• La politique antiterroriste vue par les musulmans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/10/02/la-politique-antiterroriste-vue-par-les-musulmans_5363287_3224.html

    Une équipe de chercheurs universitaires a interrogé des musulmans sur le lien entre politique contre la radicalisation de l’islam et discriminations.

    La politique antiterroriste vue par les musulmans
    Une équipe de chercheurs universitaires a interrogé des musulmans sur le lien entre politique contre la radicalisation de l’islam et discriminations.

    Des associations militantes ont accusé, ces dernières années, la politique antiterroriste d’être porteuse de biais islamophobes. A leurs yeux, elle cible certains types de convictions et de pratiques religieuses, indûment retenus comme des indicateurs pertinents de dangerosité. En bref, ils accusent l’Etat d’être discriminatoire envers les musulmans dans sa conception et sa mise en œuvre de politiques antiterroristes, qu’elles soient répressives, préventives ou de renseignement.

    Une équipe d’universitaires a cherché à savoir si les musulmans eux-mêmes percevaient les choses de la sorte, et dans quelle mesure la politique antiterroriste et les discriminations étaient liées. La question leur semblait d’autant plus légitime que la France s’est tournée, après les assassinats commis par Mohammed Merah en 2012, puis plus encore après les attentats de 2015, vers une stratégie fondée sur la traque de la radicalisation. « A partir du moment où on a réfléchi en termes de radicalisation, on a mis l’accent sur une population considérée comme potentiellement radicalisable : les musulmans », résume Francesco Ragazzi, coordinateur de l’étude.

    Financé par l’Open Society Foundation de George Soros, ce travail a été conçu dans le cadre du Centre d’étude sur les conflits - Liberté et sécurité. Les universitaires se sont adjoint un « comité consultatif », où les associations militantes étaient bien représentées (Collectif contre l’islamophobie en France [CCIF], Stop le contrôle au faciès…), mais où était aussi présente la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Pour la première fois, leur étude fournit des données quantitatives sur l’impact des politiques antiterroristes sur la population musulmane.

    Les chercheurs se sont appuyés sur un sondage réalisé par téléphone du 5 février au 3 mars par l’IFOP. L’institut a extrait d’une population globale de 8 300 personnes un double échantillon. Le premier est composé de 426 personnes se disant musulmanes. Le second, de 501 individus sans relation avec la religion musulmane et représentatif de la population, sert de groupe témoin. Plusieurs séries de questions visaient à mesurer leur expérience personnelle et leur perception subjective de la discrimination, des politiques antiterroristes, leurs relations aux institutions ou encore leurs pratiques quotidiennes.

    Premier enseignement, pas forcément attendu : les musulmans se sentent individuellement exposés aux politiques antiterroristes (à travers le contact avec les forces de sécurité, mais aussi avec les travailleurs sociaux ou les éducateurs) dans les mêmes proportions que les non-musulmans. Ils indiquent même moins souvent avoir été en contact avec la police, dans ce cadre, que le reste de la population. Pourtant, un grand nombre d’entre eux (37,1 % contre 20,8 %) ont le sentiment d’être ciblés délibérément par les agents de cette politique, notamment les forces de police, et d’être moins bien traités par eux. Ils estiment le plus souvent être ciblés en raison de la couleur de leur peau (34,8 %) ou de leur origine (37 %) plus que de leur religion (15,2 %).

    Pourquoi l’hiatus qui se manifeste dans cette perception ? Parmi tous les facteurs étudiés par les chercheurs, l’un se révèle le plus efficace pour l’expliquer. Il s’agit de l’expérience passée de la discrimination. Le fait d’avoir été discriminé au cours des cinq dernières années abaisse systématiquement le niveau de confiance dans les institutions : plus une personne a été discriminée, moins elle a confiance dans les institutions. C’est aussi l’expérience de la discrimination au cours des cinq années passées qui explique le mieux un changement de comportement lorsqu’on est confronté à la politique antiterroriste (consultation des sites Internet, rapport aux médias, tenues vestimentaires, engagement politique et religieux…).

    Or les musulmans ont plus souvent (58,1 %) que les autres (26,9 %) le sentiment d’avoir été discriminés, que ce soit en cherchant un travail (29,8 % contre 13,6 % du groupe témoin), un logement (23,7 % contre 7,2 %), à l’école (17,6 % contre 5,4 %), lors d’un contrôle de police (24,4 % contre 4,8 %)… Ils n’attribuent pas majoritairement la discrimination dont ils ont été victimes à leur religion (citée par 23,5 %), mais d’abord à leur origine ou à la couleur de leur peau (58,3 %). Ces discriminations saperaient en quelque sorte la confiance dans les institutions et donc dans la légitimité de leur action, y compris antiterroriste.

  • Ce que valent nos adresses quand nous signons une pétition

    Combien de personnes se rendent-elles compte que les données personnelles qu’elles confient à la plateforme en signant les soi-disant « pétitions sponsorisées » — celles qui sont lancées par les utilisateurs qui paient pour les promouvoir (https://www.change.org/advertise) — seront en fait vendues et utilisées pour les profiler ? La question est cruciale, car ce sont des données très sensibles, vu qu’elles concernent des opinions politiques et sociales.

    https://framablog.org/2016/07/20/ce-que-valent-nos-adresses-quand-nous-signons-une-petition

  • ‘Criminal negligence’ or disregard to Russia-Israel ties : MoD details chronology of Il-20 downing — RT World News
    https://www.rt.com/news/439151-russia-israel-il-20-negligence

    A minute-by-minute account of the Il-20 downing shows Israel’s culpability and either its military bosses’ lack of appreciation of relations with Moscow, or their control of commanding officers, the Russian defense ministry said.

    We believe that the blame for the Russian Il-20 aircraft tragedy lies entirely with the Israeli Air Force,” said spokesman Major General Igor Konashenkov, before revealing a detailed account of events leading to the downing of the Russian Il-20 military aircraft on September 17. The plane was shot down by the Syrian air defense units as Israeli’s F-16s effectively used it as a cover during the attack on its neighbor.

    The report featured previously undisclosed radar data and details of communications between Russian and Israeli militaries, and concluded that “the military leadership of Israel either has no appreciation for the level of relations with Russia, or has no control over individual commands or commanding officers who understood that their actions would lead to tragedy.

    On the evening of September 17, the Russian Ilyushin IL-20 with 15 crew on board was circling over the Idlib de-escalation zone on a special reconnaissance mission, when four Israeli F-16 fighter jets left their country’s airspace and flew over the neutral Mediterranean waters towards the Syrian coast. The Israeli Air Force gave the Russian side less than a minute’s warning before dropping the precision-guided glide bombs, leaving virtually no time for any safety maneuvers, Konashenkov said, calling such actions “a clear violation of the 2015 Russian-Israeli agreements.

    Moreover, the Israeli military failed to provide the location of their jets or properly specify their targets, claiming they were going to attack several ’industrial facilities’ in northern Syria, close to the Il-20’s area of operation. The misinformation prompted the Russian Command to order the recon plane back to the Khmeimim air base. The Israeli jets, however, instead almost immediately attacked the western Syrian Latakia province.

    • RUSSIA’S IL-20 DOWNING RESPONSE - THIS IS WHAT NEEDS TO HAPPEN NEXT - Fort Russ
      (article paru avant la conférence de presse du ministère de la Défense russe)
      https://www.fort-russ.com/2018/09/russias-il-20-downing-response-this-is-what-needs-to-happen-next

      It would seem that there were two significant contributory factors here: i) the Israeli ‘bad-faith’ abrogation of the proper protocols for communication between themselves and the Russian Military, in order to attain a deliberate advantage for carrying out their attack; and ii) the regrettable features of outmoded air-defence hardware which ultimately lead to the shoot-down.

      The solution to the second issue is rather straightforward: Russia had earlier proposed selling S-400 systems to Syria – a move which wound up effectively ‘veto’d’ by Israel stating in no uncertain terms that they would carry out airstrikes against any such systems before they had been fully installed, regardless of whether they were still Russian crewed at that point. Given Israeli airstrikes are presently causing Russian casualties anyway; as well as the fact that the Russians have already had their own advanced SAM systems for Russian defence set up in Syria for some time now, in the present situation of Israeli diplomatic weakness created by Monday’s events, now is the ideal time to engage in such technology-transfer directly to Syria with an explicit view to ensuring that Monday’s events do not recur thanks to half-century old hardware malfunctioning.

      The first issue is much more complex, as I would be rather surprised if Russia genuinely wanted to seriously contemplate abandoning its significantly close relationship with Israel – although it may potentially be convinced to ‘downgrade’ it somewhat, assuming that we do not see a repeat of what happened following Turkey’s downing of a Russian military aircraft in 2015 (ironically, a seeming catalyst for the two countries beginning to work more closely together than ever before). Whether Russia chooses to remain on ‘friendly’ ‘terms with Israel in a militaristic sense or not, the plain reality is that the Israelis have demonstrated that they cannot and should not be trusted to behave in an up-front manner when it comes to the communication and co-ordination protocols essential to allowing them to continue to operate with relative impunity above Syrian airspace.

      Russia should therefore suspend this facility they have provided to the Israelis forthwith – and openly state that future instances of Israeli military aircraft turning up unannounced above Syria will simply be treated as hostile, and dealt with accordingly. After all, from the perspective of that IL-20 crew, what else characterizes the Israeli conduct than this designation? Certainly not the actions of something approaching a ‘trusted’ ally! The net effect of this would be to impose a ‘no-fly zone’ of sorts over Syria – thus allowing operational freedom for Russian and Syrian air assets, and denying precious, vital air-cover to the extremist forces which theoretically everybody agrees need to be wiped out.

    • Avec, au passage, l’utile rappel de la possibilité de perte de contrôle des vieux missiles anti-aériens S-200.
      C’était il y a longtemps, le 4/10/2001 époque où il y avait encore des manœuvres communes russo-ukrainiennes.

      Vol 1812 Siberia Airlines — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_1812_Siberia_Airlines

      Un rapport préliminaire russe confirma les évaluations de responsables militaires américains faites à titre privé : le missile S-200 avait dépassé sa cible téléguidée qui avait été détruite avec succès par un S-300 tiré au même moment. Au lieu de s’autodétruire, le missile S-200 prit pour cible le long courrier qui se trouvait à près de 200 kilomètres ; le projectile explosa en projetant des billes d’acier (shrapnel) 15 mètres au-dessus de l’avion.

      Les responsables militaires ukrainiens nièrent d’abord que leur missile avait abattu l’avion ; ils déclarèrent que le S-200 avait été lancé vers la mer et qu’il avait réussi à s’autodétruire. Le porte-parole du ministère de la Défense Konstantin Khivrenko affirma que « ni la direction ni la portée (des missiles) ne correspondaient à l’endroit réel ou théorique où l’avion avait explosé. » Toutefois, les responsables ukrainiens admirent par la suite que c’était bien leur armée qui avait abattu l’avion de ligne.

  • Les incendies en Californie et les radiations nucléaires

    http://www.fukushima-blog.com/2018/08/incendies-en-californie-et-radiations-nucleaires.html

    En achetant un détecteur de radiation facilement trouvable dans le commerce juste après la catastrophe de #Fukushima en 2011, je n’aurais jamais imaginé quel impact il finirait par avoir sur ma façon de voir le monde. J’ai alors commencé à vérifier régulièrement le niveau de #radioactivité autour de chez moi dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie. Les mesures restaient ordinaires et se rangeaient en général entre 30 et 50 coups par minute (cpm). Tout allait bien, c’est du moins ce que je pensais.

    Mais au printemps tout a changé, quand je me suis rappelé par hasard que le fait d’utiliser le détecteur sur un filtre à air pouvait détecter la présence de particules “chaudes”. Comme j’avais deux purificateurs d’air avec un filtre HEPA, j’ai pris mon détecteur et je l’ai posé sur l’un des filtres HEPA. Aussitôt le détecteur s’est déchaîné et s’est mis à cliquer tandis que la lumière rouge clignotait à chaque fois qu’il était bombardé par une radiation ionisante. Pensant qu’il y avait quelque chose qui clochait, j’ai essayé à nouveau et j’ai obtenu le même résultat. J’ai essayé ensuite sur l’autre purificateur d’air et j’ai trouvé un résulté encore plus élevé, plus de 800 cpm.

    Arès une semaine ou deux, je me suis souvenu que bien des années après la catastrophe de Tchernobyl, les gens qui vivaient là-bas et chauffaient leur maison au bois, comme nous le faisons, émettaient de nouvelles radiations dans l’atmosphère au cours du processus de combustion. Nous avons deux poêles à bois chez nous, un grand dans le salon et un plus petit dans la chambre parentale. Craignant que les particules fines des cendres n’endommagent mon détecteur, j’ai mis des feuilles d’essuie-tout sur la cendre sous le poêle de la chambre et j’ai mis le détecteur en route. Il a immédiatement enregistré des mesures nettement plus élevées que les niveaux ambiants. Même chose dans le salon. Même chose chez un voisin. La source était apparemment le bois de chauffage, coupé principalement sur mes propres terres. La plupart de mes voisins chauffent également au bois, au moins en chauffage d’appoint. La fumée émanant du bois, j’en était tout à fait conscient, est composée de particules extrêmement petites qui peuvent être facilement inhalées et absorbées par l’organisme.

    Les implications de cette découverte étaient inquiétantes : l’air que nous respirions contenait des particules radioactives, et ce dans des quantités importantes. Ces particules s’étaient, depuis des années, apparemment bioaccumulées dans les bois entourant ma maison et, en brûlant, se remettaient en suspension.

    #césium #contamination #nucéaire

  • #ELAN – Le Sénat vote la criminalisation des occupants sans titre, squatters… | Droit Au Logement
    https://www.droitaulogement.org/2018/07/elan-senat-squatters

    L’article 58 ter criminalise et met à la merci d’une expulsion sans jugement des dizaines de milliers d’habitants, et leur supprime la trêve hivernale

    L’article 58 ter issu de la commission des affaires économique a été adopté cette nuit en séance. Le gouvernement n’a opposé qu’une molle résistance, malgré l’opposition ferme de M. GAY député PCF et de son groupe et du groupe socialiste. Il crée une sanction pénale, 1 an de prison et 15 000 euros d’amende et l’expulsion administrative à l’encontre des personnes qui se sont introduites à l’aide de … voie de fait dans un local à usage d’habitation. Un amendement supprimant la trêve hivernale aux occupants sans titre a été également adopté.

    La France compte désormais 3 millions de logements vacants selon l’INSEE, un record absolu, et traverse une grave crise du logement qui se traduit par une hausse constante du nombre de sans abris, d’expulsions locatives sans relogement, ou du nombre de personnes en surpeuplement. La loi de réquisition reste inappliquée.

    L’état de nécessité à été reconnu par les tribunaux, s’agissant de personnes occupant un logements vacant afin de protéger leur famille, en attendant d’accéder à un logement social.
    La réquisition de logements vacants est un moyen d’action des mouvements sociaux du logement depuis plus d’un siècle. De nombreuses personnalités morales de premier rang, dont l’Abbé Pierre ont soutenu les occupations de biens vacants propriétés de sociétés financières ou de spéculateurs immobiliers, ce qui a permis de loger des milliers de familles sans logis, ou exposées à des risques majeurs, en attendant l’obtention d’un logement social.

    De plus, loin de viser exclusivement les “squatters”, cet amendement menace d’autres personnes, qui pourront être accusées d’être entrées dans les lieux par “voie de fait”, c’est à dire, en l’absence de l’autorisation du propriétaire. En effet, dès lors que l’occupant ne pourra démontrer que le propriétaire avait donné son accord, l’occupant sera jugé délinquant.

    #logement #criminalisation #squats

  • En pleine affaire Benalla, la police gaze des agriculteurs en colère et le peloton sur le Tour de France Henri Carmona - 24 Juillet 2018 - Revolution Permanente
    http://www.revolutionpermanente.fr/En-pleine-affaire-Benalla-la-police-gaze-des-agriculteurs-en-co

    Ce 24 juillet, après 30km de course, des agriculteurs en colère entendaient bloquer la route du Tour de France. La police, comme à l’accoutumée, a largement arrosé de lacrymogène les manifestants... au point que les coureurs eux mêmes ont dû mettre pied à terre et être soigné !

    https://www.dailymotion.com/video/x6q01b9


    Vidéo que j’ai ajouté à l’article


    La répression au grand air / Crédit photo : Reuters

    La répression a encore frappée. Une fois de plus, à coup de lacrymogène, et les traditionnelles images voyant les victimes se soigner avec du sérum physiologique qui vont avec. Sauf que, surprise, il s’agit aujourd’hui des coureurs du Tour de France qui ont dû recourir à la petite pipette bien connue des manifestants, surtout depuis 2016.


    Un coureur soigné après l’intervention musclée de la police / Crédit photo : F. Mons / L’Équipe

    La raison de ce gazage massif ? Des agriculteurs entendaient bloquer la route pour exprimer leur colère après la fin du classement en zone défavorisée de l’Ariège. Et comme il est de coutume en macronie, les forces de répression ont eu recourt à la force pour disperser les manifestants. Les images sont explicites, tandis que les commentateurs de la course parlait de violents affrontements pour légitimer l’acte répressif des policiers.

    Sauf que les quelques images disponibles ne révèlent aucune violence des manifestants, mais au contraire une intervention musclée des CRS où la grosse dizaine d’agriculteurs présents avait disposé de bottes de pailles. Le comble du grotesque semble même être atteint lorsque les forces de répression décident de faire face, matraque à la main, à... des moutons ! En effet, les agriculteurs semblaient vouloir bloquer la route, si besoin, à l’aide du troupeau. C’est ainsi que l’agence Reuters a saisi ce cliché, où l’on voit les policiers prêt à en découdre... On ne rigole pas avec le « monopole de la violence légitime ».

     ?
    La police face au sheep block ? / Crédits photo : Reuters

    Alors que l’affaire Benalla ébranle l’ensemble de la V° République, il semble que les forces (officielles) de répression ont tenu à « remettre les points sur les i », et démontrer que leurs méthodes d’intervention sont dignes des barbouzes de l’Élysée. Un épisode répressif de plus en macronie.

    #police #violence #en_marche #etat_de_guerre #Agriculteurs #Tour_de_France #répression #politique

  • #Kathleen_Stock : Ce que je crois (et ne crois pas) à propos du sexe et du genre
    https://tradfem.wordpress.com/2018/07/22/ce-que-je-crois-et-ne-crois-pas-a-propos-du-sexe-et-du-genre

    On me demande aussi, plus généralement, ce que veut dire être une femme selon moi. Je suis assez certaine que ce n’est pas un sentiment subjectif, ou un ensemble de préférences et de comportements « féminisés ». Je n’ai pas particulièrement l’impression d’être une femme, et la plupart de mes préférences et de mes comportements ne sont absolument pas féminisés. Je suis néanmoins une femme. Pour le reste, j’y réfléchis encore. Je regrette beaucoup le caractère restreint des choix offerts par la littérature savante. Les philosophes qui, dans d’autres contextes, sont très créatifs dans leur théorisation de questions ontologiques tendent dans ce domaine à énoncer dogmatiquement des mantras plutôt simplistes, sans doute en partie par crainte des critiques. (De fait, il n’est pas clair que tout autre type d’assertion serait publiée.)

    Voici une liste de choses dont je suis par contre plus certaine. Je crois que les échanges d’ordre philosophique et éthique perdent au change si on en omet des enjeux comme ceux-ci. Les propos qui suivent ne s’adressent donc pas aux personnes déjà engagées dans le débat : celles qui adoptent la position critique du genre, ou celles qui sont « pro-trans » (ce qui est déjà une fausse dichotomie, au moins sur le plan théorique). Contrairement à nous, ces personnes réfléchissent déjà à tout cela. Ces phrases s’adressent plutôt à mes collègues philosophes, dans une tentative de souligner certains éléments qui semblent évidemment pertinents à tout point de vue adopté sur l’identité sexuelle ou les questions appliquées connexes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@kathleenstock/what-i-believe-about-sex-and-gender-and-what-i-dont-15da1cba88c6

    _Kathleen Stock enseigne la philosophie à l’Université du Sussex. Ses essais brisent un silence qu’elle déplore au sein de cette communauté concernant les enjeux associés aux revendications transgenristes. Elle subit présentement une cabale du lobby trans : piquetage de ses cours, diffamations diverses, revendication qu’elle soit congédiée, etc. On peut lire d’autres textes (ici et en cours de traduction) détaillant sa position sur le site medium.com/@kathleenstock et s’abonner à son fil Twitter : https://twitter.com/Docstockk._

    #transfemme #philosophie #LGBT #misogynie

    • #femmes
      Comment avoir du recul en toutes choses.

      [...] le vice n’a point pour mère la science,
      Et la vertu n’est pas fille de l’ignorance.

      Théodore Agrippa d’Aubigné (Baudelaire a placé cette citation en exergue des Fleurs du Mal)

  • Affaire Benalla : déjeuner secret à l’Élysée - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/politique/affaire-benalla-dejeuner-secret-a-l-elysee-22-07-2018-7829466.php

    Selon nos informations, Emmanuel Macron a discrètement reçu samedi à l’Elysée les ministres de l’Intérieur et de la Justice.
    En pleine tourmente samedi, le Président de la République a reçu discrètement le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et la Garde des Sceaux Nicole Belloubet. Au menu de crise : l’affaire Benalla et les répercussions en cascade.

    Ils sont entrés très discrètement sur les coups de midi par l’arrière de l’Élysée et en sont ressortis tout aussi discrètement, le déjeuner terminé. En attendant, les hommes de leur service de protection ont fait le pied de grue dans un café situé près de la place Beauvau.
    Alors que le patron de la place Beauvau se retrouve en première ligne, le président tenait à voir son ministre avant qu’il se retrouve lundi à 10 heures sous le flux de questions de la commission des lois de l’Assemblée Nationale. Selon nos informations, Gérard Collomb a planché avec son cabinet sur les réponses à apporter. « Il s’agit d’être précis et exhaustif », rapporte une source proche du ministre.

  • Gmail : oui, des tiers lisent vos mails, et vous auriez dû le savoir - ZDNet
    https://www.zdnet.fr/actualites/gmail-oui-des-tiers-lisent-vos-mails-et-vous-auriez-du-le-savoir-39870674.htm

    Oui, admet Google, des développeurs tiers, c’est à dire ne travaillant pas pour Google, peuvent lire vos mails. Mais ce sont de gentils développeurs. Et surtout, au lieu de vous plaindre, vous devriez avant tout apprendre à lire

    (ah ouais ?)

    Quelques développements sur la question :

    https://www.zdnet.fr/actualites/gmail-ne-scanne-pas-vos-mails-ses-partenaires-en-revanche-39870632.htm

    Mais comme le révèle le Wall Street Journal, si Gmail a effectivement cessé d’analyser le contenu des messages, la société a en revanche laissé la porte ouverte aux développeurs tiers qui souhaiteraient en faire autant. Comme l’explique le quotidien américain, plusieurs éditeurs d’applications tierces peuvent en effet demander à l’utilisateur l’accès à ses emails afin de les analyser. Le Wall Street Journal cite notamment le cas de la société Edison mail, qui édite des applications mobiles utilisées pour la gestion du courrier. La société Return Path est également citée. Celle-ci aurait pu analyser les emails d’un peu plus de deux millions d’internautes en s’appuyant sur un réseau de 163 applications partenaires.

    #wtf

  • Une panne a affecté certains paiements par carte bancaire Visa en Europe
    https://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/06/01/une-panne-affecte-certains-paiements-par-carte-bancaire-visa-en-europe_53084

    Visa n’a pas fourni d’explications détaillées sur la cause de la panne mais elle a, par la voix de son directeur général, présenté ses excuses à ses clients pour cette panne qui n’est pas liée « à une cyberattaque ou un accès non autorisé » : « Notre objectif est de faire en sorte que tous les paiements Visa fonctionnent de façon fiable 24 heures sur 24, 365 jours par an. Nous n’avons pas été à la hauteur de cet objectif », a reconnu Al Kelly dans un communiqué.

    Le problème a essentiellement concerné le Royaume-Uni. Relayées sur les réseaux sociaux, les anecdotes se sont multipliées : des gens ont laissé leurs courses dans les supermarchés derrière eux, des pleins d’essence n’ont pas pu être réglés, la chaîne de pubs Wetherspoons, très active comme tous les vendredis soir, a dû refuser de servir de nombreuses pintes de bière…

    Si des millions de personnes ont été touchées, les problèmes ont dans l’ensemble pu être contournés. La panne a été gênante, mais pas bloquante… A la librairie Waterstones de Kensington, au centre de Londres, une séance de dédicaces de Derek Landy, un auteur très populaire chez les adolescents, était en cours. Les clients ont majoritairement dû payer leurs livres en liquide. Rapidement, la caisse est arrivée à cours de monnaie, et il a fallu que le libraire aille se fournir en urgence à la banque voisine.

    L’Allemagne a également été touchée, avec des files d’attente aux caisses d’un magasin Primark à Berlin, selon un journaliste de l’AFP. En Sicile, des touristes britanniques se sont retrouvés bloqués, faute de pouvoir payer leur voiture de location.

    La panne a mis en évidence la profonde dépendance des sociétés actuelles à quelques systèmes de paiement informatisés. « La vision romantique d’une société du futur sans argent liquide a connu un bug. Dès que Visa est en panne, l’économie est immobilisée. Aujourd’hui en était un entraperçu », commentait sur Twitter Brett Scott, l’auteur d’un livre sur le système monétaire (The Heretic’s Guide to Global Finance, Hacking the Future of Money, éditions Pluto Press, 2013, non traduit).

    La fragilité des systèmes informatiques financiers avait déjà été illustrée en avril au Royaume-Uni. Pendant plus d’une semaine, les clients de TSB, une grande banque de détail, ont eu de grosses difficultés à accéder à leurs comptes en ligne. Beaucoup n’ont pas pu régler leurs factures ou transférer de l’argent. Certains ont eu la surprise de pouvoir lire les comptes en banque de personnes tierces. Un client s’est retrouvé avec un découvert de 1 million de livres… Le directeur général de TSB, Paul Pester, a dû renoncer à son bonus de 2 millions de livres (2,3 millions d’euros) et a été convoqué pour une humiliante session devant un comité parlementaire.

    Ces fragilités sont d’autant plus évidentes que la dépendance aux services de paiement s’accroît.

  • La France devra verser 6,5 M d’euros à un homme handicapé après une arrestation - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2018/05/31/la-france-devra-verser-65-m-d-euros-a-un-homme-handicape-apres-une-arrest

    La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France à verser 6,5 millions d’euros à un homme, devenu lourdement handicapé après son interpellation par des agents SNCF et des policiers en 2004, a-t-on appris jeudi auprès de la CEDH.

    Rendu le 15 février et devenu définitif le 15 mai, l’arrêt de la Cour, dévoilé par Le Parisien jeudi, a conclu que le réquérant, Abdelkader Ghedir, avait subi des mauvais traitements lors de son interpellation dans une gare en Seine-et-Marne il y a 14 ans.

    L’homme, âgé aujourd’hui de 35 ans, avait été arrêté le 30 novembre 2004 en gare #RER de Mitry-Mory par des agents de sécurité de la SNCF, qui l’avaient ensuite remis à la police. Ils le soupçonnaient de faire partie d’un groupe de lanceurs de cailloux sur un train dans une gare du réseau RER, repérés précédemment.

    Après les mauvais traitements subis lors de son interpellation, M. Ghedir était tombé dans un coma profond pendant plusieurs semaines. Depuis les faits, il vit confiné dans un fauteuil, avec une incapacité partielle permanente (IPP) estimée à 85%.

    Ses avocats avaient contesté l’interpellation de leur client et les conditions de celle-ci, affirmant que M. Ghedir n’avait rien à voir avec les faits reprochés.

    Après enquête, l’affaire s’était soldée par un non-lieu prononcé par le juge d’instruction du tribunal de Meaux. La décision avait été confirmée par la cour d’appel de Paris et en 2011 par la Cour de cassation.

    En 2012, Abdelkader Ghedir avait saisi la CEDH, estimant notamment que la justice n’avait pas admis le lien entre les coups portés et son état de santé actuel. La Cour de Strasbourg, dans un premier arrêt en 2015, avait noté que « des éléments contradictoires et troublants » avaient été rassemblés dans cette affaire.

    Ces contradictions concernaient « notamment la violence dont Abdelkader Ghedir aurait ou non fait preuve lors de l’arrestation et celle dont il aurait été victime, ainsi que des variations dans les déclarations de certains fonctionnaires de police ».

    Alors que les agents de la Sûreté ferroviaire avaient affirmé avoir procédé à « une interpellation modèle (...), les fonctionnaires de police y ayant assisté la qualifièrent de +musclée+ », selon les juges de Strasbourg.

    En outre, certains policiers avaient raconté avoir vu un agent de la Surveillance générale (Suge, la police ferroviaire de la SNCF) « donner un coup de genou au visage à Abdelkader #Ghedir, alors qu’il était maintenu au sol », selon le rappel des faits par la #CEDH.

    L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, devenu définitif, ne peut plus être contesté par la France qui devra verser 6,5 millions d’euros au requérant, au titre du préjudice matériel et moral dans cette affaire.
    AFP

    Donc il faut aller jusqu’à la CEDH pour avoir gain de cause dans ce genre d’affaire ? Et ça prend 14 ans pour épuiser les recours ! C’est ça qu’on appelle la justice ? Honte aux juges français !

    #violences_policières #Suge #racisme

  • Massive mysterious ‘globster’ sea creature washes up on beach in the Philippines | Daily Mail Online
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-5720911/Massive-mysterious-globster-sea-creature-washes-beach-Philippines.html

    It’s an Unidentified FLOATING Object: Experts baffled as massive mysterious ’globster’ sea creature washes up on beach in the Philippines
    • Beast surfaced in the town of San Antonio in Oriental Mindoro province May 11
    • Villagers flocked to see the enormous carcass of the unidentified organic mass
    • Marine workers took samples from creature for testing and it will be disposed of 

    A huge hairy sea creature has been found washed up on a beach in the Philippines - sparking fears it is an omen that a natural disaster is looming.

    The body of the mystery 20-foot-long animal surfaced in the town of San Antonio in Oriental Mindoro province at about 7pm on May 11.

    Villagers flocked to see the enormous carcass of the ’globster’ - an unidentified organic mass - and pose for selfies.

    https://www.youtube.com/watch?v=yIuYJC2u2uQ

  • L’axe du mâle, mon dernier dessin est sur l’armée, le nucléaire et le fascistes phallique.


    Il est fait pour etre imprimé en poster pliable en 8 parties. Quant il est replié d’une certaine manière voila ce que ca devrais donné.

    Les photos sont moches désolé, c’est pas mon fort mais la webapp de @fil viendra bientot avec une qualité optimum.
    #mad_meg

  • EPR de Flamanville : les cadenas des armoires de contrôle-commande ont disparu

    https://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2018/05/07/epr-de-flamanville-les-cadenas-des-armoires-de-controle-commande

    EDF a annoncé ce lundi avoir déposé plainte contre X le 5 mai après la disparition de cadenas sur des armoires du contrôle-commande de l’EPR de Flamanville.

    EDF a annoncé ce lundi avoir déposé plainte contre X le 5 mai après la disparition de cadenas sur des armoires du contrôle-commande de l’EPR de Flamanville dans la Manche.
    Ces cadenas permettent de fermer des armoires qui contiennent les matériels informatiques du contrôle-commande du réacteur nucléaire.

    EDF estime à environ 150 le nombre de cadenas disparus.

    « Les scellés situés à l’intérieur des armoires sont intacts » et « les armoires contenant les matériels informatiques du contrôle commande de protection de la chaudière nucléaire ne sont pas concernées par cette disparition », a précisé EDF dans un communiqué.

  • Covoiturage : bienvenue dans un capitalisme de crevards
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Covoiturage-capitalisme-de-crevards

    Mais depuis que le covoiturage est devenu une pratique commune, je rencontre plutôt des personnes qui me prennent pour un billet de banque. Les conducteur les plus sympa que je croise désormais, c’est ceux qui ont la fibre commerciale et ont investi dans une plus grosse voiture pour prendre plus de monde et maximiser leur profit. Je finis par adopter le masculin au lieu de l’écriture épicène parce que dans mon expérience (j’ai beaucoup covoituré vers 2010-2011) les conducteurs sont souvent des hommes et les passagères des femmes. Et ça se sent.

    #covoiturage #capitalisme #transport #train

  • « Titanic nucléaire » : la première centrale flottante a quitté la Russie
    https://www.ouest-france.fr/environnement/nucleaire/titanic-nucleaire-la-premiere-centrale-flottante-quitte-la-russie-57313

    La première centrale nucléaire flottante du monde, exploitée par le géant russe Rosatom, a quitté le port de Saint-Pétersbourg, samedi. Sous l’œil des écologistes inquiets pour l’Arctique.

    Elle s’appelle L’Akademik Lomonosov et c’est la première centrale nucléaire flottante du monde. Cette innovation exploitée par le géant Rosatom, contrôlé par l’État russe, a quitté le port de Saint-Péterbourg, samedi.

    Direction Mourmansk, où elle sera chargée en combustible et testée. En 2019, elle devrait être remorquée jusqu’à Pevek son emplacement définitif, situé à 5 000 km de là, pas très loin de l’Alaska.

    Les riverains de la mer Baltique ont vu partir cette usine avec soulagement. Greenpeace l’a baptisée « Titanic nucléaire » ; la Norvège s’y oppose depuis 2013. En juillet, elle a obtenu que les deux réacteurs nucléaires KLT-40 ne soient alimentés en uranium qu’après avoir franchi ses 83 000 km de côtes.

    À Saint-Péterbourg, ce fut aussi le soulagement pour les cinq millions d’habitants, dont beaucoup ont signé la pétition relayée par l’écologiste Alexander Nikitin, de la fondation Bellona. Cet ancien officier russe est aussi inquiet pour l’environnement fragile de l’Arctique.

    Il rappelle que les fonds marins de la baie de Chazhma, près de Vladivostok, dans le Pacifique, sont toujours contaminés après le ravitaillement d’un sous-marin nucléaire qui a mal tourné, en 1985 : « L’explosion a aussi tué dix personnes et n’a été révélée qu’en 1993 ».
     
    Alexei Likhachev, le patron de Rosatom, se veut rassurant. On n’est plus à l’époque soviétique. Il ne faut pas faire fuir la quinzaine de pays déjà intéressés, tels la Chine, l’Algérie, l’Indonésie…
    « Ces centrales flottantes sont dangereuses, insiste Jan Haverkamp, expert nucléaire de Greenpeace pour l’Europe centrale et orientale. Elles ont une coque à fond plat, pas de propulsion et seront basées dans des eaux peu profondes, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux tsunamis et aux cyclones. »

    #Chazhma lire #Tchajma

  • La presse a pendant longtemps fait la courte échelle à #Facebook, faisant tout son possibles pour encourager ses lecteurs à passer par Facebook. Maintenant, certain·e·s commencent à se rendre compte de l’énorme erreur :

    http://www.madmoizelle.com/suivre-madmoizelle-facebook-2018-881253

    Bonne critique de Facebook, quoique tardive, peu d’autocritique, des conseils parfois bons (utilisez le nom de domaine), parfois dangereux (les apps pour mobiles sont en générale encore plus pourries de trackers que les sites Web). Au moins, cet article ne rejette pas toute la faute sur Facebook.

    #médias

  • Des demandeurs d’asile soudanais torturés dans leur pays après avoir été expulsés par la #France

    Une enquête du New York Times a révélé dimanche soir que plusieurs demandeurs d’asile soudanais renvoyés par la France, l’#Italie et la #Belgique, avaient été torturés à leur retour dans leur pays d’origine.

    https://www.lejdd.fr/international/des-demandeurs-dasile-soudanais-tortures-dans-leur-pays-apres-avoir-ete-expuls
    #torture #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #réfugiés_soudanais #Soudan

    via @isskein sur FB

    • Et ici l’article du New York Times, repris par Lejdd :

      By Stifling Migration, Sudan’s Feared Secret Police Aid Europe

      At Sudan’s eastern border, Lt. Samih Omar led two patrol cars slowly over the rutted desert, past a cow’s carcass, before halting on the unmarked 2,000-mile route that thousands of East Africans follow each year in trying to reach the Mediterranean, and then onward to Europe.

      His patrols along this border with Eritrea are helping Sudan crack down on one of the busiest passages on the European migration trail. Yet Lieutenant Omar is no simple border agent. He works for Sudan’s feared secret police, whose leaders are accused of war crimes — and, more recently, whose officers have been accused of torturing migrants.

      Indirectly, he is also working for the interests of the European Union.

      “Sometimes,” Lieutenant Omar said, “I feel this is Europe’s southern border.”

      Three years ago, when a historic tide of migrants poured into Europe, many leaders there reacted with open arms and high-minded idealism. But with the migration crisis having fueled angry populism and political upheaval across the Continent, the European Union is quietly getting its hands dirty, stanching the human flow, in part, by outsourcing border management to countries with dubious human rights records.

      In practical terms, the approach is working: The number of migrants arriving in Europe has more than halved since 2016. But many migration advocates say the moral cost is high.
      To shut off the sea route to Greece, the European Union is paying billions of euros to a Turkish government that is dismantling its democracy. In Libya, Italy is accused of bribing some of the same militiamen who have long profited from the European smuggling trade — many of whom are also accused of war crimes.

      In Sudan, crossed by migrants trying to reach Libya, the relationship is more opaque but rooted in mutual need: The Europeans want closed borders and the Sudanese want to end years of isolation from the West. Europe continues to enforce an arms embargo against Sudan, and many Sudanese leaders are international pariahs, accused of committing war crimes during a civil war in Darfur, a region in western Sudan

      But the relationship is unmistakably deepening. A recent dialogue, named the Khartoum Process (in honor of Sudan’s capital) has become a platform for at least 20 international migration conferences between European Union officials and their counterparts from several African countries, including Sudan. The European Union has also agreed that Khartoum will act as a nerve center for countersmuggling collaboration.

      While no European money has been given directly to any Sudanese government body, the bloc has funneled 106 million euros — or about $131 million — into the country through independent charities and aid agencies, mainly for food, health and sanitation programs for migrants, and for training programs for local officials.

      “While we engage on some areas for the sake of the Sudanese people, we still have a sanction regime in place,” said Catherine Ray, a spokeswoman for the European Union, referring to an embargo on arms and related material.

      “We are not encouraging Sudan to curb migration, but to manage migration in a safe and dignified way,” Ms. Ray added.

      Ahmed Salim, the director of one of the nongovernmental groups that receives European funding, said the bloc was motivated by both self-interest and a desire to improve the situation in Sudan.

      “They don’t want migrants to cross the Mediterranean to Europe,” said Mr. Salim, who heads the European and African Center for Research, Training and Development.

      But, he said, the money his organization receives means better services for asylum seekers in Sudan. “You have to admit that the European countries want to do something to protect migrants here,” he said.

      Critics argue the evolving relationship means that European leaders are implicitly reliant on — and complicit in the reputational rehabilitation of — a Sudanese security apparatus whose leaders have been accused by the United Nations of committing war crimes in Darfur.

      “There is no direct money exchanging hands,” said Suliman Baldo, the author of a research paper about Europe’s migration partnership with Sudan. “But the E.U. basically legitimizes an abusive force.”

      On the border near Abu Jamal, Lieutenant Omar and several members of his patrol are from the wing of the Sudanese security forces headed by Salah Abdallah Gosh, one of several Sudanese officials accused of orchestrating attacks on civilians in Darfur.

      Elsewhere, the border is protected by the Rapid Support Forces, a division of the Sudanese military that was formed from the janjaweed militias who led attacks on civilians in the Darfur conflict. The focus of the group, known as R.S.F., is not counter-smuggling — but roughly a quarter of the people-smugglers caught in January and February this year on the Eritrean border were apprehended by the R.S.F., Lieutenant Omar said.

      European officials have direct contact only with the Sudanese immigration police, and not with the R.S.F., or the security forces that Lieutenant Omar works for, known as N.I.S.S. But their operations are not that far removed.

      The planned countertrafficking coordination center in Khartoum — staffed jointly by police officers from Sudan and several European countries, including Britain, France and Italy — will partly rely on information sourced by N.I.S.S., according to the head of the immigration police department, Gen. Awad Elneil Dhia. The regular police also get occasional support from the R.S.F. on countertrafficking operations in border areas, General Dhia said.

      “They have their presence there and they can help,” General Dhia said. “The police is not everywhere, and we cannot cover everywhere.”

      Yet the Sudanese police are operating in one unexpected place: Europe.

      In a bid to deter future migrants, at least three European countries — Belgium, France and Italy — have allowed in Sudanese police officers to hasten the deportation of Sudanese asylum seekers, General Dhia said.

      Nominally, their official role is simply to identify their citizens. But the officers have been allowed to interrogate some deportation candidates without being monitored by European officials with the language skills to understand what was being said.

      More than 50 Sudanese seeking asylum in Europe have been deported in the past 18 months from Belgium, France and Italy; The New York Times interviewed seven of them on a recent visit to Sudan.

      Four said they had been tortured on their return to Sudan — allegations denied by General Dhia. One man was a Darfuri political dissident deported in late 2017 from France to Khartoum, where he said he was detained on arrival by N.I.S.S. agents.

      Over the next 10 days, he said he was given electric shocks, punched and beaten with metal pipes. At one point the dissident, who asked that his name be withheld for his safety, lost consciousness and had to be taken to the hospital. He was later released on a form of parole.
      The dissident said that, before his deportation from France, Sudanese police officers had threatened him as French officers stood nearby. “I said to the French police: ‘They are going to kill us,’” he said. “But they didn’t understand.”

      European officials argue that establishing Khartoum as a base for collaboration on fighting human smuggling can only improve the Sudanese security forces. The Regional Operational Center in Khartoum, set to open this year, will enable delegates from several European and African countries to share intelligence and coordinate operations against smugglers across North Africa.

      But potential pitfalls are evident from past collaborations. In 2016, the British and Italian police, crediting a joint operation with their Sudanese counterparts, announced the arrest of “one of the world’s most wanted people smugglers.” They said he was an Eritrean called Medhanie Yehdego Mered, who had been captured in Sudan and extradited to Italy.

      The case is now privately acknowledged by Western diplomats to have been one of mistaken identity. The prisoner turned out to be Medhanie Tesfamariam Berhe, an Eritrean refugee with the same first name as the actual smuggler. Mr. Mered remains at large.

      Even General Dhia now admits that Sudan extradited the wrong man — albeit one who, he says, admitted while in Sudanese custody to involvement in smuggling.

      “There were two people, actually — two people with the same name,” General Dhia said.

      Mr. Berhe nevertheless remains on trial in Italy, accused of being Mr. Mered — and of being a smuggler.

      Beyond that, the Sudanese security services have long been accused of profiting from the smuggling trade. Following European pressure, the Sudanese Parliament adopted a raft of anti-smuggling legislation in 2014, and the rules have since led to the prosecution of some officials over alleged involvement in the smuggling business.

      But according to four smugglers whom I interviewed clandestinely during my trip to Sudan, the security services remain closely involved in the trade, with both N.I.S.S and R.S.F. officials receiving part of the smuggling profits on most trips to southern Libya.

      The head of the R.S.F., Brig. Mohammed Hamdan Daglo, has claimed in the past that his forces play a major role in impeding the route to Libya. But each smuggler — interviewed separately — said that the R.S.F. was often the main organizer of the trips, often supplying camouflaged vehicles to ferry migrants through the desert.

      After being handed over to Libyan militias in Kufra and Sabha, in southern Libya, many migrants are then systematically tortured and held for ransom — money that is later shared with the R.S.F., each smuggler said.

      Rights activists have previously accused Sudanese officials of complicity in trafficking. In a 2014 report, Human Rights Watch said that senior Sudanese police officials had colluded in the smuggling of Eritreans.

      A British journalist captured by the R.S.F. in Darfur in 2016 said that he had been told by his captors that they were involved in smuggling people to Libya. “I asked specifically about how it works,” said the journalist, Phil Cox, a freelance filmmaker for Channel 4. “And they said we make sure the routes are open, and we talk with whoever’s commanding the next area.”

      General Dhia said that the problem did not extend beyond a few bad apples. Sudan, he said, remains an effective partner for Europe in the battle against irregular migration.

      “We are not,” he said, “very far from your standards.”

      https://www.nytimes.com/2018/04/22/world/africa/migration-european-union-sudan.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&clickSo
      #externalisation

    • Soudan : des demandeurs d’asile torturés après avoir été expulsés par la France

      Un dissident politique du #Darfour, expulsé par la France fin 2017, affirme notamment avoir été électrocuté, battu et frappé avec des tuyaux en métal pendant dix jours.
      En Belgique, c’est un scandale. En France, le silence est... assourdissant. Dans une grande enquête, publiée dimanche 22 avril, le « New York Times » révèle que des demandeurs d’asile soudanais renvoyés par la France, l’Italie et la Belgique, ont été torturés à leur retour dans leur pays.

      Une enquête de Streetpress, publiée en octobre dernier, révélait déjà que la police française collaborait étroitement, et depuis 2014, avec la dictature soudanaise, et favorisait « le renvoi à Khartoum d’opposants politiques réfugiés en France ». Le titre de Streetpress parlait de lui-même : « Comment la France a livré des opposants politiques à la dictature soudanaise ».
      Le quotidien américain a de son côté retrouvé des demandeurs d’asile et a publié les témoignages de quatre d’entre eux. Ils ont été arrêtés dès leur retour puis torturés par le régime soudanais. Un dissident politique du Darfour expulsé par la France fin 2017, affirme ainsi avoir été électrocuté, battu et frappé avec des tuyaux en métal pendant dix jours. Il affirme qu’avant son expulsion, des officiers de police soudanais l’ont menacé en présence d’officiers français :
      ""Je leur ai dit : ’Ils vont nous tuer’, mais ils n’ont pas compris.""
      Des policiers soudanais dans des centres de rétention

      Interrogé par le « New York Times », le régime du général Omar el-Béchir dément. Le dictateur, qui dirige depuis 28 ans le Soudan, est visé par un mandat d’arrêt en 2008 de la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, comme le rappelle « le Journal du dimanche ».

      Comme l’écrit le quotidien américain, la Belgique, la France et l’Italie ont autorisé des « officiels soudanais » à pénétrer dans leurs centres de rétention et à interroger des demandeurs d’asile soudanais. Ces « officiels » étaient en réalité des policiers soudanais. Selon le « New York Times », les entretiens dans les centres de rétention entre les « officiels » soudanais et les demandeurs d’asile se seraient faits « en l’absence de fonctionnaire capable de traduire les propos échangés ».

      En Belgique, les révélations sur les expulsions de demandeurs d’asile soudanais ont provoqué de vives tensions. En septembre dernier, le Premier ministre belge Charles Michel a reconnu devant une commission d’enquête de son Parlement que les polices de plusieurs pays européens collaboraient étroitement avec la dictature soudanaise d’Omar el-Béchir.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20180424.OBS5650/soudan-des-demandeurs-d-asile-tortures-apres-avoir-ete-expulses-par-la-fr

    • Et, signalé par @isskein sur FB, un communiqué de Migreurop qui date d’il y a une année. Rappel :

      L’Europe collabore avec un dictateur pour mieux expulser vers le Soudan

      Migreurop demande l’arrêt immédiat de toutes les collaborations initiées par l’Union européenne et ses Etats membres avec la dictature d’Omar El-Béchir et avec tout Etat qui bafoue les droits fondamentaux.

      http://www.migreurop.org/article2837.html

  • Solange te parle, et t’écrit
    http://www.lemonde.fr/m-actu-chroniques/article/2018/03/06/solange-te-parle-et-t-ecrit_5266237_4573473.html

    Il y a là des gens de médias numériques qui regardent le papier comme le vieux monde mais cherchent à en être reconnus, des gens du papier qui regardent ceux de ces nouveaux médias – nouveaux depuis dix ou quinze ans – comme des gens pas très sérieux, mais qui auraient les clés du futur. « C’est génial qu’elle puisse toucher des millions de gens sans passer par un diffuseur », dit quelqu’un à propos de la chaîne YouTube de l’impétrante. « C’est un drame », répond une journaliste de presse écrite.

    M Le Magazine, accessible…

    • Je viens de lire l’article et je ne comprend pas d’où vient cette impression de vacuité devant son contenu. C’est assez exceptionnel que je lise quelque chose ainsi et de penser que c’est viiiiide, il n’y a juste rien à en retenir... Par contre, je dois dire que ça reflète bien ce que j’ai ressenti avec mes deux trois tentatives de regarder ce vlog. Étonnant.

    • du coup je l’ai lu pour vérifié et effectivement ca va pas très loin. La seule chose que je retiens c’est cette manie que je trouve détestable de divulgé l’état civile des artistes qui travaillent sous pseudonymes. C’est pas un cadeau à faire surtout à une femme sur internet. Les cypriens vont etre contents.

      Sinon c’est un peu une présentation de Solange pour les gens qui ne regardent pas de vlogs. Il y a les travers habituels de e- M le Magazine, c’est à dire la vacuité. J’ai l’impression que c’est encore plus niais quant ce sont des sujets sur des femmes. Là ca parle surtout du chien, d’autres fois c’est sur la déco interieur de l’interviewée ou ses habits ou le croissant qu’elle bouffe. C’est peut etre le style de Guillemette Faure

    • Il y a un côté Querelle des Anciens et des Modernes dans le compte-rendu qui en dit presqu’autant sur l’assistance que sur l’auteure. Peut-être même vieux schnocks et jeunes sur internet où GF s’autopositionne avec un pied dans chaque camp…

      J’avais mis la citation surtout pour le côté déprimant de cette presse à la papa et critiques, méprisant souverainement les nouveaux médias en se drapant dans une ignorance revendiquée.

      Sinon pour le pseudo, c’est bizarre : sur Amazon, le dernier livre est de Solange (Ina Mihalache), les précédents sont présentés comme étant de Solange, tout court.

      Enfin, la couverture ou, plus exactement le bandeau rouge qui la recouvre, est une caricature de cette rencontre des deux mondes : le nouveau livre aux 40 millions de vues

      https://www.amazon.fr/s/ref=dp_byline_sr_book_1?ie=UTF8&text=Solange+%28Ina+Mihalache%29&search-alias

      (la première critique (sur 2) est dithyrambique et argumentée)

  • Question à la communauté @seenthis sur le #bitcoin.
    Chèr·es vous, je voudrais savoir si il est possible de materialiser un bitcoin par exemple sous la forme d’un dessin. Je me documente pour mon prochain dessin qui sera sur le bitcoin. De ce que j’ai compris il y a une limite au nombre de bitcoin (il n’y en aura jamais plus que 21 millions d’unités) et chaque bitcoin est unique, identifiable ainsi que son historique. Si j’ecrit le numero d’un bitcoin dont je possede le registre sur une clé et que je détruit la clé, est-ce que ca détruit le bitcoin sous sa forme numérique ? comme de bruler un billet. Sauf que la clé sera inscrite dans le dessin probablement visible en full def avec les webapps de @fil (mais il y aura surement des fautes de recopiage, ce qui rend le truc inexploitable au final)
    Je voudrais bien les lumières de celleux qui comprennent ces bitcoins sur la faisabilité de cette idée.

    • Quand tu obtiens des bitcoins (par minage ou par transaction avec un autre portefeuille) , ils sont associés à ton portefeuille électronique identifié par une adresse bitcoin. Par le jeu de la cryptographie, ton portefeuille n’est utilisable que si tu en as une copie ainsi que le mot de passe qui permet de l’utiliser. Sans ce mot de passe, impossible d’utiliser les bitcoins qui y sont associés. Si tu détruis le fichier alors qu’il n’y en a pas de copie, les bitcoins sont irrémédiablement perdus.

      Donc à mon sens tu pourrais utiliser l’adresse de ton portefeuille dans ta représentation et détruire le fichier du portefeuille ce qui reviendrai à perdre les bitcoins qui y sont associés. Par contre, je ne pense pas qu’on puisse dire que les bitcoins sont destructibles en soit. Ce serait un peu comme de dire que l’entier 1 serait destructible.

    • J’ai une autre question sur les bitcoins. Est-ce que la ou les personnes à l’origine de cette monnaie sont toujours inconnu ? Dans une émission, l’hypothèse de Motorola ou des fabriquants de microprocesseurs seraient une origine possible. Vu que la chine semble très pro-bitcoin est ce que ca pourrait venir de Chine ? Il y a des fabriquants de processeurs en chine, ils sont meme tous plutot là bas.

    • Merci @whilelm si je comprend bien le compte associé au bitcoin serait inaccessible et le bitcoin serait figé dans un endroit inaccessible.
      Est-ce qu’on peu avoir le code d’identification d’un bitcoin en particulier ? Je pense au bitcoin que je voudrait figer. Vu que le bitcoin à l’air d’avoir une sorte de journal avec lui qui raconte son histoire de bitcoin, il doit avoir une sorte de code individuel. entre 0 et 21 million peut etre...

    • Oui, un bitcoin le cours varie énormément en permanence, et puis on n’utilise pas « un » bitcoin, suivant le cours parfois les gens payent des choses avec des millièmes de bitcoins. Donc « un » bitcoin n’a pas un code précis non ? Car le bitcoin n’est pas une unité indivisible, on peut le diviser comme on veut pour payer n’importe quoi.

    • Merci pour tes explications @rastapopoulos Je commence à me familiarisé avec la chose. Ca touche les histoires de critique de la valeur. Je voulais faire un dessin en forme de billet de banque mais avec un propos sur le bitcoin.

      Je suis en train d’écouté cette conférence qui explique assez bien les choses en partant des trucs de base. Je recommande
      https://www.franceculture.fr/conferences/les-mathematiques-et-la-cryptographie-reinventent-la-monnaie-le-bitcoi

    • <del>Tu peux lancer un appel sur reddit, tu trouveras bien un B$llionnaire que l’idée amusera. PS : j’ai posé la question sur twitter, on ne sait jamais.</del>

    • C’est gentil @fil. L’idée de dessiner un billet de la valeur d’un bitcoin me semble pas si bonne. Dans la conf plus haut le conferencier dit que ce genre d’experience a été faite. Il ne donne pas de détail mais je vais chercher là dessus. Je me disait que je devrait faire un billet de chatcoin avec mes propres règles monétaires.

  • A La Poste, Pénicaud valide en force le licenciement d’un syndicaliste - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/27/a-la-poste-penicaud-valide-en-force-le-licenciement-d-un-syndicaliste_163

    Les services de Muriel Pénicaud ont autorisé, en son nom, la mise à la porte, pour faute grave, d’un responsable syndical de La Poste, demandé depuis 2010 par le groupe, et jusqu’alors refusé par l’inspection du travail.

    Xavier Bertrand, l’ancien ministre du Travail, lui avait sauvé la peau, en 2011, sous la présidence de Sarkozy. Sept ans plus tard, Muriel Pénicaud, la nouvelle locataire de la rue de Grenelle s’est montrée bien plus dure à l’égard de Gaël Quirante, secrétaire du syndicat Sud Poste (Union syndicale Solidaires) dans les Hauts-de-Seine, en autorisant son licenciement pour faute grave. Appelée à se prononcer sur cette procédure visant un salarié ayant des fonctions représentatives, dit « salarié protégé », l’inspection du travail avait pourtant jusqu’alors toujours refusé de valider sa mise à la porte.

    Pas de quoi arrêter la direction de la Poste, bien décidée à se débarrasser de cet employé, par ailleurs élu syndical zélé, et fer de lance de nombreuses mobilisations de postiers dans son département. Contestant la position de l’inspection du travail, le groupe a donc fait appel à la ministre qui, en dernier recours, peut trancher. Le 20 mars, elle a donné son aval.

    Recours contentieux

    « C’est une affaire qui remonte à loin », commente-t-on du côté de la Direction générale du travail (DGT), rattachée au ministère. En 2010, la Poste engage une procédure disciplinaire contre plusieurs postiers, dont Gaël Quirante. Elle leur reproche d’avoir séquestré des cadres, pendant deux heures, le 10 mai 2010, lors d’un mouvement de grève. Saisie, l’inspection du travail considère alors que les griefs ne sont pas suffisants pour justifier sa mise à la porte. La Poste se tourne vers le ministre du Travail de l’époque, Xavier Bertrand, mais ce dernier, pour des raisons de vices de procédures, ne valide pas, à son tour, la mesure disciplinaire. Sauf que l’employeur n’a pas dit son dernier mot : il fait un recours contentieux devant le tribunal administratif, en 2014. Sans succès.

    Finalement, un énième recours devant la cour administrative d’appel, en 2017, casse la décision du ministre. Le dossier fait alors son retour à l’inspection du travail. A nouveau, l’inspectrice du travail oppose un « refus implicite » au licenciement, décision que l’employeur conteste auprès de sa hiérarchie, le 17 juillet 2017. C’est là qu’arrive, huit mois plus tard, la décision de Muriel Pénicaud. Ou plutôt « la décision de la DGT, au nom de la ministre », précisent ses services.

    Amende de 1 500 euros avec sursis

    « La matérialisation des faits reprochés était bien là, ainsi que leur gravité. Cela a été reconnu par deux ordres juridictionnels », argumente la DGT. Car en parallèle, l’affaire a aussi été portée au pénal. En février 2013, le militant Sud a été condamné, avec deux autres postiers, à une amende de 1 500 euros avec sursis. Une condamnation plutôt symbolique. Mais qui, pour la DGT, a notamment permis montrer que « Gaël Quirante a eu le rôle le plus actif lors de cette séquestration ».

    Mais, dans une tribune publiée le 14 mars dans Libération, les soutiens de Gaël Quirante racontent une toute autre historie. Ils dénoncent un « véritable harcèlement disciplinaire » prenant racine dès 2004. Cette année-là, le postier, en CDI depuis un an, reçoit sa première lettre préalable à un licenciement. On lui reproche, dit-il, d’avoir fait sa tournée avec un tee-shirt floqué d’un message à caractère politique. La procédure n’aboutit pas. Mais depuis, selon la tribune, il a fait l’objet, au total, de « dix tentatives de licenciement en quatorze ans, et presque un an cumulé de mises à pied », notamment pour « intrusion » dans des locaux ou « prise de parole non autorisée ».

    « Un climat social très tendu »

    Pour Quirante, nul doute que ces procédures sont liées à ses activités syndicales commencées en 2004 avec la CGT, avant qu’il ne rejoigne Sud en 2006. « La Poste est dérangée par notre organisation très combative sur le département », pointe le militant, aussi membre du NPA. Les postiers du 92 sont en effet habitués à des actions fortes. Exemple en 2014, avec une grève record de cinq mois. Une ténacité qui aurait, selon le syndicaliste, des répercussions sur tout le groupe : « Nos combats ont permis par exemple que certains droits syndicaux, tels que le droit de circulation des représentants syndicaux dans les centres, soient respectés sur l’ensemble du territoire national. »

    La DGT, elle, assure qu’« il n’y a pas de lien démontré entre le licenciement et le mandat syndical. Nous avons été très attentifs. Le dossier est solide et argumenté ». Un discours qui ne colle pas tout à fait avec la contre-enquête que lui a envoyée l’inspection du travail, en amont du dernier recours hiérarchique. Cette dernière souligne le « contexte compliqué au sein de la société » de l’époque, avec « un climat social très tendu ». En parallèle, elle note un point troublant : des trois postiers condamnés au pénal, Quirante « a été le seul salarié dont le licenciement a été demandé ». Interrogée par Libération à ce sujet, la Poste explique que les deux autres condamnés « ont chacun eu un blâme » en 2010 et qu’ils « sont toujours dans l’entreprise à ce jour ». Pourquoi cette différence de traitement ? « Leur dossier était "vierge" avant cette sanction », précise l’employeur, qui insiste aussi sur le « rôle spécifique de Gaël Quirante » et « son comportement personnel pendant les faits ».

    « Volonté répressive »

    L’intéressé, rejoint par Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, crie pour sa part à la « décision politique ». Là où Didier Gelot, syndicaliste et responsable de l’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicales, voit « une affaire emblématique de la volonté répressive et de la recrudescence de l’intervention des employeurs et des pouvoirs publics, alors que des tensions sociales se font entendre dans la rue aujourd’hui ».

    Désormais, le sort de Gaël Quirante, soutenu par de nombreux syndicalistes, mais aussi par Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot, est entre les mains de la Poste. « Techniquement, elle n’est pas obligée de me licencier, précise Quirante. Pour l’heure, nous sommes en grève reconductible dans mon centre et dans d’autres villes du département. Après, on utilisera tous les moyens juridiques à notre disposition contre ce licenciement ». Un recours administratif devant le tribunal administratif, voire devant le Conseil d’Etat est encore possible. L’histoire qui dure depuis des années, pourrait donc, encore, s’éterniser.
    Amandine Cailhol

    Mais quelle ministre plus que zélée dans la déconstruction du peu de droits qu’il nous reste dans le monde du travail ! Quand on sait en plus comment elle a été allégrement rémunérée pendant ses fonctions précédentes, ça donne juste envie de péter un plomb. Et encore une preuve que ce gouvernement destructeur utilise la justice quand ça l’arrange. Quand ses décisions ne lui conviennent pas il passe outre et l’invoque quand elles lui permettent d’imposer son contrôle massif.
    #syndicalisme #Pénicaud #travail #poste #droits_du_travail

  • Linky : la CNIL met en demeure Direct Energie à propos des données personnelles
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/27/linky-la-cnil-met-en-demeure-direct-energie-a-propos-des-donnees-personnelle

    Direct Energie ne respecterait pas la loi imposant d’obtenir le consentement « libre, éclairé et spécifique » avant de collecter des données. Le fournisseur s’en défend.
    […]
    Elle pointe aussi la façon dont est présentée la collecte des données de consommation à la demi-heure. La Commission explique ainsi qu’à l’installation d’un compteur, Direct Energie demande l’accord simultané des clients sur deux points : la mise en service du compteur et « la collecte des données de consommation horaires, qui est présentée comme le corollaire de l’activation du compteur et comme permettant au client de bénéficier d’une facturation au plus juste ». Or, souligne la CNIL, la finalité de facturation au plus juste « n’est pas exacte puisque Direct Energie ne propose pas d’offres basées sur la consommation horaire ». Qui plus est, « la cadence précise de la remontée des données de consommation, par demi-heure, n’est pas indiquée au client ».
    La CNIL estime aussi que cette présentation donne au client « l’impression, erronée, qu’il choisit d’activer le compteur alors qu’il ne consent, en réalité, qu’à la collecte de ses données de consommation » — puisque l’installation de ce compteur « revêt un caractère obligatoire, et sa mise en service ne dépend pas de la société Direct Energie ».