Wikisource

https://fr.wikisource.org

  • Qui est Cunégonde ?

    https://fr.wikisource.org/wiki/Candide,_ou_l%E2%80%99Optimisme/Beuchot_1829/Chapitre_27

    Cunégonde et la vieille servent chez ce prince dont je vous ai parlé, et moi je suis esclave du sultan détrôné. Que d’épouvantables calamités enchaînées les unes aux autres ! dit Candide. Mais, après tout, j’ai encore quelques diamants ; je délivrerai aisément Cunégonde. C’est bien dommage qu’elle soit devenue si laide.

    Une première réponse
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Candide#Cun%C3%A9gonde

    Voltaire était ami avec une dame allemande, comtesse dans une minuscule principauté endettée. Ses déboires et son caractère auraient servi de source d’inspiration quand Voltaire inventa le personnage de Cunégonde. En réalité ce fut une femme extraordinaire féministe avant le mot.

    Charlotte Sophie von Bentinck Aldenburg
    http://www.correspondance-voltaire.de/html/bentinck.php

    Bentinck, Charlotte Sophie Gräfin von
    * 5.8.1715 Varel (Oldenburg), † 4.2.1800 Hamburg. (reformiert)
    https://www.deutsche-biographie.de/sfz3764.html

    Charlotte Sophie, countess Bentinck, her life and times, 1715-1800 : Le Blond, Aubrey, Mrs : Internet Archive
    https://archive.org/details/charlottesophiec01lebliala

    Full text of "Charlotte Sophie, countess Bentinck, her life and times, 1715-1800"
    https://archive.org/stream/charlottesophiec01lebliala/charlottesophiec01lebliala_djvu.txt

    CHARLOTTE SOPHIE, Countess Bentinck, nee Countess of Aldenburg, Sove-reign Lady of Varel, Kniphausen, etc. (to give her, once for all, her full title), lived in an extremely interesting period of European history. During the eighty-five years of her life from 1715 to 1800 France passed from Louis XIV
    through the age of Voltaire and Rousseau to the Revolution, and when Charlotte Sophie died Napoleon held all Europe in his grip. The Empire, under Marie Therese, and Prussia, under Frederick the Great, entered on the long struggle of the Seven Years* War, and Russia was for many years in the hands of Catherine II. Of what transcendent interest passing events must have been to a woman who was personally acquainted with all the people involved

    Charlotte Sophie von Aldenburg Bentinck (comtesse de, 1715-1800) : nom d’alliance
    http://data.bnf.fr/13174416/charlotte_sophie_von_aldenburg_bentinck

    Charlotte Sophie Bentinck – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Sophie_Bentinck


    L’article en allemand est assez complèt contrairement à l’entrée en anglais.

    In Hamburg (ab 1768)
    Nachdem sich Charlotte Sophie mit mehreren deutschen Höfen überworfen hatte, zog sie 1768 nach Hamburg, wo sie über dreissig Jahre wohnte - länger als an keinem anderen Ort. Hier wohnte sie in prominenter Lage am Jungfernstieg Nr. 3, Ecke Neuer Wall und zog später ins ländliche Eimsbüttel. Wegen der engen persönlichen Beziehungen zur aristokratischen Gesellschaft der Generalstaaten und wegen ihrer zahlreichen Verwandtschaft in England verstand sie sich als Repräsentantin des Adels. In ihrem Salon, den sie aufgrund ihrer vielseitigen literarischen Bildung veranstaltete, verkehrten Diplomaten, die in Hamburg akkreditiert waren und dem Adel angehörten und nach 1789 Angehörige des französischen Adels, die vor den Schrecken der Revolution geflohen waren. Mit ihrem Salon bildete sie einen anerkannten Gegenpol zu den bürgerlichen Zirkeln in Hamburg. Einer dieser Zirkel, genauer der von Elise Reimarus und Margaretha Büsch, gab sich zum Zwecke der Abgrenzung den Namen „Theetisch“.

    Hamburg, Jungfernstieg 4-5, la maison Jungfernstieg 3 sur la Alster a fait place à un pavillon touristique.
    https://www.openstreetmap.org/search?query=Hamburg%20Jungfernstieg%204#map=19/53.55198/9.99343
    https://www.google.de/maps/place/Jungfernstieg+3,+20095+Hamburg/@53.5537658,9.9917507,3a,75y,48.88h,100.46t/data=!3m6!1e1!3m4!1sH2GLvHSTkbo8XIocg7cCeA!2e0!7i13312!8i6656!4m5!3m4!1s0x47b

    Schloss Bückeburg
    https://de.wikipedia.org/wiki/Schloss_B%C3%BCckeburg

    Les secrets de fabrication de « Candide »
    http://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00104-les-secrets-de-fabrication-de-candide.php?mode=im

    Voltaire a parlé de Ragotski dans le chap. XXII du Siècle
    de Louis XIV
     ; voyez tome XX. Ragotski est mort en 1785. B.

    François II Rákóczi — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_II_R%C3%A1k%C3%B3czi


    Un admirateur et protégé de Louis XIV. , personnage dont se sert Voltaire pour ironiser la cour de Versailles et sa politique. Dans Candide il est mentionné comme le roi déchu Ragotski .

    Rákóczi, « L’Autobiographie d’un prince rebelle. Confession • Mémoires »
    https://www.notesdumontroyal.com/note/449

    Rákóczi Ferenc II Prince of Transylvania 1676-1735 [WorldCat Identities]
    http://www.worldcat.org/identities/lccn-n80019655

    Works: 679 works in 1,228 publications in 10 languages and 4,540 library holdings
    Genres: History Sources Biography Records and correspondence Fiction Art Pictorial works
    Roles: Author, Honoree, Editor, Other, Creator, Dedicatee, Signer
    Classifications: DB932.4, 943.91

    Candide ou le détour oriental de monsieur de Voltaire, Abdel Aziz Djabali, p. 93-112
    http://books.openedition.org/cedej/234

    #histoire #littérature #philosophie #politique

  • Fables d’Ésope/Les #Grenouilles à l’étang desséché - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Fables_d%E2%80%99%C3%89sope/Les_Grenouilles_%C3%A0_l%E2%80%99%C3%A9tang_dess%C3%A9ch%C3%A9

    LES GRENOUILLES A L’ÉTANG DESSÉCHÉ

    Deux grenouilles habitaient un étang ; mais l’été l’ayant desséché, elles le quittèrent pour en chercher un autre. Elles rencontrèrent alors un puits profond. En le voyant, l’une dit à l’autre : « Amie, descendons ensemble dans ce puits. — Mais, répondit l’autre, si l’eau de ce puits vient à se dessécher aussi, comment remonterons-nous ? »

    Cette fable montre qu’il ne faut pas s’engager à la légère dans les affaires.

  • Fables d’Ésope/Les #Grenouilles voisines - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Fables_d%E2%80%99%C3%89sope/Les_Grenouilles_voisines

    LES GRENOUILLES VOISINES

    Deux grenouilles voisinaient. Elles habitaient, l’une un étang profond, éloigné de la route, l’autre une petite mare sur la route. Celle de l’étang conseillait à l’autre de venir habiter près d’elle : elle y jouirait d’une vie meilleure et plus sûre. Mais celle-ci ne se laissa point persuader ; il lui serait pénible, disait-elle, de s’arracher à un séjour où elle avait ses habitudes ; si bien qu’un jour un chariot qui passait par là l’écrasa.

    Il en est ainsi des hommes : ceux qui pratiquent de vils métiers meurent avant de se tourner vers des emplois plus honorables.

  • Fables d’Ésope/La #Grenouille médecin et le Renard - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Fables_d%E2%80%99%C3%89sope/La_Grenouille_m%C3%A9decin_et_le_Renard

    LA GRENOUILLE MÉDECIN ET LE RENARD

    Un jour une grenouille dans un marais criait à tous les animaux : « Je suis médecin et je connais les remèdes. » Un renard l’ayant entendue s’écria : « Comment sauveras-tu les autres, toi qui boites et ne te guéris pas toi-même ! »

    Cette fable montre que, si l’on n’a pas été initié à la science, on ne saurait instruire les autres.

  • Fables d’Ésope/Les #Grenouilles qui demandent un roi - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Fables_d%E2%80%99%C3%89sope/Les_Grenouilles_qui_demandent_un_roi

    LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI

    Les grenouilles, fâchées de l’anarchie où elles vivaient, envoyèrent des députés à Zeus, pour le prier de leur donner un roi. Zeus, voyant leur simplicité, lança un morceau de bois dans le marais. Tout d’abord les grenouilles effrayées par le bruit se plongèrent dans les profondeurs du marais ; puis, comme le bois ne bougeait pas, elles remontèrent et en vinrent à un tel mépris pour le roi qu’elles sautaient sur son dos et s’y accroupissaient. Mortifiées d’avoir un tel roi, elles se tendirent une seconde fois près de Zeus, et lui demandèrent de leur changer le monarque ; car le premier était trop nonchalant. Zeus impatienté leur envoya une hydre qui les prit et les dévora.

    Cette fable montre qu’il vaut mieux être commandé par des hommes nonchalants, mais sans méchanceté que par des brouillons et des méchants.

  • Histoires ou Contes du temps passé (1697)/Original/Les Fées - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Histoires_ou_Contes_du_temps_pass%C3%A9_(1697)/Original/Les_F%C3%A9es
    http://www.litteratureaudio.org/mp3/Charles_Perrault_-_Les_fees.mp3

    LES FÉES

    Il estoit une fois une veuve qui avoit deux filles : l’aînée luy ressembloit si fort d’humeur et de visage que qui la voyoit voyoit la mere. Elles estoient toutes deux si desagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvoit vivre avec elles. La cadette, qui estoit le vray portrait de son pere pour la douceur et l’honnesteté, estoit avec cela une des plus belles filles qu’on eust sceu voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mere estoit folle de sa fille aînée, et, en même temps, avoit une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisoit manger à la cuisine et travailler sans cesse.

    Il falloit entre autre-chose, que cette pauvre enfant allast deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demy-lieuë du logis, & qu’elle en raportast plein une grande cruche. Un jour qu’elle estoit à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de luy donner à boire ? Ouy da, ma bonne mere, dit cette belle fille ; & rainçant aussi tost sa cruche, elle puisa de l’eau au plus belle endroit de la fontaine, & la lui presenta, soûtenant toûjours la cruche, afin qu’elle but plus aisément. La bonne femme, ayant bû, luy dit, vous estes si belle, si bonne et si honneste, que je ne puis m’empêcher de vous faire un don (car c’estoit une Fée qui avoit pris la forme d’une pauvre femme de village, pour voir jusqu’où iroit l’honnesteté de cette jeune fille). Je vous donne pour don, poursuivit la Fée, qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une Fleur, ou une Pierre précieuse. Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mere la gronda de revenir si tard de la fontaine. Je vous demande pardon, ma mere, dit cette pauvre fille, d’avoir tardé si long-temps, & en disant ces mots, il luy sortit de la bouche deux Roses, deux Perles & deux gros Diamans. Que voy-je là ? dit sa mere tout estonnée ; je crois qu’il luy sort de la bouche des Perles & des diamants, d’où vient cela, ma fille, (ce fut là la premiere fois qu’elle l’appela sa fille.) La pauvre enfant luy raconta naïvement tout ce qui luy estoit arrivé, non sans jetter une infinité de Diamants. Vrayment, dit la mere, il faut que j’y envoye ma fille. Tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de vôtre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le mesme don, vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, & quand une pauvre femme vous demandera à boire, luy en donner bien honnestement. Il me feroit beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine : Je veux que vous y alliez, reprit la mere, & tout à l’heure. Elle y alla, mais toûjours en grondant. Elle prit le plus beau Flacon d’argent qui fut dans le logis. Elle ne fut pas plustost arrivée à la fontaine qu’elle vit sortir du bois une Dame magnifiquement vestuë, qui vint luy demander à boire. C’estoit la même fée qui avoit apparu à sa sœur, mais qui avoit pris l’air et les habits d’une Princesse, pour voir jusqu’où iroit la malhonnesteté de cette fille. Est-ce que je suis icy venuë, luy dit cette brutale orgueileuse, pour vous donner à boire, justement j’ai apporté un Flacon d’argent tout exprés pour donner à boire à Madame ? J’en suis d’avis : beuvez à même si vous voulez. Vous n’estes guere honneste, reprit la Fée sans se mettre en colere, & bien, puisque vous estes si peu obligeante, je vous donne pour don qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent, ou un crapau. D’abord que sa mere l’aperceut, elle luy cria, Hé bien ma fille ! Hé bien ! ma mere ? luy repondit la brutale en jettant deux viperes & deux crapaus, O Ciel, s’écria la mere, que vois-je là ? C’est sa sœur qui en est cause : elle me le payera. Et aussi tost elle courut pour la battre. La pauvre enfant s’enfuit & alla se sauver dans la Forest prochaine. Le fils du Roi, qui revenoit de la chasse, la rencontra, & la voyant si belle, luy demanda ce qu’elle faisoit là toute seule & ce qu’elle avoit à pleurer. Helas ! Monsieur, c’est ma mere qui m’a chassée du logis. Le fils du roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six Perles et autant de Diamants, la pria de luy dire d’où cela luy venoit. Elle luy conta toute son avanture. Le fils du Roi en devint amoureux, & considerant qu’un tel don valoit mieux que tout ce qu’on pouvoit donner en mariage à une autre, l’emmena au Palais du Roi son pere, où il l’épousa. Pour sa sœur elle se fit tant haïr, que sa propre mere la chassa de chez elle ; & la malheureuse aprés avoir bien couru sans trouver personne qui voulut la recevoir, alla mourir au coin d’un bois.

    MORALITÉ

    Les Diamans et les Pistoles
    Peuvent beaucoup sur les esprits ;
    Cependant les douces paroles
    Ont encor plus de force, et sont d’un plus grand prix.

    Autre Moralité

    L’onnesteté couste des soins,
    Et veut un peu de complaisance ;
    Mais tost ou tard elle a sa récompense,
    Et souvent dans le temps qu’on y pense le moins.

  • Le Crapaud (Corbière) - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Crapaud_(Corbi%C3%A8re)

    LE CRAPAUD

    Un chant dans une nuit sans air…
    -- La lune plaque en métal clair
    Les découpures du vert sombre.

    … Un chant ; comme un écho, tout vif
    Enterré, là, sous le massif…
    -- Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…

    -- Un crapaud ! — Pourquoi cette peur,
    Près de moi, ton soldat fidèle !
    Vois-le, poète tondu, sans aile,
    Rossignol de la boue… — Horreur ! —

    … Il chante. — Horreur !! — Horreur pourquoi ?
    Vois-tu pas son œil de lumière…
    Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.

    · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
    Bonsoir — ce crapaud-là c’est moi.

    (Ce soir, 20 Juillet.)

  • Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/ #Crapaudine - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_infernal/6e_%C3%A9d.,_1863/Crapaudine

    Crapaudine, pierre qui se trouve dans la tête des crapauds ; les sorcières la recherchent pour leurs maléfices. Plusieurs écrivains assurent que c’est un objet très-rare, et si rare, que quelquesuns nient l’existence de cette pierre. Cependant Thomas Brown ne croit pas le fait impossible, puisque, dit-il, tous les jours on trouve des substances pierreuses dans la tête des morues, des carpes, des gros limaçons sans coquilles. Il en est qui pensent que ces crapaudines sont des concrétions minérales que les crapauds rejettent après les avoir avalées, pour nuire à l’homme [1]. Mais ce ne sont là encore que des contes.

    1↑ Thomas Brown, Essai sur les erreurs populaires, t. I, liv. III, ch. xiii, p. 312.

  • Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Crapaud - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_infernal/6e_%C3%A9d.,_1863/Crapaud

    Crapaud. Les crapauds tiennent une grande place dans la sorcellerie. Les sorcières les aiment et les choient. Elles ont toujours soin d’en avoir

    Crapaud se rendant au sabbat.

    quelques-uns, qu’elles soignent, qu’elles nourrissent et qu’elles accoutrent de livrées de velours vert, rouge ou noir. Pierre Delancre dit que les grandes sorcières sont ordinairement assistées de quelque démon, qui est toujours sur leur épaule gauche en forme de crapaud, ayant deux petites cornes en tête ; il ne peut être vu que de ceux qui sont ou qui ont été sorciers. Le diable baptise ces crapauds au sabbat. Jeannette Abadie et d’autres femmes ont révélé qu’elles avaient vu de ces crapauds habillés de velours rouge, et quelques-uns de velours noir ; ils portaient une sonnette au cou et une autre aux pattes de derrière.

    Au mois de septembre 1610, un homme se promenant dans la campagne, près de Bazas, vit un chien qui se tourmentait devant un trou ; ayant fait creuser, il y trouva deux grands pots renversés l’un sur l’autre, liés ensemble à leur ouverture et enveloppés de toile ; le chien ne se calmant pas, on ouvrit les pots, qui se trouvèrent pleins de son, au dedans duquel reposait un gros crapaud vêtu de taffetas vert [1]. C’était à coup sûr une sorcière qui l’avait mis là pour quelque maléfice.

    Crapauds dansant au sabbat.

    Nous rions de ces choses à présent, mais c’étaient choses sérieuses au seizième siècle, et choses dont l’esprit ne nous est pas expliqué.

    Le peuple est persuadé, dit M. Salgues [2], que le crapaud a la faculté de faire évanouir ceux qu’il regarde fixement, et cette assertion est accréditée par un certain abbé Rousseau, qui a publié, dans le cours du dernier siècle, quelques observations d’histoire naturelle : il prétend que la vue seule du crapaud provoque des spasmes, des convulsions, la mort même. Il rapporte qu’un gros crapaud, qu’il tenait renfermé sous un bocal, l’ayant regardé fixement, il se sentit aussitôt saisi de palpitations, d’angoisses, de mouvements convulsifs, et qu’il serait mort infailliblement si l’on n’était venu à son secours… Élien, Dioscoride, Nicandre, Etius, Gesner, ont encore écrit que l’haleine du crapaud était mortelle, et qu’elle infectait les lieux où il respire. On a cité l’exemple de deux amants qui, ayant pris de la sauge sur laquelle un crapaud s’était promené, moururent aussitôt [3]. Mais ce sont là souvent des contes. Cependant le crapaud est en horreur chez tous les peuples, excepté sur les bords de l’Orénoque, où, pour le consoler de nos mépris, des Indiens lui rendaient les honneurs d’un culte ; ils gardaient soigneusement les crapauds sous des vases, pour en obtenir de la pluie ou du beau temps, selon leurs besoins, et ils étaient tellement persuadés qu’il dépendait de ces animaux de l’accorder, qu’on les fouettait chaque fois que la prière n’était pas exaucée [4].

    1↑ Delancre, Tableau de l’inconst. des démons, etc., liv. II, discours iv, p. 133.
    2↑ Des erreurs et des préjugés, etc., t. I, p. 423.
    3↑ C’est un conte du Décameron.
    4↑ Pons, Voyage à la partie orientale de la terre ferme de l’Amérique méridionale, t. I.

  • Lettres de ma chaumière / Le #Crapaud (1886)
    #Octave_Mirbeau

    http://www.litteratureaudio.org/mp3/Octave_Mirbeau_-_Lettres_de_ma_chaumiere_09_Le_Crapaud.mp3

    http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/mirbeau-octave-lettres-de-ma-chaumiere.html

    J’avoue que j’aime le crapaud. Bien qu’il soit hideux et couvert de pustules, qu’il rampe sur un ventre jaune sale, qu’il ait la démarche grotesque et qu’il se plaise au fond des vieux trous ou sur la bourbe des eaux croupies, cet animal ne m’inspire aucune répulsion. Je n’ai nul dégoût à le prendre dans ma main et à lui dire les paroles de tendresse niaise que murmurent les concierges aux oreilles de leurs affreux roquets. Que de poignées de main j’ai données à des hommes dont la peau était peut-être plus blanche et lavée au champa, mais dont l’âme était infiniment plus immonde que celle du crapaud ! Car, n’en doutez pas, s’il est vrai que l’homme possède une âme, le crapaud, le pauvre crapaud, en possède une aussi, et combien meilleure ! L’avez-vous observé quand, après avoir aidé sa femelle à se débarrasser de ses œufs, il enroule lui-même autour de ses propres cuisses, les précieux chapelets ? Il les porte partout avec lui, plus prudent, plus ingénieux que jamais, de façon à ce qu’aucun de ces œufs ne se détache, et lorsqu’ils sont près d’éclore, il les dépose dans une mare, au meilleur endroit, et les défend courageusement contre les salamandres et les mourons.

    https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_de_ma_chaumi%C3%A8re/Le_Crapaud

  • Ne dites plus jamais "Pipelette" à une femme (et lisez le lien wikipédia surtout !)

    "Constance Marie de Théis, née à Nantes le 7 septembre 1767, baptisée dans la paroisse Saint-Similien, et morte le 13 avril 18451, devient par son premier mariage Pipelet de Leury, et, par son second mariage, comtesse (1803) puis princesse de Salm-Dyck (1816) ; elle est une poétesse et femme de lettres française."

    Ce nom a donné le mot « pipelette », femme bavarde. C’est Eugène Sue qui rendra célèbre le mot en mettant en scène dans « les Mystères de Paris » deux concierges dont une qui s’appelle Anastasia Pipelet pour railler Constance de Théis

    "Femme engagée, passionnée, aux qualités littéraires reconnues, son succès porte ombrage à quelques hommes de lettres en place dont la réaction méprisable en quelques vers de Lebrun Pindare qui atteint directement à son honneur de femme et fille de son père juste décédé. La réponse de Constance D.T. Pipelet est l’« Epître aux femmes » (1797) qui provoque un véritable enthousiasme du monde intellectuel et plus généralement des citoyens qui l’arrêtent dans la rue pour l’ovationner. Elle y réclame, sur un mode logique et raisonné, une égalité harmonieuse entre hommes et femmes dans l’instruction et les tâches quotidiennes avec une pointe de féminisme plus habile que les revendications directes d’une Olympe de Gouges. On trouve dans l’Epître : « Les temps sont arrivés, Femmes éveillez-vous... », « Différence n’est pas infériorité. »"

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Constance_de_Th%C3%A9is

    https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_aux_femmes

  • Une tranche de bifteck - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Une_tranche_de_bifteck

    Sandel avançait et reculait, surgissait à droite, survenait à gauche, léger de jambes et ardent de cœur, miracle vivant de chair blanche et de muscle offensif, s’échappant et bondissant comme une navette, accomplissant entre deux mouvements toute une série de gestes intermédiaires, combinés en vue de démolir Tom King, cet obstacle interposé entre lui et la fortune. Et Tom King, avec patience, endurait tout cela. Il connaissait son affaire et comprenait la jeunesse maintenant qu’elle ne lui appartenait plus. Rien à faire avant que l’autre eût perdu un peu de vapeur, pensait-il ; et il souriait en lui-même en se baissant exprès pour recevoir sur le crâne un coup lourdement asséné. C’était une malice, mais parfaitement conforme aux règles du jeu. Au boxeur de prendre soin de ses jointures, et s’il s’obstine à frapper l’adversaire sur le sommet de la tête, c’est à ses risques et périls.

    King aurait pu se baisser un peu plus et laisser le coup se dépenser à vide, mais il se souvenait de ses premiers assauts et de la façon dont il s’était brisé une première jointure sur la caboche de la Terreur du Pays de Galles. Il se conformait aux règles du jeu. Cette parade coûterait à Sandel une de ses jointures : non pas que le jeune homme dût s’en apercevoir sur-le-champ : il continuerait avec une superbe indifférence, frappant aussi dur que jamais jusqu’au bout de la bataille. Mais plus tard, lorsque commenceraient à se faire sentir les effets d’assauts multiples et prolongés, il regretterait cette jointure et se rappellerait comment il l’avait démolie sur la tête de Tom King.

    #boxe #malice #jack_london

    • malice donc :

      Quand la reprise approcha de sa fin, King, averti du fait par la vue des seconds qui se préparaient à bondir entre les cordes, s’arrangea pour mener la bataille vers son propre coin. Et dès que sonna le gong, il s’assit immédiatement sur son tabouret qui l’attendait, tandis que Sandel dut traverser toute la plate-forme en diagonale pour rejoindre son coin. C’était peu de chose, mais c’est le total de ces petites choses qui compte. C’était peu de chose, mais c’est le total de ces petites choses qui compte. Sandel fut obligé de faire ces pas supplémentaires, de dépenser cette minime somme d’énergie, et de perdre ainsi une partie de sa précieuse minute de repos. Au début de chaque reprise, King avançait de son coin en flâneur, obligeant ainsi l’autre à parcourir la plus grande distance. À la fin de chaque reprise, King manœuvrait pour attirer l’autre dans son coin et s’asseoir immédiatement.

    • Assis dans son coin et regardant son adversaire, il se prit à songer qu’en additionnant sa propre prudence et la jeunesse de Sandel, on obtiendrait un fameux champion du monde des poids lourds. Mais voilà l’ennui : Sandel ne deviendrait jamais un champion du monde : il lui manquait la prudence : il ne pouvait l’acquérir qu’au prix de sa jeunesse. Et quand il posséderait la prudence, il lui manquerait la jeunesse, dépensée à l’obtenir.

  • Assommons les pauvres ! - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/Assommons_les_pauvres_ !

    Immédiatement, je sautai sur mon mendiant. D’un seul coup de poing, je lui bouchai un œil, qui devint, en une seconde, gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, et comme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m’étant peu exercé à la boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d’une main par le collet de son habit, de l’autre, je l’empoignai à la gorge, et je me mis à lui secouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j’avais préalablement inspecté les environs d’un coup d’œil, et que j’avais vérifié que dans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors de la portée de tout agent de police.

    Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d’une grosse branche d’arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l’énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un beefteack.

    Tout à coup, — ô miracle ! ô jouissance du philosophe qui vérifie l’excellence de sa théorie ! — je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n’aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d’arbre me battit dru comme plâtre. — Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l’orgueil et la vie.

    #baudelaire (sûrement sous teuchi) #boxe

  • Hier je regardait le film « Le radeau de la Méduse »
    réalisé par Iradj Azimi avec Jean Yanne, Daniel Mesguich.
    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=17851.html
    Un film que j’apprécie beaucoup et que je regarde souvent.

    Et hier ca m’a vraiment fait pensé à notre présent politique. Nous sommes #En_marche pour construire La Machine avec les morceaux arrachés de la frégate La Méduse. Alors que nos dirigeants nous ont conduits sur le banc d’Arguin ou nous sommes échoués. Ils prétendent que le radeau que nous construisons est destiné à porter de la marchandise, mais 1/3 d’entre nous y seront abandonné et livrés au #cannibalisme.

    Après cette petit note d’optimisme j’en profite pour archiver de la documentation sur cet épisode honteux de l’histoire de France. épisode très représentatif de notre #identité_nationale de grenouilles gallinacées. C’est à dire, #royalisme #classissme système de #castes #discrimination #colonialisme #françafrique dissimulation des fautifs tant que possible
    –---

    un extrait de JT de promo du film à l’époque de sa sortie
    https://www.youtube.com/watch?v=Xw0DCEU5NVo


    Le commentaire de Jean Yanne sur la Gouadeloupe est trop bête. Je sais pas si il se moque pas un peu. En gros il dit « La Gouadeloupe c’est pas que pour tourner des clips et des pubs avec des filles. A la Guadeloupe on peu loué des grandes maisons bien meublé et tout pour y passer des vacances »...

    –---
    Sur le radeau il n’y avait qu’une seule femme. Désigné par « la cantinière » dans les émissions (il faut que je cherche son nom). Dans son film Iradj Azimi a changer beaucoup son histoire (il la fait survivre et c’est même elle qui est la première à voire L’Argus). En fait elle fut la première personne à être jeté à la mer, puis sauvée, puis rejeté encore une fois et fini par mourir. Après avoir été blessée lors d’un des épisodes de violence sa jambe est cassé entre deux morceaux de bois du radeau. Elle aurais survecu une semaine dans cet état et a été jetté par dessus bord avec son mari.
    pour plus d’infos voire ici : https://decoquinarerum.com/contre-sens-tout-contre-1-la-cuisiniere-du-radeau-de-la-meduse

    –---

    Sur la question de l’ #esclavage :

    Enfin, la tragédie intervient au moment où la France reprend le Sénégal à l’Angleterre à l’issue des guerres napoléoniennes. Or, le gouverneur du Sénégal s’est lancé dans un commerce d’esclaves désapprouvé à l’international, mais effectif. Et la lutte contre l’esclavage était une cause chère à Géricault - qui, juste avant de mourir, travaillait à la représentation d’un marché aux esclaves, au Sénégal. Dans son Radeau de la Méduse, le peintre délivre déjà un message contre l’esclavage à travers trois figures d’hommes noirs.

    « Géricault cherche à représenter le destin de l’homme noir. Il y a cette figure qui regarde vers l’aube nouvelle, vers une nouvelle destinée. Mais on est en 1818, il y a encore beaucoup de progrès à faire. Cette figure se situe au sommet du triangle, le summum de l’espoir de tout le monde à bord… mais c’est un faux espoir. »

    https://www.franceculture.fr/peinture/radeau-de-la-meduse-l-horreur-devient-allegorie-romantique

    Quelques toiles de Géricault de cette période avec des modèles d’hommes noirs


    –----

    « Un quart d’heure avec Georges Bordonove », 20/11/1973
    Radeau de la Méduse : l’horreur devient allégorie romantique
    https://www.franceculture.fr/peinture/radeau-de-la-meduse-l-horreur-devient-allegorie-romantique

    –-----

    Les pieds sur terre au Louvres, commentaires des visiteureuses face au tableau de Géricault
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/le-radeau-de-la-meduse-r

    –—
    3 minutes sur l’histoire du tableau par Adrien Goetz
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-visite-au-louvre/le-radeau-de-la-meduse-de-theodore-gericault

    –—

    #radio #peinture #histoire #histoire_de_l'art

    –---

    Sur france inter « Les naufragés de la Méduse »
    https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histoire/la-marche-de-l-histoire-06-decembre-2016
    et
    « Le Naufrage du radeau de la meduse »
    https://www.youtube.com/watch?v=g2Y3ircmIKA


    Cette émission est très interessante car elle désigne bien les responsabilités. En particulier de Correard et Savigny et du second du capitaine.

    –---
    Une archive de l’INA - Les naufragés de la Méduse par Alain Decaux
    https://www.youtube.com/watch?v=kYqFRwSU1J8


    (pas encore vu)
    –---

    La version d’Europe 1 par Franck Ferrand et Jacques-Olivier Boudon en promo pour son livre
    https://www.youtube.com/watch?v=Wda4DfaGY3w


    Europe1 c’est particulier comme radio. L’émission présente un bouquin qui se prétend définitif et exhaustif sur le sujet et dit mettre la lumière sur tous les points sombres de cette histoire !

    –---
    Une version par une chaîne you tube que je ne connais pas
    https://www.youtube.com/watch?v=7qQV7Il3ZHQ


    (pas encore vu)

    –---

    Une vue aérienne du banc d’Arguin

    Quelques #cartes

    –---
    Le dessin de « la Machine » (nom que les naufrager avaient donné au radeau) - je croie qu’il est extrait du récit de Correard et Savigny

    –---
    Pour le bicentenaire du désastre l’année dernière il y a eu une reconstitution, un documentaire et une expo sur la machine toujours visible.

    ici le docu
    https://vimeo.com/98334036

    le site de l’expo : http://www.sequoiaparc.com/68-aktualiteiten/1253-exposition-la-machine-dans-la-cour-le-radeau-de-la-meduse-rochefor
    http://www.sequoiaparc.com/usermedia/photo-635889959393282855..jpg?w=1024&h=530&Crop=true

    Ici avec une centaine de figurants


    il y avait 152 personnes à bord.

    –---
    Capitaine couard : Le jugement du capitaine de « La Méduse » Hugues Duroy de Chaumareys
    https://diacritiques.blogspot.fr/2015/03/capitaine-couard-le-jugement-du.html

  • Mémoires d’un révolutionnaire de Pierre Kropotkine
    https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99un_r%C3%A9volutionnaire/Texte_entier

    Table des matières

    Biographie. VII

    Préface. XI

    PREMIÈRE PARTIE
    Mon Enfance.

    CHAPITRE PREMIER
    Moscou. — Le Vieux Quartier des Écuyers. — Premier souvenir. — La famille Kropotkine. — Mon père. — Ma mère. 1

    CHAPITRE II
    Ma belle-mère. — La méthode d’enseignement de M. Poulain. — Plaisirs du dimanche. — Mon goût pour le théâtre. — Ma participation au jubilé de Nicolas Ier — Entrée de mon frère à l’école des Cadets. 13

    CHAPITRE III
    Les serfs. — Vie de famille et relations mondaines. — Le carême et la fête de Pâques en Russie. — Scènes de la vie des serfs. — Départ pour la campagne. — Séjour à Nikolskoïé. 27

    CHAPITRE IV
    Mon éducation (suite). — Tableaux du servage. — Une triste destinée. — Instruction donnée à des serfs bien doués. — Une histoire de revenant. 48

    CHAPITRE V
    Souvenirs de la guerre de Crimée. — Mort de Nicolas I". — Mon développement intellectuel. — Mes goûts littéraires. — Mes essais de journalisme. 63

    DEUXIÈME PARTIE
    Le Corps des Pages.

    CHAPITRE PREMIER
    Mon entrée dans le Corps des Pages. — « Colonel ». — L’esprit dominant au Corps des Pages. 71

    CHAPITRE II
    L’enseignement au Corps des Pages. — Étude de l’allemand. — Grammaire et littérature russes. — Nos rapports avec les maîtres d’écriture et de dessin. — « Une soirée au bénéfice » du maître de dessin. 84

    CHAPITRE III
    Correspondance avec mon frère sur des questions de science, de religion, de philosophie et d’économie politique. — Entrevues secrètes avec mon frère. — Étude pratique d’économie sociale — Contacts avec le peuple. 96

    CHAPITRE IV
    Temps orageux au Corps des Pages. — Obsèques solennelles de l’impératrice Alexandra. — Etudes dans les classes supérieures du Corps des Pages ; l’enseignement de la physique, de la chimie et des mathématiques. — Occupations aux heures de loisir. — L’opéra italien à Pétersbourg. 111

    CHAPITRE V
    La vie de camp à Péterhof. — Exercices militaires en présence de l’empereur. — Enseignement pratique. — Diffusion des idées révolutionnaires. — Abolition du servage. — Importance et conséquence de cette abolition. 124

    CHAPITRE VI
    La vie de cour à Pétersbourg. — Le système d’espionnage à la cour. — Caractère d’Alexandre II. — L’Impératrice. — Le prince héritier. — Alexandre III. 143

    CHAPITRE VII
    Je choisis un régiment de Cosaques sibériens. — Epouvantable incendie à Pétersbourg. — Commencement de la réaction. — J’obtiens le brevet d’officier. 158

    TROISIÈME PARTIE
    Sibérie.

    CHAPITRE PREMIER
    La Sibérie. — Travaux de réforme en Transbaïkalie. — L’insurrection polonaise. — Ses conséquences funestes pour la Pologne et la Russie. 173

    CHAPITRE II
    Annexion et colonisation de la province de l’Amour. — Un typhon. — En mission à Pétersbourg. 189

    CHAPITRE III
    Je traverse la Mandchourie déguisé en marchand. — Je remonte le Soungari jusqu’à Kirin. — Des mines d’or à Tchita. 205

    CHAPITRE IV
    Ce que j’ai appris en Sibérie. — Exilés polonais dans la Sibérie orientale. — Leur révolte. — Je quitte le service militaire. 221

    QUATRIÈME PARTIE
    Saint-Pétersbourg.
    Premier voyage dans l’Europe occidentale.

    CHAPITRE PREMIER
    A l’Université de Pétersbourg. Corrections apportées à l’orographie et à la cartographie de l’Asie septentrionale. — Explorateurs russes de cette époque. — Plans d’expéditions arctiques. — Etudes glaciaires en Finlande. 229

    CHAPITRE II
    La situation à Pétersbourg. — Double nature d’Alexandre II. — Corruption de l’Administration. — Empêchements à l’enseignement. — Décadence de la société pétersbourgeoise. — L’affaire Karakosov. 247

    CHAPITRE III
    Mouvement réformiste dans la jeunesse russe. — Activité des jeunes filles, leur ardeur pour l’étude. — Création de nombreux cours de femmes. — La vie nouvelle dans le Vieux Quartier des Ecuyers. 263

    CHAPITRE IV
    Premier voyage à l’étranger. — Séjour à Zurich. — L’Association Internationale des Travailleurs. — Son origine. — Son activité. — Sa diffusion. — Etude du mouvement socialiste par la lecture des journaux socialistes. — Les sections genevoises de l’Internationale. 273

    CHAPITRE V
    Chez les horlogers du Jura. — Les débuts de l’Anarchisme. — Mes amis de Neuchâtel. — Les réfugiés de la Commune. — Influence de Bakounine. — Mon programme socialiste. 287

    CHAPITRE VI
    Livres inédits introduits par contrebande. — Le Nihilisme. — Mépris de la forme extérieure. — Le Mouvement « vers le peuple ». — Le Cercle de Tchaïkovsky. — Courants politiques et sociaux. — Pas d espoir de réformes. — La personne du Tsar protégée par la jeunesse. 300

    CHAPITRE VII
    Les membres influents du cercle de Tchaïkovsky. — Mon amitié avec Stepniak — Propagande dans les campagnes et parmi les tisserands de Pétersbourg. 325

    CHAPITRE VIII
    Nombreuses arrestations de propagandistes à Pétersbourg. — Ma conférence à la Société de Géographie. — Mon arrestation. — Interrogatoire inutile. — Mon incarcération à la forteresse de Pierre et Paul. 339

    CINQUIÈME PARTIE
    La forteresse. — L’évasion.

    CHAPITRE PREMIER
    La forteresse de Pierre et Paul. — Ma cellule. — Exercices de gymnastique. — Mon frère Alexandre accourt à mon aide. — J’obtiens la permission d’écrire. — Mes lectures. — Monotonie de la vie de prison. — Arrestation de mon frère. — Relations secrètes avec mes co-détenus. — Une visite du grand-duc Nicolas. 353

    CHAPITRE II
    Mon transfert à la maison de détention. — Ma maladie. — A l’hôpital militaire. — Plans de fuite. — Mon évasion. — Voyage à l’étranger. 373

    SIXIÈME PARTIE
    L’Europe occidentale.

    CHAPITRE PREMIER
    Buts de mon activité dans l’Europe occidentale. — Séjour à Edimbourg et à Londres. — Je collabore à la Nature et au Times. — Départ pour la Suisse. — L’Association Internationale des Travailleurs et la Social-Démocratie allemande. — Progrès de l’Internationale en France, en Espagne et en Italie. 389

    CHAPITRE II
    La Fédération Jurassienne et ses membres influents. — Séjour à La Chaux-de-Fonds. — Interdiction du drapeau rouge en Suisse. — Un nouvel ordre social. 402

    CHAPITRE III
    Lutte entre l’Anarchisme et la Social-Démocratie. — Expulsion de Belgique. — Séjour à Paris. — Renaissance du socialisme en France — Tourguénev, son importance pour la jeune Russie. — Tourguénev et le Nihilisme. — Bazarov dans Pères et Fils. 417

    CHAPITRE IV
    Mécontentement croissant en Russie après la guerre russo-turque. — Le procès des 193. — Attentat contre Trépov. — Quatre attentats contre des têtes couronnées. Persécution de la Fédération Jurassienne. — Nous fondons Le Révolté. — Ce que doit être un journal socialiste. — Difficultés financières et techniques. 427

    CHAPITRE V
    Le mouvement révolutionnaire prend un caractère plus grave en Russie. — Attentats contre l’empereur dirigés par le comité exécutif. — Mort d’Alexandre II. — Fondation de ligues destinées à combattre les révolutionnaires et à protéger l’empereur. — Ma condamnation à mort. — Mon expulsion de Suisse. 440

    CHAPITRE VI
    Une année à Londres. — Premiers symptômes du réveil de l’esprit socialiste en Angleterre. — Départ pour Thonon. — Les mouchards. — Compromis d’Ignatiev avec les Terroristes. — La France en 1881-82. — Misère des tisseurs de Lyon. — Explosion dans un café de Lyon. — Mon arrestation et ma condamnation. 455

    CHAPITRE VII
    Effets néfastes du régime des prisons au point de vue social. — A la prison centrale de Clairvaux. — Occupations des détenus. — Triste condition des vieux prisonniers. — Relations actives des détenus entre eux. — Influence démoralisatrice des prisons. 470

    CHAPITRE VIII
    Mes aventures avec la police secrète. — Amusant rapport d’un agent secret. — Mouchards démasques. — Un faux baron. — Conséquences de l’espionnage. 486

    CHAPITRE IX
    Le « vol » de Louise Michel. — Elie Reclus. — Je me fixe à Harrow. — Travaux scientifiques de mon frère Alexandre. — Sa mort. 501

    CHAPITRE X
    Le mouvement socialiste en Angleterre en 1886. — Ma participation à ce mouvement. — La formule de « lutte pour la vie » complétée par la loi naturelle de l’appui mutuel. — Immense diffusion des idées socialistes. 509

  • Synesthésie : un très étrange #calendrier dans le cerveau | Réalités Biomédicales
    http://realitesbiomedicales.blog.lemonde.fr/2017/03/13/synesthesie-un-tres-etrange-calendrier-dans-le-cer

    Calendrier de ML, jeune femme synesthète. Ramachandran VS, et al. Neurocase. 2016 Oct ;22(5):461-465.

    la #synesthésie comme source d’#idées de #visualisation ? — les forums sont, pour une fois, très intéressants

    • On estime qu’au moins une personne sur 2 000 serait synesthète. Les estimations sont extrêmement larges. Elles varient entre un individu sur 23 et un individu sur 25 000, selon la méthodologie utilisée pour le repérage et le recensement de telles personnes. De fait, la plupart ignorent leurs capacités synesthésiques du fait que ce phénomène n’a pas de retentissement pathologique.

    • Et comment ne pas penser à l’un de mes auteurs favoris, Victor Segalen !

      Les Synesthésies et l’école symboliste, 1902

      Les Synesthésies et l’école symboliste - Wikisource
      https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Synesthésies_et_l'École_symboliste

      Longtemps, il resta décent, dans le monde scientifique, d’afficher, à l’égard de la correspondance possible des données sensorielles entre elles, un vertueux dédain. Les indulgents s’arrêtaient à l’ignorance bénévole du phénomène. D’aucuns furent plus rigoureux. La doctrine de l’Analogie des sens eut ses apôtres, ses martyrs, et tout récemment son temple.
      […]
      Actuellement pourtant, devant l’agrégat d’exemples laborieusement entassés, l’authenticité des faits de synesthésie n’est plus douteuse. Leur état civil est officiellement constitué. Ils ont, ces bâtards de jadis, existence légale auprès des savants : ils sont reconnus.

      C’est l’introduction de son texte, accessible sur Wikisource.

    • Effectivement, les forums sont fascinants.
      Le plus extraordinaire c’est tous ces gens qui n’en ont parlé à personne, de peur de passer pour fous je suppose.
      Quelle kyrielle de calendriers !
      Si chacun publiait ce qu’il y a dans son cerveau, quelle richesse !

    • Je fais l’hypothèse qu’un test sur des enfants s’approcherait plus de la représentation actuelle du système solaire et de ses planètes qu’une représentation du calendrier en rectangle ! Soit une sorte de colimaçon, avec le soleil en point central mouvant sur lequel s’enroulent les révolutions planètaires. Quand cette nouvelle découverte a été révélée, j’ai été rassurée de ma représentation du calendrier, car suivant le mois où je me place, les solstices s’éloignent sur l’ellipse hélicoïdale que je vois. #mind_map

    • Je n’ose pas répondre. J’ai peur de voir arriver des hommes en noir avec des lunettes noires.

      Mais si on était entre nous, je te dirais que la vision en cercle du calendrier est en effet une de mes visualisations, avec mes yeux qui esquissent un mouvement quand je tente de me déplacer dans le temps...

    • Je commence à faire le test autour de moi, certain·e·s perçoivent une ligne droite, avec dans leur dos, le passé, pff, fastoche avec devant l’avenir radieux … y’en a qui trichent je suis sure.

    • Les dyslexiques ont l’air spécialement largués en synesthésie. Pour le calandrier j’ai une image mentale mais assez inutilisable : un cylindre éclairé au stroboscope qui tourne dans n’importe quel sens, qui n’a même pas 12 mois et dont les mois sautent et changent tout le temps aléatoirement. Je voie sur gogol que l’incompréhension du temps est une des caractéristique des dyslexiques.

    • Mais tout le monde est synesthésique ! Le seul fait de penser que le rouge est une « couleur chaude » et le bleu une « couleur froide » (alors qu’en physique, c’est l’inverse), c’est déjà de la synesthésie.
      Dans mon cas, j’associe aussi les lettres à des couleurs, mais pas les mêmes que Rimbaud. Étant bi-alphabète, j’associe aussi des couleurs au cyrillique, avec parfois des nuances (le о russe me semble moins rouge que le o français, le а plus vert-bleu en cyrillique et plus bleu en latin, les lettres ж ц ш щ я donnent des couleurs que je n’avais pas associées en français : vert, ocre, beige, cyan).
      Enfin, mon calendrier est un cercle ou une sinusoïdale, les solstices en bas et en haut, avec une perception associée de la longueur des jours et de l’état de la végétation : à une date je peux donner la longueur de la photopériode à 5-10 minutes ainsi que la date où on retrouve la même (par exemple, le 7 mai est à peu près équivalent au 7 août). Me vient aussi immédiatement la date en calendrier républicain, nous devons être le 16 floréal ; nous sommes pile à mi-distance entre l’équinoxe de printemps et le solstice d’été).
      En fait, rien d’extraordinaire, c’est la conséquence de beaucoup de travail en astronomie.

  • Au Journal officiel, un fichier biométrique de 60 millions de « gens honnêtes »
    http://www.nextinpact.com/news/101945-au-journal-officiel-fichier-biometrique-60-millions-gens-honnetes

    Hier, au Journal officiel, le gouvernement a publié un décret instituant un fichier monstre commun aux passeports et aux cartes nationales d’identité. Destiné à faciliter établissement et renouvellement de ces titres, en plus de prévenir les fraudes, il va ingurgiter des centaines de millions de données puisées dans toute la population française.

    En 2012, lorsqu’ils avaient attaqué devant le Conseil constitutionnel la proposition de loi relative à la protection de l’identité, une cohorte de sénateurs et députés socialistes, dont Jean-Jacques Urvoas, avait dénoncé le super fichier voulu par la majorité d’alors. Une mégabase regroupant l’ensemble des informations du passeport français et de la carte nationale d’identité qui représentait selon eux « une ingérence dans l’exercice du droit de toute personne au respect de sa vie privée ».

    Ce texte avait été âprement débattu dans l’hémicycle : « la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération » s’était souvenu le député Serge Blisko (PS). Réponse de Christian Vanneste (UMP) : « Ce n’est pas parce qu’il y a eu hier une dictature à Vichy qu’il ne faut pas protéger aujourd’hui les honnêtes gens ».

    #flicage_généralisé

  • Le fond de la question - Victor Hugo, "Les Misérables", tome IV, Livre X via @renaudlambert
    https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Mis%C3%A9rables_TIV_L10

    Il y a l’#émeute, et il y a l’#insurrection ; ce sont deux colères ; l’une a tort, l’autre a droit. Dans les états démocratiques, les seuls fondés en justice, il arrive quelquefois que la fraction usurpe ; alors le tout se lève, et la nécessaire revendication de son droit peut aller jusqu’à la prise d’armes. Dans toutes les questions qui ressortissent à la souveraineté collective, la guerre du tout contre la fraction est insurrection, l’attaque de la fraction contre le tout est émeute ; selon que les Tuileries contiennent le roi ou contiennent la Convention, elles sont justement ou injustement attaquées. Le même canon braqué contre la foule a tort le 10 août et raison le 14 vendémiaire. Apparence semblable, fond différent ; les Suisses défendent le faux, Bonaparte défend le vrai. Ce que le suffrage universel a fait dans sa liberté et dans sa souveraineté, ne peut être défait par la rue. De même dans les choses de pure civilisation ; l’instinct des masses, hier clairvoyant, peut demain être trouble. La même furie est légitime contre Terray et absurde contre Turgot. Les bris de machines, les pillages d’entrepôts, les ruptures de rails, les démolitions de docks, les fausses routes des multitudes, les dénis de justice du peuple au progrès, Ramus assassiné par les écoliers, Rousseau chassé de Suisse à coups de pierre, c’est l’émeute. Israël contre Moïse, Athènes contre Phocion, Rome contre Scipion, c’est l’émeute ; Paris contre la Bastille, c’est l’insurrection. Les soldats contre Alexandre, les matelots contre Christophe Colomb, c’est la même révolte ; révolte impie ; pourquoi ? C’est qu’Alexandre fait pour l’Asie avec l’épée ce que Christophe Colomb fait pour l’Amérique avec la boussole ; Alexandre, comme Colomb, trouve un monde. Ces dons d’un monde à la civilisation sont de tels accroissements de lumière que toute résistance, là, est coupable. Quelquefois le peuple se fausse fidélité à lui-même. La foule est traître au peuple. Est-il, par exemple, rien de plus étrange que cette longue et sanglante protestation des faux saulniers, légitime révolte chronique, qui, au moment décisif, au jour du salut, à l’heure de la victoire populaire, épouse le trône, tourne chouannerie, et d’insurrection contre se fait émeute pour ! Sombres chefs-d’œuvre de l’ignorance ! Le faux saulnier échappe aux potences royales, et, un reste de corde au cou, arbore la cocarde blanche. Mort aux gabelles accouche de Vive le roi. Tueurs de la Saint-Barthélemy, égorgeurs de Septembre, massacreurs d’Avignon, assassins de Coligny, assassins de madame de Lamballe, assassins de Brune, miquelets, verdets, cadenettes, compagnons de Jéhu, chevaliers du brassard, voilà l’émeute. La Vendée est une grande émeute catholique. Le bruit du droit en mouvement se reconnaît, il ne sort pas toujours du tremblement des masses bouleversées ; il y a des rages folles, il y a des cloches fêlées ; tous les tocsins ne sonnent pas le son du bronze. Le branle des passions et des ignorances est autre que la secousse du progrès. Levez-vous, soit, mais pour grandir. Montrez-moi de quel côté vous allez. Il n’y a d’insurrection qu’en avant. Toute autre levée est mauvaise. Tout pas violent en arrière est émeute ; reculer est une voie de fait contre le genre humain. L’insurrection est l’accès de fureur de la vérité ; les pavés que l’insurrection remue jettent l’étincelle du droit. Ces pavés ne laissent à l’émeute que leur boue. Danton contre Louis XVI, c’est l’insurrection ; Hébert contre Danton, c’est l’émeute.

    De là vient que, si l’insurrection, dans des cas donnés, peut être, comme a dit Lafayette, le plus saint des devoirs, l’émeute peut être le plus fatal des attentats.

    Il y a aussi quelque différence dans l’intensité de calorique ; l’insurrection est souvent volcan, l’émeute est souvent feu de paille.

    La révolte, nous l’avons dit, est quelquefois dans le pouvoir. Polignac est un émeutier ; Camille Desmoulins est un gouvernant.

    Parfois, insurrection, c’est résurrection.

    Pour mémoire.

    Voir aussi « L’émeute indiscernable »
    https://lundi.am/L-emeute-indiscernable

    « Construire et renforcer notre Parti, telle est la tâche de la séquence qui vient. »