Wikisource

https://fr.wikisource.org

  • L’occident et ses journalistes, en ce moment, qui recommandent « aux deux parties » d’arrêter de tuer les journalistes, « aux deux parties » d’arrêter d’espionner au Liban, « aux deux parties » d’arrêter de massacrer les populations civiles, c’est la même logique que la citation d’Anatole France :
    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Lys_rouge/VII

    Ils y doivent travailler devant la majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.

  • André Léo, l’injustement oubliée
    https://www.partage-noir.fr/andre-leo-l-injustement-oubliee

    Il est une autre guerre, à laquelle vous n’aviez pas songé, et qui dépasse l’autre de beaucoup en ravages et en frénésie. Je parle de la guerre civile. Celle qui fait ce constat (toujours actuel), en septembre 1871, est aujourd’hui bien mal connue. #André_Léo (1824-1900) , en effet, n’a pas connu le sort de #Louise_Michel : elle n’a pas été « récupérée » mais totalement oubliée, ou plus justement, comme dit Alain Dalotel, qui en propose une biographie passionnante : « rejetée » ou « exclue ». #Le_Monde_libertaire_n°1393_du_7_au_13_avril_2005

    / André Léo, La Commune de Paris (1871), Louise Michel, #Benoît_Malon, Le Monde (...)

    #La_Commune_de_Paris_1871_ #Le_Monde_Libertaire
    https://fr.wikisource.org/wiki/Au_Travailleur_des_campagnes_(2_pages)
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9volution_sans_la_femme
    https://fr.wikisource.org/wiki/Coupons_le_c%C3%A2ble_ !
    https://fr.wikisource.org/wiki/Une_vieille_fille
    https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Deux_Filles_de_monsieur_Plichon
    https://fr.wikisource.org/wiki/Aline-Ali
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Femme_et_les_m%C5%93urs
    https://fr.wikisource.org/wiki/Un_mariage_scandaleux
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_guerre_sociale

  • Baudelaire : PAUVRE BELGIQUE - ARGUMENT DU LIVRE SUR LA BELGIQUE.
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Baudelaire_-_%C5%92uvres_posthumes,_III,_Conard,_1952.djvu/26


    Si vous cherchez de belle phrases pour vous plaindre de Bruxelles et de l’UE vous êtes sûr de les trouver ches Charles Baudelaire.

    Baudelaire - Œuvres posthumes, III, Conard, 1952.djvu/26

    Choix de titres : La vraie Belgique. La Belgique toute nue, La Belgique déshabillée. Une capitale pour rire, Une capitale de singes.

    Qu’il faut, quoi que dise Danton, toujours « emporter sa patrie à la semelle de ses souliers+ ».

    La France a l’air bien barbare, vue de près. Mais allez en Belgique, et vous deviendrez moins sévère pour votre paÿs.+
    ...
    Grand mérite à faire un livre sur la Belgique. Il s’agit d’être amusant en parlant de l’ennui, instructif en parlant du rien*.

    A faire un croquis de la Belgique, il y a, par <surcroît> compensation, cet avantage qu’on fait, en même temps, une caricature des sottises françaises+.

    Conspiration de la flatterie Européenne contre la Belgique. La Belgique, amoureuse de compliments, les prend toujours au sérieux*.

    Comme on chantait chez nous, il y a vingt ans, la liberté, la gloire et le bonheur des États Unis d’Amérique+ ! Sottise analogue à propos de la Belgique.

    Pourquoi les Français qui ont habité la Belgique ne disent pas la vérité sur ce paÿs. Parce que, en leur qualité de Français, ils ne peuvent pas avouer qu’ils ont été dupes*.

    Vers de Voltaire sur la Belgique+.

    Titres.

    La grotesque Belgique
    La vraie Belgique
    La Belgique toute nue
    La Belgique déshabillée

    Une Capitale pour rire
    Une grotesque Capitale
    La Capitale des Singes
    Une capitale de Singes.

    DÉBUT. [F’ 5]

    La France est sans doute un pays bien barbare. La
    Belgique aussi.

    La Civilisation s’est peut-être réfugiée chez quelque
    petite tribu non encore découverte.

    Prenons garde à la dangereuse faculté de généralisation
    des Parisiens.

    Nous avons peut-être dit trop de mal de la France.
    H faut toujours emporter sa patrie à la semelle de ses
    souliers. C’est un désinfectant.

    On craint ici de devenir bête, <Lenteur> Atmosphère
    de sommeil. Lenteur universelle. (Le Coureur du chemin
    de fer en est le symbole.)

    Le produit de la Carpe et du Lapin.
    Les Français <préfèrent> aiment mieux tromper <que>
    qu’avouer qu’ils l’ont été. Vanité française.

    Bruxelles. [F’ 6]

    DÉBUT.

    Avis, inutile pour les avisés.

    Le fin d’un écrit satyrique [sic’j, c’est d’abattre deux
    oiseaux avec une seule pierre. A faire un croquis de la
    Belgique, il y a <cet avant... >, par surcroît, cet avantage
    qu’on fait une caricature de la France.
    ...
    Dirons-nous que le monde est devenu pour moi in-habitable — ?
    ...
    Pour la triste ville où je suis ,
    C’est le séjour de l’ignorance,
    De la pesanteur, des ennuis ,
    De la stupide indifférence ,
    Un vieux pays d’obédience ,
    Privé d’esprit , rempli de foi.

    Voltaire, à Bruxelles, 1722.

    Les trois derniers mots sont de trop.
    ...
    <La prière de Joubert.>
    Les remerciements de Joubert.

    Dois-je remercier Dieu de m’avoir fait Français et non
    Belge ?

    2. Bruxelles. Physionomie de la Rue. [F’ 352 r" et v"]

    Premières impressions. On dit que chaque ville,
    chaque pays a son odeur. Paris, dit-on, sent ou sentait
    le chou aigre. Le Cap sent le mouton. H y a des îles
    tropicales qui sentent la rose, le musc ou l’huiIe de
    coco. La Russie sent le cuir. Ljon sent le charbon.
    L’Orient, en général, sent le musc et la charogne.
    Bruxelles sent le savon noir. Les chambres d’hôtel
    sentent le savon noir. Les hts sentent le savon noir.
    Les serviettes sentent le savon noir. Les trottoirs
    sentent le savon noir". Lavage des façades et des
    trottoirs, même quand il pleut à flots. Manie natio-
    nale, universelle.
    ...
    Bruxelles. [F’ 33+ « non classé »]

    Mœurs.
    Propreté belge.

    Esprit d’imitation chez les petites filles.
    Petites filles frottant, toute la journée, un petit bout
    de trottoir avec un petit chiffon. Futures ménagères.
    ...
    Pensionnats.

    Les Belges, <qui> qu’ils s’amusent ou qu’ils pensent,
    <sont> ressemblent toujours à un pensionnat — hommes,
    femmes, garçons, petites filles. —

    Les femmes même ne pissent qu’en bande. Elles vont
    en pisserie, comme dit Béroalde.

    Mon combat contre une bande de dames bruxelloises
    en ribote.
    ...
    Ce qui vous manque, c’est le fleuve, non remplacé par
    les canaux.
    -- Une ville sans fleuve.
    Et puis les montées perpétuelles empêchent la flânerie.
    ...
    Bruxelles. [F’ 3i]

    Traits généraux.

    Les Belges sont un peuple sifïïeur, comme les sots
    oiseaux. Ce qu’ils sifflent, ce n’est pas des airs.

    Vigoureuse projection du sifflement. Mes oreilles
    déchirées.

    C’est une habitude d’enfance incurable.

    Affreuse laideur des enfants. Pouilleux, crasseux, mor-
    veux, ignobles.

    Laideur et saleté. Même propres, ils seraient encore
    hideux.

    Peuple sifïïeur et qui rit sans motif, aux éclats. Signe
    de crétinisme.
    ...

    Tous les Belges, sans exception, ont le < cerveau vide
    cerveau > crâne vide.

    ...

    Bruxelles.

    Tous les visages belges ont quelque chose de sombre,
    de farouche ou de défiant, les uns, visages de sacristains,
    les autres de sauvages.

    Stupidité menaçante. ) . . . ,

    Le mot de Matunn. "- ’ •’ -’

    La démarche, à la fois précipitée, inconsidérée, et indé-
    cise, occupant naturellement beaucoup de place.

    Abondance de bossus.

    etc.

    https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Page:Baudelaire_-_%C5%92uvres_posthumes,_III,_Conard,_1952.djvu/41&action=edit&redlink=1

    #France #Belgique #histoire #lettres #nationalisme #wtf

  • Renée Dunan ou l’étonnant M. de Steinthal
    https://www.partage-noir.fr/renee-dunan-ou-l-etonnant-m-de-steinthal

    MONSIEUR DE STEINTHAL : ce pseudonyme a été apparemment construit à partir de Stendhal et de Casanova de Seingalt. Mais aussi : Chiquita, Ethel Mac Singh, Luce Borromée, Laure Héron, Renée Camera, Marcelle La Pompe, Spaddy, Louise Dormienne, A. de Sainte-Henriette, Ky, Ky C. Sous tous ces pseudonymes et bien d’autres encore, se cachait #Renée_Dunan. On sait peu de choses sur cette écrivaine qui, comme B. Traven, aimait brouiller les pistes. Elle n’a pas laissé de mémoires, et sa (...) #Le_Monde_libertaire_n°1443_du_15_au_21_juin_2006

    / Renée Dunan, #Le_Monde_Libertaire, #Archives_du_Monde_libertaire

    https://www.trussel.com/prehist/lemetal.htm
    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_nudisme,_revendication_r%C3%A9volutionnaire_%3F
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/ml1443_2006-15-21-juin.pdf

  • « La Guerre ? Nous l’acceptons d’un cœur léger »

    A propos d’un sale petit article de Libé, organe de presse de la « gôche » (de gouvernement) qui fait dans la surenchère paranoïaque

    Une vague de sabotages menée par la Russie redoutée par les renseignements européens – Libération
    https://www.liberation.fr/international/une-vague-de-sabotages-menee-par-la-russie-redoutee-par-les-renseignement

    Au moins quatre services de renseignements européens ont mis en garde leurs gouvernements au sujet d’actes de sabotage « imminents » de la part de la Russie sur le sol européen, révèle le Financial Times ce dimanche 5 mai. Les rapports dont le quotidien britannique a eu connaissance montrent que la Russie intensifie ses efforts pour mener des attentats à la bombe clandestins, des incendies criminels et endommager des infrastructures sur tout le continent, signalant ainsi son engagement dans un conflit ouvert avec l’Occident.

    Retour sur la citation en en-tête :
    https://fr.wikisource.org/wiki/Notre_R%C3%A9ponse_au_soufflet_de_Bismarck_-_D%C3%A9claration_du_15_j

    • La Russie est tellement en difficultés qu’elle souhaite donner une bonne raison de déclencher une guerre totale. La preuve, elle avance sur le front Ukrainien, et c’est bien la preuve qu’elle est à bout de souffle et qu’elle va s’effondrer demain et qu’il faut donc craindre des réactions agressives déraisonnées.

    •  :-))
      Le problème qu’on refuse de voir dans l’Occident global, c’est que Poutine (ou ses successeurs) ont tout le temps nécessaire pour gagner cette guerre, alors que nos actuels dirigeants en ont beaucoup moins. Ce qui est plus préoccupant (pour nous), c’est que ces derniers seront « furieusement » tentés d’agir dans l’urgence.

  • Paul Lafargue, retour à coup d’archives sur une figure révolutionnaire de Bordeaux pendant la Commune - La Grappe
    https://lagrappe.info/spip.php?article82

    Concernant Bordeaux, on ne peut malheureusement pas parler de la Commune de Bordeaux puisque ses partisan.e.s n’ont pas réussi à la décréter, mais nous pouvons parler de Bordeaux au moment de la Commune car il serait faux de penser qu’il ne s’est rien passé durant cette période de soulèvements. Pourtant, tout commençait mal : l’Assemblée Nationale, après avoir fui Paris et avant de se réfugier à Versailles, s’installe au Grand-Théâtre de Bordeaux. Face à elle, les masses populaires et en colère choisissent majoritairement la voie des républicain.e.s modéré.e.s. Le combat est alors bien plus institutionnel qu’insurrectionnel. Face aux évènements de la Capitale, les républicain.e.s se divisent en deux. D’un côté, plus nombreux.ses, celles et ceux qui souhaitent pacifier la situation et qui agitent pour cela une méfiance à l’égard de Paris, symbole à la fois de la centralisation politique, de l’oppression économique et de l’agitation révolutionnaire. De l’autre côté, les #internationalistes, les membres de l’AIT, l’Association Internationale des Travailleurs, qui soutiennent la Commune de Paris, espèrent l’importer à Bordeaux et cherchent à l’incarner aux élections municipales d’avril-mai 1871. Dans ces désirs bordelais de bouillonnement révolutionnaire, une figure ressort tout particulièrement de cette époque. Elle est connue pour ses liens de parenté avec Karl Marx et pour son ouvrage critiquant le travail, Le Droit à la Paresse. Elle est pourtant née à plus de 7 000 km de Bordeaux et Lénine dira à sa mort que ce fut l’un des plus grands propagateurs du marxisme de son époque. Cette figure, c’est Paul Lafargue, et c’est sa vie, qu’à l’aide d’archives inédites, nous allons raconter aujourd’hui.

    #Commune #communisme

    • Il est en septembre à Madrid, mandaté avec les pleins pouvoirs par le Conseil Général de l’A.I.T. afin de réorganiser le fonctionnement de l’Internationale en Espagne et au Portugal. Il traduit les œuvres de Marx en espagnol et s’oppose constamment aux influences de Bakounine dans l’organisation.

      Il ne faut pas sous-estimer le rôle qu’ont pu jouer Lafargue et Engels (sans le vouloir) dans le développement de l’anarcho-syndicalisme en Espagne.

      D’après le récit qu’en fait James Guillaume, les portes-parole du « socialisme scientifiques » ne mégotèrent pas sur les moyens pour essayer de contrer l’influence « allianciste » en Espagne au moment de la première internationale. Ce qui donna lieu a d’épiques luttes de pouvoir.

      https://fr.wikisource.org/wiki/Page:James_Guillaume_-_L%27Internationale,_I_et_II.djvu/640

      Non seulement on eu recours à l’intrigue – procédé classique des luttes sectaires - mais aussi à la délation ; ce qui provoqua, probablement, un effet repoussoir du « marxisme » chez nombres d’internationalistes et de révolutionnaires, pendant quelques années...

      https://fr.wikisource.org/wiki/Page:James_Guillaume_-_L%27Internationale,_I_et_II.djvu/643

      Il n’en reste pas moins que Lafargue était un militant révolutionnaire sincère dont la mémoire mérite d’être évoquée, ne serait-ce que pour son célèbre pamphlet « Le droit à la paresse » qui, bien de très daté, par ses références au progrès technologique, permettant de se libérer du travail, n’en reste pas moins un repère essentiel aujourd’hui pour en venir à l’indispensable critique du travail.

      #AIT #Première_internationale #James_Guillaume #Lafargue

    • Die Hotline, bei der sich russische Soldaten ergeben sollen
      https://www.spiegel.de/ausland/ukraine-krieg-die-hotline-bei-der-sich-russische-soldaten-ergeben-sollen-a-8

      Au premier abord ceci a l’air d’une manière intelligente de combattre agression russe. Malheureusement il y a un problème.

      30.11.2022 - Wer am Leben bleiben möchte, sollte sich ergeben: Diese Rechnung macht die ukrainische Regierung auf – und verspricht russischen Militärangehörigen Hilfe zur sicheren Kapitulation. Per Telefon.
      ...
      Informationskrieg abseits des Schlachtfelds

      Russland und die Ukraine kämpfen nicht nur auf dem Schlachtfeld miteinander. Der Konflikt ist längst auch zum Informationskrieg geworden. Fake News, Propaganda, gezielt gestreute Teilinformationen – all das gehört zum modernen Waffenarsenal. Zuletzt erlebt etwa im Fall eines mutmaßlichen Kriegsverbrechens an russischen Soldaten
      . Kaltblütige Hinrichtung nennt es Moskau, Notwehr im heimtückischen Hinterhalt, heißt es aus Kiew. Eine unabhängige Beurteilung fällt wie so häufig auch zu diesen Vorfällen schwer.

      Bref, on ne sait pas si c’est vrai. cf. Un taxi pour Tobrouk
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Un_taxi_pour_Tobrouk

      Dans le contexte occidental (spiegel.de !) cette information ne manque pas d’hypocrisie. D’abord on n’ouvre toujours pas les frontières aux Russes qui fuient la guerre. Puis on ne propose pas de solution aux Ukrainiens qui voudraient ne pas risquer leurs vies dans l’affrontement militaire alors qu’on les a accueilli à bras ouverts comme main d’œuvre bon marché.
      Comme d’habitude l’Occident se comporte en combattant dans cette guerre fratricide au lieu d’agir pour l"arrêt des hostilités meurtrières.

      Dans cette époque belliqueuse il faudrait se rappeler du précurseur de l’existentialisme Max Stirner. Karl Marx se moquait de son compagnon de beuverie en l’appelant Saint Max pour son air de pasteur fanatique.
      http://www.mlwerke.de/me/me03/me03_168.htm
      Plus loin il s’amuse à l’assimiler au Sancho de Cervantes parce que son sérieux ne tient pas la route.
      http://www.mlwerke.de/me/me03/me03_430.htm
      Pourtant son pamphlet « Der Einzige und sein Eigentum » nous enseigne une indépendance d"esprit que le « marxisme » ne contient qu’implicitement :

      Tu es une personne qui n’appartient qu’à toi-même. Tu as l’obligation de tout faire pour survivre. Tu ne dois pas croire ce que disent les autres sur dieu et ton devoir.

      D’après Stirner il s"agit toujours de mensonges.

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Max_Stirner


      Portrait de Stirner dessiné par Friedrich Engels

      #Russie #Ukraine #guerre #désertion

    • Les guerres sont absurdes comme les justifications inventées.
      Je soupçonne les Indiens d’une immense politesse à l’égard de leur invité.
      Lavrov par contre semble avoir trop lu Artaud sans le comprendre. Depuis il octroie sa version du théâtre de la cruauté au public qu’il oblige d’assister à sa mise en scène. Moi j’évite d’allumer la télé pour ne pas tomber sur les reportages des théâtres de la guerre. Même le Volodomir’s and Buffalo Bill’s Wild West Show ne m’amuse plus depuis que j’ai compris qu’on y tue vraiment.
      #rire_sardonique


      La meilleure lecture du moment sont Les Aventures du brave soldat Švejk pendant la Grande Guerre . On y apprend à rire de la guerre sans être de mauvaise fois. Quel chef d’œuvre !
      Depuis Jaroslav Hašek on ne peut plus ne pas aimer les Tchèques. Sans ses histoires le monde serait infiniment triste.

      Texte entier
      https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Brave_Soldat_Chv%C3%A9%C3%AFk/Texte_entier

      La traduction allemande contient une préface absente de du texte français sur WIkisource. L’auteur y parle de l’affection qu’il ressent pour Chvéïk.

      Préface

      Une grande époque requiert de grands hommes. Il existe des héros méconnus, modestes, sans la gloire et l’histoire d’un Napoléon. Une analyse de leur caractère éclipserait même la gloire d’un Alexandre de Macédoine. Aujourd’hui, vous pouvez rencontrer dans les rues de Prague un homme miteux qui ne sait pas lui-même ce qu’il représente réellement dans l’histoire de la nouvelle grande époque. Il va modestement son chemin, n’embête personne et n’est pas non plus importuné par les journalistes qui lui demandent une interview. Si vous vouliez lui demander son nom, il vous répondrait simplement et modestement : « Je m’appelle Schwejk . . . »

      Et cet homme silencieux, modeste et miteux est vraiment le vieux et brave soldat héroïque et courageux Svejk, qui était autrefois dans la bouche de tous les citoyens du royaume de Bohême sous l’Autriche et dont la gloire ne s’estompera pas non plus dans la République.

      J’ai beaucoup d’affection pour ce brave soldat Chvéïk et, en écrivant ses aventures pendant la guerre mondiale, je suis convaincu que vous éprouverez tous de la sympathie pour ce héros humble et méconnu. Il n’a pas mis le feu au temple de la déesse d’Éphèse comme cet imbécile d’Hérostrate pour faire la une des journaux et des manuels scolaires.

      Et cela suffit.

      L’auteur

      ... encore ... il y a Catch 22 .

      un extrait.
      https://www.youtube.com/watch?v=MfPEQbEK7t8

  • Germinal (1885) de Zola: l’âge de la retraite, le montant de la pension, «ils sont malins, les bougres!»
    https://fr.wikisource.org/wiki/Germinal/Texte_entier

    — Ils me disent de me reposer, continua-t-il. Moi, je ne veux pas, ils me croient trop bête !… J’irai bien deux années, jusqu’à ma soixantaine, pour avoir la pension de cent quatre-vingts francs. Si je leur souhaitais le bonsoir aujourd’hui, ils m’accorderaient tout de suite celle de cent cinquante. Ils sont malins, les bougres !…

  • Ernest du Laurens de la Barre
    Trémeur ou l’Homme sans tête
    Fantômes bretons, C. Dillet, 1879 (p. 137-150).
    https://fr.wikisource.org/wiki/Fant%C3%B4mes_bretons/Tr%C3%A9meur_ou_l%E2%80%99Homme_sans_t%C3%AAte

    L’homme sans tête ! voilà un titre étonnant, direz-vous peut-être. Mais on prétend qu’il y a dans tout pays des hommes (que l’on me pardonne de m’exprimer ainsi) ! des hommes, hélas ! et des femmes sans tête ; c’est connu. Mais comme le mien, non, l’histoire n’en mentionne pas d’autre, si ce n’est saint Denis, qui n’en approche pas ; et le conteur breton qui m’a rapporté ceci, mérite, à mon avis, un brevet d’invention.

    C’est le conteur lui-même qui va parler devant vous. Je l’ai connu jadis à Poullaouen, où il cumulait les emplois fort disparates de tailleur et de bedeau ; de plus on le disait lettré pour un sonneur de cloches, vu que, dans ses récits, il aimait à citer des noms mythologiques. Il racontait, tout en réparant des soutanes, et, comme bedeau, se donnait des airs de sermonneur. Puis, mettant la bride sur le cou à sa verve comique, le tailleur risquait des détails que le pieux bedeau eût pu désavouer. C’était un conteur en partie double. Son excuse est dans la naïve morale qu’il essayait de répandre au milieu de ses tableaux fantastiques.

    I

    Il y avait autrefois, du côté de Plouguer, là-bas, sur le bord de l’Aulne, au-dessous de Carhaix, un village habité par des païens qui adoraient des dieux, des demi-dieux, des déesses, des diablesses, et un tas de vilaines choses. J’ai entendu dire par des savants que leurs chefs s’appelaient Druides. C’étaient des magiciens ou sorciers qui, pour savoir l’avenir, coupaient du gui sur les chênes avec des faucilles d’or. Mais, pour deviner l’avenir, ces affreux sorciers ne se contentaient pas de cueillir du gui, ils faisaient mourir sur les tables de pierre, que l’on voit encore sur nos landes, des victimes humaines, des chrétiens surtout, qui étaient leurs plus grands ennemis.

    Dans ce temps-là, la croix de Notre-Seigneur n’avait pas encore trois cents ans. Vous voyez que mon histoire est plus vieille que Mathusalem : n’importe, les vieilles choses valent bien les neuves, comme disait le vieux Bornik, sacristain et fossoyeur du monastère.

    Le druide, chef du village de Plouguer, s’appelait Comorre. Il avait un fils, guerrier généreux, nommé Trémeur, qui ne voyait qu’avec pitié les cérémonies de ces maudits païens.

    Un soir, après une bataille, on amena des prisonniers au village. Ils furent enfermés dans des grottes de pierre, au fond desquelles on les enchaîna. Ce soir-là, l’orage grondait. Cependant, comme il avait vu enfermer un vieillard à longue barbe blanche, Trémeur s’en vint, à la nuit, rôder autour de la caverne et entendit une voix qui disait : « Seigneur, prenez votre serviteur, mais que son sang serve du moins à la conversion des païens ! ».

    Ces paroles étonnèrent Trémeur, et, renversant la porte de pierre, il entra résolûment dans le cachot. Alors il vit le vieillard à genoux : ses mains chargées de chaînes étaient levées vers la voûte sombre, et la lueur des éclairs, passant entre les rochers, illuminait par intervalles son front chauve et blanc.

    Je ne puis vous rapporter ce qu’ils se dirent. Ce qu’il y a de certain, c’est que Trémeur brisa avec sa hache les fers qui serraient les mains du captif, et qu’ils sortirent ensemble de la caverne.

    La nuit et l’orage auraient pu cacher leur fuite. Par malheur, comme ils allaient quitter le village, voilà qu’un druide les aperçut et, se mettant au milieu du chemin, vint leur barrer le passage. Trémeur reconnut en tremblant Comorre, son terrible père, qui d’une voix courroucée, lui demanda où il allait.

    Trémeur, qui ne connaissait ni la crainte ni le mensonge, répondit sans hésiter : — Laissez-nous passer, mon père ; ma résolution est prise : je veux sauver ce vieillard innocent et me faire chrétien.

    -- Toi, chrétien ! s’écria Comorre d’une voix formidable, en brandissant sa hache. Non ! non ! par la barbe du grand Hu, chrétien tu ne seras pas !

    Et, en disant cela, il porta un coup si violent à son fils, qu’il lui trancha la tête. — Voilà l’homme sans tête. — Mais, comme Trémeur était d’une force prodigieuse, il retint, sans broncher, sa tête contre sa poitrine. Au même instant, il y eut un grand coup de tonnerre ; un zigzag de feu passa entre nos trois hommes, et, si le tonnerre fait souvent du mal, cette fois il fit un bon coup, car Comorre avait reçu la bordée et ne remuait plus ni pied ni patte. — Voilà qui va bien ! — Nos deux amis ne restèrent pas à le regarder longtemps, et prirent le large, le prisonnier remorquant Trémeur, qui suivait aussi bien que possible, en portant sa tête sur son estomac… Ça devait être assez drôle, tout de même, de voir marcher un homme sans tête ?

    Il faut vous dire que le vieillard n’était autre que saint Herbot, l’ermite. Vous connaissez sans doute de réputation saint Herbot, l’ami des laitières, un saint plus doux que le beurre frais.

    Enfin, quand ils furent rendus un peu loin, l’ermite, voyant que son compagnon suait à grosses gouttes à porter ainsi sa tête sur son cœur, lui offrit d’abord de la porter à son tour, pour le reposer. Mais aussitôt il réfléchit que, s’il lui tirait tout à fait sa tête, il était probable que le pauvre diable ne s’en trouverait pas mieux. Et pourtant on dit qu’il y a bien des gens qui seraient meilleurs sans leur mauvaise tête. N’importe, il vint tout à coup une fameuse idée à saint Herbot. Vous allez voir.

    On passait alors devant une ferme, et la ménagère barattait du lait sur le seuil de sa maison.

    -- Vous faites là de beau beurre, dit l’ermite.

    -- Ma foi non, mille malheurs ! répondit la fermière en jurant un peu. Ce fichu lait ne lève pas du tout ; à cause de l’orage, apparemment.

    -- Bah ! fit le saint en riant ; c’est que vous ne vous y prenez pas bien, bonne femme.

    -- Ah ! répliqua celle-ci, je ne m’y prends pas bien ! Voilà qui est fort ! moi, la meilleure du pays pour le beurre ! Vous radotez, vieux bonhomme.

    -- Par les cornes de ma vache ! dit saint Herbot. Tenez, bonne femme, je parie qu’en trois coups je fais lever toute votre barattée, si vous voulez m’en donner un petit morceau après.

    -- Un morceau je vous donnerai, dit-elle, mais quant à faire lever mon beurre en trois coups… vous plaisantez.

    -- Possible, mais laissez-moi faire.

    Et, en disant cela, l’ermite prit le manche du ribot, frappa trois bons coups, ni plus ni moins, et dit à la fermière : — Regardez-y vous-même.

    En vérité, le beurre était fait, et du beau encore ! C’était merveilleux, et la fermière ne savait trop qu’en penser. Elle pensait, je crois, qu’il y avait du sorcier là-dessous, surtout quand elle vit l’ermite prendre du beurre dans ses mains ; puis, après avoir bien beurré le cou de Trémeur avec son couteau, lui replacer la tête entre les deux épaules et lui dire :

    -- Maintenant, mon ami, te voilà restauré ; ta tête est assez solide, tu peux courir le monde. Seulement gare au feu et à la chandelle ! Prends garde aux coups de soleil, car du beurre, vois-tu, ça fond à la chaleur, et adieu ta pauvre tête, mon garçon ! Te voilà prévenu. Mais avant que je te quitte, mets-toi à genoux, afin que je te baptise au nom de la Trinité.

    Trémeur se mit donc à genoux, et saint Herbot lui versa de l’eau sur le crâne, en disant : Ego te baptiso. Ce qui veut dire, si vous savez le latin : « Je te baptise avec de l’eau. »

    Voilà qui va bien, très-bien, si bien que saint Herbot vira de son côté et laissa Trémeur bien recollé, bien redressé et non moins étonné. Quant au reste du beurre, la fermière, le regardant comme ensorcelé, l’offrit, la bonne âme, à Trémeur, qui l’accepta et le mit dans sa poche pour son souper, vu que l’appétit commençait à lui revenir.

    Désormais notre homme pouvait voyager sans trop de crainte, par le temps couvert ; et, en prenant quelques précautions, sa tête, à la rigueur, valait autant que celle de bien des gens. Il est vrai que ses yeux étaient un peu fixes et hagards, et qu’il ne pouvait plus tourner le cou ; mais quand on a été sur le point de perdre à jamais la boule, on ne doit pas y regarder d’aussi près.

    II

    Trémeur eut, dit-on, de belles aventures. Comme il aimait la guerre, il tua plusieurs géants, ogres et bêtes féroces qui désolaient le pays.

    Il est bon de vous dire qu’il avait juré de ne pas se marier, et, en cela, il n’avait peut-être pas tort, vu que, si une beauté lui eût tourné la tête, adieu la colle et le reste… Vous comprenez.

    Pourtant le diable, celui qu’on nomme chez nous le vieux Guillaume, non pas le lugubre Satan, mais un diable comique, tendre et bon enfant ; donc, ce farceur de diable-là avait aussi juré de jouer un tour à Trémeur, parce que Trémeur, en se convertissant, lui en avait joué un autre. Satan voulait le rendre amoureux, naturellement, pour lui faire perdre la tête une seconde fois.

    Voilà donc qu’un jour notre homme, en passant dans une forêt, rencontra un vieillard tout à fait vénérable, et qui pleurait comme une Madeleine, sauf qu’il avait une vilaine barbe rouge.

    -- Qu’avez-vous donc, vieux père ? lui dit-il avec compassion. Pourquoi pleurez-vous ?

    -- J’ai bien sujet de pleurer, répondit l’autre, en grinçant. Voyez-vous, là-bas, les hautes murailles d’un manoir maudit ? Eh ! bien, ma fille unique est là, prisonnière d’un méchant ogre, qui doit la manger ou l’épouser demain ; ce qui est à peu près la même chose.

    -- Ah ! fit Trémeur, je ne dis pas non ; mais je n’aime pas à me mêler à des aventures où il y a des femmes ; ça ne vaut jamais rien.

    -- Oh ! oh ! s’écria le tentateur, vous êtes un drôle de corps ! mais ma fille n’en sera pas moins mangée, puisque vous, qui avez l’air si vaillant, vous n’avez pas le cœur de…

    -- Halte-là, mon vieux ! On n’a jamais dit que Trémeur fût un lâche : pour la tête, passe encore, mais le cœur est fort ; ainsi donc, vu que le temps est couvert, je m’en vais la chercher, votre fille. En attendant, vous, priez pour moi.

    L’homme rouge fit entendre une sorte de rugissement à ces mots ; mais Trémeur était déjà en route, et comme il ne pouvait détourner la tête, il ne vit pas le vieux coquin faire une gambade sur ses pieds fourchus et une grimace de possédé.

    Voilà qui va bien, comme disait le sacristain.

    Je ne perdrai pas de temps à vous raconter comment le fils de Comorre fendit l’ogre en deux, d’un seul coup de hache, et sauva la fille du diable. Ah ! ce n’est pas ce qu’il fit de mieux, en vérité ; car on dit que la fille du diable court encore par le monde et que ses petites-filles, les mauvaises pensées, volent et s’étendent comme d’horribles vapeurs sur la triste humanité… Toujours est-il qu’une heure après, il revint dans la forêt, vers l’endroit où il avait laissé l’homme rouge. La jeune demoiselle étant trop faible pour marcher, se laissait porter par Trémeur, que ça n’arrangeait pas trop, vu qu’elle se cramponnait à son pauvre cou et qu’elle était diablement jolie. Trémeur avait beau chercher ; impossible de retrouver le vieux père. Il suait à grosses gouttes ; le soleil passait par endroits à travers le feuillage. Il s’aperçut bientôt avec effroi que le beurre commençait à couler sur sa poitrine, et déposa malgré elle la jeune fille sur la terre.

    -- Vous n’allez pas m’abandonner, au moins ? dit la belle en pleurnichant.

    -- Comment faire ? répondit Trémeur, assez inquiet. Je vous ai sauvée, ma belle dame, pour vous rendre à votre père. Où est-il ? dites-le : je vous conduirai n’importe où…, si le temps est couvert.

    -- C’est inutile, reprit la commère ; mon père ne me recevra plus chez lui, parce qu’un chrétien m’a portée dans ses bras. Je suis perdue ! Ah ! ah ! ah !…

    Et puis des larmes, en veux-tu ? en voilà.

    Le bon Trémeur, dans cette terrible passe, éprouvait, comme on dit, une fière suée, si bien que le beurre fondait, fondait toujours de plus en plus. Voilà qui va mal ! Encore quelques minutes, et sa tête, qui branlait déjà, allait glisser de dessus ses épaules…

    Par bonheur, il se rappela que saint Herbot lui avait dit de faire le signe de la croix, quand il se verrait en mauvaise veine. Ayant donc fait son signe de croix fort à propos, il ressentit subitement une sorte de frisson ; la colle cessa de fondre, et, à la place où la jeune fille avait été assise, il ne vit plus rien, rien du tout, que le gazon fumant et roussi… Il comprit que le diable était là-dessous et jura de plus belle que dorénavant on ne l’y prendrait plus, à se mêler d’aventures concernant fille, femme ou veuve.

    Après une telle affaire, — et vous conviendrez qu’elle avait été chaude pour lui, — Trémeur devait avoir une furieuse soif. Voyant le temps couvert et orageux, il se hasarda à sortir de la forêt. Une grosse pluie ne tarda pas à tomber, et notre camarade, qui avait oublié son parasol, fut bientôt trempé jusqu’aux os. Pourtant, il continua sa route et aperçut enfin une maison, une chapelle à l’enseigne de gui, comme c’était déjà la mode dans ce temps-là. La vue de cette enseigne de malheur augmenta encore sa soif, si bien que le voyageur s’approcha sans défiance de la porte de ce cabaret. Alors il remarqua qu’une femme se tenait assise au comptoir, sur lequel on voyait alignés des verres, des chopines, des pichets de vin et de cidre ; et tout cela était bien tentant pour un homme aussi altéré. Mais, à la vue d’une femme, il recula en soupirant, et, raffermissant sa pauvre tête qui en avait tremblé, il se disposait à se remettre en route, quand on le toucha à l’épaule.

    -- Eh bien ! l’ami, lui dit un homme un peu rouge, mais aimable, on passe devant la boutique à Bacchus sans dire bonjour ? La vieille Proserpina, mon épouse, que vous voyez là, verse pourtant bonne mesure aux pratiques, quoiqu’elle ait cent ans sonnés. Hé, hé, hé !!.....

    En entendant parler de cent ans, Trémeur se sentit rassuré, le malheureux ! Il ignorait qu’il y a des vieilles plus rouées que des jeunes. Il revint donc et entra dans le cabaret.

    Il aurait dû se méfier autant du cabaret que des femmes, jeunes ou vieilles ; mais la soif, la terrible soif, la pluie qui tombait, la vue des pichets de cidre, rien que la main à tendre et deux sous à donner ; ah ! un Breton, un vrai Breton n’y saurait tenir !

    Voilà qui va mal !… très-mal !…

    Trémeur entra donc, et, la langue épaisse, comme de raison, il demanda à boire un bon coup de sistr’- mad. La vieille lui en versa à pleins bords, dans un énorme pichet ; notre voyageur était tout trempé. L’homme rouge ralluma naturellement le feu, et fit asseoir Trémeur le plus près possible du foyer. Trémeur tenant le pichet sous son menton, se mit à boire avec délices, sans voir la sorcière qui riait, le feu qui flambait par derrière, et le beurre qui fondait rapidement sur son pauvre cou…

    Soudain le diable s’en mêla, pour sûr, car la tête décollée roula dans le grand pichet que le buveur tenait à deux mains. Or, le sacristain, qui était un fameux farceur, quoique fossoyeur de son état, disait que Trémeur continua à boire son cidre, avec tant d’ardeur, qu’il avala… (En vérité ceci est trop dur à avaler, tout de même) ! Mais que voulez-vous ? Il disait donc que Trémeur avait avalé sa tête, sa propre tête, et qu’il ne s’en aperçut qu’au moment de payer la dépense et de dire kenavo, bonsoir à la compagnie…

    Rassurez-vous : nous ne suivrons pas ce farceur de sacristain dans cette affreuse plaisanterie, et je vais vous dire la vraie vérité :

    Pour lors, le chef décollé ayant roulé dans le fond du pichet, l’homme rouge, qui se tordait de rire, attacha le pichet, avec une ficelle, sur le dos de Trémeur, et lui dit qu’on n’avait plus besoin, dans un cabaret, d’un imbécile sans tête, et par conséquent sans bouche, pour consommer le bon cidre. C’était assez naturel, et le pauvre Trémeur le comprit. Il se mit donc en route avec son pichet et sa tête sur son dos, et résolut d’aller trouver saint Herbot, son parrain, dans l’ermitage où il demeurait, près de la cascade qui porte son nom.

    -- Toc, toc. — Qui va là ? — Pas de réponse.

    Saint Herbot, ayant regardé par la lucarne, s’écria : — Voilà un drôle de vagabond, sans figure. Ah ! je parie que c’est mon filleul !… Tu t’es mis au soleil, ou trop près du feu, mon garçon : le beurre a fondu, et…

    -- Et ma tête a filé, et je viens vous la redemander, mon parrain.

    Trémeur ne répondit pas ainsi, comme de raison ; mais il essaya de le faire comprendre, à la manière des muets, en remuant ses épaules et son pichet.

    Ceci n’est pas trop clair, dit l’ermite ; il faudrait d’abord me dire où elle est, ta diable de tête.

    Alors, en secouant plus fort le grand pichet où le cidre clapotait joliment, Trémeur réussit à saisir la ficelle et fit signe à l’ermite de regarder dedans.

    -- Par les cornes de ma vache ! s’écria le patron du bon beurre, en examinant le pichet fatal, voilà sa tête, sa tête noyée dans du cidre ! Ah ! c’est un gros péché d’ivrognerie, et cette fois, mon pauvre garçon, il n’y a que notre Saint-Père le Pape qui peut t’absoudre et te restaurer, si c’est un effet de la volonté de Dieu. En attendant, mon fils, entre ici et causons un peu.

    -- Vous plaisantez, mon parrain. Comment voulez-vous que je cause ? avait l’air de dire Trémeur, au moyen de contorsions pitoyables.

    -- Ah ! c’est juste, dit saint Herbot en riant. Alors, repose-toi, mon garçon, tu partiras ensuite. À défaut de tête, je vois que tu as du cœur, et ça vaut tout autant, et même davantage.

    Trémeur vint donc s’asseoir dans la grotte ; puis, après s’être reposé, il se leva, fit ses adieux comme il put à son vieux patron, et partit par la route du Huelgoat, pour aller à Rome demander au Pape le pardon de ses péchés, et sa tête, s’il était possible de la rafistoler.

    Mais vous pensez bien que l’on ne peut aller à Rome sans boire ni manger, comme un aveugle qui va de Gourin à Carhaix. Aller à Rome ! Seigneur Dieu !! Épouvanter le pape et les cardinaux, en leur montrant un tel fantôme ambulant, avec sa tête dans un pichet sur son dos !… Non, non, cela n’était pas possible ! Dieu, qui lui laissait la vie, ne pouvait le permettre ; en sorte que le malheureux, marcheur infatigable, resta dans le pays breton, où il ne cessait d’errer au hasard, allant et venant, pour se rendre à Rome où tendaient tous ses vœux.

    Spectre horrible ! il marchait ainsi nuit et jour, comme l’ombre du trépas, priant d’intention, priant sans cesse, et demandant à Dieu d’abréger son épreuve. Il marchait depuis si longtemps, qu’il devait se croire bien près de son but. Ses forces commençaient à s’épuiser. Enfin, un soir, après avoir monté la grande côte de Carhaix, l’homme sans tête, accablé de fatigue, voulut s’appuyer contre le mur du cimetière ; mais il manqua son coup : le maudit pichet donna contre une pierre et fut mis en pièces, si bien que la malheureuse caboche roula dans la poussière du chemin, où le décapité essaya, durant la moitié de la nuit, de la retrouver à tâtons. Par malheur, sa tête avait roulé trop loin sur la pente ; il lui fut impossible de la rattraper, et il tomba mourant dans la douve du chemin.

    En vérité, on en mourrait à moins, comme disait le fossoyeur en riant.

    Voilà l’histoire de l’homme sans tête. Elle m’a été racontée par mon grand-père, qui la tenait du vieux Bornik, sacristain du monastère.

    Finalement, je vous engage à aller vous promener du côté de Carhaix, si vous ne connaissez pas ce beau pays : vous y verrez le saint sans tête. Il est toujours là, à la place où il tomba jadis, couché contre le talus du cimetière de Saint-Trémeur ; seulement il est changé en pierre, naturellement, pour durer davantage sous le soleil et la pluie, et pour rappeler au monde cette histoire surprenante et surtout véritable.

    Pour moi, je dis en finissant que, si Trémeur avait perdu sa tête, il avait gardé un cœur fort ; ce qui prouve peut-être que le cœur vaut mieux que la tête.

    -- Et nous, mes amis, nous pensons absolument comme notre naïf conteur ; car c’est le cœur, en effet, c’est-à-dire le dévouement, l’abnégation et la charité qui font ici-bas les héros et les saints.

    Lu au Congrès d’Auray, le 29 août 1878.

    #légende #Bretagne #saint #beurre #fantôme

  • L’enfer est pavé de bonnes intentions
    https://www.expressions-francaises.fr/expressions-l/334-l-enfer-est-pave-de-bonnes-intentions.html


    Je me cultive :

    Exemple d’utilisation : Jamais, il ne faut se défier des sentiments mauvais en amour, ils sont très salutaires, les femmes ne succombent que sous le coup d’une vertu. L’enfer est pavé de bonnes intentions n’est pas un paradoxe de prédicateur. (H. Balzac : La femme de trente ans)

    Quel tombeur !
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Honor%C3%A9_de_Balzac#Liaisons_f%C3%A9minines

    De petite taille et doté d’une tendance à l’embonpoint, il n’était pas spécialement séduisant, mais il avait un regard d’une force extraordinaire, qui impressionnait ...

    Je crois me souvenir qu’on disait la même chose d’un certain autrichien qui au vingtième siècle conquit le coeur des allemandes qui par la suite lui sacrifièrent leurs fils et maris.

    La Femme de trente ans - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Femme_de_trente_ans

    #littérature #moers #histoire #femmes

  • « Ne nous accommodons pas de ce qui nous révolte. »
    En ces temps improbables, où l’obscène instrumentalisation de l’altruisme vise à masquer le détournement des ressources économiques de la planète au profit d’un très petit nombre d’individus, il est bon (et ça fait du bien) de relire Kropotkine…


    http://wlibertaire.net/wp-content/uploads/2016/03/PIERRE_KROPOTKINE-La_morale_anarchiste.pdf
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81786b/f1.image
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Kropotkine_-_La_Morale_anarchiste.djvu/34

  • The Masque of the Red Death by Edgar Allan Poe
    https://poestories.com/read/masque

    Sous prétexte d’une épidémie dévastatrice et incurable on nous interdit de faire grève et de célébrer de joyeuses fêtes, de gagner notre vie et de nous déplacer librement. Ceux qui ordonnent ces mesures devraient consulter cette vielle histoire afin de comprendre que le pouvoir et les richesses qu’ils détiennent ne le les sauveront pas.

    FR - Le Masque de la mort rouge
    https://fr.wikisource.org/wiki/Nouvelles_Histoires_extraordinaires/Le_Masque_de_la_mort_rouge

    DE - Die Maske des roten Todes
    http://www.zeno.org/Literatur/M/Poe,+Edgar+Allan/Erz%C3%A4hlungen/Die+Maske+des+roten+Todes

    published 1850

    THE “Red Death” had long devastated the country. No pestilence had ever been so fatal, or so hideous. Blood was its Avator and its seal — the redness and the horror of blood. There were sharp pains, and sudden dizziness, and then profuse bleeding at the pores, with dissolution. The scarlet stains upon the body and especially upon the face of the victim, were the pest ban which shut him out from the aid and from the sympathy of his fellow-men. And the whole seizure, progress and termination of the disease, were the incidents of half an hour.

    But the Prince Prospero was happy and dauntless and sagacious. When his dominions were half depopulated, he summoned to his presence a thousand hale and light-hearted friends from among the knights and dames of his court, and with these retired to the deep seclusion of one of his castellated abbeys. This was an extensive and magnificent structure, the creation of the prince’s own eccentric yet august taste. A strong and lofty wall girdled it in. This wall had gates of iron. The courtiers, having entered, brought furnaces and massy hammers and welded the bolts. They resolved to leave means neither of ingress or egress to the sudden impulses of despair or of frenzy from within. The abbey was amply provisioned. With such precautions the courtiers might bid defiance to contagion. The external world could take care of itself. In the meantime it was folly to grieve, or to think. The prince had provided all the appliances of pleasure. There were buffoons, there were improvisatori, there were ballet-dancers, there were musicians, there was Beauty, there was wine. All these and security were within. Without was the “Red Death.”

    It was toward the close of the fifth or sixth month of his seclusion, and while the pestilence raged most furiously abroad, that the Prince Prospero entertained his thousand friends at a masked ball of the most unusual magnificence.

    It was a voluptuous scene, that masquerade. But first let me tell of the rooms in which it was held. There were seven — an imperial suite. In many palaces, however, such suites form a long and straight vista, while the folding doors slide back nearly to the walls on either hand, so that the view of the whole extent is scarcely impeded. Here the case was very different; as might have been expected from the duke’s love of the bizarre. The apartments were so irregularly disposed that the vision embraced but little more than one at a time. There was a sharp turn at every twenty or thirty yards, and at each turn a novel effect. To the right and left, in the middle of each wall, a tall and narrow Gothic window looked out upon a closed corridor which pursued the windings of the suite. These windows were of stained glass whose color varied in accordance with the prevailing hue of the decorations of the chamber into which it opened. That at the eastern extremity was hung, for example, in blue — and vividly blue were its windows. The second chamber was purple in its ornaments and tapestries, and here the panes were purple. The third was green throughout, and so were the casements. The fourth was furnished and lighted with orange — the fifth with white — the sixth with violet. The seventh apartment was closely shrouded in black velvet tapestries that hung all over the ceiling and down the walls, falling in heavy folds upon a carpet of the same material and hue. But in this chamber only, the color of the windows failed to correspond with the decorations. The panes here were scarlet — a deep blood color. Now in no one of the seven apartments was there any lamp or candelabrum, amid the profusion of golden ornaments that lay scattered to and fro or depended from the roof. There was no light of any kind emanating from lamp or candle within the suite of chambers. But in the corridors that followed the suite, there stood, opposite to each window, a heavy tripod, bearing a brazier of fire, that projected its rays through the tinted glass and so glaringly illumined the room. And thus were produced a multitude of gaudy and fantastic appearances. But in the western or black chamber the effect of the fire-light that streamed upon the dark hangings through the blood-tinted panes, was ghastly in the extreme, and produced so wild a look upon the countenances of those who entered, that there were few of the company bold enough to set foot within its precincts at all.

    It was in this apartment, also, that there stood against the western wall, a gigantic clock of ebony. Its pendulum swung to and fro with a dull, heavy, monotonous clang; and when the minute-hand made the circuit of the face, and the hour was to be stricken, there came from the brazen lungs of the clock a sound which was clear and loud and deep and exceedingly musical, but of so peculiar a note and emphasis that, at each lapse of an hour, the musicians of the orchestra were constrained to pause, momentarily, in their performance, to harken to the sound; and thus the waltzers perforce ceased their evolutions; and there was a brief disconcert of the whole gay company; and, while the chimes of the clock yet rang, it was observed that the giddiest grew pale, and the more aged and sedate passed their hands over their brows as if in confused revery or meditation. But when the echoes had fully ceased, a light laughter at once pervaded the assembly; the musicians looked at each other and smiled as if at their own nervousness and folly, and made whispering vows, each to the other, that the next chiming of the clock should produce in them no similar emotion; and then, after the lapse of sixty minutes, (which embrace three thousand and six hundred seconds of the Time that flies,) there came yet another chiming of the clock, and then were the same disconcert and tremulousness and meditation as before.

    But, in spite of these things, it was a gay and magnificent revel. The tastes of the duke were peculiar. He had a fine eye for colors and effects. He disregarded the decora of mere fashion. His plans were bold and fiery, and his conceptions glowed with barbaric lustre. There are some who would have thought him mad. His followers felt that he was not. It was necessary to hear and see and touch him to be sure that he was not.

    He had directed, in great part, the moveable embellishments of the seven chambers, upon occasion of this great fête; and it was his own guiding taste which had given character to the masqueraders. Be sure they were grotesque. There were much glare and glitter and piquancy and phantasm — much of what has been since seen in “Hernani.” There were arabesque figures with unsuited limbs and appointments. There were delirious fancies such as the madman fashions. There were much of the beautiful, much of the wanton, much of the bizarre, something of the terrible, and not a little of that which might have excited disgust. To and fro in the seven chambers there stalked, in fact, a multitude of dreams. And these — the dreams — writhed in and about, taking hue from the rooms, and causing the wild music of the orchestra to seem as the echo of their steps. And, anon, there strikes the ebony clock which stands in the hall of the velvet. And then, for a moment, all is still, and all is silent save the voice of the clock. The dreams are stiff-frozen as they stand. But the echoes of the chime die away — they have endured but an instant — and a light, half-subdued laughter floats after them as they depart. And now again the music swells, and the dreams live, and writhe to and fro more merrily than ever, taking hue from the many tinted windows through which stream the rays from the tripods. But to the chamber which lies most westwardly of the seven, there are now none of the maskers who venture; for the night is waning away; and there flows a ruddier light through the blood-colored panes; and the blackness of the sable drapery appals; and to him whose foot falls upon the sable carpet, there comes from the near clock of ebony a muffled peal more solemnly emphatic than any which reaches their ears who indulge in the more remote gaieties of the other apartments.

    But these other apartments were densely crowded, and in them beat feverishly the heart of life. And the revel went whirlingly on, until at length there commenced the sounding of midnight upon the clock. And then the music ceased, as I have told; and the evolutions of the waltzers were quieted; and there was an uneasy cessation of all things as before. But now there were twelve strokes to be sounded by the bell of the clock; and thus it happened, perhaps that more of thought crept, with more of time, into the meditations of the thoughtful among those who revelled. And thus too, it happened, perhaps, that before the last echoes of the last chime had utterly sunk into silence, there were many individuals in the crowd who had found leisure to become aware of the presence of a masked figure which had arrested the attention of no single individual before. And the rumor of this new presence having spread itself whisperingly around, there arose at length from the whole company a buzz, or murmur, expressive of disapprobation and surprise — then, finally, of terror, of horror, and of disgust.

    In an assembly of phantasms such as I have painted, it may well be supposed that no ordinary appearance could have excited such sensation. In truth the masquerade license of the night was nearly unlimited; but the figure in question had out-Heroded Herod, and gone beyond the bounds of even the prince’s indefinite decorum. There are chords in the hearts of the most reckless which cannot be touched without emotion. Even with the utterly lost, to whom life and death are equally jests, there are matters of which no jest can be made. The whole company, indeed, seemed now deeply to feel that in the costume and bearing of the stranger neither wit nor propriety existed. The figure was tall and gaunt, and shrouded from head to foot in the habiliments of the grave. The mask which concealed the visage was made so nearly to resemble the countenance of a stiffened corpse that the closest scrutiny must have had difficulty in detecting the cheat. And yet all this might have been endured, if not approved, by the mad revellers around. But the mummer had gone so far as to assume the type of the Red Death. His vesture was dabbled in blood — and his broad brow, with all the features of the face, was besprinkled with the scarlet horror.

    When the eyes of Prince Prospero fell upon this spectral image (which with a slow and solemn movement, as if more fully to sustain its role, stalked to and fro among the waltzers) he was seen to be convulsed, in the first moment with a strong shudder either of terror or distaste; but, in the next, his brow reddened with rage.

    “Who dares?” he demanded hoarsely of the courtiers who stood near him — “who dares insult us with this blasphemous mockery? Seize him and unmask him — that we may know whom we have to hang at sunrise, from the battlements!”

    It was in the eastern or blue chamber in which stood the Prince Prospero as he uttered these words. They rang throughout the seven rooms loudly and clearly — for the prince was a bold and robust man, and the music had become hushed at the waving of his hand.

    It was in the blue room where stood the prince, with a group of pale courtiers by his side. At first, as he spoke, there was a slight rushing movement of this group in the direction of the intruder, who, at the moment was also near at hand, and now, with deliberate and stately step, made closer approach to the speaker. But from a certain nameless awe with which the mad assumptions of the mummer had inspired the whole party, there were found none who put forth hand to seize him; so that, unimpeded, he passed within a yard of the prince’s person; and, while the vast assembly, as if with one impulse, shrank from the centres of the rooms to the walls, he made his way uninterruptedly, but with the same solemn and measured step which had distinguished him from the first, through the blue chamber to the purple — through the purple to the green — through the green to the orange — through this again to the white — and even thence to the violet, ere a decided movement had been made to arrest him. It was then, however, that the Prince Prospero, maddening with rage and the shame of his own momentary cowardice, rushed hurriedly through the six chambers, while none followed him on account of a deadly terror that had seized upon all. He bore aloft a drawn dagger, and had approached, in rapid impetuosity, to within three or four feet of the retreating figure, when the latter, having attained the extremity of the velvet apartment, turned suddenly and confronted his pursuer. There was a sharp cry — and the dagger dropped gleaming upon the sable carpet, upon which, instantly afterwards, fell prostrate in death the Prince Prospero. Then, summoning the wild courage of despair, a throng of the revellers at once threw themselves into the black apartment, and, seizing the mummer, whose tall figure stood erect and motionless within the shadow of the ebony clock, gasped in unutterable horror at finding the grave cerements and corpse-like mask which they handled with so violent a rudeness, untenanted by any tangible form.

    And now was acknowledged the presence of the Red Death. He had come like a thief in the night. And one by one dropped the revellers in the blood-bedewed halls of their revel, and died each in the despairing posture of his fall. And the life of the ebony clock went out with that of the last of the gay. And the flames of the tripods expired. And Darkness and Decay and the Red Death held illimitable dominion over all.

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    Quelques conseils de bon aloi pour éviter de se faire hameçonner comme un goujon ou rançonner comme un pigeon.
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    On reste courtois et poli dans les commentaires, sinon on dégage avec recul lexical.
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    Correction :
    Les termes « crypté »/"décrypté" utilisés dans la vidéo sont impropres, dans ce contexte pour parler des échanges sécurisés il faut dire « chiffrés »/"déchiffrés".
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    Liens utiles

    Vérifier ses adresses email : Have I been pwned ?
    https://haveibeenpwned.com

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    Des VPN ? Ben vous avez Express VPN ou Cyberghost, par exemple.
    Un exemple de l’attaque de « l’homme du milieu »
    https://www.youtube.com/watch?v=dY229...

    Source historique : Les voleurs, de Vidocq
    https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Vo...)

  • La #Mer (Michelet)/Livre III/V - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mer_(Michelet)/Livre_III/V

    A propos de #Christophe_Colomb (et ses successeurs) devant les terres où ils débarquent,

    Voilà l’homme en présence du globe qu’il vient de découvrir : il est là comme un musicien novice devant un orgue immense, dont à peine il tire quelques notes. Sortant du moyen âge, après tant de théologie et de philosophie, il s’est trouvé #barbare : de l’instrument sacré, il n’a su que casser les touches.

    Les chercheurs d’or ont commencé, comme on a vu, ne voulant qu’or, rien de plus, brisant l’homme. Colomb, le meilleur de tous, dans son propre journal, montre cela avec une naïveté terrible qui, d’avance, fait frémir de ce que feront ses successeurs. Dès qu’il touche Haïti : « Où est l’or ? et qui a de l’or ? » ce sont ses premiers mots. Les naturels en souriaient, étaient étonnés de cette faim d’or. Ils lui promettaient d’en chercher. Ils s’ôtaient leurs propres anneaux pour satisfaire plus tôt ce pressant appétit.

    Il nous fait un touchant portrait de cette race infortunée, de sa beauté, de sa bonté, de son attendrissante confiance. Avec tout cela, le Génois a sa mission d’#avarice, ses dures habitudes d’esprit. Les guerres turques, les galères atroces et leurs forçats, les ventes d’hommes, c’était la vie commune. La vue de ce jeune monde désarmé, ces pauvres corps tout nus d’enfants, de femmes innocentes et charmantes, tout cela ne lui inspire qu’une pensée tristement #mercantile, c’est qu’on pourrait les faire #esclaves.

    Via @humanprovince:

    شنشون sur Twitter : "In 1861, 119 years before Zinn’s A People’s History of the United States, Michelet was quoting Columbus’ diaries in which the first things he thinks of upon arriving in the Caribbean are acquiring gold and enslaving the natives. See his chapter on “La guerre aux races de la mer.” / Twitter
    https://twitter.com/humanprovince/status/1167748265858781184

  • How Slavery Shaped American Capitalism
    https://jacobinmag.com/2019/08/how-slavery-shaped-american-capitalism

    En Allemagne la raison pour la forme dogmatique et extrémiste de la définition du droit à la propriété et du droit d’y appliquer un contrôle total est dû à l’influence des Etats Unis depuis la création de l’état allemand occidental. Les réactions énervés des propriétaures dans l’actuel débat autour de la limitation des loyers à Berlin en est l’expression. L"intérêt commun compte peu quand il est l’expression des besoins immédiats de personnes physiques contrairement aux capitalistes et personnes juridiques dont les droits individuels sont rarement contestés. On comprend l’importance de la lutte contre le racisme.pour chacun de nous. Il ne faut jamais céder à la discrimination raciale ou sexiste.

    Slave-owners were particularly afraid of allowing democratic control over property because they were literally afraid of their property. They were haunted by the threat of slave insurrections, as well as foreign armies turning their slaves into enemy soldiers through offers of freedom (as the British had recently done). Einhorn concludes that “if property rights have enjoyed unusual sanctity in the United States, it may be because this nation was founded in a political situation in which the owners of one very significant form of property thought their holdings were insecure.”

    L’article du Jacobin continue en décrivant les conséquences des normes constitutionnelles.

    The resulting balance of strong property protections and weak regulatory and taxing power ... helped shift American capitalism onto the low road . In addition to the profound effect of slavery on America’s enduring racial inequality, slavery’s legacy for American capitalism may thus be found more in the structural constraints on US politics than in its direct contributions to the nineteenth-century American economy.

    Aujourd’hui ce problème touche de plus en plus de nations à cause de l’influence qu’exerce l’impérialisme étatsunien par sa stratégie déstructrice. Les techniques du state building censés éliminer le chaos laissé par les « guerres des peuples immatures » comprennent bien sûr l’extension des définitions juridiques étatsuniennes de la propriété privé aux pays à pacifier.

    #USA #Allemagne #racisme #constitution #propriété_privée #esclavage #impérialisme