L’abonnement, un modèle qui s’invite aussi dans la mode
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Rendre la vie plus facile pour les femmes qui n’ont pas le temps de faire du shopping. Voilà le mot d’ordre de la plupart de ces entreprises. A l’image de Le Closet, start-up française, repérée à l’occasion de la Fashion Tech Week le 3 mars dernier. Pour 49€ par mois, Le Closet, à mi-chemin entre le site de location de vêtements et le pur site d’e-commerce, vous fait parvenir un « placard », 3 vêtements, 2 accessoires, à renvoyer quand on en a l’envie, frais de pressing inclus. Si les pièces envoyées ne plaisent pas ou si l’abonnée souhaite simplement rendre ses vêtements, elle peut le faire gratuitement grâce à une pochette pré-payée fournie avec le colis. Elle joint aux produits rendus ses feedback et ainsi par un effet machine learning, les stylistes du Closet peuvent établir un profil type de la cliente et se rapprocher au plus près de ses goûts et préférences. La cliente peut également ensuite acheter les vêtements si elle le souhaite.
Je trouve ça génial et à la fois terrible. Génial parce que l’idée de déléguer toutes ces tâches chronophages et pour lesquelles on a pas forcément toujours beaucoup d’appétence est très séduisant. Et en même temps, cette dépersonnalisation et ce désinvestissement dans ce qui est (ou devrait être) au cœur de l’expression de notre personnalité est quand même aussi un peu effrayant. Mais finalement c’est exactement la même chose avec les services de musique ou vidéos à la demande.
La profusion considérable à laquelle le numérique donne accès finit au bout du compte par nous obliger, sauf à pouvoir y consacrer un temps presque infini, à en confier le tri et la sélection à d’autres (des algorithmes prétendument auto-apprenants). Et plutôt que d’étendre nos capacités d’individuation, elle les réduit en les formatant et les profilant.
Bien sûr, ça reste sans doute sans commune mesure qu’avant l’avènement d’internet. Et en même temps, la globalisation des contenus culturels était moindre.
Bref, il faudrait étudier ces questions mais enfin, on peut je crois quand même déjà identifier une sorte de paradoxe avec les promesses de l’économie numérique, et de l’idée de longue traine en particulier. Par contre, le secteur tertiaire (services) numérique est promis à un bel avenir même s’il risque d’être largement automatisé.
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