• Le burn-out dans l’économie sociale et solidaire, on en parle ? | AlterEco+ Alterecoplus
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    Il est demandé aux salariés de l’ESS de mettre en veilleuse leurs justes revendications salariales (en gros : salaires plancher, pas d’avantages sociaux, etc.) tout en leur mettant la pression pour qu’ils s’investissent dans l’organisation, autrement dit, qu’ils fassent du bénévolat, ce qui est totalement impossible de manière factuelle. Comment dire qu’une personne donne volontairement de son temps libre à ceux auxquels elle est subordonnée ?
    Autrement dit, c’est la foire au travail au noir (pour moi, un salarié qu’on encourage à bosser gratos pour son association, c’est juste du travail au noir !) et au mépris : les bénévoles considérant leur apport plus noble et plus valorisant que celui des salariés qui font ça bassement pour de l’argent.
    Sans compter que le gros du bataillon des bénévoles, ce sont des retraités dont beaucoup viennent d’un monde du salariat bien différent et qui ont, pour beaucoup, oublié ce que peut être la pression du travail.

    C’est tout le paradoxe pour des organisations qui portent comme valeur ou même comme objet social et politique la lutte contre le non-respect du droit des personnes exclues, qu’elles le soient par le handicap, la pauvreté, les préjugés, la vieillesse, la maladie…, mais qui font fi des droits de leurs propres salariés.

    Dépendance émotionnelle

    L’une des conséquences de ce flou souvent observé, qui mélange vie professionnelle et vie privée, est l’avènement de situations de communication problématiques entre salariés, tous niveaux confondus. Les interactions deviennent conflictuelles et des jeux d’acteurs se créent. Les salariés peuvent endosser, pour reprendre la terminologie du psychologue américain Karpman, la posture de sauveur, celle de victime ou bien encore celle de persécuteur au gré des évolutions du contexte. Des phénomènes de souffrance au travail naissent alors, et elles répondent à des logiques très spécifiques au secteur de l’économie sociale et sociale.