• « Le détecteur du Dr Brucer est la simplicité même, et il repose sur l’érosion d’une charge électrique statique par rayonnement. Si vous frottez un peigne en plastique dans vos cheveux, il accumulera suffisamment de charge pour ramasser un petit morceau de papier, et sous un rayonnement de fond normal, la charge diminuera de sorte qu’il laissera tomber le morceau de papier après environ 15 secondes. Une fois que le champ atteindra environ 10 roentgens par heure, la charge du peigne sera nulle et le papier tombera immédiatement. (...) puisque la limite d’exposition est de 100 roentgens (un sievert), ceci indique qu’il reste neuf heures pour trouver un meilleur abri. »

    Probably The Simplest Radiation Detector You Already Own | Hackaday
    https://hackaday.com/2022/09/26/probably-the-simplest-radiation-detector-you-already-own

    Over the years we’ve featured quite a few radiatioactivity detectors, which usually include a Geiger-Muller tube, or perhaps a large-area photodiode. But in the event of radiation exposure from a nuclear attack, how does the man in the street gauge the exposure without owning a dedicated instrument? This was a question of note at the height of the Cold War, and it’s one that [Dr. Marshall Brucer] answered in a 1962 paper entitled “When Do You Leave A Fallout Shelter“. The full paper is behind a paywall but the part we’re interested in is on the freely available first page.

    Dr. Brucer‘s detector is simplicity itself, and it relies on the erosion of a static electric charge by radiation. Should you rub a plastic comb in your hair it will accumulate enough charge to pick up a small piece of paper, and under normal background radiation the charge will ebb away such that it will drop the piece of paper after about 15 seconds. His calculation is that once the field reaches around 10 roentgens per hour it will be enough to erase the charge and drop the paper immediately. There’s a comtemporary newspaper report (Page 7, just to the left of the large advertisment) which tells the reader that since the exposure limit is 100 roentgens (one sievert), this test failing indicates that they have nine hours to create a better shelter. For obvious reasons we can’t test this at the Hackaday bench, but those of us who remember the days when such topics were a real concern will be searching for a handy comb anyway.

  • Artificial intelligence versus clinicians : systematic review of design, reporting standards, and claims of deep learning studies | The BMJ
    https://www.bmj.com/content/368/bmj.m689

    Few prospective deep learning studies and randomised trials exist in medical imaging. Most non-randomised trials are not prospective, are at high risk of bias, and deviate from existing reporting standards. Data and code availability are lacking in most studies, and human comparator groups are often small. Future studies should diminish risk of bias, enhance real world clinical relevance, improve reporting and transparency, and appropriately temper conclusions.

    Casilli sur Twitter : "Depuis dix ans, on assiste à la prolifération d’études affirmant que « l’IA est plus performante que les médecins dans [ajouter un domaine médical] ». Selon cette méta-analyse ces allégations sont exagérées et représentent un risque pour les patients.
    https://twitter.com/AntonioCasilli/status/1575773730642460673

  • L’école suédoise, dégradée par une logique de marché, est devenue un contre-modèle
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/09/l-ecole-suedoise-degradee-par-une-logique-de-marche-est-devenue-un-contre-mo

    Le système scolaire du pays scandinave, longtemps très estimé, s’est affaibli à mesure que l’enseignement privé prenait du poids et s’autonomisait. Les inégalités se sont creusées, et l’enseignement public est fui.

    (...)

    Malgré ses bons résultats, ce système est alors de plus en plus critiqué pour son manque de diversité pédagogique et le peu de liberté de choix qu’il laisse aux parents. Alors que les finances publiques du pays sont dans le rouge, les Sociaux-Démocrates au pouvoir décident de décentraliser l’éducation : à partir de 1989, le primaire et le secondaire passent sous la responsabilité des 290 communes, malgré l’opposition des syndicats d’enseignants.

    (...)

  • Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.
    https://threadreaderapp.com/thread/1561149283121913856.html


    https://twitter.com/themislv_vls/status/1561149283121913856

    [Traduction]
    "Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.

    @CrabbBrendan dit à @sunriseon7 "Le virus est en train de gagner, ... 🧵

    Unroll available on Thread Reader
    2. ...et nous ne pouvons pas compter sur l’immunité de groupe. Nous nous sommes égarés en parlant d’immunité collective par infection comme si l’infection était en quelque sorte notre amie et qu’une version "douce" du virus ...
    3. ... pouvait nous aider à développer notre immunité. L’infection comme stratégie pour éviter l’infection et les effets de l’infection échoue au test.
    4. Elle n’échoue pas seulement à toute sorte de tests scientifiques, c’est fou de se faire infecter pour se protéger des infections. Nous n’avons pas compris qu’avoir beaucoup de virus dans notre communauté est mauvais.
    5. Le virus a continué à muter littéralement pour contourner l’immunité que nous avons. Nous devons changer pour réduire la transmission.
    6. Chaque fois que vous êtes infecté, le COVID long s’accumule, et c’est extrêmement inquiétant. Cela signifie qu’il n’y a pas de mur d’immunité construit par l’infection contre les impacts de l’infection.
    7. C’est donc une raison de plus pour laquelle nous devons adopter une stratégie très anti-infection.

    Ne pensez pas que parce-que vous en avez eu une, il n’y a aucun problème à contracter une deuxième infection.
    8. Il y a toutes les raisons d’essayer d’empêcher une deuxième ou une troisième infection et de réduire les risques de COVID longue. Je m’inquiète plus de la COVID longue que des effets aigus".
    9. Notes personnelles : tout cela était connu dès le début de la crise, l’OMS ayant rejeté la stratégie d’immunité par infection dès 2020 car contraire à l’éthique, délétère et non fondée scientifiquement. Image
    10. L’OMS a par ailleurs rappelé que l’infection de masse n’a jamais été, dans l’histoire de la santé publique, une stratégie de lutte contre les pandémies.
    11. Pourtant divers narratifs sont apparus dans plusieurs pays (identiques parfois à la virgule près) au soutien de l’infection de masse et de l’abandon des mesures sanitaires.
    12. Alors que l’OMS n’a cessé de rappeler que le "tout vaccinal" était insuffisant et qu’il fallait combiner les mesures pour prévenir décès, covid longs, PIMS et mutations,
    13. ces narratifs ont promu l’idée d’une "immunité hybride" acquise grâce à la vaccination et à "mild Omicron" devenu "endémique", sur fond de fatalisme (l’infection était inévitable) et dans un contexte de "fatigue" (présumée) d’une population totalement désinformée.
    14. Des idées largement diffusées aussi par le cabinet McKinsey,
    Unroll available on Thread Reader
    15. qui ont légitimé l’abandon progressif des dernières mesures de santé publique préventives et collectives, au profit d’une responsabilité individuelle illusoire et d’une "nouvelle normalité" dans laquelle un haut niveau de morts et de souffrance serait devenu acceptable.
    16. En réalité cette régression des droits humains s’accorde avec les intérêts de certains milliardaires américains, des libertariens proches de l’alt right à l’origine de la Déclaration de Great Barrington prônant l’immunité par infection.
    Covid-19 : les dangers du « rassurisme » sanitaire
    Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour « Libération » il tient la chronique d’une société traversée par le Covid-19.
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-dangers-du-rassurisme-sanitaire-20220523_IDTV223AXBCXHASBJOY
    17. La population, elle, a été abandonnée et trompée sur les risques du Covid, son mode de transmission et les moyens de protection. Les gens, à commencer par les plus vulnérables mais pas eux seulement, en paient le prix de leur vie et de leur santé. Y compris des enfants.
    18. Et nos dirigeants devront rendre des comptes pour cela.

  • Les journées sur Terre sont mystérieusement devenues plus longues, et les scientifiques ne savent pas (encore) pourquoi
    https://theconversation.com/les-journees-sur-terre-sont-mysterieusement-devenues-plus-longues-e

    Des horloges atomiques associées à des mesures astronomiques précises ont récemment révélé que la durée d’un jour sur Terre s’allongeait soudainement. Ce phénomène a des répercussions critiques non seulement sur notre mesure du temps, mais aussi sur des éléments tels que les GPS et d’autres technologies qui régissent notre vie moderne.

    Au cours des dernières décennies, la rotation de la Terre autour de son axe, qui détermine la durée d’une journée, s’est accélérée. Cette tendance a raccourci nos journées ; en fait, en juin 2022 nous avons atteint le record du jour le plus court depuis environ un demi-siècle.

    Mais malgré ce record, depuis 2020, cette accélération constante s’est curieusement transformée en ralentissement : les jours rallongent à nouveau, et la raison en demeure pour le moment inconnue.

  • Faut croire qu’on s’habitue à tout finalement.
    Thread by C_A_Gustave – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1555245798769807362.html

    1/14
    Faut croire qu’on s’habitue à tout finalement.
    Si on compare la mortalité 2021 vs 2022, on constate que ce paramètre épidémio n’a pas varié, et pourtant sa perception a radicalement changé en quelques mois !
    Petit retour sur les données de l’INSEE...

    2/14
    Tout le monde se rappelle du « choc » de 2020, de l’applaudissement des soignants à 20h (bon avec le recul on a compris qu’en fait ça n’avait rien à voir, c’était juste pour le confinement)...

    3/14
    Si on reprend les courbes de mortalité, on voit effectivement 2 vagues majeures de surmortalité au printemps et automne 2020 (🔴) en comparaison à l’avant-pandémie (2019)...

    4/14
    A partir de l’année suivante, l’habituation à cette surmortalité massive a commencé à faire son œuvre, et cela a aussi été permis par un « aplatissement de la courbe » (🟡) sur l’année entière plutôt qu’une forme aiguë concentrée sur 2 vagues...

    5/14
    Mais en fait, la mortalité cumulée sur 2021 (🟡) a été exactement la même qu’en 2020 (🔴) !
    Pourtant là, plus d’applaudissements pour les soignants !
    Le ton a commencé à changer, l’habituation devenait possible...

    6/14
    Et puis nous voici en 2022, le « monde d’après », où au prétexte d’avoir largement vacciné, on abandonne tout freinage de la circulation virale, on maximise l’exposition l’infection, y compris chez les plus vulnérables qui bénéficient le moins de la vaccination...
    7/14
    Ce qu’on gagne en ↘️↘️ de létalité grâce à la vaccination, on le perd via la ↗️↗️ des contaminations, ce qui maintient la mortalité à un haut niveau.
    On est certes devenus très résilients à l’infection (on tolère des niveaux de prévalence sans comparaison avec 2020/2021)...
    8/14
    Cela permet de supprimer toutes les mesures sanitaires, jusqu’au simple port du masque.
    Mais pour autant, on perd toujours autant de vies, avec toujours le même excès par rapport à l’avant-pandémie !
    On peut donc parler de « pleine habituation »...
    9/14
    On le voit d’abord dans les courbes de mortalité annuelle :
    2022 (🔵) suit exactement la même tendance que 2021 (🟡)...

    10/14
    Mais on le voit aussi sur la mortalité cumulée, où 2022 (🔵) suit exactement la même tendance que 2021 (🟡) et 2020 (🔴), toujours avec un net excès par rapport à l’avant pandémie (2019)...

    11/14
    Ce qui a changé, c’est simplement qu’on vous embête moins avec ça, et que donc pour ceux qui ne se sentent pas « vulnérables », la vie semble revenue à ce qu’elle était avant.
    Mais les données sont pourtant là. D’où le terme de « pleine habituation »...

    12/14
    Même si je l’ai souvent critiqué, le Conseil Scientifique avait totalement raison sur ce point quand il l’évoquait dans son dernier avis, et prévenait que ce serait la « nouvelle norme » de long terme
    https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_du_conseil_scientifique_-_19_juillet_2022.pdf

    13/14
    C’est donc bien une « pleine habituation », mais seulement une illusion de retour à la vie d’avant.
    Ni la qualité de vie, ni la durée de vie, ni l’accès aux soins... ne seront plus comme avant.

    14/14
    Profitez de votre temps « valide ».
    Essayez cependant d’éviter l’indécence des commentaires « les vulnérables n’ont qu’à crever ».
    Même pas par altruisme (quelle idée 😅🤡), mais simplement parce que vous le deviendrez inévitablement (ne pas insulter l’avenir 🤡).

    • Intéressant mais un peu rapide pour moi.
      Peut-être n’ai-je rien compris ? Mais je veux bien que l’on m’explique.
      Un point qui me chagrine : pourquoi janvier-frevrier 2020 est-il nettement plus bas que pour 2019 ?
      Si l’on élimine cette anomalie (?), le graphe des décès cumulés devrait placer la courbe 2020 plus nettement au dessus de celle de 2021. Il y a peut-être habituation, mais à un niveau un peu moins élevé.

      Par ailleurs, les courbes sont celles de la mortalité, toutes causes confondues. Si l’on considère que l’excès de décès se répète annuellement plus ou moins à l’identique comme le suggèrent les graphs de décès cumulés, cela indique un excès pérenne de 50 000 décès par an. Je n’ai pas souvenir d’article à ce sujet, alors que cela tombe dans les mêmes ordres de grandeur que l’immigration ou l’émigration. Ce n’est pas rien.

      Par ailleurs, la maladie s’attaquant préférentiellement à la catégorie des personnes vulnérables, cela devrait entrainer une hausse de la résistance moyenne de la population.

  • Législatives : la NUPES doit être comptabilisée comme une nuance politique unique
    Décision de justice 7 juin 2022
    https://www.conseil-etat.fr/actualites/legislatives-la-nupes-doit-etre-comptabilisee-comme-une-nuance-politiqu

    Le juge des référés du Conseil d’État enjoint aujourd’hui au ministre de l’Intérieur de prendre en considération la NUPES comme une nuance politique à part entière dans la présentation des résultats qui sera faite des élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Il estime en effet que comptabiliser les partis politiques de cette coalition séparément peut porter atteinte à la sincérité de la présentation des résultats électoraux. (...)

    #législatives2022

    • https://www.liberation.fr/politique/legislatives-la-nupes-est-une-nuance-politique-a-part-entiere-tranche-le-

      Les partis politiques membres de la Nupes avaient donc saisi [fin mai] le Conseil d’Etat.

      Pour la plus haute juridiction administrative de France, « l’absence de comptabilisation sous une nuance unique, des suffrages portés sur les candidats de la Nupes, est susceptible de porter atteinte à la sincérité de la présentation des résultats électoraux ».

      En réaction, le ministère de l’Intérieur [qui avait tenté le coup de refuser le création de la nuance Nupes] dit « prendre acte de cette décision » et « procédera à la modification de la grille des nuances afin de créer la nuance Nupes ».

    • Pas de matériel électoral à changer, le refus par le ministrère de l’Intérieur de l’utilisation d’une nuance unique avait pour but de lui permettre de publier les résultats de la NUPES en les éclatant entre ses différentes composantes. Et, donc, d’éviter d’avoir à publier le « gros » pourcentage d’une gauche à peu près unie, plus gros certainement dans beaucoup de cas que celui d’un macronisme sans élan ou ceux d’une droite divisée et d’une extrême-droite éclatée en trois.

      Pure magouille de comm’. Ce que dit le Conseil d’État…

      • [la circulaire] est entachée d’une erreur manifeste d’appréciation dès lors que l’absence de la nuance « NUPES » altère la lisibilité des résultats du scrutin en ne prenant pas en compte un courant politique majeur, en minorant le résultat de chaque composante politique de l’accord et en confondant dans la nuance « ECO » des formations politiques non représentées dans la coalition…

      qui, en des termes polis, accuse le ministère de tricherie manifeste :

      • [la circulaire] méconnaît le principe d’égalité dès lors qu’elle attribue une nuance politique au groupement représentant la majorité présidentielle mais refuse le même traitement à la coalition « NUPES »

    • le texte de la circulaire

      Le ministre de l’Intérieur
      à
      Mesdames et Messieurs les préfets et hauts-commissaires

      Dans le cadre des élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin 2022, vous serez chargés d’attribuer une nuance politique à l’ensemble des candidats aux élections législatives dans les différentes circonscriptions de vos territoires.

      1. Distinction entre étiquette politique et nuance politique
      Le décret n02014-1479 du 9 décembre 2014 relatif à la mise en œuvre de deux traitements automatisés de données à caractère personnel dénommés « Application élection » et « Répertoire national des élus » (ci-après « décret de 2014 »), pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés et après examen du Conseil d’Etat, distingue l’étiquette politique, librement choisie par le candidat, de la nuance politique, attribuée par l’administration.

      Le choix de l’étiquette est laissé à la libre appréciation du candidat. I1 n’existe pas de catégories ni de grilles prédéfinies en la matière. Un candidat peut se déclarer « sans étiquette » ou n’en déclarer aucune. L’étiquette politique reflète les convictions ou engagements personnels du candidat dans le domaine politique et peut différer du parti indiqué au sein du formulaire de rattachement au titre de la campagne audiovisuelle ou au titre de l’aide publique.
      En revanche, vous êtes en charge de l’attribution des nuances aux candidats au regard des critères d’attribution présentés dans cette circulaire et de la grille qui lui est annexée. Cette nuance peut donc différer non seulement de l’étiquette déclarée dans la mesure où cette dernière est librement choisie et formulée, mais aussi du parti de rattachement au titre de la campagne audiovisuelle ou au titre de l’aide publique.

      L’attribution des nuances politiques est un préalable essentiel à l’analyse électorale et à la lisibilité des résultats des élections pour les citoyens. Vous veillerez donc à sélectionner avec soin la nuance que vous attribuerez de manière discrétionnaire à chaque candidat, et ce à partir du faisceau d’indices concordants et objectifs rappelé ci-après.

      https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45330

      Comme indiqué, la nuance est utilisée dans l’Application élection, qui récupère les résultats des bureaux de vote et les consolide par commune et par circonscription. L’application permet aussi une consolidation nationale qui permet la communication des résultats au niveau des groupements politiques « habituels », c’est ici qu’intervient la nuance politique qui est le nom choisi pour ce critère de regroupement dans l’application. C’est le seul emploi de cette notion de nuance.

      Par ailleurs, le RNE, Répertoire National des Élus, liste la totalité des élus des différentes assemblées. Il comporte une variable étiquette politique déclarative : après chaque élection, la préfecture demande à chaque élu (nouveau ou renouvelé) de lui communiquer l’étiquette qu’il souhaite se voir attribuer.

      https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/repertoire-national-des-elus-1

    • Pas de matériel électoral à changer, le refus par le ministrère de l’Intérieur de l’utilisation d’une nuance unique avait pour but de lui permettre de publier les résultats de la NUPES en les éclatant entre ses différentes composantes.

      Certes, ils ne vont changer le matériel électoral maintenant, sauf que cela s’appelle un #calcul_politique honteux de la part du gouvernement, amha ce n’était pas le but unique du ministère de l’interieur d’affaiblir la NUPES dans la comptabilité des résultats finaux. Car il était assez évident que le Conseil d’Etat donnerait raison à la NUPES. Il n’empêche que rendre le verdict une semaine avant a été préjudiciable à la campagne de la NUPES, ne serait-ce que pour s’inscrire en préfecture comme candidat·e aux législatives ou dans les retours des médias qui s’en sont donnés à cœur joie contre Mélenchon.

    • c’est clair qu’il s’agit d’un calcul politique – on peut même dire franchement – comme l’a fait, à sa façon le Conseil d’État– d’une magouille, mais je me permets d’insister, le seul et unique emploi de la nuance politique se trouve dans l’application électorale.

      Au dépôt de candidature, les candidats déclarent librement une étiquette politique sous laquelle ils font ensuite campagne ; les préfectures n’ont pas leur mot à dire et ne peuvent qu’enregistrer cette déclaration. On peut même être certain que si elles interféraient, sous quelque forme, ce serait immédiatement retoqué par le CE, fournissant, éventuellement, un motif d’annulation ultérieure de l’élection.

      Pour le matériel électoral, c’est facile à vérifier puisque celui-ci est accessible en ligne à condition que les candidats en aient effectué le dépôt en ligne. C’est là :
      https://programme-candidats.interieur.gouv.fr
      l’étiquette NUPES

  • Moi, la musique, et internet, ça fait pas bon ménage (pour travailler). Par ex, je retrouve une note que je m’étais faite de suivre ce que faisait la chanteuse RnB/soul Cleo Sol, suite à un passage dans Colors, sympa sans être exceptionnel, mais je m’étais dis faut suivre.
    https://www.youtube.com/watch?v=kXUtOoNUOzE

    Et donc je reprends ça 4 ans plus tard…

    Alors d’une part je vois qu’elle en est donc à un EP et deux albums. Avec dès le premier EP des trucs très très bien RnB jazzy intimiste
    https://www.youtube.com/watch?v=W_fnyTRMyNc

    Qu’elle avait en fait commencé par de la pop commerciale, que ça montait, et qu’elle a tout plaqué plusieurs années pour tout revoir, avec le producteur Inflo (avec qui elle continue de tout faire), jusqu’à cet EP Winter Songs donc, qui n’a rien à voir avec son tout début.
    https://www.thebackpackerz.com/cleo-sol-itineraire-un-astre-musical-rnb

    Après l’EP, toujours dans la même veine (hors album celle là je l’ai vu nulle part, juste en clip, avec ce solo de danse)
    https://genius.com/Cleo-sol-one-lyrics
    https://www.youtube.com/watch?v=geojyCFYqGk

    Mais c’est pas tout ! Car du coup en lisant, je découvre qu’en plus de ses propres albums, depuis tout ce temps elle fait partie d’un mystérieux collectif anonyme (plus maintenant) SAULT, qui en fait est surtout monté par Inflo et elle à priori + d’autres autours, et qu’ils ont sorti pas moins de CINQ albums déjà !
    https://en.wikipedia.org/wiki/Sault_(band)

    Cinq albums qui ont… TOUS été encensés par la critique, et pas des moindres. Cinq album mélangeant complètement les styles, et tournés essentiellement sur les problèmes des afro-descendants. Sans jamais faire aucune interview nulle part, aucune promo.
    https://www.pastemagazine.com/music/sault/sault-untitled-black-is-review
    Exemple déjà pour les deux premiers albums « 5 » et « 7 » :

    Last year, a mysterious soul group named Sault arrived out of nowhere with two albums, titled 5 and 7. No one knew the identities of its musicians, and the albums were released on an independent label, but they drew rapturous acclaim from The Guardian, NPR, Bandcamp (who placed both albums at the number two spot on their extensive list of top 100 albums) and Paste (on our list of British Acts You Need to Know in 2020), plus they received radio play from the best tastemaker station in the U.S., KEXP.

    Et pour la suite avec Gilles Peterson :

    The very next day, during his BBC 6 Music radio show, DJ Gilles Peterson gabbed about an album he received at 5 a.m.—which he called “unbelievable”—and said he was going to play it in full as a worldwide exclusive—only the second time he’d played an album front to back on air. It turned out to be Sault’s Untitled album, and it was just as great as Peterson described.

    Et aussi bien elle seule, que SAULT, ils ont le bon goût avec le label d’être sur Bandcamp, et de tout y mettre !
    Sauf le dernier album Nine qui n’était dispo que 99 jours, mais on le trouve sur Youtube.
    https://www.vulture.com/2021/07/song-review-sault-bitter-streets-nine-cleo-sol.html

    Donc pour Cleo Sol seule… Winter Songs
    https://cleosol.bandcamp.com/album/winter-songs

    Rose in the Dark
    https://cleosol.bandcamp.com/album/rose-in-the-dark

    Mother
    https://cleosol.bandcamp.com/album/mother

    Et ensuite pour le supergroupe SAULT, l’album 5 et 7
    https://saultglobal.bandcamp.com/album/5


    https://saultglobal.bandcamp.com/album/7

    Puis UNTITLED (Black is)
    https://saultglobal.bandcamp.com/album/untitled-black-is

    UNTITLED (Rise)
    https://saultglobal.bandcamp.com/album/untitled-rise

    Et enfin le dernier Nine
    https://www.youtube.com/watch?v=nSTiR51zehs

    Voilà voilà… Ça fait combien d’heures de musique en plus à écouter, et d’onglets ouverts pour s’en souvenir ?

    #musique #musique_et_politique #sérendipité #R&B #soul #Cleo_Sol #Inflo

    ping @sinehebdo si tu connaissais pas (notamment le groupe SAULT)

  • 命預けます | INOCHI AZUKEMASU | JE TE CONFIE MA VIE
    https://chloe-jafe.format.com/i-give-you-my-life

    En 2013, Chloé Jafé s’installe à Tokyo avec l’ambition de rencontrer les femmes de Yakuza. Mais personne n’entre au sein de cette mafia, l’une des plus légendaires au monde, sans y avoir été invité. Après avoir passé une année à parfaire son japonais, s’imprégner des codes d’une culture aux antipodes de la sienne, avoir été hôtesse dans un bar et ratissé les quartiers chauds de la ville, le verrou finit par céder. Au hasard d’une rencontre et par témérité. Intronisée par un chef de syndicat, elle a pu approcher ces clans cadenassés, leurs rituels et rassemblements officiels, les récits tabous et tatoués que leurs kimonos camouflent, et à travers eux, leurs épouses, filles et maîtresses.

    Des femmes tapies dans l’ombre des hommes auxquels elles ont voué leur existence, marquées à l’épiderme par cette offrande qui d’office les exclut de la société.

    Le « don sa vie », Inochi Azukemasu en japonais, constitue le premier volet de sa trilogie.


    photo Chloé Jafé
    #photographie #japon

  • Sur l’état de l’armée française (Commentaire lecteur site Le Point.fr...)

    « Non l’armée française n’est pas prête, elle est au bord de l’apocalypse

    Plus de 50% des matériels militaires sont en panne ou en maintenance longue, les stocks de munition fabriqués à l’étranger ne permettent de ne tenir qu’un jour face à une guerre de haute intensité, peu d’avions, encore moins de drones, 70 000 hommes dont une partie sont embourbés, en pleine retraite au Sahel, des armes individuelles fabriquées en Allemagne, une pénurie de semi conducteurs mondiale qui affecte nos forces armées, bref c’est un désastre. Envoyer quelques gugusses en Roumanie exige un préalable de flux logistique important qui mettra 2 à 3 mois pour arriver sachant que nous dépendions des frets ukrainiens pour nos transports aériens. Bref c’est du n’importe quoi mais cette posture ne fera guère illusion face à une armée russe bien approvisionnée. »

    (Corroboré par une de mes sources familiale dans la grande muette...)

  • Appel à témoignages CAF – Changer de cap
    https://changerdecap.net/2022/02/05/appel-a-temoignages-caf

    Appel à témoignages sur l’évolution des pratiques des CAF

    Le Collectif Changer de Cap est alerté par certains de ses membres sur l’utilisation des algorithmes utilisés par les services publics pour le contrôle de nos concitoyens et en particulier des plus précaires. Notre attention se porte sur les contrôles automatisés des CAF (Caisses d’allocations familiales) et le recueil des données des allocataires :

    Pas moins de 1000 données seraient consignées par allocataire, pour 13 millions de foyers représentant 30 millions de personnes (cf. Télérama du 13 octobre 2021).

    Ce fichier est nourri par l’interconnexion à notre insu des fichiers administratifs, bancaires, URSSAF, électricité, etc. auxquels les CAF ont maintenant accès.
    Les données sont manipulées pour établir un « profil » des familles et établir un « scoring de risque ».
    La CNAF elle-même annonce plus de 32 millions de contrôles automatisés en 2020 (voir p. 8 https://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/210617%20DP_résultats%202020%20de%20la%20politique%20de%20prévention%20et%20lutt)
    Le scoring enclenche de façon quasi-automatique un surcontrôle des personnes les plus précaires, en particulier les allocataires des minima sociaux, les familles monoparentales, ou les personnes à faible revenubénéficiant d’allocations sous conditions de ressources (prime d’activité, allocations logement…).

    En parallèle, une numérisation forcée des procédures et de la vie quotidienne impose à tous des démarches par Internet alors que l’on compte 17 % d’exclus numériques dans la population.

    Les premiers témoignages recueillis sont parfois accablants. Il semble que le déclenchement d’un contrôle puisse se traduire par la suspension des versements (allocations familiales, APL, allocation adulte handicapé, etc.). La plupart des décisions ne sont pas motivées, et il est quasiment impossible de trouver un interlocuteur pour rectifier une erreur, car les relations sont assurées par des machines et de nombreux emplois ont été supprimés. Ainsi, la CAF créée à l’origine pour assurer une sécurité aux familles tend à instaurer une insécurité croissante pour les plus modestes d’entre nous et à les enfermer dans la précarité., elle contribue aujourd’hui à l’émergence d’une société inhumaine.

    Notre collectif ne peut pas rester insensible à ce gigantesque espionnage de nos vies et à ce harcèlement des plus précaires. Les associations membres du collectif nous indiquent que certaines populations sont soumises à un véritable harcèlement et souhaitent une action commune.

    C’est pourquoi nous lançons un appel à témoignages afin de recueillir des exemples d’atteintes aux droits, d’absence de dialogue ou de discriminations, montrer en quoi ils sont systématiques et contraires à la loi, aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes.

    [...]

    #toctoc #CAF #contrôle #data #précaires #contrôles_automatisés #recueil_de_données #allocataires #droits_sociaux #non_recours #témoignages #arbitraire #minima_sociaux #mères #prime_d’activité #APL #AAH #précarité #dématérialisation #numérisation #droits_fondamentaux

  • Covid long, symptômes persistants
    Les patients atteints ont l’impression de devenir fous à cause de la fatigue, de la fièvre, des douleurs articulaires, des reflux gastriques, des maux de gorge et de tête, des troubles du sommeil, des démangeaisons… Fous, car les institutions ne reconnaissent pas leur maladie et ne veulent pas la prendre en charge.
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/covid-long-symptomes-persistants-20220129_YCYITRU22VDETI2SU45WGGFP3Q

    Malgré le manque de recul et d’études sur le sujet, on sait désormais qu’au moins une personne sur dix touchée par le virus SRAS-CoV-2 développera une forme persistante de Covid. Je suis une de ces personnes. Le Covid long n’est pas une fatigue passagère que l’on peut guérir avec de la gelée royale, ni un simple état psychologique, ni un état imaginaire à ignorer pour aller mieux. La base physiopathologique de ce syndrome est inconnue, mais trois théories sont avancées : la persistance du virus dans des réservoirs tels que l’épithélium de l’intestin grêle d’où il resterait actif ; la présence d’une réponse immunitaire dérégulée ; et des dommages dus à l’effet de l’auto-immunité.

    Les symptômes de la maladie se poursuivent au-delà des vingt premiers jours d’infection et affectent l’ensemble du système nerveux et immunitaire, provoquant fatigue, fièvre, douleurs articulaires et musculaires, thrombose, diarrhée, inflammation généralisée, reflux gastrique, paralysie faciale, maux de gorge, acouphènes, maux de tête, troubles du sommeil, démangeaisons cutanées, alopécie, altération de la vision, du goût et du toucher, perte d’audition, pression thoracique, vertiges, anxiété, dépression et une détérioration de la fonction cognitive que les patients eux-mêmes ont appelée « brain fog », « brouillard mental ».

  • Siℓvè𝐫ε ᵐ𝑒ʳ𝐂i𝒆r sur Twitter : « Aujourd’hui je vais vous expliquer comment avoir accès parfaitement légalement à un kiosque de plusieurs centaines de journaux et de magazines (dans le Monde, le Figaro) pour une somme RIDICULE par mois. => Thread https://t.co/4kT6RbP3zi » / Twitter
    https://twitter.com/Silvae/status/1482037482858463236

    Aujourd’hui je vais vous expliquer comment avoir accès parfaitement légalement à un kiosque de plusieurs centaines de journaux et de magazines (dans le Monde, le Figaro) pour une somme RIDICULE par mois. => Thread

  • Dans la Drôme, on expérimente la « Sécu » de l’alimentation
    https://reporterre.net/Dans-la-Drome-on-experimente-la-Secu-de-l-alimentation

    L’expérimentation du marché de lavoir n’est pas née de nulle part. Elle s’appuie en réalité sur un modèle bien réfléchi, celui de la « #Sécurité_sociale_de_l’alimentation » (#SSA). À l’échelle nationale, un collectif informel regroupant onze associations [1] le porte dans le débat public depuis plus de deux ans. Leur objectif est « d’intégrer l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale », tel qu’il a été mis en place en octobre 1945 par le ministre communiste Ambroise Croizat. Concrètement, une « carte vitale de l’alimentation » donnerait accès à un certain nombre de « produits conventionnés ». Le prix des aliments de base (pains, fruits, légumes) comme celui des produits transformés sera payé par la solidarité nationale.

  • About - Soura Film Fest
    https://sourafilmfest.com/about

    Soura Film Festival is a queer film festival that sheds light on cinematic talents from the SWANA (South West Asia & North Africa) region.
    Soura—which means ‘image’ in Arabic, is about sharing a vision of life that is poignant, defiant, and unique.
    Our mission is to create a safe and welcoming space for filmmakers whose creative vision has challenged heteronormativity and patriarchal environments, and have explored queerness and what it represents to them. Queerness, as seen by the festival, is not exclusive to efforts related to the LGBTQ+ community, but also tackles themes such as feminism, migration and human relationships that defy oppressive social constructs. Every fight for basic human rights is our fight when it comes to seeing the world from a queer gaze.
    Over the past few decades, the SWANA region has witnessed a lot of political engagement within queer communities, whether against laws that criminalize their lives or in favor of change and education. Fieldwork has been positively affecting individuals from the gay, lesbian, bisexual, and especially transgender communities, but activists have also been involved in debates that support women’s rights and the well-being of other communities treated as minorities, in an effort to normalize an anti-colonial environment that stands against imperialism.
    We at Soura Film Festival show our support to everyone fighting for their rights, including the ones that were forced to leave for a safer future.
    The festival is based in Berlin, a city which throughout the years has become home to exiles and immigrants from across the SWANA region, drawn here by the freedom to share, create and be. Our festival program presents the current queer film scene from the region within various festival sections including feature films, short films, documentaries, animation, essay-films and newly discovered queer-classics.
    Soura Film Festival aims to step across borders to help filmmakers advocate for queerness through powerful storytelling. The festival reserves the right to select artistic efforts that adhere to its political frameworks and support the notion of queerness that stands with the struggles of oppressed communities everywhere in their fight for their basic rights. Therefore, given the region’s political landscape, we find it crucial to state our position against any efforts that indulge in pinkwashing and purplewashing those daily struggles and this ongoing fight.

    Information in accordance with Section 5 TMG
    Soura Film Festival e.V.
    Warthestraße 4
    12051 Berlin
    Contact Information
    Telephone: +49 176 61307363
    E-Mail: info@sourafilmfest.com
    Internet address: https://sourafilmfest.com

  • Queer Cinema for Palestine: First Ever Global Queer Film Festival in Solidarity With Palestinian Rights – QUEER CINEMA FOR PALESTINE

    https://queercinemaforpalestine.org/2021/09/30/queer-cinema-for-palestine-first-ever-global-queer-film-festival-in-solidarity-with-palestinian-rights/#francais

    Queer Cinema for Palestine : le premier festival mondial de films queer solidaire des droits des Palestiniens

    Queer Cinema for Palestine (QCP, Cinéma queer pour la Palestine) va ouvrir ses portes virtuelles et physiques en novembre pour un festival du film de 10 jours organisé par un collectif qui célèbre les réalités queer mondiales et se montre solidaire des Palestiniens.

    QCP aura lieu du 11 au 20 novembre et accueillera une douzaine d’évènements tenus dans cinq continents, en ligne et physiquement. QCP est une initiative mondiale sans précédent de solidarité queer qui crée un espace dynamique en recourant à l’art et à la culture pour s’opposer à la violence constante de l’apartheid israélien.

    QCP présentera, entre autres, des films et documentaires ainsi que des artistes palestinien·ne·s, d’Afrique du Sud-Ouest ou d’Afrique du Nord, des masterclasses avec des réalisateurs et réalisatrices, des tables rondes, des spectacles de drag, des actions de solidarité indigène queer.

    QCP se déroule en même temps que le TLVFest, festival du film LGBT parrainé par le gouvernement israélien. Les queers palestinien·ne·s ont appelé à un boycott du TLVFest en raison de son rôle dans le blanchiment en rose (pinkwashing) du régime israélien d’occupation militaire et d’apartheid qui opprime tou·te·s les Palestinien·ne·s.

    QCP présentera quelques-un·e·s de la bonne cinquantaine de réalisateurs et réalisatrices qui ont retiré leurs films du TLVFest, répondant ainsi à l’appel des queers palestinien·ne·s et de celles et ceux, au nombre de presque 200, qui se sont engagé·e·s à ce que leurs films ne soient pas projetés au TLVFest. Un programme spécial de courts-métrages brésiliens honorera les huit Brésilien·ne·s qui ont retiré leurs films du TLVFest en 2020.

    QCP estime que le combat contre l’apartheid au moyen d’actes de refus et de retrait basés sur les principes n’est qu’un élément de l’équation. QCP donne aux artistes un espace leur permettant de faire ce qu’elles et ils font le mieux : créer de l’art pour les publics et utiliser l’art en faveur du changement social.

    QCP présentera aussi un programme de cinéma queer juif en solidarité avec les Palestinien·ne·s et une table ronde sur la lutte contre la répression de la solidarité avec les Palestinien·ne·s.

    Un programme sur le thème “L’apartheid, hier et aujourd’hui” présentera des films et des interventions orales sur l’utilisation du cinéma et des nouveaux médias pour s’opposer à l’apartheid et sur le boycott comme tactique activiste.

    Ghadir al Shafie, co-fondatrice d’Aswat – Centre féministe palestinien pour la liberté sexuelle et de genre, a lancé cet appel :

    “En tant que queers palestinien·ne·s, nous vous invitons à nous rejoindre pour Queer Cinema for Palestine, un festival féministe, antiraciste, anticolonial qui crie OUI au cinéma queer et NON à l’apartheid israélien.”

    QCP accueillera des évènements dans des villes du monde entier : Séoul, Bilbao, Tunis, Beyrouth, Belfast, Prishtina, Paris, Montréal, Turin, Sofia et London (Ontario).

    Le programme en ligne sera hébergé sur la plateforme performante du Toronto Queer Film Festival, conçue en mettant au premier plan l’accessibilité. Les films seront disponibles sur demande pendant la durée du festival.

    QCP encourage les groupes locaux queer, solidaires de la Palestine et antiracistes du monde entier à organiser des séances de visionnage au cours du festival.

    Le programme complet de QCP sera annoncé début novembre.

    QCP a pris forme en mai 2021, tandis que des protestations s’élevaient partout dans le monde et que des artistes, personnalités du sport et universitaires exigeaient que des comptes soient rendus à la suite des bombardements par Israël des Palestiniens de Gaza, des expulsions forcées à Sheikh Jarrah et Silwan dans le territoire palestinien occupé de Jérusalem-Est et de la répression et des arrestations violentes de Palestiniens qui manifestaient pour leurs droits.

    QCP est organisé par une coalition mondiale qui réunit Aswat – Centre féministe palestinien pour la liberté sexuelle et de genre, le Festival de films Kooz Queer en Palestine, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), le Festival palestinien de littérature, le Queer Film Festival de Toronto, le Human Rights Film Festival de Séoul, la Rainbow Action Against Sexual-Minority Discrimination – la plus grande coalition queer de Corée -, Mawjoudin en Tunisie, l’Outburst Queer Arts Festival à Belfast, Dylberizm à Prishtina, le Festival Ciné-Palestine à Paris, le musée Sursock à Beyrouth, le Toronto Palestine Film Festival, Cinéma Politica à Montréal, Sare Lesbianista à Bilbao, Maurice GLBTQ à Turin, Violetki à Sofia, Embassy Cultural House à London (Ontario) et Voix juives indépendantes Canada / Independent Jewish Voices Canada.

    Plus d’information : info@queercinemaforpalestine.org

    Traduction Agence média Palestine

  • The #COVID‐19 pandemic is a global indoor air crisis that should lead to change: A message commemorating 30 years of Indoor Air - Li - 2021 - Indoor Air - Wiley Online Library
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/ina.12928

    Article très riche, à lire de bout en bout.

    In 1969, the American author Michael Crichton wrote in his novel The Andromeda Strain about the effort to contain a deadly extraterrestial pathogen, “A crisis is the sum of intuition and blind spots, a blend of facts noted and facts ignored.” What are the blind spots and the facts ignored in the COVID-19 pandemic?

    […]

    The dominant view in public health toward fearful airborne transmission fails to account for the power of #dilution. Sufficient dilution of airborne infectious aerosols is the key to reducing inhalation transmission, both at close range and at room scale. Sufficient ventilation and filtration reduce infection to be as low as outdoors. A paradigm shift10 is needed toward a new ventilation standard accounting for managing infection risk. This goal should also apply to other respiratory viruses, such as influenza and the common cold.

    #sars-cov2 #aérosols #transmission_aéroportée

  • « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »
    https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2021/10/24/le-massacre-de-la-saint-barthelemy-s-est-joue-entre-voisins_6099676_6038514.


    « Le Massacre de la Saint-Barthélemy », une huile sur bois du peintre François Dubois, est exposée au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (Suisse).
    WIKIPEDIA

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    « Saint-Barthélemy » : le nom revient souvent dans le débat comme un spectre, synonyme de la folie d’un meurtre collectif. Mais qui connaît réellement ce massacre d’août 1572, si emblématique des guerres de religion ?

    Grâce à un travail d’archives approfondi, Jérémie Foa, maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille, offre une nouvelle perspective sur cet épisode jusque-là essentiellement raconté depuis les grands du royaume. Dans Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (La Découverte, 352 pages, 19 euros), l’historien, actuellement en résidence au prestigieux Institute for Advanced Study de Princeton, aux Etats-Unis, a cherché à raconter l’événement par le bas, en rendant un visage aux anonymes massacrés.

    A travers 25 enquêtes pointilleuses, l’auteur met au jour les victimes et les tueurs, simples passants ou ardents massacreurs, dans leur humaine trivialité, et exhume ainsi ces « vies minuscules » emportées lors de ce funeste massacre.

    • Dans quel contexte advient le massacre de la Saint-Barthélemy ?

      La France connaît des guerres de religion depuis dix ans lorsque la Saint-Barthélemy éclate, dans la nuit du 23 au 24 août 1572. Ces conflits opposent les catholiques à la minorité protestante, qui représente environ 2 millions de sujets sur les 20 millions du royaume. Le protestantisme est légal en France depuis 1562, grâce à un édit de la reine Catherine de Médicis.

      Malgré plusieurs poussées de violence, la Saint-Barthélemy advient dans un contexte de paix, qui dure depuis l’édit de Saint-Germain, en août 1570. C’est pour le consolider que Catherine de Médicis a l’idée de marier sa propre fille, Marguerite de Valois – la future reine Margot –, à un grand aristocrate protestant, Henri de Navarre, qui deviendra Henri IV. Cette union est censée pérenniser la paix. Le mariage a lieu le 18 août 1572, à Paris. Pour l’occasion, de nombreux grands protestants s’y rendent, ce qui va créer des tensions avec les habitants – le culte protestant étant alors interdit dans la ville.

      Dans cette situation explosive survient un nouveau fait : l’amiral de Coligny, aristocrate protestant très proche du roi, est visé, le 22 août, par un tireur embusqué qui le cible à l’arquebuse, et le blesse sans le tuer. Le tireur a été envoyé par les Guise, grande famille catholique opposée depuis toujours à la réconciliation avec les protestants. Les aristocrates huguenots, furieux, menacent donc de prendre les armes.

      Qu’est-ce qui déclenche précisément le massacre ?

      Dans la nuit du 23 au 24 août se tient un conseil du roi Charles IX, au Louvre, lors duquel les conseillers catholiques décident d’une liste d’une vingtaine de grands protestants à abattre. Si le détail de cette séance reste flou, on sait que, peu après minuit, des soldats quittent le Louvre avec pour mission de les tuer : ils vont notamment défenestrer Coligny.
      Cette initiative pousse les habitants de Paris, et en particulier les miliciens, qui sont des bourgeois élus pour garantir la sécurité, à suivre eux aussi le geste royal en l’interprétant comme une autorisation à tuer leurs voisins protestants. Au total, quelque 3 000 d’entre eux seront massacrés entre cette nuit et le 28 août.

      Malgré les lettres répétées du roi pour faire cesser les exactions, la vague se répand en province, en particulier à Orléans, Lyon et Toulouse. Cette séquence ne s’arrêtera que mi-octobre, faisant environ 10 000 morts au total.

      Pourquoi avoir fait le choix de raconter cet épisode à travers les « vies minuscules » ?

      Les enjeux posés par la Saint-Barthélemy me captivent, et plus globalement le XVIe siècle – ma thèse portait sur les édits de pacification sous Charles IX (1560-1574). Je cherche à comprendre comment une personne peut soudain tuer son propre voisin, et à éclairer la logique qui conduit à tuer au nom de Dieu.

      Cela résonne avec d’autres génocides, comme en Yougoslavie et au Rwanda : le XVIe siècle me permet ainsi d’interroger d’autres époques. La Saint-Barthélemy me tient particulièrement à cœur, bien que je ne sois pas protestant, ni même croyant : je ne peux m’empêcher d’éprouver une empathie pour les victimes – et, a contrario, une antipathie pour les meurtriers.

      Cet intérêt pour les vies minuscules me vient en particulier de mes lectures rattachées au courant de la « #microhistoire », ainsi que des travaux de la spécialiste du XVIIIe siècle Arlette Farge. La Saint-Barthélemy a fait l’objet d’innombrables études, mais toujours depuis les palais et les grands ; je voulais donc traiter l’événement à travers les petits, les humbles.

      Quel regard nouveau cette approche par le bas permet-elle de jeter sur la Saint-Barthélemy ?

      L’élément le plus saisissant est que ce sont des voisins qui ont tué leurs voisins ! L’image d’absolutisme de l’Etat ne correspond pas du tout à la réalité : sa présence est très légère, et l’administration n’avait aucun moyen d’identifier qui était protestant ou pas. On a souvent accusé Catherine de Médicis du massacre, mais elle était bien incapable de reconnaître les personnes à cibler.

      Les études se sont souvent intéressées aux donneurs d’ordre, mais pas aux exécutants du massacre. Or seuls les habitants pouvaient savoir qui n’allait pas à la messe un dimanche, ou qui s’était absenté pour combattre de l’autre côté durant la dernière guerre de religion. Cette étude par le bas montre que le massacre s’est joué dans le voisinage, car il ne pouvait être mis en œuvre que par les riverains, et en particulier les miliciens.

      Tous les Parisiens étaient-ils impliqués ?

      Non, et c’est une autre surprise : les archives montrent que la plupart des Parisiens se livrent à de nombreuses autres activités que celle de tuer. C’est ce que j’ai appelé « les archives sans sang ». Celles-ci, troublantes pour l’historien, documentent des occupations ordinaires pour des milliers de Parisiens continuant leur routine dans ce massacre – mettre son enfant en apprentissage, faire du commerce, acheter des biens…

      On réalise ainsi, de façon saisissante, que l’ordinaire persiste dans l’extraordinaire. La question est alors : faut-il l’interpréter comme de l’égoïsme, ou comme un moyen de rester dans la banalité pour ne pas céder à la violence ?
      Enfin, mon enquête met aussi au jour l’existence de « Justes », qui ont par exemple aidé des protestants en rédigeant des certificats de catholicité ou en les hébergeant. Ainsi, même dans une période de crise radicale, il demeure toujours une marge de liberté : on peut décider de sauver son voisin, d’être indifférent à son sort ou de le tuer.

      Quel était le « modus operandi » du massacre ?

      Comme ce sont des voisins qui connaissent leurs victimes, la plupart du temps, ils frappent simplement à la porte. On tire la clochette, la victime descend, et soit celle-ci est abattue sur le champ, d’un coup d’épée, soit elle l’est en pleine rue. Mais je pense que la majorité des assassinats ont néanmoins eu lieu dans les #prisons car ces lieux de réclusions sont les plus efficaces pour éliminer sans trace.

      Beaucoup de protestants s’y sont rendus sans imaginer ce qui allait leur arriver, par habitude d’y avoir déjà été envoyés par le passé pour leur religion. Ces prisons étant en bord de Seine, elles ont facilité l’évacuation des cadavres, jetés à l’eau. Ces massacres dans les prisons se sont également produits à Lyon et à Toulouse.

      Comment expliquez-vous qu’une telle dynamique de la haine se soit déclenchée ?

      L’explication la plus convaincante est celle de l’historien Denis Crouzet, qui souligne l’angoisse eschatologique puissante éprouvée par les catholiques à cette époque. La peste n’est pas si loin et des bouleversements interviennent – guerres, maladies, mais aussi découverte de l’Amérique et réforme protestante.

      Cette sensation de vivre la fin des temps décuple l’angoisse face au jugement dernier. Les catholiques s’interrogent alors : peut-on tolérer la présence d’hérétiques, comme le sont les protestants, sans que cela nuise à notre salut ? Tuer des hérétiques est ainsi une façon de s’assurer place au paradis.

      Vous empruntez à Sigmund Freud sa notion de « narcissisme des petites différences ».

      En effet, et c’est la seconde explication à mon sens : pour ces riverains catholiques qui vivent à côté de protestants, il n’y a finalement rien de plus insupportable que ces « hérétiques » qui leur ressemblent autant. Cette absence de signe distinctif de l’ennemi génère aussi de l’angoisse, comme si le diable leur ressemblait. Le massacre devient une occasion de faire cesser cette ressemblance, d’où les défigurations massives sur les victimes – yeux arrachés, nez coupés –, comme pour différencier enfin les hérétiques et les rendre physiquement diaboliques.

      Quels destins exhumés des archives vous ont le plus touché ?

      J’ai été très ému par Marye Robert, dont l’histoire constitue le premier chapitre. Elle n’était jusqu’alors connue que sous le nom de son mari au moment du meurtre, via une simple phrase, terrible : « Le commissaire Aubert remercia les meurtriers de sa femme. » Cela m’a horrifié, faisant notamment écho à un drame arrivé dans mon entourage personnel. Pour des raisons à la fois scientifiques et intimes, j’ai donc été fier de retrouver son inventaire après décès et de pouvoir lui rendre son nom.

      Il semble que la confession protestante de Marye Robert ait valu à son mari une incarcération en 1569, pour des œufs trouvés à leur domicile en plein Carême. Cet homme, qui occupe un office très prestigieux, trouva peut-être dans l’élimination de sa femme un moyen commode de supprimer les menaces sur sa carrière, dans ce temps où divorcer était presque impossible.

      La mort de Louis Chesneau m’a aussi touché. Ce protestant est un savant hébraïste, dont les dernières années de sa vie montrent une descente aux enfers : sa foi lui vaut de perdre son emploi et d’être exilé de Paris durant trois ans. Devenu indigent, il vit de mendicité et est contraint de vendre ses livres. Le jour de la Saint-Barthélemy, il se réfugie chez un ami, Ramus, ce qui revenait à se jeter dans la gueule du loup car celui-ci était un protestant célèbre. Chesneau est mort défenestré.

      Et du côté des tueurs ?

      Le troisième visage que je retiens est celui de Thomas Croizier, qui est l’un des meurtriers principaux de la Saint-Barthélemy. Cet orfèvre habitait quai de la Mégisserie – qu’on appelle alors « vallée de Misère » –, et sa maison avait une trappe donnant sur la Seine : il a pu ainsi se débarrasser de nombreux cadavres, car il a tué beaucoup de protestants chez lui. Après le massacre, il continuera à régner dans les rues durant trente ans. Puis il s’est soudain exilé, à la fin de sa vie, après avoir participé à une expédition punitive, sans qu’on sache si cette ultime vie en ermite était motivée par l’envie d’échapper à la justice, ou par la seule culpabilité.

      Plus largement, en me penchant sur le devenir des tueurs, je me suis aperçu que la plupart ont vécu dans l’aisance et parfois les honneurs. Pour beaucoup, le crime paie. Comme pour Thomas Croizier qui, six mois après la Saint-Barthélemy, achètera à un prix dérisoire, avec l’aval de Catherine de Médicis, l’hôtel particulier d’une de ses victimes… La morale de l’histoire conduit à constater qu’il n’y en a pas : les pires criminels sont morts dans le confort de leur lit.

      Face à ce déchaînement de violence, n’y avait-il aucun anticorps ?

      Il y a d’abord ceux que j’ai qualifiés par anachronisme de « Justes », comme Jean de Tambonneau. Ce catholique, conseiller au Parlement, vivait sur l’île de la Cité dans une grande demeure où il cachera une quarantaine de protestants : c’est un exemple de grandeur morale, comme il y en a parfois dans les circonstances tragiques.

      Ensuite, les logiques familiales dans les familles mixtes ont permis à de nombreux protestants de trouver un refuge pour échapper au massacre. Enfin, dans plusieurs villes, comme Saint-Affrique dans l’Aveyron, des pactes d’amitié entre catholiques et protestants ont été signés : l’idée de citoyenneté prévaut sur la différence religieuse, et c’est une façon de vivre ensemble qui s’invente alors.

      Quels enseignements la Saint-Barthélemy offre-t-elle pour notre temps ?

      La première leçon est que la proximité peut engendrer de la haine lorsque la fréquentation de la différence n’est pas acceptée et assimilée. Il est donc très important de trouver des stratégies pour appréhender les différences, et savoir les valoriser plus que les livrer à la haine par le silence.

      Cet événement montre aussi qu’il subsiste, même dans les pires crises de notre histoire, une marge de manœuvre. Et cette liberté, qui distingue les bourreaux des justes, aucun événement de l’histoire ne peut la supprimer : il existe toujours la possibilité de choisir.

      Paradoxe, les éditions la Découverte qui publient actuellement tant de travaux de choix appartiennent à Bolloré.

      #Saint-Barthélemy #histoire #Paris

    • y avait aussi sur Médiapart : https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/191021/la-saint-barthelemy-matrice-des-guerres-civiles

      La Saint-Barthélemy, matrice des guerres civiles
      19 octobre 2021 Par Joseph Confavreux

      Comment peut-on renouveler un objet d’histoire autant parcouru que la Saint-Barthélemy dont, il y a déjà un siècle, l’historien Henri Hauser jugeait qu’il avait fait couler « à peine moins d’encre que de sang » ? L’historien Jérémie Foa, maître de conférences à l’université Aix-Marseille convainc, avec son ouvrage intitulé Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (La Découverte), de la possibilité et de la nécessité de revenir sur cette nuit parisienne de la fin août 1572, inaugurant plusieurs semaines de massacres partout en France, conclues par la mort d’environ 10 000 protestants.

      Parce qu’il écrit de manière aussi précise qu’élégante, parce qu’il propose une micro-histoire faisant revivre les liens entre victimes et tueurs, parce que le chercheur s’est éreinté les yeux dans des archives inédites, parce qu’il propose, à partir de là, des hypothèses importantes, Jérémie Foa répond par le fait à la question qu’il pose lui-même en ouverture de son ouvrage : pourquoi « s’échiner à bêcher ces terroirs du déjà-lu et du si bien dit » ?

      Certes, la légende noire et longtemps dominante d’une préméditation du massacre par la Couronne, et plus précisément par la reine Catherine de Médicis, a été depuis longtemps détricotée notamment par l’historien Denis Crouzet, tandis que la chercheuse Barbara Diefendorf a, quant à elle, montré le rôle décisif de la milice parisienne dans les violences.

      Mais Jérémie Foa déplace la focale sur les « vies minuscules » prises dans les massacres pour mieux partir à la rencontre des « épingliers, des menuisiers, des brodeurs, des tanneurs d’Aubusson, des rôtisseurs de la Vallée de Misère, des poissonniers normands, des orfèvres de Lyon et des taverniers de la place Maubert ». Avec une question qui traverse tout le livre et taraude son auteur : « Comment des hommes ordinaires ont-ils pu soudain égorger leurs voisins de toujours ? »

      En effet, comme le montre l’ensemble du livre, « la Saint-Barthélemy est un massacre de proximité, perpétré en métriques pédestres par des voisins sur leurs voisins. Les tueries de l’été 1572 ont le quartier non seulement pour théâtre mais surtout pour condition – c’est parce qu’ils partageaient le quotidien de leurs cibles que les assassins ont su si vite où, comment et qui frapper ». À l’été 1572, écrit-il, « les liens de voisinage sont des chaînes ».

      Sources peu exploitées

      Une perspective qui évoque, plus proche de nous, certains des massacres commis pendant les guerres de Yougoslavie ou le génocide des Tutsis au Rwanda, à propos desquels Jérémie Foa cite la chercheuse Hélène Dumas, auteure du livre Le Génocide au village (Le Seuil, 2014), dans lequel elle pointait le fait qu’au « cœur de l’intimité sociale, affective et topographique entre les tueurs et les victimes se situe la question redoutable de la réversibilité des liens forgés dans le temps d’avant, lorsque le voisinage, la camaraderie, la pratique religieuse, jusqu’aux liens familiaux, se muent en autant de moyens favorisant la traque et la mise à mort ».

      Pour saisir ces « meurtres infimes et infâmes », Jérémie Foa a travaillé notamment à partir des registres d’écrou de la Conciergerie, alors la principale prison parisienne, « parsemés d’indices sur l’identité voire l’intimité de victimes à venir et des bourreaux en herbe ». Mais surtout à partir de sources peu exploitées, les minutes notariales, a priori « peu réputées pour conserver la mémoire des évènements ».

      Jérémie Foa réussit néanmoins à faire parler ces dernières, parfois plusieurs décennies après les massacres, parce qu’un inventaire après décès permet de saisir l’identité de celui qui s’est approprié les biens des huguenots ou parce qu’un nom permet de comprendre une carrière établie sur les cadavres des protestants.

      Jérémie Foa ouvre ainsi ses micro-histoires par un chapitre qu’il intitule « La femme du commissaire ». Dans Les mémoires de l’Estat de France, un martyrologe protestant rédigé par le pasteur Simon Goulart dans la décennie 1570, égrenant les vies de huguenots morts en raison de leur foi pendant les guerres de religion, un passage a particulièrement marqué le chercheur. Il est aussi bref que sordide, et ainsi rédigé : « Le commissaire Aubert demeurant en la rue Simon le France près la fontaine Maubué, remercia les meurtriers qui avoyent massacré sa femme. »

      Même s’il n’est pas possible d’exclure, dans de telles lignes, un artifice rhétorique donnant l’exemple d’un monstrueux écart à la norme pour mieux montrer que « le massacre est un temps d’inversion radicale », l’historien décide de persévérer et d’aller fouiller dans les archives notariales laissées derrière lui par ce commissaire Aubert. Cela lui permet de redonner un nom à cette victime restée jusque-là anonyme, allant même jusqu’à retrouver la liste des vêtements que la morte a sans doute portés.

      Une autre recherche dans les archives de la préfecture de police lui apprend ensuite que Nicolas Aubert fut enfermé, en 1570, à la Conciergerie, au motif qu’on avait trouvé en sa maison un morceau de jambon et plusieurs œufs en période de carême. Les réformés ne croyaient pas en l’effet des interdits alimentaires sur la foi. Nicolas Aubert a beau, contrairement à sa femme, être catholique, les achats faits par sa femme de foi huguenote lui vaudront d’être jeté en prison et d’y croupir de longs mois.

      « Est-ce durant ce temps qu’il en vient à haïr sa femme au point de souhaiter sa mort ? », alors que cela fait plus de trente ans que les époux sont mariés, interroge Jérémie Foa avant de conclure : « Il est probable que ce “merci” ait été inventé de toutes pièces par Simon Goulart pour rythmer son récit, dramatiser la scène et émouvoir le lecteur. Mais c’est ce merci obscène qui, en rendant l’enquête inévitable, m’a permis de redonner nom à la femme laissée sans vie un soir d’été 1572 : Marye Robert. »

      Ceux qui tuent en tirent profit

      Le livre accumule ensuite d’autres histoires saisies à « ras du sang », enchâssées dans les grands événements que l’on croit connaître mais qui se donnent à voir de façon plus fine une fois le livre refermé sur deux conclusions qui résonnent plus globalement avec la façon dont se déclenchent, se déroulent et se concluent les guerres civiles.

      La première est que non seulement ceux qui inaugurent les guerres civiles finissent par en tirer profit, au moins à court terme. Mais aussi que, même si le pouvoir n’est pas le responsable direct des exactions en amont, quand il a laissé faire, il finit par les accompagner et les légitimer en aval. Ainsi, constate Jérémie Foa, « quinze ans après le massacre, tout est oublié. Partout, les tueurs, leurs amis, leurs familles ont prospéré, gravi les échelons du cursus honorum ; ils sont entourés et honorés de la présence des puissants ».

      En effet, non seulement les tueurs de la Saint-Barthélémy n’ont pas été jugés et ont bénéficié de fait d’une amnistie complète, mais ils ont même été choyés par la monarchie. Une « chose est de savoir si quelqu’un a ordonné, au sommet, les massacres », écrit alors l’historien sans prétendre trancher définitivement la question. Mais « une autre est de constater que les massacreurs ont bénéficié leur vie entière du soutien de la Couronne, de Catherine de Médicis, d’Henri III, qu’ils ont profité des ressources symboliques, politiques, militaires et économiques de la monarchie ».

      Un massacre préparé

      La seconde conclusion dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle nous concerne encore est que l’ouvrage étaye « obstinément une thèse a priori paradoxale : sans être préméditée, la Saint-Barthélemy a été préparée ». L’extermination de 1572 est, pour le chercheur, une « actualisation d’habitus cohérents, elle mobilise des groupes de travail soudés antérieurement, qui attestent la troublante continuité entre l’avant et l’instant du crime, entre l’arrière-plan de la vie et le front des tueries ».

      D’autres situations de violence ont montré que les basculements sanglants, en dépit des brutalisations inédites qu’ils opèrent, n’étaient soudains qu’aux yeux de celles et ceux qui ne voulaient pas les voir. Jérémie Foa rappelle ainsi que des massacres peuvent se former dans un « entre-deux » et une « zone grise entre ordinaire et extraordinaire » qui se déploie lorsque les digues se fracturent ou que la vigilance se dissout, même si cette « zone grise » se transforme alors en zone de guerre dont la violence donne un sentiment d’assister à quelque chose d’incroyable quelque temps auparavant.

      Le plus tragique, en la matière, étant la façon dont les huguenots, comme d’autres victimes collectives de l’histoire, « habitués au harcèlement par une décennie de persécutions, anesthésiés par la présence faussement rassurante de leurs voisins », comprirent « trop tard qu’en dépit de gestes fort semblables à ceux des ans passés, malgré les airs déjà vus des bruits de bottes et les vociférations familières des miliciens, il y avait quelque chose d’inouï, de radicalement inédit dans la Saint-Barthélémy ».

    • TOUS CEUX QUI TOMBENT. VISAGES DU MASSACRE DE LA SAINT-BARTHÉLÉMY, Jérémie Foa [Note de lecture]
      https://antiopees.noblogs.org/post/2021/10/24/jeremie-foa-tous-ceux-qui-tombent-visages-du-massacre-de-la-saint

      Pas de planification centrale du massacre de masse, donc. Par contre, Jérémie Foa s’élève contre l’image d’une populace hurlante, sauvage, barbare, participant en masse à la curée. Loin de là, il peut même intituler l’un de ses chapitres : « Saint-Barthélémy, connais pas ». Entendons-nous, il y parle bien des contemporains du massacre, habitant les mêmes villes, à commencer par Paris, que celles où il fut perpétré. Par déformation professionnelle, si je puis dire, les historiens ont pour habitude de chercher dans les archives les traces de l’événement, et ont tendance à ignorer l’énorme silence de la grande majorité des actes « ordinaires ». Jérémie Foa cite quelques extraits de documents datés de ce 24 août 1572, testaments, pactes de mariage, contrat de location… « Que faire de ces archives sans sang ? demande-t-il. Que faire de ce dont on ne parle pas d’habitude ? Car, bien sûr, si l’on parcourt haletant des milliers de pages de paléographie, c’est pour trouver du spectaculaire. Las. On trouve en masse des documents qui parlent de tout sauf des violences et qui composent pourtant le bruit de fond du massacre. » (p. 124) Mais alors, devrait-on parler d’une sorte de « séparation » entre l’événement – le massacre – et la vie « ordinaire » ? « Cette imperméabilité des temps et des espaces, poursuit Foa, fut-elle sincère ou artificielle ? Si certains n’ont vraiment rien vu, d’autres ont détourné les yeux et fait semblant de ne rien voir. L’important est de percevoir la persévérance d’un rythme ordinaire à travers les nombreux actes administratifs sur lesquels la curiosité savante est souvent passée bien vite. Combien d’historiens les ont laissés de côté et, c’est compréhensible, ignorés précisément parce qu’ils ne relevaient pas du “contexte” ? Pourtant, ces documents qui ne parlent pas du massacre en parlent malgré eux : ils témoignent de l’épaisseur d’un monde capable de ne pas s’émouvoir, avançant imperturbable. Ce stoïcisme du social est aussi un moyen de survivre. Fermer les yeux, regarder ailleurs. » (p. 126, soulignement de l’auteur.) On pourrait désespérer du genre humain qui « laisse faire », voire est complice par défaut des pires horreurs. Mais on peut aussi suivre Jérémie Foa dans la conclusion de ce chapitre : « […] braquer le projecteur sur la vie quotidienne pendant le massacre, c’est pointer du doigt les vrais responsables : dire que de très nombreux Parisiens ont, les jours d’hécatombe, fait tout autre chose que la chasse aux huguenots, ce n’est pas nier les tueries. Il est toujours délicat d’interpréter le sens et les conséquences de cette passivité ordinaire : détourner les yeux, est-ce approuver, consentir, participer du bout des lèvres ? Les archives des notaires ne permettent pas de répondre à ces questions. Mais elles invitent à recentrer le regard vers la poignée de miliciens […], le groupe d’hommes motivés et organisés, qui ont mis en œuvre les massacres, tandis que la majorité de leurs voisins catholiques faisaient autre chose, vaquaient à leurs occupations, vivaient leur vie. S’intéresser aux sources de l’ordinaire, c’est refuser de pointer en bloc les Parisiens, pire, le « peuple », trop souvent accusé des pires tueries, pour mieux s’arrêter sur ceux, bons bourgeois, capables, en temps voulu, d’organiser un impitoyable massacre de civils. » (p. 128)

  • n8n.io - Free and Open Workflow Automation Tool
    https://n8n.io

    Un outil d’automatisation de flux à la IFTTT : opensource, pouvant être auto-hébergé, basé sur nodeJS. Semble bien documenté et avoir une base de connecteurs conséquente :
    Parmi les connecteurs déja existants : Nextcloud, Gitlab, Discord, DeepL, tous les Google trucs, Mailjet et Mailchimp, Stripe...
    ...mais aussi, à un plus bas niveau FTP, SSH, fichiers CSV ou XML, GraphQL, RSS ou HTML...

    – le repo github : https://github.com/n8n-io/n8n
    – la documentation : https://docs.n8n.io
    – les « nodes » (connecteurs) existants : https://n8n.io/integrations
    – les tutoriels « officiels » : https://docs.n8n.io/getting-started/tutorials.html
    – un tutoriel complet en français (full Big Brother :-( ) : https://blog.eleven-labs.com/fr/outil-low-code-automatisation-workflow-n8n
    – une librairie de « Workflows » (intégrations) clés en main : https://n8n.io/workflows

    #automatisation #n8n #IFTTT #low-code #connecteur #API

  • Au nom du père - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=2zZRFJ1oXHA

    Sur la transmission du nom de famille

    #inertie #patronyme

    L’article du philosophe William MacAskill évoqué dans la vidéo : https://www.theatlantic.com/sexes/archive/2013/03/men-should-consider-changing-their-last-names-when-they-get-married/273718

    Un article de la sociologue Virginie Descoutures sur le nom des femmes et sa transmission : https://www.cairn.info/journal-mouvements-2015-2-page-43.htm

    Les statistiques de noms donnés aux enfants en France pour 2014 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1379722

    Et la même chose pour 2017 : https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/double-noms

    Par curiosité, j’ai cherché des données sur la transmission du nom du père au Royaume-Uni et je n’ai pas réussi à en trouver. Si vous en trouvez (ou si vous trouvez pour d’autres pays ou pour d’autres années en France, ce sera toujours intéressant), envoyez-moi le lien et j’ajouterai ça ici.

    Sommaire

    0:00 - Intro. Un point aveugle moral
    2:59 - Une norme hégémonique
    4:27 - Que dit la loi ? Égalité formelle et non réelle
    6:58 - Le poids du statu quo
    9:05 - Quelle norme alternative ?
    11:05 - Le cas du Royaume-Uni et de Will MacAskill
    12:53 - La norme actuelle satisfait-elle le principe de tort ?
    14:49 - Conclusion. Quel avenir ?

    Ah et n’oublions pas la vidéo drôlatique sur les noms dans les RPG : https://youtu.be/gzBZFArR4mc