• Sur la "marche républicaine" du 11 janvier 2015

    La grande émotion ressentie instantanément par un grand nombre de français s’est traduite par une manifestation sans précédent semble t-il - plus de 4 millions personnes - dans un pays dans une profonde crise économique et sociale depuis de longues années peut étonner à plus d’un titre, si on considère que les motifs principaux sont la défense de la liberté d’expression et la condamnation du terrorisme. Bien entendu, ce sont des causes louables, mais tout de même, jamais la lutte contre le chômage, l’emploi ou la défense des acquis sociaux n’ont poussé autant de monde à défiler dans la rue. Après tout, Paris n’est pas Bagdad, où le terrorisme fait des dizaines de morts par jour au point que la question sécuritaire est devenue fondamentale et vitale pour l’Etat irakien. Quel serait le motif inavoué de cette marche sans précédent ? Esquisse d’une réponse.

    Le dernier billet de Frédéric Lordon, "Charlie à tout prix ?" publié sur son blog "Pompe à Phynance" sur le site du Monde diplomatique, pos s’interroge sur le sens de l’expression "Je suis Charlie" repris quasi-instantanément par des millions de personnes à travers le monde suite à l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier dernier.

    Commençons par un extrait de son billet :

    " "Je suis Charlie". Que peut bien vouloir dire une phrase pareille, même si elle est en apparence d’une parfaite simplicité ? On appelle métonymie la figure de rhétorique qui consiste à donner une chose pour une autre, avec laquelle elle est dans un certain rapport : l’effet pour la cause, le contenu pour le contenant, ou la partie pour le tout.

    Dans « Je suis Charlie », le problème du mot « Charlie » vient du fait qu’il renvoie à une multitude de choses différentes, mais liées entre elles sous un rapport de métonymie.

    Or ces choses différentes appellent de notre part des devoirs différents, là où, précisément, leurs rapports de métonymie tendent à les confondre et à tout plonger dans l’indistinction.Charlie, ce sont d’abord des personnes humaines, privées – par bonheur, on s’est aperçu rapidement que dire simplement « Charlie » pour les rassembler faisait bon marché de deux policiers, un agent de maintenance, un malheureux visiteur de ce jour là, et puis aussi de cinq autres personnes, dont quatre juives, tuées les deux jours d’après. Sauf à avoir rompu avec toute humanité en soi, on ne pouvait qu’être frappé de stupeur et d’effroi à la nouvelle de ces assassinats.

    (...) Et voici donc le deuxième sens possible de « Charlie » : Charlie comme métonymie des principes de liberté d’expression, des droits à exprimer sans craindre pour sa sécurité, tels qu’ils sont au cœur de notre forme de vie.(...)

    On pouvait donc sans doute se sentir Charlie pour l’hommage aux personnes tuées – à la condition toutefois de se souvenir que, des personnes tuées, il y en a régulièrement, Zied et Bouna il y a quelque temps, Rémi Fraisse il y a peu, et que la compassion publique se distribue parfois d’une manière étrange, je veux dire étrangement inégale.On pouvait aussi se sentir Charlie au nom de l’idée générale, sinon d’une certaine manière de vivre en société(...)

    Mais les choses deviennent moins simples quand « Charlie » désigne – et c’est bien sûr cette lecture immédiate qui avait tout chance d’imposer sa force d’évidence – quand « Charlie », donc, désigne non plus des personnes privées, ni des principes généraux, mais des personnes publiques rassemblées dans un journal."

    Si le crime est inacceptable : "mourir pour des caricatures" , c’était malheureusement prévisible car la rédaction s’était mise en danger selon le témoignage d’un des anciens de Charlie Hebdo, Delfeil de Ton, qui a déclaré en vouloir à Charb (Stéphane Charbonnier), le directeur de la rédaction de Charlie, d’avoir fait de la surenchère avec ces caricatures et d’avoir mis selon lui la vie de la rédaction en danger.

    Même Wolinski, selon Delfeil, aurait tenu les propos suivants : "Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. (…) On fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il ne fallait pas le faire". Pourtant Charb a "recommencé", lui reproche Delfeil de Ton. En 2012, Charlie Hebdo publie de nouvelles caricatures de Mahomet, condamnées par plusieurs instances religieuses et des politiques.

    Je ne justifie pas ce crime, loin s’en faut. J’ai été choqué d’apprendre la mort de Cabu que j’appréciais du temps où il y avait encore des émissions de télévision où l’on pouvait débattre, c’était le temps de l’émission "Droit de réponse" de Michel Pollack au début des années 1980.

    Si la religion a été désacralisée en Europe, ce n’est pas le cas pour le reste du monde, et cela ne se limite pas à ce que l’on appelle l’"Orient". Car même les plus hautes autorités religieuses chrétiennes d’Orient ont condamné ces caricatures à commencer par Tawadros II le patriarche des coptes , la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, qui a déclaré que « L’insulte est refusée à n’importe quel niveau. »

    Quant au pape François, il a déclaré qu’ « on ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision », lors d’une conférence de presse dans l’avion qui le conduisait de Colombo à Manille, comme on l’interrogeait sur les caricatures de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.

    Il est plus que probable que la voix du pape François soit plus audible en dehors du continent européen.

    Je vais rappeler plusieurs faits survenus ces 10 dernières années. En 2003, le roman de Dan Brown, Da Vinci Code, paraît et se vendit à 86 millions d’exemplaires et fut traduit en 40 langues. Il sera adapté au cinéma en 2006 avec des acteurs prestigieux et célèbres comme l’américain Tom Hanks et la française Audrey Tautou. De quoi s’agissait-il ? C’était un roman de fiction basé sur plusieurs théories selon lesquelles le Christ avait eu un enfant issu de sa relation avec Marie-Madeleine et aurait même une descendance qui aurait perduré jusqu’à nos jours.

    Je me souviens à l’époque que l’ouvrage avait été interdit au Liban et dans tout le Moyen-Orient suite aux pressions de l’Eglise maronite du Liban (qui est minoritaire) et en Egypte par l’Eglise copte également minoritaire (15% de la population). Un de mes amis qui vit au Liban m’avait demandé à l’époque de lui acheter le roman et de le lui amener personnellement lors d’une visite, car même les colis postaux étaient scrutés.

    Lorsque trois ans plus tard, le film était sorti sur les écrans : le film fut interdit au Liban, en Jordanie, en Egypte en Chine (!) - pays dont la communauté chrétienne est extrêmement minoritaire -, au Pakistan, au Sri Lanka, dans certaines provinces en Inde, aux Philippines, en Thaïlande, à Singapour...Quant à la très catholique Amérique latine, elle a suivi les consignes du boycott qui appelait au boycott du film.

    Aux Etats-Unis, des manifestations appelant au boycott avaient eu lieu. Vous en conviendrez avec moi que cela fait beaucoup de monde tout de même et que le caractère sacré du Christ est encore majoritairement perçu dans un grand nombre de pays abritant des communautés chrétiennes dans le monde.

    Toujours à la même époque, "La passion du Christ" de Mel Gibson sorti sur les écrans au printemps 2004 avait suscité de très vives réactions en Amérique et en Europe car il a été jugé "antisémite"...De quoi s’agissait-il encore ? Il était question des dernières du Christ, son procès, ses souffrances, ses supplices et sa mort sur la Croix puis sa résurrection. Le film était d’une violence crue et se voulait une description réaliste de ce que le Christ avait enduré. Le film fut attaqué par des organisations juives qui considéraient que c’était une attaque contre tous les Juifs du monde et la 20th Century Fox avait subi maintes pressions mais ne céda pas.

    Je ne me souviens pas que "la liberté d’expression" fut lancée comme leitmotiv dans les deux cas cités plus haut et surtout pas pour Mel Gibson dans les médias dominants du main-stream catalogué depuis comme une sorte d’icône de l’antisémitisme.

    Mais ce n’est pas le plus important à mes yeux :

    La loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 dite loi Fabius-Gayssot (du nom du député communiste Jean-Claude Gayssot) a tendance à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe,c’est une loi française qui a innové par son article 9, qui qualifie de délit la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, tels que définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg en 1945, qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de ce statut soit par une personne reconnue coupable de tels crimes.

    À l’époque du vote, la droite parlementaire, majoritaire au Sénat s’était opposée à cette loi portant selon elle atteinte à la liberté d’expression. Le Sénat avait procédé à des votes de rejet les 11, 29 et 30 juin 1990. Parmi les hommes politiques opposés à cette loi, on peut citer Dominique Perben, Pascal Clément, François Fillon, Gilles de Robien, Jean-Louis Debré, Pierre Mazeaud et Jacques Chirac, Jean Foyer, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte et même Simone Veil.

    Jacques Toubon, qui n’était encore que député, déclara : « Je suis contre le délit de révisionnisme, parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire » (AN, 3e séance du 21 juin 1991). L’opposition est aussi venue d’intellectuels et notamment d’historiens : « la grande majorité des historiens » selon les termes de Pierre Vidal-Naquet (Le Monde, 4 mai 1996) ; les historiens Pierre Nora, François Furet et François Bédarida. Mais aussi d’écrivains comme Michel Tournier, Michel Houellebecq, Jean Daniel et Alain Robbe-Grillet, de magistrats comme Philippe Bilger, de journalistes comme Philippe Tesson et Ivan Rioufol et de philosophes comme Paul Ricœur.

    Jacques Chirac qui fut élu président de la République cinq ans plus tard, en 1995, disposait d’une majorité parlementaire et sénatoriale sans précédent, mais il n’avait pas jugé bon de revoir cette loi. Il avait en revanche, en juillet 1995, lui, l’héritier du général de Gaulle, rompu avec la doctrine gaulliste en reconnaissant la responsabilité de l’Etat français pour la déportation des juifs en Allemagne alors que c’était le gouvernement illégitime de Vichy qui était responsable - position maintenue par tous les présidents de la quatrième et cinquième République - François Mitterrand compris.

    Malheureusement, la loi Fabius-Gayssot est toujours en vigueur et plus grand monde n’appelle à son abrogation. Caricaturer Mahomet ou le Christ est une chose normale. En revanche, peut-on caricaturer la "Shoah" sans être inquiété et sans être passible de poursuites judiciaires ?

    Je souhaiterais quand même dire un mot sur une certaine hypocrisie et sur cette unanimité et héroïsation imposées par les médias. Charb était soutien du parti communiste français (PCF) depuis longtemps . À l’occasion des élections européennes de 2009 et des élections régionales françaises de 2010, il apporte son soutien au Front de gauche. Il était le compagnon de Jeannette Bougrab, fille de harki, islamophobe, membre de l’UMP, ancienne secrétaire d’Etat à la jeunesse du gouvernement Fillon et sarkozyste notoire...

    On comprend mieux pourquoi la famille de Charb a formellement démenti cette liaison alors que les preuves de cette liaison s’accumulent sur les réseaux sociaux : cela fait mauvais genre une liaison entre un gauchiste et une néo-conservatrice pur-jus pour ne pas dire "hallal"...

    Enfin, ce "11 septembre à la française" ne va tarder à porter ses fruits amers au proche et moyen-Orient- et c’est un euphémisme . François Hollande a présenté ses vœux aux armées le 14 janvier 2015 et a décidé de revoir la baisse programmée des effectifs de l’armée. Il va envoyer le porte-avions nucléaire le Charles-de-Gaulle aux larges des eaux syriennes pour éventuellement bombarder l’Etat islamique en Irak avec l’efficacité que l’on sait au vu des précédents américains en Irak, Pakistan, et Libye pour ne citer que les plus récents, alors que l’attentat contre Charlie Hebdo a été revendiqué par Al-Qaeda au Yemen...allez comprendre quelque chose.

    L’attentat du 11 septembre 2001 avait été perpétré par 19 terroristes dont 15 d’entre eux étaient de nationalité saoudienne. Ils avaient fait leur coup à l’aide de cutters qu’on achète en papeterie, ils ne disposaient pas d’armes de feu. Quelle fut la réaction de la "plus grande démocratie du monde" ? Cela a été de mobiliser 150 000 soldats, de raser l’Afghanistan, l’Irak, puis le Pakistan en faisant des centaines de milliers de victimes....

    14 ans plus tard, Al-Qaeda est encore plus forte que jamais et elle a engendré des monstres encore plus sanguinaires car elle a su créer des réseaux sociaux dans les populations qui ont subi les bombardements atroces des forces coalisées occidentales. La réponse adéquate aurait dû être l’affaire du contre-espionnage : plus discrète et mieux ciblée. Mais surtout, demander à l’Arabie Saoudite de rendre des comptes. Que nenni, rien de tout cela.

    Le philosophe italien Girogio Agamben, disciple de Michel Foucault, a écrit dans un récent article paru dans le Monde diplomatique de janvier 2014, intitulé "Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie" les lignes suivantes à propos de la politique de gouvernement telle qu’elle est pratiquée en général en Europe, je le cite :

    L’Etat dans lequel nous vivons à présent en Europe n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon la formule de Gilles Deleuze — un « Etat de contrôle » : il n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Après la violente répression des manifestations contre le G8 de Gênes, en juillet 2001, un fonctionnaire de la police italienne déclara que le gouvernement ne voulait pas que la police maintienne l’ordre, mais qu’elle gère le désordre : il ne croyait pas si bien dire.

    Autrement dit, on ne s’occupe pas des causes, on gère simplement les effets.

    La plus grande manifestation jamais organisée en France, dite "marche républicaine" du dimanche 11 janvier 2015 s’est déroulée sans incident à Paris : 1.5 à 2 millions de manifestants à Paris, un chiffre qui est donc supérieur au défilé de la Libération du 25 août 1944 qui sonnait le glas de l’occupation nazie dans la capitale française.

    Au total, les manifestants étaient 4 millions dans toute la France et seul, peut-être, le Front populaire de 1936 peut soutenir la comparaison. Si la Libération de Paris d’août 1944 reste dans la mémoire collective comme le début de la fin de la barbarie nazie, et le Front populaire de 1936 comme l’invention des congés payés, la découverte du temps libre, les vacances bref, une émancipation majeure pour la classe ouvrière et les salariés. La "marche républicaine du 11 janvier 2015 ne me paraît pas vouée au même illustre destin.

    Car comme le rappelle justement Frédéric Lordon, journaliste au Monde diplomatique et auteur du billet "Charlie à tout prix ? " le 13 janvier 2015, je le cite :

    (...) On ne sache pas cependant qu’il soit resté grand-chose des manifestations monstres de Carpentras [de mai 1990 en réaction à la profanation des tombes juives du cimetière de Carpentras] et du 1er mai 2002 [manifestation du « front républicain » en réaction à la présence de Jean-Marie Lepen au second tour des élections présidentielles de 2002] , effusions collectives qui avaient déjà hystérisé le commentariat, mais dont on doit bien reconnaître que la productivité politique aura été rigoureusement nulle.

    Pour ma part, j’observe que la loi Fabius-Gayssot de juillet 1990 a été votée deux mois après la profanation des tombes de Carpentras qui fut la conséquence directe de cet événement qui, depuis, s’est dissipé dans les limbes de la mémoire collective.Ce fut une loi qui a été portée par l’émotion collective instantanée et s’est traduite par le vote d’une loi liberticide.

    De même, la réélection de Jacques Chirac à un score soviétique de 82 %, n’a t-elle, elle aussi, laissé des traces dans nos mémoires si ce n’est une fin de règne plombée par divers scandales comme les fameux frais de bouche de 4000 francs quotidiens lorsqu’il était maire de Paris...Et son slogan de la "fracture sociale" usé jusqu’à la corne lors de son élection de 1995 a été voué à un oubli collectif tout aussi profond que le précédent.

    Je me souviens aussi, que lorsque mes amis et moi allions manifester en juillet 2014 pour les enfants palestiniens de Gaza, massacrés et atrocement mutilés par centaines par des chasseurs F-16 israéliens - crimes bien plus barbares que ceux de Charlie Hebdo - le Tribunal administratif de Paris avait interdit le 25 juillet 2014 la manifestation pro-palestinienne qui devait avoir lieu le lendemain sous le motif de "la nécessité de prévenir d’éventuels débordements".

    Nous n’étions que quelques milliers alors que le 11 janvier 2015, il n’y a pas eu de débordements car les mesures de sécurité adéquates ont été prises.L’interdiction de manifester du 25 juillet 2014 fut une décision sans précédent dans l’histoire de la Cinquième République ! On peut gérer une manifestation de plusieurs millions de personnes mais pas une manifestation de quelques milliers...

    Qu’en sera-t-il du 11 janvier 2015 ? Est-ce vraiment la "victoire de la liberté de l’expression" alors qu’elle n’a pas cessé d’être encadrée juridiquement depuis des décennies et que certaines voix commencent à dénoncer un "Patriot Act à la française" à venir ? Il serait salutaire de questionner cet événement et de voir ce qu’il signifie au fond.

    Le 25 juin 1958, l’écrivain André Malraux, ministre des affaires culturelles du général de Gaulle, avait tenu lors d’une conférence de presse, les propos suivants, je le cite :

    Depuis que la France a laissé aux américains le soin de signifier la puissance et aux russes, naguère, le soin de signifier la justice, il y a un malaise profond en France qui demeure. Les français ne pardonnent ni aux uns ni aux autres ni à eux mêmes d’être devenu un peuple sans mission [...] Nous voulons proposer à la France une sorte de mission nouvelle et de nouveau lui donner l’occasion de signifier quelque chose.

    "Un peuple sans mission". En réalité, les français ne l’étaient plus depuis la Commune de Paris de 1871. Après la défaite de Sedan de 1870, c’est une très lente régression ponctuée par de terribles tragédies notamment la première guerre mondiale qui a littéralement éventré la pyramide des âges en laissant un vide d’au moins un million de jeunes hommes dans la force de l’âge morts pour si peu. Suivront quelques sursauts mais sans lendemain.

    La seconde guerre mondiale et la défaite de mai 1940 avait succédé au Front populaire. Par la suite, ils allaient à chaque fois s’engouffrer dans des entreprises coloniales et impériales comme en Indochine puis en Algérie. La guerre de Suez allait définitivement la reléguer à un rôle secondaire.

    Malgré cela, la France a pu être audible et entendue durant la présidence du général de Gaulle car sa diplomatie se voulait autre chose que se limiter au choix entre l’alliance atlantique dominée par les Américains et le bloc communiste de l’Est dominé par l’URSS. Cette parenthèse de la politique de la grandeur gaullienne allait durer 12 ans jusqu’à la disparition de De Gaulle et encore l’Etat profond français ne suivait pas toujours notamment durant l’affaire de Mehdi Ben Barka (assassinat de l’opposant marocain grâce à une opération conjointe entre les services secrets français, marocains et probablement la CIA) et le contournement discret de l’embargo sur la vente d’armes aux arabes et aux Israéliens suite à la guerre des six jours de juin 1967 en faveur d’Israël.

    Des slogans comme "liberté d’expression", "Patrie des droits de l’Homme" etc...sont des expressions qui sont vidées de leur substance dès qu’il s’agit de les appliquer à des non-européens. Quel est le projet ? rien. L’Union nationale qui s’est traduite par une manifestation comme on en voit une ou deux fois dans un siècle pour une liberté d’expression tronquée...A croire qu’il n’y pas de chômage, pas de crise économique,pas de crise du logement, pas de système éducatif en déliquescence, pas de jeunesse à la dérive. Non rien de tout cela. Un naufrage politique qui dure depuis plus de 40 ans.

    A se demander s’il s’agit bien de la patrie de René Descartes, père de la philosophie moderne, ou bien celle de Jean-Paul Sartre ou encore de Jean-Jaurès, des hommes qui lui ont permis de lui "sauver la face" et de prétendre encore qu’elle était encore la France des idéaux de 1789.

    Quelle sera la réponse ? Un sommet anti-terroriste à Washington le 18 février qui réunira tous les pays de l’Otan alors que c’est la France qui a été touchée et non les Etats-Unis. Cela n’augure rien de bon non pas pour les terroristes mais pour les peuples du proche et moyen-Orient. On sait depuis longtemps que la Turquie soutient, abrite et sert de transit pour les djihadistes syriens et que le Qatar finance. Evidemment, la Turquie est membre de l’Otan et le Qatar investit massivement en France.

    Je n’ai rien contre le peuple américain, je dis bien le peuple américain et non leur gouvernement. Encore moins contre les Européens. Et encore moins contre mes compatriotes français.

    Mais je ne peux pas m’empêcher de ne pas penser à ces derniers mots en guise de conclusion de l’ouvrage de Frantz Fanon, "les damnés de la terre" écrit en 1961 en pleine guerre d’Algérie et préfacé par Jean-Paul Sartre, je le cite :

    Allons, camarades, il vaut mieux décider dès maintenant de changer de bord (...) Quittons cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins du monde.Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire ; des siècles qu’au nom d’une prétendue « aventure spirituelle » elle étouffe la quasi totalité de l’humanité. Regardez-la aujourd’hui basculer entre la désintégration atomique et la désintégration spirituelle.

    Un autre sens de la "marche républicaine" du 11 janvier 2015, c’est aussi une invitation aux musulmans et aux arabes à quitter justement "cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre...>>

  • 2014 07 23 00:21

    Sans aucun doute maintenant, le gouvernement israélien de Benjamin Nethanyahu subit des pressions internationales pour l’arrêt du bombardement de Gaza. En effet, les compagnies aériennes française, allemande et américaine ont suspendu leurs vols vers Tel-Aviv. Netanyahu a demandé au secrétaire d’Etat américain John Kerry de faire son possible pour la reprise des vols des compagnies américaines à destination de Tel Aviv.

    Enfin, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, a déclaré que « 600 morts à Gaza, c’est inacceptable ». Evidemment, ce n’est pas par égard pour les civils palestiniens mais il sent bien que les Israéliens sont en train de perdre la partie. On aimerait savoir ce que Fabius a à dire sur le sort des Chrétiens d’Irak...

    Et j’apprends à l’instant que la Turquie suspend également ses vols vers Tel-Aviv...

  • 2014 07 23

    Les brigades Al-Qassam viennent de déclarer qu’un avion de chasse F16 israélien a été touché par un missile sol-air à proximité du quartier de Deïr Al-Balah à Gaza !

    Si cette information se révèle vraie, ce serait une première, et encore un saut qualitatif en matière d’armement.

  • 2014 07 22

    Quelques remarques sur le signe distinctif N "« nazaréen » en Irak.

    Il faudrait se poser la question du "timing" de cet événement. D’abord, c’est arrivé en pleine guerre israélienne contre Gaza, et plus particulièrement quelques jours après que l’Etat islamique "Da’esh" ait déclaré le 8 juillet 2014, c’est-à-dire, au commencement de l’agression israélienne contre les Palestiniens que : "Dieu dans le Coran nous ordonne de ne pas lutter contre Israël ou les Juifs, mais de lutter d’abord contre les apostats et les hypocrites.".....Vaste programme.

    Autrement dit, la lutte contre Israël c’est renvoyé aux calendes grecques (ouais, encore des apostats sans doute)...

    Le signe distinctif "N" est apparu une dizaine de jours plus tard, lorsque les Palestiniens ont clairement mis en échec l’armée israélienne en lui infligeant ses premières pertes. Le signe "N" est un projet de nettoyage ethnique et religieux qui ne se réduit pas aux seuls chrétiens mais à l’ensemble des minorités religieuses et ethniques de la région. C’est un projet similaire à l’établissement d’un Etat juif par l’Etat d’Israël et en ce sens, les projets de l’Etat islamique (Dahesh) et de l’Etat colon sont complémentaires. Dans le cas israélien, il s’agit purement et simplement d’établir un Etat-nation purement juif dans l’esprit de l’Etat-nation à la française au 19ème siècle qui a consisté à réprimer et détruire tous les particularismes régionaux de la France.

    L’exode des Chrétiens d’Orient a commencé à partir de la fin du 19ème siècle et a connu un essor considérable avec le génocide arménien. Il faut rappeler que ce génocide fut planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs » dont Mustapha Kamal (Attaturk) allait plus tard s’illustrer. Ce mouvement avait également comme projet d’établir un Etat-nation à la française et on incrimine souvent à tort à l’islam ce crime monstrueux.

    L’autre grand événement, c’est bien sûr, la fondation de l’Etat d’Israël en Palestine, dont on sait aujourd’hui que la déportation des Palestiniens a été préméditée et exécutée par les milices juives de Palestine et ceci dans la même optique que précédemment.

    Les Israéliens ont toujours cherché à promouvoir les conflits confessionnels dans la région et la "dernière innovation" de l’armée israélienne à été d’ envoyer des appels à la conscription à des Arabes israéliens de confession chrétienne, ce qui constitue une mesure sans précédent et ceci 3 mois avant la déclaration de Daesh .En effet, l’annonce de la circonscription des Chrétiens israéliens avait été faite le mardi 22 avril 2014 à la radio militaire israélienne.

    "N" aujourd’hui pour l’Etat islamique, conscription des Arabes chrétiens pour l’armée israélienne il y a 3 mois, il n’en faut pas plus, je crois, pour y voir deux projets complémentaires.

  • 2014 07 21

    Un soldat israélien du nom de Shaul Aron a été capturé hier par les brigades Kassam (branche armée du Hamas). Le silence israélien est assez frappant. Je ne serais pas surpris que d’autres soldats israéliens soient capturés dans les prochaines heures voire les prochains jours. C’est la première fois que l’armée israélienne subit autant de pertes et ceci en l’espace d’une nuit de conflit dans le quartier de Chaja’iah à Gaza qui fut littéralement rasé par l’armée israélienne suite à la perte d’une quinzaine de soldats.

    On observe que l’objectif qui était d’arrêter les tirs de missiles et de roquettes du Hamas s’est maintenant réduit à une destruction des tunnels souterrains de la résistance palestinienne. On se souvient aussi du fameux « enough is enough » de Tzipi Livni, l’ancienne ministre des affaires étrangères de l’Etat colon, à propos du Hamas : une menace d’éradication qu’elle avait proférée au Caire le 26 décembre 2008 devant son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit...

    Cela fait 3 offensives majeurs en 5 ans contre Gaza ...alors que rien de comparable ne s’était produit de 1967 à 2008.

    L’"opération bordure protectrice" (sic) de ce mois-ci était censé être un test en prévision du conflit à venir avec le Hezbollah libanais. On comprend que les résultats actuels de l’opération ne sont guère prometteurs et c’est encore un coup supplémentaire porté à la dissuasion israélienne.

  • 2014 07 13

    Bonsoir à tous,

    Gilad Atzmon le jazzman et militant antisioniste britannique a écrit un excellent article publié - entre autres - sur le site Information Clearing House. Le titre original est :" Chomsky, BDS and Jewish Left paradigm".

    http://www.informationclearinghouse.info/article39036.htm

    A ma connaissance, cet article n’a pas encore été traduit en français. Je me suis donc attelé à cette tâche.

    La traduction que j’ai faite de l’excellent article de Gilatz Amon « Chomsky, le BDS et le paradigme de la Gauche juive » n’ a pas consisté a traduire l’article littéralement mais à le rendre le plus clair possible tout en essayant de demeurer le plus fidèlement possible à la thèse de l’auteur. Les termes entre crochets sont de moi afin de faciliter la compréhension du texte. Gilatz Amon met en doute l’intégrité intellectuelle de Chomsky sur le mouvement BDS y compris sur la question palestinienne ainsi que la gauche israélienne et les juifs de gauche dans lle monde en dénonçant leurs manoeuvres sur le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS). Bonne lecture.

    –------------------------------------------Début de l’article --------------------------------------------------

    Dans son dernier article paru dans « The Nation », Noam Chomsky fait une sélection biaisée des faits qui correspondent le mieux au récit qu’il affectionne, tout en ignorant et déguisant les détails pertinents qui contredisent sa thèse. On pourrait s’attendre d’un universitaire de la stature de Chomsky à faire preuve d’une intégrité intellectuelle beaucoup plus importante.

    En revoyant la dernière critique de Chomsky à propos du mouvement Boycott Désinvestissement et Sanctions (B.D.S), le célèbre linguiste du Massachussets Institute of Technology (M.I.T), on constate que sa thèse sur le BDS est à la limite de la supercherie. Il est particulièrement fascinant d’examiner les tactiques usées par Chomsky et ceci à la lumière des événements actuels en Israël/Palestine.

    Chomsky a écrit : « l’appel lancé au début du mouvement BDS par un groupe d’intellectuels palestiniens en 2005 était d’exiger qu’Israël se conforme pleinement au droit international par »(1) Mettre fin à l’occupation, à la colonisation de toutes les terres arabes occupées en juin 1967 et le démantèlement du mur" [ c’est-à-dire le mur de séparation construit sous l’impulsion du gouvernement d’Ariel Sharon à partir de l’été 2002.]

    Ce qu’a écrit Chomsky est tout simplement faux. En juillet 2005, le premier objectif du mouvement BDS était différent. Il s’agissait de (1) Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes et le démantèlement du Mur".

    En 2005, le premier but du BDS ne comportait aucune référence à 1967 comme l’a suggéré Noam Chomsky. Le BDS avait exprimé son opposition à l’occupation entière de la Palestine historique par les Israéliens. Cet objectif a beaucoup contrarié les Juifs spécialement ceux de la Gauche.Pour eux, la signification était évidente, cela implique que le projet sioniste est purement un vol de terre. Ainsi, à une date inconnue, probablement aux alentours de 2010, et sans qu’aucun protocole suggérant qu’une décision formelle ait été prise à ce sujet, l’objectif changea comme par magie et les mots « occupés en juin 1967 » ont été ajoutés.

    Les tentatives de découvrir qui au sein du mouvement BDS était à l’origine du changement n’ont rien donné.Cependant, ce que l’on sait, c’est que le changement a fait suite à une pression croissante des antisionistes juifs du mouvement BDS. On sait aussi que le changement s’est produit quand le BDS a commencé à dépendre de l’argent de Wall Street et de financiers comme George Soros. J’aimerais croire que Chomsky qui est un chercheur méticuleux à qui les détais n’échappent pas est bien conscient de ce changement d’objectif du BDS. Cependant, il se peut aussi que j’ai tort et que Chomsky n’était pas courant de cette histoire d’objectif du BDS au moment où il a écrit son article.

    Mais quelle est vraiment la différence entre l’objectif initial du BDS de 2005 qui préconisait de mettre fin à l’occupation de « toutes les terres arabes » et l’appel modifié qui mentionne seulement la terre occupée depuis 1967 ?

    La réponse est claire. Le BDS a d’abord été un puissant outil politique visant à délégitimer Israël, mais il est devenu maintenant un instrument des Juifs de Gauche pour légitimer l’existence de l’Etat juif. Le succès considérable qu’a connu récemment le BDS en organisant un boycott des produits des colonies juives a prouvé ce point. En ciblant les colonies, le BDS légitime implicitement l’Etat juif d’avant juin 1967, conformément à la vision sioniste de la gauche israélienne, est que le problème israélo-arabe provient de l’occupation. Le message de la gauche israélienne est aussi simple qu’il est erroné : une fois l’occupation terminée, la paix prévaudra. Mais est-ce vraiment le cas ? Comme indiqué un peu plus loin, les récents événements en Israël/Palestine prouvent le contraire. Les violents affrontements entre l’armée israélienne et les citoyens arabes israéliens cette semaine ont eu lieu dans les territoires d’avant les frontières de 1967.

    Il semble que le succès des juifs antisionistes en faisant fléchir le BDS a servi à aiguiser l’appétit des Juifs partisans d’un Israël englobant tous les territoires palestiniens. Ce n’est qu’une question de temps pour qu’ils demandent d’autres concessions aux Palestiniens.

    Dans son article paru dans « The Nation », Chomsky a poursuivi un tel appel. Il a critiqué le troisième but du BDS : « (3) Le respect, la protection et la promotion des droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU. »

    Certes, le troisième but du BDS est particulièrement faible. Il « respecte », « protège » et « encourage » le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers. Si j’étais un réfugié palestinien vivant dans un camp depuis plus de six décennies, je m’attendrais à ce que le mouvement BDS demande mon droit absolu d’un point de vue éthique à « mon droit de retour » dans ma terre au lieu des faibles « respect » et « encourager ».

    Toutefois, Chomsky préconise le but opposé. Il dit aux Palestiniens : « oublier votre retour, il vous suffit de vous déplacer ». Dans son papier du Nation, Chomsky recommande que le BDS supprime le troisième but.

    Il écrit : « L’insistance sur l’objectif (3) est une garantie virtuelle d’un échec...cela pourrait conduire à une solution sans Etat - la solution optimale, à mon avis, et dans le monde réel n’est pas plus plausible que la solution de l’Etat unique [binational], qui est souvent, mais à tort, débattu comme une alternative au consensus international ».

    Afin de clarifier le propos délibérément obscur de Chomsky, ce dernier conseille aux Palestiniens de vider l’essence même de leur cause. Et pourquoi ? En raison d’un prétendu « consensus international ».

    Cette obsession de « légalisme », de « droit international » et du « consensus » tout en ignorant l’éthique, la morale et la justice est typique de la pensée matérialiste des écoles de pensée de la gauche et des courants progressistes. C’est encore une fois, être le commissaire qui préconise l’"action politique correcte" au lieu d’adopter un discours humaniste réellement guidé par un authentique sens de la justice et de vérité.

    Nous devrions rappeler à Chomsky, le maître du détail, qu’Israël détient le record du monde de violations du droit international, des droits de l’homme et du mépris des résolutions de l’ONU. Israël a plutôt choisi d’investir son énergie en achetant de l’influence politique en Occident à travers ses puissants lobbys. Et sans surprise, c’est le même Chomsky qui recommande maintenant que les Palestiniens abandonnent leurs aspirations pour leur droit de retour, c’était le même Chomsky encore qui fut le premier à critiquer les travaux de Mearsheimer et Walt sur l’immense influence du lobby israélien [Il s’agit de l’ouvrage « The Israel lobby and US Foreign Policy » dont les deux auteurs avaient eu beaucoup de mal à le publier en 2006-2007].

    Le message aux activistes pro-palestiniens en Occident qui ont travaillé pendant des années pour établir un dialogue avec la Gauche juive est tout simplement accablant : « vous avez couché avec les mauvaises personnes ». Avoir fait confiance à la gauche juive a tué votre résistance et semble avoir liquidé ce qui reste de votre cause. Chomsky, d’autre part, n’est peut-être pas l’esprit sophistiqué que certaines personnes croient qu’il est, mais il est tout aussi dédié à sa propre cause : Chomsky est sioniste par aveu. Il opère et s’active uniquement dans des cellules politiques juives. Chomsky est cohérent [ vu sous cet angle].

    Cependant, les Palestiniens qui pendant des années se sont assurés son soutien ont été amenés à trahir leur propre cause et les intérêts de leur peuple.

    Les récents événements en Israël et en Palestine prouvent sans aucun doute que le paradigme de la gauche sioniste a été complètement trompeur. Les affrontements de cette semaine [semaine du 5 au 12 juillet 2014] ont eu lieu... en Galilée et dans le Néguev...et la violence ici a peu de rapport avec l’Occupation.

    Le romancier palestinien primé Sayed Kashua, qui est probablement le meilleur écrivain en hébreu, et qui est depuis de nombreuses années le symbole de la coexistence arabo-israélienne a exprimé ce point mieux que quiconque.Kashua a conclu la semaine dernière que la « coexistence » est un mensonge : « C’est vraiment la fin, c’est fini ». Pour Kashua, un israélo-palestinien, la Nakba II c’est maintenant, il veut quitter Jérusalem et ne plus jamais revenir. Il a été nettoyé ethniquement par l’Etat juif.

    Le verdict est clair. L’occupation n’est pas le problème, il est juste un symptôme du problème. L’Etat juif est un problème et c’est un problème grave. Le lobby juif est un problème encore plus grand et il est mondial. Et il semble que même la gauche juive à la Chomsky soit également un grave problème. A tout le moins, il a été un obstacle qui a empêché les Palestiniens de saisir le contexte réel de leur lutte.

    –-------------------------------------Fin-----

  • Bonsoir à tous,

    La déclaration du jour est à mettre au compte du Cheikh Youssef Al-Qaradawi, le prédicateur islamiste d’Al-Jazzira, qui nous fait la fatwa, la bonne fatwa qui nous plaît :

    http://www.youtube.com/watch?v=5UnM_hkcO0g

    http://www.almasryalyoum.com/node/1311201

    Voter non au référendum sur la constitution va priver l’Egypte de 20 milliards de dollars du Qatar

    L’argent du Qatar, y a rien à faire, c’est déjà prêt !

    Ce qui veut dire clairement : « Continuez à voter pour une élite de corrompus et de prostituées comme c’est le cas depuis les accords de Camp-David et reste, O grande Egypte, mère des civilisations comme la nommait Platon, une lamentable courtisane »

  • Bonjour à tous,

    Ce que l’on demande vraiment à la Syrie est indiqué dans le protocole de Doha et dont l’opposition syrienne agréée par les Occidentaux est semble-t-il prête à livrer son pays dans des conditions qui rappellent clairement les accords de Camp-David de 1978-79 qui ont mis à genoux l’Egypte.

    http://rsistancedespeuples.blogspot.fr

    Ci-après, les 13 points du protocole :

    « 1- réduction du nombre des soldats de l’armée syrienne à 50 000 ;

    2- la Syrie ne pourra faire valoir son droit à sa souveraineté sur le Golan que par les moyens politiques. Les deux parties signeront des accords de paix sous l’égide des Etats-Unis et du Qatar ;

    3- la Syrie doit se débarrasser, sous la supervision des Etats-Unis, de toutes ses armes chimiques et bactériologiques et de la totalité de ses missiles. Cette opération doit se dérouler sur les terres de Jordanie ;

    4- annulation de toute revendication de souveraineté sur Liwa Iskandaroun et désistement au profit de la Turquie de certains villages frontaliers habités par les Turkmènes dans les « mouhafadhas » d’Alep et d’Idlib ;

    5- renvoi de tous les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan, ceux recherchés par la Turquie lui seront livrés. Inscription de ce parti sur la liste des organisations terroristes ;

    6- annulation de tous les accords et conventions signés avec la Russie et la Chine dans les domaines des forages du sous-sol et de l’armement ;

    7- permettre le passage à travers le territoire syrien d’un gazoduc qatari à destination de la Turquie puis de l’Europe ;

    8- permettre le passage à travers le territoire syrien des conduites d’eau en provenance du barrage Atatürk et à destination d’Israël ;

    9- le Qatar et les Emirats arabes unis s’engagent à reconstruire ce qui a été détruit par la guerre en Syrie à la condition que leurs sociétés aient l’exclusivité de la reconstruction et de l’exploitation du pétrole et gaz syrien ;

    10- gel des relations avec l’Iran, la Russie et la Chine ;

    11- rompre les relations avec Hezbollah et les mouvements de résistance palestinienne ;

    12- le régime syrien sera islamique et non salafiste ;

    13- le présent accord entrera en application dès la prise du pouvoir » (par l’opposition, Ndlr). Fin de citation.

    Des préoccupations d’ordre géopolitique et économique avant tout. Et le peuple syrien à l’instar du peuple libyen est le dindon de la farce.

    • 2012 12 11,

      Addendum :

      J’ai oublié de préciser que ce protocole a été rédigé lors de la réunion de la nouvelle coalition syrienne en remplacement du Conseil national syrien (CNS) à Doha, capitale du Qatar, le 11 novembre 2012.

  • 2012 12 03 ;

    Bonsoir,

    Jihad Al-Maqdissi, le porte parole du ministère des Affaires étrangères syrien a fait défection aujourd’hui. C’est une personnalité bien connue des médias que vient de perdre le régime syrien d’Al-Assad.

  • 2012 11 26

    Bonsoir,

    Le dernier article d’Ibrahim Al-Amin, l’éditorialiste du quotidien Al-Akhbar a été publié le vendredi 23 novembre 2012, sur son site en langue anglaise .
    <a href="http://english.al-akhbar.com/content/new-hamas-challenges-resistance">Le nouveau Hamas : les défis de la résistance [palestinienne]</a>

    Al-Amin s’interroge sur les conséquences du dernier cessez-le-feu conclu entre le Hamas et l’Etat d’Israël. Si l’ensemble des sympathisants de la cause palestinienne ne tarissent pas d’éloges sur la fermeté du peuple et de la résistance de Gaza, les derniers développements survenus suite au cessez-le-feu doivent attirer l’attention sur les faits suivants :

    -L’administration américaine tente de renforcer l’axe sunnite dans le monde arabe contre l’axe chiite. L’ennemi est l’Iran chiite et les alliés arabes parrainés par l’Iran que sont le Hezbollah et le régime syrien. L’alliance sunnite se compose de l’Egypte et des Frères musulmans, de l’Arabie Saoudite, de la Turquie, de l’Autorité palestinienne et des émirats du Golfe ; la Jordanie étant hors jeu.Le Hamas devra choisir entre l’Iran et l’Egypte. Si l’Iran fournit les missiles et de l’argent, l’Egypte offrira l’immunité contre les attaques israéliennes, la souveraineté sur Gaza, et une porte ouverte sur le monde.

    Cette perspective est-elle fondée ?

    –La réalité, c’est qu’il y a des indications que cette perspectives doit être prise au sérieux. Nous devons prendre en compte que l’attitude des arabes vis-à-vis de la cause palestinienne et de la résistance sont en mutation. Il doit être relevé par les sympathisants de la résistance palestinienne par exemple, qu’aucune capitale arabe n’ait vue une manifestation suffisamment importante en solidarité avec la Bande de Gaza. En outre, la couverture médiatique des plus puissants médias arabes n’avait pas atteint l’ampleur de la précédente agression israélienne.

    –Il y avait aussi une querelle véhémente entre les partisans des deux camps : d’une part l’axe Iran-Syrie-Hezbollah qui cherchait une reconnaissance publique de son rôle par la résistance palestinienne, et d’autre part les dirigeants [politiques] du Hamas qui l’évitait délibérément de le mentionner.

    Cela mène à une impasse. Toute personne qui croit que la bataille avec Israël va unifier tout le monde se trompe - comme ceux qui pensaient que les guerres israéliennes allait faire baisser l’intérêt des affrontements en Syrie.

    L’accord du Hamas d’une trêve à long terme signifie que le Hamas annonce un arrêt des opérations de résistance pendant une période de temps indéterminée, mais seulement pour être épargnée par les maux de l’ennemi des supposés amis.L’accors servirait quant à lui à renforcer les infrastructures de la résistance et à la préparation d’une confrontation future dans le cadre d’assurer la libération totale de l’occupation. Pour que cette stratégie réussisse, il faudrait un véritable accord avec tous, ou du moins les principales factions de la résistance palestinienne.

    Il y a aussi d’autres options à prendre en compte. Celles-ci, malheureusement, ont été mises en avant par tous les acteurs, ils comprennent les points suivants :

    –Tout d’abord, l’accord obtenu par le Hamas d’« un cessez-le-feu est en ligne avec l’évolution de la position politique des Frères musulmans à plus grande échelle dans la région. Cela voudrait dire que le Hamas a accepté non seulement d’intégrer la sphère des Frères musulmans dans le monde entier, mais également, sous son propre nom, de s’engager à ses théories et ses tactiques.

    La priorité actuelle des Frères musulmans au Proche et moyen-Orien est de consolider sa mainmise sur le pouvoir, et en repoussant toutes les autres questions. Le discours de la résistance depuis la victoire a été centrée sur son engagement à la cause de la résistance à tous égards, mais cette priorité n’est pas partagée par l’Egypte, la Turquie et l’Arabie saoudite, qui cherchent à consolider leur pouvoir.

    –Une seconde option serait que les membres de l’axe Turquie-Egypte-monarchies du Golfe se mettent à rapidement inonder le Hamas et le peuple de Gaza de son amour et de son affection sous la forme d’aide à la reconstruction.En contrepartie, le Hamas s’engagerait à ne pas donner un prétexte à intervenir comme nous fûmes habitués à ce schéma au Liban

    –Troisièmement, si le Hamas devait choisir l’option précédente, il ferait face à un problème interne. Des efforts devront être faits pour couper les ailes du mouvement "djihadiste actuel » qui, lui, ne souhaite pas voir d’autres priorités passer avant la résistance Le Hamas serait également se trouver face à Djihad islamique et les autres factions de la résistance moins efficaces, y compris les brigades des martyrs d’Al-Aqsa du Fatah, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine, et d’autres.

    Dans le cas d’une telle confrontation, le Hamas aurait à recourir à de sévères mesures pour affirmer son contrôle et remplir ses obligations à l’égard des Frères musulmans. Cela, malheureusement, nous mettrait sur le bord d’une nouvelle guerre civile palestinienne.

    –Quatrième option : le Hamas, s’il devait rejoindre l’axe Egypte-Turquie-Arabie-Qatar-Frères musulmans, sera amené à durcir sa ligne sur la crise syrienne. Plutôt que de critiquer les politiques du régime syrien, on pourrait s’attendre à entendre des dénonciations fortes du régime. On peut aussi entendre les dirigeants du Hamas gueule contre l’Iran et le Hezbollah que certains de ses hauts fonctionnaires ont fait.De même à l’égard de l ’Iran et du Hezbollah comme certains de leurs cadres dirigeants l’ont déjà fait

    Le danger ici - qui doit être évité -, c’est précisément le service que les États-Unis veulent obtenir de cet axe. Ils mettront la pression sur l’Egypte, la Turquie et les pays du Golfe pour forcer le Hamas à assumer cette tâche de délégitimer toute implication non-palestinienne dans la résistance. Ce serait destiné à forcer l’axe Iran-Syrie-Hezbollah à se retirer, le réduisant à une alliance confessionnelle étroite, autrement dit,le « front chiite ».

    Le problème n’est pas seulement qu’il y a des personnes qui soutiennent ces options. Le problème qui va se poser et prendre de l’importante est que si les opinions majoritaires en Palestine et en Egypte ne donnent pas un soutien suffisamment fort pour qu’une identité nationale indépendante s’affirme, elle nécessite de ne pas adhérer à un axe parrainé par les américains.

    La guerre de Gaza doit être intégrée dans une vision plus globale. L’agression israélienne de Gaza avait aussi une autre portée.

    Sur le plan stratégique : La rencontre entre Obama et Poutine qui a eu lieu dans le cadre du G20 à Los Cabos au Mexique avait permis de tracer les lignes rouges à ne pas franchir pour chacune des grandes puissances. Globalement, ils étaient d’accord que la solution en Syrie devrait être politique, une solution s’inspirant de l’accord de Taëf de 1990 qui avait mis fin à la guerre civile libanaise. Autrement dit, chaque confession aurait sa part de l’Etat : la présidence à un alaouite, la présidence du Conseil à un musulman sunnite, etc.

    Le problème fondamental qui demeure est le suivant : Sous quelle influence dominante sera la nouvelle Syrie ? Sera-t-elle toujours alignée à l’axe Moscou-Téhéran-Pékin ou bien connaîtra-t-elle une inflexion de sa politique étrangère. C’est cette question qui n’est toujours pas tranchée. En réalité, la situation actuelle arrange bien les Occidentaux : la Syrie est en train de sombrer jour après jour de sorte que l’Etat syrien s’effondre et avec lui ses prérogatives.

    Les lignes rouges seraient les suivantes : Poutine ne veut pas que la Turquie s’implique encore plus militairement afin qu’elle n’ait pas de rôle significatif dans les négociations. L’appel d’Erdogan à installer des missiles Patriot de l’OTAN est évidemment pour Poutine un franchissement de cette ligne et la Russie ne manquera pas de réagir. La seconde ligne rouge, c’est l’interdiction d’accorder à la rébellion syrienne des armes sophistiquées, autrement dit pas de « saut qualitatif » dans l’armement qui pourrait changer le rapport de forces sur le terrain. C’est pour ces raisons que les Américains n’avaient pas donné leur feu vert pour des missiles sol-air.

    Selon Nasser Qandil, ancien député libanais et allié du régime syrien, le projet russo-chinois pour la région serait une formule qui consisterait à former une fédération entre la Syrie et l’Irak. Sur le volet politique, cette formule engloberait la Turquie post-Erdogan et l’Iran : ces deux derniers pays apporteraient leur poids économique et militaire dont l’un des objectifs serait de régler la question kurde pacifiquement en leur reconnaissant leur spécificité culturelle et une autonomie politique dans le cadre de cette union.Sur le volet économique : rendre la Mer Méditerranée accessible au pétrole et gaz iranien et irakien via le territoire syrien et relier les gazoducs russes à la Mer rouge à travers la Turquie, la Syrie et la Jordanie.

    Cela fait de la Turquie une cause majeure de confrontation entre les Russes et le Chinois et les Américains et leurs alliés : l’acheminement et le « partage » des ressources énergétiques de la région. L’émergence de cette Union (Irak-Syrie-Turquie-Iran) en ferait une puissance régionale qui constituerait un danger pour l’Etat d’Israël.

    Sur le plan militaire : La mise en échec de l’armée israélienne à Gaza a sérieusement montré les limites de puissance israélienne : il semble qu’elle ne soit plus capable de remporter une victoire militaire nette mais seulement de détruire ce qu’elle fait « remarquablement bien ». Il semble que l’armée israélienne ne soit plus en mesure d’être un outil militaire au service de l’Occident suffisamment efficace pour porter un arrêt à ce projet. La démission d’Ehud Barak, ministre de la Défense de l’Etat d’Israël montre combien le coup de Gaza a été rude.

    La récente création de la Coalition de l’opposition syrienne à Doha n’a pas été reconnu par les rebelles islamistes syriens. Cette force militaire sur le terrain dont le projet s’apparente à ceux des Talibans a saboté quelque peu le projet américain de fournir un armement plus sophistiqué (saut qualitatif).

    En conclusion, le conflit en Syrie n’est pas prêt de voir une solution politique dans les prochaines semaines. Rendez-vous début 2013, en attendant de voir qui seront les nouvelles têtes de l’administration américaine aux affaires étrangères, à la Défense et à la Sécurité nationale.

  • 2012 11 22

    https://www.youtube.com/watch?v=HuvrVwrqTDo#t=53s

    Cette vidéo que j’ai trouvée sur le site Al-Akhbar English a été insérée par Amal Saad Ghorayeb. Cette vidéo a été réalisée le 3 juin 2009 soit à l’époque quelques jours avant son « fameux discours du Caire ».

    Il s’agit de jeunes israéliens donnant leur avis sur Barack Obama.

    On « appréciera particulièrement » le passage à la 53ème seconde : « White Power fuck the niggers » ...je vous laisse le soin de traduire...

    Voilà pour quel pays roule Obama et comment il est rétribué.

    Autre perle à 1min 37 s lorsqu’une jeune israélienne se présentant comme diplômée en sciences politiques et à la question « connaissez-vous Benyamin Nethanyahou ? » cette dernière a répondu « Who is Benyamin Yahoo ? » : je vous jure, c’est pas une blague. Attention Chef d’oeuvre !!!!

  • 2012 11 21

    Ce que vient de réaliser la résistance palestinienne est historique. En lisant le texte de l’accord, on comprend que le blocus contre Gaza va être au moins partiellement levé. Comme dans tous les accords, il y a souvent des clauses secrètes qui ne sont pas publiques comme ce fut le cas des accords de Camp David notamment sur la présence de troupes égyptiennes sur le Sinai. Il ne faut pas oublier que l’Egypte est le sponsor de cette trêve.

    Néanmoins, cette mise en échec de l’armée israélienne est beaucoup plus patente qu’il y a quatre ans.

    "http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4302597,00.html

    Il faut maintenant rappeler que Netanhyahu avait misé clairement sur l’élection de Mitt Romney. Et le prédécesseur au poste de premier ministre de l’Etat d’Israël, Ehud Olmert, avait déclaré à ce sujet, il y a un peu plus de deux semaines que Netanyahou avait violé la règle implicite selon laquelle un premier ministre israélien ne doit pas faire part publiquement exprimé sa préférence pour un candidat en particulier.

    http://www.timesofisrael.com/an-insult-to-obama

    Olmert avait également déclaré que Netanyahu avait de ce fait « craché au visage d’Obama » et avait implicitement laissé entendre que ce dernier chercherait à le punir.

    L’arrivée d’Hillary Clinton a eu pour effet de retarder la trêve d’au moins 24 heures et c’est l’attentat de Tel-Aviv qui a véritablement aggravé la position de Netanyahou en montrant que la résistance palestinienne pouvait également frapper au coeur de Tel-Aviv et ceci malgré le « mur de sécurité ».

    Olmert s’est remis en orbite - en tout cas son parti Kadima - pour les prochaines élections législatives israéliennes prévues le 22 janvier 2013.

    Il semble que Netanyahou ait beaucoup perdu ces derniers jours.

    • Cessez-le-feu en Palestine occupée : malgré sa force militaire et sa cruauté, l’État sioniste n’a rempli aucun de ses objectifs
      21 novembre 2012 - Source : Abdel Bari Atwan - Traduction : al-Mukhtar

      http://www.info-palestine.net/Palestine/Article010.html

      Netanyahu acceptera probablement l’accord de trêve sans pouvoir imposer toutes ses conditions à l’autre partie parce qu’il ne veut pas engager une invasion au sol - même partielle - terrifié qu’il est à l’idée des surprises qui l’attendent, après avoir été durement secoué de voir la résistance palestinienne envoyer des roquettes jusqu’à Tel Aviv.

      Si la fusée Fajr-5 - qui coûte à peine 5000 dollars – est capable de pénétrer le Dôme de Fer dont chaque missile coûte plus de 50 000 dollars, cela démontre la faiblesse d’un système qui a coûté des milliards de dollars, tandis que c’est le frère de la fusée Fajr-5, le missile antichar Cornet, qui a empêché Netanyahu et son ministre Ehud Barak de commettre la folie d’envahir la Bande de Gaza.

      Nous écrivons ces mots avant que les articles de l’accord de trêve aient été publiés, et certains de ceux-ci bénéficieront certainement à Israël. C’est normal et prévu. D’autres articles, plus importants, bénéficieront à la résistance, renforçant d’abord ses moyens militaires et en second lieu, sa légitimité politique.

      La Bande de Gaza a payé un lourd tribut pour ces deux accomplissements, et c’est douloureux à tous les niveaux. Les martyrs et les blessés sont nos proches et nos enfants, mais c’est une guerre qui leur a été imposée par un ennemi arrogant et terroriste, le tout au milieu d’une honteuse passivité arabe.

      (...)

      Les habitants de Gaza peuvent être fiers d’être restés fermes et de n’avoir pas imploré n’importe quel dirigeant arabe de les sauver, contrecarrant les plans du gouvernement de Netanyahu tels qu’exprimés par son adjoint Eli Yishai qui s’est montré digne des Nazis en menaçant de renvoyer Gaza au Moyen Âge.

      Nous ressentons tristesse et douleur en devant inscrire l’ex-Président palestinien Mahmoud Abbas et son Autorité dans la colonne des « perdants » dans cette guerre. Abbas n’a pas su se lever dans ce moment historique, et n’a pris aucune mesure un tant soit peu courageuse pour racheter toutes ses prises de position précédentes qui ont eu pour seul résultat de le mener à plus d’humiliation et d’affaiblissement.

  • 2012 11 21 18 : 27

    Bonsoir à tous,

    Selon le site d’Al-Mayadeen TV, Un accord portant sur une trêve entre Israël et les Palestiniens aurait été conclu et devrait être annoncé par le président égyptien Mohamed El-Morsi en présence d’Hillary Clinton...

    Si cela se révèle vrai, la question serait de savoir quelles sont les conditions qui auraient été imposées à l’Egypte notamment sur une éventuelle contrainte de désarmer les factions palestiniennes.

    J’apprends à l’instant que la conférence vient de débuter.

  • Toujours selon Al-Mayadeen, Netanyahou aurait exigé du président égyptien Morsi qu’il se porte garant en signant le document de la trêve avec le Hamas et en s’engageant à désarmer les armes de la résistance palestinienne.

    Sur l’explosion de Tel-Aviv, ce se serait un attentat perpétré par une jeune femme. Il semble que ce ne serait pas attentat suicide car aucune trace de corps n’a été trouvé pour le moment.

    La veille de l’attentat, 38 palestiniens avaient été arrêtes par la police d’occupation israélienne. Les généraux israéliens seraient maintenant plus inquiets de l’évolution en Cisjordanie que celle de Gaza et l’auraient fait savoir à Netanyahou.

    La question pour les Israéliens est de savoir si c’est le Fatah ou le Hamas qui est l’auteur de l’attentat. Dans le cas, où ce serait le Fatah, cela marquerait un élargissement du conflit, puisqu’à ce jour seules les factions de Gaza étaient impliquées dans la confrontation militaire actuelle.

    Tel-Aviv n’est donc plus seulement la cible des missiles de Gaza, mais elle est dorénavant sous la menace d’attentats.

  • 2012 11 21

    Selon la 10ème chaîne israélienne, une forte explosion vient d’avoir lieu à Tel-Aviv. C’est un bus de la société Dan. 10 blessés dont 3 graves ont été nombrés pour le moment.

    Ce probable attentat arrive alors qu’Hillary Clinton est en visite à Ramallah en Cisjordanie chez le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Selon la chaine libanaise Al-Mayadeen, Abbas s ’attendait à ce que Clinton évoque le cessez-le-feu avec Israël. A la grande surprise d’Abbas, elle lui aurait demandé de renoncer à sa demande de devenir un Etat observateur à l’ONU prévue pour le 29 novembre 2012.

    La conférence de presse conjointe entre Clinton et Abbas a été annulée. J’apprends que les généraux israéliens ont mis en garde Nethanyahu que le risque n’est pas Gaza mais l’embrasement de la Cisjordanie.

    Les choses ont empiré depuis la visite d’Hillary Clinton à Tel-Aviv hier.

  • 2012 11 19

    Bonsoir,

    Les sondages actuels montrent que 90% des israéliens soutiennent l’agression par bombardements aériens contre Gaza. En revanche, ils ne sont que 30% à vouloir une opération terrestre.

    Les sondages sont également favorables pour Netanyahou et Ehud Barak, ils ont tous deux fait un bond de 20% dans les intentions de vote selon Haaretz (article réservé aux abonnés ou aux inscrits).

    Par comparaison avec l’agression de décembre 2008-janvier 2009, l’universitaire libanaise Amal Saad Ghorayeb rappelle que les sondages étaient également bons pour Ehud Olmert, qui était premier ministre de l’Etat d’Israël à l’époque.

    Et lors de la seconde guerre du Liban de juillet 2006, Olmert étaient dans les premiers jours de l’offensive à plus de 78% d’opinions favorables voire plus. A l’a fin de guerre des 34 jours, Olmert avait littéralement plongé puisqu’aucun des objectifs fixés à la guerre n’avaient été atteints.

    Actuellement, les derniers sondages sont favorables à Netanyahu et Barak qui sont respectivement à 55 % et 52% et ceci malgré la profonde crise sociale que connait Israël.

    Par conséquent, c’est pour ces raisons que Nethanyaou a pris l’initiative de demander une trêve à l’aide des Egyptiens et des turcs. C’est pour lui, l’occasion idéale de transformer son agression sanglante en gains politique.

    De plus, Obama est contre une opération terrestre qui risquerait d’occulter la crise syrienne dont nous devrions voir dans les prochaines semaines un durcissement du côté de la ville de Homs...(à suivre).

    Khaled Meshaal, le dirigeant politique du Hamas, a rappelé que c’est bien Nethanyaou qui a pris l’initiative de demander la trêve. Meshaal semble avoir bien compris que Nethanyahu veut capitaliser ses gains politiques et veut une trêve rapidement. Plus les choses traînent, plus le risque d’érosion de son « capital politique » est grand.

    Que veut Nethanyahu ? Plus de missiles et le droit de poursuivre les résistants en cas de tir.

    Khaled Meshaal demande tout simplement que le blocus de Gaza soit levé : ce ne sont pas les Palestiniens qui ont rompu la trêve.

    A mon humble avis, si les choses devaient traîner et s’il y a une opération terrestre, l’armée israélienne cherchera à isoler Gaza de l’Egypte en concentrant ses attaques sur l’axe reliant Khan Younes et le point de passage de Rafah et le couloir de Philadelphie au sud de Gaza. C’est sur cette frontière que transitent les armes destinées à la résistance palestinienne.

  • Sur le site de l’hebdomadaire Marianne en date du 7 octobre 2012, un débat entre Alain Badiou et Jean-Claude Milner dont voici le résumé de leur position-notamment sur le conflit entre les Palestiniens et l’Etat d’Israël.

    http://www.marianne.net/Badiou-et-Milner-les-meilleurs-ennemis_a223161.html

    et

    http://www.marianne.net/Badiou-et-Milner-les-meilleurs-ennemis_a223161_2.html

    Jean-Claude Milner :

    Je reprends volontiers la formule d’Alain Badiou : le XXe siècle a eu lieu. Mais ce qui a eu lieu, pour moi, c’est d’abord la découverte progressive que le nom ouvrier avait cessé de diviser. Il avait été le diviseur par excellence au XIXe siècle. Il cesse de l’être. Pourquoi ? A cause de la guerre de 1914. Les ouvriers, dans les nations industrielles, acceptent la mobilisation et l’union dans la guerre. Lénine porte sur ce point le juste diagnostic, mais il se trompe en pensant qu’il pourra ranimer la force de division du nom ouvrier, en passant par l’édification d’un Etat ouvrier. Le nom ouvrier, loin de diviser, va réunir ; il devient l’un des multiples synonymes de la cohérence sociale.

    Si le XXe siècle a eu lieu, c’est pour une seconde raison : le nom juif est redevenu un nom politique. C’est-à-dire un nom diviseur. Il l’avait été déjà. Je pense à l’affaire Dreyfus, qui d’un certain point de vue a appris la politique à une génération.

    Hitler a rouvert la question de la capacité de la politique à empêcher la mise à mort de l’adversaire. Il l’a rouverte principalement à propos du nom juif. Il a fait céder la politique ; la fin de la guerre a rétabli la politique, mais elle n’a pas refermé la question. Le nom juif est encore aujourd’hui le diviseur majeur, celui qui convoque la politique à sa limite.

    Cet ensemble de propositions affirmatives me conduit à émettre des critiques. 1) Je considère qu’Alain Badiou a sous-estimé la force imaginaire de l’antijudaïsme, aussi bien en France que hors de France. 2) Symétriquement, je considère qu’il a surestimé la portée politique du nom palestinien.

    Je m’explique. Selon moi, le nom palestinien ne divise qu’en apparence. Au contraire, il crée du consensus : au sein des honnêtes gens (je m’y inclus), qui considèrent tous que les Palestiniens sont dans le malheur ; au sein de ce qu’on appelle encore le « tiers-monde » ; de plus en plus au sein de la gauche euro-atlantique (Europe occidentale et Amérique). En tant qu’il divise en apparence, le nom palestinien promeut une apparence de politique. La question politique réelle apparaît avec le nom qui divise réellement : le nom juif.

    Alain Badiou :

    C’est bien à une mode intellectuelle que se rattachent des thèses comme « le nom ouvrier est mort, le retour du nom juif est notre événement ». Cette vision du siècle n’est-elle pas le fruit quelque peu sec d’un petit groupe de l’intelligentsia française entre 1974 et aujourd’hui ? N’est-ce pas Benny Lévy et ceux qui l’ont suivi, au nombre desquels Jean-Claude Milner, qui, déçus que les proclamations matamoresques de la Gauche prolétarienne ne les aient pas portés au pouvoir, se sont mis à critiquer férocement la « vision politique du monde » et le « progressisme », à jeter aux orties le mot « ouvrier », et bien d’autres avec lui, à faire de « juif » un nom hyperbolique, et de farouchement propalestiniens qu’ils étaient se sont, avec la même certitude d’être la fine fleur du temps, convertis au sionisme le plus intransigeant ? De tels revirements ont l’avantage de transformer un échec patent en lucidité supérieure, et d’être toujours dans le vent.

    Mais voyons les termes précis du litige. Pour commencer par les critiques les plus factuelles, je tiens à redire une fois de plus que je n’ai aucunement sous-estimé ou dénié l’existence, y compris aujourd’hui, y compris dans notre pays, de l’antisémitisme. Je renvoie à mes textes et aux actions auxquelles j’ai participé sur ce point. Mais ce que Jean-Claude Milner, lui, sous-estime de façon quasi monstrueuse, en fait nie, purement et simplement, c’est la puissance presque consensuelle, en France, en Europe sans doute, de l’hostilité aux Arabes et aux Africains noirs, sous le nom convenu d’« immigrés ». Je lui demande raison de cette dissymétrie. En ce qui concerne précisément les agissements de l’Etat d’Israël, ceux-là ne sont pas plus identifiables aux « juifs » que ne l’étaient ceux de Pétain ou de Sarkozy aux « Français », et même moins encore.

    Ensuite, au bas mot, dans ce conflit, le rapport entre les morts violentes de Palestiniens sous les coups des Israéliens et les morts d’Israéliens juifs sous les coups des Palestiniens est de cent pour un. Ceux qui ont dû fuir, abandonner leur terre, assister à la destruction de leurs maisons, être enfermés dans des ghettos et dans des camps, passer des heures pour aller d’un village à un autre, franchir des murs, ce sont les Palestiniens. On s’étonne que le sensible Milner ne soit pas, cette fois, du côté des corps parlants qu’on tue, qu’on humilie ou qu’on enferme. Dans de telles conditions, la question est de savoir par quels chemins passe la seule solution juste : un Etat moderne, c’est-à-dire un Etat dont la substructure n’est pas identitaire, mais historique. Un Etat qui solde cette guerre civile atroce en réunissant les deux parties.

    Ces remarques factuelles nous préparent à dire ceci : il est tout bonnement faux qu’un mot de la politique soit important (soit un « nom », admettons cette convention) à proportion de ce qu’il divise. Autant dire qu’en Amérique aujourd’hui le vrai nom de la politique est le « mariage gay ». Quant à chez nous, il serait plus justifié aujourd’hui que Jean-Claude Milner tienne pour des noms éminents les noms « Arabe » ou « Noir », pour ne rien dire d’« islam » et « islamisme », lesquels à l’évidence infiniment plus que le prédicat « juif », lequel est devenu consensuel au point que Marine Le Pen elle-même n’ose plus y toucher, à la différence de son papa. C’est que ledit papa avait des faiblesses pour les seules politiques que l’on connaisse dans lesquelles le mot identitaire « juif » divise absolument, nommément les fascismes, plus singulièrement le nazisme. On peut même dire que le mot « juif » n’a été un nom politique éminent, selon les critères de Milner, et donc au vu de ses pouvoirs de division, que dans le nazisme et ses succursales. Mais peut-être Milner considère-t-il désormais que toute politique s’apparente au nazisme ? Je reviendrai sur ce qui conduit sa pensée à un antipolitisme radical. Un nom est politique, dirais-je quant à moi, s’il inscrit une idée du bien, dans l’ordre de l’action collective, du mouvement historique réfléchi dans une organisation de cette action. En ce sens, du reste, il n’y a aujourd’hui que deux mots politiques fondamentaux (deux noms) : la démocratie, qui prétend unifier le monde de la vie collective sous la loi extérieure du capitalisme concurrentiel, et le communisme, qui prétend l’unifier sous la loi immanente de la libre association.

    Mais Jean-Claude Milner, comme Glucksmann, ne pense qu’à partir du mal. Il est comme ce parlementaire, M. de Mun, à qui Jaurès lançait : « Vous aimez les ouvriers, monsieur de Mun, vous les aimez saignants ! ». Sa pensée s’alimente aux désastres. Il nous l’a dit : la seule chose qu’on puisse, qu’on doive espérer, c’est de mettre fin aux massacres, c’est de condamner les mises à mort. En matière de pensée « politique », Jean-Claude Milner a grandement besoin de victimes, d’ouvriers saignants, de peuples martyrs.

    Malheureusement, les massacres trouvent leurs racines non dans l’abstraction de « la mise à mort des êtres parlants », mais dans des politiques précises, dont on sait qu’elles ne sont combattues efficacement que par d’autres politiques. S’opposer aux massacres n’a aucune consistance si cette opposition n’est pas nourrie par l’idée d’une politique absolument différente, idée qui seule peut proposer une forme d’existence collective dans laquelle le recours au massacre est exclu.

    Je crois qu’au bout du compte la thèse de Milner, c’est que la politique n’existe pas, ou même qu’elle est toujours nuisible, et que la seule chose qui compte est la morale de la survie des corps.

    Voici par contraste ma position résumée : ce qui a commencé au XIXe siècle, c’est le mot « communisme ». Il a expérimenté au XXe sa possible surpuissance, sous la forme d’une fusion entre politique (communiste) et Etat (de dictature populaire). Il faut revenir à la séparation des deux, ce qui exige une sorte de recommencement politique. Toute autre orientation, singulièrement le moralisme de la survie des corps, revient à entériner la domination, sous le mot clé « démocratie », du capitalisme déchaîné dont nous expérimentons le déploiement planétaire, prenant ainsi l’entière mesure de son infamie. Communisme ou barbarie. Jean-Claude Milner confirme, en tant que « professeur par l’exemple négatif », que nous en sommes bien là.

    Le mot de la fin est accordée à Jean-Claude Milner. Pour lui, les Palestiniens se font tuer pour que « les Etats voisins se maintiennent ». On pourrait lui poser la question suivante : "Pourquoi ces Etats ont fait la guerre à Israël en 1947-1948, durant l’expédition de Suez en 1956, la guerre des six jours en 1967, la guerre d’octobre 1973,l’annexion du Golan syrien en décembre 1981 (alors qu’aucune menace n’était perceptible), l’invasion du Lban en 1982, la guerre du Liban de juillet 2006, la guerre de Gaza décembre 2008-janvier 2009 et la toute dernière encore contre Gaza en novembre 2012 ?

    Dans tous les cas y compris en 1947-1949 Israël avait mené des guerres de type préventive. Le problème avec Jean-Claude Milner c’est que le référent « Etats-voisins » n’est pas clairement désigné. Il n’y a aucune référence au projet colonial qu’est le sionisme qui nie purement un simplement (négationnisme) le peuple palestinien et son passé en rasant toute trace et tout vestige historique.

    Je rappelle la décision de Ysrael Katz, ministre israélien des Transports, de juillet 2009 de judaïser tous les noms arabes des villages palestiniens occupés des panneaux indicateurs pour garder uniquement les termes hébreu.

    Jean-Claude Milner

    [...]

    Je ne veux pas m’attarder sur l’éventuelle superposition entre le refus d’un tel Etat et un antijudaïsme. Cette superposition existe, mais je ne ferai pas l’injure à Badiou de la lui imputer. Que la naissance de cet Etat ait été immédiatement suivie d’une guerre, qui le niera ? Cette guerre dure encore. Qu’elle provoque des morts nombreuses, qui en doute ? Il ne peut en être autrement. Les Palestiniens qui meurent sont persuadés qu’ils meurent à cause de l’existence d’Israël. Qu’ils en soient persuadés, c’est indubitable. Mais rien ne prouve qu’ils aient raison.

    Aujourd’hui, les Palestiniens se font tuer pour que les régimes en place, dans les Etats voisins, se maintiennent. C’est pourquoi je juge que la division induite par les Palestiniens ramène à un consensus, dont la majorité automatique de l’ONU est une expression parmi d’autres. Le nouveau pouvoir en Egypte annonce – vrai ou faux – qu’il se chargera lui-même de la destruction ; du même coup, le nom palestinien est effacé. Preuve que les Palestiniens ne meurent pas pour eux-mêmes. Ils meurent pour que leurs prétendus alliés et leurs prétendus chefs continuent d’être indifférents à leur sort.

    Puisqu’on me demande un certificat de sensibilité, j’avouerai que cet état de choses me touche parce qu’il est de part en part habité par le mensonge. Ce mensonge qui fait que le Palestinien se murmure, en mourant, qu’Israël l’a tué. Non, ce qui tue le Palestinien, c’est ce mensonge même. Parallèlement, l’Israélien s’imagine souvent qu’il meurt à cause des Palestiniens. C’est évidemment faux. Il meurt parce qu’il est identifié à un juif et parce que certains puissants ont besoin qu’un juif ne sache jamais si sa survie est assurée.

    Face à cela, Badiou appelle de ses vœux un Etat moderne dont la substructure ne soit pas identitaire mais historique. A mes yeux, la proposition a le même statut de fiction rationnelle que l’hypothèse communiste. Elle n’a de sens que si on accorde à Badiou la totalité de son système. Ce que je ne fais pas. Qui peut imaginer que puisse subsister un tel îlot d’exception dans une zone faite d’Etats dont la substructure est identitaire, où l’historique et l’identitaire entrent en constante intersection ?

    Qui peut imaginer que quoi que ce soit puisse se stabiliser entre Israéliens et Palestiniens, alors que la Syrie, l’Egypte, l’Iran, l’Irak et j’en passe sont pris dans les rets de l’instabilité ? Nulle part dans le monde on ne peut faire mieux que des bricolages ; dans cette zone du monde, les bricolages ne peuvent pas aller au-delà de l’armistice. Est-ce une allégeance à une doctrine du mal ? J’admets que je tiens le cours du monde pour voué au désordre indéfini, mais la mise en équation du désordre et du mal, c’est du platonisme. Or, je ne suis pas platonicien.

  • 2012 11 16,

    http://arabic.rt.com/news_all_news/news/599957

    Toujours sur le site Russia Today en arabe, Ehoud Barak, le ministre de la défense israélien, a l’intention de faire appel à 75 000 réservistes. Il y a encore 24 heures, ils parlaient de 16 000 réservistes.

    Cela signifie une probable opération terrestre contre Gaza d’une envergure sans précédent dont l’objectif serait de casser Gaza et le Hamas.

    Une situation qui risque de devenir incontrôlable pour tous et ouvre la boite de Pandore.

  • 2012 11 16,

    Bonsoir,

    http://arabic.rt.com/news_all_news/news/599950

    Une information sur le site Russia Today en arabe qui annonce que deux soldats israéliens probablement des pilotes dont l’armée israélienne avait perdu contact auraient été capturés par les phalanges Ezzedin El-Kassam (l’aile militaire du Hamas).

    Si cette information se révèle vraie, ce serait un atout très précieux pour d’éventuels échanges de prisonniers et on pense tout de suite à Marwan Barghouti.

    On rappelle que le Hamas n’avait pu capturer aucun soldat israélien lors de la précédente agression israélienne de decembre 2008-janvier 2009. Sans parler de la doctrine du dôme d’acier qui a été mis en pièce par les missiles tombés sur Tel-Aviv et sur l’ensemble du territoire palestinien.

  • 2012 11 16

    Dernière dépêche sur le site de la chaine TV libanaise, Al-Mayadeen :

    http://www.almayadeen.net/ar/News

    La résistance palestinienne aurait lancé un missile en direction de la Knesset située à Jérusalem.

    Evidemment, c’est un tir symbolique mais qui met en pièces la doctrine stratégique du dôme d’acier dont les Israéliens n’ont pas cessé de parler depuis la guerre de juillet 2006 du Liban.

    la stratégie israélienne était entrée, avec la guerre du Liban de 2006, dans une crise profonde. Son paradigme constant depuis 1948 – le « mur d’acier » d’après la fameuse expression de l’ultrasioniste Zeev Jabotinsky en 1923 avait été remis en cause.

    La doctrine du dôme d’acier qui a pris le relais semble connaître même sort.

  • 2012 11 16

    La visite de la délégation égyptienne menée par le premier ministre égyptien Hicham Kandil à Gaza a tourné court. Kandil qui s’est rendu en compagnie de Ismael Haniyeh à l’hopital d’Al-Shifa, a du interrompre sa visite à Gaza du à l’intensité des bombardements.

    Le conseiller du premier ministre égyptien, Issam Al-Daaliss, a déclaré :

    la visite de la délégation a pour but d’exprimer notre solidarité et non de déclarer une trêve...

  • 2012 11 15

    Bonsoir à tous,

    Un article du rédacteur en chef du quotidien libanis Al-Akhbar, Ibrahim Al-Amin qui estime que l’agression israélienne de Gaza est un test décisif aux frères musulmans d’Egypte et de Palestine (Hamas)

    http://english.al-akhbar.com/content/gaza-questions-egypt-and-hamas

    <blockquote>Was Israel’s assessment based on accurate information reassuring that neither Egypt nor the MB leadership are prepared to take any radical action toward creating new realities in Palestine and the region? [...]The first Brotherhood-ruled Arab country, the MB as an organization, and the bereaved Hamas, are facing their toughest test. It will not be the last, but it is the toughest. Will the upshot of the Arab Spring be that Palestine is forgotten and Israel is left to ravage it undeterred? Or will the Arab Street in general, and the Palestinians in particular, sense that a positive change has occurred?[...]But the real challenge is for the Hamas leadership. If it opts to go along with the line of the worldwide MB, it will court an explosion within its own ranks. This is a serious prospect. It has been raised in internal discussions which showed that differences between Hamas’ various factions are not superficial, with the military wing – and Jaabari in particular – opposed to any truce with the enemy.</blockquote>

  • 2012 11 15

    La véritable question est de savoir si le « printemps arabe » aura un effet sur les positions des pays où des révoltes ont eu lieu à savoir l’Egypte, la Tunisie, la Libye. Si ce printemps va réellement porter ses fruits sur la question palestinienne.

    La plupart des missiles palestiniens sont de fabrication syrienne...

    Cette nouvelle agression aura le « mérite » de mettre de nouveau la Palestine sur le devant de la scène et d’occulter quelque peu la guerre en Syrie qui arrangeait les affaires des Israéliens et de leurs alliés.

  • Bonsoir à tous,

    Il est quand même important de souligner que cette nouvelle guerre barbare contre Gaza survient 3 semaines après la visite historique (SIC) de l’émir du Qatar, Hamad Bin Khalifa Al-Thani (le mari de Moza alias la « banane » en arabe dialectal).

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/10/23/visite-historique-de-l-emir-du-qatar-a-gaza_1779825_3218.html

    Qu’avait-il promis ? Mais des investissements ! Et quel genre d’investissements ? Mais des routes et des logements pour les Gazaouis...

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/10/23/visite-historique-de-l-emir-du-qatar-a-gaza_1779825_3218.html

    Ah bah, ça tombe rudement bien ! Les Israéliens vont faire table rase de ce qui restait encore debout pour aider la reconstruction de leur allié qatari.

    Ah ! on peut dire que ces arabes sont respectables !

    Et la diplomatie américaine l’avait qualifié de « mission humanitaire » (RE-SIC).

    Quant à Ismael Haniyeh, il s’était surpassé en déclarant à l’égard de l’émir :

    <p>"Aujourd’hui, vous annoncez officiellement la levée du blocus politique et économique imposé à la bande de Gaza" !</p>

    Voilà où mène la voie de la « modération »...

    A se demander si une partie du Hamas n’est pas complice de ce qui arrive aujourd’hui. L’émir du Qatar avait été critiqué par l’OLP d’accentuer la séparation politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.

    La colonisation de la Cisjordanie ne connaissant pas de pause, la solution de « la patrie de rechange » (Al-Watan al-badil) pour les Palestiniens serait la Jordanie comme l’avait déjà clairement déclaré John Bolton, l’ancien ambassadeur américain auprès des Nations Unies sous Bush Jr, au lendemain de la précédente agression de décembre 2008-janvier 2009.

    On observera que la situation politique en Jordanie s’est beaucoup dégradée depuis...

    Le cynisme israélo-américain et occidental vis-à-vis de la question palestinienne est indépassable.

    Mais là, il y a de quoi faire question « travaux pratiques » en comparant les situations en Syrie et en Palestine : voyons comment nos éditorialistes vont se surpasser en mauvaise foi. Le caractère obséquieux de la presse française et occidentale vis-à-vis de l’Etat colon d’Israël va encore battre des records !