• Retour aux fondamentaux : US arms sales hit record levels
    http://www.aljazeera.com/video/americas/2012/08/20128273548544850.html

    US weapons sales more than tripled in 2011, reaching a record high, according to a new congressional report.

    The country sold $66bn worth of arms last year, up from $21.4bn in 2010. The previous record had been $31bn in 2009; global arms sales declined slightly after that because of the economic crisis.

    America’s largest customer was Saudi Arabia, which purchased more than $33bn worth of weapons from the US, including dozens of F-15 fighter jets, missiles, and other materiel.

    The United Arab Emirates and Oman also both spent billions, purchases driven in part by fears over Iran’s regional ambitions.

    • M’enfin tout de même : le racisme est, en pratique, avant tout une réalité imposée par l’homme blanc au « reste du monde », ensuite seulement il est plus ou moins intériorisé par ses victimes ! (Et j’aurais tendance à penser que l’homme blanc a une autre tendance lourde, qui est de sur-représenter l’intériorisation des critères racistes par ses victimes, en la déconnectant de l’omniprésent racisme de l’homme blanc, comme aime le faire Slate – que je tiens, par ailleurs, pour un affreux torchon totalement fact-free.)

      À l’instant même, d’ailleurs : cette immense vedette indienne (et sex-symbol planétaire) n’est pas assez blanche pour le scanner de l’aéroport.
      http://www.aljazeera.com/video/americas/2012/04/20124145514273103.html

      A diplomatic row is brewing between India and the United States after Bollywood film star Shahrukh Khan said he was detained by US authorities for more than 90 minutes on arrival at an airport near New York.

      The incident provoked widespread anger in India where campaigners say it remains common for South Asians and Muslims to be targeted by racial profiling for questioning by US immigration authorities.

    • Je sais pas ce que tu appelle « homme blanc » (nos amis indiens rentrent-ils dedans dans une certaine mesure ?) mais dans le cas de l’Inde y’a des logiques internes très lourdes de ce point de vue et qui n’ont rien à envier au racisme occidental.

    • C’est ph 5 leur produit ? :D Ça va faire des gynécos heureux ce truc. L’article n’est pas clair : c’est pour blanchir le pubis ou la vulve ? Parce qu’en tant que tel, blanchir le vagin, c’est un peu acrobatique au petit déjeuner (y’a un applicateur spécial qui permet d’étaler le produit sur la paroi ?) et dangereux (l’équilibre de la flore vaginale passée à l’ammoniaque, je vois pas là…) ? Si c’est le pubis ou la vulve, je peux encore imaginer le truc, mais le vagin ? Et on s’arrête où de blanchir ? Au col de l’uterus ?

    • Shah Rukh Khan se fait emmerder aux États-Unis (qui sont eux-mêmes un pays comportant de nombreuses couleurs de peau), alors la question de pinailler la « mesure » de blanchitude des indiens me semble assez accessoire : dans la logique raciste occidentale, ils ne le sont pas.

      M’enfin sinon, l’idée c’est que des articles sur une « obsession » des arabes, des indiens, des africains noirs, des sud-américains… à se « blanchir » la peau, c’est un marronnier journalistique assez fatiguant, parce qu’il n’est généralement pas lui-même exempt de considérations racistes. Et comme je le dis : ces articles font systématiquement l’économie du racisme que nous-mêmes imposons au reste de la planète.

      Avant tout, quand on vit dans une société raciste qui a imposé son racisme au reste de la planète, il serait bon de faire un petit peu attention lors de la dénonciation du racisme des peuples dominés. C’est rapidement une pente glissante. Illustrer les « logiques internes très lourdes » des sociétés indiennes avec un article qui titre : « Comment l’Inde essaye de blanchir nos vagins », j’ai un gros doute… L’Inde menace nos vagins ?

      L’autre aspect que je trouve discutable est le ton féministe général (« nos » vagins), avec les mêmes généralisations dans les articles en anglais, alors que clairement le produit s’adresse à une certaine population (femmes à la peau foncée). Des crèmes pour éclaircir la peau, des produits pour démêler les cheveux, etc., destinés à des femmes, ça existe déjà ; en tirer des considérations féministes générales (« nos vagins », j’insiste !) ne repose que sur l’idée qu’une femme blanche européenne ou américaine peut occulter tout ce qui la sépare d’une femme à la peau foncée dans un pays du tiers monde pour pour s’inquiéter pour « nos vagins » en général.

      Pour le reste, le présupposé de ce genre d’article est, assez largement, le racisme de la société en question (ici l’Inde, mais j’ai lu ce genre de choses pour quasiment tout le tiers monde), illustré par l’utilisation d’un produit blanchissant : la société visée trouverait donc, ici, que plus on est blanc plus on est beau, et que les femmes moins blanches doivent utiliser des produits blanchissants. Il se trouve que c’est un présupposé auquel je suis régulièrement confronté de la part de français : questions et remarques innocentes, mais dont l’aspect systématique fait ressortir le caractère présupposé, et donc lui-même raciste.

      En l’occurrence, je ne suis pas vraiment spécialiste, mais il me semble qu’assez largement, il ne s’agit pas d’être « plus blanche » partout, mais de réduire les différences de couleur qui, sur certaines peaux, rendent certaines zones (sous les yeux, dans la bas du ventre) plus foncées ; ici, on parle d’une crème pour le bas du ventre, pas pour blanchir tout le corps. Alors que, si la motivation était l’envie d’être blanche (« logiques internes très lourdes » ?), on se tartinerait de crème-du-cul sur tout le corps. Ça n’est pas cas ici. Il s’agit certainement de la même cible que les produits qui limitent l’effet de poches un peu plus foncées sous les yeux. On peut dauber, mais ça n’est pas une situation que rencontrent autant les femmes blanches, donc difficile d’en tirer un jugement de valeur facile sur l’aliénation de la femme indienne (versus « nos » vagins à nous), ni sur le racisme qu’il y aurait dans la société indienne.

    • Dans l’article il y a une vidéo qui parle bien de se blanchir toute la peau (surtout le visage). En allant écouter Mona Chollet parler de son dernier livre « Beauté fatale », elle ajoutait une autre dimension : en France des entreprise comme Loréal ou je ne sais plus (je retiens pas), ventent la diversité ici (les couleurs, les tailes, les poids…) mais en Inde, vendent des crèmes pour blanchir la peau. En fait, elles s’adaptent selon les culture, les rapports sociaux, les préjugés, etc… pour faire du marketing. Rien de nouveau, certes, mais souvent on va aps tellement au delà de sa propre langue. La mondialisation, ce n’est pas que nous vendre partout la même chose, c’est aussi à l’invers, traquer les entreprises et leurs doubles discours.

    • Oui, mais à nouveau, la difficulté de ce genre d’articles, c’est justement qu’il s’agit de généralisations qui permettraient d’atteindre à ce que tu dis : « les culture, les rapports sociaux, les préjugés » (même si, ici, comme je l’ai déjà noté, le titre parle de « nos » vagins).

      Et de fait, il est assez stupéfiant, à l’usage, de constater à quel point les français connaissent le « racisme » inhérent aux peuples du tiers monde, sur la base que les femmes arabes, noires, sud-américaines, indiennes, se blanchiraient la peau, bien plus que le racisme auxquelles ces femmes sont confrontées dans nos propres sociétés.

      La pente est vraiment très glissante avec ces articles. Quand un article commence dès son titre à annoncer que l’« Inde » menace « nos » vagins, je pense est déjà drôlement bas dans la pente.

    • Ce que je disais c’est qu’il existe un racisme intra indien antérieur au racisme occidental, ou tout du moins, parallèle. Je n’ai pas de référence citable sur le coup, et je ne sais pas si dans le cas d’espèce, c’est vraiment pertinent, mais si je ne dis pas n’importe quoi, en Inde, la ségrégation notamment liée à la couleur de peau n’est pas un phénomène qui provient exclusivement de l’occident.

    • Voilà, c’est chez @beautefatale :

      http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap06

      La valorisation du teint clair est très ancienne dans les pays asiatiques. On la trouve souvent dans la mythologie, qui, chez les hindous, par exemple, « met aux prises des dieux à la peau claire et des démons à la peau sombrenote », indique Geoffrey Jones. Elle s’explique, dit-on, par le fait qu’un teint pâle indiquait le rang social d’une femme n’ayant pas besoin de travailler aux champs. En Inde comme en Asie du Sud-Est, l’histoire a également vu le triomphe de peuples à la peau claire sur d’autres à la peau plus foncée. La colonisation a renforcé cette signification d’appartenance à la classe dominante ; non seulement le colon blanc trônait au sommet de la hiérarchie, mais il jouait les individus ou les groupes sociaux les uns contre les autres en fonction des nuances de leur complexion. Cet héritage, mélange inextricable de dynamiques internes et d’influences extérieures, empêche toute mise en circulation de modèles esthétiques qui diffèrent vraiment des canons occidentaux : le cinéma indien a beau être le plus dynamique de la planète, ses plus grandes stars sont au contraire celles qui s’en rapprochent le plus.

    • @arno sur la presse et ce genre de site en particulier, tu sais bien que ce qui compte c’est l’info brute que l’on peut en tirer, ensuite vient le fait que ce genre de média en parle qui indique « où on en est » dans le bruit de la pensé dominante, puis la manière dont on en parle qui renseigne sur le niveau des journalistes… Alors le titre et compagnie, faut pas en attendre plus que ça…