« Teach for France », un danger pour l’école publique

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  • Education nationale : « 9-3 », v’là les renforts des grandes écoles
    http://www.liberation.fr/france/2017/06/22/education-nationale-9-3-v-la-les-renforts-des-grandes-ecoles_1578874

    Le projet #Teach_for_France est né dans le bureau de la ministre de l’#Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, en 2015, sous l’impulsion de Nadia Marik, ancienne directrice adjointe chargée de la stratégie et du développement de Sciences-Po et veuve de son ancien directeur Richard Descoings. Il est la version française du réseau Teach for All, un concept imaginé par Wendy Kopp, étudiante à l’université de Princeton, qui créa Teach for America en 1990. Son ambition ? Permettre à des diplômés des plus grandes universités d’enseigner deux ans dans les zones les plus défavorisées des Etats-Unis, afin de corriger les inégalités scolaires.

    [...] Pour être acceptés, les quelque 60 postulants [pour la rentrée prochaine] ont dû préparer une minileçon sur un sujet et dans la discipline de leur choix, répondre collectivement à une question pédagogique donnée et passer un entretien individuel. Le tout devant un jury composé de personnalités issues de l’Education nationale mais aussi du privé, telles qu’un membre des ressources humaines de L’Oréal.

    Si les enseignants sont rémunérés par l’Education nationale au même salaire que les autres contractuels, Teach for France reçoit des subventions du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ainsi que d’entreprises partenaires comme AT Kearney, Eurazeo et Western Union. Un mélange des genres critiqué par les syndicats enseignants.

    « Teach for France », un danger pour l’école publique
    http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350

    Qui finance le réseau [Teach for All] ?

    Maria Noland : Ce sont des multinationales. Elles profitent de leur implantation locale pour développer le réseau et se coordonnent pour transformer l’école en marché grâce au soutien de cabinets de conseil. Par exemple, le cabinet d’affaires et de conseil McKinsey & Company, implanté dans des dizaines de pays dont la France, est l’un des principaux donateurs. Il est à la fois capable d’analyser ce qui ne va pas et d’avancer des solutions. Ainsi, la création de Teach First en Grande-Bretagne a suivi la publication d’un rapport sur les inégalités scolaires signé par McKinsey & Co. En Belgique, la compagnie vient de participer à l’élaboration d’un rapport facturé 38 000 euros au gouvernement. Et a inspiré la réforme de l’éducation. Des cadres dirigeants des entreprises pilotent les réseaux locaux. Bernard Ramanantsoa, administrateur de Teach for France, a travaillé avec le cabinet McKinsey & Co. Il fréquente également les cabinets ministériels et la haute fonction publique comme conseiller. Laurent Bigorgne, le vice-président de Teach for France, est aussi un proche du pouvoir nommé par l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur [Geneviève Fioraso] au comité Sup’Emploi. Il dirige l’Institut Montaigne, un think tank ouvertement néolibéral et favorable à la réduction du budget de l’éducation.

    #privatisation

  • Je ne connaissais pas l’association #TeachForFrance alors voici un article et un interview, tous les deux critiques :

    « Teach for France ou l’abandon du Ministère de l’éducation nationale à une nouvelle officine libérale » https://www.lepartidegauche.fr/articleblog/teach-for-france-ou-abandon-ministere-l-education-nationale-une-nouv

    « Teach for France, un danger pour l’école publique » http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350

    #éducation

    • Dans l’interview de Maria Noland, j’ai tiqué sur la vantardise ridicule « Le système de recrutement des enseignants français est parmi les meilleurs du monde » (qu’est-ce que ça doit être dans les autres pays...) mais, à part cela, le danger semble réel (je connais l’éducation « scripted » des organismes états-uniens...

      Ceci dit, je ne me sens proche d’aucun des deux camps. TFF est clairement une officine pro-capitaliste vulgaire, mais les défenseurs de la beauté du système français parfait n’ont pas ma sympathie non plus. (TFF base son succès sur les problèmes bien réels de l’enseignement public actuel, problèmes que nient la plupart des adversaires de TFF.)

      Par exemple, contrairement à ce que prétend l’article du Parti de Gauche, je ne crois pas qu’on évalue les qualités pédagogiques des futurs profs au CAPES ou à l’agrégation.