@touti je reviens précisément de Cahors qui reste cependant la principale « grosse ville » d’un département particulièrement peu peuplé (impressionnant, tout cet espace totalement vide de présence humaine !) : les préfectures concentrent l’emploi administratif et qualifié des départements, maintenant. Donc, la perte du commerce de proximité n’est pas un signe de désertification de Cahors, mais de sa mutation vers le modèle périphérique qui caractérise les villes américaines depuis un moment : concentration de toute l’activité commerciale quotidienne vers les centres commerciaux moches de « banlieue » et reprise des centre-ville vitrine par les banques, assurances et franchises de fringues et téléphones internationales, comme dans tous les centre-villes.
Il reste des bars et des restos parce que c’est une ville touristique.
Mais pour les habitants, tout ce passe en périphérie (bien mochifiée et qui ressemble maintenant à toutes les approches de villes de qulque importance).
Par contre, dans les villages et bourgs alentour, c’est le grand vide (en dehors des commerces pour touristes, la grande activité du Lot), avec de jolis villages de pierre qui sont à vocation touristique : gites, maisons secondaires, sans commerce aucun.
Le problème des zones rurales, c’est le retrait des services publics depuis une quinzaine d’années (sous prétexte de rationalisation budgétaire) : fermeture des bureaux de poste et de l’école. Quand ça c’est fait, les gens doivent aller ailleurs faire leurs démarches et, du coup, faire leurs courses, donc, tout ferme.
Quand c’est fermé, les jeunes familles se rapprochent des grandes villes où sont les services… mais pas trop, parce que l’immobilier les repousse à la périphérie.
Donc, on a un repeuplement des petits villages périphériques des villes moyennes… mais sans retour des services et uniquement sur critère financier : éloignement des lieux de vie et de travail, sur-frais de transport, habitat souvent dégradé.
Ce mouvement n’est pas pérenne : les enfants grandissent, les parents vieillissent. Il faut se rapprocher des lycées et surtout des hôpitaux…