Médine dans un flux consacré à Miller. Puis tu as relancé un thread, cette fois en prenant directement la Licra, et là je t’ai fait remarquer que la Licra c’est pas juste la droite, c’est une instrumentalisation permanente de l’imputation d’antisémitisme, justement ce qui provoque nos réticences aux généralisations hâtives (pour ma part, pas sur Médine, je concède sans trop difficulté que ces trucs sont rances ; mais sur Miller je pense vraiment qu’il s’agit d’une manipulation politique) et donc hop on est repartis sur Médine. Et maintenant on parle de Lieux Communs, qui est d’une constance assez parfaite dans les lieux communs fafoïdes, et tu nous ressors Médine. Bon, pourquoi pas, mais bref.

      –—

      Sinon, je ne comprends pas pourquoi tu tiens à ce que je sois arrivé de manière sournoise dans le présent flux : dès les deux premières phrases, je demande si on vire Lieux Commun et Hérétiques, et comme il est notoire que je suis l’un de ceux ici à toujours avoir argumenté contre les sucrages pour des motifs politiques, je pense qu’il est important que j’explique que j’ai évolué.

      J’ai posé la question, et les premiers intervenants étaient plutôt contre l’expulsion des comptes, et c’est après l’intervention de @fil que les avis évoluent dans l’autre sens.

      Ça fait 15 ans que je suis ici, et j’ai toujours été dans la position de celui que ne veut ne pas virer des comptes pour des motifs politiques. Est-ce que tu crois que c’était la position de confort ? En deux semaines tu me chies une pendule sur Médine tous les deux tweets, alors que je n’avais rigoureusement rien écrit là-dessus. Alors imagine depuis 20 ans dire aux copains que je ne veux pas virer ces comptes-là, et argumenter à chaque fois.

      Mais là les temps changent, l’omniprésence des fafs sur l’intégralité de l’internet, ça commence à sérieusement me peser, donc comme on m’a relancé en privé, cette fois je préfère indiquer que j’ai évolué sur la question et, comme je l’écris explicitement, s’il y a un consensus pour les virer je ne m’opposerai pas à les virer.

    • Pareil que @fil :

      Je pense qu’on n’a aucune obligation morale ou politique à fournir NOS ressources à des vecteurs qu’on devrait combattre, c’est une question indépendante de la liberté d’expression, ils peuvent aller ouvrir leurs comptes ailleurs.

      Et pareil que @chris1 :

      Seenthis c’est comme un bar. Le taulier a parfaitement le droit de ne pas servir à boire, et de ne pas offrir une audience à un client faf (ou infréquentable pour quelque autre raison qui fait l’unanimité à l’unisson des clients présents . Par conséquent il le bloque à la porte ET le fait sortir si il est déjà entré.

      Jarreter les fafs, ce n’est pas de la censure, c’est de l’auto-défense.

    • merdalor, me v’la dans un noyau si j’en crois l’énumération d’@arno. Il est tard, je regarde tout ça demain parce que là les interventions des uns et des autres, ça part un peu par-ci et par-là. La seule chose que je retiens pour l’instant d’une lecture en diagonale c’est que la position de @fil (ne pas mettre à disposition de l’ennemi des moyens de diffusion, une plateforme technique, me parle, et je suis plutôt pour ne pas faire de cadeaux au vu de l’époque.

    • Perso je ne suis pas du tout pour qu’on mette en place une « procédure » (en dehors de la recherche de consensus comme on l’a toujours fait), ni une liste de « critères », et c’est ce que je dis avec les exemples (à peine au second degré) sur l’antisémitisme et les TERFs qu’on pourrait agiter sans pour autant résoudre le problème de l’interprétation (c’est l’une des limites des instances Mastodon qui publient des listes de choses interdites).

      J’ai évoqué le « vote » à titre de contre-exemple, pour indiquer que ça ne me semblerait pas du tout plus pertinent qu’une recherche de consensus. Le vote serait juste plus violent (au sens : tu n’es pas d’accord, on s’en fout de tes arguments, tu es minoritaire et on vote).

    • pour que ces deux clôtures de comptes permettent d’en savoir plus sur ce à quoi sert seenthis, a-t-on idée du nombre d’arrivées « internes » (fort peu, il me semble) et externes sur leur compte seenthis ? plus important, a-t-on idée du nombre de passages par leur compte seenthis qui se prolongent d’une visite vers leur propre site ?

    • j’ai eu tort de ne pas prendre position pour l’exclusion de LC (et HP). seenthis était ma seule manière d’avoir connaissance par intermittence de leur thèses et parcours.

      par ailleurs, avoir cru qu’un relevé commenté de textes et déclaration anciennes comme récentes d’un M. dont le gauchowashing ne relève en rien du seul concours de la FI pouvait intéresser ici, puis prendre trop à coeur le fait que ce ne soit pas le cas, spécialement dans « le noyau de la communauté », était une erreur. le sort de Corbyn, « l’instrumentalisation permanente de l’imputation d’antisémitisme », la gauche, Israel, et je ne sais quoi encore, comptent davantage que cette large promo d’une figure pourrie dans la culture populaire.
      y a des illusions nécessaires. ici ou ailleurs, je recommencerais.

    • Pourquoi créer un réseau social si ce n’est pour se démarquer de ceux déjà existants ? L’intérêt de Seenthis (à mon sens) est d’avoir une « ligne éditoriale » franchement à gauche et c’est pour cette raison que je m’y plais. Qu’il y ait une certaine tolérance, soit, mais accepter les fafs c’est une complaisance envers des individus qui pose problème. Je suis donc d’avis de les jarreter.

    • Virer des comptes déplaisants c’est certes prendre le risque de « l’entre-soi ».
      Mais l’entre-soi est à mes yeux largement préférable à « l’entre-fafs » , donc je suis pour l’éjections des comptes problématiques. (même si je n’ai jamais eu d’interaction avec eux).

    • Un peu de sociologie de comptoir au passage : j’ai noté que c’est l’argument plutôt « matérialiste » de @fil ("NOS ressources") qui a fait basculer les avis alors qu’on était plus sur des argument idéologiques au départ (censure vs liberté d’opinion et débat politique).
      J’ai l’impression qu’à gauche on a souvent cette posture un peu chevaleresque de mettre un point d’honneur à laisser l’opposant s’exprimer (ne serait-ce que pour connaitre le fond de sa pensée et ensuite argumenter) alors qu’à droite on voit plutôt cette ouverture comme une faille qui va permettre de poser un coin pour fissurer le bloc d’en face.
      Donc merci @fil de nous avoir sorti de l’ornière Don Quichotesque ;)

    • Bien Vu @vazi

      J’ai l’impression qu’à gauche on a souvent cette posture un peu chevaleresque de mettre un point d’honneur à laisser l’opposant s’exprimer (ne serait-ce que pour connaître le fond de sa pensée et ensuite argumenter) alors qu’à droite on voit plutôt cette ouverture comme une faille qui va permettre de poser un coin pour fissurer le bloc d’en face.
      Donc merci Fil de nous avoir sorti de l’ornière Don Quichotesque ;)

      Yes ! @biggrizzly ......... « No Pasaràn ! »

    • Où sont les fafs ?... :-D :-D :-D

      Quand on lit les commentaires à n’en plus finir, et certains sont prolixes, on dirait une cellule gauchiste vieillissante... C’est pitoyable. A vous regarder le nombril, vous n’avez pas passé le cap d’un réseau sérieux.

      IL est gentil, le Arno, je suis pas abo, je me demande pourquoi... :-D :-D :-D

  • « Le testament amoureux » de Serge Rezvani, podcast France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-le-testament-amoureux-de-serge-rezvani

    au moins pour l’épisode 4

    .... l’#écriture venant profondément nourrir la vie [et lycée de Versailles] dans un tourbillon déjà célébré dans une célèbre chanson écrite par l’auteur (’Le tourbillon de la vie’ chanté par Jeanne Moreau). En arrière-fond, le bruit du temps se fait entendre – la Révolution Russe, la Seconde Guerre mondiale, mai-68 (...) Envers et contre tout, [#Rezvani] célèbre ici les multiples métamorphoses qu’un être humain opère dans son existence et l’engagement amoureux qui n’est jamais très loin de l’engagement politique. Loin d’être un testament, ce texte est une invitation à vivre, à mettre en œuvre un certain art de la joie."

    #podcast

  • Extraits des « Cellules buissonnières », le livre qui explore l’ADN humain : « Le microchimérisme brouille les frontières du temps et de la mort »

    Les mille milliards de nos cellules humaines ne proviennent pas toutes de notre noyau originel. Certaines d’entre elles cachent un ADN différent, provenant de nos aïeux et même de nos enfants… Dans son livre, la journaliste scientifique Lise Barnéoud raconte comment le microchimérisme vient bousculer les limites de l’individu.

    Un matin, Kiarash Khosrotehrani dépose l’une de ses souris gestantes dans la chambre noire et s’apprête à éreinter ses yeux sur son écran d’ordinateur, en quête d’un minuscule signal isolé. Stupeur : une volumineuse tache fluo située au niveau de la tête de la souris crève l’écran. Le jeune chercheur délivre immédiatement l’animal pour l’observer à l’œil nu et découvre une plaie assez profonde au-dessus de la paupière. La souris s’était grattée jusqu’au sang durant la nuit. Il appelle immédiatement sa directrice de thèse, Diana Bianchi, qui ne voit qu’une seule explication : les cellules fœtales se sont concentrées ici, car elles ont été attirées par la plaie. Kiarash est plus circonspect de nature, il craint un artefact. Les plaies créent de l’humidité, ce qui peut augmenter artificiellement le reflet de lumière. Il reproduit donc l’expérience, en infligeant lui-même des plaies aux oreilles des femelles gestantes, en contrôlant mieux la bioluminescence. Et l’incroyable résultat se répète : les points lumineux convergent vers la blessure, telles des étoiles filantes attirées par un astre. « C’était vraiment fascinant », témoigne Kiarash. Par une simple égratignure, une souris lançait ainsi ce chercheur, bientôt rejoint par d’autres, sur une voie qu’ils ne quitteront plus : celle des cellules fœtales régénératrices.
    (…)
    Sur les vidéos, des cellules vert fluo battent une pulsation. Des cellules cardiaques, prélevées quelques minutes plus tôt dans des cœurs de souris gestantes. Vertes, car elles proviennent… de leurs fœtus. Je suis restée de longues minutes à les admirer, découvrant moi-même pour la première fois le microchimérisme en action. Imaginant que, peut-être, quelques cellules en provenance de mes enfants battent actuellement dans mon propre cœur. « C’était vraiment impressionnant de découvrir ça », avoue Hina Chaudhry, la scientifique à l’origine de ces vidéos. Médecin à l’hôpital Mont Sinaï de New York, elle est tombée dans le chaudron du microchimérisme par accident, par pure sérendipité. C’était en 2004. Dans son unité de cardiologie, elle croise la route de deux patientes atteintes d’une cardiomyopathie dite « du péripartum », c’est-à-dire développée durant ou juste après la grossesse. « En quelques mois, elles avaient récupéré un cœur comme neuf, alors que l’étendue des dommages me faisait craindre le pire. » Elle découvre que la chose est connue, mais encore inexpliquée : statistiquement, les femmes enceintes récupèrent mieux que les autres des accidents cardiaques. De manière générale, les femmes sont d’ailleurs moins atteintes que les hommes par les maladies du cœur. Hina a voulu comprendre pourquoi.

    Huit ans plus tard, dont une bonne partie perdue à convaincre collègues et financeurs, elle parvient à reproduire des accidents cardiaques chez des souris gestantes, sans mettre en péril leur vie ni celle de leurs fœtus. Sa patience paie : ses vidéos font le tour du petit monde du microchimérisme et même au-delà. Son équipe découvre qu’environ 40 % des cellules bioluminescentes fœtales proviennent directement du placenta – les fameuses cellules trophoblastiques, qui portent des marqueurs spécifiques –, les autres étant issues de l’embryon lui-même. Dans le cœur maternel, elles viennent se loger spécifiquement dans les régions abîmées, où elles se transforment en cardiomyocytes fonctionnelles ou bien en vaisseaux sanguins. Les railleries et les doutes s’estompent ; elle reçoit des financements importants.
    En 2019, elle produit une nouvelle étude choc. Après avoir injecté un million de cellules fœtales dans la circulation sanguine de souris mâles, elle leur fait subir un accident cardiaque. Là encore, les cellules se dirigent vers les parties abîmées du cœur et œuvrent à sa réparation. « C’est la première fois que l’on montre que les cellules fœtales peuvent réparer un autre individu que la mère qui les porte. Ces cellules peuvent agir chez tout le monde ! », s’enthousiasme la cardiologue, qui souhaite désormais étudier le phénomène sur les primates. Cette fois, les sponsors devraient suivre : il ne s’agit plus uniquement d’une potentialité naturelle propre aux mères, sur laquelle il y a peu de chances de gagner de l’argent, mais d’un éventuel traitement, y compris pour les hommes. Ceux qui tiennent les cordons de la bourse devraient donc se sentir enfin concernés. Ce n’est plus seulement une « histoire de femmes ».
    (…)
    En remontant le cours méandrique des découvertes sur le microchimérisme, un autre frein m’est apparu : notre appétence pour les frontières, qui agissent comme autant de petites digues qui se mettent en travers de la science. Nous avons en effet une fâcheuse tendance à édifier des lignes de démarcation que nous considérons dès lors comme parfaitement claires et étanches. Mais des frontières la nature se joue. Et vient déjouer nos dogmes. En envisageant le placenta comme une barrière que seuls les nutriments et les gaz essentiels au bébé peuvent franchir, comment accepter l’idée d’une circulation de cellules en double sens ?
    Même chose pour la barrière hématoencéphalique, censée protéger notre cerveau, mais qui laisse pourtant passer des cellules d’autrui. Le microchimérisme brouille aussi les frontières du temps : nous récupérons des cellules du passé, en provenance de nos mères ou nos grands-mères, autant que du futur, léguées par nos fœtus. Il trouble jusqu’aux frontières de la mort, puisque nos cellules buissonnières peuvent survivre à notre disparition. Plutôt qu’une succession d’existences confrontées à leur propre finitude, ces cellules en partage nous invitent à penser en matière de coexistence intemporelle, suggère la philosophe Margrit Shildrick. Même nos frontières corporelles sont mises à mal, car ces cellules créent une forme de continuité entre plusieurs individus, elles nous offrent un soi élargi aux autres.
    Et si nous n’avions jamais été des individus ? (...)

    « Les Cellules buissonnières. L’enfant dont la mère n’était pas née et autres folles histoires du microchimérisme », de Lise Barnéoud, éditions Premier Parallèle, 192 pages, 19 euros. EDITIONS PREMIER PARALLÈLE

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/09/21/extraits-des-cellules-buissonnieres-le-livre-qui-explore-l-adn-humain-le-mic
    https://justpaste.it/cp4xs

    #biologie #individu #ADN #holobiontes #microchimérisme

  • Port du Havre : malgré les risques industriels, TotalEnergies impose son terminal méthanier en toute opacité
    https://disclose.ngo/fr/article/port-du-havre-malgre-les-risques-industriels-totalenergies-impose-son-term

    Le groupe pétrolier prévoit de mettre en service, le 15 septembre, un terminal méthanier flottant à quelques kilomètres du centre-ville du Havre. D’après des documents obtenus par Disclose, en partenariat avec Greenpeace, les dangers pour la population et le climat ont été largement occultés par TotalEnergies comme par l’État. Lire l’article

  • Secret des sources : une journaliste de Disclose placée en garde à vue
    https://disclose.ngo/fr/article/secret-des-sources-une-journaliste-de-disclose-placee-en-garde-a-vue

    Une perquisition est en cours depuis 6h00, ce mardi 19 septembre, au domicile personnel d’Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose et co-autrice de la série d’enquêtes « Egypt Papers ». Accompagnés d’un juge d’instruction, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé la journaliste en garde à vue dans le cadre […] Lire l’article

  • MANU ROI


    Acte 49.3, Scene 2358573 Manu Roi à la messe ( Manu roi, une meute de chiens, le pape, un banc de maquereaux, une troupeau de bovins sont dans une église, à l’extérieur un petit groupe de fennec observe la scène )

    Les chiens de Manu hurlant : La liberté c’est l’esclavage. La guerre c’est la paix
    Manu : La laïcité, c’est l’Église catholique de France !
    Les chiens applaudissent Manu et grognent en direction des fennecs .
    Les bovins en cœur : La laïcité, c’est l’Église catholique de France !

    Manu ( à genoux, un chapelet à la main et la bouche pleine d’hosties consacrées ) : Je n’aurai moi-même pas de pratique religieuse lors de cette messe. ( fait le signe de croix )
    Le troupeau fait le signe de croix. Les chiens attaquent les fennecs pendant que Manu danse avec le Pape en faisant des clins d’œil soutenus aux veaux les plus jeunes.

    La Macronny c’est tout comme du Jarry
    cf - https://seenthis.net/messages/1017154
    –----

    Manu Roi - casting
    https://www.youtube.com/shorts/NTpsZw4J6Ek
    Manu Roi au pays des merveilles
    https://www.youtube.com/shorts/daNC4cOYEOg
    Merci Bernard !
    https://www.youtube.com/shorts/f4VqT4TpMT4

    #Manu_roi

  • Des Thaïlandais dénoncent des abus sexuels commis par des missionnaires français
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/des-thailandais-denoncent-d-abus-sexuels-commis-par-des-missionnaires-fr

    #MEP #Missions_Etrangeres_de_Paris #viols #capitalisme #colonialisme #eglise #france_2023 #pédophiles

    avec derrière un sacré patrimoine …


    7e arrondissement de Paris, au 128 rue du Bac

    Aujourd’hui, cet argent sert, selon les MEP, à financer la formation de prêtres, à la construction d’églises, de centres de santé ou d’éducation à l’étranger. Mais au sein de la congrégation, certains s’interrogent sur une financiarisation trop poussée, qui, selon eux, n’est pas au cœur de leur mission. D’autant plus que le nombre de missionnaires en poste à l’étranger a été divisé par plus de 10 depuis la fin du 19e siècle. Cet argent servira-t-il un jour à indemniser d’éventuelles victimes comme le fait aujourd’hui l’Église de France ? Personne ne peut le dire pour l’instant.

    Le film documentaire Un si lourd silence de Karina Chabour et Julie Dungelhoeff sera diffusé le samedi 16 septembre 2023 sur France 24.

  • There Are Now Tests That Can Detect If Someone Took Abortion Pills
    https://jezebel.com/there-are-now-tests-that-can-detect-if-someone-took-abo-1850839647

    The chilling development comes out of Poland, where prosecutors have already used the tests to investigate pregnancy outcomes, reports the New York Times.

    Advocates in the U.S. have told people for years that, if they had to go to the hospital after taking the pills by mouth, medical workers wouldn’t be able to tell because medication abortion essentially causes a miscarriage and there’s no drug test that can detect the meds. Avoiding suspicion is not an idle concern: An If/When/How report from August 2022 found that, in 61 cases where adults were investigated for pregnancy outcomes, 45 percent were reported to law enforcement by care professionals, including doctors, nurses, and social workers.

    News of these drug tests could mean even more people criminalized by the healthcare system, especially without the protections of Roe v. Wade. Hospitals in the U.S. routinely test pregnant women for drugs without their consent, sometimes taking away their newborns and other children as a result. With tests for mifepristone and misoprostol, cops wouldn’t even need to, say, subpoena Meta for someone’s Facebook messages before arresting them for an alleged abortion.

    #femmes #pilule_abortive #avortement #avortement_illégal #interdiction_de_l'avortement #théocratie

  • Ma fille boursière s’est vue attribuer un logement par le Crous de Paris, mais ... après un message de validation du dossier, réservation payée, caution payée, le mail de convocation pour la remise des clés qui devait arrivé à partir du 1 sept. n’arrive pas.
    Sa rentrée c’est lundi, à 250km et sans logement !
    au téléphone (40 minutes d’attente) on lui conseille d’aller sur place (!) (500 km A/R donc), ce qu’elle finit par faire en désespoir de cause.
    Au Crous gestionnaire « Ornano » on l’accueille très gentiment et on lui dit que certains occupants refusent de rendre leur logement après la fin de leur bail et que le Crous va devoir les expulser ce qui peut prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois !
    Vous avez entendu parler de ça ou bien c’est du pur bullshit pour masquer leur incompétence ?
    J’avoue qu’on est un peu désarçonnés par tant de désinvolture, aucune communication sur ce « problème » , les étudiant·es sont laissés dans le vide.
    #maltraitance_institutionnelle #crous #logement_étudiant

    • oui, il y a des étudiants en fin de bail Crous qui ne peuvent ou ne veulent partir (loyers trop chers partout). il est donc possible (je ne le sais pas) que certains utilisent tous les délais qu’une procédure d’expulsion peut éventuellement permettre, ce qui demande une certaine expertise (ou de bons avocats). par exemple arriver à l’audience avec une demande d’aide juridictionnelle en cours, et demander un report fin d’être en mesure de l’obtenir (droit de la défense, droit à un défenseur).
      ce que j’ai le plus entendu, c’est la manière plutôt expéditive dont le Crous expulse.
      sorry, tout cela est bien vague. si vous cherchez sur le ouaibe avec des précisions sur la localisation, vous découvriez peut-être une lutte en cours... (des dizaines de milliers de repas sont distribués chaque jour à des diants à Paris, ça va mal)
      #étudiants #crous

    • Quand le Crous procède à des expulsions d’étudiants
      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-france/20230919-quand-le-crous-procède-à-des-expulsions-d-étudiants

      Ce sont 20% des étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté, en France. Ils peinent de plus en plus à se loger dans un marché de l’immobilier saturé et inaccessible. Pour les plus précaires, le réseau des Crous, (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) propose aux étudiants des logements à des tarifs avantageux. Mais les places sont très limitées et pour garantir le renouvellement des locataires, certaines résidences sont contraintes de procéder à des #expulsions. Des méthodes pointées dans un récent rapport de la Fondation Abbé Pierre.

      #logement

    • Merci pour le suivi @colporteur .
      Finalement la visite sur place a été fructueuse puisque peu après avoir quitté le secrétariat du Crous, ma fille recevait un appel l’informant qu’elle avait une place ... dans un autre arrondissement de Paris.
      Lundi je l’ai accompagné pour l’entrée dans les lieux et j’ai entendu la sécrétaire lui demander ingénument « il y a eu du surbooking à Pajol ? ».
      Le #surbooking semble donc une pratique courante !
      Je connaissais la pratique de la part des compagnies aériennes pour assurer le remplissage à 100% des avions, mais le Crous ??? WTF !
      Pourquoi le surbooking dans des établisements où l’offre est déja trois fois inférieure (au moins) à la demande ?
      Juste pour montrer des statistiques flatteuses d’attribution de logements ?

  • VIDEO. « Les arbres ont poussé dans le plastique » : dans la forêt près de Vittel, l’immense décharge sauvage de Nestlé menace de polluer les nappes phréatiques
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-les-arbres-ont-pousse-dans-le-plastique-dans-la-foret-pres-de-vit

    En creusant à cet endroit, le collectif a mis au jour « une gigantesque fosse » d’une centaine de mètres de long, d’une quinzaine de mètres de hauteur, et d’une trentaine de mètres de largeur. Selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), cette seule décharge contient 42 000 mètres cubes de plastique. Car il en existe trois autres dans le secteur... Nestlé a fini par reconnaître l’existence des quatre sites en 2017. Le groupe assure qu’une entreprise externe a été mandatée pour les dépolluer… mais n’a indiqué aucune date.

  • INFOGRAPHIES. Agriculture, eau potable, centrales nucléaires... Comment l’eau est consommée en France en quatre graphiques
    https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/infographies-agriculture-eau-potable-centrales-nucleaires-comprendre-co
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/S4EljWnGOsXvVLoW9gRRrhsna78/1500x843/2022/08/11/php56uu0V.jpg

    Ces données permettent d’avoir une idée des lieux de la maison où il est le plus utile de réduire sa consommation d’eau. Mais ces chiffres n’ont pas été mis à jour depuis... 1995. En 27 ans, il est aisé d’imaginer des changements dans les pratiques et l’équipement des foyers, par exemple. Contacté par franceinfo, le Centre d’information sur l’eau estime que des variations ont pu avoir lieu à la marge, et espère pouvoir actualiser cette estimation.

    #danse_macabre

  • Le centre-ville d’Agen interdit aux cyclistes !
    Agen :les cyclistes vent debout contre une mesure inique et dangereuse | Fédération française des usagers de la bicyclette
    https://www.fub.fr/fub/actualites/agen-cyclistes-vent-debout-contre-mesure-inique-dangereuse

    L’argument de la cohabitation avec les piétons constitue le nouveau paravent pour des collectivités qui n’accordent pas plus d’attention à la sécurité des piétons qu’à celle des cyclistes. Leur objectif : le statu quo, pour le plus grand bonheur de l’automobile. Les bilans annuels de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) le rappellent chaque année : ce ne sont pas les cyclistes qui tuent et blessent les piétons. La quasi-totalité des piétons tués l’ont ainsi été dans une collision avec une personne conduisant une voiture, un poids lourd ou une camionnette. Entre 2018 et 2021, 0,6% des piétons tués l’ont été dans une collision avec une personne circulant à vélo.

  • Unhinged Conspiracies, AI Doppelgangers, and the Fractured Reality of Naomi Klein | WIRED
    https://www.wired.com/story/covid-conspiracies-ai-doppelgangers-naomi-klein

    Très intéressant interview de Naomi Klein

    The thing I find disingenuous is when you hear, oh, we’re going to have so much leisure time, the AI will do the grunt work. What world are you living in? That’s not what happens. Fewer people will get hired. And I don’t think this is a fight between humans and machines; that’s bad framing. It’s a fight between conglomerates that have been poisoning our information ecology and mining our data. We thought it was just about tracking us to sell us things, to better train their algorithms to recommend music. It turns out we’re creating a whole doppelganger world.

    We’ve provided just enough raw material.

    When Shoshana Zuboff wrote The Age of Surveillance Capitalism, it was more about convincing people who’d never had a sense that they had a right to privacy—because they’d grown up with the all-seeing eye of social media—that they did have a right to privacy. Now it’s not just that, even though privacy is important. It’s about whether anything we create is going to be weaponized against us and used to replace us—a phrase that unfortunately has different connotations right now.

    Take it back! The right stole “shock doctrine,” you can nab “replace us” for the AI age.

    These companies knew that our data was valuable, but I don’t even think they knew exactly what they were going to do with it beyond sell it to advertisers or other third parties. We’re through the first phase now, though. Our data is being used to train the machines.

    Fodder for a Doppelganger sequel.

    And about what it means for our ability to think new thoughts. The idea that everything is a remix, a mimicry—it relates to what you were talking about, the various Marvel and Mattel universes. The extent to which our culture is already formulaic and mechanistic is the extent to which it’s replaceable by AI. The more predictable we are, the easier it is to mimic. I find something unbearably sad about the idea that culture is becoming a hall of mirrors, where all we see is our own reflections back.

    #Naomi_Klein #Sosie #Doppelganger #Intelligence_artificielle

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière, Pierre Jequier-Zalc
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere


    Réunion d’ouvriers dans l’usine Piron de Bretoncelles lors de la grève de 1974 (©DR)

    À Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du #patron de l’époque. Après des menaces de mort, le #maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du #préfet.

    Un spectacle en trois temps

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la #grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien #ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    #classe_ouvrière #culture #censure

  • L’interdiction de l’abaya, symptôme d’une France en pleine panique identitaire, Carine fouteau

    Dit autrement, la #laïcité est une pratique vivante, au cas par cas, qui suppose de comprendre le sens que donnent les élèves à leur tenue et d’apporter une appréciation sur leur caractère « manifestement ostentatoire ». Sa mise en œuvre implique avant tout dialogue et échange – c’est ce qui a lieu dans l’immense majorité des établissements. L’interdiction telle qu’elle a été édictée va immanquablement conduire les proviseur·es à décider, a priori, sans tenir compte de la parole des élèves. Comment vont-ils s’y prendre pour différencier une abaya d’une robe longue ordinaire ? Ils risquent de se référer, plus ou moins consciemment, à l’idée qu’ils se font de l’identité religieuse des jeunes femmes, de la couleur de leur peau ou de la consonance de leur nom, autrement dit cela pourrait se traduire par des pratiques discriminatoires. 
    L’exécutif est entré dans une spirale infernale. Chaque nouvelle interdiction en appellera mécaniquement d’autres. Initialement conçue comme une « loi de liberté », la laïcité devient un outil d’humiliation, de contrôle et d’exclusion. La traduction judiciaire de cette interdiction ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : dans une circulaire du 5 septembre adressée aux procureur·es, le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti demande « une réponse pénale ferme, rapide et systématique » en cas d’atteinte grave à la loi dans les établissements scolaires.
    Emmanuel Macron, qui citait Aristide Briand en 2016, aurait dû relire ses mises en garde, qui s’inscrivent dans l’histoire de France puisqu’il est l’un des principaux concepteurs de la loi originelle de 1905. La question des vêtements s’était déjà posée à l’époque. Et Aristide Briand avait pris parti contre l’interdiction du port de la soutane : il estimait tout d’abord que, par principe, la loi de 1905 ne devait pas « interdire à un citoyen de s’habiller de telle ou telle manière » et il considérait ensuite, par souci d’efficacité, que le résultat serait « plus que problématique » : la soutane interdite, on pourrait compter sur « l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs » pour créer un « vêtement nouveau ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060923/l-interdiction-de-l-abaya-symptome-d-une-france-en-pleine-panique-identita
    https://justpaste.it/cbzgn

    #abaya #interdiction #école #racisme #sexisme #police_du_vêtement

    • Depuis l’interdiction de l’abaya, des élèves humiliées et déjà des dérives
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070923/depuis-l-interdiction-de-l-abaya-des-eleves-humiliees-et-deja-des-derives

      Plusieurs témoignages et documents recueillis par Mediapart montrent que des chefs d’établissement ne se contentent pas de refuser les élèves se présentant avec des abayas. Des parents dénoncent des « humiliations » et « une véritable stigmatisation ».
      David Perrotin
      , 7 septembre 2023


      Il y a ces chiffres que le ministre de l’éducation Gabriel Attal annonce fièrement et que les médias reprennent en chœur : au moins 298 élèves se sont présentées en abaya lors de cette rentrée scolaire et 67 auraient refusé de la retirer. Mais derrière ces données, il y a la parole des personnes concernées bien souvent absente du débat médiatique, et des dérives que Mediapart a pu documenter.
      Plus d’une dizaine de témoignages pointent ainsi la « police du vêtement », dénoncée par certaines familles, qui a été mise en place dans certains établissements. Dans plusieurs cas, ce ne sont pas seulement des abayas ou des #qamis qui sont prohibés (lire le parti pris de Carine Fouteau). Notre enquête montre que des élèves présumées musulmanes sont refusées parce qu’elles portent d’autres vêtements qui ont pour seul défaut d’être trop « couvrants » ou trop amples.

      Comment s’habiller pour la rentrée ? Aminata*, 17 ans, y a longuement réfléchi avant d’arriver devant son lycée de la région parisienne mercredi matin. « J’ai mis une jupe en jean, un T-shirt blanc rentré à l’intérieur et un kimono par dessus. J’étais sûre que tout irait bien », raconte la jeune fille à Mediapart. Elle a d’abord passé le filtre des surveillants à la porte de l’établissement, avant qu’un autre responsable ne lui demande finalement de le suivre. Elle refuse. « Deux hommes sont arrivés vers moi et m’ont barré le passage avec leurs bras pour que je ne puisse plus avancer. J’ai dû les suivre pour m’entretenir avec des “référents laïcité”. » Elle leur explique qu’il ne s’agit pas pour elle de « montrer sa religion en s’habillant ainsi ». Eux estiment qu’elle contrevient à l’interdiction en vigueur.
      Dans cette note de service largement commentée depuis, le « port de tenues de type abaya ou qamis » n’est plus toléré. Depuis quinze jours, le gouvernement défend ce texte controversé et jure que cela ne concerne que ces deux vêtements qui auraient « incontestablement une dimension religieuse ».
      « J’ai ensuite été convoquée par le proviseur et j’ai expliqué pourquoi cela n’avait rien à voir avec une abaya mais il n’a rien voulu entendre. Soit je retirais mon kimono, soit je devais rentrer chez moi et louper ma rentrée », poursuit Aminata, qui a opté pour la seconde injonction. « Pour les jours suivants, je suis à deux doigts de leur envoyer une tenue choisie à l’avance par mail pour qu’ils la valident ».

      Lors de sa rentrée en seconde, Assma*, 14 ans, a d’abord été questionnée par son proviseur à l’entrée de son lycée du sud de la France. Un véritable interrogatoire. « Il m’a demandé si ma tenue avait une connotation religieuse, j’ai dit que non. Il m’a aussi questionnée sur mon collier car le pendentif est une lune, puis m’a laissée entrer. » C’est finalement un professeur qui aurait décidé que sa tenue noire – colle en V et pantalon large – était proscrite. La jeune fille a expliqué qu’elle « ne portait même pas le voile » et qu’elle « aimait juste cette tenue ». En vain. Elle est invitée à rendre des comptes devant la conseillère principale d’éducation (#CPE).
      « La CPE m’a dit que c’était assimilé à quelque chose de religieux et a convoqué ma mère. Elles ont discuté pendant que je pleurais et j’ai finalement pu aller en classe très en retard, raconte-t-elle, encore émue. C’était très humiliant car quand je suis arrivée en classe avec la même tenue, le professeur ne m’a pas crue et a rappelé la CPE pour qu’elle confirme que je pouvais rester. Tout ça s’est passé devant tous mes nouveaux camarades. » À la fin de cette première journée, le professeur en question serait revenu la voir pour détailler ce qu’elle devait plutôt choisir pour se vêtir : « Il m’a dit que je pouvais rester pudique en mettant des habits à la française. »
      Pour Yasmine*, 14 ans, l’histoire est similaire. Lors de sa rentrée en classe de seconde, son établissement de la région parisienne a tiqué sur son pantalon beige et sa tunique blanc cassé. « Le proviseur lui a demandé si elle savait ce que voulait dire le mot laïcité et lui a expliqué que sa tenue allait à l’encontre de ce terme », raconte sa mère, assistante de direction.

      Le #proviseur lui aurait dit qu’elle ne pouvait plus revenir comme cela la prochaine fois. « Sa tenue n’avait rien de connoté religieusement. Elle était coiffée librement, elle avait des bijoux, elle était très coquette. J’ai été stupéfaite », ajoute sa mère, qui ne comprend pas pourquoi il lui a été dit « de porter des vêtements pas larges ». « Elle vit très mal les choses. Elle pleure encore, accuse la famille de Yasmine. Ils vont juste dégoûter les gamins d’aller à l’école, alors que c’est une bonne élève. »

      Des jupes, des robes et des kimonos interdits
      Dans d’autres cas rapportés par la presse ou sur les réseaux sociaux, des jeunes filles visées ont été tout simplement renvoyées chez elles. C’est le cas de deux élèves habillées en robes blanche et colorée à Nanterre, d’une autre en pull et pantalon blancs à Lyon ou de deux autres à Grande-Synthe. Pour ces dernières, l’affaire révélée par BFMTV a été l’occasion pour la chaîne de livrer une interview particulièrement sexiste et indécente. Dans tous ces cas, les tenues visées n’étaient pas des abayas.
      À Nice, par exemple, Sonia*, 16 ans, a été « choquée » de lire dans la presse une partie de son histoire. « Hier, dans la ville de Nice, nous avons eu deux cas d’élèves connues du lycée en question qui se sont vu refuser l’accès à la classe », expliquait la rectrice de la région à BFMTV, avant de prétendre que l’interdiction de « ce type de tenue est interdit depuis toujours puisqu’elle est interdite depuis la loi de 2004 ». Dans Var Matin, le rectorat a également précisé avoir invité la famille à se présenter au lycée pour que les raisons de la décision prise lui soient expliquées. « À notre connaissance les parents n’ont pas donné suite à notre proposition. »
      « Faux », rétorque sa mère, conseillère d’insertion professionnelle. Dans un mail qu’elle a envoyé au proviseur de l’établissement et consulté par Mediapart, elle résumait d’ailleurs la situation après avoir échangé téléphoniquement avec lui. « Lors de sa rentrée scolaire qui a eu lieu hier, ma fille, qui portait alors une jupe plissée et une chemise, a été convoquée concernant sa tenue, jugée alors par vous et l’équipe qui vous accompagnait, ostentatoire. J’en ai été informée par message vocal et vous ai rappelé dès que possible », peut-on lire dans ce courrier. « Vous m’avez répondu trouver la jupe trop couvrante. Je vous ai demandé de m’expliquer sur quels critères vous vous basiez pour affirmer cela. Je n’ai pas eu de réponse, simplement que c’était à vous d’en juger », ajoutait-elle, avant de solliciter un retour écrit et une « demande d’entretien ».
      « Je ne comprends pas pourquoi ils ont refusé la tenue de ma fille et l’ont traitée ainsi. Elle a pleuré toute la soirée du lundi », dénonce-t-elle. « Moi je ne porte pas le voile mais elle a décidé de le porter l’an dernier et a remplacé ses jeans par des tenues plus amples. Ce ne sont pas des abayas, alors pourquoi elle n’a pas pu faire sa rentrée comme tout le monde ? », s’interroge la mère de Sonia, qui dit toujours attendre une réponse à son courrier. Elle ne digère pas non plus les propos du proviseur qui lui aurait suggéré de « mettre sa fille dans le privé ». « Avec 1 800 euros pour élever seule mes trois enfants, je n’ai pas les moyens. Et cela veut dire quoi de proposer ça ? »

      Mardi, c’est Alicia*, 16 ans, qui a raté sa rentrée en classe de première et a dû attendre que sa mère interrompe son travail pour venir la chercher. En cause : son jean, son débardeur blanc et surtout son kimono bleu.
      Devant la CPE, sa mère explique que c’est du « zèle » et qu’il y a une « surinterprétation de la circulaire du gouvernement ». « Je n’ai pas apprécié qu’ils inventent une nouvelle interdiction et surtout qu’ils humilient ma fille en l’interpellant devant tous les élèves. Elle s’est sentie vraiment mal », explique-t-elle. Résultat ? « Elle n’y retournera pas, et j’essaye désormais de la faire changer de lycée », précise sa mère, qui a depuis alerté le rectorat. « J’ai hésité à courber l’échine et à lui faire changer de tenue, mais je trouve cela proprement inacceptable. Je ne peux pas accepter une telle injustice. C’est une traque, non pas des abayas, mais des élèves musulmanes. »
      Comme de nombreux parents interrogés, elle ne comprend pas ce qui est véritablement interdit. « On applique la laïcité ou on souhaite plutôt stigmatiser les musulmans ? »

      Mardi, à Paris, Hassina*, 14 ans, et sa demi-soeur ont fait leur rentrée dans un lycée parisien. La première a été renvoyée chez elle quand la seconde a pu aller en cours. La première était vêtue d’un large pull et d’un large pantalon bleus, quand la seconde y est allée en leggins. « L’établissement a dit à ma fille que ses vêtements représentaient une atteinte à la laïcité et elle a été renvoyée à la maison », témoigne son père, qui dénonce « une grave discrimination ». « Elle ne porte pas le voile, ils n’ont pu que s’appuyer sur son nom pour estimer que son vêtement était religieux. » Et d’enchaîner : « Ce qui est dingue, c’est que nous, ses parents, la laissons s’habiller comme elle veut. C’est un proviseur qui vient imposer une police du vêtement et qui tient le rôle de physionomiste, comme si c’était une boîte de nuit. »
      Des filles repérées lorsqu’elles retirent leur voile
      Sandra*, enfin, 18 ans, n’a pas non plus passé le barrage de son établissement d’Île-de-France. Devant son pantalon noir, son T-shirt et sa longue veste beiges, le proviseur y aurait aussi vu une abaya. « Comme j’ai refusé de me changer, j’ai totalement raté ma rentrée. Ils ont exigé que je retourne chez moi sans même que je puisse récupérer des documents ou mon planning », déplore l’élève. Sur la base de quoi ses vêtements étaient-ils jugés ostentatoires ? « La CPE m’a vue retirer mon voile avant d’entrer dans le lycée », présume Sandra, qui y voit « un pur délit de faciès ».
      Lors d’une procédure entamée par l’ADM mardi devant le #Conseil_d’Etat, l’association, qui demandait à l’institution de suspendre cette interdiction, a finalement perdu. Ce jeudi, le juge des référés du Conseil d’État a en effet rejeté leur #référé, estimant que l’interdiction du port de ces vêtements ne portait pas « une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». Lors de cette audience racontée par Mediapart, le représentant du ministère de l’éducation avait longuement insisté sur deux points, pourtant démentis par les témoignages récoltés par Mediapart.
      Le dialogue et le suivi pédagogique étaient supposés être systématiquement privilégiés et aucun élève n’était censé être purement et simplement renvoyé sans informations ni documents pédagogiques chez lui.

      Surtout, l’interdiction était supposée parfaitement claire et le gouvernement jurait ne pas avoir besoin d’apporter de précisions sur les vêtement véritablement interdits. Rien ne serait « #arbitraire » et les établissements sauraient parfaitement ce qu’est une abaya, expliquait le directeur juridique du ministère mardi.
      Ces multiples cas montrent l’inverse. Dans un enregistrement que s’est procuré Mediapart, une responsable de vie scolaire d’un établissement explique d’ailleurs très clairement à un parent que les abayas ne sont pas les seuls vêtements interdits. « Les kimonos ne sont pas acceptés », dit-elle notamment, sans être capable de préciser ses critères d’appréciation.

      Interrogé pour comprendre ce qui était véritablement proscrit, le ministère de Gabriel Attal nous a renvoyés vers la note de service. Qu’a-t-il à dire sur ces nombreuses jeunes filles contraintes d’interrompre leur rentrée scolaire et le suivi pédagogique qui va avec ? Auprès de Mediapart, la Rue de Grenelle élude : « Si “nombreuses” correspond aux 67 élèves rentrées chez elles lundi, l’objectif des établissements est de toujours maintenir le dialogue pour permettre un retour rapide en classe des élèves concernées. »
      Mercredi, Mediapart se demandait comment le personnel éducatif allait s’y prendre pour différencier une abaya d’une robe longue ordinaire. « Ils risquent de se référer, plus ou moins consciemment, à l’idée qu’ils se font de l’identité religieuse des jeunes femmes, de la couleur de leur peau ou de la consonance de leur nom, autrement dit cela pourrait se traduire par des pratiques discriminatoires », écrivions-nous. Nous y sommes.

      #musulmanes_présumées #musulmans_présumés

  • Utiliser en bioénergie 20% du bois des forêts gérées par les humains suffirait à stopper le réchauffement climatique – MAGAZINE ET PORTAIL FRANCOPHONE DES BIOÉNERGIES
    https://www.bioenergie-promotion.fr/97494/utiliser-en-bioenergie-20-du-bois-des-forets-gerees-par-les-hum
    https://www.youtube.com/watch?v=SM8QQa6T8g0


    Le film est notre réponse à la grande quantité de fausses informations et aux campagnes « Better Buy Fossils » qui sont actuellement diffusées à l’occasion des négociations finales dans l’UE sur l’expansion des énergies renouvelables et l’élimination progressive des combustibles fossiles. Cela montre comment la gestion durable des forêts, la protection du climat, la construction bois et la transition énergétique sont étroitement liées et comment nous pouvons éliminer progressivement le pétrole, le gaz naturel et le charbon ensemble », explique Franz Titschenbacher, président de l’Association autrichienne de la biomasse
    #énergie #biomasse

  • Petits paysans et gros mensonges
    https://laviedesidees.fr/Nicolas-Legendre-Silence-dans-les-champs

    L’agonie du monde agricole n’est pas une fatalité due à quelque « modernisation ». Elle résulte de phénomènes politiques et économiques, depuis le dogme de l’industrialisation jusqu’à l’intimidation envers les contradicteurs, en passant par le lobbying des firmes agrochimiques. À propos de : Nicolas Legendre, Silence dans les champs, Arthaud

    #Société #biodiversité #agriculture #consommation #paysannerie

  • Construire la #ville pour les #enfants | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/797453/chronique-penser-la-ville-pour-les-enfants

    Tim Gill en a parlé dans son livre Urban Playground. How Child-Friendly Planning and Design Can Save Cities, publié en 2021. Au fond, le dilemme est simple à résumer : la ville n’a pas été conçue en pensant aux enfants. Il est donc tout à fait normal que les parents craignent de laisser leur enfant marcher seul vers le parc dans un environnement réputé pour lui être hautement hostile.

    Ce qui est intéressant dans la proposition de Gill, c’est l’idée de transformer l’espace urbain en terrain de jeu pour les tout-petits, coin de rue par coin de rue, quartier par quartier. Imaginons tout un quartier rendu accessible à nos enfants pour y découvrir la vie et y jouer sans se soucier des dangers. Le coeur des parents serait plus léger, à n’en point douter.

    En 2018, j’avais imaginé la « Vision vélo » de Rosemont–La Petite-Patrie exactement à travers cette lorgnette. L’idée était simple : le meilleur moyen pour construire un réseau cyclable sécuritaire et convivial, c’était de le concevoir pour des enfants.

    Si le réseau pouvait permettre à des parents de laisser leur progéniture aller sans accompagnement au parc à vélos sur ce réseau, cela voudrait dire que les pistes cyclables allaient répondre aux besoins de toutes les personnes susceptibles de les emprunter.

  • Brainwashed - Le sexisme au cinéma
    https://www.arte.tv/fr/videos/110260-000-A/brainwashed-le-sexisme-au-cinema

    Analysant avec rigueur plus de 175 extraits de films, la réalisatrice Nina Menkes montre qu’un #sexisme systémique guide la représentation des femmes au #cinéma. Le septième art, « langage commun de la culture du viol » ?
    [...]
    Hommes et femmes sont filmés différemment. De ce constat implacable et rigoureusement étayé, Nina Menkes met en évidence la #réification des protagonistes féminines dans le cinéma, message plus ou moins conscient qui aboutit selon elle à un « langage commun de la culture du viol ». Car dans l’immense majorité des cas exposés, les femmes sont montrées à l’écran comme objet du regard, souvent silencieuses, décorrélées de leur environnement, fragmentées à l’image (poitrine, fesses...) et réduites à une simple fonction sexuelle. Le ralenti, par exemple, est utilisé pour les filmer en tant que corps sur lesquels le regard s’attarde, tandis qu’au masculin on n’y recourt que pour des scènes d’action. Désormais confronté à la critique féministe, le milieu du cinéma ne semble pas prêt à se réformer en profondeur. Fondée aussi sur l’une de ses conférences ("Sexe et pouvoir : le langage visuel du cinéma") et sur les témoignages d’actrices et d’essayistes, à l’instar de Laura Mulvey (qui a défini en 1975 le « #male_gaze », le « regard masculin »), la démonstration de Nina Menkes crève littéralement les yeux (et l’écran). La réalisatrice revient également sur sa propre expérience de spectatrice soumise à son corps défendant au diktat du male gaze pour nous interroger avec acuité : comment réinventer la représentation des femmes ?

    • Female gaze : outil partout concept nulle part @lucile https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-regard-culturel/le-regard-culturel-chronique-du-lundi-11-septembre-2023-7350822

      (…) Le cinéma confort

      Oui à peu près l’inverse de l’analyse filmique, et ce même si - et c’est troublant -, Nina Menkes emploie tout un tas de termes techniques : zoom, travelling, plan, découpage, point de vue etc. A l’appui, Bardot nue auprès de Piccoli dans Le Mépris, Rita Hayworth regardée par Orson Welles sur le bateau de La Dame de Shangaï, une scène de Raging Bull, dans laquelle des hommes parlent d‘une femme qu’on entend pas. Quel lien formel, quelle continuité contextuelle, la statistique règne en maîtresse, une statistique idiote et nue, décorrélée de sa nécessaire analyse. Tout ça pour montrer que l’expression d’un point de vue, en cinéma ce qu’on appelle la mise en scène, est dans le fond, une forme de manipulation nécessairement toxique, une manière de violenter le spectateur qui ne serait pas un homme hétérosexuel. C’est assez frappant cette manière de psychologiser l’analyse, d’ailleurs plusieurs psys sont interviewés pendant le film qui assènent des banalités effrayantes sur l’identification au personnage. La conclusion est tout à fait révélatrice, qui clame son espoir je cite “de retrouver son expérience intime à l’identique dans un plan de cinéma”. Bazardée avec le point de vue, la question complexe de l’identification, ramenée à une pure notion psychologique, confondue en fait avec la reconnaissance : ce qu’on appelle de ses vœux, c’est un cinéma où on se reconnaît en tous points, ce qu’on appelle un “safe space”, ce lieu du confort où l’on ne peut être que seul. J’y vois, à l’échelle de l’analyse filmique, tout un devenir-développement personnel de la théorie, et avec lui, un repli sur des valeurs individualistes peu compatible avec le combat.

    • @thibnton Intéressant mais le problème de ces très courtes trois minutes c’est que ça ne permet pas de dire pourquoi ça ne fonctionne pas, qu’est-ce que le contexte apporterait de plus ? Qu’est-ce que voudrait dire concrètement une analyse critique du rapport statistique ?

      Car dans l’histoire du male gaze, qui est effectivement statistique, peu importe qu’il y ait telle ou telle exception, tel ou tel contexte : c’est la régularité, la permanence, la quantité, le systémisme qui fait le problème, et non pas tel film précis, tel homme réalisateur précis ("not all directors" ?).

      Par ailleurs, il est difficile/problématique de reprocher le manque de critique cinématographique, à une critique qui est globale, culturelle, politique, donc qui n’est justement pas sur un plan artistique/esthétique.

      C’est peu ou prou comme si à une critique du système capitalisme en général, on opposait « oui mais il faut voire au cas par cas chaque patron, chaque entreprise à son contexte… », tu vois le problème ?

      En revanche, la critique du safe space à tout pris (alors que c’est pas le but d’une œuvre d’art, que ce soit film, littérature, peinture ou autre) me parait intéressante à développer… mais ne peut pas être argumentée pareil, qu’on considère qu’il y ait bien un male gaze systémique, ou pas.

    • « date choisie pour coller avec la vax grippe »

      histoire de BIEN associer les deux dans la tête de tout le monde alors que c’est totalement différent… alors oui je sais, c’est aussi pour augmenter les chances d’y aller car du coup plein de vieux, personnes à risque etc iront faire l’un et l’autre à la fois… mais concrètement sur le long terme ça renforce juste l’association des deux maladies qui se ressembleraient et dont il faudrait faire le vaccin au même moment de l’année (automne hiver), alors que le covid n’a rien à voir avec cette saisonnalité