Pourquoi les organisations antiracistes étaient discrètes lors de la manifestation de la communauté chinoise

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  • La colère des élus d’origine asiatique contre « le racisme anti-asiatique » - leJDD.fr
    http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/La-colere-des-elus-d-origine-asiatique-contre-le-racisme-anti-asiatique-806863

    Le racisme envers les Asiatiques a été, en effet, souvent nié par la société française et parfois par les victimes elles-mêmes. On comprend mieux alors les réactions prudentes et tardives des médias, du monde politique et des organisations de lutte contre les discriminations. Le silence n’est pas dû au hasard, mais à l’image fantasmée que l’on associe à cette communauté. Une population que l’on dit ’travailleuse’, ’ne posant pas de problèmes’ et ’un modèle d’intégration réussie’, entend-t-on régulièrement, conséquences d’un regard apaisé sur le passé colonial, où la volonté d’aller vers l’avant prend le pas sur la rancœur. Comment peut-on alors croire à l’existence d’un racisme contre les Asiatiques ?

    Le politiquement correct autorise aujourd’hui encore à rire des Asiatiques en France, de leur physique, de leur peau, de leurs yeux bridés, de leur accent. On rit encore de leurs habitudes, de leurs coutumes, de leur travail, de leur famille, de leur hygiène, de leur commerce, de leurs vêtements. Malheureusement, derrière l’humour, qu’il soit amical ou malveillant, se cache bien souvent une forme de condescendance voire de mépris. Il n’y a pas de racisme, nous dit encore le politiquement correct, puisque ces gentils Asiatiques ne boudent pas, ne remuent ni ciel ni terre ! Circulez, il n’y a rien à voir !

    Mais, lorsque les préjugés sont à l’origine d’insultes, de vols, d’agressions et de violence, lorsque l’intégrité physique de la personne est en jeu, lorsque les idées reçues attaquent à la chair, les Asiatiques de France, et en premier lieu, les Chinois de France, descendent dans la rue, battent le pavé comme tout citoyen français, pour réclamer leur droit, le droit de vivre en sécurité, sous la protection de la puissance de l’Etat.

    Le caractère raciste d’une agression saisit alors la raison. En effet, la loi pénale considère comme aggravante, car raciste, la circonstance où l’agression est commise envers une personne en raison de son appartenance, vraie ou supposée, à une nation, à une ethnie. Or Chaolin Zhang est mort parce qu’il était chinois, victime de l’idée reçue qu’un Chinois serait riche et posséderait de l’espèce sur lui. Tout comme Ilan Halimi est mort parce qu’il était juif, parce que la famille d’un Juif serait forcément riche et offrirait la rançon demandée.

    Comment pouvons-nous encore rester muets et passifs face à ce constat ? Comment peut-on encore accepter que le silence médiatique banalise le racisme anti-asiatique, comme s’il était acceptable et aucunement scandaleux ? Indignons-nous ensemble !

    #racisme #discrimination #neo-colonialisme

    • Pourquoi les organisations antiracistes étaient discrètes lors de la manifestation de la communauté chinoise

      http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/09/05/pourquoi-les-organisations-antiracistes-etaient-si-discretes-lors-de-la-mani

      Fait rare dans une manifestation dénonçant des discriminations, les organisations antiracistes ont fait preuve d’une grande discrétion. Ni banderole SOS Racisme, ni drapeau du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ou de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), seuls quelques représentants de ces associations défilaient dans le cortège. Pourtant, contrairement aux apparences, ces trois associations avaient bien appelé à manifester entre la place de la République et celle de la Bastille dimanche.

      Lire le reportage : A Paris, manifestation massive de la communauté chinoise contre le « racisme envers les Asiatiques »

      « Le collectif d’associations de la communauté chinoise qui appelait à manifester ne souhaitait pas qu’il y ait des drapeaux autres que les leurs, raconte Sylvain Goldstein, président du MRAP 93. Tout était organisé très précisément, les banderoles étaient préparées et toutes étaient sur le même mot d’ordre, c’était très ordonné en fait. »

      « Quand on a vu leurs tracts et revendications sur la sécurité, on n’était pas forcément d’accord. On a donc du mal à soutenir à 100 % une manifestation où il y a un mot d’ordre d’appel à plus de vidéosurveillance, par exemple », confie Françoise Dumont, présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

      Même discours du côté de Dominique Sopo, président de SOS Racisme, présent à la manifestation parisienne : « Une marche qui a pour mot d’ordre officiel la sécurité, ce n’est pas exactement notre cœur de métier, une banderole SOS Racisme aurait difficilement collé au thème, finalement. »

    • @aude_v Oui, laisser proliférer, c’est le mot.
      Car le racisme fonctionne selon une mécanique en étapes bien expliquée par Tévanian. Donc il faut la stopper à chaque étape.
      http://lmsi.net/La-mecanique-raciste

      - la différenciation, c’est-à-dire la construction mentale d’une différence sur la base d’un critère choisi arbitrairement (la race, la culture, la religion, la couleur de peau…) ;

      – la péjoration de cette différence (sa transformation en stigmate, c’est-à-dire en marqueur d’infamie ou d’infériorité) ;

      – la focalisation sur ce critère et la réduction de l’individu à son stigmate (quiconque est – entre autres choses – noir, arabe, musulman ou juif, devient « un Noir », « un Arabe », « un Musulman », « un Juif », et chacun de ses faits et gestes trouve son explication dans cette identité unique) ;

      – l’essentialisation, l’amalgame, autrement dit : l’écrasement de toutes les différences d’époque, de lieu, de classe sociale ou de personnalité qui peuvent exister entre porteurs d’un mêmes stigmate (« les Noirs », « les Arabes », « les musulmans » ou « les Juifs » sont « tous les mêmes ») ;

      – la légitimation de l’inégalité de traitement par la moindre dignité des racisés (ils « méritent » d’être exclus ou violentés en tant qu’inaptes ou dangereux) [4].