Fatou Diome, Celles qui attendent

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    Une île du #Sine-Saloum, au #Sénégal, un village où un soleil sans clémence fane les lèvres et où “la faim grignote de l’intérieur”, tel est le décor du dernier roman de Fatou Diome, Celles qui attendent, avec en bande son les poules, les canards, les chèvres, les moutons…On y croise des mères désargentées qui vont quémander chez l’épicier Abdou “comme des chamelles attirées par l’oasis”, quand elles ne se disputent pas avec leurs concubines, rivales quant à la réussite de leurs fils qu’elles rêvent de marier très vite pour se décharger sur leur bru de leurs tâches ménagères. Mais quel avenir pour ces fils  ? La pêche est moins rentable depuis que les chalutiers occidentaux viennent piller les ressources locales, et parmi ceux qui fréquentent l’école, bien rares sont ceux qui décrochent un diplôme et une bourse pour l’étranger. Alors, “ces enfants détournés de la vie paysanne et trop mal outillés pour escompter un destin de bureaucrate, ne voyant aucun chemin susceptible de les mener vers un avenir rassurant [...], se jettent dans l’Atlantique, se ruent vers l’Europe”. Et les filles, qui ont encore si peu accès à l’enseignement, comme le déplore Fatou Diome, “horripilées par la désastreuse condition de leur mère, sans pouvoir compter sur elles-mêmes”, s’accrochent à ces forcenés de l’exil, quitte à traiter de blaireaux ceux qui restent au village et qui, “portés par une liberté qu’on ne sent que chez soi, travaillent vaillamment et contribuent à l’essor du pays”.

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