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  • Les Maths de #Grothendieck - Numéro 467, septembre 2016 - Pour la Science

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    DOSSIER
    Grothendieck : un génie des maths devenu ermite Winfried Scharlau
    Une jeunesse marquée par la guerre, la gloire scientifique, une fin de vie en solitaire et empreinte de mysticisme : tel était le destin fort singulier d’Alexandre Grothendieck, l’un des plus brillants mathématiciens du XXe siècle.

    Grothendieck : un héritage mathématique fertile Jean Malgoire
    Parmi les multiples concepts qu’Alexandre Grothendieck a inventés, le « topos » est sans aucun doute l’un des plus puissants, et celui dont le champ d’applications présentes et à venir est le plus vaste.

    Grothendieck : un écrivain en quête de vérité Leila Schneps
    Alexandre Grothendieck a laissé bien plus qu’une œuvre mathématique monumentale : une façon d’aborder le monde sans fard ni artifices, à commencer par ceux dont on se pare soi-même pour affronter la vie.

    En 3 articles et 20 pages. À ne pas manquer.

    • et aussi ça : https://seenthis.net/messages/513010

      Alexandre Grothendieck est un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, dit-on. Moissonneur de nombreux prix académiques – il revendra aux enchères sa médaille Fields (1966) pour soutenir le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme. Ou encore il refusera le prix Crafoord en 1988 : il soutient qu’accepter ce jeu des prix et des récompenses serait cautionner « un esprit et une évolution, du milieu scientifique, qu’[il] reconnaît comme profondément malsains. » Quand il est invité au Collège de France, Grothendieck y propose un cours intitulé : « Allons-nous continuer la recherche scientifique ? » De 1973 à sa retraite en 1988, il enseigne à l’université de Montpellier, avant de se replier dans les Pyrénées. À Montpellier, il a laissé des cartons de notes, écrites ces vingt dernières années. Vingt mille pages, qui en font saliver plus d’un. Car il y aurait des trésors à déchiffrer dans ces pattes de mouche. Mais Grothendieck, que son exil montagnard n’a pas réconcilié avec le monde de la recherche, ne lâche pas le morceau : il fait paraître en 2010 « une déclaration de non-publication ». Il y interdit tout usage de ses textes sous quelque forme que ce soit. Le responsable du patrimoine de l’université de Montpellier cherche à passer outre. Il veut prouver la valeur scientifique de ces écrits, afin de les classer comme « trésor national », et ainsi s’asseoir sur les intentions de l’auteur. Si aujourd’hui, remettre en cause la recherche scientifique est un blasphème, la critique, lorsqu’elle est émise par un éminent chercheur, ne peut que relever de la folie. Pour bon nombre de scientistes, Grothendieck est atteint d’une « paranoïa autodestructrice ». Faut-il vraiment être parano, aujourd’hui, pour vouloir foutre le feu à un tas de vieux papiers, qui pourraient conduire à de funestes applications scientifiques ? Tant pis pour les puristes, Grothendieck ne vendra pas son âme au diable.

      Momo Brücke https://seenthis.net/messages/102569