• Albanie 1997, une insurrection oubliée ?
    https://editionsasymetrie.org/albanie1997

    En mars 1997 suite à l’écroulement des pyramides financières dans lesquelles beaucoup avaient investi leurs économies, la population albanaise se soulève. En quelques semaines, dans une bonne partie du pays, la classe politique et la quasi totalité du pouvoir d’État sont balayés. La pétrification progressive du mouvement malgré quelques tentatives d’auto-organisation sera toutefois rapidement parachevée par l’intervention de l’armée italienne sous mandat de l’ONU. Ce soulèvement unique par son intensité dans la période récente est pourtant très peu connu et documenté et à l’heure où l’on met l’insurrection à toute les sauces il est donc urgent de le redécouvrir. Cette anthologie présentera des analyses et témoignages de l’époque et d’aujourd’hui avec des traductions de l’albanais, de l’anglais, de l’allemand, de l’italien et du grec.

    #Albanie #insurrection #histoire

  • Vient de sortir aux Éditions de l’Asymétrie :

    https://editionsasymetrie.org/ouvrage/le-menage-a-trois-de-la-lutte-des-classes

    Le ménage à trois de la lutte des classes
    Classe moyenne salariée, prolétariat et capital

    De Oaxaca à Tel Aviv et Manhattan, de Téhéran à Paris, en Tunisie, en Égypte et plus récemment en Algérie, la classe moyenne salariée développe depuis quelques années des luttes massives, parfois violentes, contre l’État capitaliste. Alliée au prolétariat ou seule, elle fait la grève, manifeste, dresse des barricades, occupe des places pour défendre sa position et ses privilèges dans la société. Ces luttes ont rendu visible le fait qu’elle est une vraie classe, pas une vague couche intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie. C’est une classe qui incarne le travail intellectuel tel que le taylorisme et le fordisme l’ont historiquement séparé du travail manuel, lui donnant simultanément une fonction d’exécution et d’encadrement. Bénéficiaire d’un sursalaire qui lui permet de surconsommer et d’avoir des réserves, la classe moyenne salariée n’est pas destinée à se fondre spontanément dans le prolétariat sous l’effet de la crise, débarrassant ainsi la théorie d’une épineuse question. Car l’existence de cette classe, que Marx n’avait pas vraiment prévue, implique de préciser notre vision des rapports sociaux dans les pays développés et émergents : il faut passer du face à face prolétariat/capital à un ménage à trois… classes qui s’affrontent dans un ballet plus compliqué, où l’interclassisme est une figure récurrente. Le présent ouvrage fait une première exploration de cette complexité, et cherche à dégager la perspective communiste du maelström des luttes interclassistes qui se multiplient en ce début de 21° siècle.

    Bruno Astarian s’intéresse depuis quarante ans aux problèmes théoriques du communisme, et à participé à la formation du courant dit de la « communisation ». Il a notamment publié Le Travail et son dépassement (Senonevero, 2001), Luttes de classes dans la Chine des réformes (Acratie, 2009) et L’Abolition de la valeur (Entremonde, 2017).

    Robert Ferro est, depuis 2012, l’un des animateurs de la revue théorique italienne « Il Lato Cattivo » et du site associé.

    « La classe moyenne salariée est plus qu’une simple couche sociale définie par des niveaux de salaires intermédiaires. Nous avons montré que le passage progressif des bas salaires du prolétariat aux salaires moyens, puis élevés, de l’encadrement n’est pas une simple transition statistique, mais cache un changement dans la nature même du salaire. Ni le marché du travail, ni les différences dans la valeur des forces de travail ne suffisent à expliquer la hiérarchie des salaires. Il faut faire intervenir la notion de sursalaire. Cela se fait en analysant la façon dont le capital utilise la plus-value sociale totale. La classe moyenne salariée se définit par le fait qu’elle est destinataire d’une partie de cette plus-value sous la forme du sursalaire. Le capital consent à ce supplément de salaire pour payer l’encadrement de la production et de la circulation de la valeur et s’assurer du zèle et de la fidélité de la classe moyenne salariée. Le fait d’être définie par sa fonctionnalité et la spécificité de ses revenus constitue la classe moyenne salariée en classe proprement dite. Il y a le prolétariat, défini par son statut de sans réserves, les capitalistes, détenteurs des moyens de production, et la classe moyenne salariée, caractérisée en même temps par son travail (intellectuel) et par la fonction d’encadrement qu’elle exerce par délégation des capitalistes. Cette classe défend normalement ses intérêts dans ses rapports avec les autres classes. Nous voici confrontés au ménage à trois de la lutte des classes, par opposition au schéma à deux classes (l’affrontement prolétariat/capital) qui prévaut depuis longtemps. » (Extrait)

  • Contre le travail, tout contre... bibliographie

    https://rverbration.wordpress.com
    https://editionsasymetrie.org
    source : lignes de force/Claude Guillon
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2019/06/03/les-editions-de-lasymetrie-a-lhonneur-mercredi-20h-a-la-lib

    Je me suis fait embaucher dans une équipe,
    Là haut dans les montagnes
    J’ai payé une commission au requin
    Et j’ai bientôt senti mes chaînes

    Le patron m’a mis au cloutage
    Et je suais tant que j’en étais aveugle
    Il n’avait pas l’air d’apprécier ma cadence,
    Alors j’ai laissé ce boulot derrière moi

    Et j’ai sauté dans un vieux train de marchandises
    Et je me suis mis à voyager dans le pays ;
    Les mystères de la vie d’un hobo
    M’ont vite été dévoilés.

    J’ai brulé le dur d’est en ouest
    Et les chefs de train ne me sont jamais tombé dessus.
    Le lendemain j’étais déjà très loin
    Du boulot que j’avais laissé derrière moi.

    Et je suis tombé sur une bande de prolos errants
    Qu’on appelait les IWW...
    Ils m’ont appris à me conduire en homme
    Et comment lutter contre les tauliers.

    J’ai versé ma cotise et je me suis joint à eux
    Et maintenant je suis dans l’organisation.
    Hourra pour la cause, et puis merde aux patrons...
    Et au boulot que j’ai laissé derrière moi !

    T-Bone Slim les mystères de la vie d’un hobo chanson tiré de Wobblies & hobos
    http://www.insomniaqueediteur.com/publications/hobos-wobblies
    https://www.youtube.com/watch?v=Rn_Wfydg61c


    #critique_du_travail #IWW #Asymétrie_éditions

  • Sur l’#Europe_forteresse, quelques #critiques...

    Extrait d’un entretien avec #Sandro_Mezzadra :

    Vous réfutez la vision d’une Europe forteresse. Réfutez-vous aussi le durcissement des politiques migratoires mises en œuvre par les États membres de l’UE ?

    Je critique la vision unilatérale des frontières les réduisant à leur fonction de mur. Les #frontières excluent, séparent, c’est un fait. Mais elles ne sont pas que cela. Je ne cherche pas à nier la #violence qui s’exerce aux frontières, la manière dont des vies sont exploitées, enlevées. Mais il me semble qu’il faut changer de point de vue afin de retrouver un angle d’attaque plus efficace. Le concept d’Europe forteresse a été inventé dans les années 1990 pour dénoncer les politiques migratoires européennes. La référence de cette métaphore est militaire, puisque l’Europe forteresse désignait les fortifications nazies bordant les rivages de l’Atlantique. Cette image n’est pas inutile. Mais, au cours des dernières années, elle a été récupérée par les institutions européennes elles-mêmes, notamment par Frontex. À trop l’utiliser, on risque de faire le jeu des politiques qu’elle est censée combattre.
    Pour répondre à votre question, il n’existe pas de politique européenne migratoire commune. Mais il existe un cadre global, à travers la mise en place de règles minimales, l’identification de supposées “bonnes pratiques”, le déroulement de négociations informelles ou encore l’établissement de relations bilatérales. Ce cadre global tend à instaurer une politique de sélection inclusive. Le but des politiques migratoires européennes n’est pas de barrer la route aux migrants. Ça, c’est le spectacle. Des centaines de milliers de personnes entrent et s’installent légalement – mais aussi illégalement – chaque année dans l’Union européenne. Les États membres ne s’en plaignent pas. Au contraire, ils en ont besoin, pour des raisons économiques et démographiques identifiées depuis longtemps par Bruxelles. L’Europe vieillit, l’Europe a besoin de main-d’œuvre. Les systèmes de migrations saisonnières, de migrations circulaires, les systèmes à point sont appréciés. Ces dispositifs sélectifs sont compatibles avec la flexibilité exigée par les économies de marché.
    Les dirigeants et experts européens débattent du “management de l’immigration” et de “just-in-time” ou “to-the-point migrations”. Ils ont cru, un temps, comme en Italie, que les quotas étaient une solution adéquate. Or ceux-ci se sont avérés particulièrement rigides, donc inadaptés aux besoins des entreprises. Ce management a à voir avec une gestion entrepreneuriale. L’objectif est de diversifier les compétences des migrants. La figure du migrant peu qualifié, recruté comme OS dans l’industrie automobile, est dépassée en tant que point de référence normatif pour les politiques et expériences migratoires. La figure du migrant est multiple. Les statuts, les expériences des migrants sont plurielles. De même que la figure du citoyen et du travailleur s’est fragmentée, celle du migrant a explosé.

    https://editionsasymetrie.org/frontieres/2019/05/21/interview-mezzadra

    #Forteresse_Europe #Mezzadra #critique #migrations #réfugiés #récupération #vocabulaire #terminologie #mots

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    « La “forteresse”, une image dramatiquement fausse. Un article de @isskein

    Tous ces aspects vont à l’encontre du syntagme figé de “forteresse Europe”, dont le succès est grand dans les mouvements altermondialistes. Parfois utile pour mobiliser, il est calamiteux pour l’analyse et l’action. D’abord parce qu’il focalise sur la répression : si l’Europe mène une guerre aux migrants, dont les morts se comptent par milliers, du détroit de Gibraltar aux côtes maltaises et siciliennes, du tunnel sous la Manche à la frontière gréco-turque, on oublie trop souvent que la politique européenne est aussi fondée sur l’utilitarisme : “Nous avons besoin des immigrés, mais ils devront être choisis, contrôlés et placés” déclare Romano Prodi (11 sept 2000, dépêche Ansa). On oublie surtout que la fermeture et le contrôle des frontières sont mis en échec chaque jour : selon Europol chaque année près de 500.000 personnes réussissent à franchir “illégalement” les frontières de l’UE.
    Cette vision victimaire, paternaliste, strictement humanitaire, fait des migrants les victimes d’inévitables catastrophes dues à la globalisation néolibérale, des corps soumis voués à l’invisibilité, à l’errance et à l’attente, alors que, comme le font remarquer Étienne Balibar et Edward Saïd, ils ne sont ni “une masse fluctuante indifférenciée”, ni “d’innombrables troupeaux d’innocents relevant d’une aide internationale d’urgence”.
    Appliquée aux camps, l’image de la forteresse est tout aussi dramatiquement fausse. Ceux que l’on y enferme ne sont pas, comme le voudraient les différents corps policiers, administratifs et humanitaires qui les gèrent, des catégories (“clandestins”, “irréguliers”), mais des femmes et des hommes.
    Il y a une autonomie des migrations, qui les rend irréductibles aux lois internationales de l’offre et de la demande (le « push-pull » des théories classiques), car c’est un mouvement social autonome. Et les migrants sont des sujets, des femmes et des hommes qui, en exerçant quotidiennement leur droit de fuite et de fugue, mettent en question les frontières et la citoyenneté européenne.
    Il ne s’agit pas là de céder au romantisme de l’exil et du nomadisme, ou de considérer que la migration est en elle-même porteuse d’émancipation, mais de placer au premier plan la résistance et la dignité de sujets. »

    https://www.cairn.info/revue-multitudes-2004-5-page-61.htm

    ping @isskein @karine4

  • Ies Éditions de l’Asymétrie publient deux nouveaux livres ce mois de janvier 2018 : https://editionsasymetrie.org/2016/08/15/publications-disponibles

    Subaltern Studies. Une anthologie.

    Textes de Ranajit Guha, Shahid Amin, Asok Sen, David Arnold et Veena Das.

    Essais extraits des volumes II (1983), V (1987), VI (1989) et VIII (1994) des Subaltern Studies, Delhi-OUP.

    Traduction de l’anglais par Frédéric Cotton.

    Photographies de Javed Iqbal.

    Collection Sous les Tropismes.

    ISBN : 979 10 96441 02 0. Prix : 16 euros.

    280 pages.

    Sortie le 12 Janvier 2018

    La collection Sous les Tropismes s’attache à l’édition de textes classiques et contemporains de la théorie critique mondiale.

    Mondialement connue mais très peu traduite en Français, la revue Subaltern Studies (Études sur les subalternes) a été une tentative inédite d’écrire l’histoire de l’Inde coloniale à rebours des traditions élitistes, qu’elles soient académiques ou nationalistes, et ce en remettant au centre les dominés et exploités et leurs révoltes. Cette courte anthologie offre un aperçu de la radicalité et de la diversité des approches théoriques et méthodologiques des participants à la revue, ainsi que des nombreux débats ayant accompagné cette contribution décisive à l’histoire sociale des « Sud ».
    SITE ASSOCIÉ : https://subalternes.com

    Sur lequel on trouvera notamment :

    -Les sommaires de chaque numéro et des extraits traduits de chaque article de la revue
    -Une chronologie bibliographique
    – Des synthèses sur les débats concernant les usages de Gramsci, les luttes paysannes, « l’histoire par le bas » et l’actualité des Subaltern Studies

    HE-ZEN_COUVERTURE_A
    He-Yin Zhen La revanche des femmes

    Écrits extraits du premier journal féministe chinois Tian Yi Bao (Justice Naturelle), publié par la Société pour la Restauration du droit des femmes à Tokyo, 1907/1908.

    Traduction du chinois par Pascale Vacher.

    Aide à la traduction et relecture de Pan Whenzu.

    Préface de Jean-Jacques Gandini, avocat et écrivain.

    Postface de Marine Simon, chercheuse.

    Collection Rimanenti.

    ISBN : 979 10 96441 03 7.

    Prix : 13 euros.

    142 pages.

    Sortie le 12 Janvier 2018

    « D’autres face au même. » La collection « Rimanenti » des Éditions de l’Asymétrie s’attache à relayer les pensées et la geste critiques des Sud.

    He-Yin Zhen (environ 1884-ca.1920) fut une théoricienne critique et une figure centrale dans la naissance du féminisme chinois. Contrairement à ses contemporains, elle s’intéressait moins au sort de la Chine en tant que nation et plus à la relation entre le patriarcat, l’impérialisme, le capitalisme et l’assujettissement au genre en tant que problèmes historiques globaux. He-Yin présente une conception alternative qui s’appuie sur l’anarchisme et d’autres tendances radicales. En avance sur son temps, exilée au Japon, He-Yin Zhen complexifie les récits conventionnels du féminisme et de l’histoire de la Chine et du confucianisme, offrant des perspectives originales sur le sexe, le genre, le travail et le pouvoir qui restent toujours aussi pertinentes aujourd’hui. Nous proposons ici la traduction de cinq de ses articles, écrits extraits du premier journal féministe chinois Tian Yi Bao (Justice naturelle) et publiés à Tokyo en 1907, traduits par Pascale Vacher, introduits par Jean-Jacques Gandini et commentés par Marine Simon.
    SITE ASSOCIÉ : https://nannu.blog

    Sur lequel on pourra notamment trouver :

    L’intégralité du texte de l’article « La revanche des femmes »
    Un addenda aux Éléments biographiques concernant He-Yin Zhen
    Des éléments d’actualité et d’histoire des femmes et du féminisme en Chine

    https://editionsasymetrie.org/2016/11/03/a-paraitre