• Une répression (presque) ignorée en #Éthiopie | Le Club de Mediapart
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    Les habitants des régions de Gondar et Bahar Dar dans le nord de l’Éthiopie ont quant à eux rejoint le mouvement de lutte suite à une demande de la communauté de Welkait-Tegede de voir leur région administrée par les Amhara et non plus par les Tigréens. En effet, il y a 25 ans, lorsque le parti actuellement en place est arrivé au pouvoir ( Le Front Démocratique Révolutionnaire ), une loi fédérale sur le découpement des régions se basant sur le langage s’est vue appliquée. Les Welkait-Tegede, malgré leur évidente appartenance à la tribu #Amhara, se sont alors vus rejoindre l’administration Tigréenne malgré leur vive désapprobation.

    Le mouvement de protestation s’est alors amplifié début Août en Ethiopie. #Addis Abeba qui était alors épargnée par les événements est devenue le théâtre d’une sanglante répression policière le samedi 6 août suite à un rassemblement d’environ 500 manifestants #Oromos sur la place Meskel Square. Il y aura officiellement 6 morts ce jour-là dans la capitale éthiopienne. Suite à cet événement, le gouvernement prend la décision de couper internet pendant près d’une semaine. Le vendredi 12 août, internet est de nouveau disponible dans le pays, et des appels à manifester sont alors lancés .Suite à ces mobilisations sur les réseaux sociaux, des compagnies de bus annulent toutes les correspondances en direction d’Addis Abeba, l’armée est dépêchée dans les rues des différents villes, les bus et autres véhicules seront fouillés plusieurs fois sur un même trajet, ainsi que différents contrôles d’identités et de fouilles corporelles opérées toujours par l’armée éthiopienne.

    A Shashamane, ville située au Sud d’Addis Abeba, la situation est tendue ce week-end du 12 août. Ici, les intimidations du gouvernement ne font plus peur, et chacun est déterminé à faire valoir ses droits et à affirmer son opposition aux pratiques gouvernementales. Des français, habitant en Éthiopie depuis 12 ans, nous font part de leur étonnement. Selon eux, l’Éthiopie était un modèle de stabilité en Afrique, mais les récents événements leurs ont démontrés le contraire. En effet, les répressions de l’armée qui ont touchées Shashamane la semaine du 5 août les ont obligés à se confiner 3jours durant, vivant alors au son des échanges de tirs de kalachnikovs entre manifestants et représentant de l’état.