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  • News Desk Live : le making of de l’information du Guardian
    http://www.inaglobal.fr/presse/article/news-desk-live-le-making-de-l-information-du-guardian

    The Guardian continue d’innover sur le Web en lançant News Desk Live, qui ouvre les portes de sa rédaction et encourage la participation des lecteurs.

    Le phénomène se diffuse peu à peu : les rédactions tentent, sur internet, d’augmenter les interactions avec leurs lecteurs. On peut notamment le voir sur lemonde.fr dans ses utilisations de CoverItLive pendant des événements particuliers (Fukushima notamment, ou la révolution tunisienne), ou encore Rue89 et sa conférence de rédaction le jeudi matin. Pour ce qui est du Guardian, une page Internet présente chaque jour le travail des journalistes et sert de base aux interactions avec les lecteurs et lectrices :

    http://www.guardian.co.uk/news/series/newsdesk-live

    Le quotidien britannique The Guardian a franchi une nouvelle étape dans sa conquête du numérique en lançant le 30 janvier 2012 le News Desk Live. Ce blog édité par le guardian.co.uk ouvre un espace d’interaction entre la rédaction du journal et ses lecteurs, autour des articles en préparation.

    En octobre 2011, le Guardian a fait le choix de rendre publique une partie de sa précieuse newslist sous forme de tableur, intégré via Google Docs, tel un document de travail partagé : y sont listés, par rubrique, les sujets du jour retenus par la rédaction, et pour chacun d’entre eux le journaliste en charge. Les lecteurs étaient invités, par l’intermédiaire du hashtag #opennews sur Twitter, à prendre part au travail de la rédaction, en apportant leurs suggestions, que ce soit sur la pertinence du sujet ou la manière de le traiter, ou encore leurs témoignages pour contribuer aux enquêtes. Le News Desk Live pousse l’expérience un peu plus loin, en institutionnalisant le procédé. Après avoir tiré les leçons des premiers mois d’essai, le Guardian, par la voix de son directeur des informations nationales Dan Roberts, ne se satisfait pas des seuls 140 caractères imposés par le micro-blogging. Ainsi, un fil interactif a été créé, mêlant la narration quasi heure par heure des avancées de la rédaction et les commentaires des lecteurs, qui peuvent réagir sur les réseaux sociaux ou par e-mail. Les informations les plus confidentielles et exclusives ne seront pas partagées avec le public.

    Un développement des médias industriels ("leur presse" dirait le Jura Lib) qui bouscule voire intègre une partie des critiques radicales à leur égard, telles qu’elles pouvaient être faites au lancement d’Indymedia (entre autres par l’alternative en acte de la publication ouverte).

    Dans le même temps, les médias « libres » semblent bien incapables de s’intéresser à l’aspect collaboratif mis en place par le Guardian. L’idée d’une nécessaire collaboration (ou coopération) est pourtant extrêmement présent dans les pratiques des acteurs et actrices des médias libres voire dans les théories politiques dont ils s’inspirent. Cette coopération pourrait être centrale dans leur volonté de ne pas se professionnaliser / spécialiser (il faut être plusieurs sur son temps libre pour faire le boulot d’une personne à plein temps), permettrait aussi de dépasser la solitude de l’auteur-e sur son clavier tout en donnant accès à celles et ceux qui ne se sentent pas capables d’écrire (toujours à tort), d’accéder à l’écriture ou à l’élaboration de l’information et de lutter contre la spécialisation, même amateure. Et d’expérience, la collaboration à plusieurs mains sur un article en améliore le résultat, tout en autorisant chacun-e à s’intéresser à des sujets plus complexes qu’on n’oserait aborder seul-e.

    Il est rassurant de voir les médias industriels aller dans un sens de plus de transparence et d’espace plus important accordé à d’autres personnes dans la construction de l’information (sans se faire trop d’illusions non plus ni sur leurs motivations, ni sur le résultat final), mais il est particulièrement triste de voir les médias alternatifs à l’écart de ce mouvement qui devrait être la base d’une utopie de l’information enfin libérée. A quand des médias alternatifs, participatifs ET collaboratifs ?