Le pot entre collègues, une pratique sexiste ? - Culture / Next
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Le pot entre collègues, une pratique sexiste ? C’est en tout cas ce que pense le controversé leader du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn. A l’occasion d’un discours dévoilant ses mesures pour l’égalité hommes-femmes début septembre, l’ascétique leader de la gauche anglaise (il est végétarien et boude les bars subventionnés de Westminster, où sévit, selon les parlementaires eux-mêmes, « une culture malsaine de la boisson ») a déclaré que la « socialisation de début de soirée » autour d’un verre dans le milieu du travail « favorise les hommes qui ne sentent pas le besoin de rentrer chez eux pour s’occuper de leurs enfants, et discrimine les femmes qui veulent, évidemment, être auprès des enfants ». Face à la bronca suscitée par les propos de l’élu, un porte-parole du Labour a précisé dans la foulée que Corbyn n’appelait pas une interdiction des pots entre collègues (ouf), mais cherchait à « souligner l’inquiétude de nombreux groupes de femmes [qui considèrent] dans certaines entreprises que la culture du networking après le travail, dominée par les hommes, peut être un frein à l’évolution professionnelle de leurs collègues féminines qui peuvent s’en sentir exclues, et notamment celles qui ont des responsabilités familiales ».
L’importance de l’alcoolisation confraternelle, plus ou moins contrainte selon les secteurs, est un phénomène bien connu des sociologues et des médecins du travail dans tous les pays occidentaux. Il peut atteindre des proportions assez spectaculaires, comme au Japon, où la sortie au bar à la demande d’un supérieur est non-négociable, quitte à finir ivre mort au karaoké ou sur un banc de métro. Un rituel intériorisé par tous, y compris et surtout les politiques, qui ne se risquent pas à questionner l’inoffensif (en apparence) pot entre collègues de bureau. Jusqu’à Corbyn donc.