La colère des élus d’origine asiatique contre « le racisme anti-asiatique » - leJDD.fr
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Le racisme envers les Asiatiques a été, en effet, souvent nié par la société française et parfois par les victimes elles-mêmes. On comprend mieux alors les réactions prudentes et tardives des médias, du monde politique et des organisations de lutte contre les discriminations. Le silence n’est pas dû au hasard, mais à l’image fantasmée que l’on associe à cette communauté. Une population que l’on dit ’travailleuse’, ’ne posant pas de problèmes’ et ’un modèle d’intégration réussie’, entend-t-on régulièrement, conséquences d’un regard apaisé sur le passé colonial, où la volonté d’aller vers l’avant prend le pas sur la rancœur. Comment peut-on alors croire à l’existence d’un racisme contre les Asiatiques ?
Le politiquement correct autorise aujourd’hui encore à rire des Asiatiques en France, de leur physique, de leur peau, de leurs yeux bridés, de leur accent. On rit encore de leurs habitudes, de leurs coutumes, de leur travail, de leur famille, de leur hygiène, de leur commerce, de leurs vêtements. Malheureusement, derrière l’humour, qu’il soit amical ou malveillant, se cache bien souvent une forme de condescendance voire de mépris. Il n’y a pas de racisme, nous dit encore le politiquement correct, puisque ces gentils Asiatiques ne boudent pas, ne remuent ni ciel ni terre ! Circulez, il n’y a rien à voir !
Mais, lorsque les préjugés sont à l’origine d’insultes, de vols, d’agressions et de violence, lorsque l’intégrité physique de la personne est en jeu, lorsque les idées reçues attaquent à la chair, les Asiatiques de France, et en premier lieu, les Chinois de France, descendent dans la rue, battent le pavé comme tout citoyen français, pour réclamer leur droit, le droit de vivre en sécurité, sous la protection de la puissance de l’Etat.
Le caractère raciste d’une agression saisit alors la raison. En effet, la loi pénale considère comme aggravante, car raciste, la circonstance où l’agression est commise envers une personne en raison de son appartenance, vraie ou supposée, à une nation, à une ethnie. Or Chaolin Zhang est mort parce qu’il était chinois, victime de l’idée reçue qu’un Chinois serait riche et posséderait de l’espèce sur lui. Tout comme Ilan Halimi est mort parce qu’il était juif, parce que la famille d’un Juif serait forcément riche et offrirait la rançon demandée.
Comment pouvons-nous encore rester muets et passifs face à ce constat ? Comment peut-on encore accepter que le silence médiatique banalise le racisme anti-asiatique, comme s’il était acceptable et aucunement scandaleux ? Indignons-nous ensemble !