BALLAST Que deviennent les zapatistes, loin des grands médias ?
▻http://www.revue-ballast.fr/guillaume-goutte-la-lutte-zapatiste
Cela dit, ce qui compte, bien sûr, c’est que certaines idéologies autoritaires ont été pas mal bousculées par les succès de la rébellion zapatiste, qui a montré l’invalidité des vieux schémas classiques de guérilla marxiste-léniniste en prouvant qu’il était possible de transformer le quotidien sans pour autant être à la tête d’un État, d’un gouvernement. L’histoire du zapatisme valide aussi l’idée selon laquelle on ne peut rien attendre d’en haut, qu’il est vain de recourir aux autorités, aux instances gouvernementales pour changer la société : les accords de San Andrés, signés en 1996 entre une délégation de l’EZLN et les autorités mexicaines, sont restés lettre morte, la présidence ayant préféré mettre en place une violente stratégie de contre-insurrection pour écraser la rébellion. Enfin, l’autonomie zapatiste en tant que telle est la preuve que le projet révolutionnaire doit se construire en permanence, avec des tâtonnements, des retours en arrière, des bonds en avant : il doit se penser continûment, il n’est jamais terminé. On n’atteint jamais l’autonomie, on tend toujours vers elle, et c’est d’ailleurs dans ce cheminement qu’elle réside.